Voici enfin le chapitre 12 !
Je n'ai pas eu le temps de répondre à tous vos messages mais ne vous inquiétez pas, ça arrive
Bonne lecture !
Chapitre 12 :
Un son assourdissant remplit mes oreilles. J'ai les membres en compote et ma tête me fait un mal de chien. En plus il fait très froid. J'aimerai bien ouvrir les yeux mais je suis trop fatiguée pour pouvoir faire ne serait-ce qu'un effort. Je sens quelque chose d'humide sur mon visage. Et puis cette odeur. C'est horrible comme elle empeste le poisson pourri. Je voulus me rendormir mais on me secoua. Maëlys ! Mais non bien sûr que non, elle est morte.
Je commence à entendre un bruit sourd au fond de mon oreille. Comme si quelque chose ronronnait sans cesse, presque comme un moteur mais je ne l'entends pas assez bien pour pouvoir discerner ce que cela pourrait être.
Cette fois, ce ne sont pas des secousses mais une énorme douleur sur la joue gauche qui m’empêche de me rendormir. Mon esprit reprend conscience et bien plus vite que je ne l'aurais imaginer.
Mon mal de tête explose, le son est beaucoup plus fort et entêtant, ce qui me donne encore plus mal à la tête. Tous mes muscles sont endoloris et me crient de ne plus bouger mais je suis motivée et je dois me réveiller.
J'essaie de me rappeler où je suis quand je réalise que je ne le sais pas. Je me souviens de m'être endormie au côté de Chloé et puis plus rien. On a dû me transporter pendant que je dormais, à moins que ce ne soit Chloé qui essaie de me réveiller.
Je sens qu'on me redresse, qu'on me met en position assise. Ça me fait très mal, j'aimerai le crier à celui ou celle qui fait ça, mais je suis toujours dans les vapes.
Puis c'est la décharge.
J'ouvre grand les yeux et essaie de récupérer mon souffle. Je serre de toutes mes forces quelque chose dans mes mains.
J'entends quelqu'un me chuchoter à l'oreille : « C'est moi Clarisse, calme-toi. »
Je reprends très lentement mon souffle. Mes esprits me reviennent mais je ne sais toujours où je suis. Il fait noir je ne distingue presque rien, mes yeux ne sont pas encore tout à fait habitués au noir.
Je suis complètement trempée. Du moins, le haut du corps. Le bruit est toujours là mais mes oreilles s'y sont habituées et je n'y prête déjà plus attention. De toute façon je suis bien trop occupée à chercher un détail qui pourrait m'indiquer le lieu dans lequel je me trouve, mais en vain.
Tous mes sens sont en éveille. C'est d'ailleurs pour ça que je sens toujours quelque chose dans mes mains. Je baisse les yeux vers cette chose et découvre une main ? Je suis à deux doigts de lâcher un cri quand je me rends compte que j'ai l'autre bras dans mon dos et que ma tête est posée sur le torse de quelqu'un. Je peux sentir son cœur battre normalement.
Je ne comprends pas tout de suite ce que veut dire « On va essayer de se lever » mais quand mon corps tout entier se dresse une première fois et que je retombe dans les bras de la personne mon cerveau commence à se souvenir que je dois me poser sur mes pieds.
J'arrive à rester droite sans tomber. Je sens un bras sous mes épaules pour me retenir. La personne commence à avancer et tout doucement je la suis.
Mes muscles me font souffrir j'ai l'impression d'avoir été enterrée depuis mille ans et de sortir enfin de ma tombe.
On avance un petit peu puis la personne ouvre une lourde porte en métal et nous emmène dans un petit couloir avec juste une faible lumière rouge au plafond. Elle n'éclaire pratiquement rien mais j'arrive à distinguer ce qui m'entoure. En fait c'est plutôt simple parce qu'il n'y a rien autour de moi. Nous sommes dans un couloir basique, un peu petit, en métal et sans meuble.
Je me retourne vers la personne pour regarder son visage et là tout me revient.
Caleb. Les familles. Le camps. La piqûre.
Je ne peux m'empêcher dans lui donner une bonne claque sur la joue gauche. Il ne pourra pas dire qu'il ne l'a pas cherchée. Je vais pour lui en donner une deuxième mais il attrape mon poignet et le serre très fort ; beaucoup trop fort pour mes muscles endoloris. Je pousse un petit grognement de douleur et essaie de retirer mon poignet à l'aide de l'autre main mais rien n'y fait, Caleb est trop fort.
– Arrête Clarisse !
À ma grande surprise il ne crie pas, il chuchote, mais je peux sentir que s’il avait pu me crier dessus il l'aurait fait sans hésiter. Il doit y avoir des gens en train de dormir, peut être bien dans la salle que nous venons de quitter.
– Lâche-moi, tu me fais mal.
Je chuchote moi aussi, on ne sait jamais.
– Je ne pensais pas que le sédatif allait être aussi fort. Tu as dormi toute la journée.
– Espèce de salopard ! Tu m'as droguée ?
– Tu n'allais pas nous suivre. Je n'ai pas eu le choix.
Je murmure entre mes dents : « On a toujours le choix, imbécile ! »
– On a récupéré Marcus et Thibault. Marc s'est occupé de Snow. D'ailleurs ton loup a passé son temps la tête couché sur toi. Des fois il se levait et te léchait la tête. C'était mignon.
– Arrête ! Lui au moins il fait attention à moi.
- Parce que tu crois que moi je ne prends pas soin de toi petite Clari ?
Il se colle à moi m'attire contre lui, dégage quelques mèches de mon visage et le prend entre ses mains.
Par réflexe je le repousse de toutes mes forces. Même avec une faible lumière rouge je peux voir des traits de colère sur son visage. Je m'en fiche. Il ne me touchera plus jamais. Il a laissé se faire massacrer trop de familles pour que je le lui pardonne. C'est une chose de tuer des adolescents par folie, mais laisser mourir des gens pour sa propre survie en est une autre.
Je croise mes bras sous ma poitrine et fronce les sourcils. Je veux lui montrer qu'il ne me fait plus rien. Que son charme de « bad boy » ne fonctionne plus sur moi. Il recule jusqu'à l'autre paroi du couloir, en face de moi, met ses mains dans se poches et regarde le sol. Il a les sourcils froncer et est en colère contre moi.
– On est où ?
– Dans le berg qui nous emmène quelque part.
– Où ?
– Quelque part.
Il ne chuchote plus, sa voix est pleine de rancœur. Je trouve sa réaction un peu forcée. Il s’attendait à quoi ? Que je lui saute dessus en le remerciant d'avoir tué pleins de personnes et de m'avoir drogué pour que je leur foute la paix ? Qu'il aille se faire voir.
Je suis toujours perdue dans mes pensées quand il se lance sur moi et avant que j'ai eu le temps de le pousser, il attrape mes poignets, les collent contre le mur et m'embrasse fougueusement. J'ai envie de le pousser, de lui dire à quel point je le déteste, de lui dire que je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il a laissé faire, que je ne lui ferai jamais confiance comme je ne l'aimerai jamais. Mais je n'y arrive pas. Son baiser est doux et chaud. Il me rassure.
Il lâche mes bras et enroule les siens autour de ma taille. Je laisse les miens retomber le long de mon corps. Je ne veux pas lui donner le plaisir de passer les miens autours de son cou. Ce serait trop facile.
Au bout de quelques minutes qui me parurent interminables, il me laisse enfin respirer.
Quand je pose mes yeux sur lui il a un sourire charmeur au bord des lèvres et son regard de défi me nargue.
– Je savais que tu en avais envie.
Avant qu'il ne rajoute quoi que ce soit je lui colle mon poing de la joue droite, me broyant par la même occasion les os de ma main.
Au même moment une porte s'ouvre et Marc apparaît.
- Clarisse ? Je ne pensais pas te trouver ici.
Caleb plonge ses yeux dans les miens. Il n'est pas content. Il serre fort ses poings et serre également sa mâchoire.
Il fronce les sourcils et retourne dans la pièce d'où nous venons, me laissant seule avec Marc.
- Je l'ai toujours trouvé bizarre ce gars-là.
- Et moi détestable ! Comment a-t-il pu laisser tant de familles mourir ?
- Clarisse, nous n'avions pas le choix. Toutes ces familles ne pouvaient pas monter dans le berg, ça aurait été pire de les réveiller, de les réunir et de leur expliquer la situation, tout en leur disant que seule une ou deux familles pourraient venir avec nous dans le berg.
- Alors si je comprends bien, il n'y a que moi que ça choque de laisser mourir autant de gens sans leur laisser le choix ?
- Mais quel choix Clarisse ?! Celui de mourir manger dans son sommeil ou de se faire manger éveillé, c'est le choix que tu voulais leur laisser ?
- Bien sûr que non ! Mais peut-être que si on les avait prévenu du danger, ils se seraient battus, peut-être que nous n'aurions pas eu besoin de partir !
- Avec des si on referait le monde.
- Quoi c'est tout ? Tu crois que c'est avec une veille expression débile que je vais me calmer ? Tu sais combien de personne tu as tué ?! Ça ne te suffisait pas d'avoir aidé à concevoir ce virus ?
Avant que je ne puisse comprendre ce qui se passait Marc me donne une claque sur la joue gauche.
- Arrête !
Puis il repart par la porte où il était rentré il y a quelques minutes, me laissant de ce sombre couloir.
Je me laisse glissé le long de la paroi de celui-ci. Je suis choquée, je ne pensais qu'il oserait faire ça. Mais en même temps, en y repensant bien, je le méritais peut-être. Je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça à propos du virus. Bien sûr que je le sais qu'ils étaient manipulés, la puce dans notre nuque sert aussi à ça, mais l'énervement m'empêche de réfléchir.
Je m'allonge et ferme les yeux. Je ramène mes genoux contre ma poitrine et passe mes bras autour. Je serre fort mes jambes contre moi. Même trop fort ce qui me rappelle que ma douleur au flanc existe toujours, malgré tout ce qui s'est passé depuis le jour où nous sommes arrivé dans ce camp.
A vrai dire, je pense que nous aurions pu vivre longtemps de ce camp. Mais malheureusement, à cause de mauvaises décisions nous avons tout perdu. Même Thomas.
Thomas.
En repensant à lui des larmes coulent sur mes joues. Après la mort de Maëlys, il n'a montré aucun signe de faiblesse ou de tristesse, il est resté fort pour que nous puissions rester en vie. A aucun moment il n'a laissé paraître ne serait-ce qu'une larme alors que je sais qu'une fois seul, il ne pouvait plus les retenir. Elle était tout pour lui.
Quand j'ai cru perdre Snow pour toujours, j'ai bien cru que tout était fini. Mais il était encore là, alors j'ai tenu grâce à son courage. Mais maintenant, si je perds Snow alors...
Non je ne préfère ne pas y penser.
Je laisse le vole du berg et le ronronnement des moteurs me bercer jusqu’au monde des cauchemars pour finir cette nuit qui a si mal débutée.
*
Je suis réveillée par de forte secousses. Tout le monde est réveillé et tout le monde panique.
Je me lève et vais rejoindre la cabine de pilotage.
Marcus et Marc sont là. Thibault est aux commandes mais quelque chose ne va pas.
- On va devoir se poser.
- Tu auras assez de temps ?
- On va dire que ça ne va pas être un atterrissage en douceur mais nous n'avons pas le choix. C'est ça ou le crash !
Un crash ? Mais pourquoi ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
Tout le monde se retourne vers moi. Apparemment c'est tellement grave que personne n'a prêté attention à mon arrivée.
- Clarisse retourne avec les autres veux-tu ?
- Expliquez-moi d'abord ce qui se passe !
- On a plus assez d'essence et ce n'est pas en venant que ça va remplir le réservoir, d'accord ? me lance Marc en m'indiquant la porte de sortie.
Je ne réponds rien et sors. Je me dépêche de rejoindre Chloé.
- Bon accrochez-vous bien, ça va secouer très fort.
Marc vient s’asseoir prêt de moi et nous nous accrochons aux poignées pour nous retenir.
Nous sommes à l'arrière de l'avion, dans la petite pièce où Caleb m'avait réveillé un peu plus tôt dans la nuit. Il y a des sièges le long de la paroi du berg et des ceintures. Bizarrement, je ne pense pas qu'elles nous serons utiles si nous nous crashons.
L'avion tremble beaucoup et chute vite. Par les hublots, on peut voir le sol s’approcher de nous à grande allure.
Je ferme les yeux et respire lentement. A ma gauche, Chloé attrape ma main et me la serre très fort. Elle aussi a peur.
Quand Marc et Marcus étaient entrés dans la pièce, se fut la panique générale. Ils nous ont appris que là où l'avion se dirigeait, il n'y avait aucun endroit où se poser sans faire trop de dégâts, alors ils nous ont dit que nous devrions sauter.
On a donc tous pris un parachute, et Marc nous a fait un rapide cours sur le fonctionnement de celui-ci.
Maintenant nous attendons le signal. Marc doit passer devant pour nous montrer par où passer, mais surtout où atterrir.
C'est Marc qui a pris Snow. Étant le plus douer de nous, il a donc pris le parachute pour deux personnes et nous avons placer Snow avec lui.
- Tout le monde debout ! Je saute le premier et vous comptez jusqu’à trois avant de sauter, sinon vous risquez de vous prendre celui qui vient de sauter avant vous.
Puis il saute. Viens ensuite le tour d'Elsa, la femme de Thibault, Chloé, et Marcus.
J'ai peur. Je ne pourrai jamais sauter. Thibault nous parle dans les hauts parleurs.
- Dépêchez-vous, le sol se rapproche très vite !
Caleb s’approche de moi et me prends la main.
- Ça va bien se passer d'accord ?
- Je n'ai jamais fais ça, je vais me tuer.
- Si tu as trop peur, saute avec moi, mon parachute pourra nous retenir tous les deux, d'accord ?
- D'accord.
On s'avance prêt du bord et j'attrape sa main. Il me colle à lui et compte jusqu'à trois.
A trois, il me serre fort contre lui, m'embrasse et saute.
J'essaie de m'accrocher à lui mais je ne suis pas assez forte. J'aperçois Thibault s’éjecter avec son siège et l'avion chuter en chute libre.
Quand celui-ci explose au sol, un grand souffle nous propulse un peu plus loin. C'est tellement puissant que je n'arrive pas à rester collée à Caleb. Je n'arrive plus à m'accrocher à lui.
- Clarisse, je t'en supplie, ne tombe pas.
Mais je glisse de ses bras, tombant ainsi dans le vide.
- CLARISSE ! s'écrit Caleb.
Je hurle de toutes mes forces.
J'ai fais l'erreur d'enlever mon parachute en pensant que Caleb me ramènerai vers le bas.
Mais maintenant que le sol se rapproche de moi, je réalise à quel point je suis idiote et que ma chute n'est pas mon plus gros problème. Je fonce tout droit au-dessus d'un lac ; Du plus grand lac de la région. Le lac Phénix. Le problème ? C'est là où tout a commencé. Le laboratoire est juste à côté et c'est l'endroit le plus infesté des zombies de tout le pays. Même si j'arrive à sortir vivante de ma chute, je n'arriverai jamais à sortir vivante du lac.
Je passe devant Chloé, Elsa et Marcus. Tous les trois ne peuvent rien pour moi si ce n'est que de me regarder tomber.
C'est quand je passe devant Marc que je sais qu'il me reste finalement peut-être de l'espoir.
Je le vois jurer entre ses dents et détacher son parachute.
Il plonge droit sur moi. Snow est toujours contre sa poitrine. Quand ils arrivent à ma hauteur Marc se retourne pour que je puisse m'agripper à son dos et il se remet sur le dos.
- On va s'en sortir d'accord ? Je vais nous sortir de là, mais tu sais nager ?
- Oui je crois.
- Très bien. Avant qu'on plonge je lâche Snow et tu me lâches. Si vous restez sur moi je ne pourrai pas remonter. Bon. Inspire et à trois tu me lâches.
Je ferme les yeux et prends une grande bouffée d'air.
- Un !
J'essaie de rester calme mais j'ai peur de ce qui va nous attendre en sortant de ce lac.
- Deux !
Je sais que je vais devoir me battre mais j'ai peur de ne pas y arriver parce que même si je suis « immunisée » où je ne sais quelle connerie, s'ils me mangent je mourrais quand même.
- Trois.
Marc lâche Snow et je me laisse tomber dans le lac.
Au moment où je rentre en contact avec l'eau je ne peux que constater à quel point celle-ci est froide.
Ce qui est étrange car là d'où nous venons, il fait très chaud. Mais en même temps, je ne sais pas où se trouvait le camp et étant donné qu'il s'est passé beaucoup de temps depuis que nous avons quitté Term et que Marcus nous à sauver, cela ne m'étonnerait pas d'apprendre que l'hiver approche.
*
Chapitre 13