Justanotherbookishperson a écrit : ↑sam. 31 déc., 2022 9:36 am
Bonjour !
Je viens boucler
mon abécédaire fini un peu en dernière minute (la dernière lettre Z, lue hier)
Reine d'Egypte t°6/t°7 de Chie Inudoh
Un peu moins bon que ce dont je me souvenais par rapport aux premiers volumes. C’est peut-être normal, dans le sens où il faut bien imaginer ce qu’on ne sait pas, et c’est un sacré boulot étant donné le peu de faits avérés sur la Reine Hatchepsout. Jusqu’ici, c’était son enfance/adolescence ainsi que son entrée dans le monde adulte. J’avais déjà trouvé l’inimitié entre elle et son frère/mari exacerbée au possible (sans spoilers, il suffit de voir la fin du 3e tome), alors évidemment, je n’ai pas apprécié juste par facilité scénaristique le fait que l’auteure ait décidé d’amplifier (voire de créer de toutes pièces) la tension entre elle et son fils adoptif, le futur pharaon. Le dernier tome se rattrape un peu sur ce point. Le dessin est toujours aussi magnifique.
Piece t°9/t°10 de Hinako Ashihara
J'avais adoré cette série il y a quelques années que j'avais classé en "or", mais je m'étais arrêtée en parcours, quelque part dans le tome 5. J'ai recommencé du tome 5 au tome 10, et je crois comprendre mon arrêt. Cela avait tellement bien commencé, que la déception fut grande dans les tomes suivants. C'est un shojo, donc, j'en attendais peut-être quelque chose de trop différent (comme du josei). Cela reste bon, mais moi, je n'accrochais plus, l'enquête qui me plaisait tant s'embrouillait dans les relations entre les protagonistes. La relation entre Mizuho et Hikaru étant la pire... le côté obsessionnel était terrible à lire. Mais celle entre Mizuho et Remi ne suivait pas de loin... Cette dernière est vraiment terrible. Et le plus chiant, c'est que finalement
elle avait la clef de l'énigme entre les mains depuis le début et a décidé de ne rien dire...
- par mesquinerie, je ne vois pas pourquoi autrement. C'est hyper décevant, car ce n'était pas des platitudes, on sent que l'auteur cherche à nous faire réfléchir. La série finit sur une note douce-amère qu'on veut nous faire avaler de force, mais honnêtement, j'avais juste envie que notre protagoniste passe à autre chose et moi avec.
Reine d'Egypte t°8/t°9 de Chie Inudoh
La lecture aurait pu rester agréable malgré les visions anachroniques sur des personnes du passé. Par exemple :
Une petite fille noble vient critiquer Hatchepsout vieillie, toujours pharaonne, de n’avoir pas pris le pouvoir pour les autres femmes, mais seulement pour elle-même. Scène plus qu’improbable. Mais j’ajoute que je suis féministe, mais merci de ne pas tout mélanger avec un bizarre regard anachronique sur des grandes figures du passé. Car là, on sent les reproches que des femmes modernes auraient pu lui faire. La voir traitée ainsi par une gamine dont j’imagine sans problème l’avis de l’auteure rayonner à travers. Horripilant.
Mais dans ce même tome 8, qui était plus navrant et frustrant que les autres, arrive autre chose qui me fait déloger cette série de la catégorie Or, dans laquelle je l’avais précédemment mise... Historiquement, on a plus de nouvelles de la princesse, la fille d’Hatchepsout alors qu’elle est encore une enfant. L’auteure a ici pris des libertés
et Néférourê est tuée pour cause politique.
Après tout pourquoi pas, on ne sait pas. Dans l’histoire, selon l’auteure, par contre,
Hatchepsout a entre ses mains la personne à l’origine (indirecte) de l’assassinat de Néférourê, cette même personne a essayé de la faire tomber en tant que pharaonne en retournant sa propre fille contre elle pour bouleverser l'ordre de la société, mais parce que c’est son ancien amant qu’elle aimait, elle a décidé de le laisser s’enfuir…
Alors qu’on nous présente Hatchepsout comme une personne capable de tout pour arriver à ses fins (et badass) dans le tome 3… D’accord…
Mais - et c’est ça le pire ! –
en l’aidant elle-même à s’échapper de la prison dans laquelle il était retenu et qu’elle s’excuse de s’être éloignée de lui ? Et en plus elle l’enlace… ?!
Ce qui me saoule d’autant plus, est qu’en réalité de ce que l'on sait,
il est tombé en disgrâce, après la mort de la princesse dont il était le père nourricier et toute image ou cartouche de lui, ont été martelées du vivant même d’Hatchepsout.
Bref, c’est du mauvais mélo.
Le maître des illusions de Donna Tartt + Joker Lettre du mois de décembre
Belle lecture que celle-ci - je dois avouer avoir lu ce livre pour sa vibe dark academia, dont j'entendais de plus en plus parler. Ma curiosité l'a emportée et je ne regrette pas. Oui, le roman a une atmosphère bien qu'elle ne soit pas omniprésente, mais il y a un contraste énorme avec le reste de l'intrigue. Les personnages sont tout en nuances, mais plutôt sombres et le plus flagrant est le professeur Julian - il m'a semblé très réaliste, ce genre de personne qu'on peut identifier facilement. Les relations entre les personnages sont très intéressantes, nous n'avons que le point de vue du narrateur, qui n'est pas aussi fiable qu'il n'y paraît. Avant que tout bascule, tout le monde voudrait un tel groupe d'amis avec une éducation de premier plan pareille à la leur. Mais ça c'était avant... de les voir, d'essayer de les comprendre pour ce qu'ils sont. Il y a plusieurs intrigues intéressantes et sans spoiler : comment on en arrive à ce qui se passe dans les premières pages, comment d'extérieur peut se retrouver mêler à cela mais aussi, les manipulations que l'on découvre graduellement et que subit notre protagoniste.
Au bonheur de lire de X (Collectif)
Livre vraiment pas casse-tête d'une centaine de pages sur le thème de "la lecture". Avoir des extraits ainsi, me donne envie d'aller lire le livre en entier... C'était aussi un plaisir de retourner ainsi momentanément dans d'autres lectures passées. C'est un collectif d'auteurs, certains que j'avais lus, d'autres que je découvrais. Par contre, l'auteur derrière la composition de cette petite anthologie est anonyme.
Le Roman de Renart de X (Anonyme)
Lecture sympathique, bien que je trouve que ceux qui se font avoir par Renart, sont un peu idiots et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Au début, c’est assez bon enfant : on retrouve vraiment des histoires qui sont devenues de fables (notamment
Le Renard et le Corbeau). Les tours qu’il fait, on a envie de lui pardonner. Mais après,
il tue pas mal de ses compères/amis.
Certaines histoires sont tellement injustes, que ça fait grincer les dents – surtout dans la deuxième partie de l’histoire quand on arrive au procès de Renart (il y en a plusieurs d’ailleurs) – comment toutes les injustices et les mauvais tours lui sont si vite pardonnés, pourquoi le croit-on si rapidement et surtout les autres n’ont-ils rien sous le crâne, pour ne pas se souvenir des antécédents de Renart ? Le dernier chapitre
appelé La mort de Renart me laissait espérer un juste retour des choses pour toutes les tueries (oui, j’en suis arrivée à ressentir ça pour cette vilaine bête, à cause de toutes les injustices), mais pas du tout, ça finit très abruptement et sa mort
n’a rien de cathartique. C'est un collectif d'auteurs anonymes (pour la plupart).
The True Queen de Zen Cho + Joker Lettre du mois de décembre
Une lecture de quelques hauts et beaucoup de bas – une lecture yoyo, quoi. Il m’a bien fallu les 100 premières pages pour enfin m’intéresser à l’intrigue et comprendre où ce bouquin voulait nous faire aller, mais vraiment, il y avait beaucoup de digressions longues (les discussions entre Sakti et Muna, le périple à Malacca…) et qui n’amènent pas grand-chose dans ce monde qu’on comprend à peine (mind you, rien n’indiquait dans mon édition que c’était un deuxième tome… peut-être le monde était-il mieux planté et décrit dans le premier, mais ce tome peut être lu de manière autonome, donc, la faute à l’auteure qui n’a pas vraiment – même maintenant que je referme la dernière page – réussi à rendre son monde attrayant). Par contre, une fois que cela se met en place, que l’on voit Muna tant bien que mal réussir sans magie à l’école tout en continuant à essayer de retrouver sa sœur, cela commence à prendre. L’intrigue avance et devient confuse, jusqu’à être hasardeuse – on dirait que les événements n’ont rien d’organiques, ils arrivent parce qu’il faut bien faire avancer l’histoire. Avant la moitié du livre, on comprend ce qu’il en retourne, le twist est évident. Eh bien, malgré que ce soit écrit noir sur blanc, que notre protagoniste a toutes les infos en main, nope, il lui faudra encore une centaine de pages pour réaliser l’évidence. Le début est lent et ennuyeux, le milieu nous rend impatient et un peu confus dans l’engrenage des événements, mais alors la fin est juste mauvaise… Qu’ais-je le plus détesté ? Le fait que notre héroïne ne se confie pas à tous les gens qui auraient pu l’aider plus rapidement (des personnes plus capables et plus au courant des faits qu’elle – et qui ont l’air plus intéressants : j’ai appris par après que le tome 1 était justement sur le couple Wythe – mais je ne sais pas si j’oserais jamais le lire) ? Le fait qu’elle décide de jeter un sort qu’elle sait dangereux
car elle pense convoquer la Reine des Fées qui veut sa mort
et qui accepte dans un même temps une invitation à un bal ? Elle ne voit pas ce qui peut déraper, là, non ?
La même Reine des Fées qui dévorent ses ennemis et qui détestent justement tous les anglais… Elle l’invoque en plein milieu d’un bal pour l’avènement en société de la petite sœur de son amie…
Je ne sais pas si c’est de la stupidité ou de l’indifférence à ce point-là. Mais ce n’est pas le seul moment qu’elle agit comme la petite égoïste stupide qu’elle est, cette amie, elle l’a met carrément en danger
de se faire dévorer par la Reine bien plus tôt, en aidant un dragon à les kidnapper. Elle l'a pousse presque à de l'autosacrifice.
Tout ça pour arriver jusqu’au palais, où elle pense qu’est sa sœur… à quoi bon, t’y retrouver si c’est pour mourir dans la minute de ton arrivée… ? Mais bien évidemment, notre protagoniste en tant que telle est immunisée de tout réel danger.
Le pire arrive de manière très étrange et inattendue. J’aime bien habituellement les romances quand elles sont amenées naturellement et que ce ne soit pas le centre de l’histoire. Mais dans ce livre, la romance
lesbienne
est forcée comme jamais :
Muna rencontre à l’école Henrietta, gentille et jolie professeure de magie. Il y a un rapport de force inégal, même si elles ont presque le même âge. On nous dit également qu’Henrietta est amoureuse de Mr. Wythe, amour impossible puisque sa meilleure amie Prunella est mariée à celui-ci. Au fil de leur aventure (où Muna sans beaucoup de considération met Henrietta en danger, c'est l'amie dont je parlais plus haut), une amitié se crée, mais il y a toujours l’idée que Muna est protégée par sa professeure. Mais dans les 30 dernières pages, de petits indices bizarres émergent, alors que rien ne laissait présager de l’intérêt auparavant… et on veut nous faire croire qu’elles s’aiment mutuellement depuis le début… Erk ! Elles avaient une relation professeure-étudiante !
Très peu pour moi.
Je crois que je suis encore plus déçue parce qu’il y a vraiment eu un moment où l’histoire commençait à me plaire, mais ce fut assez bref et puis frustrant. J’ai encore deux griefs contre ce livre : l’écriture rigide sans âme pour imiter un phrasé de régence anglaise et la comparaison non cachée avec Jane Austen en quatrième de couverture – as if… "Jane Austen rencontre Tolkien", disent-ils : laissez-moi rire. Ce n’est pas en reprenant l’époque anglaise sous la Régence et quelques personnages de fantasy que cela en fait quelque chose de comparable ou de potable… Ces deux auteurs ne se réduisent pas à si peu. Je suis tombée dans le panneau, mais on ne m’y reprendra plus.