Re: Lily & James [Harry Potter]
Publié : lun. 01 avr., 2019 1:52 pm
Très bon chapitre ! Tout s’emballe de plus en plus !
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Ils l'ont appelé Gandalf je meursSirius fixait Gandalf avec un dégoût non dissimulé
Comme si Sirius avait son mot à dire sur ce qui passe chez les Potter ^^ En vrai c'est trop le quatrième membre informelle de la familleTu sais que je les déteste ! Et tu en as quand même pris un chez toi !
Cazo c'est un délire perso? ^^Vous auriez pu l’appeler Vasaloppet.
Ca me brise le coeur... Il n'aura pas le temps de réaliser son projet ^^je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen de travailler dans le domaine même sans être joueur.
Cette phrase est magnifique... ça en dit tellement sur eux, leur relation et leur amitié!Il semblait tant y croire que Sirius décida d’y croire avec lui.
Ca serait pas Jacob qui s'est encore attiré des ennuis pendant ses vacances à Londres? ^^L’un d’eux m’a dit que c’était la troisième fois qu’il oubliettait le même Moldu !
James se mit à rire alors que Lily prenait un air horrifié.
- Ce pauvre type est un aimant à malchance, s’esclaffa James.
Donc James avait raison!Il s’empressa de cacher tout son linge sale dans une armoire.
J'aime pas ça... Ils vont accuser un peu plus Remus à cause de son absence...Bon, quelqu’un transmettra à Lupin, annonça Gideon. Il est en mission ?
Oui bon rien de bien nouveau, la routine quoi ^^il faut s’attendre à tout cette année. Attaques en masse et de tous genres, instabilité politique, mise en danger du secret magique…
Je m'attendais tellement pas à ça de la part de Margaret...Sans attendre de réponse, elle se leva lestement et quitta l’appartement en claquant la porte, l’air hors d’elle.
Ils sont fatigués- C’est toi qui va filer, Prewett, répondit calmement Sirius, tu es chez moi.
Le grand roux jeta un regard étonné à son environnement. Il semblait avoir oublié qu’il ne se trouvait pas au QG.
J'ai un très mauvais pressentiment... Tu peux pas faire ça! Pas les parents de Remus!sa mère était normalement rentrée du travail à cette heure-ci. La voiture était dans l’allée, donc elle n’était pas sortie faire des courses. Légèrement inquiet, il monta à l’étage tout en appelant Espérance. La chambre de ses parents étaient dans un bazar indescriptible.
Trois jours? Trois jours? Et personne ne l'a prévenu?!!- Ta mère a disparu, annonça-t-il a voix basse. Il y a trois jours. J’ai demandé à Maugrey de te prévenir.
Clem? Une réaction?L’Irlande est une sale épine dans le pied de l’Angleterre
Remus en mode bad-ass, j'aime tellement ^^- Maugrey, grinça-t-il. Il faut que je vous parle.
- Je suis occupé.
- Je m’en fiche.
C'est trop triste... je m'étais jamais demandé à qui appartenait le QG...Le QG, reprit-il. C’était la maison de mes parents. L’endroit où je rentrais pour les vacances, pendant ma scolarité à Poudlard. Tu crois que ça ne me fait pas mal de voir cet endroit réduit en cendres, le moindre souvenir de mes parents dispersé aux quatre vents, profané par les Mangemorts ?
Lily glissa un bras autour de sa taille et se serra contre lui.
- Tu trouveras un autre rêve, murmura-t-elle. Quand tout ça sera fini, tu trouveras.
Pour toute réponse, il déposa un baiser sur sa tempe.
Argh ça m'a brisé le cœur.Ils restèrent longtemps enlacés, le cœur lourd, environnés d’un silence plein de leurs souvenirs communs, de leurs sentiments cachés, de cette amitié qui les avait tous deux soutenus pendant la guerre. Lorsque Margaret s’éloigna, Remus songea qu’il ne s’était jamais senti aussi seul.
ça fait très rafle de la WWII tout ça. J'ai encore le cerveau en plein dans le sujet, entre le film la Rafle et la liste de Schindler que j'ai regardé y a pas longtemps, et deux sujets d'essays sur la déportation et tout, mon cerveau s'en remet pasles Mangemorts et leurs larbins se sont lancés dans l’enlèvement de masse.
un demi chapitre plus tard... "tu m'avais dit que tu partirais pas la chercher sans moi !"Promis, je viens te chercher dès que j’ai du nouveau et je ne pars pas la récupérer sans toi.
oui bon coco, tu transplanes, c'est pas comme si tu marchais ou si tu prenais le métroFrustré de perdre tant de temps en déplacement,
Ah ...?- Maugrey peut aller se faire voir de toute façon. L’Ordre aussi.
Ah.les yeux fixés sur les valises ouvertes qui encombraient le petit espace. Il tourna un regard interrogateur vers Margaret, qui haussa les épaules.
- Je t’expliquerai plus tard.
aaalright...?On va aller acheter un ballon dans ce super-marché.
il existe ce sort ou tu l'as inventé?qui permettait de rendre n’importe quelle surface aussi perméable que de l’eau
vaut mieux pas y rester coincéil s’enfonça dans le bois sans la moindre difficulté.
elle a changé de nom en cours de route ? ^^Vanessa Roth
ou comment les perdre encore plusNe me regardez pas comme ça, vous allez tout oublier, de toute façon.
grave c'est pas le moment de chipoterOn leur avait volé quelques jours de leur vie, mais au moins étaient-ils vivants et en bonne santé.
there you go- Je quitte l’Ordre. Et la Grande-Bretagne.
ça me fait vraiment de la peine.. Mais j'imagine que ça vaut mieux que de mourir (nous la tue pas au moment où elle part, ou dans le bateau/avion ou quoi que ce soit Cazo hein!)- Je ne suis pas sûre de garder contact, Remus. Je… Peut-être qu’il vaut mieux que je refasse complètement ma vie, tu sais.
c'est à la fois beau et triste.. C'est vraiment horrible comment les membres partent les uns après les autres. Au fond, on a l'impression que Margaret était la seule qui restait proche de Remus, alors que Sirius commence à prendre de la distance, et Peter (logiquement) aussi, et avec Lily qui est en cachette avec James, il reste plus grand monde pour Remus- Je suis heureuse que ma dernière mission ait été pour toi.
t'es de retour en Allemagne ?? T'y fais quoi là du coup?Premier chapitre posté depuis l'Allemagne !
ah ouais je vois ce genre de météo ^^ ma proprio dirait "un temps à se suicider"Le mois de février était gris et dégoulinant
là je me suis dit que ce chapitre allait être rude entre les deux en soi Lily a le "droit" d'être plus vexée, c'était une de ses meilleures amies, et recevoir une lettre pour dire au revoir ainsi alors qu'elles se connaissent depuis une décennie et qu'elles se sont battues ensemble pendant des années, ça fait un peu maigre comme explications.James avait fait ce qu’il pouvait pour la réconforter pendant les premiers jours, puis il avait fini par s’agacer. Il n’était pas heureux non plus, faisait-il la tête pour autant ?
laissez moi pleurer dans mon coinSeulement, l’amertume et la détresse semblaient avoir fait disparaître leur camaraderie.
le pire c'est qu'il a raison. Mais on s'imaginait tellement leur couple comme étant parfait, qui survit aux batailles, qui se sacrifie pour leur fils qu'on s'est jamais doutés que ça pouvait tourner au vinaigre, alors que si, c'est absolument normal de voir ça. Et franchement, c'est incroyable la façon dont tu mènes cette histoire, que ce soit niveau politique/économique, relations internationales et entre moldus et sorciers, relations entre personnages, aspects espionnage et trahison, abandon et fatigue de l'Ordre, les batailles, les aspects stratégiques.. vraiment, j'ai beaucoup d'admiration pour tout ça et ça doit être un boulot monstre (surtout que ce chapitre tu nous le ponds en 3 jours dans le plus grand des calmes )Mais aucune relation ne pouvait s’épanouir pleinement dans de telles conditions. Un couple n’était pas fait pour rester enfermer sur lui-même.
c'était tellement hardcoreMais là, tout de suite, il n’en pouvait plus d’elle.
beuuuhh d'ailleurs je me demande ce qui lui arrive à Gandalf après octobre 1981 (c'est dingue comment on dit pas "la mort de James et Lily", genre moi c'est devenu "octobre 81", ça reste vague mais c'est sous entendu et tout le monde comprend)Avec l’ombre d’un sourire, il se demanda si Harry emmènerait Gandalf à Poudlard, quand il y entrerait.
Ok. Donc en l'espace de 9 mots, t'as réussi à retranscrire toue leur tension. Parfait.- C’est mon tour.
- J’ai envie de le faire.
- D’accord.
ah ouais, c'est une bonne déprime ça. Pareil ça on n'y pense pas quand on lit les HP et pourtant... (tu veux pas envoyer ta 3ème partie à JKR, qu'elle lise un peu, je suis sûre qu'elle approuverait )Alors qu’elle ne faisait déjà rien d’intéressant de sa journée, elle n’aspirait à rien d’autre qu’à rester dans son lit et à regarder le vide.
elle dit que c'est égoïste de penser ça mais franchement je la comprends tellement, ça me fait plus de peine qu'autre chose. Devoir mettre sa vie de côté ainsi... et le pire serait de jamais se rendre compte de ce qu'ils sont en train de louper. Au fond ils ont rien connu d'autre que la guerre. Quand ils étaient à Poudlard ça commençait à monter mais ils restaient innocents et après en être sortis, tout ce qu'ils ont eu c'est des batailles et des morts.Si je continue, un jour je vais tout simplement me laisser tuer par un Mangemort pour que ça s’arrête. Et je veux vivre. Je veux vivre vraiment, pas cette vie de reclus, de parias, de cibles mouvantes pour Mangemorts.
je retire ce que j'ai dit dans mon commentaire précédent sur le pourquoi Margaret ne pourrait pas reprendre contact avec Remus vu comment il souffre après 81. Ça serait beaucoup trop dur de revenir comme ça après la guerre alors que pleins sont morts, elle va trop culpabiliserPeut-être qu’une fois que ce sera fini… Je ne sais pas.
je suis d'accord avec Lily là. C'est vrai que je voudrais sortir aussi à leur place, mais effectivement Lily aussi en a envie, sauf qu'il y a trop de choses en jeu (la vie de leur fils au passage), il sont en effet plus à Poudlard où tout ce que tu récoltais en cas de transgressions étaient des points en moins ou des heures de colle. Là c'est la mort- Une seule entorse, rien qu’une. Ça n’arrivera plus ensuite.
bah ça m'a donné envie de pleurer ça- Si tu sors, pourquoi est-ce que je ne le ferai pas, hein ? On ne s’en sortira pas.
bordel j'ai jamais été aussi heureuse de voir surgir Peter comme ça. Leur dispute était prenante, bien écrite et qui s'enchaînait bien, mais sérieux, ça m'a brisé le cœur- Fais ton choix, rétorqua-t-elle.
- Merlin, Lily !
- Euh… Je vous interromps ?
Mais il ne lâcherait pas leur mariage non plus.
drôle de raison pour laquelle tu veux pas trahir les Potter... la question morale, la loyauté, ça te parle?Sirius… Sirius saurait.
je déteste quand Sirius fait ce genre de choses. C'est injuste et indigne qu'il pense ça de RemusSirius ouvrit la bouche, hésita, puis dit finalement.
- Rien d’important.
merci Peter, sérieuxExclure seulement Remus ? Peter n’aimait pas ça.
il doit pas avoir tort, ça doit le fatiguer plus qu'autre chose toutes ses pirouettesSirius était une cible particulièrement mouvante, comme toujours. Son style de combat se caractérisait par les esquives et les roulades. Peter était toujours persuadé que les trois quarts de ses gestes étaient inutiles.
heuuu... Je flipperais aussi persoIl ignorait ce qu’il allait trouver là-haut. Faire face à ce qu’il connaissait était déjà suffisamment difficile, mais marcher droit vers l’inconnu ? Seul ?
ah, shitSon Mangemort. Celui qui lui soutirait des informations en échange de sa vie.
ah, il me fait de le peine Peter. Je l'aime bien ton Peter, tu nous as pas fait un traître-to-be blanc ou noir. Il flippe, c'est normal, mais c'est ses amis qui l'aident à tenir et il est pas non plus faible à tous les points de vue. Là, il tente de se sortir de sa spirale infernale (bon en vain mais l'intention était là), il est pas traître à 100% (pour l'instant). Et puis je sens qu'au final quand il trahira les Potter ça va pas être par conviction pour Voldemort (genre même pas à 1%), mais tout simplement parce qu'il a peur et qu'il se sent coincé. Et puis, après avoir trahi les Potter, comment retourner à une vie normale en sachant ce qu'il a fait? C'est tout simplement une longue, très longue descente aux Enfers pour luiA présent qu’il faisait face à son tourmenteur alors que l’Ordre se trouvait un étage en-dessous, il voyait une échappatoire. S’il parvenait à le maîtriser…
ah mon dieu, qu'est ce qu'il va dire?Qu’allait-il faire ? Tuer l’un de ses amis ? Le tuer lui ? Lorsqu’il vit la baguette s’approcher de lui, Peter cessa d’hésiter.
Cazolie a écrit :HELLO
miracle, j'ai fini le chapitre. Flam' est à Munich ce week-end parce qu'elle est cool, mais j'avais pas anticipé que du coup j'aurai pas trop le temps d'écrire
Mais j'ai réussi quand même !
Mille mercis pour tous vos commentaires, vous êtes trop chouettes
Je préviendrai plus tard
Chapitre 18
Dans ce qui servait autrefois de salle à manger au Snargalouf, une dizaine d’hommes et de femmes s’affairaient, hurlaient des ordres, des suggestions, et jetaient occasionnellement des boulettes de parchemins sur leurs collègues. Quoi de plus normal dans une relation de travail saine et équilibrée?
- Bon sang, Fabian, ça suffit ! Râla William après avoir reçu un nouveau projectile à l’arrière du crâne. Tu ne veux pas aller embêter quelqu’un d’autre ?
Prewett se contenta de sourire avec amusement tout en mâchouillant le bout de sa baguette. William, avec un soupir désabusé, se pencha à nouveau sur ses plans. Depuis la Foire internationale de botanique, il partait bien trop souvent en mission avec Fabian. A croire qu’ils formaient une bonne équipe ; difficile à dire quand l’un des membres du duo était un sale gamin. On vous laisse deviner lequel ^^
Sans plus se préoccuper de son cauchemar roux personnel, William reprit l’examen du plan de Leeds qu’une Auror pressée lui avait confié. Autour de lui, des Aurors étaient penchés sur le même type de document. Sur chacune de ces cartes étaient indiquées un repère de Mangemorts, qu’il s’agisse d’une simple planque ou d’un lieu de réunion. Il avait fallu des mois et des mois aux Aurors pour rassembler toutes ces localisations. Il leur en manquait très certainement, mais Maugrey avait décidé qu’il était temps de mettre à exécution un plan de grande envergure.
La difficulté, quand on se battait contre des Sorciers, c’était la possibilité de déplacement instantané que représentait le transplanage. De gros effectifs d’Aurors s’étaient déjà retrouvés en difficulté après avoir attaqué un nid de Mangemorts, simplement parce que des renforts étaient arrivés. Maugrey espérait qu’en attaquant sur plusieurs fronts à la fois, ses Aurors n’auraient pas à faire face à des afflux continus de Mangemorts.
William suivit le tracé d’une rue, songeur. Il devait trouver le meilleur moyen de prendre en tenaille la planque de Leeds sans se faire remarquer par ses occupants – si tant est qu’il y en ait. Si l’endroit était vide, l’équipe de Leeds devait transplaner à Durham. S’il n’y avait personne à Durham, ils devraient se rendre à Whitehaven, etc. C’était un plan complexe, pourvu de bien des défauts, mais dont Maugrey espérait tout de même retirer quelques bienfaits.
Le jeune homme aperçut sur la carte ce qui devait être un restaurant et l’entoura en rouge, avant d’ajouter l’adresse sur une liste qui trônait au milieu de la table. Il s’agissait de tous les endroits où étaient susceptibles de se trouver des Moldus au moment de la descente des Aurors. William eut un petit sourire. Il s’était porté volontaire pour apporter toutes les listes à Carrie. Je le vois trop en réunion en mode "non laissez je vais le faire, vraiment j'insiste.... donnez moi cette liste!!"
Afin de ne pas devoir traîner un contingent d’Oubliators derrière chaque équipe, Maugrey avait prié la Ministre de requérir l’aide des Moldus. Après bien des négociations, Thatcher avait accepté de réquisitionner la police, qui pensait agir en coopération avec le MI6 (Carrie avait tout expliqué à William, mais il n’était toujours pas sûr de comprendre qui étaient tous ces gens). Ils devaient boucler tous les quartiers concernés.
Quand William avait demandé pourquoi on ne se contentait pas de jeter des sortilèges Repousse-Moldu, Fabian l’avait frappé sur le haut du crâne et lui avait répondu que les Mangemorts risquaient d’en percevoir la trace, ce qui ruinerait l’effet de surprise. Etant donné qu’ils considéraient les Moldus comme des moins que rien, il y avait fort à parier qu’ils ne prêteraient pas la moindre attention aux aller et venues de la police.
Bien après la tombée de la nuit, la cloche qui annonçait la fin de la journée retentit enfin. Mais peu importe, Daenerys a quand même tout brûlé ^^ (Sorry spoilers attention) William s’étira, empila tous les documents sur lesquels il avait travaillé ce jour-là et quitta son bureau – ou plutôt, le bureau qu’il occupait une fois tous les dix jours quand Maugrey le lui demandait. Le reste du temps, il chassait le Mangemort avec le reste de l’Ordre et observait la pile d’ordres de mission grossir, et grossir encore. Bien conscient de cela, il lutta contre l’envie d’aller retrouver Carrie, une fois sorti du Snargalouf, et partit accomplir la prochaine mission sur la liste.
***
Le grand jour était arrivé. Après des mois et des mois de préparation, l’opération « Filet du diable » allait enfin commencer. C’était Peter qui avait trouvé le nom ; d’après ce que Carrie avait saisi, seul l’Ordre l’utilisait. Les Aurors qui l’avaient entendu le trouvait absurde. Pour une fois je trouve que Peter a trouvé un nom bad-ass! Carrie l’avait néanmoins transmis à Thatcher, qui n’y avait vu qu’un sobriquet imagé. La jeune fille trouvait très amusant de voir passer tous les rapports de police avec comme en-tête le nom de cette plante magique dont elle ne comprenait pas très bien les effets.
L’opération était complexe et engageait un nombre invraisemblable de personne des deux mondes. La seule personne qui en connaissait tous les tenants et les aboutissants était Carrie elle-même, qui avait fait le relais entre monde moldu et monde magique. En cette fin de journée froide de février – la dernière du mois – elle était donc particulièrement sur les nerfs. Si quelque chose tournait mal côté moldu, les retombées politiques et diplomatiques seraient désastreuses. Rien que de penser à la réaction de Thatcher, Carrie avait la migraine. Perso j'ai une migraine depuis trois jours je sais pas pourquoi j'essaye de ps trop utiliser mon ordinateur mais rien à faire... Voilà c'est mon point bulletin de santé ^^
Assise devant son bureau, dans son minuscule appartement de Londres, elle attrapa sa tresse blonde et en tritura machinalement le bout, les yeux fixés sur son réveil. L’aiguille s’arrêta enfin sur le 12. Il était dix-huit heures tapantes. L’opération avait commencé. On avait fait promettre à Carrie qu’elle ne viendrait pas sur l’un des lieux d’intervention de Londres. Maugrey, Bagnold et Gideon Prewett le lui avaient répété. Will aussi, bien entendu. Elle tint à peine une minute avant de bondir de son siège, d’attraper son manteau, son écharpe et son bonnet, et de quitter l’appartement en claquant la porte. Si seulement elle avait pu transplaner ! Je me dis la même chose au moins trois fois par jour! Heureusement, elle habitait en plein Londres. Il lui fallut à peine quinze minutes pour rejoindre la planque de Mangemorts la plus proche. Alors qu’elle marchait à grands pas, depuis la station de métro, elle aperçut les barrages de police. Les périmètres avaient été prévus larges : elle n’apercevait aucune trace de magie de là où elle se trouvait. Les policiers devaient être là depuis un moment, car aucune foule n’était présente. Elle avait déjà dû se lasser. Quant aux habitants, ils avaient été évacués. On prétexterait une fuite de gaz et l’affaire serait oubliée.
Carrie s’avança sans crainte et présenta un badge du Ministère de l’Intérieur qui l’habilitait à se rendre n’importe où. Elle put donc s’avancer dans la zone désertifiée sans problème. L’excitation qui bouillonnait dans ses veines commença alors à se changer en crainte. Le silence était surréaliste – mais il ne dura que quelques instants. Au tournant d’une rue, une scène de chaos se révéla soudain à elle.
Les Mangemorts, du moins elle supposait qu’il s’agissait d’eux, étaient rassemblés en cercle au milieu de la rue. Ils étaient sept, et se battaient dos à dos contre cinq Aurors qui ne parvenaient pas à prendre le dessus. Deux d’entre eux étaient couverts de sang. Carrie se plaqua aussitôt contre le mur pour ne pas être vue, le cœur battant. Son intention était d’observer le déroulement des opérations, pas d’interférer. A vrai dire, elle imaginait que les Aurors auraient déjà vaincu. Depuis combien de temps se battaient-ils ?
Elle enfonça ses mains dans ses poches, la respiration chaotique. Et si la même chose était en train de se produire partout ? Si William était comme l’un de ces Aurors, en train de se vider de son sang, en sous-nombre face à l’ennemi ? Il était à l’autre bout du pays, elle ne pouvait même pas aller le retrouver. Non, tout ce qu’elle pouvait faire c’était rentrer chez elle et l’attendre là.
Carrie se mit en mouvement, tout en tentant de faire abstraction des cris qu’elle entendait à quelques mètres d’elle. Elle regrettait déjà sa décision d’être venue ; à présent, elle s’inquiétait encore plus. Elle avait à peine fait un pas qu’un « CRAC » la fit sursauter. Sous ses yeux écarquillés se matérialisa un homme d’une trentaine d’années aux cheveux mi-longs qui l’agrippa par le poignet et fit un demi-tour sur lui-même. Carrie eut l’impression qu’on lui retournait l’estomac. Son seul point fixe était la main qui serrait son poignet à lui faire mal. Le reste de son corps comme le monde entier n’était que flou. La seule pensée cohérente qu’elle parvint à formuler fut : « Tu es en train de transplaner ». Avant même qu’elle ait fini de le penser, elle toucha brutalement terre. Ses jambes se dérobèrent sous son poids et elle rendit le contenu de son estomac sur le sol. Ses oreilles sifflaient, une douleur sourde tambourinait dans son crâne, et ses entrailles ne semblaient pas vouloir reprendre leur place. Alors qu’elle crachotait toujours, une main saisit durement sa tresse et lui tira la tête en arrière. Malgré ses yeux larmoyants, elle reconnut l’homme qui l’avait attrapée.
- Tu es la catin moldue du Ministère, hein ? Cracha-t-il. Quelle bonne idée de venir traîner là un jour pareil.
Si Carrie avait jamais eu l’intention de répondre, elle n’en eut pas l’occasion. Il la repoussa brutalement et son crâne heurta le sol avec un bruit mat.Oh mon dieu... Le pire c'est que j'ai vu le commentaire de Charmi avant de commenter, je sais qu'elle va mourir, et c'est horrible!! Le choc n’arrangea en rien sa vision trouble. L’homme la releva sans ménagement en l’attrapant durement par le bras et la traîna derrière lui. Carrie trébucha mais le suivit tant bien que mal. Elle s’aperçut vaguement qu’ils étaient dans une salle vide, au papier peint à moitié arraché et au sol couvert de poussière. Ils entrèrent dans une autre pièce éclairée par des globes de lumière. Au centre avait été disposée une grande planche sur des tréteaux. Autour se tenaient deux femmes et un homme vêtus de noir, qui relevèrent la tête lorsque Carrie et son agresseur entrèrent.
Ce dernier poussa Carrie vers la table. Elle se retrouva nez à nez avec l’une des femmes, une petite Sorcière rondelette au nez retroussé et aux cheveux châtains, qui la dévisagea un instant en fronçant les sourcils avant d’écarquiller les yeux.
- Qu’est-ce qu’elle fait là ? On ne nous a pas demandé de l’intercepter, s’exclama-t-elle, l’air sincèrement surprise.
Carrie se contenta de la dévisager, les mains tremblantes. Derrière elle, l’homme qui l’avait amenée répondit :
- Cette petite gourde est venue assister aux opérations. Je me suis dit que c’était le moment où jamais.
- Et qu’est-ce qu’on en fait ?
La surprise passée, la femme avait pris une voix tranchante.
- On l’amène là où se trouve Hardley et on ruine leur opération là-bas.
Carrie se figea, les yeux écarquillés, les doigts crispés. Elle n’avait pas voulu ça. Si William la voyait, il ferait quelque chose de stupide. Ses yeux s’emplirent de larmes.
C’était elle qui avait fait quelque chose de stupide.
Son vis-à-vis aperçut ses prunelles larmoyantes et soupira profondément.
- Fais en ce que tu veux mais je n’en veux pas ici. On a suffisamment à faire. Cet idiot de Pettigrow a été avare en détails.
La jeune Moldue tiqua, alors qu’on la tirait à nouveau vers une destination inconnue. Pettigrow. Elle était sûre que l’un des membres de l’Ordre s’appelait comme ça.Si seulement elle avait pu en parler à quelqu'un... Alors qu’elle trébuchait en arrière, son regard tomba sur la table couverte de cartes. Son cerveau s’activait tant bien que mal, malgré le choc et la panique. Etait-il possible que les Mangemorts soient au courant de toute l’opération ?
Un nouveau transplanage l’empêcha de plus y réfléchir. Elle fut à nouveau aspirée dans un tourbillon à travers l’espace-temps, Ca fait très Doctor Who comme formulation le cœur au bord des lèvres.
***
William ne comprenait pas à quel moment la situation avait basculé. L’opération « Filet du diable » avait été préparée avec minutie. Tout était calculé – du moins dans la mesure du possible. Cela n’aurait pas dû être aussi difficile. Et pourtant, William et les Aurors qu’il accompagnait étaient en sous-nombre, aucun renfort ne venait, et ils perdaient du terrain.
Il se trouvait à l’extérieur d’une petite ville du nord de l’Angleterre. Les Mangemorts avaient une planque dans une gare désaffectée, où on trouvait encore de vieux wagons de marchandise rouillés. Adossé à l’une de ses machines, William se défendait tant bien que mal contre la silhouette encapuchonnée qui lui faisait face. Il avait vaguement conscience des Aurors qui l’entouraient et qui, pour la plupart, se battaient contre plusieurs Mangemorts à la fois. Il savait aussi qu’à quelques mètres de lui gisait un Auror appelé Romuald Barnes qui ne se relèverait plus jamais.
Le jeune homme parvint à blesser son adversaire et profita de sa distraction pour lancer un « Sutpéfix ! » dans sa direction. Le Mangemort parvint à esquiver et l’agressa avec plus d’ardeur encore, furieux du sang qui dégoulinait le long de son bras. Alors que le duel reprenait de plus bel, il y eut un « Crac ». Pendant un instant, William crut que c’était des renforts qui arrivaient. Il n’aperçut pourtant que deux silhouettes sur le quai de la gare : un homme en noir, et une fille dans un manteau rouge qui lui semblait horriblement familière. Je suis tellement triste, j'ai même pas l'espoir de me dire que ça va aller....
L’atroce seconde que passa William a la dévisager fut fatidique ; un maléfice le heurta de plein fouet. Il sentit la blessure s’ouvrir, de son épaule droite jusqu’à son abdomen. Un sang chaud macula son torse et transperça ses vêtements alors qu’il tombait en avant avec un cri de douleur.
- WILL !
Le cri perçant confirma ses pires craintes. Il releva la tête tant bien que mal et aperçut Carrie, puisqu’il ne pouvait s’agir que d’elle, qui courait vers lui.
La situation semblait laisser perplexe le Mangemort contre lequel William se battait. Il fixait lui aussi la mince silhouette, sa baguette baissée, sans se préoccuper de l’homme qu’il avait mis à terre. Malgré sa panique et la douleur qui lui brûlait le corps, William était suffisamment lucide pour réaliser qu’il devait agir. Il le stupéfixa sans plus tarder.
Jeter le sort avait demandé trop d’effort à Willaim, qui s’écroula face contre terre. Il grogna, le nez dans la boue. Carrie allait courir au milieu de la bataille. Il devait l’en empêcher. Merlin, il n’avait même pas la force de se relever, comment pourrait-il faire quoi que ce soit ? La faire transplaner loin d’ici ? Et ses camarades, les Aurors avec qui il combattait ? Il leur avait fait défaut.
- Qu’est-ce qu’une Moldue fout sur le terrain ? Hurla une voix.
William aurait bien aimé connaître la réponse, lui aussi. Mais déjà une main fine se posait sur son épaule. Carrie l’aida doucement à rouler sur le dos. Son visage constellé de taches de rousseur était barbouillé de larmes. Ses mains tremblaient sur lui, de plus en plus fort à mesure qu’elles se tachaient de son sang.
- Will… William.. Oh mon Dieu, je…
- Dans ma cape, interrompit-il. Poche intérieure. Donne moi les fioles.
Carrie avait toujours su faire preuve d’un minimum de sang-froid dans les situations difficiles. Cette fois-là encore, elle parvint à reprendre ses esprits et repoussa William aussi délicatement qu’elle put pour fouiller dans sa cape. Elle en sortit deux fioles et les déboucha. Le jeune homme en avala une – une Solution de Force – mais lui laissa la deuxième.
- La blessure. Verse ça dessus.
Carrie pâlit un peu plus mais s’exécuta.Cette fille a une force de caractère incroyable quand même... Elle écarta ses vêtements comme elle le put, non sans lâcher un gémissement d’horreur lorsqu’elle révéla la plaie. Elle parvint finalement au bout de sa mission. Après quelques secondes de douloureuse agonie, William sentit enfin la blessure se refermer. Il savait que ce ne serait pas parfait, que la perte de sang l’avait affaibli durablement, mais au moins pouvait-il bouger.
Comme la douleur s’effaçait, il reprenait conscience du monde autour de lui. Les bruits de la bataille se firent plus forts autour de lui. Il réalisa brusquement dans quelle situation précaire ils se trouvaient.
- Merlin tout puissant, marmonna-t-il avant de se relever péniblement.
Un sort fusa aussitôt vers sa tête et il se baissa avec un juron, entraînant Carrie avec lui. La douleur lui déchira à nouveau la poitrine durant un bref instant, mais il s’efforça de ne pas y prêter attention. Sans rien ajouter, il la poussa devant lui et la força à contourner le vieux wagon. Les sorts trouaient la vieille carcasse derrière eux mais ils parvinrent à aller suffisamment vite pour les éviter – ou peut-être l’un des Aurors les aida-t-il.
Une fois à l’abri, William attrapa Carrie par les épaules et la secoua un peu sans vraiment le vouloir.
- Bon sang mais qu’est-ce que tu fais là ?
- J’ai été idiote, répondit-elle lentement. Je suis désolée.
Le voir sur pieds semblait l’avoir aidée à reprendre ses esprits. Elle le fixait maintenant avec détermination, même s’il pouvait toujours lire la peur au fond de ses yeux. Merlin, il aurait préféré qu’elle n’affiche pas cette air borné. C’était à croire qu’elle ne réalisait pas le danger de la situation.
- Effectivement, lâcha-t-il d’un ton sec. Reste-là, en espérant qu’on s’en sorte.
Il savait qu’elle n’aimait pas l’inaction – il ne se rappelait que trop bien du rôle qu’elle avait joué au Nouvel An. Néanmoins, elle hocha la tête sans protester. C’est d’une voix un peu tremblante qu’elle lui dit :
- Fais attention à toi.
Un peu adouci, il déposa un rapide baiser sur sa joue et se prépara à repartir à l’attaque. Mais alors qu’il contournait le wagon, le Mangemort sans capuche, celui qui avait amené Carrie, surgit devant lui. Il l’attrapa par les épaules et lui envoya son genou dans l’estomac. Le coup priva William d’air ainsi que de sa baguette, et même son cri de douleur ne put s’échapper de sa bouche. Il tomba à genoux, conscient du cri horrifié de Carrie derrière lui. Il aperçut le Mangemort lever sa baguette vers la jeune fille, malgré ses yeux brouillés par des larmes de douleur. Mais avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche, Carrie lui fonça dessus comme un boulet de canon et ils basculèrent tous les deux dans la boue.
Seulement Carrie, malgré toute sa bonne volonté, était un poids plume par rapport à l’homme auquel elle essayait de se mesurer. Il parvint bien vite à la repousser, se redressa d’un bond et pointa sa baguette sur elle, le visage congestionné par la fureur.
Poussé par l’adrénaline, William se jeta devant elle, une main levée, son visage ravagé par la douleur tourné vers celui du Mangemort.
- Laissez-la partir, supplia-t-il d’une voix rauque. Tuez… tuez-moi mais laissez-la partir.
- Will, tais-toi ! Tenta de protester Carrie.
- Tu penses vraiment que je l’ai amenée là juste pour te torturer un peu, Hardley ? Répliqua le Mangemort d’un ton agacé sans même tenir compte de Carrie, qu’il regardait d’un air vaguement dégoûté. Ça fait des mois qu’on cherche à se débarrasser d’elle de manière discrète. Votre alliance avec la ministre moldue est une sale épine dans le pied du Seigneur des Ténèbres. Je tiens à souligner que tout ton travail sur la politique sorcière, moldue, les liens entre elles mais aussi le "fonctionnement" de la guerre et de la résistance est remarquable. Franchement Cazo tu décris tout ça tellement bien, tu mets ça en place de façon clair et cohérente c'est vraiment génial!
La main de Carrie se crispa sur l’épaule de William. Il entendit sa brève inspiration qui hésitait à se changer en sanglot. Les yeux toujours fixés sur le Mangemort, William tentait vainement de comprendre comment la situation avait basculé en si peu de temps. Il ne saurait jamais comment ils avaient eu Carrie. Il ne cherchait même pas comment s’en sortir : sa baguette était à quelques pas de lui mais il était trop faible pour la récupérer. Trop faible pour se battre à la Moldue, également. Carrie ne pouvait rien non plus. Il était sûr qu’elle le savait. Il le sentait à la pression, désormais ferme mais tendre, de ses doigts sur son épaule. Elle ne dit rien, ne supplia pas. Elle garderait son sang-froid dans la mort comme elle l’avait toujours gardé dans la vie. Will décida de faire de même.
Le Mangemort ouvrit la bouche pour formuler le sort fatidique, et William ferma les yeux.
***
La nouvelle tomba alors que Peter se trouvait chez Lily et James. Il ne faisait pas partie de l’opération « Filet du diable », même s’il avait trouvé son nom. Comme par hasard...Après une mission de routine, il avait décidé de passer voir les Potter.
Alors qu’ils bavardaient agréablement autour d’un bon dîner, on frappa à la porte. James s’empressa d’aller ouvrir. Depuis la salle à manger, ils l’entendirent s’exclamer : « Eh, salut Patmol ! ». Aucune réponse joyeuse ne leur parvint. Peter percevait le timbre de Sirius sans parvenir à saisir ce qu’il disait. Les deux jeunes hommes firent leur entrée dans la pièce. James, qui avait affiché un joyeux sourire toute la soirée, présentait à présent un visage pâle aux lèvres pincées. Sirius n’arborait pas un air plus gai. Peter et Lily comprirent aussitôt ce dont il retournait. Lily eut finalement le courage de demander, d’une voix blanche :
- Qui ?
- La petite Carrie, répondit Sirius d’une voix dépourvue de timbre.
- Carrie ? Souffla Lily, pâle comme un linge. A cause… A cause du Ministère ?
- Elle s’est retrouvé sur les lieux de l’opération « Filet du diable », expliqua Sirius, les yeux fixés dans ceux de Lily. Elle était avec…
- William, compléta-t-elle, les yeux écarquillés. Il… Est-ce qu’il…
- Lui aussi.
La voix de Sirius s’éteignit avant même qu’il n’est fini sa phrase. Le regard de Peter allait de ses deux amis à Lily, qui fixait un point au-dessus de la tête de Sirius sans rien dire. Il l’avait rarement vue aussi pâle. Ses yeux se tournèrent un court instant vers James, puis elle se leva et quitta la salle. Son mari ne tarda pas à la suivre après avoir murmuré une vague excuse.Ca fait mal...
Son atroce mission de messager accomplie, Sirius sembla perdre toute force. Il se dirigea vers le buffet, en sortit une bouteille de whisky – le préféré de Fleamont Potter, si Peter ne se trompait pas – et se servit un verre. Lorsqu’il proposa à Peter, celui-ci refusa mais vint s’installer avec lui sur le canapé. Après quelques instants supplémentaires de silence, il demanda :
- Qu’est-ce qu’il s’est passé, exactement ?
- On ne sait pas, répondit doucement Sirius. Ils étaient tous les deux dans le nord, là où William avait été affecté. Sortilèges de mort. Deux Aurors sont morts là-bas, également.
Peter frémit. Il n’avait rien voulu de tout cela.
- Et le reste de la mission ? Interrogea-t-il, sa voyant partant dans les aiguës à la fin de sa mission.
- Pas une réussite, d’après ce que m’a dit Gideon. On pense que quelqu’un a parlé. Mais il y avait tellement de gens impliqués qu’on ne pourra jamais trouver qui c’est.
Le petit blond parvint à rester impassible. Et c'est là où Peter plus qu'un simple idiot lâche comme la plupart des fanfics le dépeignent... Il n'aurait pas réussi à être un si bon espion s'il n'était pas intelligent et débrouillard (bref un Maraudeur)Il hocha la tête sans émettre le moindre son, peu sûr de sa voix. Non, il n’avait pas voulu ça.
- Maugrey a perdu plusieurs Aurors, ajouta Sirius. Il est furieux. Furieux d’avoir perdu Carrie, aussi. Elle était d’une aide précieuse.
- J’imagine, souffla Peter.
Après cela, le silence s’installa pour de bon. Peter ne parvint à l’endurer que quelques minutes ; il bondit tout d’un coup du canapé, demanda à Sirius de l’excuser auprès des Potter et prit la fuite. Seul dans la nuit froide, il prit une profonde inspiration tremblotante, confronté à une entêtante question : était-ce de sa faute ?Bon j'ai dit intelligent...relativisons... A ton avis, c'est la faute à qui?
Il avait donné des informations sur l’opération « Filet du diable », c’était vrai. Mais était-il responsable de la mort de William et Carrie pour autant ? Carrie n’avait rien à faire là-bas.
Peter s’arrêta sur la place du village et s’assit au pied de la statue centrale. Les yeux fixés sur l’église de Godric’s Hollow, il s’efforça de calmer son cœur qui palpitait. Cacher ses véritables sentiments à ses amis n’avait pas été difficile ; après tout, c’était les Maraudeurs qui lui avaient appris à mentir. Toute leur scolarité, ils avaient dissimulé la condition de Remus ainsi que leur transgression de la loi. Ils avaient enfreint toutes les règles de Poudlard, et menti également à ce sujet. Malheureusement, mentir était devenu une seconde nature chez Peter Pettigrow. C'est exactement ce que je disais... Et surtout, au-delà de mentir aux autres, il est devenu doué pour se mentir à lui-même aussi.
Un instant, il s’imagina confesser ses crimes à ses amis. Il commença par se dire qu’ils lui pardonneraient, quand il leur expliquerait qu’il avait eu peur, que mourir lui faisait peur. Puis il songea à William et Carrie. Il serait tenu pour responsable. Il ne les avait pas trahi, eux, mais ils avaient vraisemblablement subi les conséquences de sa trahison.
Peter enfouit son visage entre ses mains pour mieux réfléchir. Non, ses amis ne lui pardonneraient jamais. Il ne pouvait rien dire. Il ne pouvait pas arrêter non plus : les Mangemorts le tueraient. Disparaître mènerait à la même conclusion : les Mangemorts le retrouveraient. Peut-être même que ses amis le chercheraient, le trouveraient, puis lui demanderaient des explications. Et c'est là tout le drame... Une fois qu'il avait mis un pied dans l'engrenage, il ne pouvait plus s'en sortir, ni faire marche arrière, les deux camps ne lui auraient pas permis.
S’il avait été plus fort, il se serait rendu à la justice magique et aurait accepté la sentence. Mais la simple pensée des Détraqueurs le glaçait de l’intérieur. Il ne pouvait pas. Merlin, tout mais pas ça. Et puis, à quoi bon se faire juger par un gouvernement qui risquait d’être renversé d’un moment à l’autre ? Cette pensée est glaçante et tellement bien écrite Peter ne se faisait pas d’illusion : la guerre se passait mal pour l’Ordre et pour le Ministère. Leurs effectifs diminuaient de plus en plus alors que ceux de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ne cessaient d’augmenter. A quoi bon endurer l’opprobre et le rejet quand, peut-être, il aurait sa place si l’autre camp gagnait ?
Ce n’était pas ce qu’il voulait ; il ne croyait pas aux idées du Seigneur des Ténèbres. Mais si c’était sa seule porte de sortie, le moyen d’échapper à la mort et à Azkaban… il la prendrait. Il se releva et continua son chemin vers la forêt de Godric’s Hollow, les mains enfoncées dans ses poches. Il pouvait rester dans cet entre-deux. Garder ses options ouvertes. Si le Ministère gagnait, il garderait le silence et personne ne saurait jamais. Si l’autre camp remportait la partie, on lui pardonnerait son rôle auprès de l’Ordre. Oh Peter... En fait, avec du recul, Peter était sans doute le personnage le plus humain. Il n'était pas un héros, juste un humain...
Ce n’était pas un compromis véritablement satisfaisant, mais Peter ne voyait pas d’autre solution. Alors qu’il s’apprêtait à transplaner, il songea une dernière fois que la mort de William et Carrie n’avait rien à voir avec lui.
Je sais que ça va hyper vite, et en même je crois que c'est ce que je voulais. Bref, dites moi ce que vous en pensez (je sais que vous me détestez)
Je ne trouve pas que ça va hyper vite, c'est très bien, et justement même ça évite la longueur que pourrais avoir la fanfic au bout de tant de temps! Vraiment un excellent chapitre, autant sur le plan de l'action que celui de la psychologie!
C'était un super chapitre ma petite Cazo, et encore une fois joyeux anniversaire !Cazolie a écrit :Heyyy Yoooo c'est moi ! Bon je suis DESOLEE d'avoir disparu de la circulation mais je reprend les commentaires ! (pas là où je m'étais arrêtée, je suis une flemmarde, mais tu aurais le droit de faire la même sur O&P et j'ai tout lu !)
Désolée, encore une fois je préviendrai plus tard... Olala, il est trop tard pour faire une note correcte, bonne lecture les copains et à très vite !
Note du bêta : Saluuuuuuuut aujourd'hui on s'intéresse à la magingénieurie des balais, à la mort de quelqu'un, à la vie d'un couple reclus et aux souvenirs ressassés d'un vieil homme. Nan en vrai je manque d'inspiration mais sur la vie de hagrid que le chapitre est super. Gros bisous à tous, moi le travail m'as épuisé alors je vais me coucher (vivement les vacances) bonne lecture rappelez encore a Cazoue que sa fic est merveilleuse elle en as toujours bien besoin et a bientôt !
Chapitre 19
Le printemps arriva sur l’Angleterre, poussé par un vent glacial. Il ne cessa de tourner autour de la maison de Godric’s Hollow durant tout le mois de mars. Néanmoins, Lily l’appréciait : il chassait les nuages. Pas une goutte de pluie ne tomba pendant des semaines elle a bien de la chance *lance un regard mauvais au ciel changeant du nord*. Malgré le froid, la jeune femme passait à présent plus de temps dans le jardin que dans son laboratoire. Elle avait retourné tout un pan de terre et y avait planté un potager. Les parterres de fleurs étaient également prometteurs. Elle regardait la nature renaître avec un sourire confiant ; tout était plus facile au soleil le pire 'est que c'est vrai, la perception du monde change en fonction du temps. Tous ces mois qui lui avaient paru si longs lui semblaient maintenant être un rêve. Ils avaient déjà passé deux saisons à Godric’s Hollow. Ils pouvaient continuer.
Il était d’autant plus facile de s’imaginer rester dans la petite maison quand Harry s’éveillait de plus en plus à la vie. Son rire chassait le silence dans lequel ses parents avaient tendance à s’enfermer Oh c'est une jolie phrase. Il tenait assis, bientôt il ramperait puis marcherait à quatre pattes. Quand l’automne reviendrait, peut-être ferait-il déjà quelques pas, ses minuscules doigts agrippés aux mains de ses parents. Les meilleurs moments <3 ma soeur et moi on se lançait mon frère c'était trop drôle
Lily, appuyée contre l’embrasure de la porte ouverte de la cuisine, sourit à cette idée tout en contemplant le jardin encore grisâtre qui, bientôt, reprendrait ses couleurs. Elle entendait tout un remue-ménage derrière elle ; James avait reconverti une partie de la cuisine en atelier et travaillait sur un prototype de balai Y'a un côté affreux à ce que James ait trouvé sa voie. Sirius, Remus et Peter lui avaient offert le matériel nécessaire quelques jours plus tôt et depuis il ne cessait de tout observer sans pourtant rien en faire. Il avait fixé des plans au mur. Lily, qui était pourtant bonne en arithmancie, n’y comprenait rien. Elle l’avait aidé à rattraper le niveau – il avait assez vite arrêté à Poudlard – mais il l’avait très vite dépassée. C’était une nouvelle preuve que si James voulait, il pouvait. Il n’avait simplement pas eu très envie durant sa scolarité.
Sa nouvelle passion le rendait heureux, et par conséquent Lily aussi Cool plus de tension . Il lui exposait ses plans avec passion, pendant le dîner, et lui expliquait tout ce qu’elle ignorait sur le Quidditch. Il rêvait à nouveau. Lily détourna son attention du jardin pour regarder son mari, qui se tenait face à ses plans, les mains sur les hanches. Elle vint sans bruit derrière lui et passa ses bras autour de sa taille, le visage pressé entre ses omoplates.
- Ça avance ? Interrogea-t-elle, la voix étouffée contre son t-shirt.
- Mmmh. J’ai peur de me lancer.
- Il va bien falloir t’y coller un jour, mon chéri.
- Quand Harry apprendra à faire du vélo, ça me paraît être un point de repère acceptable. Hey, ça peut arriver vachement vite ! D'ailleurs, est-ce que les sorciers éprouvent l'envie de faire du vélo, vu leur nombreuses façons de se déplacer? Peut-être que le vélo est fade quand on a un balai?
Lily rit un peu mais le força à se retourner.
- Je sais, soupira-t-il, je ne suis pas raisonnable.
- Depuis quand est-ce que James Potter a peur de se lancer dans de nouvelles aventures ?
- Depuis qu’il a compris qu’il y avait des conséquences, grimaça-t-il. Ce que je n’ai pas réalisé avant mes dix-huit ans je pense. Ou mes vingt ans ? Tu sais, quand je t’ai épousé et que je me suis retrouvé papa sans savoir ce qu’il m’arrivait. Mais j'avoue, ils sont si jeunes ... Je suis plus vieille qu'eux ans ils sont morts et je vis toujours chez mes parents mdr.
- James !
Il rit et lui vola un baiser.
- C’est toi qui étais le plus pressé, en plus.
- A juste titre. Notre bébé est plutôt mignon.
Comme s’il savait qu’on parlait de lui, Harry se mit à hurler à pleins poumons depuis sa chambre.
- Finie la tranquillité pour cet après-midi, fit semblant de se plaindre Lily.
Elle avait tout à fait raison, dans la mesure où Bathilda se pointa à l’heure du goûter, des provisions plein son sac et des ragots à profusion. Si la vieille Sorcière connaissait parfaitement l’histoire de la magie, elle maîtrisait tout aussi bien les petits racontars de son temps une histoire reste une histoire . Elle leur compta les derniers ragots de Poudlard et du Ministère – un diplomate gobelin avait apparemment tenté de demander la Ministre en mariage. Elle leur donna aussi des nouvelles moins joyeuses, des choses qu’elle avait entendu dire mais qui n’étaient pas encore dans la Gazette.
La bonne humeur de Lily était retombée lorsque Bathilda regagna sa maison. James aussi avait le regard dans le vide. Comme elle, il pensait sans doute à William et Carrie, morts un mois plus tôt . Le choc passé, Lily avait réussi à aller de l’avant. Il y avait si longtemps qu’ils devaient faire ainsi. Parfois, sa faculté à continuer malgré les amis décédés l’angoissait. Elle avait l’impression de ne pas avoir de cœur. Puis quelque chose venait lui rappeler ceux qui étaient partis, et elle s’apercevait qu’elle avait bien un cœur, et qu’il souffrait. Oh ma pauvre chérie
Lily se demandait ce qu’il restait véritablement de l’Ordre. Elle avait l’impression qu’il partait en poussière, réduit à néant par la mort. Leurs petites victoires ne suffisaient pas à compenser leurs grosses pertes. Elle doutait que l’Ordre renaisse un jour de ses cendres, tel le phénix dont il tenait son nom. Elle se rappelait cette époque, lorsqu’ils sortaient tout juste de Poudlard et se pensaient invincible. Deux ans plus tard, tout partait à vau-l’eau. Ce paragraphe est super bien écrit, et il fait aussi franchement de la peine, quand on voit l'Ordre hyper organisé dans HP5 on ne se doute pas d'à quel point c'était si difficile, qu'on a l'impression qu'au moment où Lily et James sont morts qu'ils étaient en train de perdre la guerre.
Après avoir fait dîner puis couché Harry, Lily s’assit devant la fenêtre de sa chambre, dans l’un de ces grands fauteuils où James, Sirius et elle avaient passé la nuit de Noël 1977. Une demi-lune, brillante et lointaine, éclairait le village. Il était facile d’espérer lorsque le soleil brillait, mais la nuit ramenait les angoisses de Lily. Quand elle se satisfait de sa vie à Godric’s Hollow, elle avait tendance à oublier la menace qui pesait sur leur tête. Les nouvelles de Bathilda lui avaient rappelé à quel point la situation était précaire. Voldemort finirait peut-être par les trouver. Le Ministère tomberait, la Grande-Bretagne avec… Ils ne pourraient pas rester sur le territoire, mais comment fuir ? C'est vrai qu'ils devraient avoir des plans de secours, des fois que le ministère tomberait
Une planche du parquet craqua et, quelques instants plus tard, James s’installa dans le fauteuil jumeau.
- Ça va ? Demanda-t-il doucement.
- Est-ce qu’on va s’en sortir, un jour ?
James tendit la main pour attraper la sienne puis lui sourit.
- Je ne sais pas.
- Tu imagines ? Mourir à vingt-et-un ans ? CAZO MAIS TU ES HORRIBLE
Il haussa les épaules.
- Je serais assez satisfait de la façon dont j’ai rempli ces quelques années, répondit-il. J’ai passé sept années magnifiques à Poudlard, où j’ai rencontré mes trois meilleurs amis. Je me suis battu pour ce en quoi je croyais. Je ne serai jamais un joueur de Quidditch, mais ça n’a pas d’importance. J’ai eu Harry. Je t’ai aimée autant que je pouvais. vas y j'vais pleuré
Lily lui sourit et pressa sa main.
- Vu comme ça, admit-elle.
- Je n’ai pas de regret, murmura-t-il avant de se pencher pour l’embrasser. JE VAIS PLEURER
***
Sirius fit rouler son dessous de verre sur la nappe immaculée, tout en songeant qu’il n’aurait jamais cru que les Londubat puissent être maniaques à ce point je suis sûre c'est un héritage d'Augusta ahah . C’était à peine si on remarquait qu’un bébé vivait dans cette maison.
- On te dérange, Black ?
Il releva la tête et sourit innocemment à Gideon, qui garda un visage impassible. Sirius ne put s’empêcher de noter ses joues creuses et les larges cernes sous ses yeux. Il savait, grâce à Emmeline, que Gideon se sentait responsable pour la mort de Carrie. C’était lui qui l’avait recrutée dans l’Ordre. Sirius avait bien envie de lui dire que Carrie était responsable de son sort. Une enquête avait permis de comprendre qu’elle s’était rendue sur l’un des lieux d’affrontements et, de là, avait été emmenée jusqu’à l’endroit où se trouvait William. Elle avait été inconsciente et en avait payé le prix. Sirius était désolé pour elle, ainsi que pour Hardley qu’il avait fini par apprécier, mais il n’avait pas le temps de appesantir sur les morts. Ouaaah je comprends en soi mais y'a un côté violent.
- J’ai du mal à comprendre ce qu’on cherche à faire, répondit Sirius. On n’est pas assez de toute façon. C’est comme ça depuis des mois et des mois. Quoi qu’on fasse, on ne pourra jamais aider toutes les personnes qui nous le demandent.
Gideon, Frank, Alice et Benjy le fusillèrent du regard, mais Sirius ne se démonta pas. S’ils voulaient jouer à qui avaient le plus d’espoirs absurdes, tant mieux pour eux, mais il ne participerait pas PA PA PA ! Franchement il est désabusé Sirius. Que Gideon et Benjy se prêtent à la mascarade l’étonnait d’ailleurs au plus haut point. Ils comptaient parmi les plus cyniques du groupe.
- Quoi ? Protesta-t-il face à leurs regards accusateurs. On va sans doute tous mourir et vous le savez très bien. Mais ce n'est pas ce qu'on a besoin d'entendre.
- Le but, Black, c’est d’éviter que trop d’innocents meurent. Comme on a à peu près tous déjà tué quelqu’un ici, je doute qu’on rentre encore dans cette catégorie.
Sirius retint un sourire. On n’était jamais déçu par ce bon vieux Benjy. Alice avait l’air d’avoir avalé une mandragore, Frank fixait la table et Gideon regardait le plafond, les poings serrés. Finalement, peut-être qu’aucun d’eux n’avait d’espoir absurde.
- Il faut quand même qu’on fasse ce qu’on peut, dit Alice d’une petite voix. On ne peut pas abandonner.
- Certains ne se sont pas gênés, marmonna Sirius.
Il savait que la plupart des membres de l’Ordre n’en voulait pas à Margaret, mais lui oui. et ça peut se comprendre.
Les discussions reprirent autour de la table et plus personne ne tint compte des remarques de Sirius. Alors qu’ils élaboraient un nouveau système pour juger de l’urgence des missions, Remus fit son entrée dans la salle à manger des Londubat. Il semblait terriblement pâle et fatigué.
- Excusez-moi, murmura-t-il en tirant une chaise près d’Alice. J’étais à Ste-Mangouste.
La jeune femme posa une main compatissante sur son épaule alors que Sirius demandait :
- Tu es blessé ?
- Non, on a dû ramener Maman là-bas ce matin. Oh mon petit chat
Sirius s’agita sur sa chaise, gêné. Espérance Lupin n’allait pas bien depuis qu’elle avait été enlevée par les Mangemorts. Sirius avait toujours trouvé que Remus avait réussi à la tirer de là bien vite, et dans un état moins pire que ce qu’on aurait pu imaginer, mais jamais il n’avait formulé cette pensée à voix haute. Surtout pas maintenant que, trois mois plus tard, elle n’était toujours pas remise. Tu vas nous faire mourir la mère de mon Lupin d'amour, c'est ça?
Malgré son inquiétude, Remus se joignit à la discussion avec bien plus de bonne volonté que Sirius, que la culpabilité poussa finalement à faire de même. Lorsqu’il quitta la maison des Londubat, il était à peu près persuadé que tout leur travail n’avait servi à rien. Il devait cependant bien admettre que les réunions de l’Ordre, même inutiles, étaient préférables à la solitude.
La nouvelle lui parvint pas hibou le premier avril. Espérance avait rendu son dernier souffle pendant la nuit Ah bah voilà il suffisait que je le dise. . Sirius revenait d’une mission éprouvante grâce à laquelle il arborait une longue plaie sanguinolente sur le bras, pourtant il n’hésita pas une seconde à se rendre à l’hôpital pour Sorciers. Devant le bureau d’accueil, occupé à parler avec la secrétaire, il trouva Peter. Le petit blond lui adressa un sourire triste avant de l’entraîner dans les étages.
- Comment as-tu appris ? Demanda Sirius tandis qu’ils montaient les escaliers. J’ai reçu un hibou de Remus qui me demandait de te prévenir, je ne vois pas comment tu aurais déjà reçu mon courrier.
- Lily et James. J’arrive de chez eux. Remus leur a envoyé un patronus. James aurait donné n’importe quoi pour pouvoir m’accompagner.
Sirius se contenta de grogner une réponse. Il aurait aimé voir son meilleur ami ; cela faisait près de deux semaines qu’il n’avait pas eu le temps de passer à Godric’s Hollow.
Une fois arrivés au bon étage, ils remontèrent le couloir jusqu’à apercevoir Remus, assis devant une porte, la tête entre les mains Non mais ça brise le coeur, on ne torture pas mon Remus-chéri enfin ... . Peter l’appela doucement ; il sauta sur ses pieds lorsqu’il vit ses amis et les serra tous les deux dans ses bras. Sirius se figea un instant. Il avait parfois l’impression que les Maraudeurs se disloquaient inexorablement, mais dans ces moments-là il ne savait plus que penser.
- Papa est à l’intérieur, annonça Remus après s’être écarté. Mais je ne pouvais plus rester là.
Sirius hocha la tête sans rien dire, tout en scrutant le visage de son ami. Il lisait sa souffrance au fond de ses yeux et dans chacun des traits de son visage.
- On fera ce qu’on peut pour être là au moment de l’enterrement, annonça Peter presque timidement tout en tapotant l’épaule de Remus.
Sirius lui adressa un sourire encourageant, tout en songeant qu’ils ne seraient certainement pas là. Si l’Ordre les avait un jour un peu plus soudés, il les séparait aujourd’hui plus que jamais. Et c'est le début de la fin. J'aime beaucoup comment chapitre après chapitre les liens se distandent, et que ça expliquera plus tard pourquoi Remus a cru à la culpabilité de Sirius, et tout des choses comme ça. Enfin c'est pas brusque, ça fait chaque fois un peu plus et ça brise le coeur.
***
James fouilla sous une pile de parchemins à demi enroulés pour en sortir triomphalement une équerre qui datait de l’époque de ses cours d’astronomie mdr je suis même plus sûre d'avoir un tel instrument . Avec un sourire, il repensa à ces innombrables soirées où ils avaient pu chahuter un peu Sirius à cause de la constellation qui portait son nom.
Il appliqua finalement l’équerre sur le papier étalé devant lui, maintenu par un pot de confiture, un biberon rempli d’eau, un cube en bois et le livre qu’était en train de lire Lily ce système D . Alors qu’il traçait méticuleusement ses traits, Lily entra dans la cuisine, récupéra son bien en commentant « à moi, imbécile », puis partit dans tenir compte de ses protestations parce qu’un bout du parchemin s’était à nouveau enroulé sur lui-même . Elle revint dix secondes plus tard pour planter un baiser sur le sommet de son crâne. Il grommela quelques insultes avant de se remettre au travail, un léger sourire sur les lèvres.
Il était en train d’étudier la courbe du manche à balai et d’évaluer la nécessité que l’extrémité soit tordue. La prise en main était certes meilleure, mais la résistance au vent catastrophique. A croire que les concepteurs de balais avaient complètement laissé de côté l’aérodynamique. Je trouverais ça drôle qu'il a crée les premiers prototypes de Nimbus ou d'Eclair de Feu
Alors qu’il réfléchissait, ses yeux s’égarèrent vers un gribouillis, sous le biberon. Il le déplaça un peu et lut « sur mesure ? ». Il s’agissait d’une réflexion qu’il était venu écrire au milieu de la nuit. Tous les balais faisaient à peu près la même taille, à quelques millimètres près. Serait-il pertinent de tailler des balais sur mesure ? Les jeunes Sorciers y seraient certainement plus à l’aise, ainsi que toutes les personnes éloignées de la taille standard. Bien sûr, cela demanderait un travail colossal : il faudrait revoir toutes les variables pour chaque balai, recommencer chaque calcul pour chaque cas différent. James mordilla le bout de son crayon à papier, songeur. Plus il y pensait, et plus il était convaincu par l’idée. C'est pas con, effectivement ...
Il commençait à s’imaginer couvert de gloire pour ses balais sur mesure lorsque Lily passa dans la cuisine, Harry assit sur sa hanche. Il gazouillait à tout va tout en bavant allègrement sur l’épaule de sa mère. Lily chantonnait, l’air sereine. Elle ouvrit la porte qui menait sur le jardin, et James lança, offusqué :
- Je croyais que tu allais lire !
- C’est un ouvrage sur le jardinage, mon p’tit pote Potter, rit Lily. Trouves-toi une autre cale que des choses qu’on utilise régulièrement. Un des bibelots posés sur la cheminée, par exemple.
James dut bien admettre que ce n’était pas idiot, mais il n’avait pas envie de se déplacer jusqu’au salon. Avec un temps de retard, il réalisa qu’il pouvait utiliser la magie ils se sont tellement efforcés de tout faire à la main qu'ils en oublient la baguette . Il lui fallut ensuite un moment pour dénicher sa baguette sous tous les parchemins J'y pense. Le fait qu'ils utilisent de moins en moins leur baguette explique sans doute qu'ils ne l'avaient pas le jour ù Voldemort est entré chez eux ... . Alors qu’il attirait à lui une monstruosité en fer que sa mère avait ramenée d’un quelconque endroit exotique, il songea que, plus le temps passait, moins il pensait à utiliser la magie pour des tâches quotidiennes. La magie faisait gagner du temps et, du temps, ils en avaient à revendre. et ça lui coûtera la vie ...
Le jeune homme jeta un coup d’oeil par la porte laissée grande ouverte. Lily s’affairait auprès de son potager et de ses parterres de fleurs en devenir. Elle avait posé Harry dans l’herbe, qu’il décimait allégrement tout en fourrant des brins dans sa bouche. James décida que ça ne pouvait pas lui faire de mal et se pencha à nouveau sur son travail Mais quel genre de père tu es? . Lily allait être occupée pendant un bout de temps, c’était le bon moment.
Il ôta toutes les cales qui tenaient son plan, le roula plus soigneusement qu’il n’avait jamais roulé un seul de ses devoirs à Poudlard puis extirpa de sous la pile de papiers une liasse de feuilles. Celles-ci n’étaient pas couvertes de calculs d’arithmancie mais de la fine écriture de Sirius, qui n’aimait pas écrire de lettres mais n’avait rien contre les rapports de mission.
Il arrivait que Maugrey envoie des rapports à James pour qu’il les épluche et voit si quelque chose clochait, si un détail ressortait. Ces papiers-là n’avaient rien à faire à Godric’s Hollow. Sirius avait été assigné à une nouvelle mission, qu’il commençait tout juste à préparer. Il notait le résultat de toutes ses excursions préparatoires et James les lisait pour se tenir au courant. Il avait bon espoir de pouvoir conseiller Sirius sur la stratégie à adopter.
Il n’aurait su dire exactement pourquoi il ne voulait pas que Lily connaisse l’existence de ces rapports. Peut-être sa propre envie d’aventure, excitée par la préparation de cette mission, le faisait-elle culpabiliser. Il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir accompagner Sirius sur le terrain. Son meilleur ami lui permettait de vivre la guerre par procuration. C’était peut-être une forme de masochisme, mais James préférait la frustration de ne pouvoir sortir à une ignorance totale de ce qu’il se passait. So Jamesien
Il parvint à trouver un bout de papier vierge et commença à griffonner dessus au fil de sa lecture, comme il le faisait au QG sur le grand tableau de la salle de réunion. C’était d’autant plus nécessaire ici que la mission était délicate : Sirius avait pour mission, avec quelques autres, de faire tomber les grosses fortunes des Mangemorts. Maugrey avait fait sien l’adage « L’argent est le nerf de la guerre » et espérait qu’en coupant les vivres des Mangemorts, ils seraient ralentis. Sirius, en raison de son excellente connaissance des grandes familles de Mangemorts, était le candidat parfait pour une telle opération.
James fourra précipitamment tous les documents sous des plans de balais lorsque Lily rentra dans la maison une heure plus tard, Harry sous le bras.
- Tu n’as pas beaucoup avancé, commenta-t-elle en lui tendant son fils.
- Je réfléchissais. Le potager s’annonce bien ?
- On va dire ça comme ça. Je crois qu’il manque un peu d’eau.
- Arrose-le ?
- Il n’y a pas d’arrosoir dans cette maison.
- Et ta baguette, Evans ?
Lily se frappa le front du plat de la main tout en grommelant. Il lui fallut au moins dix minutes pour mettre la main sur sa baguette Franchement Maugrey les assassinerait. . Après avoir arrosé son jardin, elle s’assit près de James et posa ses pieds sur ses jambes sans cérémonie.
- C’est toujours un soulagement quand la journée passe vite comme ça, souffla-t-elle.
- Je crois que le pire, ce sont les soirées. Plus de bébé baveux pour nous occuper.
Lily lui concéda cela d’une grimace avant de demander :
- L’enterrement de Mrs. Lupin était cet après-midi, non ?
James hocha lentement la tête.
- J’aurais aimé y être.
- Je sais bien. Moi aussi.
- J’espère que Remus ne m’en veut pas.
- Merlin, James, il sait bien que tu n’y peux rien. Il serait idiot de t’en vouloir.
- J’imagine, répondit-il lentement. C’est juste… Ce n’est plus comme avant.
- Ça fait un moment que ce n’est plus comme avant, dit-elle doucement. Les choses ont déjà changé quand on s’est mariés. Nos vies changent, c’est tout. Il faut juste apprendre à entretenir nos amitiés d’une nouvelle façon. C'est tellement triste.
Le jeune homme acquiesça sans rien dire. Il savait que Lily avait raison, mais il n’aimait pas cette idée. Il aurait aimé pouvoir concilier sa vie de Maraudeurs et celle de père de famille. Son confinement à Godric’s Hollow l’en empêchait tout à fait mais il espérait pouvoir être un Maraudeur, un mari et un père une fois sorti de là. C'est CRUEL. CRU-EL.
- Ce sera sans doute plus facile quand les autres se poseront, reprit Lily. Quand je ne serai plus la seule fille du groupe et que Harry aura des petits copains avec qui jouer. Mouais. Au lieu de ça, il sera le parrain et père de substitution du fils de Remus. Des liens donc oui mais à quel prix ...
James éclata de rire avant de se rendre compte que Lily parlait sérieusement.
- Tu imagines l’un des trois marié et avec des enfants ? Sirius doit déjà s’occuper de lui-même, Peter a peur de parler aux filles et Remus… Remus serait fabuleux dans ce rôle mais tu sais bien qu’il se l’interdit.
- Oui, eh bien c’est idiot et j’espère qu’il changera d’attitude Un jour oui ... . Qu’une gentille fille le fera changer d’attitude Dora <3 . Quant à Sirius, il joue à l’enfant immature mais tu sais bien que ce n’est qu’une façade ouais mais avec ce qu'il s'est passé avec Ethel ... . Et Peter… Peter arrive à parler aux filles une fois qu’il les a un peu côtoyées.
- On est bien parti, railla-t-il.
- Ris tant que tu veux, mais un jour tu seras invité au mariage d’un autre Maraudeur, prophétisa Lily. Et moi j’aurai enfin une fille avec qui me plaindre de vous.
- Tu as déjà Bathilda.
- Ça ne compte pas. Bon je te laisse le monstre, je dois vérifier quelques potions.
Après le départ de Lily, James songea un moment à ce qu’elle lui avait dit. Sirius était en effet loin d’être immature. Ses plans pour l’opération contre les grandes fortunes de Mangemorts étaient ingénieux, même si James avait quelques suggestions à faire. Il avait hâte de pouvoir lui en parler et, ainsi, participer.
***
Albus Dumbledore, sous un sort d’invisibilité, observait l’espace à gauche de la maison de Bathilda Tourdesac. Même s’il ne voyait rien, il savait que la maison des Potter devait se trouver ici. C’était la rue des Sorciers : la maison où sa propre famille avait vécu se trouvait non loin. Tout, dans cette rue, lui était familier. Même s’il n’était pas venu pour ressasser les souvenirs, il ne pouvait s’en empêcher. Il avait passé les plus belles et les plus noires années de sa vie dans cette rue. Il leva les yeux vers le premier étage de la maison de Bathilda et, un court instant, cru apercevoir un jeune homme aux cheveux blonds s’échapper par la fenêtre Ouspie ... . Il pouvait entendre le rire d’Ariana, lointain écho qui peinait à remonter du fond de sa mémoire. Il voyait le regard réprobateur d’Abelforth… qu’il avait vu quelques jours plus tôt à la Taverne du Sanglier. Enfin, un éclat de lumière traversait sa mémoire, celui-là même qui avait emporté Ariana dans la tombe. Debout dans cette rue, à quelques mètres seulement de l’endroit où il avait fait ses plus grandes rêves de gloire, Dumbledore se rappela pourquoi il n’avait pas proposé aux Potter d’être leur gardien du secret. Une certaine logique, oui ...
Il ne voulait pas détenir un tel pouvoir sur la vie de quelqu’un. Il s’agissait d’une question de vie ou de mort ; il n’y avait rien de plus puissant. Dumbledore savait que l’ambition risquait de le dévorer à tout moment. Tous ceux qui ne comprenaient pas pourquoi il avait toujours refusé le poste de Ministre ignorait quelles nuits d’agonie il avait passé à se rappeler pourquoi il ne le devait pas Même s’il acceptait, pourvu de la meilleure ambition du monde, il se savait capable de retomber dans ses propres travers. Tous ignoraient la façon dont il assassinait son ambition sans pitié, jour après jour, pour, enfin, servir véritablement le plus grand bien. La plupart des gens le croyaient imbus de lui même parce qu’il n’hésitait pas à reconnaître son propre génie ; ils ignoraient l’immense humilité dont il faisait preuve, jour après jour, pour se faire plus petit que ses pairs. J'aime beaucoup ce paragraphe sur la psychologie de Dumbledore ...
C’était pour cette raison qu’il était devenu directeur d’école. Il servait des enfants, des adolescents. C’était pour leurs intérêts qu’ils oeuvraient, pas pour les siens. Certains l’accusaient de formater les élèves à son image, mais tout ce qu’il souhaitait était leur communiquer une solide connaissance de la magie afin qu’ils puissent devenir ce qu’ils voulaient.
Bien sûr, il conseillait parfois le Ministère. Bien sûr, il avait des responsabilités. Mais être le maître de la vie de Lily et James Potter n’était pas envisageable. Surtout pas quand la vie de leur fils pouvait décider du cours de la guerre. Il avait préféré leur laisser le choix, les laisser décider de leur avenir. C’était ce à quoi il avait essayé de les préparer, à Poudlard.
Dumbledore reporta son attention sur l’emplacement présumé de la maison. Il y avait maintenant six mois qu’ils y étaient enfermés, et la situation n’avait pas évolué le moins du monde. Etait-il déjà trop intervenu en leur conseillant de se cacher ? Non, décida-t-il en se remémorant la façon dont Severus Rogue l’avait supplié. Ça n’avait pas été sa décision, ni même son idée, mais celle du jeune homme. Dumbledore les avait aidé et conseillé, mais il n’avait rien fait de plus. Il pouvait être en paix avec sa conscience sur ce point.
Il songea un instant à Sybille Trelawney, qui s’avérait être un professeur de Divination désastreux Mais quelle surprise. . Pourtant il ne doutait pas un instant que sa prophétie en était véritablement une. Un si piètre professeur n’aurait jamais pu élaborer une prophétie du genre dans son état normal. Le texte de la prophétie, gravé au fer rouge dans sa mémoire, lui revint. Maintes fois, il avait essayé d’imaginer comment les choses pourraient se dérouler. Mais tout ce qu’il voyait pour le moment, c’était que le Ministère perdait la guerre et que Harry était un bébé de huit mois Ce qui doit être passablement désespérant. . Il avait l’impression que le monde sorcier était dans une impasse. L’hypothèse la plus probable était que Voldemort vaincrait, puis que Harry le tuerait une fois en âge C'est un peu ce qui va se passer avec un temps de retard. . Les Potter pouvaient-ils réellement rester cacher dans cette maison pendant quinze, vingt ans ? Comment Harry apprendrait-il à se battre s’il en était ainsi ? Comment tiendraient-ils, tous les trois ?
Dumbledore se rappelait très bien de la réaction de James lorsqu’il lui avait appris la nouvelle, et de la réponse qu’il lui avait donné : l’important, c’était que Voldemort les traquait. Il ne valait mieux pas se préoccuper de la façon dont un bébé était censé défaire le mage noir. Les prophéties étaient mystérieuses et, quoi que Dumbledore fasse, jamais il ne pourrait percer le mystère. Seuls les événements leur révéleraient le sens du texte.
Il ne pouvait voir la maison des Potter et en était heureux. Il valait mieux qu’il se tienne éloigné d’eux, afin qu’ils ne lui posent pas plus de question sur la prophétie. Edgar Bones lui donnait des nouvelles par le biais de Remus Lupin, et c’était bien suffisant. Et puis même s'il s'en occupait trop, ça attirait encore plus l'oeil de Voldemort sur les Potter.
Il fit donc volte-face pour rentrer à Poudlard. Il ne s’arrêta pas chez Bathilda. Il n’était pas rentré dans cette maison depuis sa jeunesse et ne comptait pas y remettre les pieds. Voir la vieille Sorcière était toujours un plaisir, mais cette bâtisse était trop pleine des souvenirs de Gellert. Il la doubla donc à grands pas, sans accorder de regard supplémentaire à cette fameuse fenêtre.
Keur, Keur, on attend de pied ferme en juilletCazolie a écrit :Coucou tout le monde !
Pas de chapitre cette semaine et... pas de chapitre pour le mois de juin, en fait ! Je suis en train de terminer mon mémoire et je n'arrive pas à tout gérer. Je préfère prendre une pause et revenir avec des chapitres de meilleure qualité en juillet Je vais pas mal m'y consacrer histoire de terminer la fanfiction avant septembre, donc c'est même possible qu'on revienne au rythme d'un chapitre par semaine !
Voilà voilà, à dans un mois et merci pour votre soutien ces derniers mois
C'était un super chapitre, j'étais contente de retrouver des gens comme Emmeline et Benjy et de revoir Sirius à l'action ! Mais bon comme c'est les derniers chapitres où on pleure pas on profite à fond de chaque trace d'humour ... A plus !Cazolie a écrit :DEVINEZ QUI EST DE RETOUR
Eh oui j'ai fini mon mémoire wouhouuuu, demain matin je commence à préparer l'agrégation d'histoire J'espère que vous êtes en vacances et que vous en profitez, parce que moi pas Je prépare le CAPES mais j'essaie d'en profiter ahah BON SANG CE QU'IL FAIT CHAUD A TOULOUSE
Donc comme je le disais dans le message d'avant, mon but est de ponctuer ma prépa agreg ce mois-ci de séances d'écriture L&J pour... terminer la fanfiction pour de bon. Ca me fait trop bizarre haha
Plus de coupure jusqu'à la fin, normalement. Si je prends suffisamment d'avance je posterai peut-être même plus régulièrement, mais on verra. Enfin voilààà Ce sera si triste quand tu arrêteras de poster
Pour rappel (ça fait un mois quand même) : Margaret a quitté l'Angleterre, la maman de Remus est décédée des conséquences de son enlèvement par les Mangemorts deux mois plus tôt. Sirius prépare une mission contre les Lestrange et James l'a aidé à la préparer, complètement dans le dos de Lily. Il travaille aussi à la création d'un nouveau balai. On est au mois d'avril donc bébé Harry a huit mois à peu près.
Et bonne lecture
Chapitre 20
Sirius détestait que des membres de l’Ordre lui rappelle que sa connaissance des familles Sang-Pur était un avantage Je comprends parfaitement. Cela lui donnait toujours l’impression qu’ils le considéraient un peu comme l’ennemi. Quand Maugrey l’avait approché pour lui parler de son nouveau plan, Sirius avait commencé par faire la sourde oreille. Il se fichait de la fortune des Lestrange et de celle des Malefoy, de leurs manoirs et de la volonté de Maugrey de les priver de leur fortune. Quoi que c'est une bonne idée, mais ne faudrait-il pas voir du côté de Gringrott?
C’était James qui l’avait convaincu. James, qui avait toujours cru en lui. Ils en avaient longuement discuté et Sirius avait finalement accepté de faire remonter à la surface tous ses souvenirs d’enfance pour aider Maugrey dans son plan délirant. Il lui avait décrit autant que possible les manoirs Malefoy et Lestrange. Maugrey avait désigné Emmeline Vance et Gideon Prewett pour l’aider dans sa tâche.
Sirius leva les yeux sur la maison biscornue devant laquelle il venait de s’arrêter. Un petit écriteau planté dans le jardin mal entretenu indiquait « Le Terrier » OOOOOOH <3 . Amusé, Sirius poussa la barrière et alla frapper à la porte d’entrée. Elle s’ouvrit toute seule et il avança prudemment dans une grande cuisine encombrée d’une table en bois en son milieu. Une multitude de chaises hautes pour enfant l’entouraient Mon dieu quelle horreur ça doit être d'avoir tant d'enfant en bas âge En plus Molly doit être enceinte de Ginny non?
D'ailleurs je me suis faite la réflexion en relisant le 5 que c'est surprenant que Ron et les jumeaux n'aient aucune réaction quand le Mangemort qui a tué leurs oncles est libéré - et plus généralement qu'on ne parle jamais de Fabian et Gideon, alors qu'ils étaient les frères ainés de Molly et tout ... . Gideon était assis entre deux d’entre elles. Il leva à peine les yeux vers lui avant de lui faire signe de s’asseoir.
- Désolé, je termine juste cette lettre, marmonna-t-il. Voilà, c’est bon. Ma sœur tient à ce que je lui écrive pour lui assurer que la maison n’a pas explosé. Oh triste je voulais voir Molly moi
- Ils sont en vacances ? Interrogea Sirius tout en fouillant la cuisine du regard.
Les plans de travail étaient bien rangés, les placards couverts de dessins d’enfants. Il pouvait apercevoir le salon, qui semblait être un endroit où il faisait bon vivre.
- Ouais. Ils en profitent, tant que les enfants ne sont pas à Poudlard. Ils sont allés en Irlande. Mon dieu la tribu qui débarque
- Ils savent que tu utilises leur maison pour préparer des mission suicidaires ?
- Absolument pas. J'aimerais bien voir la réaction de Molly si c'était le cas
- Ah, parfait.
- Bon, s’exclama Gideon en repoussant son nécessaire à correspondance, on commence ?
- On attend Vance.
- Ah. Maugrey m’a dit que vous aviez préparé un peu la mission en amont ?
- Il m’a torturé, oui, grommela Sirius. Tu n’imagines pas le temps qu’on a passé enfermé dans le Snargalouf pour qu’il me fasse passer des interrogatoires.
Gideon haussa un sourcil roux tout en attirant à lui une boîte de cookies.
- A quel sujet ?
- Mes souvenirs d’enfance. Je n’en ai pas assez à son goût. J’ai bien cru que j’allais l’étrangler, le dernier jour. Il a prétendu que je ne faisais pas assez d’effort. Je lui ai répondu qu’il pouvait aller se faire…
- Salut les garçons !
Sirius laissa sa phrase inachevée et salua Emmeline, qui semblait d’humeur guillerette. Elle tira une chaise près de lui et s’exclama joyeusement :
- Alors, contre qui est-ce qu’on tente une attaque foireuse, cette fois-ci ? J'aime vraiment beaucoup ton Emmeline ahah
- Maugrey ne t’a pas du tout dit de quoi il s’agissait ? s’étonna Sirius.
- Non, il était pressé. Il m’a dit un truc genre « Mission, dangereux, vois avec Gideon, salut ». Et puis il est parti.
- On peut toujours compter sur lui pour l’organisation, râla Sirius. Pas étonnant que l’Ordre parte à vau-l’eau.
- En même temps, ce type gère toute la défense de la Grande-Bretagne pratiquement à lui tout seul, intervint Gideon. Difficile de lui en vouloir.
- Il a le droit de déléguer, rétorqua Sirius. On parle de Maugrey mon gars, le master de la paranoïa
- C’est ce qu’il fait. C’est pour ça qu’on est là, non ? J’ai cru comprendre que le Bureau des Aurors gérait le manoir Malefoy pendant qu’on s’occupait de celui des Lestrange.
Sirius ne trouva rien à répondre et Emmeline lui jeta un regard amusé pour lui signifier qu’il avait perdu. Il grogna et entreprit de fouiller dans son sac sans rien ajouter. Il en sortit des parchemins enroulés qu’il entreprit de déplier sur la table. Emmeline et Gideon l’aidèrent en les maintenant à plat avec des verres et des bols vides Comme James avec ses plans de balais. Quand tout fut étalé, Sirius considéra un instant ses plans, les poings sur les hanches. C’était la première fois qu’il montait une opération tout seul (enfin, avec l’aide de James) et il espérait ne pas avoir fait de bêtise.
- On doit agir dans cinq jours.
- Cinq jours ? s’insurgea Emmeline. Tu ne pouvais pas nous prévenir plus tôt ?
- Maugrey a imposé le délai. Pour éviter les fuites.
La jeune femme grommela, agacée. Gideon ne les écoutait même pas, trop occupé à regarder un plan du manoir Lestrange.
- Ne vous en faites pas, tout est déjà prévu. Si on est là, c’est pour que je vous mette au courant de l’opération et qu’on vérifie ensemble qu’il n’y a pas de faille.
- Bon, céda Emmeline. Vas-y, c’est quoi le plan ?
- Comme la plupart des familles Sang-Purs, les Lestrange gardent tout leur argent chez eux. C'est à cause de l'intrusion qu'après elle va tout mettre dans son coffre, Bellatrix?
- Qu’est-ce que c’est ce que cette lubie encore ? Coupa-t-elle. Tout le monde sait qu’il n’y a pas d’endroit plus sûr que Gringotts.
- Peut-être, mais Gringotts est tenu par les gobelins, et ils sont considérés comme inférieurs. Mais quels imbéciles ...
- Eh, intervint Gideon, vous savez pourquoi les Sorciers détestent les Gobelins ?
Sirius haussa un sourcil perplexe dans sa direction. Le grand roux souriait, l’air fier de lui.
- Non, Gid, pourquoi ? Soupira Emmeline, atterrée.
- Parce qu’ils leur cherchent des noises ! Hahahahaha. Je suis morte de rire.
Il se mit à rire tout seul alors que Sirius tentait de retenir un sourire. Il se rappelait très bien du jour où Peter leur avait sorti cette blague, durant leur première année à Poudlard Mais elle a pas été sortie chez Anna', celle la? Genre son Bonus sur l'épisode de Rogue et du Saule Cogneur, tout ça ... . C’était l’une des premières fois que le petit blond, maladivement timide, ouvrait la bouche dans le dortoir.
- Je peux continuer ? reprit-il.
Gideon hocha la tête, mais il gloussait toujours.
- Bref, les Sang-Purs, et en particulier ceux qu’on va affronter, estiment que les Gobelins ne sont pas dignes de garder leur argent et qu’ils peuvent très bien le faire tous seuls. Quelle arrogance. ça tuera toujours.
- Présenté comme ça, c’est assez logique, admit Emmeline. Leur arrogance n’est pas une nouveauté.
- En effet. D’après mes souvenirs, les Lestrange ont une chambre forte au sous-sol du manoir. Je ne l’ai évidemment jamais vue, mais j’ai entendu le père de Rodolphus et Rabastan en parler au mien. Si mes souvenirs sont bons, il lui expliquait qu’il faisait venir de temps à autre un Briseur de sorts privé pour vérifier la sécurité de son coffre.
- Et chez les Black, intervint soudain Emmeline, vous mettez votre argent à Gringotts ?
Sirius se tendit. Il dut combattre l’envie de répondre sèchement à la jeune femme, même s’il savait bien qu’elle ne pensait pas à mal.
- L’argent, oui. La maison n’est pas assez grande pour aménager un coffre fort Ah bon? Surprenant. Mais les Black préfèrent gardent toute leur bijouterie et autres objets de valeur chez eux. Comme le médaillon
A son plus grand soulagement, elle n’insista pas et demanda simplement :
- Tu sais quels sorts entourent le coffre-fort ?
- J’ai demandé son avis à Fabian, intervint Gideon. Il m’a dressé une liste. J’ai cru qu’il n’allait jamais arrêter de parler.
Les deux autres sourirent, amusés.
- Ça ne garantie rien, mais ça nous laisse une base assez solide sur laquelle travailler.
- Merci, Prewett. On regardera ça plus tard, il faut qu’on trouve les contre-sorts. Enfin, avant d’attendre le coffre il faut qu’on entre dans le manoir.
- Qui habite là-bas ? Demanda Emmeline.
- Le vieux Lestrange est mort il y a des années, mais sa femme vit toujours et elle habite là-bas. Rodolphus et ma charmante cousine Bellatrix vivent normalement là-bas, mais a priori ils passent le plus clair de leur temps dans des QG Mangemorts. Pareil pour Rabastan.
- Donc on ne devra affronter qu’une vieille Sorcière ? Hep Hep Hep, Dalwish aussi a sous-estimé une vieille sorcière : on sait tous qui est sorti vainqueur de son duel avec Augusta.
- En principe, oui. Ça veut dire qu’on peut réussir à s’introduire dans les lieux sans qu’on nous repère.
- Gare aux elfes de maison, commenta Gideon, flegmatique. Mouahahahahhahahahahaha
Sirius se fit la réflexion qu’il ne l’avait jamais vu aussi détendu ; il était bien différent lorsqu’il n’était pas lui-même en charge de la mission. Moins de pression
- Effectivement. Ils peuvent être d’une loyauté écœurante, conclut-il en pensant avec dégoût au vieux Kreattur, qui vénérait Regulus. Et sa mère
- C’est noté. Et ensuite, on fait quoi ?
- On fait sauter les sorts autour du coffre en espérant ne pas mourir, et on met tout le contenu là-dedans.
Il exhiba une bourse en cuir capable de tenir dans une poche. Gideon haussa un sourcil sceptique.
- Il y a un sortilège d’extension indétectable, d’accord. Mais on est censés mettre les gallions là-dedans un à un ?
- Maugrey m’a dit qu’un type du Département des Mystères l’avait trafiqué pour qu’elle aspire tout objet qui se trouve devant-elle. Tant que personne ne se trouve devant au mauvais moment, ça va bien se passer.
- On passe à l’attaque à quelle heure ?
- Vingt-heures. La Ministre donne une conférence de presse à ce moment-là, Maugrey s’en sert comme appât.
- Sympa pour la Ministre.
- Apparemment ça lui convient. Je suis à peu près certain que les protections sont concentrées sur l’entrée du parc. On devrait entrer dans la maison sans problème, c’est la grille principale le problème. Il faudra être prudent, ce serait bête de déclencher une alarme.
Les deux autres hochèrent la tête. Ils continuèrent à parler des détails de l’affaire pendant encore un moment, réglèrent quelques détails et étudièrent la liste de sortilèges fournies par Fabian. Ils se donnèrent finalement rendez-vous le lendemain pour travailler sur les contre-sorts puis chacun rentra chez soi.
Affalé dans son canapé, à Cambridge, Sirius soupira de soulagement. Il n’avait pas réalisé à quel point cette réunion l’angoissait. Il avait craint que Gideon démonte son plan et le traite d’incapable. Mener une opération était bien plus angoissant qu’il ne l’avait imaginé. Néanmoins, il aimait plutôt ça. Etre maître de ses faits et gestes plutôt que suivre aveuglément Gideon ou Benjy était un agréable changement. Oui, somme toute, il était satisfait. A présent, il avait hâte de dérober toutes leurs richesses aux Lestrange. ça doit avoir un côté jouissif, je comprends
***
Emmeline se pencha sur le lit et déposa un baiser sur les lèvres entrouvertes de Benjy Mwooooooooh. Il grommela, plissa ses paupières fermées puis ouvrit un œil.
- Je vais devoir y aller, murmura-t-elle.
- Déjà ? Croassa-t-il
- Ça fait deux heures que tu dors, répondit-elle avec un petit sourire moqueur, tout en chassant quelques mèches de cheveux de son front.
Il grommela et se redressa avant de se frotter les yeux.
- Pas dormi la nuit dernière.
- Je sais bien. Je rentre ce soir, de toute façon. Ce n’est pas une mission dangereuse. C'est ce que tu crois
L’air soudain tout à fait réveillé, Benjy fronça les sourcils.
- Toutes les missions sont dangereuses, Em.
Elle haussa les épaules.
- Si tu le dis.
Il lui adressa un regard peu amène, qu’elle ignora en l’embrassant. Il glissa une main dans sa nuque et retint son visage contre le sien. Emmeline avait encore un peu de temps devant elle ; elle se laissa attirer un peu plus sur le lit, jusqu’à basculer sur lui avec un petit rire. Il y avait toujours eu cette possibilité entre eux, mais le drame qu’avait été la vie de Benjy puis la guerre les avaient tenus éloignés. Emmeline aurait pu passer outre, mais Benjy jugeait que ce n’était pas le moment. Ils s’étaient embrassés quelques fois, des soirs de détresse, des nuits où ils noyaient leur désespoir dans l’alcool, mais Benjy s’était toujours enfui juste après. En revanche, elle ne comptait le nombre de nuits qu’elle avait passé dans ses bras. Juste pour ces nuits, elle s’était accrochée. Elle avait compris que l’indifférence de Benjy n’était qu’une façade, que, dans le fond, il avait autant besoin de cette tendresse qu’elle. C'est mignon ce petit paragraphe comme rappel de leur histoire, c'est vrai qu'on les voit régulièrement mais peu et ça fait du bien de voir d'autres sortes d'histoires d'amour que celles de Lily et James.
Bon, même si c'est d'autant plus cruel quand on sait ce que va devenir Benjy
Puis un soir, quelques semaines auparavant, il lui avait dit qu’il en avait assez d’attendre. Que la guerre ne semblait pas proche de s’arrêter, et qu’il l’aimait trop pour rester plus longtemps loin d’elle. Emmeline n’avait pas eu besoin de plus d’encouragement. La situation était toujours aussi désastreuse pour l’Ordre. L’étau se resserrait autour du Ministère. Mais au moins, ils étaient ensemble.
- Il faut que j’y aille, souffla-t-elle finalement sans pouvoir réprimer le sourire qui montait sur ses lèvres.
- S’il t’arrive quelque chose, je butte Black, prévint-il.
- N’importe quoi, gros macho, rit-elle. S’il m’arrive quelque chose, ce sera de ma faute et pas de celle de Sirius. Je n’ai pas besoin qu’un gamin me surveille.
Benjy grommela quelque chose d’incompréhensible. Elle plaqua un dernier baiser sur ses lèvres puis s’extirpa du lit. Sans s’autoriser un regard en arrière, elle attrapa sa baguette, se drapa dans sa cape et quitta son appartement londonien. Elle transplana dans le Dorset quelques minutes plus tard.
L’air de la mer la frappa en plein visage. Elle avait oublié que le Dorset, comme les Cornouailles, était en bord de mer. Elle n’avait pas remis les pieds sur le littoral de la Manche depuis que le QG avait brûlé. Cette odeur iodé lui avait manqué… Moi aussi j'adore la mer. Le vent glacial, beaucoup moins. Pour se réchauffer, elle entama sa marche vers l’emplacement indiqué par Sirius. Il leur avait donné les coordonnées exactes, qu’elle parvint à suivre grâce à sa baguette. Il faisait déjà nuit, aussi n’eut-elle pas besoin de prendre trop de précaution pour se cacher.
Les Lestrange étant une famille en vue, l’emplacement de leur manoir était connu du monde sorcier. S’il était protégé, il n’était pas caché. Emmeline l’aperçut dans les rayons de la lune gibbeuse ; il s’agissait d’une grande bâtisse d’un seul bloc, au toit et à la façade ornés avec goût. Emmeline était presque déçue ; c’était bien moins grand que le QG, et loin d’être aussi arrogant ou glauque qu’elle ne l’imaginait. Que des gens si cruels puissent avoir du goût et une aussi jolie maison était agaçant. Cette réflexion m'a tuée
- Vance ! Siffla une voix dans un murmure pressant. Arrête de bailler aux corneilles !
Elle fit volte-face, aperçut les deux garçons accroupis derrière un buisson et s’empressa de les rejoindre.
- Bien joué pour la discrétion, marmonna Gideon.
- Oh, ça va. Il n’y a aucune lumière aux fenêtres.
- Si, intervint Sirius, à l’arrière. Probablement la cuisine.
- Elfe de maison ?
- Sans doute. Je ne pense pas que la vieille douairière mette les pieds dans cette pièce. Pas assez digne pour elle.
- Où se trouve l’entrée du coffre-fort ? Demanda-t-elle.
- Je ne l’ai jamais vu, mais je suis à peu près sûr que c’est dans le bureau.
Sirius se pencha un peu et désigna une fenêtre sur la droite du bâtiment, au rez-de-chaussée.
- Je pense que c’est là. Au pire, explorer ne devrait pas être trop difficile. Il faut qu’on passe la grille d’abord.
Emmeline l’avait oubliée, obnubilée par le manoir. Pourtant elle était bien là : une haute grille de cinq mètres de hauteur en fer forgé, qui devenait ensuite une barrière d’environ deux mètres de haut. Elle encadrait le bâtiment puis allait se perdre dans les bois qui se trouvaient derrière la maison.
Sans attendre les instructions de Sirius, Gideon leva sa baguette vers la barrière. Une lueur violacée se répandit tout autour du manoir pendant un bref instant.
- Et c’est toi qui parlais de discrétion ? Commenta Emmeline.
- Fabian n’avait rien de mieux à proposer, répliqua-t-il. Les autres sorts de reconnaissance implique qu’on touche l’objet, et en l’occurrence ça risquerait de déclencher une alarme.
Emmeline hocha la tête sans rétorquer ; elle s’en remettait à l’expertise de Fabian. A côté d’elle, Sirius était en train de griffonner un parchemin.
- Qu’est-ce que tu fais ?
- Fabian nous a dit que la couleur qui apparaîtrait nous révélerait le type de sortilèges qui entourent la maison, expliqua-t-il. C’était du violet, donc mélange de rouge et de bleu. Ça veut dire qu’il y a à la fois des sortilèges de protection et des sorts d’attaque. Je suis en train de les lister. J'adore quand tu parles de magie, c'est fascinant.
Il leur fallut au moins une demi-heure pour venir à bout de toute la magie qui protégeait la barrière. S’ils n’avaient pas été trois, ils n’auraient jamais réussi : Emmeline était épuisée alors qu’elle n’avait fait qu’un tiers du travail. Enfin, le sortilège de détection ne déclencha aucune lueur autour de la maison. Les trois Sorciers poussèrent la grille prudemment ; rien ne se produisit. Cachés par la nuit, ils progressèrent jusqu’à la porte d’entrée qui n’était évidemment pas verrouillée. Le manoir était silencieux. Impossible de savoir s’il y avait toujours quelqu’un dans la cuisine, car la pièce se trouvait de l’autre côté du bâtiment. Sans tarder, ils traversèrent l’entrée puis un salon dont Emmeline ne put rien deviner. Elle aurait payé cher pour savoir à quoi ressemblait l’intérieur des Lestrange.
Sirius menait l’exploration. A la tête du groupe, il ouvrait précautionneusement les portes les unes après les autres, non sans avoir vérifié de la pointe de sa baguette qu’aucun sort de protection ne se trouvait derrière. Arrivé au bout d’un couloir, il murmura finalement :
- On a trouvé le bureau.
Il s’empressa d’entrer, suivi des deux autres. Une fois la porte refermée, ils allumèrent leur baguette magique. C’était un bureau très classique et austère ; les murs étaient couvertes d’étagères chargées de livres, un grand bureau occupait l’espace face à une cheminée où rougeoyaient encore quelques braises. Une photo de famille surplombait celle-ci. Emmeline s’en approcha, les sourcils froncés. Ce n’était pas l’un de ces clichés fait pour réchauffer le cœur, mais une photo où chacun posait, l’air guindé et sérieux, autour d’un grand tableau qui représentait les armes de la famille. Parce que c'est le plus important. Les armes familiales.
- Emmeline ! Siffla Sirius. On n’est pas là pour faire du tourisme !
Elle se détourna avec un soupir avant d’interroger :
- Une idée de la façon dont on peut trouver ce coffre ? Si la porte est cachée, un sort ne suffira pas à la révéler.
- On fouille, répondit-il avec un haussement d’épaules.
Sans tarder, il ouvrit un à un les tiroirs du bureau et fouilla leur contenu. Gideon entreprit de tirer sur tous les livres de la bibliothèque. Emmeline décida de passer sa main sur le contour de chaque meuble, à la recherche d’une aspérité. Comme elle ne trouvait rien, elle éteignit sa baguette et tapota les murs en marmottant des sorts. Alors qu’elle passait sa baguette entre deux étagères, une petite décharge la secoua. Intriguée, elle recommença. Aucun doute, la magie se manifestait bien. Elle passa sa main sur le pan de bois. Lorsqu’elle arriva au niveau de ses hanches, ses doigts rencontrèrent une poignée invisible. Elle s’y agrippa fermement, un sourire ravi aux lèvres.
- Les garçons ! Appela-t-elle tout bas. J’ai trouvé ! J'adore comment elle dit "les garçons", c'est trop drôle, ça fait la mère qui s'occupent de ses enfants
Ils furent derrière elle en un instant. Sirius tint à vérifier qu’aucun sort d’alarme ne risquait de se déclencher, même si Emmeline lui fit remarquer que cela aurait probablement déjà été le cas. Lorsqu’il fut satisfait, elle prit une inspiration et appuya sur la poignée. Elle poussa vers l’avant, révélant une porte juste assez large pour laisser passer un homme de corpulence moyenne se tenant de côté. L’ouverture de la porte actionna un système d’éclairage ; des torches s’enflammèrent dans un chuintement et illuminèrent une volée de marches qui descendait en colimaçon. Les trois Sorciers s’y engagèrent en faisant attention à ne pas glisser. Lorsqu’elle arriva enfin en bas, Emmeline avait le tournis. Ils se trouvaient à présent devant une porte en bois, qui s’ouvrit sans difficulté. La jeune femme s’arrêta net dès qu’elle l’eut passée, sidérée. Des monceaux de gallions étaient empilés sous ses yeux. L’alignement des piles était parfois interrompu par la présence d’un coffre fermé à clef, qui devait contenir des bijoux ou toute autre richesse. Gideon poussa un sifflement admiratif, tandis que Sirius commentait :
- Sérieusement ? Le dernier rempart avant leur coffre-fort est une porte en bois ? Ça ne vous paraît pas trop…
Un claquement sourd interrompit sa phrase. Ils firent volte-face d’un même mouvement pour constater que la fameuse porte en bois avait disparu. A la place se trouvait un pan de mur lisse. Et miiiiiince
- … Facile, acheva-t-il dans un souffle.
***
- Donc c’est facile d’entrer, mais pas de ressortir, commenta Gideon d’une voix égale. A ton avis, ils vérifient leur coffre-fort combien de fois par an ?
- Autant que les Gobelins à Gringotts, probablement, murmura Sirius tout en faisant courir sa main sur le mur devant lui. J’imagine qu’on ne peut pas transplaner ?
- Oui, tu as raison, ils ont dû oublier d’avoir un cerveau et ils n’ont pas prévu que les voleurs sauraient transplaner, railla Emmeline.
- Oh, ça va ! Je cherche des solutions, d’accord !
- On n’a plus qu’à attendre les Lestrange, soupira Gideon en s’asseyant face aux monceaux de gallions.
- Peut-être qu’on peut détruire quand même leur argent, ajouta Emmeline, songeuse. On est sûr de mourir quand ils nous trouveront – ou alors avant – mais au moins ce sera fait.
- Personne ne va mourir, protesta Sirius.
Il était habituellement le plus pessimiste mais il refusait d’entraîner deux personnes dans la mort alors que c’était lui qui était chargé de la mission ça change vraiment d'être le chargé de mission dis donc. . Durant plusieurs minutes, il essaya tous les sorts qui lui vinrent à l’esprit, mais rien n’y fit. Il ne parvint qu’à brûler un peu les cheveux de Gideon à cause d’un sortilège qui ricocha contre le mur. A part cet intermède, Emmeline et Prewett passèrent leur temps à bavarder comme si tout allait bien. Sirius hésitait entre les houspiller et les laisser à leur fatalisme. Il se laissa finalement tomber devant la muraille, défait.
- Je n’y arrive pas, annonça-t-il.
Ses deux compères cessèrent de bavarder. Après un court instant de silence, Emmeline suggéra :
- On pourrait prévenir quelqu’un. On ne peut pas transplaner, mais un patronus peut certainement passer.
Sirius tiqua. Il n’aimait pas l’idée d’avouer sa défaite à quelqu’un d’extérieur à leur petit groupe, mais si c’était la seule solution, il mettrait son orgueil de côté. Ce n’était cependant pas le seul obstacle.
- On ne peut pas faire appel à n’importe qui.
Il ne développa pas sa pensée, mais les deux autres comprirent très bien. La menace du traître pesait toujours sur l’Ordre. Peter t'es un sale petit emmerdeur. Sirius ignorait si elle était réelle ou si Maugrey était seulement paranoïaque, mais quoi qu’il en soit il avait fini par les rendre tous extrêmement prudent.
- En plus, qui sait si la personne qu’on contactera ne sera pas en mission. C’était pour ça qu’on devait envoyer nos patronus au QG, avant.
Nouveau hochement de tête de la part des deux autres. Plus personne n’appelait à l’aide depuis que Peter avait envoyé un patronus à Fabian alors qu’il faisait une filature. Il avait été repéré et s’était échappé de justesse.Décidément t'es vraiment un blaireau mon petit gars. Sirius se prit la tête entre les mains, désespéré. Ils allaient donc mourir ainsi, faits comme des rats dans le coffre-fort d’une famille de psychopathes, qui danseraient probablement sur leurs cadavres. Sa première mission en tant que chef était loin d’être un succès. Alors qu’il se creusait toujours la tête, une idée germa dans son esprit.
- Je pourrais prévenir James, lança-t-il.
- Potter ? s’étonna Gideon. Il n’est pas mis au secret, je ne sais où ?
- Si, mais il pourrait prévenir quelqu’un d’autre. Ce sera toujours plus facile pour lui de contacter l’extérieur que pour nous.
- Ça se tente, approuva Emmeline. C’est toujours mieux que rien.
Sans plus attendre, Sirius fit apparaître son patronus et lui dicta le message. Le grand chien bondit et s’évapora, libéré des contraintes physiques qui emprisonnaient son créateur. Lorsque les dernières étincelles de lumières eurent disparu, Sirius se laissa retomber au sol. Ils devaient à présent attendre, et c’était pire que tout.
***
James abattit ses cartes sur les tables avec un cri de triomphe. Lily grogna de frustration en réponse ; il gagnait encore.
- Je te déteste, annonça-t-elle alors qu’il s’accaparait son tas de jetons. Ce n'est pas un scoop.
- Tu as proposé de jouer au poker à tes risques et périls, rétorqua-t-il. Tu sais bien que j’ai gagné une moto comme ça.
- En trichant, imbécile immoral. Comme Jack pour monter sur le Titanic ahah
- Ouch, tu me blesses, Lily.
- Tais-toi et distribue.
- Merlin, je ne savais pas que tu étais si mauvaise joueuse ! C'est fou ce qu'on en apprend avec le mariage.
- Bon sang, James, je vais te…
Il se pencha par-dessus la table et l’embrassa avec enthousiasme pour couper court à ses insultes. Lorsqu’elle finit par le repousser, son front n’était plus plissé par l’exaspération.
- Tu triches encore, commenta-t-elle. C'est de la triche agréable pour le coup ahah
- J’use de mes charmes, c’est différent.
Un petit rire échappa à la jeune femme, et James se rassit, satisfait. Il commença à distribuer les cartes mais s’arrêta net lorsqu’une lueur bleutée envahit la pièce. Un patronus en forme de grand chien apparut au milieu de leur salon et James bondit sur ses pieds, paniqué. Il savait que la mission de Sirius avait lieu ce soir-là ; quelque chose avait dû mal se passer. Le chien ouvrit la gueule et la voix de son meilleur ami se répandit dans la pièce :
- Coincés dans le bureau, une pièce secrète au sous-sol. Envoie quelqu’un nous chercher, surtout qu’il reste dans l’escalier.
Le patronus se volatilisa sur ces mots. James tourna les yeux vers Lily, qui fronçait les sourcils.
- Qu’est-ce que ça veut dire ? De quoi il parle ?
- Il est au manoir Lestrange. Ils devaient piller le coffre-fort, j’imagine qu’il se trouve dans la pièce secrète mais qu’ils s’y sont retrouvés bloqués.
- Comment sais-tu qu’il est au manoir Lestrange ? Ta-tata, tu es grillé.
James passa une main dans ses cheveux avant de répondre d’une voix incertaine :
- Je l’ai aidé à préparer la mission.
- Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?
Il haussa les épaules. Il ne savait pas exactement lui-même ; il aimait l’idée de faire quelque chose uniquement avec Sirius. Je comprends parfaitement le côté qu'il voulait avoir ses petits secrets Il avait peur qu’elle s’énerve et le trouve trop impliqué dans la guerre. Lily pinça les lèvres, mais ne dit rien. Si elle était en colère contre lui, elle mit cela de côté pour se concentrer sur l’urgence de la situation.
- Donc tu connais tous les détails ?
- A peu près, oui.
- Est-ce qu’il faut se dépêcher de les aider ?
- Avant l’aube, en tout cas.
- Bon. Qui est-ce qu’on peut prévenir ?
Les mots franchirent les lèvres de James avant même qu’il n’ait eu le temps d’y penser :
- Personne.
- Quoi ? Tu veux les laisser là ?
- Non. Je vais y aller moi-même.Mais quel imbécile. MAIS QUEL IMBECILE.
C’était parfait Non ce n'est pas PARFAIT DU TOUT , songea-t-il. Il connaissait même le plan du manoir Lestrange, il trouverait le bureau sans trop de difficulté. Il ne perdrait pas de temps à tout expliquer à quelqu’un. Il sortirait de la maison.
- C’est hors de question.
La voix sèche de Lily le ramena à la réalité. Elle s’était levée à son tour et le dévisageait, furieuse.
- Tu ne peux pas y aller. TU ENTENDS TU NE PEUX PAS
- Pourtant je vais le faire, rétorqua-t-il d’un ton cassant. C’est la meilleure solution.
- La meilleure solution ? Te jeter tout droit dans les bras d’un Mangemort ? Qui te livrera à Voldemort qui va détruire ton bébé !
- Le Mangemort est absent. Et qu'est-ce que tu en sais?
- Merlin, James ! Ne joue pas au plus malin ! Tu as fini par être d’accord avec moi quand j’ai refusé que tu sortes faire un tour, tu crois vraiment que je vais accepter que tu ailles chez les Lestrange ?
Si James manquait de résolution, ces derniers mots achevèrent de le convaincre qu’il devait y aller. Etrangement
- Je n’ai pas besoin de ton autorisation, grinça-t-il, les poings serrés. Je suis un grand garçon. Tu es surtout un père et tu as un petit garçon à protéger !
Lily leva les yeux au ciel, blême de rage.
- Toi, oui, mais pas Harry. On a déjà parlé de ça !
- Il n’est pas question de Harry, il est question de Sirius ! La dernière fois tu m’as dit que ce serait égoïste de sortir juste pour moi, mais ça n’a rien à voir avec moi cette fois-ci ! C’est la meilleure solution !
- Non ! La meilleure solution c’est que tu ne mettes pas ton fils en danger ! Je suis tellement team Lily
- Lily, plus on attend et plus grandes sont les chances que Sirius, Emmeline et Gideon se fassent coincer.
- Oui, répondit-elle sèchement, alors on ferait mieux de contacter quelqu’un maintenant plutôt qu’essayer de te raisonner.
Il donna un coup de pied de frustration dans le canapé avant de plonger ses yeux dans ceux de sa femme.
- J’y vais, Lily. C’est tout.
Il avait parlé d’un ton plus calme, ferme et résolu. Les joues de Lily se colorèrent de rouge, mais c’est d’une voix tout aussi calme qu’elle répondit :
- D’accord. Mais ne remets plus jamais les pieds ici. Est-ce que j'ai dit à quel point cette phrase était violente? Bah bon sang qu'elle est violente.
Sans répondre, James fit volte-face, attrapa sa cape d’invisibilité à l’étage, s’assura qu’il avait bien sa baguette et, pour la première fois depuis des mois, franchit le portail du jardin.
Hahahahaha merci merci ! Ravie que ça t'ait pluPerripuce a écrit :Je veux juste redire que le braquage des Lestrange en sous-vêtement c'est vraiment du génie - DU GENIE A L'ETAT PUR !
Non franchement, c'est la meilleure idée du siècle, plus je le relis, plus c'est drôle
Voilà comme ça j'aurais quand même laissé un bébé commentaire
(Y'a le Roi Lion ET Sherlock Holmes Jeu d'Ombre, c'est décidément une fantastique soirée télévisée)