Voilà! comme promis, le nouveau chapitre tout frais moulu de mon imagination ^^
C'est pas bien long, d'accord, c'est pas hyper enthousiasment, d'accord. Mais c'est un début ^^
Il faut que je me remette dans le bain
Je vais prévenir tout le monde de ce grand événement xD
Enjoy and comment
Chapitre 10
Les rayons puissants du soleil sur la peau de son visage tirèrent Nawel de l’état comateux dans lequel elle se trouvait. Elle plissa les yeux et dut s’y reprendre à maintes reprises avant de réussir à les maintenir ouverts.
Elle se trouvait dans une jungle luxuriante. Encore une fichue jungle se dit-elle amèrement. A moins qu’elle n’ait jamais quitté l’autre, que tout ceci n’ait été qu’une hallucination désespérée ? Un rêve ?
Elle plissa les yeux. Non, cela ne pouvait pas être le cas. Les rayons du soleil était trop puissants, éclatants, alors qu’elle avait vécu dans une semi-obscurité pendant des jours, lors de sa longue errance dans la jungle putride.
Quel était donc cet endroit ? Où étaient Eryn et Elio ? Et Destan ? L’avaient-ils abandonnée, seule, les jambes brisées et supportant une douleur si puissante qu’elle en avait envie de vomir ? Ou alors…
Elle interrompit sa poussée croissante de panique.
Vénia… Vénia venait de se mettre à ronronner. Ça n’était pas la vibration habituelle, réconfortante, qui précédait une guérison mais elle la sentait bien présente, vivante, comme si son armure sortait elle aussi difficilement d’un sommeil sans fond.
Elle attendit, patiente, que le vrombissement se fasse plus fort. D’un ronron à peine perceptible, son armure passa à une légère vibration, puis prit un rythme plus sûr, moins saccadé.
Délivrance.
« … Scan profond de l’hôte.
Fracture au troisième degré du fémur droit.
Fracture au premier degré du tibia droit.
Pontage artérielle requis pour le tibia droit.
Seuil d’hémoglobine dangereusement bas.
Stimulation de la production de globules rouges.
Réparation des lésions en cours »
Nawel soupira d’un soulagement sans borne lorsqu’elle sentit la vague de chaleur familière envelopper ses jambes.
- Vénia ?
-Contact.
-Tu vas bien ?
-Je ne suis pas un être vivant et ne réponds donc pas à cette interrogation. En revanche, je suis en bien meilleur état que toi, si c’est ce que tu veux dire.
Nawel en resta bouche bée. Vénia venait de faire du sarcasme ! Elle apprenait d’elle. Nawel se dit qu’un jour, peut-être, Vénia serait aussi têtue et ironique qu’elle.
-Nawel ?
Une petite voix résonna quelque part au-dessus d’elle.
Elle bougea la tête à droite et à gauche, puis aperçue Eryn, qui la fixait avec inquiétude.
-Tu vas bien ? Elio et Destan sont partis vérifier que le coin était sûr et m’ont dit de veiller sur toi, mais tu ne te réveillais pas, alors je suis juste sortie une seconde pour leur demander de venir m’aider mais ils n’étaient plus là non plus et…
-Je vais bien, l’interrompit Nawel.
Eryn reprit sa respiration, légèrement soulagée.
-Où est-on ? Que s’est-il passé.
Eryn vint s’asseoir à ses côtés et lui prit la main. Nawel tenta de bouger, mais les réparations entreprit par Vénia devaient être trop importantes. Elle n’avait pas encore recouvré ses forces et ses jambes étaient toujours douloureuses, même si la douleur s’estompait petit à petit.
Elle reposa sa tête sur le sol, épuisée.
-Je ne sais pas. Elio dit que ça ressemble à son monde, mais je crains toujours de voir apparaître un Kharx. Nous avons passé la porte, elle est juste là, dans ce mur et…
Nawel cligna plusieurs fois des yeux.
-Un mur ?
Eryn hocha la tête et lui désigna quelque chose du menton.
-Oui Nawel, nous sommes dans de très vieilles ruines. Je pense même qu’il s’agit là de ruines d’une civilisation disparue, peut-être que les murs ont réussi à résister au temps grâce au pouvoir des Bâtisseurs mais…
Nawel ne l’écoutait plus. Elle se tordait le cou pour réussir à voir ce qu’Eryn lui avait montré. Il y avait bel et bien des plantes et des arbres exotiques au-dessus de sa tête, mais elle se rendit compte qu’elle était cernée par de très vieux murs en ruine, le plus haut d’entre eux ne dépassant pas les trois mètres. Il n’y avait plus de plafond ni de toit, et c’est pour cela qu’elle s’était tout d’abord cru en pleine jungle. L’antique édifice devait être majestueux en son temps. La salle dans laquelle elle se trouvait était immense, quelques dalles en pierre dépassant encore de la couche de mousse et de végétation qui avait envahie le sol. Seules les cloisons avaient résisté au temps, mais Nawel comprit que l’endroit avait été d’une grande importance pour la culture disparue.
Il était de beaucoup identiques aux temples dédiés à Kaïa.
Nawel reporta son attention sur Eryn, qui n’avait pas cessé de parler. La petite fille, si elle avait fait preuve d’une indifférence et d’un stoïcisme incroyable vis-à-vis de la situation, laissait maintenant transparaître un stress et un malaise croissant. Elle n’arrêtait pas de regarder autour d’elle et débitait un discours sans fin, comme un moulin à parole rendu fou par un torrent d’hypothèse.
-…s’ils n’étaient pas de suite partis, on aurait pu attendre que tu te réveilles et alors là on serait partis tous ensemble explorer les lieux, mais tu n’es pas guérie, à moins que tu sois guérie ? Ton armure remarche peut-être, et est-ce que tu crois que ce monde est plus accueillant que le précédent ? Peut-être qu’Elio s’est trompé et qu’on n’est pas vraiment dans son monde et…
Nawel posa sa main sur la bouche d’Eryn, qui stoppa net, inspirant profondément. La jeune fille fut estomaquée de voir qu’elle n’avait pas repris sa respiration une seule fois durant toute sa tirade.
-Eryn, arrêtes de stresser. Ils vont revenir et je vais bientôt pouvoir me lever. S’ils ne réapparaissent pas, on partira à leur recherche, d’accord ? Et crois-moi, ce monde ne peut pas être pire que le précédent.
Eryn se renfrogna puis croisa les bras.
-Je ne suis pas stressée. Je n’ai aucune raison.
Un fourmillement dans les jambes de Nawel lui fit penser que son sang recommençait à circuler normalement.
Elle sourit à Eryn.
-Très bien, je préfère ça. Aide moi à m’asseoir, tu veux ?
Eryn la souleva avec plus ou moins de délicatesse et Nawel grimaça. Ses muscles étaient tout endoloris ! Mais au moins, se dit-elle, elle ne ressentait plus de douleur. Elle essaya de bouger ses jambes. Après un léger soubresaut, la gauche se souleva doucement, sans souffrance. Elle testa la droite, qui ne résista pas plus. En retenant sa respiration, et avec l’aide d’Eryn, elle se mit sur ses jambes qui la soutinrent en tremblant.
Bon, voilà qui était positif. Il semblait qu’elle était capable de marcher. Elle fit un pas hésitant, puis un autre plus sûr et se dirigea ainsi lentement vers le mur le plus proche. Essoufflée mais rassurée, elle s’appuya dessus d’une main, et promena son regard sur les ruines qui l’entouraient. Elle n’arrivait pas à trouver de forme particulière à l’antique monument. Peut-être légèrement carré ? Ou losange.
De toute manière, quelle importance ? il était tellement vieux qu’elle ne pourrait en tirer aucun indice. Et puis, elle n’était ni Historienne, ni Prêtresse. Ce que ce monument avait bien pu être dans le passé, elle s’en moquait pas mal.
Elle se tourna vers Eryn qui, les bras croisés, tapait du pied avec nervosité. Nawel sentit sa mauvaise humeur gagner du terrain. Si Eryn continuait à transpirer son anxiété par tous les pores, elle allait finir par la lui communiquer. Et Nawel n’avait certainement pas besoin d’ajouter « nerveuse » à sa liste grandissante de problèmes.
Le numéro un étant, en priorité, de retrouver Destan et Elio.
Nawel hésitait. Si elles partaient à leur recherche et qu’eux de leur côté revenait pour les retrouver, ils se sépareraient, peut-être définitivement et perdraient leur chance de se rencontrer. Mais en même temps, si Destan et Elio étaient en danger, ils ne pourraient pas venir les chercher. Et si elles restaient ici, elles courraient le risque de les laisser dans une situation critique, sans les aider.
Nawel se mit à taper rageusement du pied. Elle adressa un amer remerciement à Eryn, silencieusement.
Finalement fatiguée de tourner autour du pot, elle décida de prendre la décision du milieu.
Elle se tourna vers Eryn :
-Eryn, est-ce que tu pourrais dessiner un message sur un des murs ? Bien visible ? Comme ça, si nous les croisons et qu’ils reviennent ici, ils sauront que nous allons bien.
Elle hocha la tête. Nawel eut un léger doute.
-Mais… est-ce que ton message tiendra longtemps ?
Eryn sembla réfléchir.
-Je peux le faire durer éternellement, si j’en ai envie. Mais si je vais suffisamment loin dans l’Imagination, je devrais être capable de le faire tenir quelques mois. Après il disparaîtra.
Nawel hocha de nouveau la tête.
-Faisons ça. Dis-leur que nous sommes parties à leur recherche, et que nous reviendrons à la nuit tombée.
Eryn grommela quelque chose à propos d’ordres abusifs, mais se tourna sans protester vers le mur en face de ce qui semblait être l’entrée.
Après quelques secondes qui parurent interminables à Nawel, de géantes lettres calligraphiées apparurent petit à petit, comme si une main immense et invisible les écrivait sur les pierres jaunies par le temps.
Une fois le message entièrement rédigé, Nawel se tourna vers Eryn, une lueur amusée dans le regard :
-Tu étais obligée d’écrire comme si tu t’adressais à un roi ?
Eryn, insensible au sarcasme, haussa les épaules.
-J’aime ce qui est joli.
Nawel redevint sérieuse. Elle se tourna vers l’entrée et se dirigea lentement vers elle, ses jambes encore faibles.
Arrivée devant l’immense ouverture, elle s’arrêta net, un sentiment oppressant apparaissant au cœur de sa poitrine.
Un escalier gigantesque s’étendait à ses pieds. Elles n’étaient pas près du sol, comme elle l’avait pensé au début. Elle se trouvait au sommet d’une immense tour de forme pyramidale. Elle n’avait jamais rien vu de semblable. Mais pire encore, devant elle et partout autour s’étendait une jungle immense, luxuriante, d’où s’élevait des cris d’animaux, pas aussi terrifiants que ceux de la jungle maudite, mais quand même fort peu engageant.
Le soleil était encore haut dans le ciel. Il ne devait pas être plus de quinze heures. Elles avaient plusieurs heures devant elles pour explorer une infime partie de la jungle. Une infime partie de quelques km².
Elle repoussa la résignation qui menaçait de s’emparer d’elle et se tourna vers Eryn, qui attendait, les bras ballants, les yeux rivés sur cette immensité verte.
-Alors, on y va ? On a du terrain à battre…