Bonsoir,
Je viens valider les deux consignes suivantes :
La Petite Sirène :
Lire un livre avec des sirènes
&
Là-Haut :
Lire un livre d'aventure
"Les Sirènes de Faô" de Maurice Limat
C’est la première fois que je découvre une œuvre de Maurice Limat. À sa mort en 2002, c’était l’un des auteurs français de romans populaires parmi les plus prolifiques (plus de 700 œuvres dont 106 de science-fiction).
"Les Sirènes de Faô" est paru en 1968 dans la collection "Anticipation" chez Fleuve Noir.
Cinquante-trois ans se sont écoulés depuis la parution de cette oeuvre. Nul ne s’étonnera dès lors que l’écriture soit devenue entretemps quelque peu désuète. J’ai aimé cette science-fiction "rétro" avec ses vaisseaux spatiaux, ses pistolets laser, sa faune, sa flore, ses pouvoirs psychiques... Peut-être n’est-ce pas étranger au fait que j’ai adoré Star Trek ! Peu importe la rigueur technologique, tout ce qui compte c’est de s’immerger dans l’histoire et de vivre les aventures de Luc, de son fidèle mécano Ernest et de la "belle" Tamara. Tout ceci contribue sans aucun doute au charme de ce récit.
L'émancipation de la femme au coeur de l'intrigue est teintée d’un machisme d'un autre temps… Les femmes sont toujours décrites comme étant
"les représentants du beau sexe".
Et bien entendu :
[…] selon une formule que le XXIe siècle n’avait pas changée, on dirait sur leur passage "quel beau couple". (Luc & Tamara)
Tout ceci vous fera soit grincer des dents, soit sourire…
À certains moments, j’ai trouvé le style de l’auteur ampoulé mais ça ne m’a pas empêchée de prendre plaisir à ma lecture... Ça m’a plutôt amusée…
Le vocabulaire utilisé est très étoffé :
icosaèdre : à vingt faces; smaragdin : d'un vert émeraude; salmigondis : mélange disparate et incohérent…
Maurice Limat est sans conteste un "magicien des mots". Avec une âme de poète, il nous immerge dans la "musique des mots" en inventant de très belles sonorités avec ses noms exotiques :
Ofria de Vénus, Axxim de Mars, Ekdil du Centaure, Vaoni de Cassiopée…
L’auteur a construit son propre univers de mots au gré de ses envies :
ztax (whisky martien), Fromy (cognac blond de la Terre)…
Il s’est également amusé à créer pléthore de néologismes :
reliefcolor, cosmatelots, astroport, fusavisos, Martervénux (Mars-Terre-Vénus)…
Je dois dire qu’au début j’ai été prise au dépourvu. Dans un premier temps, j'ai buté sur les mots et ensuite, plus j’avançais dans le récit, plus tout devenait incroyablement évident…Je crois que passé un certain seuil, l’esprit jongle tant et si bien que l’on ne s’en rend même plus compte. C’est incroyable comme notre esprit peut s’adapter ! Tout est finalement automatiquement décrypté en fonction du contexte et compte tenu de ce qui a été précédemment lu !
L’univers de Maurice Limat est d’une surprenante richesse. Il fait preuve d’une imagination débordante mais elle ne se limite pas qu’aux mots. Il a créé des planètes avec leur flore, leur faune, leurs phénomènes étranges, leurs mystères, leurs peuples, leur organisation administrative et politique, leurs guerres, sans oublier cette dualité entre dominants et soumis. Il accorde de l’importance au pouvoir de l’esprit et aux facultés paranormales.
Tel un poète, il a le don de réveiller notre capacité d’émerveillement, notre sens du merveilleux.
Le titre "Les Sirènes de Faô" avait attisé ma curiosité. Associer des sirènes à un roman de science-fiction me paraissait bien étrange !
Faô est la ville des déesses, des fées, des sirènes.
La Femme est la créature supérieure.
Morgania règne sur Faô, une planète de la constellation du Phénix.
Sur Faô, il y avait eu une conspiration féminine. Un fait unique dans le cosmos, du moins depuis la conquête de l’espace et les échanges interstellaires. Ces amazones d’un nouveau genre avaient réussi à instaurer la suprématie de la femme non pas en créant une nation totalement féminine, peu assurée de survivre, mais en soumettant et en réduisant les hommes à l’esclavage, les dépouillant ainsi de toute dignité.
Morgania désire établir sur le monde la domination de la Femme sur l’Homme. Pour atteindre son objectif, elle veut conférer l’immortalité à Tamara, celle qui doit lui succéder, et régner sur l’univers. Elle veut une déesse, une entité infinie, dominant les astres et les galaxies, les planètes et les humanoïdes.
Mais c’était sans compter sur la détermination de Luc Delta, le fiancé de Tamara, de sauver sa bien-aimée. La terreur commençait à régner sur le système solaire… Des femmes avaient été enlevées partout : sur Terre, sur la Lune, sur Vénus, sur Mars… Les forces de Martervénux (Mars-Terre-Vénus) avaient constitué un commando et Luc Delta, pilote d’essai, s’était bien évidemment porté volontaire pour cette mission. Pour délivrer celle qu’il aime, il est prêt à aller chez le diable !
Nos protagonistes :
– Luc Delta. Son nom… Déjà tout un programme. Un mâle alpha dans toute sa splendeur, sans peur et sans reproche !
Pilote d’essai et aventurier spatial, âgé de 28 ans.
– Ernest Tavier, le binôme de Luc Delta.
Mécanélec (mécanicien-électricien) sur les cônes spatiaux de combat.
Un homme droit, sur qui on peut compter et d’une extrême bravoure.
– Tamara. Elle est âgée de 20 ans. Elle est blonde et d’une extrême beauté.
Plus d’un film publicitaire a popularisé les traits de Tamara de Tohara (nom de scène).
Elle s’apprête à tourner une grande production interplanétaire dont elle sera la vedette.
Elle est fiancée à Luc Delta.
– Morgania. Souveraine-physicienne-magicienne de Faô, une planète de la constellation du Phénix, et de son peuple féminin.
Son objectif ultime vise à étendre la suprématie de la Femme sur l’Homme à toute la galaxie.
La mission de Luc Delta ne peut être que couronnée de succès !
Les héros sont simples, typés, à la limite du cliché mais je n’ai pu m’empêcher de trouver Luc, Ernest et Tamara attachants.
Une mention spéciale pour Dorothée ! Sans elle et ses semblables, ce récit n’aurait pu vous être conté
Maurice Limat m’a fait rêver le temps de ce récit d’aventure aux confins de l’espace.
C’est une invitation au voyage, un envol galactique vers le "merveilleux" d’un monde où se côtoient des héros simples et droits et où on y croise de fascinantes créatures fantastiques.
Ce récit m’a donné envie d’en savoir plus sur l’univers de Martervénux et d’y retrouver, qui sait, Dorothée
Récap. : viewtopic.php?p=21667408#p21667408