The Ouroboros Project [Terminé]

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Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

@Tout le monde: Je voulais m'excuser pour mon absence - avec les révisions du BAC, ledit BAC, puis les soirées post-BAC - et aussi prévenir que je pars demain (Lundi 10/07) pour un mois de vacances sans internet, donc je ne serai pas vraiment présente dans le coin jusqu'à début Août, je pense. ^^'

@Flamby: A un moment, tu écris "Il se montrait froid en de tels moments, je m’occupais de Colton en premier, et lui se chargeait des choses sérieuses" mais j'ai pas trop trop compris ce que ça voulait dire? Elle s'occupe de Colton de quelle manière, vu qu'il est probablement entrain de dormir non?


Delphine A. Gavaris
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19 ANS ♦ GN ♦ GOUVERNEURE DE TOLBAR ♦ MEMBRE DU CONSEIL DES 9

Une année s'était écoulée depuis le mariage de Madeleine et Igor Romanoff. Un mariage auquel je n'avais pas assisté, d'ailleurs, malgré l'invitation fort polie et sympathique que nous avions reçu des mois et des mois à l'avance. Les médias des différents pays (mais surtout ceux de la capitale et de Jarkaïn, il faut l'avouer) s'étaient emparés de l'affaire pendant quelques mois, recherchant des tensions entre les dirigeants de Tolbar et ceux de Jarkaïn, sans jamais trouver de matière crédible pour leurs articles. Bien sûr, quelques rumeurs avaient vu le jour, l'une d'elle soutenant le fait que j'entretienne une relation torride et interdite avec Igor, probablement l'homme le plus froid que je connaisse. Et encore, "connaître" est un bien grand mot. Pour être tout à fait sincère, le seul que je pouvais me targuer de connaître tant soit peu me semblait être Alexey, et je ne le connaissais que via l'intermédiaire de Charlie. J'avais cru connaître Judith également, mais je dois admettre que nos relations depuis cette fameuse soirée mondaine dans l'appartement du nouveau président d'Ouroboros se rapprochaient fortement de zéro. Je connaissais Alexandre via Colton, qui souffrait tellement depuis que tout ce bordel nous était tombé sur la tête sans prévenir. Je n'ai jamais été de nature méfiante ou paranoïaque, et de nombreux professeurs de l'Académie de Tolbar m'avaient prévenu de ce manque qui devenait un défaut dans le monde politique de la planète. Je n'avais pas été méfiante, j'étais allée jusqu'à presque donner mon cœur à la Knight sans aucune condition, et voilà que les dossiers que Beth Highway atterrissait dans les mains comme du sucre glace recouvrant un gâteau. Voilà que l'un des tueurs de Jarkaïn retombait entre les mains de Maya, et finissait par nous conter une intéressante histoire à propos du Programme Artémis, de la Milice Zebra et d'un certain test de survie sur une planète portant le nom de Kepler. Avec les ressources de Rachel, il n'avait pas été compliqué de confirmer les dires de l'assassin, qui avait ensuite été incarcéré dans l'une de nos prisons les plus surveillées et secrètes, paumée au beau milieu du Comté de Tolbar. On ne sait jamais... peut-être la mémoire lui reviendrait-elle sur d'autres sujets dans le futur.

Je n'avais jamais assisté à des scènes de torture auparavant. J'avais lu des dizaines et des dizaines d'ouvrage sur le sujet, certains supportant son utilisation tandis que d'autres protestaient contre cette pratique avec de grands cris. Rien de bon ne sort d'une séance de torture, puisque le prisonnier sera toujours prêt à dire n'importe quoi pour échapper à la douleur. Non, rien de bon ne sort d'une séance de torture, et j'avais gentiment récité mon cours devant Maya lorsqu'elle avait commencé à s'emparer d'objets plus meurtriers les uns que les autres. De plus, la torture ne correspondait pas du tout à l'image que le Conseil des Neuf et moi-même tentions d'envoyer au reste de notre population, et au monde, pas vrai? Maya avait fait la sourde oreille pendant quelques minutes, avant de s'emporter et de me demander si je voulais de nouvelles informations sur nos "charmants" voisins ou si je préférais nourrir une bouche inutile de plus dans l'une de nos prisons tout de suite. Je voulais des informations utiles, et je dois dire que je n'avais pas ressenti une once de culpabilité en donnant mon accord pour la torture d'un homme qui avait tué des GNs, des membres de mon peuple, sans aucune raison et sans aucun motif autre qu'une haine irraisonné pour les personnes qui ne possédaient pas de pouvoirs surhumains. La méthode de ma sœur était particulière: elle commençait par torture le meurtrier sans aucune raison, elle ne demandait rien, elle ne tentait pas de lui soutirer des informations. Il souffrait, il hurlait même et il n'avait aucun moyen d'y échapper. Le premier jour, j'avais quitté les sous-sols de ce QG perdu au beau milieu d'une forêt de Bergham au bout d'une dizaine de minutes seulement. J'étais revenue le lendemain, confiant toutes mes responsabilités à Hayden, Marin et Kyoko pour les jours suivants. Le même schéma se répétait pendant une semaine entière: il ne souffrait pas assez pour mourir ou même pour perdre conscience, mais suffisamment pour que ses cris ne me percent les oreilles, puis suffisamment pour que ses supplications se fassent de plus en plus désespérés.

Enfin, à l'aube du huitième jour, Maya m'avait demandé de l'accompagner dans la cellule de l'homme dont je n'avais même pas pris la peine d'apprendre le nom. Il était dans un sale état, et encore, c'était après avoir été rafistolé par des infirmières qui ne l'avaient pas traité doucement et gentiment. Nous étions peut-être des enfants aux yeux du reste du monde, tellement jeunes que les plus arrogants d'entre eux croyaient sans doute qu'ils pouvaient se permettre de faire n'importe quoi sur notre territoire, ou faire n'importe quoi à notre peuple, mais ils se trompaient lourdement et cet individu était entrain d'en payer le prix. Fort, certes, mais au moins n'était-il pas mort sous la foudre de Madeleine Knight comme ses compagnons de tuerie. Il n'avait fallu que quelques mots, pas même une menace, et l'homme avait accepté de nous dévoiler son histoire, ou plutôt ses informations. Il savait pertinemment qu'il ne retrouverait jamais sa liberté, peut-être même ne garderait-il pas sa vie, mais il y avait un monde entre souffrir tous les jours pour le restant de sa misérable existence et vivre enfermé, nourri et occupé par diverses activités dans une des prisons de notre comté. Après avoir vérifié la véracité de ces informations à propos des Romanoff et des Knight, à l'aide des contacts de Rachel et des avis et remarques de Maya et de moi-même, nous avions décidé de mettre le reste du Conseil des Neuf au courant. C'était la première fois de ma vie que je gardais un secret aussi lourd pour moi des oreilles et des yeux de mes frères et sœurs. Hayden était allé au mariage de Madeleine et Igor à ma place, et j'avais envoyé Alexis pour lui transmettre la nouvelle en personne au lieu d'attendre son retour. Les autres avaient promis de ne pas en souffler un mot à qui que ce soit, en-dehors de notre cercle rapproché. Pas même les sous-conseillers de la capitale de Tolbar (Tolbe) n'étaient au courant, pas plus que ceux de Balbeon (la plus grande ville de l'île de Bergham). Malgré tout, malgré le secret, c'était à partir de ce moment que nos relations avec les autres pays avaient commencé à changer, doucement au début puis un peu moins discrètement au fur et à mesure que les mois passaient.


« Mademoiselle la Gouverneure, nous avons installé une soixantaine de fermes agricoles et indépendantes sur le continent. Une cinquantaine d'entre elles sont déjà en fonctionnement, et dix autres attendent encore que des fermiers acceptent le travail, mais nous avons de fortes chances d'avoir les soixante installations en fonctionnement d'ici la fin du mois, le salaire étant généreux. » expliqua le représentant du Ministère de l'Agriculture continentale.

« Nous avons aussi installé dix fermes sur l'île, huit d'entre elles ont déjà trouvé un propriétaire. Les projets de fermes aquatiques sont toujours en cours, je pense que nous pourrons offrir les places aux travailleurs dès le
mois prochain. » enchaîna ensuite la représentante du Ministère Marin, qui était en partenariat avec l'autre représentant depuis le début du projet.

« Je ne pense pas que nous souffrirons de déficits avec toutes ces constructions, la population a été vraiment généreuse en don pour soutenir le projet, je pense que les médias et le Ministère de la Communication ont fait du très bon travail pour convaincre les gens de la nécessité et de l'avantage que nous procurerons une indépendance alimentaire dans les prochaines années, sans compter le nombre d'emplois crées dans ces fermes. » continua le représentant du Ministère de l'économie et des finances.

« Bien. Et où en êtes-vous avec votre projet de service civique et militaire, Mrs.Parson?! » demandais-je à la représentante du Ministère des Armées.

« Le service civique et militaire devrait rentrer en fonction à partir du mois d'août prochain. Tous les jeunes de 18 ans auront droit à une formation gratuite, sur une période de trois mois, autant militaire que citoyenne. Formation au combat au corps à corps, moyens de reconnaître un GM et de se protéger d'une quelconque attaque, survie dans la Nature, comment faire entendre sa voix dans notre pays, comment voter, comment participer, les devoirs d'un citoyen, une formation aux premiers secours, ainsi qu'une possibilité d'obtenir son permis de conduire à un moindre coût. » énonça-t-elle avec un sourire fier sur le visage.

Ce projet avait été l'un des plus compliqué à mettre en place, mais le résultat était finalement là, après sept mois de combat et de discussions pour convaincre les sous-conseillers de soutenir le projet. Il avait fallu quelques mois pour convaincre la population, mais selon un sondage récent provenant du Ministère de la Communication, quatre-vingt-trois pour cent des habitants de Tolbar était maintenant favorable à ce service civique et militaire. Après tout, qui refuserait d'apprendre à se défendre contre de possibles attaques GMs? Il était impossible que les GNs restent impuissants face à ce genre d'attaques, surtout quand les armes à feu étaient interdites dans le Comté de Tolbar. L'exemple historique des Etats-Unis sur la planète Terre m'avait rapidement convaincu de n'autoriser les armes que pour les professionnels, ou alors pour les particuliers possédant un permis de port d'arme, autant dire un permis qu'il n'est pas possible d'obtenir facilement. Notre comté se balançait entre une politique ouverte et fermée à la fois, mais finalement le mélange semblait apporter ses fruits puisqu'une majorité de la population était satisfaite du gouvernement en place, ainsi que du règne du Conseil des Neuf depuis maintenant trois années.


« Très bien, merci pour votre temps et vos explications. Je lève la séance d'aujourd'hui, on continuera ces discussions demain. » annonçais-je en me levant de mon siège qui trônait au bout de la table.

Les représentants des différents ministères acquiescèrent avec des hochements de têtes, avant que chacun ne récupère ses affaires et ne quitte la pièce de conseil avec quelques paroles de politesse et de légères révérences (plutôt des inclinaisons de la tête, et légèrement du torse, je n'étais franchement pas du genre à faire des histoires sur le protocole). Je restais une minute entière dans le silence de la salle maintenant vide, comme je le faisais à chaque pour me détendre et pour me vider et me séparer du travail accompli dans la journée, avant de sortir à mon tour par une porte qui se trouvait camouflée derrière un rideau au fond de la salle. Pas la meilleure cachette, mais en même temps cette porte n'était pas censée être un échappatoire, simplement un moyen pour moi de rejoindre mes appartements sans avoir à croiser des dizaines de personnes qui traînaient devant le siège du gouvernement de Balbeon à chaque fois. Je longeais le sentier du parc du palais, remarquant alors Colton assis sur un banc. Je dois avouer qu'il n'allait plus vraiment bien depuis qu'il avait appris toutes ces histoires à propos du passé des Knight et des Romanoff, ainsi que leur probable implication dans les meurtres des anciens dirigeants d'Ouroboros. En même temps, comment réagiriez-vous si vous appreniez que l'homme pour lequel vous êtes entrain de tomber follement amoureux était un menteur, possiblement meurtrier et très probablement complice dans lesdits meurtres? Pas forcément très bien, et mon frère n'était pas tellement bon à le cacher, comme il le prouvait en avalant de longues gorgées de... martini? sans même grincer des temps devant la puissance de l'alcool qu'il était entrain d'ingurgiter. Je me retenais de pousser un soupir las: il continuait de visiter Alexandre, cachait bien son jeu lorqu'il était avec son amant, mais autant dire qu'il était misérable le reste du temps. D'un geste fluide, je lui volais la bouteille qui était encore remplie au tiers, avant d'indiquer au jeune homme de me suivre d'une indication du menton assez sévère.


« Alexandre et Judith vont se marier dans un mois. » annonça-t-il en se laissant tomber sur mon lit.

« Tant mieux pour eux. » répondis-je tout en confiant la bouteille à une femme de chambre qui passait dans le couloir, et la remerciant avec un sourire et un hochement de tête.

« Je veux pas y aller. Je peux pas y aller. » continue-t-il en se prenant la tête entre les mains.

« Pas comme si on avait le choix. Louper un mariage peut-être, mais en louper deux? Impossible, surtout pour nous. » argumentais-je en pensant aux nombreuses rumeurs qui couraient déjà sur Colton et Alexandre, ainsi que Judith et moi-même.

« Comment j'ai pu être aussi crédule? » Colton me demande, sa voix se brisant légèrement à la fin de la phrase.
« Pourquoi je continue de le voir? Pourquoi je me suis laissé avoir, avec des putains de sentiments qui me font plus de mal que de bien? »

Colton se tait ensuite pendant une dizaine de secondes, pendant lesquelles je traverse la pièce pour m'asseoir à ses côtés sur le lit, le visage toujours entre les mains jusqu'à qu'il pousse une sorte de gémissement qui ressemblerait plus à celui d'un chien blessé qu'à sa propre voix, d'habitude si assurée et certaine d'elle-même. Je pose simplement ma paume sur son genou, sans pour autant briser le silence qui s'était installé dans la pièce. Peut-être que j'aurais dû, ça l'aurait empêcher de réfléchir et de dire ce qui allait suivre:

« Tu avais des soupçons à propos d'Alexandre et Judith avant cette putain de soirée, pas vrai? » me questionna-t-il beaucoup plus calmement, beaucoup plus froidement. « C'est pour ça que tu n'es pas tombée dans les bras de Judith, pourquoi tu as changé d'avis sur elle en quelques jours à peine... pourquoi tu m'as pas prévenu? »

Ce n'est plus de la tristesse vis à vis de sa situation avec Alexandre que je vois dans ses yeux maintenant, mais plutôt de la colère dirigée totalement dans ma direction. Voyant le danger arriver avant même qu'il ne bouge, je me relevais du lit d'un mouvement vif, bloquant par la même occasion le coup que Colton avait tenté de m'asséner maladroitement. Mon frère, mon bras droit, ne levait jamais la main sur qui que ce soit. Mais je l'avais trahi, et il avait bu suffisamment pour que je m'attende à ce genre de réaction. Heureusement pour moi, il ne sembla pas avoir l'envie ou la force de répéter son attaque, et il laissa retomber son bras piteusement sur le matelas du lit. Je m'éloignais d'un pas supplémentaire, hésitante quant à ce que devrait être ma prochaine action.

« J'ai plongé tête la première, et toi... tu t'es sauvée toi-même, tu m'as abandonné. » continua-t-il d'une voix implacable. « Sors. Delphine, sors. »

« Je suis désolée. » je réponds de la plus petite voix possible, avant de me diriger vers la sortie.

Je ne pleure pas, j'avais appris à contrôler mes larmes depuis très longtemps déjà, mais disons que je n'étais pas loin et que je n'avais aucune envie de croiser quelqu'un là maintenant tout de suite. Malheureusement - ou heureusement? - pour moi, mes envies ne semblaient pas s'appliquer à mes frères et sœurs, puisque je retrouvais Marin et Alexis dans le couloir, l'air tous les deux inquiets et effrayés par ce qu'ils venaient très certainement d'entendre. Je poussais un soupir tremblant, les regardant avec des yeux tristes sans aucune explication capable de sortir de ma bouche. Alexis sembla être le premier à réagir, et il m'enveloppa dans un câlin de papa-ours qu'il savait si bien faire, avant que Marin ne nous rejoigne et ne nous enveloppe tous les deux grâce à sa carrure plus large que la mienne ou celle du messager. Ce moment de plénitude ne dura qu'une ou deux minutes - personne ne traversa le couloir pendant ce temps, et j'en étais contente - avant que Marin ne nous libère, puis qu'Alexis ne me relâche aussi. Je leur adressai un sourire sincère, auquel ils répondirent sans mots, avant que mon masque de Gouverneure ne reprenne sa place et que je ne reprenne mes esprits et mon assurance.


« Alexis, j'aurais besoin que tu informes Judith Knight que nous serons présents à son mariage. Marin, j'ai besoin que tu trouves des sous-conseillers dignes de confiance pour diriger Tolbar pendant une
semaine. » expliquais-je en me redressant, plus souveraine tout d'un coup.

« Pourquoi aurait-on besoin de sous-conseillers pour diriger à notre place? » demanda Marin avec un air naïf, tandis que je voyais qu'Alexis avait déjà compris la situation.

« On nous reproche de ne pas sortir suffisamment de Tolbar, de ne pas être assez présents dans la
gouvernance mondiale. » affirmais-je d'un ton déterminé. « Ce mariage est l'occasion de montrer notre présence... et notre importance dans le schéma mondial. On y va tous, à ce foutu mariage. »


@Tout le monde: Je sais que ce message est un peu long, mais je raconte (grosse-modo) ce qu'il s'est passé à Tolbar depuis un an, quasiment. Enfin, je situe le temps passé entre 8 mois et un an. Vous aurez la situation du pays, la situation du Conseil des Neuf, les plans pour le futur, bref ça vaut le coup de le lire en entier. (aa) Surtout que je ne suis pas là pendant un mois, donc je vous laisse libre de faire le mariage sans moi, mais faites genre les Gavaris sont là quoi (sauf Maya et Rachel, elles sont là mais personne ne les connaît! :p). Ça envoie un message fort, s'ils arrivent à 9 (enfin, 7 en pleine lumière mais les gens savent qu'il y a 9 membres au Conseil). Wala, bonnes vacances et je verrai si je peux poster pendant ce mois mais ça m'étonnerait beaucoup quand même! ^^' Après Flamby, je peux toujours te filer mon portable si tu veux me tenir au courant de l'avancée du scénario, et en retour je pourrais te filer les actions de mes persos ou des trucs dans le genre. Ciao! ♥
vampiredelivres

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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

Moi aussi je vais partir, pour deux semaines environ, sans internet, sans connexion, nada... :cry:
Bonnes vacances, Elsa !


Alexey
— avec les Loups et Irina — Laboratoire secret de Generis — Matin —

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— Monsieur, une indésirable.
Je fronce un sourcil. À ce que je sache, il n'y a personne qui soit classé dans les listes d'indésirables que nous avons établies par précaution avec Igor. Quoique, si j'avais mon mot à dire, toute la branche Knight de notre nouvelle famille par alliance y serait passée presque immédiatement. Mais, évidemment, je n'ai pas mon mot à dire là-dessus, donc ça résout bien des problèmes. Je n'ai pas exactement mon mot à dire dans tout ce qui est administration, récemment. Je sers de visage politique, à faire des sourires et à contredire les journalistes qui se la racontent un peu trop avec leurs prétendus « scoops » sur ma relation avec Madeleine, la relation Delphine-Igor, ou encore moi-Charlie.
De toute façon, ils ont trouvé leur buzz, récemment, avec Lukas Temples, le nouveau meilleur ami de mon frère – ha, ha, ha – et sa chérie de ces derniers mois, j'ai nommé Irina Prokofiev, la casse-pieds profiteuse de service. Décidément, ils forment un beau couple d'arnaqueurs, ces deux-là...
Je pousse un grommellement frustré. Ces histoires de politique m'énervent franchement. J'en ai marre de leurs secrets, de leurs manipulations débiles, de leurs jeux de pouvoir abscons. C'est comme s'ils ne trouvaient rien de mieux à faire que de se faire la guerre sans répit, soit en véritable face à face, soit par médias et espionnages interposés. Franchement, en termes de maturité, on aura vu mieux. Et je suis censé être le plus immature de la bande, soit dit en passant.
— J'arrive, je lâche mentalement aux Loups avec un soupir.
Je range mes outils de laboratoire, verrouille ma session de l'ordinateur de la station de clonage – les deux seules accessibles étant la mienne et celle d'Igor, puisque nous sommes les seuls autorisés à bosser dessus – et après avoir vérifié toutes les mesures de sécurité, remonte à l'étage. Je débouche ainsi juste sous le palais gouvernemental, une zone spécifique, accessible uniquement à quelques rares scientifiques triés sur le volet par mon frère et moi. Ça, c'est la version officielle, même si dissimulée au grand public. Mon propre labo, que je viens de quitter, est plus ou moins enterré à l'équivalent d'un niveau -30, soit environ quatre minutes quinze en ascenseur. De quoi me convaincre de ne pas y aller si je n'étais pas sûr d'avoir une après-midi devant moi, sinon les allers-retours m'auraient tué, à la longue.

En débarquant dans mon bureau de Gouverneur, je me mets soudain à regretter de ne pas être resté en bas. Tout aurait mieux valu que la compagnie d'Irina, qui se tient assise raide droite sur un fauteuil pourtant dessiné pour être confortable. Elle m'accueille d'une œillade sceptique, et, dans son regard bleu-gris, je devine tout un tourbillon d'émotions adroitement masquées. Et je dois lui reconnaître ça, elle est douée quand il s'agit de survivre dans un milieu hostile. Peut-être plus que moi, Judith, Igor, nous tous du programme Artémis réunis. En plus, j'ai lu son dossier. Huntington, ce n'est pas le plus simple à vivre. C'est un tic-tac constant, une horloge meurtrière qui se rapproche à chaque instant un peu plus de la fin. Et elle survit avec.
Rien que pour ça, elle aurait pu mériter mon respect, si elle ne nous avait pas détruits, mon frère et moi.
Je me pose en face d'elle, étrangement froid et réservé. D'habitude, les accueils glaciaux, c'est le domaine d'Igor. Mais il est occupé, et Madeleine aussi, raison pour laquelle on a probablement renvoyé Irina vers moi.
— Bonjour Alex.
Elle a craqué en premier. Ou alors elle s'est volontairement imposée en premier, au choix. D'une manière ou d'une autre, je suis là, à me mordre l'intérieur des joues, ne sachant trop comment répliquer. Elle m'insupporte, je la déteste. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de la trouver encore, aujourd'hui, attirante. Dangereuse, belle et attirante. Méchant combo qui me fait frémir de peur et de désir en même temps.
— Je suis responsable de la garde-robe des grands politiciens durant le prochain mariage. Et comme Madeleine ne semble pas être disponible, on m'a envoyée traiter avec toi.
— Je vais me ramener en jean-polo, si ça t'intéresse vraiment.
— Je m'en doutais.
Elle se permet un semblant de sourire, passe une main dans ses cheveux. Un geste ni nerveux, ni franchement provocateur ou sensuel. Juste une habitude, mais qui me fait me souvenir de mille et un moments que je croyais enterrés à tout jamais.
Elle semble faire apparaître dans ses mains une tablette holographique, qu'elle me colle sous le nez, avec un dessin particulièrement réaliste d'une veste noire, au-dessus d'un T-Shirt tout simple, avec un motif d'oiseau bleu. Ensuite, elle fait défiler deux autres images, l'une d'une robe bleue, l'autre d'un costume-cravate bleu sombre.
— Pour Madeleine et Igor Romanoff, précise-t-elle inutilement.
Je hoche lentement la tête. Si c'est tout ce qu'elle est venue faire, elle aurait tout aussi bien pu me l'envoyer par holo-comm', ça n'aurait rien changé.
— Je sais, fait-elle, comme si elle lisait dans mes pensées. J'aurais pu juste te l'envoyer. Mais je voulais venir, pour m'excuser. Sincèrement. Je sais que rien ne pourra jamais racheter ce que je vous ai fait. Mais pour ce que ça vaut, je suis désolée.
Elle se redresse, tourne les talons.
Dis-moi que j'ai rêvé...
Je ne crois pas.

J'ai envie de la rappeler. De lui dire merci, de lui parler. Juste de lui sourire. De revenir des années en arrière, à l'époque où nous étions ensemble. Avant tout ça, avant cette politique, ces horreurs, ces mensonges, ces folies. Juste elle et moi, un couple comme un autre, à l'université.
Mais je ne bouge pas. J'ai mal, et je ne fais rien. Parce que je sais, au fond, que ça ne pourrait jamais marcher.

— Monsieur, Jared n'a plus pris forme lupine depuis cinq mois.
Il suffit d'une petite phrase, toute bête, pour me sortir de mon état de léthargie. Une remarque de Tom Hiddleston, le chef de mes Loups. Je fronce un sourcil, essaie de me rappeler de Jared Leto, le concerné. Dans les règles établies chez les Loups, il est stipulé qu'une transformation animale est obligatoire toutes les deux semaines. C'est fait pour que je puisse les contrôler régulièrement. À force de vivre avec des paranoïaques, j'ai fini par en devenir un.
— Pourquoi est-ce qu'on ne me le signale que maintenant ?
— Il a enchaîné les maladies, récemment, monsieur. Et il a menti dans ses rapports.

Mouais. Pas crédible. C'est du relâchement dans les procédures de sécurité.
— Trouvez-le, amenez-le dans l'espace de confinement C, j'ordonne.
Ça me rend nerveux, tout ça. Il n'y a aucune raison pour qu'il ne se soit pas retransformé depuis tout ce temps. À moins qu'il ne cache quelque chose, ce qui est la possibilité inquiétante. Je me mords les lèvres, et prends moi-même le chemin de la zone de confinement en question. Soudain, j'ai peur de ce que je vais y découvrir.
Tyroph

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Re: The Ouroboros Project

Message par Tyroph »

Alexandre :


Encore une fois ce matin là, le mariage du siècle comme ils aimaient l'appeler, faisait la Une des journaux. Tout était enfin prêt et cela faisait plusieurs mois que les faire-parts avaient été envoyés, et les Gavaris qui avaient séché, disons le, le précédent mariage avaient plus qu'interêt à se présenter.

C'était le grand jour, le château pour un mariage à la Française avait été construit, le jardin organisé et les plantes taillées à la perfection. Ni les couleurs des fleurs, ni l'humidité de l'air n'avaient été laissés au hasard, et tout devait se dérouler à la perfection. L'orchestre philharmonique était prêt depuis des semaines, et le chef étoilé avait déjà pris ses aises dans les cuisines du château. Nous avions fait appel à une société d'événementiel pour organiser tout cela, mais j'avais, plus que Judith, tenu à m'impliquer personnellement dans ce casse-tête.
Je m'étais tristement rendu compte que nous n'avions aucun amis, quand la totalité des centaines de personne présentes avait un rôle plus ou moins défini dans la politique, la finance ou les hautes sphères du monde Ouroborien.

Au travers des vitres blindées de la limousine, je regardais le paysage défiler. J'allais arriver en premier devant l'autel du château, suivi de peu par Judith. Elle avait tenu à garder secret le morceau joué par l'orchestre lors de sa marche jusqu'a l'autel, et je savais très bien qu'elle ne faisait cela que pour m'embêter et me montrer que je ne pouvais pas tout maîtriser, mais au fond, ça m'était égal. Nous nous étions éloignés depuis quelques mois, mais malgré ce qu'elle pouvait penser je tenais énormément à elle et le mariage était aussi pour moi une façon de le lui prouver.

La voiture s'arrêta et on m'ouvrit la portière laissant apparaître un long tapis rouge qui menait jusqu'à l'entrée de la cathédrale ouverte construite pour l'occasion. Là était le problème d'organiser des événements comme celui-ci sur une planète nouvellement colonisée : il n'y avait aucun lieu historique ou sacré depuis des millénaires dans lequel célébrer notre union. Pas grave, m'étais-je dit, construisons nos propres lieu de culte. Et ainsi, en posant les pieds sur le tapis rouge, je pouvais voir, un château et sa cathédrale au milieu d'une prairie, entourés de bois et de forêt. Un lac avait même été creusé à quelques centaines de mètres et des oiseaux exotiques génétiquement modifiés avait été relâchés, il y avait des semaines pour forger une biodiversité étudiée en détail dans cet endroit créé de toute pièce.

Un pas après l'autre, j'avançais au rythme de l'hymne Ouroborien sur le grand tapis, tous les invités disposés en ligne jusqu'à l'autel formaient une sorte de continuité de l'extérieur à l'intérieur de la Cathédrale, une masse de gens dont le regard me suivait. J'en eus froid dans le dos. Après les pas sourds sur la terre, suivirent les pas claquant sur le marbre, à peine étouffés par l'épais tapis. L'hymne termina au moment ou je fis mon dernier pas. J'avais tenu à ce que la longueur du tapis et la fréquence de mes pas me fasse marcher durant le nombre exacte de secondes de la durée de l'hymne, de telle sorte que je n'eus point à attendre, fixé de tous, que la musique s'achève. En levant la tête, je me rendis compte que les vitraux ne représentaient pas les scènes bibliques que nous pouvions retrouver dans les musées, mais qu'ils représentaient la colonisation de la planète et l'arrivée au pouvoir des quelques dirigeants qui avaient eu l'honneur de présider. L'avant dernier vitrail montrait Zarkov, fort, appuyé sur une sculpture de pierre, le regard dirigé sur l'autel, puis je tournai discrètement la tête pour voir le dernier vitrail me représentant. J'avais sans aucun doute le visage le plus fin et le plus jeune de toutes les représentations, ironique sachant que j'approchais les 105 ans. J'étais montré, une rose dans une main et un masque de théâtre grec dans l'autre, accompagné d'une femme aux traits de Judith. Sur le vitrail, il était difficile de se rendre compte que nous allions nous marier car nos représentations ne se touchaient pas et restaient fort éloignées l'une de l'autre.

Quand la limousine de Judith arriva au niveau du tapis rouge, le spectacle put commencer. Elle posa le pied sur le sol. Par un jeu de lumière, de miroirs et de fumés, la Cathédrale sembla s'embraser, les piliers prirent une teinte rouge sombre et le toit devint transparent. Les invités se levèrent tandis que l'orchestre se mit à jouer ce qui restait le seul mystère de cette cérémonie pour moi. Des roses rouges apparaissaient derrière chacun de ses pas et je me rendis compte pour la première fois que j'étais vraiment heureux de me marier avec elle.
vampiredelivres

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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

Alexey
— avec les Loups — Zone de confinement C — La veille du mariage —

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Ça fait longtemps que je n'avais pas vu autant de sang. D'habitude, quand je tue, je tue proprement. J'évite les effusions inutiles, qui impliquent beaucoup de nettoyage derrière. Déjà, le boulot que représente nettoyer une carcasse de chevreuil est quelque chose de monstre. Presque pire que lire la pile de rapports administratifs quotidiens, ce que je dois faire depuis un certain temps. Depuis que ça ne tourne plus rond entre Madeleine et Igor. Même si Igor ne divorcerait pour rien au monde. Il l'aime réellement, même quand elle perd les pédales. C'est probablement la plus belle chose que j'aie vue, venant de mon frère. Mon frère, glaçon de son état, qui doit probablement être le seul à rester stoïque quand Madeleine le compare à Harry. Quand elle hurle. À chaque fois, j'assiste à tout, les crises, les silences, les insultes. Et à chaque fois, je suis émerveillé par l'impassibilité de mon frère. Il reste, là où d'autres auraient tourné les talons depuis longtemps. Il reste avec Madeleine, « pour le meilleur et pour le pire ». Jamais les paroles rituelles n'ont eu autant de sens, je trouve.
Mais là, je ne gère ni Madeleine, ni Igor, ni l'administration des Errcorres, de Generis ou de Jarkaïn. Je gère un problème interne, avec mes Loups. Et un traître. Sal*pard. Si seulement j'arrivais à savoir ce qu'il pense, je pourrais peut-être faire avancer les choses. Mais ce crétin s'entête à rester sous forme humaine. La seule à laquelle je n'ai pas accès. Faut que je trouve un moyen de l'obliger à se transformer. Parce que, jusqu'à maintenant, l'acharnement combiné de Radcliffe et Hiddleston n'en a rien tiré. Hum.

Après une hésitation, je fais signe au chef de mes loups de s'approcher. Il s'exécute, et un sourire légèrement fourbe apparaît sur ses lèvres alors que je lui souffle ce que je veux faire. Il acquiesce, sort de la pièce. Et je me retrouve seul avec Jared Leto. Enfin, seul avec Radcliffe et Leto, mais ça revient au même. Aucune information ne filtrera de Radcliffe, j'ai vérifié il y a vingt minutes. Il est totalement investi et dévoué à son job. Pas comme l'imbécile que j'ai en face.
On a compris que c'était un traître. Ça au moins, c'était clair dès qu'il est entré dans la zone de confinement et qu'il a refusé de se transformer. La question qui demeure, c'est combien de c*nneries il a pu faire, et combien d'informations il a pu voler. Et là, j'avoue que j'ai peur de la réponse. La seule chose qui me rassure plus ou moins, c'est qu'il n'a pas pu toucher à la centrale de clonage. Enfin, quoique. Mais sinon, on a de tout ici, de potentielles armes biologiques, des virus mortels, des agents mutagènes spécifiques...
En plus, il a une sale tête. L'arcade sourcilière ouverte, des dents en moins, un œil qui enfle un peu plus à chaque instant, des bleus qui commencent à fleurir. Et ce sans parler des côtes cassées, os brisés, doigts en moins... Hiddleston et Radcliffe n'y sont pas allés de main morte. Pour peu, j'en serais dégoûté. Mais là, l'enjeu est trop grand pour que je me laisse affaiblir par mes émotions. Je ne veux pas imposer ça à Igor alors qu'il bosse. Et puis, je veux faire ça moi-même. Mes informations, ma guerre. On a tendance à oublier, quand je souris, que je reste un chasseur. Les gens ne me voient que comme l'émotif de service, l'incapable. Ils pensent souvent que je serai le plus simple à berner. Et c'est vrai, d'une certaine manière. Je suis celui qui fera le plus facilement confiance. Je suis celui qui oubliera le plus vite les erreurs commises.
Quand il ne s'agit pas d'une question de vie ou de mort.
Et, à force de fréquenter Igor et Madeleine, je pense qu'ils ont déteint sur moi. Ce qui n'est, d'une certaine manière, pas plus mal. J'ai changé, au fond. Je suis moins gamin, même si souvent, je n'en donne pas l'air. J'adore être moi. Mais je deviens plus facilement sérieux, et beaucoup plus intraitable, dans les situations importantes. Elles sont rares, mais elles arrivent.

Craquement.
Je lève les yeux, du sol que je fixais en réfléchissant.
Second craquement.
Radcliffe a recommencé à s'amuser.
Hurlement.
Ah. C'était un orteil. Mince. Je n'aurais peut-être pas dû laisser le sécateur à portée de main.
Quoique, à la réflexion, je ne regrette pas tant que ça.
En plus, c'est le moment que choisit Hiddleston pour revenir, avec une petite seringue. Il m'adresse à peine un regard, concentré sur ce qu'il doit faire. D'un geste précis, il enfonce la seringue dans une artère majeure. En parallèle, Radcliffe continue de frapper. Puis, il s'arrête, et, pendant cinq minutes, un lourd silence nous enveloppe. Je ne le romps pas, tout à l'instar des deux Loups à mes côtés. Nous nous contentons d'attendre.
Un premier gémissement échappe à Leto. Suivi d'un autre. Puis d'un suivant. Puis d'un cri. Qui forcit, jusqu'à ce qu'il hurle à pleins poumons. Pas que quelqu'un puisse l'entendre, de toute façon. Son visage devient rouge – plus rouge qu'auparavant – et soudain, ses cris s'atténuent. Il hoquette, geint. Il étouffe. Et ne peut rien faire contre. Enfin presque. S'il se transforme, ça passera. C'est un virus qui s'attaque uniquement aux cellules pulmonaires humaines. Et je suis certain qu'il l'a deviné. À lui de faire son choix.

Il a choisi de vivre. Et, malheureusement pour lui, il est au bout d'une laisse, sous forme lupine, incapable de se retransformer en humain. Et il sait que je fouille dans ses souvenirs. Et ce que je lis me glace le sang, même si je m'applique à ne pas le montrer. Un beau sondage, avec Igor sur le siège d'à côté pour me guider, me permet de voir plein de choses. Beaucoup trop. Déjà, ce n'est pas le Jared que j'ai recruté. C'est un imposteur. Mais, plus important, ça fait des semaines que, discrètement, il laisse glisser des morceaux de code de-ci de-là, sur différents sites. Il ne sait concrètement pas pour qui il travaille, mais ça paie bien, raison pour laquelle il a continué malgré le gros risque.
Je ferme les yeux un bref instant.
Une arme biologique.
Une p*tain d'arme biologique, qui vise uniquement les GMs.
Une arme quasiment finie, vu la quantité de code qui a fui. Il ne manque que la dernière partie de la molécule. Une douzaine d'atomes.
Une arme que même un débutant en chimie organique pourrait terminer avec un minimum d'intelligence.
Ça va être la m*rde.
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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

@Tout le monde: Salut tout le monde! :3 J'suis enfin de retour, et j'espère que vous avez tous passé un super mois de Juillet! J'ai lu vos RPs depuis que je suis partie, et j'avais quelques questions: déjà, Hiddleston & Co, ce sont des loups ou des humains ou un mélange des deux? Ensuite, les bombes anti-GMs, c'est les IAs sûr à 100% qui les ont développé ou pas? Et enfin, je me demandais si les Gavaris avaient quelque chose à voir avec cet attentat lors du mariage ou pas du tout (ou alors, c'est moi qui décide)? Bref, voilà si quelqu'un pouvait me faire un mini-topo de la situation, ça m'arrangerait avant que je puisse écrire la suite de l'histoire! ♥
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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

Elsa-Vercellino a écrit :@Tout le monde: Salut tout le monde! :3 J'suis enfin de retour, et j'espère que vous avez tous passé un super mois de Juillet! J'ai lu vos RPs depuis que je suis partie, et j'avais quelques questions: déjà, Hiddleston & Co, ce sont des loups ou des humains ou un mélange des deux? Ensuite, les bombes anti-GMs, c'est les IAs sûr à 100% qui les ont développé ou pas? Et enfin, je me demandais si les Gavaris avaient quelque chose à voir avec cet attentat lors du mariage ou pas du tout (ou alors, c'est moi qui décide)? Bref, voilà si quelqu'un pouvait me faire un mini-topo de la situation, ça m'arrangerait avant que je puisse écrire la suite de l'histoire! ♥
#Elsa
Hiddleston & co, comme tu les appelles si bien, ce sont des « Loups » au sens où ils font partie de l'escouade de sécurité privée d'Alexey, qui est appelée ainsi. Sinon, ce sont tous des Ithangenis. Et pour les bombes, pas... pas exactement... :lol: C'est notre cher ami Lukas qui a bidouillé dans l'ombre, en fait. Mais si tu veux que les tiens y soient mêlés d'une manière ou d'une autre, tu peux (je pense, vérifie avec Flamb') ^-^
Topo général : Alex a réalisé, la veille de l'attaque, qu'il y avait une fouine dans son équipe de Loups. En bricolant un peu, il a réussi à comprendre que ce qui avait été volé quelques mois auparavant, c'était un code pour une bombe biologique, modulé pour être anti-GMs. De fait, avec Igor et Made, ils ont capté que si ça arrivait pendant le mariage, les IAs seraient les premières interfaces à être désactivées par celui qui a conçu la bombe. Donc, ils n'ont ramené que du personnel humain sur place, ou presque. Là, Made et Judith sont en route vers les Errcorres, où Igor prépare déjà le terrain pour les blessés, et Alex supervise l'opération sur place.
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Re: The Ouroboros Project

Message par Tyroph »

Alexandre :


Plus de munitions. Jetant un regard inquiet par dessus mon épaule, je me rendis compte que seuls les militaires étaient restés. Puis moi, étonné par mon propre courage. J'avais choisi d'être Président. J'assumais. Les hommes contre les machines, et c'est tout. Les coups de feu claquaient et résonnaient dans l'immense édifice, douce mélodie, qui accompagnerait ma fin. Sans munitions, accroupi derrière l'autel, j'attendais impuissant que les machines aient terminé leur massacre. Il ne fallait pas se voiler la face, nous n'avions aucune chance ici. Du coin de l'œil j'entrevis une arme à la ceinture d'un des soldats gisant sur le sol. D'un bond, je me mis à plat ventre et rampai jusqu'au cadavre. Officier Müller. Des balles passèrent au-dessus de l'autel, puis allèrent exploser les vitraux, faisant s'accompagner ma danse d'une pluie verre coloré. Un merveilleux spectacle qui m'entailla le côté de la cuisse dans sa chute. Ça m'était égal : j'avais l'arme dans la main, chargée, et j'étais plus que déterminé à me battre pour eux jusqu'au bout. Comme j'aurais dû le faire depuis mon intronisation. Je serrai les dents, appuyai sur ma cuisse pour limiter le saignement et me mis debout, puis les deux mains sur l'arme j'adressai un sourire narquois à l'IA qui me fixait à quelques centimètres derrière l'autel. Elle me croyait mort. Et donc son système prit quelques dixièmes de seconde pour analyser mon visage. Notre seul avantage ici, était que nous savions réagir aux situations particulières. Elles non. Je tirai et son visage se fendit sur toute sa longueur, étincelant au sens premier du terme.
Avec ma cravate je me fis un garrot improvisé à la cuisse et je me hissai debout sur l'autel, fier d'enfin servir mon pays comme il se devait. Il ne restait plus que quatre soldats et une IA. Je visai.Pan. Plus que quatre soldats et moi. Le soudain silence me fit me rendre compte de ce qui venait de se passer. Plus qu'un tournant, une révolution. Les GM qui dirigeaient le monde depuis des décennies étaient réduits à leurs fonctions primaires. Et ne pouvaient plus compter que sur eux-mêmes. Seul Tolbar était préparé à cela. J'allai aider un des soldats tandis que les trois autres en uniforme cherchaient des survivants, le canon au bout du bras. RAS. Ces trois lettres raisonnèrent de longues secondes dans mon crâne. Trois simples lettres, et toutes les personnes au sol étaient mortes. Et en quelque sorte pour nous. Pour notre mariage.

Une arme biologique, une arme que seuls les jumeaux étaient capables de mettre au point. De plus, nos pouvoirs étaient toujours impuissants dans l'édifice, cela voulait donc dire que l'arme était dans la cathédrale ou aux alentours.
- Général ! Vérifiez qu'il ne reste personne et faites sortir les corps. Je veux que cette zone soit réduite en miette et cette arme avec. J'ordonne le bombardement de l'édifice à la minute où tout les corps seront éloignés.
Il fit la grimace et haussa les sourcils d'un air de défi.
- Vous avez une remarque à faire peut-être ? Non, alors au travail.
Un si bel endroit, à notre image, que j'allais réduire en poussière. Mais il le fallait si nous pouvions avoir, ne serait-ce qu'une petite chance d'endommager l'arme biologique.

Tout le monde était en sécurité et Judith avait organisé le confinement des populations de son territoire et de Lighem dans le bunkers secrets que Zarkov avait bâti. J'allais les rejoindre une fois le bombardement effectué. Le bruit sourd de l'hélicoptère de combat interrompit mes pensées, et un homme vint me chercher au sol pour me faire grimper là-haut. D'ici on avait une vue imprenable sur tout le domaine. C'était vraiment magnifique. Je profitai donc une dernière fois de l'endroit quand l'IA interne de l'hélico voulu me transmettre un message dont la provenance avait été cryptée.
"Les frères Romanoff étaient au courant. Leur laboratoire a été piraté hier soir. Ils connaissaient l'ampleur de la menace."


Ils savaient ? Ils avaient su et ne m'avaient pas tenu informé ? Laissant ma colère bouillir au fond de moi, on me tendit un bouton que je m'empressai d'enfoncer et le site fût aussitôt soufflé par une immense déflagration. Une bonne chose de faite, mais je ne sentis pas mes pouvoirs revenir. J'en eus froid dans le dos. L'arme était omniprésente ? Ses dommages irréversibles ? Je me dirigeai vers le bunker où se trouvait Judith et la population de Lighem quand la colère prit le dessus.
- Emmenez-moi immédiatement au bunker C, où je peux trouver les Romanoff.

Je connaissais les codes présidentiels pour entrer dans le bunker sans avoir à suivre la procédure de contrôle d'identité, ce qui ma fit économiser de précieuses minutes, et je dévalai les escaliers jusqu'à l'étage des gouverneurs.
Un coup d'oeil menaçant, et les gardes n'osèrent plus me barrer la route puis il me suffit d'un geste pour que l'armoire à glace devant la porte me fasse les yeux doux et s'écarte d'un pas.
La lourde porte claqua contre le mur et le bruit sourd fit trembler tout l'édifice. J'empoignai Alexey par le col et le plaquai contre le mur.
- Alors comme ça tu savais ? Tu ne pensais pas utile d'informer ton président, à la veille de son mariage qu'une arme biologique vous avait été dérobée ? Tu pensais régler ça seul ?

C'était la première personne sur laquelle je pouvais hurler et c'était pour moi, plus une manière d'exprimer ma colère qu'autre chose. Avec leurs yeux ronds, les gardes de la pièces me semblaient comme tourmentés entre l'idée de ne pas me toucher ou me dévorer vivant.

@Vamp' : J'ai pensé que cette histoire pourrait pimenter un peu le RPG, dis moi comment tu veux que ça évolue :)
Tu me dis si ça ne te convient pas, auquel cas je changerais, ahah ! Bonne soirée :D
vampiredelivres

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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

#Tyroph
Pas de souci, un peu d'action fait toujours plaisir ^-^

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Alexey
— Alexandre — Bunker C — Pas au moment où il fallait le contrarier —

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Bordel.
Oh, bordel.
Ce n'était franchement pas le moment, Alex-bis. Franchement. Je suis littéralement à deux doigts de perdre la connexion avec mon frère – qui, étonnamment, n'a pas (totalement) été affectée par la bombe – ce qui veut concrètement dire qu'il y a des interférences sur la ligne. Comme des grésillements, une sorte de parasite. Un peu comme un vieux téléphone. Sauf que, sur un téléphone, on se déplace pour se mettre dans un endroit où la communication se fait mieux. Ou alors on coupe l'appel. Alors qu'ici, me déplacer est quasiment impossible, et couper l'appel hors de question. Et les grésillements sont dans ma tête. Aucun moyen de les fuir, aucun moyen de les faire taire. Ni même de baisser le son. Parce qu'autant avec Igor, je peux me « distancer » de temps à autre – pas souvent – et ériger un mur entre lui et moi, autant là... J'ai essayé. Mais ça risque d'endommager encore plus la connexion.
Tiens, d'ailleurs, pourquoi elle a tenu ?
Peut-être (bzzzz) effet secondaire (bzzzz) pas Artémis (bzzzz)

Des parasites, ouais. Chiant pour la transmission, et particulièrement frustrant pour le mental. Parce que, mine de rien, ça fait près d'une demi-heure que je me tape ça, depuis l'activation de la bombe.

Un simple coup de pied.
C'est marrant ce que ça peut faire. Un simple coup de pied bien vicieux, bien placé. Pile dans les parties génitales. Il suffit de ça pour qu'Alex-bis me lâche. Prétentieux, macho, bling-bling, ça va bien cinq minutes, mais là...
— Parce que tu aurais peut-être levé le petit doigt pour ta population ? je relève, irrité.
Comme en écho à ma colère, Shadow bondit. Je ne le contrôle plus. Il était là, tapi dans l'ombre, depuis le début. C'est l'une des seules fois depuis l'incident Highway que je l'emmène à un évènement comme celui-ci. Mais je sais que j'ai bien fait.
Cela dit, ça va être un problème de lui faire lâcher son jouet, maintenant. Il est là, crocs découverts, à deux centimètres de la gorge de notre fameux président. Qui doit hésiter maintenant entre gémir de douleur pour son entrejambe, ou rester silencieux pour éviter qu'un loup furax et incontrôlable ne lui saute à la gorge.
— Rappelle-moi qui est en train de rapatrier la population vers des zones sécurisées ? Et qui n'a jamais rien fait depuis l'année dernière, à part des évènements poudre aux yeux, dans le soi-disant but d'apaiser les tensions ? Ce qui n'a pas marché, d'ailleurs. Ouais, donc, excuse-moi si ma confiance en toi n'est pas totale. Et, accessoirement, à ta place, je ne bougerais pas. Je n'ai plus mes pouvoirs, donc je ne contrôle plus mon loup.
Igor, situation ?
En cours (bzzzz) ...age, Irina... (bzzzz) attends.

Ok. Je n'ai rien compris. Mais s'il y a Irina dans l'affaire, c'est la misère. Surtout que, faisons l'équation. Depuis la mort de Zarkov, c'est Alex-bis qui est à la tête du parti Modéré. Depuis celle de Highway, c'est Temples. Donc, concrètement, parmi les hauts fonctionnaires de Lighem, si ce n'était pas Alex-bis, il y a de très fortes chances que ce soit Lukas Temples le responsable de tout ce bordel. Et Irina l'a... plus que fréquenté, on va dire, récemment.
J'active mon oreillette – triple conversation, yippeee ! – pour contacter le chef de mes Loups, qui est encore sur le terrain.
— Hiddleston, la situation ?
— Les IAs gagnent du terrain, monsieur.
— Et la population ?
— On attend le retour des trois derniers hélicoptères pour emmener les derniers civils.
— Parfait. Comme convenu, ensuite.
« Comme convenu » signifie une transformation en oiseaux – quelque chose qu'ils ont dû apprendre à faire à leur entrée dans le groupe – pour rentrer directement aux Errcorres. Cela signifie ensuite que, brièvement, ils risquent de devenir une équipe de premiers soins et non une équipe de surveillance d'élite.
— Et vous, monsieur ?
Je jette un coup d'œil à mes deux gardes du corps – des Loups eux aussi – qui n'ont pas bougé depuis la brusque intervention d'Alexandre. Hum...
— Je rentre. Tu viens avec moi, j'ajoute ensuite à l'intention d'Alex-bis. Tu es premier sur la liste des cibles à descendre au plus vite. Et essaie de te rendre utile une fois là-bas.
Aucune sympathie et amitié là-dedans. Juste la simple rigueur et logique militaire. Un truc tout bête, mais qu'Igor m'a dit avant qu'on parte, ce matin. « On ne peut pas se permettre que le gouvernement tombe. Même si ça veut dire protéger les Knight. » Oui, parce que pour lui, ce n'était pas vraiment au programme. Même si je suis heureux que Judith ait couvert mes arrières, parce que je ne m'en serais pas sorti vivant sans elle.
— Shadow, viens.
Le loup m'écoute. Même s'il ne semble pas forcément heureux de relâcher le type qui m'a agressé il y a deux minutes. Sur tout le trajet vers l'hélico privé, il grogne dans la direction de notre (ex ?) président. Ce qui me fait penser que si c'est comme ça pendant tout le vol... Ça promet d'être joyeux.
Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

Delphine A. Gavaris
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19 ANS ♦ GN ♦ GOUVERNEURE DE TOLBAR ♦ MEMBRE DU CONSEIL DES 9

La violence des explosions fut stupéfiante. Bien sûr, j'avais déjà eu l'occasion de voir et d'entendre des imitations d'explosions, dans des films comme ceux de James Bond, ou encore de véritables explosions dans les documents d'archive venant de la planète Terre. Mais il était complètement différent de découvrir quelque chose par le biais d'un écran, et d'expérimenter une explosion réellement. Le souffle - chaud et puissant - avait rabattu ma tenue de toile - cousue spécialement pour le mariage d'Alexandre et Judith - en arrière, le bruit de l'explosion avait laissé mes oreilles désorientées et sifflantes, et même si je ne l'avais pas encore remarqué - avantage de l'adrénaline -, de minuscules bouts de débris s'étaient incrustés dans ma peau, ou l'avait coupée à certains endroits. Même si je portais les habituels sous-vêtements pare-balles, ceux-ci ne couvraient pas mes bras, mon visage ou mes jambes. L'étonnement passé, des cris commencèrent à résonner dans l'enceinte du bâtiment qui est... était censé accueillir le mariage et l'équipe de la délégation de Tolbar sembla finalement retrouver ses esprits et mettre le protocole de protection du Conseil des Neuf en place. Evidemment, le jour où je décidais d'emmener la quasi-totalité de mes frères et sœurs en dehors du Comté, il fallait qu'un attentat nous tombe sur la tête! Malgré nos gardes qui nous pressaient de quitter les lieux de l'explosion, je ne pus m'empêcher de jeter un regard observateur à la ronde: quelques personnes avaient été blessées par l'explosion, et gisaient au sol en attendant les secours, mais ce qui était encore plus frappant, c'était les regards complètement perdus et mortifiés d'un grand nombre des invités. Certains ne prêtaient même pas attention au chaos ambiant, préférant fixer avec étonnement voire terreur leurs mains, ou se prenant la tête entre les mains comme s'ils étaient devenus fous. Je sais qu'un explosion peut être un événement terrifiant à vivre, mais j'avais comme la sensation - l'intuition - que la bombe n'était pas ce qui causait le désarroi d'un bon nombre des invités.

« Envoyez des navettes et des hélicoptères pour ramener les blessés dans les hôpitaux les plus proches. » ordonnais-je à l'un des pilotes élites de notre aviation, Alain si je me souvenais correctement.

« Je veux cinq hélicoptères pour récupérer les blessés, on les monte et on part - ça s'rait con de rester au-dessus de la zone sensible trop longtemps - plus deux navettes médicales en standby pour les cas les plus critiques. Je vous rejoins dans cinq minutes. » commanda-t-il au reste de son équipé sur place, à l'aide d'un talkie-walkie plutôt ancien, avant de me saluer sérieusement et de partir dans une autre direction que la nôtre en courant.

« Il a raison, il faudrait nettoyer les lieux de tous les invités. On ne sait jamais, il a peut-être une autre bombe prête à exploser dès que les secours seront sur place? » renchérit le chef de la sécurité, en jetant un regard alarmé, mais non pas effrayé en arrière.

« J'imagine que c'est un boulot pour vous, Commandant. Faites passer le message dans la salle principale, communiquez vos ordres aux troupes déjà sur place - peu importe qu'elles viennent de Lighem ou d'autres pays - et rejoignez-nous le plus vite possible. Je n'ai pas envie de perdre mon chef de la sécurité. » affirmais-je avec un petit sourire, avant de le voir partir - lui aussi en courant - dans le sens contraire au nôtre.

Notre équipe ne se composait maintenant que majoritairement de membres du Conseil des Neuf. En tant que Gouverneure, j'avais été obligée de me présenter au mariage du président d'Ouroboros. Colton, bien que me faisant toujours la gueule, avait suivi en tant que bras droit. Charlie, en tant qu'ambassadrice mais aussi de proche de la famille des mariés (enfin, d'Alexey quoi), avait également rejoint les festivités. Enfin, pour montrer que le Conseil des Neuf était toujours impliqué dans la vie politique du reste du monde, et aussi pour pardonner mon absence au mariage de Madeleine et Igor, j'avais amené Hayden, Alexis et Marin dans le groupe. Maya et Rachel étaient les deux éléments secrets de notre Conseil, et il était impossible de dévoiler leurs visages dans un événement aussi public et filmé que le plus gros mariage de l'année. Et Kyoko était restée en arrière à Bergham, pour gérer un quelconque problème intérieur dans le Comté de Tolbar pendant notre absence. Il était risqué de déplacer autant de membres dirigeants de Tolbar en même temps, mais c'était seulement pour trois jours, et j'avais eu l'audace de croire que tout se passerait pour le mieux. Personne n'avait jamais montré d'hostilité à notre gouvernement, du moins pas ouvertement, et aucun d'entre nous n'avait encore reçu de menaces anonymes sur l'île ou dans la capitale. De plus, Lighem était sans doute la ville la plus surveillée et la plus sécurisée de toute la planète. J'avais simplement oublié que l'être humain pouvait être très motivé et très ingénieux quand il souhaite faire le mal: après tout, toutes les plus grandes inventions n'ont-elles point été développées pour la guerre, ou pour impressionner un ennemi? En plus de nous six, notre groupe comprenait encore quatre gardes GNs (habituellement au Palais de Bergham, et qui sortaient de l'île pour la première fois), une responsable de la communication, et une urgentiste. Petite équipe, mais efficace. Nous réussîmes à échapper à la foule paniquée du centre-ville (l'explosion avait probablement été audible de loin), avant de rejoindre l'une de nos deux navettes médicales. En fait, je dis "navette médicale" mais toutes nos navettes étaient équipées de ce genre de matériel, même s'il n'était pas toujours visible.


« Tu saignes, Delphine. » fit remarquer Colton, la voix à moitié désintéressée, et à moitié inquiète.

Je baissais les yeux sur ma jambe touchée, avant de remarquer une coulée de sang - fine, mais présente - sur mon bras, avant enfin de tâter ma tempe du bout des doigts. Lorsque je les retirais, la couleur rouge foncée de mon sang avait apparu sur le bout. Les médecins de la navette étaient déjà entrain de prendre les premiers blessés en charge (ceux qui étaient blessés le plus sérieusement), et ne prêtaient pas attention à notre petit groupe légèrement amoché pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que la chirurgien adjoint ne vienne, rapide et efficace, dans notre direction.


« Voudriez-vous recevoir des soins? » nous questionna-t-il en faisant un rapide bilan de notre état de santé.

« Je pense que ces gens ont plus besoin de vous que nous. »
remarquais-je avec un petit sourire encourageant.

Le chirurgien hocha de la tête avec conviction, avant de nous délaisser pour accueillir une nouvelle vague de blessés dans la navette. Après un rapide check-up (notre formation médicale n'était que basique, mais cela permettait quand même de reconnaître la gravité d'une blessure), voici le bilan qui s'imposa: des débris m'avaient percutée, éraflée simplement sur la tempe et sur le bras, tandis qu'un petit bout de pierre (ou autre) s'était logé dans ma jambe droite. L'un des gardes avait reçu une sorte de barre en métal fine dans le biceps gauche, mais ne semblait pas trop souffrir tant qu'il ne bougeait pas trop. Enfin, Marin avait été percuté par un plus gros bout de débris, ce qui lui laisserait probablement un gros bleu sur le torse, mais aucune de ses côtes n'avait l'air d'être cassée. Alors que le flot de patients dans la navette semblait enfin commencer à se stabiliser, voire même à se tarir, mon téléphone commença à vibrer dans ma poche. Je ne l'utilisais que rarement (plus pour gérer les réseaux sociaux qu'autre chose), encore plus rarement pour appeler les gens, mais le nom qui s'afficha sur l'écran m'inclina à répondre aussitôt, m'isolant dans un coin de la navette.


« Rachel? » je demandais discrètement dans le combiné.

« On a analysé des images de l'explosion, et on a interrogé des témoins: la bombe n'était pas faite pour blesser les gens, mais faite pour retirer les pouvoirs des GMs! » expliqua-t-elle d'une voix excitée, quoique légèrement cassée. « Hors de question de laisser passer une occasion pareille: il nous la faut! »


Petit résumé: L'explosion a fait quelques dégâts dans la délégation de Tolbar, mais peu. Delphine a ordonné le déplacement de 5 hélicoptères pour retirer les blessés du bâtiment, et 2 navettes médicales pour soigner les cas les plus graves (localisation: centre de Lighem, en gros). Delphine et son équipe rejoignent une des deux navettes, tandis que le chef de sa sécurité va vider les lieux de l'explosion (prévenant le risque d'une seconde explosion). Enfin, Rachel découvre le véritable objectif de la bombe: supprimer les pouvoirs GMs, et elle semble vouloir mettre ses mains dessus.

@Tout le monde: Delphine, Colton, Charlie, Alexis, Marin, Hayden (et Rachel, mais icognito) sont à Lighem, prêt du lieu des attentats. (aa) Si quelqu'un veut faire un RP, qu'il se manifeste! Et si vous voulez pas, ben tant pis, mais faudra juste me bipper quand la situation critique sera terminée. :3
Dernière modification par Elsa-Vercellino le dim. 17 sept., 2017 4:55 pm, modifié 1 fois.
Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

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Je ne suis pas du genre à aimer perdre mon temps. En fait, vu la quantité de travail qui est la mienne tous les jours depuis que nous avons reçu la charge de gouverner le Comté de Tolbar, je ne sais même pas comment j'ai pu trouver le temps de rédiger cette présentation. Delphine m'avait dit qu'il serait important de les faire, chacun notre tour, et j'avoue que j'ai un peu traîné avant de me mettre à tâche. Ce n'est pas comme si je n'avais pas d'autres choses à faire, contrairement à Colton ou Charlie par exemple! Non, je ne suis pas entrain de critiquer mes frères et soeurs, je souligne simplement que certains d'entre nous ont des responsabilités et des devoirs un peu plus importants que les autres, même si notre but commun reste le même: le bonheur et la paix de Tolbar. Bref, tout ça pour dire que si vous voulez savoir mon histoire, je vous conseille d'aller lire celle de Delphine:

Pour la fiche de Delphine et l'histoire, c'est par-ici. ♫ ♪

Intéressons-nous un peu au présent, maintenant, vous le voulez bien? Aujourd'hui, je suis... comment dire, l'équivalent d'un gouverneur intérieur du Comté de Tolbar, je dirais? Tandis que Delphine supervise les actions de tous les membres de notre Conseil, on peut dire que je suis spécialisé dans la gestion du comté lui-même. D'ailleurs, ça explique bien pourquoi je vis dans la capitale même de Tolbar, et non pas sur l'île. La vraie capitale s'appelle Tolbe, si vous le saviez pas encore! Je ne suis pas du genre à rester tranquille, et j'avoue que cela ne me ferait pas de mal qu'on reconnaisse un peu plus mon travail: je veux dire, Delphine par-ci et Delphine par-là tout le temps car elle est gouverneure, je comprends parfaitement mais je suis tout de même le régent de tout le Comté, la population du continent me connait sans doute même mieux que la véritable dirigeante. J'ai essayé d'aborder l'idée de co-gouverneurs avec Delphine l'autre jour, mais j'avoue qu'on a pour le moment des affaires bien plus pressantes, comme les sombres histoires concernant les Knight et les Romanoff...

ÉVÉNEMENTS VÉCUS: • Dirige Tolbar depuis sa capitale.
• Fête ses dix-huit ans.
• Apprend les nouvelles à propos du massacre des GNs à Jarkaïn.
• Assiste au mariage de Madeleine & Igor à la place de Delphine.
• Est informé de la possible implication des Knight/Romanoff dans les meurtres de l'ancien président/Highway.
• Une année entière passe.
• A fêté ses dix-neuf ans.
• Se rend au mariage d'Alexandre & Judith.
• Survit à l'attentat.

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× APPARENCE PHYSIQUE ×

Je suis plutôt beau gosse, non? Je ne suis pas le plus musclé, je ne suis pas le plus fin, je ne suis pas le plus grand et je ne suis pas le plus petit. Mais je m'aime bien comme je suis: j'ai toujours eu un corps souple, vraiment très pratique pour faire des acrobaties ou des figures. Franchement, si j'avais vécu sur l'ancienne Terre, je serais probablement devenu un cascadeur ou quelque chose dans ce genre là. Mes cheveux sont châtains foncés je dirais, ils n'ont jamais été vraiment bouclés mais jamais vraiment lisses non plus. J'ai toujours quelques mèches rebelles qui font chier nos coiffeurs attitrés, mais tant pis: je suis GN, mes gènes ne sont peut-être pas parfaits mais au moins, je suis unique. Qu'est-ce que j'ai oublié d'autres? Peau blanche, quelques grains de beauté par-ci par-là, des yeux sombres et plutôt perçants. Je pense que vous avez mon portrait en tête, maintenant?!

× CARACTÈRE ×

On peut dire que j'ai mon petit caractère, malgré tout. Je ne suis pas discret comme Colton, je ne suis pas pacifiste comme Marin, et je ne suis pas patient comme Kyoko. Non, je suis plutôt du genre à donner mes opinions à tout le monde, même quand il n'est pas demandé. Je suis capable d'argumenter pendant des heures pour défendre lesdites opinions à ceux qui ne les partagent pas. Etant plus petit, on peut dire que j'avais tendance à me vexer ou à m'énerver assez vite, mais ces défauts diminuent au fil des années, maintenant que je fais de la méditation régulièrement et que mon rôle de régent me demande de présenter un calme exemplaire dans toutes les situations. Quoi d'autre? Je suis quelqu'un d'assez pressé, capable d'attendre si c'est nécessaire, mais je préfère faire les choses vite et bien plutôt qu'autrement. On peut dire que je suis ambitieux aussi, mais ce n'est pas comme si je ne le méritais pas, right? Je ne vais pas demander quelque chose, d'augmenter mon rôle dans le Conseil des Neuf si je ne le mérite pas. De toute façon, je ne vois pas comment je définir mon caractère moi-même, je ne suis pas un très bon juge de caractère, même le mien!

× RÉSIDENCE ×
(Continent de Tolbar)


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× THE END ×

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Tyroph

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Re: The Ouroboros Project

Message par Tyroph »

Alexandre :


Le son de l'énorme fracas me sortit de mes pensées et la vibration fit tomber les conserves de l’étagère de la salle commune. Bordel ! Mais c’est quoi encore ça ? Aucune alarme n’avaient encore été déclenchée et aucun protocole de confinement ordonné. Ce n’était donc ni une attaque ni un accident grave. Quatre à quatre je dévalai les marches vers l’origine du bruit, et je me rendis compte, que tard, que je me dirigeai droit vers le bureau d’Igor. J’espère qu’il n’a rien à voir là dedans, sifflai-je la mâchoire serrée, sinon il va m’entendre. La poignée tourna alors que ma main était encore à quelques centimètres, et la porte s’ouvrit, libérant un épais nuage de poussière. Madeleine, la bouche en coeur qui tirait Igor par la manche, sortit la première et ne me parut que peu étonnée de me voir ici devant la porte, planté comme ça. D’un coup de tête courtois, je la saluai à nouveau, comme si de rien était et je fusillai Igor du regard la seconde suivante.

Je poussai la porte qui venait de se refermer sur moi, tout en époussetant mon costume (de marié, rappelons-le) et je fis irruption dans la salle. Mis à part ma femme au fond, en robe tachée de sang qui rebouchait un trou béant dans le mur, les sacs de ciments au milieu, les hommes politiques couverts de poussière et les énormes morceaux de béton qui gisaient à coté de la porte, tout semblait normal. Sauf le fait qu’une assemblée des dirigeants Ouroboriens avait été organisée par Igor (simple supposition car nous étions quand même dans son bureau), sans sembler judicieux de me mettre au courant. C’est vrai que le poste que j’occupais n’était tout de même pas très important dans la politique en temps de crise, hein ? Igor avait encore une fois dépassé les limites. Fusillant à nouveau les dirigeants du regard, je me dirigeai vers Judith, pelle dans la main droite et truelle dans la main gauche.
- Tu vas bien ? demandai-je, inquiet.
Par son regard de profonde lassitude, je compris à la fois que ma question était plutôt idiote et qu’elle allait tout de même bien. Rassuré, je la serai fort dans mes bras.
- Je suis désolé Judith, mais je ne peux pas laisser passer ça.
Je saisis le talkie-walkie, et je me réglai sur les ondes internes, propres à ma garde personnelle et au reste de l’armée de Lighem :
- Je lance un mandat d’arrêt contre Messieurs les gouverneurs, Igor et Alexey Romanoff pour rétention d’informations et refus de coopération, ayant causés mort d’autrui. Stop.
- Bien reçu, on s’en charge. Stop.
Mon regard croisa celui de Judith. J’espérais sincèrement avoir fait le bon choix.
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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

Tyroph a écrit :Sauf le fait qu’une assemblée des dirigeants Ouroboriens avait été organisée par Igor (simple supposition car nous étions quand même dans son bureau), sans sembler judicieux de me mettre au courant.
Alors déjà, il se prend vraiment la tête alors qu'on (Alex et Igor, j'entends) est en train de sauver sa peau... mais bon, passons ! :lol:
Mais surtout, si je ne me trompe pas, on est dans un bunker souterrain... sauf erreur de ma part.
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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

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Igor
— Tout le monde — Bunker souterrain —

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Non, Alex, calme-toi.
Me calmer !? Mais tu écoutes ce crétin ou c'est juste moi qui entends de travers ? Parce que là, j'ai vraiment l'impression qu'il veut vraiment foutre la merde jusqu'au bout !
C'est un crétin. Pas de sa faute. Maintenant, calme-toi, laisse-moi gérer.

Le temps qu'Alex prenne une grosse respiration, décrispe ses doigts, Shadow grondant à ses pieds, il s'écarte d'un pas. Alors qu'il me couvrait plus ou moins jusqu'alors – officiellement en tout cas – je m'avance pour la première fois face à Alexandre. Ce n'est pas ce que j'aime faire. Ni donner des leçons, ni me préoccuper des autres. À part mes proches. Là, je n'ai pas le choix, mais j'espère que c'est la première et dernière fois que je dois faire ça.
— Alexandre, je ne pense pas que tu comprennes. Tu essaies trop d'aveugler les autres pour seulement te préoccuper d'eux. Si on n'avait pas été là, cette population civile à laquelle tu tiens tant depuis moins d'une heure... elle serait totalement décimée.
Comme une ombre, Snow s'avance. Se faufile entre les personnes présentes, pour se poster à mes côtés. Fidèle veilleur jusqu'au bout. Au contraire de Shadow, le loup d'Alex, il ne grogne pas, mais se contente de fixer mon interlocuteur d'un regard froid. Vigilant.
— Si ça peut te conforter dans ton rêve de pouvoir, lance un mandat d'arrêt contre nous. Pas de problème. Mais comprends au moins que tu es un crétin fini, poudre aux yeux, hypocrite, aveugle et assoiffé de pouvoir. Et que tu devras te démerder tout seul par la suite. Parce que crois-moi, ce n'est pas fini.
Soupir.
Quand est-ce que nous en sommes venus au fait que je doive donner des leçons, comme le dernier des imbéciles, face à un type qui est censé avoir étudié les mécanismes du pouvoir, et qui se comporte actuellement comme un gamin de cinq ans ?
Et encore, tout irait bien... jusqu'à ce que la ligne fixe du bunker sonne, et que quelqu'un demande à parler à Alex ou moi. Ce quelqu'un étant Irina.


Irina
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Qu'est-ce que j'ai fait ?
Блядь, quelle idiote je fais !
Je tourne en rond. À ce stade, ce n'est plus ma peau qui est en jeu. Ce dont je me préoccupais, uniquement, jusqu'à maintenant. C'est celle de milliers d'humains. Et d'humains uniquement. Pas d'Ithangenis, pas de plantes, pas d'animaux. Juste des humains. La fin de l'humanité.
À partir de la bombe qu'il a volé aux Romanoffs, remaniée, retouchée, il a pu concevoir un gaz toxique qui cible uniquement des cellules humaines, qui possèdent des marqueurs spécifiques. Et, à partir de là, le corps meurt, puis s'auto-détruit par réaction chimique, surproduction d'acides dans les cellules touchées.
Mais pire que ça ? Je connais les codes, le lieu où est entreposée cette bombe. Tout. Et je sais aussi qu'il y a assez pour anéantir toute la population d'Ouroboros en un clin d'œil. Je suis la seule qui peut y accéder, parce que ce sont mes marqueurs génétiques qui sont le code d'activation et de désactivation de la bombe. Moi, et moi seule peut y accéder. Et si quiconque d'autre tente quoi que ce soit, il suffit d'un choc dépassant un certain seuil pour que le gaz soit libéré en masse. Autant dire que si l'armée découvre ça, et y touche, l'humanité est fichue. Idem si quelqu'un essaie d'utiliser ses propres empreintes génétiques.
Lukas s'est bien débrouillé. Trop bien.
Mais il y a juste une faille, dans son plan. Il pensait que je n'aurais aucun remords à le faire.
Mais du remords, j'en ai à revendre. Trop, bien trop. Tellement que ça m'étouffe, que j'aimerais seulement m'adosser à un mur et pleurer les erreurs que j'ai faites. Regrets, chagrins, tristesses...
— Qui me demande ?
C'est Alex qui a repris le téléphone. Ne me demandez pas comment j'ai pu avoir la ligne secrète du bunker où il se terre.
— Alex, c'est Irina. C'est...
— Irina, si tu veux régler tes problèmes, ce sera une autre fois, tu veux ? Je suis un peu dans une situation... compliquée.
— C'est une question de vie ou de mort pour les humains, je lance du tac au tac, la voix tremblante.
Ça fait très cash, comme annonce, mais ça a au moins le mérite de le faire taire. Silence au bout de la ligne. Je prends une grosse inspiration.
— Il y a une autre bombe. Un gaz qui cible uniquement le complexe – insérer un nom scientifique qui ne me dit rien, mais à lui, si – qui va exploser dans...check montre – une heure vingt. Mais si quiconque d'autre que moi y touche, elle explosera dans l'instant.
— Pourquoi tu me dis ça maintenant ?
Sa voix est grave. Je connais cette intonation. Une pointe de douleur, du doute, de la colère, de l'inquiétude... Trop de sentiments d'un seul coup. Je vacille.
C'est Alex.
C'était Alex.
Lui qui a tout fait pour moi. Toujours. Jusqu'à ce que je fasse le pire, il a toujours été là. Le seul qui ait réellement fait attention à ce que j'aimais, ce que je voulais.
Et comme souvent, je m'en rends compte trop tard. Bien trop tard.
— Je vais y aller. La désactiver.
Il ne me demande pas pourquoi. Je pense qu'il devine.
Lukas a fait en sorte que même moi, je sois prise au piège. Il ne m'a pas fait confiance. Il ne l'aurait jamais fait. Il n'aurait jamais fait confiance à personne. Il y a un mécanisme de sécurité. Je suis la seule à pouvoir échapper à ce gaz – merci Huntington, pour une fois... – mais aussi la seule à mourir si je décide de faire passer la vie des autres avant la mienne.
— Je voulais... Une dernière fois te dire... Merci. Et pardon.
Le téléphone m'échappe des mains.
S'écrase sur le sol.
Je ne le vois plus. Les larmes ont tout brouillé. Pourtant, je me retourne. Vers cette machine, ma propre création. Ma propre fin. Mais il vaut mieux que ce soit moi plutôt que des milliers d'autres. C'est cette leçon qui me reste gravée en mémoire, alors que le mécanisme d'auto-destruction s'enclenche, que tout s'enflamme. Et moi avec.
Je crois que c'est la plus belle leçon qu'il m'ait été donné d'apprendre.


Je dois admettre, j'ai bien failli verse une larme, ici...
Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

@Tout le monde: Diiiiiiiiiiiites, est-ce que je peux faire quelque chose? Est-ce que l'un de mon Conseil peut retrouver Igor dans le bunker troué et organiser le mandat d'arrêt contre lui et Alexey (il est où d'ailleurs, lui?). Ou alors, est-ce que l'un de mon Conseil peut se trouver sur le lieu de l'explosion, là où Irina est mort (RIP by the way! ToT), même si je sais même pas où elle est? Ou encore, est-ce que Delphine peut prendre en charge le pouvoir à Lighem, vu qu'apparemment, aucune des personnes censées être au pouvoir pour gérer la crise n'est vraiment entrain de gérer la crise en cours? Bref, j'ai trop plein d'idées mais je sais pas comment ça s'incruste dans votre scénario global!

PS: et la bombe était censée détruire tous les humains. Mais les GNs et les GMs, ou seulement les GNs? Et pourquoi Lukas voudrait faire exploser cette bombe, je pensais qu'il était humain (à moins qu'il soit Ithangenis)?
vampiredelivres

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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

Pour le scénario, vois avec Flamb' ;) Mais je pense sincèrement que Delphine qui prend les choses en main à Lighem est la meilleure chose qui puisse arriver à cette ville !
Et, pour la bombe, oui, elle cible bien tous les humains, parce que – plot twist ! :lol: – Lukas-chéri est bel et bien un Ithangenis, qui a vécu la première colonisation, et qui en a bien souffert. Du coup, tout ce qu'il a fait, il l'a fait pour faire dégager les humains de la planète. Qu'ils le veuillent ou non.
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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

Igor
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Alex est totalement à l’ouest. En PLS mental comme jamais auparavant. C’est tout juste s’il ne se roule pas en boule pour pleurer de tout son soûl. La discussion avec Irina vient de l’anéantir. Totalement. Et je ne peux rien faire. Parce que, même si je suis lié à lui, c’est sa douleur. Je ne fais que la ressentir en écho. Et, d’une certaine manière, heureusement qu’il n’a plus ses pouvoirs. Tous les animaux dans un rayon d’un kilomètre seraient devenus fous. Je ne suis pas sûr s’il a plus envie de hurler et frapper tout ce qui bouge ou de se jeter du haut d’un pont.
Je crois que le pire, au fond, c’est qu’il ne pleure pas. Il est beaucoup trop sonné pour ça.
Je voudrais juste ne plus rien sentir… Ne plus avoir mal…
Je me mords les lèvres, ne sachant que dire. Me contente, en fin de compte, d’envoyer une vague de réconfort mental, la plus puissante que je puisse lui offrir. Et serre mes doigts sur les siens. Fort.
Pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi elle ?
La réponse s’impose sans même que j’aie à y réfléchir. Si évidente qu’elle en devient réellement douloureuse. Moi et Irina, ce n’était jamais qu’une histoire de passage. Elle ne me voulait que parce que j’étais le seul à la rembarrer. Mais avec Alex… C’était déjà autre chose. Elle avait ce petit éclat au fond des yeux à chaque fois qu’elle le croisait, sur Ouroboros. C’était rare qu’ils se voient, mais les rares fois où ça arrivait, je le voyais. Même si elle faisait probablement tout pour se le cacher à elle-même.
Elle l’a fait pour toi, Alex…
Il se crispe.
Ne raconte pas de la merde… Si tu lui avais parlé, elle t’aurait aussi fait des excuses…
Non. Elle aurait dit qu’elle allait le faire, et aurait raccroché. Elle t’aimait vraiment, au fond. Toi. Pas moi.
MAIS POURQUOI ELLE N’EST PLUS LÀ !?
C’est un cri muet, déchirant, entre rage et peine insoutenables.
Elle a choisi de sauver les autres.
Évidence douloureuse. Qu’Alex n’arrive pas à accepter.
En quelques secondes les murs sont là. Hauts, épais, solides. Alex vient de s’isoler dans son esprit, seul avec sa souffrance. Les larmes dévalent ses joues. Dans son regard vide, je devine qu’il est en train de revoir un à un tous les souvenirs qu’il a d’elle. J’ai envie de le serrer contre moi. Mais il est froid, rigide, bien plus froid que moi pour une fois. Aussi, je me contente de l’entraîner vers le labo.
Il est tellement renfermé sur lui-même qu’il ne réagit pas lorsque je laisse, assis sur un caisson cryogénique, pour me tourner vers Madeleine. C’est elle qui a organisé tout ça. Qui, discrètement, s’est débrouillée pour prévoir un plan de sortie au cas où les choses tournent mal, sans que jamais je ne remarque quoi que ce soit. Mais je ne lui en veux pas. Comment pourrais-je ? Elle a toujours été bien meilleure que moi quand il s’agissait de prévoir des solutions aux catastrophes. Je ne l’en admire que davantage.
Mais, alors que j’entrelace mes doigts aux siens, je suis sûr qu’elle seule peut deviner la pointe de reproche dans ma voix.
— Tu es certaine de vouloir laisser Hector ?
Je sais qu’elle y a réfléchi. Je sais que ça lui fera beaucoup de mal. Mais il y a bien quatre caissons, et la technologie est assez perfectionnée pour que nous ne risquions rien, même sans caisson de secours. Je préfèrerais qu’elle l’emmène avec nous. Grandir sans père, j’ai connu. Alors grandir sans parents tout court… Je ne veux pas imaginer. Il mérite mieux.
Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

✘ PART ONE: RACHEL'S GOODBYE ✘

Rachel A. Gavaris
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19 ANS ♦ GN ♦ ESPIONNE DU CONSEIL ♦ MEMBRE DU CONSEIL DES 9

Irina était sur mon radar depuis plusieurs mois déjà. Bien sûr, je n'avais pas vraiment partagé ces informations avec le reste du Conseil. Pourquoi? Déjà, je ne suis pas du genre à avancer des théories farfelues si je ne suis pas certaine à 100% de la véracité de telle ou telle théorie. Irina était un point d'interrogation dans nos enquêtes: elle était liée aux Romanoff, elle était liée aux Knight, elle était liée à l'ancien gouvernement et elle était liée à Lukas Temples. En façade, elle était une créatrice de mode, de vêtements, elle avait d'ailleurs fourni les pièces pour le mariage de Madeleine et Igor, et sans doute pour celui d'Alexandre et Judith également. Ce que je recherchais, c'était le lien entre tous ces noms, et pourquoi elle semblait les connaître tous à un niveau presque intime. Ainsi, au lieu de rejoindre les festivités que le mariage présidentiel entraînait dans toute la capitale d'Ouroboros, je m'étais éclipsée discrètement dès la descente de la navette, laissant à Delphine, Charlie, Hayden et Colton le plaisir de s'occuper des journalistes et des flashs des photographes. La jeune femme avait été difficile à tracer dans la masse de la populace de la capitale, et encore plus difficile à rejoindre. Elle n'était pas restée dans le centre de la ville - moi qui pensais qu'elle aurait au moins la décence d'aller assister au mariage de ses proches "amis" -, rejoignant un sorte de zone industrielle déserte. Le bâtiment était grand et blanc, ni trop moderne ni pas assez, et je n'avais pas vraiment de données exceptionnels le concernant. Un simple entrepôt, pour des objets sans aucun intérêt. Irina n'irait pas traîner dans un endroit pareil, surtout aujourd'hui, sans une véritable raison derrière tout cela.

« Il y autre chose que des pièces détachées ici, et je compte bien le découvrir. » avais-je marmonné dans ma barbe - inexistante, je vous rassure - alors que la blonde disparaissait à l'intérieur du bâtiment.

Forcer la porte ne fut pas compliqué, et je réussis à me faufiler à l'intérieur de la bâtisse sans attirer l'attention. Bizarrement, aucun garde n'était posté à l'intérieur de la grande salle, il semblerait donc que la jeune femme soit vraiment venue seule dans l'entrepôt, sans prévenir personne et sans emmener personne avec elle. J'haussais les épaules mentalement, malgré une once de soupçon qui commençait à tilter dans un coin de ma tête: s'il n'y avait personne pour surveiller les lieux, le chemin me menant jusqu'à Irina ne serait que plus facile à découvrir et à suivre. Quant à la suite, je serais bien incapable de la prédire, mais j'espérais secrètement que la blonde me mènerait à une sorte de repère d'informations juteuses: peut-être un résumé des actions secrètes des Romanoff/Knight, ou des preuves de leur culpabilité dans les meurtres de l'ancien président d'Ouroboros et de Beth Highway, également. Je la suivais silencieusement, cachée derrière les gros conteneurs de pièces détachées, précautions sans doute inutiles car elle semblait bien trop pressée de faire ce qu'elle était venue faire pour jeter un regard en arrière, juste au cas où. Comme si elle n'avait plus rien à perdre, à ce point là, notais-je en fronçant les sourcils. Par pures précautions, je décidais d'attendre une trentaine de secondes avant de la suivre, et m'apprêtais à me lancer à sa suite lorsque sa voix retentit à l'intérieur de la pièce. Ainsi, elle n'était pas seule... ou alors, au téléphone, réalisais-je en ne parvenant pas à entendre une autre voix pour lui répondre.

Autant attendre qu'elle termine sa conversation, je ne voulais pas risquer d'être remarquée en rentrant alors qu'elle ferait les cents pas avec le combiné du téléphone à son oreille. La voix était indistincte à travers l'interstice de la porte entrouverte, et je ne compris pas grand-chose du dialogue qu'elle était entrain d'avoir... elle semblait triste, presque résignée mais c'était les seules informations que je pouvais tirer avec mon oreille humaine et sans instrument spécialisé pour écouter derrière les portes. Pfeu, j'aurais tellement dû prendre mon matériel avant de quitter Tolbar pour Lighem, pensais-je pour la cinquantième fois depuis ce matin, et ce malgré l'interdiction de Delphine. Elle avait dit, je cite "notre présence est une action politique et diplomatique, on ne va pas commencer à espionner nos alliés le jour de leur mariage". J'avais obéi, à contre cœur, et voilà où je me retrouvais maintenant! J'allais encore me plaindre de ne pas avoir pris mes instruments d'espionnage pour cette visite dans la capitale, lorsque la voix d'Irina se tut subitement. Je tendais l'oreille quelques secondes en direction de la porte, pour tenter de déduire ce qu'elle était maintenant entrain de faire, et puis...

BOUM!

***

Je n'entendais plus rien de l'oreille gauche. L'oreille droite était percée d'un long sifflement aiguë, qui me vrillait le cerveau comme une perceuse. Mon œil droit était tout noir. Ou plutôt, je ne voyais plus rien, et une vague de panique me traversa de la tête aux pieds, craignant que la situation soit la même pour mon œil gauche. Rassemblant le courage qu'il me restait, je tentais de soulever ma paupière, et c'est avec soulagement que j'accueillais la lumière du jour dans mon champ de vision flou, mais assez intact pour que je puisse scruter les environs. C'était un carnage: les murs avaient volé en éclats, les conteneurs de pièces détachées avaient été éventrés, voire propulsés à l'extérieur du bâtiment. Une explosion, déduis-je en tentant de tourner la tête, gémissant à cause de la douleur que je ressentis presque aussitôt, abandonnant l'idée d'essayer de bouger cette partie-là de mon corps. J'étais parfaitement orientée pour avoir une vue sur la pièce où Irina avait disparu quelques minutes... ou heures? combien de temps avais-je été inconsciente? La pièce avait été soufflée, littéralement, comme si elle avait été au cœur de l'explosion. Je ne remarquais pas de trace de la blonde, mais si l'explosion avait été aussi puissante, je n'irai pas parier sur ses chances de survie. Ni sur les miennes non plus, d'ailleurs, notais-je en voyant une flaque de sang sombre énorme qui se déversait sur le sol en béton. Si je saignais autant, je devais être sacrément blessée. Et si je ne ressentais pas la douleur, cela voulait dire que mon corps était dans un tel état de choc que mon cerveau avait décidé d'annuler les connexions entre mes blessures et mes neuro-transmetteurs. J'avais lu des articles sur ce genre de phénomènes en étant plus jeune, dans la Navette qui nous avait vu naître: lors d'un accident de voiture, l'adrénaline était tellement importante que les blessés ne se rendaient pas compte qu'ils étaient blessés au départ, et que la douleur venait seulement une fois qu'ils étaient en sûreté. Lorsqu'une personne fait une chute mortelle, son cerveau s'éteint avant l'impact, pour éviter la douleur du crash. Il y avait une machine encore debout au milieu de la pièce maintenant sans murs: elle devait être sacrément solide pour survivre à l'explosion. Remarquez, je ne comprends même pas comment j'avais fait moi, pour survivre au souffle de cette explosion, ainsi qu'aux conteneurs qui avaient probablement volés tout autour de moi. Les sigles présents sur la machine me disaient quelque chose... chimie dangereuse pour GMs, je lisais difficilement. Et explosion dangereuse pour GNs, ajoutais-je cyniquement dans ma tête.


« Oh mon Dieu, qu'est-ce qu'il vous ait arrivé?! » s'écria un ouvrier, qui marchait sans doute dans les décombres depuis quelques minutes, je ne l'avais pas entendu avant, je ne vois pas comment. « Ne vous en faites pas, j'ai des pouvoirs de guérison, et mon pote pourra enlever le conteneur d'ici, il peut manier le métal. »

Evidemment, il avait fallu qu'un conteneur me tombe sur les jambes, compris-je enfin pourquoi je ne sentais plus rien en-dessous de ma taille. Je ne savais pas ce que les ouvriers trouveraient en-dessous de la boîte de métal, mais cela ne risquait pas d'être joli. Enfin, avec la médecine d'aujourd'hui, je pourrais très certainement trouver de très bonnes prothèses. L'ouvrier était entrain de positionner ses mains sur mon torse et mes bras, tentant sans doute de soigner mes blessures visibles le plus rapidement possible, tout en criant plusieurs fois "par-ici!" dans une direction que je n'arrivais pas à voir. Ses cris me vrillaient les oreilles encore plus, et je ne pus m'empêcher de pousser un gémissement. Il arrêta aussitôt, avant de concentrer son attention sur mes blessures, puis ses mains, puis mes blessures, puis moi, puis ses mains.

« Je ne comprends pas... » dit-il avec des yeux aussi écarquillés que ceux d'un merlan fris.

Il resta complètement perdu sur la situation en regardant ses mains, alors que les rouages s'enclenchaient dans ma tête, et qu'un rire mi-ironique, mi-gargouillis à cause du sang qui avait atteint mes poumons - probablement, je ne suis pas médecin spécialisée non plus - m'échappa. Les sigles faisaient sens maintenant, et la non-action du pouvoir de l'ouvrir aussi. On peut vraiment dire que j'étais venue au mauvais endroit, au mauvais moment, pensais-je alors que des tremblements commençaient à agiter tout mon corps. L'ouvrir paniquait maintenant, jurant qu'il allait revenir avant de courir pour aller chercher ses collègues, probablement. Comme si j'en avais quelque chose à foutre, pensais-je amèrement. Tous ces mois d'enquête, toutes ces informations, tout ça pour ça? Une stupide explosion, causée par une putain de femme suicidaire. Bon sang, comment n'avais-je pas pu le savoir, le voir avant? Des points noirs apparurent dans ma vision, et je combattais encore quelques secondes pour garder conscience. Il était hors de question que je quitte cette planète sans avoir servie à quelque chose. Téléphone, pensais-je. Un bras était inopérant, mais l'autre accepta de bouger pour attraper le combiné, qui était heureusement toujours à sa place malgré l'explosion. Une sonnerie, deux sonneries, réponds, réponds, trois sonneries, 'il te plaît.


« On a analysé des images de l'explosion, et on a interrogé des témoins: la bombe n'était pas faite pour blesser les gens, mais faite pour retirer les pouvoirs des GMs! » mentis-je facilement, maintenant ma voix le plus solidement possible. « Hors de question de laisser passer une occasion pareille: il nous la faut! »

Mon faux enthousiasme réussit à me faire sourire. C'était tout ce que je pouvais donner à Delphine. J'étais bien trop fière pour demander de l'aide - de toute façon à ce stage, la médecine GN ne pourrait sans doute pas faire grand-chose -, bien trop têtue pour admettre que je venais de me faire piéger dans une explosion comme une débutante, et bien trop introvertie pour avoir des adieux déchirants avec ma sœur au téléphone. Bon sang, y'a quoi de plus tristes que des adieux au téléphone? Delphine était entrain de blablater dans le combiné, parlant à moi et à d'autres personnes - elle était probablement au mariage, peut-être avaient-ils entendu l'explosion, eux-aussi? - avec ce ton, le ton qu'elle utilisait pour faire le silence dans une pièce, pour faire taire les autres et créer un espace d'attention autour d'elle. Oui, les anciens avaient vraiment bien choisis en lui donnant le poste de Gouverneure. J'espérais simplement qu'elle, et mes frères et sœurs, auraient encore de nombreuses années devant eux pour essayer d'installer leur pouvoir et une ère prospère pour Tolbar aussi. Maintenant que les pouvoirs GMs avaient disparu, je pense que la tâche serait plus facile, sous certains aspects. Ma respiration était maintenant saccadée, et l'ouvrier n'était toujours pas revenu. L'emprise que j'avais autour du téléphone commençait à se détendre, et je savais que je n'avais plus que quelques secondes avant que l'appareil ne tombe sur le sol... et cette fois-ci, je n'aurais plus assez de force pour le ramasser à nouveau. J'allais mourir, réalisais-je, là maintenant, dans une dizaine de secondes, peut-être moins.

« Rachel? » appela ma sœur, plusieurs fois puisque je ne répondais plus depuis une minute.

« Je... vous aime... tous.» articulais-je difficilement, avant de lâcher le téléphone, qui atterrit sur le béton avec un bruit sourd.

Et puis je ne sentais plus rien
Et puis c'est le noir.
Et c'est la fin.


@Tout le monde: J'ai beaucoup de choses à écrire pour cette fin, donc je sépare l'histoire en plusieurs parties. Dans la prochaine, on verra la prise en charge de Lighem par les 9, par Delphine. (aa) En attendant, RIP Rachel! ♥
Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

✘ PART TWO: TOLBAR RISES ✘

Delphine A. Gavaris
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19 ANS ♦ GN ♦ GOUVERNEURE DE TOLBAR ♦ MEMBRE DU CONSEIL DES 9

Deux mois depuis le mariage d'Alexandre et Judith. Ou plutôt, deux mois depuis les attentats qui avaient sévi un peu partout dans Lighem. Deux mois depuis la mort de Rachel - et d'Irina, pas que celle-ci m'attriste plus qu'autre chose. Deux mois depuis que tous les pouvoirs des GMs avaient complètement disparu. Deux mois depuis le début des instabilités entre les différents pays, royaumes, comtés d'Ouroboros. Deux mois que nous tentions de calmer les tensions sur tous les fronts, autant au niveau politique qu'au niveau de la population. Les GMs se trouvaient du jour au lendemain sans leurs pouvoirs, je pouvais comprendre leur énervement et les crises de nerfs qui apparaissaient parfois au milieu de la rue. Je me rappelle, nous étions entrain de traverser une grande avenue, libérée des transports pour les funérailles de Rachel Gavaris et Irina, lorsqu'un homme avait commencé à hurler, tirant tellement fort sur ses bras que j'avais eu peur qu'il se les arrache. Perte d'un bout de soi-même, égal crise de nerfs violente, c'est noté. Nous avions donc assisté aux funérailles en grandes pompes de ma soeur et de la styliste, héroïnes de la nation qui avaient empêché la destruction de l'espèce humaine. C'est ce qu'on avait annoncé, officiellement. Officieusement, rien n'était encore très clair, et la chronologie des événements qui les avaient mené à rencontrer la mort lors de l'explosion était elle-aussi, floue. Deux mois depuis la disparition des Romanoff et des Knight. Enfin, pas tous. Alexandre était toujours dans les alentours, aussi vide qu'un fantôme et aussi inutile que possible. Il occupait toujours la place de président d'Ouroboros, mais je dois avouer que je le voyais de plus en plus rarement prendre des décisions ces derniers-temps, pas qu'il le puisse réellement. Deux mois depuis que le Conseil des Neuf - maintenant Huit - avait littéralement pris en charge la planète. Non, je n'exagère pas.

En tant que Gouverneure de Tolbar, et seule autorité présente pour prendre en charge la suite des attentats à Lighem, je n'avais pas eu de difficulté à reprendre les reines du Conseil d'Etat et de la capitale. Tout ceci n'était que de l'intérim, il n'y avait pas eu de véritables élections (ni de véritables destitutions non plus, Alexandre était après tout, toujours bien en vie), mais cela faisait déjà deux mois que la situation tenait et que je continuais de gérer les affaires de l'ensemble de la planète. Ce n'était pas de tout repos: bien sûr, j'avais le soutien du Comté de Tolbar et de Lighem, mais de nombreuses autres régions avaient été et étaient encore difficiles à tenir sous contrôle. Jarkaïn, qui refusait presque tous les contacts avec l'extérieur depuis les disparitions d'Igor et Madeleine Romanoff, par exemple. Heureusement que Colton était resté à mes côtés: nos relations s'amélioraient de jour en jour, et il séparait son temps en deux: la majorité de la journée avec moi, ombre apaisante lors des nombreuses conseils que je devais présider, et le restant de ses heures à essayer de redonner le moral à Alexandre, maintenant fantôme vivant dans la capitale.

Hayden avait pris en charge la totalité de Tolbar, maintenant Gouverneur par intérim en attendant mon retour. Je pense qu'il se débrouillait parfaitement bien, et serait même très heureux de garder le poste indéfiniment, si vous voulez mon avis! Maya avait développé son réseau de résistance sur toute la planète, installant rapidement des QGs dans toutes les régions - c'est pratique, quand on a l'argent de la capitale à sa disposition - et traquant inlassablement Lukas Temple, l'homme qui était apparemment coupable des attentats du mariage raté de Judith et Alexandre. D'ailleurs, à propos de Judith, elle était maintenant fraîchement installée en prison. J'avais été capable de garder un visage neutre lorsque les accusations lui étaient tombées dessus lors du procès, mais intérieurement je n'étais qu'un bouillonnement de colère, de déception aussi, et immanquablement de tristesse. Je n'étais pas encore prête à aller la confronter, pas comme Colton qui était déjà capable de voir Alexandre tous les jours. Je ne sais pas comment il faisait. Enfin quoique, c'est toujours plus supportable et plus aisé de le revoir, puisque lui n'était pas en prison. C'était un deal totalement injuste, si vous voulez mon avis. Alexandre était autant coupable que Judith des crimes dont ils avaient été imputés... et lui pourtant, continuait de marcher en liberté, d'avoir accès au confort le plus moderne et avait en plus des contacts avec l'extérieur. Bref.

Alexis était parti pour entamer des négociations avec les Ithangenis. Voyant bien que les GMs avaient perdu tous leurs pouvoirs, un mouvement de révolte et de revanche était né parmi les rangs des natifs - ce que je peux comprendre, parfaitement même. Alexis, le messager suprême de notre fratrie, avait proposé de lui-même d'aller apporter des messages de paix à la population... on verra bien la suite, honnêtement je n'étais pas sûre que les humains pourraient faire face à une guerre contre les Ithangenis, surtout maintenant. Charlie avait disparu aussi, dans une quête complètement folle pour retrouver Alexey, disparu de la circulation lui-aussi (ce n'était pas étonnant, si Igor disparaissait, l'autre aussi). Je n'avais franchement pas d'espoir qu'elle les retrouve un jour, mais il valait mieux qu'elle se remplisse l'esprit avec une mission plutôt que de se morfondre dans un coin. Enfin, Kyoko et Marin étaient partis respectivement à Jarkaïn et à...


« Delphiiiiiiiiine? Quand est-ce qu'on y va? » demanda un petit garçon aux cheveux châtains, traînant en chaussettes en entrant dans la chambre... ma chambre, je précise.

« Hector. Qu'est-ce que je t'ai répété, et répété, à propos de cette chambre, ou plutôt de comment tu entres dans cette chambre? » je lui demande avec un air faussement sévère.

« De frapper avant d'entrer? » répond-il timidement, après avoir réfléchi sérieusement à la question pendant une dizaine de secondes, les sourcils légèrement froncés sous l'effet de la concentration.

J'hoche la tête de haut en bas, et le regard d'Hector s'illumine avant qu'il ne retourne en arrière, passant la porte avant de la refermer derrière-lui. Je n'ai même pas le temps de me demander où est-ce qu'il a bien pu partir, avant qu'un "toc, toc, toc" ne résonne dans la pièce. Avec un sourire, je me rapproche de la porte en bois massif, avant de saisir la poignet et de la tourner, ouvrant le battant de la porte en grand... pour découvrir le sourire satisfait du jeune garçon. Décidément, il en fallait peu pour illuminer le monde, et c'était tant mieux.


« Delphine? On y va quand? » répéta-t-il, tout en n'osant pas rentrer dans la pièce sans mon autorisation, cette fois-ci.

« Dès qu'Hayden sera arrivé dans le palais. » lui répondis-je doucement, avec un petit sourire également sur les lèvres.
« En attendant, que dirais-tu d'aller manger un morceau dans les cuisines? Je ne sais pas toi, mais mon estomac gargouille depuis une heure! »

Comme pour illustrer mes paroles, un gargouillement assez sonore se fit entendre juste à ce moment-là, comblant le silence paisible de la pièce... et trois secondes plus tard, c'est le ronronnement d'un autre estomac qui lui répondit. Avec un rire, j'attrapais la petite main d'Hector - héritier d'Ouroboros, du plus grand titre de toute la planète, maintenant probablement orphelin, sous la tutelle de deux des plus grandes nations de la planète, alors que ses épaules étaient encore si frêles et si menues - pour le guider en-dehors de la pièce. Ces deux derniers mois avaient été durs, je ne pouvais pas le dénier. Nous avions tous été tellement occupés avec tout, que je n'avais même pas pris le temps de faire mon deuil de Rachel. Elle ne voudrait pas que l'on laisse le monde tomber en miette à cause de sa mort, non. Mais j'aurais bien voulu profiter de quelques jours de silence pour simplement... pleurer, respirer à la fois, j'imagine. L'empressement du petit garçon pour aller aux cuisines me sortit de mes pensées, et je trottinais gentiment derrière-lui, nos mains toujours jointes. D'abord, s'assurer que la paix continuerait. Ensuite, établir la position du Conseil des Neuf comme une position stable et puissante sur Ouroboros. Rentrer à la maison. Et enfin, et seulement à ce moment-là, on pourrait respirer.


@Tout le monde: Rapide tableau de la situation dans ce post, deux mois après les attentats donc! (aa) La prochaine fois, on fait un bond d'un an, et vous verrez bien ce qu'il se passera! B)
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Re: The Ouroboros Project

Message par vampiredelivres »

RIP Rachel, effectivement... Et je suis trop triste pour Charlie, qui va galérer à chercher Alex pendant les deux prochaines décennies... :(
Sinon, félicitations pour ces posts, qui sont vraiment top ! *-*
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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

Flamboyante a écrit :Parfait Elsa. Besoin d'aide ? Tu risques d'être seule jusqu'au post final, ça t'iras ?
@Flamby: Peut-être que tu pourrais faire un post pour le réveil de Madeleine et d'Igor? Il me reste encore un post avant à faire, mais après tu pourrais faire le bon de 10 ans et réveiller les deux zoziaux! :3
vampiredelivres a écrit :RIP Rachel, effectivement... Et je suis trop triste pour Charlie, qui va galérer à chercher Alex pendant les deux prochaines décennies... :(
Sinon, félicitations pour ces posts, qui sont vraiment top ! *-*
@Vamp: mdr, Charlie va en effet bien désespérer! X) Mais Alexey est trop cool, donc ça m'aurait soûlé que personne ne parte à sa recherche! Bref, mais pareil, si tu veux faire un post de "réveil" pour Alexey et de retour à la vie "normale" pour lui, ça peut faire une part du RP Final (parce-que je crois pas qu'on ait vraiment déterminé de fins pour Madeleine/Igor et Alexey, après leurs réveils en fait).
Elsa-Vercellino

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Re: The Ouroboros Project

Message par Elsa-Vercellino »

✘ PART THREE: BROKEN HEART? ✘

Delphine A. Gavaris
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21 ANS ♦ GN ♦ GOUVERNEURE DE TOLBAR ♦ MEMBRE DU CONSEIL DES 9

Le bâtiment est gris. Terne, sans aucune décoration ou couleur dans le paysage. Des grilles, qui font facilement trois ou quatre fois ma taille, encerclent la zone. Au-dessus de chacun d'entre elles, on peut trouver des barbelés emmêlés les uns aux autres. Le gardien m'a expliqué - il prenait son rôle de guide très au sérieux, m'apprenant l'histoire de chaque brique posée dans la construction de la prison - que les grilles continuaient aussi leur trajet jusqu'à deux mètres sous terre. Ainsi, si jamais un tunnel était creusé par les détenues, il devrait être suffisamment profond pour passer outre les barrières souterraines. De toute façon, qui peut creuser un tunnel dans du béton, en restant discret et sans outils appropriés pour la tâche? C'est la première fois que je passe l'entrée de ce complexe, et il ne me faut pas longtemps pour décider que je n'aime pas cet endroit. Soyons plus honnête encore: je déteste cet endroit. Une vague de culpabilité me traverse de la tête aux pieds quand je pense au fait que Judith a vécu entre ces murs (ou plutôt, à l'intérieur de cet espace entouré de barrières barbelées) depuis déjà trois années. C'était le deal que nous avions passé avec les membres du Conseil d'Etat encore debouts, et avec Alexandre et Judith eux-mêmes. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait accepté cette proposition, ou pourquoi elle n'avait pas essayé d'échapper au procès "officiel" - plutôt une mise en scène bien exécutée pour le reste de la population d'Ouroboros, qui recherchait des coupables pour les attentats de Lighem et la perte des pouvoirs des GMs - et pourquoi son esprit brillant n'avait pas pensé à une autre solution. J'aurais bien voulu être capable de proposer une solution alternative, mais Colton m'avait rappelé plusieurs fois à l'ordre dans cette démarche: pour commencer, j'étais la nouvelle figure - pas officielle certes, mais quand même présente pour la population - du gouvernement d'Ouroboros, et je ne pouvais me permettre de donner des traitements de faveur à qui que ce soit. Ensuite, Judith et Alexandre étaient bien coupables des faits qu'on leur reprochait, ce n'est pas comme si on jetait une innocente en prison.

Et enfin, "réfléchis avec ta tête Delphine, pas avec ton cœur". Le nombre de fois où Colton - ou Hayden; ou Charlie; ou Maya - me l'avait répété depuis que j'étais Gouverneure de Tolbar, et le nombre encore plus important de fois où mes frères et sœurs me l'avait répété depuis la chute du pouvoir des Romanoff à Jarkaïn et des Knight à Lighem, je ne comptais même plus. Cela avait tendance à m'agacer, mais je ne pouvais m'empêcher de voir qu'ils avaient raison. Je n'avais aucun élément pertinent qui aurait pu permettre à la Knight d'éviter l'emprisonnement, et je n'étais certainement pas la personne la mieux placée pour prendre sa défense aux yeux du gouvernement, de surcroît. Alexandre avait été envoyé en liberté conditionnelle tout simplement car il était encore "officiellement" le président d'Ouroboros, fraîchement nominé, et parce-qu'il était enclin à se soumettre aux décisions du Conseil. Judith n'était pas un avantage politique dans ce sens, et son exemple avait très certainement apaisé (du moins, en partie) la colère des habitants de la planète. Voici maintenant trois années que tous ces événements avaient eu lieu, et même si je croisais de temps en temps Alexandre (il pouvait profiter de quelques semaines avec Hector, ils faisaient partie de la même famille après tout, c'était l'une des conditions imposées par Madeleine avant qu'elle ne disparaisse), je n'avais pas une seule fois essayé de contacter Judith. Dans les faits, je n'avais aucune raison de la contacter: nous n'avions officiellement pas d'autres relations que celle d'anciens alliés politiques, et encore. Nous n'avions officieusement même pas de relation, d'ailleurs. Mais le sentiment de culpabilité qui me déchirait les entrailles avait grandi au fil des mois, et j'étais arrivée à ma limite. Rachel était morte car je l'avais envoyé chercher des informations à propos des Knight/Romanoff, trop enthousiaste et pressée de découvrir des preuves de leurs implications dans les meurtres de Zarkaroff et Beth Highway. Au final, elle était morte pour rien, et je ne pouvais rien faire pour le changer maintenant.

J'avais aussi été incapable de stopper la mort de Marin. Doux Marin, gentil Marin, qui restait toujours en retrait et allait rassurer les GNs dans la rue tous les jours. Il incarnait la gentillesse et la compassion, il était probablement celui d'entre nous qui était le moins fait pour la politique. Le pouvoir ne l'intéressait pas, il n'osait jamais vraiment dire son opinion car il n'était jamais sûr de sa valeur, et il préférait rassurer et supporter les autres plutôt que de se mettre en avant. Et pourtant, c'était lui qui avait subi cette attaque, seulement une année et demie après la mort de Rachel. Il serait faux d'affirmer que les tensions entre les GNs, GMs et Ithangenis avaient maintenant disparu. C'état complètement faux, et même si la politique internationale (dirigée par notre Conseil des Neuf depuis les attentats de Lighem) se dirigeait vers un système suffisamment pacifique, les accidents et incidents entre les différents groupes étaient assez fréquents. Parfois, c'était un train qui déraillé sans raison. D'autres fois, c'était des graffitis anti-GMs ou anti-GNs qui apparaissaient sur les murs d'un immeuble à Lighem. Mais parfois aussi, c'étaient des figures du pouvoir qui étaient prises pour cible par des individus furieux, ou des groupuscules en colère. Le Comté de Tolbar avait accueilli de nombreux GMs maintenant dépourvus de pouvoir, ceux qui voulaient apprendre à vivre sans pouvoirs et à redécouvrir le monde sans ces facilités génétiques. On peut dire que quatre-vingt dix-neuf pour cent de cette population immigrée avait de bonnes intentions d'intégration dans notre territoire, et dans notre culture. Mais le dernier pour cent était le plus dangereux, et il ne suffit que d'un coup de couteau bien placé dans la jugulaire pour que le Conseil des Neuf, déjà Conseil des Huit depuis une année et demie, devienne le Conseil des Sept. J'avais été incapable de stopper sa mort, et je ne pouvais rien y faire non plus. La seule chose que je pouvais changer maintenant, c'était ma situation avec Judith. D'où ma visite, égoïste peut-être, mais visite quand même.


« Veuillez passer dans le détecteur, s'il vous plaît. » demanda la femme - une quarantaine d'années, quelques cheveux gris - qui s'occupait des entrées et des sorties dans le bâtiment central.

J'opinais de la tête, et traversais le petit sas sans résistance. Evidemment, rien ne sonna - je ne serais pas la Gouverneure de Tolbar si j'étais incapable de prendre une tenue adaptée pour des visites de lieux haute-sécurité - et la femme hocha de la tête avant de retourner à ses dossiers comme si nous n'étions que des visiteurs sans importance. Je préférais limite ce genre de comportement que les montagnes de questions ou les regards curieux des passants. Il est fatigant d'être une figure aussi familière dans les médias de toute la planète, mais je ne pouvais malheureusement pas faire cela autrement. Soit être un visage des médias, soit laisser la planète tombée dans de nouvelles guerres? Le choix était rapidement fait. Nous étions maintenant à l'intérieur du quartier basse sécurité, où les prisonnières les moins dangereuses pouvaient circuler, interagir et parfois travailler sans aucun problème. Les groupes de détenues s'écartaient sur notre passage, et nous n'eûmes aucun problème à traverser la première partie de la prison: apparemment, si ces prisonnières avaient un problème avec le gouvernement, ce n'était pas avec moi qu'elles souhaitaient le régler. Mon guide - qui parlait toujours, mais je dois avouer que ces paroles ne m'intéressaient guère - m'indiqua finalement que nous étions arrivés au quartier haute sécurité, où les prisonniers les plus dangereux ou les plus importants étaient détenus. L'ambiance était tout de suite plus silencieuse, peut-être même moins lumineuse, ou alors c'était juste une impression que je créais moi-même. Le battement rapide de mon cœur devint tout de suite plus audible, et il rythma nos pas jusqu'à la cellule en question. Même mon guide parlait de moins en moins, comme s'il craignait de briser la drôle d'atmosphère des lieux. Enfin, une porte en métal barra notre chemin, et le gardien-guide passa sa propre carte devant un détecteur. Deux secondes plus tard, et le voyant jusqu'alors rouge devint vert, et un petit "biiiip" signala que la porte était déverrouillée. J'inspirais pour rassembler mon courage, et m'apprêtais à prendre la poignée entre mes doigts lorsque le garde me stoppa dans mon mouvement.


« La détenue a été attachée pour cette entrevue, mais n'oubliez pas qu'elle a tout de même une certaine liberté de mouvement. Elle pourrait être dangereuse. Vous êtes vraiment certaine de vouloir rentrer là-dedans toute seule? Je pourrais juste me tenir dans un coin, simplement pour êtr... » proposa-t-il avec un air inquiet, avant que je ne le coupe dans son babillage.

« C'est vraiment honorable de votre part, Mr... Burter. » j'avais lu son nom sur sa tenue de gardien, rapidement. « Mais je tiens vraiment à ce que cette conversation reste privée, de plus, je ne pense pas que Mme Knight m'attaquerait. »

Ou du moins, je l'espérais fortement. Elle n'avait pas changé à ce point, pas vrai? Ou alors, je ne l'avais jamais vraiment connue, nota une autre voix exaspérante dans un coin de ma tête. J'étais prête à prendre ce risque dans tous les cas: j'avais passé presque quinze années de ma vie à m'entraîner dans les arts martiaux et différentes techniques de combat, ce n'est pas une petite visite de prison qui allait mettre fin à ma carrière de gouverneure (ou fin à ma carrière tout court). En plus, elle était attachée, comme l'avait souligné le guide-gardien. Rien ne pourrait m'arriver, pas vrai? Mr Burter hocha de la tête après quelques secondes de réflexion, et se poussa finalement du passage. Sans plus d'hésitation - je ne pouvais plus reculer maintenant, pas avec un témoin potentiel à moins de deux mètres - j'ouvrais la porte, et me retrouvais dans une pièce exiguë, qui n'accueillait qu'une chaise au milieu. Et la chaise elle-même, accueillait une personne, qui avait de longs cheveux bruns mal coiffé, la tête encore baissée vers le sol, les mains enchaînées, ce qui entravait une partie de ses mouvements. Je ne savais pas depuis combien de temps elle était entrain d'attendre dans cette salle, mais sans doute assez longtemps, car il lui fallu une dizaine de secondes avant de réagir à mon entrée. D'abord, elle releva la tête: et pour la première fois, je vis ses yeux. Ses yeux toujours aussi sombres, mais différents. Comme s'ils leur manquaient quelque chose... cette once d'énergie folle, et de détermination puissante. "C'est à cause de toi qu'elle est ici" souffla cette voix exaspérante, traîtresse alors que je me retrouvais sans voix. Si elle me reconnut - elle me reconnaissait, c'était impossible autrement! - elle n'en fit pas signe. Nos regards soutinrent l'un et l'autre pendant une dizaine de secondes, avant qu'elle ne laisse retomber sa tête de nouveau. Ses chaînes firent un petit cliquetis dans la pièce lors du mouvement. Mes yeux me brûlaient, comme si je m'apprêtais à pleurer. Pas "comme si" d'ailleurs. J'allais me mettre à pleurer, si je ne contrôlais pas un peu mieux le tourbillon d'émotions qui rageait à l'intérieur: cette salle était filmée, il y avait des caméras partout dans cette prison et encore plus dans le quartier haute sécurité. Il y avait sans doute des micros, même. On ne pouvait rien faire, rien dire sans se compromettre. Le seul paramètre qu'il ne pouvait pas analyser, c'étaient les émotions que l'on induit dans un geste ou dans un regard.

« Hey. » dis-je doucement, presque dans un murmure, avançant d'un pas dans la pièce.

Elle garda la tête baissée, ne réagissant pas à mon appel. Je ne m'attendais pas à une autre réaction de sa part. Judith était têtue, sans doute bien plus que moi. Elle ne releva pas la tête, et l'horloge collée au mur opposé affola mon cœur: trois minutes, avait dit le gérant des visites. Pas plus, c'était impossible d'autoriser plus avec ce genre de prisonnier, et avec ce genre de visiteur. Les protocoles concernant ma sécurité seraient bafoués si je restais trop longtemps à l'intérieur de la prison, et les protocoles concernant l'enferment de la Knight seraient bafoués si elle restait trop longtemps en-dehors de sa propre cellule. Trois minutes, et j'en avais déjà gaspillé au moins les deux tiers en restant plantée comme une idiote dans l'entrée. Je parcourais le petit mètre cinquante qui me séparait de la jeune femme, avant de m'agenouiller devant elle, avançant mes mains dans un geste presque désespéré pour prendre les siennes. Elles étaient sèches, un peu froides, mais au moins vivantes. Judith était en vie, dans cette prison, mais pas pour toujours. Une vague d'espoir me traversa des pieds à la tête, et je tentais de lui en communiquer un peu en serrant un peu plus fort ses mains dans l'étreinte des miennes. Seulement à ce moment-là, elle accepta de relever légèrement le menton, ses yeux - plus vivants que ceux que j'avais rencontré tout à l'heure - se déposèrent enfin sur mon visage, sur les miens. Je laissais échapper un pauvre rire/sourire, ainsi qu'une larme solitaire sur ma joue. Les caméras ne pourraient pas capter cela, la qualité n'était pas suffisante, tentais-je de me rassurer tout en en ayant strictement rien à faire.


« Je suis désolée. » soufflais-je, à peine audible, retenant plus de larmes de couler avec un petit reniflement.

Elle ne dit rien en retour, elle n'en eut pas le temps. Le "biiiiiip" maintenant familier de la porte qu'on ouvre retentit dans la pièce, et je m'empressais de lâcher ses mains pour essuyer la larme solitaire de ma joue. Le gardien était déjà entrain d'entrer dans la salle alors que j'étais encore entrain de me relever de ma position agenouillée. D'un regard, il m'indiqua que la temps réglementaire était terminé, et j'hochais de la tête avant de jeter un dernier regard à la Knight. Cela ne serait certainement pas ma dernière visite, je décidais. Le temps était trop court, les mots ravalés trop nombreux. Je ne pouvais pas continuer de la visiter sans que cela paraisse suspect aux autorités de la prison. Un seul choix m'apparaissait alors possible: je devais la sortir du quartier haute sécurité, elle pourrait recevoir les visites de vingt minutes réglementaires des détenues "normales". Je n'avais jamais abusé de mon pouvoir de gouverneure auparavant... est-ce que lui demander un traitement de "faveur" serait le faire? Je ne risquais rien à essayer, de toute façon. Le gardien me poussait gentiment vers la sortie, et je retournais une dernière fois la tête vers la prisonnière aux cheveux sombres et à la silhouette bien dessinée malgré les mois d'enfermement.


« Je reviendrai. » promis-je avant de quitter la salle.

Une fois devant l'entrée du complexe carcéral, je saluais le garde qui s'était occupé de ma protection et de me guider dans la prison lors de la visite, avant de rejoindre ma team de voyage qui m'attendait sur le petit aéroport prévu à cet effet. Alors que je m'éloignais vers la petite navette où Colton m'attendait, l'air inquiet, j'entendis les commentaires pas si discrets de Mr Burter à son collègue.


« Et bé, ce n'est pas tous les jours qu'on voit une gouverneure plier le genou à une de nos détenues, pas vrai? » se moqua-t-il, à la fois curieux et bizarrement jaloux.

Avec un soupir, je rentrais dans la navette sans aucun commentaire malgré les regards insistants de mon frère. Nous aurions l'occasion de parler pendant le trajet jusqu'à Lighem, là où nous devions récupérer la garde d'Hector pour les huit prochains mois. Je savais que Colton était plein d'appréhension à l'idée de revoir Alexandre aussi. Enfin, ce n'est pas comme si leur prochaine rencontre serait limitée à trois minutes, eux.


@Tout le monde: Je n'aime pas trop incarner les persos des autres, donc j'ai évité de faire trop réagir Judith mais finalement j'aime bien le rendu de la scène! ♥ J'espère que ça t'ira, Flamby. Et du coup, là ça serait bien de faire l'ellipse de... huit ans du coup, et que vous écriviez les réveils de Madeleine/Igor/Alexey et un peu ce qu'ils font après (car je ne sais pas du tout comment gérer leur situation post-réveil, perso! :p).
Verrouillé

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