Hanayu a écrit : ↑dim. 28 janv., 2024 3:42 pm
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156- Lire un livre d’une lecture commune du mois de : (peu importe l’année de la lecture commune)
A - janvier
Avec
"Max" de Sarah Cohen-Scali
Lu
Chapitres 1 à 4
Terriblement grinçant...dès les premiers mots.
Est-il possible d'être embrigadé par un courant de pensée, avant même sa propre naissance, avant même sa propre conception ?! Si l'on en croit le "Petit Empereur" la réponse est oui.
Et vu le gourou choisi c'est d'autant plus affolant : le "Führer" himself.
Naître précisément à la même date que l'instigateur de ce "Heim" (en grand fanatique de la race aryenne) va être le premier accomplissement de Max. Ses réussites suivantes me font trembler par sombre anticipation. Son absence d'empathie, d'entrée, à l'état de nouveau-né est inquiétante.
Si je connaissais l'existence des "Fermes à bébé", naïvement je n'en avais retenu que le projet consenti très carré (et déjà bien abherrant)...les différentes versions des "mères porteuses" m'ont scié.
Chapitres 5 à 8
Très franchement je suis fort impressionnée par les recherches qu'a fait l'auteure. Et la façon pédagogique, très bien amenée, qu'elle a de partager ses connaissances. Par le biais de K.K on a ainsi tout le déroulé de l'endoctrinement programmée de la jeunesse hitlérienne. Non pas qu'il en ait déjà l'âge mais parce que c'est le but qu'il souhaite atteindre : rejoindre les rangs !
Les "codes" nous hérissent d'effroi.
Sous couvert de fiction c'est un documentaire que l'on lit. Le chapitre 8 est assez perturbant car crédible concernant la réalité des "détenues" et de ce qui découle de leurs traumatismes.
Chapitres 9 et 10
Excursion éclair dans le côté cobaye qu'ont eu certains nourrissons.
Si Max nous l'avait évoqué précédemment...c'est forcément plus détaillé quand il le subit lui-même !
Ensuite l'ellipse temporelle, si elle m'a surprise, est toutefois de bon aloi ! On ne va pas rester dans les langes pendant tout le roman.^^
La deuxième partie m'intrigue donc grandement !
Chapitres 11 à 15
J'avoue que plus j'avance dans le roman, plus je le dévore. Mais en mode "lapin en plein phare". (Étourdie par ma propre naïveté concernant les rapts en série d'enfants "nordiques".) C'est assez fou car il y a plein d'informations que l'on connaît, mais dont on n'a jamais pris le temps de les creuser. Les procédés employés, le rôle qu'a pu avoir un (ou plusieurs) "Konrad" dans tout ça, nous assomment littéralement.
La privation de "pensée libre" est une arme qui serre la gorge et le cœur. Malgré quelques soubresauts (d'interrogation interne légitime), la loyauté de "Klein Kaiser" reste toujours solide comme le roc. C'est donc très dur à digérer. Hitler s'y est entendu pour créer de très jeunes monstres à gueule d'anges.
Chapitres 16 et 17
À force de voir l'horreur en restant aux côtés de Max (tout en faisant fi de l'ampleur qu'elle a en la jetant sous le tapis), on oublie en partie à quel point la folie est partout dans cet endoctrinement.
Le PAN m'a statufié. Comme notre protagoniste je ne m'y attendais pas.
Je l'annonce : ma lecture suivante sera moins sérieuse. Car là je me sens de plus en plus nauséeuse.
Chapitres 22 et 23
Le ver est dans le fruit.
Bien malgré lui, le cerveau de Konrad est de plus en plus en ébullition. Ses convictions vascillent. Ses neurones enfin connectés ont bien du mal à le conserver vaillant. Il se met "à la place de", ce qui réveille une empathie jusque là absente chez lui. Sonnant le Glas de son aveuglement.
Le "savon" est un coup de tonnerre qui nous vrille l'entendement.
Chapitre 24
Oh Pu.... ! Oo
Disons qu'en temps de guerre, tous les coups sont permis.
Ce qui est terrible dans cette lecture c'est que (même sans être revanchard) on en arrive à voir des actions (réellement abominables) comme un juste retour des choses.
Chapitres 25 à 29
Comme on suit, bien évidemment, la chronologie historique..cela commence à sentir le sapin en dehors des murs de la Napola.
Même en ayant foi dans le père de la nation, des signes alarmants ne trompent pas. (Professeurs et élèves envoyés en front qui ne reviennent pas, denrées qui se tarissent, hystérie de certains surveillants.)
Lukas fidèle à lui-même déterre des secrets qui l'épouvantent...le laissant exsangue.
Le sort des Juifs était bien camouflé sous le régime hitlérien. Seuls les initiés savaient...autant dire que le découvrir restera toujours glaçant.
J'attaque à présent la quatrième partie, la dernière.
Je serre les dents d'avance.
Chapitres 30 à 33
Où Konrad s'aperçoit qu'à la Napola il était protégé d'une réalité extérieure de plus en plus troublée (1945 se profile)...où les nuits des "Ivan" sont ce que l'on sait (des orgies à vomir)...et où la révélation du chapitre 33 ne m'a nullement surprise (j'en étais sûre) mais m'a fait mal tout de même.
Chapitres 34 à 38 FIN
Comme prévu...pas de Happy-end. L'injustice de dernière minute est un crève-cœur.
Je vais rester marquée par cet ouvrage. Et si je ne suis pas certaine de le relire, je vais par contre le faire tourner.
Il mets en lumière les zones d'ombres de la seconde guerre mondiale.
Et ce qui est bien moche (le mot est faible) ne doit pas pour autant être oublié.
Une lecture uppercut qui est un mal nécessaire.