Chapitre 7
Un homme d'une quarantaine d'année franchit la porte, suivi d'une fille et de deux garçons tous les trois âgés d'environ 17 ans.
– Bonjour Clarisse, comment te sens-tu ?
– Beaucoup mieux merci.
– Je suis ravi de l'apprendre. Quand on a vu ta blessure, on a bien cru que tu allais y rester. Mais, avec ce qu'on a pu constater, tu es une dure à cuire.
Je cherche la main de Thomas. Je sais que tant qu'il est avec moi je suis en sécurité et son contact me rassure. Cet homme ne m'inspire pas vraiment confiance et puis j'ai le souvenir de Gideon en tête. Dans son regard on peut lire de la détermination et de la haine. Pas dirigées vers moi, mais contre quelque chose d'autre. Je pense que je vais bientôt savoir de quoi il s'agit de toute façon.
– Laisse-moi me présenter. Je m'appelle Marcus. Ici c'est moi qui prends les décisions pour assurer notre survie à tous. Tu apprendras vite, et toi aussi Thomas, qu'on ne chôme pas. Survivre devient de plus en plus dur, alors si tout le monde ni met pas du sien, on ne peut pas tous rester en vie. Vous le comprenez, j'espère ?
– Oui, bien sûr, répondis-je au même moment que Thomas.
Je cherche toujours sa main.
– Très bien. Je vous présente nos trois jeunes. Ce sont les seuls « enfants » de votre âge. Voici Stiles et Caleb. Ce sont mes fils et, comme vous avez pu le remarquer, ils sont jumeaux.
Ils ont un air gentil mais malin. Ils doivent souvent faire des sales coups ces deux là.
Ils sont tous les deux bruns aux yeux marrons. Un peu plus grands que Thomas. Ils portent pratiquement les mêmes habits. Un jean noir, des chaussures noires et l'un porte une chemise en jean ouverte avec un tee-shirt noir en dessous en l'autre une veste en cuir ouverte avec un tee-shirt en col V noir.
– Moi c'est Stiles, dit le garçon à la chemise, et voici mon frère Caleb, dit-il en indiquant son jumeau.
Cette voix ! Elle me rappelle quelque chose, je ne serais dire quoi, mais je suis presque sûre de l'avoir déjà entendue quelque part.
Je leur adresse un bref sourire.
– Et la jeune demoiselle que tu vois ici, reprend Marcus, c'est Chloé. Elle est la fille du sous-chef Thibault. Je te le présenterai plus tard.
La fille en question porte une chemise à carreaux rouge avec, par-dessus, une veste verte kaki, avec un pantalon marron délavé, rentré dans des bottines noirs usées. Comme moi, elle est blonde mais ses cheveux, plus courts que les miens, lui arrivent aux épaules et sont lisses. Sa peau est blanche avec quelques petites coupures, et ses yeux sont d'un vert très clair, beaucoup plus clair que ceux de Thomas. Sur son épaule, elle porte une grande sacoche verte kaki usée.
Elle s'approche de moi et me la tend.
– Je t'ai mis des affaires à moi dedans. Tu peux choisir, rends-moi juste le reste après, dit-elle en me tendant la sacoche avec un grand sourire.
– Merci beaucoup, tu n'étais pas obligée.
– Parce que tu comptes garder cette robe d’hôpital, dehors ?
– Non c'est vrai, merci.
Je prends la sacoche en lâchant un petit rire.
– Pour les armes, vous devrez tous les deux aller voir la femme de Thibault, Elsa. Elle vérifiera les armes que vous avez et les notera sur un registre. Si elle peut, elle vous donnera des balles. Sinon, elle vous donnera d'autres armes libres. Par contre, celles-ci ont le droit d'être porté sur nous constamment, mais n'ont le droit d'être utilisé qu'à l'extérieur du grillage, par mesure de sécurité. Et bien entendu, toutes armes non déclarées seront prises et gardées dans nos réserves. On vous accepte chez nous et on veut pouvoir vous faire confiance.
– Oui bien sûr.
– Bon, nous arrivons dans un peu moins d'une heure. Il est à peine 5 heures du matin. Quand nous arriverons, vous irez au dortoir et vous pourrez continuer votre sommeil, jusqu'à 9h30 maximum. Même si nous sommes samedi je ne pense pas que faire la grâce matinée nous soit bénéfique. Si vous avez besoin de quoi que ce soit faites-le-moi savoir.
– D'accord.
– Si vous n'avez aucune question, je vous dis à tout à l'heure. Il y a une salle de bain juste en face de ta porte si tu as besoin.
– Merci.
Les jumeaux, Chloé et Marcus sortent de la pièce. Thomas et moi, nous nous retrouvons seuls, avec Snow.
Je tourne la tête et vois Thomas assis à l'autre bout du lit. Pas étonnant que je ne trouvais pas sa main. Mais pourquoi est-il si éloigné de moi ?
– Tu peux te rapprocher, je ne vais pas te manger, tu sais Tommy, lui dis-je en lui envoyant un sourire.
– Hum… Je vais chercher quelque chose à manger, tu veux un truc ?
– Non merci, ça va.
– Ok.
Il sort à son tour.
Il me paraît beaucoup plus froid qu'avant l'arrivé de ces gens. Je ne veux pas me faire des histoires mais je n'espère pas que c'est à cause de cette fille.
Je prends la sacoche de Chloé et la vide sur mon lit. Elle contient pleins de vêtements tous usés mais beaux. Il a même un short bleu marine mais je ne pense pas qu'un short soit vraiment adapté.
J'opte finalement pour un jean noir que je rentre dans des bottines noires avec une chemise blanche à dentelle et une veste en cuir noir.
Je remets les affaires dans la sacoche et la laisse sur le lit.
Je me dirige vers la salle de bain.
Le couloir est plutôt étroit, avec juste une petite lumière et de la moquette rouge partout. J'ouvre la porte d'en face.
La salle de bain est vraiment toute petite. Une petite douche à droite avec des toilettes juste à côté et en face de moi un lavabo et un miroir avec un petit tapis au sol. La lumière donne un côté encore plus petit à la pièce.
Je me passe un peu d'eau sur le visage, nettoie ma bouche et m'attache les cheveux en queue de cheval.
Je retourne dans le chambre.
Je n'avais pas vu, mais Snow porte un collier blanc. Sur mon sac, une laisse blanche à été posée.
Je la prends, prends mon sac et les pose sur le lit. Je regarde l'intérieur de celui-ci.
Tout a été rangé. La nourriture a été mise dans une boite, mon couteau nettoyé et les bouteilles d'eau remplies. Mon holster de cuisse est toujours là et le Glock 17 de papa aussi. Il y a aussi ma ceinture où je peux ranger mon couteau. Je décide de prendre les deux. On ne sait jamais.
Je mets la laisse à Snow puis je sors dans le couloir me promener.
Le petit couloir a pleins de portes. Je choisis celle du fond. Par chance je tombe sur la salle commune.
Thomas et Chloé sont en pleine discussion. Ils rigolent et ne m'ont pas vu arriver.
Je ne m'étais donc pas trompée. Thomas s'était bien éloigné de moi tout à l'heure, parce qu'il y avait Chloé. Mais bon peut-être qu'il veut juste se faire des amis et qu'il ne veut pas trop m'épuiser, étant donné que je me suis pris un couteau dans le flanc... Mais je suis en pleine forme et bien remontée contre lui.
– Clarisse ! Viens te joindre à nous si tu veux. On parlait de notre passé.
Youpi… Je lui adresse quand même un petit sourire pour rester polie et parce qu'elle a vraiment l'air d'être gentille, mais je crois que si elle continue à coller Thomas, je vais moins l'apprécier. Je préfère tout de même ne pas me la mettre à dos maintenant. Mieux vaut retarder le moment où elle montrera son vrai visage… À moins que je ne sois vraiment folle et qu'elle soit réellement gentille ? Que ce soit moi la méchante, à penser ça d'elle ? Et puis c'est complètement débile de penser à ça, alors qu'il y a des choses plus graves qui se préparent. Si Thomas veut faire ami-ami avec eux c'est son choix, mais moi il faut que j'en apprenne plus sur ces gens et sur leurs intentions. On s'est déjà fait avoir une fois et on a failli y laisser notre peau. Je ne tiens pas à revivre cette expérience.
D'ailleurs, en parlant de ça, où est Marc ? Et Ninon ? Thomas m'a dit qu'ils n'étaient pas morts, alors soit ils sont restés là-bas soit ils sont ici. Et j'espère qu'ils sont ici.
– Non merci, je veux pas vous déranger. Je voulais savoir, où est Marc ?
– Il est dans la cabine 4, dans le même couloir que toi.
– Merci Chloé.
Avant de repartir je m'avance vers Thomas qui est assis dans un fauteuil en face de Chloé. Je me penche vers lui pour l'embrasser mais au même moment il me regarde avec un air dégoûté et surpris puis ajoute :
– Tu fais quoi là ?!
– N-Non rien, je voulais juste… Rien, laisse tomber. À plus.
Puis je pars vers cette fameuse cabine N°4, les joues rouges de honte. J'entends le petit rire de Chloé qui me fait rentrer dans une colère noire contre Thomas.
J'arrive devant la cabine, respire un bon coup pour faire passer ma colère et frappe trois fois sur la porte.
Rien.
J'entre quand même.
– Marc ?
– À c'est toi. J'ai cru que c'était encore Thomas ou quelqu'un d'autre qui venait essayer de faire causette.
– T'inquiète, je suis venue pour ça, dis-je en lui faisant un clin d’œil.
– Haha, c'est déjà moins dérangeant de te voir toi. D'ailleurs, ça va comment ? Bien remise ?
– Ça va, mon flanc me fait pratiquement plus mal, mais maintenant, j'ai des problèmes de cœur…
– Ha bon ? Tu es cardiaque ?
– Mais non, idiot.
Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire. Il paraît tout de suite moins tendu.
– Non, c'est à cause de Thomas… Depuis qu'il a rencontré Chloé, il m'évite et passe tout son temps avec elle…
– Ha oui, Chloé, la petite blonde plutôt chiante, qui marche tout le temps derrière lui ?
– Oui, elle.
Cette fois encore, je ne peux pas m'empêcher de lâcher un rire.
– Si Thomas n'est pas stupide il verra bien que tu es mille fois mieux qu'elle. T'inquiète pas pour ça. Et puis, si vraiment il te laisse tomber dis-toi que de toute façon il ne te méritait pas !
– J'aimerais bien, mais je ne pense pas que je vais réussir à me dire une telle chose surtout qu'on a passé beaucoup de moments forts ensemble…
– Clarisse… Tu es bien une fille… Le monde est en train de mourir et toi tu penses à tes histoires de cœur. Tu me feras toujours rire, toi.
– Oui, tu as raison. En plus, je n'étais pas venue pour parler de ça. Tu as rencontré Marcus et Thibault ?
– Non, juste Marcus, Thibault n'est pas là, il est resté chez eux pour s'occuper de leur refuge pendant l'absence de Marcus.
– Ha, et tu penses quoi de lui ?
– Étrange. Je ne pense pas qu'il nous veuille de mal mais en tous cas, il attend quelque chose de nous, qu'il nous dira qu'une fois là-bas.
– Oui, c'est ce que je me disais aussi. Tu crois qu'il sait pour les scientifiques ?
– Ça m'étonnerait beaucoup, mais on ne le connaît pas, alors toutes les hypothèses sont à prendre.
– Hum… Et, au fait, Ninon n'est pas avec toi ?
– Non… Ninon n'est pas là.
– Elle est dans quelle cabine ? On pourrait aller la voir...
– Non, elle n'est plus avec nous. Elle a décidé de rester avec Gideon.
– Q-Quoi ?!
- Elle préférait retourner au campement avec lui, moi j'en ai ma claque de ce fichu camp.
Je croyais qu'elle avait été très attristée par la mort de Laurie alors pourquoi rester avec celui qui l'a tuée ?
Et donc, s'en est fini avec Gideon. C'est peut-être pour ça que Marc me paraît beaucoup plus détendu que la dernière fois que je l'ai vu. Et peut-être aussi parce que, pour l'instant, nous sommes en sécurité. Aucun zombie ne peut rentrer dans cet avion. C'est tellement reposant de se savoir en sécurité pour une fois. Même si ça ne va pas durer et que peut-être ces gens nous préparent quelque chose d'encore plus horrible que le virus Z... Mais je préfère savourer ce moment.
Marc me sort de mes pensées.
– Tu penses à quoi ?
– Ça fait du bien de se sentir en sécurité pour une fois, tu ne trouves pas ?
– Oui c'est sûr, ça nous change.
– Ça, tu l'as dit !
Nous restons encore cinq bonnes minutes, assis sur le lit, à regarder le ciel s’éclaircir par le hublot.
Une voix, dans une enceinte, nous ramène dans le monde réel.
- Bonjour tout le monde. J'espère que vous êtes tous réveillés et que vous vous êtes bien reposés. Il nous reste environ une demi-heure de vol. Un petit déjeuné vous est proposé dans la salle de réception à l'arrière de l'avion. Si vous avez faim, vous êtes invité à vous y rendre. Sinon vous pouvez préparer vos affaires et vous préparer à atterrir.
J'entends mon ventre qui gronde. Je pense que pour moi la question ne se pose pas. Petit déjeuner !
– Tu viens prendre un petit déjeuner ?
– Non, je n'ai pas faim. On se voit tout à l'heure. Tu m'attends pour descendre. On ne sait jamais. Au fait, bien vu d'avoir pris tes armes avec toi. Je vais faire pareil, on est jamais trop prudent.
– Ok, on se donne rendez-vous dans la salle commune dans 15 minutes ?
– D'accord, bon appétit.
Je lui adresse un petit sourire et sors pour rejoindre cette fameuse salle de réception.
En passant dans la salle commune, je remarque que Thomas évite mon regard et est plutôt gêné en me voyant rentrer. Il est beaucoup plus près de Chloé maintenant.
Ma colère remonte plus vite que je ne l'aurais voulue. Je dois m'y faire. Thomas a le droit de se faire des amis et j'ai des choses plus importantes que ça à me soucier comme, par exemple, trouver cette foutue salle.
Je commence à être complètement perdue dans l'avion quand je tombe nez-à-nez avec Stiles.
– Tu vas prendre un petit déjeuner toi aussi ?
– Oui mais je crois que je me suis perdue…
– Viens, je vais t'y emmener.
Il m'adresse un grand sourire et m'indique un couloir.
– Par ici.
Je lui rends son sourire et passe devant malgré le fait que je ne connaisse pas le chemin.
– Au fait Clarisse… C'est moi qui te parlais dans ta tête…
Je savais que sa voix me disais quelque chose. Je ne suis pas folle !
– Mais comment tu peux faire ça ?
– Grâce à ta puce. On l'a piraté sur notre ordinateur pour pouvoir la relier à la mienne et que je puisse t'informer.
Mais bien sur, ma puce ! J'aurais du y penser.
Avant le virus Z nous vivions dans un pays très strict et à chaque naissance, le nouveau né se voyait offert une puce qui contrôlait tout ses faits et gestes. On pouvait savoir exactement où nous nous trouvions dans le monde, si nous achetions quelque chose, nous dormions, mangions… La puce était reliée à notre cerveau et grâce à ça, le gouvernement se permettait de contrôler certaine personne quand celle-ci devenait trop « dangereuse ».
– Ça explique mes maux de tête quand on parlait.
– Oui désolé, on a essayé de le modifier parce que ça me faisait mal à moi aussi mais on n’a pas trouvé comment faire. Ne t'inquiète, je ne te parlerais plus par ta puce à part en cas de besoin extrême. Promis !
– Merci.
La salle. Enfin. Ce n'est pas que je n'apprécie pas Stiles. Non, ça doit être quelqu'un de sympa mais de savoir qu'on peut se parler mentalement me mets un peu mal à l'aise. Et, au vu du long silence qui à régner entre nous pendant pratiquement tout le chemin, je pense pouvoir en conclure que lui non plus n'est pas très à l'aise en ma présence.
J'aperçois Caleb et Marcus en pleine conversation au fond de la salle. Au centre, il y a un buffet. Bien entendu, il ne ressemble pas à ceux qu'on avait avant, mais je trouve ça extraordinaire de voir autant de nourriture réunie sur une table. Je ne peux m'empêcher de me jeter dessus.
– Fais attention, si tu manges trop vite tu risques d'être malade.
Trop occupé je n'ai pas vu la personne arrivée. Sa voix est grave et froide. Je ne la reconnais pas. Je finis ma bouche et me tourne dans la direction de cette personne.
Caleb.
Contrairement à son frère jumeau, il paraît beaucoup moins sympathique, je dirais même qu'il est intimidant.
– Désolée mais j'ai trop faim, lui dis-je en lui adressant un sourire chaleureux.
À ma plus grande surprise il me rend mon sourire et prend une pomme sur le buffet, juste à côté de moi.
– Tu n'aurais pas vu Chloé, par pur hasard, je la cherche depuis tout à l'heure et j'arrive pas à la trouver.
– Si elle discute avec Thomas dans la salle commune.
– Ha oui, et Thomas ton petit-copain c'est ça ?
– Oui du moins ça l'étais avant de vous rencontrer…
– Pourquoi tu dis ça ?
– Il s’intéresse plus à Chloé qu'à moi et ils ne se sont pas quittés depuis mon réveil...
Son regard se durcit. Il pose la pomme et se dirige vers la sortie à toute allure.
Je prends une pomme à mon tour et cours le rejoindre.
– J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? lui demandai-je la bouche pleine.
– Non, mais Chloé est ma petite-copine, je veux juste lui dire deux mots. Au cas où.
Chloé n'est donc pas libre. Ça me laisse moins de chance de perdre Thomas.
Nous arrivons à la salle commune et nous découvrons Chloé et Thomas allongés par terre, tournés l'un vers l'autre.
Je laisse tomber ma pomme en lâchant un petit cri.
Aussitôt Chloé et Thomas se retournent vers nous et rougissent. Enfin non, Thomas rougit mais Chloé, en petite fille innocente, se redresse et nous adresse un large sourire.
– Caleb chéri, Clarisse vous vous joignez à nous ?
– Chloé ne m'appelle pas comme ça. Et non, je dois te parler d'un truc. Il faut qu'on aille voir Marcus toute de suite avant qu'on atterrisse.
– D'accord. Merci pour ce moment Thomas, on aura bien rigolé. J'espère qu'on aura l'occasion de se reparler.
Elle rejoint Caleb. Elle s’arrête devant moi et avec un hochement de tête ajoute :
– Clarisse, j'espère que nous aurons l'occasion de faire de plus ample connaissance.
Puis elle quitte la pièce avec Caleb.
Je ne l'aime pas. Je ne lui dirais jamais rien sur moi. Du moins rien sur mes faiblesses.
Je sors le reste de viande qu'il y a dans mon sac et le donne à Snow qui va se mettre dans un coin pour pouvoir profiter pleinement de son repas.
Je ne sais pas si je dois parler à Thomas. Je m'en sens gênée alors que logiquement, je devrais éprouver de la colère pure et dure mais je ne peux pas. Je suis énervée contre Chloé, pas contre lui.
– Viens t'allonger avec moi, on arrive que dans 20 minutes.
Je m'allonge près de Thomas et il me prend la main.
Je rêve où il ne me demande même pas pardon ?
– Tu veux bien de moi maintenant ?
– Bien sûr pourquoi je ne voudrais pas de toi, Clari ?
C'est une blague ? Il m'a sèchement repoussé quand j'ai voulu déposer un baiser sur ses lèvres tout à l'heure et maintenant il fait presque une déclaration d'amour.
– Pourtant, tout à l'heure tu m'a repoussée quand j'ai voulu t'embrasser.
– Ah désolé, mais vu que, d'habitude, c'est toujours moi qui t'embrasse, j'ai été étonné, c'est tout.
Je ne suis pas convaincue et fronce les sourcils.
– Clari, je suis désolé d'accord ? Mais Chloé et moi on rigolait juste ensemble. Je t'ai repoussé tout à l'heure parce que je savais que si je t'embrassais comme je t'embrasse d'habitude, ça aurait créé un froid entre Chloé et moi ... Et vu qu'on rigolait bien, je ne voulais pas gâcher ça. Je pensais que tu aurais compris, comme à chaque fois que je fais quelque chose mais j'ai été naïf. J'aurais dû me douter que tu n'aurais pas apprécié.
– C'est vrai ce mensonge Tommy ?
– Bien sûr ma Clari.
J'attrape sa tête entre mes mains et dépose un baiser sur ses lèvres. Il est adorable quand il dit de telles choses, mais le seul problème est de savoir s'il dit vrai ou s'il dit cela uniquement pour que je ne pose aucune question et qu'il puisse ensuite mieux rejoindre Chloé.
Mais pour l'instant, je mets Chloé de côté et me focalise sur ce baiser doux et sucré. Je pense que les prochains jours vont être plutôt mouvementés et un moment comme celui-ci ne risque pas d'arriver avant longtemps ! Alors autant en profiter tant qu'on le peut encore.
*
– Je vous informe que nous allons atterrir. Rejoignez les salles communes les plus proches de vous, prenez toutes vos affaires et attendez mon signal pour vous lever et sortir. Je demande aux tireurs de se maintenir près en cas de problème. Merci de votre compréhension.
J'ai mes affaires sur mes genoux, Snow à mes pieds, Marc à ma gauche et Thomas à ma droite. Il me prend la main à me lance un petit clin d’œil.
Avec Marc, nous avons mis en place un plan, au cas où quelque chose se passerai mal. Étant le frère jumeau d'un scientifique, il sait faire quelques trucs très utiles. Il a volé quelques bouteilles au bar et m'a expliqué qu'avec le drap qu'il a mit dans son sac et des allumettes il arriverait à construire quelques « bombes ». Et avec mes bonnes connaissances en tire, je pourrais nous faire sortir, ou du moins essayer, de l'endroit où on nous emmène.
On a rien dit à Thomas. Bien sûr, je lui fais confiance, enfin j'espère toujours lui faire confiance, mais on ne sait jamais si quelque chose tournait mal, si jamais Marcus se doutait de notre plan et qu'il décidait de nous tuer, je préfère pouvoir dire qu'il n'a rien à voir dans cette histoire pour qu'il puisse vivre.
*
– Tireurs à vos postes. Que tout le monde se prépare à sortir vite.
Des zombies. Partout. Encore.
Le paradis s'arrête pour laisser place à cet enfer si quotidien.
Marcus rentre dans la salle les sourcils froncés. Il n'a pas l'air content.
– Il y a plus d'infectés qu'on ne le pensait. Sortez vos armes, vous allez s'en doute en avoir besoin. Vous pourrez en prendre d'autres avant de sortir, on a sorti la caisse d'armes, mais attention aux balles. Elles sont précieuses. On est à quelques mètres des portes mais si jamais il y a trop zombies près de vous on ne vous ouvrira pas. Compris ? C'est une mesure de sécurité qui nous tient vraiment à cœur et qu'on respecte vraiment, alors restez près des tireurs et vous pourrez rentrer. Sinon débrouillez vous pour être seul, ou juste avec des vivants.
Il repart aussitôt laissant un léger froid derrière lui.
Aussitôt, tout le monde s'active. Je mets ma coque sur mon bras gauche, prends mon couteau dans ma main gauche et mon arme dans ma main droite. Thomas a pris sa batte de base-ball en aluminium et Marc une arbalète, avec un sac de fléches.
– Tommy, Marc, si ce n'est pas trop vous demandez, je veux que le dernier de nous trois à rentrer s'assure que Snow n'est pas derrière lui. Surtout ne le laissez pas tout seul. Il risque de vouloir nous protéger mais ne le laissez pas s'éloigner de vous.
Ils acquissent tous les deux.
Je me penche pour déposer un baiser sur la tête de Snow et enlève la laisse. Je sais qu'elle ne servira à rien, à part à le mettre en danger.
Nous nous rendons vers la porte de sortie de l'avion. Il n'y a plus beaucoup de personnes avec nous. Chloé, Stiles, Caleb, Marcus , 2 femmes et 3 autres hommes que je ne connais pas, mais qui sont chargés d'armes jusqu’au cou.
Une lumière rouge s'allume au-dessus de la porte et Marcus prend la parole.
– Bon, les tireurs vont partir devant faire un chemin mais il y aura sûrement des infectés sur la route quand même. C'est tout droit. Courez, vous arriverez plus vite. Le code d'entré est 6-3PO. Ne l’oubliez pas !
Une alarme se déclenche et la lumière passe au vert. La porte s'ouvre dans un gros bruit mais qui reste camouflé par le bruit de dehors. Marcus part le premier, suivi des hommes et des femmes inconnus. Marc me donne une tape dans le dos et descend suivit de Thomas. Snow se met devant moi et attend que je parte. Il ne m'abandonnera jamais. Et je ne l'abandonnerai jamais non plus.
Je reporte mon regard dehors. Il y a vraiment beaucoup de zombies. Presque autant que quand nous étions piégés dans cette rue. Il y a un petit chemin devant moi, mais beaucoup de zombies ont réussi à passer quand même.
Je range mon Glock 17 et arme mon couteau dans ma main droite.
J'inspire et expire à fond. Mon rythme cardiaque monte en flèche en faisant revenir ma douleur au flanc.
6-3PO. Je ne dois surtout pas l'oublier.
Je me force à me contrôler. Inspirer, expirer.
3…
Inspirer, expirer.
2…
Dernier coup d’œil à Snow. Il est sur ses gardes. Les oreilles bien levées, prend à bondir.
Inspirer, expirer.
1…
Je me lance.
Chapitre 8
!
. Du coup j'aime bien Marc, je trouve que du coup il a eu une bonne réaction vis à vis de Clarisse et par rapport au comportement de Gideon. 
), qui ont une bonne profondeur, donc l'intrigue avance sans problème. Tu écris bien, c'est fluide.
j'en ai pas beaucoup d'autre), J'aime bien Marc, lui il a l'air d'être vraiment du côté de Clarisse et c'est cool.
et tu nous laisse encore avec ce suspense de fou!! Elle ne peut pas être atteinte par le virus!! c'est pas possible, elle doit être immunisée, comme Marc, je sais pas comment mais elle doit et elle va vivre de toute façon, parce que l'histoire le veut comme ça, mais quel suspense!!!!
franchement bravo très belle suite