Chapitre treize
Teo, Josh et Zane, sont partis avec la voiture rendre la fameuse liste d'idées qu'a demandé Jax, et accessoirement ils sont allés saluer Zeke, qui vit désormais avec les braconniers. Je profite de leur absence pour glander dans le salon, au calme, en survolant un de leurs livres, tout en grignotant des biscuits que Josh a fait. Qu'est-ce que mon estomac deviendrait sans lui...
Je somnole petit à petit, la lecture ce n'est vraiment pas mon truc. L'immeuble est calme en journée, je me sens en sécurité ici et ça fait un bien fou.
Kiana a eu pas mal de visites aujourd'hui, la moquette, même si elle est élimée, étouffe les bruits de pas des gens qui viennent la voir. Il n'y a que le claquement de la porte qui m'informe quand quelqu'un entre ou sort.
Le dernier client s'attarde, je ne discerne pas ses mots, mais avec sa voix de basse, je l'entends quand même. Curieuse et m'ennuyant ferme, je m'approche de la porte pour écouter.
Le mec reproche à Kiana que la plaie d'un de ses amis ne s'arrange pas. Avec son autorité et son venin habituel, elle l'envoie sur les roses et lui dit d'amener son ami blessé. L'autre lui soutient que c'est impossible, que la dernière fois c'est justement ce qu'ils avaient fait, et que le résultat était que maintenant ça avait empiré.
Kiana reste ferme, mais au moment où l'homme met en doute ses compétences, je sens sa fierté piquée. Elle bredouille, perd pied et à force, à ma grande surprise, promet qu'elle va venir cet après-midi.
Je suis surprise, avant de me demander si elle n'a pas capitulé pour avoir la paix et au final ne rien faire du tout.
Je retourne manger, je n'ai que ça à faire de toute façon et j'ai envie de prendre du poids. Mais alors que j'engloutie un énorme morceau de gâteau j'entends la porte d'en face. Rien d'anormal, sauf que le bruit de tissu et de verre tintant m'interpelle, car j'ai l'impression que c'est quelqu'un de chargé qui quitte l'appartement.
Je vais voir. Dans le couloirs Kiana s'éloigne avec un sac qui a l'air plein à craquer.
"Qu'est-ce que tu fous, je l'interpelle sans prendre de pincette.
— Ca ne te regarde pas ! aboie-t-elle avec mordant.
— Tu comptes pas te barrer à pied seule quand même ?
— Je vais voir un type dont une plaie que j'ai recousu s'infecte, j'en n'ai pas pour longtemps. Il habite pas loin, même à pied.
Je me demande si cette fille est stupide ou si elle le fait exprès. Même si le mec habitait dans la maison d'en face ce serait risqué. Miles sait où nous vivons. L'intervention de groupe pour nous sortir, Ben et moi, de notre mauvais pas, n'est pas passé inaperçu et Kiana reconnaissable entre mille, pour tout ceux qui ont déjà eu besoin de ses services. C'était comme donner une invitation à tout le monde pour nous attendre en bas, c'est pour ça qu'on ne sort plus qu'en voiture. Et vu que nous n'en avons qu'une, ça complique les choses.
— Je te fais remarquer à quel point c'est con ? Ou tu le sais ? N'y va pas seule ! Attends que Teo et Zane reviennent pour t'accompagner, je la sermonne avec rudesse.
— A la différence de toi, je sais me défendre ! assène-t-elle.
Je me détourne, essayant de me convaincre qu'elle n'a qu'à se démerder seule, cette sale garce. Sauf que s'il lui arrive quelque chose je ne me le pardonnerais jamais... et Josh m'en voudrait certainement aussi. La colère me monte. Cette fille m'exaspère. Tout chez elle me donne envie de la frapper : son air supérieur, sa voix claire, sa manie de poser une main sur sa hanche quand elle fait semblant d'écouter ce que je dis... En plus quand je la vois je repense aux horreurs qu'elle m'a dite et à notre accrochage dans la salle-de-bain, ce qui n'arrange pas mon humeur.
— Je viens... dis-je d'une voix froide et tranchante en la regardant de telle sorte qu'en me voyant elle n'ose pas répliquer.
Je sais que c'est stupide, que je ne ferais certainement pas la différence. Mais je sais que de toute façon elle ira quand même, juste parce que je lui ai fait remarquer que c'était pas une bonne idée et me donner tort.
Les rues sont assez désertes. L'avenue ou nous marchons est large. On voit loin autour de nous, ce qui reste un avantage.
Je ne suis pas tranquille, aux aguets ce qui me vaut un sourire narquois de ma détestable compagne, que j'ignore. On ne croise presque que des hommes. Je flippe et je n'en ai pas honte, même si j'espère assez bien le dissimuler.
Le trajet n'est pas long, il nous faut moins de dix minutes pour atteindre la maison au vieux portillon défraichi et branlant. Le jardin est rempli d'herbes folles, rien de très accueillant, comme toutes ces petites maisons individuelles complètement à l'abandon.
Je ne lâche pas Kiana d'une semelle. En plus du mec malade, il y a deux autres hommes dans la maison, à leur profil, je devine qu'ils tapinent dans le Quartier. Ce qui me rassure, leurs muscles sont à visée décorative.
Kiana s'active, je la regarde faire nonchalamment appuyée sur le chambranle de la chambre. Hors de question que je participe, je scrute tout, et surtout les gestes de chacun. Je ne suis pas tranquille peut-être qu'avec le temps je deviens paranoïaque. J'ai la sensation que tout le monde m'est hostile et qu'on va me tomber dessus à chaque seconde. Je cache mon agitation derrière ma position décontractée, mais en vérité je suis remontée comme un coucou, prête à agir.
Kiana fini au bout d'une heure, et même le paiement se passe bien. Il ne nous reste que le retour à faire. Pour le moment, tout s'est bien passé et je suis contente de mettre trompée.
Nous rentrons. Je marche vite, pressée de retrouver les murs protecteurs de l'immeuble.
— Tu n'as qu'à partir en courant, ce n'est pas possible d'être aussi trouillarde.
Je contiens mal ma colère, parce que je suis stressée d'être exposée et ça me met les nerfs à vif. Je me retourne, pour l'attraper par son t-shirt.
— Tu n'es qu'une pauvre connasse imbue d'elle même, sans cervelle. On est vulnérable ici. Oui, j'ai peur que ce connard de Miles et ses potes nous mettent la main dessus. Parce que moi, contrairement à toi, je sais ce que ça fait ! Donc maintenant bouge ton cul !
Je me surprends moi même d'être aussi tranchante et autoritaire. Mais la peur me donne des ailes. Je m'en fous qu'elle me prenne pour une lâche. Je préfère largement être lâche en vie, que téméraire et morte... surtout après je ne sais quels sévices.
Je la lâche et repars, certes j'ai vu que ma réaction ne l'avait pas laissée de marbre, mais elle n'accélère pas pour autant.
Nous passons devant un type, adossé à un muret, qui nous détaille avec ses yeux débordant de luxure. Ma gorge se sèche. C'est ce que je redoute, sans oser vraiment y penser, que l'on me viole. Encore. L'idée que Kiana soit plus bandante que moi, ne me rassure pas.
Le mec nous suit à distance. Je tourne à une intersection. La rue est plus étroite mais je veux échapper à son radar. Et rentrer par le même chemin qu'à l'aller, me parait risqué. Ou alors c'est me plonger dans des rues plus malfamées qui l'est ?
Je n'en sais rien, je ne sais plus. Kiana surprise me suis et une fois hors de vue je l'entraine en courant.
Elle commence à râler quand venant de derrière nous, on entend des hommes pester. Elle se tait et s'arrête manquant me faire tomber.
— Putain Kiana on bouge, c'est pas le moment de te laisser gagner par la peur.
Ses yeux sont écarquillés, sa respiration hachée, j'ai l'impression qu'elle revit quelque chose sans pouvoir s'en échapper.
Pas le temps de tergiverser, je la gifle et la bouscule pour avancer. Je la traine. On n'avance pas assez vite. Je tente de regagner l'axe principal en tournant à nouveau. Mais rien à faire on ne disparait pas assez de leur vue pour se cacher.
Kiana reprend le dessus et se met à courir, me laissant en arrière. Si j'avais le temps d'y penser, je la traiterais de tous les noms, mais ce n'est pas le cas. Elle tourne pour prendre la dernière intersection avant la grande avenue par laquelle nous sommes venues.
Sa course effrénée la rapproche de l'axe de départ, je ralentis, il me semble avoir entendu des voix. Ca se confirme, mais Kiana n'a pas l'air d'entendre, elle se précipite vers elles. Je tente de la prévenir mais trop tard, trois hommes déboulent devant elle.
Elle dérape, chute, se relève et tente de revenir vers moi, avant de se figer. Je m'arrête, consciente que c'est fini.
Je ne me retourne pas, je sais ce qu'elle voit. Les deux mecs derrière nous, nous ont rattrapées, on est encerclées.
J'ai envie de rire. C'était tellement évident, que ça finirait comme ça. Je trouve ça drôle de m'être faite encore avoir. Je m'approche doucement de Kiana, laissant nos poursuivants s'avancer et refermer leur nasse sur nous. La peur me déserte. Tant qu'ils ne m'auront pas piégée, je resterais forte. Après... je préfère éviter d'y penser. Je laisse l'excitation d'avant une rixe me gagner, accompagnée par l'envie de violence. Mon sang se retrouve surchargé d'adrénaline. Un sourire cruel fend légèrement mon visage. Je compte bien leur en faire chier, je n'ai rien à perdre. Je préfère mourir battue à mort, que violée à mort, car dans leurs regards je discerne leur envie, leur désir animal d'avilir nos corps.
Miles n'est pas parmi les mecs qui nous entourent, mais je reconnais certaines têtes. J'espère que nos amis nous vengerons comme il faut et que ces chiens souffriront.
Cinq. Ils sont cinq. On est deux. Pas de Ben, pas de Teo, pas de Josh. Kiana qui me paraissait si forte contre moi, m'a l'air ici d'un petit animal effarouché... C'est bien ma vaine.
J'adopte la même posture qu'avec Ben, mon dos contre celui de la connasse qui m'a conduite droit dans cette merde.
Je réfléchis, nos assaillants ne sont pas pressés, conscient qu'ils ont déjà gagné. Je me demande si avec agilité et rapidité, il y a moyen de se barrer quand ils ne s'y attendront pas... avec de la chance, beaucoup de chance, sûrement. Autant dire que cette idée meurt avant d'être plus approfondie.
Je la sens trembler dans mon dos et j'ai la désagréable sensation qu'elle ne va m'être d'aucune aide.
Ca se confirme vite.
Quand je me lance sur le mec le plus proche, engendrant une réaction de tous, elle reste statique, plantée au milieux de la ruelle. Deux mecs lui tombent dessus en l'immobilisant, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'un suffit et que l' autre s'intéresse à moi, c'est à dire de suite. J'ai juste le temps d'allonger une droite et de flanquer un coup de pied, avant d'être noyée sous le nombre. Ils me saisissent par chacun de mes membres. Je me débats comme une diablesse, me retrouvant un temps suspendue entre eux, presque écartelée avant de percuter le sol durement et que l'un d'eux, de son puissant corps, ne m'immobilise. Jai l'impression de feuler tellement ma rage devient le moteur de ma force pour me dégager. Leurs ricanement et le plaisir qu'ils prennent à me regarder me galvanisent, je refuse de perdre comme ça, d'avoir été aussi facile à avoir. Mais c'est peine perdue. L'autre resserre ses cuisses et ses mains sur mes poignets, je suis littéralement clouée par terre.
A un moment, ils se détournent de moi, et du spectacle affligeant que je leur fournie. Je suis leur regard : l'homme qui tenait Kiana est à terre, le nez en sang et je distingue la chevelure de la brune disparaitre au coin de la rue.
J'ai l'impression que l'on vient de me poignarder. Le sentiment de solitude qui me saisit me submerge.
Je ne me débats plus. Elle m'a abandonnée. J'ai beau savoir qu'elle n'avait pas vraiment d'autres options, je me sens trahie. C'est de sa faute cette putain de sortie stupide et c'est moi qui vais en payer le prix... seule.
Certains mecs sont partis à sa suite. Mais son départ les a passablement énervé et celui qui me maintient se défoule sur moi. Je ne proteste pas, seuls quelques geignements réflexes m'échappent.
Je suis soufflée par ce quelle vient de faire. Mon esprit repense à ses tremblements, à sa peur. Etait-ce feint ? Ma paranoïa reprend le dessus et j'ai presque l'impression qu'elle vient d'avoir ce qu'elle voulait : se débarrasser de moi. Irait-elle vraiment jusque là ?
Un doute m'assaille, creusant de ses griffes et tranchant tout sur son passage. Je me mets à douter de tout le monde; et à croire à une immonde machination. L'homme a arrêté de me frapper. Il me parle, mais je ne l'écoute pas. Quelle importance, je suis foutue, je ne comprends pas pourquoi il ne me tue pas. Enfin j'ai peur de comprendre : il compte faire autre chose de mon corps avant.
Je sombre en moi même, j'érige des barrières, je ne veux pas savoir. On me soulève. Je fais l'effet d'une poupée de chiffon quand il me jette sur son épaule.
Les mecs sont déçus, malgré moi je l'entends. Mais ils disent que Miles sera content, car de Kiana et moi, c'est surtout moi qui l'intéressais si jamais les autres reviennent bredouilles.
Je suis trimballée comme un sac, mon buste venant cogner le dos de mon transporteur à chacun de ses pas. Je comprends qu'ils ne vont pas me violer, du moins pas de suite et je me détends. Je force sur ma nuque pour voir les poursuivants de Kiana revenir les mains vides. Une part de moi, aurait préféré qu'ils la rattrapent. C'est vil de ma part, mais j'estime qu'elle le mériterait.
On arrive une voiture. Un tas de ferrailles, toute aussi reluisante que la notre. Ces enfoirés, sont garés à une centaine de mètres de notre immeuble que je peux voir de là. Si près et pourtant si loin. Qu'elle ironie.
Bordel.
J'enrage à nouveau, la colère me reprend, je veux étriper cette pute de Kiana. Il est hors de question qu'elle s'en tire comme ça. Je veux ma revanche sur elle, pour tout ses coups bas jusqu'à maintenant. Je puise dans cette colère, espérant avoir l'occasion de m'en servir, même si dans l'immédiat je devrais avoir la haine contre ses hommes.
Les mecs s'installent et mon porteur se baisse, mais pas assez mon dos percute le haut de la carrosserie extérieure de la voiture. Il bougonne avant de retenter de rentrer avec moi sur son énorme carcasse. Je crois que ce mec est stupide. Et ça m'arrache un sourire. Le genre sourire un peu fou, qui ferait flipper n'importe qui, qui le verrait.
Cette fois-ci il se courbe bizarrement et prends la porte en biais, me donnant l'impression que je vais glisser par dessus sa tête. J'ai comme réflexe de plier mes jambes, ce qui fait que cette fois, ce sont mes pieds touchent la ferraille. Instinctivement, je pousse de toute mes forces.
Dans sa position à moitié baissée, le balourd, pour ne pas perdre l'équilibre, me lâche. Je fais une roulade dans une réception approximative. Sur du verre, tant qu'à faire. Puis, sans réfléchir une seconde, je me relève, profitant de l'élan, et part en courant comme une dératée.
Le couinement des portières et les échos de leur course sur l'asphalte m'informe qu'ils me courent déjà après. Sauf qu'ils abandonnent vite : quand le vigile de l'immeuble apparait dans mon champ de vision et frappe sur la porte : les trois coups qui signifient qu'il y a un problème. La porte du garage coulisse, mes poursuivants s'arrêtent. Trois mecs costauds, sortent s'ajouter au premier. J'ose me retourner pour voir les autres battre en retraite.
Ca à marcher.
Putain de merde, je m'en suis sortie.
Je suis heureuse et soulagée comme rarement dans ma vie. Ensuite je pense à Kiana et à mon poing dans sa gueule. Certes les vigiles sont payés par tout l'immeuble et elle n'aurait pas pu les envoyer m'aider, mais je lui en veux de m'avoir laissée tombée. Même si je suis consciente qu'elle n'aurait rien pu faire. Mais moi à sa place, j'aurais essayé de me battre. Même si je ne l'aime pas, je n'aurais pas fuit si nos places avaient été inversées.
Franck celui qui a donné l'alerte, me dévisage inquiet :
— Ca va ?
— Ouais merci, tu m'as sauvée la mise.
— Je sers à ça.
Je remercie les trois autre aussi et monte à notre étage, directement chez Kiana. J'ouvre la porte sans cérémonie, je boue à l'intérieur tel un volcan à deux doigts d'entrer en éruption.
Je la trouve en train de peser des plantes sur sa balance de précision. Je reste interdite deux secondes, je m'imaginais la trouver agitée, ou prostrée mais pas en train de bosser. J'écume de rage.
— Je ne te dérange pas ?
Elle me dévisage surprise, prise complètement au dépourvue.
— Oui c'est bien moi, et ce n'est pas grâce à toi espèce de pauvre conne. Tu n'es qu'une salope, arrogante et lâche, je hurle en m'approchant toujours un peu plus d'elle. J'ai envie de te tuer, douloureusement. Ta stupidité a failli me faire buter, tu n'avais pas la moindre idée de ce qu'ils me feraient et tu m'as laissée, j'éructe mélangeant un peu tout. Je l'attrape par le décolleté et la tire vers moi avant de reprendre :
— Ta beauté que tu considères pour acquise, je vais te la faire bouffer. Je ne suis pas un mec que tu peux amadouer en minaudant et en tortillant ton cul comme la pute que tu es, j'acène tout en la giflant. Elle se laisse faire. Je vois son soulagement de me revoir, mais là, je n'en ai rien à faire. Je suis un mélange explosif d'émotions et j'ai besoin qu'elles sortent. Kiana a l'air de le comprendre car elle se laisse faire.
Je la secoue et la frappe encore, tout en lui crachant un flot d'insultes, jusqu'à ce que des mains puissantes me décollent d'elle avec douceur.
Kiana se met à pleurer, elle se recroqueville, avant d'enfouir sa tête contre le torse de Josh.
Je vois rouge, je sais que c'est Teo qui me tient, qu'il me demande ce qui ne va pas. La pression retombe à peine, je tremble, j'ai envie de la tuer, je ne me suis pas encore assez défoulée.
Quand j'entends ce que Kiana dit à Josh : que j'ai débarqué et m'en suis prise à elle sans aucune raison, alors qu'elle travaillait tranquillement, en prenant comme exemple ce qu'elle a renversé quand je lui ai sauté dessus. Je tente de bondir comme un animal fondant sur sa proie, mais Teo me ceinture. Je crie qu'elle ment. Sauf qu'en fait tout est vrai, c'est juste qu'elle a omis volontairement le pourquoi j'avais fait ça.
Josh lui demande si on s'est battues, elle dit que non, que je suis la seule à l'avoir frappée. Son dos est secoué de spasme de ses sanglots, alors que moi je tremble de plus belle. Je la hais en cet instant, plus qu'avant.
Mais alors que je crois que Josh et Teo vont la croire, que je vais passer pour un espèce de montre, il me fixe avec ses yeux aciers si transperçant et demande d'une voix dure :
— Tu m'explique l'état de son visage, les plaies sur ses épaules et ses vêtement déchirés ?
Kiana stoppe son manège avant de se lancer à nouveau dans un mensonge, disant que je l'ai forcé à sortir voir un client qu'elle avait refusé, parce qu'on avait besoin d'argent, parce que je ne voulais pas aller me battre.
La mâchoire de Josh se crispe et il a du mal à ne pas s'emporter :
— Tu comptes me mentir encore longtemps ? On a parlé aux vigiles. Tu as encore fait n'importe quoi. Vous êtes sorties, tu es rentrée seule à bout de souffle, dix bonnes minutes avant Talis, qui elle était amochée et poursuivie par la bande de Miles. Tu m'expliques ?
Elle retente timidement son histoire : que soit disant je l'aurais forcée à sortir. Mais ça ne prend pas.
Voir que les garçons ne la croit pas me calme. C'est méchant de ma part, mais la voir rejeter me fait plaisir, j'ai même du mal à m'empêcher de sourire.
Je parle à mon tour, la voix légèrement éraillée d'avoir tant hurlé :
— J'aurais dû la dissuader de sortir. Elle est allée voir un patient, je lui ai dit que c'était stupide d'y aller seule, mais au lieu de la retenir je suis partie avec elle. Sur le retour on est tombée sur les gars de Miles. Elle a réussi à s'enfuir, de toute façon ils étaient cinq, à deux on ne pouvait rien. Puis j'ai réussi à m'échapper à mon tour. Les vigiles ont dissuadé mes poursuivants et je suis venue m'expliquer avec Kiana, qui de toute façon a fait la seule chose raisonnable en se barrant... maintenant excusez moi je vais me doucher.
Teo me laisse partir. Josh a l'air si triste. Je suppose, que les mensonges de Kiana sont quelque chose d'habituel à voir sa tête. Mais je me demande quand même si pour Teo elle avait raison, en me disant qu'il l'aimait.
Quand il me rejoint dans la salle de bain pendant que j'enlève les bout de verre et les gravillons incrustés dans ma peau, je ne peux pas m'empêcher de lui demander s'il la aimé, si c'est vrai.
Il sourit de façon chaleureuse, balayant mes doutes. Ensuite il saisit mes mains pour nettoyer mon épaule à ma place et répond posément :
— J'ai eu un coup de cœur pour elle. Mais j'avais quinze ans. Nous étions tout le temps fourrés ensemble. Maintenant que je t'aime toi, je sais ce que c'est être amoureux. Elle était juste un désir passager, une attirance physique, toi tu es ça, et bien plus encore. Kiana a un besoin maladif de toujours tout arranger à sa sauce. Je suis sûr que tu l'as accompagnée parce que tu t'es sentie obligée de le faire. C'est ce qu'elle veut toujours attirer l'attention. Elle en devait pas penser qu'il y a avait du danger. Dans sa tête elle a fait ça pour que Josh se sente obligé de veiller sur elle... c'est ce qu'elle fait, c'est pas nouveau... Je suis tellement soulagé que tu ailles bien. Je ne te laisse plus. Plus jamais..."
Je caresse son reflet du regard, m'apercevant qu'il pleure. Je me retourne pour l'embrasser et le rassurer. Je me sens tellement conne de n'avoir pas été plus maline. Je ne veux pas inquiéter Teo inutilement, on a déjà assez traversé de moments durs.
Teo est si fragile en ce moment. Je le vois, je le sens. Il doute constamment de ses décisions je ne l'ai jamais vu comme ça.
Et à cause de moi, en ce moment, il se dit qu'il aurait dû m'amener avec lui.
Je le rassure comme je peux, me repaissant de son contact autant que lui du mien. Les derniers restes d'adrénaline me désertent, le choc et la peur manquent me m'engloutir. Je me mets à trembler contrôlant les larmes qui aimeraient inonder mes joues. Mais je ne cèderais pas.
Chapitre quatorze
heureusement que les gars sont la ! Vivement le prochain chapitre !
) on était bien lundi hier ? 
. Des chapitres superbes, comme je les aimes, riches en émotions, tu m'as fait rire et pleurer Téo de retour je ne m'y attendais plus 
! Je suis aussi contente de retrouver Zane, pour Kiana je ne sais toujours pas si je dois me réjouir ou pas 
, parce qu'elle ne fait que mettre du désordre dans la vie de Josh et Talis. Téo qui a perdu la vue de l'oeil droit et la perte de Awa, Yorick et Otis lui pèse sur les épaule et il perd confiance j'espère que la petite discussion avec Talis l'a remis d'aplomb 
Heureusement que ces amies sont la!!