Bonjour, voici le texte de Lauriane3 et Moi. On espère qu'il vous plaira
C'était une de ses nuits où on se serait cru en plein mois d’août, tant il faisait chaud. Je n'avais pas réussi à dormir, la chaleur et le stress m'en avaient empêchée. En effet, les prochains examens arrivaient bientôt, et tout le monde ne faisait que me répéter que je ne les réussirais pas. Enfilant un gilet par-dessus mon pyjama, je sortis, attrapant mes tennis au vol. Je voulais aller courir, ça me détendait toujours.
Je commençai à sprinter. Après avoir traversé le jardin je m'enfonçais dans la forêt, empruntant la piste pour cycliste. Le temps était si agréable ! La pleine lune illuminait le ciel, et une légère brise soufflait sur mon visage, me donnant l'impression de voler. J'aimais tellement courir, sentir tous mes muscles en action, et là j'avais vraiment besoin de me défouler. J'adorais ça, cet effet adrénaline qui me rendait si pleine de vie.
Je devais avoir parcouru un kilomètre lorsque, d'un seul coup, des dizaines d'oiseaux s’envolèrent d'un grand arbre sur ma gauche, faisant un boucan pas possible. Surprise, je stoppai ma course, sans remarquer la racine par terre, qui me fit tomber. Je m'écroulai et sentis soudainement une douleur aiguë à la cheville. Je portai la main à mon pied, et serrai les dents pour ne pas gémir.
Je fouillai dans mes poches à la recherche de mon portable, mais je réalisai que je ne l'avais pas prit. Je me mordis la lèvre, en colère de l'avoir oublié. Comment allais-je faire ?
J'essayai de me relever, mais la douleur s'amplifia, et j'abandonnai. Je remarquai un bâton à côté de moi, et, doucement mais sûrement, me relevais-je en m'appuyant dessus. Je m'étais vraiment mis dans une mauvaise situation ! Je n'arriverais jamais à marcher un kilomètre avec ce pied, qui était sûrement cassé, et je sentais déjà la fatigue s'emparer de moi. Ma cheville commençait à gonfler, ce qui ne devait pas vraiment être un bon signe.
J'entendis alors une mélodie, envoûtante et douce, qui m’attirait irrépressiblement vers elle. Je commençai à sautiller, me demandant ce que je faisais. Je quittai la piste, alors que je savais que je n'en avais pas le droit, la forêt était trop dangereuse, et mes parents m'avaient toujours dis de bien rester sur le chemin. Mais je ne contrôlais plus mon corps. Cette musique s'emparait de moi, me traversait comme si je n'existais pas, me disait de la rejoindre le plus rapidement possible.
Celle qui la jouait se mit à chanter, un chant pur et harmonieux, de la plus belle voix que je n'avais jamais entendu, un son délicieux et parfaitement juste. Ces paroles remplissaient mon corps de frisson, et des larmes coulèrent sur mes joues sans que je puisse les arrêter.
Je ne boitais plus mais marchais, ne me souciant pas de la douleur que je ressentais. J'étais devenue un robot, un robot qui ne pouvait plus rien faire qu'avancer à pas lents, alors que tout son être lui criait de fuir, de partir le plus loin possible.
La musique ne faisait qu'augmenter et accélérer, me transperçant de toute part, broyant mes organes comme du papier, comprimant ma tête comme si elle n'était faite que de vent, faisant virevolter mes cheveux alors que seule une petite brise soufflait, s’emparant de mon cœur avec tant de force que je crus qu'il allait exploser. J'avais l'impression de me noyer dans ces notes, de ne faire plus qu'un avec elles.
Les branches s'écartaient toutes seules autour de moi, laissant un passage à peine assez grand pour mon corps. Elle avait arrêté de chanter, mais cela n'arrangeait rien. J'avais renoncé à résister, car quand j'essayais, je ressentais une vive douleur dans la tête. La panique montait de plus en plus, je pleurais à chaudes larmes. Que m'arrivait-il ?
Les dernières branches cédèrent place à la une fille, ou plutôt une créature magique. Je n'arrivais pas à dire ce qu'elle était je n'avais jamais rien vu de pareil. Elle portait une sorte de robe et un masque, tout deux fait de feuillages, ainsi qu'un bâton de bois, au bout du quel se trouvait une pierre scintillante. Ses cheveux étaient étranges, je n'arrivais pas à distinguer leurs couleurs, un mélange de noir, de gris et de marron, et ils étaient attachés en une longue tresse, qui était si longue que je n'en voyais pas la fin. Je n'arrivais pas à lui donner d'âge, elle aurait pu avoir dix ans ou vingt, sûrement parce qu’elle n'était pas comme moi, elle n'était pas humaine, elle semblait être faite de nature. Elle observait les arbres tout en utilisant ses bras pour créer des traînées de lumière, si magnifique que j'en eus le souffle coupé. La musique semblait provenir de la pierre fixée à son bâton, qui dégageait une puissante lumière jaune.
Tout autour d'elle des oiseaux minuscules volaient, rendant l'atmosphère agréable malgré la chaleur du temps. Ils étaient si beaux, si … magique. Oui tout ça était magique. Tout ça était impossible !
Quand elle m’aperçut, elle sourit, se tourna vers moi, et je pus voir sa silhouette fine et gracieuse plus précisent. Lorsqu'elle baissa les bras, toute la magie s'arrêta, je m'écroulai par terre, tellement heureuse d'être enfin libre. Mon corps se relâcha, mais je me sentais si vide, à présent. Elle me fixait de ses grands yeux verts, d'une couleur extraordinaire, comme je n'en avais jamais vu. Elle s'agenouilla face à moi, lâchant son bâton dans l'herbe sans y faire attention. Elle possédait un si grand aura, une si grande beauté que vous étiez obligé de la regarder, de plonger vos yeux à l'intérieur de ses pupilles et de vous noyer de bonheur. Son regard réchauffait mon cœur, et je ne pus m’empêcher de sourire de joie. Maintenant j'en étais certaine, cette fille, n'était pas humaine, elle dégageait quelque chose de puissant, de sauvage, mais surtout de surnaturel. Tout s'embrouillait dans ma tête, et je me rendis soudain compte que je ne respirais plus, alors j’inspirai lentement en me demandant ce qui allait se passer, lorsque elle parla.
« Je m'appelle Iris. »
Je me réveillai en sursaut.
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