Discussion post-concours de lecture en tête 2015

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Losefiana

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Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par Losefiana »

Bonjour bonjour!

Comme il est écrit dans le titre, nous discutons ici du concours d'écriture organisé par lecture en tête en 2015. L'idée d'en parler et de se conseiller mutuellement sur nos textes et sur le concours une fois qu'il est terminé revient à une gente dame dont je ne cite pas la nom, Marie, Nicolas et moi
Nous parlerons donc de nos textes, dont des gagnants, qui vont bientôt être révélés et d'autres chose encore en rapport avec ce concours.
Losefiana

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Re: Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par Losefiana »

Voici le texte que j'ai envoyé au concours :mrgreen:

Froggy or not Froggy, that is the question
:

« J'ai rêvé d'un nouveau monde... » Je regarde ma phrase, la seule sur le papier encore blanc. Alors, avant d'oublier, j'écris. J'écris mon rêve, car les rêves permettent de s'évader de la prison monotone du quotidien, tout comme les livres, d'ailleurs. Je souris et commence à coucher les mots sur la feuille...

L'herbe s'étendait à perte de vue. Elle ondulait doucement sous le vent. Mes pieds nus foulèrent le sol quand je sortis du couvert de la forêt. Au loin, j’aperçus des volutes de fumée. Elles dépassaient de la plaine, comme une chape joyeuse signifiant la présence d'hommes. Je décidais de me diriger vers elles : je n'avais aucun autre point de repère.
Après une bonne heure de marche, j'ai vu grossir le phénomène et je suis arrivé à une route de terre battue. Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris le visage des hominidés présents. Ces créatures avaient de grands yeux bleus ou bien violets, une peau verte, dont je découvrirai un peu plus tard qu'elle était douce comme de la soie, ainsi que des sortes de ventouses au bout de leurs doigts longs et fins. Leurs cheveux, longs et de teintes claires, balayaient leur dos et frissonnaient dans le vent. Ils s'arrêtèrent, descendirent de leurs charrettes et s'avancèrent vers moi. Leurs grands yeux étonnés traduisaient ce que leur langue étrange n'expliquait pas : la curiosité. En parlant de leur langage, il avait des accents étonnamment doux puis soudain râpeux, comme si il venait d'un mélange de cultures. L'un d'entre eux me mit sur son drôle de chariot, fit demi-tour et accéléra. Je qualifiais leurs chariots de « drôle » car aucun animal ne les tractaient, il en sortait seulement de temps à autres dans un « plop » sonore, de petits nuages bleus. Pendant tout le trajet, la créature, que je décidais d'appeler « Froggy » en hommage à son apparence s'approchant d'une grenouille, essaya de communiquer mais seul un amas de consonnes aux sonorités rêches me parvenait : je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'il racontait. Je me terrais dans un coin du chariot et ne bougeais pas jusqu'à ce que Froggy renonce à ma faire la conversation.

Une grande ville apparut dans mon champ de vision, au détour d'une colline. Je cherchais des yeux le palais ou bien un signe quelconque de la présence d'une autorité mais n'en trouvais pas. Je penchais la tête par dessus le rebord du véhicule et vis une masse de gens indignés se pousser précipitamment pour ne pas être renversés par mon conducteur. Il traversa la ville à toute vitesse et s'arrêta devant une petite masure délabrée. Il me fit descendre et me conduisit dans la chaumière. Un grand Froggy s'y trouvait. Mon conducteur s'inclina et parla avec lui pendant de longues heures. Au bout d'un certain temps, le grand hominidé vert me jeta un coup d’œil et hocha la tête. Mon Froggy s'avança, pointa un doigts grêle sur sa poitrine et prononça un mot aux accents encore une fois, doux râpeux : « Agraat ». J'en conclus que c'était certainement son nom. Je le répétait et il sourit, satisfait. L'autre Froggy émit un son grave et Agraat me fit sortir après avoir salué. Je m'étonnais que la figure d'autorité de cette ville soit un homme comme les autres. Pourtant, il semblait avoir donné des consignes précises à Agraat qui me fit marcher jusqu'à une échelle. Devant moi, se trouvait un abîme dont on ne voyait pas le fond, rempli de nuages. Je regardais à droite puis à gauche et constatais que cette faille s'étendait jusqu'à l'horizon. Mon guide descendit et je le suivis gauchement, tremblant de peur. Je descendis les barreaux et soudain, une sensation de froid me saisit. Mon manteau de cuir brun prenait l'eau tandis que de fines gouttelettes d'eau s'infiltrait dans mes vêtements : nous traversions les nuages. Nous croisâmes d'autres Froggys qui saluaient Agraat et qui semblaient tout étonnés de me voir. Nous continuions de descendre alors que tous les autres, accrochés aux échelles voisines, remontaient vers la vile. D'un coup, le froid se fit moins intense et un rayon de soleil darda sa chaleur sur moi. Je me figeai sans remarquer que mon guide avait quitté l'échelle et se déplaçait maintenant sur la paroi, grâce aux ventouses sur ses mains et ses pieds. Il cessa de bouger, profitant lui aussi du soleil. Le yeux clos, je savourais l'instant. Je ne vis pas les cheveux d'Agraat s'allonger tandis que la photosynthèse s'accomplissait. Je ne le vis pas non plus les couper d'une main leste et les jeter dans un panier rempli d'autres cheveux. Je ne vis pas que les cordes de l'échelle était en fait des cheveux tressés et ne remarquai pas non plus que les Froggys étaient des plantes douées du mouvement et de la parole.
Je n'étais plus là depuis longtemps.... Mes yeux grands ouverts fixaient le plafond de ma chambre.

Je contemple ma feuille, maintenant remplie d'un écriture serrée et pleine de déliés. Je me plais à imaginer la suite de mon rêve. J'aurais ouvert les yeux et découvert le crépuscule de ce monde. Un nom me vient à l'esprit : Ingaart. C'est seulement alors que j'aurais pris conscience de la multitude de villes à mes pieds, du monde qui s'étendait en contrebas. Bien agrippé aux barreaux, j'aurais ouvert la bouche pour former un ovale parfait en constatant la beauté des forêts, les plaines et les lacs du monde d'en bas. J'aurais voulu sauter mais Agraat m'en aurais empêché, posant une main sur mon torse. C'est là que j'aurais réalisé que la peau des Froggys était si douce et chaude, comme les brins de soleil qui traversent les nuages d'où nous venions. Quand le soleil se serait couché, nous serions remontés en silence, Agraat et moi. Pas besoin de mots, j'aurais compris.

Je me lève de mon siège, range ma feuille avec les autres. J'en ai des tas, remplies de rêves tous plus fascinants les uns que les autres. Peut-être qu'en les assemblant tous, cela formerait un histoire, qui sait ? Je secoue la tête pour sortir de mes rêveries et embarque mon classeur et mes écrits. On m'appelle : « Baaaaaaaart ! » Je grommelle puis me prépare à descendre. Je dévale les escaliers, claque une bise sur la joue de ma tutrice. Je suis en retard. Je n'ai pas faim, je jette mon sac sur mon dos et cours vers la porte. Un éclat argenté derrière moi attire mon attention et je ne peux m'empêcher de me retourner pour m'observer une dernière fois dans la glace. Je baisse le regard sur mes mains fines, capables d'adhérer parfaitement à la roche grâce aux petites ventouses au bout de mes doigts. Je relève le menton et détaille mes pupilles noires, cerclées d'un camaïeu de violet, mes cheveux décolorés qui ondulent sur ma nuque. Le bruit régulier de ma montre m'arrache à ma contemplation ce ce magnifique Froggy que je suis : je dois me dépêcher ! Je me rue vers la porte, attrape mon chapeau et mon long manteau et me voilà sorti. Je cours sur les pavés glissants et dérape plusieurs fois. J'arrive, haletant, en vue d'un large bâtiment aux murs recouverts de chaux. J'y entre, me glisse sur un banc à côtés d'autres personnes tandis que le cours commence. Après un temps interminable, l'heure d'étude et d'analyse de rêves se termine enfin. Je bondis sur mes pieds et me précipite dans le bâtiment voisin. Le laboratoire. Monsieur, le maître des espèces m'y attend. Je pousse la lourde porte et fais un pas vers l'avant. Au fond de la pièce, deux yeux couleur de terre me fixent. Je m'approche, hésitant, et découvre un spécimen bipède, à la peau pâle et aux cheveux d'or. Son regard me dérange, il est attaché par de lourdes cordes mais il semble être le cœur des lieux. Je me détourne, gêné et cherche des yeux le maître des espèces. Il n'est pas là, pourtant aurait dû. Seul Froggy, je tressaute d'un pied sur l'autre et finis par de nouveau me retrouver face à la créature. Elle me rappelle quelque chose mais impossible de me souvenir quoi... La Dame du Roi est arrivée derrière moi, le doux tissu feutré de sa robe bruisse au rythme dans les courants d'air. Lentement, elle pose sa main sur mon épaule et chuchote : « Les rêves sont un aperçu de d'autres voies. Tout commence ici. »
LittleKiwi

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Re: Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par LittleKiwi »

De même, voici le texte que j'ai envoyé pour ce concours :

Guerre des Ames

J’ai rêvé d’un nouveau monde… Un rêve où sourire était interdit. Le rire avait laissé sa place à un univers triste. Bien que le soleil était radieux, personne ne semblait s’en réjouir, ni même s’en rendre compte. Chacun se cachait derrière ses murs, ses règles, son visage et jamais aucuns regards ne se croisaient. Personne ne s’écoutait et de toute manière, personne ne s’adressait la parole. Un voile de noirceur s’était posé sur le monde et toute trace d’humanité avait disparut. Comme si, le sentiment même d’existence s’était éteint. Et moi dans tout ça, j’étais là, perdue en plein milieu à attendre sur ce banc glacial. Aussi froid que les êtres qui marchaient autour de moi. Et je les regardais, ces gens, sans comprendre. Avait-il un but ? Une vie ? Encore eut-il fallut qu’ils soient vivant !
Je montais sur mon banc, éberluée devant tant de passivité. Il fallait que je bouge, ris, chante voir même danse, que je trouve quelque chose pour attirer l’attention et changer toutes ces mines impassibles ! Cependant, rien. Aucune émotion ne traversa leur visage. Nul sentiment ne semblait pouvoir les atteindre. Personne ne m’avait regardée. Et pourtant ils continuaient à marcher vers leur destination, telles des machines préprogrammées.
La nuit commençait à tomber. Non, elle était déjà là, un peu partout autour de moi. Le réverbère à quelques pas émettait déjà sa couleur orangée, juste avant de s’éteindre me laissant dans le noir. Après m’avoir privé de chaleur humaine, on me privait de chaleur tout court. Sous toutes ses formes possibles. La nuit était aussi gelée qu’en hiver, et je m’étonnais de ne pas voir de flocon tomber du ciel en tourbillonnant, pour me rappeler le vent glacial qui sifflait maintenant à mes oreilles. Ce n’était pas un rêve, mais bien un cauchemar. Un cauchemar atrocement glacé. Tellement glacé qu’il avait réussi à givrer la fontaine un peu plus loin tout en me gardant emprisonné, m’empêchant de me réveiller. Alors je me mis à arpenter ce cauchemar. Les dalles de pierre prenaient formes sous mes pieds au fur et à mesure que j’avançais vers la fontaine. Tout semblait figé. L’eau qui s’était écoulée, restait immobile au fond du bassin. Le givre avait formé comme un fin duvet blanc sur la surface glacée. Un frisson me parcouru le corps au moment où j’entrepris d’enlever cette petite couche blanche. J’avais fini penché sur le rebord et je contemplais mon reflet dans ce miroir improvisé. Un reflet qui me ressemblait, mais pas à ce moment précis. Tandis que mon visage était concentré pour essayer de comprendre, mon reflet me souriait. Comme si j’étais à la fois ici et dans un autre monde. Un nouveau monde rempli de chaleur.
De l’autre côté j’apercevais des lumières de fête et des visages avenants. Le sentiment de pouvoir réussir, et même vivre là-bas, s’empara de moi. Comme si ce monde m’appelait à lui, me priait de le rejoindre, et d’être enfin moi-même. Tout ce dont il me manquait ici. Il me fallait le rallier. Il me fallait passer de l’autre côté du miroir et arpenter ce nouveau monde de liberté. Mais mon rêve en décida autrement. La glace se brisa et les ténèbres me tirèrent en arrière. Tout devint flou. Tout disparaissait peu à peu. Le réveil me tira de mon sommeil et je l’éteignis machinalement.

Je me levais. Je marchais. Je marchais ? Pourquoi ? Pour aller où ? Et mon corps continuait d’avancer alors que mon esprit lui ordonnait de s’arrêter ! Et la douloureuse mémoire d’avoir perdu toute volonté me revint, comme à chacun de mes réveils. Ce sentiment de ne rien contrôler et de subir. Corps et âme séparés. Il fallait que je récupère le contrôle ! Que je trouve un moyen. Je tentais, en vain, de me battre contre moi-même, mais je restais prisonnière de mon corps. Et la journée défila sans que je ne puisse rien faire. Comme chaque jour, depuis maintenant bien longtemps. Mais je refusais de me laisser abattre ! Je restais concentrée sur mon seul but, trouver une solution pour rediriger mon corps… Et pourtant je n’avais aucune piste. Excepté, peut être que mes rêves soient le reflet de la réalité. A moins que … Non, c’était impossible. Ce monde, de l’autre côté du miroir ne pouvait exister. Ne pouvait être réel. Mais … en admettant que mon rêve soit effectivement la réalité ? Non, sottise. Je n’avais aucune piste. Mais aujourd’hui c’était différent … J’avais l’intime conviction qu’il fallait que j’agisse.

De l’autre côté de la planète, le visage d’une femme s’affiche sur le moniteur de contrôle de la sécurité.
- Enclenchez le Protocole SATP09. Nous ne sommes plus en sécurité.
salocimagie

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Re: Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par salocimagie »

J’ai rêvé d’un nouveau monde
J'ai rêvé d'un nouveau monde où tout serait comme avant….Les humains élaboreraient et contrôleraient les robots, non l'inverse...
Tout a commencé il y a une vingtaine d’années, en 2025 (en pleine Troisième Guerre Mondiale), quand les armées, aidées des scientifiques, ont voulu améliorer des drones en leur donnant la capacité de tirer, sans autorisation préalable d’un humain, dès que ces machines tueuses détecteraient un danger... Un jour, un individu malveillant et ambitieux répondant au nom de Général. Nuc Léaire prit le contrôle de tous ces robots grâce à un virus crée par son lieutenant – cyberterroriste . Ce virus provoqua une coupure de courant à l’échelle mondiale et réinitialisa les paramètres de sécurité des gouvernements et grandes entreprises… C’est ainsi que les drones se retournèrent contre leurs créateurs et ôtèrent des milliards de vie sans plus discerner les militaires des civils, vieillards, femmes et enfants y compris. Le Général s’autoproclama « Tout Puissant » semant la Terreur dans le monde. Il confia aux drones et à des robots soldats la mission qui incombait autrefois à la police et constitua un réseau de miliciens très organisé et dangereux. Les robots ménagers et domestiques durent garder les humains cloîtrés chez eux afin de les isoler les uns des autres. La télévision ne devint plus qu’objet de propagande, leur lavant le cerveau et pompant toute envie de rébellion …
Tout cela je le sais grâce à ma rééducatrice d’ Historobotique : (c’est comme ça que l’on appelle les professeurs chargés de remettre dans le droit chemin des rebelles de mon espèce). Autrefois, elle aussi avait été jugée dangereuse pour la société et l’équilibre du pouvoir par les robots anthropomorphiques (ceux que l’on appelait Juges) : à l’âge de 16 ans, elle avait lancé une bombe (à eau !) sur un robot milicien et avait donc par la même occasion provoqué son dysfonctionnement, son alimentation ayant disjoncté... Après une période d’isolement dans un camp pour réfractaires, un E(R)DMR (Ecole de (Re)Dressage pour Mineurs Rebelles,) elle avait finalement été réhabilitée et missionnée pour gérer des cas identiques au mien. Comparé à elle, je n’étais qu’un novice car, un mois plus tôt, du haut de mes 14 ans, je surnommai mon professeur (qui n’était pas une humaine) le « rot pas beau » ! La sentence du Tribunal des Affaires Humaines était très vite tombée : les autorités qualifiant mes propos d’Outrage à robot-fonctionnaire d’État me plaçaient en détention dans l’ERDMR où elle exerçait…Heureusement pour moi, ma rééducatrice était restée lucide face aux dysfonctionnements de notre société et bien qu’elle soit suivie de très près par la clique de robots chargée de nous surveiller, elle savait se montrer indulgente et était parvenue à m’expliquer lors de quelques apartés restés secrets, comment le « Tout Puissant » avait réussi à dominer le monde. Au contraire, la Directrice de ce centre, également belle- fille du « Tout Puissant », tenait un discours tout
acquis à la Cause, ventant les bienfaits d’une société robotisée, d’un ordre établi par un seul et unique leader charismatique… Bref que des tissus de mensonges ! Dès mon premier jour à l’ERDMR, comme je ne cachai ni mon ennui ni mon mépris à l’égard d’un système digne d’un régime totalitaire, elle me priva de repas et me mit un soufflet dont je me souviendrai toute ma vie ! Je dus enfiler un uniforme malodorant (sans doute pas lavé depuis son précédent propriétaire) constitué d’ un short noir , une cravate noire qui devait être liée avec un lacet en cuir , une veste marron avec sur le bras gauche le portrait du « Tout Puissant » déshumanisé, tel un robot, sur fond de trois bandes : rouge, blanche, puis une autre rouge . La Directrice appela ensuite la Surveillante Principale de l’Internat, Emer Cenère, une vieille irlandaise aux allures sévères, afin de me montrer le dortoir où dormaient les garçons âgés de 14 à 16 ans. Quinze jours plus tard je ne m’étais toujours pas fait à la rigueur et à la saleté des lieux mais je m’étais habitué aux fréquentes crises de la « vieille chouette »(surnom donné à la Directrice en raison de ses lunettes épaisses et parce qu’elle hurlait toute la nuit ). Nous suivions des cours collectifs entrecoupés de séances individuelles de rééducation destinées à nous remettre dans le droit chemin. Un jour, ce fut au tour d’Alex, un garçon de ma classe mais avec lequel j’avais peu d’affinités, d’être convoqué dans le bureau de la Directrice. Plus tôt dans la journée, Madame Cenère était venue en personne, pendant notre cours de sport, pour l’informer qu’il devrait se rendre dans le bureau de la Directrice dès la fin du cours. Cela n’augurait rien de bon car elle se déplaçait rarement pour transmettre les messages émanant de l’administration. Elle déléguait le plus souvent cette tâche à un robot surveillant. Alex n’avait pas voulu nous dire la raison de cette assignation, malgré nos multiples et vaines tentatives dans les vestiaires, mais il était visiblement apeuré à l’idée d’affronter la Directrice. Le bureau étant attenant au dortoir, des bribes de conversation parvinrent jusqu’à nous : il était question d’une gravure faite sur une des tables de mathématiques…Tous les garçons de ma classe se regardèrent. Nous savions de quelle gravure parlait la directrice ; nous avions été quelques-uns à la repérer le matin même, lors du cours, mais nous avions tenté de la dissimuler à l’aide de nos livres. Il s’agissait d’une des phrases de Jean Minoterie (un célèbre résistant et opposant politique au Général Nuc Léaire, qui fut exécuté par les robots de main du «Tout puissant ») : « J’ai rêvé d’un monde où la mort s’abattrait sur la dictature, sur le système, sur le pouvoir et surtout sur Nuc Léaire ». Soudain les cris cessèrent et quelques secondes plus tard, Alex apparut à la porte de la chambre, livide malgré sa joue droite tuméfiée et escorté par l’un des plus fidèles et violents sbires de Cénere, armé d’une matraque télescopique .Sans un mot, notre camarade s’approcha de son lit, se pencha et pris un sac qu’il chargea des rares effets personnels qui nous étaient autorisés, puis il embrassa une photo qu’il plia et glissa dans la poche de sa veste…Une fois son sac prêt et épaulé, il s’avança vers la sortie, puis il se retourna vers nous, sourit et dit : « Je m’en vais, adieu les gars et n’oubliez pas ceci : J’ai rêvé d’un monde où la mort s’abattrait sur … » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que le robot- surveillant avait déjà sorti et déplié sa matraque, lui sautant dessus et lui assenant un violent coup sur le sommet du crâne. . C’est alors que, bondissant du lit superposé situé juste au-dessus de la tête du robot, le meilleur ami d’Alex se
jeta à son tour sur le sbire de Cenére et réussit à le projeter contre le mur. Aussitôt un groupe de soldats humains mais équipés de corps bioniques fit irruption dans le dortoir. Pendant qu’un groupe nous tenait en joue avec leurs fusils armés de balles en caoutchouc, deux soldats saisirent Alex sous les bras et le trainèrent hors de la pièce et trois autres sbires frappèrent violement l’autre jeune rebelle et usèrent finalement de leur teaser, le laissant inanimé. Nous étions tétanisés ! La Chouette surgit dans la pièce et nous rappela que tout acte de rébellion, individuel ou collectif, pacifiste ou violent, était sanctionné par un châtiment immédiat et sans appel. Sur ces mots elle tourna les talons et sortit de la salle, suivie par les soldats qui lancèrent à chaque coin de la pièce plusieurs grenades contenant des gaz lacrymaux …avant de refermer les portes, nous laissant aveuglés et anéantis.
voila ;)
LisaB

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Re: Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par LisaB »

.
Dernière modification par LisaB le ven. 05 juin, 2015 10:59 am, modifié 1 fois.
MlleMya

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Re: Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par MlleMya »

Egalement, voici le texte que j'ai écris pour le concours. Par contre, désolé d'avance, ce n'est pas la version totalement corrigée. Donc il y aura certainement des fautes d'accord. Voila, bonne lecture :)

La Société

« J’ai rêvé d’un nouveau monde. »
Je sentais le froid me brûler la peau. La faible tunique que je portais ne me protégeait que très peu des morsures de l’hiver. Une odeur d’essence et de mort flottait dans ma prison. J’entendais au loin un hululement de chouette qui avant m’aurait fait frissonner mais maintenant, cela sonnait à mes oreilles comme un chant de liberté. J’ignorais où je me trouvais. En tout cas, loin de la ville vu le silence morbide qui m’enveloppait.
A travers la petite lucarne de ma cellule, je pouvais deviner des branches de bouleau qui se tordaient et se pliaient face aux assauts du vent.
Un bruit de goutte m’interrompit dans ma contemplation de la chambre froide et dépourvu d’humanité où l’on m’avait enfermé. Ce bruit provenait d’une fuite au plafond. Il se répétait inlassablement, comme la phrase qui m’obnubilait depuis ce matin :
« J’ai rêvé d’un nouveau monde. »
Pourquoi aurais-je rêvé ? Il y avait plus important actuellement que de rêver. Il fallait que je trouve une solution pour sortir de là. Mais ma cellule était quasiment vide.
La porte se trouvait au centre d’un des quatre murs. En face, la lucarne, seule source de lumière de la pièce. Un simple matelas était posé à même le sol. Les seules couleurs que je pouvais apercevoir provenaient de l’ouverture en face de l’entrée.
Le bleu délavé du ciel et le vert pâle des cimes des bouleaux. Les rayons du soleil essayaient en vain de traverser l’épaisse couche de brume qui masquait quelque peu le haut des arbres.
Soudain, un cliquetis résonna et se heurta au silence et aux murs de la pièce. Un homme en uniforme se tenait dans l’embrasure de la porte. Il était comme tous les autres. Leur dernière part d’humanité s’était envolée au moment où ils avaient accepté de rejoindre la police des mœurs.
La police des mœurs. La Société l’avait créé pour réguler le nombre de personnes comme moi. Les Révoltés. Ceux que la Société n’avait tout simplement jamais acceptés. Ceux qui ne faisaient partie, ni de la classe dirigeante, ni de l’armée et ni des érudits. Nous étions traqués, pourchassés par cette police. Et moi, pour sauver ma sœur, je m’étais fait capturé à sa place.
Et voilà où j’étais maintenant. Dans cette cellule, face à cet homme froid et imperturbable. Je ne dis rien, je ne voulais pas lui faire ce plaisir.
« Suis-moi. »
Pas un mot de plus. Epuisée après cette traque et l’enfermement, je le suivis sans opposer trop de résistance. Il me fit prendre un dédale de couloirs aux mêmes murs gris que ceux de ma cellule. Ses bottes faisaient claquer leurs talons sur le sol, répercutant sa marche militaire aux confins de cet endroit.
Pendant ce trajet, j’observais mon tortionnaire. Fade et morne. Le lieu se reflétait sur les soldats qui y vivaient.
Arrivés devant une porte noire, il l’ouvrit et me poussa à l’intérieur en me disant d’attendre.
En me relevant, je détaillai cette pièce. Elle était comme ma cellule. Mais une table et trois chaises venaient remplacer le matelas. Je m’assis sur l’une d’entre elles.
« Debout ! »
Surprise par cette entrée impromptue, je fis ce que la voix m’ordonnait.
En reprenant mes esprits, je lui lançai un regard de défi. Mais, au lieu d’injures ou de coups, il esquissa un maigre sourire avant de s’asseoir à son tour en face de moi. Il ressemblait exactement au soldat qui m’avait amenée ici. Identiques. Comme des frères. Sans identité propre.
Il sortit un stylo et un calepin et me demanda d’un ton froid :
« Mademoiselle ? »
« Bonnefoy. Liza Bonnefoy. »
« Plus maintenant. Vous serez le numéro 30654. »
Voilà comment ils vous détruisaient. En vous enlevant votre identité. Ils voulaient que l’on devienne comme eux. La Société ne supportait pas que les Révoltés veuillent une autre vie que celle écrite sur ses formulaires. Une vie réelle. Une vie créée de toute pièce par nos choix. Sans eux.
« Bien 30654. Avez-vous des questions ? »
Je voulus lui exprimer toute la haine que je ressentais à l’égard des gens comme lui, mais je n’y arrivais pas. Ma colère se bloquait dans ma gorge, comme un instinct de survie.
« Aucune. Parfait. »
Son ton était méthodique.
« Nous en avons donc fini. »
Il se leva et partit vers une petite armoire que je n’avais pas remarquée lors de mon arrivée. Il ouvrit le second tiroir et en sortit un bout de tissu. En se retournant vers moi, il marquait quelque chose sur ce qu’il venait de prendre.
S’approchant de moi, il me glissa le morceau de textile dans une poche située sur le haut de ma tunique. Lorsque je baissai ma tête pour voir ce qu’il avait écrit, il me dit :
« Oublie-toi. »
Sur l’étoffe, il était inscrit : Prisonnier n°30654.
MarieAC

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Re: Discussion post-concours de lecture en tête 2015

Message par MarieAC »

Salut, voilà je suis enfin sur Booknode, voilà le texte que j'ai écrit pour le concour :




LE MONDE À L'ENVERS


J'ai rêvé d'un nouveau monde. J'ai rêvé d'un monde où la pluie tombe à l'envers, le soleil est nuit et la lune est jour. Un monde totalement différent du mien. Du nôtre. Pour tout te dire, ce rêve m'a enchanté...

Au début il faisait froid. Un froid inhabituel pour un été. Un été ? Oui un été. Cette certitude s'était imposée à moi. Je le savais, c'était l'été. Ne me demandez pas comment je pouvais en être si sûr, je ne le sais pas moi même.

Je marchais (je n'aime pas marcher) sans but ni lieu où aller. Mes pas me guidaient vers un endroit que je ne connaissais pas. La route était déserte. Pas un signe de vie. Pourtant, au bout de quelques minutes, je vis une silhouette élancée se mouvoir dans l'ombre. Un homme s'approcha. Il me parla. Je l'entendis. Pourtant, ce qu'il me disait restait pour moi incompréhensible. Il leva une main au ciel. Mon regard la suivit. J'observais ce qu'il désignait du doigt : une lune éclatante se levait lentement. Ça y est, il faisait jour. Une pluie fine commençait à monter doucement, sans un bruit. Ma main chercha mon parapluie. L'homme arrêta mon geste, un tel objet ne pouvait pas m'aider dans une telle situation.

Le froid me rongeait jusqu'aux os. Une crainte me paralysait. Je voulais parler, mais le son restait coincé dans ma gorge.
Juste un sanglot ! Seulement un sanglot ! Pas plus qu'un sanglot n'a pu s'échapper de la statue que j'étais. Cette vision du ciel me terrifiait.

L'homme était vêtu de noir. Son manteau trop grand lui descendait jusqu'aux mollets. Ses mains étaient d'un blanc maladif. On aurait dit celles d'un mort. Un chapeau sombre lui cachait les yeux. Je ne pouvais distinguer son visage mais je crus voir une lueur briller au niveau de ses yeux…

L'étranger (mais n'était-ce pas plutôt moi l'étranger ?) me guida vers un endroit que je ne connaissais pas. Au loin s'étendait une vaste forêt : ma maison. Pendant trois jours je me nourris de miel et de sauterelles. Pendant deux nuits je dormis sur un lit de feuilles mortes. Pendant trois jours je vivais de soleil et de liberté. Pourtant, pendant trois jours j'étais seul, tellement seul. La solitude me tordait le ventre. Alors, pour oublier mon ennui, je marchais, tout durant le jour, et je regardais les oiseaux faire leur nid, les fourmis chercher leur nourriture, les araignées faire leur toile. Je me sentais comme étranger à ce monde où tout semblait déréglé.
La chaîne alimentaire, les saisons, le temps, le jour, la nuit, tout était tellement différent du souvenir que j'en avais. Un souvenir ? Je ne me souvenais de rien... Pas même de mon nom. C'était plutôt une intuition, une pensée, un rêve.

Et puis au bout de ces trois jours, alors que je marchais dans cette forêt que je commençais à bien connaître à présent, une brise légère me souffla quelques mots de réconfort. C'était si doux, si calme, que je n'eus pas peur. J'étais juste étonné.
Le vent voulait me parler. J'avais même la certitude que c'était la forêt qui voulait me confier quelque chose.

Alors, je me retournai, je me questionnai : « suis-je fou ? », la forêt était-elle vivante ? Une goutte de rosée se détacha du brin d'herbe sur lequel elle avait décidé de se poser et tomba sur ma nuque. Sa froideur me fit frissonner.

Je courus à travers les arbres gigantesques. Les rochers, les chemins, tout semblait me guider. Tout semblait me faire de la place afin que je puisse m'échapper. Quand je me calmai enfin, j'étais sous un chêne à l'allure rassurante. L'arbre était grand, imposant et calme. Je m'assis sous l'une de ses branches et m'endormis.

La terre semblait sèche, malgré la pluie qui venait de s'arrêter. L'air qui enivrait mes poumons me donnait envie de courir, de monter dans les arbres ou bien encore de sauter pieds joints dans les flaques d'eau. Comme un petit enfant, je voulais redécouvrir le monde, toucher les feuilles des arbres, la terre, l'eau, ressentir la chaleur d'un feu sur la paume de mes mains, sentir l'odeur des fleurs prêtes à éclore, écouter le chant des oiseaux, entendre le ruisseau qui murmure et les feuilles qui s’agitent dans le vent. Je voulais mettre un mot sur ce que je voyais et sur ce qui me semblait étonnant. Je voulais revivre et accepter les faits, aussi surprenants soient-ils.

J'ouvris les yeux. La lumière de la lune m'aveugla. Le front plissé, je battis des paupières et m'étirai en baillant bruyamment. Une branche de chêne me chatouillait l'oreille. Je m'assis et regardai autour de moi. D'un œil nouveau, comme si tout était normal.

Un tas de fruits à l'allure appétissante m'attendait. Je scrutais les environs mais il n'y avait personne. Qui avait bien pu déposer ces fruits à mon attention ? C'est alors que je compris. Je me levai, secouai mon pantalon plein de terre et, levant les yeux vers les profondeurs de la forêt, je me mis à entonner un chant de remerciement.

Quand j'eus fini, j'eus le sentiment d'avoir été accepté par la forêt.
Alors que je me retournai afin de commencer mon repas, j'entendis une musique merveilleuse. C'était comme si toutes les bêtes de la terre et tous les oiseaux du ciel s'étaient unis pour m'offrir à leur tour un chant de bienvenu.
L'émotion s'empara de moi. Quand le silence se fit, je restai bouleversé...
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