Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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CapClaire

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par CapClaire »

Non, non, non, non et re-non, comment tu peux nous laisser avec un suspense pareil!!!! c'est pô juste :o sérieux je peux pas attendre la suite!! en plus ce Sylvain, raaaaaaaaaaaaah il me sors par les yeux, comment on peut traiter comme ça les seuls personnes qu'il reste de sa propre espèce. Nan mais pour qui il se prend celui-là, à côté de lui même Hitler pourrait être une enfant de cœur et pourtant c'est un sacré cas. Nan mais franchement.

Bon, ma haine passée, je dirais bien enfin il se passe quelque chose, je commençais à me demander quand Clarisse et Marc allaient retrouvés les autres, par contre je ne pensais pas vraiment à cela, c'est plutôt inattendue et en même temps ça ne m'étonne pas du tout de toi. Ce chapitre est à l'image de tous le reste de ton récit, tu nous fais languir avec un ou deux chapitre où il n'y a pas grand chose, puis tu revient avec un gros coup de massue très rythmé, très rapide, très bien écrit, riche en détails et en suspense. bien que Clarisse ait un côté vraiment inconscient et suicidaire, j'aime cette touche rebelle qu'il y a en elle, elle a vue et vécue bien trop de chose pour se laisse malmenée par de telle personnes. Sachant que la dernière fois que c'est arriver elle l'a vite compris et elle est vite partie. Donc je n'ai aucuns doute là dessus, elle se sortira de ce mauvais pas, mais à quel prix??

JE VEUX LA SUITE!!!!!!!!!!!
Rouroulia

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Rouroulia »

Mais que de violence!!! Ça m'a choquée quand Sylvain commençait à ouvrir la joue de clarisse!!!!
Je suis trop contente qu'ils se soient enfin retrouvé. Ça m'énerve Caleb et Clarisse sont super câlin ensemble mais j'arrive pas à savoir s'ils sont ensemble! Un peu court le chapitre à mon goût! J'attends la suite
freyja04

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par freyja04 »

C'est pas gentil de couper le chapitre comme ça ! Merci ton histoire est toujours aussi prenante :)
louanne7

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par louanne7 »

méchante fille !!!!!!!!!!!
c'est pas gentille de couper comme sa ! nom mais dit donc !!!
je déteste ! c'est nul...
j'rigole!!!
j'adoreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !
c'est juste génialisisme !!!
OJ VEUT LA SUITE ! ON VEUT LA SUITE !ON VEUT LA SUITE ! Allez, tout le monde avec moi, tous en cœur ! ON VEUT LA SUITE, ON VEUT LA SUITE !!!!!
j'aime trop sincèrement je sais pas trop quoi dire... je sais que sa va pas beacoup d'aider mais c'est vrai.
j'ai adorer quand tu mes que y'a les innitial de Chloé, Caleb et David !
par contre y'a des moment ou tu mes LA ou lieu de LE ou des petite faute du genre mais rien de trop choquant !;)
continue ! et prévient moi !<3
Lescitesperdues

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Lescitesperdues »

JEEE VEEUUTT LAAA SUITEEE!!!! Personne ne t'a appris que c'est très méchant de couper un chapitre hyper cool au moment le plus cruciale?! Non mais c'est quoi ces mauvaises manières!! :lol: bref j'ai AADOORÉÉ ce chapitre mais si je retrouve se Sylvain il va m'entendre!! DEPUIS QUAND IL A LE DROIT DE LES TRAITER D'ESCLAVES?! «Je te préviens, s'il se passe quoi que ce soit je t'arrache la gorge avec mes dents, j'explose ta boite crânienne et je donne ta cervelle en repas à nos esclaves.» S'il redit cette phrase une fois et c'est moi qui lui arrache la gorge avec mes dents, j'explose ça boîte crânienne et donne sa cervelle à mon chien ( même si je sait d'avance qu'il ne va pas aimé :lol: )

Et JE VE LA SUITE!! :D
Bee_

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Bee_ »

Salut !
Alors d'abord je m'excuse parce que j'avais 3 chapitres de retard, donc voilà désolé !
Bon c'est toujours aussi génial ! Il y a quelques fautes de frappes surtout dans le chapitre 13 relis toi bien! Et il y a aussi quelques phrase a reformulé au tout début du chapitre 12 ! Mais sinon c'est génial, les descriptions, les moment flash-back, les initiale à coté des cadavres, le crash et tout c'était trop bien ! Par contre ce Sylvain je l'aime pas, qu'es-ce qu'il m'énerve ! Nan mais il ce prend pour qui ?
Je suis d'accord c'est pas gentille, gentille de couper comme ça ! Que de suspens..J'ai trop hâte à la suite !
A plus
Bleuenn
JohanneX

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par JohanneX »

Hello hello, je suis désolée du petit retard que j'avais. alors, c'est de derniers chapitres sont super. On ressent bien l'ennui de Clari. je déteste immensément Sulmachin. J'ai vraiment trop hate de lire la suite alors préviens moi!!!!!
JojoX
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ChloB »

Chapitre 15 :

À peine avons-nous mis un pied à l'intérieur de la communauté que déjà le chaos se fait ressentir. Les gens sont en colère et ne comprennent pas vraiment ce qu'il se passe. Mais les bruits qui courent ont eu raison de la plupart des habitants, ils demandent justice, veulent se venger et retrouver le malade à l'origine de ces attaques.

Marcus tente de calmer les émeutes qui se préparent, mais face aux familles en deuil, il ne peut pas faire grand-chose. Une partie des habitants tente également de calmer les ardeurs, mais elle non plus n'arrive pas à se faire entendre.

De mon côté, aussitôt arrivée, je fonce retrouver Marc qui nous attend près de l'entrée, à l'écart du remue-ménage. Je ne sais pas s'il a déjà été mis au courant de la situation ou si l'état de mon visage et le fait que Thomas ne soit pas avec nous en dit long sur tout ce qu'il s'est passé, mais il ne pose aucune question, m'offrant seulement ses bras pour pouvoir me réconforter. Une fois de plus, je me mets à pleurer à chaudes larmes, n'arrivant pas à contenir mon émotion.

J'ai l'impression que je finis toujours par perdre tous les gens qui m'entourent et je suis effrayée à l'idée de prendre quelqu'un d'autre. Snow et Thomas étaient ceux qui m'accompagnaient depuis le plus longtemps et résultat des comptes, je n'ai pas su les protéger pour les garder près de moi.

Iris arrive à son tour vers nous, en courant, des larmes coulant déjà sur ses joues. Je me tourne vers elle pour la prendre dans mes bras, à son tour.

- Oh, mon Dieu, c'est horrible, s'exclame-t-elle, l'émotion se faisant ressentir dans sa voix. Thomas... Il... Je ne peux pas le croire...

Je ne réponds rien, mais je me remets à pleurer de plus belle, l'image de Thomas transpercé par une flèche ne quittant plus mon esprit. J'aimerais croire qu'il y a ne serait-ce qu'une infime chance pour qu'il ait pu survivre à ça, mais je sais au fond de moi qu'il n'y a aucune chance. La dernière image de lui, avec ses yeux vitreux, me fait penser qu'il a dû mourir au moment même où ce monstre a retiré la flèche de son torse.

Nous sommes interrompus par Caleb qui s'approche de nous, l'air désolé et en même temps embêté. Il se gratte l'arrière du crâne avant de prendre la parole.

- Iris... C'est ta mère...

Iris se retourne immédiatement. Au bout de la rue, on peut apercevoir d'ici que l'agitation ne faiblit pas. Tous les habitants de la zone sont regroupés ensemble attendant soit des explications, soit que le calme revienne. Elle comme moi, nous ne comprenons pas tout de suite ce que nous sommes en train de voir jusqu'au moment où nous apercevons clairement Tiania, menottée, suivie de Marcus qui l'emmène à la mairie.

Je repense alors aussitôt au message laissé par le malade qui a provoqué toute cette situation. Je n'ai pas eu le temps de mettre Iris au courant et je constate que Marcus a préféré agir le plus vite possible pour éviter que la situation ne dégénère plus qu'elle ne l'est déjà.

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? s'offusque Iris écartant Caleb pour mieux voir la scène. Pourquoi ton père arrête-t-il ma mère ?

- Il semblerait qu'elle soit liée au type qui a tué Thomas...

Il n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'Iris lui décroche sa plus belle claque. Je ne vois pas bien son visage, mais je devine à ses joues rougies qu'elle n'apprécie pas du tout les allusions de Caleb. Elle ne prend d'ailleurs pas la peine d'en entendre plus et accourt directement vers sa mère.

Je m'approche de Caleb pour voir s'il va bien, mais ce dernier, toujours inquiet, me demande de suivre Iris pour être sûr qu'elle ne fera pas de bêtise. Je suis donc les pas de notre amie, me notant à moi-même de lui expliquer le plus tôt possible toute cette histoire.

Quand j'arrive à son niveau, elle est déjà encerclée par des hommes qui l'empêchent de rejoindre sa mère. Tiania lui hurle qu'il ne s'agit que d'un malentendu et qu'elle n'a pas à s'en faire, mais Iris n'en démord pas. La colère et l'incompréhension luisantes dans son regard, je me décide à la ramener à l'écart des agitations malgré sa tentative de s'extirper de mon emprise.

- Iris, lorsque nous étions là-bas, cet homme, il... commence-je timidement ne sachant pas bien comment lui expliquer toute cette histoire.

- Écoute, Clarisse, je sais que ce que vous avez vécu là-bas est abominable, mais là tout de suite, ce qui m'intéresse, c'est ma mère ! me coupe-t-elle sans même chercher à m'écouter un instant.

- Justement ! m'impose-je. Ils ont laissé un message pour ta mère en particulier.

Enfin intriguée par ce que je dis, elle me lance un regard interrogateur.

- De quoi parles-tu à la fin ? s'impatiente-t-elle, le rouge commençant à lui monter aux joues.

Je me mets donc à lui raconter toute la scène en lui rapportant mot pour mot ceux écrits sur le panneau laissé sur l'unique cadavre que nous avons pu ramener avec nous. Je vois dans son regard qu'elle semble perdue, elle non plus ne comprend pas comment ces gens peuvent connaître sa mère, surtout que le prénom de Tiania n'est pas vraiment commun, il ne peut pas y avoir de confusion sur la personne.

- Je...je dois lui parler, bafouille-t-elle ne sachant désespérément pas quoi penser de toute cette situation. Je suis sûre qu'il y a une explication... Si tu savais tout ce que ma mère a traversé pour nous emmener jusqu'ici...

Je vois les larmes montées une nouvelle fois dans les yeux de mon amie. J'aimerais pouvoir la consoler, lui dire quelque chose, mais je réalise que je ne connais pas leur passé, je ne peux donc pas vraiment lui répondre quelque chose par peur de la blesser encore plus.

Afin de calmer la foule toujours plus grondante qui se tient devant la mairie, les membres du conseil demandent à tout le monde de rentrer chez eux pour aujourd'hui et d'attendre que plus d'informations soient réunies pour prendre une quelconque décision, quelle qu'elle soit. Malgré leur colère, la plupart des gens finissent par céder et rentrer chez eux, jugeant bon d'en savoir plus sur toute cette histoire avant de s'attaquer à un ennemi que nous ne connaissons pas.

Pour ma part, j'attrape le bras d'Iris et l'emmène, de force, avec moi. Elle est toujours en colère et j'ai bien peur qu'elle n'agisse bêtement dans le feu de l'action. J'essaye de repérer Caleb dans la foule qui nous entoure, espérant pouvoir compter sur son aide pour trouver une solution pour Iris et Tiania, mais impossible de le trouver. Seul Marc me fait de grands signes pour m'aider à retrouver mon chemin dans tout ce chaos. Je le suis jusqu'à notre résidence... Avant de m'arrêter sur le bas de la porte.

Thomas.

Son odeur, ses affaires... Tout dans la maison me rappelle l'échec d'aujourd'hui. Sans même m'en rendre compte, mes yeux se remettent à verser abondamment des larmes le long de mes joues. J'entends Iris renifler derrière moi, signe que je ne suis pas la seule à avoir du mal à retourner ici après tout ce qu'il s'est passé. Me voyant figée, Marc vient vers moi pour me reprendre dans ses bras et je profite de ce moment pour, une fois de plus, laisser sortir toutes mes émotions. J'aimerais être plus forte que ça, mais je n'en ai clairement pas l'énergie.

*


Finalement, Caleb nous fait l'honneur de sa visite. À peine a-t-il posé un pied à l'intérieur, qu'Iris lui tombe dessus pour lui demander comment va sa mère. Il la rassure en lui expliquant que, pour l'instant, elle est juste avec les membres du conseil qui s'occupent de la gestion de la Communauté et qu'ils cherchent juste à lui poser des questions pour éclaircir toute cette histoire. Mais visiblement, Tiania a décidé que donner des réponses n'était pas sa priorité, elle refuse, pour l'instant, de parler, ce qui bloque la situation au point mort.

- Ma mère n'a rien à se reprocher voilà tout ! s'offusque Iris.

- Personne n'accuse ta mère de quoi que ce soit pour le moment, Iris, lui répond Caleb commençant à s'exaspérer de l'entêtement de la jeune fille. Seulement, on est tous perdu actuellement et si elle continue à ne pas collaborer, ça risque de poser des problèmes à tout le monde...

- Ma mère n'a rien à voir avec eux.

- Et comment peux-tu le prouver ?

Iris, installée au fond du canapé dans le salon, croise les bras sur sa poitrine. Elle a l'air bloquée dans ses pensées, pesant le pour et le contre entre deux choix qu'elle seule connaît. Je vois bien que cette situation l'angoisse et qu'elle a l'air sincère quand elle tente de défendre sa mère, mais, pour nous qui ne la connaissons pas aussi bien qu'elle, la situation nous paraît quand même bien étrange à tous.

- Avant d'arriver ici... commence Iris avant de s'arrêter, sa voix se brisant sous l'émotion du souvenir que lui rappelle ces quelques mots.

Je vais pour m'interposer et lui dire qu'elle n'est pas obligée de parler de tout ça si c'est encore trop douloureux pour elle, mais elle me fait signe de ne pas intervenir et de la laisser continuer son histoire. Je m'installe donc à côté d'elle, prenant sa main entre les miennes afin de la soutenir au mieux.

- Quand le virus s'est propagé, ma mère et moi, on s'est retrouvées toute seule, on survivait à peine, reprend-elle difficilement. Et puis, un jour, on a fini par tomber sur un groupe de survivants... Alors qu'on pensait être sauvées, on s'est retrouvées enchaînées, réduites à du bétail. Il faut croire que, malgré l'effondrement de notre civilisation, la stupidité humaine, elle, a bien survécu... L'idée même que des femmes métisses puissent être toujours en vie et libres les offusquait, alors on a eu le droit à un accueil "spécial", histoire qu'on se mette bien dans le crâne qu'à partir de maintenant, nous n'étions plus rien... Notre survie dépendait clairement de leur bon vouloir... Et le pire, c'est que nous n'étions pas les premières à se faire avoir, ils étaient plein dans le même cas que nous quand nous sommes arrivées, mais on va dire que ces connards avaient les... arguments pour nous garder sous leur contrôle...

Elle finit sa phrase en relevant son tee-shirt sur son dos afin de nous permettre de constater par nous-même toute l'horreur de ses tortionnaires. Une tête-de-mort avait été marquée au fer rouge au milieu de ses omoplates. Sur tout le reste de son dos, on pouvait y voir des marques de fouets, visiblement assez profondes pour lui laisser, sûrement, des cicatrices à vie.

- Ils nous ont fait subir toutes sortes de... choses... continue-t-elle, un frisson parcourant tout son corps. Ma mère a tout fait pour me protéger le plus possible d'eux... Finalement, c'est quand ils ont découvert qu'elle était médecin et qu'elle pouvait leur être utile que nous avons petit à petit repris notre liberté jusqu'à réussir à s'échapper un jour.

- Tu penses qu'il pourrait s'agir de ces gens ? l'interroge Caleb. Qu'ils vous auraient retrouvé ?

- Non, répond-elle sûre d'elle. Si c'étaient eux, ils auraient cherché à faire des prisonniers avant tout. La main-d'œuvre, c'est ce qu'ils recherchent le plus. Tu n'imagines pas le nombre de morts qu'ils peuvent faire...

Je vois à la tête de Caleb qu'il est dubitatif quant à la réponse d'Iris. Pour ma part, je suis profondément choquée par les propos de notre amie. Évidemment que l'apparition du virus n'a pas rendu les survivants tout à coup beaucoup plus sympathiques, mais je crois que je ne réalisais pas encore l'ampleur de la cruauté humaine. Je n'ose même pas imaginer tout ce qu'elles ont pu subir là-bas et tout ce que subissent encore les gens qui y sont toujours prisonniers. N'y a-t-il donc aucune justice sur Terre ? Je donnerais cher pour voir les responsables de cette horreur se faire manger vivant, lentement, par une horde d'infectés affamés.

- Après, le message ne fait pas de ta mère une coupable ou une complice, pour le moment, rebondit Caleb. Il nous faut juste des informations sur ceux qui nous ont attaqués. J'imagine que ta mère n'a pas envie de parler de ce qu'il vous est arrivé avant d'arriver ici. À la limite, tu pourrais lui parler, voir avec elle ce qu'elle en pense, et toi nous donner les informations qu'on veut sans rentrer dans les détails de votre histoire ?

- Et tu me promets qu'ils laisseront ma mère sortir ?

- Encore une fois, elle n'est pas en prison non plus, Iris...

- Laissez-la tranquille, c'est tout ce que je demande.

*


Caleb pouvant bien mieux gérer la situation que moi, je les laisse aller voir Marcus pour leur soumettre leur idée, seuls. Mon avis ne jouant pas grand-chose dans la balance, mais aussi parce qu'il commence à se faire tard, je préfère rester me reposer. En partant, Caleb me prend une dernière fois dans ses bras pour me témoigner son soutien dans cette épreuve. Je sais qu'il appréciait beaucoup Thomas également, j'imagine qu'il doit aussi être touché de sa perte même s'il le montre beaucoup moins.

Marc étant également sorti de son côté, je finis par m'endormir, seule, dans le canapé du salon, les yeux trempés de larmes à force de pleurer, les souvenirs de Thomas et de nos aventures ensemble, accompagnés de Snow, tournant en boucle dans mon esprit.

*


C'est quoi cette odeur ?

Les yeux encore collés de ma sieste, je peine à émerger de mon sommeil. Une odeur étrange, comme de la fumée, me chatouille les narines, m'empêchant de me rendormir tranquillement. Je constate par la fenêtre que la nuit est tombée, mais pour autant, quelque chose illumine la rue dehors.

Encore perdue dans le brouillard mon esprit endormi, j'avance jusqu'à la porte d'entrée. Au moment de poser la main sur la poignée, je réalise alors que ce n'est pas seulement une odeur particulière qui m'a réveillé. Je prends enfin conscience, au fur et à mesure que cerveau se réveille, de l'agitation qui a lieu au-dehors.

J'entrouvre timidement la porte afin de pouvoir jeter un œil discret sur ce qu'il se passe.

Oh non...

Des flammes. Partout. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais plusieurs habitations sont en train de prendre feu. Les gens tentent, tant bien que mal, de lancer de l'eau sur les incendies pour stopper la propagation du feu, mais ça n'a clairement pas l'air de faire effet. Paniquée, et ne sachant quoi faire, je m'élance en courant dans la rue, espérant trouver quelqu'un à aider.

- Clarisse !

Au loin, je vois Caleb, couvert de suie, le visage rongé par la panique et le désespoir, un corps dans les bras. Je m'élance vers lui et constate en arrivant à sa hauteur qu'il s'agit d'une petite fille qui semble totalement inconsciente.

- Clarisse, je t'en supplie, va te mettre à l'abri...

Je ne le reconnais pas. Caleb est désespéré. Je remarque à ses yeux brillants et à sa voix tremblante qu'il est à deux doigts de s'effondrer. J'essaye de lui prendre la fillette des bras pour le décharger de ce poids, mais aussitôt, il me repousse.

- On s'est fait attaquer... Ses parents... Thomas... Les autres... Je...

Il craque avant d'avoir pu finir sa phrase. Il se met à pleurer, ses larmes roulant le long de ses joues et venant s'écraser sur le visage de la petite fille toujours assoupie dans ses bras. Ne sachant quoi faire pour l'aider et n'arrivant toujours pas à prendre conscience de l'ampleur du désastre autour de moi, je m'approche de lui pour le prendre dans mes bras. Son souffle chaud et humide dans mon cou, causé par ses pleurs, ainsi que l'odeur de brûlé dans ses cheveux me font réaliser la gravité de la situation qui nous entoure.

Du feu, du sang, des larmes, des cris. Toute la zone est en ébullition, essayant de contenir au mieux l'incendie. Je comprends aussi enfin la portée des paroles de Caleb.

Une attaque.

Je remarque, du coin de l'œil, un attroupement au bout de la rue. Intriguée, je me détache de Caleb et commence à avancer vers le groupe pour voir ce qu'il se passe lorsque Caleb m'attrape par la main pour me retenir.

- N'y va pas seule.

- Que se passe-t-il là-bas, Caleb ? lui demande-je à la fois intriguée, mais surtout peu rassurée par sa réaction.

Il confie la fillette à une dame en train de s'occuper de ses enfants non loin, puis me rejoint à nouveau.

- Je suis vraiment désolée, Clarisse...

Avant que je ne puisse réagir, il m'attrape une nouvelle fois par la main pour m'emmener en direction du regroupement. Au fur et à mesure de notre avancée, je distingue de mieux en mieux les visages horrifiés, la peur sur les visages, mais également la tristesse et la colère. Caleb nous faufile jusqu'à arriver en première ligne de la scène qui s'offre à nous. Et alors, mon cœur s'arrête.

Devant nous se tient l'horreur en personne. Des piquets ont été plantés dans le sol. À leur sommet reposent différentes têtes infectées, appartenant toutes à des gens de la communauté, visiblement victime du début de l'attaque, cherchant désespérément à pouvoir mordre quelqu'un. Malgré leurs traits déformés par le virus, je reconnais presque aussitôt les parents de la petite que portait Caleb. Mais ce n'est malheureusement pas ce qui retient mon attention.

Sur le piquet qui se trouve juste en face de moi, se trouve la tête d'une personne que je m'attendais pas à voir ici. Je sens les bras de Caleb m'entourer en signe de soutien, mais mes yeux ne peuvent se décoller de ceux qui me font face.

Thomas...

J'ai envie de hurler, de pleurer, mais pourtant, je reste totalement figée sur place, incapable de faire quoi que ce soit face à ce spectacle macabre. C'est finalement Caleb qui me sort de ma fixation. Il s'approche de la tête, le visage livide, un poignard à la main. Je sais ce qu'il compte faire, je prends donc les devants. Si quelqu'un doit mettre fin au calvaire de Thomas, ça sera moi.

Je m'approche de Caleb et pose mes mains sur son arme.

- Je veux le faire, lui dis-je.

Il me regarde pendant quelques instants, hésitant sur ce qu'il doit faire, puis finit par me céder sa place et son poignard. Il me prend une dernière fois dans ses bras, puis s'écarte pour me laisser faire.

J'inspire profondément, fixe une dernière fois ce visage aux traits déformés par un virus infâme qui le rend totalement méconnaissable. Le visage si doux et si chaleureux du Thomas que j'ai pu connaître durant ces quelques derniers mois s'est transformé en la personnification même de l'expression "avoir si faim qu'on serait prêt à mordre quelqu'un".

Ne pouvant supporter plus l'idée de le savoir coincé dans cet état déplorable, j'enfonce, d'un geste sec, la lame dans le crâne de celui qui aura été pour moi un ami, mais également un compagnon de route incroyable. Je retire aussitôt la lame du crâne, observant le visage s'éteindre, enfin, pour un repos bien mérité.

Je laisse les larmes couler sur mon visage, espérant au plus profond de moi que Thomas et Maëlys ont enfin pu être réunis quelque part, dans l'au-delà. Je me retourne vers Caleb pour lui rendre son arme, ne me sentant pas légitime pour m'occuper des autres victimes de ces monstres, puis m'exclus du cercle pour chercher un peu de solitude après ce moment.

Je réalise alors que je n'ai toujours pas vu Iris. Je ne sais pas si elle est déjà au courant pour Thomas, mais surtout, je ne sais pas si elle va bien. Je pars donc à sa recherche, espérant que cela puisse, pour un temps, me faire penser à autre chose qu'à la perte de mon ami.

Je fais un rapide tour de la zone en évitant les incendies et les familles en deuil, priant pour qu'elle ne se trouve pas là-bas de toute façon. Après plusieurs minutes à tourner en rond sans résultat, mon regard finit par être attiré par quelque chose dans la pénombre, longeant le mur de la zone.

Sur le moment, je ne prends pas conscience de ce qu'il s'agit, mais après avoir retrouvé sa trace, je réalise qu'il s'agit d'un animal à quatre pattes. À la lumière des incendies seulement, je n'arrive pas bien à être sûre de l'idée qui me vient en tête, n'arrivant pas à discerner correctement la couleur du pelage de l'animal. Par contre, je discerne particulièrement bien les quelques individus autour de lui qui tentent de se faire discrètement la malle, profitant du chaos qui règne pour passer inaperçus.

Je ne réfléchis pas plus longtemps et me lance discrètement à leur suite afin de pouvoir voir par où ils comptent s'enfuir. En m'approchant de plus près, j'arrive à reconnaître les hommes qui nous ont attaqués un peu plus tôt dans la journée, mais par contre, je ne trouve pas celui qui devrait être avec Snow, le malade qui a transmis le message pour Tiania. Visiblement, ce dernier ne devait pas leur sembler assez persuasif, ils ont décidé de venir directement livrer leur message en main propre.

Étant sûre de leur identité, je me décide à faire demi-tour pour prévenir de toute urgence Caleb. Au moment où je me retourne pour rebrousser chemin, je tombe nez à nez sur quelqu'un qui m'attrape aussitôt afin de me bloquer tout en plaçant sa main sur ma bouche pour m'empêcher d'appeler à l'aide.

- Alors, petite fouineuse, tu pensais t'en sortir comme ça ?

Je reconnais immédiatement cette voix. Comment l'oublier ? Le fou qui a tué Thomas. J'essaye de me débattre afin de me libérer de son emprise, mais malgré son apparence frêle, je suis forcée de constater qu'il a beaucoup plus de force qu'il n'y paraît.

- Tu vas venir faire un tour avec nous, on va bien s'amuser, chuchote-t-il à mon oreille.

Avant d'avoir pu réagir, je m'effondre inconsciente.

Chapitre 16
Dernière modification par ChloB le mar. 24 sept., 2024 11:42 pm, modifié 3 fois.
ketxa

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par ketxa »

Ah? Tu avais donc terminé de l'écrire? Il me semblait qu'il restait énormément de chapitres, mais je me trompe peut être

Pourquoi ne mets-tu pas le lien Amazon ici? (tu n'as peut être pas le droit, je sais pas... donne-le moi sur mon mur ou MP, sinon, j'irai jeter un coup d'oeil) C'est bien de participer à un concours, je croise les doigts pour toi :D

Et tu vas poster une autre histoire? :lol: (la fille qui n'en a jamais assez, ha ha ha !)

Vive les zombies ! <3
Yonarin

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ]

Message par Yonarin »

Hello

Ah zut, c'est dommage. Mais je suis très contente pour toi ! Je veux lire la fin de l'histoire :lol: J'espère que tu gagneras au concours, ton livre est vraiment formidable.

Bonne chance à toi !

Bye :)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Bonjour,
Désolée de faire revivre ce sujet, je suis en train de corriger cette histoire donc j'ai décidé de la mettre à jour également ici. Je ne sais pas si ça intéressera encore quelqu'un mais je suis toujours preneuse de retour sur mon texte si jamais vous avez le temps et l'envie !
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Si jamais ça intéresse encore quelqu'un, l'histoire est également disponible sur Wattpad à ce lien :
Survivre
Je trouve ça plus pratique pour lire personnellement et si vous voulez suivre, vous serez notifiés de la sortie des chapitres si vous ajoutez l'histoire dans votre bibliothèque !

Hésitez pas à me faire des retours, j'en ai vraiment besoin ;)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Le chapitre 7 corrigé est disponible !
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 8 corrigé disponible !
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Le chapitre 9 est disponible, c'est à partir de ce chapitre que l'histoire va vraiment être différente à partir de maintenant par rapport à la première version de Survivre. Je trouve la nouvelle histoire plus "réaliste" (si ça peut être le cas) mais surtout plus "mature" avec moins de personnages superflus. J'espère que cela rendra l'histoire meilleure !
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 10 disponible ! :D
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 11 disponible ! L'histoire change vraiment beaucoup par rapport à la première version, mais personnellement je trouve ça plus agréable à lire
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 12 disponible, je n'ai aucune régularité je suis désolée, les mises à jour dépendent uniquement du rythme auquel j'avance pour corriger / réécrire les chapitres (parce que oui, l'histoire a totalement changé, donc finalement je récrie tout dans les chapitres), bonne lecture !

PS : c'est devenu un monologue ici, mais je ne perds pas espoir d'avoir des retours un jour mdrr, je suis sur le discord également si vous voulez me parler en MP ou même ici, ça me ferait vraiment plaisir, mais surtout ça m'aide vraiment pour corriger d'avoir des avis (même négatif, je prends tout !)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitres 13 et 14 disponibles ! (j'avais totalement oublié de mettre le 13 désolée)
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 15 disponible ! Je ne suis pas vraiment satisfaite de ce chapitre, si jamais vous avez des conseils je suis preneuse !

J'ai également modifié le premier chapitre, je le trouve moins lourd de cette manière
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 16 :

⚠️ Ce chapitre aborde des sujets de violences ⚠️

***


J'ouvre difficilement les yeux, la douleur dans mon crâne étant encore beaucoup trop forte. Je n'arrive pas à comprendre où je suis, ni avec qui je suis, mais je constate que je ne peux pas bouger. Je suis bloquée, en position allongée, les mains ligotées dans mon dos, mes jambes et mes pieds également attachés. Même ma bouche a été bâillonnée.

Je ne distingue pas grand-chose au départ, seulement un feu de camp, la forêt et des ombres autour du feu de camp. Par contre, je discerne particulièrement bien les bruits qui proviennent de ces ombres. Aucun effort n'est fait pour être discret, j'ai même l'impression qu'ils sont... bourrés ?

- Regardez ! s'exclame un homme en me pointant du doigt, son autre main étant trop occupée à tenir une bouteille d'alcool. La petite est réveillée.

Alors qu'il s'approche de moi, je commence déjà à me débattre pour l'empêcher de me toucher, mais dans ma position, je suis incapable de faire quoi que ce soit. Il attrape mes cheveux de sa main vide et me soulève en tirant sur ces derniers.

Le bâillon dans ma bouche m'empêche de crier de vive voix, mais, même avec ça, je sais qu'ils m'entendent hurler de douleur. Ils se mettent tous à rigoler pendant que je tente de bouger le moins possible pour limiter au mieux la douleur. L'homme qui me tient me traîne sur plusieurs mètres avant de me lancer contre un arbre.

Le choc me coupe momentanément la respiration. Ne pouvant respirer à pleins poumons, j'ai l'impression de m'étouffer en tentant de récupérer doucement mon souffle. Je sens ma tête chauffer, comme si je manquais d'oxygène.

Un autre homme, tout aussi bourré au vu de sa démarche, s'approche de moi et pose son pied contre ma tête afin de bloquer ma tête contre le sol. Je l'entends rigoler de plus belle, appuyant toujours plus fort sur son pied.

Encore une fois, je ne peux pas hurler, mais des larmes de douleur commencent à couler le long de mes yeux. Sa botte appuie clairement trop fort sur ma tête déjà abîmée par le coup reçu quelques heures plus tôt. Je me sens humiliée, mais en même temps, je suis tétanisée par la peur. Que me veulent-ils ? Pourquoi m'ont-ils enlevé ? Et surtout... que vont-ils me faire ?

Je ne peux m'empêcher de repenser à tout ce qu'Iris nous a raconté. Nous ne savons toujours pas s'il s'agit des mêmes personnes, mais, au vu de leur comportement, je ne m'attends pas à mieux d'eux. Quelqu'un a-t-il remarqué ma disparition à la Communauté ? Va-t-on venir m'aider ?

Alors qu'il continue à écraser ma tête, l'ivrogne en profite pour renverser sa bouteille d'alcool sur ma tête. Ne pouvant respirer que par le nez, je suis forcée d'inspirer du liquide, ce qui m'étouffe aussitôt. Une autre personne du campement vient pousser mon agresseur pour me dégager et alors que je pense qu'il vient pour m'aider, m'attrape par les cheveux, à son tour, pour me redresser.

- Tu vas la tuer, idiot, hurle-t-il. C'est notre seule marchandise d'échange pour récupérer la médecin, alors ne déconne pas !

Marchandise ?

- On peut quand même s'amuser un peu avec elle non ? On s'ennuie à crever ici... commente le premier homme à s'en être pris à moi.

- On a mis la main dessus, elle est donc à nous maintenant, non ? surenchérit l'homme qui me tient toujours.

Je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer, mais je les vois tous rigoler et approuver ce que l'homme vient de dire. J'essaye de me débattre pour qu'au moins, on me lâche et qu'on laisse ma tête tranquille, la douleur dans mon cuir chevelu devenant insoutenable, mais presque aussitôt, je suis encerclée par mes trois agresseurs.

- Si jamais elle nous échappe, il faut que les autres sachent que c'est moi qui l'ai récupéré en premier.

David.

Je ne l'aperçois pas encore, mais je reconnais sa voix remplie de folie. J'ai beau essayer de me débattre à trois contre moi, et étant totalement bâillonnée de partout, je n'arrive pas du tout à les repousser. Je me mets à hurler à travers le bâillon, les larmes ruisselantes sur mes joues, mais aucun d'eux n'y prête attention. Ou alors cela ne les dérange absolument pas de me voir dans une telle détresse.

Du coin de l'œil, je remarque que David a posé quelque chose sur le feu. Quand je comprends enfin de quoi il s'agit, je me mets à hurler de plus belle. J'ai mal aux poumons, je n'ai pratiquement plus de souffle, je sens que mon visage est rouge vif et des gouttes de sueur perlent sur mon front à force de me débattre, mais si je ne fais rien, je sais pertinemment ce qu'il va se passer.

Un des hommes réussit à déchirer mon tee-shirt au niveau de mon dos. La panique grandit encore plus en moi.

Par pitié, que quelqu'un me vienne en aide !

Je suis de nouveau plaquée au sol, ventre à terre, donnant le champ libre à mon dos. David se saisit du morceau de fer qui était en train de chauffer au-dessus du feu et s'approche vers moi. Dans un désespoir absolu, j'essaye encore une fois de me débattre, la peur me déchirant les entrailles, mais je ne peux rien faire face à la force de trois hommes adultes.

- Tu es à nous maintenant, ma petite chose ! s'exclame David avant de déposer le fer contre ma peau.

Aussitôt, la douleur explose en moi. Je hurle à m'en briser les cordes vocales. J'ai l'impression que tous mes nerfs sont en train de prendre feu, l'odeur de la chair brûlée est insoutenable, et la douleur... J'ai mal partout, tout mon corps me hurle de bouger, de faire décoller cette chose de mon dos, mais je ne peux rien faire.

J'entends autour de moi les rires horribles de mes ravisseurs, la voix de ce monstre de David qui continue sans cesse de dire que je lui appartiens pour toujours maintenant. J'ai envie de vomir. Je voudrais fermer les yeux et me réveiller de ce cauchemar, mais rien n'y fait, ce que je suis en train de subir est bien la triste réalité de mon sort.

Je finis par perdre connaissance, ne supportant plus la douleur qui ne cesse de s'amplifier au fur et à mesure que la cicatrice se forme dans mon dos. La dernière chose que je perçois est une partie de moi se brisant, comme si tous mes efforts pour survivre jusqu'à ce jour n'avaient finalement servi à rien.

*


Je ne sais pas combien de temps je suis restée inconsciente, mais le réveil est particulièrement difficile. Mes mains sont toujours ligotées, mais on a passé mes bras devant moi cette fois et j'ai l'impression que mes jambes sont plus ou moins libres également. À l'instant où je tente de bouger, une vive douleur me lance entre les deux omoplates.

La marque.

L'horreur de la scène qui s'est déroulée il y a peu, me donne encore des frissons d'horreur. Petit à petit, mon cerveau se rappelle de chaque élément, chaque geste, chaque douleur et alors, aussitôt la nausée me reprend et mon ventre se tord sous la peur de les savoir encore à côté de moi.

N'entendant pas de bruit particulier, je me décide à ouvrir timidement mes yeux. Je ne suis plus au beau milieu de la forêt autour d'un feu de camp, mais dans une sorte de cabane abandonnée. Sous moi se trouve un vieux sac de couchage qui, au vu de sa couleur, a dû connaître plus d'un propriétaire. Je remarque très vite également les différentes traces de sang séchées qui traînent à droite à gauche que ça soit sur le sol, sur les murs ou même sur ce malheureux sac de couchage.

Je constate également que je suis toute seule dans la pièce. Il n'y a aucune fenêtre, seule de la lumière s'échappe par l'unique porte, qui ne remplit clairement plus son rôle depuis longtemps. L'odeur aussi est... particulière. Je n'arrive pas à savoir d'où elle peut venir, ni même ce que cela pourrait être, mais si je devais décrire cette odeur je dirais que si on m'avait mis un rat mort depuis une vingtaine d'année sous le nez, je pense que cela aurait quand même sentie meilleur que cette foutue cabane. Au vu de tout le sang dans la pièce, j'imagine que cela peut, éventuellement, avoir un lien.

J'essaye tant bien que mal de m'asseoir pour essayer de me concentrer sur la situation, mais la douleur qui émane de la marque qu'on m'a laissée dans le dos est encore trop violente. J'ai l'impression que pendant que j'étais inconsciente, une cicatrice a commencé à se former, s'accrochant à mon tee-shirt qui refuse maintenant de se décoller et me donne envie de hurler de douleur lorsqu'il tire trop sur la plaie.

Tout d'un coup, la porte, si ridicule soit-elle, s'ouvre d'un coup sec et laisse place à ce connard de David. Je pose mon regard le plus noir possible sur lui, espérant que cela le fera retourner d'où il vient pour me laisser tranquille.

- Ah parfait, tu es réveillée, petite chose ! s'exclame-t-il tout souriant.

Son bonnet et ses mitaines miteuses, ainsi que son long manteau en lambeau le font passer pour quelqu'un vivant dans la misère la plus profonde depuis des années. Pourtant, au vu de la force que j'ai pu constater, il doit quand même se trouver dans une situation confortable et bien manger à sa faim.

- Il faut que je te présente quelqu'un !

Il s'approche de moi, m'attrape par la corde qui maintient mes poignets attachés et me soulève du sol, sans aucune difficulté, pour me faire traîner derrière lui. Ayant enfin les jambes libres, je tente de me débattre de toutes mes forces pour le faire lâcher prise, mais rien ne semble y faire. Il ne paraît pas le moins du monde dérangé par mes gesticulations. Je tente donc de poser mes pieds à terre pour éviter de me faire traîner et de déchirer ma peau le long de mes bras, mais là aussi il me traîne trop vite pour réussir ma manœuvre.

Je suis traînée quelques pièces plus loin, traversant tout le taudis à même le sol, réalisant ainsi que l'endroit est un peu plus grand que ce à quoi je m'attendais. Je ne sais toujours pas où nous sommes, mais au vu de l'état, je doute clairement que des gens puissent vivre ici.

David ouvre une énième porte puis me jette au milieu de la pièce. Il n'y a toujours pas d'éclairage, mais, cette fois, la lumière extérieure arrive à se frayer un chemin au travers des murs délabrés, ce qui me permet d'y voir un peu plus clair malgré tout. Alors que j'essaye de me relever pour ne pas perdre encore plus en dignité, un bruit derrière mon dos me fige sur place. Des bruits de chaînes de fer qui s'entrechoquent puis... un grognement.

Je me retourne aussitôt vers le bruit pour tomber nez à nez sur ce qui devait être une petite fille. Elle n'a plus rien de tendre, le virus ayant déjà totalement pris possession d'elle. Son visage tombe en lambeaux, du sang coule de sa bouche pour venir s'ajouter à la mare de sang déjà présente sur sa robe de princesse également en très mauvais état. Seules des chaînes l'empêchent de ne faire qu'une bouchée de moi. Mon regard reste figé sur elle, à tout moment, ses poignets pourraient lâcher et, au vu de ma situation, elle ne ferait qu'une seule bouchée de moi.

- N'est-elle pas adorable ? commente David, tout en avançant vers la fille.

- Pourquoi lui faire subir ça ? demande-je décontenancée par la situation.

Il pose une main affective sur le haut du crâne de la jeune fille, ce qui provoque encore plus de claquements de dents de la part de l'infecté qui cherche par tous les moyens à croquer un morceau de chair qui pourrait malencontreusement passer devant sa mâchoire.

- C'est ma fille idiote, me répond David comme si j'étais censée trouver un lien de parenté avec lui sur le visage décomposé de l'infecté. Les scientifiques finiront bien par trouver un remède et on m'a promis qu'elle serait la première à en bénéficier en échange de mes... services.

- Les scientifiques ? Parce que vous pensez qu'il en reste assez pour qu'ils puissent tous nous sauver ?

Il explose de rire. Je ne sais pas ce que j'ai pu dire de si drôle, mais visiblement cela provoque un fou rire chez lui. Il finit par se redresser d'un air très sérieux. Je suis toujours déstabilisée par ses changements d'humeur soudain. Je ne sais pas sur quel pied danser avec lui et j'ai toujours peur de dire quelque chose qui pourrait, tout d'un coup, provoquer sa colère.

- Je ne te parle pas de vulgaires scientifiques comme ceux que nous avions avant la chute, me répondit-il toujours avec son ton très solennel. Je te parle de ceux pour qui nous travaillons, ceux que Tiania a trahi. C'est grâce à eux et aux expériences qu'ils mènent en ce moment même qu'on s'en sortira.

Des expériences ? En ce moment ? Et comment ça, Tiania travaillait pour eux ? Est-ce que ce sont les gens qui les ont enlevées avant qu'elles n'arrivent à la Communauté dont il parle ? Mais alors, ça voudrait dire que les gens qui étaient retenus là-bas n'étaient pas de "simples" esclaves, mais également des cobayes ?

- Tiania travaillait donc avec vous avant ? tente-je de demander innocemment.

- Bien sûr ! crache-t-il comme si la réponse était évidente. Elle avait une théorie concernant le virus et le vaccin qui permettrait de tous nous sauver. Elle a fait des expériences sur des cobayes, des sous-races que moi et mes hommes, on se chargeait d'aller choper pour elle dans la nature. Cette salope se permettait de nous donner des ordres alors qu'elle aurait mérité le même sort que ces sales esclaves qu'on lui trouvait. Et puis, le jour où elle a commencé à avoir une théorie qui aurait pu changer la situation, elle s'est enfuie avec sa catin de fille. On aurait dû les laisser au fer ces deux-là !

Je ne sais quoi répondre à ces propos. J'ai envie de vomir, comment peut-il parler ainsi de Tiania et Iris ? Cet homme ne mérite rien de mieux que la mort, et la pire des morts si possible. Trop absorbée à dévisager ce monstre qui se tient devant moi, qui mériterait mille fois plus de se trouver enchaîné à ce mur à la place de la petite fille qui s'y trouve actuellement, je n'ai pas pris le temps d'observer la pièce en profondeur. L'odeur ambiante est immonde, mais, naïvement, j'avais mis ça sur le dos de l'infecté retenu entre ces quatre murs... Jusqu'à ce que mon regard se pose par terre, aux pieds de la petite fille avec sa robe de princesse remplie de sang séché.

Un corps.

- Ah, j'ai oublié de te présenter le dernier ami que s'est fait ma princesse, s'exclame le taré en me voyant poser les yeux sur le cadavre encore gisant dans la pièce. Enfin te le présenter ne servirait à rien, tu le connais bien mieux que moi, il me semble.

Oh mon Dieu, non, pas ça...

Il explose de rire en voyant mon visage se remplir d'effroi. Il avance vers le corps et donne un coup de pied dedans pour le faire basculer dans l'autre sens, celui non dévoré par l'infecté, qui permet encore de reconnaître les vêtements malgré tout le sang qui a pu couler. Je n'ai plus aucun doute sur l'identité de la victime.

Thomas...

- Il a tenu bon, moi qui pensais que la flèche suffirait à l'abattre, mais qu'est ce qu'il a pu hurler ici, continue-t-il. Franchement, si ce n'était pas pour faire plaisir à ma princesse, je l'aurais abattu...

Je lui crache à la figure avant qu'il n'ait pu terminer sa phrase. Aussitôt, David stoppe son rire démoniaque pour lancer vers moi un regard rempli de colère. Mais je n'en ai rien à faire, qu'il me fasse souffrir, qu'il me torture autant qu'il le souhaite, cela ne sera jamais aussi horrible que ce que Thomas a dû ressentir dans ses derniers instants, seul, dévoré vivant et entouré par les pires raclures que cette Terre ait portée.

- Il ne méritait pas ça ! Vous n'êtes qu'une sombre merde ! hurle-je de toutes mes forces. Et votre pauvre gamine, au vu de sa gueule, vous pensez vraiment que quelque chose pourra la sauver ? Vous êtes aussi stupide...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase. David s'élance vers moi, fou de rage, et m'enfonce un coup-de-poing dans le ventre qui me coupe aussitôt la respiration. Il attrape ensuite ma tête et me lance un coup de genou en pleine face qui me fait perdre toute notion d'équilibre.

Impossible de tenir plus longtemps debout, je m'écroule à terre, mon nez perdant tellement de sang que cela m'étouffe presque. David en profite pour continuer à me ruer de coups de pied.

Malgré le brouillard qui règne autour de moi, j'entends d'autres personnes entrer dans la pièce et tenter de raisonner David un instant, avant qu'on ne m'attrape par les cheveux pour me traîner hors d'ici, j'imagine.

Ma tête explose de douleur à l'intérieur de mon crâne. Tout mon corps hurle de douleur. Je finis par perdre connaissance, ne pouvant en supporter plus.

*


Chapitre 17
Dernière modification par ChloB le lun. 30 sept., 2024 11:32 am, modifié 1 fois.
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 17 :

⚠️ Ce chapitre aborde des sujets de violences ⚠️

***


Des hurlements. Je sors petit à petit du brouillard dans lequel se trouve mon esprit, réveillée par des cris qui pourraient réveiller un mort et par une odeur nauséabonde qui me met aussitôt des hauts le cœur. Mon corps entier me fait souffrir. Mes mains, toujours ligotées, me font mal, mon corps entier, recouvert de bleus, hurle de douleur. Je ne veux pas ouvrir les yeux, je ne veux pas voir quelle horreur m'attend, une fois de plus. Mais les hurlements ont raison de ma curiosité.

J'ouvre donc péniblement les yeux et suis aussitôt éblouie par un feu de camp en train de brûler devant moi. Il fait nuit, les hommes de David sont, une fois encore, complètement soûls, tout le monde boit et mange en rigolant fort pendant qu'un homme, de son côté, vit l'horreur.

Un homme noir est assis, ligoté à l'un des arbres de la forêt qui nous entoure, les deux jambes tranchées, et surtout en train de se faire dévorer le ventre par la petite fille infectée que David m'a présenté, elle aussi tenu enchaînée à l'arbre pour ne pas aller plus loin que son casse-croûte.

Aussitôt, je me redresse en position assise pour reculer le plus possible de cette scène abominable qui ne semble pas déranger le moins du monde les hommes autour du feu. Une question finit par me passer par l'esprit. Connaissant le côté barbare de ces hommes, j'imagine qu'ils ont dû lui couper les jambes pour éviter qu'il ne puisse s'enfuir, mais la question qui me trotte dans l'esprit est où sont passées les jambes ?

C'est alors que je remarque enfin ce qui repose sur le feu. Devant moi, toujours en train de rôtir, reposent les deux jambes de l'homme, toutes les deux déjà bien entamées. Je regarde alors, horrifiée, autour de moi, espérant que je me trompe, qu'ils ne sont pas en train de faire ce à quoi je pense, mais je ne peux que constater le fait que si, j'ai totalement raison. Ils sont en train de manger les jambes de ce pauvre homme, devant lui, pendant qu'il se fait dévorer vivant par un infecté.

Je sens une crise d'angoisse monter en moi. Je regarde tour à tour chaque homme assis autour de ce feu, ou devrais-je dire, de ce festin sordide, déguster des morceaux de chaires humaines comme s'il s'agissait de simples morceaux de viande. Je les regarde rigoler, boire, agir comme si toute cette scène était totalement banale, puis mes yeux se reposent sur l'homme qui n'a déjà pratiquement plus la force de hurler, la vie quittant son corps petit à petit pour laisser toute la place au virus de prendre possession de lui.

C'en est trop pour moi. Je me mets à vomir, une partie sur moi, n'ayant pas le temps de bouger plus que ça. C'est alors que ces monstres remarquent enfin que je suis réveillée.

- Notre belle au bois dormant est enfin réveillée, mes amis ! s'exclame David, écartant les bras comme s'il faisait une annonce des plus importantes.

J'entends plusieurs hommes se mettre à rire, d'une voix grasse qui me dégoûte et me redonne aussitôt la nausée. Au fond de moi, je me promets qu'un jour, peu importe le temps que ça me prendra, leurs têtes finiront accrochées au bout d'une pique, exactement comme ils l'ont fait pour Thomas et tous les autres.

- Donnez-lui à manger, ordonne David à ces hommes. Il ne faut pas qu'elle nous claque entre les mains, surtout si on veut pouvoir la négocier ou la revendre plus tard.

Trois hommes s'approchent de moi pour m'encercler, un morceau de la jambe au bout d'une pique. Je commence à me débattre tout en reculant le plus possible, mais à terre et les mains toujours ligotées, je n'arrive pas à faire grand chose.

- Non, je vous en supplie, les implore-je. Je ne peux pas... Je ne peux pas faire ça !

- Ne t'inquiète pas ma mignonne, au début, le goût est spécial, mais on finit par s'y habituer ! lâche l'homme qui tient le morceau avant de se mettre à rigoler avec ses congénères. Chopez-la !

Les deux autres hommes se jettent sur moi. Pendant que l'un me force à me mettre à genoux, l'autre m'attrape par les cheveux pour me forcer à relever la tête vers celui qui est censé me nourrir. Je me mets à hurler, suppliant de toutes mes forces qu'on me laisse tranquille, mais à part provoquer encore plus de rires dans l'assemblée, cela n'aboutit à rien. Je sens la terreur me prendre aux tripes, des larmes inondent mon visage.

Même si on me retient par les cheveux, je tente de me débattre en secouant la tête le plus fort possible, espérant les faire lâcher prise et préférant perdre mes cheveux plutôt que manger une miette de ce qu'on me présente. Mais rien n'y fait. L'un de mes ravisseurs m'attrape par la mâchoire, bloquant ainsi ma tête avec sa force surdimensionnée par rapport à la fragilité de mon visage, et m'oblige à ouvrir grand la bouche.

Je continue à hurler de terreur, espérant toujours mettre fin à ce cauchemar, mais rien n'y fait. Je ferme les yeux, ne pouvant en voir plus et c'est alors que je sens le morceau de chair humaine entrer en contact avec ma bouche. Aussitôt, mon corps se remet à vomir, ne voulant pas non plus que cette chose entre à l'intérieur de moi. J'entends l'énervement des hommes qui me tiennent.

- Donnez-lui à boire aussitôt, ça la forcera à avaler, lance un homme quelque part.

Je n'ai pas le temps de contester que déjà, on me remet en morceau en bouche puis on m'insère le culot d'une bouteille en inclinant ma tête vers le haut pour m'empêcher de recracher. J'ouvre grand les yeux, à la limite de m'étouffer. La bouteille qu'on me force à boire est clairement de l'alcool pur. Coincée dans cette position, entre des relents de vomi et le liquide qui continue toujours plus à s'agglutiner dans ma bouche, je finis, malgré moi, par avaler.

Le goût est immonde, l'alcool me brûle de l'intérieur. Je grimace, hurle, me débats de plus belle, mais rien n'empêche à ces monstres de renouveler leur mouvement et de continuer à me faire avaler leur repas cannibale.

Une fois satisfaits, ils finissent par me lâcher, non sans me balancer une dernière fois par les cheveux au sol. Je me recroqueville en position fœtale, pleurant toutes les larmes de mon corps. Encore tétanisée, je n'ose plus bouger d'un seul pouce. Je veux qu'on m'oublie, qu'on me laisse là, qu'ils se lassent de moi et finissent par m'abandonner à mon sort.

Je... Je veux qu'ils m'achèvent...

- Regardez, le virus commence à prendre le dessus sur lui, commente David en observant sordidement l'homme agoniser sous la souffrance qu'il doit subir. Bientôt, ses yeux vont perdre toute trace de vie, il ne ressentira plus aucune douleur. L'humain a toujours couru derrière l'immortalité, est-ce que finalement ce virus, ne serait-il pas ce qui s'y approche le plus ?

Je veux qu'il arrête de parler, je n'en peux plus de l'entendre débiter toutes ces conneries. Il n'y a que la souffrance qui l'attire. Ces hommes n'ont aucun cœur, aucune pitié. Tout autant qu'ils sont, ils ne méritent que la mort.

- Tant que son cerveau ne sera pas détruit, il continuera à errer sur ces terres pour l'éternité, n'est-ce pas merveilleux ? continue-t-il. Lui qui n'était qu'une sous-race, qu'un faible, qu'une ordure de l'humanité va maintenant s'élever au rang de Dieu...

- Ces choses sont complètement stupides, lui répond un homme qui n'a visiblement pas peur de ce qu'il dit. Ils ne réagissent qu'à la bouffe, une chaise serait plus utile qu'eux.

J'ai à peine le temps de voir David bouger qu'il se retrouve derrière l'homme qui a osé lui couper la parole, une lame pointée sous sa gorge.

- Tu insinues que ma fille ne mérite pas de vivre ? lui murmure David à l'oreille.

L'homme devient livide lorsqu'il comprend son erreur. J'imagine que s'attaquer aux infectés n'étaient pas l'idée du siècle vu comment David parle de sa fille. Il se met à suer à grosses gouttes et tente de bégayer des excuses, mais David explose de rire.

- Tu vois, c'est ça ton problème, espèce de porc hideux, reprend David qui le tient toujours en respect avec son couteau. Tu ne sais jamais quand la fermer. Ces "choses", comme tu les nommes, ont mille fois plus de valeur à mes yeux que ta misérable vie. Une horde fait mieux le travail que je lui demande, que toi. Imagine donc à quel point, toi, tu dois être stupide si même eux arrivent à le faire. Finalement, tu ne me sers à rien...

David donne un grand coup de pied à l'arrière du genou de l'homme qui fait effondrer ce dernier au sol. Bien que l'homme semble peser bien plus lourd que lui, David l'attrape par sa veste pour le tirer, sans mal, jusqu'au feu. L'homme se met à hurler, à supplier David de l'épargner, mais il n'écoute pas, trop focalisé sur le feu qui se dresse devant lui. Autour, les autres hommes s'agitent, rigolent, prennent un malin plaisir à ce qui est en train de se passer. Finalement, ils ont l'air tous aussi tarés que leur chef.

David attrape la tête de sa victime et la tire jusqu'à pouvoir la poser sur le bord du feu. L'homme se met à hurler de douleur pendant que les spectateurs de la scène rigolent de plus bel, encourageant même David à aller plus loin. Ce dernier se redresse et pose sa botte sur le visage, actuellement en train de brûler sur les cendres encore chaudes qui entourent le feu, de l'homme à terre.

- Toi, tu ne mérites pas de revenir en tant que créature parfaite. Tu n'es qu'une merde inutile, c'est ainsi que tu mourras !

David lève son pied et, dans un coup de pied sec, lui explose la boite crânienne. Je détourne les yeux de la scène, voyant d'autres hommes rejoindre ce monstre pour s'attaquer à la victime qui doit déjà avoir rendu l'âme. Les larmes continuent à couler le long de mes joues. La boule au ventre, je crains à tout instant que l'un de ces tarés ait l'idée de s'en prendre à moi également. J'ai envie de vomir, mais je ne veux pas me faire remarquer. Je sers mes mains entre elles du plus fort que je peux pour essayer de me concentrer sur autre chose.

Parmi tous les cris et les rires, j'entends une voix s'adresser plus discrètement à David.

- ... On n'a pas retrouvé le loup, il s'est échappé...

Snow.

Je suis submergée par une vague d'émotions contradictoires. Je suis à la fois tellement heureuse qu'il ait pu se libérer des entraves de ces malades, mais d'un autre côté, je me doute que je n'aurais plus jamais l'occasion de le revoir. Il va sûrement fuir loin d'ici afin d'échapper à ceux qui l'ont battu pendant des semaines.

- Espèce d'idiots ! s'énerve David. Cette bête était tout aussi importante que la morveuse !

Je ne peux m'empêcher de sourire en entendant l'énervement de David. Si les plans de ce connard peuvent être mis à mal, alors cela me rend particulièrement heureuse de l'apprendre. Ce dernier est inarrêtable et continue de s'en prendre à ses hommes en les insultant de tous les noms.

Alors que j'observe la scène dans mon coin, non sans éprouver une once de statisfaction, les dernières paroles de David résonnent en moi. Tiania m'a déjà parlé de Snow et de quelque chose qu'elle voulait absolument savoir sur moi lorsque je suis arrivée, avec ma morsure, à la Communauté.

Sur le moment, ses questions me semblaient juste étranges, j'étais trop mal pour comprendre où elle voulait en venir. Sachant maintenant qu'elle avait déjà travaillé sur un vaccin, je réalise enfin toute l'importance de cette discussion.

Elle ne m'a jamais reparlé de tout ça et encore aujourd'hui, je n'ai aucune idée de ce qu'elle cherchait vraiment à savoir. Mais si ce que David m'a dit à son sujet est vrai, elle espérait peut-être trouver avec moi, une piste pour sa théorie. Elle n'a jamais pu m'expliquer pourquoi la morsure n'avait pas eu d'effet sur moi. Elle avait tenté de me faire croire que la morsure n'était pas assez profonde, mais je pense qu'elle a préféré garder ses véritables théories pour elle, le temps de trouver plus de preuves.

*


- La transformation ne se fait pas chez toi...

Je comprends à peine ce qu'on me dit. Je sens que ma fièvre est en train de me faire perdre conscience petit à petit. J'ai si mal, j'ai l'impression que mon bras brûle de l'intérieur. J'ai envie de hurler de douleur, mais mon corps est bien trop faible pour pouvoir produire le moindre son. J'ai l'impression d'être en plein délire, mon champ de vision est complètement flou, je n'arrive même pas à distinguer la personne qui s'occupe de moi.

- Écoute-moi bien, petite ! me demande la docteure, tout d'un coup très sérieuse, attrapant mon visage entre ses mains pour m'obliger à me focaliser sur elle. Est-ce que ta mère t'as fait prendre quelque chose lorsque le virus a commencé ?

Je ne comprends pas ce qu'elle me veut. J'ai si mal partout, je veux que la douleur s'arrête, pourquoi ne veut-elle pas me laisser tranquille ? Ne peut-elle pas juste me donner quelque chose pour me faire dormir ? Je n'en peux plus de cette douleur, il faut que ça s'arrête...

- Je sais que ta mère était en connaissance d'informations à propos du virus, c'est comme ça que j'ai pu te localiser. Je pensais que ta mère serait encore en vie et pourrait m'aider dans mes recherches... J'ai besoin de savoir pourquoi tu ne réagis pas au virus !

Mais qu'est-ce qu'elle raconte à la fin ? Ne voit-elle pas à quel point je suis mal ? J'arrive à peine à articuler deux mots, j'ai besoin qu'on m'aide, qu'on fasse quelque chose, mais il faut absolument que ça cesse. Je sens mon corps se vider de ses forces, j'ai chaud et froid en même temps et mon bras... J'ai tellement mal, par pitié, qu'on fasse quelque chose...

- Ton sang... Est-ce que ton sang est entré en contact avec celui de quelqu'un d'autre ? continue-t-elle à me questionner en me secouant la tête pour me forcer à rester avec elle.

J'en ai marre, je veux qu'on me laisse tranquille. J'ai envie de vomir, je sens mon visage devenir livide et mon esprit s'embourber...

- Réponds-moi ! m'ordonne-t-elle en me secouant encore une fois.

Je finis par lui indiquer une vieille blessure qui traîne sur mon bras encore valide. Elle date de mes derniers jours passés avec mon frère avant que celui-ci ne finisse par mourir à son tour. Je ne me souviens plus exactement de tout, mon esprit étant totalement dans le brouillard à présent, mais je me souviens que Eugène avait paniqué quand il avait vu le sang de Snow s'écouler sur l'entaille que je venais de me faire sur mon bras.

- Snow... tente-je de murmurer pour lui indiquer de qui provient le sang avec lequel ma plaie est entrée en contact.

Je sens la docteure observer mon bras, le tourner dans tous les sens comme si elle allait pouvoir trouver la recette magique de ce virus écrit en toute lettre dessus.

- Alors... Ma théorie pourrait fonctionner...

À bout de force, je finis par m'évanouir sans avoir pu comprendre un traître mot de tout ce que cette folle de médecin voulait de moi.


*


Chapitre 18
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ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 18

Je ne sais plus depuis combien de temps je suis ici, je ne sais plus où je suis, je ne sais même plus ce que je suis censée faire. Essayer de fuir ? Rester en vie ? Mais pourquoi faire ? Personne ne me vient en aide, je ne suis même pas sûre de manquer assez à quelqu'un pour qu'on vienne me chercher un jour.

J'ai constamment faim et soif, mon ventre me fait souffrir. La seule chose qu'on me donne à boire, c'est de l'alcool ce qui fait que les trois quarts du temps, je n'ai même plus conscience d'être là. Suis-je avec eux depuis seulement quelques jours ? Quelques semaines ? Ou plus encore ? Je n'en ai aucune idée. Je suis trop souvent inconsciente pour pouvoir suivre un quelconque décompte des jours.

Je sais juste que je suis trimballée de droite à gauche, sans vraiment comprendre dans quel but. Je ne sais même pas si eux-mêmes savent ce qu'ils font, la plupart du temps, ils ont tous l'air trop absorbés par l'alcool pour pouvoir prendre des décisions sensées. Ils s'en prennent à tous ceux qui ont le malheur de croiser leur route, mais pour ma part, je remarque qu'ils commencent doucement à se lasser de moi.

Souvent, on me passe à tabac juste avant de changer de camp, pour être sûr que je ne puisse pas m'échapper, mais une fois de nouveau ligotée et attachée quelque part, on m'oublie et on me laisse crever de faim et de soif dans mon coin. Quand j'ose me plaindre un peu, on me force à avaler de l'alcool pur, ce qui, clairement, n'étanche pas ma soif et me rend malade à cause de mon estomac vide. Je ne sais pas combien de temps, encore, pourra tenir mon corps dans ces conditions.

Je n'ai déjà pratiquement plus la force de marcher lorsqu'il faut se déplacer, je suis traînée de force sur les chemins à l'aide des liens qui me maintiennent. Mes bras et mes jambes sont en grande partie abîmés, la peau ayant été écorchée à même le sol. Bien évidemment, personne ne prend la peine de m'aider ou ne serait-ce que de passer un peu d'eau sur mes plaies pour les nettoyer.

Actuellement, le camp est endormi. Le feu est pratiquement éteint, mais comme le soleil commence tout juste à se lever, je distingue à peu près ce qu'il y a autour de moi. Comme toujours, nous sommes en pleine forêt et je suis attachée à un arbre pour ne pas prendre la fuite. Dès que je tourne la tête, j'ai l'impression de voir du mouvement en périphérie de ma vision et pire, quand je bouge trop vite ma tête, ma vision se trouble. Mon corps est à bout de force, je le sens.

Parfois, j'ai aussi l'impression que, sortie de nulle part, quelqu'un apparaît devant moi pour s'en prendre à moi... Avant de comprendre qu'il ne s'agit que d'une hallucination. Je n'arrive plus à faire la différence entre ce que je subis vraiment et ce que mon cerveau crée.

L'autre jour, j'étais persuadée de voir Thomas et Snow, ensemble, à côté de moi. J'entendais la voix de Thomas, qui me disait que tout cela prendrait bientôt fin, que je devais survivre encore un peu, j'étais même sûre de sentir la sensation du pelage de Snow contre ma peau, avant de me rendre compte qu'on était en train de me lancer des coups de pieds pour me faire revenir à moi.

Aujourd'hui n'échappe pas à la règle. Encore une fois, ma vue me joue des tours. Derrière tous les corps endormis, assis entre les arbres, j'aperçois Snow qui me regarde de son unique œil encore valide. Je suis épuisée, j'aimerais tellement pouvoir le prendre dans mes bras, que tout ça ne soit pas seulement le fruit de mon imagination. Je donnerais tout ce qu'il me reste pour pouvoir le prendre dans mes bras une dernière fois, sentir la chaleur de son corps contre moi, la douceur de son pelage...

Alors que quelques larmes commencent à couler le long de mes joues, à côté de Snow, j'aperçois une nouvelle personne. Comme si la scène n'était déjà pas assez compliquée pour moi, quelqu'un s'approche de Snow, s'accroupit à côté de lui et passe une main affectueuse sur sa tête, comme pour le récompenser de quelque chose.

Je reconnais bien évidemment cette personne et je sais pertinemment pourquoi mon cerveau a choisi cette dernière.

Caleb...

Depuis que je suis ici, j'ai eu le temps de réfléchir à beaucoup de choses. Si toutes les personnes de la Communauté me manquent, je dois bien avouer que certaines plus que d'autres. Et Caleb fait partie de ceux qui me manquent atrocement au quotidien. Avant qu'on ne m'arrache de la Communauté, nous étions devenus particulièrement proches, et même si je passais mon temps à dire à Thomas que ce n'était pas vrai lorsqu'il me faisait la remarque, j'ai compris que je ne considérais pas seulement Caleb comme un ami.

Depuis qu'on se connaît, il a toujours pris soin de moi, et même s'il passait le plus clair de son temps à me taquiner, je dois dire que sa compagnie m'était plus qu'agréable. Je rigolais bien avec lui. Quand nous étions ensemble, j'oubliais à quel point notre vie n'était pas toujours évidente. Maintenant que je suis seule, je me rends encore plus compte de tout ce que j'ai perdu, et pas seulement avec lui, avec Thomas, Iris et Marc aussi.

Je voudrais tellement pouvoir les revoir encore une fois, pouvoir les prendre dans mes bras... Pendant un bref instant, je suis portée par mes souvenirs qui me ramènent à une soirée que nous avions passée, Caleb, Iris, Thomas et moi. À cette époque, je pensais que nous avions enfin trouvé notre havre de paix à la Communauté et que plus jamais je ne connaîtrais l'enfer de la survie solitaire dehors…

*


- M'accorderiez-vous cette danse ? me demande Caleb tout en tendant sa main devant moi.

- Pincez-moi, je dois rêver ! me moqué-je, avant de finir par répondre à sa demande en saisissant la main qu'il tend vers moi.

Iris a décidé d'organiser une soirée dansante à la radio, en respectant bien évidemment un volume sonore modéré pour ne pas être entendu de l'extérieur. Plusieurs personnes se sont jointes à nous, attirées par notre remue-ménage pour tenter de transformer la radio en piste de danse convenable. La soirée a été un franc succès, même Marc nous a fait l'honneur de sa visite, mais déjà, la fatigue a rattrapé bon nombre de nos convives et nous nous retrouvons tous les quatre, les seuls survivants de cette soirée.

Caleb m'aide à me relever, m'emmène sur la piste puis passe une main dans mon dos, beaucoup trop sérieux pour moi tout d'un coup. Bercée par la musique qui passe encore dans la radio, je me laisse guider par ses pas, surprise de le savoir danser un minimum. Surtout qu'il a été le seul réticent à ne pas avoir voulu danser jusque-là. Sentant la fatigue commencer doucement à me gagner, je dépose ma tête contre ma main, cette dernière posée sur l'épaule de mon cavalier. Je sens alors l'étreinte de Caleb se resserrer un peu plus autour de moi afin de coller nos deux corps.

- Tu ne parles plus beaucoup, tout d'un coup, me taquine-t-il.

- C'est toi le cavalier, c'est à toi de me mettre à l'aise, non ? rétorqué-je en redressant ma tête pour lui lancer ma pique en pleine face.

Devoir croiser son regard me met, soudainement, dans une situation très incommodante. Je me sens rougir et je note aussitôt, au regard amusé de cet idiot, que cela amuse Caleb. Depuis quelques semaines, j'ai bien remarqué que nous étions de plus en plus proches tous les deux et puis, Thomas ne manque pas de me le rappeler tous les soirs également, lorsque nous nous retrouvons à la maison avec Marc.

Je constate d'ailleurs du coin de l'œil que mon colocataire ne perd pas une miette de la scène. Assis à côté d'Iris, les deux se font des messes basses dans leur coin tout en lançant des regards amusés vers nous qui ne laissent aucun doute sur le sujet de leur discussion. Si, pour ma part, je suis persuadée qu'il se passe aussi quelque chose entre Iris et Thomas, je ne peux nier que Caleb me plaît beaucoup. Il a beau passer le plus clair de son temps à me taquiner, je passe aussi tous mes meilleurs moments à ses côtés. Il me fait autant rire, qu'il m'énerve et m'insupporte.

Comme s'il avait compris que je pensais à lui, Caleb passe ses doigts dans mes cheveux afin de tenter de remettre une mèche rebelle dans mon chignon bien endommagé par la soirée que nous venons de passer.

- C'est peine perdue, lui dis-je. Mes cheveux ne sont pas du genre à se laisser dresser...

- En tout cas, je crois que c'est la première fois que je te vois coiffer ainsi, me répondit-il tout en me regardant d'un regard tendre qui me fait rougir de plus belle. Tu es jolie comme ça.

- Dois-je comprendre par là que ce n'est pas le cas d'habitude ? le taquine-je pour tenter de camoufler l'embarras qui grandit en moi.

- Oui, oui, ça doit être ça...

Cette fois, c'est moi qui le sens gêné. Finalement, la situation serait-elle en train de se retourner contre lui ? Avant d'avoir pu en profiter pour le mettre encore plus mal à l'aise, il reprend la parole, cette fois beaucoup plus sérieux, mais avec une tonalité presque reconnaissante.

- Tu sais... À la mort de mon frère, je me suis vraiment senti seul ici, commence-t-il les yeux brillants plongés dans le vide. Non pas qu'Iris ne soit pas intéressante, mais elle était dans le même état que moi avant votre arrivée, on était dévasté... Je mentirais si je disais que je n'avais pas pensé tout laisser tomber pour le rejoindre...

Je passe mes bras autour de lui et pose ma tête au creux de son cou. Je ne sais pas vraiment quoi répondre à ça et je ne suis, de toute façon, pas sûre que ce que je pourrais lui dire l'aiderait vraiment.

- Alors, merci à vous, reprend-il en me serrant plus fort contre lui. Merci d'être venus parmi nous et d'avoir accepté de rester. Je veux dire... Je t'apprécie vraiment Clarisse.

Il se décale légèrement de moi, me forçant à relever ma tête, devenue rouge comme une tomate, vers lui. Il dépose ses mains sur mes joues et alors que je reste stupéfaite et tétanisée de stress, il dépose un tendre baiser sur mon front puis me laisse ainsi, plantée au milieu de la pièce, en profitant pour s'éclipser de la soirée.

- Non ! Sérieux ? C'est tout ? s'offusque Thomas de l'autre côté de la pièce.

- Mais ce gamin est stupide ! s'indigne à son tour Iris, me faisant lâcher un rire malgré moi.

Alors que les deux continuent de s'insurger, je réalise alors à quel point j'aurais aimé qu'il m'embrasse à cet instant.


*


De retour dans cette forêt maudite, je tente désespérément de faire venir l'image de Caleb à moi.

- Ca...leb... essayé-je de murmurer, mais aussitôt, je les vois disparaître plus loin dans la forêt.

L'hallucination se dissipe malgré moi. Je me retrouve, une fois de plus, seule, entourée de malades qui seraient prêts à me manger vivante si cela pouvait les divertir. Je laisse encore quelques larmes couler le long de mes joues. Je n'en peux plus, parfois, j'aimerais que tout cela s'arrête, que mon corps finisse enfin par s'endormir et ne jamais se réveiller...

Alors que je suis perdue dans mes pensées, je ne me rends pas compte que quelqu'un approche. Je n'arrive pas à savoir de qui il s'agit, la personne arrive lentement, comme si elle avait du mal à marcher, mais à chaque fois que j'essaye de voir son visage, mon cerveau me joue des tours.

Thomas ?

Pourquoi est-ce que Thomas serait ici ? Je sais que Thomas est mort, j'ai vu sa tête sur une pique, j'ai vu son corps décapité et mutilé, alors pourquoi je le vois actuellement en train de marcher vers moi ?

Alors qu'il continue d'avancer vers moi, il finit par se prendre les pieds dans une racine et trébuche par terre, assez proche de mes jambes pour les attraper de ses bras. C'est alors que l'hallucination se dissipe pour laisser place au vrai visage de la chose qui vient d'arriver.

Un infecté !

Je me mets à hurler de toutes mes forces, du moins ce qu'il en reste, espérant réveiller quelqu'un aux alentours, tout en donnant un maximum de coups de pied pour lui faire lâcher prise et malgré le fait que mes jambes sont toujours ligotées ensemble. Attachée à l'arbre, je ne peux rien faire de plus, je ne peux pas fuir, je ne peux pas me défendre alors je continue à hurler.

- On est attaqué ! lance un homme en se levant d'un bond.

L'infecté à mes pieds reçoit un carreau d'arbalète en pleine tête et cesse aussitôt de bouger. Je remarque alors qu'il n'est pas le seul à avoir atteint notre camp. Un homme est en train de se faire manger, il a dû être attrapé dans son sommeil. Alors que tout le camp commence à s'agiter, chacun sortant déboussolé pendant un instant de son sommeil, je tente d'intercepter quelqu'un pour qu'on me détache.

- Je vous en supplie, détachez moi que je puisse au moins me défendre !

Je vois deux hommes devant moi hésiter. Ils se regardent, se questionnent du regard et alors que l'un des deux s'approche de moi, il reçoit, à son tour, un carreau en pleine tête. Alors que son corps s'effondre à terre, j'aperçois David derrière lui, arbalète en main, tourné dans notre direction.

- Le premier qui la délivre, je le donne à manger à ces infectés.

Chapitre 19
Dernière modification par ChloB le lun. 16 déc., 2024 8:00 pm, modifié 1 fois.
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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 19 :

Je sens la panique monter en moi. Le nombre d'infectés est beaucoup trop important pour l'équipe de bras cassés qui tente tant bien que mal d'y faire face. Ils ont été pris par surprise, une partie n'a même pas eu le temps de sortir de son sommeil, qu'ils servaient déjà de buffet à volonté pour les infectés.

À chaque fois, je suis sauvée in extrémis par David, qui refuse, encore et toujours, de me détacher. Cet idiot préfère me laisser comme poids mort, attachée à mon arbre, plutôt que de me délivrer et pouvoir assurer moi-même ma sécurité. Il a rappelé que l'objectif était Tiania et que, même s'ils devaient m'échanger en tant qu'infecté, au moins ils gardaient une monnaie d'échange. Par contre, si je m'enfuis, ils n'auront plus aucune chance de récupérer Tiania.

J'avoue que même si, pour une fois, leur idée n'est pas totalement débile, je n'ai pas tellement envie qu'ils découvrent qu'une morsure d'infecté ne me fait pas le même effet qu'aux autres humains. Tant qu'ils ignorent que j'ai déjà été mordu par le passé, mais que je ne me suis pas transformée, je ne les intéresse pas, et c'est clairement ce qui m'arrange le plus pour le moment. Je n'ai pas envie de rejoindre les rangs de leurs cobayes.

Alors que le campement ressemble désormais à un vrai champ de bataille, j'aperçois du mouvement derrière la horde d'infectés qui s'en prend à nous, entre les arbres de la forêt qui nous encerclent. Je remarque beaucoup de déplacements, clairement trop rapides pour être ceux d'infectés.

Est-ce que ça pourrait être... eux ?

Ce qui est étonnant dans cette attaque, c'est qu'elle est sortie de nulle part. Habituellement, les grands groupes d'infectés qui se déplacent ensemble sont bruyants et surtout, nous avons plus ou moins le temps de les voir arriver. Là, la horde nous est tombée dessus d'un coup comme si elle avait été directement dirigée sur nous.

Je ne sais pas si je suis totalement en train d'halluciner en prenant mes rêves pour des réalités, mais, peut-être, qu'il y a une chance pour que cette attaque provienne de la Communauté.

Je remarque alors un homme tomber dans le camp, un carreau d'arbalète en pleine tête. J'en suis persuadée maintenant, ce n'est pas mon esprit qui me joue encore des tours, il y a bien des gens à la supervision de cette attaque.

David note également le décès de l'homme. Je vois la colère remplir son visage, ses yeux se posant sur moi avec fureur comme si, attachée depuis mon arbre, je pouvais être à l'origine même de ce guet-apens. Il s'approche de moi à grands pas, me laissant à peine le temps de me préparer à ce qu'il va bien pouvoir me faire. D'un geste vif, il découpe les liens qui me maintiennent contre l'arbre à l'aide de son couteau déjà en main, puis m'attrape par les cheveux pour me relever et me bloquer, dos contre lui, sa lame poser sur mon cou.

- Je sais que vous venez pour elle, hurle-t-il de rage à un public imaginaire. Si vous la voulez vivante, montrez-vous, bande de chiens !

Autour de nous, plusieurs de ses hommes jettent des regards interrogateurs dans notre direction, ne comprenant pas vraiment ce qu'il se passe, la plupart étant trop absorbés par les combats pour avoir remarqué la présence d'individus extérieurs. Je sens de plus en plus la lame de David s'enfoncer dans mon cou, quelques gouttes de sang commencent d'ailleurs déjà à perler le long de ma gorge.

J'ai peur. Je ne sais que trop bien ce que cet idiot est capable de faire par pure folie. Je sais que, s'il se sent en danger, il est capable de me tuer aussitôt, ne serait-ce que pour s'assurer que personne ne sortira vainqueur de ce combat.

C'est alors que le miracle se produit. Doucement, je sens la lame de David se décaler de mon cou.

- Lâche-la tout de suite, connard.

Marc.

Je reconnais immédiatement sa voix. Ce timbre grave et rauque, marqué par toutes les épreuves qu'il a dû traverser au cours de sa vie, et surtout depuis la chute de l'humanité. Je sens au tremblement de ses mots, qu'il se retient de ne pas tuer David à cet instant précis. Ce dernier finit d'ailleurs par me lâcher complètement, me faisant ainsi chuter à terre, étant toujours trop faible pour supporter mon propre poids.

Autour de nous, je remarque que l'assaut de la horde est terminé. Les infectés ont tous été neutralisés, mais également une bonne partie des hommes de ce monstre de David. Seuls quelques-uns sont encore debout, mains en l'air, pris en joue par des visages qui me sont tous familiers.

Ils sont venus me sauver...

Alors que je parcours du regard les visages de mes sauveteurs, émerveillée de les voir ici, quelqu'un s'approche de moi, tombe à genoux et me prend dans ses bras, avec beaucoup trop de force pour mon corps si fragile après cette longue captivité passée avec ces ordures.

- Tu es vivante...

Je ne sais pas bien s'il le dit pour lui-même ou pour m'en faire prendre conscience malgré mon état, mais ces quelques mots suffisent à faire couler des larmes le long de mes joues. Petit à petit, je sens un poids se retirer à l'intérieur de moi, mon corps tout entier finit par se détendre, me faisant par la même occasion tomber un peu plus de fatigue et de soulagement dans les bras de Caleb.

Sentant bien que je deviens un poids mort dans ses bras, ce dernier me redresse tant bien que mal et me libère enfin des liens qui retiennent mes mains depuis des jours. La douleur que laissent les cordes autour de mes poignets est insoutenable et les traces qui étaient cachées en dessous font peur à voir. Mes jambes étant déjà libres, Caleb tente de me remettre debout, mais impossible. Mon corps refuse de fournir le moindre effort.

Quelqu'un nous apporte de l'eau, sûrement par pitié au vu de mon état, ce qui me permet de récupérer un tout petit peu de force. Assez pour me mettre à pleurer, submergée par l'émotion de les revoir tous. Sentir l'eau fraîche couler le long de ma gorge est une sensation tellement merveilleuse, je rêvais de ce moment depuis tellement longtemps.

Marcus, que je n'avais pas encore remarqué, m'interpelle à ce moment pour m'ordonner de ne pas trop boire, mais trop tard... Je sens une violente douleur dans mon estomac et aussitôt tout ce que j'ai pu boire se met à ressortir.

- On va y aller doucement, si ça ne te dérange pas, m'explique calmement Caleb tout en passant un bras dans mon dos et sous mes jambes pour me porter.

Je sens ma tête se mettre violemment à tourner et une vive douleur se déclarer au niveau de ma cage thoracique. Tout mon corps me fait mal et le contact de Caleb n'aide pas du tout. D'un côté, j'aimerais qu'il ne me lâche plus jamais pour ne plus être séparé d'eux, mais de l'autre, les douleurs de mon corps sont tellement violentes que je ne peux m'empêcher de laisser s'échapper quelques grimaces et gémissements.

- Je suis désolé, Clarisse, mais il faut qu'on retourne te mettre en lieu sûr, et surtout qu'on te donne les premiers soins, s'excuse Caleb voyant que la position dans laquelle il me porte, accentue mes douleurs.

J'entends beaucoup de conversations autour de moi malgré le fait que tout commence à se brouiller dans ma tête. David a été capturé, du moins, c'est ce que j'ai l'impression de comprendre, même s'il ne se laisse clairement pas faire. Cette ordure nous causera des problèmes jusqu'à son dernier souffle, j'en suis certaine.

Petit à petit, je laisse ma tête retomber contre le torse de Caleb, je sais que je suis en sécurité maintenant, je peux enfin me reposer sans risquer pour ma vie. Je laisse même un léger sourire s'échapper sur mes lèvres avant de sombrer dans un sommeil qui me permet, pendant quelques instants, d'oublier toutes mes douleurs.

*


- Clarisse ?

J'ouvre péniblement les yeux, éblouie par la lumière du jour. La pièce n'a pas changé d'un pouce. Je suis de retour dans la même infirmerie qui m'a vu arriver dans un état presque similaire il y a quelques mois maintenant. À la seule différence, d'autres lits sont maintenant occupés également.

Tiania, qui se tient à côté de moi comme lors de mon précédent réveil, elle par contre, n'a pas dû passer de bons moments depuis notre séparation. Ses traits sont beaucoup plus marqués qu'avant, l'inquiétude a clairement laissé des traces sur son visage.

- Comme toujours, tu survis à tout, me lance-t-elle dans un sourire. Je suis contente de te savoir en vie, Clarisse.

Elle pose délicatement sa main sur mon épaule. Ce geste, bien que banal, me réchauffe le cœur. N'ayant connu que violence depuis mon départ, je ne vais pas cracher sur un peu d'affection. Je lui souris faiblement, sentant encore une extrême fatigue en moi malgré le long repos dont je viens de bénéficier.

Tout mon corps est douloureux. J'ai beau avoir quitté la violence quotidienne de ces ordures, mon corps gardera le souvenir de ce passage avec eux pendant un certain temps. Le pire étant la marque dans mon dos. Elle me brûle encore aujourd'hui, comme si le fer chaud était encore posé contre ma peau. La plaie a sûrement dû s'infecter, n'ayant pas connu de bonnes conditions d'hygiène depuis mon départ forcé de la Communauté.

Une lueur passe dans les yeux de Tiania. Son visage d'habitude si amical s'assombrit pour laisser place à une froideur que je ne lui avais encore jamais connue.

- David a été capturé, crache-t-elle, dévoilant toute sa haine pour lui par la même occasion. Nous ne serons plus en sécurité tant que ce connard vivra parmi nous. J'ai vu ce qu'il t'a fait, j'ai vu les marques sur ton corps... Ce monstre n'a pas changé. Il pense que les scientifiques finiront par lui trouver un remède magique, mais la seule chose que ces idiots savent faire, c'est répandre la folie et la mort.

- Je... je voudrais le voir mort...

- Marcus pense qu'il est trop important pour le moment, me répond Tiania non sans laisser paraître son soulagement de savoir que je partage les mêmes sentiments qu'elle. Tu sais, ça gronde dans la Communauté. Entre les morts, les immunisés, la menace des scientifiques, mais aussi celle des infectés, les gens sont perdus...

- Les immunisés ?

J'ai du mal comprendre. D'autres personnes auraient-elles déclaré une immunité au virus également ?

- Je ne comptais pas t'en parler tout de suite, reprend-elle légèrement gênée. Tu te rappelles des survivants de la première attaque de David ? Celle où Snow était présent ? Eh bien il semblerait que certaines de ces personnes revenues en vie, n'aient pas été affecté par des morsures qu'ils ont reçu depuis...

- Comment est-ce possible ? lui demande-je totalement choquée par ce qu'elle m'apprend.

- En réalité, je n'arrive pas à comprendre ce qui a pu se passer, je n'ai pas assez de matériels ici pour pouvoir faire plus d'analyses et depuis cet événement puis la nuit de l'attaque, la Communauté est devenue beaucoup trop agitée pour pouvoir prendre le temps de faire des recherches. Mais j'ai une théorie. La même que j'ai pu commencer à développer le jour où tu es arrivée parmi nous... Snow.

Je ne comprends pas ce qu'elle essaye de me dire. Qu'est-ce que Snow peut bien à voir avec... Son sang. Un flash me parcourt l'esprit. À mon arrivée ici, Tiania m'avait posé des questions par rapport au fait que mon sang aurait pu entrer en contact avec un autre sang. Sur le moment, à cause de mon état, je n'étais pas allée plus loin dans cette conversation, mais aujourd'hui, je me rends compte que je suis passée à côté d'un élément important. Qu'est-ce que le sang de Snow a bien pu m'apporter ce jour-là pour que je survive par la suite à une morsure d'infecté ?

- Écoute, ma théorie n'est pas encore sûre, se reprend-elle en me voyant plongée dans mes réflexions. J'aimerais te dire que nous avons peut-être trouvé la solution à nos problèmes, mais la vérité c'est qu'à part le fait que Snow n'y est pas étranger, je n'ai aucune autre piste. Ces gens ont été attaqués par Snow, mordus pour la plupart, mais dans ton cas, cela ne colle pas puisque Snow ne t'a jamais mordu. Ton sang est entré directement en contact avec celui du loup, mais je n'ai pas l'impression que ça soit le cas de ces gens. Alors qu'est-ce qui aurait pu provoquer une immunité au virus ? Comment vos corps ont-ils pu produire des anticorps suite à vos contacts avec lui ? Je n'en ai aucune idée...

- Mais tu tiens quand même une découverte capitale, Tiania...

- Dont tu ne parleras pas, me coupe-t-elle net. La situation est différente depuis ton départ et puis si David apprend que nous avons découvert quelque chose et qu'il nous échappe, tu n'imagines pas l'enfer qui va s'abattre sur nous. Alors je t'en prie, pour le moment, garde cette information pour toi, nous aurons le temps d'étudier le sujet lorsque la situation sera redevenue plus calme.

Alors que la conversation avec Tiania commence à prendre une tournure menaçante que je n'apprécie pas vraiment, nous sommes interrompus par un ouragan qui fait son irruption dans la pièce. J'ai à peine le temps de noter son entrée, qu'Iris est déjà dans mes bras, à la fois en pleurs et à la fois heureuse comme je ne l'ai jamais vu auparavant.

Je reste immobile malgré son étreinte, n'arrivant pas à réagir face à une telle réaction, même si je suis également très heureuse de pouvoir la revoir. Caleb fait son arrivée également, beaucoup moins fulgurante pour le coup, mais je note tout de même la joie qui se dégage de son visage, c'est tellement rare de le voir sourire.

- Je... J'ai cru que... Enfin, je veux dire...

- Elle est heureuse de te revoir, me traduit Caleb, Iris n'arrivant pas à aligner deux mots à cause de ses émotions.

Elle me serre une dernière fois dans ses bras puis se lève pour rejoindre les bras de sa mère. Je ne comprends pas bien tout ce qui se passe autour de moi, mais je suis surprise de voir qu'Iris n'a pas l'air d'avoir vu sa mère récemment. Elles vivent pourtant ensemble et j'ai du mal à croire que Tiania soit à mon chevet depuis si longtemps. Iris lui demande comment elle va, si elle a tout ce dont elle a besoin, mais avant d'avoir pu poser mes questions, Caleb vient déposer un baiser sur mon front qui me fait perdre totalement le fil de mes pensées.

- Comment tu te sens ? me demande-t-il comme si, maintenant, ma réponse n'allait pas simplement être "troublée".

- Heu... Je suppose que je dois te remercier, finis-je par articuler difficilement.

- Ça, c'est comme tu veux, à toi de me dire si tu es heureuse d'être de retour parmi nous, rigole-t-il.

En fond, j'entends Iris et sa mère discuter ensemble. Tiania a l'air inquiète, sa fille tente de la rassurer du mieux qu'elle peut, mais on peut sentir l'angoisse dans sa voix également. Je ne sais pas vraiment ce qui est en train de se passer ici, mais la situation ne me rassure pas vraiment.

Voyant que mon regard fuir vers les filles, Caleb, visiblement mal à l'aise, tente de m'expliquer brièvement la situation.

- Il s'est passé pas mal de choses par ici depuis ton départ, commence-t-il en se grattant l'arrière du crâne. La situation n'est plus aussi calme qu'avant... La zone contaminée où une épidémie faisait rage... Pendant la nuit de l'attaque, tous les gens mobilisés là-bas en soutien des malades ont été tués, laissant ainsi les malades à leur sort. Autant te dire que le temps qu'on se rende compte de tout ça, la zone entière était remplie d'infectés...

- Vous avez pu sauver des gens quand même ?

Iris se retourne soudainement vers nous, ayant suivi notre conversation du coin de l'œil.

- Personne n'a eu le droit de rentrer dans la zone pour vérifier s'il y avait des survivants ! crache-t-elle furieuse au nez de Caleb. Encore une idée brillante de ton père pour "protéger" la Communauté !

- Vous avez... condamnés tous ces gens... murmure-je abasourdie, n'arrivant même pas à réaliser mes propres mots.

- La Communauté a pas mal changé depuis l'attaque, me prévient Iris avant de reprendre la conversation avec sa mère.

Je sens que Caleb n'est pas du tout à l'aise à côté de moi et ne sait plus du tout comment réagir. Je vois bien qu'il aimerait rajouter quelque chose, peut-être pour essayer de défendre les choix de son père, mais je lui suis reconnaissante de ne rien dire de plus. Je n'ai pas encore tous les détails de cette histoire, mais je ne sais vraiment pas ce qui pourrait justifier un tel acte.

Ce dernier est sauvé de justesse par l'arrivée soudaine dans l'infirmerie de Marcus et ses hommes. Ils sont tous lancés dans de grandes discussions et semblent tous plus énervés les uns que les autres. Ils ne prennent même pas la peine de s'adresser à nous alors qu'ils viennent clairement déranger le calme qui occupait ces lieux.

Marc surgit à son tour de derrière la petite troupe. Il accourt vers moi et vient aussitôt me prendre dans ses bras. Je sens aussitôt son odeur réconfortante, une odeur de sueur, mais également de bois et de terre m'envahir. À son contact, une partie de moi craque. Je sens mon cœur et ma gorge se serrer, je tente désespérément de contenir mon émotion au bord de mes lèvres pour ne pas lui montrer à quel point il m'a manqué, de peur de le mettre mal à l'aise. Je suis moi-même surprise de constater à quel point il a pris une place importante dans ma vie.

- Je suis tellement heureux de te revoir en vie, ma fille.

Mon cœur manque un battement. L'émotion devient trop forte pour moi et je me mets à pleurer dans le creux de son épaule telle une petite fille. J'ai honte de réagir de la sorte, mais ayant perdu tous les membres de ma vraie famille, je suis à la fois émue et heureuse d'avoir pu retrouver une sorte de nouvelle famille auprès de lui. Il n'est clairement pas parfait, souvent froid, mais avec lui, j'ai l'impression de retrouver ce qui se rapprocherait le plus d'un père.

Il finit par s'écarter de moi au bout d'un moment puis m'attrape par les épaules pour mieux m'observer. Je le vois froncer les sourcils à la vue des différentes cicatrices qui doivent recouvrir mon corps.

- Tu as beaucoup maigri, je vais essayer de te préparer de bons petits plats pour que tu reprennes des forces, ajoute-t-il faisant encore plus fondre mon cœur.

Nous sommes coupés par Marcus, qui, cette fois, s'adresse enfin à nous.

- Nous allons lancer l’interrogatoire de David.

La mention de ce prénom me glace aussitôt le sang, me coupant ainsi toutes mes émotions par la même occasion. Je veux que cet homme paye, je veux que ce connard soit torturé jusqu'à ce qu'il nous supplie de l'achever. Je ne sais pas quel genre d'informations il pourra nous offrir, mais j'espère du plus profond de mon âme que les séances d'interrogatoires lui laisseront autant de traces qu'il en a laissé à toutes les personnes qu'il a torturées.

Chapitre 20
Dernière modification par ChloB le mer. 08 janv., 2025 8:52 am, modifié 1 fois.
ChloB

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Re: Survivre [ post-apocalyptique ] EN CORRECTION

Message par ChloB »

Chapitre 20 :

Au vu de mon état, je ne suis pas conviée à l'interrogatoire. Marcus me pose diverses questions sur ce qu'il s'est passé durant mon "séjour" avec David et ses hommes. Je tente de donner le maximum de détails tout en restant neutre, mais le souvenir de ces moments me fait mal. J'ai l'impression d'avoir à la fois perdu ma dignité, mais également une partie de la force qui me poussait à survivre dans ce monde misérable. Quelque chose en moi s'est brisé auprès de ce monstre, je veux que Marcus le comprenne sans pour autant dévoiler toute ma faiblesse actuelle.

Une fois satisfait, Marcus dépose une main délicate sur mon bras et s'adresse à moi une dernière fois avant de prendre la route pour l'interrogatoire.

- Tu as été courageuse Clarisse, je te promets que David payera pour tout ce qu'il a fait.

Une fois le calme revenu dans la pièce, Tiania se permet un commentaire sur le fait que tant que David restera en vie, il ne payera jamais assez pour toutes les horreurs qu'il a commises depuis le début de l'apocalypse. Iris prend sa mère dans ses bras une énième fois, je remarque alors que les bras de la jeune fille tremblent anormalement. Elle aussi peut témoigner de l'enfer que représente David et tous les gens qui travaillent avec lui, que ça soit de près ou de loin.

Marc revient à mes côtés. Il dépose quelques vêtements sur mon lit avant de s'adresser à moi.

- Je sais que tu es encore fatiguée, petite, mais je dois te montrer quelqu'un, alors enfile moi ça, on va aller se promener.

*


Soutenue par Marc, j'avance doucement tout en appréciant l'air frais qui passe sur mon visage. Dehors, l'ambiance de la Communauté a beaucoup changé. Des traces d'incendie sont visibles encore partout, la végétation a complètement noirci par endroit enlevant le côté féerique de cet endroit. Il y a également beaucoup moins de monde dans les rues. Un frisson me parcourt le corps tandis que je me remémore les souvenirs de cette soirée. Une chose est sûre, c'est qu'au vu des dégâts provoqués cette nuit-là, Tiania et moi ne devons pas être les seules à vouloir faire payer à David ses actes.

- Comme la Communauté est divisée depuis l'incendie, les accès entre les zones ont été fermés. C'est plutôt calme depuis, comme tu peux le constater...

Depuis que je connais Marc, il a toujours eu l'air détaché de tout, à suivre le mouvement sans jamais vraiment donner l'impression de s'intéresser à ce qui pouvait se passer autour de lui. J'ai le sentiment que la vie à la Communauté l'a rendue plus sensible à son environnement et aux gens qui l'entourent. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir une maison et un petit jardin où il peut passer ses week-ends à jardiner sans que personne ne vienne l'embêter, mais il a changé. Il s'est presque comme... adouci ?

- Personne n'a voulu aller voir dans la zone contaminée s'il restait des survivants ? demande-je encore une fois, espérant trouver des réponses.

- Si, bien sûr, répond Marc sans grande conviction. Mais comme des querelles ont éclaté de partout, c'était impossible de rassembler tout le monde autour d'une même cause. Ils se perdaient tous entre les incendies, l'épidémie, la menace extérieure de David, les suspicions autour de Tiania... La mairie a préféré fermer la zone jusqu'à nouvel ordre le temps que la situation se calme un peu.

- Attends, mais si ça se trouve en ce moment même, il y a toujours des gens qui attendent notre aide ?

- Oui, mais la Communauté a parlé : ce n'est pas la priorité, me répond-il d'un ton ironique.

Je sens mon sang bouillir à l'intérieur de moi, mais je préfère ne pas relancer le sujet. Je viens à peine de revenir et mon état ne me permet pas encore de m'emporter contre eux.

Nous finissons par arriver devant notre maison. Je ne peux m'empêcher de me rappeler de la première fois où nous sommes arrivés ici, tous les quatre, à l'époque où Thomas et Snow étaient encore là. Je me rappelle de la joie et le soulagement que nous avons ressenti à l'idée d'avoir enfin un toit sur notre tête, mais surtout de ne pas craindre d'être réveillé dans son sommeil par un infecté à chaque instant.

Qu'est-ce que j'aimerais retourner à cet instant où tous nos problèmes se sont envolés comme par magie, où la simplicité de la vie à la Communauté nous a permis de reprendre goût à la vie. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'être de retour à la case départ. Certes, la Communauté nous offre encore de quoi nous protéger, mais je sais maintenant qu'elle ne me protégera pas de tous les dangers.

- Tu es prête, petite ?

Je me retourne interloquée vers Marc. Je n'ai aucune idée de qui peut bien m'attendre derrière cette porte, mais son sourire ne me rassure pas. Je me suis trop habituée à sa mine renfrognée et son air nonchalant quotidien pour ne pas craindre le pire quand je le vois sourire de la sorte.

J'attrape la poignée pour mettre fin au suspens, passe le bas de la porte et... ne trouve absolument personne dans la maison. Je me retourne une nouvelle fois vers Marc, cette fois le regard noir, n'appréciant pas vraiment sa blague. Ce dernier se met à rire et passe devant moi.

- Qui t'a dit que c'était dans le salon, petite maligne ?

Je lève les yeux au ciel et soupire d'exaspération tout en le suivant à travers la maison. Nous arrivons au niveau de la porte qui donne sur le jardin quand Marc s'arrête net, la main sur la poignée.

- Une dernière chose, dit-il d'un ton tout d'un coup bien grave. Je te conseille d'y aller doucement et de faire attention.

Avant d'avoir pu répondre quoi que ce soit, il ouvre en grand la porte dévoilant une vue globale sur notre jardin qui, depuis notre arrivée, s'est rempli de légumes de tout genre que Marc a pu troquer à droite à gauche. Au fond du terrain, une niche de fortune a été construite pour pouvoir accueillir à un animal visiblement plus grand qu'un chien ordinaire.

Mon regard suit la laisse qui traîne au sol, mon pouls s'accélérant de plus en plus à mesure que je remonte vers le propriétaire de cette dernière. Alors, mes yeux se posent enfin sur lui. Je le reconnais aussitôt, malgré son œil en moins, malgré son amaigrissement, malgré toutes les cicatrices rouge sang qui traversent son pelage si blanc auparavant, devenu presque gris aujourd'hui.

Snow !

Je sens mes mains trembler, tout mon corps me hurle d'accourir auprès de lui. Alors que je passe le bas de la porte, une main m'attrape par le bras pour me retenir. Le regard de Marc est si dur que j'en viens presque à douter du fait qu'il souhaite me voir retourner auprès de lui malgré cette surprise.

- Fais attention, il a vécu des moments durs lui aussi, il a un peu changé depuis la dernière fois que tu l'as vu.

Je dégage mon bras de son emprise, préférant comme à mon habitude n'en faire qu'à ma tête, et m'avance vers Snow. J'essaye de ne pas précipiter mon pas, n'étant déjà pas encore remise moi-même, mais également pour jauger de sa réaction.

Comme à son habitude, il est calme. Ses oreilles pivotent dans tous les sens, toujours à la recherche du moindre bruit qui pourrait le prévenir d'un danger potentiel à venir. Je le vois tout d'un coup se lever, tout en reniflant frénétiquement l'air à la recherche de quelque chose, d'une odeur familière qu'il reconnaît petit à petit.

J'approche doucement à son niveau, tendant ma main vers lui dans l'espoir que cela puisse l'aider à me reconnaître plus facilement. Il avance à son tour, prudent, élevant doucement son museau toujours frémissant vers moi. Sa queue est basse, mais tout de même animée d'un léger balancement qui me laisse un espoir.

Alors, sans prévenir, il recule subitement et plonge son unique œil restant dans les miens. Le bleu profond que me renvoie son regard me perce en plein cœur. Je ressens alors toute la peur et la solitude qui l'a habité depuis notre séparation, mais également toute la douleur qu'il a pu subir et la violence du traitement qui lui a été réservé.

Sa queue commence alors à battre l'air dans tous les sens et il se met à bondir d'excitation. Il s'élève de toute sa hauteur pour poser ses pattes sur mes épaules et me lécher frénétiquement le visage. Je l'entends gémir, presque comme de douleur. Il continue de me renifler de partout pendant que je passe mes mains autour de lui pour essayer de le gratouiller tout en prenant soin de ne pas passer sur ses cicatrices encore rouges et saillantes.

Je ne peux retenir à la fois les rires provoqués par les chatouilles que me font ses léchouilles, mais également mes larmes de bonheur de l'avoir enfin retrouvé. Sous mes mains, je peux sentir chacune de ses côtes, son poil si majestueux avant n'est plus que parsemé maintenant, mais il reste magnifique à mes yeux. Ce petit monstre m'a sauvé la vie tellement de fois, je lui dois bien plus que ma survie.

Marc finit par nous rejoindre alors que Snow se roule sur le dos pour profiter au mieux des gratouilles sur le bidon que je lui donne.

- Eh bah ça alors, s'exclame-t-il. Depuis que nous l'avons récupéré, il n'a pas arrêté de grogner contre tout le monde, il a même essayé de me mordre ! Je suis soulagé de le voir ainsi.

- Il va falloir le laver, réponds-je toujours occupée à le gratouiller dans tous les sens. Il est vraiment très sale, j'ai peur que ses cicatrices ne guérissent pas bien.

- Je t'assure que j'aurais aimé le faire plus tôt, mais je n'ai pas réussi à l'approcher depuis que je l'ai attaché ici.

- Il n'est pas habitué à être attaché, je ne suis pas sûre que cela lui plaise...

Alors que j'essaye de détacher Snow, Marc s'approche aussitôt pour m'en empêcher, provoquant immédiatement la colère de Snow qui se met en position d'attaque, prêt à bondir, les oreilles en arrière, tous crocs sortis et grognant de toutes ses forces contre Marc. Je suis choquée de sa réaction et par réflexe, Marc me tire derrière lui pour me protéger de Snow.

- Voilà, c'est exactement de ça dont je veux te parler, m'explique Marc tout en reculant doucement pour nous éloigner de Snow. Il a attaqué des gens de la Communauté pendant qu'il était avec David, si j'ai pu le faire rentrer à nouveau parmi nous, nous avons interdiction de le détacher.

- Mais c'est ridicule, m'exclame-je tout en repoussant Marc pour rejoindre à nouveau mon compagnon à quatre pattes. Snow n'est pas un monstre, il est juste traumatisé...

Alors que j'avance vers lui, il me grogne dessus à mon tour, avant de se rendre compte de son erreur et de se calmer. Je reste figée sur place, ne sachant pas si je dois m'approcher plus ou rester à ma place pour ne pas risquer de le brusquer.

- Il va lui falloir un peu de temps pour s'en remettre, Clarisse...

- Comme à nous tous, j'imagine...

Marc part chercher de quoi le nourrir, me permettant ainsi de pouvoir m'approcher à nouveau de l'animal. Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas rassurée et prends soin de rester à distance au cas où quelque chose le provoquerait à nouveau. Ma joie de l'avoir retrouvé est petit à petit remplacée par la peur de l'avoir peut-être définitivement perdu aussi. Ai-je encore le droit de le garder auprès de moi ? Est-ce que... je devrais considérer le fait de lui rendre sa liberté, priant pour qu'il réussisse encore à suivre seul dans la nature ?

Marc revient avec un morceau de viande crue, le lance et alors que j'observe Snow se jeter sur sa proie, je sens mon cœur se serrer. Ce n'est pas un mode de vie pour un animal tel que lui. Si Snow ne parvient à surmonter ce qu'il a vécu pour nous refaire confiance un jour, il est clair qu'il ne pourra pas rester dans cette situation non plus.

Vais-je devoir le perdre définitivement lui aussi ?

A suivre...
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