[Challenge] La saga des Rougon-Macquart

[paulette42]

bonne lecture laurationnelle super que tu nous rejoigne
je suis en train de lire la conquête de Plassans

[alain42]

super Laurationnelle tu es avec nous pour ce challenge génial

[paulette42]

j'ai fini la conquête de Plassans

Intrigue politique , manipulations pour arriver à ses fins , Zola décrit très bien les bourgeois histoire intéressante

mon récapitulatif
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p17846893

5/20 livres lus

[Virgile]

Voilà j'ai mis à jour le Challenge !

Bienvenue à KuroNeko, Laurationnelle, LilyRause, Nithael et Ryusuka

[paulette42]

merci Laurationnelle
merci virgile pour la mise à jour

[book-princess]

Bonjour à tous !
Comme j'ai enfin tous les livres des Rougon-Macquart au format numérique, j'ai décidé de m'inscrire à ce challenge . Pour le moment, je n'en ai lu aucun ; mais je vais essayer de lire un roman par mois (autrement dit, ce sera Zola jusqu'en 2020... je ne risque pas de m'ennuyer ).

La Fortune des Rougon juillet 2018
La Curée
Le Ventre de Paris
La Conquête de Plassans
La Faute de l’abbé Mouret
Son Excellence Eugène Rougon
L’Assommoir
Une page d’amour
Nana
Pot-Bouille
Au Bonheur des Dames
La Joie de vivre
Germinal
L'Œuvre
La Terre
Le Rêve
La Bête humaine
L’Argent
La Débâcle
Le Docteur Pascal

[paulette42]

bon challenge book-princess

[ceeline_d]

Je viens de découvrir ce challenge, je participe avec grand plaisir ! J'avais déjà pour projet de lire toute la saga des Rougon-Macquart dans mon coin mais si je peux partager avec vous à ce sujet c'est encore mieux ! J'ai déjà lu le premier roman, La fortune des Rougon et j'avais adoré !
D'ailleurs, ce challenge tombe à pic parce que depuis quelque jours, lire La Curée me trotte vraiment dans la tête :p.

[paulette42]

bon challenge ceeline_d

[alain42]

bon challenge ceeline c'est super d'être avec nous ici

[Shanen]

Ça y est, les 20 tomes sont achevés, j'y suis arrivée ! Gloire à moi ! Je me revois il y a six ans quand j'ai découvert Zola en lisant Germinal pour le cours de français... Ça a été un plaisir immense de dévorer tous ses romans, avec le seul regret de ne pas pouvoir en dévorer davantage
Les Rougon-Macquart auront été jusqu'au bout une incroyable et époustouflante saga.

[alain42]

super Shanen bonne lecture

[book-princess]

Bon, je viens de terminer le premier roman de cette saga, La fortune des Rougon (mon commentaire) ! Je dois dire que je ne suis pas déçue d'avoir entamé ce challenge, j'ai été agréablement surprise par le livre. Découvrir la genèse et l'évolution de la famille Rougon, le fil rouge des vices et de l'hérédité, tout cela donne une bonne lecture. Au final, j'ai vraiment hâte de lire La Curée le mois prochain.

Mon récap.

[CecileM]

Après la lecture d"Au Bonheur des dames" la semaine dernière (en fait une relecture, mais je l'avais lu il y a très très longtemps), je viens de terminer "L'Assommoir".
Cela m'a convaincue de lire l'ensemble des 20 tomes. Je vais le faire de façon chronologique (même s'il a été intéressant de lire "Au Bonheur des Dames" et "L'Assommoir" juste l'un après l'autre pour mieux voir leur opposition, l'un étant le récit d'une ascension, celle de Denise, et l'autre, le récit d'une lente déchéance, celle de Gervaise).
Je me donne comme objectif, à peu près un tome par mois (voire deux pendant les périodes où j'ai des vacances), mais j'ajusterai cela au besoin en fonction des contraintes personnelles.
D'autre part, je deviens de plus intéressée par l'homme Zola et l'écrivain engagé, donc je pense qu'à la fin je rajouterai une biographie de Zola pour compléter le tout

Je mets en rouge les deux livres déjà lu (j'ai déjà lu "Germinal, mais là encore, ça fait énormément de temps, donc je veux le relire) et je mettrai à jour au fur et à mesure, en donnant des nouvelles à chaque fois que j'ai terminé un tome.

Merci à Amelie116 qui a eu l'initiative de Challenge et toutes me félicitations à ceux et celles qui l'ont déjà terminé.

Ce post servira de récapitulatif

La Fortune des Rougon, 26/10/18 - 29/10/18
La Curée, 30/10/18 - 02/11/18
Le Ventre de Paris, 20//11/18 - 25/11/18
La Conquête de Plassans, 04/12/18 - 07/12/18
La Faute de l'abbé Mouret, 11/12/18 - 15/12/18
Son Excellence Eugène Rougon, 22/12/18 - 26/12/18
L'Assommoir, 22/08/18 - 27/08/18
Une page d'amour, 27/12/18 - 31/12/18
Nana, 26/01/19 - 31/01/19
Pot-Bouille, 11/01/19 - 14/01/19
Au Bonheur des Dames, 10/08/18 - 16/08/18
La Joie de vivre, 09/02/19 - 12/02/19
Germinal, 13/02/19 - 18/02/19
L'Oeuvre, 01/03/19 - 06/03/19
La Terre, 19/03 - 26/03
Le Rêve, 06/04 - 09/04
La Bête humaine, 23/04 - 27/04
L'Argent, 30/04 - 04/05
La Débâcle, 25/06 - 02/07
Le Docteur Pascal, 03/07 - 07/07

20/20

Challenge terminé le 7 juillet 2019

[CecileM]

Allez, un message pour relancer ce challenge, car il est en train de mourir dans les profondeurs du forum !
Peut-être aussi cela permettra-t-il de relancer la motivation de certains qui s'y sont inscrits et qui, d'après les messages que j'ai parcourus, l'ont un peu laisser tombé

A ceux et celles qui hésiteraient à se lancer, par peur de ce qu'on appelle un auteur "classique" (et pour beaucoup aussi, sans doute, synonyme de lecture scolaire obligatoire), j'ose le dire : Zola est résolument moderne !

Comme je le précisais dans mon précédent message, j'ai relu "Au Bonheur des Dames" et lu "L'Assommoir" cet été et cela m'a donné envie de lire toute la saga, cette fois en m'y prenant dans l'ordre chronologique. Je pense que c'est la meilleure façon de vraiment comprendre et de saisir toute l'ampleur du projet littéraire de Zola, une saga qui forme "L'Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire" comme il l'écrit dans sa préface au premier tome "La Fortune des Rougon".

Je viens donc de finir ce premier tome "La Fortune des Rougon".
Si le succès de certains tomes de la saga ("L'Assommoir", "Au Bonheur des Dames", "Germinal" ou "La Bête Humaine" et leurs adaptations cinématographiques) ont pu éclipser les autres romans, et notamment le premier, il serait très réducteur de ne considérer celui-ci que comme une présentation de la généalogie de la famille. Il révèle que la fortune et la réussite des Rougon, et par extension celle de l'Empire, est fondée sur le sang (voir le dernier paragraphe du dernier chapitre). De plus, Zola y excelle dans son talent à représenter la petite bougeoisie, les petits commerçants ou fonctionnaires de province : leur mesquinerie, leur lacheté, leurs magouilles. Si la peinture de ce milieu se veut représentative de la société provinciale à l'époque qui a mené au coup d'état de 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, elle nous offre aussi bien des simmilitudes de comportements avec les jeux de pouvoir qui ont lieu dans notre société contemporaine.

Voici donc mon récapitulatif : 3/20
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p20545615

[CecileM]

J'ai terminé le deuxième tome de la saga : "La Curée"

Dans ce tome, Zola décrit les orgies de spéculations immobilières du Second Empire, qu'il met en parallèle aux orgies de sexe de cette société. Hormis leurs ambitions de pouvoir, d'argent ou appétits de sexe, ses personnages sont vides de pensée. Et son personnage principal, Renée, est une poupée (à la fin, de retour dans sa chambre d'enfance, "elle retrouva une de ses anciennes poupées; tout le son avait coulé pâr un trou, et la tête de porcelaine continuait à sourire de ses lèvres d'émail").
On peut se dire que mélange d'appétit d'argent et de sexe n'est pas si caractéristique du Second Empire : je dois dire que j'ai pensé à un moment aux affaires DSK.
Toutefois, je nuance un peu l'affirmation de mon précédent message "Zola est résolument moderne". En effet, lorsqu'il décrit la bisexualité du personnage de Maxime ("cet homme_femme") ou lorqu'il suggère l'homosexualité de deux des femmes de la haute société Mme la marquise d'Espanet et Mme Haffner (qui ont fréquenté le même pensionnat que Renée), ou celle de la soeur d'Aristide, Sidonie, et qu'il veut relier ces penchants à la décadence héréditaire de la "race des Rougon-Macquart" et celle, plus générale, de la société de l'Empire, on s'aperçoit bien que ses idées sont très ancrées dans une certaine littérature médicale qui est tout à fait datée.
Je pense que Zola, romancier naturaliste a plus de valeur que Zola, l'écrivain qui devient moraliste.

J'en suis donc à 4/20 sur la saga
Mon récapitulatif
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p20545615

[CecileM]

Je viens de terminer "Le Ventre de Paris"

J'en suis donc à 5 romans lus sur un total de 20 de la saga.
Mon récapitulatif
viewtopic.php?f=143&t=226683&p=20545615#p20545615

[paulette42]

Je viens de terminer "Le Ventre de Paris"

J'en suis donc à 5 romans lus sur un total de 20 de la saga.
Mon récapitulatif
viewtopic.php?f=143&t=226683&p=20545615#p20545615

je l'ai lu et je l'ai bien aimé et toi tu as aimé ?

[CecileM]

Je viens de terminer "Le Ventre de Paris"

J'en suis donc à 5 romans lus sur un total de 20 de la saga.
Mon récapitulatif
viewtopic.php?f=143&t=226683&p=20545615#p20545615

je l'ai lu et je l'ai bien aimé et toi tu as aimé ?

Oui, Paulette, moi aussi, j'ai bien aimé ce troisième tome de la série. S'il n'est sans doute pas encore à la hauteur de "L'Assommoir", j'ai adoré les scènes de disputes entre les poissonnières , la scène dans la fromagerie avec cette description fantastique de tous ces fromages qui parlent et même chantent par leur odeur, et Zola qui termine en suggérant que cette puanteur est due à l'haleine fétide des deux commères Mlle Saget et Mme Lecoeur. J'ai apprécié aussi le fait que Zola révèle le triste sort des vollailles dans leurs cages et ou des pigeons (avec un parrallèle entre la saignée des pigeons et le massacre des insurectionnistes) , les poissons qui mettent une demi-heure à agoniser sur le sol...
Je dois dire que suis encore plus admirative quand on se dit qu'il a entamé cette saga alors qu'il n'avait que 29 ans !

[paulette42]

je suis comme toi j'aime beaucoup ses descriptions , il fait vivre ses personnages et tout ce qu'il y a autour

[CecileM]

Je rajoute deux tomes à ma lecture de la saga :

"La Conquête de Plassans"
La première chose qui m'a frappée à la lecture de ce tome (le quatrième du cycle des Rougon-Macquart) est que, contrairement à ceux que j'ai déjà lus, Zola découpe son roman en des chapîtres plus courts (et plus nombreux). Cela donne un autre rythme au développement de l'intrigue, qui correspond sans doute plus à la publication en feuilleton dans un journal, tel qu'a été publié d'abord le roman. Ce tome raconte les intrigues dans la petite ville de province, Plassans, entre deux communautés, les légétimistes et ceux partisans de l'Empire (avec, en plus quelques républicains), et surtout la prise de possession de la ville par l'abbé Faujas, afin d'assoir l'Empire. Zola analyse donc les relations entre la politique et l'Eglise. Comme dans d'autres tomes, on retrouve le talent de Zola pour découper et représenter l'espace en des territoires distincts : la maison du sous-préfet pour la communauté fidèle à l'empire, la maison des nobles légitimistes, et entre les deux le jardin de Mouret et sa maison, du haut de laquelle Faujas observe les deux communautés. Zola est un vrai metteur en scène et les descriptions qui découlent de cette position de Faujas, en contre-plongée, sont très cinématographiques. De la même façon que dans "La Fortune des Rougons", le puit et la porte condamnée s'avéraient un moyen de communication entre Miette et Silvère, c'est un élément du territoire qui va permettre de faire le lien entre les deux communautés : une porte condamnée (encore) à l'arrière du jardin de Mouret qui débouche sur une impasse commune aux trois maisons et dans laquelle va se dérouler une partie de volant, et qui sera essentielle dans l'intrigue et la victoire de Faujas. Mais, ce tome ne parle pas seulement d'intrigues politiques. Le personnage de Marthe, sa conversion religieuse, qui masque son amour inassouvi pour Faujas, et sa progression vers la folie en sont un autre élément. Je suis très interessée par les personnages de femmes chez Zola : que ce soit Renée dans "La Curée", Lisa dans "Le Ventre de Paris", ici Marthe, Albine dans le tome suivant "La Faute de l'abbé Mouret", Gervaise dans "L'Assommoir", Denise dans "Le Bonheur des Dames" (pour citer les tomes que j'ai lu jusqu'à présent).

J'ai enchainé avec le tome suivant :

"La Faute de l'abbé Mouret"
C'est le tome que j'ai le moins apprécié parmi ceux que j'ai lu jusqu'à présent. Alors que d'habitude j'apprécie les longues descriptions de Zola, ici j'ai trouvé les passages sur le jardin du Paradou trop longs, les descriptions des plantes semblent sortir d'une encyclopédie. Le style de Zola apparaît ici très lourd pour décrire la naissance de la passion amoureuse entre l'abbé Mouret et Albine. J'avoue que j'ai du parfois m'accrocher pour continuer ce récit qui me faisait penser à ma lecture scolaire ancienne de "Paul et Virginie".

J'en suis donc à 7/20 pour la saga.
Mon récapitulatif :
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p20545615

[CecileM]

J'ai terminé "Son Excellence Eugene Rougon"
Un roman politique. Eugène Rougon n'a pas vraiment d'opinion nous dit Zola, mais c'est surtout un homme avide de pouvoir, qui aime mener les hommes. On voit ausi très bien comment l'ascension du personnage repose sur un réseau qui constitue sa force, mais dont il est également dépendant.
Certes, la Vème république n'est pas l'Empire, mais ce roman est néanmoins très instructif en ce qui concerne l'institution parlementaire et les arcanes du pouvoir politique...Zola souligne aussi l'importance du rôle de certaines femmes par le personnage de Clorinde Balbi.

J'en suis donc à 8 romans lus sur les 20 de la saga.
Mon récapitulatif :
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p20545615

[CecileM]

J'ai terminé l'année 2018 avec Une page d'amour
Le récit de la naissance d'une passion chez une femme sage et honnête de la petite bourgeoisie de Paris. Un sous-titre du roman pourrait être "Paris vu de ma fenêtre". En effet, Zola dépeint à plusieurs reprises le Paris qu'Hélène voit de la fenêtre son appartement de Passy, son évolution, au fil des heures du jour ou des saisons reflétant l'évolution de son désir. La scène centrale du roman est une scène géniale de double rendez-vous : on se croirait alors dans un vrai vaudeville, et j'ai même rit en lisant (ce qui est quand même rare en lisant du Zola !) :

Spoiler

alors que Mme Deberle a rendez-vous dans un appartement avec son futur amant, Hélène vient les avertir que Henri, le mari mais aussi celui qu'elle aime, va venir (en fait c'est elle-même qui lui a envoyé une lettre anonyme). Et finalement, c'est Hélène qui se retrouve seule avec Henri dans l'appartement...

Mais, si cette scène débute avec l'apparence du vaudeville, elle se termine par cette phrase, terrible, à double négation : "Quand Hélène revint, les pieds nus, chercher ses souliers devant le feu qui se mourrait, elle pensait que jamais ils ne s'étaient moins aimés que ce jour là."
Encore une fois, le personnage central de Zola est une femme. Une femme qui ne pourra vivre complètement son désir. Et la fin du roman se termine dans un cimetière enneigé. Il y a eu la naissance de l'amour, puis la mort. "Sa vie reprenait, avec sa paix sévère et son orgueil de femme honnête".
La culpabilité d'Hélène

Spoiler

à la mort de son enfant

et la morale bourgeoise ont tué le désir. J'ai pensé à cette phrase lancé par le peintre Claude à la fin du "Ventre de Paris" : "Quel gredins que les honnêtes gens !"
Dans ce roman aussi, on retient la dernière phrase :

Spoiler

"Le cimetière était vide, il n'y avait que leurs pas sur la neige. Jeanne, morte, restait seule en face de Paris, à jamais."

J'en suis donc à 9 romans lus sur la vingtaine de la Saga.
Je suis contente d'avoir pu maintenir mon objectif de progession régulière.
Mon récapitulatif :
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p20545615

[CecileM]

Deux tomes de la saga lus en janvier 2019 :

Pot-Bouille
J'ai grandement apprécié ce dixième tome de la série des Rougon-Macquart, même s'il ne fait pas partie des plus connus. Zola y fait une satire féroce de la moyenne bourgeoisie, hypocrite qui cache tous ses vices derière une façade d'honnêteté et de vertu. On peut le lire aussi comme une critique du mariage comme institution bourgeoise, avec la recherche de dot, les filles que les mères trimbalent dans les bals leur faisant auparavant un "cours de prostitution décente et permise", l'adultère étant une pratique généralisée sous ce régime et le pendant bourgeois à la prostitution. Hypocrisie de cette belle facade de la maison, rue de Choisel : "C'était une paix morte de salon bourgeois, soigneusement clos..Derrière les belles portes d'acajou luisant, il y avait comme des abîmes d'honnêteté". Mais, dans la cour, se déversent, en parallèle, les flots d'ordures, les propos des bonnes qui se vengent de leur position de domestiques en rapportant tous les vices de leurs patrons et patronnes. Aucun de ces bourgeois ou bourgeoises ne valent mieux l'une que l'autre. Ils sont pathétiques mais aussi souvent comiques. Je pense d'ailleurs qu'on ne parle pas assez des passages comiques chez Zola (ici, par exemple, le chapître où Auguste, qui a surpris sa femme et Octave en flagrant délit, voulant au départ un duel pour venger son honneur, commande un fiacre à la recherche d'un témoin, puis au bout d'une de traversée de tout Paris qui aura quand même duré sept heures, dans un fiacre qui se traîne, de multiples étapes et rencontres, perdant au fur et à mesure de sa volonté belliqueuse, revient chez lui trop lâche et fatigué, prêt pour une réconciliation). A ces passages comiques s'oppose la description de l'accouchement d'Adèle, seule la nuit dans sa misérable chambre de bonne.

A la fin, tous ces bourgeois se raccommodent : "quand ils se sont craché à la figure, ils se débarbouillent avec, pour faire croire qu'ils sont propres."

Nana
A nouveau un personnage principal féminin pour ce IXème tome de la saga des Rougon-Macquart. Le personnage de Nana est véritablement au centre du récit, c'est le point focal vers lequel convergent tous les regards : ceux des spectateurs au théâtre, ceux des hommes qui défilent dans son appartement, ceux des autres courtisanes jalouses. C'est une idole, la Vénus de la pièce de théâtre, mais aussi la pouliche nommée Nana qui gagne le prix de Diane (scène mémorable au champ de courses où l'exitation du jeu est le pendant du désir sexuel). Mais Zola dévoile aussi l'envers du décor : j'ai apprécié le chapitre qui se déroule dans les coulisses du théâtre. Dans les loges, où se mèlent les odeurs de toilettes et de chair, se cotoient différents couches sociales puisque riches bourgeois, aristocrates proches de l'empereur ou même un prince étranger viennent réclamer quelque faveur aux actrices. L'envers du décor, c'est aussi la décomposition de cette société de l'Empire, la belle Vénus ne serait qu'une "mouche d'or" qui contamine tout le corps social. Comme souvent chez Zola, la fin est terrible

Spoiler

puisqu'il donne à cette pourriture sociale l'image affreuse du visage de Nana décomposé par la petite vérole.

Total : 11/20
Mon récapitulatif

[CecileM]

Deux nouveaux tomes lus :

La Joie de vivre
Douzième tome de la série des Rougon-Macquart (entre "Au Bonheur des dames" et "Germinal"), "La Joie de vivre" apparaît rapidement comme un tome à part. En effet, on n'y retrouve pas, comme dans les autres tomes, l'étude d'un certain milieu sociologique. Il s'agit simplement du récit de l'écoulement de la vie d'une famille qui vit dans un village de Normandie, près de la mer. De même que le mouvement de la marée, du flux et du reflux, Zola décrit la répétition des jours, avec ses grands malheurs et ses petits bonheurs : "Ah ! quel éternel recommencement, dans ces misères quotidiennes !". Mais par l'intermédiaire du personnage de Lazare, il insuffle à son roman un profond pessimisme (on sait qu'au moment de la rédaction du roman, Zola vivait une période difficile, il passe mal la quarantaine, il perd sa mère, son ami Flaubert est mort) . Lazare, est un personnage qui est obsédé par la mort, il a lu Shopenhauer, et se demande à quoi bon vivre et se fatiguer puisque, de toute façon, nous sommes tous condamnés : "Comment vivre, demanda-t-il, lorsque à chaque heure les choses craquent sous les pieds?" A quoi, le docteur Cazenove répond : "Mais vivez, est-ce que vivre ne suffit pas ? La joie est dans l'action." A l'opposé du personnage de Lazare s'oppose celui de Pauline, dont la santé et l'élan généreux vers les autres symbolisent cette force toujours renaissante de la vie. Le thème des sciences est très présent dans le roman (parmi les passions successives de Lazare, il y a eu la chimie, puis la médecine). Pour moi, l'acmé du roman se situe véritablement au moment de l'accouchement de Louise, vers la fin, accouchement très difficile car l'enfant est mal positionné et pendant lequel se livre le duel de la vie et de la mort. Zola décrit de façon très explicite l'accouchement douloureux avec les termes techniques et les actions du docteur et de la sage-femme, les autres personnages étant présents pour aider. C'est un passage à la fois très émouvant et très beau.

Au pessimisme de Lazare, on pourra aussi opposer l'obstination à vivre du grand-père, malgré la goutte dont il souffre à chaque moment et sa paralysie. La fin ne s'en termine pas moins sur la question du suicide :

Spoiler

alors qu'on apprend, à la dernière page que la bonne vient de se pendre, le grand-père, " ce misèrable sans pieds ni mains, qu'il fallait coucher et faire manger comme un enfant, ce lamentable reste d'homme dont le peu de vie n'était plus qu'un hurlement de douleur, cria dans une indignation furieuse : "Faut-il être bête pour se tuer !"

Germinal
Dans article intitulé "Pourquoi lire les classiques", l'écrivain et essayiste Italo Calvino écrit "Un classique est un livre qui n'a jamais fini de dire ce qu'il a à dire." Et il souligne également le fait qu'on ne lit jamais un classique dans un nuage atemporel, mais qu'il importe d'"où" on les lit et qu'ils seront à chaque fois éclairés à la lumière d'une perspective historique différente. "Germinal", treizième tome de la saga des Rougon-Macquart d'Emile Zola, fait partie des grands classiques de la littérature française et nous avons été nombreux à l'avoir étudié au lycée. Presque quarante ans plus tard, je le relis donc, au moment même où a lieu en France un mouvement social inédit, celui des gilets jaunes. Bien sûr, la France du 21ème siècle n'est pas celle de la seconde moitié du 19ème siècle, la classe ouvrière a considérablement diminué en nombre et la puissance économique d'un pays ne se mesure plus aux tonnes de charbon extraites. Pourtant, le roman de Zola n'en a pas perdu de sa force et le "Il faut que ça pête" de la femme de Rasseneur a toujours été d'actualité à la veille de tous les grands mouvements sociaux. Le roman de Zola est d'abord un formidable document sur les conditions de travail des ouvriers dans les mines dans la seconde moitié du 19ème siècle (et en le lisant, je sais aussi que ces conditions existent encore dans certains chantiers de pays en développement). Mais bien sûr, "Germinal" ne se réduit pas simplement à un pur document historique. C'est tout le génie de Zola d'avoir rassemblé sur une même période des évènements qui sont bien inspirés de faits réels mais ayant eu lieu sur des années différentes et d'en créer la trame d'une tension romanesque. Il joue sur l'opposition entre la misère noire des ouvriers acculés à la famine et la richesse de ces familles repues qui détiennent du capital. La tension est croissante jusqu'au dénouement et la lecture captivante. Et même si, à la fin, les patrons ont gagné, "Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre."

Le jour de l'enterrement de Zola, le 5 octobre 1902, une déléguation de mineurs du Nord était venue à Paris, et accompagnant le cortège funèbre, les mineurs criaient "Germinal ! Germinal !"

Total 13/20
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[Theobroma]

Deux nouveaux tomes lus :

Je lis souvent les messages postés sur ce challenge, même si je n'y participe pas (encore) et c'est toujours un plaisir de lire tes commentaires ici. Ils sont bien écrits et donnent envie.

[CecileM]

Deux nouveaux tomes lus :

Je lis souvent les messages postés sur ce challenge, même si je n'y participe pas (encore) et c'est toujours un plaisir de lire tes commentaires ici. Ils sont bien écrits et donnent envie.

Merci Theobroma !

[CecileM]

Un nouveau tome lu avec L'Oeuvre.

Dans ce tome, Zola parle des artistes et de la création, avec comme personnage principal, un peintre, Claude, et ses amis, parmi lequels Sandoz, un romancier. Il y a aussi un archictecte, d'autres peintres, un critique. Plusieurs ont été amis d'enfance, et le roman est aussi un roman de l'amitié, amitié qui peut se diluer avec le temps. On retrouve un peu Zola à la fois dans les personnages de Claude et Sandoz. Par leur voix, il nous communique ses idées sur le roman et plus généralement sur l'art. Je dois dire que parfois, ces dialogues ont l'allure de manifestes, d'un style un peu trop dogmatique à mon goût (de ce point de vue, je préfère autant lire son livre "Le roman expérimental"), et je trouve toujours un peu malheureux lorsque des thèses sont assénées de manière trop directe dans une oeuvre romanesque. Cependant, la lecture de "L'Oeuvre" est intéressante en ce qu'elle montre un artiste directement au travail. Zola nous fait partager le regard que porte Claude sur Paris et ses lumières changeantes : en ce sens, le regard de Zola est lui même un regard de peintre et il sait nous transmettre dans ses descriptions toutes les qualités de la lumière qu'il a perçu. Il nous transmet aussi les doutes de Claude, constitutifs même de l'esprit créateur (à la différence de jeunes peintres qui voudraient trouver tout de suite le grand tableau et remporter le succès public). Claude est capable en effet de peindre des ébauches géniales mais il n'arrive jamais à terminer le tableau tel qu'il le voudrait (j'ai pensé à la citation de Samuel Beckett :"Essayer. Rater. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux.") Des scènes avec Christine la femme modèle sont aussi admirables. "L'Oeuvre" est de plus une sérieuse critique du milieu de l'art avec ses salons, le nouveau marchand qui fait monter la côte d'un peintre artificiellement, les peintres qui veulent avant tout satisfaire le goût du public bourgeois. En cela, il préfigure certaines dérives de l'art contemporain.

Total : 14/20
Mon récapitulatif

[alain42]

j'ai fini une page d'amour

C'est une belle histoire, bien écrit , j'aime beaucoup Zola
il fait de belles description des personnages , j'ai bien aimé la mère et la fille

mon récapitulatif
https://booknode.com/forum/viewtopic.ph ... #p17849423

6/20