L'innocence des anges [Chasseuse de vampires]

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L'innocence des anges [Chasseuse de vampires]

Message par BookOver »

Bonjour tout le monde, j'ignore si ce topic sera visité et si quelqu'un lira ceci, mais j'avais envie de partager une partie de ce que j'ai déjà écrit.
Guild hunter est une série bit-lit relativement bien écrite et qui nous plonge vraiment dans un autre univers. Après ma lecture des plusieurs tomes publiés chez J'ai Lu, j'ai voulu prolonger cette virée dans cet univers, alors j'ai écris ceci.


Chapitre 1


Gwenaëlle leva son petit visage vers le ciel, là, d’étranges silhouettes volaient et cabriolaient haut dans les nuages, suivant les courants d’air ascendants tel des oiseaux de proie, croyants sans doutes êtres invisibles aux passants loin en dessous d’eux.
Mais cela, c’était sans compter sur les étranges facultés de Gwenaëlle Murdoch.
‒Ces anges, qu’est-ce qu’ils peuvent me taper sur le système ! Grommela-t-elle en baissant la tête avant de reprendre d’un bon pas le chemin des bureaux de la Guilde, se faufilant parmi la foule de Newyorkais qui se rendaient au travail.
Ce jour-là, l’humeur de Gwenaël se calquait sur le ciel, gris et maussade, elle ne remarquait pas que, de temps à autres un passant se retournait sur son passage.

Non pas que Gwenaëlle Murdoch était particulièrement jolie, elle ne dépassait pas le mètre cinquante-cinq, sa silhouette longiligne était totalement dépourvue de formes féminines. D’ailleurs, il n’était pas rare qu’on la cofonde avec un garçon.
Sa seule beauté résidait dans ses longs cheveux châtains qui lui arrivaient jusqu’au bas des reins. Mais, hélas, il était fort rare qu’elle ne les attacha pas en une tresse serrée qui lui tombait négligemment sur l’une de ses larges épaules, gâchant ainsi ce magnifique atout.

En générale, ce que les gens remarquaient chez elle, c’était ses yeux vairons, l’un d’un intense bleu marine, l’autre gris clair. Cet étrange attribut que la nature lui avait offert lui valait généralement bon nombre de commentaires, bons ou mauvais.
Mais cette particularité ne dégradait en rien les fins traits de son visage, où subsistaient encore quelques rondeurs juvéniles. Mais accentuaient, en revanche, fortement sa pâleur naturelle et les cernes bleus qui entouraient ses yeux.
À ce physique atypique s’ajoutait sa profession, chasseuse de vampires.
Non pas un de ces Van Helsing en manque d’adrénaline et d’hémoglobine, mais plutôt un chasseur de prime que les anges contactaient lorsque l’un de leur vassaux se faisait la malle. Ce qui arrivait assez souvent.

Les anges étaient les créateurs des vampires, personne ne connaît réellement le procédé qu’ils emploient pour faire d’un humain un être immortel. En revanche, même le plus ignare sait qu’en contre partie de leur transformation, les nouveaux vampires doivent servir durant cent années l’ange qui les a vampirisés. Il n’était pas rare qu’après dix ans de service, la créature ne se fasse la belle, jugeant avoir accompli les termes de son contrat suffisamment longtemps.
Inutile de précisé que les anges n’étaient pas de cet avis et souhaitaient récupéré au plus vite leurs serviteurs. C’est à ce moment que les chasseurs interviennent, évitant ainsi aux « êtres célestes » de se salir les mains et de perdre leurs précieux temps.

Gwen, comme l’appelait ses proches, était devenue chasseuse de vampires plus par génétique que par choix. Cela ne la dérangeait pas trop, elle était plus que grassement payée et bien qu’elle ne travaillait que depuis quatre années, elle avait acquis un statut d’ancienneté suffisant pour avoir la possibilité d’accepté ou de refusé ses missions.
De plus, elle faisait partie de cette poignée d’individus qui viennent au monde avec des gènes particuliers, les transformant ainsi en redoutables pisteurs attirés par l’odeur des vampires. On les appelait plus communément des chasseurs-nés et pour eux, chaque vampire a une odeur qui diffère, avec comme pour les parfums plusieurs notes de senteurs.
En générale, les détenteurs de tels talents, ne parviennent pas à vivre autrement qu’en employant leurs dons. Pour eux, la chasse est une sorte de besoin vital. Ils éprouvent d’énormes difficultés à s’intégré dans la société, où des vampires côtoient les humains tous les jours. Il est donc très fréquent qu’ils choisissent de travailler pour le compte de la Guilde.
Celle-ci met au service des anges de nombreux chasseurs, leurs permettant ainsi de retrouver dans de bref délais, les vampires qui oseraient défier leur autorité.
Grâce à un système de puces électroniques, les chasseurs peuvent renvoyer le colis à son propriétaire légitime sans trop de casse. Une fois reçu, l’ange renvoie la puce aux bureaux de la Guilde.
Celle-ci fait également intervenir ses chasseurs lorsqu’un vampire est considéré comme étant nuisible à la société et à la vie d’autrui. Sous-entendu, qu’il tuerait voir massacrerait de pauvres innocents. Alors, lorsque certaines conditions sont remplies et/ou qu’un ange ait donné son aval, les chasseurs ont le devoir d’exterminé la cible.


Le printemps tardait à prendre la relève de l’hiver. Aussi, les habitants de New York attendaient avec impatience que le mercure accepte de remonter de quelques degrés pour abandonner définitivement leurs gants, écharpes, bonnets et autres vêtements chauds, au fond d’un tiroir. Pour l’instant, ils se cachaient sous des couches de vêtements.

Cependant, cela faisait quelques semaines déjà, que Gwen n’avait pas repris le chemin du travail et elle avait un peu de mal à reprendre ses marques dans ce brouhaha constant et bourdonnant.
Lors d’une mission à Bornéo, elle avait été blessée par un vampire fort peu aimable qui apparemment, avait trouvé une certaine ressemblance entre son bras droit et un steak bien tendre. Lui cassant ainsi l’avant-bras et la mettant hors circuit pendant trois mois.
Il ne faut pas croire qu’il n’avait pas payé le prix de son méfait, il mettrait du temps avant de pouvoir replanter ses crocs dans quelque chose, ou quelqu’un. Et cela, sans oublier ce que son propriétaire, un ange de Dallas, allait lui faire subir pour sa désobéissance.
En fait, dans cette histoire, c’est lui le plus à plaindre…

Elle avait profité de sa revalidation pour rejoindre sa famille en Alaska.
Autant dire que le fossé entre sa petite ville natale de Big Lake, encore entièrement recouverte par la neige, où pratiquement tout le monde se connaît et la « Grosse Pomme » était tout bonnement énorme.
Se ressourcer, penser à autre chose, se retrouver…ses collègues ainsi que les spécialistes du bureau l’avait pratiquement forcée à quitter la ville cosmopolite. Mais en définitive, tout ce qu’elle avait récolté c’était les conseils mal avisés de son vieux père, également un chasseur-né, mais d’une autre génération, pratiquement un ancêtre.
Abraham Murdoch était connu pour être le loup blanc de la Guilde à son époque. Autant dire une légende vivante, sa réputation de bras cassé et de tête brûlé le précédait et empiétait sur celle de l’ensemble du clan Murdoch, sa femme, ses fils et surtout, sur celle de sa fille.
Finalement, rentrer à New York fut une réelle délivrance pour Gwen. Elle avait pût retrouver avec bonheur le silence et le calme de son appartement, où ni ses proches, ni ses collègues, et encore moins vampires et anges ne viendraient la déranger.

Après à peu près quatre ans en tant que chasseuse pour la Guilde, Gwen en était arrivée à plusieurs conclusions concernant ses commanditaires.
De un, c’était des êtres sans pitié et sans aucune humanité, et ce pour une simple raison, ils n’étaient pas humains. Omettre cette absolue vérité, c’était signé son arrêt de mort.
De deux, ils sont dangereusement puissants, voir dévastateurs, la ville portait encore les stigmates d’un combat qui avait opposé l’Archange de New York à un autre de ses congénères. Les victimes s’étaient comptées par centaines et les dégâts par milliards de dollars.
De trois, ces types sont complètement cinglés, d’après Ashwini, sa collègue favorite, mais également la plus déjantée, voir cinglée. Certains anges ne vivaient que pour infliger le plus de douleur possible, tant physique que morale aux êtres qui les entourent.
De quatre, mieux vaut les évités et se tenir le plus loin possible d’eux.
Bien entendu, il était plus sage qu’elle garde ses idées pour elle. Surtout depuis qu’elle avait intégré les forces spéciales de la Guilde et qu’elle était continuellement en contact direct avec des anges (et rarement de bonne humeur).
Ainsi, elle ne faisait que son travail, ne leurs posait aucunes questions qui ne serait pas absolument nécessaire pour la réussite de sa mission, elle ne s’impliquait pas dans les affaires, restait neutre en toutes circonstances, allait jusqu’à éviter de croiser leurs regards. Elle employait la politique de l’exposition minimum, moins on la remarquait, mieux c’était.
Néanmoins, bien qu’ils lui insufflent une certaine crainte, Gwen ne pouvait nier le faite qu’elle éprouvait une certaine jalousie à leur égard, ils pouvaient voler et ne craignaient pas les dommages du temps.

Elle ressassait encore ses idées noires lorsqu’elle pénétra dans le vieux bâtiment en pierres grises qui abritait le quartier général de la Guilde.
Mais, elle dut se résoudre à les mettre de côté durant un moment, lorsque Sonia, l’hôtesse d’accueil, lui annonça avec un petit sourire compatissant que la directrice souhaitait la voir dans son bureau, et ce, le plus vite possible.
Courbant l’échine et trainant les pieds, Gwen se dirigea vers le bureau de Sara Haziz, la directrice de la Guilde, qui gérait tous les chasseurs ressortissants d’Amérique, ainsi que l’une de ses rares amies.

‒Ha te voilà enfin, t’en a mis du temps ! S’exclama celle-ci en se levant de son fauteuil avec une démarche féline qui lui était propre.
Perchée sur ses talons de dix centimètres, Sara avait tout de la femme qui réussit. Pourtant, à la voir dans son tailleur-pantalon bleu marine, cette jeune femme à la peau d’ébène et aux longs cheveux noirs d’à peine trente ans, ressemble plus à une femme d’affaire dans le domaine de la finance qu’à une chasseuse devenue l’un des plus important dirigeants de la Guilde à une échelle mondiale et à qui s’appliquait la maxime « une main de fer dans un gant de velours », mais de l’intérieur, ses hommes ressentaient surtout la main de fer plutôt que le gant…
Mariée et mère d’une petite Zoé âgée de quatre ans, c’était une femme comblée avec qui plus est, une forte personnalité et un sacré caractère.

‒Ouais, je n’ai pas vu l’heure passée. Maugréa Gwen en apportant une attention toute particulière à ses convers roses dont elle ne savait se passer.
En réalité, elle connaissait déjà la raison pour laquelle Sara avait tenu à la voir de si bonne heure, et cette perspective ne lui plaisait pas du tout. Mais alors pas du tout, du tout… Elle avait déjà eue droit à tous les reproches possibles et imaginables de la part de son retraité de père, ceux de la directrice allaient être ceux de trop.

‒Comment vas-tu ? Tu sais que tu as encore dix jours de congés avant de reprendre le service ? Lui demanda-t-elle en haussant un sourcil interrogateur.
Ah ça, ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Pas de remontrances vis-à-vis de son accident, ni de reproches quant à sa façon de travailler en solitaire, étrange…
Gwen releva son visage, interloquée.

‒Et bien, Sara, si je reste un jour de plus dans mon appartement, je vais devenir folle et puis, je vais bien…Dit-elle en levant son bras droit, lui faisant remarquer qu’elle avait récupéré toute son amplitude.

‒Tu vas bien ?! Tu vas bien ! Gwen, tu as failli y passer ! On t’a fait plus de cent trente points de sutures, et tu es…tu es restée dans le coma durant 18 jours ! S’emporta Sara tout en contournant son bureau pour se poster devant Gwen et la jaugée. Je ne tiens absolument pas à enterrer un autre Murdoch.
Le cœur de la jeune fille fit un bond, Sara n’avait pas l’habitude de mentionner les pertes qu’avait subi sa famille.

‒Sara…
L’intéressée la pris dans ses bras de manière protectrice, sans se soucier des objections exaspérées de sa subalterne. Depuis que Sara était devenue mère, ses accès d’instinct maternel devenaient fréquents surtout avec Gwenaëlle, sans doute parce qu’elle était la plus jeune chasseuse en activité, après tout, elle n’avait que 18 ans.

‒Sara ! S’écria la jeune fille en tentant de se dégager de cette étreinte horriblement maternelle.
Celle-ci se détacha rapidement de Gwen et reprit toute la contenance que son rôle de supérieur exigeait.

‒Excuse-moi, puisque tu dis que ça va…Je ne vois pas pourquoi je t’épargnerai. J’ai du boulot pour toi…
Ha, ça sa ressemble déjà plus à Sara Haziz. Mitrailler ses pauvres chasseurs sans défenses avec des boulots minables, du type ; aller récupérer un vampire dans des bayous au fin fond de la Louisiane, infestés de sangsues. Mais la jeune fille n’eut pas le temps de se perdre en conjectures que son amie continuait :

‒La communauté du soleil ça te dit quelque chose ? Cette fois, Sara entrait dans le vif du sujet. Assise derrière son bureau dans un fauteuil de cuire des plus confortables, elle scrutait son interlocutrice d’un œil vif.

‒Vaguement, des illuminés qui dénigrent les vampires dans des réunions débiles, des originaux si tu veux mon avis… Répondit nonchalamment la chasseuse en haussant les épaules, préférant rester debout au milieu de la pièce.

Gwen ne voyait certes pas ces gens comme des êtres très équilibrés, ni justes d’esprits, mais, temps qu’ils restent gentiment dans leurs trous, elle ne voyait pas en quoi leur activité plus que passive pourrait gêner la directrice de la Guilde. Par ailleurs, les partisans de ce genre d’organisation/secte étaient généralement plus qu’enthousiastes envers l’action de la Guilde et de ses chasseurs.

‒Oui, c’est plus ou moins ça. Seulement, ils ont décidés de passer de la technique à la pratique et de faire la chasse aux vampires. Dit-elle atterrée. Le regard interloqué de son interlocutrice ne lui échappa cependant pas.

Ha, pas si passifs que cela en réalité…
‒Sara…, ils sont complétement marteaux ? S’exclama Gwen totalement abasourdie par cette annonce.
En règles générales, un chasseur réfléchissait à deux fois…à trois fois avant de s’attaquer de front à un vampire, les risques de se faire tuer ou affreusement mutiler ne sont pas vains et pourtant les chasseurs sont entrainés pour de tels actes. Inutile de préciser qu’un humain normal, sans entraînement qui s’en prendrait à un vampire deviendrait rapidement un humain ayant gagné un aller simple pour la morgue.

Faisant fi de sa remarque, Sara continua son exposé comme si de rien n’était :
‒Je ne saurais pas t’aider d’avantages, mais je peux juste te dire que cette organisation commence à inquiéter les anges et leur subalternes. Inutile de te le dire, l’Archange n’est pas ravi d’avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête de ses vampires, aussi insignifiante soit-elle. Et encore moins avec ce qui s’est passé avec l’Archange de Chine. C’est pourquoi il a décidé d’intervenir.

Sa dernière phrase fut débitée plus rapidement, comme si elle voulait s’en débarrassé le plus vite possible. Mais Gwen n’y fit pas particulièrement attention, toujours quelque peu choquée que de simples humains tentent de s’en prendre à un vampire. Son expérience lui disait que cette affaire ne pouvait se terminer que dans le sang.

‒Bien sûre, c’est logique, je ferais la même chose à sa place…Un déclic s’opéra alors dans l’esprit de la jeune chasseuse, celui-ci la fit trembler d’effrois, elle trouva cependant le courage d’exprimer sa requête d’une voix blanche. Oh, non, Sara ne me dit pas que cette mission est commandée par l’Archange, tout sauf ça !

‒Bien. Je ne te le dirai pas. Mais je dois tout de même te remettre ceci en mains propres. Dit-elle en lui tendant une enveloppe scellée. Apparemment, elle était ravie de s’en débarrasser.

Gwen l’examina un instant d’un œil suspicieux, puis ouvrit la missive d’un geste expert avec une petite lame qu’elle rangea aussitôt à sa ceinture.
L’épais papier d’excellente qualité n’arborait qu’une simple phrase d’un filigrane impeccable, qui suffit à lui provoquer des sueurs froides:

Je serai enchanté que vous vous joigniez à moi pour le petit déjeuner. Demain, huit heures.
Raphael


Pas la moindre adresse.
Quelle utilité l’Archange de New York avait-il à la lui préciser ? Le seul endroit où l’on pouvait avoir un quelconque contact avec lui, c’était à la Tour de l’Archange, et celle-ci dominait la cité de Manhattan…impossible de ne pas la remarquer.
L’Archange Raphael régnait sur l’Amérique du Nord depuis…des temps immémoriaux ! Il avait fait de la ville de New York son fief. Et de sa Tour, il diligentait l’ensemble du territoire.
Et oui, il y avait également une hiérarchie chez les anges.
Lorsque l’on sait que tous les vampires d’Amérique obéissent aux anges et que ceux-ci sont sous les ordres de Raphael, il y a de quoi avoir peur. De plus, l’Archange n’est pas connu pour son altruisme et sa sympathie.
Gwen avait encore à l’esprit l’image, relayée par toutes les chaînes de télévisions du pays, d’un vampire à qui on avait arraché ses quatre membres et que l’on avait abandonné au beau milieu de Central Park. Le pauvre damné y était resté pendant plusieurs heures sans que personne ne lui vienne en aide. Tout simplement parce qu’il avait sur le corps, la marque de l’Archange. Un bel exemple de son emprise sur la populace de New York…
Rien que d’y penser Gwen en avait des vertiges, les mains qui tremblaient et suait à grosses gouttes, elle ne cessait de répéter avec une légère pointe d’hystérie, il est vrai, la seule idée qui lui venait en tête :

‒Je vais mourir, je vais mourir...Je vais mourir… Ces murmures étaient répétés de manière mécanique, tandis qu’elle s’asseyait en face de Sara afin de faire cesser les tremblements qui parcouraient ses jambes.

‒Calme-toi ! Personne n’est mort parce que l’Archange l’a convoqué pour parler affaires… (Ha non ?) Intervint sèchement Sara qui se demandait si finalement elle avait eue raison de confier cette mission à sa jeune amie qui, visiblement avait encore les nerfs fragiles après cette mission à Bornéo. Gwen…Reprit-elle sur un ton plus doux pour éviter de la faire sombrer dans une nouvelle crise d’hystérie. Il suffit que tu potasse un tant soit peu le sujet et tout ira bien. L’Archange voulait le meilleur chasseur possible sur cette affaire et, selon moi, tu es la plus apte pour cette mission, tu es la meilleure chasseuse que je connaisse et…

‒Sara, serais-tu en train de me dire que c’est toi qui lui à parler de moi ?! L’interrompît-elle avec plus qu’un soupçon d’agressivité dans la voix. Imaginant parfaitement sa directrice citer son nom lors d’une discussion entre elle et l’archange, le tendre et cher époux de sa meilleure amie.

‒Heu…Je suppose…Le ton que Sara employa ressembla soudain plus à celui d’une adolescente qui aurait commis une grosse bêtise qu’à la femme accomplie qu’elle était en réalité.

‒Et donc, si tu ne lui avais pas parlé de moi, il ne connaîtrait pas même mon existence ! Repris Gwen acerbe en se levant brusquement de son siège sans prendre en compte le couinement qui avait répondu à sa précédente question.

‒Sur ce point, rien n’est moins sûre, Elena a certainement dû lui toucher un ou deux mots sur ton compte. Lui répondit-elle du tac au tac, reprenant un tant soit peu du poil de la bête. Elle scrutait avec une légère inquiétude les réactions de son employée. Peur, colère, consternation, si elle continuait ainsi elle passerait par toutes les étapes du deuil.

‒Sara. Je te déteste…Finit-elle par dire dans un gémissement, consternée. Elle commençait à regretter son Alaska chéri ainsi que sa famille trop envahissante.

‒Ne t’en fais pas tout ira bien. De plus, je crois qu’Elena sera présente durant ton entrevue. Tenta-t-elle de la rassurée, sans se douter qu’elle ne faisait qu’aggraver la situation de la jeune fille.

Gwen ne connaissait pas particulièrement Elena Deveraux. Elle n’avait croisé sa collègue qu’à de rares occasions, le plus souvent elles ne faisaient que se croisées au détour d’un couloir de la Guilde ou de l’Académie, d’autant plus qu’elles n’avaient jamais travaillé ensembles.
Elle savait qu’Elena était dotée d’un puissant odorat (quoi que moins puissant que le sien, ce qui était l’une de ses fiertés), ce qui lui avait permis de se faire rapidement une certaine notoriété dans le milieu, sans oublier que Sara lui avait demandé de devenir la marraine de sa fille étant donné qu’elles se connaissaient et étaient amies depuis l’adolescence.
Mais cela faisait déjà plus de trois ans et demi qu’Elena n’avait pratiquement plus remis les pieds dans les bureaux de la Guilde à proprement parler. Et pour cause, il y a quatre ans, l’Archange Raphael l’avait engagée pour une mission dont la teneur n’avait même pas été divulguée à Sara. Encore aujourd’hui, on ignore en quoi consistait cette mission.
Tout ce que ses collègues ont appris, c’est que les choses ont mal tournés et qu’Elena a disparu durant plus d’un an et qu’une grosse partie de la ville, l’entièreté de Brooklyn plus précisément, avait été gravement endommagée. Raphael n’ayant pas pris la peine de donner des informations, tous ses collègues s’étaient fait un sang d’encre.
Sara s’était vu obliger de mettre en œuvre une mission de sauvetage, à laquelle Gwen n’avait pas pu participer, car elle était en mission du côté de Santa Cruz.
Quoiqu’il en soit, Sara et ses hommes étaient revenus bredouille de la Tour et ce n’est qu’un an plus tard qu’Elena réapparût. Durant se lapse de temps, elle et l’Archange étaient devenus amants, et elle ne faisait plus partie de l’humanité.
En effet, Elena Deveraux possédait à présent une magnifique paire d’ailes et était devenue par la même occasion un ange immortel, ainsi que l’affiliée d’un des hommes les plus dangereux qui soit.

Ah oui, c’est vrai qu’avec deux immortels au lieu d’un, ça serait moins pénible, merci Sara…

Gwen fourra son invitation dans la poche de son manteau, prit sous son bras le maigre dossier que lui avait remis Sara, salua celle-ci lui promettant au passage de lui téléphoner le lendemain, après son ‘‘rendez-vous’’ (si elle survivait d’ici-là), puis elle prit la direction de la sortie.
Gwen n’en voulait pas particulièrement à Sara de lui avoir refourguée cette mission. Elle se doutait que l’Archange ne laissait pas le choix à la directrice.
Toutefois, elle ne parvenait pas à comprendre les raisons qui l’avaient amené à la choisir Elle. La Guilde fourmillait de talentueux chasseurs, certains avaient beaucoup d’expérience, d’autres des talents particuliers. Elle, elle n’avait que son odorat et une tradition familiale à honorer.


Son appartement n’était pas fort éloigné de Manhattan, mais assez pour ne plus entendre le tumulte incessant de la ville.
Il se situait au dernier étage d’un bâtiment qui en comptait douze.
Spacieux sans être gigantesque, il était doté ; d’une énorme baie vitrée qui cerclait l’entièreté de l’immeuble, lui permettant ainsi d’avoir une vue imprenable sur la Tour de l’Archange. Elle pouvait rester des heures durant, assise dans son salon, à observer les anges en décollés et y atterrir ainsi que cabrioler dans le ciel (elle pensait que ceux-ci devaient être les plus jeunes, même si dans un sens, ils étaient tous beaucoup plus vieux qu’elle ne pouvait se l’imaginer).
De nouveau, Gwen dût empêcher cette vague de terreur de monter d’avantage en elle. Rien que de savoir que, le lendemain matin elle serait là-bas, lui révulsait l’estomac.

À peine eu-t-elle franchi le pas de sa porte, qu’elle fut accueillie par une forte salve de miaulements. Au moins, il y en avait un qui était heureux de la revoir.
‒Hé salut mon grand !
Une boule de poile gris aux perçants yeux bleus apparut, non loin de la cuisine.
‒Je suppose que Majesté désire que je lui serve une boite de thon ?
Une nouvelle série de miaous lui répondirent, ce qu’elle jugea comme étant une confirmation. Cette bestiole était un véritable ventre sur pattes.
Une fois son petit compagnon affairé à son assiette, elle se dirigea d’un pas lent vers sa salle de bain, où elle comptait se changer pour enfiler quelque chose de plus confortable, et de défaire sa tresse.

La salle d’eau était presque entièrement occupée par une grande baignoire qui n’avait rien à envier à celles que l’on pouvait trouver dans les plus grands palaces.
Gwen avait fait de son appartement un véritable petit nid douillet. Comme la majorité des chasseurs, elle passait beaucoup de temps à voyager un peu partout pour son boulot, aussi lorsqu’elle rentrait chez elle, elle appréciait d’autant plus que son appartement soit agréable et qu’il lui offre un véritable havre de paix. C’était son refuge.

Elle passa sa journée à étudier le maigre dossier sur la communauté du soleil. Ne pouvant totalement occulté que le lendemain serait une journée où elle n’avait pas droit à l’erreur.
Elle failli s’étrangler lorsqu’elle tomba sur le chèque inséré dans le dossier. Le montant indiqué était exorbitant et si elle comprenait bien les indications, il ne s’agissait que d’un acompte, une fois l’affaire résolue, elle en recevrait le triple.
Waouh, au moins, l’Archange ne plaisantait pas avec les rétributions salariales.

Lorsqu’elle se coucha vers 9 heures, ses crampes d’estomac ne l’avaient toujours pas quittée. Ce fut l’une des pires nuit de sa vie. Une nuit où l’Archange de New York en personne, se joignit aux démons de Bornéo.
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Re: L'innocence des anges (Chasseuse de vampires/GUILD HUNTER)

Message par BookOver »

Merci ! :D
C'est super gentil. Si ça t'intéresse, je compte poster le deuxième chapitre la semaine prochaine. Si tu veux être avertie tu n'as qu'à me le dire :)
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Re: L'innocence des anges (Chasseuse de vampires/GUILD HUNTER)

Message par BookOver »

Hello !
Je vous poste le deuxième chapitre, ma petite héroïne va faire une rencontre de choc !
-> Raphael
:P

Chapitre 2:


Gwen regarda le ciel, la Tour de l’Archange se dressait dans celui-ci tel un colosse de verre et d’acier. Elle dominait toute la ville de New York, distillant son ombre sur tout le quartier.
Le cœur de Gwen eue un raté, rien que regarder la Tour, cela la rendait malade.

Il faudrait bien qu’elle se décide à se jeter à l’eau. Cela faisait plus de vingt minutes que le taxi l’avait déposée au pied de la Tour. Le taximen avait hésité à la laisser ainsi seule, lorsqu’elle lui avait montré sa plaque, il changea rapidement d’avis, lui souhaitant bonne chance. Elle en aurait bien besoin. Pourtant, elle ne parvenait toujours pas à vaincre la peur qui s’était emparée d’elle jusqu’à la moelle. Tétanisant tout son être.

Elle resongea au projet qu’elle avait imaginé durant la nuit ; s’enfuir le plus vite possible et se cacher dans le plus profond et le plus lointain trou de souris qu’elle pourrait trouver…
Elle balaya cette idée saugrenue en quatrième vitesse d’un geste de la main.
De toute manière, quand bien même elle réussissait à sortir de ce quartier, elle serait morte avant d’avoir franchi les frontières de la ville.

Elle soupira et se mit en marche faisant fît de tous les vampires qu’elle croisait. Gwen n’ignorait pas que ces vampires n’avaient rien en commun avec ceux qu’elle avait l’habitude de traquer. Ils étaient dans le coin depuis un certain temps, leurs puissantes odeurs les trahissaient. Ces vampires comptaient parmi les plus puissants que comptait ce territoire.
Pour la majorité, habillés de costumes sombres et de chemises blanches, lunettes noires et oreillettes discrètes, la panoplie de l’agent du FBI en somme. Les gens normaux les remarquaient à peine. Mais, elle était une chasseuse-née et elle ne pouvait faire autrement.
Elle arrivait à la porte lorsque le vampire de service la lui tint grande ouverte.

‒L’accueil se situe droit devant. Dit-il avec une voix mielleuse aux accents du Sud en l’invitant à entrer d’un geste de la main des plus gracieux.

‒Vous ne vérifiez pas mes papiers d’identité ? S’enquit-elle étonnée, voyant son visage se refléter dans les lunettes noires du steward. En générale, la sécurité était amplement renforcée aux abords de la Tour de l’Archange, ce n’était pas pour rien qu’il y avait tant de vampires dans le coin.

‒A quoi bon ? Vous êtes attendue. (Ha dans ce cas…)

Elle le remercia rapidement d’un signe de tête et entra, tentant de dissimuler au mieux sa nervosité.
Le hall d’accueil était gigantesque, le sol, un marbre d’un gris profond était parcouru de discrètes veines d’or. Dans le genre je t’en mets plein la vue, c’était réussi.
Tout le courage et la contenance de Gwen s’étaient glissés dans le fond de ses chaussettes.

Dans ce décor, elle avait l’impression de ne pas être à sa place. Il faut bien l’avouer qu’avec son jean décoloré, troué par l’usure au niveau des genoux, son t-shirt noir qui laissait apparaître quelques centimètres de son ventre plat, le vieil imperméable de son père dont on n’aurait plus sut en dire sa véritable couleur, tant il était délavé et ses convers rose bonbon, un pingouin aurait été plus à son aise qu’elle.
Faisant abstraction de la boule qui s’était formée dans sa gorge, Gwen traversa le hall, en évitant soigneusement les regards qui se posaient sur elle, pour rejoindre le bureau d’accueil, où l’attendait une splendide réceptionniste, vampire of cours.

‒Mademoiselle Murdoch, je m’appelle Suhani. Dit-elle en sortant de son bureau parée d’un sourire calculé. Probablement le fruit de centaines d’années d’expériences. Je suis contente de faire votre connaissance.

‒Merci. Parvint-elle à articuler péniblement tant la tension dans ce lieu lui était palpable.

‒Vous êtes pile à l’heure, il vous attend. Vous savez, je vous imaginais…plus âgée. Continua-t-elle tout en jaugeant la tenue de Gwen.
Le sourire s’effaça, remplacé par une moue de désapprobation. Il ne manquait plus qu’elle lui colle une amende pour crime contre la mode.

‒Beaucoup de gens m’en font fréquemment la remarque. Mais, ils ne se sont jamais plains de mon travail. Éluda-t-elle en fourrant ses mains dans les poches.

‒Certes…Suivez-moi. L’enjoint-elle à la suivre, visiblement peu convaincue par cette affirmation.

Après un certain lapse de temps qui se déroula en silence, Gwen ne put retenir la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elle avait reçu l’enveloppe contenant sa convocation.

‒Comment est-il ? S’enquit-elle de plus-en-plus nerveuse, scrutant avec angoisse son interlocutrice.

Suhani vacilla un moment avant de se reprendre.
‒C’est….un Archange. Chuchota-t-elle d’un ton où peur et admiration se mêlaient.

Les chaussettes de Gwen devaient être trouées, car son courage se fit la belle.
‒Et...Vous Le voyez souvent ? Parvint-elle à croasser avec plus d’inquiétude qu’elle ne voulait en laisser paraître.

La réceptionniste eue un petit sourire.
‒Vous savez, il ne passe pas par le hall, il peut voler.
Gwen aurait bien pu se mettre une claque tellement elle avait été stupide de poser cette question.

‒Bien entendu, Il a des ailes…

Suhani composa le code d’accès qui menait à l’ascenseur. Code que Gwen mémorisa, on ne sait jamais. Une fois les portes ouvertes, la vampire lui céda le passage.
‒Cette cabine vous conduira jusqu’au toit.

‒Le toit ? Croassa-t-elle après un bref instant d’arrêt où même sa faculté de réfléchir semblait s’être éteinte. Ne gardant à l’esprit que la hauteur monumentale de la Tour. Respirer, surtout il fallait respirer.

‒Il vous y rencontrera. Lui lançât-elle en disparaissant en direction de son bureau, plus vite qu’il n’était permis en talons hauts.

La jeune fille pénétra, à regret, dans l’ascenseur où, lorsque les portes se furent refermées, l’envie de hurler et de se rouler par terre la saisit. Ce n’est que grâce à son orgueil qu’elle dût son salut et au fait qu’elle se savait observée.
Lorsque les portes s’ouvrirent, après quelques minutes, elle fut projetée dans un monde irréel, qu’hier encore, elle ne pensait pas pouvoir frôler, même en rêve.

Le toit était dépourvu de balustrades et pavé de tuiles grises qui brillaient sous le soleil froid de ce mois de mars.
Au grand soulagement de Gwen, ces tuiles s’avéraient être rugueuses, certainement pour faciliter l’atterrissage des anges. Néanmoins, l’Archange ne prenait pas vraiment la peine de mettre à l’aise ses invités. Bien qu’il ne soit pas un mauvais hôte, Gwen remarqua qu’une table chargée de croissants, cafés et jus d’orange avait été dressée au beau milieu du toit.
Au grand étonnement (et soulagement) de la jeune fille, Raphael n’était pas présent.

Elle fit, avec réserve, quelques pas sur le toit, déposa son sac à dos sur la table, s’avança précautionneusement du bord le plus proche et regarda en bas.
Elle fût à la fois émerveillée et grisée par le spectacle qui s’offrait à elle, mais la peur du vide la saisi également. Des anges s’envolaient de la Tour, ou y atterrissaient avec grâce sur des balcons disposés un peu partout. Leurs vols étaient d’une telle beauté que Gwen en avait le souffle coupé.
Du sol, ces êtres la fascinaient, vu du haut, ils la captivaient, lui faisant presque oublier son vertige maladif.

‒Attention. Le mot était doux, le ton surpris.

Elle n’était pas étonnée, ayant senti le courant d’air qu’Il avait provoqué en atterrissant silencieusement à quelques mètres d’elle, mais cela ne l’empêcha pas de sursauter légèrement.
Aussi surprenant que cela puisse être, Il avait une voix douce et profonde qui reflétait à merveille le fait qu’Il n’était pas humain et avait vu des empires se fonder et s’effondrer. Tout pour mettre la petite humaine qu’elle était parfaitement à l’aise.

‒Est-ce qu’ils me rattraperaient si je tombais? Demanda-t-elle observant toujours le ballet aérien du personnel de la Tour, n’osant pas lever son regard vers Lui.

‒S’ils sont d’humeur à le faire…ou qu’ils en ont reçus l’ordre. Vous ne semblez pas souffrir du vertige. Dit-il en se positionnant nonchalamment à ses côtés.

‒Disons que ma curiosité l’emporte, ce serait dommage de raté ce spectacle à cause d’une phobie. Je ne doute pas que vous avez pris connaissance de mon dossier. Et nous savons tous deux que ma peur du vide y est indiqué en grand caractères. Néanmoins, je peux parfaitement vivre avec et la contrôlée. Lui répondit-elle terrifiée, préférant se replonger dans la contemplation du ballet aérien, que de prendre en compte les battements de son cœur et le fait qu’elle était en train de parler à quelqu’un qui avait droit de vie et de mort sur elle (et sur tout le pays par la même occasion). Il aurait suffi qu’il la pousse d’une chiquenaude pour qu’elle s’écrase des centaines de mètres plus bas.

‒Cependant, c’est bien la première fois que je me retrouve si haut et c’est tout simplement grisant et tétanisant. La vue que l’on a de New York est extraordinaire. Le ton était, peut-être, un peu trop haut perché à son gout, mais c’était ça, ou se mettre à hurler. Je comprends que vous aimiez rester ici, vous pouvez aisément observer votre ville.

‒Les chasseuses me surprendront toujours…Dit-il en songeant à une autre chasseuse qui lui avait tenu des propos assez similaires quelques années plus tôt, dans une situation analogue.

Interloquée, elle se tourna vers lui et…Ce fut comme si elle se ramassait un coup de poing en pleine mâchoire, la beauté de l’Archange la saisi, elle l’écrasait même.
Bien plus grand qu’elle, il avait des yeux bleus, si bleu. On aurait pût croire qu’un saphir avait éclaté dans son iris se délayant ainsi en des centaines de tons.
Ses cheveux noirs comme la nuit étaient coupés en un dégradé négligé, ils s’arrêtaient à la nuque adoucissant à peine les angles de son visage.
Gwen ne quitta son visage que pour admirer ses ailes, des ailes blanches parcourues de filaments d’or blanc. Elles semblaient tellement parfaites, elle remarqua un détail incongru au niveau du cœur de son aile droite, où une concentration de filaments dorés formaient un étrange dessin.
Il était magnifique, il était beau, mais cette beauté n’était qu’un apparat guerrier, car c’est ce qu’il était. Un guerrier, dangereux, mortel et attirant…

‒Non. Cette fois-ci, le ton se fît bien plus ferme, il ne s’agissait pas un ordre, mais plutôt une directive qu’elle avait intérêt à suivre si elle tenait à ses fesses.

Gwen suspendit son geste, tremblante. Elle en mordit sa lèvre inférieur jusqu’au sang. Elle ne s’était absolument pas rendue compte que sa main se tenait à, à peine à quelques centimètres des plumes de l’Archange. Un geste de pure folie. Jamais elle n’aurait osé accomplir un tel acte de son propre chef. Elle savait pertinemment que les anges ne supportaient pas que l’on touche ou même que l’on effleure leurs ailes.

‒Veuillez sortir de mon esprit, je vous prie. S’exclama-t-elle pétrifiée, dans un mouvement de recul qui la déséquilibra quelques instants, à tel point qu’elle failli basculer dans le vide. Les poings tellement serrés que ses jointures en étaient devenues blanches. Elle n’en revenait pas qu’il ait osé s’introduire dans son esprit, les anges n’ont-ils donc aucunes limites.
Il faudrait qu’on leurs fasse lire la constitution, et en particulier la clause sur la notion de vie privée, et ce qui en ressort.

‒Je me demandais, combien de temps vous mètreriez avant de vous rendre compte que je tentais de pénétrer dans votre esprit. En général, les gens ne s’en aperçoivent pas. Mais Elena m’a assuré que vous étiez différente. Il sourit, découvrant une belle rangée de dents blanches, avec ce genre de sourire, Gwen comprenait parfaitement que des femmes tentaient désespérément de conquérir son cœur.
Il avait l’air satisfait, narcissique, comme tous les hommes de son genre.

Elle sentait la rage bouillonnée et se distillée dans son sang, elle détestait que l’on fasse d’elle un pantin. Alors que les spectres de Bornéo revenaient la hantée, la peur la saisi et comme à chaque fois, elle ne pût s’empêcher de se confronter à lui, et tant pis pour ses fesses.
‒Ça doit-être terriblement lourd.

‒Quoi donc ? Répondit-il sincèrement intrigué, fronçant légèrement les sourcils.

‒De trainer cet égo surdimensionné à tout bout de champs. Il vous arrive de sortir sans ?

Elle y avait été un peu fort, mais les mots étaient sortis avant même qu’elle n’envisage à tourner trois fois sa langue dans sa bouche comme sa mère s’entêtait à lui répéter lorsqu’elle était enfant. Quand elle avait peur, elle était pareille à un animal, elle devenait agressive.
L’Archange ne releva pas le mot, il se contentait de se murer dans son mystérieux sourire.

‒Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas froid aux yeux. Son ton était calme sans la moindre trace d’agacement, ni de menace. Ses magnifiques yeux exprimaient même un certain amusement ainsi qu’un léger intérêt à l’égard de la jeune femme.

C’était déjà ça, au moins, elle l’amusait…et elle détestait profondément ce sentiment.

‒Archange, il y a longtemps que j’ai cessé de craindre la mort.

‒Il y a pire que la mort chasseuse. Le ton était sans réplique, et glaça le sang de la chasseuse, c’était celui d’un Archange, celui d’un être immortel. Venez-vous asseoir et déjeunons.
Il la conduisit vers la table où il lui indiqua une chaise, Gwen fit la grimace, être dos au vide ne lui plaisait pas beaucoup, de plus elle n’appréciait pas particulièrement tourner le dos à quelqu’un, et surtout à un Archange. Mais elle avait assez tiré sur la corde, pour le moment.
Elle prit place sur la chaise que l’Archange avait tirée à son attention et attendit qu’il s’installe à son tour.

‒Prendrez-vous du café ? Dit-il d’un ton badin, tout en indiquant une cafetière rutilante à ses côtés.

‒Non merci, je n’apprécie pas le café, je prendrai plutôt du jus d’orange.

‒Comme il vous plaira. Répondit-il tout en se servant une pleine tasse de café fumant. Gwen pouvait de sa place en sentir le puissant arôme qui en ressortait. Son père l’aurait adoré.

Gwen se servit donc, un verre de jus d’orange et prit un croissant dans lequel elle mordit avec entrain. Elle ne s’était pas rendu compte qu’elle mourrait de faim. En fait, ça creuse de rencontrer un Archange.

Néanmoins, décidant que cette mascarade n’avait que trop durée, elle rompit le silence cordial qui s’était installé entre eux.

‒Je suppose que vous ne m’avez pas faits mander uniquement pour profiter de ma compagnie pour ce déjeuner, qui est tout bonnement exquis ? Demanda-t-elle tout en abandonnant son croissant sur son assiette. Celui-ci étant bien trop sucré à son goût, risquer l’hyperglycémie, très peu pour elle.

‒Permettez-moi de vous poser cette question. Tous les chasseurs-né sont-ils aussi peu soucieux de leur espérance de vie que vous ?

‒A vrai dire, vous êtes mieux placé que moi pour y répondre, c’est vous qui partagez votre
vie avec une chasseuse-née.

Il sourit, un sourire pour lequel Gwen pouvait parfaitement comprendre que l’Archange soit le fantasme de la plupart des femmes de la planète, qu’elles soient de nature humaine, vampirique et même angélique.

‒Certes, néanmoins, Elena avait, lors de notre première rencontre, adapté une tenue de circonstance. Dit-il plus amuser qu’agacé tout en indiquant du regard les chaussures roses et le vieux jean usé jusqu’à la corde de la jeune fille.

‒En contactant la Guilde, vous n’avez pas fait appelle à une de ces princesses à la Gracie-Lou Fribouche, mais à un chasseur. Elle s’interrompit un instant, observant la réaction de l’homme qu’elle avait en face d’elle, puis continua en mordant machinalement dans un pain au chocolat. Et, il se trouve que je suis une chasseuse et non une de ces princesses.
Cette réplique aurait certainement été plus impressionnante si elle ne l’avait pas été proférée entre deux bouchées.

‒Et heureusement, j’en suis parfaitement au courant. D’après votre dossier, vous avez le plus haut taux de réussite et ce malgré le fiasco de votre mission à Bornéo.

‒Je vois que vous avez bien appris votre leçon, félicitation. Dit-elle acerbe.
Elle aurait voulu que cette affaire soit enterrée au fin fond d’un tiroir des archives de la Guilde, à défaut de ne pas être brûlé.
Durant toute sa rééducation, elle avait catégoriquement refusé d’aborder ce qui s’était passé à Bornéo et ce ne serait pas avec un Archange qu’elle en débâterait. Si même son père n’avait pas réussi à lui tiré les vers du nez, personne n’y parviendrait.

‒N’exagérez pas. Il y a des limites à ne pas dépasser. Il n’y avait pas de réelle menace dans sa voix, mais celle-ci était assez ferme pour mettre en état d’alerte tous les sens de la chasseuse.
Je ne suis pas humain, Mlle Murdoch, loin de là. Ne l’oubliez jamais.

De faite, s’il pouvait lui faire confiance pour une chose, c’était sur celle-là. Elle n’allait pas prendre le risque d’oublier cette cruelle vérité.
L’Archange avait beau avoir pris pour compagne une chasseuse-née, il n’en demeurait pas moins un immortel. Aussi, Gwen prit le parti d’abandonner sa rhétorique et d’aborder un sujet plus pratique qui concernait son avenir immédiat.

‒Qu’attendez-vous de moi ? Le questionnât-elle tout en portant son verre de jus à sa bouche.

‒Comme vous me l’avez fait remarquer, vous êtes une chasseuse. Et votre métier consiste à poursuivre les personnes que l’on vous désigne. Je suppose que votre directrice vous a déjà briffé sur notre affaire?

‒Vaguement, à vrai dire, le dossier que j’ai reçu est assez mince, pour ne pas dire inexistant, vide, insipide… Elle fît une courte pause attendant la réaction de l’Archange.

‒Continuez. Lui dit-il faisant fi de l’insinuation de la chasseuse concernant la qualité de ses services de renseignements.

‒Il n’y a pas grand-chose à ajouter. De nombreux vampires ont disparus et vous soupçonnez des membres de la Communauté du Soleil. Même si, vous n’avez aucune preuve, car aucun indice n’a été retrouvé, ni sur les lieux des présumés enlèvements, ni dans les endroits que fréquentaient les victimes. Pour ainsi dire, vous n’avez rien pour relier la Communauté du Soleil à ces disparitions à part quelques messages insignifiants émanant des quelques extrémistes de la communauté comme quoi, ils avaient décidé de passer aux choses sérieuses. Mais…Elle regarda l’Archange, celui-ci paraissait l’écouter que d’une oreille distraite. Mais, si vous voulez mon avis, lancer quelqu’un sur cette affaire, serait une perte de temps. Il n’y a pas assez d’éléments, vous devriez vous concentrez sur d’autres priorités, comme la famille et les proches des disparus, etc. En tant que chasseuse, je peux parfaitement tenter de suivre la piste des vampires, mais pour ce qui concerne les humains, mon travail ne se différenciera pas de celui d’un détective lambda.

C’était fait. Elle lui avait envoyé la bombe, ne restait plus qu’à attendre qu’elle explose. L’Archange ne semblait pas presser, il prit le temps de croiser les jambes et de boire une nouvelle gorgée de café avant de répondre d’une voix complétement détachée.

‒Justement, c’est pourquoi j’ai fait appel à vous.

‒À…à moi. Et pourquoi ?! S’exclamât-elle, sa voix montant de plus-en-plus dans les aigus.

‒Elena m’a assuré qu’à défaut de votre jeune âge vous étiez la meilleure chasseuse qu’elle connaisse. Vous êtes connue pour être la personne que l’on contacte pour les causes perdues, tout comme l’était votre père en son temps.
Le salaud, il osait utiliser la notoriété de son père contre elle. Une façon à peine déguisé de lui faire comprendre qu’il tenait la vie des gens qu’elle aimait dans ses mains. Et que d’un simple claquement de doigts, il pouvait anéantir le peu de famille qu’il lui restait.
Gwen avait une sérieuse envie de saisir le couteau qu’elle portait constamment à la cheville et de le planter dans l’un de ces yeux qui se jouait d’elle en menacent ceux qui lui était chère.

Néanmoins, elle parvint à lui répondre sans trop perdre son sang-froid.
‒Trop aimable. Mais, vous vous rendez bien compte qu’envoyer quelqu’un sur cette affaire, et bien… C’est l’envoyé chercher une aiguille dans une botte de foin ? De plus, le milieu dans lequel vous souhaiter faire mener l’enquête est plus qu’hostile à l’égard des chasseurs. Hasarda-t-elle dans un couinement pitoyable.

Sa mâchoire commençait à la faire souffrir tant elle la maintenait crispée.

‒C’est pourquoi vous ne serez pas seule à mener l’enquête. L’un de mes hommes vous accompagnera durant l’entièreté de celle-ci. Je ne tiens pas à avoir des problèmes avec la Guilde, votre directrice est sacrément rancunière. Lui répondit-il sereinement.

‒Je crains que ce soit impossible, je ne travaille jamais en équipe. Intervint-elle, se voulant ferme, la sueur dégoulinant le long de son dos. Jésus, Marie, Joseph, tout sauf un équipier.

‒Vous ferez une exception. Il était catégorique et ne lui laissait aucunement le choix.

Gwen était prise au piège dans les filets que l’Archange avait tendu à son intention. Cette affaire ne lui disait rien qui vaille. Son instinct la poussait à croire que cette histoire allait se terminer dans un bain de sang, le sien ou celui d’un autre.

Elle en vint à se demander pourquoi elle avait quitté son Alaska natal si calme et si paisible…
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Re: L'innocence des anges [Chasseuse de vampires]

Message par BookOver »

Bonsoir, je vous poste le troisième chapitre de cette histoire. Bonne lecture :D

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Chapitre 3:


Du haut de la Tour, l’Archange de New York observait cette jeune chasseuse pénétré dans un taxi, qu’elle avait préalablement hélé avec empressement. Elle devait être impatiente de rentrer chez elle, de mettre de la distance entre elle et la Tour, entre elle et lui. Cet homme qui tenait l’entièreté du territoire Américain dans ses mains, soupira. Il senti l’arrivée de son affiliée avant même qu’elle soit visible dans son champs de vision.
Il senti qu’elle s’insinua dans son esprit, une aptitude qu’elle avait acquise bien avant sa Transformation.

« Tu y as été un peu fort avec Gwenaëlle, petit ange. Je comprends pourquoi tu m’as demandé de ne pas être présente… » La voix d’Elena, son Elena, retenti dans l’esprit de l’Archange, plus amusée qu’autre chose.
« Es-tu certaine que l’on ait besoin d’elle, qu’elle convient pour cette affaire ? » La questionnât-il silencieusement.
« Raphael… » Un mot, un doux reproche empreint d’une légère dose d’exaspération. « Elle est prête. »

Telle une apparition, elle descendit sous la couche nuageuse. Se préparant à atterrir, elle incurvât ses ailes permettant de ralentir son élan.
Cet ange à peine née était sienne.
Arrivée sur le toit dans un impeccable atterrissage, elle vint s’asseoir en face de lui, à la place que Gwen avait occupée quelques minutes auparavant.

‒Je sais ce que tu penses, mais Gwenaëlle est l’une des meilleurs. Dit-elle en s’emparant du croissant que l’adolescente avait abandonnée sur le bord de son assiette. C’est juste qu’elle a été cassée.

‒Je n’ai aucune envie de mêler quelqu’un de la Guilde à cette histoire, d’autant plus quand celle-ci risque de mal tourné. Je l’ai trouvée fragile. Dit-il dans un premier temps, ne quittant pas son affiliée du regard. Il s’en voudrait terriblement si une des amies d’Elena perdrait la vie lors d’une mission pour la Tour. Elle m’a fait penser à toi.

Surprise, elle cligna des yeux avant de répondre ahurie :
‒À moi ? Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

Seul le sourire énigmatique de Raphael lui répondit. Elena en profita pour avaler une bouchée de la petite pâtisserie.

‒Contrairement à ce que tu as insinué, elle n’a pas parue avoir peur de moi. Reprit-il observant les magnifiques ailes couleur aube de la jeune femme. C’est son amour qui les lui avait offertes. Elena était devenue immortelle, une immortelle avec un cœur humain. Si forte et si faible.

‒Conditionnement, tu le sais. Tous les chasseurs reçoivent cette formation, à eux d’en faire bon usage au moment opportun. Après une courte pause, elle continua. Néanmoins, c’est vrai, Gwen n’a peur de rien, même pas de titiller l’ego d’un Archange. Dit-elle un sourire aux lèvres, en remettant un peu d’ordre dans sa chevelure blond platine.

‒Elena, aucuns humains ne peut vivre sans craintes. Argua-t-il en soulevant un sourcil inquisiteur.

‒Gwenaëlle a vécu tant d’horreur dans sa vie qu’elle ne craint rien, ni personne, même pas un Archange. En menaçant sa famille, ce n’est pas pour elle qu’elle avait peur. J’imagine que tu voulais gagner sa sympathie ? S’exclama la jeune femme, en se servant une tasse de café toujours fumant.

‒Je n’ai que faire de la sympathie de mes employés. Mais, crois-moi, cette enfant côtoie la mort de bien trop près. À force de jouer avec le feu, elle se brûlera.

‒Raphael, elle danse avec la mort depuis sa plus tendre enfance. Pourquoi crois-tu que les autres chasseurs la surnomment La petite faucheuse?! Elle soupira face à la mauvaise foi dont son amant faisait preuve. Au moins, tu ne l’as pas testée avec un vampire nouveau-né, c’est déjà ça. Remarquant la mine renfrognée, presque boudeuse de Raphael, elle sut que cette discussion ne mènerait nulle part, sauf à un cataclysme, son amant pouvait se montrer particulièrement buté. Elena changea de sujet.
Lequel des Sept fera équipe avec elle ? Demanda-t-elle en faisant référence aux sept guerriers aguerris qui avaient juré allégeance et fidélité à Raphael, et ce, depuis des centaines d’années.

Chacun d’entre eux était prêt à donner sa vie pour leur maître. Ils devaient à la fois le protéger des dangers qui le menaçaient, qu’il les voie ou non et Elena avait failli en faire la douloureuse expérience. Heureusement, Raphael leur avait interdits de lui faire du mal, quiconque s’y risquerait verrait sa vie se terminer dans un supplice sans nom.
Néanmoins, comme le lui avait fait remarquer Dmitri, le chef des Sept (un vampire tellement vieux qu’Elena en avait le tournis), certes son Archange réduirait son meurtrier en bouillie, mais elle serait morte malgré tout.

Elle était certaine que si elle représentait un trop grand danger pour Raphael, ils n’hésiteraient pas à l’éliminer quoi qu’il en coûte.
Aucun de ces sept guerriers n’était un enfant de cœur, néanmoins, Elena avait appris à les apprécié et reconnaissait les valeurs de chacun.
Finalement, bien qu’elle ne l’avouerait jamais, elle s’était attachée à eux.

‒Illium.

L’évocation de l’ange aux ailes bleues fit sourire Elena. Parmi les Sept de Raphael, il faut se l’avouer, Illium était son préféré.
De plus, il était son ami, son Campanule comme elle aimait l’appeler. Il était le seul à la considéré comme un atout plutôt qu’une faiblesse dans la carapace de l’Archange.
Contrairement aux autres.

C’était étrange, cela faisait déjà près de trois ans que le jeune ange jouait au baby-sitter avec elle. Et à présent, elle devrait probablement se coltiner Dmitri, le dangereux vampire qui prenait un malin plaisir à malmener ses sens de chasseuse-née (ceux-ci s’étant grandement amplifiés lors de sa Transformation), ainsi qu’Aodhan, le plus bel ange qu’elle connaissait, mais qui n’était pas le plus loquace qui soit.
Mais elle devait être réaliste, Illium se rendrait bien plus utile auprès de Gwen qu’en jouant à la nounou avec elle.

‒Très bon choix, Illium est celui qui a le plus de chance de se faire accepter par Gwen. Et ainsi Aodhan ne se retrouvera pas trop vite au centre de l’attention, Jason pourra garder son anonymat auprès des autres chasseurs et tu garderas Dmitri sous la main.

L’Archange sourit à la représentation que sa jeune affiliée avait de ses plans.
Par son action, elle était devenue Immortelle, mais elle gardait cependant un cœur de mortelle. Et c’était l’une des raisons pour laquelle il dépendait tant d’elle, sa chasseuse. Ne s’attardant pas sur ses méprises. En ce qui concernait Aodhan, le plus jeune ange que comptaient les Sept, bien qu’il soit longtemps resté à l’écart du monde, il était parfaitement capable de mener une mission à bien à présent qu’il était revenu à New York. Concernant la petite chasseuse, elle travaillait pour lui. Elle devrait se plier à ses ordres, sous peine d’en subir les conséquences. Le fait qu’Elena soit elle aussi une chasseuse ne changeait rien à la donne.

‒J’apprécie la tentative que tu viens de faire pour t’intéresser à ma politique, mais en réalité, j’ai choisis Illium, car il me cassait les pieds pour assister à une chasse. Lui répondit-il pince sans rire avec toutefois, un petit sourire ironique qui vint s’attarder sur le visage du maître de New York.

Cette remarque paraissait tellement humaine, qu’elle fit rire Elena aux éclats. Ce rire serra le cœur de Raphael. Dorénavant, il ne pourrait plus se passer d’elle, son Elena, son cœur. Lijuan l’avait mis en garde, ses paroles revenaient fréquemment à la mémoire de l’Archange « Elle te changera, te rendant plus faible, plus humain… »
L’Archange de Chine, Lijuan s’était durement trompée. Oui, Elena l’avait rendu plus humain, mais certes pas plus faible lui donnant même de nouveaux pouvoirs. Il évoluait, comme l’ensemble de ses congénères.


C’est totalement épuisée que Gwen se jeta dans son canapé, après quelques secondes, sa boule de poile préférée vint la rejoindre à grande force de ronrons.
Après cette matinée mouvementée, elle souhaitait qu’une chose, qu’on lui fiche la paix. Ce fut sans compter sur Sara.
La jeune fille ne se rendit pas compte immédiatement que la petite mélodie qu’elle entendait était celle de son téléphone portable.
Elle décrocha quelques secondes plus tard avec la ferme intention de modifié cette maudite sonnerie.
Aussitôt la voix de la directrice de la Guilde se fit entendre, inquiète.

‒Putain, Gwen, j’étais prête à envoyer un escadron à la Tour ! S’étrangla la voix aigüe de son amie de l’autre côté du combiné.

‒Moi aussi je suis heureuse de t’entendre Sara. Lui répondit-elle d’une voix plate, toujours allongée et caressant négligemment la tête de son matou.

‒Bon sang Gwen ! Je me faisais un sang d’encre, j’attendais ton appel en fin de matinée, je conçois que cette rencontre ne fut pas de tout repos, mais…Sara n’eut pas le temps de continué.

‒Attends, il est quelle heure-là ? Gwenaëlle regarda sa montre sur le mur opposé. L’après-midi était déjà bien avancée, 16 heures passées. Oh chier ! Elle se redressa d’un bond hors du canapé, où elle s’était assoupie et ce, durant plus de quatre heures. Brusquement réveillé, par sa maîtresse, Majesté se contenta d’un bref regard noir dans sa direction avant de s’assoupir à nouveau.

‒Quoi !? Que se passe-t-il ? S’enquit Sara l’inquiétude perçant dans sa voix.

‒Rien, j’ai…un rendez-vous ce soir. Soupira-t-elle. Raphael ne lui avait pas laissé le choix, une fois de plus. Toutes ces contraintes commençaient à lui courir fortement sur le haricot. Elle avait horreur de changer ses habitudes.

‒Avec qui ? Elle était inquiète, mais la curiosité l’emportait. Ce n’était pas dans les habitudes de Gwen de sortir le soir, qui plus est pour un rendez-vous amoureux.

‒Calmes-toi Sara, il ne s’agit que de mon nouvel équipier. Elle avait répondu à Sara le plus rapidement qu’elle put. Quelqu’un de normal n’aurait pas compris le moindre mot, mais la directrice de la Guilde était habituée aux humeurs de sa chasseuse.

‒Un équipier ?! Elle était ahurie. Mais, tu n’as jamais accepté d’en avoir un ! S’exclamât-elle atterrée et sans doute avec un grand sourire éclairant son visage. Qui est-ce ?

‒Il suffit qu’un Archange s’en mêle. Grommela la jeune fille en se dirigeant vers sa salle de bain d’un pas lourd. Et j’ignore de qui il s’agit, alors ne monte pas sur tes grands chevaux. Je sais juste qu’il appartient à l’équipe de Raphael.

‒Je vois, l’un des Sept. Et bien j’espère que tu ne vas pas tomber sur ce connard de Dmitri. Si tu as le moindre problème… Gwen ne la laissa pas finir sa phrase.

‒Merci Sara. Je dois te laisser. Je te rappelle. Elle raccrocha aussitôt refermant le clapet de son portable d’un geste sec et posa celui-ci sur une table basse. Elle avait échappé de justesse au laïus habituel sur l’importance de la communication entre collègues et sur « si tu passes à l’acte, protège-toi ».
Elle adorait Sara et avait toute confiance en la Guilde en ce qui concernait les extractions. La directrice de la Guilde était capable de faire l’impossible pour venir en aide à ses chasseurs.
Mais lorsqu’un Archange tenait les ficelles, rien ni personnes ne pouvait l’empêcher d’obtenir ce qu’il souhaitait.
Elena en était la preuve.

Gwen entra dans la salle de bain, celle-ci, comme toutes les pièces de l’appartement, donnait une vue imprenable sur New York.
Elle fit couler de l’eau en vue de prendre un bain bien chaud, qui détendrait les nœuds de son pauvre dos, ainsi que les nombreuses tensions qu’elle ressentait au niveau de la nuque.
Elle envoya balader ses chaussures à l’autre bout de la pièce. Déboutonna son jeans et s’en débarrassa, le laissant tomber sur le parquet. Son t-shirt et ses sous-vêtements suivirent le même chemin.
La jeune fille se plaça face à son miroir et entreprit de défaire délicatement sa longue natte.
Elle adorait prendre soin de ses cheveux et de son corps en générale, surtout après une chasse, c’était un rituel qu’elle avait vu sa mère mettre en place et qu’elle avait repris lorsqu’elle avait commencé à travailler pour la Guilde.

Et même si elle n’avait pas pris part à une chasse, les odeurs des vampires de la Tour de l’Archange imprégnaient les pores de sa peau. Ces odeurs lui montaient au nez et allaient jusqu’à picoter sa langue. Mais ça, c’était le quotidien de tous les chasseurs-nés.
Elle se lava les dents, se débarrassant ainsi de se gout acide, le gout du sang qu’elle avait sur la langue.
Puis, elle se plongea dans son bain avec délice. L’eau chaude faisait des miracles sur ses muscles douloureux.

Ce n’est que lorsque l’eau eue refroidie suffisamment pour que Gwen commença à frissonner qu’elle décida de sortir du bain.
Elle s’empara d’un essuie de bain et une fois séchée, elle le déposa dans une manne à linge prévue à cet effet.
N’ayant pas pris le soin de prendre des vêtements propres, elle sortit de la pièce d’eau en tenue d’Eve.
Etant donné que l’appartement dans lequel elle se trouvait était le plus haut du quartier, il n’y avait aucuns risques pour qu’un voisin la surprenne dans son plus simple appareil.
Elle se dirigea vers sa chambre, ses sens délicieusement engourdis par la chaleur du bain.
Néanmoins, ceux-ci n’étaient pas suffisamment en veille pour qu’elle ne s’aperçoive pas un mouvement sur son balcon, derrière la cuisine.

Elle s’empara immédiatement d’une de ses nombreuses armes qu’elle avait dissimulées un peu partout dans l’appartement.
Pur reflexe de défense, face à un vampire la petite lame qu’elle avait récupérée dans le pot d’une de ses plantes d’intérieur (d’ailleurs, cette orchidée avait connu des jours meilleur), ne serait pas d’une grande utilité. Dépourvue de puce magnétique, il lui faudrait cependant handicaper suffisamment le vampire pour qu’il ne soit plus un danger, ou le tuer en le décapitant et au vu de la petite lame d’à peine quinze centimètres, ce ne saurait pas une mince à faire.
Elle s’apprêta à lancer son arme en travers de la vitre afin qu’elle se fige dans la gorge de l’intrus, lorsque celui-ci apparu à la faible lumière du crépuscule.

Le cœur de Gwenaëlle eu un raté.
Contrairement à ce qu’elle avait supposé, ce n’était pas un vampire qui tentait de pénétré dans son appartement, mais un ange !
Un ange aux splendides ailes bleues se tenait devant elle. Celui-ci paraissait plutôt dérouté, voir gêné.

‒Heu, pourriez-vous me laisser entrer et baisser cette lame par la même occasion… Balbutiât-il fort peu assurer de cet accueil, plutôt original. S’il vous plait. S’empressât-il d’ajouter en levant les mains pour qu’elle puisse voir qu’il ne portait pas d’armes. Voyant le manque de réaction de la jeune fille, il continuât. Je suis Illium, je travaille sous les ordres de l’Archange Raphael, nous…nous avion rendez-vous… Un petit sourire contrit se dessinait sur ses magnifiques lèvres pleines.

Gwen baissa doucement sa lame et lui ouvrit la porte-fenêtre. Cependant, des années d’entrainement lui intimèrent de rester sur ses gardes.

‒Pourquoi n’avez-vous pas sonnez à la porte ? Lui intima-t-elle brusquement, indiquant d’un geste de la tête la porte d’entrée de son appartement.

‒Mes ailes n’auraient jamais tenues dans l’ascenseur. Expliquât-il, désignant celles-ci d’un vague geste de la main. Hem, puis-je vous faire la subjection d’aller revêtir quelques chose ? À moins que vous ne désiriez sortir ainsi, ce qui vu votre superbe corps ne me dérangerai pas le moins du monde…

Gwenaëlle resta bouche bée, trop préoccupée par la poussée d’adrénaline ressentie et par la présence de l’ange, elle en avait oublié l’inexistence totale de sa tenue.
‒Tournez-vous ou je vous arrache les yeux ! S’écria-t-elle sèchement en s’emparant d’une couverture qui reposait sur le divan à côté d’elle, tentant tant bien que mal de dissimuler son corps derrière. Plus honteuse de son oubli que de la réaction de l’ange.

Prenant conscience du ridicule de la situation, Gwen se rua au pas de course dans sa chambre et s’empressa d’enfiler les premiers vêtements qui lui tombèrent sous les mains, un vieux jeans ainsi qu’un petit débardeur bleu nuit. Ça ferait l’affaire, pour l’instant. Morte de honte, de s’être ainsi laissée abusée.

Revenant dans la pièce quelques minutes plus tard, le rouge lui montant aux joues, elle remarqua que son invité ailé était plongé dans la contemplation d’une ancienne photo de famille, représentant son arrière-grand-père l’arme au poing, lui aussi avait été chasseur de vampire. L’un des meilleurs de son époque paraissait-il d’après les archives de la Guilde.

Les mains derrière le dos, ses belles ailes serrées contre lui, son invité se balançait d’avant en arrière tel que l’aurait fait un enfant. Gwen en vint à se demander si les anges avaient eux aussi des enfants, certainement, bien qu’elle n’en ait jamais vus. Néanmoins, de temps à autre, lorsqu’elle contemplait la Tour, elle avait pu apercevoir certains anges assis sur les balcons, les jambes dans le vide. Probablement les plus jeunes.
Elle remarqua également que le chat était venu se poster à ses côtés, comme si il surveillait les faits et gestes de cet intrus.

‒C’est bon, vous pouvez vous retourné, à moins que vous préféreriez continuer d’admirer la plastique de mon arrière-grand-père et d’en parler avec le chat?

Il se retourna avec délicatesse, il devait déjà savoir qu’elle se tenait derrière lui depuis un bout de temps.
Elle fut une nouvelle fois frappée par la beauté invraisemblable des anges. Celui-ci n’était certes pas aussi éblouissant que l’Archange, mais il était doté d’une beauté remarquable, irréelle.
Plus petit que Raphael, il devait tout de même culminé à un bon mètre quatre-vingt. Soit trente centimètres de plus que Gwenaëlle.
Il avait les cheveux noirs, mais ses pointes étaient parcourues de reflets bleutées. Quant à ses yeux, on aurait pu en faire tout un poème. Aucun humain ne pourrait jamais en posséder de semblables. Ceux-ci ressemblaient aux anciennes pièces de monnaies polies par les siècles que Gwen avait tant regardées et observées derrière les vitrines des musées.

Mais, ce qui la stupéfia, ce fut ses ailes. Leur couleur était impressionnante. Jamais Gwen ne se rappelait pas avoir vu un ange avec des ailes d’une telle couleur. Et elle en avait passé des heures à les observer.
Nom de Dieu, il avait des ailes bleues et chacune de ses plumes semblaient se terminer par des filaments d’argent pur et brillants.

‒Je n’avais jamais vu d’anges avec des ailes de cette couleur, elles sont magnifiques. Gwen fut surprisse par l’audace de sa propre déclaration, mais l’ange ne broncha pas, il en parut même flatté. Elle releva la tête et s’aperçut d’un autre détail. Vos cils, ils sont comme vos cheveux. Dit-elle en murmurant comme pour s’adresser à elle-même.
En dehors de la réalité, fascinée par cet être qui malgré toutes ces particularités d’immortel paraissait tellement humain, à la fois dans sa démarche, mais aussi par sa gestuelle.

L’ange sourit à cette déclaration incongrue. Exceptés Raphael et les autres membres des Sept, seuls trois femmes avait pris le temps de remarquer cet infime détail. L’une était la compagne de l’homme qu’il appelait Sire, l’autre sa propre mère.
Pour la troisième, il s’agissait de la femme qu’il avait aimée et qu’il avait perdue, trop aveuglé par l’amour qu’il lui portait. Pour cela, il avait été puni, Raphael lui avait coupé les ailes, elles avaient mis des années à repousser.
Mais cela faisait déjà plusieurs siècles que cette femme était devenue poussière. Et il avait tout de même eu du mal à s’en remettre.
Contrairement aux autres Immortels qui l’entourent, la plupart de ses souvenirs lui apparaissaient clairement, ils étaient encore douloureux pour la plupart.
Dmitri, le chef des Sept expliquait cela par le faite qu’il était encore fort jeune et que les années qu’il avait vécues n’étaient pas encore suffisamment nombreuses pour que sa mémoire s’étiole. Quoi qu’il en soit, le souvenir de cette femme ne s’était pas effacé de sa mémoire, au contraire, son souvenir s’était accru. Mais, ce n’était pas dans sa nature de vivre dans le passé.

‒Merci, généralement les gens ne remarquent pas ce détail. Votre plastique n’est pas mal non plus. Dit-il un sourire goguenard aux lèvres et les yeux pétillants de malice. J’en parlais justement avec votre chat.

‒Je vois que vous avez fait connaissance avec Majesté. Vous a-t-il également prévenu que j’appréciais accueillir mes invités par la porte d’entrée ? Répliqua-t-elle sentant ses joues la brûlée et la honte montée en elle. Malgré l’acerbité de sa répartie, Gwen avait tout de même du mal à accepter qu’un homme, pire, qu’un ange l’ait surprise dans sa plus grande intimité. Elle surmonterait cette honte, mais son orgueil, lui, aurait du mal à s’en remettre (du moins, lorsqu’elle parviendra à le retrouver).

Illium ne prit même pas la peine de réagir à la pique qu’elle lui lançait. Il aurait tout simplement pu la prévenir de son intention par téléphone, mais avait préféré la surprendre, voir quelle serait la réaction de la chasseuse. Il n’en avait pas été déçu, malgré la froideur de l’accueil, ce qu’il ne regrettait absolument pas.

‒Vous avez vraiment appelé votre chat Majesté ?! S’exclama-t-il amusé en lançant un regard amusé à l’animal qui, toujours assit à ses pieds, faisait mine de l’ignorer.

‒Oui, je trouve que ce nom lui va à merveille. N’est-ce pas mon chat ?

Gwen n’eut aucune réponse de la part de l’intéressé, mais celui-ci la regarda de ses yeux perçants, comme s’il comprenait que l’on parlait de lui. Se levant avec grâce et distinction, Majesté se frotta un bref moment aux mollets de sa maitresse et disparu dans les méandres de l’appartement dans un furtif miaulement.

Illium et elle échangèrent un regard amusé.

‒J’adore vos chaussures. Ajoutât-il en indiquant, après un bref moment de silence, les converses roses qu’elle avait récupérées dans la salle de bain.

‒Et moi, j’adore vos bottes. Répliquât-elle en désignant les pieds de son invité. Ce changement de sujet lui convenait à merveille. Elle espérait sincèrement que cette petite aventure sera rapidement oubliée, même si, elle se doutait que l’ange possédait une mémoire digne de son espèce.

‒Peau de serpent, elles viennent d’Inde. C’est un ami qui me les a rapportées. Déclarât-il visiblement amusé par l’air contrit de la jeune fille. Visiblement, cette jeune demoiselle n’appréciait guère ces créatures à sang froid qui étaient les animaux favoris de l’Archange d’Inde.

Retrouvant soudain son aplomb habituel, en même temps que son énergie, elle répondit :
‒Les miennes viennent du magasin qui se situe au coin de la rue. Et elles sont probablement en tissu synthétique, fabriquées par des enfants sous-payés du tiers-monde. Mais franchement, à l’heure actuelle, ce n’est pas l’une de mes priorités.
Ils se jaugèrent un instant durant lequel un silence lourd de sens s’était installé.
Ce fut Gwen qui le rompit en premier.

‒Continuons-nous à parler chaussures et chiffons, ou préférez-vous m’entretenir de l’affaire qui m’intéresse ?

‒Il s’agit d’une fâcheuse affaire. Il n’y a pas que des petits vampires d’opérette qui sont enlevés, plusieurs vampires travaillant à la Tour ont également disparus. Et croyez-moi, ils étaient tous capables de se défendre. En disant cela, il avait délaissé son ton badin pour devenir plus sérieux, songeant au désarroi ainsi qu’à la fureur du chef de la Tour.

La chasseuse resongea aux vampires qu’elle avait croisés le matin même, ils étaient tous extrêmement âgés et puissants (cette qualité venant de pair avec la première). Cela, la fit frissonner.

‒Donc, il n’y a aucune chance pour que le kidnappeur soit un humain. Cela impliquerait qu’un, voir plusieurs vampires soient de mèche avec la Communauté du Soleil ou bien que les victimes aient été droguées voir consentantes, du moins au début. Dit-elle, se parlant plus à elle-même qu’à son interlocuteur.

Illium opina du chef. Cette jeune femme était surprenante et doté d’énormément de logique, ainsi que d’un sens de déduction aiguisé.
Seulement, il se demandait si elle était réellement la personne qui convenait pour ce travail. Elena avait insisté pour que ce soit cette chasseuse qui soit chargée de cette affaire. Certes, Gwenaëlle Murdoch jouissait d’une sacrée réputation dans le milieu, mais elle paraissait si faible même à côté d’Elena qui même après être devenue immortelle demeurait extrêmement vulnérable.
Pourtant, Raphael s’était laissé convaincre et avait engagé cette petite mortelle.

‒Ce sont également les conclusions auxquelles nous sommes arrivés et les raisons pour lesquelles Raphael a choisi de vous engager. Lui répondit-il en changeant de position.

‒Croyez-moi, je me serais bien passée de cette affaire. Grommela-t-elle en se dirigeant vers le salon pour prendre son imperméable qui était resté là où elle l’avait jeté en rentrant. À ce que j’ai compris, je dois rencontrer un indic, non ?

‒Oui, nous avons rendez-vous à l’Érotique.

Gwen se figea au nom du bar où elle devait se rendre.
L’Érotique était un bar où l’on ne pouvait entrer qu’en étant pistonné par un vampire.
D’après ce que Ransom, un de ses collègues chasseurs qu’elle considérait comme un ami, lui avait confié, ce bar était un paradis pour un vampire qui voulait prendre son pied. Un endroit de débauche où toute jeune fille qui se respecte n’aurait pas sa place comme l’aurait qualifié sa mère.

‒Bien, je vous y retrouve dans approximativement vingt minutes. Dit-elle après un moment de réflexion tout en s’emparant de ses clefs.
Le bar était dans la périphérie de Manhattan, non loin de son appartement. Mais à cette heure-ci, toutes les rues devaient être bouchées.

‒L’indic sera déjà parti d’ici-là. Nous ne pouvons-nous permettre de risquer sa sécurité. Déclarât-il sans sourciller.

Elle releva brusquement la tête de son sac.
‒Vous avez une autre solution pour y aller plus rapidement peut-être ?! Vu l’heure, les rues doivent-êtres totalement engorgées. Elle devait pourtant s’attendre à ce qu’il allait lui rétorquer.

‒Avec mes ailes, je ne connais pas le plaisirs des heures de pointes. Répliquât-il tout sourire. Je peux vous portez jusque-là.

Le sang de Gwen ne fit qu’un seul tour dans ses veines. Non, elle devait avoir mal compris.

‒Vous…vous voulez dire que l’on va y aller en…volant ? Elle ne se rendit même pas compte qu’elle bredouillait, tant son sang battait à ses tempes. Des vertiges la saisirent.

‒Ce sera bien plus rapide et puis, c’est ainsi que les anges se déplacent. Dit-il en tendant ses bras musclés vers elle. Voyant qu’elle n’avait pas l’intention de bougé, il s’avança légèrement. Gwen, venez, je vous promets que je ne vous laisserai pas tomber. Tenta-t-il de l’amadouer.

‒Vous promettez ? Murmura-t-elle, encore plus sceptique à l’idée de se retrouvée en plein ciel, dépendant entièrement d’un total inconnu, immortel qui plus est.

‒Oui et dépêchez-vous, nous n’avons plus le temps de discuter ! La pressa-t-il, mais toujours avec douceur, comme Elena lui avait demandé de le faire.

C’est à regrets et quelques peu furibonde que Gwen le suivi sur le balcon. Elle referma précautionneusement la porte-fenêtre, jetant un dernier regard à l’intérieur de son appartement. Elle rejoignît Illium se mettant face à lui. Tout cela dans le simple but de ne pas être face au vide.

Ce fut sans efforts qu’il la souleva de terre, mais surtout, sans la prévenir.
Instinctivement, elle se cramponna à lui, mettant ses bras autour de son cou et entourant de ses jambes la taille de l’ange.
Illium se contenta de refermer fermement ses bras sur elle.
Gwen l’ignorait, mais voler avec quelqu’un était un geste peu fréquent pour un ange et n’en demeurait pas moins, un geste très intimiste pour les personnes concernées.

Elle ferma les yeux lorsqu’il déploya ses ailes et se lança dans le vide. Luttant pour ne pas hurler, Gwen enfouit son visage dans le cou d’Illium.
Celui-ci fut assez surprit de cette proximité avec la jeune femme. Il ressentait bien son malaise quant à la situation.
Après quelques brèves secondes d’hésitation, il prit la parole :

‒Ouvrez les yeux et profitez du voyage. Ce n’est pas tous les jours qu’un ange transporte un humain. Lui intima-t-il doucement, resserrant encore plus son étreinte autour de son corps, se faisant le serment de ne jamais la laisser tomber. C’est qu’elle était bien plus fragile qu’elle ne voulait en laisser paraître.

Gwen entrouvrit lentement les yeux et fut stupéfaite par la vision qui s’offrait à elle. C’est les yeux écarquillés qu’elle put observer loin en-dessous d’elle, la ville de New York qui étincelait de mille feux. Mais, le plus beau spectacle qu’elle put admirer, malgré le vertige qu’elle ressentait, à cet instant, fut les puissants mouvements que les ailes bleues de son accompagnateur effectuaient, les derniers rayons du soleil ses reflétaient dans l’argent de ses plumes. Emerveillée, elle tenta de profiter pleinement de cette expérience, même si elle n’en desserra pas moins son étreinte.
Trop consciente qu’une chute à cette hauteur lui serait tout bonnement fatale.

Les dernières minutes de vol, Gwen eu l’impression d’être dans un rêve. Alors qu’Illium entama sa descente, empruntant un courant descendant, la jeune fille resserra instinctivement son étreinte, se lovant contre le corps de l’ange.

Alors qu’Illium atterri en douceur, juste en face de l’Érotique, Gwen, quant à elle, toujours grisée par cette envolée, ne fut pas mécontente de retrouver le plancher des vaches.
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