● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

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Animia8

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Animia8 »

Bianca-di-Underwood a écrit : dim. 09 avr., 2023 9:19 am @Animia & Coco: Parfait pour le rp à trois alors ! M'attendez pas pour rp, mes concours c'est dans 1 semaine et j'en ai pour 3 semaines d'écrits non stop...
Ok donc tu proposes qu’on continue sans toi jusqu’à ce que tu reviennes ?
Bianca-di-Underwood a écrit : dim. 09 avr., 2023 9:19 am (Je suis d'accord que les manchots c'est plus mignons x))
Objection ! Mais on ne va pas partir dans ce débat
Bianca-di-Underwood

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Bianca-di-Underwood »

Animia8 a écrit : dim. 09 avr., 2023 10:25 am Ok donc tu proposes qu’on continue sans toi jusqu’à ce que tu reviennes ?
Yes, je veux pas vous bloquer pendant 1 mois. Faites comme si Gwenn était là (elle vous suit quoi), je ferai un rp rattrapage quand je serai libérée délivrée :lol:
Animia8 a écrit : dim. 09 avr., 2023 10:25 am Objection ! Mais on ne va pas partir dans ce débat
On peut partir dans ce débat sur Discord x)

Sinon on en est à la 200ème page !!!!!
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ChapelierFou

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par ChapelierFou »

Désolée j'ai un peu disparue des rpg, j'ai vraiment du mal à gérer mon temps en ce moment, mais ça ne veut pas du tout dire que je ne pense pas à vous !

Coco: J'ai relu la fiche de Lily, je t'avoue que je ne me souvenais pas trop de la version originale parce que ça date, mais en tout cas j'aime beaucoup son petit côté tragique, et j'ai hâte de voir ce que cette nouvelle version de Lily va donner dans le rpg ! En vrai je sais trop contente de la revoir !
Par contre j'ai une question, finalement elle est toujours avec le garçon pour qui elle a abandonné ses ailes ? Parce qu'il me semble qu'elle est sortie avec d'autre gens dans Disigni donc je sais pas si elle est polyamoureuse ou juste s'ils ont rompus (ce qui serait super triste pour elle :( )

Octa: Des nouveaux personnages !
Pour Alessia j'avais le même problème que Spring au début, ça me faisait bizarre que Luca soit pas avec Alberto et qu'il laisse sa fille en plan, mais visiblement ça l'a pas traumatisée donc tant mieux pour elle ! Et c'est agréable d'avoir un personnage super positif et surtout très curieux, et je la voit bien voyager avec Alberto ! Je pense qu'elle va vraiment bien s'intégrer aux voyageurs !
Je t'avoue que j'ai une préférence pour Este cependant, et j'aime bien le fait que finalement elle cherche pas vraiment à nuire à qui que ce soit à part à sa mère, même si elle a une personnalité assez piquante, elle fait son truc dans la mode et basta, elle tue pas de chiot X) En plus tu as repris le film Cruella qui est de très loin mon Disney live action préféré!!
Nokis

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Nokis »

Bianca-di-Underwood a écrit : dim. 09 avr., 2023 9:19 am Bonjour ! Il est tout à fait possible de rejoindre le rpg oui et je note pour ton fils de Mowgli Bienvenue parmi nous !
Merci ! J'ai hâte de commencer ^^
Bianca-di-Underwood a écrit : dim. 09 avr., 2023 10:43 am On peut partir dans ce débat sur Discord x)
Je suis d'accord, va falloir qu'on en discute x))
Coco3

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Coco3 »

ChapelierFou a écrit : dim. 09 avr., 2023 12:06 pm Coco: J'ai relu la fiche de Lily, je t'avoue que je ne me souvenais pas trop de la version originale parce que ça date, mais en tout cas j'aime beaucoup son petit côté tragique, et j'ai hâte de voir ce que cette nouvelle version de Lily va donner dans le rpg ! En vrai je sais trop contente de la revoir !
Par contre j'ai une question, finalement elle est toujours avec le garçon pour qui elle a abandonné ses ailes ? Parce qu'il me semble qu'elle est sortie avec d'autre gens dans Disigni donc je sais pas si elle est polyamoureuse ou juste s'ils ont rompus (ce qui serait super triste pour elle :( )
Coucou ! Franchement même moi je me rappelle de l'ancienne fiche de Lily tellement elle était nulle :lol: Ca devait une quinzaine de lignes sur une ado qui en avait marre de vivre avec sa mère ou un truc comme ça XD
Hello ! Alors je t'avoue que j'ai pas du tout pensé à ça du tout et honnêtement j'ai rien à proposer pour justifier ça :lol:
Springbloom

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Capitaine Quill' Part. I

Message par Springbloom »

Bonjour, c'est pour vous dire que ça spoile méchamment Clochette et la Fée pirate par ici, tout en faisant un peu Disney Pixies à sa sauce. Pardon d'avance :/

Pardon également à Lena, parce qu'il parait que j'ai "ruiné" son enfance. Well, c'est la vie, on fait ce qu'on veut ici :mrgreen:



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MAN THE CANNONS, CLIMB ABOARD
TOGETHER WEATHER EVERY STORM, OH
MAN THE CANNONS, DRAW YOUR SWORD
THEY'LL REMEMBER US FOREVER MORE

FOR GLORY AND ADVENTURE, WE SAIL THE SEVEN SEAS
AN ANCIEN QUEST FOR TREASURE, A TALE OF DESTINY
AND IF IT TAKES FOREVER, I'LL SEE US RICH AND FREE
AND IF WE BAND TOGETHER, SO IT SHALL BE, OH

MAN THE CANNONS, CLIMB ABOARD
TOGETHER WEATHER EVERY STORM, OH
MAN THE CANNONS, DRAW YOUR SWORD

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TO REACH OUR DESTINATION WE CONQUER BEAST AND BLADE
THROUGH SKILL AND DEDICATION A LEGEND WILL BE MADE
DEFYING LAW AND NATION, DEFYING GOD AND KING
THROUGH TRIAL AND TRIBULATION WE SMILE AND SING, OH

MAN THE CANNONS, CLIMB ABOARD
TOGETHER WEATHER EVERY STORM, OH
MAN THE CANNONS, DRAW YOUR SWORD
THEY'LL REMEMBER US FOREVER MORE

MAN THE CANNONS, CLIMB ABOARD
TOGETHER WEATHER EVERY STORM, OH
MAN THE CANNONS, DRAW YOUR SWORD
THEY'LL REMEMBER US FOREVER MORE


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~ Man The Cannons, Galactikraken, Jonathan Young ~


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Nul ne connait les origines du pirate des airs, marins d'eaux terrestres, et ce n'est pas aujourd'hui que j'irai les révéler au premier venu. Celles-ci ne concernent que quatre personnes : mes deux géniteurs, celle qui m'a élevée et moi-même, évidemment. Le Capitaine 'Quill, ne révèle pas ses secrets aussi facilement, surtout pas à des pirates de bas étages qui n'ont pas le pied céleste.

Peut-être que je pourrais cependant vous dire ceci. Je suis né sous le nom d'Aquilon. Cependant, prenez garde à vous s'il vous prenait l'idée de vouloir l'utiliser. On m'appelle Capitaine, Capitaine 'Quill, ou rien du tout. Si mon prénom de naissance n'effleure ne serait-ce que vos lèvres, vous aurez tôt fait de ne plus pouvoir rien prononcer d'autre de votre vie. Désolé pour votre langue, mais, la vie de pirate, c'est avant tout être craint par les autres pour se faire respecter. Et je n'aime vraiment pas qu'on me manque de respect à bord de mon bâtiment.

Quelques petites choses à savoir à bord du Silent Revenge. Je suis le Capitaine. Si vous remettez en question mon autorité, vous aurez tôt fait de découvrir ce qui se trouve sous la mer de nuages. Zarina, ma mère adoptive, est la seconde. La moindre remarque sur sa taille ou sur son autorité, même punition. Le Silent Revenge est un bateau réquisitionné par des fées et qui appartient aux fées, peu importe que l'équipage soit composé quasi exclusivement d'humains. Sans nous, vous ne seriez que de simples marins, voire même pire, des marins d'eau douce. Si nous sommes aussi craints, si nous sommes aussi respectés parmi les sept mers et les cieux, c'est grâce à nous deux.

Si jamais vous vous posez la question, oui, votre Capitaine possède effectivement une paire d'ailes. Je n'ai pas hérité des pouvoirs de fée voltigeuse de ma mère, mais ce n'est pas pour autant que je ne peux pas voler : comme elle, je n'ai pas besoin de poussière de fées pour décoller. Quant à vous, il est temps de nous rejoindre et de défier les lois de la gravité.



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ʟᴀ ᴄʀɪǫᴜᴇ ᴅᴇs ғᴇᴇs


Un énième hurlement fut poussé. Zarina en était certaine : toutes les fées de la Vallée l'avait entendu, et elles ne tarderaient pas à accourir pour savoir ce qu'il se passait sur la plage de la crique. L'endroit permettait certes de cacher son amie depuis des semaines, mais les falaises de pierre n'étaient pas les plus propices pour empêcher les échos.

« Zarina, il faut que....il faut que tu partes », haleta Vidia entre deux respirations saccadées. « Si elles te trouvent...tu n'es pas censée être ici. »

Les traits sur son visage se déformaient de plus en plus. La douleur de la fée voltigeuse était palpable, presque effrayante. Une part de Zarina voulait fuir par peur de ce qui pourrait se produire, mais il était hors de question qu'elle laisse son amie dans cet état-là, peu importe les conséquences, peu importe ce que la Reine Clarion pourrait lui faire. Elle n'avait jamais vu Vidia dans un état pareil. Toute la confiance - certains diraient arrogance - qui émanait de la fée s'était envolée, ne restait plus que sa vulnérabilité, et toute la souffrance qu'elle retenait depuis tant de semaines. Il était difficile d'ignorer que, sous ses pommettes qui s'échauffaient un peu plus chaque seconde, ses yeux se mouillaient de larmes.

« Laisse moi appliquer la formule inverse, Vidia », lui expliqua Zarina le plus calmement possible, consciente d'avance de sa réponse. « C'est la seule solution ! »
« Il en est hors de question ! » parvint-elle à s'exclamer, avant de grimacer à nouveau et de se tordre en deux. « Je ne veux plus revivre ça ! »

Elle lâcha un autre hurlement, incontrôlé. Zarina était certaine qu'elle allait s'effondrer d'ici quelques secondes, incapable de pouvoir supporter consciemment ce qu'il se passait dans son corps. Ce que Zarina ignorait, c'était si elle serait en mesure de sortir un jour de ce coma...Plus Vidia se pliait en deux, plus elle percevait la vie qui se mouvait en elle, le ventre qui palpitait, menaçant à chaque seconde d'imploser...

« Tu préfères donc que vous mourriez tous les deux ? »
« Je n'ai jamais voulu de...ça », cracha Vidia, au bord de l'évanouissement.

Zarina détestait l'idée de forcer la main à qui que ce soit, mais Vidia ne lui laissait pas le choix. Elle n'était clairement pas en état d'être raisonnée sur ce qui allait suivre. La fée gardienne ne pouvait pas rester les bras plantés là, à la regarder se rouler de douleur à l'infini, alors qu'elle avait une solution toute trouvée pour la sauver de son trépas. C'était de sa faute si Vidia souffrait à l'heure actuelle, si Vidia avait souffert avant. La fée voltigeuse avait peut-être souhaité elle-même devenir humaine l'espace d'un instant, mais c'était elle qui lui avait offert sans penser aux conséquences. Tout ce qui se passait était sa responsabilité.

« Je suis désolée. »

Zarina prit son envol. Il ne lui restait qu'à peine assez de poussières de fées pour une unique transformation aller-retour, il ne faudrait pas en perdre un seul flocon où Vidia finirait dans un état d'entre-deux permanent. Après une grande inspiration, cherchant tant bien que mal à faire le vide dans son esprit alors que les hurlements s'intensifiaient en-dessous d'elle, Zarina préleva une portion de la poudre bleue et la jeta sur le corps de la fée.

Aussitôt, son corps s'agita, du moins encore plus qu'auparavant. Zarina sentit le regard noir de Vidia peser sur elle à mesure qu'elle prenait de l'ampleur. Tandis que son corps croissait, déchirant ses vêtements pourpres, la fée gardienne observait avec soulagement le ventre de Vidia. Celui-ci ne semblait plus vouloir imploser, la peau tendue à sa surface commençait à retrouver son calme. Vidia également, désormais de la taille d'une jeune femme humaine adulte, paraissait bien plus apaisée, quoique le visage encore rouge de fatigue. Ou de colère. Difficile à dire, mais Zarina savait pertinemment ce que pouvait ressentir la fée en cet instant : son corps avait peut-être retrouvée un peu de paix, mais son esprit plongeait lui dans les troubles passés.

Quelques minutes s'écoulèrent. Aucun signe d'aucune autre fée qu'elles deux. Il n'y avait que le silence du vent qui soufflait dans les fougères, le léger clapotis de l'eau qui venait lécher la berge. Vidia ne disait mot. Zarina redoutait la moindre parole qui pourrait effleurer ses lèvres. Il n'y eut pas de mot. Vidia ne lui sauta pas à la gorge. Ne l'écrasa pas sous son poids. De nouveau, elle cria. La poussière de croissance n'avait pas fait qu'agrandir son amie : elle avait aussi fait croître bien plus vite la vie dans le ventre de Vidia. Zarina n'avait plus le choix : de fée gardienne à fée pirate, il lui fallait maintenant s'improviser sage-femme. Un talent qui n'existait pas à Pixie Hollow pour la bonne raison qu'aucune fée n'avait jamais eu à porter la vie.

Les hurlements durèrent longtemps, si longtemps que Zarina finit par en faire presque abstraction. Tout son corps lui criait de céder à la panique, mais elle même savait qu'elle n'en avait pas le droit. Si elle laissait la peur s'emparer d'elle, il était certain que Vidia ne survivrait pas aux prochaines minutes. Il y eut du sang, du liquide transparent légèrement visqueux, mais bientôt apparu de la peau, rougie, qui finit par former une tête. Enfin, après un temps qui parut interminable, un nouveau cri retentit dans la crique, bien moins puissant que celui de Vidia, mais plus perçant et aigu. Un troisième être les avait rejoint sur la plage, minuscule par rapport au corps de sa mère, gigantesque vis-à-vis de celle qui l'avait mise au monde. Gentiment, sa poitrine se soulevait. Les yeux fermés, on aurait dit qu'il dormait, inconscient des troubles qui avaient pu entourer son arrivée.

Le front de Vidia était en sueur, ses cheveux habituellement si maîtrisés, lui collaient sur le front et le cou. Haletante, elle parvint à récupérer l'aiguille qu'elle comptait utiliser quelques heures plus tôt pour elle-même, avant que Zarina ne la retrouve. D'un coup, elle parvint à trancher le cordon, rompant son seul lien avec sa progéniture. Dans ses yeux, on ne lisait ni amour, ni dégoût, rien si ce n'est du rejet. Ce bébé qui traînait sur la plage, si paisible, était la personnification de toutes ses erreurs. De son arrogance. De son ambition. Du pouvoir des hommes sur elle, et sur les autres fées.

Ce n'était pas l'absence d'instinct maternel qui la poussa à emballer le nouveau-né dans un tissu et à la tendre à Zarina. Ce n'était pas non plus une vengeance de sa part parce que la fée avait décidé de la transformer de nouveau en humaine, même momentanément, tout en sachant ce qu'elle avait subi la dernière fois. Elle ne pouvait simplement pas témoigner d'amour pour lui, pour ses bras potelés, ses joues bouffies, pour ses pommettes si innocentes...il n'y avait rien d'innocent dans sa naissance. Il était la concrétisation de ses défauts.

« Prends-le. Fais-en ce que tu veux », fit Vidia, une fois sa taille normale retrouvée, le visage impassible mais les yeux au bord des larmes. « Jette-le, abandonne-le, noie-le. Je ne veux pas savoir. Mais, si tu le gardes, ne lui parle pas de moi. Lui non plus n'a pas besoin de savoir. »

Et sur ces mots, alors que son rejeton commençait à pleurer dans son landau improvisé, elle disparut dans la crique.



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ʟ'ᴀʀʙʀᴇ (ᴅᴇs ᴘᴇɴᴅᴜs)


La nuit était encore épaisse lorsque la petite fée parvint à l'arbre décharné. A vouloir limiter aux maximum sa consommation de poussière, elle avait fini par gagner en endurance : le voyage depuis Pixie Hollow ne lui avait pas pris plus que six heures. A mesure qu'elle approchait de sa destination, les chants des hiboux se voyaient remplacés par ceux beaucoup moins mélodieux des habitants du grand arbre. La fée gardienne ne put s'empêcher de sourire : la troupe de joyeux lurons parvenaient à faire autant de bruit que le soleil soit debout ou non.

Dans son dos, elle tenait son précieux paquetage, une nouvelle poussière de fée, bleu-violet, encore plus raffinée que sa dernière. Un exploit qu'elle n'aurait pas cru arriver avant un moment. Ses talents d'alchimiste avaient été mis à rudes épreuves par son ambition et sa nouvelle tâche, et, depuis qu'elle avait achevé la mixture, elle ne pouvait retirer son sourire de son visage : il avait été inenvisageable de repousser au lendemain sa venue jusqu'à l'arbre, il fallait qu'il voit ça.

Se laissant glisser le long du toboggan, Zarina pénétra dans l'antre des enfants. Il y a une dizaine d'années, lors de ses nombreuses escapades sur l'île principale du pays imaginaire, elle avait découvert que le tronc était creux, créant ainsi une cachette parfaite. Elle y avait déposée une partie de son matériel et de ses recettes, dans l'éventualité où la cour de la Reine Clarion la retrouverait, puis, huit ans plus tôt, le bambin Aquilon, à peine né. Sans qu'elle ne comprenne comment, Aquilon avait bientôt été rejoint par d'autres garçons, seuls comme il l'était. Du haut de ses trois ans, il avait pris la tête du groupe, aidant parfois Zarina à nourrir les gamins.

Huit ans plus tard, son rôle de leader des enfants abandonnés ne semblait pas lui avoir appris à ranger leur refuge. Zarina, économisant sa poussière de fée, se devait de sautiller entre les vêtements, jouets et autres déchets délaissés sur le sol pour rejoindre le lit d'Aquilon. Comme à son habitude, celui-ci dormait profondément, ses ronflements donnant le la de ceux des autres enfants. Contrairement aux autres enfants, il dormait tout seul, dans une pièce à part, et Zarina y voyait déjà là une preuve de ce qu'il deviendrait un jour : un pirate des sept mers capables de venger sa mère, et elle-même par la même occasion. Mais, pour ça, il fallait encore que la poussière marche.

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A peine la nouvelle fut elle annoncée que les gamins se rassemblèrent tous autour de l'arbre. Aquilon, en sa qualité de leader, fut évidemment le premier à se hisser dans les branches, Zarina perchée dans ses cheveux. La seconde branche atteinte, il se mit debout sur celle-ci, bras tendus et yeux fermés, enfin, prêt pour le grand saut. La poussière de fée raffinée brillait dans son flacon de verre, ne demandant qu'à s'en échapper. Zarina y plongea délicatement la main afin d'en prendre une petite poignée, redoutant soudainement les potentielles conséquences que pourraient avoir un mauvais dosage. Son talent pour l'alchimie était certain, elle avait confiance en ses capacités, mais tout de même...elle ne tenait pas à blesser accidentellement Aquilon dans le processus.

Un premier grain tomba sur l'aile gauche atrophiée du jeune garçon. Après quelques secondes intenses, elle se mit à légèrement scintiller. Sous la surprise, Zarina en manqua de lâcher le précieux travail de ces dernières années. Elle avait réussi ! Elle poursuivit sa tâche, disposant grain par grain la poussière raffinée sur les deux ailes d'Aquilon. Bientôt, celle-ci se hissèrent d'elles-mêmes, se mirent à grandir, s'étendre, scintillant toujours plus. Enfin, deux ailes de fé, violettes et translucides, apparurent, désormais proportionnelles à la taille de leur propriétaire. Zarina était parvenue à trouver le remède, le remède aux ailes brisées de toutes les fées de Pixie Hollow. Et, par la même occasion, à créer le premier fé à taille humaine, aux plus grandes ailes qu'elle n'ait jamais vues. Elle avait guéri Aquilon de sa malformation de naissance. L'excitation était trop grande pour son minuscule corps.

« Essaie-les ! »

Aquilon n'avait eu l'occasion de voler que grâce à la pure poussière de fée, il connaissait les principes du vol. Avec deux ailes véritables, la sensation était tout autre. Il se sentait libre, plus libre que jamais, maître des cieux et des vents, capable de conquérir tous les mondes. En un battement, il prenait de l'altitude, effleurait la cime des arbres, faisait s'envoler les feuilles mortes des arbres environnants à cause de la vitesse. Un virement sur la gauche, et sa vitesse augmentait, le vent cinglant plus fort contre son visage, éveillant son rire si cristallin. S'il avait pu, il aurait pris Zarina dans ses bras.

« Encore, encore ! » s'exclamèrent les autres enfants abandonnés dès qu'Aquilon eut atterrit parmi eux.
« Alors comme ça, vous voulez aussi voler ? » s'exclama-t-il à toute l'assemblée. Même Zarina fut surprise de constater le charisme et l'assurance avec lesquels s'exprimait le jeune garçon. « Zarina, où en est l'arbre? »
« J'ai restauré celui du crâne, il devrait bientôt être prêt. »
« Eh bien, chers enfants abandonnés, il me semble qu'il ne nous reste plus qu'une chose à faire pour prendre notre envol : nous trouver un navire ! Désirez vous être mon équipage ? »
« Aye Capitaine ! » approuvèrent d'une même voix l'assemblée, prête à suivre Aquilon partout où il irait.
« Non. »

La réponse négative entraîna un soudain silence dans l'assemblée euphorique. La voix avait beau être fluette, elle était ferme. Elle émanait d'un gamin en pyjama vert feuille et aux cheveux roux vif, une sorte de fraise inversée. Le personnage aurait presque pu en être comique s'il n'avait pas l'air autant en colère. Sur son visage juvénile - il ne devait pas avoir plus de dix ans, soit à peine plus jeune qu'Aquilon - ses traits étaient durs, fermes, le faisant paraître plus vieux.

« Je n'oblige personne à nous rejoindre, Peter. » répondit Aquilon. « Mais on ne peut pas rester dans l'arbre toute notre vie, il finira pas être trop petit pour nous tous. »
« Mais pour l'instant il nous suffit ! Pourquoi partir ? On s'amuse tous très bien ici ! »
« On rêve tous à l'aventure, la vraie. On sera bientôt assez grand pour pouvoir la vivre, alors autant s'y préparer, non ? »
« Est-ce que tu es en train de dire que tu n'aimes pas notre vie ? Qu'on ne n'amuse pas ? Que tous les jeux que l'on a inventé pour les autres enfants abandonnés ce ne sont pas des "vraies aventures" ? »

Les autres enfants étaient troublés par l'échange, allant de l'un à l'autre des garçons. Certains semblaient désormais hésiter à rejoindre les rangs du futur équipage du Capitaine Aquilon, se rapprochant à petits pas de Peter. Si ce dernier semblait en colère, Aquilon lui, n'affichait qu'un regard triste à l'égard de son ami. Il aurait dû se douter que, après tous ces instants passés ensemble, Peter ne voudrait pas quitter le seul endroit qu'il n'avait jamais connu. De tous les enfants abandonnés, c'était toujours de lui qu'il avait été le plus proche, de par leur proximité en âge. Il avait espéré que leur complicité leur permettrait de passer cette étape, que Peter accepterait de quitter cet arbre qu'il avait toujours connu. Il était le seul à qui Aquilon avait accepté de confier sa mission secrète, la véritable raison de son départ sur la mer éternelle.

« Le monde est immense, Peter », expliqua tristement Aquilon à son ami, franchissant les quelques pas qui les séparait. « Tôt ou tard, on finira par se sentir à l'étroit dans le creux de l'arbre, à se lasser de cette clairière. On finira par grandir, Peter. »
« Et si je ne veux pas grandir ? »
« Je crois que tu n'as pas vraiment le choix... »
« Et si on pouvait ? Si tu pouvais choisir de ne pas grandir, tu resterais ? »
« Non. »

Il n'y avait aucune hésitation dans sa voix. Il n'avait jamais envisagé la possibilité de Peter, d'être en mesure de toujours rester ici. Mais ce n'avait jamais été ce qu'il désirait. Il avait besoin d'espace, de liberté, d'aventures, de plus qu'un simple arbre, aussi creux soit il. Tout ce qu'il lui avait manqué, c'était des ailes en mesure de le porter. Maintenant qu'il les avait, il n'avait plus aucune raison de rester ici que ce soit en grandissant ou pas. Il rêvait de plus que ça, tout comme les autres enfants abandonnés. Peter le savait aussi bien que lui : l'arbre n'était rien comparé au monde.

« Je pars à l'aube, » enchaîna Aquilon à l'assemblée devant lui, comme si la conversation n'avait pas eu lieu. « Si vous voulez prendre part à l'aventure, faites vos sacs, rejoignez mon bord. Nous ne reviendrons pas ici. »

Lorsque l'aube vint, un simple regard au visage de Peter aurait suffit pour comprendre qu'il ne voulait pas admettre le départ de son ami. L'arbre avait toujours été la seule chose qu'il avait connu du monde, et c'était là où il avait connu le bonheur. En-dehors, tout ce qu'il savait de l'extérieur, c'était l'abandon et la solitude, deux choses qu'il ne souhaitait pas revivre. Et Aquilon ne lui laissait pas le choix : il le laissait derrière lui, à son tour, comme ses parents avaient dû le faire un jour. Et il emportait avec lui une grande partie des enfants abandonnés, attirés par le charisme d'Aquilon et l'aventure qu'il leur promettait. Peter, lui, savait très bien ce qui était promis : la fin des réjouissances. Jamais lui ne partirait, jamais lui ne laisserait aucun autre enfant abandonné se perdre dans les tristesses de la vie.


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ʟᴇ ɢᴀʟɪᴏɴ ᴅᴇs ᴘɪʀᴀᴛᴇs


Le grand jour était enfin arrivé. Zarina était rentrée vers minuit, et les nouvelles étaient plus que bonnes. Le Jolly Roger était de retour au Pays Imaginaire, après une nouvelle tentative infructueuse pour s'en échapper par voie maritime. Il mouillait près du Lagon des Sirènes, non loin du Rocher du Crâne, ce qui leur facilitait grandement la tâche. L'équipage semblait épuisé par leur traversée, aussi bien physiquement que moralement, ce qui ajoutait une autre bonne nouvelle pour leur futur abordage. Toute le restant de la nuit, le Capitaine et sa Seconde avaient donc mis au point leur plan d'attaque pour le lever du jour, fruit d'un travail de plusieurs années. L'excitation d'enfin arriver au bout de leurs objectifs respectifs était si grande qu'ils se fichaient de manquer de sommeil.

Quand les premiers rayons du soleil apparurent, les deux commandants étaient déjà à la barre. Le reste de l'équipage se tenait prêt, à leur poste. Pour eux aussi, cette journée avait été promise depuis longtemps. Le Capitaine 'Quill leur avait promis des richesses, de la gloire, ainsi que la fierté d'avoir vaincu leurs premiers adversaires pirates. Les pré-adolescents qui composaient l'équipage ne savaient pas vraiment à quoi leur servirait les richesses, mais ils avaient hâte d'en découdre avec leurs ennemis, aucun n'avaient donc manqué à l'appel. Zarina, elle, se réjouissait aussi d'enfin pouvoir prendre sa revanche tant attendue sur le Capitaine de l'autre navire. Après tant d'années à se raisonner, à se faire répéter par les autres fées que sa quête n'avait pas de sens, elle allait enfin éprouver la satisfaction de voir tomber Crochet. Quant à Aquilon, désormais 'Quill, bercé par les récits de Zarina sur sa naissance, lui aussi rêvait de rencontrer le Capitaine.

En silence, par crainte que le moindre ordre crié un peu trop fort ne soit porté par les flots jusqu'à la vigie ennemie, 'Quill fit signe à Zarina d'activer le mécanisme d'envol. Tout un système ingénieux avait été mis en place et conçu par eux deux pour s'assurer que, en toute situation, leur poussière de fée se trouverait en quantité suffisante et se disperserait le plus vite possible dans les voiles. En une simple pression au niveau du gouvernail, les pressions s'activaient et la poudre dorée se propulsait sur les voiles blanches encore enroulées. Dès que les cordes furent relâchées, le vaisseau fut libéré de l'entrave de la gravité : le Silent Revenge prenait la voie des airs.

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Comme Zarina l'avait si bien indiqué, l'équipage n'était pas au meilleur de sa forme, inactif, ronflant sur le pont. Leur arrivée par les airs leur promettait déjà l'effet de surprise, mais il était désormais certain. 'Quill, sentant l'excitation de ses marins, leur fit signe de se tenir en place. L'attaque devait être unie, rapide, que les pirates d'eaux terrestres qu'ils allaient combattre n'ait aucune idée de ce qui leur arrivait, comme pris dans la tempête. La tempête Aquilon. Le Capitaine souriait : il adorait l'idée.

Le Silent Revenge entama sa descente vers la crique, se plaça à la verticale du Jolly Roger. Dans la lumière diurne, il ne diffusait aucune ombre sur le pont du navire ennemi, mais le bruit de la coque en bois, craquant au gré du vent, ne tarderait pas à se faire entendre. Comme répété maintes et maintes fois à l'entraînement, tous les membres de l'équipage se placèrent aussitôt en ligne. A tire d'ailes, Zarina s'envola par dessus eux et libéra un peu de poussière de fées sur eux. Aussitôt chargé en poussières et en pensées agréables, les marins commencèrent à léviter sur le pont principal.

« A l'abordage ! » ordonna le Capitaine avant de plonger sous la coque du navire.

Comme un seul homme, l'équipage du Silent Revenge plongea en piqué sur le pont du Jolly Roger. Quelques hommes sortaient de leur léthargie, mais la plupart étaient encore à terre quand les premiers pirates les abordèrent. Bientôt, on n'entendit plus sur le pont que les cris de surprise, les ordres hurlés d'un bout à l'autre du vaisseau, appelant à s'emparer des armes et de défendre le bâtiment. Aux cris cédèrent les claquements distinctifs des sabres qui s'entrechoquaient çà et là, dans un capharnaüm sans nom. L'effet de surprise avait garanti un avantage sur leurs adversaires, mais 'Quill savait que celui-ci ne serait que de courtes durées : malgré tous leurs entraînements, son équipage resté composés d'enfants d'une dizaine d'années, rien qui ne puisse arrêter bien longtemps un adulte. Il fallait qu'il fasse vite.

En quelques bottes et une feinte sur le côté, il parvint à désarmer le pirate qui lui faisait face. Un instant, il crut déceler une forme de frayeur sur son visage, réelle ou non. Un simple coup de sabre, 'Quill aurait pu mettre fin à sa vie, laisser son corps sur le pont. D'un rapide coup d'oeil, il releva que les autres membres de son équipage ne se gênaient pas pour blesser leurs adversaires, mais qu'aucun n'avait pour le moment ôté une quelconque vie. Ils étaient encore jeunes, cela viendrait peut-être. Lui, en tout cas, n'y voyait pas d'inconvénient, mais la vie de l'homme à ses pieds lui importait peu : derrière le gouvernail, à la poupe du navire, le manteau rouge qu'il cherchait tant avait fait son apparition. Au-dessus du chaos du pont principal, il pouvait aisément repérer les membres du Silent Revenge, beugler ses ordres et se défendre. Malheureusement, il était également isolé du reste de son équipage, et facile à prendre en embuscade.

Zarina, en train elle aussi de combattre à quelques pas de lui, avait également vu son ennemi de toujours surgir de la foule. 'Quill et elle avaient basé tout leur plan d'attaque sur leur rapidité d'exécution et la certitude que leurs adversaires ignoraient complètement leur existence, il ne fallait pas qu'ils perdent une seule seconde. En un échange de regards, ils se mirent d'accord pour laisser leur adversaire actuel seul, prirent leur envol et fendirent les airs jusqu'à pouvoir plonger sur leur proie. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le Capitaine se retrouva à terre, deux sabres pointés sur le visage. Bien que celui de 'Quill fut six fois plus imposant que celui de Zarina, James n'avait d'yeux que pour la seconde.

« Tu es revenue ? » demande-t-il rhétoriquement, les yeux écarquillés sans qu'on ne sache si c'était en raison du choc ou de la peur soudaine. « Pourquoi ? »
« Pour toi. » répliqua Zarina, rapprochement dangereusement la pointe de sa lame de la gorge du Capitaine. « Et pour lui », enchaîna-t-elle en donnant un coup de tête dans la direction d'Aquilon.

A en juger par le regard que lui renvoyait le Capitaine, il n'avait aucune idée de qui Aquilon pouvait bien être. Aquilon n'en était guère surpris : Zarina l'avait préparée à l'éventualité que son père n'ait aucune idée de qui il était, qu'il ne le reconnaitrait pas et encore moins ce qu'il avait fait à sa mère. Il en avait pleinement conscience, et il s'en fichait. Il n'avait pas plus connu sa mère que son père, mais il savait une chose des récits de Zarina : si elle n'avait pu le garder, c'était de sa faute à lui. La faute de cette homme, aux cheveux noir ébène et au regard probablement aussi sombre que son cœur. Il comptait bien lui faire payer ses crimes envers sa famille et sa mère adoptive.

« Relâchez le Capitaine immédiatement ! » cria une voix bourrue derrière eux.

Comme les deux commandants l'avaient redouté, les entraînements et les jeux n'étaient rien face à un combat réel contre des pirates aguerris. Ceux-ci avaient tôt fait de prendre le dessus sur la bande de gamins qu'ils étaient et de les encercler. L'effet de surprise était passé, les plus puissants avaient repris le dessus sur les plus malins. Quand bien même 'Quill et sa seconde pouvaient menacer de tuer à tout moment le Capitaine, les pirates du Jolly Roger pouvaient décider d'en faire de même avec l'ensemble de l'équipage du Silent Revenge. Ils avaient clairement l'avantage sur eux, ce qui frustrait plus que jamais 'Quill. Il avait attendu cette aventure toute sa vie, mais il ne pouvait pas laisser les enfants abandonnés pâtir de sa colère.

Aquilon baissa son arme et, avec une lueur de stupéfaction et de colère à son égard, Zarina accepta de faire de même. Tout deux savaient pertinemment qu'ils pouvaient fuir et tenter une nouvelle attaque par les airs : il n'en était pas de même pour les enfants. A leur tour, ils furent encerclés, acculés par l'équipage du Jolly Roger. Le Capitaine se releva, s'épousseta et fusilla du regard ses deux adversaires. Il avait beau être en mauvaise posture, 'Quill ne put s'empêcher de le défier lui aussi lorsqu'il s'approcha. Il ne venait peut-être que de commencer sa croissance et son père faisait bien une tête de plus que lui, mais il sentait parfaitement que, en combat singulier, il pouvait le vaincre.

« Assez joué les gamins. » finit-il par grommeler. « Vous avez un bien joli navire, à ce que je vois...on va le prendre. Les gosses, la planche. » ordonna-t-il, ce qui fit apparaître plusieurs sourires carnassiers sur les visages des marins. « Zarina, tu viens avec moi » ajouta-t-il en s'emparant de la fée.

Malgré toutes leurs protestations, la force cumulée de leurs adversaires réunis étaient bien plus forte. 'Quill avait beau se débattre, il fut emmené comme les autres sur le pont principal, dans la file indienne. Les pirates ne devaient pas être bien malins, ses ailes étaient apparentes. Peut-être qu'ils ne croyaient pas en sa capacité à pouvoir les utiliser, ou bien ils savaient qu'ils ne pourraient pas sauver tous les autres enfants. 'Quill le savait pertinemment : la plupart de ses camarades ne savaient pas encore nager, et ceux malgré tous les entraînements. Voler était pour eux bien plus amusant que d'être trempé de la tête aux pieds.

La foule de pirates s'amassa autour de l'équipage du Silent Revenge, armés jusqu'au dent et pressés d'en découdre avec les mioches qui les avaient humiliés, ne serait-ce que passagèrement. Ils s'écartèrent pourtant légèrement, laissant passer parmi eux un matelot plus jeune, à la barbe de trois jours et la marinière criarde . Comme si aucun combat ne venait d'être mené, il chantonnait, un petit carnet en main. A sa manière, il avait quelque chose d'attachant ; avec quelques années de moins, 'Quill aurait presque pu le recruter dans son équipage.

« Avant de procéder à votre saut, » débuta-t-il tout en tournant les pages de son bloc-notes, « le Capitaine aimerait récupérer tout effet personnel précieux pour son trésor. »
« Nous ne possédons rien qui puisse vous intéresser. » pesta Aquilon en faisant face au bonhomme, se postant en défenseur de ses hommes menacés par les pointes de sabre. « Si vous voulez tant que ça notre trésor, que votre Capitaine relâche Zarina. »

'Quill fulminait d'être ainsi traité. Lui qui attendait tant de pouvoir faire face à son père, de lui faire payer son affront, les souffrances et douleurs qu'il avait pu infliger à sa famille, il se retrouvait à devoir perdre encore plus. Trop plein d'espoir et d'excitation à l'idée de voir enfin le Jolly Roger revenir de son long voyage, il en avait négligé de plus entraîner son équipage à combattre, établir et suivre une stratégie, et, surtout maintenant, nager. Cet ultimatum ne le réjouissait guère, mais c'était le seul moyen qu'il trouvait pour ne pas être complètement humilié dans l'affaire.

L'homme en face de lui n'accepta jamais l'ultimatum en question. Dès que son regard croisa celui d'Aquilon, il se figea. Les années passent et le temps efface bien des souvenirs, mais il en est qui ne peuvent tout simplement pas disparaître. Les pupilles rétractées, le cœur battant la chamade, il contemplait face à lui un visage dont les traits ravivait des sentiments depuis longtemps enfouis. Il se revoyait, plus d'une dizaine d'années plus tôt, chavirer lors même qu'il était sur la terre ferme, se sentir tomber comme jamais il n'était tombé pour une chevelure aussi sombre que celle d'Aquilon. Il se souvenait de ces quelques courts instants partagés, à deux, sur une île lointaine, et du bonheur éphémère. Car sa mémoire ne tarda par à lui rappeler le départ, la soudaineté, l'incompréhension et la douleur, toujours présente et raison de son départ sur les mers.

L'instant était suspendu dans les airs. Personne ne disait rien, guettant une réaction chez un des deux partis, la libération de l'équipage ou sa noyade. Monsieur Mouche ne parlait pas, réalisant petit à petit ce que les mathématiques étaient en train de lui dire. Si tous n'étaient pas aussi préoccupés par la résolution de l'affaire, peut-être quelqu'un parmi tous les pirates se seraient aperçus de l'état anormal dans lequel se trouvait le second du Capitaine du Jolly Roger. Quand enfin il parvint à parler, il fit part de ses intentions d'en discuter avec le Capitaine, sans plus de détails et bien conscient que la proposition n'offrait aucun avantage au camp des "vainqueurs" de cet abordage.

L'équipage du Jolly Roger ne sut jamais pourquoi les enfants furent libérés une heure plus tard, avec leur trésor, leur seconde, et surtout leur navire, dont ils avaient pourtant tous pu admirer les capacités phénoménales. Ce soir-là, en regagnant leur bastion respectif, quatre ennemis s'étaient retrouvés à partager un secret insoupçonné le matin-même, et tous y avait appris à pardonner, à leur manière. Le premier, à se pardonner lui-même, tout en se sermonnant pour ne pas avoir fait preuve de plus de courage et de dévotion. Le deuxième, à pardonner les erreurs passées de son équipage, tout en s'assurant un second loyal à vie, endetté moralement auprès de lui. La troisième, réalisant que son désir de vengeance l'avait aveuglée et guidée dans la mauvaise direction depuis des années, pardonna à Vidia de lui avoir omit la vérité. Le dernier, enfin, compris ce jour-là qu'il n'y avait rien à gagner dans cette revanche qu'il avait attendu toute une vie, contre un homme qui n'avait au final rien fait de mal, du moins volontairement, et pardonna à sa seconde de l'avoir éduquée toute sa vie sur la mauvaise voie.

Cette nuit-là, quand les ténèbres envahirent le ciel du Pays Imaginaire, un Capitaine et sa seconde discutèrent longuement de l'avenir. La honte envahissait le cœur de la seconde, elle qui avait bercé le jeune capitaine de temps d'illusions dans lesquelles elle s'était elle-même noyée. Elle ne se voyait plus rester ici après cette trahison, quitte à ce que cela signifie rentrer à Pixie Hollow et ne peut plus pouvoir vivre avec 'Quill. Mais 'Quill se fichait de la vérité. Un simple regard aux deux personnes qui avaient successivement été son géniteur dans ses pensées, et il avait compris. Il n'avait jamais connu ni eux, ni sa mère biologique. Il n'y avait jamais eu que Zarina, le creux de l'arbre, et les enfants. Tout ce dont il avait besoin été à bord du Silent Revenge. Du moins tant que Zarina restait à ses côtés.

« Que dirais-tu de voir ce qui se cache au-delà des étoiles, mère pirate ? »


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ʟᴀ ᴅᴇᴜxɪᴇᴍᴇ ᴇᴛᴏɪʟᴇ


Autour du Silent Revenge régnait silence et harmonie. Loin, très loin, des étoiles scintillaient sur la voûte, et les matelots affiliés à la surveillance les contemplaient en se demandant sur quel monde elle s'ouvrait. Le reste de l'équipage lui, assistait, attentivement, à une représentation sur le pont principal, contant l'histoire d'amour impossible entre deux fées du Pays Imaginaire. La grand' voile avait été abaissée pour l'occasion, servant de toile de décor, éclairée par le talent de Poussin. Dans la pénombre nocturne, les jeux d'ombre et de lumière étaient la seule chose qui rompait la paisibilité du ciel.

A l'est, les premières lueurs du jour apparaissaient, traçant de grandes lignes orangées dans le bleu nocturne. C'était le signal qu'attendait l'équipage de 'Quill pour passer à l'attaque et franchir la mer de nuages. Si tôt le ciel assez lumineux, le Capitaine 'Quill fit son apparition hors de sa cabine, suivie par la sempiternelle lumière orangée qui accompagnait toujours Zarina. Un simple coup d'œil sur leur supérieur suffisait aux enfants abandonnés pour constater à quel point celui-ci avait grandi depuis le jour où ils avaient quitté le Pays Imaginaire. Ils auraient certes pu dire la même chose d'eux-mêmes, eux qui commençait à atteindre les dernières années de puberté, mais leur Capitaine semblait plus mûr, plus...adulte. Avec son grand tricorne noir à plumes, son manteau bleu nuit et sa chemise blanche bouffante, les matelots admiraient sa prestance et rêvaient de lui ressembler.

« Mes chers enfants abandonnés ! » commença-t-il, de sa voix de baryton. « Aujourd'hui est un grand jour, et j'attends beaucoup de vous. Dans quelques instants, nous descendrons vers la terre ferme pour une nouvelle attaque, de bien plus grande ampleur que nos précédents pillages. Aujourd'hui, nous ne nous en prendrons pas seulement un navire marchand, mais à un armé, l'Andes Notre butin ? Or, argent, pierres précieuses, tout ce que les passagers ont eu la bonne - ou mauvaise - idée d'emporter avec eux. De quoi ravir votre ambition et agrandir le prestige du Silent Revenge, n'est-ce pas ? Si vous vous montrez à la hauteur de la missions que je vous confie, vous ne serez plus jamais considérés comme des enfants abandonnés, ni comme des moussaillons, mais comme les adultes, les fiers pirates du Capitaine 'Quill ! »

Son discours fut suivi d'un vague d'applaudissements de tout part sur le navire. Fini les navires marchands seulement remplis de denrées alimentaires et d'épices, ils allaient enfin pouvoir s'amuser un peu ! Bientôt, ils rentreraient au Pays Imaginaire les bras chargés de milles et une pièces d'or qu'ils pourraient amasser dans leur cachette sur l'île au crâne. Et tout cela, ce serait grâce à leur Capitaine, grâce à ses enseignements et son courage.

« Moussaillons ! A vos postes ! » ordonna 'Quill à son équipage, qui se précipita pour ranger la scène et hisser les voiles. « Vigie, paré à amerrir ? »
« Vaisseau paré Capitaine ! » entendit-on depuis le haut du mat de misaine.
« Zarina, qu'en est-il pour l'arbre ? »
« Prêt pour le navire comme pour son équipage ! »
« Amerrissage en cours ! » cria-t-on du haut de la vigie.
« Pirates du Silent Revenge ! Préparez-vous pour l'abordage de votre vie ! »

Cri de guerre général sur tout le vaisseau. Bientôt, les effets de la descente commencèrent à se faire sentir, la gravité se fit plus faible. Les plus jeunes matelots s'agrippèrent à leur corde de survie, tandis que le navire franchissait l'épaisse couche blanche de la mer de nuages. Debout sur le beaupré, les ailes prêtes à être déployées si tôt qu'ils franchiraient la barrière des cirrus, 'Quill surveillait la manœuvre en profitant de ce silence temporaire. Il n'avait aucun doute, tous ces matelots sauraient se débrouiller une fois sur le pont de l'Andes. Il avait autant confiance en eux qu'eux avaient confiance en lui. Dès demain, ils pourraient regagner le Pays Imaginaire pour un peu de repos bien mérité, leur cale chargée de leurs pillages.


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La musique résonnait sur l'ensemble du pont du Silent Revenge. Hibou, Kiwi et Parrot adoraient jouer, mais on sentait qu'il y avait quelque chose de plus dans l'air ce soir, quelque chose d'encore plus joyeux. Poussin avait allumé des dizaines de lanternes partout, qui éclairaient chaudement le pont principal. Autour d'elles, les monceaux d'or et d'objets précieux récupérés au cours de la journée resplendissaient sous le ciel nocturne. Au cœur de cette lumière, au son entraînant de l'accordéon, de la trompette et du tambour, les pirates dansaient gaiement, chantant leur victoire une chope en main.

Tout comme son équipage, 'Quill ne pouvait s'empêcher lui aussi de sourire et de profiter de la fête. Des victoires, ils en avaient remporté plusieurs, mais aucune d'un tel éclat. Sirotant sa bouteille de rhum, il revoyait les visages terrorisés des passagers du navire lors de leur abordage, leurs cris de panique et la rapidité avec laquelle ils avaient cédé leurs biens, même pour les plus retors d'entre eux. Leur navire imposait le respect et, à en juger par les réactions des passagers de l'Andes, leurs exploits leur permettrait bientôt d'être connus et respectés dans toutes les sept mers. L'idée que la simple vision du Silent Revenge puisse pétrifier les populations terrestres faisaient déjà rêver 'Quill.

« Comme ça, on rentre à la maison ? » s'enquit Zarina en s'approchant du Capitaine, assis sur son pseudo trône au bout du pont. Comme les autres, sa bonne humeur était palpable : elle se sentait chez elle parmi les pirates, peu importe sa taille et le fait qu'aucun membre de l'équipage à part 'Quill ne parvienne à la comprendre.
« Affirmatif. Après près de dix ans passés dans le ciel, les gamins ont bien besoin d'une pause, tu ne crois pas ? On pourrait peut-être même passer temporairement voir Peter et les autres fées pour t... »
« Capitaine ! Un homme à la mer ! » l'interrompit un des matelots, tanguant dangereusement à mesure qu'il s'avançait vers son supérieur pour que sa voix ne soit pas couverte par le bruit de la musique.

A en juger par la couleur anormalement pourpre de son nez, 'Quill aurait pu aisément croire qu'il ne s'agissait là que d'une hallucination provoquée par les vapeurs de l'alcool, mais Branche se montrait plus qu'insistant pour qu'il l'accompagne jusqu'au bastingage. 'Quill n'était lui non plus pas certain de ce que ses neurones lui rapportaient au travers du rhum, mais il semblait bel et bien y avoir une silhouette à quelques dizaines de mètres de leur navire, flottant à la surface grâce à un bout de bois. Un passager de l'Andes ? Il ne se souvenait pas qu'ils avaient jetés qui que ce soit par dessus bord. Dans tous les cas, cadavre ou non, il ne laisserait pas le corps traîner là.

Le Capitaine décolla, rasant l'écume. Zarina lui avait toujours dit qu'il était dangereux pour un fé de voler aussi près de l'eau, son pire ennemi, mais il était un pirate : sentir le sel marin sur son visage, c'était plus fort que lui. En quelques battements d'aile, il parvint à atteindre le naufragé, qui n'était autre qu'une naufragée. Quelques instants plus tard, son corps inconscient se retrouvait étendu sur le pont arrière. Son visage ne lui rappelait aucun de ceux qu'ils avaient croisé dans la matinée, elle n'était donc pas à bord du navire, 'Quill avait bonne mémoire. Comment était elle arrivée ici ? Elle ne semblait pas vraiment du coin, avec sa peau claire, ses cheveux châtains et ses vêtements d'homme, chemise et pantalon. Comme ses cheveux étaient coupés courts, il supposa qu'elle essayait de dissimuler son genre, mais celui-ci était plus qu'évident pour qui y prêtait réellement attention. Si elle essayait de cacher sa véritable identité, il devait y avoir une raison, et 'Quill ne voulait pas de problème supplémentaire sur son bateau, pas tant que ça ne pouvait pas lui rapporter gros. Si elle était morte, il rejetterait son cadavre à la mer. Si non...il y avait toujours moyen de s'arranger.

Approchant sa tête des lèvres de la jeune fille, 'Quill vérifia si elle respirait...avant d'apercevoir quelque chose de bien plus intéressant. Dans le creux de la gorge de la jeune fille, tentant tant bien que mal d'être couverte par sa chemise, brillait faiblement une petite pierre bleue. L'appât du gain est toujours plus fort que le reste pour un pirate, et 'Quill eut le malheur de tendre la main dans cette direction...

La jeune fille était loin d'être inconsciente. Aussitôt que le Capitaine eut tendu sa main, elle s'empara de son poignet et lui tordit, ce qui lui échappa un méchant grognement de douleur. Le temps qu'il se remette de la surprise et de la souffrance, une dague s'était placée sur son cou. En bas, la musique battait son plein, et personne n'avait pour le moment rien entendu. Branche lui aussi était redescendu parmi la foule, plus intéressé par les barils de bière.

« Tu cries, je tranche, c'est clair ? » le menaça-t-elle en augmentant la pression de la lame contre son épiderme. « J'ai besoin de votre navire pour retrouver mon frère. »

'Quill n'aimait pas beaucoup la situation. Lui qui se croyait prêt à être respecté parmi les sept mers, voilà qu'il se faisait ridiculiser par la ruse d'une gamine, et pas des plus malignes qui plus est. Il aurait pu aisément se libérer de son entrave par la force, mais la lame était si proche que le moindre faux mouvement pouvait lui porter préjudice. Pas non plus de possibilité de se sauver par les airs, elle était trop proche de lui pour qu'il puisse déployer ses ailes. Autant profiter de la situation dans ce cas, quand bien même il n'était pas dans la meilleure posture.

« Uniquement si tu nous mènes à ton trésor. »
« Mon trésor ? » bégaya-t-elle, étonnée par cette demande.

Elle eut le malheur de se déconcentrer un instant, mais ce fut suffisant pour que 'Quill parvienne à se libérer de son emprise avec son poignet encore valide. Tout deux se faisaient désormais face, l'un armé, l'autre prêt à dégainer son épée au moindre de ses mouvements.

« Ce trésor. » la nargua 'Quill en lui montrant le cristal qu'il avait en main, subtilisé durant son évasion.
« Comment as-tu...? » commença-t-elle, ayant perdu un peu de sa contenance. 'Quill pouvait aisément lire la surprise autant que l'admiration dans son regard, et il préférait largement aux événements précédents. Elle se ressaisit néanmoins quasiment aussitôt. « Peu importe. Tu peux le garder si cela te chante, ce n'est rien par rapport aux vraies richesses de mon royaume. »
« Ton royaume ? » enchaîna 'Quill, se faisant prendre au piège par la jeune fille. « Emmène-nous »
« Mon frère d'abord. » répliqua-t-elle, une lueur de défi dans le regard.

Un échange muet se poursuivit entre les deux, chacun essayant de jauger son adversaire, sa capacité à mentir et la possible confiance qu'il pouvait placer en ses dires. Pour les deux, le résultat des courses était le même : c'était impossible. Mais ils avaient trop à gagner pour ne pas céder tout deux à la tentation.

« Comme tu veux » accepta finalement 'Quill. « Mais je garde ce cristal en garantie. » Il guetta une réaction de la part de la nouvelle passagère, mais celle-ci semblait désormais maître de ses émotions, impossible de savoir à quel point elle était touchée par la situation et quelle valeur pouvait bien avoir le bijou. « Désormais, tu seras sous le supervision de Branche, puisqu'il est le premier à t'avoir vue, et nous t'appellerons "Fille". Marché conclu ? »
« Marché conclu » acquiesça-t-elle avant de descendre sur le pont principal sans plus de débats.

'Quill sentait qu'ils n'étaient pas prêts de rentrer au Pays Imaginaire.


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Il est difficile d'ignorer qu'Aquilon est le fruit de deux espèces, humaine et fée. Dans tous ses traits de caractère, on retrouve l'étrange mélange entre la pureté et la loyauté des fées d'un côté, et l'arrogance et l'avidité humaine de l'autre.

De son côté maternel, et en partie grâce à l'éducation de Zarina, Aquilon a grandi dans un monde de rêves, où les maîtres mots sont liberté et aventures. Il rêve de toujours plus d'évasion, de nouveauté, de changements, détestant l'idée de rester enfermé. Jamais il n'a regretté sa décision d'avoir quitté le Pays Imaginaire, le monde de l'autre côté de la deuxième étoile lui parait bien plus riches, bien plus passionnant que l'île sur laquelle il a grandi.

Mais Zarina a également cherché très tôt à nourrir chez lui une rancune envers son père qui l'avait abandonné lui et sa mère. Peut-être étais-ce parce qu'il avait toujours eu les autres enfants abandonnés avec lui, ou peut-être étais-ce parce que Zarina avait toujours été présente pour lui quand il en avait besoin, mais il n'a jamais partagé aucun réel ressentiment envers eux. Certes, il s'est posé des questions sur ses origines mystérieuses, sur pourquoi lui possédait des ailes contrairement à ses camarades de jeux, ou pourquoi l'orage semblait décupler ses forces, mais jamais il n'a ressenti que sa vie en dépendait. Pendant toutes les années où Zarina et lui-même ont préparé leur abordage du Jolly Roger, lui ne vivait que pour l'excitation de l'instant.

Car, sang-mêlé fé oblige, Aquilon a la vie longue. Lui comme Zarina ignorent exactement à quel point son sang fé peut influencer son vieillissement, mais il grandit bien plus lentement que le reste de son équipage, qui finira tôt ou tard par être plus âgé que leur Capitaine. Aquilon en a bel et bien conscience, et c'est probablement pour cette raison qu'il vit autant dans le moment présent. Le passé importe peu, seul compte le futur. Aucun regret, aucun remords, voilà les maîtres mots de la philosophie d'Aquilon.

Sauf qu'Aquilon a également grandi parmi les enfants abandonnés de l'arbre creux, et il ne peut simplement être comme Zarina, en quête d'aventure et des nouveautés du lendemain. Aquilon, en étant l'aîné de la troupe, s'est vite retrouvé propulsé au rôle de leader. Il s'y est tout de suite plu. Donner des ordres, être respecté, parfois même craint par les autres, il adore. Inné ou acquis de par sa position, Aquilon fait preuve d'un charisme rayonnant : aucun enfant abandonné n'a jamais contesté sa place e tant que Capitaine, au contraire, beaucoup l'admire pour sa capacité à mener à bien une mission, à organiser les plans de A à Z et à motiver l'équipage. Aquilon le leur rend bien. Si certes il peut se montrer parfois un peu arrogant de par son rôle sur le Silent Revenge et sa capacité à pouvoir voler sans poussière, son équipage est toute sa vie, et il leur est pleinement dévoué. Il n'hésite pas un seul instant à plonger dans la mêlée pour venir au secours d'un matelot, et à leur offrir une place de choix pour récompenser leurs exploits.

Il ne faut cependant pas oublier que, au delà de son courage, de sa témérité et de sa loyauté, Aquilon n'en reste pas moins un pirate. Même si Zarina n'est pas toujours une adepte de l'idée, nature de fée oblige, il n'hésite pas à parfois faire preuve de violence et à volontairement chercher à terrifier les victimes de ses abordages. Le sang coule parfois lors des pillages de navire ou des cités, mais, pour l'heure, Aquilon a toujours retenu son sabre d'ôter la vie par respect pour sa mère. Néanmoins, il sait pertinemment que si la vie de quiconque à bord de son équipage était menacée, son bras n'hésiterait pas un seul instant.


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Physiquement, Aquilon tient bien plus de sa mère que de son père, probablement parce que sa grossesse a été quelque peu accélérée. D'elle, il a hérité sa chevelure et son regard ébène, ainsi que ses ailes violettes, caractéristiques des fées voltigeuses. Le talent des fées ne se transmet normalement pas de parent à enfant, du moins pas systématiquement, mais la génétique a dû décider d'en faire autrement pour Aquilon, étrange sang-mêlé. La génétique ne fait néanmoins pas des merveilles : les ailes des fées voltigeuses sont bien plus grandes que la moyenne chez les fées, ce qui explique qu'elle n'est pas besoin de poussière pour voler, mais elles ne sont pas adaptées pour un être humain. Pendant les premières années de sa vie, avant que Zarina ne trouve un moyen d'y remédier, Aquilon a donc dû faire sans.

Au fil de ses entraînements avec Zarina et ses membres d'équipage, Aquilon a gagné en musculature. Il n'est probablement pas le plus fort à bord de son équipage, mais il remporte tout de même bon nombre de bras de fer contre ses matelots. En revanche, ce qui n'a pas spécialement plus au départ à Zarina qui craignait pour ses ailes, Aquilon est un excellent nageur : il a toujours cherché à s'assurer que, s'il tombait à l'eau, la perte d'utilisation temporaire de ses ailes ne le mettrait pas à la merci de ses adversaires.

Le plus souvent, lorsqu'ils n'ont pas encore décidé de s'en prendre à quiconque, Aquilon porte sa tenue de Capitaine de navire : un large tricorne brun avec une plume pourpre à son sommet, une chemise bouffante blanche, un épais manteau bleu turquoise, un pantalon de toile noir et de hautes bottes en cuir. S'il adore la tenue et qu'il trouve qu'elle lui va à ravir, il ne peut néanmoins pas s'envoler avec un manteau pareil.

Au cours des aventures, Aquilon s'est mis en tête de se faire des tatouages, probablement parce qu'il pensait que ses adversaires seraient plus terrifiés par l'encre sur ses bras. Il en possède deux : une tête de mort sur le bras gauche et une branche d'arbre sur la droite.


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Petit point date : Aquilon est né au Pays Imaginaire dans l'équivalent terrestre des années 1870. Il a quitté l'arbre creux, futur arbre du pendu (devinez-vous pourquoi ?) au début du XXe siècle, soit une dizaine d'années après l'arrivée de Peter Pan au Pays Imaginaire. Lorsqu'il a décidé de passer la deuxième étoile, alors visuellement âgé d'une quinzaine d'années, c'était pour découvrir la Terre des années 1910. La fin de l'histoire telle que mentionnée ici se passe durant l'Entre-Deux-Guerres, dans les années 1930. Aquilon devrait donc techniquement avoir 60 ans, son organisme vieillit trois fois moins vite que celui d'un humain normal puisqu'il a physiquement 20 ans.

S'il ne possède pas les pouvoirs de sa mère de contrôle et de création de vent, Aquilon peut tout de même voler sans poussière de fée, chose que Zarina elle-même ne peut pas faire, et il se sent également galvanisé par les orages (moins par les tempêtes, pluie oblige).

Le Silent Revenge est un navire volant conçu après de longues années de travail par l'ensemble de son équipage et l'ingénieux système de Zarina. A l'instar de celui de Pixie Hollow qui créé de la poussière de fée en permanence (tant qu'il est nourri en poussière bleue), un arbre à poussières pousse dans une serre située au dernier niveau de la coque. Zarina est chargée de veiller à son éclairage et à son bon fonctionnement. Il permet aussi bien, par un système de canalisations et de poulies, de permettre aux voiles de s'envoler, que d'arroser les matelots pour qu'ils puissent attaquer par les airs.

Le surnom de 'Quill a été créé par Zarina peu de temps après le départ de celui-ci de l'arbre creux. Elle avait besoin de l'appeler rapidement lorsqu'elle avait besoin d'aide sur la conception du navire. Ironique, mais il a tout de suite plu à Aquilon, pourtant baptisé par Zarina, qui y trouvait quelque chose de claquant et de marquant.

Comme tout bon pirate, 'Quill collectionne évidemment les conquêtes dans chaque port ainsi que les bouteilles de rhum.


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A compléter (Teshika Nedakh)

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ChapelierFou

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Spring: J'ai tout lu ! La fiche passe super rapidement, j'ai pas du tout eu la sensation qu'elle faisait 2 pages ! (peut-être parce que je l'ai lu dans le bus en 4 fois ^^') Comme prévue j'aime beaucoup Quill! Tu m' avais dit qui était son père et ça a pas gâché mon enfance :lol:
C'est vraiment cool parce qu'on voit pleins de personnages iconiques du pays imaginaire et on les reconnaît tout à fait, Quill ne les supplante pas, ils interemagissent vraiment de façon réalistes les un avec les autres, du coup le personnage s'intègre super bien à l'univers ! Et franchement l'idée d'un pirate fée c'est super stylé ! (et la ressemblance entre ton avatar et Vidia est troublante, bien joué !)
Bianca-di-Underwood

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Message par Bianca-di-Underwood »

@Spring: Fiche entièrement validée ! J'aime beaucoup Quill, j'ai vraiment envie de voir comment tu vas le jouer et comment il va interagir avec nos persos. Comme l'a dit Chap la lecture de la fiche passe super vite et les personnages du Pays Imaginaire sont super bien intégrés, on a pas l'impression que Quill chamboule tout dans cet univers qu'on a découvert dans les films. Donc tu peux commencer à le jouer quand tu veux :D
Et pour les liens ça serait cool qu'il ait un lien avec ma petite Elisa Hawkins vu que tous les deux se baladent sur des bateaux volants :lol:
Bianca-di-Underwood

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Message par Bianca-di-Underwood »

Gwenn d'Arendelle
Fille d'Elsa ❄ 18 ans ❄ Princesse qui va vous faire fondre ❄ Assise sur les escaliers avec Arwenna
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"Tu as tort", ces mots me blessent comme ils me font sourire, trois mots que je n'avais jamais entendus avant mon arrivée à Disigni. En tant que princesse on ne nous dit pas ce genre de choses mais plutôt des "comme il vous plaira Princesse" ou "vous avez tout à fait raison Princesse". A Disigni j'ai comme qui dirait perdu ce titre, personne ne me nomme Princesse et ça me plaît de ne plus avoir toujours raison mais parfois ça me fait un peu mal. Je ne suis pas parfaite je le conçois mais je cherche à l'être, en tout cas je cherche à être la meilleure personne possible pour les autres. J'essaie d'être la meilleure princesse possible pour mon royaume, la meilleure fille possible pour mes parents, la meilleure amie possible pour les gens que j'aime. Je pense que ça vient du fait que je n'ai pas réussi à être la chose qui comptait le plus pour moi être la meilleure soeur possible. Et là maintenant tout de suite je crois que j'échoue à être la meilleure amie possible pour Arwenna. D'habitude mes paroles ont un petit effet, ma positivité est contagieuse mais ça ne fonctionne pas toujours. Il y a des gens que je n'arrive pas à toucher, des gens où je me sens impuissante à les aider comme avec Joan. Avec un pincement au coeur j'entends maman qui me dit "Certaines personnes ne sont pas toujours prêtes à être aidées", quand elle dit ça elle fait référence à son passé quand elle n'a pas cherché l'aide de sa soeur mais a préféré fuir pour la protéger.
Le regard perdu dans le vide je me sens prise au dépourvu, je n'ai plus de mots, ai-je tort ? En y repensant je ne connais pas la Arwenna d'avant, celle qui vivait à DunBroch, celle qui comme moi était princesse dans son royaume. Je connais que celle qui a vécu avec moi à Disigni, dans la même maison que moi. Alors, suis-je la mieux placée pour lui dire à quel point elle est fantastique et que ce qu'elle a accompli est incroyable ? Sur ces marches dans une forêt perdue je m'en veux de ne pas plus connaître mon amie, quelle piètre amie je fais... C'est à ce moment qu'elle me sort "Je suis heureuse d'avoir été ta colocataire", j'ai le sang glacé mais il se glace encore plus quand j'entends cette phrase. Mais avant d'avoir pu m'inquiéter de trop elle me demande si je suis déjà montée à cheval. Je me lève d'un bond sourire aux lèvres pour essayer de mettre loin dans mon esprit ce moment un peu dépressif qu'on vient de vivre.
Est-ce que c'est ce que je crois ?
Est-elle en train de m'inviter à monter sur son cheval ? J'en suis honorée et très heureuse. Si mes souvenirs sont bons la dernière fois que j'ai monté un cheval je devais être haute comme trois pommes et je ne me rappelle plus de la sensation que ça fait d'être sur le dos d'une chose qui bouge. Je suis vraiment heureuse de cette proposition, ça nous fera toutes les deux penser à autre chose et ça me permettra d'en apprendre plus sur elle. Ça sera un moment un peu hors du temps où on pourra cesser quelques instants de penser à la malédiction et notre quête.
Je suis déjà montée sur un cheval mais je devais avoir 6 ans, à Arendelle on est plus patins à glace dans la cour du château. D'ailleurs, si tu en as jamais fait, il faudra qu'on fasse ça un jour. En tout cas je suis partante !
Je lui tends ma main pour l'aider à se lever.
Au fait depuis quand as-tu Druma avec toi ?
A partir de ce moment je jure que je vais tout faire pour connaître au mieux mon amie en commençant par connaître sa vie pré-Disigni.
Bianca-di-Underwood

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Bianca-di-Underwood »

Killian Parr
Fils de Bob et Hélène Parr ☁ 23 ans ☁ Télékinésiste toujours prêt à vous aider ☁ Dans la forêt avec Alice, Omelia et Random
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Rien ne fait sens ici, les branches d'arbre font des arabesques surnaturelles, des papillons avec des ailes en pain-de-mie volent autour de nous mais il y a Alice, ma Alice. Tant que je suis avec elle et que sa vie n'est plus en danger c'est tout ce qui m'importe. Alice prend ma tête dans ses mains, ça m'avait manqué, sentir sa peau contre la mienne, la toucher, c'est indescriptible ce que ça me fait. Elle est désolée, mais elle n'a pas à l'être, j'aurais dû être là pour elle, pour qu'elle ne se retrouve pas dans cette situation. C'est ma faute, je l'ai abandonné... "Tu es mon super héros", ce surnom me transperce le coeur, ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas entendu et maintenant je ne veux plus jamais cesser de l'entendre. Elle promet qu'elle va arrêter la drogue et je la crois mais je sais que ça ne sera pas facile, ça ne s'arrête jamais du jour au lendemain juste parce qu'on dit "stop". Quoiqu'il arrive je serai là pour elle, même dans les moments où ça sera vraiment dur je serai là pour elle. Je veux être là pour elle dans tous les moments de sa vie, je ne la quitterai plus jamais. Alice White, je ne suis peut-être pas le prince charmant mais je serai ton super-héros pour la vie.
Une fille aux cheveux bruns arrive vers nous et demande où nous sommes, si seulement je savais... Je sens que les jambes d'Alice se dérobent au même moment, je l'accompagne dans sa chute et je lui susurre à l'oreille
Moi aussi je ne te quitterai plus jamais Al', on traversera cette épreuve ensemble main dans la main. Je t'aime ma Alice.
Je lui dépose un bisou sur la joue et je me relève, calant mes jambes derrière elle pour qu'elles lui servent de dossier. Puis je regarde la nouvelle arrivante. Elle semble aussi perdue que nous lorsqu'elle détaille ce qui nous entoure, elle n'a pas l'air d'avoir plus d'informations que nous sur pourquoi et comment on a atterri là. Elle ne semble pas méchante et ne semble pas vouloir nous faire du mal donc je lui réponds sans méfiance.
Je ne sais pas où nous sommes, désolé. Je n'ai jamais vraiment voyagé et je ne sais même pas comment j'ai atterri ici. Je ne savais même pas qu'Alice serait ici.
Je ne lui prends pas soin de préciser qui est Alice tellement c'est implicite dans la situation dans laquelle nous sommes. La seule personne que je connais se situe à mes pieds donc je pense qu'elle fera le lien.
Je m'appelle Killian et Alice devrait mieux aller maintenant, merci. Et toi tu es ?
Je me dis que dans notre situation il serait peut-être intéressant d'apprendre à se connaître et de travailler ensemble si on veut retourner d'où l'on vient. Chez les Parr on apprend que l'union fait la force, je compte bien appliquer cette stratégie aussi aujourd'hui. Cependant, je ne suis pas prêt à tout dire à cette fille bien entendu, je ne lui parle pas de mes pouvoirs ou de ceux d'Alice, ni de pourquoi elle se retrouve sur le sol, coopérer ne veut pas dire finir meilleurs amis. Quand on fait partie des Indestructibles on est dans l'obligation de garder notre identité secrète donc je vais pas crier sur tous les toits que j'ai des pouvoirs. Une autre fille se rejoint à nous mais elle semble différente. La première chose qui me frappe c'est sa couleur de cheveux, bleu fuchsia, ses cheveux ne semblent pas être dans leur couleur naturelle. La deuxième chose qui me frappe c'est son sac, elle semble avoir toutes ses affaires avec elle alors que nous on a rien, comment est-ce possible ? Je repasse dans ma tête les visages que j'ai vu quand je me suis réveillé dans cette forêt et aucun d'eux n'a des cheveux bleus éclatants qui m'en donneraient mal au crâne. Je suis persuadé qu'elle vient d'autre part, ignorant ses questions qui ne m'étaient pas adressées je lui demande:
D'où viens-tu ?
Elle pourrait peut-être nous aider à retourner chez nous.
Coco3

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Message par Coco3 »

✧ Fée Lily ✧
Fille de la fée Clochette✧17 ans✧1m61

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Le voyage jusqu'à la maison du lapin blanc m'a épuisé. C'est beaucoup plus fatiguant de voyager en marchant qu'en volant. Dès que nous sommes arrivés, je suis allée me mettre dans un coin et j'ai sombré direct. De toute façon, l'ambiance était très lourde, et je n'avais pas envie que ça me rende encore plus morose que je ne l'étais. Mais même si les autres parlent doucement, j'ai du mal à dormir. Je me réveille au beau milieu de la nuit. Quelques uns sont encore réveillés tandis que d'autres dorment. Je décidé d'aller prendre l'air.
Sur le perron, je vois Arwenna et Gwenn en train de discuter d'un air sérieux. Ca fait très longtemps que je ne leur ai pas parlé, nous qui étions si soudées à Disigni... Ca me fait de la peine de voir que ces épreuves nous ont éloignées. J'aimerais aller les voir mais elles sont l'air de discuter de choses importantes et je n'ai pas trop envie de les déranger. En même temps, mes discussions légères et notre intimité me manque. Je décide d'aller les voir. Si elles ne veulent pas de moi ou sont mal à l'aise, je n'aurais qu'à partir.
- Salut, les filles, ça va ? Je vous dérange pas ?
ChapelierFou

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles

Message par ChapelierFou »

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21 ans | Fils du Docteur Facilier | Puissant et Arrogant | Avec Ayna

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Les différences entre Ayna et moi ce font de plus en plus évidentes au fur et à mesure de la conversation. Elle, la princesse des glaces qui veut voir le monde souffrir à ses pieds, moi, l'orphelin des ombres de la Louisiane qui veut... plus. Toujours plus. de connaissances, de contrôle. D'expérience. Peut-être est-ce pour cela que ma liberté retrouvée ne me suffit pas. Parce que rien ne me suffira jamais. Je ne sais pas si j'aime cette idée. Parce que d'un côté, cela veut dire que je serai toujours amené à plus, à mieux... Mais de l'autre, cela signifie que je ne trouverai jamais cet équilibre que je pensais obtenir une fois ma dette remboursée. Peut-être que je n'arrêterai jamais de regarder par dessus mon épaule et de craindre pour ma vie. Pire, peut-être que je finirai par me convaincre que seule la richesse et la gloire peuvent faire mon bonheur. Et inévitablement, je cesserai d'être méticuleux, et je ferai un faux pas. Je ne serai plus qu'un autre croque-mitaine que les héros pourront se venter d'avoir vaincu, un autre visage terrifié sur une pierre tombale. Le pire? Bien sûr que le pouvoir absolu est tentant. Je ferai un bon gouverneur. Logique, impartiale, pragmatique. Mais quand je parcours le monde, le savoir que j'accumule est une autre forme de pouvoir, ma façon à moi de redéfinir l'ambition et ce que je veux en retirer. La curiosité est censé être un défaut qui mène un homme à sa perte. Mais peut-être que la mienne me sauve. Peut-être que ma volonté de comprendre chaque parcelle d'Histoire, chaque objets magiques qui croise ma route, c'est ce qui m'empêche de me jeter dans une quête vaine de pouvoir comme Ayna. Peut-être que pour l'instant c'est ce sur quoi je doit me concentrer, avant de trouver ma prochaine grande quête. Et là, ma curiosité va vers la princesse perdue d'Arendelle. Elle, il n'y a pas doute qu'elle sait ce qu'elle veut. Ce que tant d'autre ont voulut avant elle. Le pouvoir. Et ça commence par moi. Chercher un ascendant psychologique sur moi, que je refuse de lui donner. Je suis de sa trempe, et elle est de la mienne, aussi différents que nous soyons. Et je pense que, comme moi, elle a conscience que ensemble, nous sommes un alliage unique, une lame à toute épreuve. Mais je refuse d'être une arme à ses côtés si nous ne sommes pas d'accord sur quel point frapper et comment. Si bien qu'elle cherche déjà une brèche en moi. L'épée n'est même pas forgée qu'elle veut déjà se retourner contre elle-même. Le subtil motif du damas devient déjà inégal tendis qu'une partie lutte pour prendre l'essor sur l'autre. La vérité? Ayna est vraiment intelligente. Si elle choisit son moment pour révéler cette information aux villageois, elle pourrait vraiment faire des dégâts, pour moi comme pour le groupe. Même si ce secret devait toujours exploser à un moment ou à l'autre, le fait qu'elle tienne à présent le détonateur n'est définitivement pas une bonne nouvelle. Mais elle n'a pas à le savoir. Et puis je saurais reprendre les rênes de la situation quoi qu'il en soit. Peut-être même la tourner à mon avantage, qui sait?
Je soutiens son regard quand elle approche son visage du miens en souriant. Si sûre de son plan infaillible. Je ne peux retenir un sourire vaguement amusé quand elle a même le culot de me dire que je lui fait perdre son temps.
-Une petite enquête ne t'amuses donc pas? Aurais-je donc un goût pour la chasse et les énigmes qui lui manquerait? Cherches donc, mon chou, je suis curieux de voir ce que tu trouveras, et comment. Une fois de plus, la curiosité prend le pas sur la peur. Peut-elle vraiment y arriver? Si j'étais elle, je commencerai par Marie, qui a lancé l'alerte quand je me suis introduit dans la grotte, mais ce sera un cul de sac, car la pirate ne connais pas les motifs de mes actions, si bien qu'elle n'apprendrai rien de nouveau à la fille d'Hans. Puis il y a Nyssa et Freddie, dont je suis ouvertement proche, mais la première ne connais pas les détails de mon plan, et elle est trop loyale, et si la seconde en sait plus, elle est trop têtue pour parler. Et une autre raison pour laquelle je ne m'inquiète pas: les secrets que je perçois en Ayna sont infiniment plus lourds que les miens. Tout ce que je ne dis pas me permet de garder l'avantage, mais ceux d'Ayna? La jeune femme que je tente d'apercevoir derrière cette carapace glacée? C'est une version d'elle même qu'elle préférerai enterrer que de révéler au monde. Et les secrets que l'ont tente de pousser dans la tombe sont toujours les plus mortels.
Je continue de l'interroger sur ces désirs et ces objectifs, notamment sur Séraphina. Sur quel genre de monde veut-elle régner? Un monde endormis, piégé à tout jamais par l'influence de la sorcière, ou bien éveillé et perdu, prêt à tomber entre ses griffes à elle? Mais l'archère aux cheveux de corbeaux en fait à nouveau une question d'égo.
-Et tu penses l'être? Je ne m'étais en réalité pas posé la question, mais maintenant, je veux savoir. Parce qu'elle n'est pas assez entraîné pour la vaincre. En terme de puissance magique, peut-être, mais Ayna est arrogante, peu structurée. Tout ce que je refuse d'être. As-tu seulement déjà combattu des adversaires magiques auparavant? La magie des enfants d'Arendelle est sauvage et indomptable, inégalée par bien des aspects. Mais celle de Maléfique et Séraphina? C'est un kaléidoscope de possibilité dans laquelle une seconde d'inattention peut vous faire perdre pied, encore plus que ma magie à moi. On ne peut les battre sans les avoir étudié, ce qui est mon cas. Et même moi, je ne penses pas être un adversaire de taille seul, du moins pas encore. Et certainement pas avant d'avoir compris exactement ce qu'il se passe. Le reste de la réponse est quelque peu cryptique, mais elle semble indiquer qu'elle ne tuera nos camarades seulement après notre victoire. Diviser pour mieux régner en somme. Malin
-Donc tu préfères les tuer après? Et qui veux-tu voir manger les pissenlits par la racine en premier? Ses sœurs j'imagine, même si je préfère l'entendre de sa bouche.
Je croit la voire sourire brièvement quand je dis être ravis d'être son défit, et elle me retourne la question. Je me demande si je viens de voir un sourire sincère de sa part, ou bien seulement une autre facette de son jeu? Quoi qu'il en soit, c'est à mon tour de rapprocher un peu mon visage du siens, l'espace séparant nos deux fronts n'étant plus qu'une affaire de centimètre. Quelque soit le jeu auquel elle voudras jouer, je jouerai.
-Peut-être. Mais peut-être pas de la façon qui te plairais.
La décoder, comprendre le fonctionnement de son esprit ses pouvoirs? Oui. La servir dans son ascension au trône vers un monde froid et cruel? Ça ne m’intéresse pas.
-Peut-être que j'attends encore plus de toi que ce que tu t'imagine, Ayna, je rajoute, murmurant presque. Puis-je voir ce qu'il y a derrière sa haine et sa soif de chaos? Il y a t-il une limite entre la fillette qu'on a façonné à vouloir régner et l'enfant qu'Elsa a vu naître? Ou bien est-ce que la vraie elle est une personne entièrement différente, qu'elle-même n'a pas encore rencontré? Pas que je veuille la changer, mais je vois un potentiel qui ne demande qu'à être accomplis.
Puis, au fur et à mesure que nous parlons et caressons sa panthère, l’étau se resserre, notre conversation se précise. Je finis par lui indiquer ce que je veux vraiment d'elle. Un marché où chacun trouve son compte, j'y gagne plus encore de connaissances et je récupère un monde qui vaut la peine d'être exploré, elle gagne des pouvoirs, une nouvelle compréhension d'elle-même et jolie chemin vers son précieux trône. Bien sûre, la princesse ne me donne pas un oui ou non définitif, et à nouveau, je souris à sa question. Je ne peux m'empêcher de noter l’ambiguïté de l'expression "reine de ton monde" et elle ne me déplaît pas. Je m'imagine une seconde un monde comme le voudrais Ayna, elle et moi faisant régner notre loi, plus de raison de regarder constamment par dessus notre épaule, rien pour se dresser au travers de notre route. Qui sait, peut-être que les étranges pouvoirs de glace d'Ayna pourrais même vaincre les Iowas, et nous régneront ensembles sur les vivants et les morts. Et après? Un coup de couteaux dans le dos? La paranoïa palpable de deux souverains qui sont trop malins l'un pour l'autre. Le monde, plongé dans des ténèbres comme il n'en a jamais connu. Mais si même ça, nous étions trop intelligents et puissants pour l'éviter? Mais dans ce cas, l'ennuie finirai sans doute par avoir raison de nous. Pendant une seconde, j'aimerai peut-être penser un peu moins pouvoir prendre le fruit de la tentation qu'Ayna me tends et en profiter, me bercer d'illusion. Mais ce n'est pas la personne que je veux être. Je me suis entraîné à toujours penser dix coups à l'avance, y compris de moi-même. Surtout de moi-même. Si bien qu'après un silence durant lequel mes yeux se perdent un instant dans ses cheveux, je finis par répondre:
-Ce que je vois en toi? Tes pouvoirs? C'est une infinité de possibilités. Quelque chose de nouveau, du jamais vu. Un hymne potentiel à la création que personne n'a jamais encore entendue. En toi, Ayna? Du chaos, de la colère, de la destruction, un monde qui a été gelé et qui ne veux plus jamais se réveiller. Quelqu'un de plus jeune qu'elle ne veux l'admettre. Et surtout? Quelqu'un qui n'a pas décidé ce que cela voudras dire pour elle d'être reine. Si bien que pour l'instant, je crains que je ne puisse te confier mon monde. La communauté Vaudou n'est pas la plus apprécié là d'où je viens. Elle est fragile, et tout tente de la tuer, le monde extérieur, le temps... elle même. Elle n'a pas besoin d'une reine qui viendrait les gouverner, elle a besoin d'une reine qui ai l'humilité de passer le temps nécessaire à la comprendre.
Je pourrais passer des heures à lui parer de ma communauté, ses croyances, ses traditions, mon rapport si particulier avec elle, moi, le fils de celui qui l'a blessé si profondément qu'il a également causé le départ de sa reine originelle, Mama Oddie. Depuis, les pratiquants vaudous ont perdus leur sens de l'unité et de la direction, et aux yeux du monde, ce ne sont plus que des sorciers malfaisants, qu'il faut chasser et tenir à l’écart du reste de la société.
Je poursuis, passant ma main dans la terre et la faisant couler à travers mes doigts au fur et à mesure que je parle.
-Mais. Si jamais au court de notre partenariat tu me montre que tu es capable de faire partie de quelque chose de plus grand que toi sans chercher à en prendre le dessus, que tu es capable d'accepter que le monde a un équilibre fragile que tu ne peux que accompagner et non détruire ou dominer, que tu es capable de faire partie d'une religion... Alors peut-être que là j'estimerai que tu es capable d'être reine de tout ce que tu voudras. Peut-être même de mon monde.
Je fais attention à ne pas lui promettre directement la couronne vaudou. D'une part, ce n'est pas ma place de l'attribuer, d'une autre, peut importe tout ce que je peux lui apprendre, elle restera une étrangère à la communauté, je ne peux lui promettre qu'elle sera acceptée. Et ensuite il y a Freddie. Freddie qui a ses propres problèmes d'égo et d'impulsivité, mais qui est teigneuse à souhait et ne manque pas de détermination. Je me suis toujours demandé ce qu'elle pourrait accomplir si on jour, elle se mettait à l'ouvrage.
Je suis conscient qu'elle risque de ne pas vraiment apprécier l'ensemble de ma tirade, mais si nous devons travailler ensemble, surtout en temps qu'élève et professeur, elle doit être capable d'entendre ce genre de chose sans m'assassiner pour outrage à majesté.
Springbloom

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Capitaine Quill'

Message par Springbloom »

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23 ans | Vidia et Monsieur Mouche | Élevé par Zarina | Pays Imaginaire | Capitaine du Silent Revenge | Pirate des airs | Fé insatiable
Dans la forêt | Ivre | Avec Este de Vil (Octasecret)


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- Yo ho ho, et une bouteille de rhum ! s'exclament en chœur les marins.

Sur le pont principal s'entremêlent les silhouettes titubantes des pirates. Depuis que la lune s'est levée, les cadavres de bouteilles s'amoncèlent dans un coin, quand elles ne cherchent pas elles aussi à plonger dans les amonts de trésor entassés çà et là. Parfois viennent s'ajouter aux échos des chants et du tintement des verres le bruit d'une chute dans ces métaux précieux. Les pirates des airs savent nager dans tout type de contenu, qu'il s'agisse de l'air, de l'eau salée ou douce. Aujourd'hui, ils semblent cependant se complaire plus dans l'alcool et l'or. Difficile de leur reprocher : les deux peuvent librement couler à flots tant ils abondent sur le navire. La chasse du jour a été fructueuse, Aquillon ne les blâme pas de festoyer gaiement sans se préoccuper du lendemain, ou de dépenser sans réfléchir leur argent fraîchement gagné auprès des demoiselles du port voisin. Peu importe la somme qu'ils jetteront par dessus bord, il leur en restera bien assez pour satisfaire leurs futures expéditions.

Ce soir, le Capitaine lui aussi a le cœur à la fête. Un homme doit toujours rester à la barre du navire en toute circonstance, peu importe l'état de ses neurones, et il a accepté d'endosser le rôle l'espace d'une heure, que ses hommes puissent profiter de leur victoire amplement méritée. Du haut de son perchoir, une chope de bière en main, il observe la scène qui se déroule en bas, le sourire aux lèvres. Les musiciens entament une nouvelle chanson paillarde, quelques matelots emmènent leur nouvelle campagne d'un soir sur le pont inférieur, et, dans les hauteurs, Hibou commence à dérouler les voiles pour une petite pièce de théâtre de fin de soirée. Au vu des quantités d'alcool ingérées par les comédiens, Aquillon a plus que hâte d'assister au spectacle nocturne.

- Besoin de compagnie ? roucoule une voix à l'accent caraïbéen prononcé sur sa droite. Ce n'est pas en venant ici que tu parviendras à te soustraire à la fête...

La demoiselle se tient à mi-hauteur des marches, la tête posée sur ses bras, avachie sur la rampe menant au pont supérieur. Un foulard vert et jaune maintient ses cheveux noirs et lisses vers l'arrière, mais ceux-ci glissent tout de même délicatement sur ses épaules découvertes. Contrairement à ses compagnes, celles-ci sont recouvertes par un tissu coloré, mais il n'empêche cependant pas Aquillon de contempler quelques instants sa gorge généreuse, dont l'attrait est probablement renforcé par les émanations d'alcool. Son sourire malicieux vient rehausser l'intensité du noir de ses iris, et le pirate s'imagine soudainement les contempler de bien plus près, jusqu'à y apercevoir son reflet, leur deux corps collés l'un à l'autre.

- De compagnie, non. De la tienne, en revanche, probablement, la complimente Aquillon tout en lui renvoyant son sourire et en l'invitant à le rejoindre sur le gouvernail.

Elle ne semble pas savoir qu'elle a affaire au Capitaine du navire. D'un autre côté, Aquillon a laissé son tricorne et son sempiternel manteau bleu dans un coin, afin de s'assurer que personne n'aurait l'idée de renverser quelque rhum dessus. Aquillon aime savoir qu'il est en position d'autorité, qu'on lui confère une forme de supériorité de par sa prestance, son savoir et son charisme. Mais, dans certaines conditions, comme ici, l'idée d'être au même niveau que ses partenaires ne le gênent pas. Il n'a besoin d'affirmer son statut de Capitaine qu'en dehors des murs de sa cabine.

- Aurais-tu à tout hasard besoin d'un relai au poste de guet ? s'amuse à tintinnabuler une petite voix sur son épaule droite. Zarina s'est discrètement posée là et observe la scène, un sourire farceur, lourd de sens, au bord des lèvres.

La seconde et le Capitaine se connaissent depuis assez longtemps pour qu'il n'y ait pas besoin de discuter plus longtemps. La barre est laissée à Zarina, qui grimpe dans la hiérarchie l'espace de quelques minutes, tandis que le Capitaine descend lui dans les ponts inférieurs, sa main dans celle de la jeune femme au foulard. Il l'entraîne vers sa cabine, située à la poupe du navire, à l'abri des regards indiscrets, là où seules les lanternes tanguant au gré de la marée pourront les observer se découvrir l'un l'autre, dans leur plus profonde intimité.




C'est l'instinct qui éveille Aquillon. A ses côtés, la dénommée Lyra s'est endormie après leurs ébats. Assoupie, elle ne semble pas ressentir ce même frisson que lui, ce sentiment certain qu'il y a quelque chose de mauvais dans l'air. Par la fenêtre, le Capitaine s'aperçoit que le Silent Revenge s'est élevé dans les cieux pour la nuit, comme tous les soirs, afin d'assurer sa protection. Ils ne sont pas censés prendre de passager supplémentaire à bord, mais, au vu de l'effervescence de la soirée d'hier, la présence de Lyra ne devrait pas poser problème. En revanche, l'intuition d'Aquillon ne cesse de le démanger : il y a quelque chose d'électrique dans l'air.

Et, soudain, le déclic se fait. Vite, le Capitaine s'empare de son pantalon, enfile sa chemise en remontant la coursive. Le pont principal est envahi des silhouettes endormies et fortement alcoolisées de ses camarades : leur repos attendra.

―« Moussaillons du Silent Revenge sur le pont ! » beugle-t-il par dessus le vent qui se lève, porteur de la menace. « Orage en vue ! Sortez les voiles ! On s'élève au-dessus des nuages !»

L'agitation s'empare du navire, mais tout autant de l'atmosphère. Les bourrasques se font plus fortes, plus intenses. Sur le pont, les pirates titubent, contrecoup des litres de rhum ingurgités quelques instants plutôt. Impassible, le Capitaine ne peut que montrer son visage neutre, mais il le sait très bien : ils n'ont pas réagi assez tôt. Ils n'auront jamais le temps de s'élever au-dessus du nuage de la tempête, et encore moins de rejoindre le sol, où il faudra de toute façon lutter contre vagues et marées. Lutter contre l'orage en plein ciel va lui demander toute sa concentration, et, il le sait, l'alcool ne l'épargnera pas. Tout comme la foudre....


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Première sensation : mal de crâne. Tout tambourine fort, là-haut, dans mon crâne. Une sensation dont j'ai l'habitude, que j'ai connu des dizaines et des dizaines de fois : la gueule de bois. Et, pourtant, jamais les élans n'ont été aussi intenses, l'étau aussi puissant. Ce n'est pas seulement le rhum et la bière qui attaquent mes neurones à peine éveillés, il y a autre chose, en ça je me fie à mon flair de flibustier : les magouilles, il connait. Lentement mais sûrement, je laisse les sensations revenir dans le reste du corps : gorge pâteuse, lèvres sèches, membres engourdis. Je suis dans un sale état. Les souvenirs de la veille repassent derrière mes paupières encore closes, le bruit de la fête, les éclats de rire, la musique, les lèvres d'une femme sur ma chair, la chaleur de la sienne, l'orage grondant, la foudre se déchaînant.

La certitude me frappe. Ma mémoire est floue en raison des effluves alcoolisées, mais je ne crois pas me tromper. La foudre a heurté le Silent Revenge en son coeur, alors que nous tentions tant bien que mal d'échapper aux nuages tempétueux. Le ciel a eu raison du seul maître qu'il ait jamais connu, et j'enrage à cette idée. Le Capitaine Quill' ne connait pas de limites au monde sur lequel il règne, terrestre, maritime, céleste. Les cieux me sont destinés depuis ma naissance, depuis que je suis le seul fé à avoir été doté d'ailes à tailles humaines à sa naissance. Comment les éléments osent-ils se rebeller contre leur propriétaire ? L'idée me dépasse, et chasse bien vite la douleur dans mon crâne. J'ai une mission à accomplir, à savoir, retrouver mon bâtiment.

Une fois mon équilibre - difficilement - retrouvé grâce à l'aide d'un arbre, mes sens me reviennent. Et ce qu'ils déduisent de l'environnement ne leur plait que très peu. De la terre, de l'eau et de l'air, inutile de préciser que le sol est de loin le domaine où je me plais le moins. Les forêts n'ont plus : elles obscurcissent le champ de vision, freine les décollages et les vols. Si elles ont rythmé ma vie d'enfance, elles sont désormais bien loin derrière moi, qu'il s'agisse des forêts tropicales - les pires -, boréales ou tempérées, je les ais toutes parcourues, et aucune n'a trouvé le chemin de mon cœur. Celle-ci est différente, ces couleurs ne répondent pas à l'ordre habituel des choses terrestres. Une part de moi se questionne sur les lieux où je me trouve, j'étais pourtant persuadé d'avoir parcouru toute la surface du globe. A moins que la tempête ne nous ait fait franchir la seconde étoile ? Je n'ai pourtant pas le souvenir que le Pays Imaginaire ressemblait à cela, ou alors il aurait énormément changé depuis le départ de mon équipage.

Celui-ci n'est d'ailleurs pas visible, pas plus que mon bâtiment, la faute à une trop forte présence d'arbres dans les environs. Si nous avons chuté depuis le ciel, il ne serait pas imprudent d'estimer qu'il ne doit pas se trouver trop loin d'ici. J'ignore en revanche complètement pourquoi je suis entouré de toutes sortes de personnes étrangères à mon navire, et d'horizons semblent-ils très divers. En d'autres situations, je me serais sans doute préoccupé plus de leur cas, et surtout du contenu de leurs poches, mais retrouver la raison qui me vaut mon statut de Capitaine me parait bien plus urgent. Mon éternel manteau bleu épousseté, il est temps pour moi de prendre mon envol. Il ne me reste qu'à vérifier que mon chapeau est bien en plac...

Mon couvre-chef a disparu, sans doute emporté par le vent durant la nuit. Impossible de me présenter à mes pirates sans lui. Mon uniforme serait incomplet, ridicule. Le Capitaine 'Quill ne peut évoquer autre chose que prestance, respect et crainte auprès d'autrui. Manteau et sabre font déjà une partie du chemin, mais le tricorne est essentiel à la panoplie, sans quoi je suis complètement dénudé. A mes pieds, aucune trace de mon précieux accessoire. Autour de moi, plus loin, mes yeux ont du mal à répondre à ma requête, encore bercés par les relents de rhum, et je sens que chercher dans cette clairière va s'avérer plus difficile que prévu. Pas le choix, il faut que je me tourne vers les autres personnes qui se trouvent à terre. Et si "Fille" n'est pas parmi eux, cela m'arrange. Il faut simplement que je trouve la personne la plus adéquate.

―« Bien le bonjour gente demoiselle ! » m'annoncé-je en approchant une jeune femme fraîchement habillé, dans un style tout à fait remarquable. Pour sûr, elle saurait jugé du fait que son tricorne manquait à sa tenue, et, encore plus, elle ne l'embarrasserait pas à lui poser des questions sur sa forme : elle semble à la pointe de la mode. « J'ai besoin de votre aide : mon tricorne a disparu. »

Et mon équipage aussi. Je ne le dirai jamais à voix haute, bien sûr, mais leur absence m'inquiète. Où sont-ils tous donc passés ? Pourquoi diable aucun d'entre eux n'est venu jusqu'à présent me chercher ? Tout cela me parait bien étrange, et je n'aime pas ça. J'espère de tout coeur qu'il ne leur ait rien arrivé. Tant que Zarina est avec eux, je sais qu'ils ne craignent rien.
Nalune22

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Nalune22 »

Bonjour ! J'espère que tout le monde va bien, moi ça fait un bout de temps que je ne suis pas revenue sur les RPGs, c'est chouette de voir comment ça évolue. J'ai totalement abandonné mes perso et je suis désolée pour tous ceux qui avaient des liens avec ceux-ci. Mais bon je prends un nouveau départ, et malgré ma longue absence, j'aimerais faire de nouveaux personnages et abandonner les deux autres si c'est possible. J'ai cru comprendre qu'on pouvait en créer d'autres avec cette arrivée des nouveaux héros et j'ai regardé un peu la liste des personnages qui restait. Donc mon idée ce serait de faire la fille de Nani et David (dans Lilo et Stitch) avec Auli'li Cravalho, le fils de Raya et Naamari avec Nuit Incolore et puis la fille trans de Jim Chéri et Elizabeth Darling Brown (dans La belle et le clochard) avec Sophia Lillis. J'avais d'ailleurs une petite question par rapport à elle, est-ce qu'il est possible de dire qu'il s'agit de James le bébé qu'on voit dans le film ou je devrais juste en faire sa petite soeur ?

Voilà, j'espère que ce sera possible et je vous souhaite à tous de bons rps. Si jamais quelqu'un voudrait des liens avec mes persos, je suis pour. Bonne fin de journée !
Bianca-di-Underwood

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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Bianca-di-Underwood »

@Nalune: Bon retour parmis nous !
C'est tout à fait possible pour toi de créer de nouveaux persos en abandonnant les anciens. Les anciens je les passe en PNJ du coup et je note pour les trois nouveaux ! J'ai hâte de voir ce que tu vas nous faire avec ces persos :D
Pour ta question tu peux tout à fait dire ça !
On a un discord pour le rpg si jamais tu veux :) https://discord.gg/rxVCnPnNf
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Re: ● La malédiction de Disigni ● Pays des merveilles - Arrivée des nouveaux héros

Message par Bianca-di-Underwood »

@Tout le monde: J'ai mis à jour la liste des personnages s'il en manque un hésitez pas à me le dire :D Concernant les fiches, ça serait bien d'en avoir un maximum (voire mieux toutes les fiches) pour septembre qu'en cette nouvelle année scolaire on puisse faire notre rentrée des classes à nous et avancer l'histoire :)
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