Myra Del Aguila
Cubaine ǀ 16 ans ǀ 157 cm ǀ Dhampire ǀ Danseuse sous le soleil ǀ Tadji
La isla bonita
J’utilise peu mon téléphone en règle générale et à Ravenswood, je l’utilise principalement pour appeler mi abuelo et Zyanya. Je ne me prends pas en photo, je n’aime pas spécialement cela. En tout cas, je ne suis pas une adepte des selfies. Si ce sont des photos de groupe, c’est différent. J’aime bien ce genre de photos qui permettent de garder des souvenirs. Comme les photos de paysages. J’en ai de nombreux sur mon téléphone et j’aime bien les regarder surtout quand Cuba me manque un peu trop. J’ai pris quelques photos de Ravenswood et je les ai envoyés pour montrer comment c’était, un peu comme une visite guidée. Comme c’est un vieux château richement décoré, j’ai pris de nombreux clichés au début, même les tableaux et les quelques statues pour leur montrer. Et ce soir aussi, j’ai bien envie de prendre des photos du Colisée car il s’agit d’un monument historique qui a plusieurs milliers d’années et qui a plein de choses à raconter. Pendant le cours avec M. Williams, j’étais très attentive, notant la moindre information utile et apprenant beaucoup de choses au sujet du Colisée. Et savoir que j’allais pouvoir le voir en vrai, ajoutait à cette envie d’en savoir toujours plus. Alors, ce soir, je suis très heureuse de pouvoir être là et le visiter de nuit.
Tadji me montre des photos prises lors de soirées mondaines où il était invité en compagnie très souvent de filles bien apprêtées et jolies. Des vêtements et des bijoux coûteux et luxueux que je ne possède pas. Ce n’est pas pour cela que je les envie même si je serai curieuse de pouvoir les porter par curiosité une fois dans ma vie. Je ne pense pas me sentir à l’aise dans de telles soirées car je ne viens pas de ce monde. C’est vrai mi abuelo a très bien réussi sa vie, il a construit de ses mains l’entreprise florissante qu’il gère encore aujourd’hui avec ses fils. Je vis confortablement, je l’avoue mais ce n’est pas le même monde que celui de Tadji. Mon monde me semble plus simple et plus authentique mais peut-être en ai-je une image erronée de son monde. Curieuse, je l’interroge sur ces filles qui ne sont pas toutes de sang royal, il s’agit aussi de célébrités. Certaines me disent vaguement quelque chose mais je serai incapable de donner un nom. Je ne m’intéresse pas non plus à ce genre de choses.
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Je vois. Et ce sont toujours les mêmes personnes que tu retrouves dans ces soirées ?
Tout en écoutant sa réponse, j’en profite pour sortir mon téléphone de mon sac et je cherche le mode photo. Je m’arrête quelques secondes et je prends quelques clichés comme souvenir. J’ai aussi l’impression de jouer les touristes. Mais après tout, dans un sens, je le suis. Comme on est de nuit, avec l’éclairage tout autour, cela rend assez bien et je souris en les regardant quelques secondes. Puis je reporte mon attention sur Tadji.
En l’écoutant, je me rends compte à quel point lui et moi sommes différents et à tous les niveaux. Et souvent, nous ne sommes pas d’accord, nos points de vue divergent. Notre maison nous manque même si pour lui, il s’agit d’un palais. J’ai toujours vécu à Cuba alors vivre en Angleterre presque toute l’année, c’est différent mais aussi difficile. Je commence à m’y habituer mais ce n’est pas comme là-bas. Il y a beaucoup de choses qui changent. Et puis surtout Zyanya et mi abuelo me manquent beaucoup. Bien sûr, je les appelle mais ce n’est pas pareil car ils sont loin d’ici.
Si j’avais la chance de voyager, de parcourir le monde, je ne m’arrêterais pas aux soirées, aux fêtes et aux hôtels. C’est tellement dommage de ne pas pouvoir en profiter pour visiter, pour découvrir des endroits partout dans le monde. Je passerai mes journées à en voir le plus possible, partant le matin et ne revenant que le soir peut-être fatiguée mais heureuse de tout ce que j’aurais observé. Je lui adresse un sourire désabusé.
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On est tellement différent Tadji. Moi, je veux m’émerveiller en parcourant le monde, en visitant des lieux et des contrées. Pas en restant dans des hôtels aussi beaux soient-ils. Je trouve cela tellement dommage d’avoir la possibilité de visiter et préférer rester dans des palaces.
Bien sûr, on est jeune et on peut vivre très longtemps, des centaines, des milliers d’années… Et Tadji a tout le temps pour le faire s’il en a envie mais comme je lui dis, c’est dommage de ne pas le faire surtout que le monde change, il évoluera. Certains monuments, certains lieux pourraient être détruits par la main de l’homme comme il l’a fait dans le passé et il continue de le faire. Et peut-être qu’il est plus intéressé pour se poser dans un hôtel, y rester des jours plutôt que sortir.
Encore une divergence d’opinion concernant les élèves qu’il aimerait séparer, faire des classes adaptées comme il dit. Je viens d’un milieu favorisé, j’ai eu la chance de grandir avec de l’argent, une vie assez aisée mais ce n’est pas pour cela que je n’accepte pas les autres. Je pense être bien plus tolérante que lui. Je trouve sa vision élitiste et il critique beaucoup. Sans doute est-ce dû à son éducation dans un milieu aisé et protégé. Mais alors pourquoi venir à Ravenswood ? Toutes les espèces se confondent, nous venons tous de milieux différents et j’aime ces différences, elles sont aussi riches en enseignement. Bien sûr, je n’accepte pas tout des autres, je ne supporte pas tout non plus. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier.
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Tu as une vision élitiste des choses je trouve. Qu’entends-tu par niveau ? L’éducation et l’intelligence sont deux choses différentes. Pourquoi tu es inscrit à Ravenswood si tu n’aimes pas te mélanger aux autres ?
Elwing Obel
Apatride ǀ 17 ans ǀ 172 cm ǀ Elfe ǀ Eprise de liberté ǀ Jaime
Je m'envole
Contrairement à Jaime, je suis plus dans la retenue en grande partie parce que mon éducation m’y a contrainte. Chez moi, je n’ai jamais eu un mot plus haut que l’autre, respectueuse de la hiérarchie et de l’ordre établi. Je n’ai jamais été à l’encontre de mes parents, j’ai toujours respecté scrupuleusement les règles et mes devoirs envers eux, envers mon village jusqu’à aujourd’hui. Et si je suis partie pendant trois ans, c’est avec leur accord sinon jamais je ne l’aurais fait. Je ne suis pas une insurgée, je ne suis pas comme cela et mes parents me l’ont assez répété depuis que j’ai l’âge de comprendre. Pourtant, loin de tout cela, je réalise que je le deviens un peu moins et parfois, mon discours se fait légèrement plus passionner. Je ne sais pas si cela se remarque ici mais dans le village certainement. Est-ce que je change ? Est-ce que je deviens différente ? Je ne sais pas. Mais dans cet environnement, les règles sont différentes et je ne me sens pas prisonnière de celle-ci. Il me semble y avoir moins de barrières, moins de contraintes. Je me sens plus libre, peut-être puis-je devenir autre ou un peu plus moi-même loin de la pression parentale quotidienne. Être dans cette école me plait même si je me sens différente des autres. J’apprécie d’aller en cours, d’apprendre, de me retrouver avec d’autres élèves venant d’horizons et de cultures différentes. C’est très intéressant et cela me plait.
Je m’interroge. Ai-je des passions ? Il y a des activités que j’aime pratiquer comme l’équitation. Je montais régulièrement à cheval surtout lorsque je pouvais m’évader quelques heures de mon quotidien et me balader en forêt, loin de toutes mes responsabilités. C’est sans doute pour cela que j’aime tant cette activité car elle est liée à un sentiment positif, celui de la liberté. Il n’y a pas seulement cela. Il y a aussi le fait de tisser un lien particulier avec les animaux. Ce n’est pas quelque chose dont j’ai réellement conscience mais il existe bel et bien. Je ne peux pas parler le langage des animaux, je ne peux pas les comprendre mais ils se sentent attirés par moi. Ils n’ont pas de mal à s’approcher de moi-même les animaux farouches ou sauvages. Je me suis même fait un ami et je dois avouer que sa présence me manque. C’était mon confident et j’avais l’impression qu’il m’écoutait et me comprenait. J’aimais lui parler, lui raconter ce que je ressentais. Je ne le faisais avec personne mais avec lui, ça semblait naturel. Je me rends compte qu’avec Jaime, ça semble facile également. Je ne le connais pas bien mais je me sens en confiance avec lui. Je ne sais pas si nous deviendrons plus que des connaissances, je ne sais pas si nous deviendrons plus proches mais j’aimerais tisser quelques liens d’amitié avec lui. Depuis mon arrivée à Ravenswood, il est le premier avec lequel je me sens réellement en confiance. C’est une sensation étrange que je ne serai plus l’expliquer. Je me sens véritablement à l’aise et pourtant, je le connais à peine. Il donne l’impression d’être à l’écoute et de s’intéresser à ce que je dis. Tout comme j’apprécie de l’écouter et d’interagir en sa compagnie.
J’écoute sa réponse avec attention, s’intéresser à l’histoire, les changements et à l’évolution, comprendre pourquoi. Si je connais l’histoire de mon village, de ma famille et si je connais l’histoire des surnaturels dans son ensemble, je ne maitrise pas celle des humains. Je la connais à peine et c’est à Ravenswood que je l’étudie chaque semaine. J’ai beaucoup de lacunes dans cette matière et j’ai tout à découvrir, tout à apprendre. Alors, je ne peux qu’être impressionnée par ma venue au Colisée, l’observer avec un œil neuf. Je suis impressionnée par sa grandeur et son état de préservation. Je m’étonne même que des hommes à leur époque ait pu construire un tel édifice sans l’aide de la magie. A moins de ne posséder cette information. Il semble d’accord avec mon explication et je lui souris doucement. Toutefois, j’ai du mal à comprendre cette effervescence de se projeter au milieu d’une arène où des milliers de spectateurs vous regardent et crient. Sans doute parce que je n’aimerais pas être observé par autant de monde, ni me battre pour ma propre existence ou tuer quelqu’un. M. Williams nous a expliqué tout cela et il semblait tout aussi passionné que l’est Jaime à cet instant. Son humeur devient plus calme au sujet du métier de gladiateur. En revanche, nous sommes du même avis concernant ce monument et sa grandeur. Mon regard se fixe quelques instants sur sa hauteur, l’observant avec attention et essayant de l’imaginer à l’achèvement de sa construction. Il s’agit de faire fonctionner mon imagination, un exercice pas toujours simple. Puis, il m’interroge à mon tour sur un endroit où je souhaiterais me rendre ou une époque.
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C’est intéressant d’appréhender et de comprendre le monde dans lequel nous vivons. Fais-tu partie de ces personnes qui aiment faire des recherches ? En effet, tu me parais bien jeune pour mourir alors que le monde te tend les bras. Il serait dommage de ne pas profiter de la vie… Mais n’idéalises-tu pas trop ces gladiateurs qui étaient esclaves et ne pouvaient vivre librement ? Cela me parait une vie bien difficile. Si je dois être honnête avec toi, l’histoire des humains est un domaine presque inconnu pour moi. J’ai étudié principalement l’histoire de mon village et celui des surnaturels. Alors j’aimerais parcourir le monde entier et découvrir des endroits aussi impressionnants que celui-ci. Aussi, j’apprécierai d’entendre tes conseils si tu le veux bien.
Lawrence Fawkes
Anglais ǀ 29 ans ǀ 180 cm ǀ Sorcier ǀ Sans prise de tête ǀ Tania
Moby Dick
Quand j’étais encore à Ravenswood, je ne savais pas encore quel métier exercer après mes études supérieures. Cette idée est venue sur le tard. Je savais vouloir travailler dans le domaine des sciences, je savais vouloir faire de longues études parce que ça me plaisait et je savais en avoir le niveau. Je n’ai pas été jusqu’au doctorat contrairement à mon père, je me suis arrêté au master puis j’ai passé le concours pour devenir professeur. Je ne suis pas arrivé premier au classement mais j’étais parmi les vingt premiers. Cela m’a laissé le choix de mon affectation parmi les vœux choisis. Je ne me suis donc pas éloigné de ma famille, de l’endroit où je suis né et où j’ai vécu une partie de ma vie. Les premiers temps n’ont pas été de tout repos. J’ai été rapidement mis dans le grand bain. Je n’ai jamais manqué d’assurance et je pense que cela m’a bien aidé quand j’ai commencé. Cela ne veut pas dire que tout s’est bien passé car cela serait mentir. J’ai appris beaucoup lors de ma première année. Je dois dire que c’est assez formateur. Et même lorsque cela devenait un peu compliqué, je ne me suis jamais découragé. Si une méthode ne fonctionnait pas, j’en testais d’autres jusqu’à trouver la bonne. Quand on est professeur, il faut aussi savoir s’adapter et c’est ce que je m’efforce de faire. Faire preuve d’autorité est essentiel sinon on se laisse vite déborder. Tout comme il faut être pédagogue. Pour moi, c’est l’une des qualités essentielles. Quand je lui renvoie sa question, elle se met à faire une petite moue tout à fait charmante. Sachant qu’il s’agisse surtout d’une taquinerie de ma part, je finis par lui répondre. Elle semble d’ailleurs se poser des questions ou plutôt elle me pose des questions. Si je la trouve charmante quand il fait une petite moue, elle l’est davantage quand elle rougit et se mord la lèvre. Pour un peu, ça pourrait me donner des idées. Je crois qu’elle a réellement besoin de conseils sinon elle n’avouerait pas ce genre de choses.
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Avec la bonne méthode, cela fonctionne bien. Effectivement, ce n’est pas toujours évident de gérer les comportements les plus difficiles. Je dirais qu’il faut toujours faire preuve de fermeté et rester calme. C’est plus facile à dire qu’à faire mais si tu commences à perdre patience, tu as perdu la partie. Il ne faut pas leur laisser le choix, montre-toi inflexible avec eux, sûre de toi. C’est toi, la figure d’autorité ici.
Au moins, je la fais rire su sujet de mon ami John et je souris en retour. Il faut dire que penser à lui donne envie de sourire parfois même de rire. Avec sa bonne humeur coutumière et son sourire perpétuel, son côté jovial, ça peut te redonner le sourire ou te mettre de meilleure humeur. Si je connais John depuis Ravenswood, je ne le connaissais pas auparavant. Même si nous sommes de la même région, nous n’avons pas grandi dans la même ville. Et encore, il aurait fallu que l’on habite dans le même quartier pour s’en doute se croiser et se côtoyer à plus forte raison. Mes copains de l’époque n’habitaient pas dans la même rue. Et il est rare d’avoir eu l’occasion de les recroiser des années après.
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Non, nous ne sommes pas originaires de la même ville, fis-je avant de rebondir sur ses études de bibliothécaire ou plutôt de libraire.
Finalement, tu as préféré le métier de bibliothécaire plutôt que de libraire ?
Ma question semble toute banale provoque chez ma collègue une vive coloration de ses joues et je dois dire que cela m’amuse et m’intrigue à la fois. Je veux dire qu’est-ce qu’elle peut bien lire pour se sentir aussi gênée ? Ses explications au début ne semblent pas en être la raison. Je comprends, si on aime lire, on n’aime pas forcément la grande littérature ou ceux récompensés par des prix prestigieux. Je comprends aussi son souhait de relire certaines œuvres avant de s’attaquer au tome suivant pour bien se souvenir de tout. Si on lit beaucoup, on doit oublier certains détails et peut-être des détails importants. Cela permet de se rafraichir la mémoire. Par contre, la fin de ses explications me donne envie de rire mais je me retiens. Je me contente donc de sourire amusé. Parce que bon donner le titre, préciser que c’est un livre et qu’il s’agit du tome 2, c’est très vague. Est-ce que ça serait h
onteux ?
- J’imagine que pour les grands classiques, il faut pouvoir apprécier le style d’écriture et l’histoire. C’est un peu comme les goûts et les couleurs, non ? Donc si tu lis le tome 2, ça veut dire que tu as apprécié le tome 1. Et ça parle de quoi ? demandé-je l’air de rien.
J’avoue, c’est autant pour la taquiner que pour la curiosité. Je me demande donc si elle va me répondre et si oui, quoi. Après, j’ai aussi la possibilité de regarder sur Internet pour avoir le fin mot de l’histoire.
J’avoue, la Turquie est un beau pays et j’ai apprécié de pouvoir le visiter un peu. Je dis un peu car il est immense si on veut tout voir. Je n’en ai vu qu’une petite partie pour le moment et je ne sais pas quand j’aurais l’occasion d’y repartir. La dernière fois, j’en ai profité car ma sœur était sur place dans le cadre de son travail.
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Cela l’est et ça mérite le coup d’œil même si certaines régions ne sont pas sûres à cause des pays frontaliers. J’ai eu quelques jours où il faisait chaud et humide, c’était moins agréable mais je n’ai pas connu de fortes chaleurs et la canicule ce qui me convenait très bien. Au moins, c’était supportable. Même si je dois dire que ça me changeait du climat britannique.
Aoife Callaghan
Irlando-britannique ǀ 15 ans ǀ 163 cm ǀ Fée ǀ Douceur timide ǀ Mimi
Celtic Song
Je n’ose même pas imaginer ce que cela serait d’avoir été arraché à ma famille et en plus de ne pas m’en souvenir. Cela m’attriste seulement en y pensant. Je suis très proche de ma famille, nous sommes très soudés les uns envers les autres. Nous sommes là les uns pour les autres. Il existe un lien indéfectible qui nous unit, un lien fort. J’aime ce que je partage avec eux. Mes parents nous ont transmis des valeurs familiales. Je crois que cela a toujours été important et cela se ressent chez chacun. Il faut voir nos fêtes familiales pour s’en rendre compte. Il y en a plusieurs chaque année où nous nous réunissons pour célébrer des jours importants de notre calendrier, au rythme des saisons. Nous fêtons la nature et ce qu’elle nous apporte tout au long de l’année. Sans cette nature, nous ne serions rien, nous ne serions pas là, et nous n’oublions pas.
Mais à cet instant, je me concentre sur Mimi et sur le secret qu’elle souhaite me révéler. Elle ne me connait pas et pourtant, elle veut me le dire. Cela doit signifier que je suis digne de confiance à ses yeux. Bien sûr, si elle me le confie, je n’irai pas le répéter. C’est comme si nous passions un accord tacite toutes les deux. Et je ne trahirai d’aucune manière cette confiance. Ce secret ne m’appartient pas et il ne m’appartient pas non plus de le révéler. Seule Mimi peut le faire. J’écoute avec attention chaque mot prononcé où elle parle d’un garçon aux cheveux blancs dont elle pense être un membre de sa famille. Celui-ci est parti et j’ai l’impression qu’elle souhaite le retrouver mais elle veut aussi rester près de Matthieu. Elle rêve sûrement d’un membre de sa famille et j’ai l’impression qu’elle souhaite le retrouver même si elle hésite. Parce que si ce garçon existe bel et bien, je comprends son envie de le retrouver, l’envie de retrouver un membre de sa famille, de découvrir ses racines et son histoire. Même si ce choix peut aussi être difficile car entre ce que l’on imagine et la réalité, il y a parfois un monde.
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Cela doit être un souvenir… Mimi, pourquoi as-tu peur de parler du garçon à Matthieu ? demandé-je tout aussi doucement.
Sebastian Marsan
Américain ǀ 17 ans ǀ 188 cm ǀ Sorcier ǀ Jazzman et comique ǀ Kyriakos
Sing sing sing
J’ai l’impression d’inspirer de la peur à Kyriakos même si ce n’est pas du tout mon intention. Je n’ai même pas l’impression d’être impressionnant même si je suis grand. Bien plus grand que lui et que beaucoup. Mais je ne dégage rien d’horrifiant ou je ne m’en rends pas compte. Enfin, il m’étonnerait quand même. Je ne pense pas que ma tête fasse peur. Et je ne veux pas inspirer ce sentiment non plus, au contraire. Je veux dire, je suis sociable et j’aime sympathiser avec les autres donc je veux plutôt inspirer confiance, sympathie voire amusement comme j’aime bien plaisanter et faire des blagues aux autres. Et si je suis venu à lui, c’était bien avec une intention en tête. Pas une mauvaise intention. Du moins, pas de mon point de vue. J’essaye de lui faire décrocher un sourire mais ce n’est pas gagné, au contraire, c’est même l’inverse qui se passe. Je sens que je vais perdre mon titre de « faiseur de presque miracle » si ça continue. Mais si on va par-là, Kyriakos serait l’exception qui confirme la règle. Parce que j’ai réussi l’exploit à faire décrocher un sourire à Casper et c’était loin d’être gagné. Surtout qu’il m’a bien fait peur et pas qu’une fois lors de notre première rencontre. Clairement un dhampir en pétard, c’est flippant. Heureusement, ça n’a pas duré. Donc je pense qu’il y a bien plus impressionnant que moi. Je ne suis ni vampire, ni dhampir, ni loup-garou. Je n’ai pas une force ni des sens surdéveloppés, ni crocs et je ne vire pas poilu une fois par mois. La seule chose qui peut me différencier physiquement, c’est les oreilles pointues et je ne pense pas que ça soit très impressionnant. Je ressemblerais à un Uruk-hai, je ne dis pas mais là, je suis plus proche d’un Legolas sans son arc et ses flèches. Je ne sais pas non plus surfer sur un oliphant. D’ailleurs, je ne sais pas surfer non plus. Ce n’est pas à la Nouvelle-Orléans que je peux pratiquer ce sport mais c’est le genre d’activité qui me plairait d’apprendre. Ça doit être cool de glisser sur l’eau avec une planche. Les sensations ne doivent pas manquer. Je suis plutôt agile donc ça doit être un avantage quand tu apprends même si les premières fois je risque de passer plus de temps dans l’eau que sur une planche. Et puis, il faut avoir un bon sens de l’équilibre, connaitre son centre de gravité. Dans tous les cas, j’aimerai bien essayer au moins une fois et voir si ça me plait. Enfin pour ça, il me faudrait mettre de l’argent de côté pour partir en vacances dans des coins où on peut surfer donc il faudrait que je travaille. Sauf que je ne sais même pas ce que je veux faire de ma vie. Je pourrais faire comme Maxence travailler au bar de mes parents. Je ne pense pas qu’ils seraient contre mais au fond, je crois qu’ils aimeraient me voir faire des études ou du moins quelque chose qui me plait vraiment. Pour le moment, je n’ai pas d’idées.
Kyriakos s’excuse parce qu’il a peur ou plutôt je lui ai fais peur involontairement. C’est étrange car c’est plutôt l’inverse. C’est à moi de m’excuser pour lui avoir fait peur. C’est ce que je finis par faire d’ailleurs. Je n’avais nulle intention de le faire et c’est bien pour cela que j’en suis sincèrement désolé. Surtout qu’il ne semble pas plus rassuré maintenant au point de m’en inquiéter car j’ai l’impression qu’il va nous faire une petite syncope. Je suis même prêt à appeler l’infirmier s’il y a le moindre problème mais Kyriakos ne semble pas vouloir même si ce n’est pas clair. C’est moi ou il semble paniquer ?
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Ok, pas l’infirmier si tu es sûr.
Mais s’il tombe dans les pommes, je n’aurais pas le choix pensais-je. Il faudra bien faire quelque chose pour lui. Je fais attention, au cas où. En plus, je pensais faire une plaisanterie mais elle tombe à l’eau. Il ne rit pas du tout et il n’a pas l’air rassuré non plus. Moi qui pensais faire une blague, c’est loupé. Il s’excuse pour n’avoir rien compris et il me confirme venir au Colisée pour la première fois. Comme moi en somme. Je pense que la majorité des élèves n’ont jamais vu cet édifice et c’est sympa de pouvoir le visiter sans aucun touriste.
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Moi aussi, c’est la première fois. Je n’avais jamais mis les pieds en Italie jusqu’ici, fis-je pour faire la conversation.
Enfin, en dehors de Ravenswood, je n’ai jamais été en Europe. Et tu le trouves comment ? Le colisée, je veux dire.
Ethel Boleyn
Anglaise ǀ 16 ans ǀ 165 cm ǀ Vampire ǀ Ex-future soldate ǀ Soo
Waves
Ma vie a toujours tourné autour d’un même objectif et encore aujourd’hui, je ne le perds pas de vue. Il n’est pas question de se relâcher même si je ne peux plus bénéficier du même entrainement qu’auparavant. Je suivrai la voie tracée, rien ne me détournera de mon but. Il s’agit seulement d’un contretemps. Je rentrerai au sein du Haut Conseil quoiqu’il m’en coûte et je deviendrai soldate. Ici, c’est compliqué de s’entrainer car je dois vivre comme une diurne alors même que je suis un être nocturne. J’ai toujours vécu la nuit pour dormir le jour. C’est dans ma nature de vampire car je ne peux pas m’exposer sous les rayons du soleil sans craindre leur brûlure. Je dois suivre des cours en pleine journée et dormir la nuit. Le couvre-feu m’empêchant de m’entrainer en pleine nuit. Je respecte les règles imposées dans cette école. Je l’ai lu attentivement le jour de mon arrivée avec Leigh. Je m’entraine donc lors des moments libres avec mon frère soit dans le gymnase, soit dans la forêt. Quant à mes heures d’entrainement, elles ont diminué. Je ne peux pas m’entrainer autant. Je perçois dans la voix de Soo la surprise quand je lui indique m’entrainer auparavant six nuits sur sept. Tous les apprentis soldats du Haut Conseil s’entrainent énormément pour agrandir leur rang. Elle ne doit donc pas posséder cette information. Et comme c’est une dhampir, cela ne m’étonne pas car ils n’ont aucun lien avec la Haut Conseil et c’est volontaire.
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Oui, six nuits sur sept, lui confirmé-je.
Nos entrainements ont commencé à l’âge de sept ans.
Je ne réponds rien concernant son commentaire sur nos entrainements et la laisse tirer les conclusions qu’elle souhaite. Son opinion n’a aucune importance à mes yeux. Je ne fais qu’énoncer des faits. Nos entrainements faisaient partie de notre quotidien avec un seul objectif à la fin.
La boxe thaï est un art martial dont je ne maitrise pas le sujet. Il est d’origine humaine mais en dehors de cela, je ne sais rien. Soo me donne un semblant d’explication mais pas assez détaillé pour le comprendre et imaginer des mouvements. Elle s’est entrainée en compagnie de son frère avec un coach me dit-elle à Paris et elle ajoute avoir beaucoup appris à son contact. Elle vient donc de France. Une question me brûle les lèvres et je ne la retiens pas.
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Comment faisais-tu avec ton frère pour cacher votre véritable nature ?
Jamais je ne pourrais apprendre l’art du combat avec un humain, c’est impossible. Les humains sont trop faibles, trop vulnérables, ils sont facilement blessés. Ils ne font pas le poids en termes de force, de vélocité, de réflexe, de sens…
Mon frère pourrait plus facilement tromper son monde que je n’en suis capable. Il est capable de s’adapter à son environnement avec une aisance que je ne possède pas. Je montre ce que je suis, je me comporte comme je me comportais chez nous. Même ma posture ne trompe personne. Leigh est tout l’inverse et je ne sais pas s’il en a conscience ou non, si c’est volontaire ou involontaire. Je n’ai pas eu l’occasion d’en discuter avec lui mais je le ferai. Il semble totalement relâché, à l’aise, dans un environnement connu. Je me sens protectrice envers mon frère même s’il peut très bien se défendre tout seul. Mais je n’aime pas l’idée que l’on peut se faire de lui, ni que l’on puisse le sous-estimer. C’est ce qui doit transparaitre dans ma réponse vu la sienne ensuite. J’acquiesce à ses propos. Elle a raison sur un point, je suis une combattante surentrainée.
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Peut-être pas à première vue, concédé-je.