À Audrey et à Margot.
≈ KAWIN SOMCHAI ≈
17 ans ≈ Vampire ≈ Thaïlandais
« Qui sème le silence récolte la paix. » Proverbe thaïlandais
≈ HISTOIRE ≈
La Thaïlande est un pays, un royaume, une terre aux croyances profondément ancrées. La religion y tient une place prépondérante, si dominante qu’on dit que la population thaïlandaise est la plus religieuse du monde. De fait, là-bas, la frontière entre le monde surnaturel et le monde humain est très poreuse, car les croyances transmises de génération en génération ont exacerbé la sensibilité des gens, qui ont donc adapté leur mode de vie et renforcé ces croyances. Les temples sont légion, ce sont des endroits sacrés qui protègent des mauvais esprits, du mal. Sans oublier les amulettes, les porte-bonheurs et autres objets dits magiques qui tiennent à distance les êtres malveillants – fantômes, spectres, loups-garous, vampires… Ici, la magie a des propriétés qui n’existent pas partout ailleurs, sûrement parce qu’à l’époque, il y avait beaucoup de sorciers, et que leurs charmes ont traversé les siècles, jusqu’à s’enraciner dans le quotidien des Thaïlandais, qu’ils soient humains ou non. Les humains n’ont bien sûr pas de pouvoirs magiques comme les sorciers, mais s’ils créent une protection à partir d’un charme et d’une matière provenant de la terre thaïlandaise, la protection est effective et repousse les esprits, ainsi que les êtres surnaturels faibles. Quant aux temples, certains sont si anciens qu’il faut être un être surnaturel puissant pour pouvoir s’y aventurer.
Le temple où la famille de ma mère travaille depuis toujours est assez ancien, alors les êtres surnaturels ne s’en approchent pas, mais il y en a un à qui il n’a pas fait peur : mon père. Mon père est un vampire issu d’une famille modeste de vampires qui travaillent dur et ont à cœur d’aider à l’amélioration des conditions de vie des Thaïlandais de leur village. Mais comment se fait-il que les villageois n’aient rien remarqué concernant leur nature surnaturelle, surtout que dans ce genre de petits villages, les charmes sont nombreux et les gens ont développé une sorte de sixième sens, sans parler du fait que l’immortalité fige leur apparence ? La famille de mon père habite dans des maisons à l’extérieur du village, sous les arbres, et ses membres voyagent beaucoup pour ramener de l’étranger de nouvelles perspectives. Les villageois les voient donc comme leurs gardiens et leur vouent une confiance aveugle.
Un jour, mon père est parti en voyage, et il a entrepris de faire le tour de la Thaïlande avant d’élargir ses horizons. C’est au cours de ce périple qu’il a rencontré ma mère, une humaine, en découvrant le temple dont elle s’occupait. De là a commencé une belle histoire d’amour : lui est tombé sous son charme au premier regard, et elle s’est peu à peu éprise de lui à chacune de ses visites au temple. Mon père n’est pas un puissant vampire, mais il a des dispositions qui lui ont permis de ne pas être trop affecté par l’aura du temple, et de toute manière, il aurait fait tout ce qui était en son pouvoir pour être avec ma mère. Les parents de ma mère ne voyaient pas cette liaison d’un bon œil, et ils pressentaient que quelque chose clochait chez mon père – il ne venait que la nuit, et il était étrangement pâle, comme un fantôme. Alors ils ont essayé de dissuader ma mère de continuer à le voir, mais ma mère a refusé : elle était amoureuse, et elle ne renoncerait pas à l’amour de sa vie pour faire plaisir à ses parents.
En revanche, elle a renoncé à tout le reste. Ma mère a décidé de se sacrifier, de sacrifier sa vie, ses parents, la tradition, pour être avec mon père. Mon père avait fini par lui révéler qu’il était un vampire, mais cette confession n’a pas effrayé ma mère, bien au contraire : elle a décrété qu’il devait la transformer pour qu’ils puissent rester ensemble pour l’éternité. Au début, mon père a refusé, il ne voulait pas imposer ça à ma mère, mais elle a lourdement insisté et il a accepté devant sa détermination sans faille. Mon père a donc transformé ma mère, qui est devenue un vampire, et ils sont partis ensemble. Ma mère étant un vampire transformé, elle ne pouvait plus aller au temple, et c’est ainsi qu’elle a tout quitté pour mon père. Ils ont voyagé dans le monde entier, avant de revenir s’installer au village de mon père, et quelques années plus tard, ma sœur est née.
J’ai vu le jour trois ans après elle, et nous avons vécu une enfance heureuse, comme chien et chat, entourés d’amour. Mais en grandissant, les relations avec notre père se sont étiolées puis dégradées, au grand dam de notre mère, qui ne comprenait pas ce changement chez son conjoint. Notre père est extrêmement exigeant avec nous : il veut à tout prix nous inculquer sa valeur du travail et qu’on soit aussi sérieux que lui, qu’on marche dans ses pas, mais ma sœur n’a pas du tout les mêmes projets que lui, et je ne nourris pas les mêmes aspirations. Certes, je suis responsable et j’ai hérité du sérieux de mon père, mais je n’ai pas forcément envie de prendre racine au village. Après, l’éternité, c’est long, et peut-être que je ne tiendrai plus ce discours dans un siècle ou deux, mais pour l’heure, j’essaie de trouver ma voie, celle qui me correspond et me plaira pendant un long moment. À l’école, j’ai d’excellents résultats, je mets l’énergie qu’il faut dans mon travail, ni plus ni moins, et je suis d’une maturité exemplaire, ce qui ne m’a pas empêché de me teindre les cheveux, de me faire tatouer et percer les oreilles pour me rebeller à ma manière contre mon père – ça ne lui a absolument pas plu.
Ma sœur a fait la même chose, et au cours d’une ultime dispute, elle est partie de la maison. Malgré ce coup d’éclat entre eux, j’ai toujours de ses nouvelles, je reste son frère et on s’aime, et j’espère vraiment qu’elle s’en sort et qu’elle est plus heureuse là où elle est qu’à la maison. C’est cette querelle qui a poussé mon père à me placer à Ravenswood pendant deux ans, peut-être dans l’espoir que je revienne sur le droit chemin et que je ne fasse pas comme ma sœur. Pourtant, il n’a jamais été question de faire n’importe quoi, mon père me connaît, il sait que je suis responsable, mais sans doute pense-t-il que je vais changer d’avis et travailler avec lui à la sortie de l’école. De son côté, ma mère nous a toujours encouragés ma sœur et moi à faire ce que nous voulions tout en temporisant la volonté de notre père. Elle me manque, ma sœur me manque, mais je sais que ce n’est qu’une question de temps avant de les revoir. Je considère ces deux années à Ravenswood comme une chance, et nous verrons bien ce que l’avenir me réserve.
≈ CARACTÈRE ≈
Encore une fois, j’ai hérité du sérieux de mon père et de son air un peu grognon, mais j’ai aussi hérité de la douceur et de la tendresse de ma mère. Je suis d’une nature calme, même si je peux m’énerver comme tout le monde, je ne perds pas facilement mon sang-froid, et je ne suis pas très expressif. Je souris, je ris, mais pas aux éclats : il y a quelque chose en moi qui me retient de m’exprimer comme je le voudrais. Sûrement parce que je ne veux pas décevoir mon père, je ne veux pas décevoir les gens, et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour aider si quelqu’un en a besoin, que je connaisse la personne ou non. Je suis une éponge, je prends sur moi, je ne me dévoile pas, les autres passent avant moi. Je n’ai pas beaucoup d’amis, je ne me repose sur personne si ce n’est ma sœur, mais comme on ne se voit presque plus, je suis seul la plupart du temps. Je ne m’en plains pas, j’ai l’habitude, mais j’ai une sourde tristesse en moi qui me montre que j’aimerais pouvoir m’appuyer sur quelqu’un d’autre. Peut-être un jour, ou peut-être pas, dans tous les cas, j’essaie de gérer à ma manière. J’ai confiance en moi sur certaines choses – la natation est un bon exemple –, mais dans le fond, j’ai peur qu’on s’ennuie avec moi, qu’on se lasse de moi et qu’on me laisse, comme c’est déjà arrivé.
≈ AUTRES ≈
Je fais de la natation de haut niveau, à l’école, où j’ai toujours choisi ce sport et fait partie du club de natation, et en club en tant qu’activité extrascolaire.
Je comprends parfaitement l’anglais, mais j’ai du mal à m’exprimer avec fluidité dans cette langue.
Je possède un charme que m’a donné ma mère. J’ignore ses propriétés exactes, mais je l'ai toujours sur moi.
≈ PHYSIQUE ≈
Je mesure un mètre quatre-vingt-trois, et je ne suis pas épais, même si la natation m’aide à développer le haut de mon corps. À l’origine, mes cheveux sont châtains, mais je les ai teints en blond et les garde de cette couleur depuis quelques années maintenant. Mes traits sont fins, mes yeux foncés et ma peau très claire, presque pâle. J’ai beaucoup de piercings aux oreilles, et je porte quelques bijoux, dont une chaîne autour du cou et des bracelets. Quant à mon style vestimentaire, il n’a rien de particulier : je m’habille toujours de manière assez ample et confortable,
casual.