| VAMPIRE | 18 ANS | 1M75 | AUSTRALIENNE | ÉLÈVE | ALWAYS AND FOREVER |
| THE GIRL WHO LOVED TOO EASILY | AVEC GABRIEL |
J'avoue avoir été surprise en arrivant à Ravenswood. Je ne sais pas exactement quelle attente j'avais, mais peu importe ce qu'elles étaient... ça n'avait rien avoir avec la réalité. Déjà, c'est une école immense. Avec pleins de racoins pas possible, enfin, je me l'imagine. Ça ne fait pas très longtemps que je suis arrivée... Quelques heures, tout au plus? C'était très tôt ce matin, alors même si j'aurais adoré faire le tour et me familiariser avec les lieux, ce n'est pas arrivé. Et comme je l'ai appris en arrivant, le soir même de mon arrivée concordait avec une sortie scolaire d'une assez grande envergure. Moi qui ne suis pratiquement jamais allée ailleurs que différentes villes d'Australie, là, ça fait beaucoup en moins de vingt-quatre heures...
Enfin, je ne me suis pas trop laissée prendre au dépourvue et j'ai accueilli cette opportunité avec le sourire. J'ai défait ma valise à mon arrivée et intégrée les classes sans trop me faire remarquer. Du moins, je n'ai pas cherché à le faire. J'ai bien vu quelques regards tournés vers moi, mais comme il s'agissait de ma première journée je n'en suis pas trop étonnée. Tout le monde remarque toujours les nouveaux visages. Enfin, ceux qui prêtent attention à ce qui les entoure évidemment. Et si on m'a observé, j'ai rendu la pareille au centuple. J'ai plus utilisé mes yeux aujourd'hui que ma bouche, j'ai peut-être échangé deux ou trois mots avec ma colocataire et guère plus avec d'autres étudiants. Je préférais voir la dynamique avant d'essayer de m'intégrer quelque part. Déterminer avec qui je pourrais avoir des affinités, qui je préfère éviter et qui j'ai envie d'enquiquiner éventuellement. Il y en a peu dans la première catégorie, plusieurs dans la suivante et quelques-uns dans la dernière. Je ne me souviens pas de tous les noms, déjà, certains n'ont que leur visage d'enregistrer dans mon esprit.
Le reste viendra plus tard...
Je fais rarement l'effort d'apprendre le vrai nom des gens que je veux énerver, de toute manière. C'est ce qui rend les choses amusantes. La majeure partie du temps, en tout cas. Enfin, assez bavassé de tout ça. J'ai encore mieux à voir et à songer. Je ne crois pas m'être un jour imaginé faire une visite du Colisée. Pas moins par manque d'envie que par réalisme. Ma famille ne quitte que très rarement l'Australie, et c'est toujours pour affaire, alors faire du tourisme? Ça n'entre pas dans leur ligne de pensée. Et j'avoue que ça n'entre pas spécialement dans la mienne non plus. Je n'irai toutefois pas jusqu'à dire que je n'apprécie pas d'être ici. Loin de là. C'est intéressant et agréablement différent de ce dont j'ai l'habitude. Déjà, beaucoup de jeunes et peu de surveillance accrue. Discipline? Un peu, mais pas tellement non plus. Suffisamment, en tout cas, pour que plusieurs petits groupes se détachent du chaînon principal.
Il y en a un, d'ailleurs, seul, qui attire mon regard. Si son odeur ne me trompe pas, il s'agit d'un loup. Il y a aussi quelques choses dans la manière de se mouvoir chez les loups qui les démarque des autres. C'est assez subtil chez ce garçon, mais ce n'est pas moins là pour autant. Contrairement à beaucoup que j'ai pu observé aujourd'hui, il m'a l'air assez peu exubérant. Et j'avoue que ça m'appelle plus que l'inverse en ce moment. Je n'ai pas envie de me prendre la tête et, peut-être que je me trompe, mais j'ai l'impression qu'avec lui je pourrai bénéficier d'une conversation tranquille.
Et puis, pour être tout à fait honnête, j'ai bien vu qu'il semblait avoir un carnet et ça m'intrigue. Alors, sans plus y réfléchir, je le suis. Discrètement et à distance d'abord pour bien prendre mes marques avant. Lorsque je le vois s'installer dans un coin et commencer à esquisser quelque chose, la curiosité m'envahi encore plus. Sans être particulièrement discrète ni bruyante, je m'approche jusqu'à être à ses côtés, puis je m'accroupie légèrement pour regarder ce qu'il dessine. Un petit sourire flotte sur mes lèvres lorsque je lâche:
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C'est beau ce que tu dessines.
J'ai bien conscience d'avoir envahi sa bulle, mais ce n'est pas le genre de chose qui m'arrête. Et peut-être qu'il ne voulait pas de compagnie, mais si tel est le cas, il n'aura qu'à me le dire et je m'en irai. Comme il est un loup, je ne dois pas l'avoir surpris, toutefois. Il a dû m'entendre arriver bien avant que je me place à ses côtés. Et s'il était trop distrait pour m'entendre, ce n'est pas de ma faute. Je ne cherchais pas à l'effrayer...
\\ Élève \\ Louve-garou \\ 17 ans \\ 1m57 \\ Colisée \\ Avec Jade \\
Je n'aurais jamais pensé venir au Colisée un jour. Évidemment, je connaissais son existence, son emplacement et tout ce qui s'y rapporte... enfin, ce que l'on m'a dit et ce que j'ai pu lire à ce sujet... Mais entre en entendre parler, voir des images et y être pour de vrai, il y a un immense pas. Les photos n'apportent pas la tension de savoir que des milliers de kilos de pierre s'étendent au-dessus de nous, ou bien l'odeur qui règne ici. Un mélange d'humidité, de « vieux » et peut-être une arrière odeur de sang. Mais je ne pense pas qu'il s'agisse du sang d'anciens gladiateurs ou d'animaux... J'ai plus l'impression que quelqu'un s'est blessé récemment ou quelque chose comme ça. Je préfère ne pas m'imaginer qu'il puisse vraiment s'agir de vieux sang, parce qu'il aurait fallu en avoir une quantité monstrueuse pour que l'odeur s'imprègne ainsi et traversent les siècles sans faiblir...
Notre conversation ayant commencé lentement, comme il se doit lorsque l'on rencontre quelqu'un de nouveau et encore plus lorsque l'on s'incruste comme ça dans la bulle de quelqu'un, je ne suis toutefois pas mécontente qu'on en arrive à des sujets plus... pas vraiment pointilleux, mais quelque part entre le futile et l'intéressant. L'histoire du Colisée est riche et très vieille, ce qui peut parfaitement rendre mal à l'aise n'importe qui possédant un ego normal et pas surdimensionné... L'idée que cet endroit puisse exister encore des siècles après notre passage sur Terre est quelque chose... d'incroyable. Surtout en songeant qu'aucune magie ne l'a touché. Enfin, je ne crois pas. Mais ce n'est certainement pas le genre de chose qui pourrait se retrouver dans les livres d'Histoire. Ou en tout cas, pas ceux des humains. J'écoute attentivement ce que me dit Jade concernant le côté intimidant d'un lieu tel que celui-ci et je ne peux m'empêcher d'acquiescer. Je lâche avec un demi-sourire:
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La majorité d'entre nous ne sommes que des grains de poussière à côté. On naît et on disparaît aussi rapidement que nous sommes apparus... Et très peu d'entre nous mériteront d'être inscrit dans l'Histoire alors que comme tu dis, des monuments comme le Colisée continueront encore longtemps, même après qu'ils soient réduits à l'état de poussière.
Ce n'est peut-être pas la même chose pour les vampires, dhampirs, les fées et les elfes, mais je crois que même eux doivent éprouver un certain respect pour un lieu tel que celui-ci. Ce bâtiment est encore debout après des millénaires d'existence... Je ne crois pas qu'on puisse en dire autant de certains vieux vampires ou autres. Ces vieux défraîchis ne doivent même pas être capable d'aligner des propos cohérents, coincés dans un passé révolu depuis longtemps et aveuglés par des idéaux dépassés. J'ai bien vu comment certains regardent de travers toutes les autres espèces. Et si j'ignorais l'existence de ce Haut Conseil auparavant, ça ne m'étonne pas tellement. Il y a toujours des vieux débiles qui tentent de dicter la conduite des nouvelles générations. Au moins, tant que je conserve un profil suffisamment bas, je devrais avoir la paix.
Malgré ma tentative de dédramatiser ces propos concernant son manque de courage, je me rends maintenant compte qu'elle ne semble pas en faire plus de cas que ça... Elle semble même en rire plutôt que de le prendre mal. Je ne sais pas si c'est un masque ou si elle le ressent vraiment ainsi, mais je sais que je ne pourrais pas le prendre ainsi. Si la peur m'envahit, je ne peux pas la laisser dominer ma conduite. C'est une question de survie. Je ne sais pas si c'est ma louve qui parle, ou seulement moi. Je ne sais pas si c'est sa personnalité à elle, Jade, de le voir comme ça ou si c'est en conséquence de sa nature de fée. Je n'ai jamais fréquenté d'autres créatures surnaturelles auparavant. Sauf Peter il y a longtemps. Et d'autres loups. Vivre ici te pousse à revoir bien des choses sur ce que tu pensais savoir, remettre tout en question... Je garde toutefois mes réflexions pour moi concernant tout ça et réponds, avec un sourire moi aussi:
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Je n'en serais pas capable. J'ai l'affrontement qui me colle à la peau... mais je dois dire que ça s'affronte mal, un monument!
Je ramène assez rapidement le sujet sur autre chose en admettant n'avoir jamais voyagé auparavant moi non plus. Et que je ne pense pas que je l'aurais fait de moi-même, ni que je le ferais encore. Enfin, sauf s'il s'agit d'une autre sortie scolaire. Mais je ne choisirais pas sciemment de voyager, pas dans les circonstances actuelles... La question de Jade fait échos à ces pensées et elle me questionne plus avant sur le fait que je lui ai rapporté : comme quoi il y a eu des gladiatrices au Colisée. C'est en regardant pensivement dans le vide que je dis, répondant à sa première interrogation:
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Je ne suis pas certaine que je voyagerais par moi-même. Je n'ai rien contre visiter des lieux historiques, c'est toujours riche en enseignement, j'en suis sûre. Mais je ne le ferais pas de moi-même. Déjà, je suis loin d'avoir les moyens et puis... il y a d'autres trucs en ligne de compte...
Je m'interromps un instant avant de reprendre:
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Quant aux gladiatrices, je crois qu'il y a eu un beau mélange de choses qui se sont faites. Je ne me souviens plus très bien de tout, ça fait longtemps que j'ai lu cette information... Ce dont je me souviens, en tout cas, c'est que l'équipement des hommes et des femmes étaient le même.
À une époque je me disais que si je m'étais retrouvée dans ce temps-là, j'aurais moi aussi choisi de me battre plutôt que de me marier, puis... j'avais lu ce fait-là, comme quoi les femmes, comme les hommes, se battaient avec le haut du corps dénudé. Et sincèrement je ne crois pas que j'aurais été à l'aise... Devant pleins de gens en plus? Mais peut-être que mise au pied du mur, je prendrais quand même la décision de me battre. Plutôt avoir la liberté du choix que de me faire dicter ma conduite par des incompétents qui se croient tout permis simplement parce que nos deux noms sont reliés par le mariage. Et maintenant que j'y réfléchis à nouveau, avec tous les évènements récents... je peux affirmer sans mentir que je préférais encore me battre complètement nue dans une arène et ce pour la fin de mes jours plutôt que me marier à cet imbécile qui se croyait tout permis.