Le Cycle du Serpent [I-III] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Hiello,
D'habitude, je ne mets pas trop mes musiques ici, c'est plutôt sur Wattpad que je fais ça, parce que le site s'y prête beaucoup plus. Néanmoins, une fois n'est pas de coutume, je vous laisse avec la chanson d'ambiance… qui pour moi résume la situation à la perfection.
Dark On Me – Staret :arrow: Il m'arrive de lire avec de la musique, mais là ça m'a plus déconcentrée qu'autre chose :geek: Je me focalisais tour à tour sur ton texte puis sur les paroles, aled :lol: Ça faisait un poil too much pour l'ambiance pour moi, je préfère l'imaginer pour le coup :mrgreen: Ah, désolée du coup !
Bonne lecture !


INTERLUDE


Le silence règne, lourd et effrayant. C’est la première fois qu’un tel jugement a lieu, en public en tout cas. C’est la première fois qu’un membre de la lignée fondatrice de la famille trahit les siens. Le fait que le procès soit rendu public rend nerveux tous ceux qui y assistent. :arrow: AH YES. Kalinou ♥ Je voyais venir cette réaction x)
En première ligne de l’assemblée, Kalyan se sent étrangement serein. Au fond :arrow: de son âme, il a déjà accepté le châtiment, quel qu’il soit. Il n’y a pas de pardon possible pour ce qu’il a commis, pas de retour en arrière. Et, malgré cette certitude, il n’arrive pas à le :arrow: Ce "le" me fait bizarre dans la mesure où tu n'as pas nommé à l'aide d'un nom ce qu'a fait Kalyan C'est pas faux. Il va dégager x) regretter. Parce qu’une part de lui réclamait cette trahison depuis longtemps. En se glissant dans ses rêves, en s’instillant sous son crâne, Loki n’a jamais cherché à formuler ses propres doutes sur le comportement des Hamershot. Il s’est contenté d’exacerber ceux que Kalyan réprimait depuis des années.

Il tourne légèrement la tête vers la gauche, adresse un sourire rassurant à Elisabeth, qui le lui rend. Elle n’a été accusée de rien. Personne ne sait qu’elle a les capacités de mettre les caméras hors-service. Le quatuor de matons qui surveillaient Lilith Síverdín durant son séjour au Q.G., eux, gardent le nez bas, n’osent pas affronter son regard. Kalyan :arrow: a Ui. :roll: assumé avoir libéré les Élites, il a tout pris sur lui. Face au Týr chargé de vérifier la véracité de son témoignage, il a brodé pour n’impliquer aucun d’entre eux, il a passé sous silence leur décision commune de faire évader Lilith. Il s’est présenté comme le seul coupable.

Les cinq Thor s’asseyent sur leurs sièges, le sixième reste vacant. En principe, Kalyan serait censé être :arrow: ça fait un peu lourd, "devrait être" ? Ui encore une fois ^^ Merci ! à leurs côtés, faire partie des juges, s’il n’était pour la première fois le coupable.

| † | † |


<=

AH YES.
C'est vraiment ma réaction :lol:
J'étais à la fois craintive de ce jugement, car, damn, c'est pas pour un p'tit délit que Kal est jugé, mais en même temps je suis soulagée. Je m'attendais à vraiment bien pire que 5 ans d'exil. Je sais que ton monde, c'est terrible, car Kal est déshonoré et livré à lui-même dans un univers où tout ce qui n'est pas un allié veut ta mort x)
M'enfin, qui dit exil dit liberté, dit rencontres, dit Lily 8-) (ceci est un chemin facile pour répondre à mes besoins de fan-service bonjour)
Autrement, c'est pas plus mal que t'en fasses pas des tonnes avec ce jugement, l'espèce de sobriété que t'as ajoutée rend l'ambiance plus "résignée" et "allons droit au but, tu veux ?"
Et c'est pas mal aussi de faire la rencontre du reste de la fratrie, même si j'aimerais en apprendre plus :) Il a quel âge, le Björn ?

Allez, courage pour tout !
Yay Kalinou ! :D
Après, si tu remarques, Björn dit clairement "pour avoir favorisé l’évasion de prisonniers importants"… pas "pour avoir fait entrer la Confrérie dans notre Q.G. ET avoir fait évader nos prisonniers". Personne ne sait à quel point Kal est réellement impliqué dans la fameuse évasion (personne ne suppose qu'il aurait pu aller jusque là en même temps), sauf les quatre matons impliqués eux aussi… mais il les a dédouanés en arrangeant son témoignage de manière à ne pas se trop présenter non plus comme le bouc émissaire. Donc il prend tarif, mais il est aussi libre x) (Et oui, liberté ⬄ rencontre potentielle avec Lily… :roll: )
C'est Kal, il est pas drama king comme Levi, donc non, je n'allais pas en faire des tonnes. En outre, le format court de l'interlude que je m'impose m'oblige à faire tenir ça dans un p'tit texte :mrgreen:
Björn est très vieux. Trop vieux, même. Mais on aura l'occasion d'y revenir beauuuucoup plus tard… à moins que tu ne veuilles savoir ? ;)
Mici pour ton comm !

TcmA a écrit :Hiello~
Mais non, t'inquiète, c'est pas grave!
Ah, ça m'aurait étonnée :lol:
O U I. (Chut chut chut, on ne parle pas des choses qui fâchent.)
Aahh, d'accord! Merci à elles :lol:
Montagnes, océans, forêts... Vraiment, on a perdu quelque chose, de nos jours :lol:
Ouiiii :D Bien évidemment, parce que Lily ne peut pas avoir 2 secondes de calme pour respirer :lol:
Aw, que passa? Avec plaisir, pour les retours :mrgreen:

Boooon, cet interlude.
Starseeeeet, wooow, la vache, j'écoutais quand j'étais au lycée! Ça m'a fait plaisir de réécouter Dark on me x)
KALINOU
Image
Je dois avouer que, comme Co, j'avais peur du jugement et de la sentence. Je crois qu'on a eu a peu près la même réaction :lol:
Franchement, je m'attendais à ce que des membres tombent, à du sang, de la douleur (pourquoi, HEIN), mais t'imagines pas le soulagement que j'ai ressenti quand il a pris que 5 ans d'exil. C'aurait pu être bien pire.
Comme dit Coline, exil, vadrouille, rencontres C: Ce serait bête que Lily et Kal se revoient C:
J'ai été agréablement surprise par le calme de Kal, d'ailleurs, il attendait juste que ce soit terminé. D'une certaine manière, c'est pas plus mal que Lily (et Loki d'ailleurs) lui aient ouvert les yeux par rapport à sa famille (surtout pour Emma).
J'espère qu'on le reverra bientôt ♥
C'était vraiment cool! Courage pour la suite, j'ai hâte de la lire *^*
La bise~
Yo !
Je ferai un jour un point sur tous les textes/romans que je voudrais écrire. Un jour. :roll:
Ah j'te jure, une bonne montagne dans la tronche, y'a rien de mieux pour te remettre les idées en place x) (Hein Loki ? :lol: )
Rhoh, rien de drama, juste des soucis familiaux qui font que j'écris peu et mal. Ça va passer ^^

Je suis retombée sur Starset relativement récemment, quand j'ai voulu montrer de la "bonne" musique à mon frangin de 11 ans… il a aimé, et moi je me suis demandée pourquoi j'avais arrêté d'écouter x)
Tout le monde avait la même réaction, moi comprise. Après, c'est des Hamershot, ils ne peuvent pas non plus se permettre dans un jugement public de dire "l'un d'entre nous est un sale traître, on le bute", ça fait tache sur la réputation de la famille dirigeante. Donc cinq années d'exil, c'est bien :D
Ce serait bête, hein ? Et incroyablement fortuit x)
C'est ça, ils lui ont juste fait réaliser ce qu'il savait déjà depuis un moment.
Merci encore pour tes retours :)
TcmA

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Re: Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par TcmA »

vampiredelivres a écrit : Yo !
Je ferai un jour un point sur tous les textes/romans que je voudrais écrire. Un jour. :roll:
Ah j'te jure, une bonne montagne dans la tronche, y'a rien de mieux pour te remettre les idées en place x) (Hein Loki ? :lol: )
Rhoh, rien de drama, juste des soucis familiaux qui font que j'écris peu et mal. Ça va passer ^^

Je suis retombée sur Starset relativement récemment, quand j'ai voulu montrer de la "bonne" musique à mon frangin de 11 ans… il a aimé, et moi je me suis demandée pourquoi j'avais arrêté d'écouter x)
Tout le monde avait la même réaction, moi comprise. Après, c'est des Hamershot, ils ne peuvent pas non plus se permettre dans un jugement public de dire "l'un d'entre nous est un sale traître, on le bute", ça fait tache sur la réputation de la famille dirigeante. Donc cinq années d'exil, c'est bien :D
Ce serait bête, hein ? Et incroyablement fortuit x)
C'est ça, ils lui ont juste fait réaliser ce qu'il savait déjà depuis un moment.
Merci encore pour tes retours :)

Hi there~
Yeees! *^*
Ben voilà, on est d'accord! Les gens de nos jours, je te jure :roll: (MDR)
Aaah mince, désolée pour toi :( J'espère que ça s'arrangera!

Aaaah, il est bien, ce petit :lol: Je me suis posée la même question en réécoutant!
Oui, non, voilà! Un bon petit coup de balais sous le tapis, on en parle plus. (Dans le cas des Hamershot, ça ressemble plus à ça: )
Image
C'est déjà pas mal, 5 ans.
Oh bah :roll: Le hasard ferait bien les choses
Wiz plézur~
La bise~♥
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Yay Kalinou ! :D
Après, si tu remarques, Björn dit clairement "pour avoir favorisé l’évasion de prisonniers importants"… pas "pour avoir fait entrer la Confrérie dans notre Q.G. ET avoir fait évader nos prisonniers". Personne ne sait à quel point Kal est réellement impliqué dans la fameuse évasion (personne ne suppose qu'il aurait pu aller jusque là en même temps), sauf les quatre matons impliqués eux aussi… mais il les a dédouanés en arrangeant son témoignage de manière à ne pas se trop présenter non plus comme le bouc émissaire. Donc il prend tarif, mais il est aussi libre x) (Et oui, liberté ⬄ rencontre potentielle avec Lily… :roll: )
C'est Kal, il est pas drama king comme Levi, donc non, je n'allais pas en faire des tonnes. En outre, le format court de l'interlude que je m'impose m'oblige à faire tenir ça dans un p'tit texte :mrgreen:
Björn est très vieux. Trop vieux, même. Mais on aura l'occasion d'y revenir beauuuucoup plus tard… à moins que tu ne veuilles savoir ? ;)
Mici pour ton comm !
En effet... Ils sont pas obligés de savoir tous les détails après :mrgreen: :roll: Et ouip les 4 matons que Kal a innocentés, ça tombe bien... c: (on l'attend, la rencontre avec Lily :twisted: )
"Comme Levi" :lol: Bichette il prend tellement cher, alors que c'est l'un des persos les plus "pions" jusqu'ici quoi x)
Ooooh. Il devient sénile ? Indélogeable de son trône et sa Maison en a marre ? Ah, j'ai hâte d'en apprendre plus :) Mais si c'est prévu à un moment, j'vais pas demander en avance ;)
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Re: Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par vampiredelivres »

TcmA a écrit :Hi there~
Yeees! *^*
Ben voilà, on est d'accord! Les gens de nos jours, je te jure :roll: (MDR)
Aaah mince, désolée pour toi :( J'espère que ça s'arrangera!

Aaaah, il est bien, ce petit :lol: Je me suis posée la même question en réécoutant!
Oui, non, voilà! Un bon petit coup de balais sous le tapis, on en parle plus. (Dans le cas des Hamershot, ça ressemble plus à ça: )
Image
C'est déjà pas mal, 5 ans.
Oh bah :roll: Le hasard ferait bien les choses
Wiz plézur~
La bise~♥
C'est ça, les Thor sont en train de tout cacher sous le tapis :mrgreen:
Le hasard ou le fanservice ? :lol:

louji a écrit :En effet... Ils sont pas obligés de savoir tous les détails après :mrgreen: :roll: Et ouip les 4 matons que Kal a innocentés, ça tombe bien... c: (on l'attend, la rencontre avec Lily :twisted: )
"Comme Levi" :lol: Bichette il prend tellement cher, alors que c'est l'un des persos les plus "pions" jusqu'ici quoi x)
Ooooh. Il devient sénile ? Indélogeable de son trône et sa Maison en a marre ? Ah, j'ai hâte d'en apprendre plus :) Mais si c'est prévu à un moment, j'vais pas demander en avance ;)
C'est des détails comme tu dis x) Et pour les matons, Kal a déjà pas mal de sang sur les mains après le désherbage qu'a fait Lily dans les prisons, donc il a pas besoin de plus de sang sur les mains qu'il n'en a déjà. Et puis… well, il les aime bien aussi, donc bon. ^^
Bichette, il a rien fait pour le moment le pauvre chat, mais il se fait insulter et dénigrer par tout le monde :lol: Mais en vrai, même si j'ai pas encore trop eu l'occasion d'exploiter le perso, je sais qu'il va être cool plus tard x)
Nan, pas à ce point là. Björn, c'est une gouvernance à la main de fer, mais heureusement, les autres membres de la fratrie sont le gant de velours pour compenser, donc ça va. C'est pas un élément majeur, donc je peux déjà te dire qu'il est aussi vieux que notre chère Synnöve Kaiser… et d'elle, on parlera dans pas (trop) longtemps ^^
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Re: Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : C'est des détails comme tu dis x) Et pour les matons, Kal a déjà pas mal de sang sur les mains après le désherbage qu'a fait Lily dans les prisons, donc il a pas besoin de plus de sang sur les mains qu'il n'en a déjà. Et puis… well, il les aime bien aussi, donc bon. ^^
Bichette, il a rien fait pour le moment le pauvre chat, mais il se fait insulter et dénigrer par tout le monde :lol: Mais en vrai, même si j'ai pas encore trop eu l'occasion d'exploiter le perso, je sais qu'il va être cool plus tard x)
Nan, pas à ce point là. Björn, c'est une gouvernance à la main de fer, mais heureusement, les autres membres de la fratrie sont le gant de velours pour compenser, donc ça va. C'est pas un élément majeur, donc je peux déjà te dire qu'il est aussi vieux que notre chère Synnöve Kaiser… et d'elle, on parlera dans pas (trop) longtemps ^^
Ah mais je voyais pas Kal se débarrasser des matons :'c Et je suis contente qu'ils aient trouvé un terrain d'entente :lol:
Mais oui, tu sais, Levi, je le déteste pas x) Je suis assez indifférente, car son rôle est assez mineur jusqu'ici. Mais je sens que t'as pas voulu en faire un type ultra détestable (coucou Kaiser, même si t'as super bien joué les cartes de ces persos en vrai), et je suis contente d'apprendre qu'il va être cool à un moment :)
Ouais je vois... oh-oh. C'est quoi ce "et d'elle" ? :twisted: Mmhmhmhmh j'ai peur de ce qu'on va apprendre :lol:
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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

Hellow !
P'tit récap personnnages en approche, qui sait pourquoi… :mrgreen:

Lilith : On ne l'oublie pas, elle, en principe, c'est notre protagoniste/pp principale et chérie. Elle a eu quelques petits moments de doute récemment, notamment à cause de ses dernières discussions avec son mentor qui ont tourné au vinaigre, mais de manière générale, elle est partie pour reprendre un peu du poil de la bête.

Selvigia : Sœur de Lily et accessoirement sa sauveuse quand il s'est agi de monter une opération pour la libérer du Q.G. des Thor, on n'a pas encore eu l'occasion de trop la voir pour le moment, mais elle est généralement chill et fun.

Ekrest : Aaaah, Ekrest. On l'aime et on le déteste, même moi je ne sais pas trop. Ça aurait pu être la figure de proue de la révolution contre Kaiser s'il ne s'était pas fait choper comme un pigeon et s'était fait emprisonner chez les Thor. (Comment ça je m'avance beaucoup trop sur son rôle ?) En vrai, en ce moment, un peu comme Lily, il est plein de doutes… mais il l'exprime un peu différemment. Avec des pistolets et des menaces, essentiellement, certes, mais on a tous une manière d'exprimer nos sentiments, non ?

Kalyan : On n'a pas trop eu l'occasion de le voir pour l'instant, mais notre Wattouat est un peu dans la mouise. Disons que ses actions pendant la fuite de Lily étaient quelque peu… discutables. Notamment le fait de prendre le commandement pour au final la laisser partir avec tous les autres Élites. Du coup, il vient de se faire bannnir. Bah yes.

Kirstin : Mentor d'Ekrest et de Selvigia il y a bien longtemps, elle faisait partie des Loki emprisonnés chez les Thor, mais autant les autres s'en sont tirés sans trop de séquelles mentales (enfin, dans la mesure où ils ont été prisonniers pendant des années), autant elle a un peu disjoncté. Un peu. Au point où, actuellement, elle n'est pas encore certaine de ce qui est réel et de ce qui est seulement dans sa tête… d'où le fait qu'elle a failli carboniser Lily.

Lana : Sous-cheffe de la Faction aux pouvoirs et aux moyens considérables, on ne sait pas trop ce qu'elle veut pour l'instant. Elle a l'air partie pour aider Ekrest, mais les négociations avec Lily ne se sont pas si bien passées.

Tyko, Ingmar, Åke et Malika : Anciens Élites prisonniers du Q.G. des Thor… on les verra soon.
Julia, Alessander et Zeferino : Respectivement fille de Freyja et fils de Njörd, ils étaient prisonniers avec les Élites à la Centrale. Pour l'instant, ils se sont évanouis dans la nature, mais qui sait, ils pourraient revenir dans pas trop longtemps ?

Adam : Peuchère pas content x) Non, plus sérieusement, il vient de débarquer juste devant le café où Lily et Selv viennent de rencontrer la déesse Syn, et il a l'air furax. En même temps, Lilith a tué sa fille Vanessa, donc bon. Et puis c'est un Kaiser, donc par définition, il est pas content, c'est un vrai taf que d'être un antagoniste crédible et ça pèse un peu sur ses nerfs.

Synnöve Kaiser : …

Syn : Déesse de passage dans le quartier, gentiment venue marchander les services de Lily. En gros, elle veut que Lily tue Skadi, une déesse/géante qui a aidé à emprisonner Loki. Ah, et aussi, plutôt big deal, Syn est la fille de Loki et de Sif (la femme de Thor). Un petit secret de rien du tout.

Je crois que je n'ai oublié personne ?
Bonne soirée ! :D
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

Moi je retiens un truc :

"Synnöve Kaiser : …"
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

SUPER TCHOIN
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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

J'espère que je vais pas me faire bannir du forum.
J'avais très envie de pourrir ton sujet, ça faisait longtemps ♥

En vrai, merci pour ce récap !

CAR J'AI TRES HATE DU RETOUR DU CYCLE.

J'espère qu'on aura ça pendant les vacances !
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

T'es vraiment déchaînée contre Kaiser toi :lol:
TcmA

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par TcmA »

Image

YAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAS

Il faut bien que je participe au pourrissage de sujet (toujours avec amour ♥) 8-)
Merci pour ce récap, jai hâte, j'ai hâte !

"Synnöve Kaiser : …"
Image
Heh, on verra bien ce qu'elle va nous faire...

Bonnes vacances (ou pseudo-repos en fonction de ton travail :'D) et bonnes fêtes !

La bise~
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Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par vampiredelivres »

Hellow !

J'ai repensé hier soir au hors-série Résolutions que j'avais posté il y a quasiment un an de ça… et je me suis dit "tiens, mes résolutions de cette année, ça avance comment ?". Et on ne va pas se mentir, le bilan est… mitigé on va dire. Il y a du bon et du moins bon, notamment dans les projets d'écriture.

Du coup je vais faire une session blabla ici (mais j'aime bien), et puis si vous avez la flemme de lire, vous pouvez skip au chapitre qui arrive juste en dessous. :D

Les résolutions de cette année en termes d'écriture/écriture, c'était quoi ?
1° Trois heures d'écriture par semaine
2° Une demi-heure de lecture par jour
3° Finir la correction de LCDS (I) d'ici avril
4° Envoyer LCDS (I) en ME d'ici septembre
5° Terminer Eliane
6° Terminer TDNC

Dans l'ordre :
1° : Ça fait partie des mitigés. Il y a clairement des semaines où mes trois heures sont parties à la poubelle, j'ai eu trois-quatre bons mois de page blanche évidente, mais pendant les périodes scolaires en général, je me débrouillais plutôt bien. Plutôt dans le positif en conclusion finale (j'aime pas non plus me bash en mode "t'es nulle, t'as pas fait ça", donc je préfère me dire que malgré les difficultés, j'ai pu avancer).

2° : L'objectif tel quel n'est pas respecté, mais j'ai repris mon rythme de lecture de lycée (15-20 livres par an), et franchement, après le désert littéraire qu'a été l'EPFL… ça fait du bien !

3° : … Ouais. Alors validé, certes, mais en speed rush de l'enfer :lol: Mais je suis satisfaite de la version actuelle, donc bon, je ne peux pas me plaindre. On en reparle juste en-dessous.

4° :




ALORS.
OUAIS.
C'était censé être le gros buzz de cette année, mais… je ne sais pas pourquoi, je ne m'y suis jamais vraiment collée. Le mieux est l'ennemi du bien, comme on dit, et j'ai toujours envie de faire un peu mieux, mais jamais le temps. Dans l'idéal en plus, je viserais une grosse maison d'édition (ouais, la concurrence, je sais :lol: ). Et certes, il y a eu le concours des Nouvelles Plumes, où je me suis sauvagement fait recaler pour un million de signes que je n'avais même pas atteint, m'enfin. :mrgreen: Je ne considère pas ça comme une validation de l'objectif.
Bref, septembre est passé, les cours sont arrivés, et actuellement, je suis en plein dilemme pour savoir si j'envoie ou non. Bref, faut encore que j'y repense, mais il n'est pas improbable que j'envoie d'ici fin janvier.
Tout ça pour dire que là pour le coup, je ne suis pas vraiment contente de moi-même, surtout que j'ai eu plein d'occasions de le faire, et que les "raisons" que je me donnais pour ne pas le faire (revoir ce chapitre, relire intégralement, etc.)… bah je n'ai jamais réellement fait ces choses-là. Je n'ai jamais relu, je n'ai jamais corrigé… bref.

5° : Un gros point positif pour contrebalancer le précédent, c'est Eliane. Quand j'ai commencé à poster Eliane, j'étais en free style total (et c'est toujours le cas because Dynasties), mais Eliane a réellement pris un niveau que je n'escomptais pas. J'en suis très très fière. :)

6° : Chou blanc là-dessus, j'ai pas touché à ma fanfiction Elsa/Loki depuis une éternité et ça n'a pas changé cette année.


En conclusion pour l'écriture, c'est mi-figue mi-raisin. Eliane a vachement bien avancé, Femina a vu le jour, mais de manière générale, j'ai l'impression d'avoir stagné. Et ça se voit sur LCDS (II), en un an, j'ai posté cinq chapitres et un interlude, ce n'est clairement pas un record digne du Guiness.
J'espère pouvoir reprendre un peu mieux cette année. J'ai eu quelques idées intéressantes récemment, des trucs plutôt cool auxquels j'ai pensé pour la fin définitive du Cycle. Après les exams, je pense reprendre un bon rythme et avancer. Faut que je passe cette pauvre partie raplapla qui me fait galérer et ça devrait aller mieux.

Voilà voilà, j'espère que vous avez apprécié mon blabla. Et vous votre 2020, c'était comment ?
vampiredelivres

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Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par vampiredelivres »

CHAPITRE 6


Nous allions nous éclipser par la porte principale. Un comble, quand on savait qui nous guettait là, mais c’était à la fois la sortie la plus simple à utiliser, et la moins évidente à surveiller pour nos assaillants. Quiconque d’autre que nous aurait probablement essayé de chercher une porte arrière, un conduit d’aération… mais nous deux, nous connaissions la Confrérie. Si Adam était à nos trousses, il avait prévu le coup, et bloqué toutes les issues du bâtiment. La porte d’entrée serait la seule qui s’ouvrirait, et seulement au moment où il envahirait les lieux.
— Prête ? me demanda Selvigia.
Je hochai la tête, lâchai son poignet, observai une dernière fois le chemin à suivre, puis me métamorphosai en araignée. Selvie m’imita très vite. Syn, elle, n’esquissa pas un geste pour nous retenir. En fait, elle observait avec une curiosité manifeste chacun de nos mouvements. Je réprimai une grimace impossible à exécuter sous ma forme velue, tournai la tête pour repérer ma meilleure amie, qui avait maintenant l’apparence d’une petite bête au corps noir, longiligne, et aux longues pattes grêles. Elle se mouvait déjà souplement en direction de la vitre à laquelle notre table était accolée. J’espérais que personne n’avait prêté attention à notre soudaine métamorphose.
Les sons avaient disparu. Une araignée n’entendait pas. Je n’avais plus d’oreilles, les notions mêmes de bruit et de silence me paraissaient étrangères dans ce corps, comme si elles n’avaient jamais existé. En revanche, je percevais chaque vibration de l’air grâce à de fins poils sur mes pattes avant. Et, dans un café comme celui-ci, elles étaient nombreuses. Tous les petits gestes que les humains exécutaient provoquaient des chocs, qui se propageaient en ondes. Je n’entendais pas à proprement parler, mais je percevais les « sons » qui rebondissaient sur les surfaces, et ce paradoxe me perturbait. En plus, je ne voyais que peu, à une distance minime, et en nuances de gris floues parce que mes yeux ne pouvaient pas faire le point.
Mais l’heure n’était pas aux découvertes de la vie arachnéenne. Pressée par mon instinct humain, qui me hurlait qu’Adam serait là dans un moment, avec au moins quinze Loki qui exécuteraient chacun de ses ordres les yeux fermés, je m’élançai à la suite de Selvigia, remontant le filin de soie qu’elle laissait derrière elle. Bientôt, je sentis nettement le changement de surface sous mes griffes. Surprise par la surface inhabituelle du verre, je glissai sur une douzaine de centimètres, me réceptionnai en catastrophe sur l’étroite planche de bois qui servait de cadre à la large vitre. Sauf que j’avais perdu le contact du fil de Selvigia.
Faisant surtout confiance à mon odorat pour m’orienter en direction de la zone où l’âcre parfum des pots d’échappement était le plus présent, et au contact du verre qui raclait contre mes pattes, sur ma droite, je filai le long du bord de la vitre. Mon corps s’adaptait instinctivement à la topographie du terrain irrégulier, mes huit pattes s’accrochaient dans le moindre interstice pour garantir ma stabilité. Je ne réfléchissais pas, laissais l’instinct animal, endormi lorsque j’étais sous forme humaine, reprendre le dessus. J’avançais à une vitesse qui me paraissait ahurissante, compte tenu de la taille que je savais mesurer – une demi-douzaine de centimètres au maximum – et la distance que je savais devoir couvrir, tenaillée par la certitude de devoir dégager au plus vite.
Soudain, la vitre s’arrêta, remplacée par le bois, le mur droit sous mes pattes devint un angle. Je me rabattis sur mon oreille interne pour distinguer le haut du bas, et continuai à avancer, misant sur mes souvenirs humains pour me repérer vaguement dans l’espace. La combinaison entre esprit humain et arachnéen était étrange. Mais de toute façon, mes réflexions humaines me paraissaient toujours un peu décalées quand je me métamorphosais en animal. J’avais l’impression d’être moi sans être moi, et même cette angoisse qui me tenaillait n’avait plus exactement la même signification qu’auparavant. Maintenant, elle s’associait à l’idée physique d’être écrasée par plus fort que soi, idée qui faisait battre mon petit cœur d’araignée bien plus vite que nécessaire.
Je me pressai encore un peu, priant pour que Selvie ne me cherche pas. En principe, nous étions d’accord sur le plan : profiter de l’entrée des Loki pour foncer dehors, nous transformer, et nous barrer à tire d’ailes… littéralement. Aucune de nous n’avait mentionné qu’elle attendrait l’autre, et c’était mieux ainsi. Si, comme l’avait dit Syn, l’information du Frigg sur notre présence ici avait circulé, Adam chercherait une fille, voire deux.
Soudain, le mur forma un nouvel angle, puis encore un, et le bois sous mes pattes forma deux petites bosses soigneusement polies, avant de redevenir irrégulier. Je me figeai, humai l’air. L’odeur de pollution était ignoble, ici, âcre et piquante, presque douloureuse. Je revins un instant sur mes pas, inclinai la tête sur le côté pour approcher mes yeux principaux, situés tout à l’avant de ma tête, des deux bosses semblables à des ralentisseurs. Ça ressemblait vaguement à un chambranle de porte, vu de très – mais vraiment très – près.
Alors, suivant ce nouvel élément de repérage, je modifiai le sens de ma course, pour remonter en direction du plafond. J’étais sur la porte, littéralement. Il fallait juste que je me place tout près du sommet, pour profiter de l’instant où elle s’ouvrirait, passer par dessus, et me retrouver dehors.
Je trouvai l’endroit où je voulais me positionner, m’immobilisai, haletante. Je n’avais aucune idée du temps qui s’était écoulé. Je ne savais même pas si Adam avait eu le temps de pénétrer dans l’établissement. Je priais pour que ce ne soit pas le cas.
Mais, à l’intérieur, les vibrations de l’air n’avaient pour le moment pas changé. C’étaient toujours les mêmes ondes qui faisaient vibrer mes poils sensoriels. Leurs fréquences m’étaient vaguement familières, et je savais que, sous forme humaine, je les aurais associées aux bruits des des tasses posées sur le bois, des cuillères métalliques raclant contre le verre, des conversations discrètes qui avaient lieu un peu partout autour. Je réduisis un peu ma taille pour me faire plus discrète, glissai une patte filiforme dans l’interstice entre la porte et le chambranle.
Et puis, alors que je me disais qu’Adam avait changé de plan, deux choses se passèrent simultanément. La sensation douloureuse du manque de magie me frappa, coupant ma respiration, laissant un étrange goût de viande pourrie dans ma gorge, et la porte à laquelle je m’accrochais s’ouvrit brutalement, manquant de me faire perdre ma prise. Je plantai par réflexe mes griffes dans les bois, et, réalisant enfin ce qui se passait, filai vers l’ouverture et le courant d’air frais que je sentais juste au-dessus de moi.
La lumière de l’extérieur submergea mes pauvres petits yeux à la mauvaise acuité visuelle. Je redescendis d’une petite dizaine de centimètres pour ne pas me faire écraser quand la porte se refermerait. Puis, je m’arrêtai à nouveau, attendis que la porte bouge. L’air glissait autour de moi, chargé d’odeurs désagréables, piquantes. Les vibrations tout proches, rythmées, régulières, me signalaient le passage de personnes à mes côtés. Et, si j’avais un peu de chance en jouant aux devinettes, ces personnes étaient les Loki qui me guettaient.
Puis, la porte recommença à bouger, à peine plus lentement que quand elle avait été ouverte, pivota pour finalement se refermer, manquant de me décrocher à nouveau. L’odeur de pollution qui m’avait guidée durant mon périple dans le café me frappa soudain de plein fouet, âcre et puissante. Les vibrations régulières furent remplacées par une monstrueuse quantité d’ondes asynchrones et arythmiques. Un vrombissement douloureux emplit mon crâne, je me dirigeai instinctivement vers le haut dès que je sentis que la porte s’immobilisait. Le bois céda sa place à un béton chaud, rugueux, auquel je pouvais encore plus facilement m’accrocher. Je n’hésitai pas, progressai en direction du ciel sur quelques mètres, puis obliquai en direction du soleil, sur ma droite, et filai vers l’avant.
Bientôt, je sentis mes pouvoirs magiques qui me revenaient, comme une bouffée d’air pur après l’asphyxie. J’avançai encore un peu, légèrement déboussolée par le capharnaüm vibratoire ambiant, puis décidai d’y aller quitte ou double, et me métamorphosai en moineau.
La gravité me rattrapa immédiatement. Après quelques millisecondes de chute libre, durant lesquelles je dus lutter pour changer de mode de réflexion et d’instincts, je déployai mes ailes, infléchis ma course, planai jusqu’à un petit parapet, et m’autorisai une brève pause, le temps de retrouver la totalité de mes réflexes d’oiseau. Soudain, j’avais de nouveau des oreilles, soudain, ma vue était bien meilleure. Le ratio d’importance de mes sens s’était inversé. Le toucher n’était plus aussi important qu’auparavant, l’odorat était presque inexistant. La vue et l’ouïe, par contre étaient redevenus essentiels.
J’inclinai la tête de gauche à droite, triangulant, séparant les bruits que j’entendais. Les cris, les klaxons de voitures, le brouhaha des pas et des conversations, tous distordus par mon oreille de moineau. Je fis claquer mon bec, ravie de retrouver ces sensations familières, étendis à nouveau mes ailes, et plongeai dans les courants d’air turbulents de la cité avec la joie d’être libre, teintée d’une légère inquiétude pour Selvigia. J’avais confiance en son instinct et ses capacités, mais je ne pouvais m’empêcher d’être soucieuse. Mille problèmes pouvaient lui être arrivés.
Mais ma priorité actuelle était de m’éloigner au plus vite, de prévenir Ekrest, de fermer la base de la Faction pour filtrer les entrées, le temps qu’on s’assure que Selvie était saine et sauve, et pas dans les sales pattes de l’ennemi.
Soudain, mon téléphone sonna dans mon inventaire magique. Je le sentis, mais, incapable de l’utiliser maintenant, et peu encline à m’arrêter alors que j’étais encore trop proche d’Adam, je poursuivis mon vol, accompagnée par les vibrations récurrentes. Dos au soleil, haut dans le ciel, je m’orientai vers le fleuve que je voyais serpenter non loin.

Mon vol fut bref, mais tranquille, avec tout juste quelques courants d’air fourbes qui me dévièrent légèrement de la trajectoire idéale que je m’étais choisie. Je parvins ainsi sous l’un des immenses ponts qui enjambaient le Bosphore. Là, dissimulée dans l’ombre de l’immense construction, je me retransformai en humaine, fis apparaître mon téléphone principal, et fronçai un sourcil en voyant qu’il n’affichait aucun appel manqué. Puis, je haussai les épaules. D’abord Ekrest.
Loki en soit remercié, il décrocha au bout de deux tonalités seulement.
— Lilith ?
Il y avait une légère, très légère, pointe d’inquiétude dans sa voix, même si je me doutais qu’il l’avait volontairement laissée affleurer. Je me mordis les lèvres, partagée par la joie de l’entendre et la colère tenace à son égard qui me hantait encore.
— Salut. On a un souci.
Je lui expliquai succinctement la situation, muselant mes émotions pour rester au maximum concentrée sur les faits. En écho à mon ton neutre, il me promit d’appeler Lana immédiatement, mais m’avertit sans une once d’émotion dans la voix que je ne pourrais probablement pas rentrer à la base au moins le temps que Selvigia se manifeste, voire plus si j’étais compromise.
— Est-ce que tu veux que je sorte, histoire de te filer un coup de main ? demanda-t-il malgré tout après un bref silence.
On aurait presque dit qu’il essayait de faire comme si rien de mauvais n’était arrivé entre nous, comme si nos vieilles habitudes restaient les mêmes. C’était peut-être le cas, au fond, mais je ne pus m’empêcher de ricaner amèrement :
— Je peux me débrouiller. Je vais disparaître des radars, avertis-moi juste si vous décidez de changer d’emplacement.
— D’accord. Et toi, tiens-moi au courant de l’évolution de la situation.
— Évidemment.
Il n’y avait aucune chaleur dans nos voix respectives. Et, même si cette neutralité militaire avait toujours dominé nos dialogues durant les missions, aujourd’hui, elle avait un écho différent. On prétendait tous les deux que tout se passait comme d’habitude, mais ce n’était plus le cas. Quelque chose entre nous s’était rompu.
— On se rappelle bientôt, lâchai-je de but en blanc pour achever cette conversation à l’agonie au plus vite.
Et je coupai l’appel, une grimace aux lèvres, avec l’impression que le vide que ma dispute avec Ekrest avait creusé dans ma poitrine quelques jours plus tôt s’élargissait encore un peu plus. Soudain, je n’étais pas sûre d’en être capable. De prétendre, de rester éloignée de lui. Tout me hurlait d’aller le voir, d’essayer de reconstruire… mais de reconstruire quoi ? Nous étions tous les deux brisés. Construire un pont au milieu de ruines, ça n’avait aucun sens. Il fallait qu’on retrouve une certaine cohérence vis-à-vis de nous mêmes avant de pouvoir tendre une main vers l’autre. Je devais rester éloignée, distante, le temps qu’on redevienne un peu de ce que nous avions été, même si ce raisonnement rationnel, pragmatique, s’opposait à mes envies. Je voulais Ekrest à mes côtés, je voulais pouvoir lui faire aveuglément confiance, comme auparavant. J’avais besoin de lui au quotidien, pas de sa présence physique, mais de son soutien silencieux. Avec lui, j’avais l’impression que rien ne pouvait m’arriver.
Je poussai un long soupir silencieux, m’assis à même le béton rugueux. Sous le pont, l’air était frais, puisqu’il n’avait pas été réchauffé par le soleil, mais rafraîchi par les eaux froides du fleuve. Les relents d’algues et de vase qui embaumaient l’air m’apaisaient. Paradoxalement, je détestais le contact de l’eau, mais j’adorais l’odeur de la mer. Elle m’apaisait. J’aimais être au bord de l’eau, tant que je savais que je n’allais pas tomber dedans.
Assise sur la plaque de béton légèrement inclinée vers le bas, je sélectionnai Selvigia dans mes contacts, lui écrivis un bref message pour qu’elle m’appelle dès qu’elle serait en sécurité. Puis, je fis disparaître mon téléphone principal, et fis apparaître les trois autres, secondaires, que je n’utilisais qu’en situation critique, ou alors pour mes contacts humains. Mon cœur rata un battement lorsque je réalisai lequel avait sonné.
C’était celui que j’avais utilisé chez les Thor pour contacter Selvigia. Mais ma meilleure amie et Ekrest étaient référencés dans mes contacts, et le numéro qui m’avait appelé était inconnu. La seule autre personne, étrangère à ma famille proche, qui aurait pu avoir ce numéro… c’était Kalyan, s’ils avaient réussi à décrypter le numéro pendant que j’appelais ma sœur. Était-ce lui qui m’avait appelée ? Je me mordillai les lèvres, hésitante, vérifiai d’un regard la qualité de mon chiffrage dans cette zone urbaine. Les téléphones des Maisons étaient généralement construits de manière à ce que leurs localisations soient toujours brouillées par les ondes magiques, mais le risque que quelqu’un craque l’encodage et écoute les conversations était toujours présent.
Mon doigt s’arrêta sur la touche d’appel, indécis. Je me mordillai les lèvres, puis secouai la tête. On parlait de Kalyan, le type qui m’avait faite évader. S’il m’appelait, ce ne serait pas juste pour prendre de mes nouvelles, il devait avoir une raison. Mon pouls s’accéléra légèrement lorsque je pressai mon pouce sur la touche, je portai l’appareil à mon oreille.
Une sonnerie.
Deux sonneries.
Trois sonneries.
Quatre sonneries.
J’étais sur le point de raccrocher lorsque sa voix chaude, douloureusement familière, s’éleva, ramenant avec elle une nuée de souvenirs que j’aurais probablement préféré enterrer.
— Oui ?
— C’est moi, répondis-je, luttant pour maintenir un ton égal. Tu m’as appelée.
Son léger rire de soulagement fit grésiller l’archaïque haut-parleur de mon antique téléphone.
— Oui. J’aurais besoin d’un coup de main, est-ce qu’il y a un endroit où on pourrait se rencontrer pour en parler tranquillement ?
Je froissai le nez, pensive. Ma situation actuelle ne se prêtait vraiment pas à une embrouille supplémentaire avec les Thor. Adam était encore dangereusement proche, et je ne pouvais pas me permettre de trop user de mes pouvoirs. Il avait peut-être un Frigg sous la main, et ces abrutis d’enfants de la déesse de la magie pouvaient détecter les pulsations magiques spécifiques à une Maison. Actuellement, s’il y en avait un dans les parages, il agissait comme une antenne calibrée pour me repérer. Et si Adam me tombait dessus, accompagné d’une trentaine des nôtres, sans un portail de secours ni le support des autres Élites, je ne donnais pas cher de ma peau.
— Pas vraiment. C’est urgent à quel point ?
— Exil et expulsion du territoire des Thor d’ici moins de… quatre heures…? hésita-t-il. Pardon, trois et demie.
Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.
— Tu es sûr que tu veux mon aide ? ajoutai-je après une hésitation.
Après tout, on l’excommuniait parce qu’il s’était associé à moi et à ma famille. Et, autant ses choix ne lui appartenaient pas quand Loki faisait tout pour le pousser à me libérer, autant maintenant… il donnait d’une certaine manière raison aux Thor qui l’expulsaient. En outre, je n’étais pas sûre d’être l’option la plus sûre, étant moi-même poursuivie par les miens juste parce que j’avais survécu et causé quelques troubles internes.
— Je crois surtout que peu d’autres personnes tolèreront ma présence et accepteront de m’aider, ricana-t-il, légèrement amer.
J’inclinai la tête, songeuse. Ce n’était pas faux. Le mot de la trahison de Kalyan se répandrait au sein des Maisons comme une traînée de poudre, ce qui compliquerait considérablement ses chances de trouver asile chez d’autres Æsir. Quant aux Vanir et à la Confrérie, ils se feraient un plaisir d’éliminer un Thor un peu trop puissant dont ils savaient ne pas pouvoir tirer de rançon… après l’avoir évidemment torturé pour lui faire cracher toutes ses informations.
Pensive, je considérai quelques instants l’idée d’une rencontre ici, en ville. Mais rien ne m’assurait qu’il ne soit pas suivi, ou que je ne tomberais pas dans un piège. Même en assumant qu’il était totalement sincère dans sa requête, je ne pouvais pas juste aller le voir sans prendre aucune précaution. De manière générale, Midgard était devenu un monde dangereux pour moi… plus que d’habitude, en tout cas.
— Actuellement, c’est un peu compliqué de mon côté… finis-je par souffler. Écoute, je te rappelle dans trois minutes avec une réponse, d’accord ?
Il émit un grognement d’assentiment maussade. Je ne pus m’empêcher de sourire en raccrochant, désabusée et amusée devant mes hormones qui semblaient s’être décidées à faire la fête. Le simple son de sa voix avait fait battre mon cœur un peu plus vite, et les souvenirs que j’avais essayé de repousser ces derniers jours étaient revenus brusquement. Les bons comme les mauvais, d’ailleurs.
Je poussai un long soupir. Syndrome de Stockholm de merde. Tout ce que j’avais construit avec Kalyan, je l’avais construit sur des bases pourries jusqu’à la moelle, dangereusement instables. Même s’il y avait un certain respect mutuel, cet attachement que j’avais pour lui… à long terme, il était toxique. On était partis d’une relation entre une prisonnière et son tortionnaire. Il n’y avait aucune chance que ça donne quelque chose de viable. Il valait mieux que je m’éloigne au plus vite. Un peu d’argent, l’adresse de l’un des petits appartements miteux dans une favela de Rio de Janeiro où il pourrait se cacher le temps que les choses se tassent pour lui, et je pouvais couper les ponts avec la conscience tranquille.
Et pourtant, j’avais envie de l’aider. Parce que je l’appréciais, d’une part, mais aussi parce que j’avais une dette envers lui. Il m’avait torturée, mais il m’avait aussi tirée d’une situation plus que difficile, et m’avait au passage aidée à libérer Ekrest et les autres. Et ça, ça n’avait pas de prix, malgré la situation tendue dans laquelle j’étais avec mon mentor. Ekrest et moi sortirions un jour de cette mauvaise passe, mais j’aurais probablement eu bien plus de mal à le tirer de la prison des Thor sans l’aide de Kalyan.
Une idée m’effleura. Faisable, quoique tordue. Je repris mon téléphone principal, rappelai mon mentor sur le champ. Il décrocha presque immédiatement.
— Ça va ?
Cette fois-ci, l’inquiétude dans son ton était réelle. Un irrépressible sourire affleura à mes lèvres, et je dus lutter pour qu’il ne transparaisse pas dans ma voix.
— Ça va, le rassurai-je, faussement neutre. Dis, la fameuse expédition dans l’Yggdrasil dont tu parlais la dernière fois… tu comptes envoyer qui, où et quand ?
Pris au dépourvu par la question, il hésita brièvement.
— Heu… Toi à Jötunheim, avec Selvigia et Åke en appui, et… Pourquoi, au juste ?
— J’ai un certain Hamershot qui aurait besoin d’un coup de main, mais disons que le rencontrer sur Midgard, dans les conditions actuelles…
Un bref silence succéda à ma réponse. J’imaginai sans mal son expression pensive, ses lèvres pincées, la concentration qui froissait ses traits. Je connaissais ses mimiques par cœur. Son souffle résonnait dans mon oreille, si proche que j’aurais presque pu croire qu’il était à côté de moi. Je le détestais et l’aimais en même temps pour ce qu’il m’obligeait à ressentir, peine et joies mêlées, déception et espoir combinés. C’était épuisant.
— Je vois… marmonna-t-il finalement. C’est en rapport avec notre évasion je suppose ? Écoute, tu peux lui donner rendez-vous dans une semaine à la source de Mímir, je pense que ça vous permettra à tous les deux de prendre les précautions nécessaires pour ne pas être suivis.
J’approuvai d’un hochement de tête qu’il ne vit pas.
— Merci. Et, Ekrest…?
— Oui ?
J’hésitai. La satisfaction égoïste de savoir qu’il se préoccupait de comment j’allais était présente, mais la douleur des mots qu’il avait prononcés une semaine plus tôt était encore vive.
— Je… Non, rien. Je te rappelle si j’ai des nouvelles.
Il ne répondit pas. En revanche, j’étais certaine qu’il avait discerné la tristesse dans ma voix. Même si nous avions du mal à communiquer, en ce moment, nous nous connaissions trop pour ne pas nous comprendre. Ça devenait presque pénible à savoir et à supporter, dans la situation actuelle.
Je rappelai Kalyan. Cette fois-ci, il fut un peu plus rapide, probablement parce qu’il escomptait mon coup de fil.
— Alors ?
— On peut se retrouver à la source de Mímir dans une semaine.
— Pardon ? hoqueta-t-il.
Je ne parvins pas à étouffer un léger rire amusé.
— C’est pas que je ne veuille pas te voir, Kal, c’est juste que je serai de passage là-bas d’une manière ou d’une autre, justifiai-je. En plus, en ce moment, Jötunheim est beaucoup moins risqué que Midgard pour nous deux.
— À part les géants qui vont m’écraser dès qu’ils vont voir mes yeux, tu veux dire… grommela-t-il sur un ton irrité.
Là-dessus, il n’avait pas tort. Les Thor n’étaient pas exactement apprécié des Jötnar, les géants de Jötunheim. Le fait que leur père en ait massacré un sacré paquet au cours de ses expéditions n’aidait pas vraiment. Mais, d’un autre côté, c’était pour nous protéger, nous pauvre humains – enfin, demi-humains pour moi – d’une invasion de géants anthropophages qui voulaient faire de nous des brochettes caramélisées. Il avait beau être pénible, le dieu de l’orage pouvait s’avérer très utile, à l’occasion.
— Je suis sûre que tu peux t’en sortir. Si tu es vraiment sérieux à propos de ce coup de main dont tu as besoin, évidemment.
Il y avait une pointe de questionnement dans la fin de ma phrase, une interrogation silencieuse à laquelle je préférais avoir une réponse claire. Il fallait que je sache dans quoi je m’engageais. S’il me lâchait au dernier moment parce qu’il déciderait de se débrouiller seul, ou alors s’il m’entraînait dans un piège, dette d’honneur ou non, je lui ferais la peau.
— Mortellement sérieux, répondit-il après un silence. J’y serai. Merci.
Je cillai, stupéfaite de la rapidité avec laquelle il avait accepté. Je me serais attendue à plus de résistance pour un lieu aussi difficile d’accès depuis Midgard. Mais après tout, s’il était réellement en passe de se faire exiler, cela voulait dire que ses options étaient limitées. Et il devait se douter que je ne serais pas non plus en bien meilleure position que lui. Au bout du compte, nous étions tous les deux sur le fil du rasoir, moi avec les deux Kaiser aux trousses, et lui avec sa famille qui désapprouvait ses récentes allégeances.
— Kalyan ? interrogeai-je avant qu’il ne raccroche.
— Mmhm ?
— Est-ce que tu auras besoin de documents d’identité à ton retour ?
Bref silence hésitant.
— Lilith, je ne vais pas te demander ça, c’est…
— T’inquiète, ricanai-je, je t’obligerai à me rembourser le moindre centime que ça m’aura coûté. D’ici-là, essaie de filer à Jötunheim tant que tu as encore accès aux portails de ta Maison. J’y serai dans une semaine tout au plus.
Au pire, songeai-je in petto, s’il veut vraiment rester à Midgard, il fera l’aller-retour… Mais ça m’étonnerait beaucoup qu’il le veuille. La majorité des bannis filaient se réfugier dans les autres mondes de l’Yggdrasil pour ne pas se faire poursuivre, et retrouver un semblant de vie normale. Une grande partie s’installait à Asgard et Vanaheim, les plus aventuriers se cherchaient une place à Alfheim ou Nidavellir. Bien plus rares étaient ceux qui osaient partir à Jötunheim. Quant à Niflheim et Muspellheim, ils étaient respectivement trop froid et trop chaud pour y permettre une vie humaine ; et Helheim n’était accessible qu’aux morts.
L’un des rares avantages de Jötunheim, c’était que le risque de se faire dévorer en rebutait plus d’un. Les dieux osaient y faire un tour de temps en temps, mais c’était rare, et nous demi-divins… nous n’y allions qu’en cas de réelle nécessité. Ou pour rendre visite à Mímir… donc en cas de réelle nécessité, au vu de ses exigences exubérantes.
— Merci… finit par murmurer Kalyan. On se voit dans une semaine, alors ?
— Dans une semaine, approuvai-je. Reste vivant.
Et je raccrochai, avant de m’allonger sur le béton froid en soupirant. L’exil était décidément une sentence cruelle. Je comprenais pourquoi ils en avaient fait la punition la plus sévère, déjà à l’époque… même si, à l’époque, ça devait être beaucoup moins compliqué de se créer de faux papiers. Mais même aujourd’hui, avec les Maisons branchées sur les trois quarts des systèmes de caméras du monde, ça devenait difficile de voyager tranquille, même avec un faux passeport, à moins d’être un Loki avec quarante cartes d’identité différentes… ce qui était mon cas, ou presque.
En fait, j’avais passé mes premières années aux côtés d’Ekrest à me construire, dans son dos ou avec son aide, plus d’une trentaine de fausses identités. Sauf que mes identités à moi, au contraire de celles d’autres demi-divins que je connaissais, étaient recensées dans les bases de données des pays concernés, possédaient une résidence fixe existante, un véritable passé… bref, socialement parlant, c’étaient de véritables personnes, pour peu que je me donne la peine de les incarner physiquement.
Mais, pour Kalyan, il allait falloir que je renoue le contact avec l’un de mes faussaires. C’était l’un de ces types en qui j’avais presque confiance, que j’avais eu l’occasion de rencontrer par l’intermédiaire d’Ekrest. Le genre de personne qui pouvait me créer une véritable identité solide, avec attestations de naissance, bulletins et diplômes universitaires, bref la totale. Bon, ses services étaient chers, mais ça redonnerait littéralement une nouvelle vie à Kalyan.
Les yeux perdus dans la masse de tuyaux qui couraient sous le pont, je commençai à m’imaginer les changements physiques que Kalyan devrait subir pour convenir à sa nouvelle identité. Contrairement à mes propres métamorphoses, il fallait que je reste réaliste. Le Thor n’était pas capable de se transformer. Il faudrait juste penser à quelques changements simples, mais qui brouilleraient efficacement les pistes pour les logiciels de reconnaissance faciale. Barbe, lunettes, longueur et couleur de cheveux, éventuellement jouer un peu avec du fond de teint. Des lentilles de couleur obligatoires pour masquer ses yeux trop lumineux et reconnaissables. C’était faisable. J’avais une image bien définie en tête, il ne me restait plus qu’à la tester… et à envoyer la photo à mon contact.
Curieuse de savoir ce que ça donnerait dans la réalité, je fis apparaître un miroir, puis changeai d’apparence. Brièvement, je subis le choc du visage de Kalyan avec des yeux turquoise. Le miroir me renvoyait un reflet à la fois familier, et totalement étranger avec cette couleur d’iris. Ça donnait un effet extrêmement dérangeant.
Perturbée, je passai mes doigts devant mes yeux en murmurant une brève incantation pour les couvrir d’une illusion, afin qu’ils paraissent marron. Ensuite, j’appliquai un à un les changements que j’avais imaginés. Les cheveux s’allongèrent de quelques centimètres, devinrent châtain foncés, une barbe de même teinte vint manger la mâchoire ciselée, déformant efficacement ce trait distinctif. Agréablement surprise, j’insufflai une pointe de pigments supplémentaires sous la peau pour l’assombrir, fis apparaître des lunettes rectangulaires que je n’utilisais presque jamais, et contemplai le résultat avec satisfaction.
Ce n’était plus Kalyan. C’était quelqu’un de très proche, vaguement semblable, mais ce n’était pas lui. Et ces petites différences, même minimes, suffisaient pour embrouiller les logiciels les moins performants. Bon, je ne garantissais pas que ceux qu’Ekrest avait codés tomberaient dans le panneau… mais ceux-là, personne à part lui n’y avait accès pour le moment, il ne les avait pas encore lancés sur le marché, à ce que je sache.
Un sourire satisfait aux lèvres, je fis apparaître un sac à dos, mon ordinateur et son chargeur, une trousse de toilette, des vêtements de rechange, le téléphone de la Faction, celui que j’utilisais pour joindre Ekrest et Selvigia, ainsi que celui qui me servirait à contacter mon faussaire. Puis, je me pris en photo avec l’apparence de Kalyan sur ce téléphone, en appliquant une illusion de fond blanc derrière moi, et enfin, je pris un instant pour réfléchir au visage que j’allais prendre durant ma cavale. Leslie Wyatt était l’une de mes identités les plus sûres, certainement inconnue aux renseignements de la Confrérie, mais elle demeurait dangereuse puisque je l’avais déjà utilisée ici, dans une situation où elle avait pu être compromise.
Je poussai un long soupir en revenant sur les implications des révélations de Syn. Elle nous avait trouvées via un enfant de Frigg qui avait laissé filtrer l’information, et la Confrérie avait littéralement bondi sur l’occasion. De deux choses l’une, cela signifiait que les Frigg et les Loki communiquaient étroitement, au point d’indiquer ma position exacte, mais aussi que toute la ville d’Istanbul devait être quadrillée en ce moment même par des détecteurs de magie vivants. Cela voulait dire que je ne pouvais pas retourner à la base de la Faction, ni user de mes pouvoirs pendant les prochains jours, sinon je serais immédiatement repérée.
Une grimace aux lèvres, je vérifiai à nouveau le contenu de mon sac à dos, repris le visage de Leslie Wyatt, fis apparaître ses papiers d’identité ainsi qu’un porte-monnaie de secours que je rangeai dans une poche sécurisée du sac, puis je me redressai. La touche finale : le niquab, ce voile intégral qui dissimulait tout, à l’exception de de mes yeux couverts par des lentilles. À partir de maintenant, plus de magie.
C’est bien la peine d’être sortie des prisons des Thor ! songeai-je avec amertume.
Je levai la tête, vérifiai qu’il n’y avait personne autour de moi, puis me décidai à bouger. Il fallait que je sois mobile, impossible à localiser ou à capturer. Adam ne me laisserait pas de deuxième chance.
Alors, chargée de mon petit sac à dos, je repris le chemin de la ville.

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Dernière modification par vampiredelivres le mar. 19 janv., 2021 10:53 pm, modifié 1 fois.
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : lun. 28 déc., 2020 12:16 am Hellow !

J'ai repensé hier soir au hors-série Résolutions que j'avais posté il y a quasiment un an de ça… et je me suis dit "tiens, mes résolutions de cette année, ça avance comment ?". Et on ne va pas se mentir, le bilan est… mitigé on va dire. Il y a du bon et du moins bon, notamment dans les projets d'écriture.

Du coup je vais faire une session blabla ici (mais j'aime bien), et puis si vous avez la flemme de lire, vous pouvez skip au chapitre qui arrive juste en dessous. :D

Les résolutions de cette année en termes d'écriture/écriture, c'était quoi ?
1° Trois heures d'écriture par semaine
2° Une demi-heure de lecture par jour
3° Finir la correction de LCDS (I) d'ici avril
4° Envoyer LCDS (I) en ME d'ici septembre
5° Terminer Eliane
6° Terminer TDNC

Dans l'ordre :
1° : Ça fait partie des mitigés. Il y a clairement des semaines où mes trois heures sont parties à la poubelle, j'ai eu trois-quatre bons mois de page blanche évidente, mais pendant les périodes scolaires en général, je me débrouillais plutôt bien. Plutôt dans le positif en conclusion finale (j'aime pas non plus me bash en mode "t'es nulle, t'as pas fait ça", donc je préfère me dire que malgré les difficultés, j'ai pu avancer).

2° : L'objectif tel quel n'est pas respecté, mais j'ai repris mon rythme de lecture de lycée (15-20 livres par an), et franchement, après le désert littéraire qu'a été l'EPFL… ça fait du bien !

3° : … Ouais. Alors validé, certes, mais en speed rush de l'enfer :lol: Mais je suis satisfaite de la version actuelle, donc bon, je ne peux pas me plaindre. On en reparle juste en-dessous.

4° :




ALORS.
OUAIS.
C'était censé être le gros buzz de cette année, mais… je ne sais pas pourquoi, je ne m'y suis jamais vraiment collée. Le mieux est l'ennemi du bien, comme on dit, et j'ai toujours envie de faire un peu mieux, mais jamais le temps. Dans l'idéal en plus, je viserais une grosse maison d'édition (ouais, la concurrence, je sais :lol: ). Et certes, il y a eu le concours des Nouvelles Plumes, où je me suis sauvagement fait recaler pour un million de signes que je n'avais même pas atteint, m'enfin. :mrgreen: Je ne considère pas ça comme une validation de l'objectif.
Bref, septembre est passé, les cours sont arrivés, et actuellement, je suis en plein dilemme pour savoir si j'envoie ou non. Bref, faut encore que j'y repense, mais il n'est pas improbable que j'envoie d'ici fin janvier.
Tout ça pour dire que là pour le coup, je ne suis pas vraiment contente de moi-même, surtout que j'ai eu plein d'occasions de le faire, et que les "raisons" que je me donnais pour ne pas le faire (revoir ce chapitre, relire intégralement, etc.)… bah je n'ai jamais réellement fait ces choses-là. Je n'ai jamais relu, je n'ai jamais corrigé… bref.

5° : Un gros point positif pour contrebalancer le précédent, c'est Eliane. Quand j'ai commencé à poster Eliane, j'étais en free style total (et c'est toujours le cas because Dynasties), mais Eliane a réellement pris un niveau que je n'escomptais pas. J'en suis très très fière. :)

6° : Chou blanc là-dessus, j'ai pas touché à ma fanfiction Elsa/Loki depuis une éternité et ça n'a pas changé cette année.


En conclusion pour l'écriture, c'est mi-figue mi-raisin. Eliane a vachement bien avancé, Femina a vu le jour, mais de manière générale, j'ai l'impression d'avoir stagné. Et ça se voit sur LCDS (II), en un an, j'ai posté cinq chapitres et un interlude, ce n'est clairement pas un record digne du Guiness.
J'espère pouvoir reprendre un peu mieux cette année. J'ai eu quelques idées intéressantes récemment, des trucs plutôt cool auxquels j'ai pensé pour la fin définitive du Cycle. Après les exams, je pense reprendre un bon rythme et avancer. Faut que je passe cette pauvre partie raplapla qui me fait galérer et ça devrait aller mieux.

Voilà voilà, j'espère que vous avez apprécié mon blabla. Et vous votre 2020, c'était comment ?
Ah oui, bonne idée d'avoir fait ce petit bilan ! :D C'est cool de voir quels progrès et accomplissements tu as fait et, de l'autre côté, les difficultés rencontrées ^^

Pour LCDS et l'édition... vaut mieux pas se précipiter et être vraiment satisfaite de ce que tu envoies. Surtout si on considère que c'est une saga et qu'ils pourraient probablement te demander un résumé des tomes suivants (alors si tu étais encore indécise sur certains points pour ta suite, c'est peut-être pas plus mal ^^)

Et yas Eliane, encore félicitations, c'était vraiment de la balle 8-) J'ai hâte de découvrir tes autres projets de Dynaties. Même si c'est du free-style, c'est vraiment super cool à lire, c'est un plaisir !

Pour l'impression de stagner, c'était pas une année facile aussi. Niveau scolaire, tu as l'air d'avoir été assez prise en plus. Les prochaines années à ton école seront moins contraignantes tu penses ou ça ira croissant ? :?

Allez, je file lire le chap 6 :twisted:
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : lun. 28 déc., 2020 12:25 am
CHAPITRE 6


Nous allions nous éclipser par la porte principale. Un comble, quand on savait qui nous guettait là, mais c’était à la fois la sortie la plus simple à utiliser, et la moins évidente à surveiller pour nos assaillants. Quiconque d’autre que nous aurait probablement essayé de chercher une porte arrière, un conduit d’aération… mais nous deux, nous connaissions la Confrérie. Si Adam était à nos trousses, il avait prévu le coup, et bloqué toutes les issues du bâtiment. La porte d’entrée serait la seule qui s’ouvrirait, et seulement au moment où il envahirait les lieux.
— Prête ? me demanda Selvigia.
Je hochai la tête, lâchai son poignet, observai une dernière fois le chemin à suivre, puis me métamorphosai en araignée. Selvie m’imita très vite. Syn, elle, n’esquissa pas un geste pour nous retenir. En fait, elle observait avec une curiosité manifeste chacun de nos mouvements. Je réprimai une grimace impossible à exécuter sous ma forme velue, tournai la tête pour repérer ma meilleure amie, qui avait maintenant l’apparence d’une petite bête au corps noir, longiligne, et aux longues pattes grêles. Elle se mouvait déjà souplement en direction de la vitre à laquelle notre table était accolée. J’espérais que personne n’avait prêté attention à notre soudaine métamorphose. :arrow: Oui, ce serait pas mal que personne ait remarqué :lol:
Les sons avaient disparu. Une araignée n’entendait pas. Je n’avais plus d’oreilles, les notions mêmes de bruit et de silence me paraissaient étrangères dans ce corps, comme si elles n’avaient jamais existé. En revanche, je percevais chaque vibration de l’air grâce à de fins poils sur mes pattes avant. Et, dans un café comme celui-ci, elles étaient nombreuses. Tous les petits gestes que les humains exécutaient provoquaient des chocs, qui se propageaient en ondes. Je n’entendais pas à proprement parler, mais je percevais les « sons » qui rebondissaient sur les surfaces, et ce paradoxe me perturbait. En plus, je ne voyais que peu, à une distance minime, et en nuances de gris floues parce que mes yeux ne pouvaient pas faire le point. :arrow: Mdr ça sent les recherches sur les araignées :lol: C'est cool en vrai, je savais pas tout ça !
Mais l’heure n’était pas aux découvertes de la vie arachnéenne. Pressée par mon instinct humain, qui me hurlait qu’Adam serait là dans un moment, avec au moins quinze Loki qui exécuteraient chacun de ses ordres les yeux fermés, je m’élançai à la suite de Selvigia, remontant le filin de soie qu’elle laissait derrière elle. Bientôt, je sentis nettement le changement de surface sous mes griffes. Surprise par la surface :arrow: Répétition yé inhabituelle du verre, je glissai sur une douzaine de centimètres, me réceptionnai en catastrophe sur l’étroite planche de bois qui servait de cadre à la large vitre. Sauf que j’avais perdu le contact du fil de Selvigia.
Faisant surtout confiance à mon odorat pour m’orienter en direction de la zone où l’âcre parfum des pots d’échappement était le plus présent, et au contact du verre qui raclait contre mes pattes, sur ma droite, je filai le long du bord de la vitre. Mon corps s’adaptait instinctivement à la topographie du terrain irrégulier, mes huit pattes s’accrochaient dans le moindre interstice pour garantir ma stabilité. Je ne réfléchissais pas, laissais l’instinct animal, endormi lorsque j’étais sous forme humaine, reprendre le dessus. J’avançais à une vitesse qui me paraissait ahurissante, compte tenu de la taille que je savais mesurer – une demi-douzaine de centimètres au maximum – et la distance que je savais devoir couvrir, tenaillée par la certitude de devoir dégager au plus vite.
Soudain, la vitre s’arrêta, remplacée par le bois, le mur droit sous mes pattes devint un angle. Je me rabattis sur mon oreille interne pour distinguer le haut du bas, et continuai à avancer, misant sur mes souvenirs humains pour me repérer vaguement dans l’espace. La combinaison entre esprit humain et arachnéen était étrange. Mais de toute façon, mes réflexions humaines me paraissaient toujours un peu décalées quand je me métamorphosais en animal. J’avais l’impression d’être moi sans être moi, et même cette angoisse qui me tenaillait n’avait plus exactement la même signification qu’auparavant. Maintenant, elle s’associait à l’idée physique d’être écrasée par plus fort que soi, idée qui faisait battre mon petit cœur d’araignée bien plus vite que nécessaire.
Je me pressai encore un peu, priant pour que Selvie ne me cherche pas. En principe, nous étions d’accord sur le plan : profiter de l’entrée des Loki pour foncer dehors, nous transformer, et nous barrer à tire d’ailes… littéralement. Aucune de nous n’avait mentionné qu’elle attendrait l’autre, et c’était mieux ainsi. Si, comme l’avait dit Syn, l’information du Frigg sur notre présence ici avait circulé, Adam chercherait une fille, voire deux.
Soudain, le mur forma un nouvel angle, puis encore un, et le bois sous mes pattes forma deux petites bosses soigneusement polies, avant de redevenir irrégulier. Je me figeai, humai l’air. L’odeur de pollution était ignoble, ici, âcre et piquante, presque douloureuse. Je revins un instant sur mes pas, inclinai la tête sur le côté pour approcher mes yeux principaux, situés tout à l’avant de ma tête, des deux bosses semblables à des ralentisseurs. Ça ressemblait vaguement à un chambranle de porte, vu de très – mais vraiment très – près.
Alors, suivant ce nouvel élément de repérage, je modifiai le sens de ma course, pour remonter en direction du plafond. J’étais sur la porte, littéralement. Il fallait juste que je me place tout près du sommet, pour profiter de l’instant où elle s’ouvrirait, passer par dessus, et me retrouver dehors.
Je trouvai l’endroit où je voulais me positionner, m’immobilisai, haletante. Je n’avais aucune idée du temps qui s’était écoulé. Je ne savais même pas si Adam avait eu le temps de pénétrer dans l’établissement. Je priais pour que ce ne soit pas le cas.
Mais, à l’intérieur, les vibrations de l’air n’avaient pour le moment pas changé. C’étaient toujours les mêmes ondes qui faisaient vibrer mes poils sensoriels. Leurs fréquences m’étaient vaguement familières, et je savais que, sous forme humaine, je les aurais associées aux bruits des des :arrow: tasses posées sur le bois, des cuillères métalliques raclant contre le verre, des conversations discrètes qui avaient lieu un peu partout autour. Je réduisis un peu :arrow: Yéé ma taille pour me faire plus discrète, glissai une patte filiforme dans l’interstice entre la porte et le chambranle.
Et puis, alors que je me disais qu’Adam avait changé de plan, deux choses se passèrent simultanément. La sensation douloureuse du manque de magie me frappa, coupant ma respiration, laissant un étrange goût de viande pourrie dans ma gorge, et la porte à laquelle je m’accrochais s’ouvrit brutalement, manquant de :arrow: Pas besoin du "de" il me semble me faire perdre ma prise. Je plantai par réflexe mes griffes dans les bois, et, réalisant enfin ce qui se passait, filai vers l’ouverture et le courant d’air frais que je sentais juste au-dessus de moi.
La lumière de l’extérieur submergea mes pauvres petits yeux à la mauvaise acuité visuelle. Je redescendis d’une petite dizaine de centimètres pour ne pas me faire écraser quand la porte se refermerait. Puis, je m’arrêtai à nouveau, attendis que la porte bouge. L’air glissait autour de moi, chargé d’odeurs désagréables, piquantes. Les vibrations tout proches, rythmées, régulières, me signalaient le passage de personnes à mes côtés. Et, si j’avais un peu de chance en jouant aux devinettes, ces personnes étaient les Loki qui me guettaient.
Puis, la porte recommença à bouger, à peine plus lentement que quand elle avait été ouverte, pivota pour finalement se refermer, manquant de me décrocher à nouveau. L’odeur de pollution qui m’avait guidée durant mon périple dans le café me frappa soudain de plein fouet, âcre :arrow: C'est la 3e fois que tu utilises cet adjectif pour définir l'odeur de pollution :) et puissante. Les vibrations régulières furent remplacées par une monstrueuse quantité d’ondes asynchrones et arythmiques. Un vrombissement douloureux emplit mon crâne, je me dirigeai instinctivement vers le haut dès que je sentis que la porte s’immobilisait. Le bois céda sa place à un béton chaud, rugueux, auquel je pouvais encore plus facilement m’accrocher. Je n’hésitai pas, progressai en direction du ciel sur quelques mètres, puis obliquai en direction du soleil, sur ma droite, et filai vers l’avant.
Bientôt, je sentis mes pouvoirs magiques qui me revenaient, comme une bouffée d’air pur après l’asphyxie. J’avançai encore un peu, légèrement déboussolée par le capharnaüm vibratoire ambiant, puis décidai d’y aller quitte ou double, et me métamorphosai en moineau.
La gravité me rattrapa immédiatement. Après quelques millisecondes de chute libre, durant lesquelles je dus lutter pour changer de mode de réflexion et d’instincts, je déployai mes ailes, infléchis ma course, planai jusqu’à un petit parapet, et m’autorisai une brève pause, le temps de retrouver la totalité de mes réflexes d’oiseau. :arrow: Damn, ça doit être violent en vrai les métamorphoses consécutives ! Soudain, j’avais de nouveau des oreilles, soudain, ma vue était bien meilleure. Le ratio d’importance de mes sens s’était inversé. Le toucher n’était plus aussi important qu’auparavant, l’odorat était presque inexistant. La vue et l’ouïe, par contre étaient redevenus essentiels.
J’inclinai la tête de gauche à droite, triangulant, séparant les bruits que j’entendais. Les cris, les klaxons de voitures, le brouhaha des pas et des conversations, tous distordus par mon oreille de moineau. Je fis claquer mon bec, ravie de retrouver ces sensations familières, étendis à nouveau mes ailes, et plongeai dans les courants d’air turbulents de la cité avec la joie d’être libre, teintée d’une légère inquiétude pour Selvigia. J’avais confiance en son instinct et ses capacités, mais je ne pouvais m’empêcher d’être soucieuse. Mille problèmes pouvaient lui être arrivés.
Mais ma priorité actuelle était de m’éloigner au plus vite, de prévenir Ekrest, de fermer la base de la Faction pour filtrer les entrées, le temps qu’on s’assure que Selvie était saine et sauve, et pas dans les sales pattes de l’ennemi.
Soudain, mon téléphone sonna dans mon inventaire magique. Je le sentis, mais, incapable de l’utiliser maintenant, et peu encline à m’arrêter alors que j’étais encore trop proche d’Adam, je poursuivis mon vol, accompagnée par les vibrations récurrentes. Dos au soleil, haut dans le ciel, je m’orientai vers le fleuve que je voyais serpenter non loin.

Mon vol fut bref, mais tranquille, avec tout juste quelques courants d’air fourbes qui me dévièrent légèrement de la trajectoire idéale que je m’étais choisie. Je parvins ainsi sous l’un des immenses ponts qui enjambaient le Bosphore. Là, dissimulée dans l’ombre de l’immense construction, je me retransformai en humaine, fis apparaître mon téléphone principal, et fronçai un sourcil en voyant qu’il n’affichait aucun appel manqué. Puis, je haussai les épaules. D’abord Ekrest.
Loki en soit remercié, il décrocha au bout de deux tonalités seulement.
— Lilith ?
Il y avait une légère, très légère, pointe d’inquiétude dans sa voix :arrow: Mouais mouais mouais, même si je me doutais qu’il l’avait volontairement laissée affleurer. Je me mordis les lèvres, partagée par la joie de l’entendre et la colère tenace à son égard qui me hantait encore.
— Salut. On a un souci.
Je lui expliquai succinctement la situation, muselant mes émotions pour rester au maximum concentrée sur les faits. En écho à mon ton neutre, il me promit d’appeler Lana immédiatement, mais m’avertit sans une once d’émotion dans la voix que je ne pourrais probablement pas rentrer à la base au moins le temps que Selvigia se manifeste, voire plus si j’étais compromise.
— Est-ce que tu veux que je sorte, histoire de te filer un coup de main ? demanda-t-il malgré tout après un bref silence.
On aurait presque dit qu’il essayait de faire comme si rien de mauvais n’était arrivé entre nous, comme si nos vieilles habitudes restaient les mêmes. C’était peut-être le cas, au fond, mais je ne pus m’empêcher de ricaner amèrement :
— Je peux me débrouiller. Je vais disparaître des radars, avertis-moi juste si vous décidez de changer d’emplacement.
— D’accord. Et toi, tiens-moi au courant de l’évolution de la situation.
— Évidemment.
Il n’y avait aucune chaleur dans nos voix respectives. Et, même si cette neutralité militaire avait toujours dominé nos dialogues durant les missions, aujourd’hui, elle avait un écho différent. On prétendait tous les deux que tout se passait comme d’habitude, mais ce n’était plus le cas. Quelque chose entre nous s’était rompu.
— On se rappelle bientôt, lâchai-je de but en blanc pour achever cette conversation à l’agonie au plus vite.
Et je coupai l’appel, une grimace aux lèvres, avec l’impression que le vide que ma dispute avec Ekrest avait creusé dans ma poitrine quelques jours plus tôt s’élargissait encore un peu plus. Soudain, je n’étais pas sûre d’en être capable. De prétendre, de rester éloignée de lui. Tout me hurlait d’aller le voir, d’essayer de reconstruire… mais de reconstruire quoi ? Nous étions tous les deux brisés. Construire un pont au milieu de ruines, ça n’avait aucun sens. Il fallait qu’on retrouve une certaine cohérence vis-à-vis de nous mêmes avant de pouvoir tendre une main vers l’autre. Je devais rester éloignée, distante, le temps qu’on redevienne un peu de ce que nous avions été, même si ce raisonnement rationnel, pragmatique, s’opposait à mes envies. Je voulais Ekrest à mes côtés, je voulais pouvoir lui faire aveuglément confiance, comme auparavant. J’avais besoin de lui au quotidien, pas de sa présence physique, mais de son soutien silencieux. Avec lui, j’avais l’impression que rien ne pouvait m’arriver.
Je poussai un long soupir silencieux, m’assis à même le béton rugueux. Sous le pont, l’air était frais, puisqu’il n’avait pas été réchauffé par le soleil, mais rafraîchi par les eaux froides du fleuve. Les relents d’algues et de vase qui embaumaient l’air m’apaisaient. Paradoxalement, je détestais le contact de l’eau, mais j’adorais l’odeur de la mer. Elle m’apaisait. J’aimais être au bord de l’eau, tant que je savais que je n’allais pas tomber dedans.
Assise sur la plaque de béton légèrement inclinée vers le bas, je sélectionnai Selvigia dans mes contacts, lui écrivis un bref message pour qu’elle m’appelle dès qu’elle serait en sécurité. Puis, je fis disparaître mon téléphone principal, et fis apparaître les trois autres, secondaires, que je n’utilisais qu’en situation critique, ou alors pour mes contacts humains. Mon cœur rata un battement lorsque je réalisai lequel avait sonné.
C’était celui que j’avais utilisé chez les Thor pour contacter Selvigia. Mais ma meilleure amie et Ekrest étaient référencés dans mes contacts, et le numéro qui m’avait appelé était inconnu. La seule autre personne, étrangère à ma famille proche, qui aurait pu avoir ce numéro… c’était Kalyan, s’ils avaient réussi à décrypter le numéro pendant que j’appelais ma sœur. Était-ce lui qui m’avait appelée ? Je me mordillai les lèvres, hésitante, vérifiai d’un regard la qualité de mon chiffrage dans cette zone urbaine. Les téléphones des Maisons étaient généralement construits de manière à ce que leurs localisations soient toujours brouillées par les ondes magiques, mais le risque que quelqu’un craque l’encodage et écoute les conversations était toujours présent.
Mon doigt s’arrêta sur la touche d’appel, indécis. Je me mordillai les lèvres, puis secouai la tête. On parlait de Kalyan, le type qui m’avait faite évader. S’il m’appelait, ce ne serait pas juste pour prendre de mes nouvelles, il devait avoir une raison. Mon pouls s’accéléra légèrement lorsque je pressai mon pouce sur la touche, je portai l’appareil à mon oreille.
Une sonnerie.
Deux sonneries.
Trois sonneries.
Quatre sonneries.
J’étais sur le point de raccrocher lorsque sa voix chaude, douloureusement familière, s’éleva, ramenant avec elle une nuée de souvenirs que j’aurais probablement préféré enterrer.
— Oui ? :arrow: Non. (gé la koneri. ge sui kontente de le vouar. de l'entendr du mo1)
— C’est moi, répondis-je, luttant pour maintenir un ton égal. Tu m’as appelée.
Son léger rire de soulagement fit grésiller l’archaïque haut-parleur de mon antique téléphone.
— Oui. J’aurais besoin d’un coup de main, est-ce qu’il y a un endroit où on pourrait se rencontrer pour en parler tranquillement ?
Je froissai le nez, pensive. Ma situation actuelle ne se prêtait vraiment pas à une embrouille supplémentaire avec les Thor. Adam était encore dangereusement proche, et je ne pouvais pas me permettre de trop user de mes pouvoirs. Il avait peut-être un Frigg sous la main, et ces abrutis d’enfants de la déesse de la magie pouvaient détecter les pulsations magiques spécifiques à une Maison. Actuellement, s’il y en avait un dans les parages, il agissait comme une antenne calibrée pour me repérer. Et si Adam me tombait dessus, accompagné d’une trentaine des nôtres, sans un portail de secours ni le support des autres Élites, je ne donnais pas cher de ma peau.
— Pas vraiment. C’est urgent à quel point ?
— Exil et expulsion du territoire des Thor d’ici moins de… quatre heures…? hésita-t-il. Pardon, trois et demie. :arrow: Aie.
Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.
— Tu es sûr que tu veux mon aide ? ajoutai-je après une hésitation.
Après tout, on l’excommuniait parce qu’il s’était associé à moi et à ma famille. Et, autant ses choix ne lui appartenaient pas quand Loki faisait tout pour le pousser à me libérer, autant maintenant… il donnait d’une certaine manière raison aux Thor qui l’expulsaient. En outre, je n’étais pas sûre d’être l’option la plus sûre, étant moi-même poursuivie par les miens juste parce que j’avais survécu et causé quelques troubles internes.
— Je crois surtout que peu d’autres personnes tolèreront ma présence et accepteront de m’aider, ricana-t-il, légèrement amer.
J’inclinai la tête, songeuse. Ce n’était pas faux. Le mot de la trahison de Kalyan se répandrait au sein des Maisons comme une traînée de poudre, ce qui compliquerait considérablement ses chances de trouver asile chez d’autres Æsir. Quant aux Vanir et à la Confrérie, ils se feraient un plaisir d’éliminer un Thor un peu trop puissant dont ils savaient ne pas pouvoir tirer de rançon… après l’avoir évidemment torturé pour lui faire cracher toutes ses informations.
Pensive, je considérai quelques instants l’idée d’une rencontre ici, en ville. Mais rien ne m’assurait qu’il ne soit pas suivi, ou que je ne tomberais pas dans un piège. Même en assumant qu’il était totalement sincère dans sa requête, je ne pouvais pas juste aller le voir sans prendre aucune précaution. De manière générale, Midgard était devenu un monde dangereux pour moi… plus que d’habitude, en tout cas.
— Actuellement, c’est un peu compliqué de mon côté… finis-je par souffler. Écoute, je te rappelle dans trois minutes avec une réponse, d’accord ?
Il émit un grognement d’assentiment maussade. Je ne pus m’empêcher de sourire en raccrochant, désabusée et amusée devant mes hormones qui semblaient s’être décidées à faire la fête. Le simple son de sa voix avait fait battre mon cœur un peu plus vite, et les souvenirs que j’avais essayé de repousser ces derniers jours étaient revenus brusquement. Les bons comme les mauvais, d’ailleurs.
Je poussai un long soupir. Syndrome de Stockholm de merde. Tout ce que j’avais construit avec Kalyan, je l’avais construit sur des bases pourries jusqu’à la moelle, dangereusement instables. Même s’il y avait un certain respect mutuel, cet attachement que j’avais pour lui… à long terme, il était toxique. :arrow: Eeeeet oui. Sadness time :cry: On était partis d’une relation entre une prisonnière et son tortionnaire. Il n’y avait aucune chance que ça donne quelque chose de viable. Il valait mieux que je m’éloigne au plus vite. Un peu d’argent, l’adresse de l’un des petits appartements miteux dans une favela de Rio de Janeiro où il pourrait se cacher le temps que les choses se tassent pour lui, et je pouvais couper les ponts avec la conscience tranquille.
Et pourtant, j’avais envie de l’aider. Parce que je l’appréciais, d’une part, mais aussi parce que j’avais une dette envers lui. Il m’avait torturée, mais il m’avait aussi tirée d’une situation plus que difficile, et m’avait au passage aidée à libérer Ekrest et les autres. Et ça, ça n’avait pas de prix, malgré la situation tendue dans laquelle j’étais avec mon mentor. Ekrest et moi sortirions un jour de cette mauvaise passe, mais j’aurais probablement eu bien plus de mal à le tirer de la prison des Thor sans l’aide de Kalyan.
Une idée m’effleura. Faisable, quoique tordue. Je repris mon téléphone principal, rappelai mon mentor sur le champ. Il décrocha presque immédiatement.
— Ça va ?
Cette fois-ci, l’inquiétude dans son ton était réelle. Un irrépressible sourire affleura à mes lèvres, et je dus lutter pour qu’il ne transparaisse pas dans ma voix.
— Ça va, le rassurai-je, faussement neutre. Dis, la fameuse expédition dans l’Yggdrasil dont tu parlais la dernière fois… tu comptes envoyer qui, où et quand ?
Pris au dépourvu par la question, il hésita brièvement.
— Heu… Toi à Jötunheim, avec Selvigia et Åke en appui, et… Pourquoi, au juste ?
— J’ai un certain Hamershot qui aurait besoin d’un coup de main, mais disons que le rencontrer sur Midgard, dans les conditions actuelles…
Un bref silence succéda à ma réponse. J’imaginai sans mal son expression pensive, ses lèvres pincées, la concentration qui froissait ses traits. Je connaissais ses mimiques par cœur. Son souffle résonnait dans mon oreille, si proche que j’aurais presque pu croire qu’il était à côté de moi. Je le détestais et l’aimais en même temps pour ce qu’il m’obligeait à ressentir, peine et joies mêlées, déception et espoir combinés. C’était épuisant.
— Je vois… marmonna-t-il finalement. C’est en rapport avec notre évasion je suppose ? Écoute, tu peux lui donner rendez-vous dans une semaine à la source de Mímir, je pense que ça vous permettra à tous les deux de prendre les précautions nécessaires pour ne pas être suivis.
J’approuvai d’un hochement de tête qu’il ne vit pas.
— Merci. Et, Ekrest…?
— Oui ?
J’hésitai. La satisfaction égoïste de savoir qu’il se préoccupait de comment j’allais était présente, mais la douleur des mots qu’il avait prononcés une semaine plus tôt était encore vive.
— Je… Non, rien. Je te rappelle si j’ai des nouvelles.
Il ne répondit pas. En revanche, j’étais certaine qu’il avait discerné la tristesse dans ma voix. Même si nous avions du mal à communiquer, en ce moment, nous nous connaissions trop pour ne pas nous comprendre. Ça devenait presque pénible à savoir et à supporter, dans la situation actuelle.
Je rappelai Kalyan. Cette fois-ci, il fut un peu plus rapide, probablement parce qu’il escomptait mon coup de fil.
— Alors ?
— On peut se retrouver à la source de Mímir dans une semaine.
— Pardon ? hoqueta-t-il.
Je ne parvins pas à étouffer un léger rire amusé.
— C’est pas que je ne veuille pas te voir, Kal, c’est juste que je serai de passage là-bas d’une manière ou d’une autre, justifiai-je. En plus, en ce moment, Jötunheim est beaucoup moins risqué que Midgard pour nous deux.
— À part les géants qui vont m’écraser dès qu’ils vont voir mes yeux, tu veux dire… grommela-t-il sur un ton irrité.
Là-dessus, il n’avait pas tort. Les Thor n’étaient pas exactement apprécié des Jötnar, les géants de Jötunheim. Le fait que leur père en ait massacré un sacré paquet au cours de ses expéditions n’aidait pas vraiment. :arrow: Arf pas grand-chose :roll: Mais, d’un autre côté, c’était pour nous protéger, nous pauvre humains – enfin, demi-humains pour moi – d’une invasion de géants anthropophages qui voulaient faire de nous des brochettes caramélisées. Il avait beau être pénible, le dieu de l’orage pouvait s’avérer très utile, à l’occasion.
— Je suis sûre que tu peux t’en sortir. Si tu es vraiment sérieux à propos de ce coup de main dont tu as besoin, évidemment.
Il y avait une pointe de questionnement dans la fin de ma phrase, une interrogation silencieuse à laquelle je préférais avoir une réponse claire. Il fallait que je sache dans quoi je m’engageais. S’il me lâchait au dernier moment parce qu’il déciderait de se débrouiller seul, ou alors s’il m’entraînait dans un piège, dette d’honneur ou non, je lui ferais la peau.
— Mortellement sérieux, répondit-il après un silence. J’y serai. Merci.
Je cillai, stupéfaite de la rapidité avec laquelle il avait accepté. Je me serais attendue à plus de résistance pour un lieu aussi difficile d’accès depuis Midgard. Mais après tout, s’il était réellement en passe de se faire exiler, cela voulait dire que ses options étaient limitées. Et il devait se douter que je ne serais pas non plus en bien meilleure position que lui. Au bout du compte, nous étions tous les deux sur le fil du rasoir, moi avec les deux Kaiser aux trousses, et lui avec sa famille qui désapprouvait ses récentes allégeances.
— Kalyan ? interrogeai-je avant qu’il ne raccroche.
— Mmhm ?
— Est-ce que tu auras besoin de documents d’identité à ton retour ?
Bref silence hésitant.
— Lilith, je ne vais pas te demander ça, c’est…
— T’inquiète, ricanai-je, je t’obligerai à me rembourser le moindre centime que ça m’aura coûté. D’ici-là, essaie de filer à Jötunheim tant que tu as encore accès aux portails de ta Maison. J’y serai dans une semaine tout au plus.
Au pire, songeai-je in petto, s’il veut vraiment rester à Midgard, il fera l’aller-retour… Mais ça m’étonnerait beaucoup qu’il le veuille. La majorité des bannis filaient se réfugier dans les autres mondes de l’Yggdrasil pour ne pas se faire poursuivre, et retrouver un semblant de vie normale. Une grande partie s’installait à Asgard et Vanaheim, les plus aventuriers se cherchaient une place à Alfheim ou Nidavellir. Bien plus rares étaient ceux qui osaient partir à Jötunheim. Quant à Niflheim et Muspellheim, ils étaient respectivement trop froid et trop chaud pour y permettre une vie humaine ; et Helheim n’était accessible qu’aux morts.
L’un des rares avantages de Jötunheim, c’était que le risque de se faire dévorer en rebutait plus d’un. Les dieux osaient y faire un tour de temps en temps, mais c’était rare, et nous demi-divins… nous n’y allions qu’en cas de réelle nécessité. Ou pour rendre visite à Mímir… donc en cas de réelle nécessité, au vu de ses exigences exubérantes.
— Merci… finit par murmurer Kalyan. On se voit dans une semaine, alors ?
— Dans une semaine, approuvai-je. Reste vivant.
Et je raccrochai, avant de m’allonger sur le béton froid en soupirant. L’exil était décidément une sentence cruelle. Je comprenais pourquoi ils en avaient fait la punition la plus sévère, déjà à l’époque… même si, à l’époque, ça devait être beaucoup moins compliqué de se créer de faux papiers. Mais même aujourd’hui, avec les Maisons branchées sur les trois quarts des systèmes de caméras du monde, ça devenait difficile de voyager tranquille, même avec un faux passeport, à moins d’être un Loki avec quarante cartes d’identité différentes… ce qui était mon cas, ou presque.
En fait, j’avais passé mes premières années aux côtés d’Ekrest à me construire, dans son dos ou avec son aide, plus d’une trentaine de fausses identités. Sauf que mes identités à moi, au contraire de celles d’autres demi-divins que je connaissais, étaient recensées dans les bases de données des pays concernés, possédaient une résidence fixe existante, un véritable passé… bref, socialement parlant, c’étaient de véritables personnes, pour peu que je me donne la peine de les incarner physiquement.
Mais, pour Kalyan, il allait falloir que je renoue le contact avec l’un de mes faussaires. C’était l’un de ces types en qui j’avais presque confiance, que j’avais eu l’occasion de rencontrer par l’intermédiaire d’Ekrest. Le genre de personne qui pouvait me créer une véritable identité solide, avec attestations de naissance, bulletins et diplômes universitaires, bref la totale. Bon, ses services étaient chers, mais ça redonnerait littéralement une nouvelle vie à Kalyan.
Les yeux perdus dans la masse de tuyaux qui couraient sous le pont, je commençai à m’imaginer les changements physiques que Kalyan devrait subir pour convenir à sa nouvelle identité. Contrairement à mes propres métamorphoses, il fallait que je reste réaliste. Le Thor n’était pas capable de se transformer. Il faudrait juste penser à quelques changements simples, mais qui brouilleraient efficacement les pistes pour les logiciels de reconnaissance faciale. Barbe, lunettes, longueur et couleur de cheveux, éventuellement jouer un peu avec du fond de teint. Des lentilles de couleur obligatoires pour masquer ses yeux trop lumineux et reconnaissables. C’était faisable. J’avais une image bien définie en tête, il ne me restait plus qu’à la tester… et à envoyer la photo à mon contact. :arrow: Go photoshoper Kalinou hein Lily
Curieuse de savoir ce que ça donnerait dans la réalité, je fis apparaître un miroir, puis changeai d’apparence. Brièvement, je subis le choc du visage de Kalyan avec des yeux turquoise. Le miroir me renvoyait un reflet à la fois familier, et totalement étranger avec cette couleur d’iris. Ça donnait un effet extrêmement dérangeant.
Perturbée, je passai mes doigts devant mes yeux en murmurant une brève incantation pour les couvrir d’une illusion, afin qu’ils paraissent marron. Ensuite, j’appliquai un à un les changements que j’avais imaginés. Les cheveux s’allongèrent de quelques centimètres, devinrent châtain foncés, une barbe de même teinte vint manger la mâchoire ciselée, déformant efficacement ce trait distinctif. Agréablement surprise, j’insufflai une pointe de pigments supplémentaires sous la peau pour l’assombrir, fis apparaître des lunettes rectangulaires que je n’utilisais presque jamais, et contemplai le résultat avec satisfaction.
Ce n’était plus Kalyan. C’était quelqu’un de très proche, vaguement semblable, mais ce n’était pas lui. Et ces petites différences, même minimes, suffisaient pour embrouiller les logiciels les moins performants. Bon, je ne garantissais pas que ceux qu’Ekrest avait codés tomberaient dans le panneau… mais ceux-là, personne à part lui n’y avait accès pour le moment, il ne les avait pas encore lancés sur le marché, à ce que je sache.
Un sourire satisfait aux lèvres, je fis apparaître un sac à dos, mon ordinateur et son chargeur, une trousse de toilette, des vêtements de rechange, le téléphone de la Faction, celui que j’utilisais pour joindre Ekrest et Selvigia, ainsi que celui qui me servirait à contacter mon faussaire. Puis, je me pris en photo avec l’apparence de Kalyan sur ce téléphone, en appliquant une illusion de fond blanc derrière moi, et enfin, je pris un instant pour réfléchir au visage que j’allais prendre durant ma cavale. Leslie Wyatt était l’une de mes identités les plus sûres, certainement inconnue aux renseignements de la Confrérie, mais elle demeurait dangereuse puisque je l’avais déjà utilisée ici, dans une situation où elle avait pu être compromise.
Je poussai un long soupir en revenant sur les implications des révélations de Syn. Elle nous avait trouvées via un enfant de Frigg qui avait laissé filtrer l’information, et la Confrérie avait littéralement bondi sur l’occasion. De deux choses l’une, cela signifiait que les Frigg et les Loki communiquaient étroitement, au point d’indiquer ma position exacte, mais aussi que toute la ville d’Istanbul devait être quadrillée en ce moment même par des détecteurs de magie vivants. Cela voulait dire que je ne pouvais pas retourner à la base de la Faction, ni user de mes pouvoirs pendant les prochains jours, sinon je serais immédiatement repérée.
Une grimace aux lèvres, je vérifiai à nouveau le contenu de mon sac à dos, repris le visage de Leslie Wyatt, fis apparaître ses papiers d’identité ainsi qu’un porte-monnaie de secours que je rangeai dans une poche sécurisée du sac, puis je me redressai. La touche finale : le niquab, ce voile intégral qui dissimulait tout, à l’exception de de mes yeux couverts par des lentilles. À partir de maintenant, plus de magie.
C’est bien la peine d’être sortie des prisons des Thor ! songeai-je avec amertume.
Je levai la tête, vérifiai qu’il n’y avait personne autour de moi, puis me décidai à bouger. Il fallait que je sois mobile, impossible à localiser ou à capturer. Adam ne me laisserait pas de deuxième chance.
Alors, chargée de mon petit sac à dos, je repris le chemin de la ville.

| † | † |


<=
Eh bien, c'était un chapitre bien nécessaire pour se remettre dans le bain et faire un point sur la situation affective de Lilith par rapport à plusieurs personnes. Je suis contente d'avoir eu ce petit récap sur Ekrest et Kalyan, avec qui c'est plus que tendu.
Bon, autrement, venons à l'essentiel de ce chapitre : KALINOUUUUUUUUU.
(Tu t'y attendais hein. Petite dose de fan-service 8-) )
Bref. Je suis impatiente que les 2 zigotos se retrouvent, même si j'imagine que tout se passera pas comme escompté hein (avec toi, on finit par s'y "habituer" (non)) :roll:
Autrement, j'espère que Lily va pouvoir s'en sortir sans trop de soucis à Istanbul. Qu'elle va pouvoir retrouver Selvie et retrouver les autres :v

Côté écriture, le début était un peu lourd (la longueur de tes phrases peut-être) mais globalement je retrouve ce mélange réflexions-actions-discussions que j'aime beaucoup dans tes écrits :D

Courage pour tout, je suis super contente de revoir le Cycle par ici !
Mais te mets pas la pression, surtout, faut toujours que ça reste un plaisir :D

La bise !
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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : mar. 29 déc., 2020 7:36 pm Ah oui, bonne idée d'avoir fait ce petit bilan ! :D C'est cool de voir quels progrès et accomplissements tu as fait et, de l'autre côté, les difficultés rencontrées ^^

Pour LCDS et l'édition... vaut mieux pas se précipiter et être vraiment satisfaite de ce que tu envoies. Surtout si on considère que c'est une saga et qu'ils pourraient probablement te demander un résumé des tomes suivants (alors si tu étais encore indécise sur certains points pour ta suite, c'est peut-être pas plus mal ^^)

Et yas Eliane, encore félicitations, c'était vraiment de la balle 8-) J'ai hâte de découvrir tes autres projets de Dynaties. Même si c'est du free-style, c'est vraiment super cool à lire, c'est un plaisir !

Pour l'impression de stagner, c'était pas une année facile aussi. Niveau scolaire, tu as l'air d'avoir été assez prise en plus. Les prochaines années à ton école seront moins contraignantes tu penses ou ça ira croissant ? :?

Allez, je file lire le chap 6 :twisted:
J'ai vu que tu en as fait un aussi sur Insta ^^ J'aime bien, ça permet de mettre un peu en perspective tout ce qui se passe.

À voir… j'ai eu quelques idées pour la suite de LCDS récemment (je me suis fait peur moi-même, autant le dire tout de suite :lol: ). Et puis, j'ai un axe général pour le t3, et peut-être des idées de structure pour le t4, donc je ne perds rien à tenter x) De toute façon, je vous tiendrai au courant.

Ah, le free-style de Dynasties, un vrai bonheur. :mrgreen: À voir ce que ça va donner. ^^

J'avoue qu'ils m'ont noyée cette année en termes de scolarité. Je suis en train d'émerger, là, mais ça ne risque pas de s'améliorer en 2021 (gros projets en vue, plus départ à l'étranger pour le semestre de septembre si possible). Pour les autres années… bah je vais aussi passer en alternance, donc bon, c'est vraiment full yolo.

Allez ! :mrgreen:
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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : sam. 02 janv., 2021 5:14 pm J'ai vu que tu en as fait un aussi sur Insta ^^ J'aime bien, ça permet de mettre un peu en perspective tout ce qui se passe.

À voir… j'ai eu quelques idées pour la suite de LCDS récemment (je me suis fait peur moi-même, autant le dire tout de suite :lol: ). Et puis, j'ai un axe général pour le t3, et peut-être des idées de structure pour le t4, donc je ne perds rien à tenter x) De toute façon, je vous tiendrai au courant.

Ah, le free-style de Dynasties, un vrai bonheur. :mrgreen: À voir ce que ça va donner. ^^

J'avoue qu'ils m'ont noyée cette année en termes de scolarité. Je suis en train d'émerger, là, mais ça ne risque pas de s'améliorer en 2021 (gros projets en vue, plus départ à l'étranger pour le semestre de septembre si possible). Pour les autres années… bah je vais aussi passer en alternance, donc bon, c'est vraiment full yolo.

Allez ! :mrgreen:
Peur toi-même ? Dans le sens où c'est vraiment violent ou dans le sens où y'a un peu de hapiness ? :roll:

Ah d'acc, bien le bordel quoi x) C'est sympa pour la possibilité de semestre à l'étranger (j'y pensais aussi, mais faut voir le contexte sanitaire hum...) ! La fin de l'école se fait en alternance du coup ? (les 4e et 5e années ?)
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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : mar. 05 janv., 2021 12:08 pm Peur toi-même ? Dans le sens où c'est vraiment violent ou dans le sens où y'a un peu de hapiness ? :roll:

Ah d'acc, bien le bordel quoi x) C'est sympa pour la possibilité de semestre à l'étranger (j'y pensais aussi, mais faut voir le contexte sanitaire hum...) ! La fin de l'école se fait en alternance du coup ? (les 4e et 5e années ?)
Je sais pas trop encore si ça va être sad ou pas, mais en tout cas, en termes d'implication personnelle pour Lily, ça devient tense.

Ouais ouais ! Bah en soi je vais essayer de partir malgré le contexte, c'est beaucoup trop cool. Les 3e à 5e année se font en alternance (mais je peux douiller un semestre en partant à l'étranger du coup :mrgreen: )

louji a écrit : mar. 29 déc., 2020 11:06 pm
vampiredelivres a écrit : lun. 28 déc., 2020 12:25 am
CHAPITRE 6


Je hochai la tête, lâchai son poignet, observai une dernière fois le chemin à suivre, puis me métamorphosai en araignée. Selvie m’imita très vite. Syn, elle, n’esquissa pas un geste pour nous retenir. En fait, elle observait avec une curiosité manifeste chacun de nos mouvements. Je réprimai une grimace impossible à exécuter sous ma forme velue, tournai la tête pour repérer ma meilleure amie, qui avait maintenant l’apparence d’une petite bête au corps noir, longiligne, et aux longues pattes grêles. Elle se mouvait déjà souplement en direction de la vitre à laquelle notre table était accolée. J’espérais que personne n’avait prêté attention à notre soudaine métamorphose. :arrow: Oui, ce serait pas mal que personne ait remarqué :lol: Mais disons que ce n'est pas leur priorité absolue pour le coup.
Les sons avaient disparu. Une araignée n’entendait pas. Je n’avais plus d’oreilles, les notions mêmes de bruit et de silence me paraissaient étrangères dans ce corps, comme si elles n’avaient jamais existé. En revanche, je percevais chaque vibration de l’air grâce à de fins poils sur mes pattes avant. Et, dans un café comme celui-ci, elles étaient nombreuses. Tous les petits gestes que les humains exécutaient provoquaient des chocs, qui se propageaient en ondes. Je n’entendais pas à proprement parler, mais je percevais les « sons » qui rebondissaient sur les surfaces, et ce paradoxe me perturbait. En plus, je ne voyais que peu, à une distance minime, et en nuances de gris floues parce que mes yeux ne pouvaient pas faire le point. :arrow: Mdr ça sent les recherches sur les araignées :lol: C'est cool en vrai, je savais pas tout ça ! Noooon, tu crois ? :lol: Moi non plus, jusqu'à ce que je fouine.
Mais l’heure n’était pas aux découvertes de la vie arachnéenne. Pressée par mon instinct humain, qui me hurlait qu’Adam serait là dans un moment, avec au moins quinze Loki qui exécuteraient chacun de ses ordres les yeux fermés, je m’élançai à la suite de Selvigia, remontant le filin de soie qu’elle laissait derrière elle. Bientôt, je sentis nettement le changement de surface sous mes griffes. Surprise par la surface :arrow: Répétition yé Yes merci ! inhabituelle du verre, je glissai sur une douzaine de centimètres, me réceptionnai en catastrophe sur l’étroite planche de bois qui servait de cadre à la large vitre. Sauf que j’avais perdu le contact du fil de Selvigia.

Je trouvai l’endroit où je voulais me positionner, m’immobilisai, haletante. Je n’avais aucune idée du temps qui s’était écoulé. Je ne savais même pas si Adam avait eu le temps de pénétrer dans l’établissement. Je priais pour que ce ne soit pas le cas.
Mais, à l’intérieur, les vibrations de l’air n’avaient pour le moment pas changé. C’étaient toujours les mêmes ondes qui faisaient vibrer mes poils sensoriels. Leurs fréquences m’étaient vaguement familières, et je savais que, sous forme humaine, je les aurais associées aux bruits des des :arrow: Yé yé tasses posées sur le bois, des cuillères métalliques raclant contre le verre, des conversations discrètes qui avaient lieu un peu partout autour. Je réduisis un peu :arrow: Yéé Yéé yéé yéé ! ma taille pour me faire plus discrète, glissai une patte filiforme dans l’interstice entre la porte et le chambranle.
Et puis, alors que je me disais qu’Adam avait changé de plan, deux choses se passèrent simultanément. La sensation douloureuse du manque de magie me frappa, coupant ma respiration, laissant un étrange goût de viande pourrie dans ma gorge, et la porte à laquelle je m’accrochais s’ouvrit brutalement, manquant de :arrow: Pas besoin du "de" il me semble Il me semble que tu n'as pas tort ^^ me faire perdre ma prise. Je plantai par réflexe mes griffes dans les bois, et, réalisant enfin ce qui se passait, filai vers l’ouverture et le courant d’air frais que je sentais juste au-dessus de moi.

Puis, la porte recommença à bouger, à peine plus lentement que quand elle avait été ouverte, pivota pour finalement se refermer, manquant de me décrocher à nouveau. L’odeur de pollution qui m’avait guidée durant mon périple dans le café me frappa soudain de plein fouet, âcre :arrow: C'est la 3e fois que tu utilises cet adjectif pour définir l'odeur de pollution :) Ucch, je manque clairement de vocabulaire. Merci ! et puissante. Les vibrations régulières furent remplacées par une monstrueuse quantité d’ondes asynchrones et arythmiques. Un vrombissement douloureux emplit mon crâne, je me dirigeai instinctivement vers le haut dès que je sentis que la porte s’immobilisait. Le bois céda sa place à un béton chaud, rugueux, auquel je pouvais encore plus facilement m’accrocher. Je n’hésitai pas, progressai en direction du ciel sur quelques mètres, puis obliquai en direction du soleil, sur ma droite, et filai vers l’avant.

La gravité me rattrapa immédiatement. Après quelques millisecondes de chute libre, durant lesquelles je dus lutter pour changer de mode de réflexion et d’instincts, je déployai mes ailes, infléchis ma course, planai jusqu’à un petit parapet, et m’autorisai une brève pause, le temps de retrouver la totalité de mes réflexes d’oiseau. :arrow: Damn, ça doit être violent en vrai les métamorphoses consécutives ! C'est pour ça que tous les Loki n'en sont pas capables (outre la quantité de magie demandée, la transition de l'un à l'autre n'est pas évidente). Soudain, j’avais de nouveau des oreilles, soudain, ma vue était bien meilleure. Le ratio d’importance de mes sens s’était inversé. Le toucher n’était plus aussi important qu’auparavant, l’odorat était presque inexistant. La vue et l’ouïe, par contre étaient redevenus essentiels.

Il y avait une légère, très légère, pointe d’inquiétude dans sa voix :arrow: Mouais mouais mouais Tu m'as l'air bien sceptique… x), même si je me doutais qu’il l’avait volontairement laissée affleurer. Je me mordis les lèvres, partagée par la joie de l’entendre et la colère tenace à son égard qui me hantait encore.

J’étais sur le point de raccrocher lorsque sa voix chaude, douloureusement familière, s’éleva, ramenant avec elle une nuée de souvenirs que j’aurais probablement préféré enterrer.
— Oui ? :arrow: Non. (gé la koneri. ge sui kontente de le vouar. de l'entendr du mo1) Mdr x)

— Exil et expulsion du territoire des Thor d’ici moins de… quatre heures…? hésita-t-il. Pardon, trois et demie. :arrow: Aie. Ui.
Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o Ah mais oui, c'est cinq ans, sauf qu'il l'a pas dit à Lily, du coup elle assume que c'est définitif ^^ était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.

Je poussai un long soupir. Syndrome de Stockholm de merde. Tout ce que j’avais construit avec Kalyan, je l’avais construit sur des bases pourries jusqu’à la moelle, dangereusement instables. Même s’il y avait un certain respect mutuel, cet attachement que j’avais pour lui… à long terme, il était toxique. :arrow: Eeeeet oui. Sadness time :cry: Courage ! On était partis d’une relation entre une prisonnière et son tortionnaire. Il n’y avait aucune chance que ça donne quelque chose de viable. Il valait mieux que je m’éloigne au plus vite. Un peu d’argent, l’adresse de l’un des petits appartements miteux dans une favela de Rio de Janeiro où il pourrait se cacher le temps que les choses se tassent pour lui, et je pouvais couper les ponts avec la conscience tranquille.

Là-dessus, il n’avait pas tort. Les Thor n’étaient pas exactement apprécié des Jötnar, les géants de Jötunheim. Le fait que leur père en ait massacré un sacré paquet au cours de ses expéditions n’aidait pas vraiment. :arrow: Arf pas grand-chose :roll: Rhoh, franchement, c'est des drama queen les géants :lol: Mais, d’un autre côté, c’était pour nous protéger, nous pauvre humains – enfin, demi-humains pour moi – d’une invasion de géants anthropophages qui voulaient faire de nous des brochettes caramélisées. Il avait beau être pénible, le dieu de l’orage pouvait s’avérer très utile, à l’occasion.

Les yeux perdus dans la masse de tuyaux qui couraient sous le pont, je commençai à m’imaginer les changements physiques que Kalyan devrait subir pour convenir à sa nouvelle identité. Contrairement à mes propres métamorphoses, il fallait que je reste réaliste. Le Thor n’était pas capable de se transformer. Il faudrait juste penser à quelques changements simples, mais qui brouilleraient efficacement les pistes pour les logiciels de reconnaissance faciale. Barbe, lunettes, longueur et couleur de cheveux, éventuellement jouer un peu avec du fond de teint. Des lentilles de couleur obligatoires pour masquer ses yeux trop lumineux et reconnaissables. C’était faisable. J’avais une image bien définie en tête, il ne me restait plus qu’à la tester… et à envoyer la photo à mon contact. :arrow: Go photoshoper Kalinou hein Lily Je me demande de quelle photoshoppeuse célèbre elle s'est inspirée :ugeek:

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Eh bien, c'était un chapitre bien nécessaire pour se remettre dans le bain et faire un point sur la situation affective de Lilith par rapport à plusieurs personnes. Je suis contente d'avoir eu ce petit récap sur Ekrest et Kalyan, avec qui c'est plus que tendu.
Bon, autrement, venons à l'essentiel de ce chapitre : KALINOUUUUUUUUU.
(Tu t'y attendais hein. Petite dose de fan-service 8-) )
Bref. Je suis impatiente que les 2 zigotos se retrouvent, même si j'imagine que tout se passera pas comme escompté hein (avec toi, on finit par s'y "habituer" (non)) :roll:
Autrement, j'espère que Lily va pouvoir s'en sortir sans trop de soucis à Istanbul. Qu'elle va pouvoir retrouver Selvie et retrouver les autres :v

Côté écriture, le début était un peu lourd (la longueur de tes phrases peut-être) mais globalement je retrouve ce mélange réflexions-actions-discussions que j'aime beaucoup dans tes écrits :D

Courage pour tout, je suis super contente de revoir le Cycle par ici !
Mais te mets pas la pression, surtout, faut toujours que ça reste un plaisir :D

La bise !
Ah le fan service ! Honnêtement, je me demandais si ça ne ferait pas "trop simple" dans la mesure où mine de rien, ils restent ennemis, et en principe, il ne devrait pas faire appel à elle aussi spontanément… mais en soi, à vous de me dire si ça fait trop incohérent. ^^
(Hein quoi, se passer comme prévu ?)
J'espère aussi x)

Ouais, le début est peut-être un poil dense… je vais voir comment je peux faire pour ne pas faire trop d'exposition dans le début. Merci pour la remarque ^^

En vrai ça me fait plaisir de le reprendre, j'ai écrit une petite scène sympa récemment… maintenant, faut juste poursuivre sur la lancée ! :mrgreen:
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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : jeu. 07 janv., 2021 6:07 pm

Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o Ah mais oui, c'est cinq ans, sauf qu'il l'a pas dit à Lily, du coup elle assume que c'est définitif ^^ :arrow: Aaaah I see. La communication, les gars, la communication. était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.

Je poussai un long soupir. Syndrome de Stockholm de merde. Tout ce que j’avais construit avec Kalyan, je l’avais construit sur des bases pourries jusqu’à la moelle, dangereusement instables. Même s’il y avait un certain respect mutuel, cet attachement que j’avais pour lui… à long terme, il était toxique. :arrow: Eeeeet oui. Sadness time :cry: Courage ! On était partis d’une relation entre une prisonnière et son tortionnaire. Il n’y avait aucune chance que ça donne quelque chose de viable. Il valait mieux que je m’éloigne au plus vite. Un peu d’argent, l’adresse de l’un des petits appartements miteux dans une favela de Rio de Janeiro où il pourrait se cacher le temps que les choses se tassent pour lui, et je pouvais couper les ponts avec la conscience tranquille.

Là-dessus, il n’avait pas tort. Les Thor n’étaient pas exactement apprécié des Jötnar, les géants de Jötunheim. Le fait que leur père en ait massacré un sacré paquet au cours de ses expéditions n’aidait pas vraiment. :arrow: Arf pas grand-chose :roll: Rhoh, franchement, c'est des drama queen les géants :lol: Mais, d’un autre côté, c’était pour nous protéger, nous pauvre humains – enfin, demi-humains pour moi – d’une invasion de géants anthropophages qui voulaient faire de nous des brochettes caramélisées. Il avait beau être pénible, le dieu de l’orage pouvait s’avérer très utile, à l’occasion.

Les yeux perdus dans la masse de tuyaux qui couraient sous le pont, je commençai à m’imaginer les changements physiques que Kalyan devrait subir pour convenir à sa nouvelle identité. Contrairement à mes propres métamorphoses, il fallait que je reste réaliste. Le Thor n’était pas capable de se transformer. Il faudrait juste penser à quelques changements simples, mais qui brouilleraient efficacement les pistes pour les logiciels de reconnaissance faciale. Barbe, lunettes, longueur et couleur de cheveux, éventuellement jouer un peu avec du fond de teint. Des lentilles de couleur obligatoires pour masquer ses yeux trop lumineux et reconnaissables. C’était faisable. J’avais une image bien définie en tête, il ne me restait plus qu’à la tester… et à envoyer la photo à mon contact. :arrow: Go photoshoper Kalinou hein Lily Je me demande de quelle photoshoppeuse célèbre elle s'est inspirée :ugeek: :arrow: Arf, je me demande. Elle doit avoir un sacré skill (non)

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Ah le fan service ! Honnêtement, je me demandais si ça ne ferait pas "trop simple" dans la mesure où mine de rien, ils restent ennemis, et en principe, il ne devrait pas faire appel à elle aussi spontanément… mais en soi, à vous de me dire si ça fait trop incohérent. ^^
(Hein quoi, se passer comme prévu ?)
J'espère aussi x)

Ouais, le début est peut-être un poil dense… je vais voir comment je peux faire pour ne pas faire trop d'exposition dans le début. Merci pour la remarque ^^

En vrai ça me fait plaisir de le reprendre, j'ai écrit une petite scène sympa récemment… maintenant, faut juste poursuivre sur la lancée ! :mrgreen:
Ah ben perso, ça m'a pas choquée. S'ils s'étaient rencontrés en vrai tout de suite, en mode "love love" j'aurais trouvé ça forcé et maladroit... Mais là, c'est une espèce d'appel à l'aide de Kal, on sent qu'il est au bord du gouffre, livré à lui-même et qu'il fait appel à son dernier espoir pour tenter de survivre... Je l'ai presque plus senti comme "Joker - appel à un ami" que "Lily-chérie, tu m'aider stp". Tu vois ? :)

Une petite scène sympa dans quel sens ? :lol:
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : sam. 09 janv., 2021 3:54 pm Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o Ah mais oui, c'est cinq ans, sauf qu'il l'a pas dit à Lily, du coup elle assume que c'est définitif ^^ :arrow: Aaaah I see. La communication, les gars, la communication. On m'a récemment reproché que, justement, il n'y avait jamais de quiproquos ou de fails de comm entre les persos, donc bon :lol: était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.

Les yeux perdus dans la masse de tuyaux qui couraient sous le pont, je commençai à m’imaginer les changements physiques que Kalyan devrait subir pour convenir à sa nouvelle identité. Contrairement à mes propres métamorphoses, il fallait que je reste réaliste. Le Thor n’était pas capable de se transformer. Il faudrait juste penser à quelques changements simples, mais qui brouilleraient efficacement les pistes pour les logiciels de reconnaissance faciale. Barbe, lunettes, longueur et couleur de cheveux, éventuellement jouer un peu avec du fond de teint. Des lentilles de couleur obligatoires pour masquer ses yeux trop lumineux et reconnaissables. C’était faisable. J’avais une image bien définie en tête, il ne me restait plus qu’à la tester… et à envoyer la photo à mon contact. :arrow: Go photoshoper Kalinou hein Lily Je me demande de quelle photoshoppeuse célèbre elle s'est inspirée :ugeek: :arrow: Arf, je me demande. Elle doit avoir un sacré skill (non) Rhoh, si, quand même :mrgreen:

| † | † |


Ah ben perso, ça m'a pas choquée. S'ils s'étaient rencontrés en vrai tout de suite, en mode "love love" j'aurais trouvé ça forcé et maladroit... Mais là, c'est une espèce d'appel à l'aide de Kal, on sent qu'il est au bord du gouffre, livré à lui-même et qu'il fait appel à son dernier espoir pour tenter de survivre... Je l'ai presque plus senti comme "Joker - appel à un ami" que "Lily-chérie, tu m'aider stp". Tu vois ? :)

Une petite scène sympa dans quel sens ? :lol:
C'était pas le but, on est pas dans une romance à l'eau de rose :lol: J'aime bien le concept de "Joker - appel à un ami", c'était à peu près l'idée que j'avais en écrivant Kal à ce moment-là ! Du coup ça me rassure !

Pour une fois, c'est même pas de l'ironie ou du taunt, c'est vraiment une scène chill et cool que j'aime bien, avec Lily, des mystères… bref. C'est kool 8-)
DanielPagés

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par DanielPagés »

Juste un petit mot : franchement, les filles, vous bossez bien et vous bossez beaucoup.
Si je bossais autant que vous je publierais trois romans par an...^^ et je suivrais chaque jour cinq sujets sur BN ! :lol:
Alors continuez comme ça !
Bonne année pleine d'histoires pour nous emmener dans vos mondes !
Plein de bisous
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

Merci Daniel, mais je n'ai clairement pas l'impression d'avoir bossé "beaucoup" en 2020…  :oops: M'enfin, je me rattrape comme je peux ! Mais merci pour ton passage, bisous :mrgreen:
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : dim. 10 janv., 2021 2:05 pm
louji a écrit : sam. 09 janv., 2021 3:54 pm Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o Ah mais oui, c'est cinq ans, sauf qu'il l'a pas dit à Lily, du coup elle assume que c'est définitif ^^ :arrow: Aaaah I see. La communication, les gars, la communication. On m'a récemment reproché que, justement, il n'y avait jamais de quiproquos ou de fails de comm entre les persos, donc bon :lol: :arrow: Ah ouais ?? Maintenant que tu le dis, c'est vrai que y'a jamais eu d'énorme quiproquo. D'un côté, y'a quand même eu des "dialogues" tendus ou bourrés de sous-entends/non-dits (coucou Lily-Ekrest, les Kaiser, Lily-Kal) :geek: était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.

C'était pas le but, on est pas dans une romance à l'eau de rose :lol: J'aime bien le concept de "Joker - appel à un ami", c'était à peu près l'idée que j'avais en écrivant Kal à ce moment-là ! Du coup ça me rassure !

Pour une fois, c'est même pas de l'ironie ou du taunt, c'est vraiment une scène chill et cool que j'aime bien, avec Lily, des mystères… bref. C'est kool 8-)


Bon, tant mieux 8-)

AH. Attends, je note dans mon carnet cet événement inattendu et rare.
TcmA

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par TcmA »

Hiello~

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH QUE DU BONHEUR.

Déjà, bravo pour tout ce que tu as réussi à faire en 2020! Je te souhaite que ça continue comme ça cette année et que tu arrives à faire ce que tu veux comme tu le veux!

Ah, quel plaisir de retrouver Lily et compagnie (héhé, ça rime en plus) ! ♥ Et je suis d'accord, rien de mieux que ce chap pour se replonger dans l'histoire. Au départ, j'avais peur de ne plus me souvenir de ce qu'il s'était passé avant, mais je n'ai eu aucun souci à me remettre dedans, donc chapeau pour ça!
Même si c'était parfois un peu riche, les descriptions de Lilith-araignée (berk berk berk une araignée de six centimètres aled ;w; ) étaient vraiment tops. C'était vraiment intéressant de lire tout ce qui se passait au niveau sensoriel.
Ekrest a encore besoin d'une tape derrière la tête pour traiter Lily comme de la merde, mais bon. On va voir ce que tu nous réserves par rapport à ça!
KALINOU, MON AMOUR, JE ME LANGUISSAIS DE TA PRESENCE. Ca fait plaisir de voir Lily et lui avoir un semblant d'interaction et j'adore comment tu as écrit tout ça ♥
Tout s'enchaîne bien et c'est tellement cool : j'ai pas pu lâcher le chap une fois qu'il était commencé.

Bon bon bon, ça fait plaisir de revoir tout ce petit monde! J'ai hâte de voir ce qui nous attends avec la suite! Encore bravo pour tout et pour ce retour en fanfare! :D

La bise~
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : dim. 17 janv., 2021 10:42 am Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o Ah mais oui, c'est cinq ans, sauf qu'il l'a pas dit à Lily, du coup elle assume que c'est définitif ^^ :arrow: Aaaah I see. La communication, les gars, la communication. On m'a récemment reproché que, justement, il n'y avait jamais de quiproquos ou de fails de comm entre les persos, donc bon :lol: :arrow: Ah ouais ?? Maintenant que tu le dis, c'est vrai que y'a jamais eu d'énorme quiproquo. D'un côté, y'a quand même eu des "dialogues" tendus ou bourrés de sous-entends/non-dits (coucou Lily-Ekrest, les Kaiser, Lily-Kal) :geek: Ouiiii, bon, les échanges tendus c'est un peu la spécialité de mes personnages à ce stade, non ? Ils aiment bien se foutre sur la gueule à coups de phrases polies. :lol: Et puis sinon, j'aime pas les quiproquos en écriture, c'est pénible à gérer je trouve :roll: était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.


Bon, tant mieux 8-)

AH. Attends, je note dans mon carnet cet événement inattendu et rare.
Rhoh tout de suite là ! J'écris pas que des horreurs… *boude*


TcmA a écrit : dim. 17 janv., 2021 5:39 pm Hiello~

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH QUE DU BONHEUR.

Déjà, bravo pour tout ce que tu as réussi à faire en 2020! Je te souhaite que ça continue comme ça cette année et que tu arrives à faire ce que tu veux comme tu le veux!

Ah, quel plaisir de retrouver Lily et compagnie (héhé, ça rime en plus) ! ♥ Et je suis d'accord, rien de mieux que ce chap pour se replonger dans l'histoire. Au départ, j'avais peur de ne plus me souvenir de ce qu'il s'était passé avant, mais je n'ai eu aucun souci à me remettre dedans, donc chapeau pour ça!
Même si c'était parfois un peu riche, les descriptions de Lilith-araignée (berk berk berk une araignée de six centimètres aled ;w; ) étaient vraiment tops. C'était vraiment intéressant de lire tout ce qui se passait au niveau sensoriel.
Ekrest a encore besoin d'une tape derrière la tête pour traiter Lily comme de la merde, mais bon. On va voir ce que tu nous réserves par rapport à ça!
KALINOU, MON AMOUR, JE ME LANGUISSAIS DE TA PRESENCE. Ca fait plaisir de voir Lily et lui avoir un semblant d'interaction et j'adore comment tu as écrit tout ça ♥
Tout s'enchaîne bien et c'est tellement cool : j'ai pas pu lâcher le chap une fois qu'il était commencé.

Bon bon bon, ça fait plaisir de revoir tout ce petit monde! J'ai hâte de voir ce qui nous attends avec la suite! Encore bravo pour tout et pour ce retour en fanfare! :D

La bise~
Hellow !

Hé ben, quel accueil ! :lol: Mais franchement merci, contente de voir que ça continue à plaire !

Lily&cie sont retouuuur (pour nous jouer de mauvais touuurs). Ravie que vous ayez pu toutes les deux replonger sans trop de mal, parce que je n'ai pas du tout écrit ce chapitre de manière à faire des rappels, il est dans la continuité directe du précédent… donc quelque part, j'ai réussi à vous laisser l'univers en tête même en vous abandonnant pendant près de six mois. :mrgreen:
Ça va, c'est une mignonne petite bête… non ? :D J'avais clairement envie de détailler davantage les métamorphoses dans ce tome, expliquer comment ça switche au niveau du cerveau de Lily (et donc expliquer un peu aussi pourquoi certains Loki ne se métamorphosent pas ou peu, par exemple), comment ça se gère… bref, de manière générale, il y aura pas mal de détails additionnels sur la magie dans ce tome.
Pour Ekrest, je ne m'avance à rien, vous verrez bien !

Kalinouuuu ♥ J'adore leurs interactions avec Lily, c'est incroyable, j'ai hâte de pouvir les développer davantage ensemble.

Yé, je suis de retour, j'espère que ça va tenir maintenant. (Non mieux, je vais faire en sorte que ça tienne la route maintenant.)
Merci beaucoup pour ton comm et à très bientôt !

La bise :)
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] / Bilan 2020

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mar. 19 janv., 2021 10:45 am
louji a écrit : dim. 17 janv., 2021 10:42 am Je me figeai. Il s’était fait bannir ?
Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : que sa famille ait découvert qu’il avait aidé des Loki.
— Merde… marmottai-je, sincèrement touchée.
Le bannissement définitif :arrow: Damn, j'étais persuadée qu'il était banni pour quelques années, pas définitivement :o Ah mais oui, c'est cinq ans, sauf qu'il l'a pas dit à Lily, du coup elle assume que c'est définitif ^^ :arrow: Aaaah I see. La communication, les gars, la communication. On m'a récemment reproché que, justement, il n'y avait jamais de quiproquos ou de fails de comm entre les persos, donc bon :lol: :arrow: Ah ouais ?? Maintenant que tu le dis, c'est vrai que y'a jamais eu d'énorme quiproquo. D'un côté, y'a quand même eu des "dialogues" tendus ou bourrés de sous-entends/non-dits (coucou Lily-Ekrest, les Kaiser, Lily-Kal) :geek: Ouiiii, bon, les échanges tendus c'est un peu la spécialité de mes personnages à ce stade, non ? Ils aiment bien se foutre sur la gueule à coups de phrases polies. :lol: Et puis sinon, j'aime pas les quiproquos en écriture, c'est pénible à gérer je trouve :roll: était l’une des pires sentences de notre monde. Souvent, c’était considéré comme pire que la mort. C’était un exil social, un abandon total de ses racines. Cela signifiait se retrouver totalement seul, à la merci de tout le monde, son ancienne famille incluse. Aucune protection, aucun soutien. Dans ces conditions, la mort pouvait survenir n’importe quand, par la main de n’importe qui, et, puisque l’exil était généralement infligé après une trahison, le Valhalla était rarement le lieu où se rendaient les âmes des bannis.


Bon, tant mieux 8-)

AH. Attends, je note dans mon carnet cet événement inattendu et rare.
Rhoh tout de suite là ! J'écris pas que des horreurs… *boude*
Oui, c'est leur spécialité :roll: Et les quiproquos... ben ça peut vite dégénérer quoi
vampiredelivres

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Le Cycle du Serpent [II] : L'Alliance des Déchus

Message par vampiredelivres »

CHAPITRE 7


J’avais changé six fois de bus, marché huit bons kilomètres dans des ruelles tortueuses, m’étais perdue une dizaine de fois, m’éloignant toujours plus du centre d’Istanbul, jusqu’à parvenir dans une banlieue à l’allure presque rurale, où je m’étais posée dans un café-bar miteux. Le service était aux mieux passable, l’environnement paraissait propice aux ennuis, surtout au vu des nombreux hommes qui me jaugeaient avec des yeux de prédateurs. Mais, la tête voilée de noir, habillée de vêtements amples qui dissimulaient ma silhouette depuis que j’avais entamé ma fuite, je ne leur offrais aucune prise sur mon corps, et après quelques secondes passées à affronter mon regard dans la mince fente que m’offrait le niqab, ils finissaient tous invariablement par détourner les yeux. La laïcisation de la Turquie provoquait une certaine gêne face au voile intégral que certaines femmes choisissaient encore de porter. Pour ma part, j’en profitais, puisqu’il me permettait d’être quasiment invisible dans la foule, et les rares qui osaient me jeter quelques coups d’œil paraissaient clairement dérangés par mon allure de fantôme, et ne s’attardaient donc pas longtemps sur moi.
— Tu m’envoies ça à l’adresse habituelle ?
Mon faussaire favori, Valentino, émit un grognement ronchon, comme souvent quand je le réveillais en pleine nuit, mais la manière dont j’avais ouvert la discussion quelques instants plus tôt l’empêcha de râler autant qu’il ne l’aurait fait d’habitude. Je faisais rarement appel à lui en urgence, il le savait. La dernière fois, cela avait été Barcelone.
— Ce sera prêt d’ici une semaine, acquiesça-t-il. Donc je récapitule : je prends l’identité de Jasper Terehan, dont tu m’enverras une référence, je modifie toutes les photos de profil qui lui sont associées partout où je peux en trouver, puis je te réimprime la paperasse et te l’envoie en physique. C’est validé ?
— C’est validé, décrétai-je, consciente que, selon le code de Valentino, je venais de signer un accord. Tu factures ça comment ?
— Une identité complète. C’est toujours plus pénible de devoir retoucher.
Je faillis protester. Faillis, seulement, car Val connaissait son boulot, et s’il me faisait payer cher, c’était qu’il allait y mettre du sien derrière. Alors, certes, ça me coûterait plus qu’avec un autre, mais j’étais certaine de payer pour un travail de qualité.
— D’accord. Merci, Val !
— Avec plaisir, Irina. Je m’y mets d’ici deux ou trois heures.
— Dors bien !
Je souris et coupai la communication, envoyai la photo du nouveau Kalyan et la référence de mon passeport Jasper Terehan, que je connaissais par cœur, puis me mis en tête de me trouver un logement dans le coin. Le réseau Wi-Fi du café était bancal, certainement aussi mal protégé que l’hydromel poétique de Kvasir, et je perdais la connexion régulièrement, mais pour le peu que j’en faisais, ça me suffisait. En outre, les protections de mon ordinateur, conçues par Ekrest, étaient à elles-seules suffisantes pour repousser un piratage informatique en règle.
Une fois mes recherches abouties, je vérifiai le solde de mes comptes, réservai une chambre chez l’habitant pour une nuit, et étais sur le point de m’en aller quand mon téléphone de la Faction sonna.
— Viper, m’annonçai-je en décrochant.
— Psi. J’ai eu des nouvelles de votre situation par l’un des vôtres. De notre côté, on a enregistré un bref pic d’adrénaline chez Blade il y a une heure environ, vous en savez quelque chose ?
Mon sang se glaça dans mes veines. Blade. Par la force de l’habitude, j’avais disparu dans le monde humain en effaçant toute trace derrière moi, selon les techniques habituelles que j’employais, mais je l’avais totalement ignoré dans mes plans. Sauf que, comme l’avait dit Syn, les Frigg semblaient avoir noté ma présence en ville depuis un moment, ce qui signifiait qu’ils avaient très bien pu repérer l’hôtel que j’avais quitté ce matin, où Blade était resté après mon départ.
À l’heure actuelle, il était plus que probable qu’il soit en danger.
— Non. Vous avez des infos ? avançai-je précautionneusement.
— Il ne semble pas avoir bougé de votre hôtel, d’après son implant, ceci dit…
Son implant ? relevai-je, étonnée, mais déjà Psi poursuivait :
— … on a déployé des hommes pour surveiller la zone et il semble y avoir du mouvement de votre famille. On est censés se référer à vous pour intervenir.
Je serrai les dents, soudain anxieuse. Si la Confrérie était sur place, c’était un guet-apens. Ils attendaient mon retour.
Heureusement, contrairement aux instincts humains que j’avais appris à réfréner depuis longtemps, quand je me retrouvais en cavale, je ne fonçais pas me réfugier dans un lieu connu. Au contraire, j’avais tendance à fuir les endroits familiers, mais ça, Adam ne le savait pas. Il ne me connaissait pas assez. Il avait donc monté un piège qui se fondait sur mon retour à l’hôtel, mais la seule personne sur qui il était tombé était Blade.
— D’accord, soupirai-je. Vous ne l’avez pas encore appelé, je suppose ?
— Non.
— Je m’en charge, alors. Si, comme je le pense, il est déjà captif, je vous ferai signe ; retirez vos hommes, c’est un combat perdu d’avance.
— Vous êtes sûre ? osa Psi après un bref silence pensif.
La sincère inquiétude pour Blade que je discernai dans sa voix me fit mal. Le cœur lourd, touchée par la peine et la résignation qui se dégageaient simplement de son ton, je m’obligeai à répondre :
— Absolument. C’est moi qu’ils escomptent et, sans vouloir me donner trop de crédit, c’est probablement un bataillon qu’ils auront envoyé.
Psi tergiversa quelques instants, mais finit par se plier à ma décision.
— D’accord. On attend votre feu vert.
Je raccrochai, poussai un long soupir, posai mes doigts froids sur mes tempes. En soi, Blade n’était toujours qu’un inconnu, juste un homme chargé de ma protection. Mais, à sa manière, distante et impersonnelle, il m’avait soutenue cette dernière semaine. L’abandonner aux mains d’Adam était injuste. Abandonner quiconque à Adam était injuste. Mais préserver le secret de l’existence et de la libération des autres Élites était plus important. Pour le moment, les Kaiser ne semblaient se douter de rien et, tant que ce serait le cas, nous aurions l’effet de surprise. Si, sous la torture ou l’hypno-manipulation, Blade parlait, c’était foutu. C’était lui ou les Élites, et mon choix entre les deux était déjà fait.
Je pris mon deuxième téléphone, ouvris le chronomètre. L’appel devait être bref, je ne pouvais pas me permettre d’être tracée ou localisée. Au mieux, j’avais une minute trente pour déterminer si mon garde du corps était compromis.
Je soufflai longuement, la poitrine comprimée dans un étau d’acier, sélectionnai Blade dans le registre de mes contacts de la Faction. Il décrocha à la première tonalité.
— Blade, dit-il.
— Viper.
Sa voix, quoique familière, était froide et impersonnelle. En principe, j’aurais eu le droit à une pique moqueuse sur la durée de ma sortie, mais seul le silence répondit à mon identification.
— J’ai eu quelques petits soucis en chemin.
Sois plus claire. Plus de détails, moins de bla-bla inutile. Allez Viper, je sais que t’es une femme, mais tu peux y arriver. Ton caustique, familier, empli de morgue et d’amicale provocation. C’était ça que j’attendais comme réponse, c’était ça qu’il me donnait à chaque fois que je traînassais en lui donnant les détails de la situation, chose que j’avais perdu l’habitude de faire en intégrant l’Élite. Nous avions enchaîné cinq missions en l’espace d’une semaine, tout le temps ensemble, à jouer des rôles, mais jamais il n’avait fait varier son caractère quand il s’était retrouvé seul avec moi. Je l’avais testé, pourtant, j’avais essayé de le pousser à bout.
— Vous pensez pouvoir rentrer ?
Au revoir, Blade… songeai-je avec dépit. Je m’excuse pour ce qui va suivre.
Je décollai le téléphone de mon oreille, tapai à toute vitesse un message court mais éloquent à Psi : Retirez vos hommes. Puis, j’en revins à l’appel.
— Viper, vous êtes toujours là ? Vous pensez pouvoir rentrer ?
— Non, Adam, cinglai-je sèchement, je ne vais pas pouvoir rentrer. Mais c’est gentil de t’en préoccuper.
Un silence. Bref, coupant. Puis, un rire de gorge mauvais, menaçant, aux accents de rage à peine dissimulés.
— Je ne voulais pas vraiment y croire, ricana mon demi-frère, abandonnant la mascarade. Mais t’es vraiment increvable, ma parole !
— En même temps, à chaque fois que tu délègues mon assassinat, ça foire. Faudrait penser à apprendre de tes erreurs, un jour ! narguai-je
Un nouveau silence. Je l’imaginai serrer les dents et les poings, essayer d’étrangler sa fureur. Sans même avoir de visuel, je vis la grimace qui tordait ses lèvres, l’éclat meurtrier dans ses yeux turquoise. C’était décidément trop simple de le faire sortir de ses gonds. Et c’était ça qui lui ferait commettre une faute quand je l’affronterais.
De toute manière, je n’avais plus le choix, j’allais devoir endosser le rôle que je m’étais choisi et le tenir jusqu’au bout. Adam me haïssait déjà avant, mais avec la mort de Vanessa, j’étais certaine d’avoir définitivement dépassé un palier. Je ne pouvais même pas essayer de m’excuser, il n’accepterait jamais d’entendre mes raisons. Il fallait juste le pousser à bout, et pour ça, mes remords n’avaient aucune place dans la discussion.
— Tu veux récupérer ton Blade ? offrit-il enfin, les mots s’entrechoquant à travers sa mâchoire contractée.
Je pouffai doucement, cynique.
— C’est si gentiment proposé ! Où et quand ?
— Les ruines de Troie, dans deux jours, à la tombée de la nuit.
— Ça me va. À plus.
Et je raccrochai. Au même moment, un Reçu de Psi me parvint par message. L’appel avait duré à peine une minute. Pourtant, j’avais le sang qui battait aux tempes, et le décor semblait tourner autour de moi. Nauséeuse, tremblante, je rangeai mes affaires en quatrième vitesse et filai dehors.
L’air tiède de début de soirée me fit du bien, mais ne dissipa pas l’interrogation dans ma tête. Combien de sang et de morts inutiles dans mon sillage ? Combien d’incidents auraient pu être évités si j’avais fait davantage attention ?

Les cauchemars que j’avais réussis à repousser durant la première semaine et demie de libérté m’attendaient au tournant, et ma solitude, totale et absolue, fut juste ce qu’il leur fallait. À l’instant où je fermai les yeux, je les sentis s’agglutiner dans les bas-fonds de mon esprit, avides de sang, porteurs de souffrance, tels des monstres aux longs crocs aiguisés et aux griffes tranchantes. Je n’essayai même pas de lutter. Ils enfoncèrent les barricades que j’avais montées à la hâte, lynchèrent mon subconscient, lacérèrent mon âme. Souvenirs, émotions et phobies s’entremêlèrent pour ne former qu’une masse gluante, visqueuse, dans laquelle je sombrai sans espoir de retour.
Ma nuit fut longue, entrecoupée de semi-réveils en sursaut, tout juste suffisants pour m’extirper d’une première agonie avant que je ne m’enfonce dans la suivante. Les scénarios s’entrelaçaient, ma dispute avec Ekrest se mélangeait au meurtre de Vanessa et à la culpabilité due aux multiples trahisons que j’avais commises, mes simulations de noyade s’associaient au regard meurtrier d’Adam et à la peur, primitive et suffocante, d’abandonner celle que j’étais. Et quand, enfin, l’aube se décida à pointer à ma fenêtre, grise et brumeuse, reflet de mon humeur, je rampai hors de mon lit, incapable d’y rester plus longtemps.
Les draps étaient sens dessus-dessous, l’oreiller avait volé jusqu’au centre de la chambre, la couverture gisait au bord du matelas, à moitié suspendue dans le vide, en équilibre précaire. Le cœur lourd, mais résolue à mettre un peu d’ordre dans mon esprit engourdi par le manque sommeil, je m’attelai à une séance de rangement matinale. Cela fait, j’envoyai mon adresse à Selvigia, qui me l’avait demandée dans la nuit par message, et allai me servir un thé dans la cuisine.
— Mal dormi ? m’interpella une voix féminine enrouée.
Je pivotai brusquement, sur mes gardes, déjà à la recherche de la première arme qui me tomberait sous la main. Mais ce n’était que mon hôtesse, Izel. En me voyant aussi tendue, son visage anguleux, desséché par les années, s’étira d’un rictus, elle s’esclaffa.
— Du calme ! Qu’est-ce que tu fuis, pour être aussi agressive si tôt le matin ?
— Un homme… biaisai-je après un instant de réflexion. Et mes souvenirs.
Elle me considéra un moment, pensive, analysant ma réponse, puis sembla se rappeler que, la veille, j’étais arrivée clairement secouée et anxieuse. Elle hocha la tête.
— Je vois. Écoute, je n’ai pas encore de réservation pour cette nuit, donc si tu le souhaites, tu peux rester.
Je lui souris, sincèrement reconnaissante.
— Ce serait très gentil de votre part.
Elle me rendit mon rictus, bourrue, s’approcha à petits pas de la gazinière. Sa main gauche tremblotait légèrement, et son alliance métallique épaisse paraissait bien lourde pour ses doigts fins. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour sortir une poêle, alluma le réchaud.
— Œufs brouillés ? m’interrogea-t-elle.
J’opinai, m’assis à la petite table accolée à la fenêtre, laissai mon regard errer dehors. La ruelle était calme. J’avais volontairement choisi un hébergement éloigné du centre, dans un secteur tranquille, labyrinthique, qu’Adam et les Frigg mettraient du temps à ratisser. De toute manière, j’allais me faire discrète. Je ne contacterais Ekrest que pour avoir une idée de la marche à suivre, une fois qu’il aurait établi une stratégie commune. Je lui faisais encore suffisamment confiance pour élaborer un plan où les capacités de chaque Élite seraient justement exploitées. Il les connaissait, moi pas. La seule chose que je devais faire était ne pas me mettre en danger inutilement. Si, comme je l’avais compris, les Thor avaient gardé l’existence des Élites secrète, la révéler maintenant reviendrait à admettre à haute voix qu’ils n’avaient pas respecté leurs engagements vis-à-vis de Kaiser, qui avait commandité le meurtre de ces Loki.
Je bus mon thé lentement, mangeai les œufs brouillés d’Izel avec plaisir, la remerciai encore une fois, puis allai m’enfermer dans ma chambre, songeuse. Nous n’avions pas beaucoup parlé la veille, je l’avais seulement avertie que quelqu’un – Selvigia – pourrait éventuellement me rendre visite aujourd’hui. Mais, au-delà de cela, elle ne savait rien de moi, je ne savais rien d’elle, et il valait mieux qu’il en aille ainsi.
Je m’assis à la table de travail, sortis mon ordinateur de mon sac à dos, me mis en tête de me connecter à la base de données de la Confrérie. Évidemment, mes accès personnels avaient été supprimés depuis longtemps ; mes maigres connaissances en informatique, ainsi que les logiciels d’Ekrest, suffirent néanmoins pour trouver une brèche dans le système. Lorsqu’il eut ouvert la faille, le programme s’y engouffra et lança une copie massive des données sur mon disque dur. Une fois hors ligne à nouveau, tous pare-feux et défenses remontés, je me mis à écumer les rapports récents.
La question qui m’avait effleurée hier ne m’avait plus lâchée depuis. Où étaient les traces de mes crimes ? Combien de morts par ma faute ? Combien de sang pour chaque information offerte aux Thor ?

— Leslie ? m’appela Izel aux alentours de midi. Quelqu’un pour toi !
Je redressai péniblement de l’angle de mur dans lequel j’avais migré à force de recherches, les mots résonnant sous mon crâne. Le temps que je parvienne dans l’entrée, Izel avait fait entrer le visiteur. Sa silhouette masculine familière, que je mis une seconde seulement à reconnaître, amena un sourire blessé, voilé de douleur, sur mes lèvres. Ekrest. Sous une autre apparence que celle qu’il avait d’habitude, certes, mais c’était indubitablement lui.
— Salut.
— Salut.
— Je vous laisse, fit mon hôtesse en s’esquivant vers la cuisine.
Je le précédai jusqu’à ma chambre. Son pas félin, léger, alerte, était le même que d’habitude, notai-je avec un frisson. C’était l’une des rares choses qu’il ne changeait presque jamais, sauf cas d’extrême nécessité. C’était sa marque de fabrique, mon repère personnel pour le reconnaître.
Il s’assit par terre, à côté de mon ordinateur. Je me posai à côté de lui, repris l’appareil sur mes genoux, fixai l’écran obstinément, les yeux rivés sur les lignes qui détaillaient la progression d’un groupe d’envahisseurs æsir dans une base Loki. Une étrange tristesse, mêlée de gratitude à l’idée qu’il soit venu malgré notre dispute, m’enserrait la gorge.
— Selvigia va bien. Elle est rentrée tard dans la nuit, après une longue course-poursuite avec un Frigg persévérant.
Je hochai la tête, distante, consumée par l’envie – particulièrement frustrante – de me jeter dans ses bras. J’avais l’impression de me déchirer de l’intérieur. C’était absurde, après les mots que nous avions échangés, après la « déception » que je lui avais causée, alors qu’au fond, c’était lui qui m’avait le plus blessée. Pourtant, je n’arrivais pas à me détacher de cette sensation rassurante que sa simple présence me procurait, de cette certitude que c’était avec lui que j’étais la meilleure version de moi-même.
L’idée m’arracha une grimace à peine dissimulée. Butée, je relus encore une fois le même paragraphe du rapport, qui détaillait la composition des troupes qui avaient envahi la base. Odin, Thor, Heimdall. Le combo classique, la pire combinaison que les Loki puissent affronter. Les Odin et les Thor étaient généralement d’excellents guerriers, les Heimdall voyaient à travers nos illusions. Combattre ce genre d’équipe, c’était un cauchemar. Et c’était grâce à moi qu’ils étaient entrés.
— Écoute… je suis désolé.
Je ne bougeai pas d’un cil, mais un frisson glacé courut le long de ma nuque.
— Je te demande pardon pour la manière dont je me suis comporté. J’aurais dû assumer de t’avoir incitée à collaborer avec eux, mais je n’y arrivais pas.
Ekrest… s’excusait. Il me fallut une bonne dizaine de secondes pour assimiler cette idée. Il admettait avoir fait, pour une fois, une erreur. C’était quelque chose qui n’était encore jamais arrivé, dans ma courte vie. Depuis ma plus tendre enfance, il avait toujours eu raison.
Lorsque j’encaissai enfin le choc de ces quelques derniers mots, j’inclinai lentement la tête sur le côté, et levai enfin les yeux vers lui. Nos regards se croisèrent, un sourire affleura à ses lèvres.
— Mais tu ne peux pas non plus rejeter toute la faute sur moi, ajouta-t-il ; tu as accepté en pleine connaissance de cause. Et tu me connais suffisamment pour savoir comment je réagirais.
Je roulai des yeux, agacée.
— Tu te fous de moi ? Avec une dizaine d’anciens Élites, que tu découvres prisonniers juste à côté de toi, tu n’aurais rien fait ?
Son sourire disparut aussi vite qu’il était venu, gommé par une soudaine honte. Je l’observai avec attention alors que ses yeux fuyaient les miens. Ses traits doux, familiers, sa silhouette longiligne qui dissimulait un combattant émérite. Le regret brûlant au fond de ses pupilles, dilatées par la faible luminosité locale, me donnait le tournis. Je ne l’avais jamais vu aussi torturé.
— Ça me tue… finit-il par admettre alors que le silence menaçait de s’éterniser. De ne pas avoir pu t’aider, de t’avoir demandé ça… de savoir, aussi, que si j’avais agi un peu plus tôt, j’aurais pu les libérer moi-même…
— Tu savais ? relevai-je.
— Partiellement, oui. Mais Emyja m’a eu avant que je n’aie le temps d’agir. Et, une fois pris… je n’ai pas pu me m’abaisser à collaborer avec les Thor.
Un léger rictus narquois étira mes commissures. Ekrest et sa petite fierté personnelle, une longue histoire. Au Manoir, tout le monde savait qu’il y avait des choses à ne jamais énoncer à haute voix, et qu’importe si les lieux paraissaient vides ou non. Un Loki invisible pouvait se dissimuler n’importe où, dans l’immense bâtisse, suivre quelqu’un jusque dans sa chambre avec un peu de talent, et tout entendre ou tout enregistrer. Et, parmi tous ceux qui possédaient un réseau d’espions, Ekrest n’avait peut-être pas le plus étendu – ça, c’était Selvigia – mais il possédait certainement l’un des plus efficaces. Tous ceux qui osaient dire un mot de travers sur lui étaient inévitablement traqués, puis punis.
Au bout du compte, c’était cette même fierté qui avait causé sa perte. Il avait été incapable de se résoudre à faire le nécessaire. Il s’était enfermé dans ses convictions à propos de la Confrérie, même s’il savait qu’elles étaient fausses. Il avait choisi de rester aveuglément loyal, au détriment de tous ceux qu’il aurait pu sauver. Alors que, de mon côté…
Je baissai à nouveau les yeux vers les chiffres. Trente-six disparus. Morts, ou prisonniers, personne ne savait pour l’instant. Aucune des trois familles æsir qui avaient participé à l’assaut n’avait encore fait de demande de rançon. Ce qui impliquait qu’ils étaient au mieux au royaume de ma demi-sœur, Hel, ou au pire en train de se faire torturer jour et nuit, comme cela avait été le cas pour moi.
— Emyja ? relevai-je, percutant soudain. Syn a dit que c’était…?
— C’est Synnöve Kaiser, oui. C’était son ancien nom, avant qu’elle ne vienne vivre dans Midgard.
La réponse ne m’étonna pas, mais mes pensées décrochèrent un bref instant de leur course. Kaiser. Synnöve. Emyja. Trois noms pour une même personne, dont deux que nous étions peu à connaître. Qui était-elle réellement ? Avait-elle des raisons valables de nous envoyer par le fond ? J’essayais d’en trouver, sans y parvenir.
Je secouai lentement la tête, agacée par mes divagations, consciente que si elle voulait ma peau, les motifs de sa haine n’importaient que peu. Et puis, au fond, je blâmais Kaiser pour m’avoir trahie, moi, mais je ne m’étais pas vraiment mieux comportée. Un ordre d’Ekrest, et j’étais devenue un véritable moulin à paroles, dévoilant des secrets que je n’aurais jamais dû avouer aux Thor. Je n’étais pas meilleure qu’elle, j’étais peut-être même pire. J’avais pénalisé l’ensemble de la famille, là où elle ne s’était attaquée qu’à une seule personne.
Cette idée m’arracha un frisson de dégoût, qu’Ekrest n’eut pas de mal à remarquer. Il se tordit le cou pour pouvoir regarder l’écran de mon ordinateur, saisit les écouteurs qui traînaient par terre. Par réflexe, je remis l’enregistrement un peu en arrière, juste avant cette phrase qui me détruisait un peu plus à chaque fois que je l’entendais.
À ce stade de l’invasion, nous avons assumé qu’ils connaissaient les protocoles de sécurité principaux et secondaires.
Le rapport avait été établi la veille de ma fuite du Q.G. des Thor. Et, même si je n’avais pas essayé de trouver la localisation précise de la base – les rapports ne fournissaient que son numéro d’identification, pas ses coordonnées – je savais que je n’en avais pas besoin. C’était la base que j’avais vendue pour ma nuit avec Kalyan. Et, avec le recul, ma conscience se déchirait.
D’un côté, je l’avais fait pour me rapprocher du Thor. Cela avait payé, parce que le lendemain, j’avais pu envoyer un message à Selvigia et, quelques jours plus tard, j’étais enfin sortie de prison. Mais, d’un autre côté… la base perdue, et les trente-six Loki dont les corps n’avaient jamais été retrouvés, étaient ma responsabilité.
Inconsciemment, je guettais la réaction de mon mentor avec une inquiétude palpable. Je vis ses yeux voleter sur la page ouverte, assimiler un à un les nombres, parcourir rapidement le résumé. Mais, lorsqu’il chercha à accrocher à nouveau mon regard, je ne parvins pas à soutenir le sien. Je baissai les yeux sur mes poings crispés sur la table, et murmurai difficilement :
— C’est de ma faute.
— Oui.
Un couteau dans le ventre n’aurait pas fait plus mal. Jointures blanchies et estomac noué, j’encaissai en silence la violente sensation de brûlure dans ma poitrine. C’était de ma faute. C’était un choix que j’avais fait, dans des conditions extrêmes. Mais ce n’était pas juste un choix.
C’était mon choix.
J’avais passé une nuit à réfléchir dessus, à essayer de palier aux gros dommages, à sélectionner les codes spécifiques qui permettraient de déclencher un ou deux mécanismes de sécurité secondaires, et que les Loki aient le temps de fuir. C’était ma décision – mon offre, même – de permettre aux Thor l’accès à cette base.
— Mais, poursuivit Ekrest, sur le long terme, tu as aidé la Confrérie. Cette base était désuète, les troupes mal formées. Ça ne représente pas une grande perte, et ça nous a permis d’être libérés.
Je soufflai longuement, nerveuse, essayant d’évacuer la culpabilité déchirante.
— J’ai aussi tué Vanessa Akirés, marmottai-je sans pouvoir m’en empêcher.
Cette fois-ci, il eut un peu plus de mal à digérer les faits. Je lui expliquai rapidement ce qui s’était passé avec la gamine, les entraves immatérielles qui la liaient définitivement à sa prison et la privaient de ses pouvoirs. Chaque mot qui m’échappait était une torture, les souvenirs de son visage me hantaient. Mais je me forçai à tout raconter, jusqu’à ce que je n’aie plus rien à dire, jusqu’à ce qu’il sache tout. Parce que personne d’autre ne comprendrait combien j’en souffrais.
Au fur et à mesure que je racontais, je vis son expression changer, passer du déni et de l’incompréhension à une certaine acceptation, teintée de regret. Et j’eus beau la guetter, je ne trouvai pas l’ombre d’un reproche dans son regard tandis que je déroulais les évènements.
— C’était nécessaire, dit-il simplement lorsque j’eus fini. Adam va te haïr encore davantage, et il n’acceptera probablement ni justification ni explication de ta part, mais c’était nécessaire. Pour elle.
Je voulus acquiescer, mais parvins à peine à hocher la tête, la gorge nouée, puis cillai, chassant difficilement les souvenirs de ma fuite du Q.G. des Thor. Les paroles d’Ekrest m’avaient partiellement apaisée, mais je n’étais toujours pas au clair avec lui. Il m’avait utilisée pour ne pas avoir à faire le sale boulot lui-même. Certes, Kaiser avait fait de même, mais pour Kaiser, la rage dominait la déception. Avec Ekrest, j’étais maintenant étrangement retenue et distante, une sensation que je n’avais jamais ressentie face à lui jusque là, qui me laissait un goût amer dans la bouche et l’impression d’avoir perdu de vue celle que j’avais été avant le Q.G. des Thor.
Mais Ekrest n’était pas non plus celui que j’avais connu ; une part de lui était aussi morte dans ces prisons. Je n’étais pas la seule à avoir changé, et je n’étais certainement pas la seule qui devait prendre le temps de se reconstruire. Malheureusement, si on était deux à se chercher, on risquait de se heurter plus que de s’aider.
— Écoute… finis-je par souffler. C’est toi qui m’a appris à ne pas faire confiance aux autres. Et tu as martelé, durant des années, que je devrais être prête à encaisser des trahisons de la part de n’importe qui.
Il opina du bonnet, devinant probablement où je voulais en venir.
— Mais, quand il s’agissait de toi, je n’avais jamais eu de doutes.
— Et c’est ça qui te blesse autant, compléta-t-il avec une étrange tendresse dans la voix.
Je hochai la tête, la gorge nouée. Je me détestais déjà pour ce que j’allais dire. Mais il fallait que j’assume la décision que je venais de prendre. Il fallait que je la prenne, pour enfin être en paix avec ma conscience. Ne plus avoir à subir une trahison qui venait des miens.
— Je combattrai à tes côtés si c’est nécessaire, mais j’ai besoin de prendre de la distance. Je suis désolée, ça va à l’encontre de toutes mes certitudes, mais… Je ne peux pas.
— Je comprends, approuva-t-il simplement.
L’entendre ne me fit aucun bien, mais ne me fit pas non plus de mal. La seule chose dont j’avais besoin maintenant était de temps. D’isolement, vis-à-vis des miens et des conflits planétaires auxquels je n’avais plus envie de prendre part.
Les yeux turquoise iridescents d’Ekrest brillaient, entre sincère affection et dangereux calcul. Je me pliai à l’observation sans ciller, leur opposai un visage neutre et une posture détendue, à des années-lumière de ce que je ressentais vraiment. Il avait toujours tout su de moi, mais c’était seulement aujourd’hui que je réalisais à quel point cela aurait pu être dangereux. Il était temps que ça change, peu importe la souffrance que ça pouvait me causer.
Ironiquement, c’était grâce à sa présence que j’avais pu prendre cette décision aujourd’hui. Les jours qui avaient précédé, je l’avais envisagée, sans jamais vraiment m’y résoudre. Mais, avec lui ici, en face de moi, le choix avait été beaucoup plus facile à faire.
— Merci.
Un vrai sourire, pas seulement une ébauche, éclaira cette fois-ci son visage, et je distinguai une pointe de fierté dans son expression. À mon tour, je ne pus m’empêcher de sourire. Il fallait certes que je me détache de lui, mais cela ne voulait pas dire que je pouvais oublier tout ce qu’il m’avait apporté. Je lui devais tout, ou presque. Sans lui, j’aurais été mille fois plus vulnérable, probablement incapable de dissocier devoir et sentiments… un peu comme l’avait été Kalyan lorsque je l’avais rencontré. Je calai ma tête contre son épaule, écoutai sa respiration profonde et régulière, songeai aux longues nuits que j’avais passées dans sa chambre à l’écouter pendant qu’il dormait, essayant moi-même de trouver le sommeil. À cette époque, c’était encore la mort de ma mère qui me hantait, et ma haine pour les Thor n’avait pas de limite. Il m’avait fallu du temps, et beaucoup de leçons d’Ekrest, pour accepter l’idée que ça n’avait jamais été personnel, et qu’elle avait juste été un pion dans une partie où les enjeux la dépassaient largement.
Quoique, à la réflexion, à part tuer une fille de Loki, je ne voyais toujours pas de raison pour les Thor d’être aussi explosifs dans leur approche du problème. Il y avait des manières bien plus délicates et discrètes d’assassiner une gamine de quatre ans, sans faire une demi-douzaine de dommages collatéraux au passage.
— Ça me rend fou de savoir que tu as pu tenir, murmura-t-il, si bas que je l’entendis à peine. Que ce qui t’a rompue, c’est ma présence dans cette prison.
— Qu’est-ce qui te permettait de tenir, toi ? interrogeai-je doucement.
— J’écrivais mes programmes dans ma tête. C’était la seule chose qui me maintenait sain d’esprit, en fait.
Je cillai. Je savais qu’Ekrest était extrêmement doué pour mettre de la distance entre son esprit et ses sensations, le scinder de son corps pour ne pas ressentir la douleur. Mais ça, réfléchir, analyser, coder, pendant qu’il se faisait mutiler ou juste après…
Face à mon silence, il poussa un soupir, mais se tourna directement vers moi. Nous nous immobilisâmes face à face, et, par réflexe, je cherchai à accrocher son regard. Le dégoût, la souffrance réfrénée, les regrets qu’il taisait me firent l’effet d’un atémi en pleine poitrine.
— Je préférais faire ça que songer à accepter de négocier avec les Thor, admit-il. Je… je ne sais pas comment tu as fait. Ça me terrifie de me dire que tu l’as fait pour moi alors que… alors que tu ne savais pas…
Plus que les aveux, ce fut la fêlure dans sa voix me frappa, la question laissée en suspens, à laquelle il ne savait pas comment répondre. Il y avait une chose, une seule, qu’Ekrest ne m’avait jamais enseignée, c’était questionner ma loyauté. Il m’avait appris à prendre du recul, à considérer mes actions comme une simple spectatrice, à comprendre pourquoi je faisais ce que je faisais… mais maintenant que nous en étions là, je me demandais si me remettre en question n’était pas une chose que j’avais apprise toute seule.
Et je réalisais doucement que c’était en perdant ses repères qu’il s’était lui-même perdu. Lui qui m’avait toujours martelé qu’il fallait pouvoir s’adapter à tout environnement, il avait été le seul à ne pas pouvoir le faire. Victime de ses propres faiblesses, pris au piège par ses convictions, il n’avait rien fait la seule fois où ça aurait tout changé.
Je baissai le nez, lui pris les mains. Ses paumes étaient calleuses, sa peau était fraîche. Son simple contact était familier, et pourtant, j’avais l’impression de faire face à un étranger. Un étranger qui parlait comme lui, qui agissait comme lui… mais qui n’était plus lui. Pas celui que j’avais connu.
Mais peut-être était-il temps de laisser cette nouvelle version de lui, plus fragile, plus instable, émerger ? Je ne savais pas qui il deviendrait, mais ce n’était pas à moi de l’empêcher de changer. De toute façon, je ne le pourrais pas.
— On s’en fout. L’important, c’est que tu apprennes.
C’était à mille lieues de tout ce qu’il m’avait enseigné. Avec lui, l’échec n’avait jamais été une option. Mais, maintenant que j’étais là, que je réalisais qu’il n’avait pas réussi une partie de ce qu’il avait entrepris, qu’il avait fait erreurs… je me demandais si ce n’était pas normal de rater de temps en temps.
Soudain, sa prise sur mes mains se raffermit, il me tira contre lui, m’enveloppa dans une violente étreinte qui me coupa le souffle. Raidie, prise au dépourvu, je mis une bonne seconde et demi à réaliser ce qui se passait et à me détendre. Mais lorsque je compris, je n’hésitai pas. J’enfouis mon nez dans son cou, me blottis dans ses bras, et fermai les yeux, rassurée par son odeur fauve si familière et les picotements de sa courte barbe.
— Je suis désolé de ne pas avoir su mieux te protéger, murmura-t-il d’une voix étouffée.
— Tu m’as appris à me protéger toute seule, souris-je en retour.
S’il y avait bien une chose que j’avais retenue de ses enseignements, c’était l’importance d’être capable de se débrouiller sans aide extérieure. Et, d’une certaine manière, j’avais réussi. J’avais survécu, j’avais progressivement découvert la vérité. Même sans l’aide de Selvigia, j’aurais retrouvé ma liberté un jour, même si j’aurais peut-être choisi de m’associer aux Thor à long terme.
— Ça ne justifie pas tout…
Le grommellement d’Ekrest était bas, empli de rancœur sous-jacente. Mais la réponse que j’aurais voulu lui donner fut étouffée par la sensation d’une goutte chaude qui s’écrasait sur ma joue. Elle demeura un instant en équilibre précaire, comme figée dans l’instant, puis entama lentement sa course le long de ma peau, laissant sur son passage un sillon humide. Je me figeai, puis me serrai encore plus fort contre lui.
— C’est fini, soufflai-je. On sait la vérité. Maintenant, il faut juste reprendre la Confrérie en main, l’arracher à Kaiser. Ça, tu peux gérer.
Il hocha la tête, se détacha de notre étreinte. Ses yeux turquoise étaient embués, mais il souriait.
— Ce sera fait avant que tu ne rentres.
Le ton, légèrement tranchant, une variante de celui qu’il employait face aux soldats de la Confrérie, me tira brusquement de mes pensées. Sans même m’en rendre compte, je me redressai, raidis légèrement mes épaules, décroisai mes mains sur mes genoux, presque au garde-à-vous.
— Justement, en parlant de ce fameux départ ? relevai-je.
— Selvigia m’a parlé de votre rencontre avec Syn, expliqua-t-il, ce qui ne fait que confirmer l’expédition dont j’avais déjà parlé.
J’acquiesçai sans mot dire, curieuse de connaître la suite.
— L’idéal serait d’envoyer les nôtres un peu partout dans les Neuf Mondes, pour gagner du soutien auprès des populations elfes, naines, vanir et æsir.
— Mais les Æsir sont…
— Officiellement acquis à Asgard pour l’éternité et au-delà ? Bien sûr. Mais il y a toujours des contestataires, et avec les bons arguments…
Je pouffai face à son regard entendu. Il passa ses doigts dans ses cheveux pour écarter une mèche châtain clair rebelle de son front, et poursuivit :
— Comme tu le sais, tout s’achète. Et, à quelques années seulement du Ragnarök, c’est plus que jamais vrai. Mais il faut aussi qu’une grande partie d’entre nous reste ici, à Midgard, pour faire face aux autres Maisons.
— Donc…? relevai-je, attendant le moment où l’on en viendrait à mon rôle.
— Tyko, Kirstin, Ingmar et Malika restent ici, avec moi ; on va consolider nos positions, et arracher la Confrérie à Emyja. Quand à Selvigia, Åke et toi, vous partirez à Jötunheim.
— Ok. Et, concrètement, on part y faire quoi ?
Ekrest m’adressa un sourire de requin, empli d’expectatives, qui fit descendre un frisson glacé le long de ma colonne vertébrale. Décidément, ces sourires mauvais étaient un trait de famille. Syn, Ekrest… ils les maîtrisaient sur le bout des doigts. Et, ironiquement, je n’avais plus aucun mal à imaginer Kaiser qui arborerait le même.
— Déjà, demander aux géants de vraiment se préparer, et comment déclencher le Fimbulvetr. Ça, ce sera essentiellement à Åke de s’en charger, c’est lui qui a le plus de contacts… avec Selvigia, probablement.
Je fronçai les sourcils, mais déjà il poursuivait :
— Et, accessoirement, demander s’ils ont des informations sur la prison de Père. Mais j’en doute beaucoup, ils sont peu nombreux à l’apprécier.
Je ricanai doucement. Personne n’aimait Loki, de toute façon, excepté certains de ses enfants, et encore. Personnellement, je n’aurais pas pu dire que je l’aimais. Je le respectais, je lui obéissais lorsqu’il me donnait un ordre, mais est-ce que je l’aimais comme un enfant humain aimait son père ? Probablement pas. La notion d’amour était dépassée, chez nous. D’autres valeurs primaient : le respect, l’honneur et la loyauté. Un trio que, maintenant que j’y réfléchissais, peu d’enfants de dieux possédaient ou respectaient réellement.
— Ils seront votre option deux si Mímir refuse de répondre, ce qui est un risque à considérer. Skadi plus que tout autre, d’ailleurs, devrait savoir. Le plus intéressant serait de lui arracher l’information avant de la tuer, sans avoir à passer par Mímir, mais faire des allers-retours à Jötunheim en cette période n’est pas exactement le plus sécurisé non plus.
Je hochai la tête, soudain presque enthousiaste. Une mission à Jötunheim, ça me changerait de d’habitude. Durant les quinze dernières années, à part quelques rares sorties interdimensionnelles, je m’étais surtout cantonnée à Midgard. C’était mon monde de prédilection, c’était là que j’aimais le plus évoluer, c’était sa technologie qui m’était la plus familière. Mais m’en éloigner un peu, surtout maintenant, me ferait du bien.
— Donc, si je résume, lâchai-je après un court silence où mon mentor se contenta de me fixer, on va chez nos grand-oncles paternels en évitant de se faire bouffer au passage, on leur demande comment déclencher l’hiver de trois ans qui est censé mener au Ragnarök, et on cherche la prison de papa. Et, tant qu’on y est, on massacre la géante et déesse de l’hiver et on fait un crochet par la source du savoir absolu parce que pourquoi pas.
— Dans l’idée, c’est ça. Dans les faits…
— Ça risque d’être un peu plus compliqué.
Il acquiesça, un sourire amusé aux lèvres, et je réalisai brusquement que, même si je partais effectivement en mission aux ordres d’Ekrest… cette affectation avait une saveur un peu différente des précédentes. Elle sentait l’inconnu. L’indépendance. La nouveauté.

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Dernière modification par vampiredelivres le mar. 09 févr., 2021 9:56 am, modifié 1 fois.
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

Yoss !

Déjà, bien contente de voir un nouveau chapitre 8-)
Puis, comme je t'ai dit hier, sssssssatisfaction.

Pour le fond (j'vais faire des tirets pour mettre un peu mes idées en place mdr) :
- Blade. Blade, ptn. Il était mi-relou mi-rigolo et... il méritait pas ça. Ptn.
- Adam. Putadam. Foutre d'écureuil (je me demande qui est le père d'Adam btw). Tu connais déjà mon avis sur lui hein :) Bon, je sais pas si c'est sérieux cette rencontre aux ruines de Troie. J'espère. Et j'espère que ça fera un peu de mouvement 8-)
- Je suis siiiii joie. Siiiiiiiiii joiiiiiiiiiiiie. Ekrest se soooooort enfiiiiiiiiiin les doigts du cuuuuuuuuuuuul. Toute cette partie du chapitre est évidemment ma préférée, c'est si cool d'avoir leurs ressentis vis-à-vis l'un de l'autre. De voir leurs défauts, leurs remords, qui ressortent. Les non-dit qui sortent enfin. Puis damn voir les faiblesses d'Ekrest c'est... étonnant. Agréable. Grisant, quelque part, par rapport à Lily aussi. Qu'elle puisse sortir peu à peu de l'ombre de son mentor pour devenir entièrement elle-même (ce que suggère aussi la fin de chap, c'était si bon à lire)
- "Avait-elle des raisons valables de nous envoyer par le fond ? J’essayais d’en trouver, sans y parvenir." :arrow: ah bah ça. Bienvenue au club Lily
- "Je n’étais pas meilleure qu’elle, j’étais peut-être même pire" :arrow: hep-hep-hep nope. Friendly rappel : Lily, t'as sauvé les Élites de la Confrérie et vous avez pour mission de libérer Loki. Vous servez encore plus la Confrérie.
- Bon, j'ai évidemment beaucoup trop hâte qu'ils partent à Jötunheim.
- Y'a un passage que je trouve pas forcément hyper clair là :
"— Ils seront votre option deux si Mímir refuse de répondre, ce qui est un risque à considérer. Skadi plus que tout autre, d’ailleurs, devrait savoir. Le plus intéressant serait de lui arracher l’information avant de la tuer, sans avoir à passer par Mímir, mais faire des allers-retours à Jötunheim en cette période n’est pas exactement le plus sécurisé non plus." :arrow: l'idée c'est de d'abord demander à Mimir où est Loki et, s'il répond pas, on demande aux géants ? Et du coup pourquoi tuer Skadi ? Elle s'oppose à Loki lors du Ragnarök ?


Pour la forme :

Le début m'a semblé un peu lourd, avec de looongues phrases, comme celle-ci :
"Mais, la tête voilée de noir, habillée de vêtements amples qui dissimulaient ma silhouette depuis que j’avais entamé ma fuite, je ne leur offrais aucune prise sur mon corps, et après quelques secondes passées à affronter mon regard dans la mince fente que m’offrait le niqab, ils finissaient tous invariablement par détourner les yeux."

Bon, voilà pour moi. J'ai évidemment bien kiffé ce chapitre grâce à cet interlude Ekrest-Lily qui fait chaud au kokoro.
Bisous !
vampiredelivres

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : mer. 20 janv., 2021 8:39 pm Yoss !

Déjà, bien contente de voir un nouveau chapitre 8-)
Puis, comme je t'ai dit hier, sssssssatisfaction.

Pour le fond (j'vais faire des tirets pour mettre un peu mes idées en place mdr) :
- Blade. Blade, ptn. Il était mi-relou mi-rigolo et... il méritait pas ça. Ptn.
- Adam. Putadam. Foutre d'écureuil (je me demande qui est le père d'Adam btw). Tu connais déjà mon avis sur lui hein :) Bon, je sais pas si c'est sérieux cette rencontre aux ruines de Troie. J'espère. Et j'espère que ça fera un peu de mouvement 8-)
- Je suis siiiii joie. Siiiiiiiiii joiiiiiiiiiiiie. Ekrest se soooooort enfiiiiiiiiiin les doigts du cuuuuuuuuuuuul. Toute cette partie du chapitre est évidemment ma préférée, c'est si cool d'avoir leurs ressentis vis-à-vis l'un de l'autre. De voir leurs défauts, leurs remords, qui ressortent. Les non-dit qui sortent enfin. Puis damn voir les faiblesses d'Ekrest c'est... étonnant. Agréable. Grisant, quelque part, par rapport à Lily aussi. Qu'elle puisse sortir peu à peu de l'ombre de son mentor pour devenir entièrement elle-même (ce que suggère aussi la fin de chap, c'était si bon à lire)
- "Avait-elle des raisons valables de nous envoyer par le fond ? J’essayais d’en trouver, sans y parvenir." :arrow: ah bah ça. Bienvenue au club Lily
- "Je n’étais pas meilleure qu’elle, j’étais peut-être même pire" :arrow: hep-hep-hep nope. Friendly rappel : Lily, t'as sauvé les Élites de la Confrérie et vous avez pour mission de libérer Loki. Vous servez encore plus la Confrérie.
- Bon, j'ai évidemment beaucoup trop hâte qu'ils partent à Jötunheim.
- Y'a un passage que je trouve pas forcément hyper clair là :
"— Ils seront votre option deux si Mímir refuse de répondre, ce qui est un risque à considérer. Skadi plus que tout autre, d’ailleurs, devrait savoir. Le plus intéressant serait de lui arracher l’information avant de la tuer, sans avoir à passer par Mímir, mais faire des allers-retours à Jötunheim en cette période n’est pas exactement le plus sécurisé non plus." :arrow: l'idée c'est de d'abord demander à Mimir où est Loki et, s'il répond pas, on demande aux géants ? Et du coup pourquoi tuer Skadi ? Elle s'oppose à Loki lors du Ragnarök ?


Pour la forme :

Le début m'a semblé un peu lourd, avec de looongues phrases, comme celle-ci :
"Mais, la tête voilée de noir, habillée de vêtements amples qui dissimulaient ma silhouette depuis que j’avais entamé ma fuite, je ne leur offrais aucune prise sur mon corps, et après quelques secondes passées à affronter mon regard dans la mince fente que m’offrait le niqab, ils finissaient tous invariablement par détourner les yeux."

Bon, voilà pour moi. J'ai évidemment bien kiffé ce chapitre grâce à cet interlude Ekrest-Lily qui fait chaud au kokoro.
Bisous !
Yosh !

Yeah, et le prochain arrive soon ^^

T’inquiète, le bordel dans les idées, je connais !
- Blade était cool justement dans son petit côté chieur et agaçant. On ne l’a pas vu beaucoup jusque là, mais il a été là pour Lily. M’enfin comme elle le dit, personne ne mérite de subir Adam x)
- Je connais effectivement ton avis sur lui :mrgreen: . Et ouais, un peu d’action serait cool ^^
- Aaaah, Ekrest. Oui, il se sort enfin les doigts du fion x) C’était clairement une partie que j’avais envie d’écrire depuis un moment, Lily en avait vachement besoin et lui avait besoin de se mettre au clair sur pourquoi il avait agi comme un con(nard) en prison. Mais j’adore leurs échanges (vous le savez bien !) donc ça a clairement été fun d’écrire ça ^^ C’est aussi un gros pas en avant pour Lilith, parce que comme tu le dis, ça lui permet de sortir de l’ombre d’Ekrest. Elle a clairement été meilleure que lui sur ce coup, et le réaliser... ça fait du bien !
- Ouais, va falloir attendre encore un peu pour ces explications là. Mais ça arrive ^^
- Ah mais elle se sent responsable... et ça lui fait mal.
- Grosse expédition en vue :mrgreen:
- C’est ça, on demande à Mimir d’abord, puis aux géants s’il a refusé de répondre. Pour ce qui est de Skadi, si tu te rappelles la visite de la déesse Syn au café, c’est elle qui a demandé à Lilith de tuer Skadi ^^ Pour ce qui est des raisons... Skadi a entre autres participé à l’emprisonnement de Loki, donc Syn ne la porte pas trop dans son cœur.

Ouch, elle est dense cette phrase ! Merci !

Ton petit kokoro est satisfait ? C’est tout ce qui compte alors !

À bientôt, la bise !
louji

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Re: Le Cycle du Serpent [I & II] [(Urban) Fantasy / Action / Mythologie nordique]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mer. 03 févr., 2021 12:52 am Yosh !

Yeah, et le prochain arrive soon ^^

T’inquiète, le bordel dans les idées, je connais !
- Blade était cool justement dans son petit côté chieur et agaçant. On ne l’a pas vu beaucoup jusque là, mais il a été là pour Lily. M’enfin comme elle le dit, personne ne mérite de subir Adam x)
- Je connais effectivement ton avis sur lui :mrgreen: . Et ouais, un peu d’action serait cool ^^
- Aaaah, Ekrest. Oui, il se sort enfin les doigts du fion x) C’était clairement une partie que j’avais envie d’écrire depuis un moment, Lily en avait vachement besoin et lui avait besoin de se mettre au clair sur pourquoi il avait agi comme un con(nard) en prison. Mais j’adore leurs échanges (vous le savez bien !) donc ça a clairement été fun d’écrire ça ^^ C’est aussi un gros pas en avant pour Lilith, parce que comme tu le dis, ça lui permet de sortir de l’ombre d’Ekrest. Elle a clairement été meilleure que lui sur ce coup, et le réaliser... ça fait du bien !
- Ouais, va falloir attendre encore un peu pour ces explications là. Mais ça arrive ^^
- Ah mais elle se sent responsable... et ça lui fait mal.
- Grosse expédition en vue :mrgreen:
- C’est ça, on demande à Mimir d’abord, puis aux géants s’il a refusé de répondre. Pour ce qui est de Skadi, si tu te rappelles la visite de la déesse Syn au café, c’est elle qui a demandé à Lilith de tuer Skadi ^^ Pour ce qui est des raisons... Skadi a entre autres participé à l’emprisonnement de Loki, donc Syn ne la porte pas trop dans son cœur.

Ouch, elle est dense cette phrase ! Merci !

Ton petit kokoro est satisfait ? C’est tout ce qui compte alors !

À bientôt, la bise !
Ouais, tu m'étonnes que ça devait être satisfaisant à écrire cette scène :D Et y'avait claiiiirement besoin d'explications pour son comportement... Bon, ça reste une ombre au-dessus de leurs têtes, mais ils devraient attaquer la pente ascendante maintenant !
Ah oui, pardon, ça m'était sorti de la tête la demande de Syn du coup (j'avais pas relu les chaps précédents avant que tu te remettes à poster :? )

Mon petit kokoro est satisfait 8-)

A plous !
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