One shots [Série tv : Sherlock]

Vous écrivez une fan fiction et vous voulez la partager avec la communauté Booknode? Faire vivre à vos personnages favoris des aventures inédites?
Alors postez vos textes ici afin qu'ils soient bien différenciés des essais classiques tout droit sortis de l'imaginaire d'autres booknautes.
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Calimero33

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One shots [Série tv : Sherlock]

Message par Calimero33 »

Hey, une petite fanfic Sherlock... post saison 4 de la BBC.

J'étais affalée sur le canapé depuis au moins deux heures. Je regardais vaguement les deux sièges en face de moi. L'un rougeâtre et classique, l'autre plus moderne et noir. La cheminée entre les deux était éteinte. Pourtant il faisait chaud... La concierge avait dû allumer le chauffage. J'étais seule dans l'appartement, il était 11h et j'étais toujours en pyjama... Je sentais mon corps avachi et totalement inapte à mener une journée normale. J'avais faim, je me sentais sale pourtant je ne bougeais pas. Mon corps long et mince penchait dangereusement du sofa, je sentais qu'il n'allait pas tarder à basculer. Je grognai dans ma barbe et fermait les yeux.
Soudain, le bruit de quatre jambes qui montent les escaliers me tira de mon sommeil. Je me redressai rapidement et remis mon T-shirt en place.
- Rose ! s'exclama mon père en entrant.
- Quoi? lui fis-je d'un ton apathique.
- Regarde-toi, il est midi.
- En effet, dis-je en jetant un coup d'œil à ma montre.
- Eh bien, tu sais ce qu'il te reste à faire, dit-il sur un ton rhétorique et il disparut derrière son compagnon Sherlock Holmes.
Celui-ci, ami de longue date de mon père était en réalité mon parrain et, depuis la mort de ma mère avait tenté, tant bien que mal de s'occuper de moi. Il faisait de son possible et même si ceci n'était pas grand chose, nous nous apprécions beaucoup. Nous vivions tous les trois dans cet appartement au 221b Baker Street à Londres, famille aussi aimante qu'étrange (si on peut appeler ça une famille...). Le charme, aux yeux des médias était au rendez vous.
Je parle des médias parce que mon père (John Watson) et son ami mènent des enquêtes dans la ville et sont pour cela réputés.
Je me levai donc de ce confortable canapé qui avait su m'accueillir après une soirée noyée dans des larmes de rage. Mais je n'avais pas envie d'y penser.
Je m'habillai, me coiffai, et descendis saluer Mme Hudson (la concierge de cet immeuble mais avant tout ma marraine qui, avouons le, était une deuxième grand mère).
- Rosie, mon cœur ! Comment vas-tu ?
- Ça va... Et toi? dis-je en m'asseyant à la chaise qu'elle m'offrait.
Ses yeux se plissèrent:
- Dis moi tout ma chérie, qu'est ce qui ne va pas... C'est par rapport à ton père ?
- Non, non! Pas du tout... C'est juste avec Théo... On s'est un peu disputé...
Elle déposa une assiette devant moi dans laquelle était disposé un parfait English breakfast.
- Avec Théo? s'offusqua-t-elle. Je pensais qu'une dispute entre vous était inimaginable...
- Moi aussi, je dois dire, avouai-je en soufflant. Mais je n'ai pas vraiment envie d'en parler, s'il-te-plaît.
- Ne t'inquiète pas Rosie, vous êtes faits l'un pour l'autre et l'avenir te le démontrera...
Je ris:
- Si tu le dis...
Je mordis dans une saucisse. Mme H sorti son téléphone portable flambant neuf (car inutilisé) et me le tendit.
- Dis moi, chérie, comment est ce qu'on fait pour installer le journal de ton père ?
- Ah, tu veux dire son blog, là ?
- Oui...
Mon père tient un blog où il raconte leurs aventures, à Sherlock et à lui. Fantastique... Il faut admettre qu'elles sont captivantes mais ce n'est pas forcément une gloire dans les cours de récré de dire que son père est blogger...
- Tu be l'installes pas, Gran', regarde...
Je copiai le lien sur sa page d'accueil et lui rendit l'objet.
- Merci, ma Rosie!
- De rien, lui souriai-je.

De retour dans mon appartement, je m'installai, un livre à la main sur un bout de table qu'il restait de la cuisine/salle à manger. Sherlock en occupait la plus grande partie avec des milliers d'outils scientifiques. Il murmurait des choses tout bas, me voyant à peine m'installer. Il me fit tout de même une remarque désintéressée :
- Hello, Rosie, tu es bien matinale aujourd'hui.
Je levai les yeux au ciel en souriant pour moi même. Mon livre était ennuyeux. Enfin, je ne savais pas. Je l'aurai sûrement trouvé très intéressant dans d'autres circonstances mais la dispute que j'avais eu hier avec Théo me revenait sans cesse, si bien que la concentration quelle qu'elle fût était impossible. Mais j'avais eu toute la matinée pour ressasser ces événements pénibles et je voulais - je devais - passer à autre chose. Je pris ma tête entre mes mains et me concentrait sur chaque mot que je rencontrai. La-relativité-restreinte-ne-concerne-uniquement-les-objets-ayant-une... À l'évidence, ça ne marchait pas. Je fermai le livre d'un coup sec. Sherlock se retourna, étonné. Il me lança un regard dubatif et se pinça les lèvres. Évidemment, il avait tout compris. L'homme à qui un seul regard suffit. Il avait déduit de moi mes soucis.
- Tu veux en parler ?
- Non.
Il haussa les épaules et retourna à son travail. Je me levai et montai au deuxième étage où se trouvait ma chambre.



Voilà, dites en commentaires ce que vous voulez, si je continue ça ou si je pars sur autre chose ou encore si je fais que des oneshots. (Sachant que je ne suis pas pro johnlock)
Byyye
Erimede_Read

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Erimede_Read »

○ COUCOU ! ○

Déjà continue l'histoire parce que de toute évidence elle fait entendre une suite ( qui est Théo ? Pourquoi cette dispute ? Quelle est (plus en profondeur) la relation entre Sherlock et Rose ? ) Tout cela m'intrigue ! ( en gros t'as bien fait le job quoi ! ) pour se qui est de l'écriture et bien moi je trouve ça super ! :) C'est fluide, précis et avec une patte bien à toi !
Bref, préviens moi pour la suite (ou une autre petite histoire ;) )
Bisou :lol:
Calimero33

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Calimero33 »

Merci!!!! Ton message a illuminé ma journée <3
Ok je vais continuer sur les axes que tu m'as donné.
Bisous ma booknaute préférée !
Calimero33

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Calimero33 »

J'avais décidé de sortir. "Prendre l'air" comme disait mon père. Je marchais donc dans Londres, sans autre but que remuer mes jambes dans cette cadence singulière qu'impose la ville. Je ne m'étais jamais demandé si j'aimais Londres. Si j'aimais ses rues larges, ses immeubles tout proches de ses vieilles bâtisses magnifiques. J'y avais toujours vécu et le voyage n'était pas quelque chose que mon père appréciait particulièrement. Alors je n'avais presque jamais quitté cette ville. Ma ville. Celle qui m'avait vu grandir, qui avait prêté ses trottoirs à mes pieds et son horizon à mes yeux. Je l'aimais comme une vieille amie. Comme quelqu'un qui avait toujours été là. C'était dans Londres que j'avais connu Théo. C'était dans ses parcs que nous avions joué, dans ses flaques boueuses que nous étions tombés. Sur ses toits nous avions hurlé nos soucis, nous avions bus nos premières bières, fumé nos premières cigarettes. Mais surtout, sur ses toits nous avions parlé. Nous avions tant parlé. Je lui disais tout et il en faisait de même. J'avais pleuré, lui ne le faisait jamais. Ses yeux avaient toujours été secs. Sans larmes. Alors j'avais pleuré pour nous deux.
Mais nous avions ri aussi. Nous nous étions esclaffé en observant tous ces hommes, dépourvu d'humour marcher en hâte, enfermés dans l'étroitesse de leur routine.
Et puis, il y avait eu hier. J'avais ruiné cette toile que nous avions peinte ensemble. Je l'avais pensé moins frêle. Je m'en voulais.
Les rues étaient moins pleines que d'habitude. Nous étions le lundi de Pâques, les gens se reposaient. Peut-être allaient-ils même voir leur famille à la campagne ? Mamy et Papy veulent voir les enfants, comme ils ont grandi! Comme ils sont beaux... Je haïssais ce monde, cette vie, toute cette hypocrisie.
Le frère de Sherlock m'avait un jour offert un livre: Le Misanthrope de Molière. Alceste y disait avoir développé une haine pour "ces gens-là". Je me sentais plutôt similaire à ce personnage. De cette façon, je comprenais mon père et son ami. Ils vivaient d'une façon excentrique, déplacée. C'était ce mode de vie qui m'avait bercée, enfant. Et effectivement, j'y ressemblais.
Il était quatre heure. Les derniers magasins ouverts fermaient, profitant du jour férié.
Je m'assis sur un banc, face à la Tamise. Je sortis mon portable et ouvrit Instagram. Théo avait posté une photo avec ses amis du lycée. Il était souriant, entouré de cette abominable Daisy et de deux autres garçons que je ne connaissais pas. Je me mordis la lèvre, réprimant une larme mêlant rage et tristesse. Comment pouvait-il sourire avec ces personnes ? Notre dispute ne lui faisait donc rien? Théo, l'impénétrable, Théo, celui qui ne pleure pas, Théo l'homme de glace, Théo, Théo, Théo. Je le haïssais vraiment. Avait-il posté cette photo uniquement pour me rendre jalouse ? Me montrer que lui, savait de faire des amis, que je n'étais qu'une parmi eux et que mon départ ne lui faisait ni chaud ni froid? M'en voulait-il à ce point ? Je me levais d'un bond. La rage bouillonnante dans mes membres. Je fus prise d'une course folle. Les quelques passants sur les quais me regardèrent avec surprise, je n'en avais rien à faire. Je courrais sans m'arrêter. Moi-même surprise de ma performance. Après l'inertie de ce matin venait l'hyperactivité.
Qu'y aurait-il après ? La déprime ? La surtension ? La maladie? Et Théo. Souriant. Je haïssais ce sourire. Celui de sa photo. Ce sourire qui défiait, qui disait "Et toi? À quel point est tu heureux ? À quel point est ce que tu t'en fous?". Parce qu'il fallait être heureux. Il fallait sourire. Être sous les projecteurs. "Ça ne suffit pas d'être la filleule de Sherlock Holmes". Je m'arrêtai de courir. M'affalai contre un tronc et éclatait en sanglots. Je ne pensais pas. Il y avait juste cette eau qui coulait en trombe sur mes joues blanches. Ce goût salé qui s'imiçait entre mes dents. Ces soubresauts qui agitaient mon corps. Il n'y avait plus que ça. C'était étrangement agréable. Mon corps était plus léger et ma tête vide. Je glissai le long du tronc. Mes fesses touchaient le sol. Je lachai tout. Et puis je me recroquevillai sur moi-même.
La peau de mon visage était encore humide quand je l'essuyai avec la manche de la chemise. Je rentrai à la maison. J'avais pris le bus. Je m'arrêtai devant une fontaine et m'aspergeai le visage de l'eau fraîche. Je grimaçai à cause du froid mais au moins je ressemblais plus à moi-même qu'à une gamine dévastée (j'avais vraiment l'air de ça tout à l'heure). Il était sept heures. J'entrai dans la demeure et gravi les marches jusqu'à l'appartement. Mon père me demanda si j'allais mieux je lui répondis que oui, ça allait, j'avais mangé du chocolat (c'était Pâques). Il sourit et m'informa qu'on passerait la nuit ici. Je souris. J'aurais préféré rentrer mais je ne voulais pas embêter mon père alors je ne dis rien.
Mme H apporta un dîner auquel je ne touchai pas lui assurant avoir trouvé un restaurant ouvert sur le chemin. Puis je m'excusai et montai me coucher non sans capter le regard inquiet de Sherlock.
Calimero33

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Calimero33 »

Juste une précision. Ce récit ne se déroule pas dans le temps supposé de la série. C'est à dire équestre je mentionne des trucs d'aujourd'hui comme Instagram, portable et toi ça. Puisqu'on ne peut pas savoir ce qu'il y aura dans 15 ans... Supposons aussi que John et Sherlock ont moins de 50 ans sinon c'est trop vieu...
mae29

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par mae29 »

Salut!
J'adore vraiment ta fanfic'! J'ai tout de suite été prise dans l'histoire et le personnage de Rose est juste parfait! Tu décrit très bien les sentiments, les décors, les pensées de Rosie et franchement, j'aime! Juste une chose, à la place d'écrire "Madame H", pourrait-tu mettre son nom en entier? Ça prend peut-être un peu plus de temps et de place mais ça serai plus clair comme ça... Autrement, rien à redire! Continu comme ça, c'est absolument super! Et préviens-moi quand tu postera la suite!
Bonne chance pour l'écriture!
Louis-21

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Louis-21 »

Bonsoir,
Alors desolé d'avance si mon commentaire te paraît sec, mais c'est vraiment ce que je pense, et je ne me veux pas méchant.

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à ton récit, et principalement à cause du style, notamment le ton. Autant le préciser tout de suite, je suis un grand amateur des bouquins de Conan Doyle, j'ai adoré Sherlock Holmes, et c'est vrai que j'idealise un peu ces bouquins.
Evidemment, très peu de personnes es ont le talent pour l'intrigue, l'enquête, et ce n'est pas ce qu'on attend d'une fanfiction. La barre est trop haute.
Cependant, je trouve qu'on est pas plongé dans cette fin du 19eme siècle à Londres, (ni dans un début de 20eme siècle, puisque tu nous dis que Sherlock et Watson ont 50 ans) à cause du ton. Alors oui, tu choisis une héroïne jeune (un peu à ton image peut être) et qui parle exactement comme toutes les ados de son âge en 2018. C'est malheureux parce que ça enlève carrément au charme de ce récit Londonien, une ville embrumée, industrielle, étouffante, meurtrière (Jack l'eventreur n'est pas loin), des personnages typiquement anglais, au langage châtié, assez élégants, "typically british" you see ;)
Et puis attention à ne pas tomber dans la guimauve sentimentalo-adolescente avec on héroïne, l'amour dans Sherlock Holmes est au delà de ça.

Donc voilà, un sentiment un peu mitigé, entre la joie de voir un style fluide et la tristesse de voir une si grande œuvre littéraire un peu vidée de son charme et de son essence...

Je continuerai malgré tout à lire, ça peut m'intéresser,

Bonne soirée,

Louis
Calimero33

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Calimero33 »

Hey!
Déjà merci pour vos messages, ça fait vraiment plaisir!
Donc mae, je vais écrire les noms en entier, promis :)
Et Louis, en fait il ne s'agit pas d'une fanfic des oeuvres de Doyle mais de l'adaptation de la BBC (de Moffat et Gatiss) qui a lieu de nos jours! Du coup c'est un peu en décalage avec le début du XX, c'est sûr! Peut-être j'essayerai de faire une version à l'époque victorienne, ce serait intéressant...
Enjoy!
Calimero33

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Calimero33 »

J'étais assise sur la chaise de mon bureau. Comme d'habitude, je ne me sentais pas à ma place dans cette salle de classe. La lumière était trop blanche et trop vive, le professeur trop loin, les autres élèves trop près, enfermés dans leurs uniformes... Ils étaient tous plus grand que moi, un an et demi de plus, en général. Les filles autour de moi avaient déjà des formes définitives, qui ondulaient leurs chemises, les garçons avaient dix centimètres de plus que moi. Même si j'étais plutôt grande pour mon âge, ma puberté avait commencé un peu après la moyenne, je ressemblais vraiment à un bébé tombé du nid ici par erreur. Personne ne comprenait ma présence ici, je n'avais pas d'amis, même les professeurs s'étonnaient de me voir entrer ou sortir de leurs cours. Je ne savais pas ce que je faisais là et c'était quand même le plus inquiétant. Une personne sûre d'elle, même entourée de gens dubitatifs, reste présente, reste reconnaissable. Moi, je n'étais rien. Un vague corps sans importance, à qui on avait trouvé une place dans une négligence hâtive.
Je consultai ma montre. Il me restait 10 minutes à subir ce blabla littéraire qui sortait de la bouche d'un écrivain râté. Je tentai de me concentrer, prise d'un élan de morale stupide: "La métaphore que nous pouvons observer tout au long de ce livre que nous étudions depuis le début de l'année..." Quel livre était-ce, déjà ? Ah oui! Le Pingouin, d'Andreï Kourkov. "Est en fait une métaphore de la Russie soviétique mais aussi de la Guerre froide, n'est-ce pas?" L'homme semblait exaspéré, personne ne faisait attention à son cours. Il releva son menton et me fixa: "Vous, Mlle Watson, C'est ça ?" J'acquiescai.
- Dites-nous, reprit-il, pourquoi c'est une métaphore de la Guerre froide?
Les autres s'étaient tu. Ils ne voulaient pas y passer ou étaient compatissants, je n'aurai pas à crier ma réponse. La dire seulement était bien assez de toute façon, je n'avais pas besoin en plus d'assiéger mon autorité.
- Eh bien... Le principe de la Guerre froide est de faire régner une tension... De ne pas entrer en contact. La Guerre froide c'est une guerre de menaces alors il faut marcher sur des œufs car ça peut déraper n'importe quand et pour n'importe quelle raison... Et le pingouin est un animal assez empêtré, il avance d'une façon étrange et ne peut pas décoller ses ailes. Il est donc représentatif des, soit disant, belligérants qui sont mal à l'aise et ne savent s'ils peuvent attaquer ou non.
- Oui, c'est exactement ça. Cependant il faut que vous structuriez mieux votre réponse. Elle est trop disparate. Mais je ne répéterai pas, j'espère que vous avez pris en note. Bien à présent...
Sa voix se noie dans la puissante sonnerie qui surgit des ténèbres du couloir. Celui-ci s'alluma brutalement, néon après néon d'une façon tout aussi sacadée qu'infatiguable lorsque les quelques 1500 élèves du Lycée Charles Dickens s'y ruèrent sans ménage.
Disparate... Non mais franchement, il n'avait rien d'autre à dire... Disparate, j'avais même oublié ce mot du dictionnaire, tellement il était peu utilisé. Enfin, il était vrai que ma réponse n'était pas structurée. De toute façon, c'était sans importance. Il était midi. J'avais faim mais Théo et moi n'étions pas au plus haut de notre forme. J'allais devoir manger toute seule. Je sorti du lycée et me dirigeai vers la boulangerie. Je me demandais combien de fois j'avais fait ce trajet avec Théo. Combien de fois nous avions fait mine de réfléchir à prendre quelque chose de nouveau pour finalement nous rabattre sur le "Britagel"... Combien de fois nous nous étions esclaffés devant les panneaux publicitaires qui ornaient le mur où nous faisions la queue. Combien de fois... STOP. Ça ne marcherait jamais comme cela. Il fallait se ressaisir, penser à autre chose...Disparate. NON, pas à ça ! Quelque chose de joyeux, qui me faisais sourire... Enfin pas trop, tout de même, je n'avais pas envie de passer pour une demeurée dans la queue pour la boulangerie à sourire toute seule. D'ailleurs, je n'irai pas à la boulangerie. Trop de souvenirs pesants. Je sorti de la queue et pris la première rue à gauche. J'avais entendu dire qu'il y avait un Thaï, qui faisait d'excellents plats au poulet sauté. Il y avait un peu moins de monde mais l'attente semblait plus longue. Ce fut alors que... Théo? Était-ce vraiment lui? Oui. Il était avec tous nos amis communs et cette impétueuse Daisy, assis à une table dans le Thaï. Ils semblaient tous heureux, contents d'être là, à déguster leur repas entre amis. Ils riaient. Je sentis des larmes me monter aux yeux, d'un geste brusque de ma manche, je les séchai puis je pris le chemin le plus rapide pour rejoindre une supérette. J'achetai un paquet de chips, une pomme et des Camel puis je m'assis dans un parc, mangeai ce que j'avais sur moi et fumai dix cigarettes sans m'arrêter. Le goût sur ma langue était cuivré, il la paralysait, la rendait plus lourde et douloureuse. J'éteignis la dernière sur le banc et la lançai dans la poubelle. Je restai un instant immobile, ne sachant pas vraiment que faire lorsqu'un écureuil gris sauta sur mon bac et plongea son regard noisette dans le mien. Je lui souris. Il resta ainsi, figé sur son banc puis, pris d'un coup de folie, s'échappa pour rejoindre ses compagnons sûrement. Je regardai l'heure : 13h50. Il fallait que je me dépêche si je voulais arriver à temps pour un excitant cours de mathématiques.
Il fallait bien avouer qu'il y avait un avantage à avoir un an d'avance dans ce type de situation, je n'avais aucune chance d'être dans la même classe que Théo et si je ne le cherchai pas, il n'y avait aucune raison que je le trouve. Je le haïssais. Ce qui nous était arrivé, n'était-ce pour lui pas important ? N'en avait-il rien à faire à ce point? Était-ce ça l'amitié ? Un jour oui, l'autre, un mot de trop et le lendemain, non. Ça ne pouvait être ça, on m'avait fait tellement de louanges de l'amitié, mon père, Sherlock, Mme Hudson... Pouvait-ce vraiment se finir ainsi ? Ah, qu'est-ce que je haïssais Théo! J'aurai pu le tuer à mains nues tellement son rire m'avait agacé dans ce restaurant, tellement ses faussettes avaient été hideuses, ses gestes répugnants...
- Eh, oh! fit une voix à côté de moi.
Je me rendis soudain compte que j'étais assise à côté de Lola, en cours de maths et que cela devait durer depuis au moins vingt minutes.
- Pardon...
- Je te demandais si ça va.
- Oui, oui, ça va.
- Tu sais, Rose je suis une très bonne psy, tu peux te confier. Sérieux.
Je la regardais. Non mais de quoi je me mêle. "Je suis une très bonne psy", juste une commère affamée, oui!
- Merci, Lola.
- Non mais vraiment, je le pense. Tu ne vas pas bien, tu as besoin d'aide... Je connais ce sentiment, Rose, oh oui je le connais...
Je ne répondis rien. J'avais très envie qu'elle arrête.
- Tu sais, il y a tellement de choses qui nous emmerdent sur le moment mais quand on prend du recul, on se rend compte que ce ne sont que des subtilités, que des choses sans importance qu'on suranalyse. Tu vois? J'ai lu ça dans un bouquin... Tu devrais le lire. Tu veux les références ?
- Non merci, dis-je mais elle s'en fichait, elle prit son stylo et écrivit ses références dans le coin de mon cahier.
- Voilà ! dit-elle, fière, tu me diras quand tu l'auras lu, d'accord ?
- Lola, je m'en fous de ton livre.
Elle se figea, choquée :
- Ça ne mène à rien d'être désagréable, tu sais. J'essaye juste de t'aider.
- C'est faux! Tout ce que tu fais c'est rassurer ton égo en jouant sur ton registre pathétique avec des gens plus faibles ! Tu n'en as rien à faire de moi! Tu ne sais rien de ma vie, arrête de me donner des conseils, j'explosai.
J'allais reprendre lorsque je me rendis compte que toute la classe avait silencieusement rivé ses yeux sur moi. Je fus prise d'un instant de panique, j'attrapai mon sac et m'apprêtai à partir mais le professeur m'intercepta:
- Une minute, jeune fille.
Il m'accompagna dehors et s'exprima:
- Je ne vais pas arrêter mon cours plus longtemps. Va à l'infirmerie. Tu t'excuseras à Mlle Porie, d'accord ?
Je lui lançai le sourire le plus hypocrite que mes lèvres pouvaient former et m'en allait.
- Mlle Watson?
Je me retournai. Le professeur me jugeait de son regard un peu perdu. Nous restâmes un moment, suspendu dans le vide, moi attendant qu'il parle, lui cherchant des mots.
- J'espère vous revoir bientôt, dit-il enfin.
Je hochai la tête et m'eclipsai.
Erimede_Read

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Re: One shots [Sherlock fanfic]

Message par Erimede_Read »

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