Hunger Games

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naji2807

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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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Je ne sais pas si je dois la croire. Mon regard reste suspicieux et je scrute son visage, mais elle détourne le regard. Par honte? Parce qu'elle ment? Je soupire... Est-ce que ça a vraiment de l'importance? C'est idiot que ça en ait, ne serait-ce qu'un peu, c'est idiot que je m'accroche à l'idée que quelqu'un sera triste en me voyant mourir dans l'Arène. Pourtant j'en ai envie. C'est égoïste et stupide, mais j'ai envie que quelqu'un regarde les Jeux, et espère me voir gagner... C'est vraiment trop égoïste... Mais je n'ai pas envie de juste mourir et d'être oubliée...
- Les futures générations auraient besoin que les Jeux cessent, je me contente de répondre d'une voix neutre.
Je suis en colère contre les Jeux, mais ce n'est pas elle qui en est la cause, alors je n'ai aucune raison d'être en colère contre elle. Je ne sais pas ce que je ressens vis à vis d'elle. De la méfiance, bien sûr, mais ça c'est avec tout le monde, c'est presque inné chez moi. En revanche, je ne crois pas qu'elle soit folle. Ou alors si, mais une folie normale quand on sort d'une épreuve pareille. Qui resterait sain d'esprit après avoir assassiner et vu mourir des enfants? Après avoir eu peur pour sa vie à chaque seconde? Un fou furieux comme Cole peut être... Mais alors lui est déjà fou à la base, donc le résultat est le même finalement. Pourtant, on doit pouvoir se détacher de ça non? Certains Mentors ont l'air moins préoccupés que Ruby par les Jeux. Je ne leur ai pas parlé, mais de ce que j'ai pu voir à chaque Moissons, il y en a même qui semblent n'avoir aucune considération pour ce qui se passe. Mais peut être est-ce un autre moyen d'éviter.
- En même temps comment pourriez vous les quitter alors que vous y replonger chaque année, je dis avec une certaine compassion.
C'est un sentiment rare chez moi, mais je ne m'étais jamais mise à la place des Mentors, n'en ayant jamais rencontré auparavant. Bien sûr, les gagnants passent dans le 11 à chaque tournée de la Victoire, mais on ne les voit que de loin, on ne leur parle jamais, et de toute façon, qui en aurait envie? Ils ont survécu et pas les enfants de notre District. Enfin, ce n'est pas comme si j'en avais déjà eu quelque chose à faire des Tributs du 11, chaque année je regardais les Jeux sans les voir, seulement parce que c'était obligatoire, mais je savais bien qu'ils ne reviendraient pas, et de toute façon, je n'ai jamais été très attachée à mon District.
Mais j'aurai peut être dû regardé un peu plus activement les Jeux, pour comprendre les Arènes. Je pensais avoir assez de connaissance en survie pour m'en sortir, mais maintenant je doute... Vaut-il mieux que j'apprenne à me battre ou à survivre? Ruby pense à la survie, mais en même temps, elle m'assure que plusieurs maîtrises valent mieux qu'une. Je hoche la tête, un peu perdue, mais réponds tout de même :
- Oui, je verrai. Et je n'ai pas besoin qu'on me chaperonne, je grogne avant de grommeler à cause du mot utilisé, et croyez moi, je ne compte pas fréquenter la gente masculine de si tôt.
Je pourrais aller voir d'autres Mentors plus tard, mais je ne suis pas sûre d'être aussi bien reçue... même si on ne peut pas dire que j'ai vraiment été bien reçue. En tous cas je n'ai plus envie de demander des conseils pour le moment, le simple fait de continuer à penser à l'Arène me déprime. Pourtant, je suis surprise par la proposition de Ruby. Papoter de tout et de rien? Comme si je n'allais pas mourir dans quelques jours? C'est idiot... ou pas.
- Mouais, je grommelle, surtout parce que je n'ai pas envie de lui accorder qu'elle a raison, même si en l'occurrence c'est le cas. Je crois que je n'aurai jamais le temps de faire tout ce que je veux en si peu de temps. Je n'ai jamais rien eu, et rien que la douche me paraissait incroyable... Je me lave dans le 11 hein, mais pas avec une douche comme ça...
Et pas avec de l'eau très propre non plus, mais on fait comme on peut.
Elle m'interroge sur ma précédente destination, et je hausse les épaules avant de répondre avec sincérité :
- Je voulais trouver à manger, je goutterai peut être votre crème glacée... En fait je compte bien manger ces prochains jours jusqu'à m'en rendre malade, pour me venger de toutes les fois où j'ai eu faim. Et je voulais aussi aller voir aux étages des Carrières si ils étaient mieux lotis que moi, si ça se trouve ils ont des avantages que je n'ai pas.
Les injustices, j'ai l'habitude, mais voler aussi, il n'y a pas de raison qu'ils aient plus de choses que moi. Je suis peut être trop méfiante, mais rien ne m'empêche de monter vérifier tout à l'heure.
Nithael

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Re: Hunger Games

Message par Nithael »

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Pas un son ... Pas un bruit ... Pas même une mouche. Dans ce wagon qui me transporte loin de tout, je ne me suis jamais senti aussi seul. Je ressens encore le désespoir emplissant le regard de ma mère lorsque, alors que j'étais à terre, déboussolé, les Pacificateurs m'ont relevé pour me redonner un peu de dignité, à leur manière. Certains pourraient trouver de la brutalité à leur geste, je n'y ai vu qu'une tendre douceur. Après des années sur le sol, la lèvre ensanglantée, les côtes brisées, le poignet tordu, la jambe fracassée, leurs gestes m'ont paru plutôt amicaux. J'étais incapable de me tenir sur mes deux jambes, s'affaissant sous mon poids à chaque tentative pour me relever. L'odeur de ma honte a commencé à envahir mes narines après quelques minutes et je ressens encore la chaleur sur mon visage, envahi par la honte. Nauséeux, incapable d'un peu de dignité dont ma famille pourrait être fière, je me suis laissé emporter par la peur et, maintenant que je suis seul, dans ce wagon qui m'emmène au loin, je me retrouve seul face à mes regrets.

« Nous atteindrons le Capitole dans dix minutes. Peut-être serait-il temps que vous fassiez connaissance ou que vous posiez les questions qui vous taraudent sûrement. »

Trop surpris par l'interruption de ce silence sans fin, je suis resté figé, telle une statue, le regard trop absorbé par le paysage qui défilait à toute vitesse pour nous apporter, sur un plateau d'argent, aux prédateurs qui seraient la raison de notre mort. Je ne parviens même pas à ressentir de la haine à leur égard car rien d'autre n'occupe mon esprit que la peur. Peur de ne pas trouver de sponsor. Peur de m'affamer. Peur de me blesser. Peur de mourir ou d'être tué. Peur de ne jamais revoir ma famille. Moi qui suis resté plusieurs jours sans manger, lorsque mon père me forçait à jeûner pour me punir d'une quelconque erreur, souvent injuste, j'ai aujourd'hui peur pour ma vie. Moi qui ne pensais qu'à lui rendre la monnaie de sa pièce pour la détresse dans laquelle il nous a toujours plongés, quitte à mourir avec lui, me voilà apeuré. Pourtant, je tente par tous les moyens de ne pas penser à la promesse que je m'étais faite et que j'ai été incapable de tenir. Moi qui tenais tant à mettre fin à ses jours avant de m'enfoncer dans la gueule du loup, je n'ai même pas pu le voir pour l'empoisonner, lui éclater le visage contre le sol, le transpercer du petit bout de verre que j'avais caché dans la manche de mon haut. J'ai à peine eu quelques minutes pour serrer ma mère et ma fratrie dans mes bras. J'ai senti sa peine, sa terreur, dans cette ultime embrassade qui nous séparera sans doute à jamais. Et je n'ai pas pu le tuer : suis-je donc forcé de me battre jusqu'au bout, de lutter pour espérer, peut-être, les rejoindre avant qu'il ne les détruise entièrement ?

« Bienvenue au Capitole. Vous serez escorté jusqu'à l'hôtel des Tributs, dans lequel vous résiderez tous avant le début des Jeux. Profitez du luxe, de la volupté que ce lieu pourra vous procurer, cela vous donnera une raison de plus de remporter la victoire ! »

Remporter la victoire ... Victoire ... Un terme si étranger à mes yeux. Je n'ai jamais rien achevé dans ma vie qui puisse me donner le goût de cette sensation. Ma vie n'est qu'une succession d'incidents malheureux, d'échecs, de malchance somme toute et, surtout, de couardise. Observez-moi et, au premier abord, vous penserez que je suis plutôt en forme. Observez-moi davantage et vous remarquerez rapidement que je ne me déplace pas de manière fluide et assurée. Observez-moi encore et vous comprendrez que je fuis votre regard et vos gestes. Observez-moi jusqu'à ce que je quitte votre champ de vision et vous aurez rapidement oublié la sécheresse de mes cheveux blonds, le manque d'éclat de mes yeux bruns, la froideur de mon teint de porcelaine, la faiblesse de mes muscles, la noirceur des coups que mon père m'aura administrés la veille, la profondeur des cicatrices perçant au travers de mes vêtements. Ai-je honte de moi-même ? Le simple fait de me poser cette question y trouve sa réponse. Est-ce que je compte laisser cette honte m'envahir durant ces Jeux ?

« Hey, t'as pas du feu Miss ? »

Une voix rauque, grave et profonde. Un timbre calme et posé que je n'ai pas pour habitude d'entendre dans mon entourage. Une présence qui ne m'inspire ni peur, ni amour, ni tristesse, ni colère, ni envie, ni compassion. Seulement de l'indifférence, un sentiment nouveau pour moi. Je n'ai jamais été quelqu'un de très sociable, sans doute par peur d'être rejeté ou blessé ... La peur, un sentiment que j'ai toujours connu. La peur de me faire gronder, la peur de me faire violenter, la peur de ne pas être assez fort, la peur de perdre un être aimé, la peur de ne pas être assez fort, la peur de ne pas avoir le temps, la peur de ne pas être assez fort, la peur de ne jamais revenir. S'il était seulement possible d'évacuer, dans ce souffle cendré qui s'échappe de mes lèvres, une infime part de cette peur qui m'habite en permanence, cette peur de refaire une erreur du passé, sans doute sentirais-je le poids sur ma jambe s'alléger autant que celui qui écrase mon coeur. Je me demande comment font ces gens que je ne connais pas et qui, pourtant, se retrouve embarqué dans la même galère. Nous ne sommes que des gladiateurs, esclaves de tous temps, condamnés à entretenir la joie et le plaisir des puissants. Condamnés à nous entre-tuer dans le seul but de retrouver notre liberté. Se battre ou mourir ... Se battre et mourir.

« Je ne fume pas, de toute façon, quel intérêt ? On va tous crever comme des clébards dans cette maudite arène. Seuls ceux qui viennent des bons tributs vont s'en sortir. Et encore, il n'en restera plus qu'un sur 24, alors ouais, quel intérêt, hein ?! J'aurais dû fumer, me bousiller la santé et mourir avant même d'être tirée au sort. Moi qui croyais que ça n'arriverait pas, que mon foutu papier ne serait pas choisi ... Qui l'aurait cru, de toute façon ? »

Fumer dans le seul but de mourir, voilà une bien étrange vision des choses ... Dans mon District, nous fumons pour échapper à notre quotidien, nous nous piquons pour nous sentir vivants. Du moins je le pensais, avant de faire face à la plus atroce des réalités. Je pensais que le monde ne tournait plus que pour nous, pour ces instants de communion que nous partagions et qui me permettaient d'échapper à ce passé qui, aujourd'hui encore, me hante et me terrorise. Fumer pour mourir. Se rendre dépendant pour échapper aux Jeux. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle malgré la perte de la seule personne qui m'aidait à vivre. Serai-je donc capable de trouver cette pointe d'espoir qui me relie à la vie et qui pourrait, peut-être, me faire revenir chez moi ? Serai-je capable, le jour où je ferai face à ma propre mort, de retenir ces mêmes larmes que j'observe couler le long des joues de la jeune fille qui nous crie sa peine. Laisserai-je à nouveau ma peur se jouer de moi et m'engloutir tel un enfant poursuivi par le monstre qui se cache sous son lit ?

« Si tu devais fumer au point de chercher à en mourir, tu finirais par penser à ta cigarette plutôt qu'à la raison première qui t'a poussée vers elle. Tu la laisserais te consumer au point de supplier le monde de te laisser en vie pour en obtenir ne serait-ce qu'une bouffée de plus. »

La voix un peu rouillée, par le manque de pratique et sans doute aussi par l'émotion, je prononce ces quelques mots avec tant de poids que j'en suis moi-même surpris. Pourtant, elle décidera d'interpréter mes paroles comme bon lui semble et il est peu probable qu'elle retienne ne serait-ce que l'un de mes mots. Ces mots qui m'ont détruit pendant longtemps et qui, encore aujourd'hui, continuent de ronger la carapace que je me suis forgé. Il ne se passe pas une seconde sans que je pense à Amy. Il ne se passe pas une seconde sans que je pense à cette substance blanchâtre que je hais et que pourtant je sais adorer. Il ne se passe pas une seconde sans que je pense à la sensation de bien-être, de légèreté et surtout de soulagement que me procurait une dose. Une simple petite piqûre pour un si grand bien. Aujourd'hui, je tire violemment sur ma clope afin de réprimer ces envies qui, par moments, m'assaillent aussi violemment que mon père me projetant contre un mur. Ma jambe me lance toujours douloureusement et c'est pourtant elle qui me maintient loin de mes démons. La douleur m'empêche de plonger à nouveau alors qu'elle fut elle-même le moteur de ma chute. Aujourd'hui, j'inspire de la fumée pour embrumer mes idées. Aujourd'hui, j'expire de la fumée pour dissimuler d'un voile grisâtre le manque qui se lit au plus profond de mes yeux.
ChapelierFou

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Re: Re:Willa

Message par ChapelierFou »

Coucou! Je ne pense pas que je puisse reprendre un rythme régulier, mais au moins je ne aise pas Flavie dépérir plus longtemps :lol: .
naji2807 a écrit :
Flavie Moon
15 ans, Tribut du District 3, PNJ

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J'ai dit au revoir à mon père et à ma mère, les deux ont énormément pleuré, et moi aussi, à l'abri des regards, et notamment de celui de mon mentor Owen Glasse. Si Sphynx a l'air de vraiment croire en moi, ce qui semble étrange vu que lui aussi veut sans doute rester en vie, mon mentor lui ne croit pas en ma victoire, ça se voit...
Dans le train, j'ai eu le temps de passer à travers l'état de sidération, mes pensées se sont remises dans l'ordre, et j'ai réussi à maîtriser au moins en partie la boule d'angoisse qui ne veut pas quitter mon ventre depuis que mon nom a été prononcé. Je suis restée silencieuse et j'ai regardé les rediffusions des différentes Moissons en essayant d'oublier que ces gens allaient essayé de me tuer dans quelques semaines. Heureusement pour moi, mon esprit très terre à terre n'a pas remis longtemps à se remettre en route, et j'ai réussi à contrôler en partie mes émotions, essayant d'analyser chaque Tributs sans prendre en compte l'aspect émotionnel. Malheureusement pour moi, mon esprit un trop analytique est vite arrivé à la conclusion que je n'avais presque aucune chance contre aucun Tribut... Je vais mourir, c'est une certitude... Je devrais peut être simplement me résigner au lieu de me lamenter.
Une fois arrivée à l'hôtel, je suis d'abord monter dans ma chambre, je me suis lavée, et j'ai plié mes affaires sales avant de mettre des vêtements propres, tout ça en prenant mon temps, m'obligeant à faire des tâches simples et ordonnées pour faire passer mon angoisse.
Puis j'ai décidé de descendre, parce que rester en haut, toute seule dans ma chambre, c'était encore une fois se lamenter, et il faut que je me résigne, pas que je me lamente. Arrivée dans le couloir pourtant, la panique a à nouveau menacée de me submerger, traîtresse, et j'ai du prendre une minute pour me calmer, m'arrêtant et m'obligeant à respirer lentement. Quand je relève enfin la tête, je découvrir une fille, la Tribut du 5, la mère... Willa, je crois qu'elle s'appelle comme ça. Son tirage m'a marqué, parce que j'ai trouvé ça affreux d'enlever une mère à sa fille de cette façon...
Je commence par hocher la tête en entendant sa question, mais la bouche sèche, je finis par répondre :
- Je ne crois pas que ça aille vraiment... Mais je ne crois pas que quiconque ici aille bien... Sauf peut être mon Mentor, lui il a l'air d'être plutôt heureux dans la vie.
J'ai dit ça d'un ton un peu amer, et je m'en veux, je décide donc de reprendre :
- Enfin je me trompe peut être. Et toi tu vas bien?
Willa Snowdrop

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Ma question est stupide. Tellement stupide... Mais la fille hoche la tête, sans ricaner et sans trace d'agression dans la voix, elle me dit ce que je devine sans peine: elle ne va pas bien. J'apprécie son honnêteté. Un autre aurait pu jouer des muscles et tenter de m'intimider. Vu mon état psychologique, ça aurait sans doute marché, je serai sans doute retourné dans ma chambre, plus terrifiée que jamais. Je tente d'esquisser un sourire quand elle dit que son mentor a l'air heureux, considérant ça comme une tentative de sa part de détendre atmosphère.
-Ça en fait au moins un...
Est-il vraiment heureux, ou a-t-il juste été aspiré par la mascarade permanente du Capitole, comme tous les autres? Je frissonne légèrement à l'idée que quelqu'un pourrait ressortir... heureux de la gueule béante de folie et de meurtre dans laquelle on veut nous jeter. Qui pourrait être dénoué d'âme à ce point? Je tente de me raisonner en me disant que peut-être son mentor s'en est remis après un long travail psychologique, que ce n'est pas un monstre, simplement quelqu'un qui a réussis à surmonter un traumatisme. Les monstres n’existent pas après tout. Un mensonge qu'une mère brûle de dire à son enfant. Une promesse qu'elle mourrait pour tenir. Mais moi je brûlerai et mourrai, pourtant le monde restera inchangé derrière moi. Et les monstres continueront de danser dans leur lumière artificielle. Et ils continueront d'avoir le pouvoir de blesser nos enfants. Non. Je me battrai. Pas parce que je suis forte, mais pour qu'elle grandisse pour l'être. C'est une bataille que je me dois de gagner. Et on vivra au Capitole ensembles, et elle sera en sécurité, et elle aura même une belle vie et... et... Je sens mes sanglot monter à nouveaux dans ma gorge. Il n'y a pas de mot pour décrire ce que je ressens. Je sais que je vais mourir, alors que chaque partie de moi me hurle de me convaincre que je suis plus forte que ça. Et pourtant, mes côtes saillantes, les cicatrices sur mes poignets et le souvenir des bleus sur mon corps me disent que je ne suis qu'une petite fille terrifiée. Loin d'elle, je ne peux pas être la mère forte et déterminée que je voudrais tant être. Je ne suis qu'une autre fausse promesse qui mourra avec moi. Sauf que je n'ai pas le choix. Certaines choses sont trop brisées pour être davantage abîmées. Et certaines choses sont trop précieuses pur être laissées derrière nous.
La rousse me retourne la question.
-Non. J'ai l'impression d'être déjà morte un million de fois, et qu'un crétin vient me donner des coups de pieds en me demandant ce que je fais là et en me disant que je suis censée me relever pour mener une bataille qui n'est pas la mienne. Et si je meurs à nouveau, le monde s'arrêtera de tourner et tout ce qui est importants et bons disparaîtra.
Je me crispe en réalisant que je viens de déballer tout mes sentiments à une parfaire inconnue. Il faut que je me contrôle. Ce n'est pas stratégique. Je passe sûrement pour une faible pleurnicharde. Enfin... c'est ce que je suis, non? Non. Mes pensés n'arrêtent pas de m'envahir et je déteste ça. Il faudra que je trouve un moyen de me débarrasser de ça. Tout ce que je déteste à propose de moi ne peut pas me revenir constamment à la figure ainsi. Je dois me concentrer sur ma détermination. Je suis une mère avec une fille à retrouver. Qui dit mieux?
-J'imagine que je ne devrais pas te dire ça. Ça ne fais pas très... professionnelle? , je dis avec un rire nerveux.
Puis je me demande ce qu'elle sait de moi. Je n'ai pas vu la Moisson, je ne sais même pas qui elle est, de quel district elle vient...
-Tu as vu la Moisson? Parce que moi non, je ne sais pas vraiment qui tu es, désolée.
naji2807

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Re: Re:Willa

Message par naji2807 »

Pas de soucis Chap ^^ j'ai le temps ^^ et pour info oui Owen est un monstre, merci de le remarquer enfin! x) Il est complètement taré, il a aucune empathie et une très grande difficulté à comprendre l'humanité de l'autre, ce qui explique son manque total de culpabilité à la sortie des jeux ^^'

Flavie Moon
15 ans, Tribut du District 3, PNJ

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C'est vrai que ça fait au moins une personne heureuse... Mais je ne sais pas comment il fait sincèrement... Moi je ne peux pas me détacher de ce que je ressens, de cette peur et de cette tristesse qui me tordent le ventre... Mais peut être que je devrais... Faire comme Mr Glasses et oublier ma peur. De toute façon je vais mourir, même lui le pense, je n'ai presque aucune chance, il faut que je me résigne... Mais je n'y parviens pas et la tristesse continue de m'assaillir...
- Oui c'est déjà ça, je réponds laconiquement.
Mais je ne suis pas la seule à me sentir mal, c'est certain, et cette Willa doit souffrir plus que les autres ou au moins autant... Partir en laissant un enfant... Rien que l'idée me fait frissonner... Mais d'un autre côté je ne me projette pas beaucoup à sa place, je ne m'imagine pas du tout être mère... Et je ne le saurai de toute façon jamais maintenant. Cette seule idée suffit à me refiche le cafard... Alors que je ne me voyais même pas mère en plus!
Willa me parle alors de ses propres sentiments et j'écarquille un peu les yeux. Moi qui me sentait submergée par les émotions, je dois admettre que je n'aurai pas réussi à mettre autant d'images sur mes pensées... Je la regarde donc fixement, un peu déstabilisée, ne m'étant pas attendu à un tel déballage de sentiment...
Je ne parviens à cesser de la fixer que quand elle m'interroge sans vraiment m'interroger sur le côté professionnelle de son déballage émotionnel. Je hausse les épaules et réponds sincèrement :
- Je ne crois pas que ça le soit vraiment non. Tu ne devrais pas agir de cette façon avec les autres Tributs. Moi je m'en fiche, je sais que je vais mourir, je ne pense pas pouvoir utiliser ça contre toi. Mais d'autres pourraient peut être.
Owen serait peut être heureux de me voir utiliser les faiblesses des autres contre eux... Mais je ne suis pas comme ça... Je n'y arriverai pas... Non je n'y arriverai pas...
Willa me demande alors si j'ai vu la Moisson, me précisant qu'elle même ne l'a pas vu. Je fronce les sourcils, étonnée qu'elle n'est pas regardé la Moisson, c'est une grave erreur stratégique, Owen tenait à ce qu'on la visionne quasiment dès notre arrivée dans le train.
- Je m'appelle Flavie, je viens du District 3, et oui j'ai vu la Moisson, tu devrais la regarder aussi, c'est important.
Je regarde mes pieds quelques secondes avant d'ajouter maladroitement :
- Désolée pour ta fille...
Je ne sais même pas si c'est la bonne formule mais tant pis.
ChapelierFou

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Re: Re:Willa

Message par ChapelierFou »

Après c'est cool les génis apatiques, c'est un bon profile pour un gagnant ^^. Mais c'est vrai que tes mentors ne sont pas exactement des barba-papas :lol:

Willa Snowdrop

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Elle approuve ma remarque sur son mentor. Le pire c'est que j'envie cet homme, alors ce que la rouquine dit sur son comportement me repousse. Et pourtant... être comme lui est tellement tentant. Ne se soucier de personne, rien dans le passé pour remonter à la surface et vous écorcher l'âme, comme les ronces qu'on croyait avoir arrachées qui continuent malgré tout de repousser hors d'un trou sombre, vous agrippant aux chevilles dès que vous avez le malheur de passer trop près. Pas de fardeau. Pas de peur, de culpabilité. Personnellement, je ne peux même pas imaginer ce qu'il resterai de moi sans cela.
Puis je lui déballe ce que je ressens. Je ne cherche pas spécialement à contrôler ma langue, jusqu'à réaliser que j'en aie certainement trop dit, ce qu'elle me confirme. Je sens ses yeux peser sur moi, et m'efforce de les éviter, même si une par de moi sait que dans le future, je devrais sûrement faire un effort pour soutenir le regard des autres. Ne pas avoir l'air d'une pauvre petite chose chiffonnée. C'est juste que le fait que j'emploie souvent des métaphores faisait partie des choses qui "déplaisait" à ma mère. Elle disait qu'utiliser trop de mots était inutile. Ça faisait trop prétentieux, et personne n'aime les petits prétentieux... Finalement, mon interlocutrice répond à ma question en confirmant ma pensé: c'est l'heure d'enfiler un masque qui ne me sied guère pour l’exhiber à un monde que je déteste et qui n'a rien à faire de ce qui se cache en dessous, excepté pour le détruire. Je note sa remarque, comme quoi elle va mourir. Je ne devrais pas relever. Si je voulais jouer les stratège pervers, je devrais même l'y encourager. Mais rien que le fait que je sois capable de penser une chose pareil me donne envie de vomir.
-Pourquoi tu dis ça? Tu n'a personne auprès de qui retourner?
Sans doute elle ne crois pas en elle. Après tout, elle n'a pas l'air d'être une carrière, donc elle n'a certainement pas beaucoup plus d'entraînement que moi. Et pourtant... Elle ne peut pas abandonner ainsi, si? N'a-t-elle donc personne pour qui se battre? Je réalise que c'est sans doute la pire chose qui puisse arriver à quelqu'un. N'avoir personne pour qui vouloir vivre. Cependant, cela n'a-t-il pas été mon cas? Je voulais mourir pour ma mère... ou bien je ne voulais justement pas vivre pour elle? Je me demande si mes actions passées pourraient être interprétées comme une recherche de liberté. Pourtant, je n'y vois rien de noble. Je n'y revois que les appelles à l'aide qui n'ont jamais été entendus.
-Sinon, bas-toi pour toi. Tu ne mérite pas plus de mourir qu'un autre. N’oublie pas ça.
Encore des mots maternels, cette fois-ci, le genre de chose que j'aurai voulut qu'on me dise.
Quand je dis que je n'ai pas vu la Moisson, je la vois froncer les sourcils. Elle a l'air... désapprobatrice? Ce qu'elle me dit ensuite prouve qu'elle a un esprit stratégique, et que c'est quelque chose qui compte pour elle. L'idée qu'elle me manipule ou quelque chose comme ça me traverse l'esprit. Jouer les gamines faibles pour que je l'épargne à l'occasion. Mais ça semble absurde. Je ne suis pas une menace physique pour elle. De plus... ça ne suffira pas. Si je dois choisir entre elle et moi... je ne pourrais pas me laisser mourir. Je retiens cependant son nom, ainsi que son conseil.
-J'avais l'intention de la regarder c'est juste que... je n'étais pas vraiment d'humeur.
J'essaye déjà de lutter contre moi même pour pouvoir me raccrocher à ma détermination. Voir tout c'est tributs plus forts, plus entraînés, plus sûrs d'eux... Je ne suis pas prête.
Puis quelques secondes de silences passent, avant qu'elle n'ajoute quelque chose qui me surprenne. Elle s'excuse pour ma fille. Jusque là, une forme de distance était entre nous. Entendre cela la réduit étrangement. Le simple fait qu'elle prenne la peine d'en parler, et la simplicité de ses dires me touche. Pas de formules joliment tournées ou de pitié. Juste un sentiment, qui a l'air étrangement sincère.
-Merci. Désolée pour tout ce qui arrive.
Et tout ce qui va arriver. La mort. Nous allons mettre les pieds dans l'arène et immédiatement rencontrer la Mort. Celle d'ennemis, d'amis, la nôtre... Je tente de repousser ces pensés. De trouver juste un peu de répit. Je sais qu'on ne me laissera pas une seconde pour penser à autre choses dans les prochains jours. Alors je tente de préserver encore juste quelque heures.
-Tu as repéré des alliances à faire?
Si comme je le pense c'est une stratège, elle aura sûrement réfléchis à cela.
naji2807

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Re: Re:Willa

Message par naji2807 »

Ah j'ai trop ris en voyant barba-papa x) C'est sur que Kyle super cynique et Owen 0 empathie sont loin d'être des modèles de sympathie ^^'

Flavie Moon
15 ans, Tribut du District 3, PNJ

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Je devrais peut être suivre l'attitude d'Owen, accepter l'inévitable et cesser de me lamenter, d'avoir envie de pleurer... Les pleurs n'aideront pas, à moins que j'en fasse une stratégie, mais je ne suis pas sûre que ça fonctionne dans mon cas. Peut être que ça fonctionnerait pour quelqu'un de fort qui fait semblant d'être faible, mais moi je ne fais pas semblant... Alors il vaut mieux que j'accepte que je vais mourir non? Juste arrêter d'être triste à ce sujet et attendre les premiers secondes de Jeux pour mourir... ça vaut mieux que de souffrir non? Et puis même si je tiens plus longtemps dans l'Arène quel intérêt? Pourquoi souffrir plus longtemps? Peut être que le mieux est carrément de commettre un suicide en me mettant devant ces horribles Tributs 1, ou ceux qui du 2...
Les questions de Willa me font sortir de mes idées morbides et les larmes reviennent poindre au niveau de mes yeux. Bien que si... Il y a mon père... Il me manque tellement... Je peine à retenir mes larmes et quelques unes s'échappent que j'essuie aussitôt avant de hausser les épaules :
- A quoi ça sert d'avoir inutilement de l'espoir? Il y a mon... mon père chez moi, je dis d'une voix tremblante, on... on est très proches tout les deux...
Mais ça le fera souffrir de me voir souffrir non? Je veux dire qu'il doit savoir lui aussi que je suis condamnée, il n'est pas bête... Alors il va faire son travail de deuil et voilà... Moi aussi je dois le faire, pour moi-même.
Mais Willa ne semble pas être de cet avis, elle pense que je dois me battre pour moi. Je secoue légèrement la tête, mais ses paroles me touchent autant que la sollicitude de Sphynx.
- Sans doute que non, mais je ne mérite pas de vivre plus qu'un autre non plus.
J'ai du mal à croire qu'elle n'ait pas regardé la Moisson. C'est essentiel, et avec Owen on ne risquait pas d'y couper. Même si je pense que je mourrais vite, c'est important de connaître ses adversaires, surtout si on veut rester en vie longtemps. Ce n'est pas mon cas encore une fois, mais elle... elle est maman, elle doit revenir pour sa fille. Mais elle me dit qu'elle n'était pas d'humeur, et même si je ne pense pas qu'il y ait vraiment d'humeur acceptable pour regarder une Moisson, je ne la contredis pas et hoche la tête avant de dire :
- C'était une Moisson intéressante.
Je le dis plus par automatisme, un peu en écho à ce qu'a dit Owen quand on a eu finit de la visionner. Enfin lui il l'a dit sur un ton plus enjoué, comme si il commençait déjà à faire ses pronostiques, ce qui est sûrement le cas d'ailleurs. Enfin en même temps comment lui en vouloir, lui ne va pas mourir prochainement, il a déjà passé cette épreuve.
Comme de mon côté j'ai vu la Moisson et la séparation douloureuse de Willa et de sa fille, je m'excuse, sans trop savoir si ce sont des formules de politesse tout à fait adaptées. Comme sa réponse est loin d'être hostile, je suppose que je ne suis pas complètement à côté de la plaque et lui adresse un sourire timide.
- Merci...
Sa question suivante me fait légèrement secoué la tête, mais finalement je prends quelques secondes avant de répondre :
- Disons plutôt j'ai déjà repéré les non-alliance, je dis avec un petit rire triste, je n'ai aucune chance avec les carrières, et pour le moment je n'ai rencontré personne à part toi... Et l'autre Tribut de mon District... Oui lui c'est mon allié... Je pense. Il a été gentil avec moi, je dis avec un léger sourire.
Et puis il m'a promis de rester avec moi, malgré l'air désapprobateur d'Owen... Seulement je ne sais pas si il le fera vraiment, je ne le connais pas assez pour ça, mais j'ai un peu envie de croire que si, qu'il restera.
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Ruby Rivera

Mentor - 20 ans - District 4 - Quelque part dans les couloirs - Avec Breana Stolen

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Bien sûr que les futures générations auraient besoin que les Jeux cessent! Je n'ai pas dit le contraire... Toutefois, il faut être réaliste. Les Jeux ne cesseront pas tant que tout le monde se contente de les suivre les yeux fermés et la bouche close. Il faudrait renverser le gouvernement en place, leur envoyer un bon gros coup de poing sur la gue*le pour qu'ils se la ferment et se terrent dans un trou si profond que nous ne viendrons pas les chercher. Mais personne ne le fera. Pas maintenant. Peut-être jamais. J'ai le désir de le faire, un jour. Mais c'est encore trop tôt. Beaucoup trop tôt. Ça ne va faire que quinze ans depuis la fin de la première rébellion. Personne est prêt à se battre à nouveau. Tout le monde a encore trop les horreurs en tête. Mais ça ne sera que de plus en plus pire. Ne le voient-ils pas? Je le vois moi. Mais en ce moment, ce que je vois surtout, c'est le fait que Breana ne semble pas m'avoir cru. Pourtant, c'est la vérité. Mais tant pis... Je lâche rapidement d'un ton neutre en regardant distraitement mes doigts:

- Je n'ai jamais dit le contraire. Mais c'est le genre de commentaire qui peut coûter cher.

Prends garde. Fais attention. Personnellement, je me moque pas mal de ce que j'ai dit. Ils finiront de toute manière par trouver un moyen de se débarrasser de moi. En me prenant la vie ou en me prenant ma santé mentale. Une fois que l'un ou l'autre aura disparu, il ne restera plus rien de moi. Soit je serai perdu à jamais dans l'océan, soit je serai incarcéré quelque part en ne me souvenant plus de qui je suis et de qui je ne suis pas. De ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas. Ce dernier scénario m'effraie, car autant parfois j'ai envie d'oublier... autant je sais que je ne le veux pas vraiment. Je veux me souvenir, car j'en ai besoin. C'est ma bouée à laquelle je ne peux me soustraire. La bouée qui me permet d'avancer sans couler et me noyer. Peut-être qu'entretenir mes souvenirs fait en sorte d'entretenir ma rage et ma haine, mais si tel est le prix à payer pour continuer d'avancer et ne pas oublier, je m'en fous.

Je ne sais pas pourquoi, mais sa compassion me laisse un goût aigre dans la bouche. Je n'ai pas besoin de la compassion des autres, ce n'est pas moi qui est à plaindre, mais elle. Elle avec sa chance de ne pas se voir altérer l'esprit ou gâcher la vie à jamais. Oh, bien sûr, il est déjà trop tard. Pour elle aussi. Soit elle meurt, soit elle survit et comprendra ce que je veux dire par ne jamais quitter les Jeux. Ce n'est pas seulement à cause de mon rôle de mentor que je ne quitte jamais les Jeux. Non, pas seulement. On y revient tout le temps... dans nos rêves. Dans des situations habituelles de la vie de tous les jours, mais qui en une seconde peuvent nous faire replonger dans nos plus terribles souvenirs. Une seconde tu te déplaces dans le quartier que tu aimes, la seconde suivante un bruit te ramène dans tes cauchemars et te revoilà dans l'Arène. Personne n'en parle. Personne ne veut le savoir. Mais tout le monde le sait, ne serait-ce que par un doute qui s'insinue dans ton esprit quand nos regards se font vague une seconde, que nos poings se crispent ou que l'on menace quelqu'un d'autre d'un couteau à beurre. La vie n'est pas simple, jamais, mais quand on est un survivant aux Jeux... elle l'est encore moins. Mon regard se pose sur elle, peut-être un peu trop dur, puis les mots m'échappent, aussi rocailleux qu'un éboulement de rocher:

- On n'y replonge pas seulement à chaque année. Parfois... il suffit de fermer les yeux.

Je suis ma propre remarque, fermant les yeux une seconde et ça me suffit. Mes poings se crispent alors que je les revois. Les corps. Morts. Désarticulés. Avec un bout manquant pour certains. La lance dans le corps de Seal... Je rouvre les yeux, la mâchoire crispée. Nos souvenirs ne nous quittent jamais. Du moins, c'est le cas pour moi. Je ne sais pas pour les autres. Certains sont trop obnubilé par leur propre intelligence lors des Jeux pour comprendre les enjeux. Ils ont tué. D'autres, se disent que c'était justifié. Ils ne voulaient pas mourir. D'autres vont en vouloir éternellement au Capitole jusqu'à en oublier les horreurs de leurs Jeux. Et certains, comme moi, mélangeront plusieurs de ces scénarios. Dans mon cas? La haine du Capitole et le fait d'être hanter par mes souvenirs. Je m'efforce de me calmer, de détendre mes muscles... mais c'est difficile. Si difficile...

Je la regarde avec un air las alors qu'elle réagit peu ou prou comme je m'y attendais. Peut-être que j'aurais dû utiliser un terme autre que Chaperon? Ou pas. Je n'en pas grand-chose à faire. Je n'insinuais rien en rapport aux garçons, même si l'emploi du mot chaperon est justement lié à eux. Mais pourquoi devrais-je m'empêcher d'utiliser des termes hors de leur contexte? Les quiproquos que cela engendre sont parfois très intéressant. Et parfois... pas. Évidemment. Je ne peux qu'être d'accord avec elle, par contre. Elle est aussi bien de ne pas fréquenter les gars de si tôt, ce serait la pire bêtise à faire. Je lui dis avec un sourire quelque peu sombre:

- C'est aussi bien que tu te tiennes loin d'eux, si tu veux mon avis. Pour plus d'une raison.

La première, elle n'arrivera jamais à supporter leurs contacts. La deuxième? Aimer quelqu'un dans les Jeux, c'est le chagrin assuré. Tu finis par mourir ou voir mourir celui ou celle que tu aimes. L'idéal dans ce genre de scénario, c'est de mourir les deux dans l'Arène. Comme ça, personne n'aura à supporter l'absence de l'autre. L'ironie la plus terrible serait de tomber amoureux d'un tribut d'un autre district. Les rapprochements entre ceux de même district ne sont pas, à proprement parlé, rare. Parfois, c'est une comédie pour s'assurer que l'autre ne nous tue pas, parfois c'est la vérité. Dans tous les cas, ça finit quand même très mal. Mais alors une amourette entre deux tributs de district différent? Ce serait dangereux. Très dangereux. C'est voué à l'échec avant même de commencer. Et puis,les Juges ne le permettront jamais. Ça ressemblerait beaucoup trop au tragique amour interdit, car même s'ils survivraient tous les deux (ce qui est impossible) ils ne pourraient toujours pas être ensemble. Après, les idiots du Capitole pourraient sans doute apprécier ce scénario sans précédent!

Ne pas avoir le temps de faire tout ce qu'on veut? Je peux le comprendre. Mais, en un sens, c'est jamais le cas. On n'aura jamais le temps de faire tout ce que l'on veut. Jamais. Parfois, simplement, car certaines des choses que l'on veut faire nous sera impossible à jamais. Que l'on soit simple habitant de district ou vainqueur, on n'a pas le droit d'aller visiter qui que ce soit, sauf peut-être aller au Capitole. Mais une fois par an me suffit généralement... Sa réflexion sur les douches du Capitole me font ricaner. Je lui réponds, toujours en riant légèrement:

- Je crois que personne dans les districts ne peut se vanter d'avoir déjà pris, chez lui, une douche comme on peut en prendre ici. Sauf peut-être les districts un et deux. Quant à ne pas avoir le temps de faire tout ce que tu veux. Tout le monde est dans la même galère, tu sais. Il suffit simplement d'en faire le plus possible dans le temps qui nous ait donné.

Et dans les limites du raisonnable, je suppose. Par exemple, et je ne parle pas à titre personnel, le meurtre n'est peut-être pas conseillé. À moins que tes jours soient comptés, que tu n'as plus rien à perdre et que tu as une assez bonne raison. L'image de moi en tant que vieille dame me traverse l'esprit et je me vois presque brandir ma canne pour assommer tous les stupides Juges des Jeux, voire de leur faire beaucoup plus mal encore. Avec cette même canne. C'est presque une image réconfortante... Je souris légèrement à cette pensée, mais malgré tout, j'espère ne pas avoir à attendre jusque-là avant de pouvoir assouvir ma vengeance.

Mes lèvres s'étirent en un immense sourire, qui pourrait sans doute sembler inquiétant, mais je n'en ai cure. L'idée de pouvoir peut-être inciter une jeune âme innocente à prendre de la crème glacée me semble... fantastique. Elle n'a sans doute jamais mangé quoi que ce soit d'aussi délicieux. Par contre, ce qu'elle dit ensuite transforme mon sourire immense et satisfait en un éclat de rire incontrôlable. S'infiltrer chez les carrières, hein? Fabuleux! Je n'y avais pas pensé à mes Jeux, mais ça pourra sans doute lui apprendre certaines choses. Je pointe rapidement un doigt sur elle et m'exclame:

- Toi, je t'aime bien finalement! Si ça ne te dérange pas trop... reviens me voir quand tu les auras visité. Je serais très intéressée par les informations que tu glaneras sur leurs locaux. J'irais bien moi-même, mais je ne passerai jamais inaperçu.

Je prends une petite pause avant d'ajouter:

- Tu ne regretteras pas la crème glacée, j'en suis sûre. Ni le reste de la nourriture. Le gavage n'est pas une mauvaise idée en tout cas. Si tu veux me suivre, je peux te montrer où aller pour obtenir la meilleure nourriture. Et crème glacée.

Elle est tellement bonne leur crème glacée. J'esquisse un sourire que j'espère suffisamment sympathique et d'un mouvement de la main, je lui présente le couloir, comme pour illustrer mes propos. À force de venir ici, je connais assez bien les lieux. Les plus fréquentables et les moins fréquentables. Par exemple, je n'ai pas l'intention de retourner au bar de sitôt.
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naji2807

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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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Je ne peux m'empêcher de rire quand elle me dit que ce que je viens de dire peut coûter cher. C'est un rire nerveux mais libérateur qui fait retomber une partie de la pression et je secoue légèrement la tête avant de lui répondre :
- Et qu'est-ce qu'ils vont faire? Qu'est-ce qu'ils vont me prendre d'autre que ma vie? Il n'y a rien d'autres à prendre, à part peut être un peu d'argent planqué dans le 11, même pas de quoi s'acheter un taudis! Et de toute façon, ça a sûrement déjà été volé...
Mon rire s'envole comme il était venu et une tristesse incompréhensible m'assaille à l'idée de cette argent perdu... J'ai mis tant de temps à l'amasser... L'idée qu'il se soit envolé comme ça me plonge dans le désespoir... J'ai vraiment tout perdu... Et je suis ridicule de m'attarder sur un tel détail! Ce n'est que de l'argent... Si je perds les Jeux, il ne me sera plus d'aucune utilité, et si je les gagne, je gagnerai bien plus que ce que j'ai perdu... Alors pourquoi ça m'importe tant? Parce que c'était à moi... la seule chose à moi... Volé oui, mais à moi quand même... gagné plus que volé.
Si tu gagnes les Jeux, tu gagneras aussi cet argent, il sera à toi.
Mais ce n'est pas pareil... Les Jeux me hanteront sans doute à jamais, comme ils hantent Ruby j'en suis certaine. Elle ne nie pas d'ailleurs, au contraire, elle acquiesce, et me dit qu'il suffit de fermer les yeux pour revoir les images. Et je la crois, surtout quand je la vois se crisper en fermant justement les yeux. Je ne sais pas quelles horreurs elle doit voir... J'ai envie de croire que j'aurai la force de passer au dessus de ça si je gagne. J'ai envie de croire que mon instinct de survie est assez fort pour que je ne me sente jamais coupable... que je ne sois jamais hantée... Mais je ne peux pas en être sûre... Malgré tout, je murmure :
- Je suis sûr que certain ont trouvé des moyens de ne plus rien ressentir, non?
Mais alors ils sont devenus des monstres encore plus affreux que les autres... Et surtout, ne plus rien ressentir, ça veut aussi dire ne pas ressentir de plaisir non? Est-ce que c'est mieux? De sacrifier son plaisir pour ne plus ressentir de douleur non plus? Est-ce qu'il vaut mieux tout ressentir ou ne rien sentir du tout? Question un peu inutile, étant donné qu'on n'a pas vraiment ce choix, mais tant pis.
Quand Ruby parle de chaperon, je tique sur le mot, sans doute à cause de ce qu'il suppose, et sa réponse me fait froncer les sourcils. Je sais que je suis toujours dans la confrontation mais je ne peux m'empêcher de dire :
- Je n'ai pas besoin de votre avis à ce sujet, et je ne vois qu'une seule raison de mon côté.
Eviter de me retrouver dans une situation délicate comme avec Cole, c'est tout. Je ne vois pas ce qu'il pourrait y avoir d'autres... Oui je sais, tous les garçons ne sont pas de gros pervers comme le pacificateur, mais même, je préfère ne pas tenter le diable. Même si il est vrai que l'idée de mourir vierge est un peu déstabilisante... Pas que j'ai vraiment envie de savoir ce que c'est mais... Je ne sais pas, je crois que je trouve ça vraiment stupide de ne pas avoir tout essayé... En tous cas j'essaierai le plus de choses possibles pendant les semaines qui arrivent, à commencer par les douches, que j'ai déjà essayé.
- Et c'est ce que je compte faire, essayer tout ce que je peux... avant de mourir.
Encore une idée joyeuse... Enfin je chasse ces idées, et comme on parle de Carrière, je fais part de mon idée à Ruby qui en semble enchantée. Pour une fois nous sommes sur la même longueur d'onde et je souris à mon tour avant d'acquiescer légèrement :
- Rien que parce que ça vous amuse c'est d'accord, et ne vous inquiétez pas, je sais être discrète de mon côté.
Finalement Ruby me propose d'aller goûter cette fameuse crème glacée et j'acquiesce avec un sourire. Notre animosité n'a plus vraiment lieu et je m'engage dans le couloir qu'elle montre de la main.
- C'est d'accord, je verrai si vous avez bon goût.
ChapelierFou

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Re: Re:Willa

Message par ChapelierFou »

Willa Snowdrop

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Quand elle dit qu'elle va mourir, je relève, même si je devrais sans doute me taire et prier pour qu'elle ne change pas d'état d'esprit dans les semaines qui suivent. Je ne peux pas encore me résoudre à être un monstre sans cœur, même si c'est sans doute la stratégie qui paye le plus... Elle doit bien avoir une motivation, non? Quelqu'un pour qui rentrer à la maison. Je lui pose la question et elle évoque son père, tout en parlant d'espoir inutile.
-A quoi ça sert de ne pas en avoir?
J'ai déjà donné dans la petite fille désespérée dont la mort est la seule amie possible. J'y croyais. Je croyais en ma solitude et en l’indifférence générale. C'était vrai d'ailleurs, personne n'aurait levé le petit doigt pour moi. Mais ça n'a amené que de la souffrance. Puis j'ai eu Rose, et j'ai compris la valeur de la vie et de la force. Les gens qui m'ignorent ne mérite rien de moi. Ni mes sourires, ni mes larmes. Et ceux qui m'aiment méritent que je meurs un million de fois pour eux. Et même si je me retrouvai seule à nouveaux, je sais que je peux me battre pour moi même.
-Essaye au moins de revenir pour lui , je dis doucement. Il faut bien une motivation.
Puis je lui fait remarquer que les autres ne mérite pas plus qu'elle de vivre, mais elle dit qu'ils ne méritent pas plus de mourir non plus. C'est vrai. Personne ne mérite de mourir. Je ne souhaite même pas ça à ma mère ou Santio , je réalise avec une part d’étonnement. je ne souhaite même pas spécialement leur malheur. Ils pourraient être très heureux, je n'en aurais rien à faire. Je n'en aie juste rien à faire d'eux à présent, sans les aimer ou les détester. Réaliser ça me fait me sentir... bien. Libre. Savoir que je n'aie strictement plus rien aucun lien avec ces gens qui m'ont fait souffrir est une forme de soulagement, car cela veut dire qu'ils n'ont plus aucun moyen de m'atteindre.
-C'est au moins une chose sur laquelle ont sera tous égaux.
C'est sans doute la seule chose qui nous met sur un pied d'égalité. On ne vient pas des mêmes districts, nous n'avons pas les même histoire, sans parler de notre entraînement...
Puis nous parlons de la Moisson, que je n'ai pas encore vu, ce qui étonne mon interlocutrice. Elle me dit que c'était une Moisson intéressante. Ce n'est pas comme si on était pas particulièrement impliquée dedans... Vu notre statut de tribut, tout ce qui est liés au Hunger Games est devenus intéressants au moment où notre nom est sorties de l'urne. Un habitant du Capitole se cognerai l'orteil qu'on pourrait sûrement faire quelque chose de cette information pour lui extorquer de l'argent... C'est drôle, ces gens ont l'air d'avoir une vie tellement parfaite que je ne les vois même pas se faire mal de cette façon.
Puis Flavie s'excuse pour ma fille, ce qui me touche, surtout de la part d'une potentielle adversaire. Je m'excuse pour... tout ce qui va arriver. Quoi qu'il arrive.
Je lui demande ensuite si elle a repéré des alliances, et elle me parle de celles qui n'arriveront pas, avec un rire triste, avant d'ajouter qu'elle n'a rencontré que moi et le tribut mâle de son District, qui apparemment est gentil.
-Après, tout n'est qu'une histoire d'apparence... Tu peux très bien faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Et puis tu n'es pas stupide. Utilise ça.
Il doit bien y avoir un gros balourd stupide qui a été tiré au sors, non? Il y a bien toujours un gars comme ça dans les Hunger Games... Et moi, mes alliances? N'ayant pas regardé la Moisson, je ne sais pas encore. Bien sûr, Stiles m'a proposé une alliance mais... sa copine s'occupe de ma fille pour éviter qu'elle ne se retrouve avec de strict inconnu. On s'est parlé, avant que je ne monte dans le train. Je lui ai dit que je n'avais personne à qui la confier. Elle a dit qu'elle s’occuperait d'elle. C'est tout. Pas de "ne tue pas mon petit ami en t'alliant avec lui". Parce que c'est tout ce que j'arrive à voir dans les alliances. Le choix de la personne qui te plantera un couteau dans le dos, ou à qui tu plantera un couteau dans le dos. Si je pouvais éviter de choisir le gentil garçon qui veut me faire survivre... Quand à Flavie, le simple fait de lui avoir parlé et ce qu'elle a dit à propos de ma fille fait que je n'aie pas envie de devoir la tuer. Bon dieu, je ne peux pas réfléchir comme ça. il faut définitivement que je vois la Moisson.
-Tu veux revoir la Moisson? Parce que je ne vais sans doute pas tarder à jeter un coup d'oeil...
Je ne sais pas si elle veut me donner son avis, ou même si le mien l’intéresse. Mais peut-être que nous allons avoir des points de vu différents qui pourrait nous éclairer l'une l'autre....
Tiine

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Re: Hunger Games

Message par Tiine »

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Alec Miller
18 ans | Tribut du District 8

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La petite brunette à qui je demande du feu ne semble pas en forme. Elle rétorque qu’elle n’a pas de feu et commence à déblatérer un flot de paroles dramatiques. Elle me parle des jeux et on ressent dans sa voix qu’elle a peur. Qui pourrait lui donner tort ? Mais se laisser aller comme cela devant un tribut, c’est donner une image vulnérable et donc donner l’avantage à l’ennemi. Même si je suis intérieurement mort de peur, je ne peux pas faire comme elle. Me lamenter. Du moins pas aux autres.
Mais je regarde cette jeune fille qui semble au désespoir. Des larmes roulent sur ses joues roses. Voir une fille pleurer et déchirée comme elle l’est actuellement ne me laisse pas indifférent. Je revois ma mère en sanglot, la dernière fois que je l’ai vu, essayant de me demander de rester en vie. Mais elle-même savait que c’était impossible de réussir les jeux. Mon cœur se serre. Je continue de fixer la jeune fille pleurer en silence. Une petite moue de compassion s’échappe de moi alors que j’essaye de rester de marbre.

Un gars se joint soudainement à notre discussion. Il est accoudé au balcon, non loin de nous et a apparemment entendu la lamentation de la jeune fille. Il expire une bouffée de cigarette qui me fait plus qu’envie. La voix du gars est engourdie et laisse échapper une certaine émotion. Ses paroles sont profondes et en même temps si vraies, si représentatives de la réalité. Le tabac est une drogue qui semble plus douce au premier abord. Lorsque j’ai commencé à fumer, la clope était pour moi une échappatoire à la vie de m*rde qu’on vivait dans mon district, elle m’offrait un petit moment de tranquillité. Puis je n’ai jamais cherché à m’arrêter. De toute façon, je n’aurais pas pu. Parfois, je me réveille dans la nuit car j’en ai envie.


Et m*rde alors, on n’aura sûrement pas le droit aux clopes dans l’Arène…comment je vais faire pour tenir moi ?


Je décide de ravaler ma compassion et de prendre une posture froide et impassible pour répondre à ma première interlocutrice. J’arbore un ton condescendant.

- Je ne t’ai pas demandé de me raconter ta vie. Je t’ai juste demandé si tu avais un briquet. Que tu te bousilles la santé en fumant ou avec la picole, lui dis-je en désignant son verre d’alcool, j’en n’ai rien à faire. Si tu veux vraiment crever alors reste assise bien sagement en attendant que les carrières viennent te tuer, c’est pas mon problème.

La méchanceté et la cruauté. C’était ce qui me définissait principalement avant que je quitte mon district. Je me suis fait bon nombre d’ennemi au cours de ma vie, mais au moins, j’ai toujours essayé de me défendre.

Je m’adosse sur le rebord et jette un œil au garçon qui s’est joint à la conversation.
- Très poignant ton speech sur l’addiction. Je suis sûr que je pourrais crever pour une clope si un tribut m’en proposait une en échange de ma tête.

Cette fois-ci, mon ton est plus ironique. J’appelle du regard je grand type en lui mimant un briquet de mes mains. J’espère qu’il va comprendre le message et m’envoyer son feu avant que je m’impatiente.
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Re: Re:Willa

Message par naji2807 »

Flavie Moon
15 ans, Tribut du District 3, PNJ

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Et à quoi ça sert d'en avoir? L'espoir fait mal à tout le monde, à mon père autant qu'à moi... Si j'espère, si je tente de me battre pour vivre, je souffrirai plus longtemps alors à quoi bon?
- A ne pas souffrir. Si je me résigne, je ne souffrirai pas bien longtemps, tu ne crois pas?
Je ne prétends pas qu'elle doit en faire de même, au contraire, elle doit vivre pour sa fille... C'est important de grandir avec des parents, et sa fille est encore un tout petit bébé, elle ne peut pas la laisser. Alors que moi, mon père est un adulte, il s'en remettra, et il s'en remettra même peut être plus vite si il ne me voit pas souffrir.
- Justement pour lui, il vaut mieux que je me résigne je pense. De toute façon, je n'ai pas envie de gagner et d'être hantée à jamais.
Parce que je suis sûre que je le serai. Je penserai tout le temps à la fille de Willa, au soeur de Bellamy le garçon du 7, à celle d'Ulrik, celui du 4... Et aux familles de tous les autres que j'ai vu à la Moisson... J'ai beau ne jamais avoir été très sociable, je ne suis pas un monstre, loin de là... Je ne me suis jamais senti aussi proche de quelqu'un que je ne me sens proche de tous ceux que j'ai vu sur l'écran dans le train... Je ne pourrais pas vivre en sachant que j'ai survécu et qu'ils sont tous morts. Je ne vaux pas plus que, et j'ai même l'impression de valoir moins... Mais je hausse cependant les épaules quand Willa me dit que nous serons tous égaux. Nous ne le sommes pas, certains méritent de survivre plus que les autres, et je n'en fais pas partie, je n'ai rien à apporter au monde, et si je suis sûre de manquer à mon père, je suis aussi sûre qu'il finira par s'en remettre... En tous cas il faut que j'y crois.
Après nous être excusée mutuellement pour des choses dont nous ne sommes pas fautives, Willa et moi commençons à parler des alliances et elle me donne des conseils qui me font hausser les épaules, même si elle en réalité gentille de me dire tout ça.
- Merci, mais je ne suis pas très douée pour jouer un rôle... En fait je ne suis pas très douée quand il s'agit d'avoir des relations avec les autres, alors leur mentir sur moi-même... Je ne suis pas sûr d'y parvenir. Mais merci pour le conseil quand même.
Après elle a raison, je ne suis pas bête, et je peux utiliser cet atout pour moi, mais bon... Ce serait seulement dans l'éventualité où je tenterai de vivre, mais je ne suis pas sûre de mettre en place une telle idée...
Quand Willa me propose de revoir la Moisson, j'ai envie de refuser aussitôt... je n'en ai pas du tout envie, de revoir toute cette tristesse... Mais je me dis que ce sera peut être dur pour elle de tout voir toute seule... Alors je me force à répondre :
- Oui pourquoi pas... tu veux venir à mon étage ou aller au tien?
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Re: Hunger Games

Message par Mimie99 »

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Ruby Rivera

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Son rire ne me plaît pas. Je le soupçonne certes de ne pas être particulièrement voulu, désiré. Que c'est peut-être que la nervosité qui l'anime... mais ce n'est pas une bonne idée de prendre les choses à la légère. Étouffe-le, ton rire, petite idiote. Quand tu as tout à perdre, tu fermes ton clapet. Est-ce si compliqué à comprendre? Son énumération de choses qu'elle se fout de perdre, ou son affirmation comme quoi ils lui ont déjà tout pris... Pauvre innocente, ne comprends-tu donc pas qu'ils peuvent toujours s'arranger pour que tu aies un « malheureux incident » avant les Jeux? Qu'ils peuvent s'arranger pour te faire exploser au tout début des Jeux si jamais ils seraient trop lâche pour piger une autre brindille? Ma mâchoire se crispe et je la dévisage avec un soupçon d'énervement. Je crache rapidement:

- Ta vie, c'est déjà beaucoup, si tu veux savoir. En ce moment, tu as toujours tes chances. Mais continue à dire tout et n'importe quoi et tu la perdras sans aucun doute possible. Même peut-être plus tôt que tu ne le crois. Tu n'auras pas le temps de dire « Hunger Games » que tu seras déjà enterré six pieds sous terre. Tu peux dire ce que tu veux, si tu en comprends les enjeux. Si tu te fous réellement des conséquences. Si tel n'est pas le cas, tu te la fermes et c'est tout.

Personnellement, je m'en moque. Je glisse souvent des idées dans mes propos qui pourraient me valoir un aller simple pour la tombe. Ça m'arrive fréquemment, sobre ou pas. Malgré tout, j'essaies de ne pas trop le faire effrontément. La majorité du temps. J'ai encore quelques objectifs à accomplir avant de pouvoir me mettre à clamer haut et fort ce que je pense de ces stupides Jeux. Heureusement, on ne me tient pas toujours rigueur de ce que je dis lorsque l'alcool me monte à la tête. En même temps, je peaufine l'art d'agir comme une folle pour éviter qu'on ne me prenne au sérieux. Et les gens du Capitole étant crédules à un point tel que c'en est risible... je n'ai pas besoin de le faire avec tout le talent que je pourrais y mettre. Autant conserver mes énergies pour un combat autrement plus important...

Je frissonne légèrement quand elle dit que certains mentors ont sans doute trouver un moyen de ne plus rien ressentir. Les Jeux nous minent tous, jusqu'au jour où on apprend à vivre avec notre souffrance, nos peurs, nos cauchemars... ou encore on apprend comment les faire disparaître en perdant tout sentiment de culpabilité. D'empathie. Lorsque l'on abandonne notre côté humain pour conserver que les sentiments primaux. Les besoins, même. Certains n'ont plus aucun sentiment. Parfois, on allie les deux. On vit avec, mais en utilisant quelque chose pour les oublier, les faire disparaître un moment. Je hoche doucement la tête avant de marmonner:

- L'échappatoire la plus rapide, c'est la drogue ou l'alcool. La plus simple, c'est de faire une croix sur notre humanité. Faire taire tout sentiment de sympathie, de culpabilité...

La drogue ou l'alcool, reste sans doute l'une des voies les plus courantes. Je n'ai jamais touché à la drogue, ça ne m'intéresse pas. Quant à l'alcool... il n'y a aucun besoin d'en dire beaucoup, mon sang en dirait sans doute bien plus long. Le problème avec cette solution, c'est qu'autant elle peut permettre d'oublier, autant tu t'enfonces toujours plus avec elle. La dépendance que tu obtiens avec le temps te force à plonger, toujours plus profond, dans ta détresse. Les cauchemars sont parfois pires à cause d'elle. Et pourtant, on continue. Malgré que cela nous rende apathique, mélancolique... parfois violent. Malgré tout, j'aime mieux cette solution que celle qui vise à faire taire tous les sentiments qui peuvent t'aider à compatir avec les autres.

J'hausse légèrement des épaules lorsque, suite à mon choix apparemment malheureux de mots, elle me dit qu'elle n'a pas besoin de mon avis sur le sujet des mecs, de chaperon aussi. J'aurais pu lui expliquer quelles autres raisons j'ai en tête pour expliquer que ce ne serait pas une bonne idée, mais je n'en éprouve pas l'envie. À quoi ça servirait? À rien. Elle n'en a pas l'intention et c'est tant mieux. Je n'ai pas envie que quiconque expérimente des relations vouées à l'échec. L'Arène, c'est le pire moment pour être ou former un couple. C'est auto-destructeur. J'aurais tout donné pour que quelqu'un se porte volontaire à la place de Seal et que je n'aie pas besoin de vivre cette douleur, de savoir à quel point ce n'est pas une bonne idée... Mais peut-être que s'il n'était pas mort dans l'Arène, je l'aurais retrouvé lui aussi dans une boîte? Je me crispe imperceptiblement à cette idée. Mon mal de tête doit forcément me faire délirer. Sinon, pourquoi je penserais à une telle chose?

On finit par en venir au fait que le fait de faire tout ce que l'on peut pour profiter de nos derniers jours de vie c'est important. Après tout, qui veut mourir avec des regrets? Moi, j'ai bien l'intention que mon dernier souffle ne possède aucun regret à s'évader de ma bouche. Non, je vais tout faire pour accomplir tout ce que je souhaite. En tête de liste, anéantir les Juges. Détruire les Jeux. Ou, du moins, voir les premières flammes de la destruction de ce monde d'idiots mal léchés, d'apparence et de mensonges. Si le Capitole tombe un jour, j'en serai la première satisfaite. Si les Districts prennent le contrôle, j'aurai une bonne raison de mourir avec le sourire. Et si je peux y jouer un rôle... ce sera encore mieux. Je lui dis avec un petit sourire, surtout dû à mes pensées précédentes:

- C'est l'essentiel. Qui voudrait mourir en étant enseveli sous les regrets?

Pas moi. Et je n'ai pas l'intention que ça arrive.

Un sourire incroyablement satisfait étire mes lèvres quand elle m'annonce que, simplement car ça m'amuse, elle est d'accord pour me rapporter les informations qu'elle glanera sur les étages des Carrières. Je me frotte les mains avec joie et je lui adresse un hochement de tête quand elle affirme savoir être discrète. Je lui dis, avec un sourire encore plus grand:

- Je n'ai aucun doute sur le fait que tu peux te montrer discrète quand tu veux.

Nous dévions assez rapidement par la suite sur la nourriture et je salive presque d'avance à l'idée de me servir un nouveau bol de crème glacée. Je suppose qu'en voyant la quantité de ce met que je peux ingurgiter en une journée on pourrait se demander comment je conserve ma force et un poids santé... mais la réponse est simple : je m'entraîne tous les jours. Il faut que je me garde en forme, après tout, si je veux pouvoir renverser le pouvoir éventuellement. Le sourire que m'adresse Breana me soulage un peu après tous nos petits emportements. L'atmosphère est plus légère et ça calme légèrement mon mal de tête. Enfin, soit l'atmosphère, soit l'idée de manger de la crème glacée. Je ne sais pas quel est l'élément qui a l'effet le plus calmant entre les deux...

Comme elle s'engage dans le couloir que je lui pointe, elle me dit qu'elle est d'accord pour me suivre à l'endroit que je considère être le meilleur pour obtenir la nourriture la plus exquise. Ainsi que la meilleure crème glacée. Son dernier commentaire « je verrai si vous avez bon goût » me fait sourire légèrement. Je suis presque certaine que, même si j'ai monté le standard de qualité, elle n'aura jamais rien mangé d'aussi bon. Je lui souffle en la rejoignant:

- Je suis certaine que tu confirmeras mes dires. La nourriture, c'est sans doute le seul bienfait que je peux voir au Capitole. Et il serait idiot de s'en priver.

Je prends légèrement les devants en marchant d'un pas rapide, mais suffisamment calme pour permettre à n'importe qui de le suivre. La perspective de manger de la crème glacée me donne des ailes et malgré le côté désagréable de mon mal de tête, je ne peux m'empêcher de me sentir légère. Les sujets de conversation précédent n'étaient pas parmi les plus faciles. D'autant plus avec nos caractères respectifs à ce que j'ai pu voir. Mais toutes conversations amènent son lot d'informations, alors j'en suis satisfaite.
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naji2807

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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J'ai l'impression de l'avoir énervée, mais au fond qu'est-ce que j'en ai à faire? J'ai l'impression d'être au bord de l'hystérie, et ce rire n'en était que le début... Mais je ne veux pas tomber là-dedans, je ne veux pas perdre l'esprit... même si c'est déjà en train d'arriver... Je n'ai pas envie de perdre la vie non plus... Je ne veux pas mourir, pas du tout... Mais je vais mourir. C'est certain. Alors pourquoi n'aurai-je pas le droit de dire ce que je pense?
- Je vais mourir. Peut être le premier jour des Jeux, ou peut être le dernier, après avoir eu l'espoir de survivre jusqu'à que le dernier Carrière en vie me sorte de ma cachette et me tue simplement. Mais je doute de réellement survivre. J'en ai envie. Vraiment envie. Même si je n'ai rien à retrouver dans le 11... Ou plutôt même si il n'y a que d'affreuses choses qui m'attendent dans le 11. Mais ma vie, ils l'ont déjà entre leur doigt, ils jouent déjà avec... Et ils n'ont rien de plus à prendre, je murmure avec une tristesse inutile.
Je devrais plutôt être heureuse non? Parce qu'ils n'ont rien à me prendre, rien à m'enlever... Parce que je n'ai rien. Même ce couple, je ne le connais pas, je ne sais pas qui ils sont, et ils ne sont rien pour moi... Alors pourquoi je pense sans cesse à eux? Parce que cette femme a réellement eu l'air de s'inquiéter pour moi, alors qu'elle ne me connaissait même pas... Je ne sais pas quoi en penser... Je préfère ne plus y penser.
Je sais pourtant que je ne suis pas la seule à souffrir, mais il est si facile de s'attarder sur ses propres malheurs quand ils sont aussi saillants que les miens... Pourtant survivre aux Jeux ne doit pas être plus facile que d'être tiré au sort, ce n'est même que la suite qui attend celui qui "gagne". Ruby semble hanter, mais je suis sûre que certains trouvent des moyens d'oublier, de se détacher, d'une façon ou d'une autre. Et je n'ai pas tord apparemment. Je ne sais pas pourtant si je pourrais essayer de telles choses. La drogue circule aussi dans le 11, même si peut être moins qu'ailleurs, mais elle est chère, et même si j'aurai pu en voler, je ne voyais pas l'intérêt. Le cerveau se modifie sous l'emprise de ces substances, et moi j'avais besoin d'être alerte, de garder toutes mes capacités de jugement. Mais si je revenais des Jeux? Non, je ne crois pas que j'aimerai perdre mon indépendance, c'est ce qui compte le plus pour moi. Mais peut être que je me trompe, je ne sais pas, je n'y suis pas encore, je n'y serai peut être jamais.
- Je ne crois pas qu'on puisse réellement perdre toute son humanité, je réfléchis à voix haute.
Non je n'y crois pas, mais à nouveau, peut être que je me trompe. Cependant, je n'ai pas vraiment envie de me l'entendre dire... Tout comme je n'avais pas besoin d'une leçon sur les garçons, je suis une grande fille, et surtout, l'expérience m'a appris que la plupart sont de sales pervers et je n'ai pas vraiment envie de tester cette théorie.
De toute façon, les autres Tributs ne m'intéressent pas pour le moment, la seule chose que je veux, c'est profiter de la vie et de ce qu'elle m'offre ici en cet instant. Je ne compte pas regretter loin de là, et réponds à Ruby, déterminée :
- Sûrement pas moi en tous cas.
Et je n'hésiterai pas, pour cela, à aller vérifier chez les Tributs de Carrière si ils ne sont pas mieux lotis, et comme ça a l'air d'intéressé Ruby autant que moi, je lui ferai un retour. Je dois avouer qu'un sourire un peu fier étire mes lèvres quand elle me dit ne pas douter de mes capacités. J'ai assez confiance en moi sur ce point, et j'apprécie qu'elle l'ait reconnu sans avoir vraiment besoin de preuve. Mon corps menu est peut être suffisant, ou alors c'est le fait que je sois une insignifiante Tribut du 11? Peu importe.
En attendant cependant, je compte bien manger tout mon saoul, et pour ça, j'accepte de suivre Ruby, qui me promet monts et merveilles. Je marche juste un peu derrière elle, mais lui demande :
- Il n'y a vraiment que la nourriture? Moi qui voulait essayer d'autres chose... Enfin après tout, entre ça et le lit, ça fait déjà pas mal de nouveauté, surtout si on oublie pas la douche.
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Ruby Rivera

Mentor - 20 ans - District 4 - Quelque part dans les couloirs - Avec Breana Stolen

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Je ferme les yeux pour me calmer. Ses propos me donnent envie de grincer des dents. Elle se croit encore dans le réalisme? Moi j'appelle ça du défaitisme. On ne sait jamais ce que nous réserve l'avenir. Parfois, il aime particulièrement se moquer de nous, faire comme si nous n'avions aucune chance ou comme si nous les avions toutes... avant de tout reprendre. De nous cracher au visage en disant « et que vas-tu faire, maintenant? ». Une question stupide, car on ne peut pas lutter contre la vie. On la suit et c'est tout. Parfois, nos décisions jouent contre nous, parfois elles ne sont qu'illusion, car tout est joué d'avance. Pourquoi aller à gauche ou à droite quand le résultat sera le même? Déjouer la vie, c'est impossible. C'est elle qui joue avec nous. Nous ne sommes que de misérables petits pantins suspendus au bout de quelques fils. Les couper? C'est mettre un pied dans la tombe. Mes tentatives l'ont bien prouvé... Je rouvre les yeux et plonge mon regard dans le sien pour lui dire d'un ton neutre:

- Si c'est ce que tu crois, Breana. Mais avec ces réflexions, tu n'as pas l'âme qu'il faut pour les défier. L'assurance te fait défaut. Ne serait-ce qu'une toute petite partie. Après tout, il y a assurance et arrogance. Les deux, quand ils sont ensembles, ça mène souvent à commettre des imprudences. Le contraire est vrai aussi, avoir aucune assurance, c'est avoir tout autant un pied dans la tombe.

J'ai mes opinions. Je sais que la majorité ne seront jamais d'accord avec mes propos. Mais est-ce que j'ai l'air de m'en préoccuper? Pas vraiment. Elle n'en a peut-être pas besoin. Malgré tout, sa situation actuelle ne lui permet pas vraiment d'erreur et tout commentaire, toute réflexion, pourrait peut-être lui être utile. Même dans une phrase bien simple, une petite réflexion sans grande importance. On peut trouver des idées dans les endroits les plus improbables et surprenants parfois. Il suffit d'avoir toujours l'oeil ouvert. Parfois, on peut trouver quelque chose sans même chercher...

Je la dévisage longuement quand elle dit qu'elle ne croit pas que l'on puisse perdre complètement son humanité. Je cligne des yeux fréquemment, mais lentement, complètement ahurie. Comment peut-elle croire une telle chose? Avec le monde dans lequel on vit? Les Jeux sont une preuve en soi que l'on peut perdre son humanité, soit en les créant, les finançant ou encore en y participant, de bon gré ou non. Quand on en revient, notre humanité en a pris un très gros coup. Et parfois, pour certains, je n'ai aucun doute qu'elle pourrait l'annihiler complètement. Non, vraiment, je n'en doute pas une seconde... Ce n'est peut-être pas encore arrivé, mais ça arrivera. La question est de savoir... si un tribut fort perd toute humanité, vont-ils le laisser gagner les Jeux? Je n'en ai pas l'impression. Ils veulent du spectacle. Du drame pour les districts et un plaisir certain pour le Capitole. Ils ne voudraient jamais que le drame s'étende au Capitole. Jamais. Je préfère toutefois tempérer mes propos lorsque je lui réponds:

- Tu as peut-être raison. Peut-être. Mais j'ai l'impression que certains l'ouvre et la ferme comme ils veulent. Et peut-être que, parfois, elle ne restera plus que fermée.

Je ne fais pas exception. Mon humanité peut apparaître et disparaître au gré de mes envies. Par exemple, je n'ai aucun respect pour les citoyens du Capitole. Peut-être que j'aurais plus de retenu avec les enfants. Après tout... on ne leur a pas appris à vivre différemment, n'est-ce pas? Ils n'ont toujours connu que ça... jusqu'ici. Comment penser autrement dans ces cas-là? Je baisse les yeux sur mes mains, quelques secondes. Elles sont couvertes de sang, même si on ne le voit pas. J'ai tué sans même ciller. J'ai tué sans même en éprouver de culpabilité. Sur le coup, du moins. Les cauchemars m'ont rapidement ramenée à l'ordre. Sauf que je vis tout de même facilement avec eux, car la rage est encore trop présente. Elle est toujours là.

Mon sourire s'élargit quand elle dit que ce ne serait surement pas elle qui voudrait mourir enseveli sous les regrets. C'est une bonne chose. Mon sourire se transforme un plus sournois lorsque je dis:

- Et moi donc.

J'ai des plans. Beaucoup de plans. Pour être certaine de ne pas mourir sous les regrets pesants et déprimants que nous laisse la vie en héritage. Du moins, je le soupçonne, je ne suis pas encore morte, après tout. Comment je pourrais le savoir de source sûre? Peut-être que l'on disparaît tout simplement? Qu'en sais-je? Je ne l'espère pas, car j'espère encore revoir Seal. Oui, c'est bien la seule chose qui me réconforte un peu. L'idée de le revoir. Ainsi que mes parents. Ils me manquent tous tellement... Je ravale avec une grimace mes émotions. Ce n'est pas le moment pour retomber...

Elle semble surprise qu'il n'y ait que la nourriture qui vaille la peine au Capitole. Apparemment, elle voulait essayer autre chose. Je fronce un peu les sourcils. N'était-ce pas clair que je partageais mon opinion? Je sais bien que parfois j'ai tendance à être à tel point sûr de moi que l'on prend tout ce que je dis pour la vérité, mais tout de même... Je n'ai pas eu l'impression que jusqu'ici elle se fiait aveuglément à ce que je disais. Étrange. Ou peut-être était-ce dans le choix de mes mots? Enfin, qu'importe, après tout. Je souris avec un léger amusant lorsque je lâche:

- Oh, tu sais, ce n'est que mon opinion. Tu pourras te faire ton propre jugement en essayant ce qu'ils offrent. Mais pour moi, la nourriture est la seule chose qui vaille la peine. Je crois que l'endroit où je te conduis, il y a quelques petites choses qui sont assez différentes de tout ce que l'on peut retrouver dans les districts. Des jeux, je crois. Je n'y ai jamais vraiment prêté attention...

Je continue à avancer à la même vitesse tout en songeant que, non, vraiment, je n'ai jamais trouvé opportun de jauger les choses qu'offraient le Capitole. Outre la nourriture, évidemment. Le reste me semble aussi surfait et superficiel que la population. Je songe soudainement à quelque chose de crucial et lance:

- Oh, au fait, si on te propose à boire... Demande bien ce dont il s'agit. Les gens du Capitole aime bien manger à l'excès. Ce qui implique souvent de faire quelques visites à la salle de bain, si tu vois ce que je veux dire.

Je tapote ma bouche du doigt en me retournant vers elle. Je ne sais pas si elle saisira mon allusion, mais dans le pire des scénarios elle me demandera d'être plus explicite. Je me souviens encore de la première fois où ils m'en ont proposé. J'avais eu la jugeote de poser la question pertinente du « qu'est-ce que c'est? ». En entendant la réponse, j'avais eu l'envie de leur cracher au visage... Ils sont tellement... Je retiens un grondement en poursuivant ma route.
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Re: Hunger Games

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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Elle ferme les yeux et je soupire, qu'est-ce que j'ai encore dit? Oh et puis qu'est-ce que j'en ai à faire? J'ai bien le droit de me lamenter comme je le veux non? Je crois à nouveau les bras et me contente de répondre :
- Je n'ai pas dit que j'allais les défier ou détruire le Capitole à moi toute seule, je m'en fous de ça... Je veux juste survivre, et c'est normal que je sois en colère contre le Capitole non? Comme si ils allaient se soucier d'une petite Tribut du 11 mécontente. Ils ne vont pas accélérer ma mort, ils vont se contenter de s'amuser à me voir tout tenter, comme les autres, dans l'Arène, pour ne pas mourir, pour survivre et revenir à une vie médiocre, voir pire...
Qu'est-ce qui serait le pire, mourir ou retourner dans le 11? Mourir me hurle tout mon corps, malgré l'horreur que me procure l'idée de retrouver Cole, la mort est une idée encore plus terrifiante.
Et puis si je gagne et que je reviens dans le 11, je ne serai plus vraiment la même n'est-ce pas? On ne peut pas rester intact en sortant de quelque chose comme ça n'est-ce pas? Et personne ne peut vraiment perdre son humanité, personne ne peut vraiment faire comme si tous ces morts ne le touchait pas, n'est-ce pas? C'est ce que je crois mais je me trompe peut être. D'ailleurs Ruby me parle de fermer son humanité, ses sentiments, et ça je peux le croire, mais je réponds :
- Mais même comme ça ça doit faire souffrir.
On ne peut pas garder ses sentiments enfouis de cette façon sans en souffrir, c'est ce que je pense en tous cas. Même si personnellement mes sentiments me font rarement souffrir, parce que je n'en éprouve pas beaucoup. En dehors de la peur et d'une angoisse perpétuelle bien sûr, mais c'est comme si ces deux dernières faisaient parties intégrantes de moi. Peut être est-ce la même chose quand on gagne les Jeux, l'horreur fait partie intégrante de notre vie à partir de ce moment là.
Enfin mieux vaut penser à autre chose, notamment à ce que je pourrais faire en attendant, car je ne compte pas regretter mon séjour au Capitole, même si celui-ci est forcé. J'ai commencé par la douche, un véritable bonheur, moi qui n'avait jamais pu me laver que de façon précaire, et Ruby me propose maintenant de découvrir des délices de nourriture. Apparemment la nourriture est la seule chose qui ait de l'intérêt pour Ruby, même si il y a d'autres choses à faire, que je verrai plus tard, car pour ce soir, je veux découvrir cette crème glacée et les autres choses que la Mentor me présentera.
- Je verrai bien alors, je réponds, pensive.
Je la suis en écoutant attentivement ses conseils concernant la nourriture, et fronce les sourcils, n'étant pas sûr de comprendre ce qu'elle veut dire exactement.
- Je ne suis pas sûre de comprendre, je réponds, un peu dégoutté par l'idée qui me vient à l'esprit.
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Ruby Rivera

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Je l'écoute calmement alors que tout ce qu'elle dit me percute durement, perforant ma chair de lames invisibles et inexistantes. Elle ne veut pas les défier seule. Elle ne veut pas détruire le Capitole à elle seule. C'est vrai qu'elle n'arriverait sans doute pas à faire bouger les choses, mais ils ne sont pas comme nous. C'est normal qu'elle soit en colère, bien sûr. C'est normal. Normal pour les districts. Le Capitole? Ils s'en moquent de nos petits problèmes personnels ou de communauté. Ils veulent du divertissement. Et dans leur tête... ils nous font une faveur avec leur remontrance. Ils nous offrent la fantastique opportunité de quitter la misère qui accable nos pauvres vies. Mais qui y croit, par chez nous? Qui, hein? Si on excepte les stupides districts du 1 et du 2... personne n'y croit. Ce n'est pas un geste de bonté. C'est un geste qui se veut encore plus sournois, plus terrible que tous nous tuer. La culpabilité du survivant. Les cauchemars du survivant. Un jour, ils s'en mordront les doigts de nous avoir autant acculés. Je regarde ailleurs, un peu perdu dans mes pensées lorsque je dis:

- Tu as peut-être raison. Mais la prudence est maîtresse de sûreté.

En même temps, elle n'a pas tort. Pourquoi se préoccuperaient-ils d'elle? Une maigrelette tribut du district 11? Elle n'a, du moins à ma connaissance, aucun passé de rebelle. Aucun passé qui signifie que ces mots pourraient se transformer en actes dangereux pour eux. Oh, bien sûr, ils aiment bien nous surestimer, alors je ne doute pas que si elle se décidait à invectiver avec plus de force et avec plus d'actes, ils ne comprendraient le problème que trop tard. Moi, je n'aurais pas le temps de dresser un drapeau de rébellion que je serais sans doute déjà six pieds sous terre. C'est pourquoi il faut que... je prenne mon temps. Que je peaufine un plan jusqu'à ce qu'il ne possède presque plus aucune faille.

C'est probablement utopique.

Survivre aux Jeux, ça ne fait pas aucun ravage. Ça en fait beaucoup, même. Et chacun d'entre nous a trouvé une façon bien personnelle de s'en sortir. De continuer à avancer malgré tout. Certains, par contre, préfère se déconnecter de leur humanité, même si ce n'est que par intermittence. C'est ce que j'essais de lui dire et j'ai un petit rire ironique quand elle dit que même sans son humanité, on doit quand même souffrir. Que même par intermittence ça ne peut pas faire de bien. J'arrête rapidement mon petit rire avant de lui dire d'un ton profondément sérieux:

- Comment avoir mal lorsque la seule chose qui peut te contrarier, c'est une douleur physique? Quand tu es perdu trop loin dans le gouffre de l'indifférence pour tout, tu ne ressens plus rien. Tous les sentiments humains te sont presque étrangers... Tu les ressens encore, mais sans y être véritablement. Tu les vis d'une manière si différente... si étrangère que tu ne réagiras jamais comme on l'attendrait d'un humain bien équilibré.

Je n'ai jamais réussi à me priver totalement de mon humanité. Je ne sais pas si c'est par force ou par faiblesse. Renier tous sentiments signifie perdre ma rage de vengeance. Renier tous sentiments signifie que je dois dire adieu à Seal. À mes parents. À ceux de Seal. Aux rares personnes pour qui j'ai de l'affection sans le démontrer de manière visible. Je ne peux plus rien perdre si je tiens à ma santé mentale déjà légèrement vacillante. Tomber dans le gouffre de la non-humanité sans possibilité de retour... je n'en ai aucune envie. J'ai trop à perdre... S'il s'agit d'une faiblesse, alors soit!

Je n'avais pas l'intention de l'influencer en lui faisant croire que la seule chose qui vaille la peine dans ce cher Capitole soit la nourriture. Ce n'est que mon opinion après tout. Toutefois, il semblerait que c'est ce qu'elle a pensé. Je m'empresse donc de lui expliquer que ce n'est que mon point de vu et que si je ne me trompe pas, il y a quelques petites choses qui ne concernent pas la nourriture et qui sont très différentes de ce que l'on retrouverait dans n'importe district. Elle semble plutôt pensive quand elle me dit qu'elle verra bien. Je souris légèrement avant d'ajouter:

- Oui, tu verras bien. Je ne suis pas une critique très objective quand ça concerne... ici.

Je frissonne légèrement. J'aurais pu y prendre plaisir. Dans une autre vie. Si les choses avaient tourné différemment. Si Seal était là avec moi. Mais en l’occurrence, ce n'était pas le cas, n'est-ce pas? Je me secoue la tête mentalement avant de me forcer à me changer les idées en la mettant en garde contre les petits breuvages pour faire vomir des gens du Capitole. Elle me réponds rapidement qu'elle n'est pas sûre de comprendre mes sous-entendus, mais si je me fis à son air très légèrement dégoûté, je pense qu'elle en a compris plus qu'elle ne le dit. J'ai un sourire ironique quand je lui répond avec l'accent agaçant des gens du Capitole:

- Mais pour vomir, bien sûr! Sinon, comment pouvoir tout goûter, tout manger?

Je reprends ma véritable voix en marmonnant:

- Peut-être que ça t'intéressera d'aller visiter les toilettes plusieurs fois, mais dans le cas contraire, je préférais te prévenir. Ils ne pensent pas tout le temps à le faire, tu vois...

Je me souviens très bien d'avoir vu quelques tributs, dans les années précédentes, avoir ingurgité de ce petit très peu charmant breuvage... et d'avoir vomis sur le comptoir. Ou sur le tapis qui vaut une fortune. Ou sur... Enfin, peu importe. Ça me donne des hauts le coeur rien que d'y penser...
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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

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Elle a sans doute raison, la prudence c'est important, mais honnêtement, je n'ai pas envie d'être prudente, j'ai envie de me lamenter sur mon sort, j'ai envie de crier, de pleurer, et bien sûr, j'ai envie de tout détruire dans le Capitole, de les empêcher de me faire ça en les détruisant tous. Mais je ne suis pas stupide, je sais que ça ne sert à rien, parce que je ne suis rien d'autre qu'une petite Tribut du 11, qui ne pourrait pas faire quoi que ce soit contre l'immense machine qu'est le Capitole. Alors à la place, je me contente de hausser les épaules face à Ruby, sans rien répondre de plus.
De toute façon personne n'en a rien à faire du 11, personne n'en a jamais rien eu à faire, et c'est pareil en ce qui concerne les Tributs du 11. Oui, je me lamente, et alors? Je sais que les autres Districts doivent penser pareil... sauf peut être le 1 et le 2 évidemment, mais eux sont les chouchous du Capitole. Pourtant ils participent aux Jeux eux aussi... et de la plus atroce des manière, avec l'impression que c'est quelque chose de glorieux, alors que ça n'a rien de glorieux...
Mais d'un autre côté ça les aide peut être à mieux gérer une fois qu'ils ont gagné? Si on voit les Jeux comme quelque chose de glorieux et non comme un horrible massacre, on dort peut être mieux la nuit une fois qu'on a gagné et tué tous ces gens. Parce que l'autre solution c'est de tout fermé sans doute, tout oublié, ne plus rien ressentir... Est-ce c'est mieux ou pire? ne plus rien ressentir ça veut aussi dire ne pas ressentir la joie, et toutes les émotions positives qui vont avec. Mais d'un autre côté, j'ai si peu d'émotions positives... alors serait-ce vraiment une perte? Enfin je me pose sans doute trop de questions, après tout je suis loin d'avoir gagné.
- En même temps c'est normal, comment voulez-vous rester équilibrée après ça? Enfin de toute façon, je ne devrais pas penser à tous ça, je suis loin de la victoire.
Oui, il vaut mieux que je me concentre sur tout ce qui va se passer avant les Jeux, et notamment sur ce soir, et le fait de profiter de la nourriture. En tous cas pour ce soir, le reste je verrai peut être demain, ou un autre jour, tant que j'ai le temps... Ruby me fait légèrement sourire quand elle dit ne pas être très objective par rapport à ici et je hausse moi-même les épaules :
- Le Capitole a quelque chose de détestable, mais aussi de très attirant... En vérité, et parce que personne ne m'attend nulle part, je me ferai bien à l'idée de rester ici, dans le luxe, pour toujours...
Peut-être que c'est ce que je ferai si gagne, je resterai là, dans le luxe, et je deviendrai comme ceux qui vivent ici? Non je ne pourrais pas... Encore moins quand j'entends la réponse de Ruby à propos de ce liquide contre lequel elle m'a mise en garde. Elle prend une voix fausse, comme si elle imitait les gens du Capitole, ce qu'elle ne fait pas si mal, la pratique sans doute... je secoue cependant la tête, et réponds d'une voix dégoutté :
- Non merci sans façon... Je prendrai mon temps pour tout goutter, mais je ne compte pas me faire vomir... de toute façon, j'ai plusieurs jours pour tout essayer.
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Re: Hunger Games

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Ruby Rivera

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Son haussement d'épaules ne m'étonnent pas. Je me souviens bien... mes propres Jeux. Sans doute que je m'en souviens beaucoup trop bien. En même temps, ça ne fait pas dix ans. Est-ce que je m'en souviendrai encore comme si c'était hier lorsque ça fera dix ans, quinze ans, vingt ans...? Comment savoir. Je n'ai pas l'impression que les images qui sont imprimés indélébilement dans ma mémoire puisse un jour la quitter. Comment cela se pourrait-il? Toujours est-il que, à sa place, je n'aurais pas non plus que l'on me parle de prudence. Je n'avais rien contre mon propre tirage... mais celui de Seal m'avait ébranlé. Peu importe ce qui pouvait advenir, soit nous n'étions plus là tous les deux ou que l'un d'entre nous devait vivre sans l'autre. Parfois, je me perds encore dans mes songes, analysant toutes les décisions que j'avais prise. Et si j'avais monté un plan pour reprendre la Corne d'abondance aux carrières? Les prendre par surprise et les tuer jusqu'au dernier avant qu'ils ne me prennent Seal? Nous étions tous les deux de bons combattants. Ça aurait pu fonctionner... Mais j'ai préféré attendre d'y être obligée. Mais ça ne sert plus à rien de penser à ça... À rien du tout.

Il est trop tard.

C'est sûr que personne ne peut rester équilibré après les Jeux. On finit tous avec des travers, différent de chacun, mais tous avec une même cause. Je suis d'accord sur ce point avec ce qu'elle dit. Mais concernant le fait de ne pas penser à ce qui se passera après, si elle gagne? Non. Il n'est jamais trop tôt. Se préparer à toutes les éventualités, c'est important. Un grondement s'échappe de ma bouche sans que je puisse le retenir. Trouver un équilibre entre l'espoir tenace et le réalisme est très dur, mais c'est la meilleure chose à faire. Ainsi, on ne se fait pas surprendre. Par aucune situation. J'ouvre la bouche et c'est un grommellement qui sort:

- Rah, bien sûr que personne ne peut en sortir équilibré. Mais pourquoi donc ne pourrais-tu pas songer à tout ça même si, selon tes propres mots, tu es loin de la victoire? Songer à toutes les éventualités et trouver une solution pour y réagir, c'est un bon moyen de se préparer. Mentalement. Et le mental, c'est parfois encore plus utile que les muscles. Si j'avais été plus brillante, mon plan aurait peut-être fonctionné et ce n'est pas moi qui serait la Mentor du Quatre de la onzième édition des Hunger Games. Réfléchir avant d'agir. Réfléchir avant d'atteindre le point de non-retour. Réfléchir, c'est la meilleure chose à faire. De mon point de vue, bien sûr!

Je retiens une grimace. J'aimerais insister encore plus jusqu'à ce qu'elle partage mon point de vue, car faire preuve d'esprit, c'est parfois ce qui nous tiendra en vie. Ou dans mon cas, qui permettra à une personne à qui on tient de vivre, même si ça doit être sans nous. L'émotion se coince quelque part dans mon oesophage et une larme s'échappe de mon oeil droit. Je détourne rapidement la tête pour ne pas que quiconque la remarque. Seal me manque tellement... Il est mort pour moi alors que je devais mourir pour lui. Je crois que je me rends finalement compte que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde, pour la première fois en de nombreuses années. Il voulait que je gagne. Et je voulais qu'il gagne. Nous étions nos pires adversaires dans cette arène...

Cette révélation me choque. Me brûle de l'intérieur. Par les marées monstrueuses... j'ai presque saboté son plan. Sa dernière volonté. Il voulait que je lui survive et moi j'ai presque... j'ai presque. Je mords rapidement l'intérieur des joues pour éloigner les autres larmes. Changer de sujet. Il faut... changer de sujet.

Je sursaute brusquement quand elle dit trouver le Capitole très attirant malgré qu'il ait quelque chose de détestable. Mes yeux s'écarquillent et je la dévisage la bouche entrouverte. Attirant? Cette chose polluée par le superficiel, les faux-semblants et des horreurs innommables? Je reste d'autant plus stupéfaite quand elle dit qu'elle se verrait bien rester ici si elle gagne les Jeux, car personne ne l'attend chez elle. Je frissonne de dégoût. Oh, certes, ce n'est pas la première personne que je rencontre qui veut y vivre. En vérité, j'en connais une qui y vit. La dernière gagnante en date. Cela dit, je ne supporte pas cette décision et ne l'accepterai jamais. Un habitant des districts qui habitent au Capitole? Je dis non! Je frissonne à nouveau de dégoût, laissant une grimace apparaître sur mon visage quand je dis:

- Je ne trouve rien d'attirant au Capitole. Je n'arriverais jamais à y vivre avec tous ces petits prétentieux qui voudraient sans doute m'attendrir, me soudoyer... avoir droit à quelques faveurs douteuses. Vivre ici, c'est d'accepter qui ils sont. Ce qu'ils font. Si je devais être obligé à venir vivre ici, je finirais par tuer quelqu'un. Mais tu feras bien ce que tu veux...

Ma grimace s'accentue et je détourne la tête. Habiter au Capitole? Aussi bien me passer la corde autour du cou. Ça ne me fait pas envie le moins du monde. Pour tout l'or de l'univers je n'habiterais pas ici. Et comme ressusciter des gens est impossible, la seule raison qui pourrait me pousser à venir ici n'existe pas. La seule raison qui pourrait me pousser à emménager ici étant que l'on me propose en échange de ramener mes proches à la vie. Mais encore, le voudrais-je? S'ils revenaient tous, ça ne ferait que de nouvelles cibles de nouveau accessible pour ceux qui veulent me détruire... Serais-je capable de supporter de les perdre encore une fois?

Non.

J'arrive à détourner légèrement la conversation de ce sujet épineux qu'est le Capitole pour prévenir Breana de certaines boissons qui sont déconseillées si on ne tient pas à se rendre aux toilettes pour déverser le contenu entier de son estomac. Je l'ai dit en termes plus... vagues, ce qui l'a poussé à me demander quelques éclaircissements. Éclaircissements qu'elle ne semble pas apprécier si je me fie au dégoût dans sa voix quand elle me répond qu'elle n'en prendrait pas et qu'elle prendra son temps pour goûter, d'autant plus qu'elle a plusieurs jours pour tout essayer. J'acquiesce de la tête à ces mots. C'est tout à fait vrai. Elle a amplement de temps pour se faire une opinion de leur nourriture pour le temps qu'elle passera ici avant l'Arène. Évidemment, je ne crois pas qu'elle aura l'occasion de tout goûter, car l'excès est leur slogan de population. Ils ont tant et tant de diversité que je me demande comment ils font pour ne pas perdre de nourriture... En y réfléchissant, ils doivent forcément en perdre. Je souris calmement à l'intention de Breana et lui souffle:

- Oui tu as tout ton temps. Pas besoin de faire les empresser, pas vrai?

Contrairement à ces idiots de citoyens Capitoliens. Je garde le silence un moment le temps de tourner à quelques reprises dans les couloirs, jusqu'à arriver à une sorte de grand salon avec une section buffet incroyable, une section divertissement à laquelle je n'ai jamais vraiment prêté attention ainsi qu'un coin avec un bar (autant pour l'alcool que pour certains mets plus spéciaux), pas très loin du buffet. Je me tourne vers Breana et lui souris avec un bonheur non-feint:

- On y est! Regarde-moi ce bonheur pour les yeux! Il y a de la nourriture à ne plus savoir quoi en faire! Si tu veux goûter la crème glacée, il faut aller au bar. Ils proposent aussi quelques mets plus particuliers qu'il n'y a pas sur le buffet. Donc... par quoi veux-tu commencer?

Je m'empêche difficilement de sauter surplace. Mon mal de tête disparaissant presque automatiquement à l'idée de la crème glacée toute proche, je ne peux pas m'empêcher de me frotter les mains avec envie.
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naji2807

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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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Je hausse les épaules parce que je n'ai pas envie de continuer cette discussion. Je ne veux pas l'entendre me donner d'autres conseils même si, paradoxalement, c'est ce que j'étais venue chercher en premier lieu... Mais ça suffit, je veux juste ne plus penser à toute cette histoire, au moins pour ce soir, ça demande trop d'effort d'y penser, ça m'épuise... Moi qui pensais être forte, plus forte que ça en tous cas, je tombe un peu des nues.
Je ne sais pas si je serai assez forte pour sortir indemne de cette épreuve même si je gagne. En plus, ça fait déjà deux "si" dans une seule phrase, autant dire que les probabilités sont faibles. Mais Ruby semble penser qu'il faut que j'y réfléchisse quand même, et je hausse une nouvelle fois les épaules. Mais je ne peux malgré tout m'empêcher de répondre :
- Je réfléchis toujours avant d'agir. Je ne suis pas une tête brûlée, je ne fonce pas sans réfléchir, de toute façon c'est impossible quand on veut survivre.
Surtout quand le moyen que l'on a trouvé pour survivre passe par le vol. Pour faire les poches des gens, il faut savoir ce qu'on fait, on ne peut pas juste se contenter de glisser la main dans la poche ou dans le sac en priant pour ne pas se faire prendre. Il faut savoir saisir l'opportunité, mais aussi savoir la créer quand elle en se présente pas d'elle-même. Et c'est encore plus vrai depuis que mes cibles ne sont plus les habitants les plus "aisés", si on peut dire, du District 11, mais les pacificateurs. Si je me faisais prendre je risquais bien pire qu'avec les premiers.
- Mais là, je n'ai pas la tête à ça, j'y réfléchirai peut être demain, ou la semaine prochaine, ou bien jamais... En tous cas, pas ce soir.
Oui ce soir je vais penser à autre chose, par exemple à tout ce que le Capitole a à m'offrir ses prochains jours. Et peut être plus longtemps si je gagne... Est-ce que je ferai mieux de rentrer au 11? Et retrouver Cole... Mais aussi le couple, qui m'intrigue, même si il m'agace et me rend nerveuse aussi. Je ne sais pas... Mais Ruby de son côté semble trouver cette décision potentielle absolument mauvaise... Je peux voir sa surprise, puis son dégoût avant qu'elle ne réponde, mais je hausse les épaules :
- Je ne suis pas d'accord, ce serait plus être opportuniste, et c'est ce que j'ai toujours été. Si la vie te donne une pomme, prends-là et mange-là avant que quelqu'un d'autre ne le fasse pour toi. Si on m'offre l'opportunité de vivre dans le luxe, je ne sais pas si je refuserai, ça n'aurait pas de sens. En quoi le simple fait que je refuse changerai quoi que ce soit à l'injustice du monde? Les pauvres seraient toujours pauvres et les riches toujours aussi riches, et moi je serai une idiote qui a refusé tout ça, pour quoi? Par principe? je ris d'un rire sans joie, ils ne m'en restent pas beaucoup, et l'altruisme n'en a jamais fait partis.
Personne n'a jamais fait preuve d'altruisme avec moi, alors je ne vois pas pourquoi je le ferai de mon côté. Je ne vais pas jusqu'à marcher sur les autres pour survivre, même si certains pourraient dire que le vol n'en est pas loin, mais le peu que je "gagne" est à moi, et aussi cruel que cela puisse être, peu importe combien d'enfant meurent de faim dans le 11, je ne leur ai jamais donné ne serait-ce qu'une miette de ce que j'avais à manger. Est-ce que ça fait un monstre? Peut être, mais ça fait surtout de moi ce que je suis aujourd'hui, et le simple fait que je sois encore en vie dépendait de cette décision, alors je ne regrette pas.
Je hoche la tête à la question de Ruby, je ne suis pas particulièrement pressée, même si l'éloge qu'elle m'a fait de la nourriture me donne envie. Une envie qui grandit encore quand nous arrivons dans une pièce où trône un buffet gigantesque qui pourrait certainement nourrir tous les orphelins du 11 pendant une semaine... Pourquoi je pense à ce genre de chose... Je chasse cette pensée et me concentre plutôt sur les mets qui n'ont pas tous l'air comestibles, avec leur couleur assez peu naturelle, mais qui n'en restent pas moins attrayants.
Ruby a l'air vraiment contente pour la première fois depuis que je l'ai croisé et son sourire me fait légèrement sourire moi aussi. Quand elle me demande par quoi je veux commencer, je ne sais pas vraiment où donner de la tête et prends quelques secondes avant de dire :
- Peut être qu'il vaut mieux que je commence par la crème glacée, parce que de tous ces plats devant moi, je ne saurai pas lequel goûté en premier...
Nithael

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Re: Hunger Games

Message par Nithael »

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« As the snowflakes cover my fallen brothers, I will say this last goodbye. »


Je m'étais attachée à vous, lors de cette aventure … Que dis-je, cette épreuve, que nous avons surmontée ensemble. Malgré nos différences, malgré notre haine, malgré notre peur, malgré nos désaccords, nous nous sommes alliés pour faire face. Nous avons créé un mur que personne ne pourrait jamais briser … Personne à part nous-même. C'est pourquoi, aujourd'hui, je vous rends ce dernier hommage, à vous qui avez quitté cette terre de la manière la plus douce possible, au vu des circonstances qui nous étaient imposées. Je vous promets que j'ai tout fait pour vous éviter de souffrir, malgré la nécessité de mettre fin à vos jours. Cette plante qui devait vous permettre de survivre quelques jours de plus et qui fut votre chute, cette même plante qui m'a permis de sortir d'ici vivante et qui a fait de moi une meurtrière, au même titre que chacun d'entre vous. Vous ne méritiez pas de mourir, c'est pourquoi, aujourd'hui, avant de quitter cette terre maudite, cette terre aujourd'hui enneigée, qui a absorbé le sang de trop de Tributs, je m'agenouille devant vos tombes afin de vous rendre un dernier hommage. Vos familles vont me haïr … Que dis-je, probablement tenter de vous venger, si leurs routes viennent un jour à croiser la mienne. Mais je ne peux me résoudre à vous laisser enfourcher les chevaux qui vous conduiront vers d'autres épreuves sans vous rendre un dernier hommage. Alors je m'agenouille, humblement, face à vous. Je m'agenouille devant les caméras qui retranscrivent la fin de ces Jeux et le début de ma nouvelle vie. Je m'agenouille afin de leur montrer que j'ai succombé au désir de survivre mais que, jamais, au grand jamais, je ne cautionnerai la perte d'êtres humains pour le bonheur et la joie de quelques-uns. A compter de ce jour, je m'engage à sauver, le plus longtemps possible, les Tributs qui me seront confiés. A compter de ce jour, je m'engage à poursuivre le projet « Carrière » que nous avons créé et qui nous a permis de survivre aussi longtemps, ensemble.


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[https://www.youtube.com/watch?v=cgqOSCgc8xc]
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Athena, déesse de la stratégie guerrière : protectrice des combattants et adulée de tous pour son intelligence et ses compétences. J'ai décidé, après ma victoire lors de ces Jeux, de me renommer ainsi. Un nouvel hommage à mes camarades morts aux combats, ceux qui hanteront à jamais mes nuits et me pousseront à poursuivre mes projets malgré toute opposition. « Judy » sonnait moins combatif, moins sage également. Jarris ne m'a jamais appelée par mon prénom, depuis notre arrivée dans l'Arène enneigée qui fut notre Enfer durant ces longs jours funestes. Il a toujours affirmé que, pour être prise au sérieux, il me fallait un nom qui dégageait de la force, du sérieux, de l'intelligence. En somme, il est le seul à ne m'avoir jamais sous-estimée, malgré mon apparence. Je n'ai jamais été bâtie comme les premiers Tributs de notre District, dont nous avons observé les Jeux, les années précédentes. Je n'ai pas démontré de capacités physiques particulières lors du test supposé séduire les Sponsors. Je n'ai d'ailleurs décroché aucun soutien et aurais sans doute péri sans le projet « Carrière » … sans Jarris.

Il l'avait nommé ainsi en référence aux pionniers que nous représenterions pour les générations futures. Il avait foi en ce projet supposé assurer la victoire et la survie de tous ceux qui y croiraient. Il était persuadé que cette alliance serait la clé d'une victoire collective. Il venait de mon District, il était le Tribut mâle et je le connaissais bien avant le début des Jeux. Nous n'avons pas grandi ensemble mais j'ai quelques fois sorti le nez de mes bouquins pour m'aventurer sur de nouveaux territoires défendus, avec lui et sa sœur. Emy, en particulier, était cette pointe de piment intrigante et affriolante sur un plat légèrement relevé, que j'ai eu le loisir de côtoyer plus que de raison. Elle comptait sur lui pour me protéger durant ces Jeux et je l'ai trahie, elle aussi. Elle comptait sur lui pour me mener aussi loin que possible, bien qu'elle n'ait jamais douté de sa victoire. Jarris était fort physiquement, intelligent et charmeur. Il avait un talent inné pour les armes et avait donc facilement décroché les faveurs de nombreux Sponsors. Nous serions probablement morts de faim sans lui. C'est à lui que je dois ma victoire, et à lui seul. Il affirmerait sans doute que mon cerveau est le seul responsable des événements mais la vérité est que, sans lui, je serais morte le premier jour.

Avant le début des Jeux, il a tenu à réunir les premiers Districts, ceux qui avaient le plus de chance de l'emporter. Le District 1 n'était constitué que de nous deux. Le District 2 représentait, déjà à cette époque, l'Armée du Capitole et était bien souvent constitué de Soldats, faciles à manipuler. Le District 4 a toujours été une réserve précieuse pour quiconque cherchait un guide de survie. Bien que, cette année-là, nous ayons fait face à une tempête de neige qui ne les poussa pas souvent à s'aventurer sous l'eau, ils ont été d'une aide précieuse. Les autres Districts ne furent pas tous conviés, certains d'entre eux refusèrent de se joindre à nous. Jarris, bien qu'un peu déçu que tant de participants se condamnent par ce choix, ne s'en formalisa pas davantage et devint notre meneur. Dans toute alliance, il est nécessaire et très important de se rallier derrière un leader, sans quoi le déchirement est inévitable. Plusieurs membres de l'Alliance l'ont questionné sur ma présence en leur sein, ce à quoi il leur répondit que j'étais leur Athena, que les stratégies élaborées par mon cerveau nous conduiraient à la victoire. Certains disaient que j'admirais Jarris : ils avaient raison. Je l'aimais, comme on aime un frère, un ami, un amant. Je l'aurais suivi jusqu'au bout du monde dans cette épreuve et, à bien des égards, je l'ai fait. Jusqu'au jour où j'ai dû choisir entre vivre ou mourir. L'être humain est égoïste, ne l'oubliez jamais.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, plus personne ne m'appelle Judy. Rares sont ceux qui se rappellent de mon nom car il fut très peu prononcé pendant les Jeux. Le Présentateur a pris un malin plaisir à utiliser ce surnom que m'avait donné Jarris. Je n'ai plus de contact avec mon père car il est mort après ma nomination. J'ai appris, lors de ma victoire, qu'il avait mis fin à ses jours, persuadé que jamais je ne sortirais vivante de cet Enfer. Je ne l'ai pas pleuré, car j'ai pleuré pour six personnes lorsque j'ai mis fin à leurs jours. Je ne l'ai pas pleuré, car il n'aurait pas voulu que je me morfonde pour lui. Je n'ai pas pleuré car je savais, au fond de moi, qu'il aurait été fier et soulagé de me voir survivre. Je n'ai pas pleuré car je sais qu'il a rejoint ma mère. Je n'ai pas pleuré car il aurait peut-être eu honte de la manière dont j'ai gagné ces Jeux. Le poison, une arme féminine. Le poison, une arme douce et pourtant si cruelle, une arme que personne encore n'avait utilisée pour gagner ces Jeux de l'Enfer. Une arme que j'ai découvert dans les livres, ces ouvrages qu'il m'avait lui-même défendu d'approcher, sous prétexte qu'ils ne me serviraient à rien dans l'Arène. Je ne l'ai pas pleuré car j'ai eu raison de ne pas tenir compte de son avis. Je ne l'ai pas pleuré car, aujourd'hui, je vis.

Aujourd'hui, je ne pleure pas car je préfère me concentrer sur mes actes. Je ne déments pas les rumeurs qui me posent comme une femme froide, calculatrice et manipulatrice. Je suis réfléchie, mesurée et pragmatique : cela signifie-t-il que je sois un monstre isolé du reste du monde ? Les membres des autres Districts peuvent bien cracher sur mon portrait, les membres de mon propre District peuvent bien me tourner le dos en me croisant. En existe-t-il qui se remémorent mes actes, ma volonté de ne pas les faire souffrir, de les laisser partir dans un sommeil dont ils ne se réveilleraient jamais ? D'autres encore souhaitent me féliciter pour ma froideur et ma ruse : j'évite d'écouter trop longtemps ces personnes, bien souvent membres du Capitole. J'y ai élu domicile, peut-être par peur de me retrouver chez moi après ces quelques jours qui ont changé à jamais mon existence, peut-être par curiosité face à ce lieu qui m'était auparavant interdit, sûrement par volonté de connaître sur le bout des doigts ces êtres que je hais du plus profond de mon cœur. Ces personnes responsables de la mort de tant d'êtres humains, des personnes de valeur qui mériteraient sans doute d'avoir vécu plus longtemps que nous, gagnants de ces Jeux, que les Sponsors, actionnaires majoritaires de cette horreur, que le Gouvernement, responsable de la plus grande œuvre de cruauté que nous ayons jamais connu.


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[https://www.youtube.com/watch?v=MwyXnft6ZVk]
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Enfant, j'étais assez réservée et mon père me le reprochait souvent. Nous n'avons jamais été très proches car il passait son temps, du plus loin que je me souvienne, à me reprocher mon envie d'en savoir plus sur les Hunger Games, sur le monde dans lequel nous vivions. Chaque jour, il me forçait à m'entraîner durant deux longues heures à ses côtés, par peur de me voir sélectionnée pour les prochains Jeux. Je n'avais que quinze ans lorsque je fus choisie et ma mémoire reste floue concernant les années précédant ma sélection. J'étais jeune lors de la révolution et je pense qu'inconsciemment, mon cerveau a occulté cette partie de ma vie, pour mon bien-être psychique … Quelle ironie quand on sait qu'il conserve les souvenirs de la mise à mort de ces six personnes auxquelles je m'étais attachée. Pourtant, il me laisse oublier ces jours funestes durant lesquels un District entier fut ébranlé, réduit à l'état de cendres : cette guerre durant laquelle toute une population fut annihilée. Un peuple qui mériterait, lui aussi, qu'on lui rende hommage pour le noble combat qu'il a mené pour sa propre liberté. Ce combat que nous menons, nous aussi, à l'intérieur de cette Arène, et qui nous pousse à mourir dans l'honneur ou gagner dans la honte et la culpabilité. Je croise aujourd'hui des jeunes qui se pavanent à l'idée d'avoir massacré les autres Tributs et j'ai envie de les jeter du haut d'une tour. Il est très important de se remémorer qu'au début des Jeux, nous étions bien plus marqués par la guerre qui venait d'être menée. Il ne s'agissait pas d'un « jeu » pour nous et cela me rend parfois malade de croiser des Gagnants qui mériteraient d'être enterrés six pieds sous terre pour leurs propos, pour leurs pensées, pour leur âme pervertie par la société qui les a éduqués.

Avec les années, j'ai également appris à déceler les qualités et défauts des autres Districts : ces populations que nous avons délaissées lors du projet « Carrière » et qui gagnent pourtant à être connues. Le désir de survivre est souvent bien plus fort dans leur cœur et elles doivent constamment lutter avec cette sensation de vulnérabilité qui leur fait parfois perdre tout espoir. Il arrive parfois que l'un ou l'autre chanceux se retrouve parmi les « Carrières ». Tout Panem a commencé à les nommer selon le nom de notre projet, qui était auparavant connu de nous seuls mais que j'ai tenu à perpétuer avec mes Tributs. L'appellation s'est fait connaître et, aujourd'hui, elle commence à perdre de son sens initial. Notre désir premier était de survivre tous ensemble mais, sans doute à cause de mes propres actions, la noblesse de ce projet fut perverti au profit du Capitole. Me sera-t-il un jour possible de revoir, lors de prochains Jeux, une équipe telle que la nôtre, soudée face à la Mort qui planera au-dessus de leurs têtes, sans que l'un d'entre eux ne s'élève contre les autres et pense à sa propre vie plutôt qu'à l'avenir de tous ? Parviendront-ils, un jour, à mettre fin aux « Hunger Games » ?

Après ma victoire, j'ai décidé d'accepter la proposition des organisateurs et me suis rendue au Capitole, afin d'y passer le restant de mes jours. Plus rien ne m'attendait dans mon District : plus de père, plus de mère, plus de famille. Plus de Jarris, plus d'Emy, plus d'amis. Plus de « bonjour », plus d' « au revoir », plus d'honneur. Ce simple geste dans l'Arène, qui assura ma survie, veilla également à m'éjecter de ce quotidien que j'avais tant désiré retrouver, sans toutefois m'en sentir capable. Sans les encouragements de Jarris, sans sa foi en mes capacités, mon corps serait aujourd'hui à leurs côtés, six pieds sous terre, refroidi par le souffle glacé de la Mort et la neige environnante, dévoré par les vers et retourné à l'état de nature dont nous sommes tous issus. M'arrive-t-il de regretter mon acte ? Celui qui ne songerait pas un seul instant à la mort de ses compatriotes, ces concitoyens qui furent un jour ses ennemis, serait le plus insensé des fous. C'est pourquoi, malgré le dérapage des derniers Jeux et le plaisir que prennent aujourd'hui les Tributs « Carrière » à persécuter les autres Districts lors des Jeux, je m'emploie toujours à rappeler à mes propres Tributs la valeur de la vie, la leur comme celle des autres. Personne ne mérite de mourir, pas même les organisateurs de cette monstruosité : par moments, je tente également de m'en convaincre, bien que la haine présente en mon cœur persiste à désirer en secret voir leurs corps se consumer sur le bûcher d'une révolution. Cela, on ne le comprend que le jour où l'on se retrouve dans cette Arène, face à la Mort qui menace de tous nous saisir de sa faux. A cet instant, nous ne sommes plus que quelques lapins effrayés par le grand chasseur, fuyant pour sauver notre peau pourtant si insignifiante à ses yeux. Le Capitole, voilà aujourd'hui le Chasseur qui se dissimule derrière ce voile de Mort.


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[https://www.youtube.com/watch?v=2fngvQS_PmQ]
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Lorsque j'ai mis les pieds au Capitole, en tant que nouvelle citoyenne, j'ai ressenti pour la première fois du dégoût envers moi-même, envers ces gens qui continuaient leur vie comme si rien ne s'était passé. Jarris, Mia, Guntry, Lou, Marcus, Tommy, Linn … Tous sont morts en vain, pour satisfaire leurs lubies et pour combler l'ennui qui les tourmente et les effraie. Avec les années, j'ai appris à observer le fonctionnement de ces habitants qui, en apparence, se considèrent supérieurs à nous. Malgré ma victoire, ils ne m'ont jamais vue comme l'une des leurs et je ne souhaiterais pour rien au monde rejoindre leurs rangs car, dans leurs yeux, j'y lis constamment de la peur, camouflée derrière un voile d'espièglerie et sur laquelle trop peu de personnes s'attardent. La peur de l'ennui, la peur de la révolte, la peur du changement. Rares sont les habitants du Capitole qui se soucient d'autre chose que de leur petite personne : à vrai dire, je n'en ai jamais rencontré qu'un et il changea à jamais ma vision de la vie.

J'avais quinze ans lorsque j'ai foulé cette terre que je voyais aussi maudite que celle que je venais de quitter. Durant les premières semaines de ma vie au Capitole, j'ai eu beaucoup de mal à m'accoutumer à la joie constante qui régnait en ces lieux. Je n'étais pas malheureuse au District 1 : j'avais mon père, j'avais Jarris et Emy, j'avais une bonne vie et j'avais mes livres. Pour autant, nous étions nous aussi préoccupés par l'arrivée des prochains Jeux. Ils représentaient une menace constante qui ne nous laissait jamais un total répit. C'est pourquoi je me suis sentie perdue, désemparée et en colère face à cette insouciance qu'ils ressentaient tous. Je venais de perdre mon repère durant les Jeux, ainsi que des compatriotes auxquels, malgré notre mission, je m'étais attachée. Le monde venait de s'obscurcir autour de moi et ils osaient me narguer avec leur insupportable arrogance, teintée de sarcasme et de curiosité. J'étais une bête de foire qu'ils auraient le loisir d'analyser durant le restant de mes jours. Car je m'étais fait une promesse qui nécessitait de supporter leurs regards : la promesse de m'assurer que jamais plus l'un de mes Tributs ne se sente en danger au point de foutre en l'air une idée qui révolutionnerait la société dans laquelle nous vivons, dans laquelle nous tentons en vain de survivre. Le projet « Carrière » aurait pu marcher sans la faiblesse de mon esprit face à la peur. Plus jamais un Tribut du District 1 ne serait terrifié : ils auront peur mais je m'assurerai que cette peur devienne le catalyseur de leur victoire. Aucune distinction ne serait jamais faite entre le garçon et la fille car ils seraient désormais devenus mes propres élèves.

Je me suis donc endurcie, me suis forgé un caractère quasiment impénétrable. Afin d'être prise au sérieux, jeune fille de 15 ans parmi cette foule de partisans de la bouffonnerie, j'ai grandi par la colère que j'alimentais à leur égard. J'ai hérité d'une maison, dans laquelle je vivais seule et dont je ne sortais que pour faire quelques courses ou me rendre à la bibliothèque. Immense réserve d'ouvrages qu'il nous était impossible de nous procurer dans les Districts, y compris dans le mien, je n'ai pu empêcher mes yeux de s'émerveiller devant cette nouvelle preuve de leur égoïsme. C'est après que l'on m'ait mise dehors, lors de la fermeture, le premier jour de cette découverte, que j'ai repris mes esprits et entrepris ce long et fastidieux travail que j'avais décidé d'entamer. Première étape : leur démontrer qu'Athena, la jeune fille qui a aidé à l'élaboration du Projet, la jeune fille qui a aidé à l'organisation de nos attaques dans l'Arène et celle qui a élaboré sa propre victoire était toujours présente. Elle, qui avait agi, certes dans la peur mais, également, dans un sang-froid morbide, ne pouvait que se montrer sous un meilleur jour au Capitole. J'ai laissé pousser mes cheveux, afin de dissimuler les quelques cicatrices que je m'étais moi-même infligée par accident lors des Jeux. Dissimuler ma faiblesse était devenu mon nouveau credo et m'a conduite à m'aventurer dans les bas-fonds du Capitole. Il existe, encore aujourd'hui et bien que les écrans n'en laissent rien paraître, des zones moins fréquentables, des lieux reculés qui permettent aux habitants de se procurer des objets supposés illégaux, en toute discrétion.

C'est là-bas que j'ai rencontré l'homme qui allait bouleverser ma vision des choses. Après quelques semaines de repérage, j'ai rapidement compris qui dirigeait ces lieux : la plupart des gens l'appelaient Big T mais Esteban l'appelait Ty. Il était assez large de carrure, le crâne rasé et son bouc laissait à présager une personnalité tranchante. Je l'avais observé à distance et avait rapidement décelé le caractère d'un sociopathe. Il supervisait les petits trafics car, au Capitole, il était impossible d'en organiser un conséquent sans alerter les autorités. Toujours est-il que, par mégarde sans doute, il finit par comprendre mon manège. Cela faisait maintenant deux mois que je les épiais dans le but de de dénoncer les quelques nobles que je pouvais surprendre sur le fait. J'avais décidé d'organiser un travail de longue haleine qui me permettrait d'exposer, en partie, l'hypocrisie de la société qui nous dirigeait, sans pour autant me mettre en avant. J'étais jeune, je n'avais que seize ans et je ne comprenais pas exactement le danger dans lequel je m'étais empêtrée. A vrai dire, malgré ma lucidité et la maturité qui m'avait toujours caractérisée, je m'étais laissée aveugler par mes propres sentiments, par mon désir de réparer une erreur que j'aurais au contraire du embrasser de toute mon âme. Esteban me ramena sur le droit chemin lorsqu'il empêcha Big T de me saigner à blanc et de me faire disparaître.


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Je ne donnerai pas de détails concernant cet épisode de ma vie car je n'en parle jamais, à personne. Toujours est-il qu'il m'évita une sacrée galère et me prit rapidement sous son aile. Je le détestais, comme n'importe quel autre habitant du Capitole qui cautionnait l'organisation des Jeux ou le maintien de la société actuelle. Il emménagea tout de même dans ma maison, malgré les nombreuses menaces de mort que je lui ai lancées s'il osait s'aventurer dans ma demeure. Je sais aujourd'hui que j'avais besoin de lui et que c'est la raison pour laquelle je l'ai laissé se rapprocher de moi. L'humain n'est jamais foncièrement bon ou mauvais et, surtout, l'humain n'est pas fait pour vivre seul. Après une année de solitude, j'ai dû apprendre à vivre avec un homme que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam et dont je ne souhaitais jamais connaître l'histoire. Je l'ai malgré tout laissé entrer dans ma vie, l'égayer à nouveau par ses blagues d'un goût douteux, par son parfum musqué qui contrastait avec l'odeur poussiéreuse de ma maison, par son sourire qui redonnait de l'éclat à mon existence. Il était plus âgé que moi mais je ne l'ai jamais considéré comme un père de substitution : j'ai eu un père, un père aimant, un père qui a fait des erreurs, mais un père que j'aimais et que je n'ai pourtant jamais pleuré. Esteban était un homme, un homme du Capitole et pourtant un homme empreint de sentiments, empreint de rébellion.

J'ai appris à l'aimer, avec les années : il m'a fait découvrir le monde du Capitole sous une autre facette, celle de l'animation, des galas et des soirées mondaines que tous semblaient apprécier. Pas lui, pas moi. Il m'a appris les rouages les plus profonds de cette société, ceux que l'on ne peut trouver dans les livres officiels et ceux qui importent réellement et dont il n'est fait mention nulle part. Il m'a parlé de son désir de rébellion, ce secret qu'il gardait en lui depuis des années. Depuis la guerre, une nouvelle politique fut mise en place concernant les habitants des Districts, une politique en adéquation avec celle des Jeux et visant à « punir les criminels », ceux que le Capitole considérait en tout cas comme tels. Esteban m'expliqua que, si une majorité des habitants d'ici avaient choisi de fermer les yeux sur la manière dont furent « recrutés » les Avox et sur la gravité des Jeux en général, ce n'était pas le cas de tous. Ses parents en étaient le parfait exemple : tous deux ont péri au début de la guerre, ce qui l'amena à se retrouver à la rue. Le Capitole s'appropria les terres de ses parents après leur mort en compensation pour leur volonté de défendre et de protéger leurs semblables, des personnes qui méritaient autant de vivre qu'eux. Ils étaient tous deux médecins et refusaient d'accepter l'idée qu'une société puisse asseoir sa suprématie sur les autres. J'aurais aimé faire leur connaissance mais le gouvernement en décida autrement : accident, tir collatéral, tir ennemi … Rare est l'exactitude d'un écrit nécrologique lorsqu'il concerne une personne déclarée ennemie du Capitole.

Esteban n'a jamais accepté les circonstances qui ont mené à la mort de ses parents. Malgré les nombreuses années qu'il passa dans la rue et qui le menèrent à vivre de ces trafics, il garda à jamais ce cœur innocent du jeune homme empreint des mêmes rêves que ses parents. Je passais de longues heures à l'écouter me parler de ses rêves utopiques, son rêve de créer une société égalitaire dans laquelle régnerait la démocratie populaire, la répartition des richesses et l'abolition de mon démon : les Jeux. Lorsqu'il me berçait de ses bras musclés par le port de marchandises, je m'endormais dans le calme paisible de notre foyer, sans jamais être tourmentée par la Mort et le regret. Il était devenu un nouveau pilier dans ma vie, sans pour autant effacer l'image de Jarris. Il avait appris, lui aussi, à vivre avec les fantômes de mon passé. Lorsque je faisais un cauchemar, il me réveillait et me susurrait qu'il m'aimait, que j'étais en sécurité et que, plus jamais, je n'aurais à faire de mal à quelqu'un. Lorsque je m'enfermais dans un état second, un état qui m'empêchait de m'effondrer, il me sortait de ma torpeur et me forçait à le regarder dans les yeux. Alors, lors de ces seuls instants, je m'autorisais à pleurer à chaudes larmes : je pleurais pour Jarris, je pleurais pour mes compagnons, je pleurais pour mon père, je pleurais pour ses parents.

Il désapprouvait mon rôle de Mentor dans les Jeux car il ne comprenait pas que je cautionne, par ma seule présence, leur déroulement. Il n'aurait jamais pu concevoir ma façon de voir les choses et je ne lui en ai jamais voulu. Notre relation n'en a jamais pâti, durant ces quatre longues années où il fit partie de ma vie, des années qui pourtant furent bien trop courtes et qui me laissent encore aujourd'hui un goût amer en bouche. En tant que Mentor des Hunger Games, il m'était plus facile de veiller à ce que les Tributs de mon District soient le mieux préparés à ce qui les attendait. J'avais seize ans lorsque je les ai rejoints, dès ma victoire. Malgré ma mésaventure avec Big T, malgré ma relation nouvelle avec Esteban, malgré ce que j'avais appris au sujet de ses parents, je ne pouvais me résoudre à abandonner les deux Tributs qui rejoindraient les rangs des Hunger Games l'année qui suivit la mienne. J'étais jeune, inexpérimentée, face à un homme âgé d'une vingtaine d'années et d'une jeune fille à peine plus âgée que moi. A vrai dire, je pense qu'aucun de nous ne savait réellement ce qu'il avait à faire. J'avais peur d'eux mais n'en ai jamais rien laissé paraître. J'ai toujours admiré le calme et la détermination de Jam, que j'ai considéré comme un modèle d'équilibre dans sa façon d'aborder les Jeux dès notre rencontre. Il est calme, stratégique et, d'une certaine manière, j'ai sans doute un peu pris exemple sur sa façon d'agir. Eretria, quant à elle, a fait preuve d'une fierté que j'ai eu du mal à cerner au premier abord. A vrai dire, elle me mettait mal à l'aise par sa preuve de courage lors de son inscription aux Jeux. De courage, ou de folie, encore aujourd'hui, je ne sais quoi en penser. Toujours est-il que sa connaissance des plantes nous poussa à parler de la façon dont j'ai remporté ces Jeux, ce malgré mon désir de silence à ce sujet. J'assume ce que j'ai fait mais, selon moi, il est inutile de remuer le couteau dans la plaie car une telle discussion ne les ramènerait pas à la vie. La Mort est une fin, non un commencement.


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Esteban m'a quittée il y a sept ans, après que la Mort l'ait, lui aussi, accueilli à bras ouverts. Alors que je commençais à prendre mes marques en tant que Mentor, que l'un de mes Tributs était en passe de remporter les Jeux, pour la première fois depuis que j'ai commencé à les entraîner, Esteban disparut de la surface de la terre. Il s'appelait Kalona Sphox, un jeune homme plein de promesses, qui ne daigna pas écouter un traître mot de ce que j'avais à lui dire. Il était parti avec sa propre stratégie qui, je dois le reconnaître, s'avéra payante. C'est pourquoi je ne lui ai jamais reproché d'avoir suivi son intuition : après tout, lors de mes propres Jeux, j'ai également agi à l'encontre de tout pronostic. Pour autant, j'aurais aimé qu'il tienne davantage compte de mes avertissements concernant la valeur de la vie humaine. Comme beaucoup d'autres avant lui, il se contenta de remporter ces jeux et vit le retour de la médaille lui revenir en pleine figure, lors de son retour à la vie normale. Nombreux sont ceux qui reviennent changés de cette épreuve et c'est pour un mieux car, souvent, cela démontre leur capacité à ressentir une certaine empathie et une certaine culpabilité envers leurs actes. Depuis ce jour, je ne le rencontre que lors des Jeux et, bien souvent, il est fortement alcoolisé. Il ne semble guère se soucier du sort de ses Tributs et c'est bien là la seule chose que je m'autorise à lui reprocher. Lui qui est également passé près de la Mort devrait se sentir davantage concerné par le sort de ces jeunes. Mais j'ai appris que chacun a une histoire différente, un passé propre qui influe d'une manière ou d'une autre sur le comportement, sur la manière de penser et d'agir.

Je ne suis moi-même plus exactement la même depuis qu'Esteban me fut arraché : le dégoût que je vouais au Capitole jusqu'alors s'est transformé en une rancœur bien plus sombre, plus diffuse également. La subtilité dont Esteban n'a su faire preuve sera mon salut lorsque, dans quelques années, le Capitole tombera sous le coup d'une rébellion, dont je ne serai sans doute pas l'instigatrice mais que je soutiendrai corps et âme. Vengeance, hommage, nommez-le comme bon vous semble : les ruines du Capitole seront les bases de cette démocratie dont il a tant rêvé. Anéantir tout partisan de la rébellion ne fera qu'attiser davantage le rougeoiement de cette petite étincelle qui, année après année, éclairera les foules, jusqu'à se transformer en un feu ardent qui ravagera tout sur son passage. Mais, pour l'heure, je dois avancer en reniant, en apparence, l'entièreté de ce qu'il représentait. Lorsque deux Pacificateurs sont venus m'annoncer qu'il avait tenté un coup d'état contre le gouvernement, je n'en crus pas un mot. Je compris pourtant que jamais plus je ne reverrais ce sourire qui illuminait mes journées et éclairait mes nuits les plus sombres. La douleur qui me saisit dans le bas-ventre dès que je me suis retrouvée seule ne parvint pas à me sortir de la brume dans laquelle l'annonce de ta mort m'avait plongée. Le sang qui s'écoula le long de ma jambe, sa chaleur et son rougeoiement ne parvint pas à faire taire mes sanglots et à atténuer la crise d'angoisse dans laquelle ta disparition m'a plongée. Ce n'est que quelques heures plus tard, lorsque mon cerveau se remit en marche afin d'élaborer une nouvelle stratégie, que je compris non seulement que tu devais devenir père mais, également, que nous ne serions jamais parents. Je venais de perdre le seul héritage que tu aurais pu léguer à ce monde et cette idée alimenta la noirceur de ma haine, le tourbillon de rage qui bouillonna dans mes veines et qui me poussa à me relever, à me laver, à m'attacher les cheveux et à ne plus jamais dissimuler mes faiblesses.

Aujourd'hui, je me lève tous les matins pour toi, pour notre enfant, pour Jarris, pour mes compagnons, pour mon père et tes parents. Aujourd'hui, je participe aux Galas donnés par le Capitole, j'entraîne mes Tributs et je continue à épier, durant mon temps libre, ces bas-quartiers qui m'ont attirée et plongée dans tes bras. Tu as aujourd'hui disparu mais, après sept ans, ton souvenir est toujours présent dans mon cœur. La bague que tu m'avais offerte, le parfum que tu portais, le t-shirt que je t'empruntais pour dormir : tous ces objets trônent encore sur ta table de chevet et je me plonge dans leur contemplation, chaque soir, avant de sombrer dans un sommeil agité, qui ne sera plus jamais paisible maintenant que tes bras ne sont plus là pour l'apaiser. Tu as disparu de la surface de la terre et tu gis sans doute quelque part dans les décombres du Capitole, sur une pile de cadavres qui auront, eux aussi, osé croire un jour à la liberté. Désormais, je les côtoie tous les jours et me fonds dans leurs habitudes, pour toi. Désormais, je ris avec eux lorsque cela s'avère nécessaire, pour toi. Désormais, je prends soin de mon corps, pour toi, pour notre enfant et parce qu'une gagnante des Hunger Games se doit d'être fière et belle. Après sept ans, je supporte encore cette odeur nauséabonde qui les caractérise. Après sept ans, je supporte encore ce sourire amer peint en permanence sur leur visage. Après sept ans, je supporte encore leurs regards emplis de curiosité qui ne les a jamais quitté. Pourtant, chaque matin, lorsqu'il m'est difficile de lever les yeux et de ne pas croiser ton regard, le même credo s'impose à moi tandis que j'embrasse les souvenirs que tu m'as laissés : ta pensée, ton rêve, ton désir de liberté et tes valeurs survivront à toute tentative de répression. Dans un an … Dans dix ans … Dans vingt ans … Dans cinquante ans … Dans cent ans … Le Projet « Carrière » renaîtra, le peuple se soulèvera et le Capitole tombera : je t'en fais la promesse, sur la tombe de notre enfant qui jamais ne verra le jour se lever dans Panem.


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A Venir ...
Dernière modification par Nithael le ven. 29 mars, 2019 6:53 am, modifié 3 fois.
Nithael

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Re: Hunger Games

Message par Nithael »

Voilà, après plusieurs mois de franche trainouillardise, je sors enfin Athena. J'espère que vous me pardonnerez cette longue attente et que la fiche vous plaira ! :oops:
Tiine

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Re: Hunger Games

Message par Tiine »

Nithael a écrit :
Voilà, après plusieurs mois de franche trainouillardise, je sors enfin Athena. J'espère que vous me pardonnerez cette longue attente et que la fiche vous plaira ! :oops:
Trop cool ! Je la lirai avant le week end ^^
naji2807

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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

Très belle fiche Nitha, personnellement je valide :)
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Re: Hunger Games

Message par Mimie99 »

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Ruby Rivera

Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un Salon-Buffet - Avec Breana Stolen

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Réfléchir. Réfléchir est souvent la clé de la réussite et c'est ce que je tente de lui faire comprendre. Du moins, c'est ce que j'essayais de lui faire comprendre. Que se projeter dans le futur ne peut pas être une mauvaise chose. Que parfois ça peut te sauver la vie. Bon, je n'avais vraiment prévu, en faisant mon discours, qu'elle serait déjà au courant. Toutefois, je ne crois pas qu'elle puisse vraiment toujours réfléchir avant d'agir. C'est rare que quelqu'un puisse se vanter d'avoir un aussi grand sang-froid. Il y aura toujours une situation, quelque part, qui fera en sorte que nos tripes prennent le relais sur notre tête. Certes, ça arrive plus à certain qu'à d'autres, mais tout de même. Quand elle dit que c'est impossible d'être tête brûlée quand on veut survivre je suis à la fois d'accord et pas du tout. Je m'empresse de dire en lui jetant un regard légèrement contrarié:

- Certes, ça peut sembler impossible. Mais des accidents sont si vite arrivés...

Et c'est la vérité. Un moment, on croit avoir le contrôle de tout. De notre tête, de nos sentiments, de notre corps et nos actions... puis BOUM! Un incident particulièrement intense survient et on oubli tout, se laissant guider par nos instincts les plus primaux. Échafaudant des plans qui ne constitue qu'une petite chose fragile et loin d'être mûrement réfléchi. C'est là que nous devenons dangereux. Pour nous mêmes. Et les autres parfois. Mais surtout, vraiment surtout nous mêmes.

J'acquiesce en silence quand elle dit qu'elle n'a pas la tête à ça en ce moment, qu'elle aura bien le temps d'y penser. C'est vrai. C'est tout-à-fait vrai. Je me contiens seulement pour lui dire qu'on ne sait jamais combien de temps on a devant soi, ou combien d'obstacles nous attendent et risque de nous faire oublier les questions les plus importantes. Mais c'est sa décision. Je ne peux pas l'empêcher de faire des erreurs, n'est-ce pas? D'autant plus que souhaiter sa victoire revient à trahir mes tributs. Et je ne peux pas me le permettre. De toute manière, je lui ai déjà fourni plusieurs conseils qui pourront lui être utile. Le reste, elle devra l'apprendre seule.

Le Capitole. Je ne pourrai jamais, jamais agréer à ce système et m'y installer revient au même. Ça signifie que j'accepte leurs excès, leurs superficialité. Leur stupidité. Les meurtres qu'ils commettent au nom du divertissement. Comment accepter tout ça? Comment venir ici en acceptant cette réalité? En agréant à leurs choses? Pour la première fois depuis que nous discutons, en l'entendant parler, j'ai envie de la gifler. De lui cracher au visage. Elle se détourne facilement de la misère de notre monde, la petite. Et je le sens, là, tout près de la surface... Si elle s'en donne les moyens, elle risque de devenir une tueuse. Ces arguments me font l'effet de pointes glacées qui me poignardent à tout va. J'étouffe un grondement, refoulant la bête qui veut sortir et lui hurler des propos injurieux au visage. Non, je ne peux pas me laisser aller à ma rage. Ce n'est pas cette carte que je dois jouer. Je laisse ma gorge se nouer en me souvenant tout ce que j'ai perdu. Ce n'est pas bien difficile. Je laisse les larmes me monter aux yeux et je la regarde une seconde avant de détourner la tête, m'assurant discrètement qu'elle voit mon état. Puis d'une voix morte je lâche:

- Ta décision, tes choix. Je suppose que j'ai trop perdu pour accepter de tout gagner sans avoir à lever le petit doigt. À accepter l'hypocrisie qu'ils pourraient m'offrir.

Autant mourir. Je ne l'ajoute pas, je n'ai pas envie que ce débat continue. Je n'en ai pas la moindre envie, car à un moment où à un autre, je vais finir par éclater et elle risque de finir au tapis. Ou encore je la planterai là sans plus lui adresser la parole. M'éloignant avec des idées bien noires et des plans bien méchants en tête. Je ne suis pas un ange. Je ne suis pas pleine de vertu. Mais j'ai mes principes et mes principes me tiennent si bien dans leur filet que je serais prête à me laisser mourir plutôt que de les enfreindre. Peut-être que c'est la même chose pour elle. Peut-être, mais je ne suis pas un ange et je choisis avec des pincettes les gens que j'apprécie... et la liste de ceux que je n'apprécie pas est très, très longue comparativement. Ils ne sont pas tous au courant. Je préfère souvent cacher mon ressentiment envers quelqu'un, ça me donne un avantage.

Je suis peut-être un monstre.

Un monstre avec des principes.

C'est pourquoi je me cache sous des masques. Toujours. Tout le temps. Pourquoi faire autrement quand tu as l'avantage? Pourquoi faire autrement quand tu sais que c'est la meilleure manière de gagner? Je l'ai dit, il ne faut pas me faire confiance. Je suis un poison discret et insidieux. Enfin, la majorité du temps je suis discrète. Parfois, je ne m'en donne pas la peine. Parfois je m'amuse à ne jamais garder le même visage, la même réserve... Pourquoi se priver de la joie de voir leur désarroi quand ils voient ton vrai visage?

Changer de sujet.

C'est toujours une bonne manière d'éviter de fendiller le masque. Et de toute manière nous y sommes. À cet endroit où je peux manger et boire à l'excès. Je m'étais promis de ne pas retoucher à l'alcool et je le ferai. Avec difficulté, car les propos qu'elle a prononcé m'ont énervés. Mais je garde mon sang-froid. Pour le moment. Je l'invite rapidement à prendre en compte de cette petite boisson qui te fait rendre tripes et boyaux à la salle de bain pour manger encore et toujours plus. Heureusement, elle n'est pas aussi empressée. Je crois que la voir accepter cette boisson me donnerait envie de vomir sans même avoir à en prendre moi-même. Je risquerais de ne pas arriver à me contrôler. Enfin, peut-être.

Un sourire assez sincère étire mes lèvres un peu plus lorsqu'elle me dit vouloir commencer avec la crème glacée, car elle ne saurait pas quoi choisir parmi tous les plats présents. Je peux le comprendre, il est vrai qu'on a à ce point l'embarras du choix que choisir est d'autant plus difficile. Le plus simple est de commencer à une extrémité du buffet et de goûter à tout en chemin pour rejoindre l'autre extrémité. Comme ça, on n'a plus à choisir, si ce n'est le côté où l'on veut commencer. J'ai toujours le sourire aux lèvres quand je susurre:

- Excellent choix. La crème glacée est une valeur sûre de toute façon!

Je lui fais signe de me suivre jusqu'au bar et une fois que nous y sommes, j'essaie vraiment de ne pas lorgner sur les bouteilles d'alcool. En même temps, l'amener à boire pourrait être amusant. Exercer une mauvaise influence, je sais le faire. Parfois, je n'y mets pas du mien, ce n'est pas l'intention, mais ça arrive. D'autres fois... Eh bien, d'autres fois c'est totalement volontaire. Mon sourire devient légèrement malicieux quand je demande au responsable du bar, un Muet comme à l'habitude:

- Je voudrais deux bols de ta précieuse crème glacée. À la vanille. Et aussi une bouteille de ta boisson spéciale, avec deux verres.

La boisson spéciale du Capitole est un alcool plutôt fort, mais avec un goût aussi extravagant et exquis que la majorité de la nourriture que l'on peut retrouver. Une fois que tu y as goûté, arrêter est compliqué. Du moins, sauf si tu sais déjà comment gérer tes dépendances. Quand il dépose tout ce que je lui demandé sur le comptoir je pousse un verre et un bol de crème glacée vers Breana avec un grand sourire. Je lui dis avec une bonne humeur non feinte:

- Vanille est le meilleur choix pour les débutants en crème glacée. Ensuite, tu pourras goûter les autres saveurs si tu le désires. Que dis-tu de célébrer ta non-privation prochaine? Tu voulais goûter à tout ce que le Capitole avait à t'offrir, n'est-ce pas?

Je balance légèrement la bouteille entre mes doigts, laissant un air engageant se peindre sur mon visage. Je ne suis pas certaine qu'elle se laissera amadouer, mais de toute manière, c'est une expérience comme une autre que l'on ne peut essayer qu'au Capitole. Surtout avec cette boisson particulière.
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naji2807

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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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On dirait qu'elle n'est pas d'accord, ou alors c'est qu'elle pense que je ne suis pas infaillible, et elle a raison, mais disons que la majeure partie du temps, je réfléchis avant d'agir. En fait, en dehors des situations de paniques totales, auxquelles personnes ne peut vraiment échapper, je crois que je n'ai jamais perdu mon sang froid, ni ma capacité à réfléchir avant d'agir. Evidemment les Jeux font sans doute partis de cette fichue catégorie de situations paniquantes... Mais au moins ça ne va pas me tomber dessus, enfin si on veut, dans le sens où j'aurai deux semaines pour me préparer mentalement. Est-ce que ça sera suffisant? Evidemment que non, mais est-ce que j'ai le choix? Non plus.
- Eh bien un accident m'arrivera et un de vos précieux Tributs aura une chance supplémentaire, je réponds en haussant les épaules.
De toute façon, je ne veux plus y penser, ça me fout le cafard, et j'en deviens amer, or je ne suis pas du genre à me morfondre. Je n'ai jamais pleurer sur mon sort, je me suis toujours battue pour survivre, et tant pis si l'environnement change, ma volonté ne changera pas. C'est aussi pour cela que je n'aime pas inspirer la pitié, je ne suis pas une pauvre petite fille orpheline... Enfin si, mais je ne veux de la pitié de personne. Et encore moins de celle de cette femme dans le 11, celle qui se dit être ma cousine, ou la femme de mon cousin, enfin que sais-je encore. Je l'ai lu dans son regard, la pitié que je lui inspirai... Je n'en veux pas.
Quand je parle du Capitole, j'ai l'impression que mon discours lui déplaît, mais ça m'importe peu. L'éventualité de gagner est certes loin, mais si je gagne, pourquoi rester dans le 11? Pour ces gens qui se disent être de ma famille et qui ne sont peut être que des opportunistes? Pour continuer de me faire harceler par Cole? Non... Pourquoi je refuserai le luxe du Capitole? Peu importe si ils sont ridicules dans leur luxe, eux moins vivent bien. Je devrais refuser tout ça par principe? Pour rester pauvre comme les autres? Comme je l'ai été toute ma vie? Et après? Qu'est-ce que ça ferait de moi? Une fille qui s'est sacrifiée, qui ne vit pas cette vie de débauche pour exprimer son refus? Je m'en fous des autres, je m'en fous de cette société pourrie, parce qu'elle s'en fout de moi. Alors oui, si elle se présente, je saisirai certainement l'occasion. Personne ne m'a aidé, je ne vois pas pourquoi il serait de mon devoir de refuser ce que l'on m'offre.
Quand Ruby prend un air tellement malheureux, comme si ce que je lui disais lui faisais vraiment de la peine, j'ai à nouveau un rire sans joie, et à sa réponse, je réponds :
- Hypocrisie ou pas qu'est-ce que ça change? Je vivrai bien mieux là-bas que nulle part ailleurs. Et ce n'est pas votre air qui me fera changer d'avis, les gamins affamés du 11 sont bien plus émouvants, et pourtant, personne ne leur donne rien.
Et moi non plus. Même quand j'arrivais à vivre "bien" avec assez de nourriture pour une journée, je n'ai jamais donné à personne. Et pourquoi je devrais m'en sentir coupable? On n'a rien sans rien, et si gagner les Jeux me donnent le droit à une vie de débauche, alors je saisirai cette opportunité, le reste n'a pas d'importance.
Mais je n'ai pas envie de penser à ça non plus, et la pièce dans laquelle Ruby m'emmène est un bon moyen de me détourner de toutes ces pensées plus ou moins désagréables. Cependant, il y a trop de choses à manger, et ça fait beaucoup d'un seul coup pour moi qui n'est pas l'habitude d'en voir autant. Il y aurait de quoi nourrir tous les enfants affamés du 11 pendant quelques jours... Mais je me fiche des enfants du 11, comme je l'ai dit plus tôt. Je fais part à Ruby de mon envie de goûter la crème glacée dont elle m'a parlé, et je la laisse rejoindre le bar pour s'adresser à l'Avox qui s'y trouve. Pendant qu'elle lui demande une crème glacée saveur vanille et une boisson spéciale, dont je ne sais rien, je regarde les plats avec envie et répulsion. C'est étrange mais il y en a tellement que ça me donnerait presque la nausée...
Elle ramène la crème glacée, qui a l'air appétissante, et une bouteille qui me fait légèrement froncer les sourcils. Si c'est de l'alcool, je n'en boirai pas, pas ce soir, peut être un autre soir, mais c'est la dernière des choses que je veux tester, je refuse de perdre le contrôle de moi-même alors que c'est l'une des rares choses qui soit fiable chez moi.
- Merci, dis-je en prenant le bol de crème glacée avant de poursuivre, un peu méfiante, qu'est-ce qu'il y a dans cette bouteille?
Nithael

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Re: Hunger Games

Message par Nithael »

naji2807 a écrit :Très belle fiche Nitha, personnellement je valide :)
Merci Marie, ça me fait plaisir ! ^^
Octasecret

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Re: Hunger Games

Message par Octasecret »

Alexandra

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Une foret... un chemin et surtout, aucun son. Le vide, rien ne viens à mes oreilles...à croire que je suis sourde. Je ne bouge pas, je regarde autour de moi, je me retourne et là, un regard et un sourire carnassier me regarde. Puis, plus rien...

Je me réveille en criant...toujours ce même cauchemars. Sans cesse la mort de Sianna hante mes nuits. Je relève la tête vers le ciel et je voit que le soleil va bientôt se lever. Je me met alors à marcher vers un endroit ou je pourrais regarder le soleil ce lever sur mon district 12. Je me demande alors...

-Pourquoi regarder un beau paysage alors que ce jour n'est pas beau?...

Et oui aujourd'hui c'est la Moisson, la p*tain de Moisson des Hunger Games!
Je restais longtemps à regarder le soleil ce levait. J'étais tellement absorber par ce beau paysage que je ne vit pas arriver Alan. Alan et mon seul ami. Au début je ne voulais pas être ami avec lui mais au final j'ai accepter qu'on soit ami. Il sait mon souhait le plus cher (détruire les Hunger Games) et il ne m’empêchera pas de le faire. On discuta un peu tout les deux puis on du partir pour la place de la mairie. Il savait que c'était la dernière fois qu'on se parlait tout les deux. Alors il me fit un câlin et je m’autorisais alors à lâcher quelque larme.


La dame du Capitole fit son bla-bla habituelle et elle se décida enfin à aller vers le bocal. Je vis plusieurs fille commencer à trembler. Au moment ou la dame voulu prendre un papier je criais:

-Je me porte volontaire comme tribut!

Je n'attendais pas une seconde et je m'avança et je monta sur la scène. Puis je me mis à regarder mon district. Je voyais beaucoup de gens chuchoter. Puis mon regard se posa sur Alan. On se regarda tout les deux et on ne se lâcha pas du regard.


Au final on monta dans le train pour partir au Capitole après l'adieu à nos famille. Le garçon qui a été tiré s'appelle Bee Calbi. Je n'ai parler à personne pendant le voyage, j'étais juste concentrer à trouver un plan. En arrivant au Capitole je suis monter voir ma chambre. Comme je m'y attendais c'est un endroit luxueux. Je préfère redescendre pour aller voir les autres tribut.


Saphir Balt

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Pourquoi on en est arrivé là ?... Je regarde mon district et la fille qui a été tiré... Des larmes coulent sur mes joues. D'ailleurs les joues de Amalia sont elles aussi remplies de larmes... Alors qu'elle n'a que 13 ans elle a été choisi. Je porte définitivement la poisse, j'en suis sure maintenant. Je regarde le sol et continue de pleurer. Et là, je vois mon frère me dire:

-Soit forte.

Alors je sèche mes larmes et je souris à Amalia. Je lui souris pour essayer de la calmer mais elle recommence à pleurer à chaque fois. Je la comprend je ferais pareil à sa place. J'aimerais la prendre dans mes bras, j'aimerais tellement mais je ne peux pas...
Finalement c'est un certain Bellamy Blake qui a été tiré au sort. Quand il monte sur la scène il part serrait la main de Amalia. Il a l'air gentil mais l'est il vraiment? C'est vrai à prés tout, rien ne me dis qu'il n’essayera pas de tuer Amalia dans l’arène...


Pendant le trajet jusqu'au Capitole je suis restée enfermer dans le train à pleurer et à crier. Je n'ai pas pu aller voir mes tributs, je n'en avait pas le courage. Et j'imagine que Kyle n'est pas rester avec eux. Il doit être en train de boire. Mais bon, je m'en fiche il fait ce qu'il veut je ne suis pas sa mère ni son amie.


En arrivant au Capitole je suis directement aller dans ma chambre et je m'y suis enfermer. Je me suis allongé et j'ai essayer par tout mes moyens de dormir mais les images de Amalia en train de pleurer me sont revenu en tête. Et je me revoyait aussi, moi à 15 ans le jour de la Moisson en train de pleurer. J'étais faible et d’ailleurs, je le suis toujours. Je n'est pas changé, même après autant d'année. Finalement après mettre retourner sans arrêt dans mon lit je me suis finalement lever. J'hésite à sortir ou a rester ici...

Tout le monde: Pour ceux qui veulent Saphir et Alexandra sont libre. Et mes autres personnages sont eux aussi libre.
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Re: Hunger Games

Message par Mimie99 »

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Ruby Rivera

Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Je lève les yeux au ciel lentement de manière si exagérée qu'on ne pourra que comprendre mon agacement face à sa réponse. Évidemment, ce n'est pas totalement faux, mais à quel point peut-on souhaiter que ses tributs affrontent des lavettes qui ne réfléchissent pas à toutes les éventualités? Voir quelqu'un de complètement sans défense, c'est parfois la chose la plus dure dans les Jeux. Voir un gamin de ton âge qui te supplie du regard pour que tu l'épargnes. Certains frappent, certains n'en sont pas capables. Certains ne le font pas et le regrettent quand ils s'aperçoivent que ce n'était qu'une ruse. Je réponds en analysant calmement mes mains, évitant ainsi de lui accorder une attention particulière:

- Tu n'as pas peut-être pas tort, mais ce n'est jamais sympathique de voir des pleurnichards à l'écran qui demande grâce les mains jointes et à genou devant leur bourreau prochain. La mort est là et la légitime défense n'existe plus.

Mes propos sont cruels, j'en ai conscience, mais ce n'est pas moins la vérité. C'est plus facile de continuer à avancer quand on se dit que c'était de la légitime défense, qu'on n'avait pas d'autres choix... mais comment avancer quand on se souvient d'avoir trancher le fil d'une vie qui nous demandait de l'épargner? Je n'ai pas de réponse à cette question, car je ne me suis pas retrouvée dans cette situation. J'ai connu la légitime défense, j'ai connu la vengeance... Mais tuer l'innocent et faiblard? C'est le seul absent de mon palmarès de morts...

Une réplique cinglante me monte aux lèvres quand elle me répond que mon petit air n'y changera rien. Qu'elle compte bien aller vivre au Capitole si elle gagne. Je sens l'écume me monter à la bouche, mais je garde la bouche close. J'ignore si j'ai envie de lui cracher au visage ou de lui grogner à la figure. Comment savoir? En laissant mon instinct me guider? Mauvaise idée, je n'ai pas envie d'être enfermer dans ma chambre jusqu'à nouvel ordre, car j'en suis venu aux mains avec une tribut. Ce serait toutefois très tentant. Mais je me complet dans mes mensonges et mes faux-semblants. Peut-être que je ne vaux pas mieux que les gens du Capitole quand on y réfléchit? Un rictus me montre aux lèvres à cette idée. Des larmes se trouvent toujours dans mes yeux quand je me tourne vers elle, brusquement pour lui jeter d'un ton froid:

- Te faire changer d'idée? Pourquoi j'essaierais? Si j'ai bien compris une chose, c'est que tu es une tête de mule. Simplement, certains d'entre nous ont une longue histoire remplie d'horreur que le Capitole leur ont infligé. Pardonne-moi de me montrer... émotive. Tu n'en veux probablement pas, mais voici un conseil. Si tu t'installes au Capitole, ne croit jamais en leurs belles paroles. Jamais. Ne les croit pas.

Et ne me croit pas non plus, j'ajoute intérieurement. Oh, mon conseil n'est pas un mensonge. Loin de là, même. Mais j'ai toujours un petit plan qui s'échafaude dans ma tête. Je guette toutes les occasions d'en apprendre un peu plus... sur les autres tributs, mentors, sponsors... Savoir ceux en qui je peux me fier, ceux en qui je ne peux absolument pas me fier et ceux... avec qui je dois faire semblant. Elle sera sans doute l'une d'elles. Une de ces personnes avec qui je m'efforce d'être un minimum sympathique. Que j'apprendrai la mort avec une légère déception, un soupçon de tristesse, mais que je finirai par oublier. Et ce, car je viens d'apprendre une facette de sa personne qui m'horripile. Oui, il ne m'en faut pas beaucoup. Mais tout le monde a des préférences, ceux qui disent le contraire sont simplement hypocrites.

Une fois que l'on arrive à l'endroit que je voulais lui montrer, on ne tarde pas à se diriger vers le bar, endroit où il serve cette merveilleuse crème glacée. Est-ce que j'en suis dépendante? Oui. Mais je ne m'en préoccupe pas plus qu'il faut. C'est une dépendance que j'embrasse à pleine bouche, que j'avale comme un assoiffé avalerait son eau. Y a-t-il une quelconque honte à avoir de ce fait? Je ne crois pas. Je commande rapidement de la crème glacée à la vanille et la boisson spéciale du Capitole. Une fois que l'on nous a servi, je tends la partie qui revient à Breana vers elle en lui expliquant légèrement mon choix de saveur. Son léger froncement de sourcils face à l'alcool ne m'échappe pas et je retiens un soupir. Vraiment méfiante la petite... Quand sa question fuse, elle ne me surprend pas. Qu'est-ce qu'il y a dans cette bouteille? Aucune idée. Ou du moins, je ne connais que l'un des ingrédients. J'hausse légèrement les épaules, déçue par la tournure des évènements et me verse un verre en expliquant:

- Eh bien, de l'alcool évidemment. Quoi d'autre pourrait-on prendre pour célébrer un évènement? Cela dit, c'est l'une des boissons que l'on ne retrouve qu'au Capitole. Son goût est exquis, bien différent de toute alcool qu'il m'a été permis de goûter. Tu ne risques rien à prendre une gorgée, les gens qui en tombe éperdument fou ont généralement pris un verre complet. Bien sûr, les risques ne sont pas complètement inexistant, tu pourrais développer une dépendance mineure. Comme avec bon nombre de produits du Capitole. Mais quand on sait comment se contrôler, on ne risque généralement pas grand-chose. Par exemple, moi, je m'en passe très bien et n'en prends qu'à l'occasion, comme aujourd'hui.

Je lui tends à nouveau la bouteille une fois que j'ai terminé, un sourcil arqué en une demande muette. Comme je n'ai pas envie de poireauter ainsi très longtemps, je la dépose devant elle et prends une gorgée du breuvage. Je ferme les yeux un instant pour me laisser envahir par le goût qui fait danser mes papilles gustatives. Quand ma gorgée est engloutie dans mon estomac, je me tourne avec une joie manifeste vers la crème glacée et cette fois je prends tout le temps de savourer ma première bouchée en fermant les yeux.
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naji2807

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Re: Hunger Games

Message par naji2807 »

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11

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Elle ne me regarde pas en répondant, et j'en fronce très légèrement les sourcils. Je ne me souviens pas bien de ses Jeux, je n'ai jamais été vraiment passionnée par les Hunger Games, donc je ne sais pas si elle a déjà eu affaire à des personnes la suppliant de ne pas la tuer. Est-ce que je serai de cela? Est-ce que j'en viendrai à supplier pour survivre? Je ne pense pas. D'abord parce que je ne suis pas comme ça, même si je n'ai pas beaucoup de principe, j'ai quand même mon égo, même si il n'est pas disproportionné et que je sais le mettre de côté si cela concerne ma survie. Le fait est, cependant, que je sais que pleurer, chouiner, supplier, ne me sauvera pas, alors je ne me rabaisserai pas à le faire.
- Je ne suis pas une pleurnicharde, je réponds froidement.
Je sens bien qu'il y a des choses que Ruby n'apprécie pas chez moi, mais je ne suis pas ici pour me faire apprécier, ça ne me sauvera pas. Et puis elle peut bien me juger autant qu'elle le veut, je me fiche pas mal de son avis. Pauvre Mentor qui a souffert... Si je me préoccupais sans cesse de la douleur des autres, je n'aurai pas fini. J'ai déjà assez avec mes problèmes, ceux des autres, ils peuvent se les garder. Et si la solution à mes problèmes, qui sont purement d'ordre matériels, se trouve au Capitole, eh bien c'est là-bas que j'irai.
Elle me répond avec froideur, et me donne un conseil dont je n'ai pas besoin, et les bras toujours croisé, je lui réponds, froide moi aussi :
- Parce que tu crois que j'ai envie de me mêler à ces gens? Ce que je veux c'est manger, dormir dans un bon lit, et profiter de tout ce que la capitale a à m'offrir, mais ça ne veut pas dire que je vais me jeter à corps perdu dans ces fêtes et autres bêtises qu'ils ont ici. Je vis seule chez moi, ce n'est pas pour me jeter dans la foule ici.
Oui, je vis seule par obligation plus que par choix, mais depuis le temps cette obligation s'est finalement transformée en choix, et même si aujourd'hui une nouvelle porte s'ouvre sur une potentielle... famille... je n'en ai pas envie. J'ai forgé ma carapace de solitude, et si au départ elle était difficile à supporter, maintenant elle est comme une seconde peau, dont je ne souhaite pas me séparer, par peur de me sentir nue et fragile.
Alors non, elle ne me fera pas changer d'avis, cela fait longtemps que je n'écoute plus les petits pincements de mon coeur chaque fois que je passe devant un orphelin qui meurt de faim. Je ne veux pas écouter à nouveau, il y a trop de souffrances dans ce pays, et ce n'est pas à moi de les assumer toutes, les miennes me suffisent, les autres n'ont qu'à se débrouiller avec les leurs.
Ruby me montre tout de même le lieu qui lui plait ici, dans le but de me faire goûter cette fameuse crème glacée. Toute la nourriture présente ici me donne un peu le tournis, et c'est peut être tant mieux qu'elle m'ait proposé cette crème glacée parce que je n'aurai pas su par quoi commencé sinon. Et je dois dire que quand elle rapporte la coupelle, ça n'a pas l'air mauvais du tout, contrairement à ce qui se trouve dans la bouteille qui l'accompagne. Elle a l'air déçu quand je pose la question mais à l'instant où elle confirme mes doutes sur la présence d'alcool, je fronce légèrement le nez.
Il y a de l'alcool dans le 11, il y en a sans doute partout, et je ne doute pas que cet alcool qu'elle tient dans la main n'a rien à voir avec ce qui circule dans mon District, mais peu importe. J'ai vu les effets de l'alcool sur trop de gens, et la perte de contrôle, la désinhibition, l'impulsivité, la difficulté à réfléchir... très peu pour moi. En plus la seule fois où j'en ai bu, le goût âcre et la désagréable sensation d'avoir la gorge brûlée était particulièrement désagréable.
- Je n'ai rien à célébrer merci, je réponds simplement, et je n'ai pas besoin de remettre en doute mes capacités de contrôle. Je ne bois pas d'alcool régulièrement, et je ne compte pas commencer maintenant.
Je n'ai pas l'intention de développer la moindre dépendance, peu importe la substance.
Je plonge ma cuillère dans la crème glacée et la dirige sans réfléchir vers ma bouche. C'est froid, c'est la première chose à laquelle je pense avant de sentir le goût. C'est sucré, et doux, ça glisse sur ma langue et je ferme les yeux pour mieux apprécier la sensation. Quand je les rouvre après avoir avalé, j'ai un petit sourire et réponds :
- Je confirme, tu as bon goût.
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Re: Hunger Games

Message par Octasecret »

Amalia Bakervil

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Quand j'ai dit au revoir à mes parents je pleurais encore à chaude larmes. Je n'ai pas eu longtemps pour leur faire mes adieux, je ne me voile pas la face, je sais très bien que je ne pourrais pas revenir vivante. Ma mère ne faisait que pleurais et moi aussi. Avant de partir nous nous sommes fait un dernier câlin.
Pendant le trajet jusqu'au Capitole Bellamy est resté avec moi et il a essayer de me réconforter du mieux qu'il pouvait. Je pleurais encore même si j'avais réussi à me calmer un peu avec son aide. Nos Mentor ne sont pas rester avec nous. Le trajet fut assez calme même si j'ai eu l'impression à un moment que quelqu'un crier. Bellamy n'avait pas l'air de l'avoir entendu alors je n'ai rien dit car je n'avais pas envie de paraitre pour folle.

Quand nous sommes arrivé à l’hôtel je suis rester à coté de Bellamy car j'avais peur. Peur de certain tributs qui avaient une telle volonté dans leur yeux, une volonté de gagner. Bellamy et moi avons ensuite rejoins notre étage. Tout était si luxueux et Bellamy est redescendu rapidement. Pour ma par je suis rester un peu en haut. J'ai regarder ma chambre et je me suis assise sur le lit. Puis après plusieurs minutes à regarder la chambre je me suis lever et je suis redescendu. Tout en regardant certain tribut discuter avec d'autre je me suis adosser contre un mur. Je pense que je vais rester là à regarder les autres tributs, je préfère faire ça plutôt que d'aller leur parler.


George Colwn

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Après avoir serrer la main de Loreleï on nous fit rentrer dans la mairie pour qu'on dise au revoir à notre famille. N'ayant plus de famille je n'allais dire au revoir à personne. Après que Loreleï est dit au revoir à sa famille on monta dans le train. Pendant le trajet j'ai plusieurs fois essayer de parler à Loreleï mais à chaque fois elle ne me répondait pas. J'abandonnais finalement après plusieurs tentatives. Le trajet se passa alors dans le plus grand des silences.
Quand on arriva au Capitole je monta de suite à notre étage. Loreleï fit de même. Après avoir fait un tour complet de notre étage je m'assit et je me décidait alors à essayer de reparler à Loreleï...

-Pourquoi est ce que tu t'es porté volontaire à la place de Marlène?
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