Hunger Games

[Mimie99]

Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Je me demande à quel point on peut mal interpréter mes propos. Peut-être que je ne suis pas assez claire dans tout ce que je dis? Peut-être qu'inconsciemment je rends mes discours confus pour embêter les gens et les faire se questionner ou mal interpréter ce que je leur dis? C'est possible, mais je ne l'espère pas. Je n'aime pas avoir le contrôle. Quand je veux que l'on pense quelque chose, on le pense, mais je ne veux pas tromper les gens sans même le savoir. Ça, c'est un signe que je perds le contrôle, d'ignorance... de faiblesse. Et des faiblesses je ne peux m'en permettre aucune.

Sauf que j'en ai tout de même. Et au final, c'est bien la clé du problème.

Je grimace à l'écoute de la réponse de Breana. C'est désappointant de voir à quel point elle me reprend, d'une certaine manière, à tout ce que je dis. Je me tapote la cuisse de la main pour essayer de calmer la frustration qui pointe de plus en plus le bout de son petit nez agaçant. Si j'ai décidé de l'ignorer lors de mes précédentes paroles, je décide de plonger brusquement et profondément mon regard dans le sien lorsque je lâche:

- Ai-je dit que tu l'étais? Ou te sens-tu aussi peu sûre de toi au point de vouloir me contredire à ce que je n'ai pas dit? J'insinuais simplement que je préférais que mes tributs possèdent de bons adversaires, ou du moins des adversaires qui se tiennent debout. Je sais d’ors et déjà que tu te tiens debout, mais peut-être ai-je été leurré par une fausse assurance?

Je ne le crois pas. J'ai vraiment de très gros doute à ce sujet, mais remettre en question les tributs adverses, c'est un moyen comme un autre d'ébranler les certitudes, de faire tomber des murs que l'on croyait indestructibles et de laisser place à l'incertitude. Détruire les gens, c'est facile quand on sait comment s'y prendre. Cela dit, ce n'est pas ce que je tente de faire. Pas avec des gamins qui vont vivre ce que j'ai vécu. Toutefois, rien ne m'empêchera jamais d'ébranler leurs certitudes. D'essayer, en tout cas. C'est peut-être pas très sain, mais je préfère que mes tributs survivent plutôt que les autres. Mieux vaut les miens que ceux des autres. C'est mon boulot, non? Jusqu'ici, j'ai fait un piètre travail. Mais je n'abandonnerai pas. Pas encore.

Elle veut un bon lit? Elle veut la richesse et l'opulence? Elle veut la paix et la tranquillité? Elle veut ne plus jamais avoir faim? Elle peut trouver tout ça dans son district si elle gagne. Voire même plus que si elle va au Capitole. Ils ne la lâcheront pas. Ils la voudront. Ils n'arrêteront pas. Et un jour... un jour ils atteindront leur but. Et ce jour-là, il sera trop tard pour revenir en arrière. Si elle gagne avec brio, ils la harcèleront. Je ne la comprends pas sur ce point. Quel idiot voudrait vivre ici? À moins d'avoir un but bien précis, c'est le pire endroit où vivre.

Malgré tout, un espion en son sein peut-être adéquat, me souffle une petite voix.

Cette idée s'impose avec la force d'une gifle. Avoir des yeux et des oreilles dans la Capitole, ça peut être pratique. Mais Breana ne me semble pas une excellente candidate pour ce poste. Non... Oh, je ne doute pas de ses capacités à se faufiler partout et à écouter. Non... Non, ce dont je doute, c'est son envie de le faire. Elle n'a pas l'âme d'une révolutionnaire. Ou l'envie de se mêler aux gens ou de faire équipe pour quelque chose de grand, quelque chose qui nécessite d'une certaine grandeur d'âme. D'une envie de faire le bien. Enfin, ce n'est pas tous les révolutionnaires qui doivent le posséder, mais j'aimerais bien croire que c'est mon cas. Sauf que je suis loin d'être une sainte... Qui le serait en ayant participé aux Jeux? Je pourrais peut-être joindre la dernière gagnante en date... Celle du 12... Hummm... Ça reste à voir. Je me retourne vers mon interlocutrice et je lâche:

- Tu pourrais tout avoir ça dans ton district. Tu as oublié les maisons réservées aux vainqueurs? Bon lit, pleins d'argent, bonne nourriture car tu as l'argent pour en avoir. Tu veux la paix? Tu seras une gagnante, fais régner ta propre loi sur le terrain de ta maison. Au Capitole, je ne sais pas à quel point tu peux avoir la paix.

Mon ton est moins virulent que lors de mes dernières répliques, je suis plus pensive. L'idée qui s'est maintenant imprégnée dans mon esprit occupe tout l'espace. Je n'ai plus aucune envie de perdre ma salive en de vaines effusions verbales. Non, tout ce à quoi j'arrive à penser, c'est au moyen de parvenir à mes fins. Les contacts, c'est la clé de la réussite, non? Avoir des yeux et des oreilles partout... Mais ça implique d'avoir une confiance totale en ces gens. Ai-je suffisamment de force pour faire confiance à tous ces gens que le plan qui s'échafaude dans mon esprit nécessite? Je n'en suis pas certaine...

Quand on se retrouve au bar de cette sorte de salon et buffet à la fois qui me tient lieu de refuge, d'une certaine manière, je suis légèrement déçue de la voir décliner mon offre pour l'alcool. Pourtant, ça me renseigne tout de même à son propos. Et toute information peut être utile quand on sait comment les utiliser. J'aurais pu mentir et l'inciter à boire, bien entendu. Mais à quoi bon? Ça ne m'aurait pas amené bien loin, car malgré que ce soit diamétralement différent de tout ce qui peut exister dans les districts, c'est de l'alcool. Elle l'aurait forcément sentie. Et mon mensonge aurait été découvert. J'hausse donc les épaules face à sa réponse et lui annonce:

- La nourriture ne vaut pas la peine d'être célébrer? Ton initiation à la crème glacée, entre autre? Pour moi, ça vaut le coup de fêter. Mais tes raisons, tes décisions.

Je lève les mains dans les airs, paumes bien visibles pour démontrer la sincérité de mes propos, après tout, c'est un signe plutôt clair de reddition, n'est-ce pas? Mais est-ce que ça veut dire que j'abandonne toute idée d'apprendre tout ce que je peux sur elle pour pouvoir en tirer ce que je veux? Non. Bien sûr que non. Mais avant les plans, la crème glacée.

Un sourire étire mes lèvres quand elle revient parmi nous après avoir goûté la crème glacée. Personne ne peut échapper à ce goût particulier, exquis, divin. Rien que d'y penser et j'en salive. Je reprends une bouchée sans répondre, je laisse mes sens se délecter de cette succulente tentation. Je crois qu'un rêve particulièrement heureux serait de m'y baigner. Qu'est-ce que ça dérange si je finis congelée? Une fois cette seconde bouchée prise, je prends une nouvelle gorgée à mon verre et redirige mon attention sur Breana. Je l'analyse une seconde avant de dire, le sourire toujours aux lèvres:

- Donc... Tu ne regrettes de m'avoir suivie?

Elle le pourrait certainement avec toutes les choses qui se sont passées pendant notre brève fréquentation. Je ne suis pas la plus populaire quand vient le moment de socialiser avec les mentors du quatre. Ou les mentors, point. Je me penche un peu vers elle en m'appuyant sur le comptoir et je lui souffle:

- Dis-moi... Quelle idée te faisais-tu de moi, si tu en avais une, avant de me rencontrer? J'aime bien savoir ce que les gens pensent de moi, vois-tu... Alors ta vision a-t-elle changée après nos... fabuleuses discussions?

Bombardement de question? Peut-être. Mais les réponses qui viendront risquent d'être très intéressantes. D'autant plus par le choix qu'elle fera. Mentira-t-elle? Ce serait la chose la plus logique à faire pour brouiller les pistes. Je ne doute pas que je saurai reconnaître le mensonge sur son visage, mais à quel point en a-t-elle conscience? Et si elle décide d'opter pour l'honnêteté, ça voudra en dire beaucoup aussi. Je ne la lâche pas du regard alors que je songe au fait que ça pourrait être intéressant d'entendre tout ce qu'elle aurait à me dire de ces impressions sur les autres mentors...

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Non je ne suis pas une pleurnicharde, car pleurer ne sert à rien, surtout dans ce genre de situation, et que j'ai appris de bien des manières à être économique. Quand les larmes servent, alors il est utile de les laisser couler, mais sinon, mieux vaut les retenir, au risque de passer pour une lâche. Bien sûr, passer pour une lâche ne serait pas non plus particulièrement désavantageux dans les Jeux... mais je préfère me faire oublier tout simplement, et ne pas attirer l'attention sur moi en jouant les pleurnicheuses.
Je ne baisse pas les yeux quand elle rive son regard au mien et me contente de l'affronter sans broncher avant de répondre avec véhémence :
- Croyez bien ce qu'il vous plait, je vous contredis seulement parce que ce que vous dites est faux, mais je n'ai rien à vous prouver. Mais je comprends, au fond vous êtes comme eux, vous voulez voir du spectacle, je termine avec un sourire mauvais.
Je sais pertinemment que c'est faux, ça se sent dans son discours qu'elle aime aussi peu les gens du Capitole que moi, et je suis presque sûre que ce que je viens de dire ne pas lui plaire, mais peu importe.
Je sens d'autant plus qu'elle n'aime pas le Capitole quand je lui fais part de mon choix potentiel de m'installer ici si je venais à gagner les Jeux. Car tout compte fait, c'est la meilleure des solutions pour moi. Profiter de tout le luxe qu'ils ont à m'offrir, puisqu'ils me le servent sur un plateau d'argent, et surtout, ce serait le moyen idéal d'échapper de manière plus ou moins définitive à Cole... Alors pourquoi refuser? Pourquoi retourner m'enfermer dans ce District 11 où je n'ai rien ni personne à retrouver?! Je chasse ce maudit couple et secoue légèrement la tête à la réponse de Ruby. Puis je ricane légèrement quand elle parle de ma propre loi sur le terrain de ma maison et lâche sans réfléchir :
- Et tu crois que les Pacificateurs respecteront ça? Juste parce que je dis que je ne veux pas qu'il entre dans la maison il n'entrera pas? Eh bah, je ne pensais pas que ce serait si simple!
Je termine avec amertume, sans pouvoir m'en empêcher. Je sais bien qu'elle n'a aucune idée de ce dont je parle, et en plus, elle a l'air un peu moins choquée de mon choix, sans que je ne comprenne pourquoi. De toute façon je me fiche qu'elle me juge ou non. Et peut être bien qu'elle a raison concernant la paix et le Capitole, mais je ne suis pas du genre à me mêler aux fêtes, alors je suppose que quand je leur aurai bien fait comprendre que ça ne m'intéresse pas, ils finiront bien par me laisser tranquille. Ou alors ils me forceront, mais rien ne pourra être pire que Cole, n'est ce pas? Je suis prise d'un doute soudain... Après tout, Cole vient du Capitole, alors qui me dit qu'ils ne sont pas tous comme lui là-bas? Qui me dit que d'autres n'auront pas ce genre de demandes? Mais je ne serai pas obligé d'accepter, pas comme au 11... n'est-ce pas? Un frisson me parcourt alors que le doute s'installer, et je resserre mes bras autour de moi, comme si ça pouvait suffire à me protéger.
Dans tous les cas j'éviterai de toute façon les fêtes, et l'alcool qui y coule. Parce qu'alcool, ça signifie perte de contrôle, et que c'est une chose que je refuse définitivement. Je refuse donc la proposition de Ruby, et quand elle parle de célébrer la nourriture, je secoue la tête avec insistance.
- Non merci.
Oui c'est mon choix, et c'est le sien de boire tout son saoul. De mon côté, je goûte plutôt la crème glacée, qui est un véritable délice, comme Ruby me l'avait confiée. Quand elle me demande si je ne regrette donc pas de l'avoir suivi, je hausse légèrement les épaules :
- Non, et puis je n'avais rien de mieux à faire, et il aurait été dommage de passer à côté de ça.
Je désigne la crème glacée avant d'y plonger une nouvelle fois ma cuillère et de prendre une nouvelle bouchée tout en écoutant Ruby qui reprend la parole. Je pourrais être dérangée par sa proximité, mais ne m'en formalise pas trop, préférant me concentrer sur mon met et son délicieux parfum. La question qu'elle me pose demande un peu de réflexion, alors je prends une troisième bouchée et réponds sincèrement :
- Je te voyais un peu comme quelqu'un de colérique, et de pas très avenant, à cause de la Moisson surtout, et mon avis n'a pas totalement changé. Tu es peut être un peu plus avenante que ce que je pensais, mais tu as du caractère. Et de ton côté, tu avais une idée préconçue avant de me parler?
Je suppose que oui, vu qu'elle a du regarder la Moisson. Moi je n'ai construit mon avis sur elle qu'à propos de la Moisson de cette année car je ne m'intéressais pas beaucoup aux Jeux avant cela, mais je ne compte pas le lui révéler.

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Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Du spectacle? Du spectacle! Son petit regard frondeur n'est rien à comparer à ses mots. Un rictus mauvais étire mes lèvres et j'ai presque envie de lui montrer les dents comme un chien. Elle n'a rien à me prouver, hein? Oh... Elle devrait peut-être apprendre à garder son clapet indiscipliné fermé, la petite. Ça risque de mal finir, sinon. Pour elle. Je peux faire beaucoup, beaucoup de dégât si je le veux. Oh, oui, beaucoup. Elle n'a pas de mentor pour la protéger. Comment peut-elle croire, ou du moins oser dire que je suis comme eux? Que je veux du spectacle! Du spectacle! Prononcer ces mots, même intérieurement, me donne l'impression que l'on me laboure la gorge. Je crache, le regard plus dur encore:

- Attention à ce que tu dis. Fais très attention à ce que tu dis...

Je crispe et décrispe la main, la fermant en poing avant de la rouvrir. Ça me démange. À l'époque de mes Jeux, je savais mieux me contrôler... mais maintenant... je me sens comme un électron libre. Dangereuse et imprévisible. Sauf que ce n'est peut-être que mon impression. Peut-être que je ressemble à un chaton inoffensif pour ceux qui m'entourent. Un rictus de dédain apparaît sur mon visage à cette simple idée et je me détourne de la petite Breana aux mots inopportuns.

Je me détourne d'elle au moment même où elle ouvre la bouche. Les Pacificateurs? Elle a peur d'eux? Bien sûr, il ne faut pas les négliger, mais parfois il suffit de quelques mots ou gestes discrets et ils se détournent la queue entre les jambes. Je me retourne brusquement vers elle lorsqu'elle passe au singulier. Eh bien, apparemment, elle a peur de l'un des Pacificateurs. Et je me doute qu'il est lié à cette autre peur... celle des gens trop proches. Des hommes, plus précisément. Je la dévisage avec un froncement de sourcil quand je dis, m'approchant un peu d'elle:

- Si tu gagnes, tu auras du pouvoir. Plus que ce que tu en avais jusqu'à présent. Et puis, tu peux toujours verrouiller ta porte, car une porte tu auras, ma grande. Et si une seule personne t'inquiète par chez toi... ça devrait suffire. Mais le Capitole... c'est une autre histoire.

Je lui tapote l'épaule presque gentiment, mais mon regard se fait légèrement calculateur. Je cherche à lier ce que je sais ensemble pour parvenir à un résultat intéressant, un résultat qui pourrait m'être utile. Quelque chose qui me donne du pouvoir. Du pouvoir sur elle. L'idée qui me vient à l'esprit, celle qui m'avait déjà traverser la tête un peu plus tôt, me donne envie de grimacer, mais je réprime cette envie. Abus de pouvoir, très certainement. Les Pacificateurs sont rarement des gens fréquentables. Mais il y en a toujours des pires, ceux que tu veux voir disparaître au fond d'un trou, que ce petit rat grouillant et vicieux disparaisse ou succombe à un poison quelconque. Il y en a un de ce type dans le district 4, comme partout, sans doute. Je n'ai jamais eu affaire à lui, probablement, car tout le monde me croit folle et que personne ne se risquerait à sonner à ma porte.

Quand elle refuse une nouvelle fois l'alcool, prétextant qu'elle ne veut pas non plus célébrer la nourriture, ou la crème glacée, chose que je trouve absolument scandaleuse... Surtout pour la crème glacée. Pour autant, j'accepte sa décision d'un haussement d'épaules et je reviens aux deux délices de mon existence. Alcool. Crème glacée. J'ai l'impression que je vais prendre du poids ici... Beaucoup de poids. Enfin, je n'aurai qu'à m'entraîner un peu plus fort en rentrant à la maison. Du moins, si je ne reviens pas dans un état pas trop pitoyable, comme les années précédentes.

Je ne peux pas m'empêcher de lui demander si elle ne regrettait pas de m'avoir suivi, au final. Je ne le dis pas, mais mes propos sous-entende très clairement qu'elle le pourrait. Ce qui, bien entendu, est la plus stricte des vérités. Je monte souvent le ton et c'est arrivé à quelques reprises sur le chemin et je n'ai aucun doute que ça continuera si la soirée se poursuit. Face à son haussement d'épaules je plisse un peu les paupières, mais elle admet finalement ne pas regretter, car de toute manière elle n'avait rien de mieux à faire et qu'il aurait été dommage de passer à côté de la crème glacée. Je ne peux empêcher un sourire satisfait d'étirer mes lèvres et je souffle:

- Bien sûr, passer à côté de la crème glacée serait un sacrilège. Si elle possédait tous les nutriments nécessaires à la survie, je ne pourrais manger que ça...

Est-ce que j'ai l'air d'une accro finie? Peut-être. Mais est-ce que ça me dérange? Pas vraiment. Je n'ai jamais eu aucun mal à assumer ce que les autres pouvaient penser. D'autant plus lorsqu'il est question de crème glacée. Peu importe si les gens me prennent pour une accro. Peu importe si les gens me prennent pour folle. Ils n'ont peut-être pas tort, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont meilleurs que moi. Quand on entre dans mon jeu... il faut être prêt à y risquer sa peau. À un moment ou à un autre.

Comme la clé de la connaissance, c'est les questions, je m'oblige à me mettre les deux pieds dans les plats en lui demandant ce qu'elle pensait et pense de moi maintenant. Pourquoi est-ce que poser cette question revient à me mettre les deux pieds dans les plats? C'est très simple, je me doute de sa réponse, si elle est honnête, du moins. Et apparemment, c'est le cas. Colérique et peu avenante. Oui, je suppose que ça peut se résumer ainsi après m'avoir vu à la Moisson. Tout comme durant nos échanges. Elle trouve que je suis peut-être un peu plus avenante? Pas impossible, mais je change de technique d'approche, ou d'aucune approche, comme je change de vêtements. Et à partir de demain, je risque de la jouer différemment. Aujourd'hui c'est le laisser aller, mais demain? Demain, les Jeux commencent. Un frisson me parcourt le dos à cette simple idée. De l'appréhension. Cette ancienne peur qui ne me lâche plus. Le déni, aussi. Je déglutis avant de la regarder quand elle me demande si j'avais une idée préconçue à son propos au départ. Bonne question. Excellente question, même. Je réfléchis quelques secondes avant de lâcher, le regard figé sur la table:

- Tu m'avais l'air d'un lapin pris au piège pendant la Moisson. D'un lapin maigrelet qui avait eu l'intelligence de trouver un moyen de survivre, mais qui sentais le sol se dérober sous ses pattes face à un nouveau piège bien... dangereux.

Je relève les yeux sur elle, cherchant à analyser sa réaction à ce que j'ai dit. C'est plus ou moins la vérité. Je n'étais pas totalement sobre pendant le voyage en train et la rediffusion des Moissons. Toutefois, elle m'a tout de même donné l'impression d'être un lapin effrayé sans expression. Il y a plusieurs manières de lire la frayeur chez quelqu'un. Parfois, une absence d'expression en dit tout aussi long qu'un livre ouvert.

Je prends une nouvelle gorgée à mon verre, avant de décider de le caler d'un trait. Je déguste ensuite ma crème glacée quelques instants avant de la regarder à nouveau pour demander:

- Que penses-tu des autres Mentors? Quelles idées te fais-tu d'eux?

Je pourrais sans doute lui confirmer ou infirmer ses impressions, si elle le demande. Ça ne changera rien au résultat des Jeux qu'elle sache à quoi s'attendre avec qui. Enfin, en même temps, ce n'est pas comme si je les connaissais tous personnellement, mais dans le pire des scénarios je n'aurai qu'à lui donner mes propres impressions. Deux avis valent mieux qu'un, non?

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Je crois bien que je suis allé trop loin cette fois-ci, et j'imagine bien que mes mots lui ont déplu, même si je ne les pensais pas vraiment. Je ne pense pas réellement qu'elle soit comme les gens du Capitole, qu'elle souhaite voir les Tributs mourir dans des combats spectaculaires, mais je ne suis pas particulièrement à l'aise, et quand je suis mal à l'aise, j'ai tendance à me défendre par l'attaque, ce qui peut être bon ou pas selon les situations. Aussi, je crois davantage les bras et soutiens son regard dur en répondant :
- Quoi? Vous allez me frapper pour me faire taire?
Je ne suis pas si téméraire d'habitude, mais je suis très tendue, et même si je n'ai pas vraiment envie qu'elle me frappe, si c'est ce qui doit arriver eh bien tant pis... Mais je ne pense pas qu'elle le fera, même si je vois bien sa main se crisper. Je l'aurai sans doute bien mériter de toute façon.
J'en dis trop, j'en suis sûre, quand je parle des Pacificateurs en pensant à Cole évidemment. Sa réponse n'est pas fausse, mais je fais légèrement la grimace quand elle me tapote l'épaule. Je ne veux pas de sa compassion. Je m'écarte donc et réponds froidement :
- Je ne compte pas me barricader chez moi comme une prisonnière de sa propre maison. Au Capitole je ne connaîtrais personne et ce sera très bien.
Mais rien ne me dit que personne ne me connaîtra... Au contraire même, si je gagne les Jeux, je deviendrais célèbres à mon grand damne, et je devrais composer avec cette célébrité. Une idée qui me déplaît assez finalement... Je ne sais plus quoi faire, mais sans doute vaut-il mieux arrêter d'y penser, car ma victoire est moins proche qu'on ne pourrait le croire en me voyant cogiter à propos de mon futur après les Jeux.
J'accepte évidemment la crème glacée de Ruby, qui s'avère être un vrai délice, mais refuse formellement l'alcool. Les ravages qu'il provoque chez les pauvres fous du 11 me suffit pour refuser d'en boire, peu importe que son goût soit exquis ou que je passe à côté de quelque chose. De toute façon on ne peut pas goûter à tous dans la vie, et pour le coup ça ne me fait pas envie.
- Je ne sais pas si je ne pourrais manger que ça, je dis en haussant les épaules, au bout d'un moment on doit se lasser, la preuve c'est que j'ai toujours adoré les pommes, mais à force d'en manger tous les jours, ça devient un peu écœurant.
Et en même temps c'est ce qu'il y a de plus facile à voler dans le 11, puisque je travaille dans les vergers à en ramasser et à porter les paniers.
Quand elle me demande ce que je pensais d'elle avant et maintenant que je l'ai rencontré, je réponds avec honnêteté. Elle n'avait pas l'air très avenante, mais finalement, elle l'est un peu, dans un sens, en tous cas elle est moins colérique que ce dont elle avait l'air lors de la Moisson... Quand je lui retourne la question, sa réponse me fait froncer le nez et me vexe légèrement.
- Je n'ai pas vraiment l'impression de ressembler à un lapin, je grommelle en évitant délibérément de répondre concernant mon sentiment de frayeur.
Car oui, j'étais effrayée, c'est certain, mais qui ne le serait pas en se sachant condamné à mort? Un fou sûrement, comme tous ceux qui se portent volontaires.
Quand elle parle des autres Mentors, je hausse légèrement les épaules, avant de répondre en prenant le temps de réfléchir :
- Certains m'ont paru encore moins avenant que toi, comme celui du 6 ou celui du 3, mais pour d'autres raisons que toi. Le mec du 7 aussi, on dirait un gros macho alcoolique, donc je ne pense pas que j'irai lui parler non plus. Celui du 8 en revanche me paraît être un bon Mentor, et puis c'est le premier vainqueur, alors il doit avoir beaucoup de conseils à donner. Je ne sais pas quoi penser de ceux du 1 et du 2 parce que je suis trop biaisé par ma vision des Carrières... mais si je veux une alliance avec leur Tribut il faudra que je me décide à leur parler, du coup je ne sais pas trop. Et vous, il y a avec qui vous vous entendez plus que d'autres non?

[Mimie99]

Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Un frisson me parcourt quand elle me lance avec une assez grande témérité que j'ai l'intention de la frapper pour la faire taire. La frapper? Je ne peux nier que j'en ai eu l'envie... que je l'ai encore en la voyant me défier de la sorte. Mais de là à le faire? Je ne crois pas. Ma main tremble une seconde et je détourne le regard. Je n'ai pas peur de frapper. Mais frapper quelqu'un qui se trouve dans une situation aussi pénible, ou presque, que celle que j'ai connu, ça ne m'amènera à rien. Si à l'époque on m'avait frappé pour trop parler, j'aurais répliqué et fait échouer mon plan. Qui a échoué de toute façon, mais qu'importe. Mais elle... Elle, elle n'est pas de taille à répliquer. Un coup de poing et il est possible qu'elle flanche. Ou que je lui brise un os. Elle n'est pas de taille, tout simplement pas de taille à m'affronter. Comment le pourrait-elle? Je me passe la main sur le visage pour masquer mon tremblement et pour me reprendre. Puis je rétorque avec un rictus légèrement moqueur:

- Je ne frappe pas les enfants.

Mensonge! hurle presque immédiatement mon subconscient. Ma conscience même. J'ai frappé et même fait pire à des enfants. Mais avais-je le choix? Pas vraiment. J'aurais pu mourir. J'aurais dû mourir. Mais l'idée même qu'ils puissent avoir... avoir gagné... m'insupportait. Presque immédiatement je souffle en sentant l'amertume me monter à la gorge:

- Du moins... sauf si je n'ai pas le choix.

J'étais une enfant lors des Jeux. Certes, presque une adulte, mais je n'aurais pas dû avoir à tuer. À tuer des gens de mon âge. Ou plus jeune que moi. Non, je n'aurais pas dû avoir à faire ça. Personne n'aurait dû avoir à faire ça. Personne ne devrait prendre plaisir à prendre la vie des autres. Ou à se réjouir de leur mort. Mais leur mort... signifie que l'on continue tous à vivre. On devient tous des monstres dans cet Arène. Des monstres qui ne connaissent pas la pitié... la compassion. Et je ne suis pas mieux qu'aucun d'entre eux.

Je pousse un soupir lorsque, après tout ce que je continue à dire pour essayer de la convaincre de rester dans son district si elle gagne et de ne pas aller au Capitole... Je me montre moins virulente dans mes propos, sauf qu'elle continue à voir, ou entendre, ce que je ne dis pas. Et ça commence à m'agacer, sauf que cette fois je me contrôle. Elle croit que je lui conseillais de se barricader? Très bien. Peu importe. Elle ne connaîtra personne au Capitole? Tout à fait vrai. Mais eux la connaîtront et c'est bien là la clé du problème. Je croise les bras et lance:

- Écoute, même si ça n'a pas l'air d'être ta force en ce moment. Je n'ai pas dit que tu devais te barricader, mais que lorsque tu veux être seule... tu pourras verrouiller ta porte. Au Capitole, tu peux bien verrouiller ta porte, si tu veux. Tu ne connaîtras peut-être personne, mais eux... eux t'auront suivi pendant des semaines. Ils te connaîtront. Plus que tu ne le souhaiterais. Ou moins qu'il le croit. Ils connaîtront celle que tu étais dans l'Arène. Ils te voudront. Ils voudront te voir, te toucher, te parler... T'avoir pour eux. Peu importe quelle décision tu prendras si tu gagnes, tu n'auras surement jamais une paix complète. Et certainement pas au Capitole.

Je ne viendrai jamais habiter au Capitole. Pour rien au monde. Et pas seulement, car j'exècre ceux qui y habitent. Je ne me berce pas d'illusion concernant ce qui peut arriver à des mentors qui traînent un peu trop par ici. Il y a bien des manières d'obtenir ce que l'on veut lors des Jeux, en tant que Mentor quand on essaie de sauver notre tribut. Bien des manières. Et certains Sponsors peuvent en profiter. Le Capitole profite, c'est bien ce qu'il fait. Ils profitent des Districts. Ils profitent des Tributs. Et quand la victoire couronne l'un d'eux... ils profitent des Vainqueurs. Et les manières sont nombreuses. Très nombreuses.

Savoir qu'elle ne regrette pas de m'avoir suivie malgré nos petits... désaccords, m'encourage pour la suite des choses. Quelles suites? De l'information, bien sûr. Mais tout d'abord, parlons de choses plus importantes. Notamment, la crème glacée. Ce délice froid et sucré qui pourrait me satisfaire des années si je pouvais manger que ça. Je le partage d'ailleurs avec Breana, sauf qu'elle ne semble pas partager mon avis. J'esquisse une petite moue, mais continue de l'écouter tout de même. Apparemment, avant elle adorait les pommes, mais à force d'en manger c'est devenu écœurant. Je fronce les sourcils face à ses propos. Comment la crème glacée pourrait-elle finir par me dégoûter? Je marmonne sur un ton dubitatif:

- Je ne crois pas pouvoir me lasser un jour de la crème glacée. Mais de toute manière, elle ne possède pas tout le nécessaire pour permettre de survivre sur le long terme, pas vrai? Alors un débat là-dessus ne sert pas à grand-chose...

J'hausse les épaules à la fin avant de manger encore un peu de crème glacée. Comment la crème glacée pourrait-elle me dégoûter alors que j'en suis dépendante? Enfin, dépendante est un grand mot. Peut-être. Ou pas? Est-ce que c'est vraiment important de toute façon? Pas du tout. Je retourne assez rapidement à ma crème glacée avec autant de plaisir qu'à l'habitude.

Lui demander de donner son opinion sur moi est une manière comme une autre d'obtenir des informations sur elle au passage, notamment son niveau d'honnêteté. Et ce qu'elle m'a avouée semblait être la vérité sur ce qu'elle pense de moi. Qu'elle me considérait comme colérique et peu avenante, je m'en fous. Peu importe ce qu'elle aurait pu dire, ça n'aurait pas vraiment changé. Mais maintenant qu'elle me demande le comment je l'ai perçu... et que je lui offre une réponse, elle ne semble pas vraiment... comment dire? Satisfaite? Réjouie? Tout au moins, c'est ce que dit son nez froncé. Et sa réponse par la suite semble bien témoigner que je l'ai vexé. Elle ne trouve pas qu'elle ressemble à un lapin? Normale, elle n'en est pas un. Seulement, elle agissait comme un lapin effrayé. N'est-ce pas une expression populaire? Elle aurait préféré que je dise « poule mouillée »? J'arque un sourcil dans sa direction en demandant:

- Tu aurais préféré que je dise que tu ressemblais à une poule mouillée? Mais le dire serait mentir, car tu ressemblais à un lapin effrayé et pas à une poule mouillée. Tu avais peur, mais tu n'as pas résisté. Tu t'es avancée. Tu ne ressemble pas à un lapin, mais l'expression allait bien avec ce que tu dégageais à ce moment-là.

Je ne sais pas si elle se sentira moins vexée par ce que je viens de dire. Personnellement je préfère le lapin effrayé que la poule mouillée. Mais peut-être en est-il autrement pour elle? Évidemment, personne ne veut avoir l'air effrayé à la Moisson ou pendant les Jeux, ça donne des minutions. À moins de vouloir faire croire quelque chose et d'en tirer parti par la suite, mais c'est rarement le cas. Et elle, je ne crois pas qu'elle cherchait à avoir l'air d'un lapin effrayé. Mais j'ai été honnête, n'est-ce pas? Donc, peu importe. De toute manière, il est trop tard pour y changer quoi que ce soit. Pour elle, comme pour moi.

Quand j'en ai terminé de parler d'elle, de moi et de nos opinions de l'une sur l'autre, je la questionne sur les autres Mentors. Savoir ce qu'elle pense de ce que l'on peut appeler « collègue » si on ne pense qu'au sens le plus large. Dans les faits nous sommes loin d'être des collègues, sauf en cas d'alliance entre nos tributs respectifs. Et même là... Enfin, peu importe. Je la regarde attentivement lorsqu'elle ouvre la bouche et commence à me décrire certains des Mentors. Ceux qu'elle pense éviter, ceux qu'elle croit assez sympathiques. Je ne peux retenir un ricanement en entendant sa description de Kyle. C'est un assez bon résumé, oui. Je continue à l'écouter avec attention jusqu'à ce qu'elle me demande s'il y en a parmi eux avec qui je m'entends plus. Un léger sourire étire mes lèvre et je lui dis:

- Eh bien, pour commencer. Tu as tout à fait raison à propos de Kyle Strax, le mentor du 7. Il ne t'aiderait pas même si tu lui demandais. Je te dirais bien d'éviter les Mentors des districts 1 et 2, mais comme tu veux t'allier avec les tributs de ces districts... (je grimace à nouveau rien qu'à y penser, mais je poursuis rapidement) Je ne connais pas suffisamment la Mentor du 7... Pour le Mentor du 3, je te dirais qu'il y a de bonnes chances qu'il ne songe même pas à te répondre, sauf si tu lui montres que tu es intelligente. Que tu peux te montrer plus rusé que les autres, blablabla. Il est assez arrogant dans son genre et ne maîtrise pas du tout l'art de la sympathie ou de la compréhension des sentiments, je crois. Mais tu peux toujours essayer de lui soutirer quelques informations. Par exemple en vantant son intelligence, essayer de lui demander les meilleures manières pour... enfin... gagner. Il te répondra peut-être. On arrive à discuter justement, car je le pousse à trouver mieux, à tester ses connaissances. Le Mentor du 8 s'occupe assez bien de ses tributs, en effet. Mais je ne sais pas pour ceux des autres districts. Je sais qu'il n'apprécie pas les autres Mentors, en tout cas... Mais une chose est sûre, tu peux sans doute t'essayer avec Reed. Lui, il te répondra sans aucun doute. C'est une bonne âme. Pour un Mentor.

Sans doute un peu trop pour avoir gagné les Jeux. Sauf que je sais que ses Jeux le hantent tout comme chacun d'entre nous. Peut-être est-ce même encore plus difficile quand tu sais que tu es le survivant, sans y être totalement pour quelque chose. D'avoir vu plusieurs amis mourir sous tes yeux. Je ne me préoccupais d'une seule personne pendant mes Jeux et ce n'était pas moi. Le voir mourir... c'est la pire chose qui m'ait arrivé. Est-ce pire avec plusieurs amis? Mais Seal était tellement plus... Sans le vouloir, je sens à nouveau les larmes monter, mes yeux se gorger d'eau. Je détourne la tête rapidement. Trop c'est trop.

[naji2807]

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Oui je l'ai mise en colère, et sciemment en plus... pour l'intelligence on repassera j'imagine? Mais je suis fatiguée, j'ai eu mon quota d'émotions pour la journée, et si elle doit me coller son poing dans la figure, ça aura peut être au moins le mérite de m’assommer un bon coup vu que je ne suis pas sûre d'arriver à m'endormir ce soir...
Mais elle ne frappe pas, elle se moque même et je la regarde en haussant un léger sourcil, l'air de dire "vraiment? personne n'y croit". Mais la suite est amer, et je ravale la remarque acerbe que je m'apprêtais à faire. Je pourrais continuer à l'énerver et finir par m'en prendre une, juste pour extérioriser ma propre colère, ma propre douleur... Mais ce ne serait pas très juste... et même si je n'ai jamais cru en la justice et qu'elle ne fait pas du tout partie de mes principes, je ne me vois pas continuer à la pousser dans ses retranchements.
- N'importe qui ferait la même chose pour survivre, je dis d'une voix neutre.
Moi aussi je devrais frapper... tuer... Ou pas. Ou pas si je meurs dès les premiers instants... J'ai bien sûr aussi l'idée farfelue que je pourrais survivre et laisser tous les autres s'entre-tuer, pour n'avoir plus qu'une unique victime à faire, mais je ne suis pas dupe, c'est un beau rêve, mais un rêve seulement...
Un rêve lointain, et pourtant je pense déjà à un potentiel futur après une potentielle victoire... Et ce futur semble au moins aussi difficile que la victoire en elle-même... je pensais que partir au Capitole m'éloignerait de tous mes problèmes, mais apparemment on peut se créer d'autres problématiques... J'ai presque envie de me boucher les oreilles comme une enfant en entendant Ruby parler et dire tout ce à quoi je viens de penser que je tente de repousser au plus loin. Mais je ne me comporte pas de manière trop infantile, me contentant de lever les yeux au ciel en soupirant et de répondre :
- Ouais, j'ai compris, où que j'aille, il y aura des problèmes, je pourrais être tranquille nulle part dans ce fichu pays! Le mieux finalement c'est peut être de se laisser mourir dans l'Arène, histoire d'avoir la paix, je lâche avec sarcasme.
Je n'en pense pas un mot, ou presque pas, même si j'en ai déjà marre de me creuser la tête à propos de la suite, je ne suis pas suicidaire, loin de là, sinon ça ferait bien longtemps que je ne serai plus de ce monde. En fait la vraie solution ce serait de rentrer au 11 et de tuer Cole...
Quand Ruby me fait découvrir la crème glacée, je dois avouer que c'est une excellente découverte, même si je ne pense pas que je pourrais en manger tous les jours. Manger tous les jours la même chose je connais, et si une chose est sûre, c'est que c'est lassant et écœurant, peu importe à quel point le produit de base est bon.
Je hausse légèrement les épaules à la réponse de Ruby, elle a raison, je ne vais pas débattre avec elle sur ce point. Je préfère plutôt déguster cette crème glacée et écouter Ruby m'expliquer en quoi je ressemble à un lapin effrayé. Je dois admettre que la comparaison ne me plait pas beaucoup, je n'ai pas l'impression de ressembler à un lapin, et même si je ne peux pas nier que j'étais effrayée, me l'entendre formuler n'est pas vraiment appréciable... Je fronce encore plus le nez quand elle demande si j'aurai préféré qu'elle me traite de poule mouillée, car évidemment que non. Sur la défensive, même si j'admets que je préfère le lapin à la poule, je réponds :
- Evidemment, je n'allais pas résister et risquer de me faire tabasser sur place. Ils me tenaient déjà de toute façon.
J'admets que j'ai bien eu la passivité du lapin qui, quand il a peur, se fige simplement... comme si, en ne bougeant pas, en ne faisant aucun bruit, il avait moins de chance de se faire remarquer... Ce n'est pas totalement inadapté dans certaines situations, mais dans d'autres, ça l'est clairement, et dans celle de la Moisson, on peut dire que c'est une technique qui ne marchait pas du tout.
Ruby m'interroge ensuite sur ce que je pense des autres Mentors, et je réponds à nouveau avec honnêteté. Elle ricane quand je parle du Mentor du 7 en terme peu élogieux, et j'en déduis qu'elle ne l'apprécie pas vraiment, ce qui est confirmé par sa réponse. Elle semble toujours contre mon idée de faire alliance avec les Carrières, mais elle n'est pas ma Mentor, et je verrai bien, en temps voulu, si je le fais ou pas finalement. Elle m'en apprend beaucoup sur le Mentor du 3 et je hoche lentement la tête. Il ne faisait pas vraiment parti de ma liste, mais pourquoi pas. Il parait qu'il a gagné bizarrement, mais je n'ai pas davantage prêté attention à son année qu'à celles des autres, une erreur sans doute...
Elle termine par Reed, l'autre Mentor du 4 et je hoche lentement la tête.
- Merci pour tes conseils, j'éviterai le 7 dans ce cas, ou je passerai pas la fille. Pour le Mentor du 3, il a gagné bizarrement c'est ça? Et pour ton ami Mentor, c'est vrai qu'il a une bonne tête.
J'hésite quelques secondes avant de finir par demander :
- Tu me conseillerais de regarder les autres éditions? Je n'étais pas vraiment à fond dans les Hunger Games avant de me faire tirer au sort.
Je viens d'avouer une faiblesse, mais c'est une lacune que je peux encore régler d'ici le début des Jeux, et je ne demanderai pas conseil qu'à Ruby, donc si elle me déconseille de les regarder, je pourrais toujours interroger un autre Mentor.

[Mimie99]

Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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N'importe qui ferait la même chose pour survivre. Vraiment? J'ai bien vu son haussement de sourcils, cette petite réplique qui devait fourmiller sur ses lèvres avant que je ne la coupe involontairement pour ajouter que je ne frappe les enfants que si je n'ai pas le choix. Pas le choix. N'importe qui ferait la même chose pour survivre. C'est ce qu'elle a dit. Pas le choix. Sauf si je n'ai pas le choix, c'est ce que j'ai ajouté. Mais n'est-ce pas là un mensonge honteux? Puisque nous avons toujours le choix. Toujours, mais le résultat de ces derniers ne nous plait pas toujours. Rarement, même. Et parfois on agit par égoïsme, n'est-ce pas? Tu tue pour sauver quelqu'un. Pour sauver sa vie. Mais tue-t-on vraiment pour sauver cette vie qui nous semble précieuse ou pour nous éviter la douleur de la perte? Pour éviter de vivre sans l'autre? Ai-je tuer pour préserver ma vie ou pour protéger et venger? Je détourne la tête pour éviter d'avoir à regarder Breana et je me masse le visage. J'avais le choix. Le choix de les laisser agir en premier. De ne pas les pousser dans leur dernier retranchement. De les laisser venir à leur destin plutôt que de les y forcer en les narguant. Je grince entre mes dents:

- Mais j'avais le choix... J'ai toujours eu le choix... Et je ne voulais pas...

Vivre. Le mot ne sort pas. Mais je suis presque sûre qu'elle s'en doute désormais. J'ai laissé suffisamment d'indices jusqu'ici, je crois. Peut-être que ce c*n de Kyle avait raison après tout. J'aurais peut-être dû les laisser me tuer. Ou en blesser un tragiquement pour qu'il en garde la marque éternelle, sans mourir, puis me suicider. Lui laisser une blessure qui ne guérirait jamais complètement, qui le ferait souffrir jusqu'à sa mort. Et moi... moi je serais libre de mes tourments. Et je ne serais pas seule. Oh, bon sang, les Jeux ne me sont vraiment pas profitable. Je me masse à nouveau le visage avant de redresser les épaules. M’apitoyer et revenir en arrière ne m'aidera pas. Du moins, ce n'est pas le moment. Mais je suis douée pour revenir dans mon passé et ressasser toutes mes décisions, bonnes comme stupides. Ressaisie-toi, je me gronde moi-même en secouant la tête.

La discussion concernant l'idée de venir habiter au Capitole a commencée fortement avant de revenir à une ambiance légèrement plus calme. En partie, en tout cas, mais les inconvénients on en retrouve partout et c'est ce que j'essaie de lui faire comprendre. D'autant plus qu'il sera beaucoup plus facile de gérer les problèmes dans son district qu'au Capitole où elle restera probablement pour toujours une étrangère et un « met » de choix. Une attraction touristique pour les gens du coin. Je crois que ce que je lui dis ne lui plaît pas. Elle lève les yeux au ciel et me répond avec une certaine insolence qui me pousse à lever les yeux au ciel. D'autant plus face à sa dernière réplique sarcastique. Bien sûr qu'il est plus simple de mourir, tu ne fais rien et tu obtiens ce résultat. Je lui réponds le plus sérieusement du monde:

- Bien sûr que mourir est la solution la plus simple. La plus facile. Ce n'est pas compliqué de mourir. C'est simple comme bonjour. Surtout dans l'Arène, que ce soit cette dernière elle-même ou un autre tribut, c'est facile de finir six pieds sous terre. Vivre, c'est plus compliqué. Mais plus palpitant aussi et avec beaucoup plus de possibilités, si tu veux mon avis.

Mais elle n'en a probablement rien à faire. D'autant plus qu'elle n'était pas totalement sérieuse en disant que le mieux finalement c'est de mourir dans l'Arène. Pourtant, c'est vrai que c'est beaucoup plus simple. Moins de tracas, de complication, d'ennuis. Moins de tout. Plus de calme. À condition, bien sûr, d'être prêt à mourir. D'accepter que l'on attend l'inévitable. D'accepter de mettre fin à son existence sans se battre. J'aimerais pouvoir dire que je ne ferais jamais une telle chose sans me battre, mais c'est bien ce que j'ai fait à mes Jeux. Je me suis battue pour pouvoir mourir ensuite. Belle idée. Belle initiative. Mais comme ça n'a pas vraiment réussie... Ce n'est qu'une preuve de faiblesse.

À voir son visage, elle n'apprécie vraiment pas l'idée d'elle en tant que lapin effrayée. Mais c'est pourtant l'effet qu'elle me faisait... Qu'est-ce que j'y peux si elle n'apprécie pas ma sincérité? En tout cas, à voir son expression elle aime encore moins l'idée de poule mouillée. Ce que je peux comprendre. Qui voudrait être vue comme une poule mouillée dans les Jeux? À moins d'avoir un charisme à toute épreuve, ce n'est pas ça qui fait gagner des points chez les Sponsors. Enfin, rendu là, ce n'est plus vraiment le problème des tributs, ou bien moins, en tout cas. C'est le problème des Mentors. Ceux qui veulent bien faire leur boulot, évidemment. J'arque un sourcil, étonnée, quand elle réplique qu'évidemment elle n'allait pas résister et risquer de se faire tabasser, d'autant plus qu'ils la tenaient déjà. Je secoue légèrement la tête en lâchant d'un ton nonchalant:

- L'attitude. C'est dans l'attitude. Tu aurais pu te débattre légèrement, sans être une nuisance, sans complètement refuser de les suivre. Tu pouvais aussi redresser les épaules, avoir le regard fixe et agir comme s'ils ne te tenaient pas. Tu pouvais les défier du regard sans dire ou faire quoi que ce soit d'autres. Tout est dans l'attitude pour attirer une bonne ou une mauvaise attention. Pour laisser une bonne impression. Ou une mauvaise. Bien sûr, parfois les deux peuvent s'entremêler. Être aussi mauvaise que bonne, selon la carte que tu veux jouer...

Je termine en haussant des épaules. Ma manière de la jouer, moi, c'était de ne pas leur prêter attention. De ne pas agir comme une poule mouillée, mais de ne pas sembler d'une extrême confiance en moi. Même si c'était la vérité. Peut-être que j'ai pu agir de manière aussi détachée, car je m'étais faite à l'idée depuis un petit moment déjà? J'ai des doutes, mais c'est tout de même possible. Ou sinon, j'étais simplement trop entraînée pour ne pas réussir à faire autrement. Qu'en aurait-il été si je n'avais pas été choisie? Et que Seal l'avait tout de même été? Aurais-je pu me porter volontaire alors même que... que la fille aurait déjà passée? Quel aurait été ma réaction face à ce revirement de situation bien improbable? Je n'en ai pas la moindre idée, et probablement que ça ne sert à rien d'y réfléchir de toute façon...

Je ravale avec difficulté les émotions qui manquent de me submerger et de me noyer pour reporter mon attention, ou plutôt mon regard, sur Breana. J'hoche de la tête à ses propos concernant Kyle. Oui, c'est une excellente idée de l'oublier. Certes, ce n'est que mon avis, mais je crois que tout le monde, chez les Mentors, pourra s'accorder sur le fait qu'il ne l'aiderait pas. Quand elle me demande si le Mentor du 3, c'est qu'il a gagné bizarrement je hoche de la tête, mais attends qu'elle termine ce qu'elle a à dire, une fois que c'est fait, je lâche:

- Il a gagné grâce à son intelligence. Et aux pièges qu'il a créés.

À peine quelques secondes plus tard, après ce qui me semble une longue hésitation de sa part, elle me pose une nouvelle question. Mes yeux s'écarquillent très légèrement, pas de manière à ce que ce soit notable. Elle n'a pas regardé tous les Jeux? Ou du moins, n'y a pas prêté attention? Ça m'étonne, tout en ne m'étonnant pas aussi. À quel point a-t-on envie de regarder des jeunes mourir encore et encore, sauf quand on connaît les intéressés? Ou que l'on sait qu'un jour ou l'autre on risque de s'y retrouver? Alors... doit-elle regarder les autres Éditions? Oui. Absolument. Je réponds vivement:

- Oui! Sans hésitation. Surtout si tu comptes questionner d'autres Mentor. Savoir comment ils ont gagné les Jeux peut t'être très utile pour savoir comment les approcher. Ou toucher la corde sensible et obtenir ce que tu veux, dans le cas du Mentor du 3. Amasser des informations, c'est toujours une bonne chose. Tu apprendras peut-être quelque chose qui te gardera envie à un moment dans tes Jeux. Chaque petit pas... chaque petit pas compte. Chaque étape...

Je ne poursuis pas. Je ne crois pas en avoir besoin de toute manière. Toute manœuvre qui t'aide à survivre une journée de plus dans l'Arène, c'est un pas de plus vers une chance de survie. Vers une chance de remporter. Il faudra que je vérifie avec Ulrik et Hermia pour savoir s'ils ont regardés les Jeux des années précédentes. Si ce n'est pas le cas, je le leur conseillerai et particulièrement certains passages. Par exemple, comment chacun des vainqueurs ont remporté leur victoire ou certaine technique utilisé par des tributs durant les Jeux précédents qui pourraient leur être utile... même si les tributs qui les ont utilisé sont morts. Ce n'est pas l'important. L'important, c'est d'être paré à toute éventualité.

[naji2807]

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Je vois bien que Ruby s'en veut, et je suppose qu'en effet, les Jeux doivent détruire les principes de ceux qui en ont... Je ne veux pas dire par là que je n'ai pas de principes du tout, mais pour moi, survivre est la priorité... Même si c'est vrai que jusqu'à présent j'ai toujours refusé de donner mon corps pour cela, c'est parce que j'ai trouvé d'autres façons de me débrouiller. Mais dans l'Arène, il n'y a pas de choix, c'est soit vivre, soit mourir, il n'y a pas d'autres solutions. Je ferai tout pour vivre, j'ai toujours tout fait uniquement dans ce but, même si parfois je me demande pourquoi. Pourquoi je poursuis cet espoir vain, d'avoir un jour une vie meilleure, quand j'aurai amassé assez... Comme si c'était possible... Non, je ne peux pas penser comme ça! Je secoue la tête pour chasser ces idées de mon esprit aussi vite qu'elles y sont apparues.
- Vous ne vouliez pas quoi? je demande abruptement. Mourir? Quoi de plus normal à cela? Personne ne veut mourir, pas vraiment, ou ce qui le veulent pensent trouver mieux ailleurs, dans une "autre vie", mais si ils se trompaient? Si c'était pire après?
On espère toujours mieux, même ceux qui disent n'avoir plus d'espoir espèrent malgré tout, ils espèrent en finir avec cette vie qui ne leur apporte que souffrance et malheur... Mais et si c'était pire dans la mort? Si il y avait bien quelque chose après, mais quelque chose d'encore plus affreux? Je préfère un malheur connu mais supportable qu'une potentielle torture dont je ne saurai rien à l'avance. C'est pourquoi je ne suis évidemment pas sérieuse quand je parle d'une simplicité à mourir dans l'Arène. Enfin, évidemment, ce serait plus simple de mourir, mais je ne cherche pas la facilité, je cherche à survivre, et encore plus maintenant que je suis presque condamnée.
J'ai beau plaisanté, la Mentor me répond avec sérieux, et je soupire doucement. Je sais tout ce qu'elle me dit là, c'est ce qui me pousse à me réveiller chaque matin et à me battre pour vivre. Parce que vivre c'est plein d'émotions, parce que c'est dur, mais que mon instinct me pousse sans cesse, comme celui d'un animal, sans relâche, et je sais qu'il ne me lâchera pas non plus dans l'Arène.
- Je sais tout ça, je dis d'une voix un peu lasse, et on verra bien comment les choses finiront, mais peut être que mourir ne sera pas une si grande peine.
C'est faux bien sûr, mais elle n'est pas obligé de le savoir, après tout, je n'oublie pas que nous ne sommes pas dans la même équipe. Si je fais mine de rien, peut être qu'elle ne me verra pas pour une menace contre ses Tributs, car en réalité, ce n'est pas ce que je suis. D'ailleurs, elle me compare même à un lapin effrayé en parlant de ma Moisson. Et je dois dire que je n'apprécie pas vraiment la comparaison, même si elle fait à nouveau de moi une victime plus qu'une menace, je me trouve un peu blessée dans une fierté mal placée. Et puis qu'aurai-je pu faire de toute façon? Me battre contre les Pacificateurs? Me rebeller? Quelle blague... On m'aurait simplement assommée et jetée dans le train sans ménagement... Peut être même Cole aurait-il profiter d'un tel défi pour se rapprocher tout en restant dans son bon droit...
Mais bien sûr, je vois ce qu'elle veut dire, et je sais que mon attitude n'était pas forcément celle attendue d'une fille qui veut vivre... Mais d'un autre côté, elle était celle qu'on attendrait d'une fille du 11 pas vrai? Effacée, effrayée sans doute... Malgré tout, je ronchonne légèrement :
- Je n'ai pas fondu en larmes comme d'autres filles dans certains Districts, je n'ai pas crier, je ne me suis pas effondrée... Je trouve que c'était déjà pas mal, je dis sans grande conviction cependant. Je ne sais pas encore quelle carte je veux jouer, mais j'imagine que pour le moment j'ai surtout montrer celle d'une fille effacée et sans grand intérêt, je dis, un peu dépitée.
Bien sûr, et de toute façon, je ne comptais pas particulièrement sur les Sponsors pour gagner, personne ne donne d'argent pour le District 11, c'est certain... et nous n'avons pas de Mentor pour négocier avec eux ou pour nous faire de la "publicité". Mais tout de même, savoir que je n'ai aucune chance de m'en mettre un dans la poche n'est pas tout à fait réconfortant.
Nous parlons ensuite des autres Mentors, et je l'interroge particulièrement sur celui du District 3 étant donné qu'elle m'a donné quelques conseils à son sujet. Quand elle me dit qu'il a gagné grâce à son intelligence, je hoche doucement la tête en essayant de me souvenir de son édition, sans succès, je n'accordais pas assez attention aux Jeux avant d'être tirée au sort. Mais ce qu'elle me dit ne m'étonne pas, le District 3 est connu pour ses génies, ce sont eux qui développent les technologies toutes plus sophistiquée que l'on peut trouver au Capitole.
Il n'empêche, ne pas regarder les précédentes éditions était peut être une erreur, sans doute même, si j'en crois Ruby, qui me conseille vivement de les visionner, ce à quoi je hoche une seconde fois la tête. Elle semble surprise que je ne les ai pas vraiment regardée avec attention, ce qui peut en effet être un peu étonnant, puisque nous sommes tous obligés de voir les Jeux. Simplement voir ce n'est pas regarder, et il est facile de penser à autre chose, surtout quand on a justement autre chose en tête.
- Oui vous avez raison, et je vais suivre votre conseil, merci. Même si je doute de réussir à mettre en pratique ce qu'on fait les autres vainqueurs.

[Soragame]

En même temps Kyle et Kalona respectent personne x)

Kyle Strax
Mentor, 27 ans, District 7



Franchement c'est méchant, mais tellement drôle de se foutre de la g*eule des Tributs. C'est c*n, mais ça les rend moins réel, moins humain, moins "enfants envoyés à l'abattoir"... Eh m*rde voilà les pensées noires qui reviennent... Mais quand est-ce qu'elles vont me foutre la paix celles là!
- J'peux pas parier contre toi, si ça s'trouve elle aura même pas besoin de le tuer avec une arme, elle le fait courir un peu et il meurt d'une crise cardiaque.
Je pose mes doigts sur mon menton en faisant mine de réfléchir et ajoute :
- Mais dans ce cas là ça dépassera les 5 minutes... Allez je prends le pari, si je perds je t'offre un verre.
Et ça me fera l'occasion d'en reprendre un. De toute façon je ne suis jamais complètement sobre pendant les Jeux. Bon ok je ne suis jamais complètement sobre, mais ça va... de toute façon maintenant si j'ai pas un verre par jour, je suis plus vraiment bien, alors faut savoir ce qu'ils veulent, je suis pas bourré non plus, je tiens bien l'alcool, mieux que beaucoup.
On commence à parler des autres Mentors et quand on évoque celle de l'année dernière, je fais un geste de la main avant de répondre :
- Ouais trop jeune, et je comptais pas m'l'a tapé toute façon... En plus il paraît qu'elle se fait des mecs riches au Capitole... Enfin j'vais pas critiquer, j'ai fait presque pareil.
Et puis j'ai compris que c'était pas ça qui allait faire gagner mes Tributs, que de toute façon ils crevaient tous, peu importe l'énergie que j'y mettais, et que j'avais aucune raison de me casser le c*l et de m'investir pour ensuite être si... déçu... Enfin en vrai je sais pas pourquoi elle fait ce qu'elle fait, si ça s'trouve ça lui plait. Mais beurk quand même... Déjà les femmes du Capitole c'est pas toutes des canons, mais alors les mecs...
Quand on parle de mes Jeux, je peux pas m'empêcher de cracher sur les Carrières et leur c*nneries, à trop croire en soi, on finit souvent par s'en prendre une. Au moins Kalona n'est pas trop un gros c*n, en tous cas sans doute pas plus que moi, et puis il est d'accord avec moi là dessus, même si ce sont de ces Tributs qu'on parle. Ses théories complètement débiles me font rire et je lui tape une nouvelle fois dans le dos.
- Non mais j'te jure faut qu't'arrête de boire toi! T'as pété un câble mec, ils vont pas mettre des robots dans l'Arène... Et puis ça s'rait vite grillé, qu'est-ce qu'ils font si y'en a un qui se fait décapiter? Tout le monde va comprendre la supercherie et le public va criser.
Kalona a un vrai problème avec les prénoms... Moi je les retiens bien... A mon grand damne... Bref, j'ai pas envie d'y penser. Je lève les yeux au ciel quand il parle de mon Tribut et répond :
- Je te jure que si il fait ça je lui donne un coup sur la tête pour lui remettre les idées en place...
Quand Kalona me compare avec Reed, je m'apprête à lui dire que ça n'a rien à voir mais prend le temps de la réflexion. En vrai c'est pas c*n... Mais moi je suis pas devenu une guimauve qui sourit à tout le monde.
- Ouais enfin y'a quand même de sacré différence, moi je reste persuadé qu'il a juste eu de la chance.
A nouveau sur les Mentors, je laisse échapper une info au sujet de Ruby et ne peux m'empêcher de secouer la tête à la réponse de Kalona.
- Non mais arrête, elle a rien de sexy, c'est une gamine et une chieuse. Et je me la suis pas faite, j'ai essayé de la pousser dans ses retranchements parce qu'elle faisait trop la maligne. Ce qui a bien marché d'ailleurs, c'est moi qui ai eu le dernier mot. Pour Eretria, tente toujours, et quand tu te s'ras fait recaler tu pourras aller draguer les Sponsors pour te venger de ta déception, je raille.
Quand on parle des chances de survie de mon Tribut mâle, je secoue la tête et réponds :
- Non mec, c'est une cause perdu laisse tomber... Ou alors je réussis à lui dégoter une alliance avec les deux robots du 2? Ouais nan faut pas rêver.

kalona Sphox
-Mentor du 1-
-24 ans-
J'explose de rire m'imaginant le petite gros poursuivit par la grande maigre, puis s'essoufflant finalement au bout de trop peu de temps. Il n'a pas la condition physique pour les Hunger Games, c'est méchant? Peut-être, mais c'est la réalité, c'est pas pour rien que les carrières sont des carrières, c'est pas leur cerveau qui va les rattraper en tout cas ça c'est sûr. Donc ça prouve bien l'importance de la condition physique dans ces jeux, trop gros, trop maigre, ça passe pas. Et pour ce qui est du manque d'entraînement il semblerait que quelques exceptions ce soit glissé dans l'algorithme. Un sourire étire mes lèvres à la remarque de Kyle.

-Prépare toi à m'en payer un alors.

Nous parlons ensuite des mentors et nous abordons celle de l'année dernière, Caitlyn, Catherine, ou Klarisse, je ne sais plus trop, mes pensées s'embrume de plus en plus, déjà que les prénoms c'est pas mon fort mais alors la faut plus compter sur moi, c'est un miracle que je me souvienne du mien et celui de Kyle. Il me dit qu'il ne comptait pas se la faire et puis qu'apparement elle se fait des gas du capitole.

-Ouais c'est une p*te en faite, comme toi, vous êtes des p*tes, mais vous faites ça gratis, donc est-ce que ça compte? Est-ce que je suis une p*te aussi dans ces cas là?

Je laisse mes pensées les plus absurdes sortir de ma bouche, sans limite, sans filtre finalement, oui c'est absurde et insensé. Mais je crois que chez Kyle ce n'est pas mieux, alors je me permets de tenir des propos plus tellement cohérent, plus tellement politiquement correct de toute façon je crois qu'il n'y a plus de politiquement correct depuis quelques minutes déjà. Kyle s'est bien imaginé un gosse crever d'une crise cardiaque pour avoir couru plus de cinq minutes. On parle finalement des tributs et plus spécifiquement des carrières et je fais le listing de ces derniers, avec leurs capacités intellectuel réduit. J'émets l'hypothèse que la tribut du 2 pour être une machine et que peut-être il existe des tributs robots mais Kyle n'a pas l'air convaincu et soulève un argument convaincant. C'est vrai que cela se verrait si on leur tranchait la tête.

-Oh c'est dommage, moi je trouve que c'est une bonne idée. Y f'raient moins les malins les carrières là! Tu crois qu'ils pourraient survivre face à des robots?

J'imagine ensuite le tribut de Kyle former une alliance de nul pour les aider à s'en sortir, ce qui serait complètement stupide car il ne peut y avoir qu'un vainqueur et certainement pas un empoté, alors autant mettre toutes les chances de son côté et abandonner ses scrupules derrière soit.

-Ben tu pourras pas il sera mort, c'est ça le problème.

Je le compare finalement avec Reed et ça a pas l'air de lui plaire, je ricane quand il dit que le mentor du district 4 a juste eu de la chance, c'est très possible oui, comme quoi faut pas désespérer. Mais peut-être que tout le monde a juste eu de la chance, moi, lui, Eretria, Jam, ma p*tain de co mentor de mes deux, tout le monde a juste eu de la chance...non, ce serait un peu triste pour les carrières sinon. Kyle me dit ensuite qu'il n'a pas essayé de se faire Ruby et je le regarde dubitatif, puis il ajoute qu'elle n'a rien de sexy, et ça je ne suis pas d'accord.

-Oh mec, elle est peut-être c*n et ch*ante, mais elle est sexy désolé, je comprendrais si t'as essayé de te la faire t'sais, t'es pas obligé de mentir. Et t'as raison pour Eretria, au pire j'irais chez les mentors. Tu me conseillerai qui? Quelqu'un à qui je peux soudoyer de l'aide pour mes tributs sinon ça sert à rien, enfin faire d'une pierre deux coups quoi.

J'essaye finalement de le rassurer sur son tribut, mais sans grand succès, je ne suis pas sûr d'y croire non plus. Il a l'air beaucoup trop bisounours, en soit il pourrait avoir la carrure, mais si ça bloque au niveau du mental, ben ça bloque c'est tout.

-Eh je sais pas...Faut voir peut-être, stratégiquement je sais pas s'il vaut mieux aller voir le robot ou monsieur muscles, mais je pense que ça se tente. Et puis foutu pour foutu...

[naji2807]

Kyle Strax
Mentor, 27 ans, District 7



On joue aux c*ns avec Kalona, je le sais bien, mais c'est ce que j'aime chez lui, il est pas là en train de me faire la morale "c'est des enfants gnagnagna..." "montre un peu de compassion blablabla...", on peut se foutre de leur g*eule et même parier sur leur mort prochaine. Parce que oui, surprise 23 enfants vont mourir!
- Eh attends mec, rien ne dit que je vais perdre, je dis en ricanant.
Mon sourire et mon rire se fane néanmoins quand Kalona me traite de p*te. Je m'en fous en vrai, il peut bien dire ou penser ce qu'il veut. Mais je suis pas une p*te. J'ai couché pour les petits... ces petits c*ns même pas foutu de survivre! Et ça fait bien longtemps que je donne plus mon corps que pour mon propre plaisir, pas celui de quelqu'un d'autre, alors non, je me prostitue pas bordel! Et voilà, j'ai de nouveau les nerfs en pelote, je déteste cette période de l'année.
- Je faisais pas ça gratis, je m'oblige à dire en ricanant, et ça fait bien longtemps que je ne le fais plus que pour moi, t'es peut être une p*te mais c'est pas mon cas.
Je lui en veux pas en vrai, Kalona est bourré, et c'est pas contre lui que je suis en rogne, c'est contre tout le reste. Lui c'est juste un autre pauvre type qui s'est bourré la g*eule comme moi, et qui est complètement incohérent. D'ailleurs, quand il dit que les robots sont une bonne idée, je lève les yeux au ciel. Malgré tout, je le suis dans son délire, parce que c'est quand même un peu drôle d'imaginer les deux du 2 se battre en mode robot humain contre vrai robot.
- Aucune chance mec, c'est des robots. Les humains doivent bouffer et boire, et d'ailleurs, si y'a bien un truc qui manque aux Carrières en général c'est ça. Tellement abrutis et entraînés à se battre qu'ils savent pas cueillir des fruits.
Et j'ai fait pareil qu'eux d'ailleurs. J'ai profité, avec les autres Carrières, des denrées de la Corne d'Abondance, et sans elle, pas sûr que j'aurai tenu moi non plus.
On parle de mon Tribut et je me contente de répondre, grognon :
- Eh bah ce sera bien fait pour sa g*eule.
Une espèce de sentiment essaie de se frayer un chemin pour me faire un pincement au coeur en prononçant ses mots, mais je l'envoie paître comme tous les autres depuis le début de cette foutue journée. Les émotions, quelle belle c*nnerie!
Quand Kalona parle de Ruby, je fais la grimace et lui lance un regard franchement mauvais :
- Je voudrais pas coucher avec elle même si c'était la dernière femme sur terre. Franchement mec, je sais pas. Essaie avec la dernière, mais je vois pas ce que le 12 pourrait apporter au 1... En vrai tes Tributs sont déjà assez fort tout seul. Ou alors essaie de te faire Ruby, si tu la trouves si sexy, je dis en faisant une nouvelle fois la grimace, peut être qu'elle te proposera son Tribut mal Mr Grand Frère de l'année, je raille.
On parle à nouveau de mes Tributs, et du garçon surtout, c'est sur lui que je mise le plus en réalité... Mais tout seul il arrivera à rien du tout... Je soupire et grommelle :
- Ouais, j'irai voir les deux du 2, on verra ce qu'elles en disent...

[Mimie99]

Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Elle m'a mal comprise. Mais est-ce bien surprenant quand elle se retrouve dans le genre de situation de survie où je me suis déjà trouvée? Mes plans, mes conceptions de l'avenir n'étaient certes pas les siens, sauf que je peux comprendre ce qu'elle vit. Ce qu'elle pense. Pendant une fraction de seconde, avant que le nom de Seal ne soit tiré... j'ai ressenti ce qu'elle ressent, pensé aux mêmes choses. Comment aurais-je pu vouloir mourir alors que la seule personne qui comptait était dans mon district? C'était inenvisageable. Jusqu'au moment où Seal a été tiré. A été choisi. Je ne pouvais pas décemment me choisir à ses dépends. C'est là que tout a changé, c'est là que ça s'est joué. Un sourire moqueur étire mes lèvres quand je rétorque:

- En réalité, c'était l'inverse. Mourir aurait été plus doux à cette époque. Mais quand même, je te donne dix points pour l'effort.

Je me moque d'elle, un peu. Mais ce n'est pas méchant. L'idée même que j'aie pu vouloir mourir doit lui être tout aussi inconcevable qu'à Kyle. Mais on ne peut pas savoir ce que c'est avant... avant d'y être confronté. De l'avoir vécu. Kyle ne comprendra jamais. Les sentiments et lui, ça fait deux. Alors l'amour? Il n'en a rien à cirer. Je ne m'en préoccupe plus vraiment maintenant. Ou du moins j'essaie. Mais c'est plus fort que moi avec certains... Je ne suis plus autant au fond du trou que je l'ai été, alors me déconnecter complètement de mes sentiments? Ce n'est pas facile.

La lassitude commence à transparaître dans son ton comme nous discutons tranquillement, avec un calme peut-être un peu trop incroyable, sur le fait que mourir serait plus simple. Apparemment elle sait déjà tout ce que je lui dis, comme quoi vivre est plus palpitant et qu'il est très simple de mourir, surtout dans l'Arène. Elle ajoute que nous verrons bien comment les choses finiront et que ce ne sera peut-être pas une très grande peine de mourir. Je hoche de la tête avant de hausser les épaules en continuant:

- De toute manière, tout le monde ignore encore de quoi l'Arène sera fait ou l'avenir en soi. La spéculation sur les manières et possibilités de mourir dans une Arène dont on ignore tout n'avance en rien. Maintenant, du moins.

Et avec moi, j'ajoute intérieurement. Je pourrais spéculer, continuer à mentionner toutes les informations qui pourraient être utile pour dans l'Arène. Les techniques à apprendre en premier, ce qui peut être négligé. Ce qu'il faut absolument envisager. C'est une discussion que je devrai avoir avec Reed, sans doute demain matin. Avant que l'on voit nos tributs. Que doit-on modifier sur notre méthode passée? Ce qui doit être conservé? Une fois que cela sera mis au point, nous partagerons ces informations avec nos tributs. Individuellement ou ensemble? Nous verrons. Ces informations leurs seront utiles à tous les deux de toute manière. Par ailleurs, les entretiens individuels traiteront surtout sur leurs capacités et lacunes à chacun. Plus que sur les apprentissages de base.

Parler de ce que nous pensions l'une de l'autre avant notre rencontre un peu... tendue? Le bon terme ne me vient pas, tout du moins, notre choix de conversation pourrait facilement augmenter la tension. Je l'écoute calmement tandis qu'elle me dit ce qu'elle n'a pas fait, mais qui aurait été possible. Bien sûr qu'elle aurait pu pleurer. Bien sûr qu'elle aurait pu crier. Bien sûr qu'elle ne s'est pas effondrée. Mais ce que j'ai dit reste d'actualité. Tout est dans l'attitude. Toutefois, elle n'aurait pas pu jouer ma carte. Ou celle de la personne en confiance, ça aurait trop détonné. Toutefois, ce qu'elle dit sur elle à la toute fin me fait tiqué. Elle avait l'air dépité en le disant, mais ça peut être très utile comme impression, être effacé et sans intérêt. Je lâche rapidement avec un air pensif:

- Ce n'est pas une si mauvaise chose que d'être effacée et sans intérêt. Si tu continues à jouer cette carte. Ainsi, ça fera comme un plan. Ne pas avoir d'intérêt, d'être effacée, ça peut attirer l'attention de certains Sponsors. Parfois. Surtout si tu continues après la Moisson à l'afficher. Tout en donnant une toute petite dose de ce que tu peux cacher. Un minimum. Suffisamment pour que ceux qui analysent profondément les choses le voient, mais pas assez pour être vu des autres qui regardent simplement. Mais ce n'est qu'une idée.

Je viens de lui donner un conseil gratuit, quand même. Sans même qu'elle n'est à le demander. Je jette un coup d’œil à la bouteille d'alcool, la dévisagent d'un regard noir. Je commence à trop parler. Je songe à l'éloigner pour ne pas être tentée d'en reprendre, mais laisse tomber assez rapidement. On ne sait jamais où cette discussion pourrait me mener, j'en aurai peut-être besoin...

La discussion sur les autres mentors est encore plus intéressante que toutes les autres. Cette fois, au moins, je ne lui donne pas des infos sans qu'elle ne les demande. Ce qui est bien plus logique, à bien des égards. Le fait de visionner à nouveau tous les Hunger Games pourra lui être d'un grand secours. Même à moi, ça pourrait être utile! Bien sûr, je l'ai fait à plusieurs reprises ces quelques dernières années, mais un revisionnement peut toujours être utile. Surtout les tous derniers Jeux. Son dernier commentaire, après son remerciement qui fait quand même énormément plaisir, me déplaît toutefois. Ne pas réussir à mettre en pratique ce que les autres vainqueurs ont fait? C'est presque certains, mais il y a les quelques trucs plus subtiles. Des choses que l'on voit, enregistre, sans s'en rendre compte. C'est là que tout peut se jouer. Je lui réponds, un sourcil arqué:

- Tu as conscience que ce n'est pas seulement pour cela que tu dois regarder les Jeux? Imiter d'autres Vainqueurs ne t'aidera peut-être pas dans l'Arène directement. Avec les Vainqueurs en question? C'est plus probable. Regarde ce qu'ils ont tous fait. Du moins, ceux qui se sont rendus plus loin que les autres. Pas seulement le Vainqueur. Il y a une raison pour laquelle à un moment il n'y en a plus que douze, que six, que trois. Qu'ont-ils fait pour survivre? Comment sont-ils morts? Comment l'éviter? Ça aussi, c'est important. Peut-être même encore plus important.

Sera-t-elle d'accord? Peut-être. Le dira-t-elle? Je n'en suis pas certaine. Parfois, ne rien dire ou ne rien approuver vaut mieux que de tout dire. Garder des choses pour soi peut aider à rester en vie. Particulièrement pendant des alliances avec des inconnus. Ou avec des inconnus points, sans l'idée d'alliance. Car comment être sûre que l'on peut s'y fier?

[naji2807]

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Elle voulait mourir? Je la regarde sans comprendre, presque avec dégoût, ne pouvant retenir mon ressentiment... Elle voulait mourir alors que tant de gens se battent pour vivre? Je ne sais pas pourquoi, mais ça me mets un peu en colère. Moi je parle de mourir en plaisantant, je ne suis pas sincère, pas le moins du monde... Je me suis battue pour rester en vie, et elle elle veut mourir? Alors qu'elle meurt. Pourquoi est-elle toujours là? Elle n'a qu'à laisser sa place à un autre, quelqu'un qui le voudrait plus qu'elle.
Je m'oblige à ravaler mes émotions, ça ne me regarde pas de toute façon... Mais savoir que je suis condamnée alors que je veux juste vivre, je ne veux que cela... alors que d'autres réchappent à la mort alors qu'ils auraient préféré se jeter dans ses bras... Mais après tout, peut être n'est-ce que le passé, et peut être Ruby a-t-elle changé d'avis sur la vie.
- Et maintenant, vous voulez toujours mourir? je demande un peu froidement.
Je ne devrais pas lui en vouloir, c'est sa vie, pas la mienne, mais je trouve tout de même ça injuste. Vivre, c'est tellement fort, dans tous les sens du terme. C'est terrible, c'est même terrifiant, souvent, mais c'est aussi ça qui vaut le coup, c'est de se sentir vivant, même dans les pires moments. Je ne voudrais qu'on me retire ça pour rien au monde... Je ne veux pas mourir dans cette Arène... Mais spéculer sur un environnement que je ne connais pas et ne connaîtrais qu'une fois dedans ne sert à rien. Je connais les bases, et ça devra être suffisant.
- Oui, vous avez raison... J'espère au moins que ce ne sera pas un endroit glacial ou un désert, je soupire.
Dans une forêt, je ne sais pas si je parviendrais à me débrouiller, mais il y aurait au moins des arbres, et ça je connais, dans un désert en revanche... Disons que je comptais justement sur mon aptitude à grimper aux arbres, pour me cacher par exemple.
Mais parler de l'Arène devient lassant, et je préfère encore le sujet de nos préjugés l'une sur l'autre. Même si je n'aime pas beaucoup l'idée que je ressemblais à un lapin effrayé. Je fais malgré tout bonne figure en faisant étalage de toutes les choses que je n'ai pas faite, contrairement à certaines filles qui ont fondues en larme et se sont effondrés lors de l'appel de leur nom... Mais c'est vrai que j'ai été effacée, peut être trop effacée, au point que les Sponsors pourraient ne pas me remarquer... Mais à la réflexion, les autres Tributs me remarqueront peut être moins aussi, et ne penseront donc pas à me tuer tout de suite. Et puis, d'après Ruby, rester effacée n'est peut être une si mauvaise chose, même aux yeux des Sponsors. J'en fronce très légèrement les sourcils mais hoche doucement la tête :
- C'est vrai que ça peut être un idée... On verra, de toute façon je ne pense pas que j'aurai d'autre choix de plan.
Jouer les discrètes, je sais le faire, je ne sais même faire que ça à vrai dire. Ne pas se faire repérer, au milieu d'une foule, pendant qu'on fait les poches des pacificateurs, c'est absolument primordiale si on ne veut pas se retrouver châtier sur la place publique... Et puis ce n'est pas bien compliqué d'être discrète par rapport aux autres Tributs, entre les pleurnichards et les grosses brutes du 1 ou du 2, je fais pâle figure, ce qui n'est pas plus mal si je suis ce plan.
Nous parlons ensuite des Mentors, et notamment des anciens Jeux. Je dois avouer que je n'y ai jamais beaucoup prêté attention, les Jeux ne sont pas une passion pour moi, et je pense que je ne les aurai jamais regardé avec attention si je n'avais pas été tiré au sort. Mais là il faut que je me les refasses, pour comprendre comment gagner... Mais apparemment, étudier seulement les gagnants n'est pas suffisant, et je soupire légèrement...
- ça veut dire que je dois les regarder en entier? je demande avec l'espoir qu'elle me réponde pas la négative. ça va me prendre tout mon temps...

[Mimie99]

Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Son regard d'abord empli d'incompréhension se transforme peu à peu en dégoût. Je l'affronte sans broncher. Je peux le comprendre, d'autant plus de son point de vue. Et je me doute que, comme beaucoup d'autres, elle n'arriverait jamais à partager le mien. À comprendre pourquoi j'avais envie d'en finir. Pourquoi à certains moments j'aimerais toujours pouvoir en finir. Il n'y a plus grand-chose qui me rattache ici, si ce n'est que les Jeux. Les monstres qui renvoient chaque année des jeunes plus ou moins innocents dans une Arène mortelle. Je reste pour ces jeunes. Je reste pour ces monstres. Une fois qu'ils seront morts, les Juges, le Capitole, les Jeux... Il ne me restera plus rien. Peut-être qu'une fois ma vengeance accomplie, je me trouverai un endroit paisible pour finir mes jours. Devenir vieille... Mourir seule.

Sa question traverse sans vraiment m'atteindre. Son ton froid ne me fait rien. J'y suis habituée à cette froideur venant de tous ceux qui ont cette envie de vivre aussi forte qu'a été mon envie de mourir. Je conserve facilement mon calme, peut-être aider par le fait que l'alcool m'amortie. Enfin, peu importe. Je lui réponds:

- Non, j'ai des raisons bien plus que suffisantes pour vouloir rester maintenant. Ils ne se débarrasseront pas de moi aussi facilement...

Je ne donnerai pas la satisfaction au Capitole de me voir mourir. Qu'ils continuent d'avoir peur. Qu'est-ce que ça change? Je vais rester. Pour protéger et tuer. Pour protéger et venger. Je n'ai pas l'intention de continuer à perdre. Cette année je vais tout faire pour que l'un de mes tributs reviennent. Je ne pourrai pas me laisser piéger à mes sentiments. Je ne peux pas favoriser Hermia si ce n'est pas elle qui est en position de force. Non, je devrai choisir à chaque moment selon lequel à le plus de chance de s'en sortir.

Parler de tout et de rien concernant une situation hypothétique, sur des techniques de survie qui s'avéreront peut-être inefficace selon le type de terrain ne résoudra pas le problème qui s'impose maintenant. Peu importe l'Arène, les manières d'y mourir seront nombreuses. Les techniques d'y survivre différeront selon l'environnement. On ne peut jamais être totalement prêt à ce qui se prépare dans l'ombre. Sa remarque qu'elle fait concernant ce qu'elle ne souhaite pas comme environnement pour l'Arène me laisse pensive et je lâche sur un ton conciliant:

- L'important c'est de voir le côté positif et de se souvenir des bases. Un endroit glacial peut signifier de la neige, ce qui peut procurer de l'eau. Le feu y est ton plus grand allié. Dans un désert, l'eau est ton plus grand allié. Et il ne faut pas oublier que généralement il fera extrêmement froid la nuit. S'il s'agit là de ce que tu redoutes le plus comme environnement pour l'Arène, essaie de trouver des solutions simples pour y survivre. Être préparé, ça peut éviter la panique.

J'offre des conseils. Peut-être un peu trop. Sans doute trop. Je ne précise toutefois pas tout ce qu'elle pourrait faire. Ou que redouter certains types d'environnement pour l'Arène ne sert pas à grand-chose sauf à s'y préparer. La peur est un bon outil pour savoir où il faut commencer à apprendre. Quand on connaît quelque chose, on a généralement moins peur. Quand on y est préparé, on ne se laisse pas prendre au dépourvu. C'est simple comme logique. Un peu plus compliqué de la mettre en pratique à la perfection, par contre. Mais de toute manière la perfection est un leurre, rien n'est jamais parfait.

Elle me semble plutôt réceptive maintenant que je mentionne qu'être discrète, effacée peut se montrer utile. Devenir un plan en partant d'un élément imprévu. Je sais très bien que certains Sponsors aiment privilégier certains tributs qui ne semblent pas sortir du lot. Parfois ils voient justes, parfois non. Dans tous les cas, ça pourrait lui servir si elle joue bien son jeu. Dans tous les cas elle semble trouver l'idée intéressante, même si elle n'a pas tort en disant qu'elle n'aura probablement pas beaucoup d'autres choix de plan. Les marges de manœuvre sont un peu limitées pour les tributs sans Mentor. Ils n'ont pas trente-six idées pour s'en sortir. Comme je considère que je commence à vraiment beaucoup trop parler, je me fais plutôt concise dans ma réponse:

- C'est vrai que dans le cas présent tu n'as pas énormément d'options.

Au vue de tes débuts, je songe. Toutefois, ne pas avoir énormément d'options ne signifie pas une absence d'autres possibilités. En réfléchissant longuement sur la question, en faisant une liste de ses points forts, faibles, de ce qu'il est possible d'améliorer ou d'apprendre... d'autres solutions viendraient peut-être. Mais elle devra le faire seule. L'y aider serait une trahison très peu pertinente par bien des points de vue. Non seulement, ce serait se jouer d'elle tout en étant sincère, mais en plus aider d'autres tributs au lieu des siens, ce n'est pas très bien vu. Certains le font quand même, mais souvent c'est à des fins d'aider encore mieux les leur. La quête d'information peut corrompre n'importe qui, surtout dans les Jeux.

Son ton légèrement plaintif quand elle comprends que ce que je dis implique de regarder en entier les Jeux me rebrousse légèrement le poil. Tu veux gagner? Alors bats-toi! Il est rare que l'on gagne les Jeux sans y mettre un peu du sien, que ce soit en utilisant sa cervelle ou ses muscles, ou les deux dans le meilleur des scénarios. Je pousse un soupir en levant les yeux au ciel. C'est fabuleux. Absolument fabuleux. L'idéal serait qu'elle les regarde en entier, car un perdant ne signifie pas toujours absence de technique. Toutefois, je me calme suffisamment pour lui répondre:

- Tu n'as pas à les regarder en entier si tu n'y tiens pas. Tu peux tout simplement regarder qui sont les six derniers à être resté vivant, observer ce qu'ils ont fait pour y arriver et aller jusqu'à la fin. Quand tu sais qui chercher, c'est moins long, tu peux sauter des passages entiers. Bien évidemment, tu pourrais aussi te contenter des trois derniers, mais on perd une bonne partie de l'intérêt de la chose. Sauf si tu ne veux qu'apprendre à connaître chacun des mentors. De toute manière, c'est ton choix.

Qu'elle fasse le bon ou le mauvais ne m'importe peu. Je devrais sans doute commencer immédiatement à regarder les enregistrements des anciens Jeux, ceux dont je ne me souviens plus. Récolter de l'information et pouvoir les donner à mes tributs. Si je peux leur éviter de « perdre » leur temps à faire de la recherche, ils pourront consacrer leur temps aux véritables apprentissages et aux visionnements de séquences clés. C'est un bon plan. Le seul problème, c'est que la soirée est bien avancée.

[naji2807]

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



C'est plus fort que moi, la colère s'empare de moi sans que je ne puisse la repousser, et je regarde Ruby avec dégoût, même si cela ne semble lui faire ni chaud ni froid. Et je n'attends de toute façon aucune réaction, je ne cherche pas à la faire réagir, je suis juste incapable de réagir moi-même autrement. Je ne peux ressentir que du dégoût, je ne peux que rejeter cette idée atroce. Elle a voulu mourir, et pourtant c'est la seule, parmi 24, à avoir survécu... Elle devrait respecter ça, au moins. Vivre et avoir envie de vivre pour tous ceux qui sont morts, tous ceux qui mourront à nouveau, et tous ceux qui se battent chaque jour pour vivre. C'est injuste. Voilà ce que je pense, voilà ce que j'aurai envie de crier... mais je sais depuis longtemps que le monde est injuste, tout le temps. Pourtant cette injustice là me frappe plus fort encore que toutes les autres. Parce que moi je veux vivre... je n'ai toujours voulu que cela, et je vais peut être mourir, alors qu'elle est en vie...
Sa réponse n'est pas suffisante à mes yeux. Elle a voulu mourir, et ne semble vouloir vivre que par esprit de revanche. Moi je ne vis que pour moi. Et jamais je n'ai voulu en finir. Jamais. Même quand c'était vraiment dur, même quand les nuits si froides que mes doigts en devenaient douloureux, même quand mon ventre me faisait souffrir à cause de la faim, même quand les affreuses mains de Cole se baladaient sur moi... Même quand j'ai pensé à être tirer au sort pour les Jeux, je ne pensais pas un seul instant que ça pourrait être réel, et je ne voulais pas que ça arrive, je ne voulais pas risquer de mourir... Je ne veux pas mourir.
- Tant mieux pour vous, je lui réponds simplement, froidement, ne sachant pas quoi dire d'autre.
Tant mieux pour elle si elle vit sans être autant accroché à la vie que moi. Tant mieux pour elle si elle ne pense plus à mourir. Et tant pis pour moi si je meurs dans l'Arène.
L'Arène dont on ne connait rien pour le moment, et si spéculer dessus n'est pas forcément très utile, nous le faisons quand même, comme tout le monde sans doute. Je voudrais qu'il y ait des arbres, une forêt, même si elle ne ressemblera probablement jamais aux vergers du 11. Je sais malgré tout grimper aux arbres, et je compte là-dessus pour me cacher. Se cacher dans une Arène désertique, que ce soit un désert froid ou un désert chaud, c'est plus dur. Mais bien sûr, il y a quelques atouts, même si concernant le désert chaud, je ne vois pas très bien lesquels.
- Comment on trouve de l'eau dans le désert, je demande, on creuse? Ou alors il n'y aura que l'eau de la Corne d'Abondance et les Carrières seront les seuls à survivre. Mais ça ne donnerait pas lieu à beaucoup de spectacle, donc je ne pense pas qu'ils prennent une telle décision.
Les Sponsors veulent du spectacle, et d'ailleurs, à la réflexion, je ne leur en ai pas beaucoup donné. Mais d'un autre côté, Ruby ne semble pas trouver l'idée de ne pas se faire remarquer si mauvaise. C'est vrai que déjà je ne passe pas pour quelqu'un de trop faible... enfin sur le plan mental en tous cas. Et puis je ne fais pas d'ombre aux autres, donc ils ne voudront peut être pas me tuer tout de suite. Et en enfin, les Sponsors pourraient croire que je me la joue mystérieuse... Même si en réalité je n'ai pas tant d'atout que ça à cacher. Mais de toute façons, je n'ai pas beaucoup d'option... Ou alors il faudrait que je cartonne aux entraînements, mais il n'y a pas de public, juste les autres Tributs, et je ne veux pas me faire remarquer d'eux, ça non, je préfère qu'ils ne fassent pas trop attention à moi, sauf si ils veulent une alliance... Mais ça bizarrement, je doute que ça arrive. Je vais donc rester dans cette attitude de retrait pour le moment, de toute façon, c'est plus naturelle pour moi, c'est comme ça que je suis.
Je ne réponds donc rien à Ruby sur ce point, et la conversation se poursuit. Cette fois-ci nous évoquons les éditions précédentes, et je dois admettre que l'idée de toutes les revoir dans leur intégralité ne me fait pas jubiler... Et apparemment, le peu de fainéantise dont je fais preuve agace Ruby, mais je ne suis pas là pour lui plaire après tout. Elle finit néanmoins par me faire comprendre que je ferai mieux de regarder les Jeux au moins à partir des 6 derniers et je hoche la tête. Je pense plutôt regarder à partir des 4 derniers, mais regarder aussi le tout début, histoire de me préparer au bain de sens inévitable de la Corne d'Abondance. A moins que cette année tout le monde ait l'intelligence de se barrer et pas de foncer vers ce piège évident.
- Je verrai bien, je réponds évasivement, de toute façon j'imagine que la télé ultra moderne dans ma chambre me permettra de tout revoir dans les moindre détails... Si ça se trouve, je peux même regarder les Jeux sous la douche, je raille en me demandant malgré tout si je ne m'approche pas de la vérité.

[Mimie99]

Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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La froideur de son ton ne diminue pas lorsque je lui dis que je ne veux plus mourir. Son « tant mieux pour vous » résonne plus comme un « je m'en balance, le mal est déjà fait ». Oui, j'ai désiré mourir, mais remettre en question mes choix alors qu'elle n'a jamais été dans la même position que la mienne me laisse un goût aigre dans la bouche. Malgré tout ce qu'il s'est passé, malgré toutes les bêtises que j'ai faite, je n'en regrette aucune. Sauf mon incompétence lors de la dernière journée de mes Jeux. Sinon, pour le reste je ne regrette rien. J'ai essayé de me tuer. Et alors? À ce moment je n'avais rien à perdre. Je tapote des doigts le comptoir en face de nous, réfléchissons à la meilleure approche dans la situation présente. Sauf que je n'ai pas l'impression qu'il y en ait une. Si je me justifie, j'aurai l'air de regretter mes actions passées ou encore ça pourrait donner l'illusion que je me préoccupe de ce qu'elle pense de moi. Ce qui n'est pas l'exacte vérité. La seule raison acceptable pour laquelle je pourrais me justifier auprès d'elle, c'est pour ne pas miner son moral. Mais bon... de toute manière, je ne vois pas comment ça pourrait changer quoi que ce soit. Ça ne change rien au fait qu'elle est sur le point d'être balancée dans une Arène mortelle. Ne voyant pas ce que je peux dire, je me contente de reprendre de la crème glacée.

Spéculer sur l'Arène est inutile à tout point de vue. Sauf si c'est pour s'y préparer. Spéculer pour se lamenter, ça ne sert à rien. La logique froide est le meilleur remède à la panique. Quand tu es sur le point d'entrer dans l'Arène... il faut que tu te prépare mentalement aux horreurs qui t'attendent. Aux peurs que tu auras à affronter. Tu as peur de l'eau? Apprend à nager. Tu as peur de mourir de faim? Apprend ce qui est comestible, apprend à chasser ou à tendre des collets. Tu as peur de te faire tuer? Apprend à te défendre. Évidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire, mais... le peu que l'on peut apprendre peut toujours nous sauver la vie. Se préparer mentalement à subir telle ou telle épreuve peut nous éviter de paniquer. Comme, par exemple, ne pas avoir d'eau lorsque l'on est dans un désert. C'est une question pertinente qu'elle me pose. Comment trouve-t-on de l'eau dans un désert? Creuser ne sert pas à grand-chose sauf si on est certain à 99% que l'on trouvera de l'eau à cet endroit. Tout comme elle, je ne crois pas que les Juges laisseraient que de l'eau à la Corne d'Abondance. Tout près? C'est fort possible. La plus grande source? C'est certain. Mais la seule? Non, je ne crois pas. Je lui dis rapidement en prenant encore un peu de crème glacée:

- Déjà, évite de creuser pour rien et s'il y a un endroit en hauteur, vas-y. Avoir une vue d'ensemble t'aidera bien à trouver de l'eau, plus rapidement qu'en vagabondant ou en creusant, en tout cas. Sinon, il y a bien quelques autres petites choses qui peuvent être utile pour trouver de l'eau. Tu as raison au sujet de la Corne d'Abondance. Il y aurait sans aucun doute une très grande source tout près, mais ce ne serait pas la seule. D'autres questions sur l'eau? Sur le désert? Sur autre chose... peut-être?

Je fais un peu de la rétention d'informations, et alors? Je sais bien quelques petites choses au sujet des déserts. Je ne suis pas totalement incompétente comme Mentor, j'essaie de me renseigner sur les différents écosystèmes et climat possibles. N'importe quoi pourrait se retrouver dans les Jeux. Les déserts comme bien d'autres. Dans tous les cas, un désert a toujours, quelque part, de l'eau. Dans un endroit un peu plus pourvu en végétation, dans certains fruits des cactus, sous les roches... ou sur les roches avec la rosée du matin. Il n'y en a peut-être pas en quantité, mais ça peut faire la différence entre une déshydratation majeure et plus mineure.

Revoir les Jeux de toutes les Éditions et s'intéresser particulièrement aux six derniers ne semblent pas l'emballer. Apparemment, elle préfère apprendre de manière simple, sans complication. Sans trop être entreprise par cette activité pourtant pleine de source d'information qui peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Enfin, c'est elle qui voit. Je secoue légèrement la tête face à sa réponse évasive. « Elle verrait bien ». Elle ne verra pas grand-chose si je peux me permettre ce commentaire. Elle va sans doute faire le minimum à ce sujet. Ou peut-être pas. Rendu là, elle fait ce qu'elle veut. Je ne suis pas sa Mentor. Je lâche un ricanement quand elle dit que si ça se trouve elle peut même regarder les Jeux dans sa douche. Je réponds pensivement:

- Je n'ai jamais essayé de voir s'il y avait un écran ou quoi que ce soit de cette tenure dans les douches. Mais connaissant les gens du Capitole, je n'en serais pas le moins du monde étonnée. Et c'est évident que la télé dans ta chambre te permettra de revisionner les différents Jeux.

Je marque une hésitation, mais la curiosité étant parfois vraiment maladive je lui demande avec un léger sourire:

- Une idée de l'ordre dans lequel tu regarderas les Jeux?

Elle ne voudra peut-être pas tous les regarder, ce qui peut être normal, elle n'a pas l'éternité devant elle. Toutefois, se contenter d'y aller dans l'ordre n'est peut-être pas la solution. Il vaudrait mieux qu'elle privilégie certains Jeux avant les autres. Certains qui pourraient lui fournir plus d'informations. J'ai déjà mes petites idées, notamment, car je dois tous les regarder moi-même. Je ne dormirai pas, s'il le faut. Mais j'arriverai à donner des informations précieuses à mes tributs, qu'ils ne veuillent m'écouter ou non, ils m'entendront. Je connais mes Jeux sur le bout des doigts. Mais les autres? Pas autant.

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Elle ne répond rien, et je n'arrive pas à savoir si je préfère que ça reste comme ça ou si j'aurai aimé qu'elle me réponde. Je ne peux pas la comprendre. Une partie de moi, toute petite se dit qu'elle a peut être vécues des choses si atroces que je ne peux même pas les imaginer, que peut être, les Jeux l'ont détruites et l'ont poussé vers cette idée de suicide. Mais l'autre partie refuse catégoriquement cette idée. Mourir, c'est la pire chose qui puisse arriver, je ne pourrais pas imaginer pire, même les horreurs que Cole veut me faire, même la faim intense, même la soif, encore plus destructrice, rien n'est pire que mourir. Parce qu'on peut toujours repousser Cole, on peut toujours manger, on peut toujours boire, mais il n'y a aucun remède à la mort, aucun retour en arrière, aucune possibilité de réparation... On est juste mort, on disparaît, on ne voit plus rien, on disparaît aux yeux du monde et le monde disparaît à nos yeux. Je ne peux pas imaginer pire... et je ne veux pas mourir, par pitié je ne veux pas. Et si d'autres le souhaitent, alors qu'ils prennent ma place, qu'ils me laissent leur place sur terre et qu'ils s'en aillent à ma place! Oui je suis une égoïste, j'en ai toujours été une, j'en serai toujours une, je passe avant les autres, car personne d'autres que moi ne me fera passer en première.
Mais je me me calme et oublie mes griefs quand nous parlons de l'Arène. J'espère vraiment qu'elle ne sera pas désertique, je compte sur mon habileté à grimper aux arbres pour survivre, et si c'est un désert je serai vraiment mal... Mais j'interroge Ruby sur comment trouver de l'eau, dans le désert, juste pour avoir des indices, juste aux cas où. Je hoche la tête en l'écoutant, elle n'a pas tort, si je creuse pour rien, je vais juste perdre de l'énergie... Trouver un endroit en hauteur, ça peut être une bonne idée, mais ça dépend. Je ne sais pas comment prendre ses questions, mais je décide de les prendre au premier degré et résume :
- Ok, prendre de la hauteur, et trouver de l'eau ailleurs qu'à la Corne d'Abondance. Mais prendre de la hauteur c'est se mettre en danger non? Enfin je veux dire que dans un arbre ça va, il y a le feuillage, mais si il n'y a pas d'arbre... Vous croyez que c'est possible qu'il n'y en ait pas? je demande en faisant légèrement la moue.
Je serai vraiment mal si il n'y a pas d'arbre... Je ne sais même pas si je pourrais trouver à manger sans eux. Parce que si il y a des arbres il y a forcément des fruits non? Le doute me gagne, après tout, si les arbres du District 11 sont des arbres fruitiers, rien ne me dit que tous les arbres ont des fruits, et surtout de fruits comestibles...
- Il faut savoir ce qui se mange et ce qui ne se mange pas, pas vrai? Il peut y avoir des fruits non comestibles dans l'Arène?
Je n'y avais pas réfléchi avant, mais maintenant que je m'attarde un peu sur la question, le doute me gagne je ne suis plus si sûre de moi. Au District 11, tout se mange, mais je suis sûre maintenant que ce ne sera pas le cas dans l'Arène, et je ne peux pas mourir aussi bêtement qu'en mangeant quelque chose qui ne se mange pas.
Et pour en apprendre plus sur ce qui est comestible ou non, regarder les Jeux pourrait m'aider. Mais je ne compte pas tout revoir en entier, de toute façon ça ne serait pas faisable, pas réalisable, c'est beaucoup trop long... Regarder à partir de la fin seulement ou peut être juste le début et la fin, ça me semble être un bon compromis. Je fais une plaisanterie à propos de la douche, mais Ruby a sûrement raison, avoir un écran dans sa douche ça ne doit pas être si surprenant pour les gens du Capitole.
- Je ne comprends même à quoi ça leur sert, je soupire, dans le 11, on a même pas de douche pour certain, alors imaginer qu'on puisse avoir un écran dans sa douche...
Je ne sais même pas pourquoi je continue à faire des comparaisons, ça en devient absurde.
Comme Ruby m'interroge, je reprends une cuillère de glace en réfléchissant.
- Je suppose que je vais commencer par la première édition, ce sera sûrement intéressant. Mais pour la suite, je ne sais pas, je suppose que je comptais tout regarder dans l'ordre. Mais est-ce qu'il y en a que je peux sauter? je demande avec un peu d'espoir.

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Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Chercher à savoir ce que pourrait être l'Arène ne sert pas à grand-chose si ça finit par t'effrayer ou ne vise qu'à jouer à des conjectures sans queue ni tête. Le seul moment où ça peut être propice, c'est lorsque tu cherches à te préparer à toutes les éventualités. Ça peut être effrayant, ça peut être paralysant, mais ça peut aussi te sauver la vie dans cette Arène de m*rde. Et si notre conversation avait commencé sur des pensées peu réjouissantes concernant l'Arène, maintenant elle semble s'orienter vers quelque chose de plus utile. De plus judicieux. Apparemment l'un des scénarios qui ne l'enthousiasme pas particulièrement, c'est que l'Arène soit un désert. Il est certain que ce n'est pas le terrain le plus... facile. Je fronce légèrement les sourcils face à sa réaction à ce que j'ai dit concernant la hauteur. Au début, elle semblait avoir compris... ou sinon elle se contentait de répéter ce que j'avais dit. Mais pourquoi par les algues desséchées est-ce qu'elle pense que aller en hauteur c'est se mettre en danger? Si tu es assez stupide pour le faire sans discrétion, oui, peut-être, mais sinon? C'est l'endroit le plus pratique pour voir tout le monde venir! Surtout dans un désert! Quand elle se met à parler d'arbre j'ai envie de me frapper le front du plat de la main. Oh, bon sang... Je secoue légèrement de la tête avant de lancer:

- Si tu es dans un désert il y a très peu de chance que tu trouves des arbres avec un feuillage suffisant pour t'éviter d'être vu. Et la hauteur, ce n'est pas dangereux, sauf si on est assez imbécile pour se laisser voir. Une fois en haut, tu peux tous les voir arriver, particulièrement dans un désert. Pourquoi penses-tu qu'aller en hauteur c'est se mettre en danger?

Peut-être que nous ne nous comprenons tout simplement pas. S'il y a une plateforme, un plateau ou n'importe quoi, c'est l'endroit à privilégier. Enfin sauf si les Carrières y sont déjà. En même temps, pour ce faire il faudrait que la Corne d'Abondance y soit. Mais cela ne ressemblerait-il pas trop à mes propres Jeux? Ils ne referaient pas la même chose deux fois. Certainement pas dans un laps de temps aussi court.

Je me tourne brusquement, étonnée, vers Breana quand elle me demande s'il faut savoir ce qui est comestible et ce qui ne l'est pas. Je laisse échapper un gros soupir et regarde le plafond en y cherchant un certain réconfort. Ne vient-elle pas du district où une bonne majorité de la nourriture qui fournit Panem se trouve? Quand je retrouve un certain semblant de calme et que je sais que mon ton ne transpirera pas la condescendance, je lui dis sur un ton calme:

- Eh bien, oui, ce serait très utile. Mais il faut toujours faire attention, une petite erreur de jugement et BAM. Tu es morte. C'est presque certain qu'ils mettront des pièges de la sorte. Mais même s'ils n'y a aucun piège côté nourriture... il vaut mieux faire attention. Vous serez vingt-quatre dans le même bateau. Vingt qui dépendront sans doute de ce que la flore et la faune locale pourront leur apporter. Il suffit qu'un seul d'entre eux empoisonne quelque chose pour en éliminer d'autres.

C'est ce qu'Owen a fait, après tout. Et qui sait si quelqu'un d'autre n'aura pas une idée telle que celle-là? C'est très facile de tuer quelqu'un en l'empoisonnant, quand tu connais ce qui est toxique et pas. Une petite goutte ici ou là et le travail est joué. Enfin, si tu es suffisamment rapide, discret et doué pour le faire. Ce n'est pas n'importe qui, je suppose qui arriverait à se faufiler quelque part pour empoisonner d'autres tributs. Est-ce quelqu'un a déjà soupesé l'idée d'empoisonner la nourriture de la Corne d'Abondance? À l'insu des Carrières. Il se fie tellement sur cette source de nourriture pour survivre. Ça leur ferait une de ces claques au visage... Un léger sourire étire mes lèvres à cette idée.

Revisionner les différents Hunger Games qui ont eu lieu serait une excellente chose. Nous en discutons un moment avant qu'elle ne semble se décourager à moitié par ce que j'insinue, comme quoi il vaudrait mieux regarder au moins tout ce qui concerne les six finalistes. Ça ne semble pas l'enchanter et elle blague en disant qu'elle pourrait sans doute en regarder dans sa douche. Puis suit la question s'il y a effectivement des écrans dans les douches. Je ne l'ai jamais vérifié, mais ils sont assez superficiels et idiots pour avoir de telles choses. Quand elle demande pourquoi, je hausse des épaules en affirmant:

- Ils ne vivent que pour le divertissement. Prendre une douche ça doit être si banal pour eux qu'ils ont besoin de plus.

Le pire étant que ça doit être la vérité. Ils ont toujours besoin de plus, de meilleur, de mieux, d'incroyable. La normalité ne leur sied pas le moins du monde. J'en grince des dents, mais ce que me dit Breana concernant le visionnement des Jeux me ramènent à la réalité et au véritable sujet de conversation. Regarder la première édition est une bonne idée, mais en même temps, c'est là où tout le monde ne connaissait rien à rien aux règles des Jeux. Là où il existait toujours un espoir persistant que le Capitole changerait d'idée. Cette illusion a disparu dès la deuxième année des Jeux. Elle veut regarder tout dans l'ordre. D'accord... Est-ce qu'elle peut en sauter? Certainement quelques-uns. Je regarde à nouveau le plafond tandis que je réfléchis en parlant:

- Oui, regarder les premiers Jeux peut être une bonne idée. Tu pourrais sans doute regarder que celles où un Tribut qui n'était pas un Carrière à remporter les Jeux. Ainsi, tu verrais les différentes manières de se débarrasser des Carrières. Ou du moins des tributs du un et du deux. Donc, ça donnerait les Éditions un, deux, cinq, six... Tu peux oublier la sept, je ne comprends toujours pas comment ce gars a pu gagner. Ensuite, les Éditions 9, 11 (je frissonne légèrement en la nommant, c'est la mienne, mais je continue sans ne laisser paraître quoi que ce soit d'autre), 13 et 14. Après, c'est à toi de voir si tu veux ajouter quelques-unes des Éditions de Carrière. Est-ce que tu veux que je répète les Éditions ou ça va?

Si ça ne tiendrait qu'à moi, je lui dirais de toutes les regarder. Mais ça ne tient pas que de moi. Tout d'abord il faut qu'elle voit à quel point elle veut mettre de l'énergie là-dedans, ensuite elle n'a pas tout le temps de le faire non plus et elle ne peut pas se permettre d'avoir énormément d'heure en moins prochainement. Elle en manquera sans doute bien assez dans l'Arène. Moi, je peux me permettre de manquer d'heure de sommeil. Je n'aurai pas besoin de ma force physique pour les maintenir en vie, seulement de ma tête. Et Reed et moi on peut se relayer. Ce qui signifie que dans tous les cas, je pourrai dormir. Plus qu'elle. Plus qu'aucun d'eux. Personne n'arrive à bien dormir dans l'Arène. Que l'on soit des Carrières ou non.

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Evidemment qu'on en doit pas trouver beaucoup d'arbres dans le désert, et c'est bien ce qui me dérange. Petite, je grimpais aux arbres tous les jours, pour m'amuser, pour ramasser des fruits, ou parfois juste pour prendre de la hauteur et oublier pendant un temps au moins ma vie en bas. C'est un de mes atouts, et il est certain qu'une Arène désertique serait pour moi le comble du malheur... Ruby secoue la tête, comme si j'avais dit une bêtise quand je me demande si aller se réfugier en hauteur dans un désert ne serait pas plus dangereux que bénéfique.
- Parce que j'imagine que ce qu'il y a le plus souvent dans le désert ce sont des dunes, et qu'on est mieux caché derrière une dune que sur la dune, non? Or si on monte dessus, pour être en hauteur donc, on est plus exposé que si on était resté bien sagement en bas. Bon par contre on ne voit personne arriver, et ça, ce n'est pas vraiment très intelligent.
Quel dilemme... Vraiment il ne faut pas que ce soit un désert, ce serait l'Enfer.
Mais même si ça n'en est pas un, il y aura forcément des choses compliquées, à commencer par le fait de trouver de l'eau mais aussi de la nourriture. Et quand j'en parle, Ruby soupire. Elle n'a pas fini? Si elle ne veut pas que je lui parle, elle peut le dire franchement au lieu de prendre un air exaspéré à chaque fois que j'ouvre la bouche, à croire que je ne fais que dire des choses aberrantes. Je me sens agacée, mais j'écoute ce qu'elle me dit, je ne suis pas du genre à bouder les conseils, surtout quand il s'agit de survie. Je dois admettre que je n'avais pas penser que les autres Tributs pourraient empoisonner la nourriture ou l'eau... Bien sûr, ce n'est pas improbable, mais ça ne me paraissait pas évident non plus, je pensais qu'on serait tous trop occupés à chercher de la nourriture comestible pour aller la bousiller dès qu'on en aurait trouver. Mais d'un autre côté, le poison est un bon moyen de tuer à distance. Je garde cette idée en tête. Manger avant d'être manger, c'est important, et en l’occurrence, empoisonner avant d'être empoisonner, c'est peut être la solution.
- Je comptais faire attention de toute façon, mais merci pour vos conseils, je réponds avant d'ajouter, un peu plus froide, mais si ça vous dérange, je peux arrêter de vous poser des questions, de toute façon, je n'en vois plus vraiment d'autres à poser.
Quand je plaisante au sujet des douches qui comportent peut être un écran, je réalise que c'est sûrement le cas. Dans le 11 certains gamins, comme moi, ne prenons de douche que quand il pleut, ou parfois quand on arrive à se faufiler dans une maison et encore, ce n'est pas pratique de se laver tout en restant vigilant... Et au Capitole, les douches sont si sophistiqués qu'ils peuvent regarder n'importe quoi tout en se faisant masser par une dizaine de jets d'eau différents... Mais faire des comparaisons entre le 11 et ici n'a aucun sens. On dirait presque deux univers différents, qui s'opposent sur absolument tous les points.
- Si c'est si banal, pourquoi trouvent-ils ça normal que tout le monde n'en ait pas la possibilité? je demande dans un souffle.
La question n'est même pas vraiment pour Ruby, elle n'est pour personne en particulier, mais je ne peux pas m'empêcher de la poser pour autant.
Mais je reviens vite aux priorités du moment et interroge la Mentor sur les Jeux que je peux sauter. Elles me conseillent de regarder ceux où les Tributs de Carrière, ou au moins celles du 1 et du 2 n'ont pas gagné, histoire de voir comme les autres ont fait pour s'en débarrasser. C'est vrai que c'est sans doute une bonne idée, parce que je n'ai aucune chance de gagner avec ma seule force, et c'est ce qui caractérisent les Tributs de Carrière en général. Comme je la vois frissonner en évoquant l'Edition 11, je fronce légèrement les sourcils. C'est peut être la sienne. Je secoue la tête quand elle me demande si elle doit répéter :
- Non ça va aller, je vais retenir. La 11ème c'était votre édition? je demande.

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Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Je hausse des épaules face à son plaidoyer contre l'idée d'aller en hauteur. Peut-être qu'elle n'a pas tort quand elle dit qu'on est moins visible derrière une dune que dessus. A-t-elle jamais mis les pieds dans du sable, pourtant? Non, bien sûr que non. Je ne crois pas que les plages fassent profusion à Panem, si ce n'est dans mon district. Toujours est-il que courir dans du sable, ce n'est pas la tâche la plus aisée du monde. Alors monter une dune? Ça doit demander bien du talent, et un accident est si facilement arrivé... Je la pointe du doigt et avec un sourire je lance:

- Peut-être que tu es plus visible, mais justement tu vois tout le monde arriver. Et si tu as peur des petites armes à distance des carrières, n'oublie pas qu'ils doivent d'abord monter aussi. Généralement, ils sont trop stupides pour arrêter d'avancer pour viser ce qui n'est pas malin. Et de toute manière, rien ne t'empêche de te protéger de l'autre côté. Et puis, ça doit être plutôt simple de pousser quelqu'un du haut d'une dune quand ils viennent tout juste de faire leur ascension.

J'imite rapidement quelqu'un qui cherche son souffle, posant la paume sur mon coeur comme si ça pouvait m'aider à ingurgiter plus d'air. J'arrête assez rapidement ma comédie et la regarde fixement, demandant sans rien dire si elle comprend ce que je veux dire. Si elle comprend que, malgré tout l'entraînement que quelqu'un peut avoir... on a tous une limite. La chaleur d'un désert est écrasante. Une ascension sur une surface que seulement deux sur vingt-quatre connaissent bien... Combinée à la chaleur dite... Bah... personne ne fera long feu. À moins de se montrer plus intelligent que les autres.

Elle s'offusque. Encore. Pourquoi donc pense-t-elle à ce point que je n'ai pas envie de la conseiller? J'ai peut-être une trop grande gue*le, mais c'est mon problème, pas le sien. Elle devrait en profiter. Pourquoi arrêter de poser des questions lorsque tu as une Mentor devant toi qui ne sait pas se la fermer? Je dois avoir une trop grande grandeur d'âme. Ou pas. Sa question sur si on doit se renseigner sur les plantes comestibles et tout est légitime, mais me déstabilise et ce pour une raison très simple. Je rétorque donc à son ton froid:

- Ce n'est pas que ça me dérange. C'est simplement que ça me semblait élémentaire comme chose à apprendre quand on entre dans les Jeux. Mais merci, ta question m'a permis de voir que tout le monde ne considère pas cet apprentissage comme élémentaire. Ou du moins, ils n'y pensent pas. Tu es libre de poser toutes les questions qui peuvent t'assaillir l'esprit. Tout comme je suis libre de ne pas y répondre. Et c'est généralement ce que je fais quand quelque chose me dérange. Ou j'agis de manière plus... directe.

J'espère sincèrement qu'Hermia et Ulrik ont mis l'apprentissage des plantes comestibles dans leur liste de choses à apprendre, car sinon je risque d'être légèrement... très, très déçue. Enfin, je leur en ferai part dès que nous serons entre huit yeux avec Reed. Chose qui devrait arriver dès demain, en principe. Et il faut déjà que je fasse bien des choses avant d'arriver à cette fabuleuse rencontre...

Je ne peux empêcher un rire étranglé de sortir de ma bouche lorsque Breana demande que si les douches sont si banales pour les gens du Capitole, pourquoi trouvent-ils normale que tout le monde n'y a pas accès. Pose-t-elle réellement la question ou est-elle ironique? Je l'ignore, mais je réponds tout de même avec du mépris dans la voix, mépris pour ces gens pompeux du Capitole:

- Parce que pour eux, tout le monde y a accès. Toutes les personnes importantes. Les habitants des districts... sont à peine humains pour eux. Nous ne sommes qu'une forme de divertissements de plus et ceux qui font leurs sales boulots pour leur obtenir vivres, eau, électricités, marchandises en tout genre. On existe vraiment que dans les Jeux pour eux.

Nous ne sommes que des pions, des marionnettes. Des esclaves sans en porter le nom. On ne sert pas à grand-chose, au fond, si ce n'est que de servir de travailleurs pour le Capitole. On leur fournit nos ressources premières. C'est nous qui, à la sueur de notre front, les maintenons en vie. Et en échange, ils s'amusent à voir nos enfants s’entre-tuer à l'écran. Si au moins ce n'était qu'une émission de télé, réalisé qu'avec des effets spéciaux. Sauf que leur divertissement en serait amoindri... quel dommage.

Je hoche tranquillement de la tête, satisfaite, lorsqu'elle m'affirme que je n'ai pas besoin de répéter les Éditions des Jeux qu'elle devrait visionner en priorité. Éditions qui a vu gagner des tributs qui n'étaient pas des Carrières. Ou du moins, pas ceux du 1 et du 2. Le 4 est souvent inscrit dans la clique de Carrière, mais je ne vois pas pourquoi. Les habitants du 7 ont tout autant l'opportunité de travailler leur force. Je crispe des mâchoires automatiquement lorsqu'elle me demande si la onzième Édition c'est la mienne. Je déglutis avec quelque difficulté et détourne le regard, jouant distraitement avec mon verre. Elle a sans doute remarquer mon frisson. Je ne veux pas y penser. Je ne veux plus y penser. À mes Jeux. Mais ils sont toujours là. Dans mes pensées. Tout comme lui... Je lâche sans la regarder:

- Oui, c'est mon Édition. Tu pourrais sans doute ne pas la voir, si tu veux. J'ai gagné par la force plus que par l'esprit. À la fin, du moins...

Je ferme les yeux quelques secondes pour tenter d'éloigner les images et les sensations qui me reviennent en mémoire. Le corps de Seal qui tombe, une lance coincée dans le ventre. Le cou de l'autre tribut qui se rompt entre mes cuisses. Le sang chaud et poisseux de la fille sur mes mains. Et cette rage... cette rage qui bouillonne, brouille ma vision à n'en plus finir. J'inspire brusquement en rouvrant les yeux, ma main est crispée sur mon verre. Si fortement que mes jointures ont blanchies. Je peux presque entendre le verre commencer à se fissurer... Je desserre lentement les doigts. Il faut que je me calme... Il le faut...

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Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



Je ne suis pas sûr que la prise de hauteur soit une bonne idée en toute circonstance. Grimper aux arbres, je le ferai, c'est certain, c'est un atout que je compte jouer si je me retrouve dans une forêt, mais monter sur des dunes dans le désert, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment une bonne idée. Je fais part de mes réflexions à Ruby et réfléchis à sa réponse. C'est vrai que le temps qu'on me rattrape, j'aurai eu le temps de m'en aller, alors que cacher derrière une dune, je ne pourrais pas voir mes ennemis arriver. Mais supposons que je tombe sur quelqu'un de très bon avec les armes à distance, je serai mal non? L'imitation de Ruby me fait sourire et je hoche la tête :
- Oui j'imagine que ça doit être fatiguant de grimper en courant. Je n'ai jamais vu de sable de ma vie, je ne sais même pas quelle texture ça a, si c'est facile ou difficile de marcher dessus.
Ma question est implicite, parce que je me doute qu'il doit y avoir du sable au bord des plages du 4, et que Ruby doit donc connaître la consistance du sable. En tous cas j'espère vraiment que ce ne sera pas à un désert, mais à une forêt que nous aurons affaire.
J'ai l'impression que Ruby en a assez de mes questions, en tous cas c'est ce que je déduis, peut être à tord, de son air condescendant quand j'ai posé mes questions sur les plantes comestibles, qui m'a bien agacé. Si elle ne veut pas que je lui pose des questions, elle peut simplement le dire au lieu de se montrer désagréable. Pourtant Ruby m'assure qu'elle n'aurait pas répondu à mes questions ou qu'en tous cas elle me l'aurait dit plus directement si mes questions l'avaient dérangée. Je la regarde avec une certaine suspicion avant de finalement hocher la tête, décidant qu'au vue de son caractère, c'est probablement vrai.
- J'imagine que les gros muscles ne pensent pas beaucoup de toutes façons, je dis en haussant les épaules, vous devriez peut être faire attention à votre Tribut mâle.
Je me moque un peu en le rangeant dans la catégorie des muscles sans cervelle, mais c'est un peu ce dont il a l'air, à se porter volontaire comme ça, comme n'importe quel carrière stupide. Et si ils sont vraiment tous stupides, ce ne sera pas moi qui m'en plaindrait, au contraire, je compte bien en profiter pour survivre si ils décident de manger des aliments non comestibles.
Quand nous parlons des habitants du Capitole, je laisse échapper une réflexion à voix haute et Ruby se met aussitôt à rire, comme si j'avais dit la chose la plus ridicule du monde. Le mépris dans sa voix me met en colère, mais pas contre elle, pas vraiment, même si c'est sa voix qui m'agace, et ce qu'elle dit, qui est pourtant vrai, mais je n'ai pas forcément envie de l'entendre. Bêtement, j'ai envie de la contredire, alors que je suis la première au courant de cette dure réalité, la première à me résigner, à essayer de survivre sans forcément chercher à me battre, juste à vivre.
- Je sais, je sais tout ça... je réponds en soupirant, mais ça ne devrait pas être comme ça.
Stupide espoir, stupide pensée révolutionnaire qui n'a aucun sens dans ce monde où je vais être envoyée à l’abattoir. Je suis sûre que Ruby va se moquer à nouveau, et elle aura raison, mais tant pis.
Quand j'interroge Ruby sur la 11ème édition, l'ayant vu réagir différemment quand elle l'a évoquée parmi les autres, je la sens plus tendue et je n'en suis pas vraiment surprise. Je suppose que c'est loin d'être un bon souvenir, mais elle me répond tout de même et je fronce très légèrement les sourcils en demandant :
- Mais pas au début?
Je ne sais pas si elle me répondra, elle n'y est pas obligée, et puis c'est un sujet qui a l'air de la mettre mal à l'aise. De toute façon, je regarderai son édition à elle aussi, juste pour savoir.

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Ruby Rivera
Mentor - 20 ans - District 4 - Dans un salon-buffet - Avec Breana Stolen

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Mon imitation de quelqu'un d’essouffler la fait sourire. Ce n'était pas nécessairement l'intention d'être drôle, mais bon. Semble-t-il que mon imitation était réussite. Je ne sais pas si les points que j'ai avancé concernant les avantages d'être en hauteur lui ont suffi, mais la conversation est légèrement détournée lorsqu'elle me pose une question sans réellement la prononcer comme telle. Elle ignore la consistance du sable, ou même s'il est facile de marcher dessus. C'est tout à fait logique puisqu'il ne doit pas y avoir de sable dans le district 11. Je réponds avec un haussement d'épaules:

- Marcher ça peut aller. Ce n'est pas quelque chose de très stable et ça devient rapidement très chaud au soleil. C'est de la terre en beaucoup moins consistant. Courir, par contre, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple quand la surface sous tes pieds est du sable. Tes pieds ont tendance à aller de travers et tu t'enfonce un peu à chaque pas. Ça absorbe l'eau très rapidement aussi...

Je ne crois pas que ce soit la meilleure description du sable qui ait été faite, mais peu importe. Ça devrait lui permettre d'avoir une assez bonne idée de ce à quoi ça ressemble. De là à savoir si ça l'aidera, je n'en ai aucune idée. Ça ne pourrait lui être utile que s'il y a du sable dans l'Arène. Ou si c'est véritablement une Arène de désert sabloneux. Et pas cette chose rocheuse qu'il a eu dans la douzième Édition des Jeux. Je grince intérieurement des dents rien qu'au souvenir de cette Édition, ma première en tant que Mentor. Mon premier échec. Mieux vaut ne plus y penser...

Sa suspicion à mon égard ne me surprend pas. C'est même une réaction très saine à avoir quand on me fréquente, discute avec moi et etc. Je ne suis pas réellement digne de confiance. Pourtant, dans le cas présent, je ne cherchais qu'à répondre à ses questions. Le moment où je m'en sentirai lasse, je vais tout simplement m'en aller sans revenir en arrière. Son accusation est donc sans fondement. Toutefois, je crois bien qu'elle l'a compris tout comme les informations que je lui ai prodigué, je ne sais pas trop ce qui le suggère, mais j'en ai l'impression. Peut-être est-ce sa suspicion justement? Peu importe, je la regarde avec léger air blasé quand elle insinue que je devrais faire attention avec Ulrik. Elle a raison, mais pas pour la raison qu'elle croit. Il a un fort caractère tout comme moi et j'ai déjà pu constater que nos rapports ne seront pas aisé. Enfin, avec un peu de travail et avec les excellents conseils que j'aurai en réserve, il entendra peut-être raison suffisamment pour m'écouter. Face à sa réflexion sur les gros muscles sans cervelle je lâche:

- La majorité sont stupides, car justement ils croient que leurs muscles suffiront à leur donner la victoire. Alors non, ils ne pensent pas beaucoup. Avec leur tête, du moins.

Je n'ai aucune envie de répondre quoi que ce soit à propos d'Ulrik. J'aurais pu mentir et dire certaines choses qui ne sont pas la vérité et ainsi assurer les arrières d'une certaine manière à mon tribut, mais je ne le connais pas encore suffisamment pour m'y risquer. Dans les prochains jours, peut-être. Donner des fausses informations qui vont être prise pour des vraies si je joue bien mon jeu... c'est toujours facile. Après tout, c'est bien ce que j'ai fait pour mes propres Jeux, non?

J'ignore quoi dire de plus quand je la vois être agacée par ce que je dis des gens du Capitole. C'est sûr que ça ne doit pas vraiment l'amuser de se faire rappeler tout ça, surtout si elle a l'intention de venir vivre dans ce trou pourri si elle gagne les Jeux. Ce qui n'est sans doute pas gagné d'avance. On ne peut jamais être certain de savoir si on gagnera ou non. Même les Carrières ne peuvent pas en être convaincu, après tout... Ils n'ont pas toujours gagné. Et ce petit doute ne devrait jamais les quitter. Son soupir semble être communicatif, car je soupire à mon tour:

- Peut-être que ça changera un jour...

Je l'espère bien. J'ai bien l'intention que ça change. Je ne sais pas quand ce sera possible ni encore même comment je vais le faire exactement, mais je ne resterai pas les bras croisés éternellement à essayer de ne sauver qu'une personne sur vingt-quatre. Les Hunger Games n'ont pas leur raison d'être. Ce n'est qu'une horreur qui devrait être éradiquée. Mais pour l'écraser, il me faudra bien fréquenter des gens et faire des contacts. Un jour, j'y arriverai. Il le faut.

Un soupir m'échappe quand elle me relance au sujet de mes Jeux. J'aurais préféré qu'elle ne pose plus de question à ce sujet, qu'elle me laisse tranquille de ce côté-là. Elle n'a pas besoin de savoir. Pas vraiment. Non? Pourquoi me demander si je n'ai pas utilisé la force avant? Certes, ça n'a pas toujours été le cas. Je soupire à nouveau avant de répondre en me frottant les yeux:

- À quelques moments, oui. Mais j'ai surtout utiliser le terrain à mon avantage. Ils devaient trouver ironique d'essayer de me tuer dans une Arène faite à mon image... J'aurais peut-être dû utiliser ma tête un peu plus et tout ce serait passé différemment... Oui, tout se serait passé différemment...

Mon esprit commence à divaguer légèrement et je me masse le front. Comme si ça allait changer les émotions que je sentais remonter en moi. Ce n'est plus le moment. Je suis en public. Au Capitole. Il ne faut plus y penser. Je me l'étais promis, non? Mais c'est plus dur à faire qu'à promettre. Ma décision se prend d'elle-même et je me lève de mon tabouret de bar. Je me tourne vers Breana et je souffle:

- Ce fut une agréable rencontre et j'espère t'avoir été utile, mais je crois que je vais m'en aller. J'ai du travail qui m'attend... N'oublie de me tenir au courant de tes découvertes si tu vas fureter du côté des appartements des tributs du 1 et du 2.

Je lui adresse un vague salut de la main par la suite avant de me détourner, abandonnant humains, bol de crème glacée et alcool. J'ai passé tout près de prendre la bouteille, mais j'ai abandonné l'idée. J'ai déjà bu bien plus que ma part ce soir, autant retourner à mes appartements... prendre quelque chose pour ma tête et commencer le visionnement. En y réfléchissant, je pourrais sans doute diviser les Éditions à regarder en me partageant la tâche avec Reed... Je lui en glisserai un mot quand je le verrai. Si je m'en souviens...

[naji2807]

Breana Stolen
17 ans, Tribut du District 11



J'interroge Ruby sur la consistance du sable parce que c'est quelque chose que je n'ai pas dans mon District alors qu'elle si. Sa réponse me donne encore plus envie de ne pas avoir de désert comme Arène. Le sable n'a que des inconvénients, ce serait vraiment le pire qui puisse m'arriver. Evidemment, ce n'est pas moi qui décide de comment sera faite l'Arène, et tous mes espoirs ne servent en vérité pas à grand chose, mais qu'est-ce que je peux faire d'autre à part espérer? Je hoche donc simplement la tête, songeuse, me demandant si je ne devrais pas essayer de m'attendre à toutes sortes de situation, de m'adapter à tout, en sachant parfaitement que ce n'est pas vraiment réalisable.
Le sujet de notre discussion revient un peu sur les Carrières, mais surtout sur ceux qui privilégient leurs muscles à leur tête, cela sont ceux qui me font le moins peur, car si je n'ai pas les muscles, au moins j'ai la tête, et je trouve ça plus important. Je lance une pique à Ruby concernant son Tribut mâle, qui semble faire partie de la première catégorie, du moins à première vue, mais elle se contente de me regarder avec un air blasé, sans me répondre, ce qui me déçoit un peu. J'aurai aimé qu'elle démente ou au contraire m'en dise un peu plus, pour savoir si je me trompe à son sujet ou non, pour en apprendre plus sur mes adversaires. Je me contente donc de faire la moue sans répondre à son affirmation, puisque je suis d'accord avec elle, ils pensent peut être avec leur muscle, mais c'est le cerveau qui prend les meilleures décisions.
Je suis un peu étonnée de voir Ruby presque optimiste, enfin ce n'est pas le bon terme, mais je ne croyais pas qu'elle avait l'espoir que cela change un jour. Moi je l'ai, parce que si je ne l'avais pas, je ne pourrais pas continuer à vivre. On ne vit pas si on arrête d'espérer. Mais c'est dur de croire à l'espoir dans ce monde où la différence entre les gens du Capitole et nous est tellement énorme que ça en devient ridicule.
- Je n'en suis pas sûre, je me contente de dire, d'une voix neutre cette fois-ci.
J'interroge Ruby sur la 11ème édition parce que je pense que ce sont ses Jeux au vue de sa réaction. Et je ne me trompe pas, mais elle me dit que je n'ai pas besoin de les regarder, car elle a gagné par la force, au début du moins. En entendant ses explications je me dis que je regarderai tout de même son édition, par curiosité, parce que je voudrais lui poser davantage de questions sur les regrets qu'elle semble avoir, mais que je pense en avoir déjà demandé beaucoup. D'ailleurs, elle finit par se lever et me dit qu'elle va s'en aller, terminant par une réplique qui me fait sourire. Je lui adresse un signe de la main en réponse au sien et réponds tandis qu'elle s'en va :
- Je ne risque pas d'oublier.
Pour un peu, je l'apprécie presque. Presque, parce que dès demain, elle mettra une stratégie en place avec ses Tributs pour qu'ils s'en sortent vivant, pour qu'ils me tuent.

[ChapelierFou]

Willa Snowdrop





Quand je demande à Flavie à quoi cela lui servirai de ne pas avoir d'espoir, elle dit que ça lui évite de prolonger ses souffrances. Je me mords la lèvre. On dirai moi il y a quelque années. Ça fait mal de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre. Je sens remuer en moi un désespoir que j'aimerai tellement mettre de côté. Je tente de me le représenter dans ma tête. C'est le monstre sous mon lit. Je le recouvre de poussière, je lui ajoute des rides. J'en fait une créature vieillissante, bientôt morte, qui ne m’entêtera plus. Ce sentiment désagréable mourra avant moi. Il n'a pas le droit me définir, ou d'influencer mes actes. Plus à présent. Et ça devrait être aussi le cas pour Flavie.
-Tu vas souffrir. Même si tu veux abandonner tout espoir, la peur de mourir te collera à la peau. Crois-moi, l'instinct de survie est plus fort qu'on ne le crois. Il ne te laissera pas totalement tomber. Il restera dans un coin de ta tête. C'est débile d'en faire une chose de plus à combattre, surtout dans la situation où tu te trouves.
Parfois on aimera juste vouloir mourir. Parce qu'on sait que c'est plus facile de ne pas se battre. Et pourtant c'est dur de renoncer totalement à la vie et à tout espoir. Ça peut arriver, la dépression reste une véritable maladie à prendre au sérieux... Mais Flavie n'est pas malade. Elle est désespérée. Elle avait une vie avant, elle ne peut pas y avoir totalement renoncé en une journée. D'expérience, je sais que ça ne marche pas comme ça. Ça prend beaucoup des années, et ça prend beaucoup de coups.
Elle ajoute ensuite qu'elle ne veut pas gagner pour être hantée à jamais. Je comprends... Et pourtant, tout abandonner sans que ça ai commencé? Je n'aime pas cette idée. Surtout parce que c'est quelque chose à quoi j'ai pensé plus tôt, dans le train. Je dois à nouveaux faire un effort. Je ne suis pas ça. Je ne suis pas la petite fille qui abandonne tout. Et autant pas sens moral que par instinct de préservation, pour éviter que ce genre d'idée m'atteigne, je lui dis, plus ou moins sur le ton de la plaisanterie, faute de véritables contre-arguments:
-Ton mentor s'en est remis apparemment.
Est-ce qu'il était comme ça avant, où est-ce que les Hunger Games ont brisés quelque choses en lui? Je préfère ne pas savoir...
Puis nous parlons de notre valeur, à nous et aux autres tributs, et elle hausse les épaules quand je dis que nous sommes tous égaux dans nos mérites de survivre. Je me demande si certains d'entre eux ont pris une vie, puis je me demande combien parmi eux le feront sans hésiter. Est-ce que ça les rend pires que nous? Une éducation et un passé différents, est-ce que ça fait vraiment d'eux les méchants? Et ceux qui ont des familles? Je ne sais même pas quel âge a le cadet de cette boucherie... Je ne veux pas y penser. De toute façon, il est très peu probable qu'à la fin, un enfant et une ancienne anorexique se retrouvent face à face. Et je ne veux pas non plus penser à mes chances de survie. Je sais que j'ai tout à apprendre en question de survie ou de combat. Tant pis. J'apprendrais tout.
-De toute façon c'est rarement la meilleure personne ou la plus digne qui gagne les jeux...
La triste vérité c'est qu'on ne peut pas mettre la valeur des gens dans la balance. Premièrement, ce n'est pas à nous de juger la dignité d'un individu, et secondement... ce n'est malheureusement pas une question de justice. Les gens qui ont vraiment une chance de gagner de gagner nous planterons un couteau dans le dos. Il ne nous reste plus qu'à nous défendre.
Puis nous nous excusons mutuellement. Ce n'est pas notre faute, mais il faut bien que quelqu'un s'excuse pour tous ce qui arrive...
Puis nous parlons stratégie. Ou du moins je tente, vu mon absence totale d'expérience. Que je dois avoir l'air bête à essayer de la conseiller. Je devrais sans doute essayer de fermer mon clapet et me concentrer sur moi. C'est ce que l'on attend de moi ici. C'est comme ça que la plupart de mes prédécesseurs ont survécus. C'est comme ça que le monde marche ici bas, j'en aie fait les frais. Je n'ai pas envie d’être comme ça. Je me dois donc de me contenter des derniers moment où je peux être moi-même, donc autant tenter de bien agir pour rattraper toutes mes mauvaises actions à venir. Même si elles seront sans doute irrattrapables. Flavie m'explique qu'elle ne serait pas doué pour tromper le monde.
-Alors tu vas vraiment tout laisser tomber?
C'est plus un constat amère qu'une question. Je ne devrais pas juger. Elle a ses raisons, elle me les a d'ailleurs expliquées. Et c'est sa décision. Mais tout abandonner? Si j'arrête de faire semblant d'être optimiste deux secondes, je peux déjà dire que la rousse a plus de chance de gagner que moi. Elle peut sans doute mieux se fier à sa solidité intérieur que moi, qui malgré tout mon baratin, ai terriblement peur de replonger. Et puis je sais que mon corps reste fragile: mes années d'anorexie m'ont laissé des séquelles...
Puis je lui propose de revoir la Moisson, et elle accepte, me demandant à quel étage je préfère aller.
-On peut aller au tiens si tu veux, je crois que c'est le plus proche.
En réalité je sais que j'appréhende de voir les sélections des Hunger Games. Tout ces gens plus forts que moi, plus entraînés, qui s'y sont préparés toute leur vie... Moi je n'y pensais pas si souvent. Seulement peu avant la Moisson. Mais mon esprit était toujours porté sur des choses qui me semblait plus importante que ma sécurité: ma mère au début, puis offrir une belle vie à Rose après...


Voilà, enfin la réponse de Willa ^^. Pour le visionnage de la Moisson est-ce que ça te va de faire une ellipse et que les filles partage leur sentiments? Parce que je nous vois pas décrire précisément leur réaction devant chacun des 22 candidats...

[MorganeP79]

Salut salut, étant donné que j'ai passé mon brevet blanc, je suis de nouveau libre (comme avant) même si avant le 21 Juin je serais toujours en cours, et donc je ne pourrais pas RP mais j'annonce que je suis de retour (non pas pour vous jouer de mauvais tours haha) et donc je ne sais plus avec qui je faisais mes RP?

[naji2807]

Chap ca me va je la ferai dans mon prochain rp

Morgane je sais que tu faisais un rp avec ma sponsor, et que ta tribut du 1 était avec la tribut de Sora et que la tribut du 9 (ou du 10?) Est avec le tribut de Nitha et celui de Tiine. Pour le reste je ne sais plus

[naji2807]

Flavie Moon
15 ans, Tribut du District 3, PNJ

Je ne veux pas espérer, ça fera trop mal quand je perdrais... Enfin bien sûr, moi je ne sentirai plus rien, puisque je serai morte. Mais peut être que je mourrais lentement, que je sentirai la mort m'emporter tout doucement, et que j'aurai le temps de sentir mes espoirs s'envoler... Et peut être même y a-t-il quelque chose après la mort, une vie spirituelle, ou que sais-je encore, dans laquelle je pourrais me voir enlever tout espoir. Et puis même en dehors de tout ça, ce ne serait pas juste pour mes parents, pour mon père surtout, dont je suis proche. Si je leur montre que j'ai accepté mon sort, que je ne me sens pas mal ou triste ou en colère, leur deuil sera plus vite fait sans doute...
- Non justement, je dis en secouant la tête, si j'accepte dès aujourd'hui l'idée que je vais mourir, qu'il n'y a rien à faire pour y échapper, je n'aurai plus qu'à utiliser les semaines à venir pour me préparer à l'idée. Au lieu d'apprendre bêtement des choses qui de toutes façons ne me serviront pas, je pourrais travailler sur l'acceptation de ma mort future.
Rien que de dire tout ça, de penser tout ça, je sens dans mon corps comme une grosse boule de plomb, comme si ma poitrine était enserrée et j'ai du mal à respirer... mais tant pis, je n'ai pas d'autres solutions. Je ne suis pas assez forte, et je ne suis pas non plus un génie comme mon Mentor... je ne gagnerai pas, jamais, c'est impossible.
Et même si ça arrivait, je sais que je ne pourrais pas y faire face, que je ne m'en remettrai pas. On ne peut pas tuer tous ces gens et s'en remettre, c'est impossible. Déjà quand je regardais les Jeux de chez moi, je devais me convaincre que ce n'était qu'un film, tout en sachant bien que non, pour ne pas avoir trop la nausée, et même avec ça, je fermais quand même les yeux chaque fois que quelqu'un était sur le point de se faire tuer...
- Et je ne sais pas comment il a fait...
C'est vrai, il a l'air tellement serein, presque content, sûr de lui... il est trop détaché, et ça contribue à me mettre mal à l'aise. A croire qu'il ne ressent pas de compassion, à croire qu'il n'a pas d'émotion... Je ne suis pas comme lui, je ne pourrais jamais l'être.
Je ne veux pas gagner, je ne gagnerai pas. Et Willa a raison, ceux qui gagnent ne sont pas souvent de bonnes personnes... De toutes façons, pour gagner, ils doivent tuer... A partir du moment où on tue on est forcément mauvais non? Même si c'est pour sa propre survie? Je pense que oui, je pense que c'est très égoïste de penser que sa propre vie vaut plus que celles des autres... En quoi je devrais davantage vivre que Willa par exemple? En plus elle a un bébé qui l'attend chez elles... Moi mes parents s'en sortiront s'en moi, mais son bébé? Rien que pour ça, je ne pourrais pas gagner.
- Je suppose que tu as raison. De toute façon celui qui gagnera sera sûrement de ceux qui se portent volontaire. Ils se sont entraînés pour ça...
Les Tributs de Carrière par exemple, ce sont les plus forts en général... Rien qu'à la Moisson, et sans que je n'ai eu besoin de les croiser en arrivant ici, ceux du 2 m'ont fait froid dans le dos, et ceux du 1 sont juste affreux...
A la question de Willa, et malgré mes belles paroles de tout à l'heure, je hausse très légèrement les épaules.
- Sûrement, je dis avant d'ajouter, sauf si mon Mentor décide finalement de croire en moi et me donne quelques conseils...
Il avait l'air de penser, lui aussi, que c'en était fini pour moi, avant même que je n'ai ouvert la bouche. Il croit en Sphynx cependant, et moi aussi j'aimerai que ce soit lui qui gagne, parce qu'il a vraiment l'air gentil, déjà parce qu'il a bien voulu de moi comme alliée... D'ailleurs, si je décide finalement d'abandonner avant même de commencer à me battre, il faudra que je le lui dise, pour qu'il n'ait pas une épine dans le pied.
Finalement, nous décidons de revoir la Moisson, puisque Willa ne l'a pas vu et que c'est quand même important, elle me propose que nous allions à mon étage puisque c'est le plus proche et je hoche la tête. Nous prenons donc ascenseur et je l'invite dans la chambre une fois au 3ème. Je trouve rapidement la Moisson dans les replays de la télé, n'ayant pas trop de mal à comprendre le fonctionnement de l'appareil, j'ai toujours été rapide avec la technologie.
Revoir la Moisson m'ait difficile, et je frissonne à nouveau dès le début en voyant l'échange entre les Tributs du 1... Ils ont vraiment l'air de vouloir du sang... je ne comprends pas comment on peut penser comme ça... Je me sens émue à chaque Tribut qui pleure, et les adieux de Willa et de sa fille me font même verser une larmes, surtout maintenant que je la connais un peu, c'est encore pire. Le tirage du 11 et celui du 12 me touche moins et quand l'écran revient à l'acceuil, je me tourne vers Willa en espérant que mes yeux ne soient pas trop rouges.
- Alors?

[Octasecret]

Je réitère ma proposition au cas où cela se serait perdu dans les méandres de ce RPG : Hermia est dispo pour RP

Salut Tally si tu n'as toujours personne pour RP je peux te proposer mes personnages si tu en a envie.

[Tally]

Octa: Ce sera avec plaisir ^^ Je te laisse choisir lequel et commencer si tu le veux bien x)
Hermia se balade dans les couloirs, tu peux choisir de l'approcher comme tu le souhaites ^^

[Nithael]

Momo : Effectivement, l'un de tes personnages est avec Tiine et moi, tu veux que je te remette sa dernière réponse ? Elle ne devrait pas être loin, c'est à toi de répondre !

[Octasecret]

Octa: Ce sera avec plaisir ^^ Je te laisse choisir lequel et commencer si tu le veux bien x)
Hermia se balade dans les couloirs, tu peux choisir de l'approcher comme tu le souhaites ^^

D'accord pas de soucie. Juste, est ce que tu as une préférence pour l'un de mes personnages ou pas du tout?