PtiteCitrouille a écrit : ↑sam. 23 oct., 2021 10:51 pm
Bonsoir !!
Yes I know il est tard désolée ! Bon vous êtes sûrement au courant, j'ai pas d'avance sur mes chapitres, donc ça fait quelques semaines que j'écris mes chapitres au dernier moment. Par exemple aujourd'hui, j'ai tout écrit depuis ce matin voilà voilà hum hum. J'ai eu un contretemps cet après-midi donc ça explique mon retard à 1h15 de minuit. WATCHAAAAA t'es tellement dévouée
Et du coup ANNONCE : je ne posterai probablement pas dans deux semaines, j'ai une semaine prochaine ultra chargée en cours la semaine pro et recherches documentaires à faire et ensuite j'ai une amie chez moi pendant ma semaine de vacances donc je pourrai clairement pas écrire. A voir encore si je garde le rythme alterné avec Perri ou pas, mais cela va sûrement être le cas, ce qui mènerait au prochain post au 20 novembre normalement. Voilà, désolée, sincèrement, je sais que je ne suis pas très régulière mais croyez-moi ce n'est pas voulu de ma part, je suis une des premières à vouloir de l'avance sur mes chapitres pour souffler un peu.
En attendant, bonne lecture et de TRES bonnes vacances à vous !! Cazo, Marion, vos comm, COEUR sur vous (Perri I know you are very occupée, et no pression pour commenter chez moi, vu mon retard chez toi )
Chapitre 31 : Intègre tu resteras Oooooh ça annonce du lourd
Si elle avait su, Minerva serait restée à Poudlard. Peut-être même, aurait-elle préféré assister à un second concert de Beery.
Attends c'est qui Beery déjà, le mec qui a organisé la pièce de théâtre ?
- Mais si, tu verras, ce sera amusant ! insista sa mère avec un large sourire tout en coupant grossièrement du panais.
OH J ADORE LE PANAIS ils en vendent pas trop en supermarché j'ai l'impression, hmmm
- Mais on ne connaît personne du village ! protesta Minerva. Ce sera ridicule, après toutes ces années.
- Ton père les connaît très bien, et personnellement je les ai rencontrés plusieurs fois.
Minerva croisa les bras et tira une tête boudeuse. Le village organisait une fête de Noël à laquelle tout le monde était convié. Si aux saisons précédentes la famille McGonagall avait fait profil bas, Isobel avait estimé qu'une telle sortie changerait les idées de tout le monde.
Tain je suis d'accord avec Minerva, ça va être chelou qu'ils débarquent du jour au lendemain Par tout le monde, Minerva était persuadée qu'elle voulait dire sa fille. Robert Sr avait fait quelques apparitions à la soirée d'après messe les autres années en tant que pasteur, mais sa femme et ses enfants ne l'avaient jamais accompagné, principalement parce qu'il y avait toujours eu un enfant trop jeune qui n'aurait pas pu maîtriser sa magie face au monde.
- Et Robert alors ? demanda Minerva en songeant à son petit frère.
Isobel se mordilla la lèvre.
- Cela lui fera du bien aussi. Il ne côtoie que nous, il ne sera jamais à l'aise en présence d'étrangers si on ne l'y pousse pas. Il restera avec l'un d'entre nous.
Elle a pas tort non plus
Minerva se rembrunit.
- Je doute que ce soit la meilleure solution...
Isobel plaqua son couteau sur le plan de travail et se tourna à moitié, les épaules tendues :
- Tu me laisses éduquer mon fils, s'il te plaît ?
BIM BIM BIM
Minerva tiqua mais ne dit rien. Elle décida que ce n'était plus la peine d'argumenter sur cette fête au risque de réellement commencer une dispute avec sa mère.
- Ne t'enfuis pas dehors cet après-midi, reprit Isobel alors que sa fille quittait la pièce, il est temps que tu apprennes quelques pas de danse. Hors de question que tu restes dans ton coin à boire ton verre toute seule durant la soirée.
Oooooh que oui sinon comment tu vas apprendre à Ronald à danser ???
***
- Sinon, ce que je propose : je reste avec Robert Jr à la maison, comme ça tout est résolu.
Au début j'ai lu "comme ça tout est relou" j'ai pas compris
- Rêve toujours.
Minerva grimaça lorsque sa mère la tira au milieu du salon. Malcolm s'était confortablement installé sur le canapé, un sourire narquois aux lèvres.
- Pourquoi lui n'a pas de cours ? geignit Minerva en pointant son frère du doigt.
J'avoue, pourquoi ?
- Parce que lui sait déjà danser ...
Okay c'est une bonne raison , répliqua Isobel tandis que Malcolm tirait la langue. C'est très important de faire bonne figure lors de soirées comme celle-ci, reprit-elle en redressant le menton de sa fille. Surtout en tant que famille du pasteur. Tu sais que c'est dans une soirée comme celle-ci que j'ai rencontré ton père ?
- Ah ?
- Oui, et c'est grâce à la danse que nous avons commencé à discuter.
Faut dire, pour les rares fois où j'ai dansé le rock avec Jojo, on est tellement proche de son partenaire en fait Je comprends pourquoi ça enjaillait autant les jeunes filles du XIXe siècle de danser si c'était le seul moment où elle pouvait approcher d'un garçon d'aussi près Peut-être que tu trouveras quelqu'un à ton goût parmi tous ces gens. Je suis sûre qu'il y a quelques sorciers dans ce village...
Minerva crispa les lèvres.
- A part un groupe d'octogénaires, je doute que Minerva trouve quelqu'un de son âge, ricana Malcolm. Et qui te dit qu'elle en a besoin ? rajouta-t-il avec un sourire entendu et sarcastique à sa sœur.
Minerva se tortilla sur place, mal à l'aise.
- Je n'ai besoin de personne. Tant pis si je suis la fille étrange dans le coin de la salle.
Bonjour, moi c'est Minerva, tapisserie
Elle amorça un pas pour partir mais sa mère la retint une nouvelle fois.
- Fais un effort, s'il te plaît.
Minerva considéra le ton demandeur d'Isobel et soupira intérieurement avant de hocher la tête. Isobel eut l'air si contente que Minerva sentit sa reluctance refluer légèrement
Franchement Isobel me fait trop de peine. Peut-être qu'au fond, sa mère avait juste besoin d'un partenaire de danse comme dans le passé.
- Bien alors, je vais t'apprendre la valse. Ce n'est pas très compliqué et toujours gracieux à regarder.
Je me tape des barres en repensant à la vidéo
- Pourquoi le danser si l'intérêt est dans l'observation ? ne put s'empêcher de dire Minerva.
- Boucle-la Minerva, fit Malcolm en sirotant son thé, et sa mère approuva.
- Bien, avant toute chose, commença Isobel, il faut savoir que la valse est une des seules danses où la cavalière aide son cavalier en ce qui concerne mener les pas. Tes pas et ceux de ton cavalier sont en miroir. Donne-moi ta main gauche et mets ta droite sur mon épaule.
Minerva obéit maladroitement et sursauta lorsque sa mère posa son autre main juste sous son omoplate.
- Je déteste ça, maugréa-t-elle en songeant au garçon qui pourrait être à sa place très bientôt. Tu ne connais pas une danse sans contact plutôt ?
Le boogey woogey (paaas de boogey woogey avant la prière du soir)
le twerk
le twist !
- Arrête tes bêtises, Minerva. La cavalière est censée s'appuyer légèrement sur la main de son cavalier, voilà, repose-toi doucement dessus. Très bien, tu es dans la position officielle pour commencer à danser la valse.
Minerva retint la remarque ironique qui luttait pour franchir ses lèvres et offrit un sourire crispé à la place.
J'ai une de ces images en tête, c'est pas flatteur pour Minerva
- Le pas de base ensuite. Tu recules d'un pas de ton pied gauche, puis ton pied droit le rejoint et troisième pas, tu t'appuies sur ton pied gauche. Facile, non ?
Facile certes, mais Minerva avait l'impression d'être un balai qui apprenait à danser
J'adore cette comparaison . Quand elle réalisa les pas en marche avant, elle écrasa les orteils de sa mère qui grimaça.
- Je m'y attendais de toute façon.
Malcolm ricana.
- Allez, encore, fit-il en déposant son menton au creux de ses mains. 1, 2, 3 et en avant, 1, 2, 3. Quelle danseuse incroyable, dis donc, j'ai l'impression de te voir jouer au Quidditch !
- Je vais te frapper, Malcolm, prévint Minerva entre ses dents. Bon et à part faire marche avant et marche arrière, il y autre chose ?
- Ce n'était que la partie simple ma chérie, je vais t'apprendre comment tourner sur la piste de danse désormais.
Et Minerva regretta son sarcasme, parce que le quart de pas sur le côté fut le début de ses étourderies. Elle s'emmêlait toujours entre son pied gauche ou son pied droit, vers l'avant ou vers l'arrière, rejoindre ou pas rejoindre son premier pied.
- Non, non Minerva, tu recules d'un quart de ton pied gauche, tu rejoins et après c'est le pied droit qui avance d'un quart et tu rejoins à nouveau. Et n'oublie pas, c'est une danse en trois temps : un tu fais un pas, deux tu rejoins, trois tu changes ton pied d'appui.
J'essaie d'apprendre en même temps mais c'est compliqué à l'écrit Je t'ai fait une vidéo, dis moi quand tu lis le com et je te l'enverrai
- J'ai l'impression de piétiner.
- C'est parce que tes mouvements ne sont pas fluides. Allez, encore.
LA PATROUILLE DES ELEPHAAAANTS
Et tous les autres pas y passèrent, le pas de change comme la rotation gauche qui de par son inversion au premier pas qu'elle avait appris, parvint à perdre encore plus Minerva.
Mince y avait d'autres choses à apprendre
Malcolm avait fini par se lasser et était parti rejoindre sa grotte qui tenait lieu de chambre. En fin d'après-midi, si Minerva ne maîtrisait pas tout avec instinct, elle connaissait toute la théorie. Elle devait encore réfléchir avant d'agir par moment, mais au moins ne marchait-elle plus sur les pieds de sa mère qui s'en trouvait ravie. Minerva n'était pas très enchantée d'avoir appris la valse (elle doutait que cela fusse utile un jour dans sa vie
Oooooh que si, elle a même l'air d'apprécier), mais elle fut contente de voir que sa mère arborait un large sourire durant tout le reste de la soirée.
Après avoir débarrassé la table, Isobel tira un Malcolm maugréant vers la vaisselle sous prétexte que sa sœur avait fait déjà beaucoup d'efforts durant la journée
Je préfère apprendre la valse que faire la vaisselle. Minerva rejoignit son père qui lisait le journal sur le canapé et se lova à ses côtés.
- Il paraît que tu es devenue danseuse professionnelle cet après-midi ? taquina Robert en la regardant par-dessus ses lunettes de lecture.
Minerva lui fit la grimace mais sourit.
- Maman m'a dit que c'était comme ça que vous vous étiez rencontrés.
Robert abaissa le journal et ses yeux se perdirent dans la cheminée. Il eut un léger rire étouffé, comme s'il se rappelait cette soirée-là où il avait dansé avec la jeune Isobel.
- Tes grands-parents maternels n'étaient pas venus, mais ton arrière-grand-mère avait tenu à accompagner Isobel. Ou c'était peut-être l'inverse ? Une sacrée femme cette Minerva, d'ailleurs. Celle qui a le plus cru en ta mère et moi. Sans elle, nous ne nous serions sûrement jamais mariés.
- Quand est-elle décédée ? demanda Minerva curieuse.
- Pendant la dernière année scolaire d'Isobel. Ta mère à l'époque, se demandait si elle serait capable d'abandonner la... magie pour moi. Et surtout, capable d'abandonner sa grand-mère chez ses parents pour s'enfuir. Son décès lui aura donnée la solution.
Robert soupira.
- Je n'y avais pas pensé au début, heureux comme je l'étais qu'elle parte avec moi, mais c'était un acte très courageux. Qu'ils n'aient guère été affectueux est une chose, mais ils restaient tout de même ses parents. Si elle m'a menti pendant si longtemps, elle est restée intègre à elle-même. Intègre à son amour même.
- C'est super niais, papa.
Pouahahahhaha
Robert rit de bon cœur et ébouriffa les cheveux de sa fille. Minerva sourit puis l'observa discrètement. Des rides étaient apparues au coin de ses yeux et sur son front mais sa chevelure restait aussi noire que celle de ses enfants. Robert avait toujours été quelqu'un de très discret, à l'écoute des autres avant d'être à sa propre écoute. Ainsi, Minerva ne connaissait que très peu de choses de sa vie d'avant. Elle avait du mal à imaginer un jeune Robert, dansant avec sa mère, son visage lisse de la jeunesse offrant un sourire timide à la sorcière qui allait partager sa vie peu de temps après.
- Papa ?
- Oui, ma chérie ?
- Tu parles d'intégrité, que c'est important...
- C'est essentiel, chérie.
- T'as toujours été intègre toi dans ta vie ?
Allez bim ça part sur de la conversation lourde
Le sourire de Robert se figea un instant. Dans son regard, Minerva sentit son hésitation, dans ses doigts immobiles, un regret.
- Bien sûr, finit-il par dire. Comme tout le monde. Avant que la guerre n'éclate, nous étions tous heureux que le Premier Ministre cherche à assurer la paix... tout en sachant ce qu'il se passait réellement de l'autre côté de la manche, dans le Reich. Quand Chamberlain a annoncé son ultimatum à Hitler, nous étions pour la plupart résignés, mais avec la conscience que tout avait été fait pour empêcher cette guerre. Était-elle juste pour autant ? C'est là toute la question. Je ne peux te dire que j'ai porté l'arme avec la conscience tranquille. Je doute que quiconque au fond de lui-même ait pensé ainsi. Voir toute cette souffrance me convainquait d'y aller et d'un autre côté... comment être fidèle à mes valeurs en portant cette arme, si lourde de vies enlevées ?
Robert détourna le regard.
- Si la guerre pouvait paraître juste par moments, tout est devenu incontrôlable. Demande aux japonais qui ont payé très cher d'avoir stoppé les négociations avec les Etats-Unis avec leur attaque sur Pearl Harbor. Ce non-respect des normes diplomatiques a été sévèrement puni, injustement puni, quelques années plus tard. Comment cautionner la mort de milliers d'innocents dans ces bombes affreuses ? A quel prix ?
- Est-ce que cela n'a pas arrêté la guerre dans le Pacifique ?
- Et est-ce que c'était juste ? Est-ce que c'était intègre ? Tu aurais pu, toi, donner l'ordre d'éradiquer deux villes d'une telle manière ?
Certainement pas. Celui qui avait fait ça avait-il vendu son âme au diable ? A quoi avait-il été intègre exactement ?
- Minerva, c'est difficile de parler d'intégrité, fit Robert d'un ton sérieux. C'est subjectif. Je te demanderais d'être intègre sur ce qui te paraît juste et louable. Je ne veux pas que tu fuies parce que c'est plus facile de le faire. D'accord ?
J'avoue, déjà le faire à son échelle c'est pas mal. Espérons qu'on nous demandera pas de décider si on lance la bombe sur Hiroshima (je me demande ce que les gens en ont pensé à l'époque)
Minerva sentit une vague de honte la submerger. Pire que sous le regard de Lewis, elle avait l'impression d'en être écrasée sous sa pression, au point d'être à peine capable de la supporter. Elle avait tant fui, tant couru que Lewis avait été dans l'impossibilité de la ramener. En quelques mots, son père l'amarrait afin d'éviter qu'elle ne se noie plus longtemps.
- C'est d'accord, Minerva ?
Celle-ci hocha la tête.
- Pardon, papa.
- D'avoir parlé de la guerre ? Ce n'est rien, chérie.
Minerva ne dit rien. Ce n'était pas pour cela qu'elle s'excusait.
Elle s'excuse de ne pas avoir été intègre avec Lewis ?
***
Minerva faisait sensation dans sa robe de tartan parmi les villageois, ce qui n'était pas prévu. C'était la même que celle qu'elle avait portée pour le mariage de Fleamont et tout le monde avait été enchanté de voir son patriotisme se tisser sur sa jupe
Forcément !. Robert Sr était à l'aise parmi les membres de la paroisse, calme et souriant calmement, tandis qu'Isobel rayonnait, se croyant sûrement au milieu d'une soirée mondaine. Minerva avait l'impression de la voir recharger ses batteries en présence des autres. Malcolm faisait preuve de fausse nonchalance et Robert semblait tout bonnement terrifié
Pauvre chaton. Les villageois, tous bien habillés pour l'occasion, discutaient gaiement autour d'un buffet, un verre à la main. Ne sortant que très peu pour se mêler aux autres, la famille sorcière des McGonagall attirait la majorité des regards, ce qui déplaisait fortement Minerva et son plus jeune frère qui s'accrochait désespérément à sa main.
Des regards mais sans être intégré aux conversations j'imagine
- Ah les McGonagall ! Joyeux Noël !
Les McGregor venaient d'arriver derrière eux, Amish ouvrant grands les bras pour les saluer tandis que Mme McGregor, Helen, restait plus sobre. Dougal
WELL HELLOOOOOOOOOO apparut ensuite sa grande stature enveloppée dans un costume vert bouteille, ses cheveux noirs savamment coiffés.
- Bonsoir, fit-il simplement avant que son regard ne vire sur Minerva qui redressa le nez par pur réflexe.
Salut, toi. Je me disais aussi que ça faisait un peu "salut, toi, wink wink" si cc'était adressé à Minerva
Minerva sursauta avant de réaliser qu'il s'adressait non pas à elle, mais à Robert Jr. A sa grande surprise, son frère offrit un petit sourire au jeune homme avant de se cacher timidement derrière sa sœur. Dougal rit légèrement avant de serrer la main des parents McGonagall.
Les adultes s'éloignèrent et Isobel empoigna gentiment la main de son plus jeune fils, laissant Malcolm et Minerva en compagnie de Dougal. La Gryffondor semblait être la plus à l'aise à jouer à la moldue que son frère qui se tenait aussi raide qu'un piquet, observant à la dérobade les faits et gestes des autres convives. Face au silence qui commençait à devenir pesant, Minerva annonça brutalement :
- Je vais au buffet.
LOOOOOl ça s'appelle fuir parce que c'est plus facile
Et elle fila sans demander son reste, plantant les deux garçons au milieu de la salle. Sur le chemin, elle se fit arrêter plusieurs fois par des personnes qui voulaient soit complimenter sa robe, soit lui demander de quelle famille elle sortait, son nom, son âge, et, pour une raison inconnue, si elle connaissait Dougal McGregor. A cette dernière, quand elle acquiesçait, les vieilles dames souriaient d'un air entendu, comme si elles partageaient un secret. Rouge comme un Souafle, Minerva n'expira que lorsqu'elle parvint à fourrer un toast dans sa bouche ainsi qu'une rasade de champagne qu'elle avala de travers. Crachant ses poumons, elle ne dû son sauvetage qu'à la serviette qu'on lui tendait et aux petites tapes dans son dos.
- Merci, croassa-t-elle.
- Tu n'aimes pas le Whisky, tu t'étouffes avec le champagne... je vais te donner un chocolat chaud, ce sera plus sûr. Quoique non, tu serais capable de te brûler.
Minerva se redressa lentement. Dougal. Automatiquement, elle imagina les vieilles femmes de tout à l'heure, gloussant en les regardant.
- Va-t'en, balança-t-elle.
WATCHAAAA elle est hyper violente
Le visage surpris et narquois de Dougal apparut sur le côté.
- Sauvez-lui la vie et elle vous remerciera.
Minerva roula des yeux et lui tourna obstinément le dos. Elle entendit le jeune homme se verser une coupe de champagne tout en sifflotant.
- Il était bon le toast ? Je veux dire, t'as pu en apprécier le goût avant de mourir à moitié ?
- Ferme-la, tu veux ? Pourquoi tu me suis ?
- Il est à toi le buffet ? Moi aussi j'ai faim. Et puis, pourquoi je ne resterais pas avec toi ? Tu es la seule personne d'environ mon âge. Je ne vais pas traîner avec des enfants de huit ans... Enfin, tu me diras, tu agis un peu comme eux à me tourner le dos comme ça...
Minerva lui fit face en pinçant les lèvres et ressentit une joie malsaine à le dépasser de quelques petits centimètres. Le visage de Dougal s'étira dans un sourire sarcastique.
- Elle a un visage !
Minerva se demanda un instant pourquoi elle ne partait pas s'il l'agaçait autant. Puis elle se souvint que le buffet était juste à côté et qu'en plus, il était hors de question que ce soit elle qui parte
Quelle bolosse . Il finirait bien par se lasser de son humeur pour rejoindre les adultes.
- Pourquoi tu ne vas pas voir nos parents alors ? lui demanda-t-elle avant de regretter rapidement étant donné qu'elle ne devait pas lui montrer un quelconque intérêt.
Dougal lui jeta un regard torve.
- Je les vois tous les jours mes parents, tu sais. Et puis, discuter de la paroisse, ça va bien deux minutes. Je ne t'ai pas vue au sermon de ton père d'ailleurs ce soir.
Minerva déglutit. Elle n'y allait jamais et jusque-là, personne n'avait posé de questions car elle ne se mêlait que très rarement au reste du village.
- Ah, heu... j'étais au fond.
pouahahahahahhaha je repète, quelle bolosse
- Moi aussi, répliqua Dougal avec de grands yeux étonnés. Il eut un sourire entendu : tu n'y es pas allée, hein ?
Minerva hésita un bref moment : cela pourrait être très mal vu si même la famille du pasteur ne se rendait pas à ses sermons
Ca fait un moment qu'ils ont dû réaliser, non ? . Puis elle se souvint qu'elle était censée n'en n'avoir rien à faire de l'avis de Dougal et avoua avec une pointe de défi dans la voix :
- Non.
- Ça tombe bien, moi non plus, répondit Dougal en buvant une gorgée de champagne.
Puis il s'éloigna sous le regard éberlué de Minerva. Furieuse, elle lui emboîta le pas.
- C'est quoi ton problème, au juste ?
Dougal se retourna.
- Pourquoi tu me suis ? fit-il d'un air innocent.
Minerva s'immobilisa au milieu de la salle. Autour elle sentait le regard d'une vieille dame qui les regardait. Dans deux minutes, elle aurait colporté tous les ragots qu'elle aurait pu créer et c'en serait fini de Minerva. Elle redressa les épaules, avisa ses parents en pleine conversation avec les McGregor et dit :
- Je ne te suis pas. Je vais mener une discussion intelligente avec de vrais adultes. Je m'intéresse beaucoup à la religion.
Mais j'en peux plus d'elle
Dougal s'esclaffa mais elle ne fit pas attention à lui. Elle avait conscience que sa phrase était un peu enfantine comparée aux multiples attaques du jeune homme, mais au moins avait-elle le dernier mot. Même si cela voulait dire rester coincée avec ses parents à parler paroisse.
Les heures passèrent, et Minerva sentait qu'elle s'enracinait au sol, le cerveau vide de toute pensée. Ce qui la réveilla, ce fut le crachotement du gramophone et les mines réjouies des invités. Par effet inverse, Minerva grimaça.
- Tu vas pouvoir montrer tes nouvelles compétences, murmura Isobel à sa fille avec un sourire joyeux avant de filer sur la piste avec son mari.
Les seules compétences dont elle aurait voulu présentement faire usage, c'était manger
#l'hydreAMonMariage. A la place, elle allait mesquinement utiliser son petit frère comme excuse afin de ne pas pouvoir aller danser.
- Excusez-moi, mademoiselle ? fit une vieille dame en s'approchant. Je vous vois observer la piste de danse, je garde votre jeune frère, allez -y !
TOO BAAAAAAAAAAAD la coalition de vieilles
Minerva eut un rire nerveux.
- Non, vraiment, ce n'était pas un regard d'envie, ne vous en faites pas pour moi.
- Oh ne faites pas la timide, caqueta la dame avec un rire édenté. Tenez, je vais vous trouver un bon cavalier. Oh bah tenez ! Dougal !
OH BAH DIS DONC QUELLE COINCIDENCE OHOH IHIH
Plusieurs autres commères gloussèrent face à sa stratégie plus que douteuse. Dougal s'approcha et sourit poliment.
- Dougal mon grand, cette jeune fille veut danser...
- C'est faux.
- ... qu'est-ce que tu attends ? Sa mère nous a dit qu'elle avait appris des pas spécialement pour ce soir !
Minerva avait envie de hurler, et encore plus lorsque Dougal haussa des sourcils amusés à son encontre.
- Oh vraiment ?
Il s'approcha et Minerva bondit en arrière.
- Ne me touche pas, siffla-t-elle.
- Et toi ne me frappe pas.
Il prit sa main et posa l'autre à son omoplate, comme ce qu'avait fait Isobel le précédent après-midi. Minerva était tellement raide qu'elle était certaine qu'elle pouvait être brisée en deux tel un bout de bois. Dougal l'entraîna (la traîna) sur la piste sous le regard inquiet de Robert Jr et il maugréa :
- Ton copain serait ravi de voir que tu ne te laisses pas approcher par d'autres hommes. Mais ne t'en fais pas, je ne m'intéresse pas aux filles en couple.
Minerva rata au moins quatre ou cinq pas, dont deux en écrasant les pieds de son cavalier.
- Ouch, c'était gratuit ça ?
Minerva renifla dédaigneusement pour oublier qu'elle était devenue couleur pivoine. Non seulement elle était gênée qu'il ait annoncé les choses aussi crûment, mais elle était également vexée qu'il se soit mentionné en tant qu'homme et elle en tant que fille.
- Comment va Lloris, au fait ?
- Lewis, rectifia machinalement Minerva en crispant ses mains.
- Aïe, détends-toi au nom de Dieu. Il faudrait inventer une danse sans contact pour les filles comme toi, ça serait mieux que de mettre ma peau en charpie.
Twerkez, je vous en prie
Minerva eut un petit sourire à sa remarque avant de rapidement l'effacer.
- Bon, votre couple bat de l'aile, c'est ça ?
Il y va franco lui
- Cela ne te regarde pas.
- Vous avez rompu ?
- Pas tes oignons, non plus.
- Ça roule !
Et il devint silencieux. Minerva papillonna des yeux, soudain nerveuse qu'ils ne discutent plus. La conversation avait eu au moins le mérite de la détourner de l'horreur de la danse. Là, elle ne parvenait plus à se concentrer et redevenait encore plus tendue.
- Il faut que tu me fasses plus confiance, intervint finalement Dougal sans une once de sarcasme dans la voix. C'est ma main dans ton dos qui va te guider. Laisse-toi aller.
Pour une fois, elle décida de l'écouter. Effectivement, en étant moins crispée, la danse lui paraissait moins horrible. Ensuite, du peu qu'elle connaissait de la valse, elle estimait que Dougal n'était pas mauvais cavalier (ce qui était agaçant).
- C'est mieux ça, commenta Dougal.
Minerva plissa les yeux, cherchant une moquerie cachée, et Dougal eut un sourire amusé qui fit briller ses yeux noisette.
- Tu es encore trop méfiante. Je comprends, c'est logique. Mais c'était un vrai compliment, promis.
Est-ce que ça va devenir leur truc de couple et c'est pour ça qu'elle aime la valse ensuite ?
Minerva fit un « oh » de sa bouche et s'emmura dans son silence. Et soudain, un cri d'enfant retentit dans la salle
Oh nooooon. L'ensemble des danseurs s'immobilisa et se tourna en concert vers l'origine. Minerva n'avait pas besoin de voir pour reconnaître la voix de son frère Robert Jr. Elle s'arracha des bras de Dougal et se fraya un chemin au milieu des cavaliers et cavalières. Elle vit plus loin Robert Jr, recroquevillé sur lui-même, les mains sur ses oreilles à gémir frénétiquement. La dame qui devait s'occuper de lui se tenait non loin, les poings sur les hanches.
- Non mais ! A son âge, faire un tel caprice ? Jeune garçon, redresse-toi !
Isobel intervint en courant et en s'excusant platement auprès des convives. Elle s'accroupit et toucha le bras de son fils qui recula en criant de plus belle. De surprise, Isobel tomba en arrière.
- Mais enfin, Mme McGonagall, vous êtes sa mère ! Vous devriez être capable de vous faire obéir quand même, non ?
Mais tais toi vieille bique !
Isobel courba les épaules et Minerva s'approcha à son tour. Elle observa son frère qui tentait par tous les moyens de se couvrir la tête de ses petites mains et elle eut l'image du petit garçon qui se réfugiait sous sa couverture pour échapper au monde extérieur. Mue par un instinct, elle se tourna vers Dougal :
- Donne-moi ta veste.
Alors qu'elle se voyait déjà argumenter, crier, forcer, voire arracher elle-même la veste des épaules du jeune homme, celui-ci l'enleva sans poser de question et la lui tendit. Elle se pencha sur son frère et le recouvrit de la veste. Aussitôt les gémissements cessèrent, même s'il continuait à effectuer un mouvement de balancier.
- C'est quoi ce cirque ? fit un convive.
Alors que Minerva enlaçait doucement son frère pour ne pas lui faire peur, elle entendit son père calmer les invités, s'excuser. Isobel, tête baissée, ne disait rien, ses poings serrés contre sa jupe.
- Mais ne vous excusez pas, révérend ! Votre fils est possédé ?
Ah bah super
- Mais enfin, révérend, votre fils a peur de votre femme...
- Il est arrivé quelque chose, révérend ?
- Enfin, on peut se poser des questions... quel enfant a peur de sa propre mère, je vous le demande ?
Minerva se leva d'un bond et fit face aux invités, qui sursautèrent, comme pris en faute.
- Fermez-la ! Vous tous, bouclez-la !
WOOZAAAAAAAAAAAAAAAAAH
Certains haussèrent des sourcils abasourdis devant sa vulgarité tandis que Robert Sr faisait un pas en avant les mains devant lui dans un signe d'apaisement.
- Chérie, doucement...
Mais Minerva ne pouvait pas laisser passer. Pas quand sa mère se tenait au sol, achevée par la peine et le venin des villageois, une larme sur la joue, son fils si proche et pourtant si loin.
- Vous devriez écouter plus souvent les sermons de mon père, lança-t-elle d'une voix acide, certains d'entre vous en auraient grandement besoin.
Mdr elle les écoute jamais
- Non mais dis donc !
Minerva leur tourna le dos et doucement, délicatement, elle remit sa mère sur ses pieds, redressa son petit frère qui s'était assez détendu pour tenir debout, et quitta la salle d'une démarche à fois furieuse et peinée.