<=> Femme <=> 21 ans <=> 1m60 <=> Humaine Vie Simple & Cassandra sangue <=>
<=> Épicerie <=> Avec Felicia Lore et Loan Barry <=>
Felicia semble vraiment convaincue que ce que je vais trouver comme informations concernant mes parents ne peut qu'être positif. Je n'en suis pas aussi certaine qu'elle, mais comme j'ai déjà fait part de mes réserves concernant la possibilité que ce que je trouve ne soit que positif... je préfère ne rien ajouter. Je n'ai pas envie d'être désagréable et on dit souvent qu'on ne doit pas laisser nos appréhensions teintés notre jugement. Et je tiens à respecter cette idée. Même si je sais que la réalité est souvent plus décevante que les scénarios qui nous viennent en tête. Je me contente donc de hocher de la tête à l'intention de Felicia. Je n'ai rien d'autre à ajouter de toute façon. Car ce qu'il doit arriver, arrivera, peu importe ce que je pense. Non?
Et pour cette même raison je ne devrais pas m'emballer quand Felicia accepte de nous accompagner et dit qu'elle pourra aller voir ses parents au passage. Ce n'était pas une invitation pour que je les questionne, Silver! Pourquoi est-ce que je me suis mise cette idée dans la tête, au juste? Si on pouvait revenir en arrière pour effacer certaines paroles, je l'aurais fait maintenant. Je ne voulais pas me faire trop lourde. Mais j'ai laissé mon enthousiasme déborder. Et voilà le résultat! C'est bien la dernière fois que je me laisserai avoir par cette émotion! Oui, la dernière! Je ne peux toutefois m'empêcher d'écarquiller un peu les yeux lorsqu'elle me dit qu'il n'y a aucun problème avec le fait que je leur pose quelques questions. Parce que le plus important, c'est que je trouve des réponses. Je suis d'accord avec elle, évidemment. Mais j'aurais pu amener les choses autrement. Je ne peux arrêter le blêmissement qui s'empare de mon visage lorsqu'elle me demande si j'ai déjà trouvé des réponses.
Peut-on dire que le souvenir du souvenir d'avoir eu une meilleure amie compte?
Car ce n'est pas une réponse en soi. C'est seulement... un aperçu. Un aperçu qui pourrait tout aussi bien être un mensonge de mon esprit pour que je me sente moins seule. Que je puisse être convaincue que je n'étais pas seule et que j'étais heureuse avant. Parce qu'avec l'Institution, démêler le vrai du faux est impossible. Ils font tout pour que tu oublies. Oublier d'où tu viens, oublier ta famille, oublier tes amis, oublier ta propre identité. Entre leurs mains on ne devient rien d'autres que des jouets, des objets sans âme, mais possédant une immense valeur. Valeur monétaire, plus précisément. Après le blanc, vient le rouge sur mes joues lorsque je réponds:
-
Je pense... Mais je ne suis pas sûre. J'ai le souvenir... le souvenir d'avoir des souvenirs avec une meilleure amie. Mais je n'arrive pas à me souvenir de son visage, de sa voix... Parfois, je crois que j'arrive à entendre son rire, mais c'est probablement mon imagination...
Parce que comment est-ce que ça pourrait être vraiment son rire? Pourquoi est-ce que je me souviendrais de ça, mais pas du reste? J'aimerais! J'aimerais tellement me souvenir du reste! Ou au moins de son visage... Comme ça, ça serait plus facile de la retrouver. Si, bien entendu, elle existe.
<=> Humain <=> 29 ans <=> 1m80 <=> Docteur <=> Pro-M <=> Au Centre de Soins <=>
<=> Avec Helena Putmans <=>
Le sourire d'Helena est charmant et surement que si je n'étais pas aussi perturbé par la lettre qui se trouvai maintenant bien enfoui dans ma poche, je lui aurais jeté quelques fleurs verbales. Quelques douces paroles comme j'en ai l'habitude. Sauf que quelque chose avec cette ville me donne l'impression d'être épier à tout moment, peu importe où je me trouve. Et ce sentiment n'a fait qu'empirer avec la conversation que j'ai eu avec Kelly. Le manque de discrétion peut faire en sorte que n'importe qui se fasse tuer, ici. C'est une notion élémentaire... Si les Autres ont ne serait-ce qu'une seule fois un doute sur toi, c'est fini. Ils te surveilleront sans relâche jusqu'à ce que tu commettes une erreur et... la mort. Mon attention revient sur Helena lorsqu'elle me répond. Je ne suis pas étonné que la journée soit calme pour elle aussi et je suis plutôt rassuré qu'elle ne voit pas d'inconvénient à ce que l'on se tutoie.
L'inverse aurait été embarrassant puisque je l'ai tutoyé dans mes paroles précédentes.
Peut-être est-ce que je déteste le vouvoiement car il me rappelle trop mes parents? Ne pas y penser. Ne surtout pas y penser. Mais c'est plus fort que moi et mes muscles se tendent, ma mâchoire se crispe. Pour un peu et je fermerais les yeux pour calmer la colère qui commence à m'habiter, mais ce serait lui accorder une trop grande attention. Et attirer celle d'Helena sur ma personne. Et la colère qui gronde en moi. Je n'ai pas envie que quiconque le découvre. Car dès qu'une personne est au courant, tout le monde le sera. Et je ne suis pas prêt à faire face aux Autres. De toute manière ce n'est pas exactement ça qu'on attend de moi. Je suis là pour amasser des informations. Distraitement j'attrape le stylo attacher à mon uniforme de travail et sans vraiment y prêter attention davantage je me mets à le faire tournoyer entre mes doigts en disant:
-
Je suppose qu'on ne peut pas se plaindre que ce soit calme. Avec l'absence de voiture, les risques d'accidents sont moindre et les seuls qui peuvent se produire... personne n'a envie qu'il y en ait.
Par exemple quelqu'un qui se retrouverait malencontreusement sans un bras. Ou qu'on retrouverait gentiment mâchouillé dans une ruelle sombre. Je suis vraiment étonné que personne ne soit mort jusqu'à présent alors que la ville est pollué par les Autres! Peut-être qu'ils commencent à être domestiqué. Non... C'est impossible. Pas ces bêtes-là. On ne peut domestiquer une créature qui souffre de la rage, c'est trop tard. La chose à faire c'est de l'achever. Pour sa propre paix d'âme et pour la sécurité des gens. C'est un concept simple à comprendre... mais peu semblent en saisir la valeur. Si c'était le cas, il n'existerait pas de personne telle que les Pro-Loups. Ils me rendent malade. Et le fait que ma soeur en était une n'aide en aucun cas!
J'oublie rapidement ma nausée lorsque Helena me questionne sur l'endroit où je travaillais auparavant. Penser à Harmony fait mal. J'ai énormément de souvenirs enfouis de cette époque et je préfère en général ne pas y creuser. Parce que les mauvais sentiments finissent toujours par remonter à la surface et qu'il n'y a pas pire endroit pour s'énerver que sur son lieu de travail devant une employée. J'immobilise presque immédiatement le stylo entre mes doigts et jettent un coup d'oeil à ma collègue. Il s'agit probablement d'une question anodine, quelque chose pour entretenir la conversation. Mais si ce n'était pas le cas? Prudence est de mise. J'esquisse un léger sourire et lance:
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Je n'ai travaillé qu'à un seul autre endroit et c'était à Harmony. Et toi, quels secrets caches-tu? C'est la première fois que je rencontrais une Guérisseuse quand tu as mis les pieds ici...
Et on ne va pas se le cacher, mais j'ai l'impression que je n'étais pas le seul à être perdu dans mes pensées. Et si je ne m'abuse pas, la rougeur de ses joues me poussent à croire que nous n'avions pas les mêmes émotions ni le même genre de pensées. Un petit quelque chose me dit qu'elle a eu des réflexions très intimes et certainement à propos de quelqu'un qui n'est pas moi. Parce qu'à ma connaissance je ne lui ai fait aucun charme qui aurait pu la conduire sur ce genre de terrain. Et puis, même si on peut parfaitement avoir des pensées salaces au sujet de personne sans qu'ils nous fassent des avances... je suis presque certain qu'elle a quelqu'un d'autre à l'esprit. Ce n'est pas les bonnes vibrations qui proviennent d'elle. Ceci dit, ça me rend énormément curieux.