| 17 ANS | 1M75 | NUMÉRO 10 |
| 13 DÉCEMBRE 2001 | SAGITTAIRE | OPTIMISTE |
[attachment=0]Gif_23.gif[/attachment]
Et si elle est vraiment dans les ennuis? Qu'est-ce que je vais faire? Je ne suis pas de taille à affronter beaucoup de personne. Presque tout le monde est meilleur que moi, ou plus musclé, lorsqu'il faut en venir aux mains. Je peux me défendre, au besoin. Mais qui me dit que ce n'est pas quelqu'un d'expérimenté? Je ne vaux rien face à quelqu'un qui se bat depuis longtemps... La seule que j'ai à mon avantage, c'est ma tête. Et ma tête risque d'être la première à pâtir d'une confrontation. Sauf si j'arrive à l'utiliser intelligemment sans céder à la panique.
Sauf que je cède déjà à la panique!
Non... Non. On se calme. Tout va bien. Je suis ici contre mon gré, certes. C'est un endroit peu fameux, certes. Mais rien ne me dit que les intentions de la personne qui nous a traîné ici sont belliqueuses. Peut-être est-ce une mauvaise plaisanterie? Sans doute. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre. Sérieusement, ce genre de choses, ça n'arrive que dans les mauvais films. La réalité n'est peut-être pas reluisante, mais c'est impossible que ça se produise vraiment. Après tout, comment aurais-je pu disparaître de chez moi aussi mystérieusement? Je n'habite pas seul à la maison.
Je n'habite pas seul à la maison... Est-ce que... N'y pense surtout pas!
Mon rythme cardiaque diminue rapidement lorsque Saskia me confirme que c'est bien elle. Et je le suis d'autant plus lorsqu'elle m'annonce que l'autre personne c'est Neal. Très bien, aucun scénario catastrophe en vue. Je soupire de soulagement, mais passe tout près de la crise cardiaque lorsque Neal déboule devant moi. Je resserre la couverture autour de ma tête par réflexe et cligne des paupières à quelques reprises alors qu'il me dit quelque chose. Mais c'était quoi? Mon cerveau rembobine rapidement l'information. Comment je suis arrivé ici? Est-ce que je
sais comment j'ai atterri ici? Non, pas la moindre. Un frisson me traverse de la tête aux pieds et je marmonne:
-
Je... Je ne sais pas. C'est un peu le brouillard. La seule chose que je sais c'est que je n'ai rempli aucun formulaire permettant à qui que ce soit de ne me traîner ici.
Je me résigne à découvrir ma tête de la couverture. Je dois avoir un air particulièrement stupide, en plus. Et malgré que je me sentais plus en sécurité avec la couverture sur la tête, ce qui est profondément stupide et illogique, il est préférable de ne pas donner l'impression d'être immensément paniqué. Si on se met tous à paniquer, on n'arrivera pas à sortir d'ici. Même si, en soi, ça ne peut pas être bien difficile, pas vrai? On ne peut tout de même pas être enfermé...
Toujours avec la couverture autour de mes épaules, je demande:
-
Et vous? Vous le savez?
J'ai des doutes à ce sujet, mais on ne sait jamais... N'est-ce pas?
| 18 ANS | 1M70 | NUMÉRO 3 | MORRIGANE | SOCCER FOR LIFE |
| SARCASTIQUE & COMÉDIENNE | 18 NOVEMBRE 2000 | SCORPION | AVEC RYAN |
[attachment=1]Gif_36.gif[/attachment]
Malgré l'affirmation que j'ai faite concernant mon commentaire pessimiste, je reste convaincue qu'il y a quelque chose de vraiment pas sympathique avec l'endroit où on est. Ça ne prend pas grand-chose pour qu'une situation comme la nôtre tourne au cauchemar. Je ne passe peut-être pas mon temps à m'instruire sur tout, mais un bâtiment aussi délabré ne peut pas être sécuritaire. N'importe quoi pourrait nous tomber dessus. On pourrait se faire fendre le crâne en deux par une poutre, ou encore... si le toit nous tombe dessus? C'est la mort, presque certain. Et je ne crois pas que qu'on sera là pour les cours de demain. Déjà, il faudrait sortir d'ici cette nuit pour y arriver. Et encore, nos familles voudront nous faire faire une tonne de test pour vérifier notre état de santé. Et si on arrive pas à sortir avant demain matin? Le temps que nos familles nous trouvent... Certainement, personne ne sera au cours de demain. Je garde toutefois mes réflexions pour moi. Je n'ai pas l'habitude de plomber l'atmosphère avec les personnes que j'apprécie. Je rebondie donc sur ce qu'il me dit et avec un sourire je lance:
-
C'est vrai. C'est quand même stressant ici. Et la situation en elle-même. Mais on peut sans doute... se changer les idées. (Je toussote un peu pour m'assurer d'avoir la voix voulut avant de continuer sur un ton à la fois faussement inquiet et moqueur)
Tu crois qu'il y a des fantômes?
Je ne crois pas à ces sornettes. Si les fantômes existent, je n'en ai jamais vu et aucun ne m'a attaqué comme dans certains films d'horreur. Et je n'ai certainement pas rencontré de personnes possédées. Malgré que la réaction de certaines filles de l'école m'a souvent poussé à croire qu'elles l'étaient. Non, mais quand même! La manie de certaines de s'extasier à outrance devant plusieurs, et différentes, choses qu'elles trouvent intéressantes, mignonnes ou... attirantes, c'est tout simplement désespérant. Il y a moyen de démontrer notre enthousiaste autrement que par des cris aigus qui ne donnent qu'envient de se boucher les oreilles, non? J'espère toutefois ne pas faire l'expérience de ces cris inhumains pendant notre présence ici. Car l'unique raison qu'auraient ces filles d'hurler comme des possédées, c'est... si quelque chose de particulièrement effrayant se produit.
Brownie est déplaisante. Je suis la première personne à approuver lorsqu'on me le dit. Ceci dit, je crois en mes chances de la transformer. Possible que la transformation soit en plus terrible, mais je sais avec certitude qu'elle ne pourrait pas rester elle-même en ma présence. Si je la force à me tenir compagnie pendant vingt-quatre heures, elle en reviendra changer. J'hausse un sourcil amusé lorsqu'il me dit qu'il ne doute pas de mon talent et de ma patience. Sa tentative de reddition ne me leurre pas. Je sens très bien qu'il ne me croit pas. Oh, je sais bien qu'il l'a fréquenté longtemps... de très proche. Mais j'ai enduré bien des commentaires désobligeants de la part de Brownie et d'autres filles que maintenant... je suis immunisée. L'autodérision, ça aide! C'en balancer aussi. Enfin... Il n'a pas tort concernant la patience de pauvre petite Gwen. Elle n'arrive pas à me supporter cinq minutes. Alors une journée au complet? Elle va péter les plombs. J'en suis certaine. Est-ce qu'elle essaierait de me tuer pour autant? Tout à fait. Je la crois capable d'avoir envie de me tuer. Mais va-t-elle le faire? J'ai de gros doutes. Elle demandera surement à l'un de ses sous-fifres. Après tout, il ne faudrait pas qu'elle enlaidisse ses belles mains manucurées, n'est-ce pas? Je m'approche légèrement de Ryan et lui souffle à l'oreille sur le ton de la confidence, cachant avec ma main ma bouche à des personnes invisibles:
-
Oh, mais tu oublies qu'elle ne voudrait en aucun cas se salir les mains. La pauvre petite, tu t'imagines si elle doit se casser un ongle? (Je change rapidement de posture pour imiter le genre de fille que je ne suis pas)
Oh, non, mon pauvre ongle. Moi qui venait tout juste de faire une manucure. Ma vie est un dé-sas-tre.
L'air moqueur que j'affichais plus tôt s'élargit alors que je continue:
-
Tu sais, je ne vais que rire davantage si elle tente de me tuer. N'oublies pas de venir assister au spectacle, je suis sûre que ça vaudra le détour! Et ce sera gratuit, en plus!
Je me remets rapidement à avancer en riant légèrement. Je peux facilement entrer dans n'importe quel délire si je m'y mets. Alors, entrer dans le mode « on énerve Gwen », ce ne serait pas difficile. Il faut simplement que je trouve la motivation nécessaire. Car, comme on dit, le temps c'est de l'argent. Mais si on la croise et qu'elle m'énerve trop dans son rôle de chipie... Bah, qui n'a pas le choix... Un sourire m'étire les lèvres à cette simple idée.
Cela dit, avant d'en arriver là, il faudrait déjà que je me calme. Que je tente de rationaliser, car très sincèrement, les idées noires qui me traversent l'esprit à chaque nouveau pas... m'énervent. Je n'arrive pas à faire totalement abstraction de l'endroit où je me trouve. Et l'idée qu'en ce moment j'agisse comme une petite fille fragile me révolte au plus haut point. Une grimace se forme sur mes lèvres lorsqu'il propose de me trouver quelque chose pour me réchauffer. Grimace qui se transforme rapidement en un haussement de sourcil lorsqu'il me dit qu'il me proposerait bien son sweet, mais qu'il n'a rien en-dessous et qu'il ne croit pas que nous serions à l'aise ni l'un ni l'autre. Un air profondément amusé s'enracine un peu plus profondément dans mon visage lorsque je lâche, tout en le regardant de la tête aux pieds:
-
Mais qu'est-ce que tu attends pour me le donner? J'ai si froid...
Je papillonne des paupières comme une âme en peine avant d'éclater brusquement de rire. J'ajoute en souriant toujours:
-
Ça va aller, c'est surtout les pensées qui me traversent l'esprit qui me fait frissonner... Mais trouver quelque chose à me mettre sur les épaules n'est pas une mauvaise idée... Ou sinon on peut courir. Bouger plus rapidement permet assez bien de se réchauffer...
J'hausse des épaules avant de me rapprocher pour souffler d'une voix très basse:
-
On n'a qu'à se dire qu'il y a de vilains fantômes derrière nous qui veulent nous posséder et qu'il faut fuir aussi vite que nos jambes puisses nous porter. Une course contre les fantômes!
Délirer, c'est ma spécialité. Jouer la comédie aussi. Hé, et en plus, c'est pratique pour une carrière en comédie si on arrive à jouer des rôles aussi facilement que de changer de vêtements!