S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
Répondre

Vous lisez cette histoire ? Donnez-moi votre retour ! ♥

J'adore
2
100%
J'aime beaucoup
0
Aucun vote
J'aime bien
0
Aucun vote
J'ai bien aimé mais pas continué
0
Aucun vote
Je n'ai pas accroché
0
Aucun vote
 
Nombre total de votes : 2
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : lun. 07 déc., 2020 10:03 am Hiello !
Comment va ? Moi je suis fatiguée, j'ai dormi trois heures (j'arrivais pas à dormir et j'ai eu la bonne idée de me dire "tiens, si je relisais mes vieux textes ?"), donc prépare-toi à ce que ce soit décousu :roll:

Chapitre 46
— Monsieur, le salua le Dr Mann en s’approchant de sa démarche saccadée – cet ancien médecin militaire s’était retiré des zones de conflit après avoir pris une balle perdue dans l’artère fémorale et manqué y laisser la vie. J’ai les résultats des observations et des analyses que j’ai menées sur l’élève 33 depuis son arrivée il y a un mois. => La description + le dialogue, ça fait un peu lourd je trouve.
— Notre famille adore se retrouver pour discuter affaires et stratégies politiques, mais… pour célébrer, c’est une autre histoire. Ouais ouais, les familles dysfonctionnelles, je connais.

J'aime beaucoup l'analyse du Dr. Mann, très pertinente. Aussi, la gestion de la terminologie (père, sœur/cousine) est très intéressante. Par contre, kudos à Edward d'engager un psy et de suivre ses recommandations, il aurait pu laisser Jim dans la mouise mais il ne le fait pas. C'est intéressant de voir que c'est certes un connard manipulateur, mais il n'est pas dénué de bon sens et, en soi, serait presque capable de prendre soin de Jeremy. (En tout cas, plus et mieux que sa famille l'a fait jusqu'à maintenant.)

Temporairement découragé par la masse de travail qui attendait Edward pour faire du garçon un héritier convenable => En soi, l'objectif n'est pas vraiment de faire de lui un héritier convenable, plutôt un tremplin pour la vraie héritière, non ?

Aïe aïe aïe, les secrets enfouis… Brooke, que lui est-il arrivé ? Et question subsidiaire, comment le vit Rebecca ?

Alors, Maria chérie. Oui. Mais non. Ça ne va pas. Déjà, bon, elle subit un sale contrecoup pour Jeremy, ok, admettons. D'ailleurs, Mike-choupi me fait vraiment de la peine. Ce n'est pas nécessairement quelque chose qu'il dit ou fait, juste son attitude générale. Depuis un moment, il se fait un peu malmener et secouer de droite à gauche j'ai l'impression, mais il reste incroyablement gentil et attentionné envers tout le monde.
Mais Maria.
— Elle ne t’a pas laissé le choix, oui ! s’exclama Maria d’une voix indignée. Elle t’a quitté du jour au lendemain, elle t’a abandonné alors que tu te noyais déjà de culpabilité de ne pas pouvoir procréer. Bon sang, Mike, Rachel a été d’un égoïsme sans nom en te laissant comme ç…
— Maria, on a tous nos torts.

=> Bam, dans ta gueule :lol:
— Exactement pour les mêmes raisons que j’ignorais les appels d’Ethan. Je les ai privés de leur père ? Moi ? Bon sang, Michael, c’est les Sybaris eux-mêmes, Ethan inclus, qui ont empêché mes enfants de grandir avec une figure paternelle. => Alors non, rejeter la folie de l'un des membres de la famille sur tous les autres, c'est pas cool.
— Maria, bordel, tu sais à quel point Alexia Sybaris est une folle. Tu as vu les cicatrices d’Ethan. Et tu connais celles qu’on ne voit pas. Comment peux-tu l’accuser d’avoir peur d’elle ? Alexia m'inquiète vraiment, elle a l'air totalement timbrée.

Bon. P'tit moment psychologie, posons-nous cinq secondes. Je déteste l'approche de Maria. Ce n'est pas une critique envers toi, parce que le personnage ressort très honnête et très vrai, mais c'est le fondement même de sa réflexion que je n'aime pas. Les sacrifices auxquels Ethan a consentis sont trop élevés pour lui reprocher d'avoir voulu mettre ses enfants définitivement en sécurité, même s'il s'agissait de ne plus communiquer avec eux directement.
Par contre, j'aime beaucoup l'écho à la conversation avec le Dr. Mann, qui dit que Jeremy a beaucoup souffert de l'absence de son père, parce que du coup, tout s'explique. Ethan aurait aimé être présent, ne serait-ce qu'à distance, mais c'est Maria qui a coupé les ponts. Au-delà de la souffrance de ses enfants (non négligeable, déjà), je trouve qu'elle a agi de manière très égoïste. Ça donne un personnage réel et complexe… mais que je n'aime absolument pas, du coup x)
(Par contre, Thalia choupette ♡)

Chapitre 47
Jimmy paumé… pauvre petit chat. J'ai vraiment hâte de voir quel genre de personne il va devenir avec la Ghost. Surtout qu'avec sa sociabilité et son tact légendaires, il va vraiment se faire des amis en deus deux. :mrgreen:
La nomenclature par matricule, nice :lol: Matricule 33, l'incroyable Sybaris… ouais, pour un gamin qui vient d'arriver et qui plie déjà les profs à son bon vouloir simplement par son existence, je comprends que les autres élèves soient frustrés. D'autant plus que la Ghost a l'air d'être vachement portée sur le mérite. Avec Jim qui est en grosse galère, mais malgré tout favorisé par les profs, ça ne doit pas être facile à vivre pour les autres élèves.

Un plateau claqua sur sa table. Étonné, Jim leva le nez vers la nouvelle-venue. Debout face à lui, elle l’observa en silence pendant de longues secondes. Les discussions s’apaisèrent au profit des chuchotis curieux et des regards inquisiteurs. On dirait le Manoir quand Lily s'assoit à côté d'Adam :lol:

La première description de Rebecca m'intrigue, elle a l'air potentiellement cool et potentiellement terrible… à voir. Par contre, la SUI/Ghost, c'est dans le sang clairement, ils ont tous été fourrés dedans à un moment ou à un autre, Brooke, Maria, Edward, Ethan… Mais quelle famille bordélique :lol: Et puis, miss Rebecca a l'air de tenir un joli petit rôle elle aussi. Damn, ça ne doit pas être facile à vivre avec les psychothiques/psychopathes qui lui servent de proches. Décidément, pour l'instant, je l'aime bien.

Chapitre 48
Oh, mamie n°2 de la famille de Jim ! Est-ce qu'elle est aussi folle qu'Alexia ?
Mais merde, ils sont vraiment tous dans la boucle SUI/Ghost, c'est incroyable… :o En vrai, s'ils mettaient leurs différences et leurs problèmes personnels de côté, ils domineraient le monde cette bande de fous ! :lol:

— Ethan pourra fêter Noël avec Thalia demain. On s’est mis d’accord là-dessus. => Mmhm. Je vais m'abstenir de commenter, sinon je vais être désobligeante. :evil:

Jeremy n’est doué dans aucun domaine, qu’est-ce qu’il lui veut ? => Damn je commence à comprendre les insécurités de Jeremy, si même sa famille proche le descend comme ça… :shock:

Même si, dans un coin de son esprit, elle souhaitait que l’aîné de sa fille reste loin de leur famille pour un moment encore. => Nan mais j'ai plus de mots là. Décidément, les mamies sont toutes des… ahem… dans ton histoire.

Thallie, mon bébé, j'ai envie de pleurer. Elle ne mérite pas une famille de merde comme celle-là.

Damn Dimitri.
Mon dieu.
Mais oui.
Absolument.
Quel ange.
Image
— Pardon, Ryu, je te mets dans un état pas possible, se morigéna Dimitri en se levant. => Et en plus il s'excuse ! Mais damn, donnez-moi un homme (ou un père) comme Dimitri :lol:

P'tit aparté, félicitations pour avoir repris SUI et t'être lancée pour le poster, j'imagine le courage que ça devait demander ! C'est un très beau projet que tu nous sors là, et honnêtement, si je n'étais pas aussi bornée à te faire un vrai commentaire, j'aurais dévoré ces derniers chapitres comme un bouquin ! Donc vraiment, félicitations !
(Et demain c'est la surprise, yayyyy !)
Revenons à l'histoire.

Ces derniers chapitres sont top ! Je suis d'accord avec Sasa, ça s'améliore de chapitre en chapitre (même si je n'arrive pas à comprendre comment tu fais, m'enfin ok, je suis dépassée devant ton talent à me faire accrocher). Le gros point fort de ton histoire, ce sont tes personnages. C'est vrai pour les autres histoires, mais ici, avec les drames familiaux, les histoires enfouies et ce cadre quasi réaliste, ça fait vraiment mal. Ils sont incroyablement réels, vrais et sincères. Choupette Thalia m'a vraiment rendue triste, Ryu est un amour qui mérite franchement d'être enfin heureux, et Maria, même si je ne l'aime pas, je comprends d'où elle vient et pourquoi elle fait ce qu'elle fait. Ça donne une incroyable profondeur au récit.
Et même notre petit emo-boy avec ses fêlures et ses problèmes a réussi à déteindre sur moi. Il s'est fait salement secouer, mais j'espère qu'il arrivera à en tirer quelque chose de bon vers la fin. Puis j'adore la perspective, les deux visions différentes, les chemins parallèles. D'un côté Jim, seul dans un environnement inconnu, de l'autre côté Ryu et la famille qui essaient de retrouver un semblant de vie normale. Comme quoi la vie ne s'arrête ni d'un côté ni de l'autre.
À voir où est-ce que tu vas nous emmener avec tout ça ! J'ai hâte d'être demain :mrgreen:

La bise !
Ben ça va, ton com ma donner le sourire aussi faut dire, merci beaucoup !
La vache, j'espère que tu vas pouvoir rattraper tes heures de sommeil :? Tu as relu quoi du coup ? c:

Chap 46
Oui, effectivement ! Je vais changer merci ;)
On aime les familles dysfonctionnelles hein :roll:

Ed est un sacré manipulateur, mais il a encore du bon sens x) Et ça sert clairement pas ses objectifs de laisser Jim se démerder par lui-même et s'assécher dans sa chambre. Et même s'il peut être maladroit dans les faits, Ed fait en sorte de l'accompagner !

Oui, c'était un peu un raccourci que j'ai fait sur cette phrase, indeed :ugeek: Jim reste un hériter pour Ed dans le sens où il héritera aussi d'une partie de son influence, après (même si ça restera tjrs secondaire par rapport à la position de Rebecca, évidemment).

Pour Brooke, ce sera expliqué plus en détails plus tard (on connaît la chanson maintenant :lol: ). Idem pour les ressentis de Becca.

Haha, Maria. Grand sujet. En vrai, je suis contente qu'elle fasse "débat" car je voulais justement éviter de la rendre trop simple, trop lisse. (Et yes, comme tu relèves, même si n'est pas jamais dit ou montré directement, Mike sature. Il porte Ethan, Maria, Thalia et il le fait de bon coeur, mais clairement ça commence à peser lourd)
En soi, elle rejette pas vraiment la folie d'Alexia sur le reste de la famille. Elle met surtout Ethan dans le lot des gens problématiques qui s'opposent à leur bonheur alors que... non, Ethan n'a jamais voulu ça :?
Alexia est timbrée, on peut partir de ce postulat :lol:

Mdr t'inquiète, tu peux ne pas aimer mes personnages, je le prendrai pas personnellement :lol: Mais Maria est terriblement engluée dans sa rancœur et ses remords. Trop engluée pour être lucide, sensée, à propos de sa relation avec Ethan et sur les décisions qu'ils ont prises :v Elle a clairement tort sur plusieurs points, même si ses réactions sur d'autres restent compréhensibles... C'est compliqué hein x)
Ethan aurait aimé, oui. Au moins ne pas perdre le contact "psychique" (les cartes, les lettres...) à défaut du physique qui était délicat à cause de la surveillance géolocalisée. Et, on peut dire les choses, elle a clairement fait payer à Ethan de pas être là alors que... ben c'était une décision prise à deux (enfin, à peu près) :''D Dans l'idée, Maria s'est retrouvée du jour au lendemain avec ses 2 gamins sur le bras (dont un à l'hôpital entre la vie et la mort yé) à devoir chercher un nouveau logement et un nouveau job, sans son compagnon pour la soutenir. Ethan est pas responsable de ça, mais n'empêche qu'il n'a pas été physiquement là pendant 8 ans et ses appels faisaient presque rire Maria tant c'était "minime" par rapport à la charge mentale (et physique) qu'elle se tapait. Or, comme il a refusé la proposition de Maria de bouger loin de Modros, elle l'a mal pris et s'est retrouvée coincée. En gros, c'est ça. Je voudrais essayer d'en parler, mais je sais juste pas quand :lol: Mais oui, dans l'idée, ils ont tous les 2 des torts à se reprocher. Ethan s'enfonce dedans et Maria les ignore.
Zuper family en action :roll:
(Et oui Thalia se tape cette famille de gens compliqués yay)

Chap 47
Mdr ouais, les copains ça va être compliqué pour emo-boi x) Mais on va essayer de tirer qqchose de cette expérience "Ghost" quand même :mrgreen:
Oui, j'ai eu du mal sur ce chapitre à expliquer l'isolement forcé de Jim :? Il demande clairement à s'intégrer, mais il est arrivé sur un piédestal sans même s'en rendre compte... Alors on le prend pour un bouffon privilégié (coucou le retournement de situation avec les Intouchables de S.U.I héhé).

Mdrrrr rholala maintenant j'ai envie de voir Lily en train de péter les dents d'Adam ;w; J'attends vraiment que ça dans ma vie (et de la voir arracher le coeur de Kaiser mais sssht)

Alors, oui, ils sont tous bien profondément enfoncés là-dedans :roll: Et c'est très difficile d'en sortir x)
Rebecca a une position très délicate oui :? Et contente qu'elle te plaise déjà, je l'aime beaucoup aussi :D

Chap 48
Pas aussi folle, mais tout aussi aigrie :roll: (oui j'ai un problème avec les mamies dans S.U.I :lol: )

Nan mais au moins Thalia peut fêter Noël avec lui, faut voir le bon côté des choses :roll:

Alors Caterina exprime pas tout ça gratuitement même si son mépris envers Jeremy ne sera jamais justifié. Il sera expliqué, mais elle se trompe clairement de cible pour sa colère :v (disons que la mère et la fille se ressemblent sur certains points)

Ouais, Ange Dimitri, ça lui va bien :'c Il est juste adorable avec Ryu x)

Merci beaucoup ! Clairement, je faisais pas la fiérote y'a un an quand j'ai commencé à poster :lol: Mais j'ai carrément pris en assurance grâce à vos retours :D Et en confiance sur ce projet !

Nan mais merci beaucoup, même moi je comprends pas :lol: (dans le mesure où on est dans une partie du récit où j'ai beeeaucoup de doutes). Mais merci, vraiment, ça fait super plaisir.
Les personnages, évidemment, je suis contente et satisfaite qu'ils paraissent crédibles, vrais, attachants pour certains. C'est aussi aux personnages que je suis le plus attachées dans cette histoire (l'univers et le scénar... hm je vise absolument pas le truc du siècle quoi, disons les choses mdr) et ce qui me fait le plus me tirer les cheveux x) Mais clairement j'ai juste hâte que vous découvriez les personnages sur le long terme, pour mieux les saisir et les apprécier (je pense à Jim et Maria notamment qui auront de grosses évolutions, mais aussi Ryu, Thalia et les pitits persos secondaires qui auront plus d'importance dans la suite).
Et les parallèles j'avoue ça a été mon kiff dans cette V2 :lol: Evidemment Jim est le protagoniste, mais je voulais vraiment donner plus d'épaisseur à la toile de persos autour de lui et à Ryu aussi. Ryu est clairement le héros² et il apporte énormément à la fois à l'histoire et à la fois à Jim, par bien des manières. C'est le Ryu national ♥

Fènkiou véri mutche enkor 1 phoi ♥ (cé kdo les fotes)
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Anniversaire des 7 ans



Hello ! Jour spécial aujourd'hui puisque S.U.I fête sa 7ème bougie (l'âge de raison ? En tout cas, l'âge de terminer le T1 de la V2). En effet, le 8 décembre 2013, alors que je ma baladais tranquillement dans Lyon pour la fête des Lumières, j'ai eu quelques idées qui fonderaient l'histoire de S.U.I dans sa globalité.
Pour anecdote, j'ai imaginé ce soir-là le protagoniste, ce cher emo-dark-boi mais aussi David Horn, même s'il n'avait pas encore de rôle ou de nom définis. Ryu, Maria, Ethan, Mike, Alex, Dimi & co sont arrivés plus tard (tout est relatif, dans les jours qui ont suivi disons).
Bref, S.U.I est ma plus vieille fiction achevée (il y en a eu une autre avant, gentiment abandonnée) et c'est avec un grand plaisir que je poursuis cet univers encore en 2020 après des années de pause, un abandon… Ça fait du bien !
Et comme je suis aussi très contente d'avoir des lecteurs, je vous ai concocté 2 petits trucs que vous apprécierez j'espère !

En premier, j'ouvre une espère de foire aux questions à poser aux personnages (ou à moi concernant l'univers et/ou les persos). Vous voulez savoir quel est le manga préféré de Ryu, les noms des frères et sœurs d'Alex, les sections où ont travaillé les divers agents de S.U.I qu'on croise… ? Vous voulez me demander d'où me vient l'idée d'un prénom, le pourquoi du comment du parce que ? C'est le moment ! Vous pouvez donc poser n'importe quelle question à qui vous voulez (j'écarterai les questions qui peuvent éventuellement spoiler les tomes 2 & 3 ou des questions que j'estime déplacées pour une raison ou pour une autre).
Comment me poser une/des question(s) ? Soit en commentaire/réponse sur le forum, soit sur mon profil, soit en MP !

Deuxièmement, je voulais faire comme de mini "rencontres" entre moi et les persos à propos de la transition V1-V2… Voilà donc des petits extraits qui j'espère vous plairont (ça ne donnera pas d'indices sur les tomes à venir, pas directement du moins, mais si vous avez envie, n'hésitez pas à lire !)


Avec Jeremy :
Co : Salut cher protagoniste
Jim : Donc même en interview t'es pas foutue d'écrire mon prénom correctement
Co : C'est toi qui l'aimes pas d'abord
Jim : Et les surnoms, on en parle ? Jim, Jimmy, Jem, Jemmy, emo-dark-boi, drama-boy, sneaky Jimmy, p'tit punk, sale punk, p'tit gars…
Co : C'est pour l'ambiance.
Jim : C'est pour l'ambiance aussi le combo de merdes que je me trimballe ?
Co : Non, ça, c'est parce que t'es le protagoniste.
Jim : J'avais les cheveux teints dans la V1. Il est où mon style maintenant ?
Co : … T'as largement une dégaine de plouc dans la V2, j'allais pas en ajouter
Jim : Ah ouais OK.
Co : Bon autrement, content de tes nouvelles vibes ? Un chouïa moins emo, un chouïa plus mature. On a légèrement moins envie de te baffer.
Jim : quitte la réunion.
Co : Oui ok toujours aussi susceptible. Ah ben bravo le récit initiatique. Peut-être qu'au tome 52, tu seras mature.

Avec Ryusuke :
Ryu : Salut !
Co : SALUT MON RYU <3
Ryu : Oh, j'ai perdu un u.
Co : Ryuusuke ça passait bizarre en anglais. En France, je t'aurais appelé Ryû. Mais comme j'étais une kikoo de 15 ans quand je t'ai inventé, ben l'histoire se passe aux USA évidemment.
Ryu : Bon. Je comprends que Jim soit le protagoniste, parce que l'intrigue tourne autour de sa famille. Alors, puisque je suis pas censé occuper la scène centrale, pourquoi je me tape autant de casseroles ?
Co : …
Ryu : Je veux dire, OK, tu me comprenais pas dans la V1. Mais tu m'as mis un sacré package pour débuter.
Co : Faut se dire que ça peut qu'à aller mieux…
Ryu : Sérieux ? C'est un peu léger comme argumentation.
Co : Euh ton oncle il mourait déjà dans la V1 :v
Ryu : … merci du rappel. Mais je me prenais pas autant de choses dans la gueule. Quoique… j'ai failli mourir. D'un foutu virus.
Co : Oh mec, à quatre mois près, j'avais pressenti l'arrivée du Corona. Bon, certes, c'était l'inverse, mon virus visait plutôt les gosses. J'avais du flair.
Ryu : T'as aussi du flair pour le retour de manivelle que tu vas te prendre dans la gueule au début du T2 ? Bonne chance, hein.
Co: … Nan mais Ryu je t'aime :'c

Avec Maria :
Co : Oh Maria…
Maria : Oui. Plutôt d'accord. Je mérite les trois petits points. Je fais partie des caractères assez difficiles à percer et tu me vires pendant près de la moitié du tome ?
Co : Bordel, Jim et toi vous êtes pareils, vous vous vexez en 2 secon…
Maria : Je vais t'arracher la tête.
Co : OUI BON CA VA TU RENTRES A MODROS FINALEMENT.
Maria : J'AI PASSE PLUS D'UN MOIS ENFERMEE AVEC MA FILLETTE. CHEZ MON TARE D'EX-PAS-BEAU-FRERE.
Co : Eh ho ça suffit hein, c'était nécessaire au scénario…
Maria : Ma main dans ta gueule aussi va devenir nécessaire. Et bordel tu me fais pas de fleurs non plus avec le tome 2…
Co : Ouais mais t'es justement intéressante dans tes nuances, tes imperfections !
Maria : Je suis à 2 doigts de regretter mon rôle de mère-poule-détraquée du T1…
Co : T'étais pas super fun quand même comme caractère :v
Maria : Je vais vraiment t'arracher la tête.
Co : Promis, tu deviens cool à la longue.
Maria : Au tome 52, c'est ça ?

Avec Thalia :
Co : Oh salut Thallie… Ça va ?
Thalia : Tu veux dire au-delà du fait que je n'existais carrément pas dans la V1 ? Que je reste dans l'ombre de mon frère ou de mes parents pendant tout le T1 ? Alors que je pourrais avoir un développement beaucoup trop cool ?
Co : Oui bon… c'est des choses qui arrivent… désolée, Jim était enfant unique dans la V1. Mais maintenant j'imagine plus du tout votre famille sans toi. Et, promis, tu vas en jeter dans le T2.
Thalia : Y'a intérêt. Entre mon bouffon de frère et mes indécis de parents, j'ai l'impression d'être entourée d'incapables. Je les adore, mais… parfois j'ai l'impression qu'il faut leur écrire les choses sous le nez pour qu'ils comprennent.
Co : Ils ont eu des enfances compliquées…
Thalia : Oh la bonne excuse !
Co : En tout cas, Thallie, tu fais partie des valeurs ajoutées de la V2, aucun doute <3

Avec Alexander :
Co : Alexou ! Ben alors ! Ouf comme t'as pas changé.
Alex : …
Co : Toujours autant de mauvais poil, toujours la gifle facile, toujours aussi grognon et aveugle.
Alex : Tu comptes te rattraper au T2 pour moi ?
Co : Euh… on va essayer. Y'a déjà pas mal de choses à caler dans le T2. Mais je vais essayer de penser à toi.
Alex : Ce serait pas mal. Déjà que t'as failli m'oublier dans la partie 2 du T1. Heureusement que Lokinette était là.
Co : Ouais désolée vieux… Je t'aime Alex en vrai <3 Tu peux faire un super grand-frère si tu te sors les doigts des fesses.
Alex : Ben on n'attend que ça hein…

Avec Dimitri :
Co : Ah Dimi…
Dimi : Tiens, j'ai perdu mon y. C'était Dimy avant.
Co : Ouais mais mes super lecteurs te surnommaient Dimi et ça te va mieux. Bref, je sais pas toi, mais je te préfère dans la V2.
Dimi : Ouais, moi aussi. Je me comportais vraiment comme un enfoiré avec Jim. Ryu a pas changé de place dans mon cœur, mais je suis content de plus être aussi virulent avec son ami.
Co : Tu restes réservé à son sujet, mais je suis sûre qu'il arrivera à te convaincre que c'est un bon frère de cœur pour ton fils de cœur.
Dimi : Ça devient compliqué ces histoires de famille de sang et de cœur…
Co : Désolée, j'aime ça :'c Et change pas Dimi, t'es un bon gars <3

Avec Valentina :
Co : Tina ! Trop contente de t'avoir dans cette V2 <3 T'es un mix entre plusieurs personnages enlevés et je t'aime beaucoup comme ça.
Tina : J'avais peur de jamais atterrir dans le manuscrit ! Tu serais passée à côté d'un perso bien trop cool en plus.
Co : Oué je sé :'c Mais promis, tu resteras jusqu'au bout toi…
Tina : M'oublie pas dans le T2 hein !

Avec Mia :
Co : Mia, je suis pas cool avec toi, vraiment désolée… :'c
Mia : Humpf.
Co : Dans la V1, tu dégageais au T2… Dans la V2, tu dégages au T1. Vraiment pas ouf. Mais j'avais besoin de toi, pour faire un autre duo en plus de Jim et Ryu.
Mia : Et pour être le faux love interest de Ryu et éloigner les lecteurs des doutes entre Jim et Ryu, hein ?
Co : Euh…
Mia : Laisse tomber. Les lecteurs, m'oubliez pas svp ? Je suis la petite timide aux cheveux roux !
Co : Haha, en plus y'avait de la diversité dans mon histoire comme t'es rousse.
Mia : …

Avec M. Cross :
Co : Salut Manu !
Cross : Personne m'appelle comme ça.
Co : Si. Ta femme qui te prépare des caramels maison que tu manges en cachette entre les cours.
Cross : Les lecteurs n'avaient pas besoin de savoir ça.
Co : Jim t'a surpris en train de le faire au début du tome. T'es grillé mec.
Cross : Ce foutu morveux. T'as vraiment réussi à concentrer les défauts du père et de la mère dans la même personne.
Co : Je sais que ça a pas toujours été le grand amour entre Ethan et toi mais… au moins pour l'affection que tu avais pour Maria, essaie de pas trop le secouer, tu veux ?
Cross : Je le secouerai autant que nécessaire. Jusqu'à ce qu'il se bouge enfin le cul.
Co : Bon, on te fera pas changer hein…

Avec Hugo :
Hugo : Arf, je peux me casser ? Je sais très bien mon rôle dans l'histoire. J'existais pas dans la V1 en plus, pas besoin d'en faire tout un plat.
Co : Bon, continue à faire le mec prétentieux agacé condescendant c'est nickel ! Change pas, surtout !
Hugo : Pff.

Avec Emily :
Co : Emy, je suis sûre que tu peux être sympa au fond.
Emily : Comment ça ?
Co : Ben… je sais pas. On sent que tu suis Hugo parce que t'as beaucoup d'affection et d'admiration pour lui. On sent qu'on t'a enfoncé des trucs dans la tête qui te font penser de travers. Tu pourrais t'entendre avec Jim et Ryu !
Emily : J'aime pas les gens comme eux, c'est tout. Laisse-moi ma place de peste, elle me va bien.
Co : On essaiera de te faire changer, à la longue.
Emily : Dans tes rêves.

Avec Michael :
Co : Arf, Mike, t'es en concurrence directe avec Ryu pour devenir le perso le plus cool de S.U.I.
Mike : Je suis le plus cool. Je suis drôle et les gens m'aiment.
Co : Toujours aussi modeste…
Mike : Tu sais bien que ça fait partie de mon rôle. Je me la raconte, mais jamais pour de vrai.
Co : Oui, oui, je sais bien. En tout cas, ça fait plaisir de te voir respirer jusqu'à la dernière ligne du T1.
Mike : C'est quand même un sacré coup foireux que tu m'as fait dans la V1. Je mourais quelques chapitres après mon apparition !
Co : J'aimerais bien dire que ça a au moins permis à Jim d'ouvrit les yeux mais… il est devenu encore plus insupportable après ta mort.
Mike : Mon p'tit gars… Martyrise-le pas trop, tu veux ?
Co : OK mais en échange essaie de rabibocher Maria et Ethan, ça va pas du tout là.
Mike : J'ai pour crédo de pas me mêler de la vie privée de mes amis…
Co : Ouais mais là… STP ramène la bienveillance entre eux, ils me font peur.
Mike : Mouais, je vais essayer.
Co : Et reste le papa/grand-frère/confident de S.U.I en général stôplé. T'es génial <3

Avec Ethan :
Co : Eth <3 Mon papa-gâteau de service.
Ethan : Si tu pouvais me redonner mes gosses avant de me traiter de papa-gâteau, ce serait pas mal ?
Co : … j'avais oublié que tu pouvais appuyer là où ça fait mal quand tu veux.
Ethan : Je sais que tu m'as rendu très passif et mélancolique dans la V2 mais oublie pas les autres aspects de mon caractère non plus stp.
Co : Oui bon, on sent que tu reprends en confiance au fil du tome quand même…
Ethan : Et si tu pouvais arrêter de m'en faire bouffer à cause de ma famille, aussi.
Co : Alors ça… ça risque d'être compliqué. Toute l'histoire du T1 tourne autour de ça :'c
Ethan : Et tu peux me rendre les années perdues loin de mes enfants aussi ?
Co : … vraiment désolée Eth. Je sais que j'ai pas été cool avec toi. Et, promis, un jour tu seras heureux :v

Avec Jason :
Co : Yo Jay! Ça fartouille bien ?
Jason : Comme un perso secondaire qui attend le T2 pour avoir plus d'importance ouais.
Co : Ça arrive ça arrive... En tout cas c'est cool que tu te sois rapproché de Jim et Ryu ! T'es un gars sûr.
Jason : Je préfère mon nouveau rôle, ouais. Dans la V1 être le rival parfait du protagoniste, c'était pas fun.
Co : Tu l'as dit... Allez, je te réserve un petit truc pas ouf te concernant pour te donner de la matière puis ça ira mieux !
Jason : Ah.

Avec Kaya :
Kaya : Ok je te stoppe dès maintenant. C'est quoi ce bordel ?
Co : J'en étais sûre que t'allais t'énerver...
Kaya : En même temps je passe de l'antagoniste prétentieuse condescendante à un perso secondaire du côté des protagonistes.
Co : ... C'est mieux comme ça non ?
Kaya : Évidemment. Mais il t'est passé quoi par la tête?
Co : Euuuuh je sais pas trop. Mais j'avais envie de te rendre cool !
Kaya : Ben on verra ça au T2, parce que j'ai pas eu trop de place jusqu'ici…
Co : Oui bon…

Avec Rebecca :
Co : Becky ! <3 Je peux pas en dire trop comme tu viens d'apparaître, mais j'aime beaucoup ton développement.
Rebecca : J'espère surtout que tu le mettras bien en place et me laisseras pas tomber en cours de route…
Co : Mais non ! (enfin j'espère) En tout cas, c'était bien cool de t'avoir tout au long de cette partie 2.
Rebecca : On reparle de tout ça à la fin du T1, hein ?
Co : Oui, oui…

Avec Edward :
Ed : Rhalala, que ce soit la V1 ou la V2, je suis dans les antagonistes.
Co : Désolée Ed… Dans des univers parallèles, tu aurais pu être un protagoniste. Tu aurais emprunté d'autres voies.
Ed : Ça sert pas à grand-chose de se projeter. Me voilà grand méchant du T1. Je dois reconnaître que j'aime et que je déteste ce rôle.
Co : T'es une ambivalence vivante, Edwoo. Je t'aime comme ça <3
Ed : N'empêche que les lecteurs risquent d'avoir du mal à me comprendre non ? Dans la mesure où moi-même je me comprends pas très bien.
Co : On a tous nos complexités ! J'espère te rendre à peu près accessible dans le T1. Et le recueil de nouvelles sur la jeunesse de ta génération apportera pas mal de clés de compréhension aussi.
Ed : D'ailleurs, il sort quand ce recuil ?
Co : … quand je l'aurais écrit ? :'D
Ed : Tu l'as commencé au moins ?
Co : …
Ed : Ah bah bien.
Co : Promis, j'essaierai de commencer les nouvelles sans trop tarder, pour faire patienter les lecteurs en attendant le T2 !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Oh j'ai oublié de poster vendredi dernier.
Voilà le chapitre en retard du coup.




- Chapitre 50 -



Mercredi 3 mars 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Avec un soupir de soulagement, Jim boucla le dernier exercice de maths que son prof particulier lui avait exigé pour le lendemain. Il terminait le chapitre sur l’étude des fonctions. Le prochain portait sur les équations à deux inconnues. Petit à petit, l’adolescent rattrapait son retard scolaire et, dans la même lancée, le niveau de la Ghost Society. Leur programme scolaire était en avance sur le niveau national. Ce serait bien la première fois que Jeremy avait de l’avance par rapport aux autres élèves de son âge.
Il referma son cahier en plissant les lèvres. D’autres devoirs l’attendaient, mais seules les mathématiques avaient su l’intéresser suffisamment pour qu’il s’y mette. Le découragement et un sentiment diffus de tristesse l’avaient enveloppé d’un cocon opaque toute la journée. Une information douloureuse tournait en boucle dans son esprit. Aujourd’hui, c’était son anniversaire. L’anniversaire de son ancienne identité, du moins.
Joyeux anniversaire, se souhaita-t-il avec une ironie amère. Déjà quatorze ans.
Jeremy rangea son cahier avec brusquerie, se leva en faisant racler sa chaise puis se jeta sur son lit deux-places. Ses draps portaient à présent son odeur, le matelas et les oreillers les formes de son corps. Trois des livres de littérature classique avaient été rangés sur une étagère, terminés. Deux autres étaient en cours et jetés sur la table de chevet. Jim n’avait jamais été féru de lecture mais, en absence de télévision et d’ordinateur, il avait fini par s’y pencher. Il lui avait fallu de nombreuses heures avant de trouver le moindre intérêt aux phrases pas toujours simples qui s’alignaient sous son nez. Sans compter que Jim avait découvert grâce à la lecture que ses écrits comportaient moins de fautes et plus de vocabulaire.

L’adolescent était toujours allongé dans son lit, rêvant de gâteau au chocolat, de jeux vidéo emballés, de bougies à souffler, quand on toqua. Sourcils froncés, il se tourna sur le dos et lança d’une voix ennuyée :
— Entrez.
— Ta porte est verrouillée, abruti.
Demi-sourire aux lèvres, Jim s’étira avant de se décider à se lever. Rebecca affichait une moue renfrognée quand il ouvrit.
— Désolé, j’ai cru que c’était ton père ou un de mes profs. Comme ils ont les cartes magnétiques qui ouvrent les portes…
— Je te pardonne, le coupa-t-elle sans s’attarder, le bousculant à moitié pour entrer dans la chambre. Ça pue.
Vexé, Jeremy la toisa d’un air maussade.
— Ça pue pas.
— Si. Ça sent… l’ado puant.
— Mais encore ?
— L’ado puant qui a pas pris sa douche alors qu’il a eu sport le matin. Et qui met deux fois les mêmes chaussettes. (Comme Jim ne répliquait rien, les mains dans les poches de son jogging, sa cousine roula des yeux.) C’est dégueux, putain.
Jeremy lui fit une grimace dans le dos avant d’aviser l’étui de guitare qu’elle portait à l’épaule.
— Tu viens me jouer un morceau ? Trop sympa.
La jeune fille se tourna vers lui avec un sourire narquois.
— Rêve pas, je sais pas en jouer.
— Pourquoi tu te trimballes avec, alors ?
Les yeux de Rebecca s’emplirent d’une lueur malicieuse alors qu’elle déposait délicatement la housse au sol. Elle farfouilla ensuite dans son sac bandoulière pour en sortir un sachet en papier.
— Va dans la salle de bains, ordonna-t-elle de sa voix grave. Je veux pas que tu voies ce que je fais.
Perplexe, Jim s’approcha d’elle pour observer ce qu’elle trafiquait, mais Rebecca le chassa d’un coup de coude. Grommelant, l’adolescent finit par s’enfermer dans la salle de bains. Il s’assit sur la cuvette des WC pour patienter, bras croisés. Au bout d’une minutes ou deux, la voix de Rebecca s’éleva derrière la porte.
— Tu peux venir !
Jim resta sur ses gardes lorsqu’il ouvrit. Rebecca lui avait fait plus d’une blague douteuse en quatre mois et demi. Sa manière à elle de lui montrer qu’elle s’attachait petit à petit. Jim craignait de recevoir un objet quelconque dans le visage.
Mais ce fut un cupcake surmonté d’une unique bougie, lové dans le creux des mains de sa cousine, qui l’attendait.
— Joyeux anniversaire, Jeremy.
Il resta planté devant sa cousine avec un air idiot. La petite flamme jetait une lueur chaleureuse dans les iris dorés de Rebecca et soulignait la sincérité de son sourire.
— Je l’ai piqué dans la cantine des Fantômes rien que pour toi, précisa-t-elle en durcissant son expression. Alors t’as intérêt à souffler cette foutue bougie avant que la cire me coule sur les doigts.
Sorti de sa transe par le ton agacé de Rebecca, Jim finit par souffler sur le cupcake. L’odeur de la bougie éteinte le ramena à tous les anniversaires qu’il avait passés à Sludge, aux côtés de sa mère, de sa sœur et de Ryu. L’ambiance n’était définitivement pas la même, mais il se sentait terriblement reconnaissant à Rebecca d’avoir pensé à lui.
— Merci, murmura-t-il d’un ton éraillé – sa voix en train de muer n’appréciait pas trop les changements de modulation. J’aurais pas cru que…
Comme il laissait sa phrase en suspens, l’expression de Rebecca s’assombrit.
— Mon père t’a privé de tout ce qui te définissait avant. Mais moi… moi, je suis là pour pas que tu oublies ton ancienne vie. En public, je peux pas, mais, en privé… je préfère t’appeler Jeremy, te souhaiter ton anniversaire le bon jour et tout le reste.
Avec précaution, l’adolescente retira la bougie du glaçage du cupcake et la déposa sur un bout de papier. Après quoi, elle tendit le gâteau à Jim, qui croqua dedans sans tarder. C’était un simple muffin nature avec un glaçage au chocolat, mais les saveurs du sucre, du cacao et du beurre faillirent lui arracher une larme. La cantine des recrues-Fantômes ne proposait pas desserts en dehors de yaourts et de fruits. Les sucreries et pâtisseries ne pointaient le bout de leur nez qu’en de rares occasions.
Le Dr Mann ayant conseillé à Jim d’arrêter de se goinfrer de bonbons et autres sucreries, l’adolescent avait l’impression de goûter littéralement à son ancienne vie.
— Qu’ch’est bwon, lâcha-t-il entre deux bouchées, les yeux mi-clos. J’tuerai pour un deufième.
— J’aurais pu me faire sacrément engueuler pour un, alors deux… même pas en rêve.
— Pas grafe, ch’est défà délifieux.
Amusée par l’expression de contentement sur le visage de son cousin, Rebecca se laissa choir sur la chaise du bureau. Elle s’étonnait encore de la simplicité avec laquelle Jim pouvait passer d’un état morose à un enthousiasme communicatif.
— Et la guifare ? s’enquit Jeremy en s’asseyant sur son lit, frôlant du bout des doigts la housse noire de l’instrument. Elle sort f’où ?
— On parle pas la bouche pleine, marmonna l’adolescente avant de soupirer devant l’expression envieuse de son cousin. Tu peux sortir la guitare, elle est pour toi.
— Hein ?
Il avala de travers un morceau de muffin, toussa bruyamment puis se pencha vers Rebecca.
— T’es sérieuse ? Me dis pas que tu l’as achetée pour moi.
— Non, t’inquiète ! C’est mon père qui me l’a offerte il y a deux ans. Mais… il s’est encore trompé. Mon truc, c’est la peinture, pas la musique. (Elle haussa les épaules.) J’aime bien la musique, mais… pour l’écouter, pas en faire.
Jim ne l’entendait plus. Après avoir avalé correctement les restes de son cupcake, il plaça précautionneusement l’étui entre ses jambes et s’affaira sur la fermeture éclair. La housse révéla le manche d’une guitare sèche puis une caisse en bois ciré.
— Je te la donne, souffla Rebecca en rejoignant le garçon sur le lit. Un jour, on a discuté de ce qu’on aimerait faire… J’ai même pas tilté, sur le coup, quand t’as dit vouloir jouer d’un instrument. Puis ça m’a sauté aux yeux. J’espère que ça te dérange pas, qu’elle soit pas neuve.
— Tu rigoles ? chuchota l’adolescent avec désarroi en sortant complètement la guitare de sa housse pour mieux l’observer. Elle est magnifique.
Embarrassée, Rebecca se tordit les doigts pendant quelques secondes.
— Euh, je crois que c’est une guitare pour débutants, tu sais, un modèle pas trop cher.
— Elle est géniale quand même.
Il la plaça maladroitement sur ses cuisses, glissa la main gauche le long du manche, la droite sur la caisse de résonnance. Quand il gratta deux cordes, un son crissant les fit grimacer tous les deux.
— Oui, bon, faudra l’accorder, soupira Rebecca en récupérant son sac bandoulière. Mon père m’avait acheté un accordeur, un capodastre et quelques médiators avec.
Elle déposa une petite pochette assortie à la housse à côté de Jim et le regarda prendre connaissance de l’instrument. Ses yeux dépareillés pétillaient. Tandis que ses doigts parcouraient en long et en large la guitare, il se mit à sourire, à peine conscient de la présence de sa cousine. Rebecca laissa tomber ses épaules continuellement tendues. C’était la première fois qu’elle le voyait aussi heureux depuis qu’il était arrivé.
Son sourire creusait des fossettes à côté de sa bouche, faisait ressortir ses pommettes hautes et plissait ses paupières. Rebecca s’imagina qu’il devait ressembler à sa mère en cet instant, car ce n’était pas une expression qu’elle aurait pu voir sur le visage d’un Sybaris.

Une heure plus tard, Rebecca entraîna Jim vers sa chambre. Même s’ils s’étaient rapprochés au cours des quatre derniers mois, l’adolescente ne l’avait jamais laissé découvrir son univers. Après avoir accordé tant bien que mal la nouvelle guitare de Jim, Rebecca lui avait proposé d’aller voir ses peintures. Entre les cours et les entraînements, la jeune fille s’enfermait dans une petite pièce accolée à sa chambre pour jeter pigments et émotions sur des toiles vierges.
— Je t’aurais bien emmené faire un tour dehors, souffla-t-elle sur le chemin en jetant un coup d’œil désolé à son cousin. Il y a des écuries qui appartiennent à la Ghost, ma jument est là-bas. Je pars souvent me balader dans la forêt à côté. Mais je pense pas que mon père accepte de te laisser sortir, même avec les implants.
— Attends, attends, s’étonna Jeremy en accélérant le pas pour se dresser face à l’adolescente. La Ghost a des écuries ? Et toi une jument ? Et, bordel, c’est quoi cette histoire d’implants ?
Avec une moue dubitative, Rebecca le contempla en silence quelques instants.
— On se trouve au milieu d’un parc national, expliqua-t-elle en reprenant sa marche. Pour patrouiller autour du QG, la sécurité utilise pas mal les chevaux pour se déplacer plus facilement. Et, oui, j’ai une jument. (Elle sourit fugacement.) Elle s’appelle Quinn et elle est toute grise. Papa me l’a offerte il y a un an.
— Waouh, se contenta de souffler Jim – même si un cheval comme cadeau l’aurait laissé profondément perplexe.
— Et pour les implants… (Rebecca fronça les sourcils en tapotant le creux de son coude.) Quelques jours après ton arrivée, tu as pas fait des examens médicaux ?
Jeremy prit un air songeur le temps de se rappeler le déroulé des événements lorsqu’il était arrivé puis expira bruyamment.
— En soi, j’ai eu un mois complet d’examens médicaux avec le Dr Mann.
— Et y’a pas une fois où tu as été endormi ? Où tu t’es réveillé avec un pansement sur le bras ?
— Si, reconnut le garçon en se tournant vers sa cousine, grimaçant. En faisant un examen d’aptitudes physiques, j’ai perdu connaissance. Mais je l’ai pas du tout senti venir. Et en me réveillant, j’avais un cathéter sur le bras.
— Le Dr Mann a dû t’endormir pendant ton exercice, supposa Rebecca en ralentissant le pas à hauteur de l’une des multiples portes qui couraient le long des murs sans fenêtres. Les recrues-fantômes ont tous un implant au niveau du coude. C’est une balise géolocalisée. Si tu sors du périmètre du centre de formation et, pire encore, du siège, c’est signalé à la sécurité.
Tandis qu’elle passait sa carte magnétique devant le lecteur de la porte, Jim fit la grimace. Edward lui avait rapidement déconseillé de se lancer dans la moindre tentative de fuite, mais il n’avait jamais précisé l’existence de cet implant. Sans compter qu’il devait y avoir toute une panoplie de mesures de sécurité.
— Bienvenue chez moi, annonça Rebecca avec un sourire ironique.
La chambre avait la même disposition que celle de Jim, mais une ambiance bien différente. Sa cousine avait eu le temps d’adapter les lieux à sa personnalité. Rideaux rouge sombre, tapis confortable au pied du lit, posters artistiques au-dessus du bureau, une bibliothèque remplie d’ouvrages sur les techniques de peinture ou la relation de l’homme avec le cheval.
— Sympa, lança Jeremy en se laissant choir sur un gros pouf rouge dans un coin de la pièce.
Il remarqua alors la porte juste à côté du lit et fronça les sourcils.
— J’ai pas de porte ici dans ma chambre. Ça emmène où ?
— Vers mon atelier, répondit Rebecca avec un petit sourire.
Elle fit signe à Jim de la suivre et l’entraîna dans la petite salle plongée dans l’obscurité. Ici non plus, pas de fenêtres. Mais Rebecca avait demandé à l’équipe logistique d’installer des plafonniers dont elle pouvait régler l’intensité et la colorimétrie à l’aide d’une télécommande. Ainsi, elle pouvait peindre dans différentes ambiances.
— La vache, murmura Jeremy en jetant un coup d’œil au chevalet couvert de taches de peinture séchée et aux toiles – vierges, amorcées ou terminées – qui envahissaient les quelques mètres carré.
Sa cousine alla se planter devant le chevalet, toisa son œuvre en cours d’un air renfrogné puis soupira. Jim observait avec attention une toile où un enchevêtrement de lignes et d’aplats de couleurs formaient un ensemble monochrome de gris.
— Je dois reconnaître… commença-t-il d’une voix pensive, que je comprends rien.
Rebecca s’autorisa un petit rire moqueur avant de s’installer en tailleur à même le sol.
— Y’a rien à comprendre, abruti. Si tu te mets à gratter ta guitare avec une mélodie que seul toi entends et imagines d’avance, personne comprendra non plus. L’art, ça exige pas forcément d’être compris. (Elle haussa les épaules en plissant la bouche.) Puis, pour moi, je fais pas de l’art, je… je balance juste physiquement ce que j’ai sur le cœur.
Jeremy hocha la tête, saisissant parfaitement les mots de sa cousine. Lui non plus ne s’attendait pas à devenir compositeur en jouant de la guitare. Il voulait simplement oublier, oublier sa situation, s’oublier lui. Laisser les notes, les temps, les silences, recomposer les rouages de son esprit.
Plongé dans ses pensées, il poursuivit son petit tour des toiles accrochées au mur ou calées les unes contre les autres à même le sol. Près du chevalet, ses pieds se prirent dans une bâche de protection. Il perdit l’équilibre, agita vainement les bras puis tomba tête-la-première dans un mélange de pots de peinture et de caisses à outils remplies de pinceaux et bocaux. Stupéfaite, Rebecca ne réagit pas tout de suite. Comme Jim ne se redressait pas de lui-même, elle bondit sur ses talons, partagée entre l’envie de rire furieusement et celle de se précipiter à son secours.
— Jeremy ? Ça va ?
L’inquiétude chassa momentanément le sourire qui flottait sur ses lèvres. Main posée sur l’épaule de son cousin, elle glissa son autre bras sous son torse pour le soulever. Même s’il avait grandi et grossi, il ne pesait pas encore très lourd.
— Hey, murmura-t-elle en l’aidant à s’asseoir. Ça va ?
Jeremy clignait rapidement des yeux, sonné. Son crâne palpitait de douleur, son front lui envoyait des vagues de chaleur jusque dans le ventre. Quelque chose lui coulait sur la tempe.
— Tu t’es mis de la peinture, je crois, souffla Rebecca avec une esquisse de sourire.
Elle se déplaça à quatre-pattes jusqu’à un gros rouleau d’essuie-tout, dont elle tira plusieurs feuilles. C’est seulement en les plaquant contre le visage de son cousin qu’elle prit conscience de la chaleur du liquide.
— Oh merde, lâcha-t-elle dans un souffle désemparé. Tu saignes.
Elle arracha frénétiquement de nouvelles feuilles pour remplacer celles déjà imbibées de sang. Jim dodelinait de la tête, les mains posées sur le sol de béton froid pour garder l’équilibre. Son œil gauche, couvert du liquide poisseux, refusait de s’ouvrir.
— T’as dû t’ouvrir l’arcade sourcilière, marmonna Rebecca en pressant l’essuie-tout sur le front de son cousin. Ça pisse le sang comme pas permis, mais c’est pas bien grave en vrai.
Docile, Jim laissa Rebecca éponger le sang qui lui dégoulinait jusque dans le cou. Elle rassembla plusieurs feuilles pour en faire une boule, qu’elle plaqua sur l’arcade de Jeremy en lui ordonnant de la garder pressée.
Rebecca s’apprêtait à le prendre par le bras pour l’aider à se redresser quand il lâcha un petit éclat de rire. Elle se figea, interdite, puis laissa un sourire effleurer ses lèvres lorsque Jeremy se mit à pouffer nerveusement.
Quand ses rires se muèrent en hoquets puis en sanglots hachés, Rebecca resta hébétée. Jim arracha d’autres feuilles d’essuie-tout, à la fois pour éponger son sang, ses larmes et son nez bouché. La douleur qui lui vrillait le crâne avait fait sauter quelques verrous mentaux. Il riait toujours, alors que le sang et l’eau saline suivaient le contour de son nez et de sa mâchoire.
— Jeremy… chuchota Rebecca, incapable de savoir quoi faire de ses larmes douloureuses et de ses rires nerveux.
Mortifiée, elle essuya un nouveau filet de sang et resta coite quand Jim se laissa aller contre son épaule. Visage crispé, elle lâcha ses feuilles tachées de rouge pour enserrer maladroitement son cousin. Elle le trouva aussi vulnérable qu’un chaton, tout blotti contre elle.
— Désolé, s’étrangla-t-il entre un sanglot larmoyant et un rire sincère. J’crois que j’me suis bien cogné la tête.
— Je crois aussi, murmura Rebecca d’un ton mi-figue mi-raisin. Et c’est pas grave.
— Mmh, lâcha Jeremy entre deux lèvres pincées. Le cognage de tête plus un anniversaire sans ma famille… j’crois que ça fait pas bon ménage.
— Pas sûre que le mot « cognage » existe, lui fit remarquer Rebecca d’un ton malicieux.
Rassuré par la moquerie bienveillante de la jeune fille, Jim se redressa en expirant longuement. Il se sentait plus clair d’esprit, comme si le sang et les larmes l’avaient délaissé d’un paquet d’impuretés.
— Merci, Rebecca, chuchota Jim en se passant une main sur le visage pour essuyer les dernières traces d’hémoglobine ou d’eau saline. Et désolé.
— Arrête de t’excuser, le morigéna-t-elle en se levant. Je suis contente d’être avec toi. J’aurais aimé avoir des gens avec moi quand ça allait pas. (Jim l’observa de ses yeux rougis, le gauche s’ouvrant toujours moins que l’autre à cause du sang.) Jeremy, quand tu te sens mal… tu trouveras pas du soutien du côté de mon père. Alors… vraiment, hésite pas.
Avec un sourire tendre, elle lui tendit la main. Son cousin l’accepta sans rechigner et épousseta son jogging couvert de poussière et de peinture fraîche.
— J’ai tout foutu en l’air, grimaça-t-il en se tournant vers le bazar qui s’était formé suite à sa chute. Je viendrai tout ranger, promis.
— T’occupe ! le rassura Rebecca en le poussant hors de la pièce. Va te faire…
— Foutre ?
— Abruti. (Elle ouvrit la porte de sa chambre et indiqua du doigt le panneau qui indiquait l’infirmerie à deux couloirs d’ici.) Recoudre.
— OK, capitula Jim avec un demi-sourire.
Bras croisés sur la poitrine, l’expression intransigeante, elle le surveilla du regard tandis qu’il remontait vers l’espace médical. Juste avant de prendre l’intersection, Jim se tourna vers elle pour lui adresser un doigt d’honneur. Elle écarquilla les yeux, les roula, puis soupira. Dire qu’elle s’était imaginé, pendant un instant, qu’il avait mûri.



Suite
Dernière modification par louji le mar. 27 juil., 2021 10:10 pm, modifié 2 fois.
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Coucou
Bon j'ai fini les fichiers d'Akio 3 et je vais avoir l'esprit un peu plus libre.
Avant-hier j'ai rencontré la première classe à qui j'ai présenté mon dernier roman... T'imagines pas comment ils ont flashé sur la couv... comme quoi c'est peut-être l'éditeur qui a raison. T'as dû déjà voir des réactions sur FB quand je l'ai présenté... et le post des premières lectrices qui ont joué aux trois filles en se déguisant comme sur la couv... Bref... ^^ Come disait Caubec à Imanol, à la fin du bouquin : "le monde change, mon ami, le monde change !"
Bon en ce qui concerne SUI, je viens de récupérer le 49... et je vais bien m'y mettre un de ces soirs ! Bisoux
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : mer. 16 déc., 2020 6:10 pm Coucou
Bon j'ai fini les fichiers d'Akio 3 et je vais avoir l'esprit un peu plus libre.
Avant-hier j'ai rencontré la première classe à qui j'ai présenté mon dernier roman... T'imagines pas comment ils ont flashé sur la couv... comme quoi c'est peut-être l'éditeur qui a raison. T'as dû déjà voir des réactions sur FB quand je l'ai présenté... et le post des premières lectrices qui ont joué aux trois filles en se déguisant comme sur la couv... Bref... ^^ Come disait Caubec à Imanol, à la fin du bouquin : "le monde change, mon ami, le monde change !"
Bon en ce qui concerne SUI, je viens de récupérer le 49... et je vais bien m'y mettre un de ces soirs ! Bisoux
Coucou Danou !

Eh bien, ça a l'air de t'avoir pas mal occupé mine de rien :o Bravo pour le boulot accompli !
Aaah tu avais un peu la pression ? ;) Eh bien écoute j'ai pu voir tout ça sur FB et effectivement question de goûts, de perspectives... ;)
Oui pas de soucis, fais comme tu sens bien évidemment :D

Bisous !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Hello !
Je souhaite de bonnes vacances à ceux qui en ont, un minimum de repos à ceux qui n'en ont pas, de bonnes fêtes à ceux qui les fêtent et une bonne fin d'année à ceux qui ne le font pas :mrgreen:
Dans tous les cas, bon dimanche !




- Chapitre 51 -



Dimanche 7 mars 2021, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Thalia essuya du doigt la goutte de chocolat fondu qui était tombée sur la table. Son cahier n’était pas passé loin de l’attaque cacaotée.
— Désolé, souffla Ethan en éloignant des affaires de classe le saladier rempli de pâte à gâteau. Tu as besoin d’aide pour tes leçons ?
— Non, ça va, répondit-elle du tac au tac sans regarder son père.
Ethan perdit son léger sourire en déposant sa préparation sur un plan de travail. Il ne pouvait pas espérer échanger naturellement avec sa fille alors qu’ils ne se fréquentaient que depuis quatre mois. Parfois, il oubliait qu’il était un inconnu aux yeux de Thalia. Il se laissait porter par son rire qui ricochait entre les murs de l’appartement. Il se perdait dans les étincelles de ses pupilles curieuses, oubliant les années qu’il avait perdues sans pouvoir les contempler. Il souriait devant sa moue concentrée lorsqu’elle planchait sur ses devoirs ou réfléchissait aux énigmes de ses livres policier pour enfants. Il plongeait à cœur perdu dans le mensonge doucereux de la connaître depuis toujours.
— Tu veux verser la pâte dans le moule ? proposa Ethan à sa fille en se tournant vers elle.
La fillette l’observa quelques secondes sous sa frange brune puis acquiesça. Elle semblait toujours réfléchir avant d’agir lorsqu’ils étaient ensemble. Comme si les questions et les propositions d’Ethan recelaient quelque piège à déjouer.
— Maman a dit qu’elle venait me chercher à dix-huit heures, rappela-t-elle à son père en râclant consciencieusement le saladier de ses dernières traces de pâte.
— Je croyais que tu restais pour le dîner ?
Thalia haussa les épaules en enfournant la cuillère pleine de préparation dans sa bouche. Elle ne se préoccupait des arrangements de ses parents. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle passait un week-end sur deux avec son père.
— Ce sera prêt quand ?
— Dans vingt minutes, répondit Ethan en glissant le moule dans le four. Le gâteau sera peut-être pas aussi bon que celui de maman. Ça et les spaghettis, c’est vraiment sa spécialité.
— Pas grave, le rassura Thalia avec une esquisse de sourire.
Elle était retournée s’asseoir quand la sonnette retentit dans le salon-cuisine. Sourcils froncés, Ethan se dirigea vers l’entrée en lançant à sa fille :
— Tu es sûre que maman a dit dix-huit heures ?
Certaine de l’horaire que Maria lui avait donné deux jours plus tôt, Thalia ne répondit rien. Elle garda les yeux rivés à la portée d’entrée, même si le dos de son père lui cachait la majeure partie de ce qu’il y avait à voir.
Ethan resta un instant pétrifié face à la silhouette plantée devant lui. L’homme, la soixantaine bien entamée, lui adressa un mince sourire désolé avant de souffler de sa voix calme :
— Bonjour, Ethan. Désolé de passer à l’improviste. J’aurais dû te prévenir de ma venue. (Ellis Hunt haussa mollement les épaules.) Mais j’avais trop peur de me défiler. Je me suis dit qu’en ne disant rien, j’aurais encore la chance de faire demi-tour une fois devant ta porte. Mais me voilà.
Le visage d’Ethan retrouva ses fonctions musculaires. Il ferma brièvement les yeux, troublé, puis les rouvrit. L’homme en face de lui avait les mêmes iris ambrés à l’éclat songeur.
— Papa, soupira Ethan en se passant une main dans les cheveux. Reste pas planté là.
Ellis esquissa un sourire soulagé en s’engouffrant dans l’appartement. Il avait craint que son fils le repousse après un an sans se donner de nouvelles. Observateur, Ellis nota les quelques différences qui s’étaient opérées dans la décoration depuis son dernier passage. Il y avait plus de tableaux, de photos, de bibelots. Plus de personnalité, de vie.
Un soulagement mêlé de plaisir et de culpabilité l’envahit.
— Papa, reprit Ethan en s’approchant de la table de la cuisine. Euh…
Thalia contemplait son grand-père la bouche entrouverte. Il avait la silhouette élancée d’Ethan, quoique tassée par les années. Ses cheveux autrefois blonds avaient viré au gris, mais ses sourcils étaient restés dorés. Les pommettes hautes qui marquaient son visage pensif étaient en partie cachées par les montures de ses lunettes.
— Bonjour, souffla-t-il en dénouant l’écharpe bleu marine autour de son cou. Thalia ? Comme tu ressembles à ta maman.
La fillette perdit son masque suspicieux pour sourire franchement. Il n’y avait que les proches de sa famille pour savoir auquel de ses deux parents elle ressemblait le plus.
— La dernière fois que je t’ai vue, embraya Ellis en la couvant d’un regard stupéfait, tu avais que quelques mois. Tu dois avoir… neuf ans, bientôt dix, c’est bien ça ?
— Dans deux mois, j’ai dix ans, confirma la fillette d’une voix gonflée par la fierté que lui inspirait d’entrer dans sa deuxième décennie.
Ethan était agréablement étonné de la facilité avec laquelle l’homme avait amorcé la discussion avec la fillette. Il n’avait jamais été un père particulièrement doué avec Edward et lui – il fallait dire qu’en apprenant leur existence quinze ans après leur naissance, il y avait eu de quoi être dérouté.
— Eh bien, murmura Ellis en tendant la main à sa petite-fille, je suis ravi de faire ta connaissance, Thalia.
Intimidée par la formalité du geste, elle ne se laissa pourtant pas démonter et serra de ses petits doigts la paume calleuse de son grand-père.
— Ça sent bon, fit remarquer Ellis en parcourant la cuisine à la recherche de l’origine des effluves chaudes qui embaumaient la pièce.
— On a fait un gâteau, expliqua Ethan en se laissant tomber sur une chaise. Tu restes pour le goûter ? Ça… ça me ferait plaisir. Et tu pourrais discuter avec Thalia.
Ellis accepta avec un sourire franc. Lui qui habitait bien au nord, dans l’Oregon, il s’était rendu à Modros avec l’espoir que son fils accepterait de le recevoir quelques heures. Il avait aussi prévu de boire un coup avec d’anciens collègues, mais Ethan avait été sa priorité dès le début.

Le gâteau au chocolat était bien entamé. Thalia avait des miettes collées jusque dans les cheveux. Ellis les enlevait une par une en s’esclaffant.
— Tu sais ce que tu aimerais faire, plus tard ? souffla-t-il à sa petite fille entre deux bouchées de cake.
Le regard de Thalia se fit plus sérieux. Ellis resta un instant décontenancé devant son air grave. Ses propres fils avaient-ils eu ces plis amers, trop adultes sur leurs traits juvéniles, des décennies plus tôt ?
— Je veux devenir médecin, affirma-t-elle en rassemblant à l’aide de sa cuillère quelques miettes dans son assiette. Quand on était petit, Jemmy est resté super longtemps à l’hôpital. Il est triste et énervé quand on en parle. Je veux devenir médecin pour que plus personne soit triste. Je veux aider les gens.
Muet de stupeur, de bonheur, Ellis la contempla avec admiration.
— J’étais médecin, moi aussi, révéla-t-il alors à sa petite-fille avec un sourire complice.
Les yeux de la fillette manquèrent sortir de leurs orbites alors qu’elle se penchait promptement au-dessus de la table. Émerveillée, elle dévisagea son grand-père sans oser reprendre la parole.
— J’étais psychiatre, précisa Ellis en posant son menton sur sa main. Tu sais, la médecin de l’esprit ? J’ai travaillé pour la A.A, la Ghost Society puis j’ai préféré m’éloigner de ces sociétés. J’ai terminé ma carrière à l’hôpital.
Thalia ne savait même pas quoi dire. Son cœur se ruait contre ses côtes, ses joues avaient rosi sous la montée d’excitation. Alors elle se mit à inonder son grand-père de questions : son parcours, ses études, son intérêt pour la médecine, les patients qu’il avait aidés.
Ethan s’éclipsa discrètement pendant leur conversation. Il était évidemment ravi que son père et sa fille parviennent à échanger si spontanément. En même temps… cet instant familial lui rappelait trop cruellement l’absence de Maria et de leur fils. Ils auraient dû fêter les quatorze ans de Jeremy quatre jours plus tôt. À la place, Ethan s’était terré toute la journée près de la machine à café de la A.A, ingurgitant des tasses et des tasses de la boisson amère qu’il n’avait jamais appréciée. Il avait espéré que le café lui embrouille les émotions, qu’elle lui éclaircisse l’esprit de pensées logiques. Elle n’avait fait que le rendre nerveux et malade pendant des heures.

Ethan était avachi sur le bord de son lit, contemplant la ville par la large fenêtre qui occupait un pan de mur. Autrefois, Maria et lui se pressaient en hiver contre la vitre pour y tracer des dessins immatures dans la buée de leur souffle mêlé. Il observait alors le reflet de la femme, ses yeux vifs et rieurs, son sourire à fossettes. Autrefois, ils étaient si jeunes. Amoureux.
— Ethan ?
Tiré de ses souvenirs doux-amers, il frotta son visage en reniflant avec exaspération. Il se sentait souvent mélancolique lors des périodes d’anniversaires et de fêtes. Il les avait trop souvent passées seul pour s’en empêcher.
Constatant son expression fermée, lointaine, Ellis poussa la porte pour leur offrir un peu d’intimité et rejoignit son fils sur son lit. Même après tant d’années, il se sentait gauche en sa présence. Il aurait soixante-dix ans l’année prochaine, mais Ethan restait une énigme entière à ses yeux. Peut-être la dernière au monde qu’il avait encore envie de résoudre.
— Je suis désolé pour Jeremy, chuchota-t-il dans le silence maussade de la pièce. Thalia m’a expliqué. Edward… Pourquoi Edward t’a-t-il fait ça ? Alexia t’a fait suffisamment souffrir pour que ton frère s’y mette aussi.
— J’aimerais savoir, papa, grinça Ethan en agrippant sa couette dans son poing pour ne pas frapper les murs de rage désespérée. Je pense pas qu’Edward ait fait venir Jeremy à lui par pure volonté de cruauté. Il avait Maria et Thalia sous le bras, il aurait pu me faire souffrir avec elles.
Consterné par les manigances qui agitaient encore les Sybaris, Ellis pinça les lèvres.
— Quand Edward a rejoint votre mère, il y a des années… Je… j’aurais dû venir. Essayer de le convaincre de renoncer, moi aussi.
— Arrête, lui intima doucement Ethan en secouant la tête. Si Ed ne m’a pas écouté moi, son jumeau, personne ne pouvait lui faire entendre raison. Il était tellement… désespéré de se faire aimer, accepter, que… qu’il a préféré le pardon pitoyable et factice de notre mère que les possibilités que la A.A pouvait lui offrir.
— Je suis quand même désolé, insista Ellis en posant maladroitement une main sur l’épaule de son fils. J’ai été absent pour Edward, quand il avait besoin de repères et d’une famille. Et j’ai été absent pour toi aussi, Ethan.
Rictus blessé aux lèvres, Ethan se leva et se colla contre la fenêtre, les yeux baissés sur la ville.
— Ça sert à rien de ressasser. Je suis hypocrite en disant ça, mais… je sais que ça sert à rien. (Il pressa le front contre la fenêtre froide, la poitrine tout aussi gelée.) Je sais que ça sert à rien et je devrais pas dire ça, mais… j’aurais aimé lui dire. J’aurais dû lui dire. J’ai pas eu le temps – ou le courage.
Étonné, Ellis se redressa pour rejoindre son fils devant la fenêtre. Le reflet d’Ethan dans la vitre était plongé dans l’ombre.
— De quoi tu parles ?
— De Jem, murmura Ethan en redressant le cou pour observer avec rancœur les familles qui se baladaient dans le square en contrebas. J’aurais dû lui dire que je l’aime, qu’il compte pour moi. Ça fait huit ans, presque neuf, que j’aurais dû. Et je l’ai pas fait.
Ellis resta un moment silencieux. Lui aussi aurait dû. Lui avait-il déjà dit, d’ailleurs ?
— Il le sait, finit-il par déclarer en agrippant doucement le bras de son fils. Jeremy sait que tu l’aimes.
— Non, il ne sait pas, répliqua brusquement Ethan en jetant un regard étincelant de douleur et de regrets à son père. Comment peut-il savoir après huit ans passés loin de moi ?
Comment puis-je savoir ? ajouta-t-il mentalement en dévisageant Ellis, éperdu.
— Je suis désolé, répéta son père en laissant retomber son bras.
Le silence les enveloppa tous deux d’un linceul de remords et de honte.

Le Dr Adams ouvrit l’unique fenêtre de son cabinet d’auscultation et s’y pencha. Il allait bientôt faire nuit. Son dernier rendez-vous de la journée pouvait bien attendre qu’il termine sa pause cigarette. Épuisé, William frotta ses joues mal rasées, inspira de nouvelles bouffées de nicotine puis écrasa son mégot dans le cendrier posé au bord de la fenêtre. C’était seulement le début de la semaine et il se sentait déjà las.
Une femme à l’air endormi patientait seule dans la salle d’attente. Ses cheveux châtain indisciplinés étaient maladroitement retenus par une pince. Même la tête baissée, Will la reconnut sans mal. Le goût de fumée dans sa bouche vira à la cendre.
— Maria.
Son visage s’était émacié et ses yeux enfoncés. Le dessin de ses lèvres était tordu par un pli las.
— Désolé pour l’attente, murmura Will en l’invitant à se lever. Si j’avais su…
Il laissa sa phrase en suspens, mais Maria lui fit comprendre d’un petit hochement de tête qu’elle avait saisi l’attention.
— Tu as attrapé la cochonnerie qui traîne dans l’air en ce moment ? s’enquit-il après avoir fermé la porte.
— Non. C’est juste pour une visite de contrôle.
William acquiesça tandis que sa patiente s’installait en face de son bureau.
— Tu fumes toujours.
C’était une affirmation. Gêné, William s’éclaircit la gorge en cherchant le dossier dématérialisé de la femme dans sa base de données. Il ouvrait les fenêtres pour fumer et aspergeait son cabinet de désodorisant, mais ça ne suffisait pas à masquer complètement l’odeur de tabac.
— Oui, le comble du médecin, tu connais la suite.
— Eh oui.
Un drôle de silence s’installa. Will faisait fréquemment des aller-retour entre l’écran de son ordinateur et le visage tiré de Maria.
— Ta mère m’a dit pour Jeremy.
Les épaules de la femme se tendirent sous son manteau. Une ombre vint s’ajouter à celles qui polluaient déjà l’éclat de ses yeux.
— Vous êtes si proches ?
— On se croise à la clinique de S.U.I de temps à autre, expliqua Will en haussant les épaules. Je la traite pour son asthme chronique. On discute pendant les rendez-vous.
— Vous discutez, répéta Maria avec un sourire torve. Ma mère doit plus parler avec toi qu’avec sa propre fille.
L’air sombre, Will l’observa un moment de ses yeux bleu foncé avant de soupirer.
— Tu es en froid avec ta mère depuis des années, j’y suis pour rien.
— Je sais, Will, marmonna Maria en dénouant son écharpe pour la déposer sur ses genoux.
Il scruta brièvement le creux de sa gorge avant de se redresser.
— Tu peux aller t’asseoir sur le lit.
— Je me déshabille ?
— Juste les chaussures et ton manteau.
Sans un mot, Maria s’exécuta, le regard toujours loin. Elle ne remarqua pas l’insistance avec laquelle William l’observait. Elle ne l’avait jamais vraiment remarqué – ou avait fait mine de rien.
— J’espère que vous trouverez un moyen de sauver ton fils, murmura-t-il d’un ton pensif en triant ses outils.
Elle ne répondit rien, la mâchoire tremblante. L’angoisse quotidienne avait sérieusement érodé ses réserves mentales et fracassé ses habitudes. Ses nuits ne la reposant plus, elle avait dû arrêter son travail de fleuriste et passait des heures à pleurer dans les bras de Mike. Elle ne voulait plus s’appuyer tant sur son ami. Mais sans l’argent de son job, impossible de payer un loyer.
— Tends le bras, lui intima Will d’une voix posée en approchant du lit.
Maria cligna des yeux, les ferma puis obéit. Elle sentit l’odeur de tabac froid imprégnée à la blouse de Will et grimaça. Même si ce n’était pas le même effluve, la moindre senteur de fumée lui tirait un rictus de dégoût. La fumée lui rappelait le feu. Et le feu avait brûlé sa vie des années auparavant.
— Comment va Thalia ? s’enquit le médecin en enroulant un tensiomètre autour de son bras.
— C’est difficile pour elle, chuchota la femme en rouvrant les paupières. C’est déjà dur pour nous, alors pour une enfant… Je m’en veux tellement. De pas pouvoir lui offrir un environnement stable et sain. Un quotidien sans mauvaises surprises. De lui mentir si souvent.
Une moue sincèrement peinée gagna les traits de Will. Médecin traitant des Wayne depuis toujours, il avait vu grandir les enfants et les avait soignés en de multiples occasions. Il officiait à son propre cabinet à domicile la moitié du temps et Maria avait pu compter sur lui après l’incendie, quand il lui était interdit d’approcher ses enfants de la A.A.
— Ta tension est basse, chuchota Will avec une grimace. Tu fais attention à tes carences en magnésium et en fer ? C’est un mauvais combo tout ça, tu risques un malaise.
Dépitée, Maria avoua à mi-voix qu’elle avait déjà eu de brutales chutes de tension qui l’avaient jetée à genoux à la sortie du lit ou du travail. William en prit note et lui assura de prolonger son arrêt de travail.

Quand Will eut apposé sa signature sur l’ordonnance, il conserva la feuille entre ses mains.
— Will ?
Gorge serrée, il releva les yeux vers Maria et la dévisagea. Elle avait vieilli, maigri. La jeune femme nerveuse et rieuse s’était évanouie avec les années. Tout comme lui. Comme eux tous.
— Maria, reprit-il d’une voix plus assurée, je sais que tu traverses une période très dure. Je suis que ton médecin, mais… j’aimerais t’aider, à mon échelle.
Son interlocutrice plissa les yeux, incertaine. Une mèche de cheveux tombait sur son front. Il se retint de la glisser derrière son oreille et ajouta :
— Est-ce que je peux t’inviter à boire un café ?
Un sourire désemparé amena un peu de lumière sur le visage de Maria. Elle lâcha un petit rire nerveux, chassa d’elle-même la mèche qui lui chatouillait le front puis croisa les jambes pour se donner contenance.
— Écoute, Will, je… je suis une loque. Je ne veux pas te décevoir, mais…
— Maria, c’est… c’est pas ça. Je veux simplement t’aider. Te prêter une oreille attentive si tu as besoin de parler. (Elle l’observa entre ses cils avec un air vulnérable qu’il ne lui connaissait pas.) Je sais que ce n’est absolument pas le moment pour flirter avec toi…
— En effet.
— … alors je voudrais simplement t’aérer la tête quelques heures. Juste un dîner pour discuter. Entre amis. Entre vieilles connaissances.
Elle le fixa pendant quelques secondes interminables. Le cœur de Will s’était mis à frapper ses côtes. On aurait dit un gamin le jour de son premier rencard.
— Alors, on passe d’un café à un dîner ? finit-elle par souffler d’une voix moqueuse, un sourire malicieux aux lèvres.
Soulagé, William ne put s’empêcher de rire. Il passa une main dans sa masse de cheveux noirs ébouriffés puis hocha la tête.
— Désolé, j’ai grillé une étape au fil de la discussion.
Les traits de la femme se détendirent un peu plus. Son corps cessa doucement de tendre à la méfiance pour adopter une posture plus décontractée.
— Va pour un café. (Elle lui adressa un sourire en coin.) Pour le dîner, faudra le mériter.
— Marché conclu.



Suite
Dernière modification par louji le mar. 27 juil., 2021 10:20 pm, modifié 2 fois.
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bonjour !
Je vous souhaite une bonne fin d'année (en espérant que 2021 soit légèrement moins pourrie =D )




- Chapitre 52 -



Lundi 3 mai 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


La prof de sport toisait la classe d’un air dubitatif. Ils étaient un peu moins de vingt, tous âgés de quatorze ou quinze ans. Le groupe avait reçu de nouveaux élèves, trois depuis le début du printemps, et en avait perdu quatre autres au profit des 16-18.
Mme Kairuij en accueillait deux en ce début de semaine. Ils correspondaient aux matricules 15 et 33 et étaient plus petits que le restant de leurs camarades. Il y aurait sûrement quelques moqueries et brimades le temps qu’ils s’endurcissent.
— Bienvenue à vous, lança la professeure en s’approchant des nouveaux élèves.
Elle les jaugea un par un avant de faire demi-tour sans un mot. Le restant de la classe observait les deux étudiants avec des sourires en coin et de messes basses.
— Bande de cons, soupira la fille aux côtés de Jim.
— Commencez l’échauffement, leur ordonna placidement Mme Kairuij en se laissant choir sur une chaise au plastique au milieu de la salle d’entraînement vide de toute fioriture.
Jeremy et sa camarade prirent exemple sur leurs aînés et se placèrent en queue de peloton. Les tours ne tardèrent pas à s’accumuler et à jeter de la sueur sur leur nuque. Jim finit par remonter le groupe, abandonnant une partie de la classe derrière lui. Il était en tête de course avec trois autres élèves quand la professeure donna un coup de sifflet qui les arrêta tous.
— Bien, se contenta de déclarer cette dernière avant de désigner les cerceaux d’un mètre cinquante de diamètre disposés au sol. Formez des binômes et répartissez-vous. L’objectif de l’exercice est de pousser l’adversaire à franchir le cerceau. Vous utilisez les prises que vous souhaitez, mais aucun coup à la tête ne doit être porté.
Comme certaines étudiants se mettaient à grommeler, Mme Kairuij renifla d’irritation et précisa :
— La plupart des gens s’attendent à être attaqués à la tête. On se protège instinctivement le visage et le ventre en cas d’agression. Il faut que vous soyez capables de surprendre l’adversaire en touchant les points vitaux répartis dans d’autres parties du corps. (Constatant que chaque groupe s’était placé dans un cerceau, elle ajouta : ) Vous avez d’autres cours pour perfectionner vos techniques offensives et vous battre bêtement. Avec moi, on apprend la méticulosité et les bonnes réactions en situations particulières.
Jeremy se trouvait face à une fille qui le dépassait d’une tête. Son short lâche laissa voir les muscles secs de ses jambes lorsqu’elle se plaça sur la pointe des pieds. Nerveux, Jim se positionna à son tour, persuadé que sa garde était mal placée.
Dès le premier coup de sifflet, il se retrouva projeté en dehors du cerceau en moins de cinq secondes. L’impact sur le dos lui coupa le souffle.
— La vache, grimaça-t-il en se redressant, stupéfait de la rapidité de son adversaire.
L’adolescente qui lui avait fauché les jambes avant de le repousser lui adressa un mince sourire. Jeremy accepta la main qu’elle lui tendait et se replaça. Il tint quinze secondes la deuxième fois, une demi-minute celle d’après et donna du fil à retordre à son ennemie au bout de la septième.
— 33, ta garde est trop basse, lui expliqua la professeure en passant à proximité de son binôme. 7, joli travail. Mais tu mets un peu trop de force dans tes mouvements, c’est de l’énergie gâchée. Concentre-toi sur la précision et le calcul des mouvements.
Puis elle se dirigea vers un autre groupe, certaine que ses étudiants mettraient en œuvre ses conseils dès l’instant présent. Et c’est ce qu’ils firent : Jim ajusta sa défense tandis que son adversaire détendait son corps crispé et apaisait sa respiration.
Jim expira fébrilement en esquivant la prise de l’adolescente. Elle se rétracta vers l’arrière en constatant que le garçon avait glissé sous sa garde et bloqua le coude qu’il lançait vers ses côtes. Leurs chevilles s’entrechoquèrent quand elle voulut lui faucher les jambes. La proximité de leurs corps permit à Jeremy de glisser un bras sous celui de son adversaire. Il pivota sur ses appuis, força l’adolescente à relâcher sa posture de défense et la fit rouler sur son épaule.
Avec une expiration brusque, elle se réceptionna souplement et recouvra son équilibre avant de franchir le cerceau. Loin de se déconcentrer, Jim glissa au sol et frappa ses tibias. Avec un geignement de douleur, l’adolescente laissa la gravité l’attirer sur les tatamis. Elle planta son coude dans l’épaule de Jim, l’entraînant avec elle dans sa chute. Il gronda de surprise, pivota le bassin pour la bloquer avec ses jambes. La jeune fille se débattit sauvagement avant de tomber à court d’énergie, en nage. Débordant d’adrénaline, Jeremy n’eut plus qu’à forcer sur les muscles de ses cuisses pour la pousser hors du cercle.
— Dommage, 7 ! lança Mme Kairuij, qui était revenue vers eux. Tu t’es laissée prendre dans une position où tu étais plus faible question force brute. 33, c’est très bien. Tu manques de rigueur et de technique, mais tu compenses par l’endurance et l’acharnement.
Jeremy aida son adversaire à se redresser alors qu’elle épongeait la sueur de son front à l’aide de son serre-poignet. Il aurait aimé l’appeler autrement que par un chiffre, mais la Ghost tenait à ce que ses recrues se préparent aux identités multiples qu’ils prendraient plus tard.
Son adversaire ne chercha pas à percer l’air mélancolique de son visage. Elle lui adressa un sourire encourageant puis sautilla sur place.
— Prêt pour la suite ?

Rebecca était déjà installée à une table de la cantine quand Jim la rejoignit. Les autres élèves les évitaient généralement, inquiets de s’attirer les foudres d’Edward s’ils froissaient ses enfants. Ils mangeaient donc souvent seuls, hormis lorsqu’ils se retrouvaient au self en même temps.
— Salut, lâcha sobrement Jeremy en se glissant en face de sa cousine.
— Comment tu vas ?
— Ça va. (Jim observa la façon dont l’adolescente touillait nerveusement ses brocolis.) Et toi ?
La mâchoire bien dessinée de Rebecca se crispa. D’un geste impatient, elle repoussa des mèches sombres qui lui tombaient sur le visage et maugréa :
— Mon père veut fêter mon anniversaire. (Devant la moue interdite de son cousin, elle jura tout bas et précisa : ) Avec toute la famille.
Jim fit une grimace involontaire. Il n’avait pas revu le reste des Sybaris depuis la réunion en octobre, plus de six mois plus tôt. Loin de s’en plaindre, il avait remercié silencieusement son oncle de lui éviter une nouvelle confrontation avec sa grand-mère. Le regard hanté d’Alexia Sybaris lui filait encore des sueurs froides.
— Il a aussi dit… qu’il en profiterait pour te présenter correctement au reste de la famille.
Le soulagement de Jim s’évapora aussi vite que la chaleur de son plat de pâtes.
— Quoi ? Mais il m’a rien dit.
— J’imagine qu’il voulait te l’annoncer un peu plus tard. La fête est prévue pour dimanche.
Merda, gronda Jeremy en se vengeant sur son plat chaud, coupant en deux une innocente farfalle. Je… bordel, je sais rien de notre famille. À part que notre grand-mère me déteste.
Rebecca l’enveloppa d’un regard compatissant, mais qui ne retira pas pour autant l’étau gelé autour de la gorge de Jim. Sans compter Alexia, le reste de la famille n’avait pas non plus semblé ravie de l’accueillir parmi eux.
— Papa… je crois qu’il veut profiter de cet anniversaire pour marquer mon entrée officielle à la Ghost Society.
— Comment ça ? Tu fais déjà partie de la Ghost.
— Pas vraiment, non, rétorqua l’adolescente d’une voix lasse. Papa, le reste de la famille… oui. Ils ont des postes bien spécifiques dans différentes sections. Moi, j’ai de bons papiers pour obtenir un poste quand je serai diplômée. (Avec un soupir dépité, elle lâcha sa fourchette et repoussa son plateau.) Papa a décidé de me donner plus de chances. Il a discuté avec ses supérieurs. Cet été, je vais accompagner Mme Ladrian en stage. C’est la seule femme parmi les sous-directeurs de la Ghost. Elle a eu ce poste grâce à l’ancien directeur, M. Herez García. Autrement, faut pas rêver, elle aurait été rien de plus qu’une Fantôme brillante.
— L’ancien directeur ?
— Oui, c’est aussi lui qui a nommé notre grand-oncle, Akos, directeur-adjoint. Il a quitté la Ghost Society en 2017. C’est lui qui a permis à notre famille de progresser si bien dans les échelons de l’administration. Il était très ami avec notre arrière-grand-père.
Jim hocha brièvement la tête. Il ne connaissait pas les hautes figures de la Ghost Society. Edward lui avait rapidement parlé d’eux, sans s’attarder. Jim était encore trop jeune et inexpérimenté pour qu’Ed le présente officiellement à ses supérieurs. Il n’avait donc pas encore formé Jeremy à évoluer au sein de cette haute sphère.
— Papa voudrait que j’aie le même poste que notre grand-oncle, directrice-adjointe, plus tard. Aucune femme ne l’a été jusqu’ici. (Elle pinça les lèvres à s’en faire blanchir la peau.) Je crois qu’il rêve même de me voir à la tête de la Ghost.
— T’as sûrement les épaules pour ça, Becca, souffla Jim avec sérieux.
Une étincelle furieuse s’alluma au creux de ses prunelles dorées.
— C’est l’ambition de mon père, pas la mienne.
Surpris par la véhémence que Rebecca avait inséré dans sa voix, Jim se redressa.
— Tu… veux pas grimper en grade dans la Ghost Society ? C’est pourtant ce que ton père arrête pas de répéter. (Les traits de Jim se défirent.) L’une des raisons pour lesquelles je suis là.
— Je sais bien, soupira Rebecca en se frottant l’arête du nez. Mais c’est le rêve de mon père. Et de ma grand-mère. Mamie rêve de me voir à la tête de la Ghost Society. Elle a quitté la A.A, où elle était cheffe, pour venir ici. Je pense qu’elle voulait terminer sa carrière en beauté. Ils n’ont pas voulu lui accorder de trop grosses responsabilités. Elle a été déçue. Maintenant, elle se projette sur moi. Papa aussi.
Déconcerté, Jeremy ne prit pas la peine de répondre. Il avait toujours cru que Rebecca suivrait les traces de leur famille, grimperait les échelons et parviendrait à obtenir un poste intéressant. Que Jim était là pour assurer ses arrières, faire équipe avec elle afin de prouver son efficience et ses compétences.
Mais quel était son rôle si Rebecca ne voulait pas de tout ça ?
— Alors ? reprit Jeremy d’une voix nouée, rauque. Si tu veux pas grimper les échelons, tu veux quoi ? Tout le travail de ton père pour prouver à ses supérieurs que tu es brillante, capable d’avoir des responsabilités... (Répéter les mantras que lui assénait Edward depuis des semaines donnait à Jim l’impression d’être une machine.) Tout ça, pour quoi ?
— Je… Je ne veux pas être Fantôme, Jeremy.
Ce dernier quitta ses pâtes des yeux pour dévisager sa cousine. Elle lui rendit son regard, grave, les poings serrés. Son menton tremblotait. Elle lui fit brièvement penser à Thalia. Il écarta la pensée aussitôt.
— Tu veux quoi alors ?
— Être libre ! s’exclama-t-elle en écarquillant les yeux. Je veux peindre, faire du cheval, hurler, faire du camping, manger ce que je veux, aller nager, courir, n’importe quoi !
Quelques étudiants proches de leur table se tournèrent vers eux, surpris par le haussement de ton. Un regard noir de Jeremy les dissuada de s’intéresser de plus près à leur conversation.
— Je suis la marionnette de mon père et de ma grand-mère depuis que je suis née, ajouta Rebecca en baissant la voix, les joues rouges. Je veux plus de ça. De cette pression, de ces attentes.
Interdit, Jim la fixa pendant quelques secondes avant de baisser les yeux.
— Et moi ? chuchota-t-il en sentant sa voix s’effriter. Je dois être ton ombre, ton tremplin, comme dit Edward. Je dois t’aider, faire équipe avec toi, modifier les aprioris des grandes pompes, là-haut. Changer leur mentalité. Ça sert plus à rien si t’es pas là.
Rebecca fronça les sourcils, déroutée.
— Je sais pas, Jeremy, répondit-elle avec sincérité, la bouche plissée. Tu es aussi la roue de secours de mon père. Si j’arrive pas à grimper les échelons, il compte sur toi pour le faire.
— Mais je veux pas non plus ! se plaignit l’adolescent en jetant un regard désemparé à sa cousine. Je veux rentrer chez moi. Retrouver ma sœur. Ma mère, Mike, Ryu…
Rebecca pâlit et lui fit signe de baisser la voix. Trop tard : un professeur approchait, la mine sévère. Jim se ratatina sur sa chaise tandis que sa cousine se remodelait une façade de marbre.
— Mademoiselle, monsieur, les salua le professeur d’une voix austère. On vous entend jusqu’à l’autre bout du self. Si vous continuez vos enfantillages, je préviendrai votre père.
— Oui, parvint à articuler Rebecca entre deux lèvres figées.
Le professeur les lorgna d’un regard méfiant avant de faire demi-tour. Une fois hors de portée d’écoute, Rebecca tendit la main à toute allure par-dessus la table. Jeremy retint de justesse un glapissement de douleur. Sa cousine lui broyait le poignet.
— Tu es malade ou quoi ? gronda-t-elle à voix basse. Tu peux pas évoquer ton passé comme ça, Jeremy. Tu peux pas. Avec moi, en privé, oui. Avec mon père, tu joues avec le feu. Avec le reste de la Ghost ? C’est eux que tu mets en danger, pas toi. (Elle planta ses yeux féroces dans ceux troublés de son cousin.) Tu es Elias Sybaris ici, oublie pas.
La mâchoire de Jim se crispa sous la montée de colère.
— Je suis pas ce putain d’Elias Sybaris, siffla-t-il en s’arrachant à la poigne de la jeune fille. Je m’appelle Jeremy Wayne et ça changera jamais, OK ? J’ai rien à faire avec ta famille de barges !
Furieux et secrètement terrifié par les confessions de sa cousine, Jim se leva et agrippa son plateau pour s’en aller. Rebecca se redressa à son tour et lui bloqua le passage.
— Écoute, Elias, je sais que tu es perturbé. (Jim la fusilla du regard, ouvrit la bouche, mais elle le devança : ) Mais on va s’en sortir, tous les deux. Se serrer les coudes. Ça va le faire.
Si son ton se voulait enjoué, l’éclat d’effroi au fond de ses yeux faisait écho à l’angoisse mordante qui déchirait la poitrine de Jim.
— Fais-toi discret, termina-t-elle d’une voix à peine audible en s’écartant de son chemin.
Quand Jeremy la dépassa d’un pas furieux, il remarqua les deux silhouettes qui se tenaient à l’entrée du self. Il ne les avait pas vues en se levant précipitamment. Rebecca, oui. Le cœur tambourinant dans les oreilles, il déposa son plateau et se dirigea vers la sortie.
— Bonjour, Elias, souffla Edward en lui adressant un sourire d’une politesse presque professionnelle. Tu te souviens de Myrina ? Tu l’as rencontrée en octobre dernier.
Intimité, Jim se contenta de hocher la tête. Avec Alexia et Rebecca, c’était l’unique femme Sybaris qu’il avait rencontrée. Et la seule qui ne l’avait pas toisé froidement le jour de la réunion.
— Tu as déjà bien grandi, remarqua la femme en lui adressant un clin d’œil. Tu seras sûrement aussi grand que ton père.
Sa voix comportait une trace d’amusement. Jeremy déglutit péniblement avant de se forcer à sourire poliment. Les paupières de la femme se plissèrent, mais elle ne se départit pas de son expression avenante.
— Myrina s’est proposée de t’aider à te préparer pour la fête de dimanche.
— Rebecca m’en a parlé. Vous m’aviez rien dit.
Edward se frotta la nuque d’un air pensif. Il prit soin de ne pas relever pas le ton accusateur de son neveu lorsqu’il répondit avec flegme :
— Oui, j’avais oublié. Maintenant, tu sais. (Jeremy s’efforça à garder contenance malgré l’air nonchalant de son oncle. Ça l’horripilait.) Comme tu as pas l’air d’aimer prendre soin de toi, j’ai demandé un peu d’aide autour de moi.
— Je serai ravie de t’aider, ajouta Myrina en souriant à Jim.
L’adolescent ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était sincère. Il le désirait ardemment, pour qu’au moins une personne en plus de Rebecca ne murmure pas dans son dos à la moindre occasion.
— On pourra discuter tranquillement, toi et moi.
Mécaniquement, Jim hocha la tête. Il était persuadé de pouvoir s’occuper de lui-même comme un grand. Pourtant, l’idée de la présence de la femme avant la fête le rassurait. Elle pourrait lui en dire plus sur leur famille avant que Jeremy ne les confronte directement.
— À dimanche ! lança Myrina en s’éloignant dans les couloirs.
Elle se tourna pour adresser à Jim un clin d’œil avant de disparaître pour de bon au tournant. Jeremy lui aurait bien emboîté le pas, mais Ed lui bloqua le chemin. Toute forme de sympathie avait quitté son visage. L’éclat calculateur de ses yeux amena Jim à croire qu’il ne serait jamais rien d’autre qu’un pion dans son jeu.
Au bout de six mois, l’adolescent aurait aimé mieux connaître cet oncle à défaut de l’apprécier. Il avait fait trop de mal à sa famille pour qu’il puisse se sentir redevable. Sans compter que malgré leur relation officielle de père et fils, ils partageaient rarement des moments de convivialité. Il n’y avait que les réunions de travail et les rendez-vous mensuels avec le Dr Mann pour les rassembler dans la même pièce.
— Y’a un problème ? souffla Jim avec nervosité, constatant que son oncle ne le quittait plus de son regard pensif.
— Pour l’instant, non. Tes profs me disent que tu travailles bien en cours, le Dr Mann est satisfait de tes progrès et tu t’entends bien avec Rebecca. (Les lèvres d’Ed se plissèrent furtivement, comme si ses propres paroles le surprenaient.) Je suis plutôt étonné, pour être honnête. Je m’attendais à ce que tu te rebelles plus. Que tu essaies de fuir.
Un sourire crispé se peignit sur les lèvres de l’adolescent. Il tapota son coude et marmonna :
— Fuir avec un implant dans le bras ? non merci. Et je suis bien obligé de travailler, vos toutous de profs et de médecins s’assurent de me foutre la pression.
— Ne sois pas insolent, soupira Edward en calant son épaule contre le mur. Au fond, je suis sûr que tu es content de tes progrès. C’est la première fois que tu te sens satisfait de ce que tu fais, pas vrai ? (Comme l’adolescent pinçait les lèvres avec frustration, l’homme se permit un sourire ironique.) Dis-moi, Elias, qui de nous ou de ton ancienne famille, t’écrasait le plus ? Ta mère a toujours été trop débordée pour vraiment prendre soin de toi. Michael… j’ai beaucoup de sympathie pour lui, mais il est trop conciliant. Quant à Ethan…
Le prénom de son père raidit les trapèzes de Jim. Son oncle avait une façon particulière de le prononcer. Doucereuse. Comme une friandise empoisonnée.
— Si on pouvait mourir de sa lâcheté, ça ferait longtemps qu’il serait plus de ce monde.
Un mélange de colère et d’asservissement froissa les traits de Jeremy. Avant qu’il ait pu répliquer quoi que ce soit, Ed ricana.
— Tu vois, ton expression dit tout. Tu le détestes, hein ? Avoir été abandonné, mis de côté… J’ai vécu la même chose que toi, Elias. Je pensais que mon frère était toute ma vie. (Edward se décolla du mur avec un sourire lointain.) Je me suis trompé. En fin de compte, les personnes qui m’ont réellement vu, qui m’ont donné une chance, c’est ma famille, les Sybaris.
Avec un soupir, Ed tendit le bras pour serrer l’épaule de l’adolescent. Une vague de malaise le parcourut instantanément.
— On se ressemble beaucoup, toi et moi. Un vécu, un fonctionnement similaires. (L’homme le couvrit d’un regard compatissant.) C’est pour ça que je sais que tu peux réussir. Continue, Elias. Tu seras récompensé par tes propres efforts.
Edward n’attendit aucune réponse de son neveu. Il lâcha son épaule, tourna les talons et le planta au milieu du couloir. Jim se laissa aller contre le mur, bouillonnant. De colère contre lui-même, contre son père, contre sa mère. Il ne se serait jamais retrouvé ici si chacun d’entre eux ne l’avait pas trahi à un moment donné.



Suite
Dernière modification par louji le mar. 27 juil., 2021 10:25 pm, modifié 2 fois.
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bonne année !



- Chapitre 52 -



Mercredi 5 mai 2021, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Valentina poussa sur les portes de la cantine avec force, les dents serrées. Elle s’efforça de garder les yeux secs tandis qu’elle traversait la cour. Il faisait beau, des élèves vaquaient çà et là sur l’asphalte. Elle ne devait surtout pas pleurer, encore plus en présence des Réguliers de sa classe. Installés en vautours autour d’une table de pique-nique, ils la suivaient des yeux, sûrement conscients de son visage crispé, de son allure précipitée.
Elle ne rentra pas au Centre pour s’enfermer dans sa chambre. Elle remonta la cour vers le sud avant de bifurquer à gauche. Peu d’élèves se rendaient là-bas, malgré la présence de bancs et de tables pour s’installer. Les locaux de l’administration donnaient sur cette partie de l’École et les employés chassaient automatiquement les attroupements adolescents. Ils faisaient des exceptions pour les élèves solitaires, venus se recentrer sur eux-mêmes pour quelques minutes.
Valentina ralentit le pas en constatant que le banc où elle allait s’asseoir était déjà occupé. Elle poursuivit tout de même son chemin et s’y laissa choir sans un mot. Son voisin tourna un regard éteint dans sa direction. Ses yeux sombres s’éclairèrent quelque peu en la reconnaissant.
— Tina.
— Salut.
Elle se retint à temps de demander à Ryu si ça allait. Sa réponse aurait été soit un mensonge, soit un euphémisme.
— Je te dérange pas, hein ?
— Non, la rassura Ryusuke avec un pâle sourire. Tu me cherchais ?
— Pas spécialement, avoua Tina en serrant ses mains ensemble. Je… voulais m’isoler.
Ryusuke hocha lentement la tête en étudiant l’expression de son amie. Ses yeux à la couleur étonnante étaient troublés. Et ses mâchoires serrées indiquaient qu’elle ne voulait pas laisser ce trouble devenir une réelle souffrance.
— Tu penses à Jim ? (Comme l’adolescent acquiesçait faiblement, Valentina soupira.) Je suis là à peu près pour la même chose.
Étonné, Ryusuke glissa un regard dans sa direction. Mia et Valentina avaient été touchées par le départ précipité de Jeremy, mais loin d’être aussi affectées que Ryusuke.
— Pour Mia, précisa la jeune fille en grimaçant un sourire.
— Mia ? Elle va pas bien ?
Tina fronça les sourcils, le menton plissé, les yeux plus troublés encore.
— Ben, tu sais, son départ… Je sais pas comment je vais faire sans elle. À la rentrée prochaine. Je suis à l’École avec elle depuis le début, alors…
— Mia part ?
La stupéfaction dans la voix de Ryu fit relever le cou à Tina. Le froid envahit sa poitrine.
— Elle… t’a pas dit ? (Comme il niait de la tête, médusé, Valentina posa les mains sur son visage.) Oh non, je suis désolée, Ryu. Je pensais… enfin, comme vous êtes… je pensais qu’elle te l’avait dit.
— Elle m’a rien dit, souffla Ryusuke d’un ton rauque.
Gênée, Valentina retira les mains de son visage pour observer son ami.
— Je suis vraiment désolée. Comme vous… avez l’air de bien vous entendre, je pensais qu’elle t’en avait parlé avant moi.
— Bien nous entendre ? (Comme le rouge gagnait les joues de sa camarade, Ryu demanda : ) Tu pensais qu’on était amoureux ?
Valentina ne put s’empêcher de sourire. Il avait une façon si innocente de le dire.
— Oui. (Elle se ratatina sur le banc, embarrassée.) Mais je suis trop nulle pour ça.
Ryusuke lâcha un petit rire en broyant ses mains l’une contre l’autre.
— T’inquiète, moi aussi. (Il se tourna de nouveau vers son amie, l’air sérieux.) Et Mia, pourquoi elle s’en va ?
— Une décision commune entre l’École et elle. Ça fait des mois que Mia me dit que sa famille lui manque, qu’elle voit pas assez son petit frère, que Noël et les grandes vacances suffisent pas… Et y’a pas que ça. Tu as dû voir, mais… elle est pas très douée en EPSA.
— Je vais pas lui lancer la pierre.
— M. Cross a discuté plusieurs fois avec elle depuis le début de l’année. Mia reconnaît elle-même qu’il y a trop d’activités physiques dans le cursus, qu’elle arrive pas à suivre. Et que ça lui plaît pas vraiment, en fait. Alors, elle a parlé avec le directeur et ses parents… et tout le monde s’est mis d’accord. Elle retourne en Irlande à la fin de l’année scolaire et reviendra pas.
Ryu prit le temps d’encaisser. Puis il tendit le bras pour toucher le poignet de son amie.
— J’avais remarqué qu’elle était pas à l’aise en EPSA, souffla Ryusuke d’un air désolé. Mais… je me disais qu’elle pourrait passer en cursus général et éviter de partir de l’École.
— Je pensais aussi. Mais sa famille lui manque trop. Elle veut rentrer.
Estimant qu’il n’y avait rien de plus à dire, à faire, Ryu resta silencieux en serrant plus fort la main de Valentina. Elle lui rendit l’étreinte sans un mot.

Le soleil les réchauffait tous deux. Ils s’étaient lâchés et, chacun installé à une extrémité du banc, ils laissaient le vent et les exclamations lointaines de la cour les bercer d’une étrange mélancolie. Ils pensaient tous les deux à leurs amis, déjà loin ou s’apprêtant à partir.
— Heureusement qu’il y a encore Kaya et Jason, souffla Valentina avec un sourire tordu.
— Tu l’as dit, grimaça Ryusuke avant de soupirer lourdement. C’est l’anniversaire de Thalia, la petite sœur de Jim, aujourd’hui. Ils vont le fêter cet après-midi. Je crève d’envie d’y aller et, en même temps…
— Sans Jeremy, c’est pas la même chose, comprit Tina en lui jetant un regard compatissant. Il doit te manquer. Surtout qu’il est parti sans rien dire…
Ryu pinça les lèvres en observant les rayons du soleil se refléter sur le toit du gymnase en face.
— C’est ma faute. Si on s’était pas disputés, il m’aurait sûrement parlé de son plan. Ou il m’aurait dit à quel point ça le pesait… Je pense que j’aurais pu l’empêcher de partir.
Valentina croisa le regard de son ami et grimaça. La colère se disputait à la culpabilité sur les traits de Ryu. Elle se rapprocha de lui pour lui serrer l’épaule.
— Ryu, tu peux pas savoir. C’est toi qui connais le mieux Jim, mais… il était tellement secret. Peut-être que même sans vous disputer, il serait quand même parti. On… on connaît jamais vraiment les intentions des gens.
— Je m’en veux quand même, la rabroua sèchement Ryusuke en échappant à sa poigne.
Surprise par le changement d’attitude, Tina ne réagit pas tout de suite. Il était d’ordinaire si calme, si maître de lui-même… À quel point l’absence de Jim lui pesait-elle pour qu’il en perde le contrôle ?
— Tu nous as jamais dit pourquoi vous vous étiez disputés, souffla l’adolescente après coup.
Le visage de Ryusuke se marqua un peu plus. Ses épaules se tendirent sous le tissu de sa chemise.
— Parce que je l’ai embrassé sans lui demander son avis.
La réponse, brute, sèche, laissa Valentina coite. Son ami se tourna vers elle et durcit son expression.
— Je sais ce que tu t’imagines. Que j’aurais pas dû, que c’était complètement stupide et insensé.
— Non, je…
— Je sais que j’aurais pas dû tomber amoureux de lui. Tant pis, trop tard.
L’âpreté de sa voix n’était pas destinée à Valentina. Cette dernière ouvrit plusieurs fois la bouche sans pour autant dire quoi que ce soit. Des fourmillements avaient envahi ses membres. Elle explora du regard les environs à la recherche d’une réponse et n’en trouva pas.
— Ryu, t’as pas choisi, se décida-t-elle à déclarer après d’interminables secondes de silence.
— Un peu, quand même, répliqua-t-il avec un rire moqueur, toujours pas à destination de Tina. J’aurais pu choisir quelqu’un d’autre sur qui jeter tous mes sentiments. Après la mort de mon oncle… si la mère et la sœur de Jim avaient été là… avec Dimitri… peut-être… que ça aurait été différent. Peut-être pas. Peut-être que je serais quand même tombé amoureux du garçon qui me considère comme son frère.
Valentina ne put s’empêcher de grimacer. Pour elle, Jim et Ryu avaient été la face d’une même pièce. Diamétralement opposés, mais intrinsèquement unis. Par des liens qu’elle-même avait considérés comme amicaux, voire familiaux. Pas le même sang, mais la même âme. Elle n’avait pas remarqué que Ryusuke voulait y ajouter du cœur.
— Tu dois avoir tellement mal, chuchota-t-elle en baissant le cou. Je suis désolée pour toi.
— J’essaie d’oublier, de passer à autre chose… (Les paroles que Dimitri lui répétaient depuis des mois semblaient plus vides de sens que jamais.) En temps normal, j’y arrive. J’ai dépassé la mort de mon oncle. Mais là… c’est dur. On passait notre temps ensemble, avant. Maintenant…
Valentina lui serra gentiment le bras.
— Ça finira par passer… j’espère. Tu es fort, Ryu, je le pense vraiment.
Touché, il lui rendit le geste avant de se détourner, les yeux piquants. On ne lui avait pas souvent dit qu’il était fort. Sérieux, appliqué, bien élevé, attentionné, oui. Mais fort ?
Fort était une première. Et elle faisait du bien.

Une odeur de cuisine envahissait le deuxième étage de l’immeuble. Yeux dans le vague, Alex fouillait sa poche à la recherche de ses clefs. Qu’est-ce que Lauren avait cuisiné ? Le vendredi, ils finissaient tous les deux à midi et préparaient le déjeuner à tour de rôle.
Les effluves se firent plus insistants une fois la porte ouverte. Alexander renifla exagérément puis soupira. Décidément, il avait un mauvais nez. Lauren le charriait tout le temps à ce propos. Une fois ses baskets rangées, il ôta sa veste puis déboutonna sa chemise. Les réunions s’étaient enchaînées ce matin, bien trop barbantes à son goût. Il préférait le terrain, l’action, les recherches, les pistes, les interrogations… Le blabla ne l’intéressait pas. Pas alors qu’il y avait encore tant de crimes et d’injustices à régler en ville.
— Alex ?
Lauren apparut à l’angle de la cuisine, sa chevelure acajou glissée sur une épaule. Ses rondeurs adoucissaient son visage anguleux et mettaient en relief sa silhouette en sablier. Elle portait sa bague de fiançailles en pendentif.
— Désolé pour le retard, lança-t-il en traversant le deux-pièces pour rejoindre la jeune femme dans la cuisine. Il y a eu un accident sur le périph’.
Il l’embrassa rapidement avant de se pencher au-dessus de la poêle.
— Risotto, déclara Lauren en venant s’appuyer contre lui. Ça fait un bail.
— Mais tu es là depuis longtemps ? s’étonna son fiancé en fronçant les sourcils. Faut du temps pour préparer ce plat.
Elle rit sous cape puis se dirigea vers le réfrigérateur. Elle tira du congélateur un sac en plastique pour l’agiter sous le nez d’Alex.
— C’est du surgelé. (Comme Alexander secouait la tête avec un demi-sourire, elle enchaîna : ) Eh oui mon poussin, fallait pas épouser une étudiante fauchée.
Roulant des yeux, il s’approcha d’elle pour la serrer contre lui. Comme il était plutôt avare de gestes tendres, Lauren lui rendit son étreinte avec une expression inquiète.
— Encore une fois, Laure, souffla-t-il d’une voix grave, je savais à quoi m’engager en sortant avec la fille qui veut faire les études les plus longues du monde.
L’intéressée ricana, la tête sur l’épaule de son compagnon.
— Je veux juste devenir pédiatre.
— Oh et ça prend juste dix à douze ans.
Ils s’esclaffèrent ensemble puis se séparèrent. Les yeux marron de la jeune femme pétillaient.
— Heureusement que mon tendre et cher époux est là pour ramener l’argent à la maison, le railla-t-elle en s’approchant de la gazinière. Bientôt les enfants.
— Par pitié, non, gémit Alex en grimpant sur l’une des chaises hautes du bar.
Lauren sourit en surveillant son risotto. Encore en études, elle ne souhaitait pas avoir d’enfants avant plusieurs années, mais à la longue, c’était l’un de ses projets de vie. Et son compagnon ne semblait pas le partager. Encore un autre sujet sur lequel ils se chamaillaient.
— Tu seras prêt, un jour, déclara-t-elle sans préambule d’un ton sérieux.
— Je crois pas, non, répliqua-t-il d’une voix mordante. Franchement, Laure, tu as vu ce que j’ai fait de ma Recrue ? Et tu voudrais avoir un enfant avec moi ?
Sa fiancée fronça les sourcils d’un air peiné en se tournant vers lui.
— Alex… Ce qui s’est passé avec Jeremy n’est pas de ta faute. Ça fait plus de six mois, maintenant. Tu dois arrêter de culpabiliser.
L’agent de la A.A passa une main dans sa tignasse indisciplinée. Sa raison lui soufflait exactement la même chose. Mais son entêtement le poussait à se remémorer sans cesse les erreurs qu’il avait commises avec Jeremy. Celles qui avaient facilité la tâche à l’adolescent pour son petit plan.
— Je peux pas arrêter de culpabiliser, murmura-t-il après coup, tête basse. Bordel, je croise son père tous les jours au boulot. Quand je suis avec Dimitri et Ryu, il nous arrive de croiser sa mère et sa sœur. Il manque un membre à cette famille par ma faute.
Alexander garda les yeux plissés, une boule de douleur dans la poitrine, jusqu’à sentir une tape sèche sur son crâne. Il redressa le nez en grimaçant, indigné. Lauren se tenait face à lui, sa louche à la main, le visage crispé. Elle se mettait rarement en colère, mais savait aiguiser ses crocs pour faire face à l’obstination d’Alex.
— Un ensemble de facteurs très divers a conduit Jeremy à prendre un train pour sauver sa famille, grommela Lauren en croisant les bras. Ton je-m’en-foutisme et ton inintérêt pour cet ado en font partie. Tu as fait l’erreur de le prendre pour un délinquant incapable du moindre effort et tu es tombé dans le panneau en voulant te racheter. Mais, Alex, il y a tant de choses qui ont compté avant ça. Tu n’es pas responsable. Ses parents, l’École, ses amis, sa famille de fous… tout le monde a sa petite part de responsabilité. Toi aussi, moi aussi. (Comme il fronçait les sourcils, elle haussa mollement les épaules.) J’aurais pu t’amener à t’intéresser plus à lui en faisant moi-même des efforts pour mieux le connaître.
Dépité, Alexander tourna ces paroles en boucle avant de soupirer.
— Je sais que tu as raison, Lauren. Mais c’est tellement dur.
— De reconnaître que tu as tort ? se moqua gentiment Laure en se penchant vers lui.
Il grimaça un rictus désolé, ses yeux noisette brouillés de doutes.
— Dur de reconnaître ses erreurs et d’aller de l’avant.
Compatissante, Lauren déposa un baiser sur son front.
— Je sais, mon poussin. Mais je suis là. (Elle lui asséna un deuxième coup de louche.) Idées remises en place ?
— Faut bien, soupira Alex en se massant la tête.
— Ben rends-toi utile et mets la table, cher et tendre époux.
Yeux au plafond, Alexander se redressa pour chercher les couverts.
— Dire qu’on est même pas encore vraiment mariés.



Suite
Dernière modification par louji le mer. 28 juil., 2021 5:12 pm, modifié 2 fois.
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

Ryu ♡
Alex ♡
Et pour une fois, Jim ♡
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : jeu. 07 janv., 2021 6:08 pm Ryu ♡
Alex ♡
Et pour une fois, Jim ♡
Oh, même l'emo-protagoniste, que d'honneur 8-)
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Heyo !
J'ai attaqué la réécriture du T1, avec comme objectifs de réduire les parties redondantes et pas hyper intéressantes (au début notamment, avec l'École), et de soigner la forme du mieux possible. À la longue, tous les chapitres seront mis à jour, mais c'est pas pour tout de suite :mrgreen:




- Chapitre 54 -



Dimanche 9 mai 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Jim terminait de boutonner la chemise blanche qu’Edward lui avait donnée la veille. Elle sentait le neuf, mais ne l’empêchait pas de respirer l’odeur de sa propre peur. Les doigts de l’adolescent tremblaient sur les boutons. Une fois les pans de son haut enfoncés dans son pantalon noir, il se glissa jusqu’à la salle de bains. Il resta quelques secondes à se contempler dans le miroir. Puis il s’esclaffa : il avait l’air ridicule. Il avait autant d’élégance en chemise qu’une pomme de terre avec un nœud papillon.
Rassénéré par le rire sincère qui lui avait contracté les abdos, il se brossa les dents et passa une main dans ses cheveux. Il devait les porter assez courts selon les exigences de son oncle. Pour qu’il ait le visage dégagé et l’air moins décontracté. La cicatrice récente qui partait de son arcade et traversait son sourcil gauche en était parfaitement visible.
Des coups contre la porte de sa chambre l’arrachèrent à la salle de bains. Anxieux, il ouvrit hâtivement le battant et se figea. L’adolescent se préparait depuis une semaine à recevoir Myrina Fairday Sybaris. Pourtant, plantée devant lui dans son élégante robe ocre, elle l’intimidait plus que prévu. Malgré son expression avenante, il y avait toujours une trace de malice dans son sourire. Un sourire qui lui laissait comprendre qu’elle avait une longueur d’avance.
— Bonjour, Elias. Je vois que tu es déjà habillé. (Elle entra dans la pièce en faisant claquer ses escarpins.) Le blanc te va bien.
Perplexe, Jeremy referma la porte. Il n’aimait pas le blanc ; trop voyant sur sa peau bronzée. Myrina n’émit aucun commentaire sur son environnement immédiat, malgré le regard jaugeur qu’elle fit courir sur la décoration sommaire et les vêtements éparpillés.
— Je peux t’aider pour tes cheveux, annonça-t-elle en s’approchant de l’adolescent. Ils ont l’air coriaces.
— Ils le sont, soupira Jim en tapotant les épis dressés sur sa tête.
Myrina rit sous cape en se dirigeant vers la salle de bains. Elle fit signe au garçon de la rejoindre puis inspecta les outils à sa disposition. Elle avait au moins de quoi aplatir les mèches ébouriffées de l’adolescent avec du gel.
Cinq minutes plus tard, Jim jeta un regard suspicieux à son reflet. Ce n’était définitivement pas lui-même qu’il apercevait dans le miroir. Le Jeremy qu’il connaissait n’avait pas les cheveux élégamment coiffés sur le côté, ni des vêtements bien coupés qui suivaient les lignes de son corps.
— Tu es tout beau, comme ça. Ed va être ravi.
— Ravi ? Il a déjà été content un jour dans sa vie ?
Jim n’était pas dupe : les sourires et le ton léger de son oncle étaient des formes soignées de politesse et d’affabilité. Il se demandait à quel point le cœur de l’homme était sombre.
— Il sera heureux, insista Myrina en posant une main sur son épaule. Et fier.
Jeremy pinça les lèvres. La femme lui mit aussitôt une chiquenaude sur la joue.
— Arrête de faire la trogne. Tu te moques d’Edward, mais je t’ai jamais vu sourire non plus. Tu pourrais essayer.
— Je veux pas me forcer, répliqua-t-il en faisant demi-tour. Je deviendrai comme vous après.
— Comme nous ?
Honteux d’avoir inclus Myrina dans le panier malgré la franchise qu’elle lui témoignait depuis le début, Jim rougit en s’éclaircissant la gorge.
— Je veux dire, comme Edward et le reste de la famille. Ils prétendent.
— Ça fait partie de notre métier, souffla la femme en se laissant choir sur le lit défait. En réalité, tu prétends bien, toi aussi. Qui aurait cru que, six mois plus tôt, ton oncle t’arrachait à ta petite vie anonyme ?
Morose, Jeremy garda les yeux rivés à ses mocassins trop grands. Puis il fronça les sourcils.
— Edward veut que je l’appelle mon père.
— Je sais, marmonna Myrina en lissant les pans de sa robe. Mais… je ne retrouve pas vraiment Ed en toi. Tu ressembles à tes parents, dans ta façon de parler, de bouger. Ça, Ed ne peut pas l’effacer. Pas complètement.
— Vous… vous les avez rencontrés ? Mes parents ?
Sourire aux lèvres, elle hocha la tête. Ses yeux d’un brun profond étaient plus chaleureux maintenant qu’il les voyait de près.
— Quelques fois, quand j’étais en mission à la A.A. Ethan est tellement en marge du reste de la famille… C’était rafraîchissant de parler avec lui. Ta mère, Maria… j’ai pas pu discuter longtemps avec elle, mais je l’ai tout de suite respectée. Et c’était réciproque. On aurait pu bien s’entendre si on avait été collègues.
Jim se frotta le cou, touché par les mots de la femme. Ses anecdotes remontaient à des années, quand ses parents étaient encore ensemble, lui tout petit ou même pas né. Peut-être que ça ne serait plus d’actualités aujourd’hui… pourtant, ça faisait du bien d’entendre leurs prénoms dans la bouche d’autrui. De se rappeler que ce passé était encore une part de son présent. Même lointain.
— Vous… (Jim déglutit péniblement avant de se tourner vers la femme.) Vous savez pourquoi Alexia nous déteste, ma famille et moi ?
Myrina ne masqua pas sa surprise face au changement de conversation. Elle se redressa sur le lit, visage grave, et fit glisser ses doigts le long de sa robe.
— Certaines choses ont l’air d’échapper à toute rationalité. S’il y a bien une femme qui pense logique, pragmatique, sur cette Terre, c’est Alexia. Si on lui demande, elle dira que son désamour à l’égard de ses fils est de source rationnelle. Après tout, ils n’étaient pas prévus au programme et l’ont ralentie dans sa carrière.
Jeremy afficha une grimace consternée. Il leva les bras, chercha à faire quelque chose de ses mains, puis les laissa tomber.
— Mais je crois que la haine de ta grand-mère pour ses fils provient d’une source plus personnelle qu’elle ne veut le montrer. Pour une femme qui a toujours été d’une droiture et d’un sérieux de fer, Edward et Ethan ont été la preuve de son humanité, de sa vulnérabilité. De l’affection qu’elle a pu brièvement éprouver pour leur père. (Myrina adressa un sourire désolé à l’adolescent.) Si seulement ses fils avaient grandi comme elle le souhaitait. Mais ils ont pris chacun leur voie et se sont éloignés d’elle. Ça été un l’ultime – et le plus grand – échec d’Alexia. Comment paraître fiable quand on ne contrôle pas ses propres enfants ?
— Mais de là à essayer de nous tuer ? s’exclama Jeremy avec hargne, les joues chaudes.
— Aux yeux d’Alexia, Edward s’est racheté. Il a accepté de l’accompagner à la Ghost Society et a suivi ses directives. Il est aujourd’hui sous-directeur de la Ghost. Brillante carrière. Mais Ethan ? Il est resté à Modros, à la A.A, une compagnie qu’Alexia a désertée pour étendre son réseau ailleurs. Ethan a complètement échappé à sa mère et ça a exacerbé sa colère.
Furieux, hébété, Jim contempla la femme sans rien dire. Elle l’observait avec compassion, mais l’adolescent aurait mille fois préféré l’indifférence. Ça aurait été plus facile de s’en prendre à elle pour soulager sa colère.
Mais il ne pouvait pas s’y résoudre. Pas alors qu’elle était la seule à apporter les réponses à ses questions.
— Merci, lâcha-t-il dans un souffle haché, les bras ballants. Je crois pas que je comprendrai un jour les motivations d’Alexia. Y’a rien qui justifie ce qu’elle a fait à ma famille. Rien.
Myrina se leva, franchit rapidement l’espace qui les séparait et vint poser une main sur l’épaule de Jeremy. Il lui adressa un regard soupçonneux, mais elle ne départit pas de son expression résolue.
— Rien ne justifie le mal qu’elle a fait à ta famille, tu as raison. (Elle retira sa main pour la presser contre la poitrine de l’adolescent.) Je sais que c’est dur, mais transforme ta colère en moteur, Jeremy. Maîtrise-la et enfouis-la, fais-en une force et non pas un élément incontrôlable. Garde ta colère pour les bonnes personnes.
Avant que Jim puisse lui demander qui étaient les bonnes personnes, elle se dirigea vers la porte et lui fit signe de la suivre. Le sujet était clos.

Rebecca étant suffisamment embarrassée par l’organisation d’une fête en son nom, elle avait insisté pour qu’elle se déroule au siège de la Ghost. Edward avait réservé une salle de réunion dans l’aile de l’administration. Une fois les bureaux et les chaises réaménagés pour les transformer en buffets ou coin repos, la pièce offrait bien assez d’espace pour accueillir la famille.
Myrina accompagna Jim le long des couloirs. Il était déjà sorti de l’aile de formation en de rares occasions, mais il ne s’était jamais rendu dans l’espace administratif. En ce dimanche ensoleillé, il n’y avait pas grand-monde dans les bureaux. Ils restèrent silencieux pendant le trajet, les talons de Myrina et les battements du cœur de Jim cassant le silence oppressant.
De la musique à volume modéré leur indiqua la salle à quelques mètres d’avance. L’angoisse de Jim éclata comme un ballon de baudruche en lui. Ses poumons se recroquevillèrent dans sa poitrine tandis que son cœur enflait. Sa colère envers Alexia s’était refroidie. Ne restaient que ses doutes.
— Tu es magnifique, Myrina.
La déclaration les fit se retourner tous les deux vers un adolescent au sourire suffisant. Il faisait la même taille que Jim, avec la chevelure brune et la peau halée des Sybaris.
— Mon neveu, tu es un peu jeune pour être déjà si flatteur, soupira Myrina en croisant les bras. Je te présente Elias, le fils d’Edward.
L’adolescent s’avança vers Jeremy, accentua son sourire mesquin puis fit demi-tour. La main que Jim avait tendu vers son cousin resta bêtement suspendue dans les airs pendant quelques secondes.
— Désolée, grimaça Myrina en suivant son neveu des yeux alors qu’il entrait à grands pas dans la petite salle de fête. Lazos a un caractère… bien à lui. Il a un an de moins que toi, alors j’imagine qu’il y a un peu de jalousie. Essaie de pas trop y faire attention.
— C’est le fils de votre frère Nikos, si je comprends bien ?
— Oui, il est fils unique. Il s’entend bien avec mes enfants, mais ils vivent à Las Vegas avec leur père. Il risque d’être vexé de se retrouver seul aujourd’hui. Sans compter que ce n’est pas lui le roi de la fête.
Sans plus s’attarder, Myrina franchit le seuil de la pièce et s’avança d’un pas affirmé. Jim ne put se résoudre à la suivre jusqu’au centre de la salle. Elle rayonnait, avec sa robe ocre et sa chevelure lâche, sa voix portante et ses gestes sûrs. Avec habileté, elle se glissa au cœur des discussions et des attentions. Son frère aîné la serra dans ses bras puis son père. D’autres femmes – n’ayant pas les traits typiques des Sybaris – l’embrassèrent et engagèrent rapidement la discussion.
Relégué au second plan, Jim se planta entre deux bureaux convertis en buffets. Il était en réalité bien content de se fondre dans la masse. Il devait y avoir les conjoints et conjointes de ses oncles et tantes, sans compter les cousins éloignés et les amis de longue date. En définitive, Jeremy ne connaissait que quelques visages. Et tous n’étaient pas prompts à lui sourire.
— Tu es enfin là.
Le soulagement qui perçait dans la voix rassura Jim sur l’identité de la silhouette qui venait de se glisser à ses côtés. Naturellement plus grande que lui, Rebecca le dépassait encore plus grâce à ses talons compensés. Elle avait l’air aussi à l’aise juchée là-dessus que dans sa robe noire pourtant très simple.
— Quelle horreur, maugréa-t-elle en parcourant la pièce des yeux. Tout ce monde… et j’imagine même pas la dose de nourriture qu’on va jeter après. Mon père a vu trop grand, comme d’hab.
— Ça me rassure, que toi aussi tu sois pas à l’aise.
— Je dois avoir l’air bien bête, soupira Rebecca en chassant nerveusement une mèche rebelle de son chignon coiffé-décoiffé.
— Mais non, t’es très bien, la rassura Jeremy avec un sourire qui, pour une fois, n’était pas moqueur.
Rebecca retrouva un peu de contenance face aux fossettes de son cousin. Avant d’avoir pu relancer la discussion, Edward fendit la foule pour se planter face à eux. Le col de sa chemise noire était déboutonné, mais son rasage et sa coiffure ne souffraient d’aucun défaut. Son parfum musqué tira une grimace dégoûtée à Jim.
— Myrina s’est bien occupée de toi, souffla Ed en inspectant son neveu de la tête aux pieds.
Mal à l’aise sous le joug de son regard, Jeremy se prit d’intérêt pour les petits-fours à sa gauche.
— Garde la tête haute, soupira Edward en libérant l’une de ses mains de sa coupe de champagne pour lui faire redresser le menton. Si tu baisses les yeux tout le temps, les autres vont te dévorer. Je n’arrête pas de te le répéter.
Rebecca jeta un coup d’œil à son cousin. Même si les conseils de son père se voulaient encourageants, son comportement moralisateur pouvait être épuisant.
— J’ai de beaux projets pour vous deux. Vous êtes encore jeunes, mais presque adultes… Quand vous serez des Fantômes, la nouvelle génération, vous serez un grand honneur pour notre famille.
Pendant que son oncle déblatérait à propos de l’héritage et de l’importance des Sybaris au sein de la Ghost Society, Jim remarqua que Lazos approchait des buffets. L’adolescent lorgna ses cousins sans masquer sa moue pincée d’exaspération. C’était le plus jeune membre de la fête et l’ignorance des adultes à son égard lui avait fait monter le rouge aux joues.
— Salut, lança Jeremy au garçon en profitant d’une pause dans le discours pompeux d’Ed.
Lazos tressaillit comme s’il venait de se faire insulter puis fronça le nez. Edward se tourna vers lui et tendit la main pour l’inviter à s’approcher. Le garçon obéit en dressant le menton.
— Tu as encore bien grandi ! Tu as un an de moins qu’Elias, mais tu es aussi grand. Nikos ne veut toujours pas te laisser intégrer le centre de formation ?
Lazos, qui avait commencé à sourire comme un paon, se rembrunit aussitôt.
— Non, il dit que je suis trop jeune. (Il balança un regard acerbe à Jeremy, comme s’il était responsable de la situation.) Elias avait mon âge quand il a intégré le centre, lui. S’il peut, moi aussi je peux.
— Je suis bien d’accord, soupira Edward en lui adressant un clin d’œil. J’en parlerai à ton père.
Reconnaissant, Lazos remercia l’homme d’un sourire éclatant puis fit demi-tour.
— C’est tout ce qu’il voulait ? ronchonna Jim en le suivant des yeux.
— Une sangsue, confirma sa cousine en pinçant les lèvres. Il est comme ça depuis que je le connais. Dès qu’on lui accorde pas assez d’attention, il vient te coller pour montrer à quel point il est génial. Alors que c’est qu’un gamin pourri-gâté qui…
— Rebecca, la coupa son père avec une œillade noire. C’est de ton cousin dont tu parles. Un peu de respect. Et je te rappelle qu’il a que treize ans, il a le temps de grandir.
Frustrée de n’avoir pu aller au bout de sa pensée, l’adolescente s’éloigna de quelques pas. Jim s’engagea pour la rejoindre, mais Ed lui saisit le bras. Les prunelles ambrées de l’homme le figèrent sur place. Leur lueur glacée fit courir des frissons sur sa nuque.
— Elias, je compte sur toi. C’est ta première apparition officielle au sein des Sybaris. Je ne te demande pas de faire des exploits. Tu ne connais pas encore vraiment notre famille, alors contente-toi de dire bonjour à ceux qui te saluent et d’être poli. Ce sera un bon début.
Même s’il était soulagé que son oncle n’attende rien de plus de lui, Jim garda un visage neutre. Aux côtés d’Edward et Rebecca, il s’efforçait d’apprendre l’impassibilité. C’est ce qu’il ferait si des curieux venaient le saluer. Un bonjour, un sourire, une plaisanterie. Neutres.
Edward lui adressa un regard entendu puis fit demi-tour. Jeremy resta planté seul près des buffets tandis que son oncle rejoignait la foule. Ils avaient l’air aussi solitaires l’un que l’autre. L’un immobile au milieu des tables, visage rigide et poitrine glacée. L’autre ondulant au rythme des conversations, sans jamais s’arrêter plus de quelques minutes. Et, dans son sourire parfait, aucune chaleur.
Jim détaillait les mouvements de son oncle. Deviendrait-il comme lui à force ? Une enveloppe vidée, un esprit embrouillé, un cœur esseulé ? Un oiseau drapant ses plumes blanches de satin noir, craignant qu’un jour les vautours découvrent la mascarade ?



Suite
Dernière modification par louji le mer. 28 juil., 2021 5:16 pm, modifié 2 fois.
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : sam. 09 janv., 2021 4:20 pm Heyo !
J'ai attaqué la réécriture du T1, avec comme objectifs de réduire les parties redondantes et pas hyper intéressantes (au début notamment, avec l'École), et de soigner la forme du mieux possible. À la longue, tous les chapitres seront mis à jour, mais c'est pas pour tout de suite :mrgreen:

Yoooo ! C'est trop cool, j'ai hâte de voir ce que les corrections vont donner ! Ça faisait un moment que je me faisais la réflexion qu'on est déjà bien loin du petit Jim qui s'enfuit devant un tueur en série, j'adore la tournure qu'a pris ton histoire. ^^


- Chapitre 53 -



Dimanche 9 mai 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Jim terminait de boutonner la chemise blanche qu’Edward lui avait donnée la veille. Elle sentait le neuf, mais ne l’empêchait pas de respirer l’odeur de sa propre peur. Les doigts de l’adolescent tremblaient sur les boutons. Une fois les pans de son haut enfoncés dans son pantalon noir, il se glissa jusqu’à la salle de bains. Il resta quelques secondes à se contempler dans le miroir. Puis il s’esclaffa : il avait l’air ridicule. Il avait autant d’élégance en chemise qu’une pomme de terre avec un nœud papillon.
Rassénéré par le rire sincère qui lui avait contracté les abdos, il se brossa les dents et passa une main dans ses cheveux. Il devait les porter assez courts selon les exigences de son oncle. Pour qu’il ait le visage dégagé et l’air moins décontracté. La cicatrice récente qui partait de son arcade et traversait son sourcil gauche en était parfaitement visible.
Des coups contre la porte de sa chambre l’arrachèrent à la salle de bains. Anxieux, il ouvrit hâtivement le battant et se figea. L’adolescent se préparait depuis une semaine à recevoir Myrina Fairday Sybaris. Fairday, vraiment ? Pourtant, plantée devant lui dans son élégante robe ocre, elle l’intimidait plus que prévu. Malgré son expression avenante, il y avait toujours une trace de malice dans son sourire. Un sourire qui lui laissait comprendre qu’elle avait une longueur d’avance.
— Bonjour, Elias. Je vois que tu es déjà habillé. (Elle entra dans la pièce en faisant claquer ses escarpins.) Le blanc te va bien.
Perplexe, Jeremy referma la porte. Il n’aimait pas le blanc ; trop voyant sur sa peau bronzée. Myrina n’émit aucun commentaire sur son environnement immédiat, malgré le regard jaugeur qu’elle fit courir sur la décoration sommaire et les vêtements éparpillés.
— Je peux t’aider pour tes cheveux, annonça-t-elle en s’approchant de l’adolescent. Ils ont l’air coriaces.
— Ils le sont, soupira Jim en tapotant les épis dressés sur sa tête. Pourquoi 90% des ados de YA ont des cheveux incoiffables ? :lol:
Myrina rit sous cape en se dirigeant vers la salle de bains. Elle fit signe au garçon de la rejoindre puis inspecta les outils à sa disposition. Elle avait au moins de quoi aplatir les mèches ébouriffées de l’adolescent avec du gel.
Cinq minutes plus tard, Jim jeta un regard suspicieux à son reflet. Ce n’était définitivement pas lui-même qu’il apercevait dans le miroir. Le Jeremy qu’il connaissait n’avait pas les cheveux élégamment coiffés sur le côté, ni des vêtements bien coupés qui suivaient les lignes de son corps. Je sens que d'ici la fin, il aura adhéré à la Ghost bien plus que prévu.
— Tu es tout beau, comme ça. Ed va être ravi.
— Ravi ? Il a déjà été content un jour dans sa vie ?
Jim n’était pas dupe : les sourires et le ton léger de son oncle étaient des formes soignées de politesse et d’affabilité. Il se demandait à quel point le cœur de l’homme était sombre.
— Il sera heureux, insista Myrina en posant une main sur son épaule. Et fier.
Jeremy pinça les lèvres. La femme lui mit aussitôt une chiquenaude sur la joue.
— Arrête de faire la trogne. Tu te moques d’Edward, mais je t’ai jamais vu sourire non plus. Tu pourrais essayer.
— Je veux pas me forcer, répliqua-t-il en faisant demi-tour. Je deviendrai comme vous après.
— Comme nous ?
Honteux d’avoir inclus Myrina dans le panier malgré la franchise qu’elle lui témoignait depuis le début, Jim rougit en s’éclaircissant la gorge.
— Je veux dire, comme Edward et le reste de la famille. Ils prétendent.
— Ça fait partie de notre métier, souffla la femme en se laissant choir sur le lit défait. En réalité, tu prétends bien, toi aussi. Qui aurait cru que, six mois plus tôt, ton oncle t’arrachait à ta petite vie anonyme ? Damn, ça fait déjà six mois :shock:
Morose, Jeremy garda les yeux rivés à ses mocassins trop grands. Puis il fronça les sourcils.
— Edward veut que je l’appelle mon père.
— Je sais, marmonna Myrina en lissant les pans de sa robe. Mais… je ne retrouve pas vraiment Ed en toi. Tu ressembles à tes parents, dans ta façon de parler, de bouger. Ça, Ed ne peut pas l’effacer. Pas complètement.
— Vous… vous les avez rencontrés ? Mes parents ?
Sourire aux lèvres, elle hocha la tête. Ses yeux d’un brun profond étaient plus chaleureux maintenant qu’il les voyait de près.
— Quelques fois, quand j’étais en mission à la A.A. Ethan est tellement en marge du reste de la famille… C’était rafraîchissant de parler avec lui. Ta mère, Maria… j’ai pas pu discuter longtemps avec elle, mais je l’ai tout de suite respectée. Et c’était réciproque. On aurait pu bien s’entendre si on avait été collègues. Manque plus que des réunions de famille totales et on formerait une famille idéale x)
Jim se frotta le cou, touché par les mots de la femme. Ses anecdotes remontaient à des années, quand ses parents étaient encore ensemble, lui tout petit ou même pas né. Peut-être que ça ne serait plus d’actualités aujourd’hui… pourtant, ça faisait du bien d’entendre leurs prénoms dans la bouche d’autrui. De se rappeler que ce passé était encore une part de son présent. Même lointain.
— Vous… (Jim déglutit péniblement avant de se tourner vers la femme.) Vous savez pourquoi Alexia nous déteste, ma famille et moi ?
Myrina ne masqua pas sa surprise face au changement de conversation. Elle se redressa sur le lit, visage grave, et fit glisser ses doigts le long de sa robe.
— Certaines choses ont l’air d’échapper à toute rationalité. S’il y a bien une femme qui pense logique, pragmatique, sur cette Terre, c’est Alexia. Si on lui demande, elle dira que son désamour à l’égard de ses fils est de source rationnelle. Après tout, ils n’étaient pas prévus au programme et l’ont ralentie dans sa carrière. Ouais m'enfin y'a des limites. Décidément chez toi, les grand-mères ne sont pas les meilleures femmes du monde :roll:
Jeremy afficha une grimace consternée. Il leva les bras, chercha à faire quelque chose de ses mains, puis les relaissa J'crois pas que ce mot existe ;) tomber.
— Mais je crois que la haine de ta grand-mère pour ses fils provient d’une source plus personnelle qu’elle ne veut le montrer. Pour une femme qui a toujours été d’une droiture et d’un sérieux de fer, Edward et Ethan ont été la preuve de son humanité, de sa vulnérabilité. De l’affection qu’elle a pu brièvement éprouver pour leur père. (Myrina adressa un sourire désolé à l’adolescent.) Si seulement ses fils avaient grandi comme elle le souhaitait. Mais ils ont pris chacun leur voie et se sont éloignés d’elle. Ça été un l’ultime – et le plus grand – échec d’Alexia. Comment paraître fiable quand on ne contrôle pas ses propres enfants ? Faudrait lui faire un pitch rapide sur le principe de la parenté : avoir des enfants, ça implique les élever, pas les contrôler.
— Mais de là à essayer de nous tuer ? s’exclama Jeremy avec hargne, les joues chaudes.
— Aux yeux d’Alexia, Edward s’est racheté. Mdr, "je me rachète de ne pas être toi et tes ambitions démesurées, désolé m'man !" Il a accepté de l’accompagner à la Ghost Society et a suivi ses directives. Il est aujourd’hui sous-directeur de la Ghost. Brillante carrière. Mais Ethan ? Il est resté à Modros, à la A.A, une compagnie qu’Alexia a désertée pour étendre son réseau ailleurs. Ethan a complètement échappé à sa mère et ça a exacerbé sa colère.
Furieux, hébété, Jim contempla la femme sans rien dire. Elle l’observait avec compassion, mais l’adolescent aurait mille fois préféré l’indifférence. Ça aurait été plus facile de s’en prendre à elle pour soulager sa colère. Bah évidemment, Jimmi-chu ! Rien de tel que de passer ta rage sur les gens qui n'en ont rien à cirer :roll: :lol:
Mais il ne pouvait pas s’y résoudre. Pas alors qu’elle était la seule à apporter les réponses à ses questions.
— Merci, lâcha-t-il dans un souffle haché, les bras ballants. Je crois pas que je comprendrai un jour les motivations d’Alexia. Y’a rien qui justifie ce qu’elle a fait à ma famille. Rien.
Myrina se leva, franchit rapidement l’espace qui les séparait et vint poser une main sur l’épaule de Jeremy. Il lui adressa un regard soupçonneux, mais elle ne départit pas de son expression résolue.
— Rien ne justifie le mal qu’elle a fait à ta famille, tu as raison. (Elle retira sa main pour la presser contre la poitrine de l’adolescent.) Je sais que c’est dur, mais transforme ta colère en moteur, Jeremy. Maîtrise-la et enfouis-la, fais-en une force et non pas un élément incontrôlable. Garde ta colère pour les bonnes personnes. Je crains que ça ne parte trop en steak s'il fait ça XD
Avant que Jim puisse lui demander qui étaient les bonnes personnes, elle se dirigea vers la porte et lui fit signe de la suivre. Le sujet était clos.

Rebecca étant suffisamment embarrassée par l’organisation d’une fête en son nom, elle avait insisté pour qu’elle se déroule au siège de la Ghost. Edward avait réservé une salle de réunion dans l’aile de l’administration. Une fois les bureaux et les chaises réaménagés pour les transformer en buffets ou coin repos, la pièce offrait bien assez d’espace pour accueillir la famille.
Myrina accompagna Jim le long des couloirs. Il était déjà sorti de l’aile de formation en de rares occasions, mais il ne s’était jamais rendu dans l’espace administratif. En ce dimanche ensoleillé, il n’y avait pas grand-monde dans les bureaux. Ils restèrent silencieux pendant le trajet, les talons de Myrina et les battements du cœur de Jim cassant le silence oppressant.
De la musique à volume modéré leur indiqua la salle à quelques mètres d’avance. L’angoisse de Jim éclata comme un ballon de baudruche en lui. Ses poumons se recroquevillèrent dans sa poitrine tandis que son cœur enflait. Sa colère envers Alexia s’était refroidie. Ne restaient que ses doutes.
— Tu es magnifique, Myrina.
La déclaration les fit se retourner tous les deux vers un adolescent au sourire suffisant. Il faisait la même taille que Jim, avec la chevelure brune et la peau halée des Sybaris.
— Mon neveu, tu es un peu jeune pour être déjà si flatteur, soupira Myrina en croisant les bras. Je te présente Elias, le fils d’Edward.
L’adolescent s’avança vers Jeremy, accentua son sourire mesquin puis fit demi-tour. La main que Jim avait tendu vers son cousin resta bêtement suspendue dans les airs pendant quelques secondes.
— Désolée, grimaça Myrina en suivant son neveu des yeux alors qu’il entrait à grands pas dans la petite salle de fête. Alexios a un caractère… bien à lui. Il a un an de moins que toi, alors j’imagine qu’il y a un peu de jalousie. Essaie de pas trop y faire attention.
— C’est le fils de votre frère Nikos, si je comprends bien ? Encore une personne adorable x) Hâte de voir ce que devient Emily, d'ailleurs !
— Oui, il est fils unique. Il s’entend bien avec mes enfants, mais ils vivent à Las Vegas avec leur père. Il risque d’être vexé de se retrouver seul aujourd’hui. Sans compter que ce n’est pas lui le roi de la fête.
Sans plus s’attarder, Myrina franchit le seuil de la pièce et s’avança d’un pas affirmé. Jim ne put se résoudre à la suivre jusqu’au centre de la salle. Elle rayonnait, avec sa robe ocre et sa chevelure lâche, sa voix portante et ses gestes sûrs. Avec habileté, elle se glissa au cœur des discussions et des attentions. Son frère aîné la serra dans ses bras puis son père. D’autres femmes – n’ayant pas les traits typiques des Sybaris – l’embrassèrent et engagèrent rapidement la discussion.
Relégué au second plan, Jim se planta entre deux bureaux convertis en buffets. Et le rôle de piquet de la soirée revient àààààà… *roulements de tambbour* Il était en réalité bien content de se fondre dans la masse. Il devait y avoir les conjoints et conjointes de ses oncles et tantes, sans compter les cousins éloignés et les amis de longue date. En définitive, Jeremy ne connaissait que quelques visages. Et tous n’étaient pas prompts à lui sourire. Yé, joie.
— Tu es enfin là.
Le soulagement qui perçait dans la voix rassura Jim sur l’identité de la silhouette qui venait de se glisser à ses côtés. Naturellement plus grande que lui, Rebecca le dépassait encore plus grâce à ses talons compensés. Elle avait l’air aussi à l’aise juchée là-dessus que dans sa robe noire pourtant très simple.
— Quelle horreur, maugréa-t-elle en parcourant la pièce des yeux. Tout ce monde… et j’imagine même pas la dose de nourriture qu’on va jeter après. Mon père a vu trop grand, comme d’hab.
— Ça me rassure, que toi aussi tu sois pas à l’aise.
— Je dois avoir l’air bien bête, soupira Rebecca en chassant nerveusement une mèche rebelle de son chignon coiffé-décoiffé.
— Mais non, t’es très bien, la rassura Jeremy avec un sourire qui, pour une fois, n’était pas moqueur.
Rebecca retrouva un peu de contenance face aux fossettes de son cousin. Avant d’avoir pu relancer la discussion, Edward fendit la foule pour se planter face à eux. Le col de sa chemise noire était déboutonné, mais son rasage et sa coiffure ne souffraient d’aucun défaut. Son parfum musqué tira une grimace dégoûtée à Jim.
— Myrina s’est bien occupée de toi, souffla Ed en inspectant son neveu de la tête aux pieds.
Mal à l’aise sous le joug de son regard, Jeremy se prit d’intérêt pour les petits-fours à sa gauche.
— Garde la tête haute, soupira Edward en libérant l’une de ses mains de sa coupe de champagne pour lui faire redresser le menton. Si tu baisses les yeux tout le temps, les autres vont te dévorer. Je n’arrête pas de te le répéter.
Rebecca jeta un coup d’œil à son cousin. Même si les conseils de son père se voulaient encourageants, son comportement moralisateur pouvait être épuisant.
— J’ai de beaux projets pour vous deux. Vous êtes encore jeunes, mais presque adultes… Quand vous serez des Fantômes, la nouvelle génération, vous serez un grand honneur pour notre famille.
Pendant que son oncle déblatérait à propos de l’héritage et de l’importance des Sybaris au sein de la Ghost Society, Jim remarqua qu’Alexios approchait des buffets. L’adolescent lorgna ses cousins sans masquer sa moue pincée d’exaspération. C’était le plus jeune membre de la fête et l’ignorance des adultes à son égard lui avait fait monter le rouge aux joues. Pauvre p'tit chat.
— Salut, lança Jeremy au garçon en profitant d’une pause dans le discours pompeux d’Ed.
Alexios tressaillit comme s’il venait de se faire insulter puis fronça le nez. Edward se tourna vers lui et tendit la main pour l’inviter à s’approcher. Le garçon obéit en dressant le menton.
— Tu as encore bien grandi ! Tu as un an de moins qu’Elias, mais tu es aussi grand. Nikos ne veut toujours pas te laisser intégrer le centre de formation ?
Alexios, qui avait commencé à sourire comme un paon, se rembrunit aussitôt.
— Non, il dit que je suis trop jeune. (Il balança un regard acerbe à Jeremy, comme s’il était responsable de la situation.) Elias avait mon âge quand il a intégré le centre, lui. S’il peut, moi aussi je peux. Mwa aussi ze sui graaan x)
— Je suis bien d’accord, soupira Edward en lui adressant un clin d’œil. J’en parlerai à ton père.
Reconnaissant, Alexios remercia l’homme d’un sourire éclatant puis fit demi-tour.
— C’est tout ce qu’il voulait ? ronchonna Jim en le suivant des yeux.
— Une sangsue, confirma sa cousine en pinçant les lèvres. Il est comme ça depuis que je le connais. Dès qu’on lui accorde pas assez d’attention, il vient te coller pour montrer à quel point il est génial. Alors que c’est qu’un gamin pourri-gâté qui…
— Rebecca, la coupa son père avec une œillade noire. C’est de ton cousin dont tu parles. Un peu de respect. Et je te rappelle qu’il a que treize ans, il a le temps de grandir. Ouais bah on était tous insupportables quand on avait 13 ans, autant que quelqu'un le fasse remarquer.
Frustrée de n’avoir pu aller au bout de sa pensée, l’adolescente s’éloigna de quelques pas. Jim s’engagea pour la rejoindre, mais Ed lui saisit le bras. Les prunelles ambrées de l’homme le figèrent sur place. Leur lueur glacée fit courir des frissons sur sa nuque.
— Elias, je compte sur toi. C’est ta première apparition officielle au sein des Sybaris. Je ne te demande pas de faire des exploits. Tu ne connais pas encore vraiment notre famille, alors contente-toi de dire bonjour à ceux qui te saluent et d’être poli. Ce sera un bon début. Sois un gentil petit piquet.
Même s’il était soulagé que son oncle n’attende rien de plus de lui, Jim garda un visage neutre. Aux côtés d’Edward et Rebecca, il s’efforçait d’apprendre l’impassibilité. C’est ce qu’il ferait si des curieux venaient le saluer. Un bonjour, un sourire, une plaisanterie. Neutres. Mais c'est qu'il apprend à maîtriser son foutu caractère x)
Edward lui adressa un regard entendu puis fit demi-tour. Jeremy resta planté seul près des buffets tandis que son oncle rejoignait la foule. Ils avaient l’air aussi solitaires l’un que l’autre. L’un immobile au milieu des tables, visage rigide et poitrine glacée. L’autre ondulant au rythme des conversations, sans jamais s’arrêter plus de quelques minutes. Et, dans son sourire parfait, aucune chaleur.
Jim détaillait les mouvements de son oncle. Deviendrait-il comme lui à force ? Une enveloppe vidée, un esprit embrouillé, un cœur esseulé ? Un oiseau drapant ses plumes blanches de satin noir, craignant qu’un jour les vautours découvrent la mascarade ? Ehéhé, le parallèle de leurs évolutions me fait bien sourire.
Bon, j'ai skip les commentaires des chapitres précédents, désolée, mais ils étaient franchement très cool ! J'ai notamment beaucoup aimé le passage de la vie quotidienne d'Alex et l'évolution progressive de n°33 x) Comme quoi avec de l'investissement, il arrive à des trucs intéressants. D'ailleurs le passage sur la trahison de chacun de ses parents (et du reste de son entourage d'ailleurs), m'a vraiment touchée pour le coup.

D'ailleurs j'en profite pour ressortir une phrase qui m'avait bien fait rigoler quand je l'ai lue :  « — Tu as attrapé la cochonnerie qui traîne dans l’air en ce moment ? s’enquit-il après avoir fermé la porte. » #covid après l'heure x) On va espérer qu'on en sera débarrassés en mars 2021, mais j'ai peu d'espoirs :lol:

Bref, tout ça pour dire qu'en vrai, j'aime bien me faire des marathons de chapitres, ça donne davantage l'effet d'un roman et c'est très fun à lire. Et puis, hein, ce n'est plus la peine de m'extasier sur combien j'aime tes personnages et ton univers, si ?
(Rebeccaaaaa ! Edouuuuu ! C'est mes deux choupis en ce moment :mrgreen: )
Puis j'aime vraiment l'évolution progressive de Jim, le chemin qu'il prend est intéressant et tu l'exploites très bien. J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner par la suite :)

La bise !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : lun. 11 janv., 2021 4:03 pm
louji a écrit : sam. 09 janv., 2021 4:20 pm Heyo !
J'ai attaqué la réécriture du T1, avec comme objectifs de réduire les parties redondantes et pas hyper intéressantes (au début notamment, avec l'École), et de soigner la forme du mieux possible. À la longue, tous les chapitres seront mis à jour, mais c'est pas pour tout de suite :mrgreen:

Yoooo ! C'est trop cool, j'ai hâte de voir ce que les corrections vont donner ! Ça faisait un moment que je me faisais la réflexion qu'on est déjà bien loin du petit Jim qui s'enfuit devant un tueur en série, j'adore la tournure qu'a pris ton histoire. ^^ :arrow: Ouais, moi aussi, j'ai hâte de voir ce que les corrections vont donner (j'ai recommencé à 0, je bloque sur le chap 1, je l'ai déjà corrigé 4 ou 5 fois, j'suis jamais satisfaite :( ). Mais ouais, globalement, j'ai retouché ces fameux premiers chapitres avec le tueur en série (cet événement aura son importance jusqu'au T3 mais en vrai on l'occulte complètement dans le reste du T1, j'en parle plus du tout après :ugeek: )


- Chapitre 53 -



Dimanche 9 mai 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Jim terminait de boutonner la chemise blanche qu’Edward lui avait donnée la veille. Elle sentait le neuf, mais ne l’empêchait pas de respirer l’odeur de sa propre peur. Les doigts de l’adolescent tremblaient sur les boutons. Une fois les pans de son haut enfoncés dans son pantalon noir, il se glissa jusqu’à la salle de bains. Il resta quelques secondes à se contempler dans le miroir. Puis il s’esclaffa : il avait l’air ridicule. Il avait autant d’élégance en chemise qu’une pomme de terre avec un nœud papillon.
Rassénéré par le rire sincère qui lui avait contracté les abdos, il se brossa les dents et passa une main dans ses cheveux. Il devait les porter assez courts selon les exigences de son oncle. Pour qu’il ait le visage dégagé et l’air moins décontracté. La cicatrice récente qui partait de son arcade et traversait son sourcil gauche en était parfaitement visible.
Des coups contre la porte de sa chambre l’arrachèrent à la salle de bains. Anxieux, il ouvrit hâtivement le battant et se figea. L’adolescent se préparait depuis une semaine à recevoir Myrina Fairday Sybaris. Fairday, vraiment ? :arrow: :mrgreen: Pourtant, plantée devant lui dans son élégante robe ocre, elle l’intimidait plus que prévu. Malgré son expression avenante, il y avait toujours une trace de malice dans son sourire. Un sourire qui lui laissait comprendre qu’elle avait une longueur d’avance.
— Bonjour, Elias. Je vois que tu es déjà habillé. (Elle entra dans la pièce en faisant claquer ses escarpins.) Le blanc te va bien.
Perplexe, Jeremy referma la porte. Il n’aimait pas le blanc ; trop voyant sur sa peau bronzée. Myrina n’émit aucun commentaire sur son environnement immédiat, malgré le regard jaugeur qu’elle fit courir sur la décoration sommaire et les vêtements éparpillés.
— Je peux t’aider pour tes cheveux, annonça-t-elle en s’approchant de l’adolescent. Ils ont l’air coriaces.
— Ils le sont, soupira Jim en tapotant les épis dressés sur sa tête. Pourquoi 90% des ados de YA ont des cheveux incoiffables ? :lol: :arrow: On pourrait lancer une étude socio. M'est avis qu'une expérience déplaisante des auteur.e.s avec leurs propres cheveux influe sur la possibilité que leur(s) protagoniste(s) aient une tignasse pas cool (en vrai, je pense que c'est aussi simple que les héros sont jeunes, souvent des garçons, we know les garçons qui se foutent de tout, dont de leur coupe, alors go pour le style "sorti du lit")
Myrina rit sous cape en se dirigeant vers la salle de bains. Elle fit signe au garçon de la rejoindre puis inspecta les outils à sa disposition. Elle avait au moins de quoi aplatir les mèches ébouriffées de l’adolescent avec du gel.
Cinq minutes plus tard, Jim jeta un regard suspicieux à son reflet. Ce n’était définitivement pas lui-même qu’il apercevait dans le miroir. Le Jeremy qu’il connaissait n’avait pas les cheveux élégamment coiffés sur le côté, ni des vêtements bien coupés qui suivaient les lignes de son corps. Je sens que d'ici la fin, il aura adhéré à la Ghost bien plus que prévu. :arrow: Il aura été indéniablement modelé selon eux, oui. Après... on va voir :mrgreen:
— Tu es tout beau, comme ça. Ed va être ravi.
— Ravi ? Il a déjà été content un jour dans sa vie ?
Jim n’était pas dupe : les sourires et le ton léger de son oncle étaient des formes soignées de politesse et d’affabilité. Il se demandait à quel point le cœur de l’homme était sombre.
— Il sera heureux, insista Myrina en posant une main sur son épaule. Et fier.
Jeremy pinça les lèvres. La femme lui mit aussitôt une chiquenaude sur la joue.
— Arrête de faire la trogne. Tu te moques d’Edward, mais je t’ai jamais vu sourire non plus. Tu pourrais essayer.
— Je veux pas me forcer, répliqua-t-il en faisant demi-tour. Je deviendrai comme vous après.
— Comme nous ?
Honteux d’avoir inclus Myrina dans le panier malgré la franchise qu’elle lui témoignait depuis le début, Jim rougit en s’éclaircissant la gorge.
— Je veux dire, comme Edward et le reste de la famille. Ils prétendent.
— Ça fait partie de notre métier, souffla la femme en se laissant choir sur le lit défait. En réalité, tu prétends bien, toi aussi. Qui aurait cru que, six mois plus tôt, ton oncle t’arrachait à ta petite vie anonyme ? Damn, ça fait déjà six mois :shock: :arrow: Ouep. A vrai dire, il s'écoule 1 an et demi sur le T1 (3 ans pour le T2, je panique déjà pour la construction narrative :roll: )
Morose, Jeremy garda les yeux rivés à ses mocassins trop grands. Puis il fronça les sourcils.
— Edward veut que je l’appelle mon père.
— Je sais, marmonna Myrina en lissant les pans de sa robe. Mais… je ne retrouve pas vraiment Ed en toi. Tu ressembles à tes parents, dans ta façon de parler, de bouger. Ça, Ed ne peut pas l’effacer. Pas complètement.
— Vous… vous les avez rencontrés ? Mes parents ?
Sourire aux lèvres, elle hocha la tête. Ses yeux d’un brun profond étaient plus chaleureux maintenant qu’il les voyait de près.
— Quelques fois, quand j’étais en mission à la A.A. Ethan est tellement en marge du reste de la famille… C’était rafraîchissant de parler avec lui. Ta mère, Maria… j’ai pas pu discuter longtemps avec elle, mais je l’ai tout de suite respectée. Et c’était réciproque. On aurait pu bien s’entendre si on avait été collègues. Manque plus que des réunions de famille totales et on formerait une famille idéale x) :arrow: Bonne ambiance assurée autour de la table (un peu moins mortelle qu'une éventuelle rencontre entre tes Loki, quand même :lol: )
Jim se frotta le cou, touché par les mots de la femme. Ses anecdotes remontaient à des années, quand ses parents étaient encore ensemble, lui tout petit ou même pas né. Peut-être que ça ne serait plus d’actualités aujourd’hui… pourtant, ça faisait du bien d’entendre leurs prénoms dans la bouche d’autrui. De se rappeler que ce passé était encore une part de son présent. Même lointain.
— Vous… (Jim déglutit péniblement avant de se tourner vers la femme.) Vous savez pourquoi Alexia nous déteste, ma famille et moi ?
Myrina ne masqua pas sa surprise face au changement de conversation. Elle se redressa sur le lit, visage grave, et fit glisser ses doigts le long de sa robe.
— Certaines choses ont l’air d’échapper à toute rationalité. S’il y a bien une femme qui pense logique, pragmatique, sur cette Terre, c’est Alexia. Si on lui demande, elle dira que son désamour à l’égard de ses fils est de source rationnelle. Après tout, ils n’étaient pas prévus au programme et l’ont ralentie dans sa carrière. Ouais m'enfin y'a des limites. Décidément chez toi, les grand-mères ne sont pas les meilleures femmes du monde :roll: :arrow: De fou, j'ai eu une dent contre les grands-mères dans SUI, c'est violent
Jeremy afficha une grimace consternée. Il leva les bras, chercha à faire quelque chose de ses mains, puis les relaissa J'crois pas que ce mot existe ;) :arrow: Rho bah tout de suite tomber.
— Mais je crois que la haine de ta grand-mère pour ses fils provient d’une source plus personnelle qu’elle ne veut le montrer. Pour une femme qui a toujours été d’une droiture et d’un sérieux de fer, Edward et Ethan ont été la preuve de son humanité, de sa vulnérabilité. De l’affection qu’elle a pu brièvement éprouver pour leur père. (Myrina adressa un sourire désolé à l’adolescent.) Si seulement ses fils avaient grandi comme elle le souhaitait. Mais ils ont pris chacun leur voie et se sont éloignés d’elle. Ça été un l’ultime – et le plus grand – échec d’Alexia. Comment paraître fiable quand on ne contrôle pas ses propres enfants ? Faudrait lui faire un pitch rapide sur le principe de la parenté : avoir des enfants, ça implique les élever, pas les contrôler. :arrow: Alexia avait pas tout compris. En fait, elle a rien compris. :|
— Mais de là à essayer de nous tuer ? s’exclama Jeremy avec hargne, les joues chaudes.
— Aux yeux d’Alexia, Edward s’est racheté. Mdr, "je me rachète de ne pas être toi et tes ambitions démesurées, désolé m'man !" Il a accepté de l’accompagner à la Ghost Society et a suivi ses directives. Il est aujourd’hui sous-directeur de la Ghost. Brillante carrière. Mais Ethan ? Il est resté à Modros, à la A.A, une compagnie qu’Alexia a désertée pour étendre son réseau ailleurs. Ethan a complètement échappé à sa mère et ça a exacerbé sa colère.
Furieux, hébété, Jim contempla la femme sans rien dire. Elle l’observait avec compassion, mais l’adolescent aurait mille fois préféré l’indifférence. Ça aurait été plus facile de s’en prendre à elle pour soulager sa colère. Bah évidemment, Jimmi-chu ! Rien de tel que de passer ta rage sur les gens qui n'en ont rien à cirer :roll: :lol: :arrow: Ca va, il s'est retenu. C'était limite mais il s'est retenu :roll:
Mais il ne pouvait pas s’y résoudre. Pas alors qu’elle était la seule à apporter les réponses à ses questions.
— Merci, lâcha-t-il dans un souffle haché, les bras ballants. Je crois pas que je comprendrai un jour les motivations d’Alexia. Y’a rien qui justifie ce qu’elle a fait à ma famille. Rien.
Myrina se leva, franchit rapidement l’espace qui les séparait et vint poser une main sur l’épaule de Jeremy. Il lui adressa un regard soupçonneux, mais elle ne départit pas de son expression résolue.
— Rien ne justifie le mal qu’elle a fait à ta famille, tu as raison. (Elle retira sa main pour la presser contre la poitrine de l’adolescent.) Je sais que c’est dur, mais transforme ta colère en moteur, Jeremy. Maîtrise-la et enfouis-la, fais-en une force et non pas un élément incontrôlable. Garde ta colère pour les bonnes personnes. Je crains que ça ne parte trop en steak s'il fait ça XD
Avant que Jim puisse lui demander qui étaient les bonnes personnes, elle se dirigea vers la porte et lui fit signe de la suivre. Le sujet était clos.

Rebecca étant suffisamment embarrassée par l’organisation d’une fête en son nom, elle avait insisté pour qu’elle se déroule au siège de la Ghost. Edward avait réservé une salle de réunion dans l’aile de l’administration. Une fois les bureaux et les chaises réaménagés pour les transformer en buffets ou coin repos, la pièce offrait bien assez d’espace pour accueillir la famille.
Myrina accompagna Jim le long des couloirs. Il était déjà sorti de l’aile de formation en de rares occasions, mais il ne s’était jamais rendu dans l’espace administratif. En ce dimanche ensoleillé, il n’y avait pas grand-monde dans les bureaux. Ils restèrent silencieux pendant le trajet, les talons de Myrina et les battements du cœur de Jim cassant le silence oppressant.
De la musique à volume modéré leur indiqua la salle à quelques mètres d’avance. L’angoisse de Jim éclata comme un ballon de baudruche en lui. Ses poumons se recroquevillèrent dans sa poitrine tandis que son cœur enflait. Sa colère envers Alexia s’était refroidie. Ne restaient que ses doutes.
— Tu es magnifique, Myrina.
La déclaration les fit se retourner tous les deux vers un adolescent au sourire suffisant. Il faisait la même taille que Jim, avec la chevelure brune et la peau halée des Sybaris.
— Mon neveu, tu es un peu jeune pour être déjà si flatteur, soupira Myrina en croisant les bras. Je te présente Elias, le fils d’Edward.
L’adolescent s’avança vers Jeremy, accentua son sourire mesquin puis fit demi-tour. La main que Jim avait tendu vers son cousin resta bêtement suspendue dans les airs pendant quelques secondes.
— Désolée, grimaça Myrina en suivant son neveu des yeux alors qu’il entrait à grands pas dans la petite salle de fête. Alexios a un caractère… bien à lui. Il a un an de moins que toi, alors j’imagine qu’il y a un peu de jalousie. Essaie de pas trop y faire attention.
— C’est le fils de votre frère Nikos, si je comprends bien ? Encore une personne adorable x) Hâte de voir ce que devient Emily, d'ailleurs ! :arrow: Emily et Hugo seront de retour au T2... Faut que je creuse un peu leurs backgrounds d'ici-là.
— Oui, il est fils unique. Il s’entend bien avec mes enfants, mais ils vivent à Las Vegas avec leur père. Il risque d’être vexé de se retrouver seul aujourd’hui. Sans compter que ce n’est pas lui le roi de la fête.
Sans plus s’attarder, Myrina franchit le seuil de la pièce et s’avança d’un pas affirmé. Jim ne put se résoudre à la suivre jusqu’au centre de la salle. Elle rayonnait, avec sa robe ocre et sa chevelure lâche, sa voix portante et ses gestes sûrs. Avec habileté, elle se glissa au cœur des discussions et des attentions. Son frère aîné la serra dans ses bras puis son père. D’autres femmes – n’ayant pas les traits typiques des Sybaris – l’embrassèrent et engagèrent rapidement la discussion.
Relégué au second plan, Jim se planta entre deux bureaux convertis en buffets. Et le rôle de piquet de la soirée revient àààààà… *roulements de tambbour* :arrow: Avouons-le : ça lui va bien. Il était en réalité bien content de se fondre dans la masse. Il devait y avoir les conjoints et conjointes de ses oncles et tantes, sans compter les cousins éloignés et les amis de longue date. En définitive, Jeremy ne connaissait que quelques visages. Et tous n’étaient pas prompts à lui sourire. Yé, joie.
— Tu es enfin là.
Le soulagement qui perçait dans la voix rassura Jim sur l’identité de la silhouette qui venait de se glisser à ses côtés. Naturellement plus grande que lui, Rebecca le dépassait encore plus grâce à ses talons compensés. Elle avait l’air aussi à l’aise juchée là-dessus que dans sa robe noire pourtant très simple.
— Quelle horreur, maugréa-t-elle en parcourant la pièce des yeux. Tout ce monde… et j’imagine même pas la dose de nourriture qu’on va jeter après. Mon père a vu trop grand, comme d’hab.
— Ça me rassure, que toi aussi tu sois pas à l’aise.
— Je dois avoir l’air bien bête, soupira Rebecca en chassant nerveusement une mèche rebelle de son chignon coiffé-décoiffé.
— Mais non, t’es très bien, la rassura Jeremy avec un sourire qui, pour une fois, n’était pas moqueur.
Rebecca retrouva un peu de contenance face aux fossettes de son cousin. Avant d’avoir pu relancer la discussion, Edward fendit la foule pour se planter face à eux. Le col de sa chemise noire était déboutonné, mais son rasage et sa coiffure ne souffraient d’aucun défaut. Son parfum musqué tira une grimace dégoûtée à Jim.
— Myrina s’est bien occupée de toi, souffla Ed en inspectant son neveu de la tête aux pieds.
Mal à l’aise sous le joug de son regard, Jeremy se prit d’intérêt pour les petits-fours à sa gauche.
— Garde la tête haute, soupira Edward en libérant l’une de ses mains de sa coupe de champagne pour lui faire redresser le menton. Si tu baisses les yeux tout le temps, les autres vont te dévorer. Je n’arrête pas de te le répéter.
Rebecca jeta un coup d’œil à son cousin. Même si les conseils de son père se voulaient encourageants, son comportement moralisateur pouvait être épuisant.
— J’ai de beaux projets pour vous deux. Vous êtes encore jeunes, mais presque adultes… Quand vous serez des Fantômes, la nouvelle génération, vous serez un grand honneur pour notre famille.
Pendant que son oncle déblatérait à propos de l’héritage et de l’importance des Sybaris au sein de la Ghost Society, Jim remarqua qu’Alexios approchait des buffets. L’adolescent lorgna ses cousins sans masquer sa moue pincée d’exaspération. C’était le plus jeune membre de la fête et l’ignorance des adultes à son égard lui avait fait monter le rouge aux joues. Pauvre p'tit chat.
— Salut, lança Jeremy au garçon en profitant d’une pause dans le discours pompeux d’Ed.
Alexios tressaillit comme s’il venait de se faire insulter puis fronça le nez. Edward se tourna vers lui et tendit la main pour l’inviter à s’approcher. Le garçon obéit en dressant le menton.
— Tu as encore bien grandi ! Tu as un an de moins qu’Elias, mais tu es aussi grand. Nikos ne veut toujours pas te laisser intégrer le centre de formation ?
Alexios, qui avait commencé à sourire comme un paon, se rembrunit aussitôt.
— Non, il dit que je suis trop jeune. (Il balança un regard acerbe à Jeremy, comme s’il était responsable de la situation.) Elias avait mon âge quand il a intégré le centre, lui. S’il peut, moi aussi je peux. Mwa aussi ze sui graaan x)
— Je suis bien d’accord, soupira Edward en lui adressant un clin d’œil. J’en parlerai à ton père.
Reconnaissant, Alexios remercia l’homme d’un sourire éclatant puis fit demi-tour.
— C’est tout ce qu’il voulait ? ronchonna Jim en le suivant des yeux.
— Une sangsue, confirma sa cousine en pinçant les lèvres. Il est comme ça depuis que je le connais. Dès qu’on lui accorde pas assez d’attention, il vient te coller pour montrer à quel point il est génial. Alors que c’est qu’un gamin pourri-gâté qui…
— Rebecca, la coupa son père avec une œillade noire. C’est de ton cousin dont tu parles. Un peu de respect. Et je te rappelle qu’il a que treize ans, il a le temps de grandir. Ouais bah on était tous insupportables quand on avait 13 ans, autant que quelqu'un le fasse remarquer.
Frustrée de n’avoir pu aller au bout de sa pensée, l’adolescente s’éloigna de quelques pas. Jim s’engagea pour la rejoindre, mais Ed lui saisit le bras. Les prunelles ambrées de l’homme le figèrent sur place. Leur lueur glacée fit courir des frissons sur sa nuque.
— Elias, je compte sur toi. C’est ta première apparition officielle au sein des Sybaris. Je ne te demande pas de faire des exploits. Tu ne connais pas encore vraiment notre famille, alors contente-toi de dire bonjour à ceux qui te saluent et d’être poli. Ce sera un bon début. Sois un gentil petit piquet.
Même s’il était soulagé que son oncle n’attende rien de plus de lui, Jim garda un visage neutre. Aux côtés d’Edward et Rebecca, il s’efforçait d’apprendre l’impassibilité. C’est ce qu’il ferait si des curieux venaient le saluer. Un bonjour, un sourire, une plaisanterie. Neutres. Mais c'est qu'il apprend à maîtriser son foutu caractère x) :arrow: Rho bah, il était tout docile, je comprends pas.
Edward lui adressa un regard entendu puis fit demi-tour. Jeremy resta planté seul près des buffets tandis que son oncle rejoignait la foule. Ils avaient l’air aussi solitaires l’un que l’autre. L’un immobile au milieu des tables, visage rigide et poitrine glacée. L’autre ondulant au rythme des conversations, sans jamais s’arrêter plus de quelques minutes. Et, dans son sourire parfait, aucune chaleur.
Jim détaillait les mouvements de son oncle. Deviendrait-il comme lui à force ? Une enveloppe vidée, un esprit embrouillé, un cœur esseulé ? Un oiseau drapant ses plumes blanches de satin noir, craignant qu’un jour les vautours découvrent la mascarade ? Ehéhé, le parallèle de leurs évolutions me fait bien sourire. :arrow: Prends-en de la graine, Jimmi-chu (oui tu lui as trouvé un énième surnom)
Bon, j'ai skip les commentaires des chapitres précédents, désolée, mais ils étaient franchement très cool ! J'ai notamment beaucoup aimé le passage de la vie quotidienne d'Alex et l'évolution progressive de n°33 x) Comme quoi avec de l'investissement, il arrive à des trucs intéressants. D'ailleurs le passage sur la trahison de chacun de ses parents (et du reste de son entourage d'ailleurs), m'a vraiment touchée pour le coup.

D'ailleurs j'en profite pour ressortir une phrase qui m'avait bien fait rigoler quand je l'ai lue :  « — Tu as attrapé la cochonnerie qui traîne dans l’air en ce moment ? s’enquit-il après avoir fermé la porte. » #covid après l'heure x) On va espérer qu'on en sera débarrassés en mars 2021, mais j'ai peu d'espoirs :lol:

Bref, tout ça pour dire qu'en vrai, j'aime bien me faire des marathons de chapitres, ça donne davantage l'effet d'un roman et c'est très fun à lire. Et puis, hein, ce n'est plus la peine de m'extasier sur combien j'aime tes personnages et ton univers, si ?
(Rebeccaaaaa ! Edouuuuu ! C'est mes deux choupis en ce moment :mrgreen: )
Puis j'aime vraiment l'évolution progressive de Jim, le chemin qu'il prend est intéressant et tu l'exploites très bien. J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner par la suite :)

La bise !
Auuuucun problème pour les chaps précédents, ça me fait déjà super plaisir de te voir ici !
Oui, ça m'a fait super plaisir d'écrire ce bout avec Alex, surtout qu'on avait encore jamais croisé Lauren ^^ Et mdr sans toi, j'aurais oublié ce pauvre Alexou, j'avais zappé de lui donner un petit passage pour faire un point sur sa situation :roll:
Yes, Jim va clairement prendre en maturité et surtout accepter les sentiments un peu ambigus qu'il ressent à l'écart de ses proches (surtout sa mère pour le coup, son père ça faisait un moment qu'il avait les nerfs à son encontre).

MDR nan mais c'est affreux, j'suis dans l'uchronie pure avec ce ptn de virus x) (dans la V1, y'avait tout une partie du T1 dédiée à un virus, mais il arrivait en 2021 et s'attaquait aux enfants... arf, j'avais presque bien senti venir le coup).

Je comprends le marathon de chapitres ! Ca peut être plus contraignant de lire un par un, de commenter un par un... :v
Et merci beaucoup ♥ J'avais promis un roman d'action, parce que je suis pas en mesure de définir le genre de SUI sur les trois tomes (ils ont des ambiances différentes), et je sais que l'action est mineure dans ce T1... alors heureusement que les persos plaisent pour que ça reste intéressant. Évidemment, ravie qu'Ed et Becca te plaisent, je les aime beaucoup aussi 8-)

Merci pour ton retour ! La bise
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bonjour !
Si des amis écrivains passent dans le coin, j'ai un serveur d'écriture tout prêt à vous accueillir : Scribouillards. Dedans, il y a un espace commun pour blablater, partager des conseils d'écriture... et c'est aussi possible d'obtenir son propre "espace" (=catégorie avec des sous-salons) à gérer soi-même (création des salons) et où l'invite qui l'ont veut. Sachez que vous pouvez déjà y retrouver Ellana, Eline et Sasa qui sont elles aussi écrivaines !
(Si vous êtes simples lecteurs, n'hésitez pas à venir aussi si vous me suivez ou suivez un.e écrivain.e qui est présent.e sur ce serveur ;) )




- Chapitre 55 -



Mercredi 23 juin 2021, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryan Scott, directeur de l’école de S.U.I, observait les stands d’un œil vif. Comme chaque année, l’établissement organisait une journée d’orientation destinée à tous les élèves, quels que soient leur âge ou leur cursus. Une partie, dédiée aux étudiants du parcours S.U.I, se trouvait répartie entre trois salles de classe. Du personnel de l’organisation y avait été convié, du secrétaire d’unité à l’agent de la A.A, sans oublier les informaticiens ou les coachs d’entraînement.
Le directeur ralentit le pas à hauteur du stand de la section criminalité de la A.A. Des agents tournaient depuis la matinée pour assurer une permanence. Les deux hommes qui occupaient le stand pour le début d’après-midi discutaient avec un élève assis seul, les épaules basses. Ryan Scott l’examina avec un pincement au cœur. Ryusuke Hitori s’était retrouvé sans son binôme du jour au lendemain et cette absence le contraignait dans plusieurs cours. Sans compter le poids psychologique que cela induisait.
— Tout se passe bien ?
Ryusuke jeta un coup d’œil par-dessus son épaule puis sourit au directeur. En toutes circonstances, il semblait être capable de s’assurer une façade polie et agréable. C’était seulement parce que Ryan était habitué à lire les regards et à déchiffrer les sourires qu’il perçut la lassitude profonde de l’adolescent.
— Tout se passe bien, confirma Michael Lohan, à moitié avachi sur le stand. Je crois qu’Ethan fait un peur aux élèves, pas grand-monde vient nous voir, mais rien à signaler autrement.
— Tu exagères… C’est toi qui sautes sur tous les élèves qui rentrent dans la salle. Mike, tu fais presque deux mètres, ils doivent avoir l’impression de se faire agresser par un ours.
Alors que l’intéressé levait les yeux au ciel, Ryan Scott rit doucement avant de tapoter l’épaule de Ryu.
— Je te laisse avec eux, mon garçon. Ils ont pas l’air très fiables comme ça, mais tu es entre de bonnes mains.
L’adolescent remercia le directeur puis reporta son attention vers ses interlocuteurs. Mike affichait un air espiègle – étrangement satisfait par la remarque de Ryan – et son ami une moue songeuse. Le visage marqué d’Ethan peinait Ryu. Il avait conscience qu’ils affichaient la même expression. Lèvres maussades, regard lointain, traits enfoncés.
— Comment ça va se passer la prochaine rentrée, pour toi ? reprit Michael en perdant son air mutin.
— Une copine de classe m’a proposé de me mette en binôme avec elle. Elle aussi va perdre sa partenaire à la rentrée, alors on s’est mis d’accord.
— Tant mieux. J’étais inquiet qu’on t’oblige à te mettre avec quelqu’un que tu connais pas.
— Moi aussi. Ça sera pas pareil qu’avec Jim, mais…
Bien qu’il ait laissé sa phrase en suspens, Mike hocha doucement la tête. Il savait qu’on ne remplaçait pas un proche disparu. Depuis que Ryu était venu à leur stand, vingt minutes plus tôt, ils discutaient de tout sauf du métier des deux adultes. Michael et son partenaire se souciaient plus de l’état psychologique de l’adolescent que de son avenir professionnel.
— Avec Dimitri, ça va ? s’enquit Ethan d’un ton prudent. La procédure d’adoption se déroule sans soucis ?
— Ça va. C’est plus de la paperasse qu’autre chose. J’ai rencontré des gens des services sociaux et ça s’est bien passé. Dimitri espère que je pourrai m’installer chez lui avant la rentrée. Pour… pas que je me retrouve seul à l’internat.
Les vibrations du portable d’Ethan sur la table l’empêchèrent de poursuivre la discussion. Il s’excusa promptement auprès de ses interlocuteurs puis sortit dans le couloir. Janice, l’une de ses collègues, l’appelait. En temps normal, il aurait refusé l’appel, mais Jane était partie en observation à la Ghost Society en début de semaine. Régulièrement, la A.A envoyait certains de ses agents pour faire un point avec la société-mère. Janice n’étant pas connue des Sybaris, elle s’était proposée d’y aller. Elle avait évidemment promis à Ethan d’ouvrir l’œil et les oreilles concernant la présence – ou l’absence – de Jim au siège de la compagnie.
D’un pas rapide, Ethan partit s’isoler près d’un distributeur automatique.
— Allô Jane ?
— Salut, cuisto, répondit sa collègue de sa voix nasillarde, moqueuse. C’est aujourd’hui que Mike et toi êtes de service à l’École, hein ? Les gosses sont pas trop chiants ?
— Les gosses sont pas trop chiants, la rassura Ethan, détendu par la nonchalance de son amie.
Celle-ci lâcha un rire gras avant de reprendre avec sérieux :
— Concernant ton gosse à toi… j’ai pas grand-chose de concret. Mais avant que tu te mettes à chougner, j’ai glané quelques trucs intéressants. Je sais pas si tu te rappelles, mais c’est une certaine Mme Ladrian qui me guide depuis que je suis arrivée. (Un grognement s’échappa de la bouche de Jane.) La seule co-directrice de la Ghost, t’y crois toi ? Bref, cette Mme Ladrian est accompagnée d’une ado ; sa stagiaire apparemment. Ben, mon gars, elle te ressemble comme deux gouttes d’eau. Plus que ta propre gamine.
Un étau glacé se resserra autour de la gorge d’Ethan.
— Elle s’appelle Rebecca ? supposa-t-il d’une voix engourdie. C’est la fille d’Edward.
— Maintenant que tu le dis, Mme Ladrian l’a appelée comme ça, ouais. Et cette Rebecca, je l’ai entendu discuter avec ma guide. Elles parlaient de la place des femmes au sein de la Ghost. Ils sont vraiment à la traîne, par rapport à nous.
Avec un soupir, Ethan se cala contre un mur. Ce n’était pas un constat très surprenant : la A.A avait été fondée par une femme et l’un de ses deux responsables actuels en était aussi une. La Ghost Society était dirigée par des hommes depuis des décennies et l’arrivée de leurs homologues féminins était lente.
— La Rebecca en question… j’ai pas compris toute leur discussion, car je suis arrivée au milieu, mais je crois qu’elle expliquait que son père la voyait déjà devenir co-directrice voire directrice. Et que son père avait adopté son frère dans cette optique, que…
— Edward a adopté un enfant ?
Mécontente d’avoir été coupée, Janice lui adressa un grognement avant de reprendre :
— Je te dis, c’est pas clair toute cette histoire. J’ai pas pu tout comprendre, comme il me manque une partie des infos. Bref, cette Rebecca expliquait que ce frère devait lui servir… c’était quoi le mot ? tremplin ? ouais, c’est ça. Son frère doit lui servir de tremplin, pour qu’elle fasse ses preuves, montre de quoi elle est capable par rapport à lui, quelque chose comme ça.
Perplexe, Ethan l’écoutait en silence. La coïncidence était trop grosse pour qu’il la pense sans rapport avec le départ de son fils.
— Alors Edward aurait fait venir Jeremy pour qu’il… soit un tremplin pour Rebecca ?
— Je sais pas, moi, grommela sa collègue d’un air bougon. Ta nièce a aussi raconté des trucs à propos de filet de sécurité. Je crois que c’était en rapport avec son prétendu frère, mais je vois pas trop ce que ça peut être.
Les rouages dans l’esprit d’Ethan l’empêchaient d’être pleinement attentif aux paroles de sa collègue. Il la remercia pour son aide, raccrocha, puis ferma les yeux.
Quand il les rouvrit, Ethan s’était résolu à passer à l’acte.

Mercredi 23 juin 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.

Edward était en réunion avec les agents de son unité quand la sonnerie étouffée de son portable le déconcentra au milieu de son discours. Il ignora le premier appel, s’agaça au second puis interrompit sa présentation au troisième. Furieux, il siffla deux mots d’excuse à son auditoire avant de brandir son téléphone. Le nom sur l’écran vida son visage de sa colère. Une joie, brève et presque enfantine, illumina ses yeux.
— C’est urgent, déclara-t-il à ses agents d’une voix blanche, lointaine. Je fais au plus vite, excusez-moi.
Les trois Fantômes sous ses ordres le suivirent des yeux quand il sortit de la petite salle de réunion. Ce n’était pas le genre de leur supérieur de s’absenter au moindre appel.
Dans le couloir, les mains d’Edward tremblaient. L’appel s’était terminé, mais déjà un quatrième se lançait. Un sourire, à la fois moqueur et soulagé, crispait ses lèvres. Depuis combien de mois… non, d’années, attendait-il ce moment ?
— Allô ?
— Edward.
Son prénom, prononcé par celui qu’il considérait autrefois comme la deuxième moitié de son âme, lui écrasa les épaules de regrets et de souvenirs passés. Des histoires racontées à deux voix, les leurs, lui emplirent le crâne. Ils se cachaient alors sous la couette pour échapper au joug impitoyable de leur mère. Les sourires et les coups d’œil complices qu’ils se jetaient par-dessus leurs bols de céréales, profitant d’une demi-seconde d’inattention de leur génitrice. Les courses, les jeux, dans le jardin de leur maison à étage. Les premières nuits à l’internat, obscures, silencieuses, effrayantes. Leurs rires mutuels quand ils avaient fini par se mettre d’accord pour coller leurs lits et avoir l’impression d’être moins seuls.
— Ethan.
Ed sentait les muscles de ses joues trembler. En temps normal, au téléphone, il souriait. L’adage voulait qu’on entende le sourire de quelqu’un dans sa voix. Mais Edward ne pouvait pas sourire à son frère. Tout ce qu’il se sentait capable de lui offrir, c’étaient des larmes amères, froides, résignées. Les mêmes qu’il lui avait données en guise d’explications vingt-et-un ans plus tôt, quand Ed lui avait annoncé qu’il partait pour la Ghost Society, qu’il rejoignait leur mère.
— Comment tu vas ?
La question était si banale, anodine. Elle arracha pourtant un rire médusé à Ethan.
— Espèce de salaud. J’aimerais… j’aimerais être en face de toi pour t’étrangler de mes propres mains. Je suis tellement en colère, Edward. J’ai même pas les mots pour te dire la haine et la rage que je ressens.
— Quelles emphases ! Quelque part, t’as pas changé, Eth’. Toujours aussi dramatique.
— Ferme-la. C’était quoi ton but, en enlevant Jeremy ?
— Je l’ai pas enlevé, il est venu à moi, corrigea Ed d’un ton innocent.
— Sale pourriture. Je sais que tu le retiens au siège de la Ghost. Qu’est-ce que tu veux faire de lui ? Pourquoi l’avoir adopté ?
Sourcils froncés, Ed s’efforça à respirer avant de répondre. Il aurait le temps de s’attarder plus tard sur la source d’informations de son jumeau. D’une voix tranquille, il souffla :
— Réfléchis, mon frère. J’ai déjà une fille. Aussi brillante soit-elle, Rebecca a la malédiction d’évoluer dans une société où on ne laisse pas de chance aux femmes. Brooke était le meilleur Fantôme de son temps. Pourtant, nos supérieurs n’ont jamais voulu la laisser accéder aux postes de responsabilités qu’elle réclamait. Elle est morte sur le terrain, alors qu’elle aurait dû mener les opérations.
— Quel rapport ? siffla Ethan avec aigreur, refroidi par la mémoire de son ex-belle-sœur.
— Le rapport, c’est que je suis à la fois terriblement fier de ma fille et mort de trouille pour elle. Je sais qu’elle peut devenir un Fantôme aussi brillant que sa mère. Mais j’ai peur qu’elle connaisse la même destinée. Qu’elle aussi soit contrainte de rester une simple agente de terrain, alors qu’elle aurait les compétences et le charisme pour viser plus haut.
Ethan gardait le silence, la respiration lourde, menaçante.
— Tu dois te demander ce que vient faire Jeremy dans cette histoire. Il me sert de faire-valoir. Et d’assurance sécurité. Ça te suffit ?
— Un faire-valoir ? répéta Ethan d’une voix abasourdie. Tu comptes les opposer, avec Rebecca, pour que ta fille éclate aux yeux de tes supérieurs ? Tu comptes briser mon fils pour parvenir à ton but ?
— Mais non, soupira Edward avec plus de condescendance que nécessaire. Si je peux les allier, faire en sorte que Rebecca paraisse encore plus brillante grâce à lui, je le ferai. Jeremy me permet aussi d’assurer ma position et ma légitimité. Le reste de la famille est très masculin, Myrina et Nikos ont tous les deux des fils. Je suis le seul avec juste une fille. Si je veux conserver la place que maman a gagné pour moi au sein de la Ghost, il faut que j’aie mon propre héritier à présenter.
Edward savait qu’il arracherait une grimace à son frère en disant « maman ». Et, à défaut de l’entendre sourire depuis le début, il pouvait au moins l’entendre grimacer. Ed pressentit, avant de la percevoir, la colère de son frère. Elle explosa dans ses mots, tranchants et lourds :
— Je te laisserai pas manipuler mon fils pendant des années, Edward. Je vais le récupérer. Tu entends ? Je te laisserai pas lui faire du mal plus longtemps.
— Essaie, murmura Edward d’une voix provocatrice, incapable de s’empêcher de blesser cet être qui lui ressemblait tant. Viens le chercher, mon frère. Tu sais aussi bien que moi que tu n’auras jamais les autorisations pour entrer dans le siège de la Ghost. Maman fera en sorte que tu ne poses jamais les pieds ici. Elle te hait toujours autant. Alors, essaie, mon frère. Viens récupérer ton petit garçon. M’enfin, après l’avoir abandonné deux fois à son sort, il se passera peut-être de toi ?
Le silence enragé d’Ethan valait tous les efforts du monde. Cette fois, un immense sourire fendit le visage d’Edward. Et il s’entendait bien dans sa voix lorsqu’il conclut :
— Au fait, il s’appelle Elias maintenant. Je lui ferai un bisou de ta part.
Ed raccrocha. Elias, c’était le deuxième prénom de son jumeau. Une mauvaise blague, une ultime moquerie pour blesser l’ancienne moitié de son âme. Celle qui l’avait trahi, abandonné, celle qui l’avait poussé à embrasser cette voie.
Cette moitié d’âme qu’il avait préféré occultée, oubliée, méprisée, au risque de tout regretter.



Suite
Dernière modification par louji le mer. 28 juil., 2021 5:20 pm, modifié 2 fois.
TcmA

Profil sur Booknode

Messages : 407
Inscription : dim. 02 sept., 2018 10:44 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Heyooo~
Image
Ca faisait un moment, et entre le boulot et le manque de motivation, je ne prenais pas le temps de venir lire... Désolée ! Mais j'ai rattrapé mon retard, nyohoh, et bon sang que c'est bon !

Chapitre 49: J'ai été marquée par la confiance en lui de Jim qui pointe son nez, et ça fait plaisir! Bien sûr, il y a encore du boulot à faire par rapport à ça, mais c'est déjà teeeellement différent de ses premiers chapitres... Je suis bien surprise par Rebecca, aussi ! Je m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi sensible et attentive, mais au final, ça fait totalement sens. Tout le chapitre était très doux (fracassage de tête mis à part, bien sûr :lol: ) et super bon ! Ca fait plaisir de retourner dans l'univers de S.U.I.

Chapitre 50
: Thallie ♥ Ethan ♥ Je crois que c'est le combo de personnages qui me serre le plus le cœur. A chaque chapitre, on en découvre un peu plus sur tes persos, c'est vraiment top! Ho ho, le granpape : il était pas très présent pour Ethan et Edward? Ou c'est Alexia qui l'a éloigné? Ou un mix des deux? En tout cas, c'est sympa de le rencontrer. Ethan est toujours un crève-cœur, wow ;w;
Ca fait plaisir de voir un peu comment ça se passe pour Maria. J'ai moins eu le temps de m'attacher à elle, donc j'ai un peu moins d'empathie pour elle, mais damn, elle aussi elle prend cher à sa manière... Ca m'intéresserait de rentrer un peu plus dans ses pensées!
J'ai juste remarqué : contentieusement -> consciencieusement ?

Vraiment, à presque tous les chapitres, on a des points de vue différents, c'est ultra plaisant et rafraichissant pour l'histoire! Et puis ça permet de voir toutes les répercussions des actions des uns et des autres sur toute la petite toile de relations que tu as tissé pendant les chaps, me gusta a lot.

Chapitre 51: Bon, je vais pas mentir, je ne suis pas une grande fan des numéros pour désigner les élèves, mais quand derrière tu me glisses la petite info du pourquoi du comment, je peux que dire wow. L'info est mise là où il faut, c'est parfait ! (Nyohoh, le fameux serre-poignet qui t'a donné du fil à retordre! :lol: )
Miam miam miam, les bonnes projections des parents/grands-parents sur les enfants, on adore, c'est ce que je préfère (oskur). Encore une fois, j'ai été impressionnée par Rebecca, c'est vraiment un super personnage. Et bichette, c'est ultra gênant d'être traînée devant toute la famille comme ça (déjà, toute la famille, erk. A part Myrina, elle est cool)... D'un autre côté, je comprends pourquoi Edward veut tout ça pour elle (merci Alexia, encore et toujours), mais bon, nope mec, pas comme ça.
"C’est la première fois que tu te sens satisfait de ce que tu fais, pas vrai ? Dis-moi, Elias, qui de nous ou de ton ancienne famille, t’écrasait le plus ?" Le pire, c'est que je suis d'accord avec lui. Il est le seul, d'une certaine manière (bien tordue la manière, mais c'est une autre conversation), à avoir confiance en la réussite de Jim. Wow. Un paradoxe sur pattes, cet Edward, c'est tellement intéressant!

Chapitre 52: Oh, Tina, choupinette, ça faisait longtemps qu'on t'avait pas vue ! Alexou! Ca fait plaisir de rencontrer Lauren et de les voir ensemble (ils sont beaucoup trop mignons, d'ailleurs). Encore une fois, j'ai adoré les changements de PDV!
Et grâce à ce chap, j'ai pu me rendre compte du temps qui s'était écoulé depuis que Jim était parti. 6 mois, quand même, c'est pas rien...

Chapitre 53: Yessss, courage pour la réécriture!
Alerte, on a un nouveau surnom pour Jim : (petite) pomme de terre.
Bon, sans surprise, la famille Sybaris est composée à 95% de troudballes. Le Alexios a l'air gratiné, et c'est pas avec un environnement pareil qu'il va réussir à changer. Et bien sûr, on en apprend encore sur à quel point Alexia n'est pas la #1 Mom de la dernière décennie, owi ("Ethan a complètement échappé à sa mère et ça a exacerbé sa colère" TRES BIEN).
Encore une fois, j'aime pas la façon de faire d'Edward, mais on peut pas nier que Jim a plus été suivi sur le plan scolaire, émotionnel et médical que les années précédentes. Alors certes, les moyens de Maria sont pas les mêmes que ceux d'Ed, mais bon. J'adore ce que tu mets en place.
"Deviendrait-il comme lui à force ? Une enveloppe vidée, un esprit embrouillé, un cœur esseulé ? Un oiseau drapant ses plumes blanches de satin noir, craignant qu’un jour les vautours découvrent la mascarade ?" C'est beau. Et ça tape là où il faut... Damn!

Chapitre 54: Mike ♥ Watcha, 2m/100kg, ça fait un sacré nounours! Ses câlins doivent être parfaits ;w; J'imagine Thallie, toute petite, toute frêle, dans ses bras et je ;w; Go, team TinaRyu, go :mrgreen:
Oh.
Image
Euh, Ed n'y va pas de main morte ;w; Ca picote un peu, hein.
Ce chapitre tabasse, j'ai rien à ajouter. De tous ceux que j'ai lu ajdh, je pense que c'est mon préféré.

Franchement, bravo! Ca me fait toujours autant plaisir de retourner dans l'univers de S.U.I., et je vais encore me répéter, mais ça s'améliore à chaque chap! J'ai particulièrement apprécié les différents PDV que tu nous as fait découvrir ici, et la complexité et la richesse de chaque personnage! Ca fait tellement plaisir de voir Jim prendre confiance en lui et trouver en Rebecca une amie/une vraie famille ♥
Je sens qu'avec les révélations de Janice à Ethan, ça va s'accélérer (en plus, Edward l'a soit mis en rogne, soit au fond du trou). J'ai hâte de voir ça!
Courage pour tout et encore bravo! :D

La bise~
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : dim. 17 janv., 2021 5:01 pm Heyooo~

Ca faisait un moment, et entre le boulot et le manque de motivation, je ne prenais pas le temps de venir lire... Désolée ! Mais j'ai rattrapé mon retard, nyohoh, et bon sang que c'est bon !

Chapitre 49: J'ai été marquée par la confiance en lui de Jim qui pointe son nez, et ça fait plaisir! Bien sûr, il y a encore du boulot à faire par rapport à ça, mais c'est déjà teeeellement différent de ses premiers chapitres... Je suis bien surprise par Rebecca, aussi ! Je m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi sensible et attentive, mais au final, ça fait totalement sens. Tout le chapitre était très doux (fracassage de tête mis à part, bien sûr :lol: ) et super bon ! Ca fait plaisir de retourner dans l'univers de S.U.I.

Chapitre 50
: Thallie ♥ Ethan ♥ Je crois que c'est le combo de personnages qui me serre le plus le cœur. A chaque chapitre, on en découvre un peu plus sur tes persos, c'est vraiment top! Ho ho, le granpape : il était pas très présent pour Ethan et Edward? Ou c'est Alexia qui l'a éloigné? Ou un mix des deux? En tout cas, c'est sympa de le rencontrer. Ethan est toujours un crève-cœur, wow ;w;
Ca fait plaisir de voir un peu comment ça se passe pour Maria. J'ai moins eu le temps de m'attacher à elle, donc j'ai un peu moins d'empathie pour elle, mais damn, elle aussi elle prend cher à sa manière... Ca m'intéresserait de rentrer un peu plus dans ses pensées!
J'ai juste remarqué : contentieusement -> consciencieusement ?

Vraiment, à presque tous les chapitres, on a des points de vue différents, c'est ultra plaisant et rafraichissant pour l'histoire! Et puis ça permet de voir toutes les répercussions des actions des uns et des autres sur toute la petite toile de relations que tu as tissé pendant les chaps, me gusta a lot.

Chapitre 51: Bon, je vais pas mentir, je ne suis pas une grande fan des numéros pour désigner les élèves, mais quand derrière tu me glisses la petite info du pourquoi du comment, je peux que dire wow. L'info est mise là où il faut, c'est parfait ! (Nyohoh, le fameux serre-poignet qui t'a donné du fil à retordre! :lol: )
Miam miam miam, les bonnes projections des parents/grands-parents sur les enfants, on adore, c'est ce que je préfère (oskur). Encore une fois, j'ai été impressionnée par Rebecca, c'est vraiment un super personnage. Et bichette, c'est ultra gênant d'être traînée devant toute la famille comme ça (déjà, toute la famille, erk. A part Myrina, elle est cool)... D'un autre côté, je comprends pourquoi Edward veut tout ça pour elle (merci Alexia, encore et toujours), mais bon, nope mec, pas comme ça.
"C’est la première fois que tu te sens satisfait de ce que tu fais, pas vrai ? Dis-moi, Elias, qui de nous ou de ton ancienne famille, t’écrasait le plus ?" Le pire, c'est que je suis d'accord avec lui. Il est le seul, d'une certaine manière (bien tordue la manière, mais c'est une autre conversation), à avoir confiance en la réussite de Jim. Wow. Un paradoxe sur pattes, cet Edward, c'est tellement intéressant!

Chapitre 52: Oh, Tina, choupinette, ça faisait longtemps qu'on t'avait pas vue ! Alexou! Ca fait plaisir de rencontrer Lauren et de les voir ensemble (ils sont beaucoup trop mignons, d'ailleurs). Encore une fois, j'ai adoré les changements de PDV!
Et grâce à ce chap, j'ai pu me rendre compte du temps qui s'était écoulé depuis que Jim était parti. 6 mois, quand même, c'est pas rien...

Chapitre 53: Yessss, courage pour la réécriture!
Alerte, on a un nouveau surnom pour Jim : (petite) pomme de terre.
Bon, sans surprise, la famille Sybaris est composée à 95% de troudballes. Le Alexios a l'air gratiné, et c'est pas avec un environnement pareil qu'il va réussir à changer. Et bien sûr, on en apprend encore sur à quel point Alexia n'est pas la #1 Mom de la dernière décennie, owi ("Ethan a complètement échappé à sa mère et ça a exacerbé sa colère" TRES BIEN).
Encore une fois, j'aime pas la façon de faire d'Edward, mais on peut pas nier que Jim a plus été suivi sur le plan scolaire, émotionnel et médical que les années précédentes. Alors certes, les moyens de Maria sont pas les mêmes que ceux d'Ed, mais bon. J'adore ce que tu mets en place.
"Deviendrait-il comme lui à force ? Une enveloppe vidée, un esprit embrouillé, un cœur esseulé ? Un oiseau drapant ses plumes blanches de satin noir, craignant qu’un jour les vautours découvrent la mascarade ?" C'est beau. Et ça tape là où il faut... Damn!

Chapitre 54: Mike ♥ Watcha, 2m/100kg, ça fait un sacré nounours! Ses câlins doivent être parfaits ;w; J'imagine Thallie, toute petite, toute frêle, dans ses bras et je ;w; Go, team TinaRyu, go :mrgreen:
Oh.
Image
Euh, Ed n'y va pas de main morte ;w; Ca picote un peu, hein.
Ce chapitre tabasse, j'ai rien à ajouter. De tous ceux que j'ai lu ajdh, je pense que c'est mon préféré.

Franchement, bravo! Ca me fait toujours autant plaisir de retourner dans l'univers de S.U.I., et je vais encore me répéter, mais ça s'améliore à chaque chap! J'ai particulièrement apprécié les différents PDV que tu nous as fait découvrir ici, et la complexité et la richesse de chaque personnage! Ca fait tellement plaisir de voir Jim prendre confiance en lui et trouver en Rebecca une amie/une vraie famille ♥
Je sens qu'avec les révélations de Janice à Ethan, ça va s'accélérer (en plus, Edward l'a soit mis en rogne, soit au fond du trou). J'ai hâte de voir ça!
Courage pour tout et encore bravo! :D

La bise~
Hellooo ! Ça me fait super plaisir de te voir de retour 0/
Merci beaucoup pour ton com :mrgreen:

Chap 49 : Yeees, enfin, ça commence à pointer son nez. Ce sera un travail de longues haleine, mais ça prend clairement naissance ici 8-) Pour Rebecca, l'idée était évidemment de créer une scission entre l'image qu'on construit d'elle à partir des autres persos et sa véritable personnalité :) Mais oui, pétage d'arcade mise à part, mon idée était complètement de construire un pont serein entre eux deux ^^

Chap 50 : Ouais, Thallie et Ethan, c'est deux sucres d'orge ptn. Laissez-les vivre heureux svp. Par rapport au grand-père, ce sera pas forcément explicité dans la trilogie, mais c'est l'un des sujets importants du recueil de nouvelles. Je crois que c'est rapidement dit dans le chap, mais, en gros, Ellis a su qu'il avait des fils 10 ans après leur naissance :roll:
Maria. Maaaaria. Ouais, vaste sujet. Je crois qu'elle va encore faire dresser quelques cheveux, faire grincer quelques dents, mais bon, on arrivera à quelque chose 8-) Dans le recueil aussi, on comprendra un paquet de choses la concernant.
Ah oui merci !

Ouiii, j'suis contente que l'aspect "roman chorale" qui est plus fort au fil des chapitres ne vous gêne pas, et même au contraire !

Chap 51 : Personne est fan des numéros, je te rassure... Mais ouais, c'est l'idée de la GS derrière (même si ça pue toujours des fesses, on est bien d'accord) (mdrrr oui le serre-poignet ptn).
Et yes, voilà les véritables motivations de Rebecca. Clairement une enfance de merde. Elle veut sortir de sa cage, mais c'est compliqué. Et avec Ed... ben c'est compliqué entre eux aussi, quoi :roll:
Quant à Ed vis-à-vis de Jim... c'est malsain, mais, oui, il croit en sa réussite et son potentiel. D'un certain côté, Jim s'est complu (je découvre la conjugaison de ce verbe autrement qu'au présent, je suis choquède) dans ses troubles pendant son enfance et son début d'adolescence. Il en a fait une part de son identité alors que c'étaient des casseroles qu'il trimballait et qu'il pouvait alléger. Là on le force à se sortir les doigts des fesses et ça commence à remuer des choses en lui.

Chap 52 : Ouais, Tina, c'était cool de récrire sur elle ! Alex et Lauren, j'avais pas eu l'occasion de les présenter, c'était trop cool (et oui ils sont beaucoup trop choupis).

Chap 53 : Merci :cry: J'ai l'impression que c'est sans fin snif
OK, alors Ellana a sorti Jimmi-chu et mtn on a petite pomme de terre. Ce pauvre protagoniste ptn :lol:
Alexia grosse tchoin, ouais, on peut dire ça :v Et les Sybaris tout court... ils sont atteints (Alexia en tête, c'est sûr, mais c'est pas un cadeau dans sa globalité cette famille).
C'est glauque, ouais... Jim a enfin les moyens de trouver en assurance, il est accompagné niveau scolaire, psy... mais niveau affectif, c'est dramatique. Entre Ed qui joue les moteurs mais sait pas montrer d'affection et/ou d'intérêt autre que calculateur, Becca qui passe d'un visage à un autre... c'est compliquey.

Chap 54 : Ouais, Mike, je veux pas prendre une patate de sa part disons :lol: Un câlin, ouais, c'est un nounours géant. Yes, Tina-Ryu, c'est ça :mrgreen:
Ed a tout son venin à cracher et Ethan est sa cible préférée, on va pas se le cacher :''D Disons qu'il y clairement des conflits qui n'ont jamais été conclus entre eux deux.

Maaarci :( J'suis vraiment vraiment contente que les personnages vous plaisent et vous semblent crédibles. J'ai évidemment beaucoup d'affection pour les persos de SUI et je me sens tellement proche d'eux que j'ai parfois le sentiment de ne pas les retranscrire correctement... c'est un peu bizarre :lol:
Encore un grand merci pour ton com, c'était vraiment cool de lire tes retours, ça ramène peu de soleil pour moi !

Bizouz
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Bon, je vois que je ne suis pas seul à cumuler les chapitres en retard et à lire tout ensemble... mais là je bats des records...
Incroyable le nombre que je viens de récupérer !!!
Là, je finis le dernier Zéniter et puis je mets tout ça dans ma liseuse...
Ma vie est tellement trépidante quand il n'y a pas de confinement que ça devient parfois pénible...
Mais je ne t'oublie pas, hein !
Gros bisou
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : lun. 18 janv., 2021 11:28 pm Bon, je vois que je ne suis pas seul à cumuler les chapitres en retard et à lire tout ensemble... mais là je bats des records...
Incroyable le nombre que je viens de récupérer !!!
Là, je finis le dernier Zéniter et puis je mets tout ça dans ma liseuse...
Ma vie est tellement trépidante quand il n'y a pas de confinement que ça devient parfois pénible...
Mais je ne t'oublie pas, hein !
Gros bisou
Oui puis ça va vite avec un chapitre par semaine en plus !
Mais t'inquiète pas, je me fais pas de soucis ;)
Bisous
TcmA

Profil sur Booknode

Messages : 407
Inscription : dim. 02 sept., 2018 10:44 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : dim. 17 janv., 2021 8:38 pmHellooo ! Ça me fait super plaisir de te voir de retour 0/
Merci beaucoup pour ton com :mrgreen:

Chap 49 : Yeees, enfin, ça commence à pointer son nez. Ce sera un travail de longues haleine, mais ça prend clairement naissance ici 8-) Pour Rebecca, l'idée était évidemment de créer une scission entre l'image qu'on construit d'elle à partir des autres persos et sa véritable personnalité :) Mais oui, pétage d'arcade mise à part, mon idée était complètement de construire un pont serein entre eux deux ^^

Chap 50 : Ouais, Thallie et Ethan, c'est deux sucres d'orge ptn. Laissez-les vivre heureux svp. Par rapport au grand-père, ce sera pas forcément explicité dans la trilogie, mais c'est l'un des sujets importants du recueil de nouvelles. Je crois que c'est rapidement dit dans le chap, mais, en gros, Ellis a su qu'il avait des fils 10 ans après leur naissance :roll:
Maria. Maaaaria. Ouais, vaste sujet. Je crois qu'elle va encore faire dresser quelques cheveux, faire grincer quelques dents, mais bon, on arrivera à quelque chose 8-) Dans le recueil aussi, on comprendra un paquet de choses la concernant.
Ah oui merci !

Ouiii, j'suis contente que l'aspect "roman chorale" qui est plus fort au fil des chapitres ne vous gêne pas, et même au contraire !

Chap 51 : Personne est fan des numéros, je te rassure... Mais ouais, c'est l'idée de la GS derrière (même si ça pue toujours des fesses, on est bien d'accord) (mdrrr oui le serre-poignet ptn).
Et yes, voilà les véritables motivations de Rebecca. Clairement une enfance de merde. Elle veut sortir de sa cage, mais c'est compliqué. Et avec Ed... ben c'est compliqué entre eux aussi, quoi :roll:
Quant à Ed vis-à-vis de Jim... c'est malsain, mais, oui, il croit en sa réussite et son potentiel. D'un certain côté, Jim s'est complu (je découvre la conjugaison de ce verbe autrement qu'au présent, je suis choquède) dans ses troubles pendant son enfance et son début d'adolescence. Il en a fait une part de son identité alors que c'étaient des casseroles qu'il trimballait et qu'il pouvait alléger. Là on le force à se sortir les doigts des fesses et ça commence à remuer des choses en lui.

Chap 52 : Ouais, Tina, c'était cool de récrire sur elle ! Alex et Lauren, j'avais pas eu l'occasion de les présenter, c'était trop cool (et oui ils sont beaucoup trop choupis).

Chap 53 : Merci :cry: J'ai l'impression que c'est sans fin snif
OK, alors Ellana a sorti Jimmi-chu et mtn on a petite pomme de terre. Ce pauvre protagoniste ptn :lol:
Alexia grosse tchoin, ouais, on peut dire ça :v Et les Sybaris tout court... ils sont atteints (Alexia en tête, c'est sûr, mais c'est pas un cadeau dans sa globalité cette famille).
C'est glauque, ouais... Jim a enfin les moyens de trouver en assurance, il est accompagné niveau scolaire, psy... mais niveau affectif, c'est dramatique. Entre Ed qui joue les moteurs mais sait pas montrer d'affection et/ou d'intérêt autre que calculateur, Becca qui passe d'un visage à un autre... c'est compliquey.

Chap 54 : Ouais, Mike, je veux pas prendre une patate de sa part disons :lol: Un câlin, ouais, c'est un nounours géant. Yes, Tina-Ryu, c'est ça :mrgreen:
Ed a tout son venin à cracher et Ethan est sa cible préférée, on va pas se le cacher :''D Disons qu'il y clairement des conflits qui n'ont jamais été conclus entre eux deux.

Maaarci :( J'suis vraiment vraiment contente que les personnages vous plaisent et vous semblent crédibles. J'ai évidemment beaucoup d'affection pour les persos de SUI et je me sens tellement proche d'eux que j'ai parfois le sentiment de ne pas les retranscrire correctement... c'est un peu bizarre :lol:
Encore un grand merci pour ton com, c'était vraiment cool de lire tes retours, ça ramène peu de soleil pour moi !

Bizouz

Merciii :mrgreen: Wiz plézur!

Chap49: Ouiiii, ma p'tite pomme de terre qui prend confiance en elle! Voui, pour Becca, j'imaginais pas qu'elle serait comme sa famille (m'enfin bon, vu le caractère héréditaire de la malsanité Sybarisienne, on pouvait avoir un peu peur héhé). Ils sont choupis, les cocos, ça fait plaisir.

Chap50: Mais tellement ;w; Aaah d'accord! J'ai pas dû voir que c'était mentionné dans le chap! Bon ben cool hein :v Bon départ pour une bonne relation :v
"Vaste sujet", j'aurais pas dit mieux. Oooh, j'ai hâte de voir ce que ce recueil va donner!

Chap51: Tout est compliqué dans cette famille. Je crois que ça peut être résumé comme ça :lol:
On est d'accord, depuis le départ c'est ultra malsain! Après, c'est pas forcément la faute de Jim de s'être complu (dafuk, j'avais jamais vu non plus ;w; ) dans ses troubles si tout ce qu'on lui rabâche, c'est à quel point il est mauvais en cours, à quel point il pourrait faire plus d'effort, etc. Si personne ne lui fait se rendre compte de ses capacités, ben il ne va jamais les voir, même s'il sait que ce n'est pas forcément vrai... (Et c'est un gros aspect de ce sur quoi on travaille quand on prend en charge ces enfants avec difficultés d'apprentissage!) On va pas se mentir, Maria ou la grand-mère ou les profs à Sludge n'étaient pas vraiment dans cette optique :v
C'est pas autant qu'on le force à se sortir les doigts du ahem qu'on lui montre une perspective différente sur ses capacités. enfincékomssakejelevoi.

Chap52: Pétition: on veut plus de LaurAlex et de leur choupinettitude. Oui, c'est un mot.

Chap53: Jimmi-chu la petite pomme de terre. C'est pas mal :lol:
J'essayais d'être plus diplomatique (pas mon genre, je sais, qu'est-ce qui m'arrive?) :lol:
PTDR ce garçon a des carences affectives plus grosses que le Mont Everest, que quelqu'un lui fasse un câlin. Yé, la complexitude, toujours :')

Chap54: mdr non aled, pas la patate monsieur.
"des conflits qui n'ont jamais été conclus" bel euphémisme ;w;

♥ ♥ ♥ Ils sont géniaux, tes p'tits. Je crois que je vois!
Awww ♥ ♥ Je lis et commente toujours S.U.I. avec beaucoup de plaisir :mrgreen: Et c'est super fun de pouvoir échanger en "direct"!
J'ai hâte de pouvoir tenir la version physique entre mes mains *^*
vampiredelivres

Profil sur Booknode

Messages : 2887
Inscription : dim. 03 févr., 2013 3:54 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit : sam. 09 janv., 2021 4:20 pm Heyo !
J'ai attaqué la réécriture du T1, avec comme objectifs de réduire les parties redondantes et pas hyper intéressantes (au début notamment, avec l'École), et de soigner la forme du mieux possible. À la longue, tous les chapitres seront mis à jour, mais c'est pas pour tout de suite :mrgreen:

Yoooo ! C'est trop cool, j'ai hâte de voir ce que les corrections vont donner ! Ça faisait un moment que je me faisais la réflexion qu'on est déjà bien loin du petit Jim qui s'enfuit devant un tueur en série, j'adore la tournure qu'a pris ton histoire. ^^ :arrow: Ouais, moi aussi, j'ai hâte de voir ce que les corrections vont donner (j'ai recommencé à 0, je bloque sur le chap 1, je l'ai déjà corrigé 4 ou 5 fois, j'suis jamais satisfaite :( ). Mais ouais, globalement, j'ai retouché ces fameux premiers chapitres avec le tueur en série (cet événement aura son importance jusqu'au T3 mais en vrai on l'occulte complètement dans le reste du T1, j'en parle plus du tout après :ugeek: ) Intéressant… :ugeek: Je sens qu'on va arriver au T3 et je vais faire "Le tueur en série ? Quel tueur en série ? Aaaaaah."


- Chapitre 53 -



Dimanche 9 mai 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.



— Ils le sont, soupira Jim en tapotant les épis dressés sur sa tête. Pourquoi 90% des ados de YA ont des cheveux incoiffables ? :lol: :arrow: On pourrait lancer une étude socio. M'est avis qu'une expérience déplaisante des auteur.e.s avec leurs propres cheveux influe sur la possibilité que leur(s) protagoniste(s) aient une tignasse pas cool (en vrai, je pense que c'est aussi simple que les héros sont jeunes, souvent des garçons, we know les garçons qui se foutent de tout, dont de leur coupe, alors go pour le style "sorti du lit") J'ai l'image avec mon frangin de 11 ans actuellement qui se coiffe littéralement… quand il en a envie. Mot pour mot. :cry: :lol:
Myrina rit sous cape en se dirigeant vers la salle de bains. Elle fit signe au garçon de la rejoindre puis inspecta les outils à sa disposition. Elle avait au moins de quoi aplatir les mèches ébouriffées de l’adolescent avec du gel.
Cinq minutes plus tard, Jim jeta un regard suspicieux à son reflet. Ce n’était définitivement pas lui-même qu’il apercevait dans le miroir. Le Jeremy qu’il connaissait n’avait pas les cheveux élégamment coiffés sur le côté, ni des vêtements bien coupés qui suivaient les lignes de son corps. Je sens que d'ici la fin, il aura adhéré à la Ghost bien plus que prévu. :arrow: Il aura été indéniablement modelé selon eux, oui. Après... on va voir :mrgreen: J'ai hâte :twisted:

— Ça fait partie de notre métier, souffla la femme en se laissant choir sur le lit défait. En réalité, tu prétends bien, toi aussi. Qui aurait cru que, six mois plus tôt, ton oncle t’arrachait à ta petite vie anonyme ? Damn, ça fait déjà six mois :shock: :arrow: Ouep. A vrai dire, il s'écoule 1 an et demi sur le T1 (3 ans pour le T2, je panique déjà pour la construction narrative :roll: ) Aiche, courage !

Sourire aux lèvres, elle hocha la tête. Ses yeux d’un brun profond étaient plus chaleureux maintenant qu’il les voyait de près.
— Quelques fois, quand j’étais en mission à la A.A. Ethan est tellement en marge du reste de la famille… C’était rafraîchissant de parler avec lui. Ta mère, Maria… j’ai pas pu discuter longtemps avec elle, mais je l’ai tout de suite respectée. Et c’était réciproque. On aurait pu bien s’entendre si on avait été collègues. Manque plus que des réunions de famille totales et on formerait une famille idéale x) :arrow: Bonne ambiance assurée autour de la table (un peu moins mortelle qu'une éventuelle rencontre entre tes Loki, quand même :lol: ) Mais non, les miens sont trop dangereux pour se rassembler autour de la même table tout court.

— Mais je crois que la haine de ta grand-mère pour ses fils provient d’une source plus personnelle qu’elle ne veut le montrer. Pour une femme qui a toujours été d’une droiture et d’un sérieux de fer, Edward et Ethan ont été la preuve de son humanité, de sa vulnérabilité. De l’affection qu’elle a pu brièvement éprouver pour leur père. (Myrina adressa un sourire désolé à l’adolescent.) Si seulement ses fils avaient grandi comme elle le souhaitait. Mais ils ont pris chacun leur voie et se sont éloignés d’elle. Ça été un l’ultime – et le plus grand – échec d’Alexia. Comment paraître fiable quand on ne contrôle pas ses propres enfants ? Faudrait lui faire un pitch rapide sur le principe de la parenté : avoir des enfants, ça implique les élever, pas les contrôler. :arrow: Alexia avait pas tout compris. En fait, elle a rien compris. :| Elle a compris que dalle, oui… et ça se sent encore plus avec le chap d'après.

— Désolée, grimaça Myrina en suivant son neveu des yeux alors qu’il entrait à grands pas dans la petite salle de fête. Alexios a un caractère… bien à lui. Il a un an de moins que toi, alors j’imagine qu’il y a un peu de jalousie. Essaie de pas trop y faire attention.
— C’est le fils de votre frère Nikos, si je comprends bien ? Encore une personne adorable x) Hâte de voir ce que devient Emily, d'ailleurs ! :arrow: Emily et Hugo seront de retour au T2... Faut que je creuse un peu leurs backgrounds d'ici-là. Yé. :D

Relégué au second plan, Jim se planta entre deux bureaux convertis en buffets. Et le rôle de piquet de la soirée revient àààààà… *roulements de tambbour* :arrow: Avouons-le : ça lui va bien. Trop bien même x) Il était en réalité bien content de se fondre dans la masse. Il devait y avoir les conjoints et conjointes de ses oncles et tantes, sans compter les cousins éloignés et les amis de longue date. En définitive, Jeremy ne connaissait que quelques visages. Et tous n’étaient pas prompts à lui sourire. Yé, joie.

Même s’il était soulagé que son oncle n’attende rien de plus de lui, Jim garda un visage neutre. Aux côtés d’Edward et Rebecca, il s’efforçait d’apprendre l’impassibilité. C’est ce qu’il ferait si des curieux venaient le saluer. Un bonjour, un sourire, une plaisanterie. Neutres. Mais c'est qu'il apprend à maîtriser son foutu caractère x) :arrow: Rho bah, il était tout docile, je comprends pas.
Je m'abstiendrai de tout commentaire.

Edward lui adressa un regard entendu puis fit demi-tour. Jeremy resta planté seul près des buffets tandis que son oncle rejoignait la foule. Ils avaient l’air aussi solitaires l’un que l’autre. L’un immobile au milieu des tables, visage rigide et poitrine glacée. L’autre ondulant au rythme des conversations, sans jamais s’arrêter plus de quelques minutes. Et, dans son sourire parfait, aucune chaleur.
Jim détaillait les mouvements de son oncle. Deviendrait-il comme lui à force ? Une enveloppe vidée, un esprit embrouillé, un cœur esseulé ? Un oiseau drapant ses plumes blanches de satin noir, craignant qu’un jour les vautours découvrent la mascarade ? Ehéhé, le parallèle de leurs évolutions me fait bien sourire. :arrow: Prends-en de la graine, Jimmi-chu (oui tu lui as trouvé un énième surnom)Ouais bah hein, voilà. :mrgreen:


Auuuucun problème pour les chaps précédents, ça me fait déjà super plaisir de te voir ici !
Oui, ça m'a fait super plaisir d'écrire ce bout avec Alex, surtout qu'on avait encore jamais croisé Lauren ^^ Et mdr sans toi, j'aurais oublié ce pauvre Alexou, j'avais zappé de lui donner un petit passage pour faire un point sur sa situation :roll:
Yes, Jim va clairement prendre en maturité et surtout accepter les sentiments un peu ambigus qu'il ressent à l'écart de ses proches (surtout sa mère pour le coup, son père ça faisait un moment qu'il avait les nerfs à son encontre).

MDR nan mais c'est affreux, j'suis dans l'uchronie pure avec ce ptn de virus x) (dans la V1, y'avait tout une partie du T1 dédiée à un virus, mais il arrivait en 2021 et s'attaquait aux enfants... arf, j'avais presque bien senti venir le coup).

Je comprends le marathon de chapitres ! Ca peut être plus contraignant de lire un par un, de commenter un par un... :v
Et merci beaucoup ♥ J'avais promis un roman d'action, parce que je suis pas en mesure de définir le genre de SUI sur les trois tomes (ils ont des ambiances différentes), et je sais que l'action est mineure dans ce T1... alors heureusement que les persos plaisent pour que ça reste intéressant. Évidemment, ravie qu'Ed et Becca te plaisent, je les aime beaucoup aussi 8-)

Merci pour ton retour ! La bise
Pauvre Alexou, oublié de son auteure/autrice (Je sais pas lequel tu préfères.) Lauren a l'air cool en plus ! 8-)
J'ai hâte. Maria mérite une bonne claque (au moins morale) de la part de son fils. (Comment ça je ne l'aime pas ?)

Mais t'avais clairement vu le coup venir ! :lol: Dommage. M'enfin ils vont pas faire les cours en masques à la SUI ou à la Ghost, donc bon.

Non, en soi j'adore lire un par un, t'inquiète. C'est juste là pour le coup je me suis dit "tiens, je lis un vrai roman en fait", et c'est ça qui était très cool. Pour l'action, c'est pas grave, je suis clairement là pour les personnages. ^^
louji a écrit : dim. 17 janv., 2021 1:14 pm Bonjour !
Si des amis écrivains passent dans le coin, j'ai un serveur d'écriture tout prêt à vous accueillir : Scribouillards. Dedans, il y a un espace commun pour blablater, partager des conseils d'écriture... et c'est aussi possible d'obtenir son propre "espace" (=catégorie avec des sous-salons) à gérer soi-même (création des salons) et où l'invite qui l'ont veut. Sachez que vous pouvez déjà y retrouver Ellana, Eline et Sasa qui sont elles aussi écrivaines !
(Si vous êtes simples lecteurs, n'hésitez pas à venir aussi si vous me suivez ou suivez un.e écrivain.e qui est présent.e sur ce serveur ;) )
#promo :lol: (En vrai venez, c'est un coin cool !)



- Chapitre 54 -



Mercredi 23 juin 2021, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryan Scott, directeur de l’école de S.U.I, observait les stands d’un œil vif. Comme chaque année, l’établissement organisait une journée d’orientation destinée à tous les élèves, quels que soient leur âge ou leur cursus. Une partie, dédiée aux étudiants du parcours S.U.I, se trouvait répartie entre trois salles de classe. Du personnel de l’organisation y avait été convié, du secrétaire d’unité à l’agent de la A.A, sans oublier les informaticiens ou les coachs d’entraînement. J'ai vraiment l'impression de retourner au collège.
Le directeur ralentit le pas à hauteur du stand de la section criminalité de la A.A. Des agents tournaient depuis la matinée pour assurer une permanence. Les deux hommes qui occupaient le stand pour le début d’après-midi discutaient avec un élève assis seul, les épaules basses. Ryan Scott l’examina avec un pincement au cœur. Ryusuke Hitori s’était retrouvé sans son binôme du jour au lendemain et cette absence le contraignait dans plusieurs cours. Sans compter le poids psychologique que cela induisait. Si seulement il n'y avait que ça…
— Tout se passe bien ?
Ryusuke jeta un coup d’œil par-dessus son épaule puis sourit au directeur. En toutes circonstances, il semblait être capable de s’assurer une façade polie et agréable. C’était seulement parce que Ryan était habitué à lire les regards et à déchiffrer les sourires qu’il perçut la lassitude profonde de l’adolescent.
— Tout se passe bien, confirma Michael Lohan, à moitié avachi sur le stand. Je crois qu’Ethan fait un peur aux élèves, pas grand-monde vient nous voir, mais rien à signaler autrement.
— Tu exagères… C’est toi qui sautes sur tous les élèves qui rentrent dans la salle. Mike, tu fais presque deux mètres et cent kilos, ils doivent avoir l’impression de se faire agresser par un ours.
Alors que l’intéressé levait les yeux au ciel, Ryan Scott rit doucement avant de tapoter l’épaule de Ryu.
— Je te laisse avec eux, mon garçon. Ils ont pas l’air très fiables comme ça, mais tu es entre de bonnes mains. :lol:
L’adolescent remercia le directeur puis reporta son attention vers ses interlocuteurs. Mike affichait un air espiègle – étrangement satisfait par la remarque de Ryan – et son ami une moue songeuse. Le visage marqué d’Ethan peinait Ryu. Il avait conscience qu’ils affichaient la même expression. Lèvres maussades, regard lointain, traits enfoncés.
— Comment ça va se passer la prochaine rentrée, pour toi ? reprit Michael en perdant son air mutin.
— Une copine de classe m’a proposé de me mette en binôme avec elle. Elle aussi va perdre sa partenaire à la rentrée, alors on s’est mis d’accord. Oh, tiens ! C'est mignon.
— Tant mieux. J’étais inquiet qu’on t’oblige à te mettre avec quelqu’un que tu connais pas.
— Moi aussi. Ça sera pas pareil qu’avec Jim, mais…
Bien qu’il ait laissé sa phrase en suspens, Mike hocha doucement la tête. Il savait qu’on ne remplaçait pas un proche disparu. Depuis que Ryu était venu à leur stand, vingt minutes plus tôt, ils discutaient de tout sauf du métier des deux adultes. Michael et son partenaire se souciaient plus de l’état psychologique de l’adolescent que de son avenir professionnel.
— Avec Dimitri, ça va ? s’enquit Ethan d’un ton prudent. La procédure d’adoption se déroule sans soucis ?
— Ça va. C’est plus de la paperasse qu’autre chose. J’ai rencontré des gens des services sociaux et ça s’est bien passé. Dimitri espère que je pourrai m’installer chez lui avant la rentrée. Pour… pas que je me retrouve seul à l’internat. Ouais, ça pourrait être bien, ça, il n'a pas besoin en plus de l'internat.
Les vibrations du portable d’Ethan sur la table l’empêchèrent de poursuivre la discussion. Il s’excusa promptement auprès de ses interlocuteurs puis sortit dans le couloir. Janice, l’une de ses collègues, l’appelait. En temps normal, il aurait refusé l’appel, mais Jane était partie en observation à la Ghost Society en début de semaine. Régulièrement, la A.A envoyait certains de ses agents pour faire un point avec la société-mère. Janice n’étant pas connue des Sybaris, elle s’était proposée d’y aller. Elle avait évidemment promis à Ethan d’ouvrir l’œil et les oreilles concernant la présence – ou l’absence – de Jim au siège de la compagnie.
D’un pas rapide, Ethan partit s’isoler près d’un distributeur automatique.
— Allô Jane ?
— Salut, cuisto Pourquoi cuisto ?, répondit sa collègue de sa voix nasillarde, moqueuse. C’est aujourd’hui que Mike et toi êtes de service à l’École, hein ? Les gosses sont pas trop chiants ?
— Les gosses sont pas trop chiants, la rassura Ethan, détendu par la nonchalance de son amie.
Celle-ci lâcha un rire gras avant de reprendre avec sérieux :
— Concernant ton gosse à toi… j’ai pas grand-chose de concret. Mais avant que tu te mettes à chougner, j’ai glané quelques trucs intéressants. Je sais pas si tu te rappelles, mais c’est une certaine Mme Ladrian qui me guide depuis que je suis arrivée. (Un grognement s’échappa de la bouche de Jane.) La seule co-directrice de la Ghost, t’y crois toi ? Bref, cette Mme Ladrian est accompagnée d’une ado ; sa stagiaire apparemment. Ben, mon gars, elle te ressemble comme deux gouttes d’eau. Plus que ta propre gamine.
Un étau glacé se resserra autour de la gorge d’Ethan.
— Elle s’appelle Rebecca ? supposa-t-il d’une voix engourdie. C’est la fille d’Edward. Yeah.
— Maintenant que tu le dis, Mme Ladrian l’a appelée comme ça, ouais. Et cette Rebecca, je l’ai entendu discuter avec ma guide. Elles parlaient de la place des femmes au sein de la Ghost. Ils sont vraiment à la traîne, par rapport à nous.
Avec un soupir, Ethan se cala contre un mur. Ce n’était pas un constat très surprenant : la A.A avait été fondée par une femme et l’un de ses deux responsables actuels en était aussi une. La Ghost Society était dirigée par des hommes depuis des décennies et l’arrivée de leurs homologues féminins était lente.
— La Rebecca en question… j’ai pas compris toute leur discussion, car je suis arrivée au milieu, mais je crois qu’elle expliquait que son père la voyait déjà devenir co-directrice voire directrice. Et que son père avait adopté son frère dans cette optique, que…
— Edward a adopté un enfant ?
Mécontente d’avoir été coupée, Janice lui adressa un grognement avant de reprendre :
— Je te dis, c’est pas clair toute cette histoire. J’ai pas pu tout comprendre, comme il me manque une partie des infos. Bref, cette Rebecca expliquait que ce frère devait lui servir… c’était quoi le mot ? tremplin ? ouais, c’est ça. Son frère doit lui servir de tremplin, pour qu’elle fasse ses preuves, montre de quoi elle est capable par rapport à lui, quelque chose comme ça.
Perplexe, Ethan l’écoutait en silence. La coïncidence était trop grosse pour qu’il la pense sans rapport avec le départ de son fils.
— Alors Edward aurait fait venir Jeremy pour qu’il… soit un tremplin pour Rebecca ?
— Je sais pas, moi, grommela sa collègue d’un air bougon. Ta nièce a aussi raconté des trucs à propos de filet de sécurité. Je crois que c’était en rapport avec son prétendu frère, mais je vois pas trop ce que ça peut être.
Les rouages dans l’esprit d’Ethan l’empêchaient d’être pleinement attentif aux paroles de sa collègue. Il la remercia pour son aide, raccrocha, puis ferma les yeux.
Quand il les rouvrit, Ethan s’était résolu à passer à l’acte. Waaaaw, il en aura fallu beaucoup pour le bouger quand même. :roll:


Mercredi 23 juin 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Edward était en réunion avec les agents de son unité quand la sonnerie étouffée de son portable le déconcentra au milieu de son discours. Il ignora le premier appel, s’agaça au second puis interrompit sa présentation au troisième. Furieux, il siffla deux mots d’excuse à son auditoire avant de brandir son téléphone. Le nom sur l’écran vida son visage de sa colère. Une joie, brève et presque enfantine, illumina ses yeux. Mais quel gamin. :lol:
— C’est urgent, déclara-t-il à ses agents d’une voix blanche, lointaine. Je fais au plus vite, excusez-moi.
Les trois Fantômes sous ses ordres le suivirent des yeux quand il sortit de la petite salle de réunion. Ce n’était pas le genre de leur supérieur de s’absenter au moindre appel.
Dans le couloir, les mains d’Edward tremblaient. L’appel s’était terminé, mais déjà un quatrième se lançait. Un sourire, à la fois moqueur et soulagé, crispait ses lèvres. Depuis combien de mois… non, d’années, attendait-il ce moment ?
— Allô ?
— Edward.
Son prénom, prononcé par celui qu’il considérait autrefois comme la deuxième moitié de son âme, lui écrasa les épaules de regrets et de souvenirs passés. Des histoires racontées à deux voix, les leurs, lui emplirent le crâne. Ils se cachaient alors sous la couette pour échapper au joug impitoyable de leur mère. Les sourires et les coups d’œil complices qu’ils se jetaient par-dessus leurs bols de céréales, profitant d’une demi-seconde d’inattention de leur génitrice. Les courses, les jeux, dans le jardin de leur maison à étage. Les premières nuits à l’internat, obscures, silencieuses, effrayantes. Leurs rires mutuels quand ils avaient fini par se mettre d’accord pour coller leurs lits et avoir l’impression d’être moins seuls. Rhoh, petits chats… J'ai de la peine pour ce qu'ils ont perdu, pour le coup.
— Ethan.
Ed sentait les muscles de ses joues trembler. En temps normal, au téléphone, il souriait. L’adage voulait qu’on entende le sourire de quelqu’un dans sa voix. Mais Edward ne pouvait pas sourire à son frère. Tout ce qu’il se sentait capable de lui offrir, c’étaient des larmes amères, froides, résignées. Les mêmes qu’il lui avait données en guise d’explications vingt-et-un ans plus tôt, quand Ed lui avait annoncé qu’il partait pour la Ghost Society, qu’il rejoignait leur mère.
— Comment tu vas ?
La question était si banale, anodine. Elle arracha pourtant un rire médusé à Ethan.
— Espèce de salaud. J’aimerais… j’aimerais être en face de toi pour t’étrangler de mes propres mains. Je suis tellement en colère, Edward. J’ai même pas les mots pour te dire la haine et la rage que je ressens.
— Quelles emphases ! Quelque part, t’as pas changé, Eth’. Toujours aussi dramatique. Bordel je l'aime x) Même s'il souffre mille morts actuellement, il arrive à se foutre d'Ethan.
— Ferme-la. C’était quoi ton but, en enlevant Jeremy ?
— Je l’ai pas enlevé, il est venu à moi, corrigea Ed d’un ton innocent. C'est pas moiiii…
— Sale pourriture. Je sais que tu le retiens au siège de la Ghost. Qu’est-ce que tu veux faire de lui ? Pourquoi l’avoir adopté ?
Sourcils froncés, Ed s’efforça à respirer avant de répondre. Il aurait le temps de s’attarder plus tard sur la source d’informations de son jumeau. D’une voix tranquille, il souffla :
— Réfléchis, mon frère. J’ai déjà une fille. Aussi brillante soit-elle, Rebecca a la malédiction d’évoluer dans une société où on ne laisse pas de chance aux femmes. Brooke était le meilleur Fantôme de son temps. Pourtant, nos supérieurs n’ont jamais voulu la laisser accéder aux postes de responsabilités qu’elle réclamait. Elle est morte sur le terrain, alors qu’elle aurait dû mener les opérations. Ouch, ça pique.
— Quel rapport ? siffla Ethan avec aigreur, refroidi par la mémoire de son ex-belle-sœur.
— Le rapport, c’est que je suis à la fois terriblement fier de ma fille et mort de trouille pour elle. Je sais qu’elle peut devenir un Fantôme aussi brillant que sa mère. Mais j’ai peur qu’elle connaisse la même destinée. Qu’elle aussi soit contrainte de rester une simple agente de terrain, alors qu’elle aurait les compétences et le charisme pour viser plus haut. Ouais mais avec la pression que tu lui imposes, elle n'en a pas exactement envie non plus.
Ethan gardait le silence, la respiration lourde, menaçante.
— Tu dois te demander ce que vient faire Jeremy dans cette histoire. Il me sert de faire-valoir. Et d’assurance sécurité. Ça te suffit ?
— Un faire-valoir ? répéta Ethan d’une voix abasourdie. Tu comptes les opposer, avec Rebecca, pour que ta fille éclate aux yeux de tes supérieurs ? Tu comptes briser mon fils pour parvenir à ton but ?
— Mais non, soupira Edward avec plus de condescendance que nécessaire. Si je peux les allier, faire en sorte que Rebecca paraisse encore plus brillante grâce à lui, je le ferai. Jeremy me permet aussi d’assurer ma position et ma légitimité. Le reste de la famille est très masculin, Myrina et Nikos ont tous les deux des fils. Je suis le seul avec juste une fille. Si je veux conserver la place que maman a gagné pour moi au sein de la Ghost, il faut que j’aie mon propre héritier à présenter.
Edward savait qu’il arracherait une grimace à son frère en disant « maman ». Et, à défaut de l’entendre sourire depuis le début, il pouvait au moins l’entendre grimacer. Ed pressentit, avant de la percevoir, la colère de son frère. Elle explosa dans ses mots, tranchants et lourds :
— Je te laisserai pas manipuler mon fils pendant des années, Edward. Je vais le récupérer. Tu entends ? Je te laisserai pas lui faire du mal plus longtemps.
— Essaie, murmura Edward d’une voix provocatrice, incapable de s’empêcher de blesser cet être qui lui ressemblait tant. Viens le chercher, mon frère. Tu sais aussi bien que moi que tu n’auras jamais les autorisations pour entrer dans le siège de la Ghost. Maman fera en sorte que tu ne poses jamais les pieds ici. Elle te hait toujours autant. Alors, essaie, mon frère. Viens récupérer ton petit garçon. M’enfin, après l’avoir abandonné deux fois à son sort, il se passera peut-être de toi ?












Image

Il vient de m'achever là :lol: :lol: :lol:
Le silence enragé d’Ethan valait tous les efforts du monde. Cette fois, un immense sourire fendit le visage d’Edward. Et il s’entendait bien dans sa voix lorsqu’il conclut :
— Au fait, il s’appelle Elias maintenant. Je lui ferai un bisou de ta part.
Ed raccrocha. Elias, c’était le deuxième prénom de son jumeau. Une mauvaise blague, une ultime moquerie pour blesser l’ancienne moitié de son âme. Celle qui l’avait trahi, abandonné, celle qui l’avait poussé à embrasser cette voie.
Cette moitié d’âme qu’il avait préféré occultée, oubliée, méprisée, au risque de tout regretter. Ed, tu mérites un câlin. Sasa, on ouvre le Edward Hug Squad ?
Boooon… c'était tendax dis-moi. :lol: Non franchement, j'ai adoré la discussion entre deux jumeaux qui s'étaient perdus de vue de longue date. C'était… whaou. Je suis fan. Je suis super fan.
Image

Puis ça apporte aussi plein d'infos sur Ryu, sur Ethan, sur Edward… sur Brooke, mon dieu, sur Brooke. Je me doutais d'un truc du genre, mais ça pique quand même. Pauvre Rebecca… et pauvre Edward, d'une certaine manière. Puis comme tu le disais avec Sasa, j'aime beaucoup la différence entre l'apparence que Rebecca s'est construite au fil des années et ce qu'elle veut réellement.

Et pour te rassurer, tu les retranscris très très bien. On ne serait pas encore en train de s'extasier dessus sinon :lol:
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : mar. 19 janv., 2021 4:08 pm Merciii :mrgreen: Wiz plézur!

Chap49: Ouiiii, ma p'tite pomme de terre qui prend confiance en elle! Voui, pour Becca, j'imaginais pas qu'elle serait comme sa famille (m'enfin bon, vu le caractère héréditaire de la malsanité Sybarisienne, on pouvait avoir un peu peur héhé). Ils sont choupis, les cocos, ça fait plaisir.

Chap50: Mais tellement ;w; Aaah d'accord! J'ai pas dû voir que c'était mentionné dans le chap! Bon ben cool hein :v Bon départ pour une bonne relation :v
"Vaste sujet", j'aurais pas dit mieux. Oooh, j'ai hâte de voir ce que ce recueil va donner!

Chap51: Tout est compliqué dans cette famille. Je crois que ça peut être résumé comme ça :lol:
On est d'accord, depuis le départ c'est ultra malsain! Après, c'est pas forcément la faute de Jim de s'être complu (dafuk, j'avais jamais vu non plus ;w; ) dans ses troubles si tout ce qu'on lui rabâche, c'est à quel point il est mauvais en cours, à quel point il pourrait faire plus d'effort, etc. Si personne ne lui fait se rendre compte de ses capacités, ben il ne va jamais les voir, même s'il sait que ce n'est pas forcément vrai... (Et c'est un gros aspect de ce sur quoi on travaille quand on prend en charge ces enfants avec difficultés d'apprentissage!) On va pas se mentir, Maria ou la grand-mère ou les profs à Sludge n'étaient pas vraiment dans cette optique :v
C'est pas autant qu'on le force à se sortir les doigts du ahem qu'on lui montre une perspective différente sur ses capacités. enfincékomssakejelevoi.

Chap52: Pétition: on veut plus de LaurAlex et de leur choupinettitude. Oui, c'est un mot.

Chap53: Jimmi-chu la petite pomme de terre. C'est pas mal :lol:
J'essayais d'être plus diplomatique (pas mon genre, je sais, qu'est-ce qui m'arrive?) :lol:
PTDR ce garçon a des carences affectives plus grosses que le Mont Everest, que quelqu'un lui fasse un câlin. Yé, la complexitude, toujours :')

Chap54: mdr non aled, pas la patate monsieur.
"des conflits qui n'ont jamais été conclus" bel euphémisme ;w;

♥ ♥ ♥ Ils sont géniaux, tes p'tits. Je crois que je vois!
Awww ♥ ♥ Je lis et commente toujours S.U.I. avec beaucoup de plaisir :mrgreen: Et c'est super fun de pouvoir échanger en "direct"!
J'ai hâte de pouvoir tenir la version physique entre mes mains *^*
[/size]
Chap 51 : Oui, c'est ça, même Maria avait cessé de se battre sur certains sujets... Après, pour l'aspect sortage des doigts des fessouilles, ça l'aide dans le sens où il prend conscience de ses capacités, mais c'est aussi malsain pour le long terme car là il est dans une cage d'obligations et de pression... il a toujours pas appris à bosser pour lui-même :?

Chap 53 : "Jimmi-chu la petite pomme de terre contre les vilains Sybaris" je pense qu'on est sur un bon rename là
J'crois que j'ai pas beaucoup de persos sans carences affectives. Oups.

Ah la version physique... J'ai hâte aussi. Mais faut finir la réécriture avant ça :cry: :lol:
Bisous !
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : mer. 20 janv., 2021 10:30 am
louji a écrit : sam. 09 janv., 2021 4:20 pm

Dimanche 9 mai 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


— Ils le sont, soupira Jim en tapotant les épis dressés sur sa tête. Pourquoi 90% des ados de YA ont des cheveux incoiffables ? :lol: :arrow: On pourrait lancer une étude socio. M'est avis qu'une expérience déplaisante des auteur.e.s avec leurs propres cheveux influe sur la possibilité que leur(s) protagoniste(s) aient une tignasse pas cool (en vrai, je pense que c'est aussi simple que les héros sont jeunes, souvent des garçons, we know les garçons qui se foutent de tout, dont de leur coupe, alors go pour le style "sorti du lit") J'ai l'image avec mon frangin de 11 ans actuellement qui se coiffe littéralement… quand il en a envie. Mot pour mot. :cry: :lol: :arrow: Voilàààà :lol:

Sourire aux lèvres, elle hocha la tête. Ses yeux d’un brun profond étaient plus chaleureux maintenant qu’il les voyait de près.
— Quelques fois, quand j’étais en mission à la A.A. Ethan est tellement en marge du reste de la famille… C’était rafraîchissant de parler avec lui. Ta mère, Maria… j’ai pas pu discuter longtemps avec elle, mais je l’ai tout de suite respectée. Et c’était réciproque. On aurait pu bien s’entendre si on avait été collègues. Manque plus que des réunions de famille totales et on formerait une famille idéale x) :arrow: Bonne ambiance assurée autour de la table (un peu moins mortelle qu'une éventuelle rencontre entre tes Loki, quand même :lol: ) Mais non, les miens sont trop dangereux pour se rassembler autour de la même table tout court. :arrow: Ils préfèrent se rassembler sur le champ de bataille, je comprends. 8-)

Pauvre Alexou, oublié de son auteure/autrice (Je sais pas lequel tu préfères.) Lauren a l'air cool en plus ! 8-)
J'ai hâte. Maria mérite une bonne claque (au moins morale) de la part de son fils. (Comment ça je ne l'aime pas ?)

Mais t'avais clairement vu le coup venir ! :lol: Dommage. M'enfin ils vont pas faire les cours en masques à la SUI ou à la Ghost, donc bon.

Non, en soi j'adore lire un par un, t'inquiète. C'est juste là pour le coup je me suis dit "tiens, je lis un vrai roman en fait", et c'est ça qui était très cool. Pour l'action, c'est pas grave, je suis clairement là pour les personnages. ^^
louji a écrit : dim. 17 janv., 2021 1:14 pm Bonjour !
Si des amis écrivains passent dans le coin, j'ai un serveur d'écriture tout prêt à vous accueillir : Scribouillards. Dedans, il y a un espace commun pour blablater, partager des conseils d'écriture... et c'est aussi possible d'obtenir son propre "espace" (=catégorie avec des sous-salons) à gérer soi-même (création des salons) et où l'invite qui l'ont veut. Sachez que vous pouvez déjà y retrouver Ellana, Eline et Sasa qui sont elles aussi écrivaines !
(Si vous êtes simples lecteurs, n'hésitez pas à venir aussi si vous me suivez ou suivez un.e écrivain.e qui est présent.e sur ce serveur ;) )
#promo :lol: (En vrai venez, c'est un coin cool !) :arrow: Eh oui 8-)



- Chapitre 54 -



Mercredi 23 juin 2021, Dourney, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Ryan Scott, directeur de l’école de S.U.I, observait les stands d’un œil vif. Comme chaque année, l’établissement organisait une journée d’orientation destinée à tous les élèves, quels que soient leur âge ou leur cursus. Une partie, dédiée aux étudiants du parcours S.U.I, se trouvait répartie entre trois salles de classe. Du personnel de l’organisation y avait été convié, du secrétaire d’unité à l’agent de la A.A, sans oublier les informaticiens ou les coachs d’entraînement. J'ai vraiment l'impression de retourner au collège. :arrow: Les cours d'arts plastiques et de musique....... (mes pires moyennes je pense mdr j'étais une supra quiche)

— Salut, cuisto Pourquoi cuisto ? :arrow: J'insisterai dessus à la réécriture mais Ethan aime beaucoup cuisiner et Jane le surnomme comme ça pour se foutre de lui x), répondit sa collègue de sa voix nasillarde, moqueuse. C’est aujourd’hui que Mike et toi êtes de service à l’École, hein ? Les gosses sont pas trop chiants ?
— Les gosses sont pas trop chiants, la rassura Ethan, détendu par la nonchalance de son amie.
Celle-ci lâcha un rire gras avant de reprendre avec sérieux :

Quand il les rouvrit, Ethan s’était résolu à passer à l’acte. Waaaaw, il en aura fallu beaucoup pour le bouger quand même. :roll: :arrow: Ouais, il a un peu (beaucoup) fui cette confrontation jusqu'ici...


Mercredi 23 juin 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Edward était en réunion avec les agents de son unité quand la sonnerie étouffée de son portable le déconcentra au milieu de son discours. Il ignora le premier appel, s’agaça au second puis interrompit sa présentation au troisième. Furieux, il siffla deux mots d’excuse à son auditoire avant de brandir son téléphone. Le nom sur l’écran vida son visage de sa colère. Une joie, brève et presque enfantine, illumina ses yeux. Mais quel gamin. :lol:
— C’est urgent, déclara-t-il à ses agents d’une voix blanche, lointaine. Je fais au plus vite, excusez-moi.
Les trois Fantômes sous ses ordres le suivirent des yeux quand il sortit de la petite salle de réunion. Ce n’était pas le genre de leur supérieur de s’absenter au moindre appel.
Dans le couloir, les mains d’Edward tremblaient. L’appel s’était terminé, mais déjà un quatrième se lançait. Un sourire, à la fois moqueur et soulagé, crispait ses lèvres. Depuis combien de mois… non, d’années, attendait-il ce moment ?
— Allô ?
— Edward.
Son prénom, prononcé par celui qu’il considérait autrefois comme la deuxième moitié de son âme, lui écrasa les épaules de regrets et de souvenirs passés. Des histoires racontées à deux voix, les leurs, lui emplirent le crâne. Ils se cachaient alors sous la couette pour échapper au joug impitoyable de leur mère. Les sourires et les coups d’œil complices qu’ils se jetaient par-dessus leurs bols de céréales, profitant d’une demi-seconde d’inattention de leur génitrice. Les courses, les jeux, dans le jardin de leur maison à étage. Les premières nuits à l’internat, obscures, silencieuses, effrayantes. Leurs rires mutuels quand ils avaient fini par se mettre d’accord pour coller leurs lits et avoir l’impression d’être moins seuls. Rhoh, petits chats… J'ai de la peine pour ce qu'ils ont perdu, pour le coup. :arrow: Ouais, ça fait vraiment de la peine... J'ai hâte que vous puissiez les voir enfants dans le recueil ! Bien envie de mettre leur dynamique en scène...

— Quelles emphases ! Quelque part, t’as pas changé, Eth’. Toujours aussi dramatique. Bordel je l'aime x) Même s'il souffre mille morts actuellement, il arrive à se foutre d'Ethan. :arrow: Oui il peut être spicy :lol: Ce qui est amusant, c'est que leurs personnalités se sont pas mal inversées avec le temps. Ed était vraiment effacé et dans l'ombre de son frère pendant des années... arf vous verrez tout ça :D
— Ferme-la. C’était quoi ton but, en enlevant Jeremy ?
— Je l’ai pas enlevé, il est venu à moi, corrigea Ed d’un ton innocent. C'est pas moiiii…
— Sale pourriture. Je sais que tu le retiens au siège de la Ghost. Qu’est-ce que tu veux faire de lui ? Pourquoi l’avoir adopté ?
Sourcils froncés, Ed s’efforça à respirer avant de répondre. Il aurait le temps de s’attarder plus tard sur la source d’informations de son jumeau. D’une voix tranquille, il souffla :
— Réfléchis, mon frère. J’ai déjà une fille. Aussi brillante soit-elle, Rebecca a la malédiction d’évoluer dans une société où on ne laisse pas de chance aux femmes. Brooke était le meilleur Fantôme de son temps. Pourtant, nos supérieurs n’ont jamais voulu la laisser accéder aux postes de responsabilités qu’elle réclamait. Elle est morte sur le terrain, alors qu’elle aurait dû mener les opérations. Ouch, ça pique. :arrow: Yes...
— Quel rapport ? siffla Ethan avec aigreur, refroidi par la mémoire de son ex-belle-sœur.
— Le rapport, c’est que je suis à la fois terriblement fier de ma fille et mort de trouille pour elle. Je sais qu’elle peut devenir un Fantôme aussi brillant que sa mère. Mais j’ai peur qu’elle connaisse la même destinée. Qu’elle aussi soit contrainte de rester une simple agente de terrain, alors qu’elle aurait les compétences et le charisme pour viser plus haut. Ouais mais avec la pression que tu lui imposes, elle n'en a pas exactement envie non plus.
Ethan gardait le silence, la respiration lourde, menaçante.
— Tu dois te demander ce que vient faire Jeremy dans cette histoire. Il me sert de faire-valoir. Et d’assurance sécurité. Ça te suffit ?
— Un faire-valoir ? répéta Ethan d’une voix abasourdie. Tu comptes les opposer, avec Rebecca, pour que ta fille éclate aux yeux de tes supérieurs ? Tu comptes briser mon fils pour parvenir à ton but ?
— Mais non, soupira Edward avec plus de condescendance que nécessaire. Si je peux les allier, faire en sorte que Rebecca paraisse encore plus brillante grâce à lui, je le ferai. Jeremy me permet aussi d’assurer ma position et ma légitimité. Le reste de la famille est très masculin, Myrina et Nikos ont tous les deux des fils. Je suis le seul avec juste une fille. Si je veux conserver la place que maman a gagné pour moi au sein de la Ghost, il faut que j’aie mon propre héritier à présenter.
Edward savait qu’il arracherait une grimace à son frère en disant « maman ». Et, à défaut de l’entendre sourire depuis le début, il pouvait au moins l’entendre grimacer. Ed pressentit, avant de la percevoir, la colère de son frère. Elle explosa dans ses mots, tranchants et lourds :
— Je te laisserai pas manipuler mon fils pendant des années, Edward. Je vais le récupérer. Tu entends ? Je te laisserai pas lui faire du mal plus longtemps.
— Essaie, murmura Edward d’une voix provocatrice, incapable de s’empêcher de blesser cet être qui lui ressemblait tant. Viens le chercher, mon frère. Tu sais aussi bien que moi que tu n’auras jamais les autorisations pour entrer dans le siège de la Ghost. Maman fera en sorte que tu ne poses jamais les pieds ici. Elle te hait toujours autant. Alors, essaie, mon frère. Viens récupérer ton petit garçon. M’enfin, après l’avoir abandonné deux fois à son sort, il se passera peut-être de toi ?


Il vient de m'achever là :lol: :lol: :lol: :arrow: Il tire à balles réelles :lol:
Le silence enragé d’Ethan valait tous les efforts du monde. Cette fois, un immense sourire fendit le visage d’Edward. Et il s’entendait bien dans sa voix lorsqu’il conclut :
— Au fait, il s’appelle Elias maintenant. Je lui ferai un bisou de ta part.
Ed raccrocha. Elias, c’était le deuxième prénom de son jumeau. Une mauvaise blague, une ultime moquerie pour blesser l’ancienne moitié de son âme. Celle qui l’avait trahi, abandonné, celle qui l’avait poussé à embrasser cette voie.
Cette moitié d’âme qu’il avait préféré occultée, oubliée, méprisée, au risque de tout regretter. Ed, tu mérites un câlin. Sasa, on ouvre le Edward Hug Squad ? :arrow: Je vous laisse voir pour les formalités :lol:
Boooon… c'était tendax dis-moi. :lol: Non franchement, j'ai adoré la discussion entre deux jumeaux qui s'étaient perdus de vue de longue date. C'était… whaou. Je suis fan. Je suis super fan.

Puis ça apporte aussi plein d'infos sur Ryu, sur Ethan, sur Edward… sur Brooke, mon dieu, sur Brooke. Je me doutais d'un truc du genre, mais ça pique quand même. Pauvre Rebecca… et pauvre Edward, d'une certaine manière. Puis comme tu le disais avec Sasa, j'aime beaucoup la différence entre l'apparence que Rebecca s'est construite au fil des années et ce qu'elle veut réellement.

Et pour te rassurer, tu les retranscris très très bien. On ne serait pas encore en train de s'extasier dessus sinon :lol:
Heyo ! Merci beaucoup pour ton retour ♥

Oué, pauvre Alex ptn. Dans l'idée je préfère autrice, car il est plus correcte qu'auteure (on dit bien actrice 8-) ), mais j'ai du mal à l'appliquer à moi-même... :roll:
Maria, elle risque de te sortir par les trous de nez encore un moment... :v

Yes, ça a dû se sentir, mais c'était très fun (et peu douloureux quand même) à écrire :mrgreen: Ed et Eth, j'adore les écrire ensemble, même si ça arrive vraiment pas souvent pour le coup.
Oh non, elle a refait la blague.

Brooke, yep... Clairement une mort dégueulasse. Un deuil assez difficile à gérer pour Ed et... des projections sur leur fille :'')
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Hello !
Je vous souhaite une bonne lecture ;)




- Chapitre 56 -



Dimanche 4 juillet 2021, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Maria fit glisser les tasses de café devant chaque invité puis déposa au milieu de la table le gâteau au chocolat que Thalia et elle avaient cuisiné plus tôt. Michael avait accepté de les recevoir dans son trois-pièces en ce jour de fête nationale. Le soleil dardait ses rayons dans le salon, des images de feux d’artifice et de parades passaient à la télé, des cris retentissaient à l’extérieur de l’appartement.
Aucun d’entre eux ne souriait.
— Servez-vous, déclara mécaniquement Maria en tapotant la pelle à tarte posée sur le gâteau.
Bien décidé à réchauffer l’ambiance gelée, Mike entreprit de servir tout le monde. Ethan était installé à sa gauche, suivi de Thalia puis de Will. Maria fermait le cercle, la mine sombre.
— Alors c’est tout ce que tu nous proposes ?
Ethan observa la feuille qu’il avait mise à disposition de son ex-compagne. Il y était noté les informations cruciales qu’il avait obtenues sur la situation de leur fils. Peu de données, en somme, et qui ne leur permettaient pas d’établir un plan précis.
— Jane nous a communiqué tout ce qu’elle a pu voir ou entendre, expliqua Ethan en s’efforçant de ne pas paraître trop abattu devant Thalia. Elle a pas pu apprendre grand-chose.
Maria ne pipa mot, la bouche aplatie en une mince ligne. Elle avait compté sur Ethan, qui travaillait encore à la A.A, pour mener les recherches concernant leur fils. Face au peu d’informations que contenait la feuille de son ex-compagnon, elle ne pouvait qu’être déçue. Que pouvaient-ils faire concrètement à partir de si peu de pistes ?
— Pourquoi il veut en faire son héritier ? Il a pas déjà une fille ? grogna Will en observant le feuillet récapitulatif.
— Une histoire de famille et de société, comme toujours. D’après lui, la Ghost Society n’est pas assez ouverte à la parité. Elle n’offre pas suffisamment de postes à responsabilités pour les femmes. Il a peur que Rebecca finisse comme sa mère.
Comme le médecin haussait un sourcil inquisiteur, Maria précisa :
— Brooke, la compagne d’Edward, est morte sur le terrain, en mission. (Avec un rictus tordu, elle ajouta dans un murmure : ) Comme Adrián.
Ethan lui adressa un regard compatissant. Il avait été à ses côtés quand Maria avait perdu son partenaire. Il se rappelait encore ses sanglots, ses cris, son impuissance. Leur impuissance.
Comme le silence s’installait, Ethan reprit lentement :
— En adoptant Jeremy, il conserve les faveurs de ses supérieurs à son égard. Il a un fils sur qui compter pour récupérer ses avantages une fois qu’il aura pris sa retraite.
— C’est vraiment un truc qui m’échappe, marmonna William en faisant tournoyer le café dans sa tasse. Ces avantages familiaux, ces questions d’héritage… à croire que le réseau de la Ghost a des siècles de retard.
— Toutes les sociétés-filles ne sont pas comme ça, le rassura Maria en posant le menton sur sa main. Il y a qu’à voir les Amazones.
— Tu parles d’un exemple.
Comme le visage de Maria se plissait, il posa une main sur la sienne.
— Désolé. C’est juste que… c’est le groupe le plus marginal du réseau.
Maria souleva sa main pour l’embrasser discrètement, lui signifiant au passage qu’il était pardonné. Will lui sourit en retour puis fronça les sourcils devant la moue déroutée d’Ethan.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je… ne savais pas que vous étiez ensemble.
— Tu n’étais pas au courant ? Thalia ne t’a rien dit ?
— Non, déclara Ethan dans un souffle. Je… tant mieux pour vous.
Alors que William ouvrait la bouche, Maria intervint abruptement :
— Ma relation avec Will n’est absolument pas la raison pour laquelle nous sommes là. (Elle lâcha la main de son compagnon pour agripper la feuille.) Ethan, concrètement, comment on arrache Jem des griffes de ton frère ?
— Ni toi ni moi ne pouvons mettre les pieds au siège de la Ghost. Ma famille nous en empêchera, ils refuseront nos demandes de visite. On peut aussi faire une croix sur Michael et Grace ; Edward les connaît.
— Jane ? proposa Maria d’un ton de plus en plus crispé.
— C’est le moins risqué. Mais elle était présente au siège de la Ghost quand j’ai appelé Edward, il a dû faire le rapprochement. Si on compte sur elle, faudra être prudent.
Maria reposa la feuille en jurant en italien. Thalia baissa le nez, consciente de la colère et de la peine de sa mère. Pour occuper ses mains tremblotantes, elle rassembla les miettes de sa part de gâteau dans un coin de son assiette. Quand elle releva le cou, Mike l’observait du coin de l’œil avec un petit sourire. Il était le seul à se rappeler son existence quand ses parents s’inquiétaient du sort de Jeremy.
— Alors quoi ? grommela William en vidant sa tasse de ses dernières gouttes de café. On attend un miracle ? Que ton frère décide de ne plus être la pire crevure de l’univers ?
— C’est pas la pire crevure de l’univers, crois-moi, rétorqua Ethan d’un air sombre. Et, non, on n’attend pas un miracle. On attend une opportunité, une ouverture.
L’air désabusé de Will fit grimacer l’agent. Il se redressa pour se donner contenance et expliqua :
— Edward ne peut pas garder Jeremy enfermé pendant des années et des années. Il faudra bien qu’il le fasse sortir du siège à un moment donné. Pour un entraînement, un voyage, un événement de la Ghost Society… n’importe quoi.
— Mais ça peut arriver quand, ce genre d’opportunité ? souffla Maria sans dissimuler sa nervosité croissante. Il peut s’écouler des mois, hein ?
Son ex-compagnon ne chercha pas à lui mentir. Il serra les dents en plongeant les yeux dans ceux brouillés de Maria. Puis il hocha la tête.
— Des mois, oui. Un an. Si Edward pousse le bouchon encore plus loin, deux, trois ans…
Les traits de Maria se figèrent pendant une seconde. Elle expira difficilement, carra les mâchoires, inspira de nouveau puis acquiesça. Si son port de tête était stable, son regard ferme, tout le reste de son corps tremblait.
— Alors on peut qu’attendre, résuma Michael en se resservant du gâteau. Attendre qu’Ed se décide à sortir notre p’tit gars de sa prison. Déterminer l’endroit où il l’emmènera, établir un plan et récupérer Jeremy.
— C’est ça, chuchota Ethan en se prenant le visage entre les mains.
Alors que le silence et le noir envahissaient son esprit, une petite tape sur la cuisse lui fit baisser les yeux. Thalia lui adressait un sourire incertain, sa cuillère toujours dans une main. Une bouffée d’amour enserra Ethan jusqu’au cou.
— Merci, ma puce, murmura-t-il en lui serrant la main en retour.
Elle était l’un des derniers rayons de soleil dans son ciel gris personnel.

Thalia observait la maison à étage par la fenêtre de la voiture. Elle était banale, ressemblait à ses voisines de banlieue familiale. Seule la plaque indiquant le cabinet de consultation de Will la différenciait du reste de la rue.
— C’est gentil de nous accueillir pour quelques jours, souffla Maria en serrant la bride de son sac d’affaires.
William lui adressa un mince sourire en coupant le moteur. Ce n’était pas le genre d’homme à être constamment affable ou blagueur. Thalia ne l’avait d’ailleurs jamais entendu rire. Après des mois passés chez Michael, la différence entre les deux hommes l’enveloppait d’appréhension.
— On te dérangera pas toute la semaine, ajouta sa mère en ouvrant la portière. C’est tes congés, on va te laisser respirer tranquillement.
Comme Will ouvrait la porte à Thalia pour la laisser sortir, elle perçut sans mal le soulagement dans la voix de l’homme :
— Mais non, Maria, vous me dérangez pas. Au contraire. Je vis tout seul, ça me fera du bien un peu de compagnie.
Thalia se rapprocha de sa mère tandis qu’ils remontaient l’allée de dalles. L’accès au cabinet se trouvait sur la droite, simple, formel. L’entrée de la maison n’était pas bien plus chaleureuse : pas de décorations, pas de fleurs, à peine le nom du médecin.
Les bras de Maria et de Will se frôlèrent quand ils rentrèrent. Son sac serré contre la poitrine, Thalia les suivit sans un mot. Elle s’était habituée à vivre chez Mike. Elle partageait la chambre d’amis avec sa mère et retournait à l’école depuis quelques mois. Elle s’était même fait une amie. Pourquoi devait-elle déménager encore ?
— C’est assez simple, s’excusa Will en traversant le salon pour se rendre dans la cuisine. Vous voulez boire quelque chose ?
Tandis que Maria le rejoignait pour se servir un verre d’eau, Thalia resta campée près de l’entrée. C’était un salon sans fioritures, sans bibelots inutiles, sans vêtements oubliés. Si loin de l’appartement de Sludge ou de celui de Mike. L’estomac de la fillette se noua.
— Maman, l’appela-t-elle en traversant la pièce d’un pas nerveux.
Maria lui jeta un coup d’œil étonné puis fronça les sourcils.
— Tes chaussures. Tu vas tout salir.
Thalia bredouilla des excuses avant de se pencher pour retirer ses tennis. Quand elle se redressa, sa mère discutait de nouveau avec Will. Voilà, ils l’oubliaient encore. Elle aurait aimé que son frère soit là. Il parvenait à se faire discret comme à attirer l’attention. Plus d’une fois, il avait aidé Thalia à parler à leur mère lorsqu’elle n’avait pas eu le courage de la tirer d’une occupation ou d’une humeur sombre.
— Maman. Maman ?
Will baissa les yeux en premier sur la fillette, l’air inquisiteur.
— Je… on va rester longtemps ?
Sa question brute fit grimacer Maria. Elle tendit le bras pour se resservir un verre d’eau puis souffla :
— Quelques jours. Will a une chambre d’amis, lui aussi, alors tu auras ton propre lit, t’inquiète pas.
Ce n’était pas ce qui l’inquiétait.
— Et Mike ? On retourne pas chez lui ?
— Mon cœur, Michael peut pas nous héberger pour toujours. Il faut qu’on trouve notre propre maison.
Même si elle savait que l’inverse n’aurait jamais été possible, la fillette fit une moue déçue. Elle aimait Mike : il la soulevait dans ses bras pour la faire tournoyer, lui adressait des grimaces puériles quand Maria avait le dos tourné, racontait des blagues à chaque repas et lui servait des chocolats chauds sur le canapé. William n’avait pas l’air d’accepter les repas devant la télé ni les concours d’histoires drôles.
— Et puis, ajouta Maria avec un petit sourire, tu sais que Will et moi on est ensemble maintenant. (Elle acquiesça brièvement du menton.) Eh bien… ça pourrait être sympa de vivre ici, non ? En plus, Will m’a dit que le fleuriste du quartier recherchait de l’aide. Je pourrai travailler rapidement.
Comme Thalia se mettait à mâchouiller sa lèvre inférieure, sa mère tendit le bras pour lui caresser la joue. La fillette se fit violence pour ne pas reculer. Elle ne voulait pas que Maria perçoive son trouble.
— On peut essayer, dans un premier temps ? Passer la semaine chez Mike pour que tu puisses aller à l’école et retourner chez Will le week-end ?
Thalia considéra la proposition en serrant plus fort son sac contre elle. Ça lui semblait plutôt honnête comme essai. Elle s’apprêtait à hocher la tête quand elle réalisa à voix haute :
— Et papa ?
Maria se redressa légèrement, étonnée. Quant à William, il ne masqua pas son exaspération.
— Je vais plus aller chez lui ?
— Mon cœur… si tu veux allez chez ton pè…
— Oui, la coupa abruptement Thalia, le visage tiré de colère. Je veux le voir le week-end.
Songeuse, sa mère échangea une œillade rapide avec Will avant de hausser les épaules.
— On peut continuer à faire une semaine sur deux ?
— OK.
Maria acquiesça en souriant, soulagée d’avoir trouvé une solution qui convenait à sa fille. Elle s’avança pour la serrer dans ses bras, mais Thalia se déroba et fila dans le salon.
— Elle risque de bouder un peu, soupira Maria en se tournant vers son compagnon. Le temps qu’elle s’adapte.
— Pas de soucis. Je comprends qu’elle soit chamboulée.
— Merci encore, Will. Mike a été adorable avec nous, mais il me faisait même pas payer une partie du loyer. Je me sentais trop coupable et ça me bouffait.
— Si tu veux absolument participer aux dépenses, tu pourras, la rassura William en passant une main dans ses cheveux. On va y aller doucement pour la transition. Si Thalia peut être à la maison en semaine d’ici la rentrée, ce serait super. En plus, j’ai repéré son école à Down-Town. Je pourrais l’y emmener.
La culpabilité était moins brûlante dans la gorge de Maria. Elle ferma les yeux et laissa les caresses de Will la détendre jusqu’aux os.
— Et Jeremy ? On fera comment une fois qu’il sera revenu ?
Les gestes tendres de Will ralentirent puis cessèrent complètement. Surprise par la rigidité de ses bras, Maria se décolla de son épaule pour le dévisager.
— Tu as qu’une chambre d’amis et elle est pas bien grande, expliqua la femme d’un air soucieux.
— Il… tu veux vraiment qu’il vienne à la maison ?
L’étonnement de Maria vira à la perplexité méfiante.
— Pourquoi pas ?
— Maria… aussi dur que ce soit à entendre… Tu crois pas que Jeremy ferait aussi bien de rester auprès d’Edward et sa famille ?
Brutalement refroidie, elle recula d’un pas et croisa les bras. Ses yeux plissés toisaient Will avec irritation.
— Tu me parlais jamais de lui, chuchota la femme en secouant la tête. Je comprends mieux. C’est mon fils, Will. Je l’abandonnerai pas.
— Je dis pas ça, soupira le médecin en repoussant ses mèches noires en arrière. Simplement… j’ai peur qu’il amène le danger avec lui s’il revient. Les Sybaris le veulent de leur côté. S’il retourne à Modros, les emmerdes suivront.
Ahurie par les propos de son compagnon, Maria déglutit péniblement avant de siffler :
— William, j’ai passé huit ans dans le mensonge et la crainte que cette tarée d’Alexia Sybaris découvre le pot aux roses. Je peux le refaire de nouveau.
La placidité des traits de Will se fissura d’un coup. Ses yeux bleus étincelaient de colère libérée.
— Tu ferais ça pour un gosse qui a déjà foutu ta vie en l’air ?
— Jeremy est absolument pas responsable de ça, asséna-t-elle en retour d’un ton sec.
— Ah oui ? Pour un gamin que tu voulais même pas, il aura quand même bouffé un bon paquet des réussites de ta vie.
Maria ne répondit rien, les lèvres écrasées l’une contre l’autre. Elle avait peur de se mettre à l’insulter copieusement si elle entrouvrait la bouche. Elle garda les bras fermement croisés sur la poitrine – là aussi, elle craignait de le gifler – et susurra :
— William, tu étais à mes côtés quand j’étais enceinte de Jeremy, alors, oui, tu sais que ça m’a foutu dans un état pas possible. Pourtant, tu sais aussi que…
— Maria, je te rappelle que tu es venue me voir pour avorter, répliqua l’homme avec sidération.
Elle haussa les sourcils, le dévisagea dans un silence glacé puis sourit.
— Tu veux jouer aux connards ? Très bien. J’en ai eu ma pelle, un de plus, un de moins…
Avec des gestes furieux, elle ramassa son sac et retourna dans le salon. William la rattrapa par le bras avant de déclarer avec hâte :
— Je suis désolé, Maria. (Elle lui adressa un sourire acide en réponse.) Vraiment, je… Je sais que tu le désirais, finalement. C’est juste que…
— Will, j’ai besoin de soutien, d’encouragement, d’affection. Je veux pas d’un homme donneur de leçon. Mes décisions concernant mes enfants ne regardent que leur père et moi. Je veux que ce soit clair.
— C’est clair, murmura Will après quelques secondes de silence. Je suis désolé.
Maria soupira en constatant combien ça lui avait coûté de dire ces trois mots.
— J’espère que tu cuisines bien, marmonna-t-elle du bout des lèvres. Pour te faire pardonner.
— Je vais faire de mon mieux, lui promit-il. Sur tous les plans.
Peinée, Maria soupira puis hocha la tête. Elle était sincèrement soulagée que William soit rapidement revenu sur ses déclarations. Elle n’aurait pas eu la force de subir une énième déception.



Suite
Dernière modification par louji le mer. 28 juil., 2021 5:23 pm, modifié 2 fois.
TcmA

Profil sur Booknode

Messages : 407
Inscription : dim. 02 sept., 2018 10:44 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : jeu. 21 janv., 2021 11:51 am Chap 51 : Oui, c'est ça, même Maria avait cessé de se battre sur certains sujets... Après, pour l'aspect sortage des doigts des fessouilles, ça l'aide dans le sens où il prend conscience de ses capacités, mais c'est aussi malsain pour le long terme car là il est dans une cage d'obligations et de pression... il a toujours pas appris à bosser pour lui-même :?

Chap 53 : "Jimmi-chu la petite pomme de terre contre les vilains Sybaris" je pense qu'on est sur un bon rename là
J'crois que j'ai pas beaucoup de persos sans carences affectives. Oups.

Ah la version physique... J'ai hâte aussi. Mais faut finir la réécriture avant ça :cry: :lol:
Bisous !

Oui, voilà... MDRRRR sortage des doigts des fessouilles, c'est mignon. Oui, totalement!

Magnifique, c'est parfait.
Maintenant que tu le dis :lol:

Ouiiii, courage pour tout!!!
Bisous~
DanielPagés

Profil sur Booknode

Messages : 2595
Inscription : mer. 09 mars, 2011 4:04 pm
Localisation : France sud-ouest
Contact :

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Très fier d'être arrivé à la fin du 54 (après plus de 200 pages liseuse), je m'aperçois qu'il y a déjà un 55 et comme je me dis que ce sera demain vendredi... Dong !!! 56 !!
Franchement, il y a quelques détails à corriger, mais j'ai essayé de ne pas les voir pour le plaisir de la lecture. Et du plaisir à te lire, j'en ai eu ! j'aime beaucoup tes personnages. De fait ils ressemblent un peu aux miens dans leur bienveillance.
Voilà ! J'aime beaucoup... mais j'ai toujours peur de la suite ! je te crains un peu. Il y a des gens à qui il ne faut pas faire de mal, hein !
Bizoux
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit : jeu. 28 janv., 2021 7:24 pm Très fier d'être arrivé à la fin du 54 (après plus de 200 pages liseuse), je m'aperçois qu'il y a déjà un 55 et comme je me dis que ce sera demain vendredi... Dong !!! 56 !!
Franchement, il y a quelques détails à corriger, mais j'ai essayé de ne pas les voir pour le plaisir de la lecture. Et du plaisir à te lire, j'en ai eu ! j'aime beaucoup tes personnages. De fait ils ressemblent un peu aux miens dans leur bienveillance.
Voilà ! J'aime beaucoup... mais j'ai toujours peur de la suite ! je te crains un peu. Il y a des gens à qui il ne faut pas faire de mal, hein !
Bizoux
Coucou Danou !

Je suis super contente que tu aies pris le temps de lire tout ça, merci beaucoup :D
Ces petites choses qui peuvent être améliorées, c'est sur le fond ou la forme ? ;) (pour la forme, je suis en pleine réécriture là, mais pour le fond, il est possible que certaines choses m'échappent complètement comme je ne vis pas l'histoire comme vous le faites ^^)
Évidemment ravie que les personnages te plaisent :mrgreen: Et oui, à part quelques-uns, ils sont globalement tous dans la bienveillance.
Mais non, moi je suis sympa ! :lol: Y'a des écrivains plus sadiques sur le forum (coucou Sarah)

Encore un grand merci, ça rebooste le moral d'avoir des commentaires !

Bizouz
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Heyo ! La réécriture avance plutôt bien (j'en suis au chap 26), j'ai enlevé 2,5k mots pour l'instant. Mon objectif, c'est vraiment d'enlever des mots et pas d'en rajouter donc c'est pas plus mal !
Et c'est l'anniversaire d'Ethan (et donc d'Edward mdr) aujourd'hui, bon anniv vieux !




- Chapitre 57 -



Samedi 21 août 2021, Parc national du Grand Bassin, Nevada, États-Unis d’Amérique.


Même si le ciel était couvert, il faisait largement assez doux pour se balader dans les sous-bois qui bordaient le siège de la Ghost Society. Jeremy avait réussi à convaincre son oncle de le laisser sortir. Après dix mois passés auprès des Sybaris, Edward peinait encore à laisser son neveu aller et venir à sa guise. Jim n’avait pourtant jamais fait l’affront de trahir sa confiance.
Rebecca menait la cadence à travers les petits sentiers. Elle connaissait suffisamment les lieux après des années de footing et balades à cheval dans les environs. Dans son dos, son cousin marchait dans ses traces. Jim l’aurait suivie les yeux fermés ; il lui faisait pleinement confiance à présent. Elle était la seule à l’appeler par son vrai nom, à partager des instants complices et sans contraintes. Comme ils le faisaient à cet instant.
— On va dans un endroit particulier ? s’enquit Jim en réhaussant la housse de son instrument sur ses épaules. Comme tu m’as demandé de prendre la guitare, j’imagine qu’on va pas très loin.
— On en a encore pour dix minutes, souffla Rebecca en enjambant une grosse racine. Y’a un coin que j’aime bien, plutôt tranquille, au-dessus d’un ruisseau.
Quelques minutes plus tard, comme promis, les sous-bois s’élargirent pour laisser place à un cours d’eau surplombé d’un promontoire de grosses pierres. Jeremy et sa cousine s’y installèrent sans un mot, appréciant la brise tiède qui faisait bruisser les feuilles.
— J’ai amené deux-trois trucs à grignoter, l’informa Rebecca en ouvrant son sac-à-dos.
Jim sourit avant même de savoir ce qu’elle avait rapporté. Elle le connaissait bien à présent ; elle savait quoi chiper dans la cantine des Fantômes pour lui faire plaisir. Deux muffins aux pépites de chocolat emballés dans du papier roulèrent sur la pierre.
— Sainte Déesse des pâtisseries, merci, chuchota Jeremy d’un ton révérencieux.
Rebecca roula des yeux avec un sourire en coin puis posa son bras sur son genou. Son visage s’était fait aussi dur que la pierre sur laquelle ils étaient assis.
— Chava ? marmonna Jim en mâchant rapidement sa première bouchée de muffin.
— Je voulais parler avec toi de l’avenir, expliqua-t-elle en haussant les épaules.
Déconcerté par le sérieux de la conversation, Jeremy fit glisser son morceau de muffin d’une grande rasade d’eau puis souffla :
— OK. Je t’écoute.
— On en a plus parlé depuis un moment, mais… je voulais discuter de ce qu’on va faire tous les deux dans les années à venir.
— Pleurer ? proposa Jeremy d’un air songeur.
— Abruti. Tu sais que devenir Fantôme, c’est pas mon rêve.
— Ni d’être aux commandes de la Ghost, se rappela Jim avec une grimace. Ce qui risque de poser problème par rapport à ton père.
La bouche de Rebecca se pinça. Elle se rappelait l’expression de son cousin quand elle lui avait expliqué que les petits projets de son père ne la séduisaient pas. Mélange de stupéfaction, d’appréhension et d’amertume. Jim devait être le faire-valoir de l’adolescente. Or, si elle ne s’engageait pas dans la voie des Fantômes, il se retrouverait sous les feux des projecteurs.
— L’idée, c’est pas que tu prennes tout dans la tronche à ma place, soupira Rebecca en se frottant le crâne. Je sais très bien que mon père te prendra comme bouche-trou si jamais je m’en vais.
— Bouche-trou, répéta Jeremy avec un sourire sans joie.
Rebecca fit la moue en rougissant légèrement.
— Oui, c’est une expression, tu vois ce que je veux dire. (Elle récupéra son muffin pour en détacher lentement l’emballage.) Tu penses pouvoir tenir encore deux ans ?
— Deux ans ?
— Oui, le temps que je termine ma formation de Fantôme. Je serai majeure à ce moment-là. Je pourrai partir d’ici, commencer une nouvelle vie. Loin d’eux.
Perplexe, Jeremy l’observa de biais en croquant un généreux bout de muffin.
— Tu penses que ton père et le reste de la famille te laisseront partir juste parce que tu as dix-huit ans ? Ça m’a l’air plus compliqué que ça.
L’adolescente arracha d’un coup sec l’emballage papier de sa friandise. Les muscles de son bras tendus lui faisaient trembloter les mains.
— Ils pourront pas m’attacher à une chaise. Je m’en irai, je disparaîtrai.
— Tu t’en sens capable ?
La bouffée de chaleur qui envahit Rebecca lui fit écarquiller les yeux et jeter son muffin entre ses jambes. D’un regard cinglant, elle défia son cousin d’ajouter un seul autre mot de travers.
— Oui, je m’en sens capable, finit-elle par siffler d’un ton hargneux. Je me prépare depuis des mois. J’attends que chaque jour passe plus rapidement que la veille. Dès que j’aurai ce foutu diplôme, je me casserai d’ici.
Refroidi par la véhémence de sa cousine, Jeremy poussa de côté son muffin. Il avait un goût de cendre dans la bouche.
— Désolé, Rebecca, je… je voulais pas dire que tu pouvais pas le faire. Mais plutôt… Edward… c’est qu’un sale con. (Sa cousine grimaça furtivement sans l’interrompre.) Mais un sale con qui reste ton père.
— Je sais, chuchota l’adolescente d’une voix adoucie. Je sais. Il… a jamais été trop nul avec moi. Il fait en sorte qu’on passe du temps ensemble, il m’emmène me balader dans le parc, on se fait des soirées cinéma… Mais je sens bien qu’il a toujours l’esprit ailleurs, qu’il est jamais serein.
— Ton père, serein ? Autant attendre que les poules aient des dents.
— Il a toujours quelque chose en tête, compléta Rebecca en ramenant ses longues jambes contre elle. Une nouvelle mission, un nouveau plan, un nouveau partenaire… Sa vie, c’est son job. Il a la même maladie que mamie et les autres. Je veux pas de ça, pas de cette vie.
Compatissant, Jim s’efforça à ne pas trop grimacer. Le « mamie » qui avait glissé dans le discours de sa cousine lui avait arraché un sursaut. Visiblement, ils n’avaient pas la même appréciation d’Alexia Sybaris.
— Alors… on attend que t’aies ton diplôme, histoire que ton père nous laisse tranquilles, puis on se barre fissa ?
Un sourire chatouilla les commissures de la bouche sérieuse de sa cousine.
— C’est l’idée. Si on part avant, tous les deux, on se fera traquer comme des bêtes. Si on attend que j’aie mon diplôme, que tu sois plus impliqué parmi les recrues-fantômes, ils abaisseront leur vigilance. Mais si on attend trop longtemps… papa finira par vouloir me donner des responsabilités et il te fera entrer dans le réseau de la Ghost pour de bon.
Approuvant le plan de sa cousine, Jeremy se fit violence pour déglutir et chasser la boule de plomb au fond de son estomac. Le muffin pesait lourd dans ses intestins – ou c’était simplement son angoisse habituelle.
— Plus que deux ans à attendre, chuchota-t-il en agrippant la housse de sa guitare dans un geste nerveux.
Ses yeux ambrés perdus dans les buissons au-delà du ruisseau, Rebecca acquiesça du menton. Deux ans. Deux ans à porter son masque de jeune recrue brillante et ambitieuse. À se prétendre l’héritière d’Alexia et Edward Sybaris, prête à reprendre fièrement le flambeau de leurs réussites.
Quelle jolie mascarade.

S’extirpant de ses pensées amères, Rebecca orienta le regard vers son cousin. Il s’était voûté, la tête baissée entre ses genoux, ses mains crispées sur la housse de la guitare. Il avait l’air d’essayer de disparaître en lui-même.
— Jeremy ?
L’intéressé se redressa lentement, des ombres dans les yeux. Rebecca serra légèrement les dents en remarquant son air perdu et attristé. Lui non plus ne parvenait pas à porter constamment son masque. D’autant plus qu’il ne l’avait jamais accepté de son plein gré.
— Tu me jouerais un morceau ?
La question fila entre eux avec la légèreté de la brise estivale. Désemparé, Jeremy dévisagea sa cousine la bouche entrouverte avant de rougir furieusement. Rebecca le voyait comme un gamin dans ces moments-là, avec ses yeux un peu trop expressifs et ses pommettes hautes couvertes de rose.
— Tu dois bien en connaître un, maintenant ? insista gentiment sa cousine.
Il fixait l’horizon avec insistance, la bouche pincée. Jim n’aurait jamais osé dire à Rebecca qu’il en connaissait même une trentaine, dont une dizaine qu’il recouvrait de paroles murmurées.
— Euh, ouais. Je… une chanson d’Oasis, ça te va ?
— Un classique quand on commence la guitare, approuva l’adolescente en arrachant à son muffin un bout de la taille de son pouce. Ça me va très bien.
Avec des gestes précautionneux, son cousin extirpa l’instrument de la housse et le plaça sur ses cuisses. Un mélange de fierté, d’affection et d’impatience enveloppa Rebecca. Elle avait donné la guitare à Jim seulement quelques mois plus tôt. Et il avait l’air de la connaître depuis toujours…
Les premiers accords résonnèrent dans les sous-bois, carillonnant sur le ruisseau, bruissant avec les feuilles. D’abord hésitants, les gestes de Jeremy s’affermirent au bout du premier couplet. Une fois son rythme trouvé, il laissa la musique entraînante l’extirper de son petit bout de monde. Il oublia Rebecca et ses yeux intenses rivés à lui. Oublia Edward et la pression constante qu’il faisait peser sur Jim. Il oublia aussi le vide de sa poitrine, l’absence de sa famille.
Sans vraiment s’en rendre compte, Jeremy se mit à chuchoter les paroles qu’il avait fini par connaître par cœur. Comme seuls les murmures du vent et les gargouillis de l’eau lui faisaient écho, il rajouta plusieurs couches autour de son filet de voix. Il la laissa s’élever, porter, l’enveloppa de confiance et d’intimité.
Muette de stupeur, Rebecca l’observait jouer et chanter sans oser cligner des yeux. Le morceau qu’il grattait sur les cordes n’était pas spécialement difficile, la maîtrise des paroles ne requérait pas des années d’entraînement. Et pourtant… il vibrait. Elle ne trouvait pas d’autres mots pour définir la rage savamment contenue de ses mains, la passion enchaînée de sa voix encore un peu rauque d’adolescent.
Il jouait, il chantait, il vibrait. Et Rebecca ne se souvenait pas l’avoir vu plus vivant qu’à ce moment-là.



Suite
Dernière modification par louji le mer. 28 juil., 2021 5:26 pm, modifié 2 fois.
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Hello !
La réécriture avance doucement, mais sûrement. J'en suis à la moitié là. Globalement, quelques changements de fonds, mais pas grand-chose, le T1 était assez clair dans ma tête quand je l'ai commencé, alors le scénario aussi (je supprime des passages vraiment pas palpitants éventuellement). Surtout de la forme, avec des petites changements dans la forme des phrases, des corrections de coquilles et répétitions... Brefouille, rien de vraiment compliqué.




- Chapitre 58 -



Jeudi 26 août 2021, Down-Town, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Mike observait son ami d’un air songeur, les bras croisés sur la poitrine. Ethan était en train de vider l’un des casiers surchargé de leur bureau commun au siège de S.U.I. Les dossiers soulevaient des volutes de poussière en glissant dans les boîtes d’archivage.
— T’es sûr de toi ?
— J’en ai besoin, Mike.
Celui-ci haussa les épaules avec une moue circonspecte. L’annonce que lui avait fait son ami quelques heures plus tôt lui trottait encore en tête. Il fallait dire que la décision d’Ethan allait modifier leur quotidien à tous les deux.
— Mme Allan et David ont dit quoi ?
— Qu’ils m’encourageaient dans mon projet. David a ajouté qu’il me verrait très bien dans ce nouveau poste. Mme Allan a précisé qu’ils regretteraient mon départ si je choisis de le faire à temps plein.
Avec un soupir, Michael récupéra une barre de céréales dont il déchira distraitement l’emballage. Même s’il ne comptait pas vider complètement son côté, le bureau allait être bien plus vide et ennuyant sans son partenaire pour l’occuper.
— Tu vas faire du cinquante-cinquante, c’est bien ça ?
— Oui, l’après-midi, je serai ici. (Remarquant l’air tristounet de son ami, Ethan lui adressa un sourire.) Pour nos missions communes.
— Arf, je sais que je suis injuste, soupira Mike en croquant soudainement dans sa barre. Je sais que t’as besoin de changer d’air, de voir autre chose.
Tout en glissant des dossiers vieux de plusieurs années dans l’une des boîtes de rangement – qui iraient directement aux archives – Ethan secoua la tête.
— Mike, je comprends parfaitement que ça te chamboule. Vieux… t’as le droit de m’en vouloir. (Comme le visage de son ami se plissait, Ethan ajouta : ) On bosse ensemble depuis tellement d’années… Je suis désolé d’avoir à modifier notre fonctionnement.
— Te tracasse pas pour ça, Eth’.
La culpabilité d’Ethan ne faiblit pas malgré la douceur et l’affection qui enveloppaient de la voix suave de son partenaire. Même s’il avait l’impression de trahir Michael, l’opportunité qu’il avait saisie était trop importante pour qu’il passe à côté. Il en avait besoin pour remonter la pente de l’année qui s’était écoulée.
— Tu te tues pour ce boulot depuis trop longtemps, ajouta Mike avec un rictus. T’y as jamais pris le même goût que moi. J’ai toujours eu l’impression que le fantôme de ta mère te retenait ici.
Avec un sourire mutin, Mike fit un geste de la main vers la porte.
— Ethan, t’as donné assez de ta vie, de ton énergie, pour ce job. On a pas à rougir de notre parcours. Surtout toi. Pour prouver que tout t’arrivait pas mâché dans la gueule, t’as trimé deux fois plus que les autres.
Comme il ne pouvait pas réfuter ces propos, Ethan se contenta de plisser les lèvres en observant Michael. Il aurait aimé avoir sa force tranquille, sa capacité à encaisser le changement. Même s’il affichait un air serein, le cœur d’Ethan cavalait dans sa poitrine. Son projet était un risque et la perspective d’échouer lui nouait la gorge.
— Puis, tu t’en vas pas si loin, reprit Mike en jetant dans sa bouche les restes de sa barre. L’École, c’est qu’à vingt minutes en voiture.
Ethan retrouva quelque peu le sourire. Il n’avait jamais eu l’intention d’arrêter brutalement ses missions au sein du département de lutte contre le crime organisé. L’offre qu’il avait vue passer pour l’École stipulant qu’un mi-temps suffisait, il n’avait pas tardé à envoyer sa candidature.
Après un entretien avec Ryan Scott, le directeur, et une partie de l’équipe éducative, le résultat était tombé : Ethan était recruté comme professeur-adjoint en EPSA pendant un an.

Mike et son ami patientaient dans l’ascenseur, des boîtes de rangement à la main. Direction les archives, pour se débarrasser de la paperasse administrative qui les encombrait depuis des années. À l’étage de la cafétaria, deux autres agents les rejoignirent.
— Alexou, lança Michael en gratifiant son cadet d’un sourire immense.
La lèvre supérieure d’Alexander tressaillit, signe manifeste de son exaspération, mais il se retint de la moindre remarque. L’air amusé, Dimitri lui jeta un regard en coin. Malgré les étonnants événements qui avaient rapproché les quatre hommes, leurs dynamiques étaient restées les mêmes. Et, dans le chaos de leurs vies respectives, c’était une constante agréable.
— Vous partez en mission ? s’enquit Ethan d’un ton poli.
— Oui, à l’extérieur de la ville. On en a pour quelques jours.
— Oh, j’espère que tout se passera bien. Ryusuke va rester seul chez toi ?
Dimitri sourit en se tournant vers son aîné. Il oubliait parfois qu’Ethan était aussi lié à sa Recrue. C’était moins facile de s’en rappeler sans Jim pour créer les connexions entre eux tous.
— Une partie seulement. Une de ses amies, Valentina, lui a proposé de passer un jour ou deux chez elle.
— Bien entouré, le p’tit Ryu, acquiesça Mike d’un air satisfait. Tu lui as vraiment sauvé la mise, Dimi.
Celui-ci masqua sa gêne dans un marmonnement indistinct, le nez dans sa barbe sombre.
— Je me vois beaucoup en lui, expliqua-t-il après coup. Et puis la menace des services sociaux continuait de peser sur lui, même après son inscription à l’École. Il lui fallait une situation plus stable.
Alex pinça les lèvres en baissant les yeux. Les réussites de son partenaire vis-à-vis de sa Recrue faisaient sonner ses échecs encore plus cuisants. Non seulement il n’avait pas réussi à se rapprocher de Jeremy, mais il s’était en plus laissé berner. Une duperie qui avait conduit à la situation actuelle.
— Et toi, Alexou, ça va ?
La main puissante de Mike autour de son épaule le tira de ses pensées moroses. Il se dégagea tout en maugréant :
— Ça va.
Michael haussa les sourcils en échangeant un regard moqueur avec son partenaire. Ethan lui fit signe de laisser tomber, mais Michael insista :
— Tu as des soucis au boulot ? À la maison ? Ta fiancée… Lauren, c’est ça ? Tout se passe bien ?
— Ça n’a rien à voir avec ça, grommela Alexander en se renfrognant.
Mike marqua une pause. Son expression légère s’était envolée.
— Alex, si tu te sens mal par rapport à Jeremy, t’as pas à t’en fa…
— Pas à m’en faire ? le coupa sèchement l’agent en serrant les mâchoires. Il est parti par ma faute, bordel.
Une ombre couvrit le visage d’Ethan, accentua le creux de ses joues et la cavité de ses yeux.
— Alexander, tu n’as pas l’entière responsabilité de sa disparition.
— N’empêche que j’y ai joué un rôle. Et ça me rend dingue. J’ai laissé tomber ce gosse, merde. C’était mon job et…
De frustration, Alex enfouit les mains dans ses poches et grinça plus fort des dents. Sa poitrine le brûlait, ses poings le démangeaient. Le ton soulagé de Jim quand Alex lui avait confirmé sa venue à la gare hantait ses nuits. Qu’aurait-il dû faire ? Refuser ? Jeremy aurait sûrement fait appel à quelqu’un d’autre…
— Alex, ça remonte à des mois, tout ça, le gourmanda Dimitri en tendant le bras vers lui. Tu vas pas t’empoisonner l’esprit avec ça toute ta vie. Je croyais que Lauren t’avait fait passer le message.
— Ils ont raison, murmura Ethan d’une voix rauque.
— Raison ?
Alex se retourna vivement vers son aîné, une lueur furieuse dans ses iris noisette. Depuis sa discussion avec Lauren et grâce au temps, sa culpabilité s’était amoindrie. Mais, en présence de Mike ou Ethan, elle revenait à la charge en lui engourdissant la poitrine. Un goût de bile dans la bouche, il siffla :
— Vous avez perdu votre fils par ma faute.
— Ce n’était pas ta faute.
— Je l’ai pas traité correctement, insista Alexander en haussant la voix. Je me suis moqué de lui, je l’ai même frappé. Je l’ai jamais encouragé, au contraire. J’ai été détestable avec lui, j’ai participé à sa disparition et vous… vous avez pas envie de m’étriper ?
Un sourire sans joie tira les lèvres d’Ethan. Il y avait comme une colère glacée dans ses yeux ambrés. Une rage enfouie depuis tellement longtemps qu’elle avait fini par oublier sa chaleur.
— Alexander, si je devais étriper toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à faire souffrir ma famille… Je n’en verrais jamais la fin.
Dérouté, Alex ne trouva rien à répondre. Sa culpabilité aurait peut-être été plus facile à gérer si Ethan l’avait méprisé pour son manquement à Jim. Mais l’agent se retrouvait seul face à la brûlure lancinante dans sa poitrine.



Suite
Dernière modification par louji le mer. 28 juil., 2021 5:32 pm, modifié 2 fois.
TcmA

Profil sur Booknode

Messages : 407
Inscription : dim. 02 sept., 2018 10:44 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello ~

Contente de voir que la réécriture avance bien et qu'elle ne te donne pas trop de fil à retordre ! :D

Chap55: Yeesh, comme toujours, la bonne ambiance règne entre Eth et Maria...
Je ne me souvenais plus du tout de Will (déso poto) et de ce qu'il savait ou non de la situation Sybaris, faudra que je relise bien les chaps précédents (je me suis demandée ce qu'il faisait là pendant 2 sec, le pauvre). Puis avec la fin du chap, il me court un peu sur le haricot, c'est incroyable d'être aussi... insensible? (J'aurais bien dit "con", mais c'est un terme un peu trop général.)
Nyohoh, les Amazones 8-) J'imagine que tu ne lâcherais pas leur existence au détour d'une conversation pour ne rien en faire après, j'attends de voir ce que ça va donner !
J'ai pas pu m'empêcher de grimacer lorsqu'Eth apprend que Will & Maria sont ensembles et la façon de Maria de lui dire ("Thalia ne t’a rien dit ?" alors faut déjà que la petite se mette ça en tête et, avec le bordel environnant, c'est pas une mince affaire + Thallie va pas forcément aller en parler à son papa qu'elle ne connaît pas bien ;w; ).
Thalia est vraiment un amour, elle me fait fondre un peu plus à chaque chapitre (et avec Mike et Ethan, ohlala) ! La façon dont la situation se répercute sur elle est terrible, la fin du chap tape là où ça fait mal.

Chap56: Mh, le petit "mamie", j'ai eu un petit frisson de dégoût.
C'est sympa d'observer la situation à travers les yeux de Rebecca et d'explorer un peu plus sa relation avec Jim. Bon, même si elle a bien pensé à son départ, j'ai l'impression que mamie (erk) et papounet ne vont pas la laisser partir comme ça. Puis en deux ans, il peut se passer énormément de choses. C'est à la fois long et court...
Sans grande surprise, la dernière partie du chap est ma préférée ! C'est doux, presque insouciant comparé à ce qu'ils se sont dit plus tôt et puis Oasis forever :D Et ça fait plaisir de voir Jim se détendre un peu plus avec sa cousine !

Chap57: J'en oublie mes bonnes manières : Ethan ♥ Mike ♥ (et j'en mets un pour Thallie aussi ♥).
Je m'attendais pas du tout à ce qu'Eth parte, mais d'un autre côté, c'est logique. Et j'aime Mike purée. Tes persos sont vraiment tops.
Contente de revoir Alex et Dimi ! Alex qui se flagelle... Je le comprends, il a pas exactement tort, il a bien merdé avec Jim. Mais de là à demander si Ethan ne lui en veut pas et s'il n'a pas envie de l'étriper... Calma te Alexou. Affaire à suivre, je me demande ce que cette culpabilité pourrait donner plus tard ;w;
J'ai l'impression qu'Ethan, c'est pas un mec que tu as envie d'énerver. Il est trop bouffé par ce qui lui est arrivé et il est plus fatigué qu'autre chose, ais je sens qu'il va pas falloir qu'Ed pousse le bouchon trop loin (enfin, encore plus loin, mdr, parce qu'il est bien poussé, déjà).

J'ai l'impression que, soit tu nous prépares une ellipse temporelle, soit shit's about to go down. J'ai bien hâte de voir ce qu'il va se passer, surtout avec la fin qui arrive (si je me souviens bien, il ne reste plus que quatre chaps? maybe je me trompe) !
Comme toujours, c'est toujours aussi cool et je me pose toujours autant de question (surtout quand tu nous sprinkle des infos salt bae style) !
Bon courage pour la réécriture et pour le reste :D

La bise~
louji

Profil sur Booknode

Messages : 1724
Inscription : lun. 02 sept., 2013 3:10 pm

Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : dim. 07 févr., 2021 2:06 pm Hiello ~

Contente de voir que la réécriture avance bien et qu'elle ne te donne pas trop de fil à retordre ! :D

Chap55: Yeesh, comme toujours, la bonne ambiance règne entre Eth et Maria...
Je ne me souvenais plus du tout de Will (déso poto) et de ce qu'il savait ou non de la situation Sybaris, faudra que je relise bien les chaps précédents (je me suis demandée ce qu'il faisait là pendant 2 sec, le pauvre). Puis avec la fin du chap, il me court un peu sur le haricot, c'est incroyable d'être aussi... insensible? (J'aurais bien dit "con", mais c'est un terme un peu trop général.)
Nyohoh, les Amazones 8-) J'imagine que tu ne lâcherais pas leur existence au détour d'une conversation pour ne rien en faire après, j'attends de voir ce que ça va donner !
J'ai pas pu m'empêcher de grimacer lorsqu'Eth apprend que Will & Maria sont ensembles et la façon de Maria de lui dire ("Thalia ne t’a rien dit ?" alors faut déjà que la petite se mette ça en tête et, avec le bordel environnant, c'est pas une mince affaire + Thallie va pas forcément aller en parler à son papa qu'elle ne connaît pas bien ;w; ).
Thalia est vraiment un amour, elle me fait fondre un peu plus à chaque chapitre (et avec Mike et Ethan, ohlala) ! La façon dont la situation se répercute sur elle est terrible, la fin du chap tape là où ça fait mal.

Chap56: Mh, le petit "mamie", j'ai eu un petit frisson de dégoût.
C'est sympa d'observer la situation à travers les yeux de Rebecca et d'explorer un peu plus sa relation avec Jim. Bon, même si elle a bien pensé à son départ, j'ai l'impression que mamie (erk) et papounet ne vont pas la laisser partir comme ça. Puis en deux ans, il peut se passer énormément de choses. C'est à la fois long et court...
Sans grande surprise, la dernière partie du chap est ma préférée ! C'est doux, presque insouciant comparé à ce qu'ils se sont dit plus tôt et puis Oasis forever :D Et ça fait plaisir de voir Jim se détendre un peu plus avec sa cousine !

Chap57: J'en oublie mes bonnes manières : Ethan ♥ Mike ♥ (et j'en mets un pour Thallie aussi ♥).
Je m'attendais pas du tout à ce qu'Eth parte, mais d'un autre côté, c'est logique. Et j'aime Mike purée. Tes persos sont vraiment tops.
Contente de revoir Alex et Dimi ! Alex qui se flagelle... Je le comprends, il a pas exactement tort, il a bien merdé avec Jim. Mais de là à demander si Ethan ne lui en veut pas et s'il n'a pas envie de l'étriper... Calma te Alexou. Affaire à suivre, je me demande ce que cette culpabilité pourrait donner plus tard ;w;
J'ai l'impression qu'Ethan, c'est pas un mec que tu as envie d'énerver. Il est trop bouffé par ce qui lui est arrivé et il est plus fatigué qu'autre chose, ais je sens qu'il va pas falloir qu'Ed pousse le bouchon trop loin (enfin, encore plus loin, mdr, parce qu'il est bien poussé, déjà).

J'ai l'impression que, soit tu nous prépares une ellipse temporelle, soit shit's about to go down. J'ai bien hâte de voir ce qu'il va se passer, surtout avec la fin qui arrive (si je me souviens bien, il ne reste plus que quatre chaps? maybe je me trompe) !
Comme toujours, c'est toujours aussi cool et je me pose toujours autant de question (surtout quand tu nous sprinkle des infos salt bae style) !
Bon courage pour la réécriture et pour le reste :D

La bise~
Coucou !

Chap 55 : Ouais, c'est sympa entre eux deux, hein :roll:
Pas de soucis ! On le voit pas énormément avant et le chap 55 sous-entend l'évolution qu'il y a eue entre Maria et lui donc c'est pas évident non plus ^^ Mais ouais, Will, c'est un sacré cas aussi... Rdv au T2, je dis ça, je dis rien :lol:
Yaaas, les Amazones, idem, on en saura plus au T2 !
Mais oui, Thalia commence à servir de pigeon voyageur entre ses parents sauf que... non , les gars x') Et oui c'est un amour, bordel. C'est encore plus dégueux qu'elle a une famille... comme ça quoi :v

Chap 56 : t'es pas la seule je crois :lol:
Yes, Rebecca c'était cool de plonger un peu dans sa tête ^^ Mais, ouais, il peut se passer un tas de choses... You'll see 8-)

Chap 57 : ah, c'est bien, ces bonnes manières 8-)
Ouais, le changement pro d'Eth', c'est totalement inédit à la V2, il se passait pas ça du tout dans la V1 !
Alex, concrètement, tant qu'il aura pas eu Jim sous les yeux... il pourra pas se pardonner. Y'a du travail à faire, malgré le soutien de Dimi et Lauren :v
Ethan c'est une cocotte minute, oui :s Il a pas mal changé de tempérament avec les années et les événements persos et il est bien plus posé maintenant, mais y'a toujours un petit fond impulsif chez lui =D

Yaas, vous me direz de toute façon, votre ressenti sur la fin :D Elle arrive soon, oui, concrètement c'est du chap 59 au chap 62 !
Meeeeerci pour ton com, comme toujours ♥
Répondre

Revenir à « Essais et créations en plusieurs parties »