S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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louji

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S.U.I - Special Units of Intervention [Young Adult / Contemporain / Action]

Message par louji »

Bonjour tout le monde ! Après avoir tergiversé un moment, je me décide à poster une nouvelle histoire sur le fowfow. Pas de prise-de-tête en vue, c'est essentiellement un récit d'action, de divertissement, pour un public ado-adulte (déconseillé pour les -14 ans quand même !).
Comme d'habitude, mon blabla habituel :

BLABLA
Spoiler
J'ai hésité un peu avant de poster cette histoire, pour diverses raisons. La première étant que je ne suis pas tout à fait certaine de l'assumer :roll:
Mais pourquoi ? Eh bien, parce qu'il s'agit avant tout de la réécriture de ma première histoire aboutie et que c'est loin d'être facile de présenter ses "premiers écrits", surtout pour moi qui ai commencé à poster que des années après que j'aie commencé l'écriture :?

S.U.I n'est pas ma "première" histoire, mais la première où j'ai pu boucler un tome. Je l'ai commencé il y a presque six ans, au début de ma seconde, à une époque où l'écriture était avant tout un défouloir émotionnel, même si je ne m'en rendais pas franchement compte. J'ai terminé le T1 un an et quelques mois plus tard, à ~224 000 mots. Autant vous dire c'est un pavé, car mes romans actuels tournent autour de ~150 000 mots ! Cette période a été la plus productive pour moi, sachant que je foutais parfaitement rien au seconde. Mais qui dit productivité ne veut pas dire qualité. Effectivement, quand je "m'amuse" à relire des passages, la qualité de la forme n'est vraiment pas là. De même pour le fond, comme il s'agit d'une histoire dont j'imaginais l'univers au jour le jour, il y avait des inepties, des incohérences, des non-sens... Puis, comme je le disais, c'était bien trop chargé d'expériences et de pensées personnelles pour être agréable à des lecteurs extérieurs.
De ce T1, j'avais continué sur un T2, que j'ai abandonné en milieu d'écriture, faute de motivation et de foi en cet univers. Effectivement, ayant commencé sur de mauvaises bases, mon scénario était mauvais, mes personnages assez creux... J'ai quand même atteint ~130 000 mots, alors que je n'étais qu'au milieu :roll: J'ose même pas imaginer la taille du truc si j'étais allée jusqu'au bout...

Malgré mon abandon de cette histoire et mon implication dans d'autres univers (The Debt étant arrivé au début du T2 de S.U.I), je n'ai pas réussi à me décrocher complètement. Mes premières histoires, je les ai parfaitement mises de côté, j'ai le sentiment d'avoir fait de mon mieux pour elles, même si j'ai dû les abandonner en fin de compte. Mais S.U.I me trotte en tête depuis que j'ai laissé tomber le T2, je ne parviens pas à effacer les personnages de mon esprit, qui se rappellent souvent à moi... Parce que, pour eux, j'ai l'impression de ne pas être allée jusqu'au bout, de les avoir trahis, pas assez développés... Ces p'tits filous me hantent donc depuis quelques années et, ces derniers mois, après avoir doucement réfléchi à ce que je pourrais faire, je me suis enfin décidé à leur donner une seconde chance. À me donner une seconde chance.

L'histoire que je vous présente donc aujourd'hui est une réécriture du T1. Vous ne verrez jamais l'original, j'en ai bien trop honte, mais j'essaie de dépasser mes propres craintes et ma gêne en postant aujourd'hui S.U.I de nouveau.
Cette réécriture reprend des éléments essentiels de l'ancien univers, mais j'ai retravaillé celui-ci, pour le rendre plus réaliste, plus cohérent, plus... sérieux (fin, je l'espère !). Mes personnages principaux sont les mêmes, mais ils ont été revus, pour qu'ils soient moins tête-à-claques (n'est-ce-pas, mon cher protagoniste ?), moins cucul, moins creux. J'espère qu'ils sauront vous convaincre, me convaincre, qu'ils seront attachants ou, à défaut, compréhensibles dans leurs actions et pensées. Des personnages ont été enlevés, rajoutés, remaniés... même si vous ne saurez pas lesquels :D

Enfin, en terme de lectorat... c'est assez compliqué, car mon protagoniste a 13 ans dans la 1e partie du T1 et en aura presque 10 de plus dans le T3 (ce sera une trilogie... si j'arrive à aller jusqu'au bout :oops: ). Je classe ce roman dans de l'action YA, car mon héros reste un ado, dont l'un des objectifs du roman est de voir l'évolution et l'émancipation. Malgré tout...[/size]


\!/ JE DÉCONSEILLE CE ROMAN AUX MOINS DE 14 ANS \!/


Effectivement, je ne vais pas faire dans la dentelle. Je vais mettre en scène une ville rongée par le crime, les gangs, la drogue, la corruption... Les scènes d'action ne seront pas tendres, il y aura du langage cru, voire grossier, de l'humiliation publique, des descriptions de blessures, de meurtres, des scènes d'agression sexuelle. Si l'un de ces thèmes vous rend malade, je vous déconseille la lecture. De même si vous êtes des grands sensibles !

Autrement, je pense que chaque tome aura une ambiance propre. Le 1e risque d'être dans la veine de CHERUB, avec des ados formés à l'espionnage, à l'apprentissage de l'art militaire et de la sécurité civile. Le 2nd aura plus un goût d'adolescence un peu fofolle, avec le thème de la musique qui sera pas mal présent. Le 3e sera plus sérieux et "mature" avec, si j'y arrive, plus d'intrigues politiques.

Merci pour votre attention et bonne lecture si vous souhaitez vous lancer 0/
Et, encore une fois, j'ai aussi écrit Oneiris, une duologie d'heroic fantasy ainsi que The Debt, un one-shot young adult.




S.U.I

Special Units of Intervention



- TOME 1 : GHOST & BUTTERFLY -



- TOME 2 : BLACK & WHITE -



- RECUEIL : LOVE & LEGACY -




Résumé :

La fin du XXe siècle voit naître différentes sociétés de protection et de défense des civils dans des villes secondaires des USA, rongées par le crime et les gangs en développement. C'est dans l'une d'elles, Modros, qu'est fondée la A.A, groupe chargé d'assister les forces armées locales et de refréner la prolifération des marchés noirs et de la criminalité.
Quelques jours après sa rentrée en classe, Jeremy, habitant du quartier le plus gangrené de Modros, est interrogé par des hommes de la fameuse société. En compagnie de son ami d'enfance, il a été témoin du meurtre d'une fillette et représente une source d'informations cruciale pour les deux agents. Mais pour l'adolescent, ce n'est que le début d'une longue dégringolade : après avoir échappé de peu à un meurtrier, il doit faire face à la disparition inexplicable de sa mère et de sa sœur. Au pied du mur, Jeremy n'a plus qu'un choix : se tourner vers les agents de la A.A, qui semblent eux aussi trouver un intérêt dans la collaboration de l'adolescent.
Il ne se doute pas encore que l'ombre empoisonnée du papillon s'apprête à l'engloutir de nouveau.
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louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

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- TOME 1 -

GHOST & BUTTERFLY




Résumé :

La fin du XXe siècle voit naître différentes sociétés de protection et de défense des civils dans des villes secondaires des USA, rongées par le crime et les gangs en développement. C'est dans l'une d'elles, Modros, qu'est fondée la A.A, groupe chargé d'assister les forces armées locales et de refréner la prolifération des marchés noirs et de la criminalité.
Quelques jours après sa rentrée en classe, Jeremy, habitant du quartier le plus gangrené de Modros, est interrogé par des hommes de la fameuse société. En compagnie de son ami d'enfance, il a été témoin du meurtre d'une fillette et représente une source d'informations cruciale pour les deux agents. Mais pour l'adolescent, ce n'est que le début d'une longue dégringolade : après avoir échappé de peu à un meurtrier, il doit faire face à la disparition inexplicable de sa mère et de sa sœur. Au pied du mur, Jeremy n'a plus qu'un choix : se tourner vers les agents de la A.A, qui semblent eux aussi trouver un intérêt dans la collaboration de l'adolescent.
Il ne se doute pas encore que l'ombre empoisonnée du papillon s'apprête à l'engloutir de nouveau.



[CW]
- Racisme
- Violences verbales & physiques
- Viol
- Meurtre
- Harcèlement moral & physique
- PTSD (Trouble de stress post-traumatique)



Sommaire :

Partie 1 : L'Ombre du Papillon
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Partie 2 : L'Étreinte du Fantôme
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Chapitre 58
Chapitre 59
Chapitre 60
Chapitre 61
Chapitre 62
Chapitre 63

Bonus :
Récapitulatif des personnages (chap 34 requis)
Fiches personnages
Lexique
Anniversaire des 7 ans
Mot de la fin
Petites questions aux lecteurs
Illustration des personnages - Jim & Ryu
Casting Picrew
Quiz : quel personnage êtes-vous ?


Tome 2 : lien

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Tout plagiat est évidemment interdit. Merci pour votre compréhension.
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louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

~~~


- Partie 1 -
L'Ombre du Papillon


~~~






Et c'est parti avec le chapitre 1 !
Comme toujours, si vous êtes inspirés pour me faire un retour, c'est avec plaisir ;) Je ne suis pas susceptible, je me fâche pas, donc no worry :D
Je rappelle juste, au cas où, que malgré la jeunesse des protagonistes (13 ans), ce roman reste cru et violent dans les thèmes abordés. Si vous avez moins de 14 ans ou que vous êtes sensibles, je vous invite à détourner les yeux... :?




- Chapitre 1 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Les esprits s’étaient échauffés. La fin de journée approchait et les maths ne passionnaient pas. Planté face à une trentaine d’élèves, le professeur exigeait une réponse à l’équation notée au tableau. Jeremy observa l’enchevêtrement de lettres et de chiffres, le résolut mentalement, mais garda les lèvres closes. Le prof donnerait l’inconnue d’ici quelques secondes, la classe était trop agitée pour faire durer le suspense.
À sa droite, Ryusuke remua sur sa chaise puis se pencha vers lui.
— Tu as trouvé la réponse hein ? Pourquoi tu la dis pas ?
Jeremy fit la moue en l’ignorant. Les professeurs – même celui de maths – le considéraient comme un fainéant et il n’avait pas spécialement envie de changer cette image.
Alors que Ryusuke soupirait discrètement, la sonnerie retentit dans les couloirs. Ce fut le chaos pendant quelques secondes, le temps que la classe se vide. Comme bien souvent, Ryusuke s’approcha du prof pour l’interroger sur la leçon du jour. D’après lui, c’était avant tout pour éviter les brutes qui les poussaient dès qu’ils franchissaient la porte. Sur ce point, Jeremy ne pouvait le contredire.
— On s’pose au hangar ? lança Jeremy à son ami une fois le professeur sorti.
Ryusuke lui adressa un demi-sourire en guise de réponse. Quand il était fatigué ou lassé, la voix de Jeremy prenait de drôles accentuations. Il se mettait à rouler légèrement certains « r » et les fins de mot sonnaient britanniques. Il n’avait pourtant jamais mis les pieds ailleurs qu’à Modros. La faute à sa mère aux origines anglo-italiennes. Malgré les moqueries que pouvait essuyer Jeremy à cause de son intonation changeante, il prenait parfois plaisir à appuyer son accent pour faire rire son ami.
— Et Thalia ? réalisa Ryusuke en fronçant les sourcils.
Geste habituel chez Jeremy, il haussa les épaules, ce qui fit glisser son sac de son bras. Il le ramassa avec un juron puis se dirigea vers la sortie de la classe.
— On a qu’à la ramener chez moi puis on y va ?
— Ça marche ! acquiesça Ryu en le rejoignant d’un pas rapide.

Des nuées d’élèves surexcités ralentirent leur trajet jusqu’à l’école élémentaire qui bordait le collège. Le lycée ne se trouvait qu’à quelques minutes à pied, si bien qu’une dizaine d’ados plus âgés tournait autour de leurs cadets pour leur vendre des cigarettes ou de quoi faire des joints.
Jeremy et Ryusuke les évitèrent pour se rendre à la sortie de l’école voisine. Comme à son habitude, Thalia attendait docilement sur le muret d’enceinte de son établissement, son sac sur les genoux. Dès qu’elle reconnut les garçons, elle leur adressa un salut de la main et sauta au bas du mur. Une fois à portée de voix, elle lança avec son enthousiasme caractéristique :
— Vous avez passé une bonne journée ?
— Plutôt pas mal, répondit Ryu tandis que Jeremy marmonnait un « bof » étouffé. Et toi, Thallie ?
Le surnom affectueux élargit un peu plus le sourire de la fillette.
— Très bien, je me suis déjà fait une copine.
Alors que Ryusuke se mettait à inonder Thalia de questions à propos de sa nouvelle amie, Jeremy se détourna pour observer des bâtiments au loin. Sa mère devait rentrer tôt du travail aujourd’hui. Avec un peu de chance, ils n’auraient pas à attendre trop longtemps chez lui avant de se rendre au hangar.
Impatient de reprendre la route, il réaccorda son attention à Thalia et Ryu, qui discutaient vivement des cours qu’ils avaient suivis pendant la journée. Nez froncé, Jeremy soupira. C’étaient vraiment deux étranges énergumènes.
— Jim, ça va ?
La voix de Thalia l’arracha à la contemplation de ses baskets usées. Elle l’observait d’un regard soucieux, les lèvres plissées. La culpabilité l’étreignit sans attendre.
La rends pas triste, pas mon p’tit clown.
— Ça va, je veux juste rentrer, avoua-t-il en haussant les épaules.
Elle le dévisagea sans rien dire pendant un moment puis ramassa son cartable. Dès qu’elle fut à sa hauteur, Thalia glissa son bras maigre sous le sien pour l’entraîner à sa suite. Ryu leur emboîta le pas sans attendre. De dos ou de face, il n’était pas évident de faire le rapprochement familial entre Thalia et Jeremy. Ils étaient pourtant frère et sœur, de quatre ans d’écart. Mais Thalia était aussi pleine d’énergie, de rires et de curiosité que Jim était blasé, désinvolte et renfrogné.
— Maman doit rentrer tôt, aujourd’hui, souffla Jeremy en jetant un coup d’œil à sa sœur.
— Oui, je me rappelle.
Thalia s’amusait à sautiller en évitant les cailloux qui jonchaient le sol. Jim l’observa faire un moment puis sourit. Il avait l’air plus découragé qu’heureux en l’esquissant. Sa sœur s’amusait avec peu et ne se plaignait jamais. Elle était pourtant une fleur au milieu des herbes sauvages. Une pierre précieuse dans un tas de charbon. Une lueur dans le noir, une braise sous la cendre.
Un petit joyau de vie et de pureté au milieu de la misère et du désespoir de leur quartier.

Leur immeuble se trouvait à une quinzaine de minutes de marche. Comme tout habitant saint d’esprit de Seludage, le quartier le plus défavorisé et gangrené de Modros, ils avançaient en se faisant discret. Seludage… Sludge, comme les habitants aimaient renommer leur quartier. Boue. Misère. Crime. Drogue, prostitution, braquages, meurtres, incendies, vols et viols… On ne comptait plus les nouvelles sombres et déprimantes qui fleurissaient dans les journaux quotidiens.
Malgré tout, Jim avait conscience de sa chance. Leur mère était fleuriste dans la grande surface la plus proche et gagnait assez pour que ses enfants mangent à leur faim et reçoivent des cadeaux de temps à autre. Jeremy avait même une console de jeux vidéo et Thalia une liseuse sur laquelle elle dévorait sans s’arrêter des romans d’enquête pour enfants.
Dès que Jim poussa la portée d’entrée, Thalia alla déposer son sac dans la chambre qu’elle partageait avec son frère puis revint en trottinant au salon.
— On fait le goûter ?
— Oui, je vais t’aider, acquiesça Ryusuke en la rejoignant dans la cuisine.
Tandis qu’il se déchaussait, Jeremy observa sa sœur et son ami de biais. Il leur enviait leur spontanéité commune. Cette facilité avec laquelle ils échangeaient. Il se sentait parfois gauche en leur présence.
Avec un soupir, Jeremy prit une grande inspiration – humant au passage l’odeur des pivoines que sa mère avait ramenées du travail et celle plus sucrée des cookies sortis sur table – puis se décida enfin à les rejoindre.

Comme prévu, Maria rentra tôt. Ses enfants et Ryu terminaient leur goûter quand la porte s’ouvrit sur la femme en fin de trentaine. Thalia bondit de sa chaise.
— Bonsoir maman !
Dès que Maria fut débarrassée de son blouson, elle serra sa fille entre ses bras avant de l’embrasser sur le front en repoussant quelques mèches brunes. Ravie, Thalia la suivit de près jusqu’à la table de la cuisine, où elle déposa un bisou sur la joue de Ryu puis sur celle de son fils.
— Bonjour les garçons, souffla-t-elle en attrapant un biscuit au chocolat qui traînait pour croquer dedans. La journée s’est bien passée ?
— Bof, déclara Jeremy, qui avait à peine pris la peine de lever les yeux vers sa mère.
Maria ne prêta guère attention à la réponse laconique de son fils pour observer Ryu.
— Le cours de maths était sympa. On a commencé les équations.
Le visage de Maria s’étira d’un sourire nostalgique alors qu’elle chassait une mèche de cheveux châtain de sa joue.
— Les équations… je détestais ça. Heureusement que j’ai arrêté les études après le lycée.
Jeremy la considéra d’un air songeur. Il comprenait mieux d’où venait une partie de son désintérêt pour l’école. Peut-être qu’il avait hérité de sa mère. Elle n’avait jamais mis les pieds à l’université, car sa scolarité dans une école spécialisée lui avait permis de travailler directement après l’obtention de son diplôme. Elle était devenue fleuriste que bien des années plus tard.
— Tu rêves, mon chéri ?
La main de Maria sur les mèches ébouriffées de Jim le ramena à la petite cuisine de l’appartement. Avec un grognement, il se dégagea du bras de sa mère puis se leva de table.
— Avec Ryu, on voulait aller au hangar. On attendait juste que tu sois rentrée pour pas laisser Thalia toute seule.
Maria hocha la tête en guise de réponse, se retenant de lui asséner le même discours angoissé que d’habitude. Le hangar, comme ils l’appelaient, était un morceau d’entrepôt désaffecté où les deux amis s’étaient construit un refuge au fil des ans. Maria avait conscience qu’elle ne pouvait pas offrir à son fils un peu d’intimité pour ses après-midi en compagnie de Ryusuke. L’appartement était trop petit pour que les deux garçons puissent se retrouver seuls sans être embêtés par la mère ou la sœur de Jim. Maria se sentait donc coupable de restreindre les rares sorties de son fils. En même temps, elle mourait d’angoisse pour lui à chaque seconde qu’il passait à arpenter les rues mal famées de Seludage. Elle se demandait encore comment il était possible que ses enfants aient été épargnés par les maladies du quartier jusqu’ici. Surtout son aîné, dont le comportement de plus en plus renfermé et désinvolte était un nid pour ce genre de bactéries.
— Vous rentrez pas trop tard, hein ? se contenta de soupirer Maria en observant tour à tour les deux jeunes adolescents.
Elle fit s’attarder son regard soucieux sur Ryu, qu’elle savait le plus responsable. Il lui adressa un hochement de tête discret, saisissant sa demande silencieuse.

Occupé à chausser ses baskets, Jim contemplait sa sœur et sa mère qui discutaient à table. Il s’étonna de nouveau de leur ressemblance, de l’ovale doux qu’elles avaient en commun, des traits fins partagés et de la grâce naturelle qu’elles dégageaient. Il était parfois bêtement jaloux, car il savait parfaitement qu’il ne ressemblait ni à sa mère ni à sa sœur. Cette marginalité physique était un poids en plus pour lui, surtout lorsque les questions fusaient sur ses origines. Combien de fois l’avait-on pensé Latino en raison de sa peau bronzée, alors qu’il n’avait pas une goutte de sang hispanique ? De démon en apercevant ses yeux dépareillés ?
Jeremy imaginait qu’il devait ressembler à son père – à qui d’autre autrement ? Mais, après huit ans sans le revoir, difficile de confirmer ses soupçons. Et il n’était même pas certain de trouver un jour réponses à ses questions.
Une fois sortis de l’appartement, il ne fallut qu’une dizaine de minutes aux deux amis pour rejoindre leur cachette. L’entrepôt dans lequel ils s’étaient installés s’était en partie effondré quelques années plus tôt. L’entreprise avait quitté les lieux, sans prendre la peine de faire construire un nouveau hangar. Vu l’emplacement peu charitable des locaux, personne ne s’était intéressé au reste de bâtiment encore debout.
Les garçons avaient trouvé le hangar désaffecté par le plus grand des hasards, en traînant après l’école deux ans auparavant. Rapidement, ils avaient apprécié le calme relatif et la paix qu’offrait le bâtiment, depuis longtemps vidé des quelques marchandises que l’on pouvait revendre à un prêteur sur gage. L’entrepôt possédait une plateforme à mi-étage, à laquelle on avait accès depuis une petite échelle. C’était là-haut qu’ils s’étaient construits un drôle de petit nid, amassant vieilles couvertures et matelas usés de chez eux, bâches trouvées dans les environs pour se protéger de la pluie qui tombait depuis le toit en tôle abîmée et boîtes en métal fermées où ils rangeaient leur réserves de nourriture et canettes. Ryu avait aussi amené quelques livres, Jim des paquets de cartes et des jetons en plastique.
C’était un refuge pour eux, qui n’appréciaient guère les jeux des jeunes de leur âge. Ils avaient conscience d’être en marge des adolescents de Seludage, que la misère et la colère pouvaient rendre agressifs et malheureux. Brutaliser leurs cadets, voler à la tire ou passer des heures sur le terrain de basket à fumer leurs premiers joints ne les avaient jamais attirés.

Ryu s’était attaqué au tome douze de One Piece – le fameux manga – lorsqu’il sentit Jim s’enfoncer légèrement sur le côté de son matelas. Il s’était assoupi, la main encore plongée dans le paquet de bonbons posé sur son ventre. Avec des gestes précautionneux, Ryusuke lui dégagea le bras puis rangea les friandises dans une boîte en métal. Du coin de l’œil, il surveilla la respiration de Jim. Il faisait souvent des cauchemars, surtout en phase de sommeil léger. Et c’était toujours mieux s’il avait quelqu’un à ses côtés au moment de se réveiller.
Le cœur pincé, Ryu repoussa une mèche châtain caramel du front de Jeremy, se demandant s’il avait hérité sa peau bronzée, ses pommettes hautes et sa mâchoire volontaire de son père. Jim ne parlait pas de lui et Ryusuke ne comptait pas enfoncer le couteau dans la plaie. L’incendie de sa maison d’enfance l’avait aussi séparé de l’homme, qu’il n’avait pas revu depuis. Ryu s’était longtemps interrogé sur cette absence, sans jamais oser dépasser le peu que lui confiaient Maria ou Jeremy.
Ryu comprenait sa douleur d’avoir été mis de côté, mais il se sentait aussi dérouté. Comment pouvait-on ignorer ainsi un parent ? Lui qui n’avait aucun souvenir des siens aurait tout fait pour les retrouver s’il les avait sus en vie quelque part. Jim en voulait à son père de n’avoir jamais repris contact. Mais pourquoi n’avait-il pas fait le cheminement inverse pour éviter que les ponts soient coupés à jamais ?
Avec un soupir, il décida de laisser tomber sa réflexion. Il n’avait pas vécu la même chose que son ami et tous deux avaient une vision différente de la famille. Ce n’était pas utile d’insister.
Ryusuke commençait lui aussi à somnoler lorsqu’un fracas métallique retentit dans l’entrepôt. Il se redressa brusquement, le cœur cognant fort contre sa poitrine. À ses côtés, Jim émergea du sommeil en maugréant. Prudemment, Ryu s’avança jusqu’au bord de la plateforme et zieuta en contrebas. La porte du hangar avait été projetée contre le mur sous le coup d’un geste puissant. Un homme imposant se tenait au milieu des étagères en métal effondrées, des cartons abandonnés et des détritus en tout genre. Avec un sursaut au cœur, Ryu remarqua qu’il tenait une fillette bâillonnée par le bras. Elle devait avoir l’âge de Thalia ou à peu près.
— Personne ici, marmonna l’inconnu pour lui-même avant de projeter sa victime au sol.
Ryu tressaillit quand la petite se cogna la tête contre le bord d’une étagère. D’un pas lourd, l’homme ferma la porte puis se tourna de nouveau vers la fillette. D’instinct, Ryu recula, saisi d’effroi, puis se ravisa. À moins de lever la tête, l’inconnu ne pouvait pas le voir. Jeremy, qui l’observait de ses yeux gonflés de sommeil, haussa un sourcil inquisiteur. Ryu lui fit signe d’approcher.
Merda… chuchota son ami en blêmissant à la vue des nouveaux venus.
Ils avaient beau n’avoir que treize ans, ils n’étaient pas dupes. Ils se doutaient de ce qu’un homme accompagné d’une fillette bâillonnée pouvait faire dans un entrepôt abandonné. Leur sang tourna au vinaigre et la sueur envahit leur nuque.
— Pas bouger, roucoula l’inconnu en agrippant le t-shirt de la fillette pour la soulever.
Les yeux si écarquillés qu’ils semblaient sur le point de s’échapper de leurs orbites, celle-ci se débattit tant bien que mal en agitant bras et jambes. Elle n’était malgré tout qu’un poids plume face à son agresseur, un quarantenaire aux épaules carrés et aux cuisses puissantes.
— Ryu… murmura Jeremy en agrippant nerveusement le poignet de son ami. On fait quoi ?
— On peut faire quoi ? corrigea douloureusement Ryu en secouant la tête. On a pas de portables. On peut appeler personne. Et ce type…
La gorge nouée, Jim observa l’inconnu tandis qu’il jetait de nouveau la fillette au milieu d’un tas de cartons moisis. Elle tenta de s’extraire, mais dérapa sur un liquide poisseux qui couvrait le sol. Tandis qu’elle se débattait, l’homme fit glisser son sac-à-dos de son épaule pour en sortir un couteau. Ryusuke recula, plus pâle qu’une lune ronde, les lèvres pincées en une mince ligne. Ils ne devaient pas crier. Pas trembler. S’ils faisaient du bruit, ils étaient repérés.
Lentement, l’inconnu se rapprocha de la fillette, qui se mit à trembler si fort qu’elle en fit glisser les cartons autour d’elle. Un brusque rire rauque, mauvais, s’échappa des lèvres de l’homme. De sa main libre, il saisit sa victime par le bras et la jeta à ses pieds. Elle couina de terreur sous son bâillon et s’agita, mais l’agresseur s’agenouilla au-dessus d’elle pour la maintenir en place.
— Oh bordel, s’étrangla Jeremy avant de jeter un coup d’œil affolé à son ami. Ryu, faut qu’on fasse un truc.
L’intéressé resta muet comme une carpe, livide de peur, les poings serrés en étaux au bord de la plateforme. S’il se laissait tomber, il pourrait surprendre l’homme. S’ils agissaient à deux, ils pourraient le distraire et sauver la fillette. Oui, ils pourraient l’empêcher de se faire assassiner.
Ryusuke resta cloué sur place, les muscles tétanisés par l’effroi, la respiration coupée. Lentement, il tourna la tête vers Jim, qui observait la scène dans un silence atterré. Lui non plus ne bougeait pas. Pourtant, il fallait qu’ils interviennent, qu’ils réagissent. Qu’ils l’aident.
Au moment où Ryu tendait la main vers la fille dans un geste impuissant, l’homme enfonça son couteau dans son dos.



Suite
Dernière modification par louji le lun. 19 juil., 2021 9:03 pm, modifié 5 fois.
vampiredelivres

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

OH WAIT UNE NOUVELLE HISTOIRE. :shock:
Comment je fais pour te lire, moi, j'ai plus le temps ! :cry:
Plus sérieusement, actuellement, dans mon cerveau, c'est ça :
Image

Donc ouais, j'ai juste lu ton intro (et oui, les persos qui ne te lâchent pas même quand tu les abandonnes, ils sont pénibles !), hein, j'ai pas encore lu, mais je reviendrai bientôt. Pendant ou après mes partiels, je sais pas encore, mais… wala. D'ici-là, je te souhaite bonne continuation dans l'écriture de S.U.I. :)
Image
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :OH WAIT UNE NOUVELLE HISTOIRE. :shock:
Comment je fais pour te lire, moi, j'ai plus le temps ! :cry:
Plus sérieusement, actuellement, dans mon cerveau, c'est ça :
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Donc ouais, j'ai juste lu ton intro (et oui, les persos qui ne te lâchent pas même quand tu les abandonnes, ils sont pénibles !), hein, j'ai pas encore lu, mais je reviendrai bientôt. Pendant ou après mes partiels, je sais pas encore, mais… wala. D'ici-là, je te souhaite bonne continuation dans l'écriture de S.U.I. :)
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Ui. Et j'en écris une troisième à côté, mais j'arrive pas à l'avancer à cause de S.U.I justement... 2 c'est le maximum d'histoires que je peux écrire en même temps, l'une finit toujours à la trappe, mon inspiration est pas adaptée pour une triade :cry: :lol: (d'ailleurs, toi, tu parviens à écrire combien d'histoires en même temps ? En théorie, tu en écris 3 là non ? :geek: )
Oula, t'inquiète, de toute manière faut que je rattrape l'avance que j'ai sur Wattpad et ça prendra des semaines, donc y'a rien d'urgent ;) Mais ton enthousiasme et ton intérêt me font super plaisir, as usual :D
Merci ! ;) Et bon courage à toi aussi pour le T2 de LCDS, pour Eliane... pour LTDNC ? Bref, pour tout en fait :roll:
vampiredelivres

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
vampiredelivres a écrit :OH WAIT UNE NOUVELLE HISTOIRE. :shock:
Comment je fais pour te lire, moi, j'ai plus le temps ! :cry:
Plus sérieusement, actuellement, dans mon cerveau, c'est ça :
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Donc ouais, j'ai juste lu ton intro (et oui, les persos qui ne te lâchent pas même quand tu les abandonnes, ils sont pénibles !), hein, j'ai pas encore lu, mais je reviendrai bientôt. Pendant ou après mes partiels, je sais pas encore, mais… wala. D'ici-là, je te souhaite bonne continuation dans l'écriture de S.U.I. :)
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Ui. Et j'en écris une troisième à côté, mais j'arrive pas à l'avancer à cause de S.U.I justement... 2 c'est le maximum d'histoires que je peux écrire en même temps, l'une finit toujours à la trappe, mon inspiration est pas adaptée pour une triade :cry: :lol: (d'ailleurs, toi, tu parviens à écrire combien d'histoires en même temps ? En théorie, tu en écris 3 là non ? :geek: )
Oula, t'inquiète, de toute manière faut que je rattrape l'avance que j'ai sur Wattpad et ça prendra des semaines, donc y'a rien d'urgent ;) Mais ton enthousiasme et ton intérêt me font super plaisir, as usual :D
Merci ! ;) Et bon courage à toi aussi pour le T2 de LCDS, pour Eliane... pour LTDNC ? Bref, pour tout en fait :roll:
Pareil, quand je dépasse 2 histoires en cours, ça part en vrille et y'en a toujours une qui prend tarif (dans mon cas, ça a été LTDNC, même s'il n'y avait pas que la charge de travail qui a fait que j'ai arrêté de l'écrire). C'est entre autres pour ça que je laisse reposer Dranaveth au chaud dans ma tête pour le moment (un one-shot probablement un peu plus long qu'Eliane, axé high fantasy et dragons, qui me tourne dans la tête depuis trois mois).
Faut que je rattrape toutes tes histoires, en fait… Entre S.U.I., The Debt que j'ai toujours pas finie et Oneiris où je suis à la ramasse…  :lol: Bref. Go réviser les bases de données d'ici-là :lol:
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Pareil, quand je dépasse 2 histoires en cours, ça part en vrille et y'en a toujours une qui prend tarif (dans mon cas, ça a été LTDNC, même s'il n'y avait pas que la charge de travail qui a fait que j'ai arrêté de l'écrire). C'est entre autres pour ça que je laisse reposer Dranaveth au chaud dans ma tête pour le moment (un one-shot probablement un peu plus long qu'Eliane, axé high fantasy et dragons, qui me tourne dans la tête depuis trois mois).
Faut que je rattrape toutes tes histoires, en fait… Entre S.U.I., The Debt que j'ai toujours pas finie et Oneiris où je suis à la ramasse…  :lol: Bref. Go réviser les bases de données d'ici-là :lol:
Ouais, je crois que c'est assez maudit 3 récits en parallèle... :v (d'ailleurs, LTDNC, tu en était où environ quand tu as perdu l'inspi/la motiv/le temps... ?)
Ooooh, ça a l'air chouette ça dis donc :D Puis te connaissant, ça promet... Aaah, j'ai hâte d'en apprendre plus ;)
Ha, ça peut attendre, pas de soucis... On connaît les PAL qui augmentent pour toujours :lol:
Courage, j'espère que c'est pas de la théorie de bases de données, autrement zélamort :roll:
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Et la suite du chapitre 1 qui terminait pas... très joliment :roll:
Désolée, on poursuit sur du pas joli-joli non plus, à vrai dire :oops:
(Bonne lecture quand même ?)




- Chapitre 2 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Jeremy s’attendait à hurler d’effroi face à la scène qui se déroulait sous ses yeux, mais il n’en fit rien. Pire, il resta aussi figé qu’une statue alors que la fillette tressaillait sous l’attaque de la lame. Un flot de bile se coinça contre sa glotte, elle-même comprimée par le souffle apeuré qu’il retenait. À côté de lui, Ryu étouffa un hoquet de terreur.
— Bouge pas ! gronda l’homme alors que la fillette se mettait à ramper, gémissant de douleur.
Il agrippa les cheveux châtains de la petite puis retira brutalement le couteau. Le sang, qui s’était contenté de fleurir en auréole dans le dos de la victime, se mit à couler. D’un mouvement sec, l’agresseur retourna la fillette et brandit de nouveau son arme.
Fais quelque chose, s’intima mentalement Jeremy, les dents si serrées qu’il en avait mal aux mâchoires. Fais quelque chose. Bordel. Bordel, bordel, bordel. Bouge. Bouge !
Mais la peur le clouait sur place. La peur de déranger l’agresseur. La peur de ne pas sauver la petite à temps. La peur de la voir mourir. La peur de se faire attraper. De se faire attaquer. De périr à son tour.
Ryusuke se laissa tomber sur le matelas lorsque le couteau trancha le t-shirt de la petite puis sa peau. La lame ripa contre les côtes avant de trouver la chair plus tendre de l’abdomen. La fillette poussa un hurlement étouffé avant de se taire, assommée de souffrance.
Jim ne put que regarder l’homme retirer sa lame, faisant jaillir un brusque filet de sang, puis l’essuyer sur le haut de la petite. Il se demanda par quel miracle il n’avait pas encore vomi son goûter sur le dos de l’homme. Comme subjugué, son regard ne quittait plus le flot vermeil qui glissait sur le t-shirt rose de la fillette et se répandait sur le sol.
Ryusuke, à deux doigts de s’évanouir à son tour, releva le nez au moment où l’homme s’agenouillait derrière la petite. Jeremy se tenait collé à la plateforme, inhabituellement pâle, mâchoires si crispées que des veines en saillaient à ses tempes. Ryu tendit la main pour lui toucher l’épaule, mais son ami plaqua les mains sur sa bouche, le visage décomposé. Horrifié avant même de baisser les yeux, Ryu jeta néanmoins un coup d’œil en contrebas.
L’homme avait remonté la jupe blanche de la fillette et baissé son pantalon. Les mouvements de balancier effaçaient les dernières traces de doute sur la nature de son acte. Cette fois, Ryu ne put se retenir : il poussa un bruit étranglé, mélange de dégoût et d’effroi, puis se redressa tant bien que mal. Quant à Jim, il se figea lorsque le tueur leva brusquement la tête vers eux pour les dévisager avec stupéfaction. Jeremy bondit à son tour et commença à dégringoler l’échelle, l’adrénaline lui faisant momentanément oublier que l’homme était plus grand, plus fort et qu’il était armé.
— Cours ! beugla Jeremy en sautant par-dessus des cartons pour se diriger vers la sortie.
L’agresseur se releva en tenant son pantalon, l’air hagard. Il fixa avec stupeur Ryu descendre à son tour avec des gestes saccadés puis s’élancer à la suite de son ami. Alors que Jim ouvrait la porte avec hâte, le tueur se décida à remonter sa braguette et à leur courir après.
Les deux adolescents se jetèrent dehors pour s’éloigner du hangar à grandes foulées. Ils comptaient sur leur connaissance du quartier et leur vitalité pour échapper à l’agresseur. Comme Ryusuke était un peu plus grand que Jim, ses longues jambes lui firent prendre de l’avance. Jeremy le suivit tant bien que mal dans le dédale de ruelles, de passages et d’avenues qu’emprunta Ryu dans sa fuite. Lorsqu’il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, il remarqua avec un coup au cœur que le tueur était toujours sur leur piste. Comment était-ce possible ? Il était bien plus endurant que prévu.
Une silhouette soudainement dressée sur son chemin obligea Jeremy à se déporter violemment sur la droite, manquant le faire trébucher. La mère accompagnée de deux enfants qu’il avait failli renverser lui jeta un regard assassin avant de claquer la langue avec agacement. Sans plus s’attarder, il se remit à courir tout en cherchant des yeux son ami. Il ne le trouva pas dans la dizaine de piétons qui occupaient la rue. Subitement angoissé, il ralentit légèrement le pas dans la crainte de ne pas le reconnaître puis se résolut à s’engager dans une ruelle adjacente. Lorsqu’il arriva au bout, à une intersection en T, il se permit un coup d’œil en arrière.
Merde.
Le tueur était là, pantelant. Jim se jeta dans la rue de gauche, ignorant du mieux possible les muscles tétanisés de ses jambes, son cœur affolé et sa respiration saccadée. Ryu et lui avaient été témoins du meurtre – et du viol. La police de Seludage avait beau être complètement dépassée par le crime, si une enquête était ouverte pour l’assassinat de la petite, il y aurait un appel à témoins. Ryu et Jim auraient de quoi remplir les notes des policiers. Ils représentaient donc une menace pour le meurtrier.

— Reviens !
La voix grondante arracha une nouvelle sueur froide à Jeremy. Il était douloureusement conscient que seule la mort l’attendait s’il se laissait rattraper. Ses pieds martelaient le sol à lui en faire mal. Ses poumons le brûlaient et un point de côté prenait forme dans son flanc.
Avec un sursaut de soulagement, il reconnut un bout de quartier qu’il connaissait bien pour y avoir visité une confiserie à maintes reprises. Les rues y étaient alambiquées, tordues, incohérentes. Sans hésiter, Jim fonça droit vers l’avenue principale puis s’engouffra dans une ruelle. Puis il tourna à droite, à gauche, de nouveau à gauche et à droite. Et il continua ainsi de suite, jusqu’à perdre ses propres repères. La gorge en feu, la vision rendue floue par sa course intensive, il avança jusqu’à déboucher sur un petit square abandonné et entouré d’habitations. Les herbes montaient jusqu’à la taille et les jeux pour enfants étaient à deux doigts de s’effondrer.
Haletant, Jim inspecta les alentours à la recherche d’une cachette. Le chant des insectes était étouffé par le sang qui lui frappait les tempes. Avec prudence, il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Personne. Il émit un geignement de soulagement puis trottina jusqu’à une motte d’herbes sauvages. Peut-être qu’il avait distancé le tueur. Mais cela ne voulait pas dire qu’il l’avait perdu. Prudemment, Jeremy profita de sa cachette temporaire entre les plantes hautes pour dévisager les petites maisons mitoyennes une à une. Il finit par repérer une fenêtre brisée au rez-de-chaussée de l’une d’elles. Prenant soin de vérifier que le tueur n’était pas là, il fonça dans un sprint vers la maisonnette. Arrivé devant la fenêtre, Jim jura en constatant que du plastique avait été tendu en attendant de remplacer la vitre. Avec des mains tremblantes, il sortit son couteau-suisse de sa poche, troua la bâche puis glissa les doigts sous le montant pour le soulever au maximum. Il ne tarda pas plus longtemps pour se glisser à l’intérieur, priant silencieusement pour que les habitants soient momentanément absents. Ou enclins à l’accueillir le temps de fuir son meurtrier potentiel.
Le plus silencieusement possible, accroupi, Jim sortit de la cuisinette où il avait atterri pour se rendre dans le couloir. Un silence de mort régnait dans la maison. La poussière et les détritus au sol indiquaient que les occupants n’étaient pas passés depuis un moment. Jim remercia sa bonne étoile avant de se poster à l’angle de la cuisine, d’où il pouvait surveiller l’extérieur par la fenêtre cassée. Lorsque la silhouette du tueur apparut devant la maisonnette, son cœur bondit et le fit trébucher en arrière. Paniqué, il se redressa rapidement et jeta un coup d’œil par la cuisine. L’homme n’était plus là.
Le cœur au bord des lèvres, la paume si moite qu’il en avait du mal à se retenir au chambranle, Jeremy garda les yeux rivés vers la porte d’entrée, s’attendant à la voir s’ouvrir d’un instant à l’autre. Il n’y avait pas d’étage dans la maison, mais peut-être trouverait-il une cachette ailleurs. Les secondes s’écoulèrent dans un angoissant silence. Le tueur ne réapparaissait pas.
— Oh bordel, murmura-t-il pour lui-même en s’autorisant un soupir de soulagement.
Il se laissa aller sur les genoux, les mains à plat devant lui, inspirant le plus profondément possible pour calmer son cœur furieux. Ses oreilles sifflaient encore et sa vue n’était pas tout à fait claire. Son t-shirt collait à son dos humide de sueur.
Alors qu’il allait se relever, il entendit quelques pas derrière lui. Une main s’abattit sur son épaule et une voix masculine amusée s’exclama :
— Syurpriz !
Ne pouvant s’empêcher de crier d’effroi, Jeremy se retourna vivement. Il n’eut le temps d’apercevoir qu’une masse de cheveux indisciplinés et une chemise blanche impeccable avant de recevoir un coup à la tempe.



Suite
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DanielPagés

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par DanielPagés »

Ohoh ! :shock: ♡♡♡
Ben voilà c'était pas difficile ! :lol:
J'ai bien fait de jeter un coup d’œil au sommaire du forum en passant.
Ça me fait penser que ça fait longtemps que je ne suis pas allé lire la suite, avec mes occupations diverses de début d'année... et celles qui viennent de se rajouter...
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

DanielPagés a écrit :Ohoh ! :shock: ♡♡♡
Ben voilà c'était pas difficile ! :lol:
J'ai bien fait de jeter un coup d’œil au sommaire du forum en passant.
Ça me fait penser que ça fait longtemps que je ne suis pas allé lire la suite, avec mes occupations diverses de début d'année... et celles qui viennent de se rajouter...
C'était difficile et ça l'est toujours... :lol: Y'a encore des jours où j'ai envie de tout supprimer, c'est assez déstabilisant, sachant que j'ai rarement eu ces envies pour Oneiris et The Debt :roll:
Pas de soucis, si je pète pas un câble de honte frustrée, ça devrait rester à sa place :lol: :roll:
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :Et c'est parti avec le chapitre 1 ! Helloooo !
Comme toujours, si vous êtes inspirés pour me faire un retour, c'est avec plaisir ;) Je ne suis pas susceptible, je me fâche pas, donc no worry :D
Je rappelle juste, au cas où, que malgré la jeunesse des protagonistes (13 ans), ce roman reste cru et violent dans les thèmes abordés. Si vous avez moins de 14 ans ou que vous êtes sensibles, je vous invite à détourner les yeux... :? Voyons, un peu de violence et d'agressivité ne fait de mal à personne… :roll: (je déconne)



- Chapitre 1 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


La sonnerie qui retentit dans les couloirs annonça la fin de journée pour de nombreux collégiens. Comme bien souvent, Jeremy dut attendre son ami avant de sortir de classe. Il mettait un certain temps à ranger sa trousse et ses feuilles, sans compter qu’il allait parfois interroger les profs sur la leçon du jour. On dirait moi. :D D’après lui, c’était avant tout pour éviter les brutes qui les poussaient dès qu’ils franchissaient la porte. Sur ce point, Jeremy ne pouvait le contredire.

Thalia s’amusait à sautiller en évitant les cailloux qui jonchaient le sol. Jim l’observa faire un moment puis sourit. Il avait l’air plus triste qu’heureux en l’esquissant. Sa sœur s’amusait avec peu et ne se plaignait jamais. Elle était pourtant une fleur au milieu des herbes sauvages. Une pierre précieuse dans un tas de charbon. Une lueur dans le noir, une braise sous la cendre.
Un petit joyau de vie et de pureté au milieu de la misère et du désespoir de leur quartier. Et ça va pas durer longtemps, vu comment c'est amorcé… :cry:

Tandis qu’il se déchaussait, Jeremy observa sa sœur et son ami de biais. Ils s’étaient toujours très bien entendus, mais, depuis quelques temps, il lui semblait que Thalia collait un peu plus Ryusuke. La fascinait-il ? Était-elle sensible à sa gentillesse, ses attentions, sa sensibilité, son sérieux ? À son esprit vif et à sa curiosité ?
Elle a que neuf ans, songea-t-il avec amertume. Elle peut pas être amoureuse. Oh, tu sais, l'amour platonique… :roll: :)
Peut-être qu’il en parlerait à sa mère. Il n’avait guère envie que sa petite sœur s’amourache de son meilleur ami.

Maria hocha la tête en guise de réponse, se retenant de lui asséner le même discours angoissé que d’habitude. Le hangar, comme ils l’appelaient, était un morceau d’entrepôt désaffecté où les deux amis s’étaient construit un refuge au fil des ans. Couvertures élimées, coussins épuisés, réserves de crackers et bonbons, jeux de carte :arrow: cartes ;) et vieux livres écornés les attendaient là-bas.

Alors que Ryusuke et Jeremy s’apprêtaient à sortir, ce dernier jeta un coup d’œil à Maria. Elle discutait à table avec Thalia, l’air serein, mais le regard distant. Mère et fille avaient les yeux verts, mais, tandis que ceux de la fillette étaient brillants, de la couleur de l’herbe tendre, ceux de la femme prenaient souvent la nuance des aiguilles de pin, plus terne. Jeremy savait que sa mère gardait enfouis de nombreux poids, qui la rongeaient de l’intérieur depuis des années. Comme elle savait se confectionner un masque de bonne humeur, les inconnus voyaient en elle une mère de famille battante et joyeuse, prête à se sacrifier pour le bonheur de ses enfants.
Mais son fils était beaucoup moins dupe. Il l’entendait étouffer ses sanglots tard le soir dans son oreiller, maudissant prénom après prénom, dont parfois ceux des fruits de ses entrailles – même si cela n’était arrivé qu’une seule fois, Jim en avait encore des frissons. Ouch. :shock: Elle se perdait parfois dans ses pensées et paraissait soudainement plus fatiguée que ses trente-sept années. Thalia n’en avait aucun souvenir, car elle n’était qu’un bébé lorsque c’était arrivé, mais l’incendie qui avait brûlé aussi bien leur maison que leur foyer se rappelait parfois impitoyablement à Jeremy et sa mère. Chez lui, des bribes de stress post-traumatique faisaient surface, lui coupant le souffle et le plongeant dans une angoisse absurde dont il lui était quasiment impossible de s’en sortir sans aide – humaine ou médicamenteuse. Pour sa mère, c’était une soudaine humeur maussade et colérique. Elle n’avait la patience ou la volonté pour plus rien, à peine assez pour se lever de son lit.
C’était pour cela que Maria et Jeremy aimaient tant Thalia et s’efforçaient de l’entourer d’un cocon d’amour et de sécurité. Mère et fils faisaient involontairement écho de souffrances chez l’un et l’autre, tandis que la fillette ne leur apportait que sourires et promesses chaleureuses. Mmhm. Pourquoi je sens que ça ne va pas durer ?

Ryu s’était attaqué au tome douze de One Piece – le fameux manga – Les référeeeeeences x) lorsqu’il sentit Jim s’enfoncer légèrement sur le côté de son matelas. Surpris, il dévisagea son ami en silence avant de sourire. Il s’était assoupi, la main encore plongée dans le paquet de bonbons posé sur son ventre. Avec des gestes précautionneux, Ryusuke lui dégagea le bras puis rangea les friandises dans une boîte en métal. Du coin de l’œil, il surveilla la respiration de Jim. Il faisait souvent des cauchemars, surtout en phase de sommeil léger. Et c’était toujours mieux s’il avait quelqu’un à ses côtés au moment de se réveiller.

La gorge nouée, Jim observa l’inconnu tandis qu’il jetait de nouveau la fillette au milieu d’un tas de cartons moisis. Elle tenta de s’extraire, mais dérapa sur un liquide poisseux qui couvrait le sol. Les garçons faillirent crier lorsque l’homme fit glisser son sac-à-dos de son épaule et en sortit un couteau. Ryusuke recula soudainement, plus pâle qu’une lune ronde, les lèvres pincées en une mince ligne. Ils ne devaient pas crier. Pas trembler. S’ils faisaient du bruit, ils étaient repérés.
Lentement, l’inconnu se rapprocha de la fillette, qui se mit à trembler si fort qu’elle en fit glisser les cartons autour d’elle. Un brusque rire rauque, mauvais, s’échappa des lèvres de l’homme. De sa main libre, il saisit sa victime par le bras et la jeta à ses pieds. Elle couina de terreur sous son bâillon et s’agita, mais l’agresseur s’agenouilla au-dessus d’elle pour la maintenir en place.
— Oh bordel, s’étrangla Jeremy avant de jeter un coup d’œil affolé à son ami. Ryu, faut qu’on fasse quelque chose.
Mais celui-ci resta muet comme une carpe, livide de peur, les poings serrés en étaux au bord de la plateforme. S’il se laissait tomber, il pourrait surprendre l’homme. S’ils agissaient à deux, ils pourraient le distraire et sauver la fillette. Oui, ils pourraient l’empêcher de se faire assassiner.
Ryusuke resta cloué sur place, les muscles tétanisés par l’effroi, la respiration coupée. Lentement, il tourna la tête vers Jim, qui observait la scène dans un silence atterré. Lui non plus ne bougeait pas. Pourtant, il fallait qu’ils interviennent, qu’ils réagissent. Qu’ils l’aident.
Au moment où Ryu tendait la main vers la fille dans un geste impuissant, l’homme enfonça son couteau dans son dos. Mmhm. Intéressant. :ugeek:



Suite
louji a écrit :Et la suite du chapitre 1 qui terminait pas... très joliment :roll:
Désolée, on poursuit sur du pas joli-joli non plus, à vrai dire :oops:
(Bonne lecture quand même ?) :arrow: :mrgreen:




- Chapitre 2 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Avec un sursaut de soulagement, il reconnut un bout de quartier qu’il connaissait bien – il y avait une supérette qui vendait les bonbons à petit prix – et qu’il savait alambiqué dans la disposition des rues. :arrow: Cette tournure est un peu bizarre ^^ Sans hésiter, Jim fonça droit vers l’avenue principale puis s’engouffra dans une ruelle. Puis il tourna à droite, à gauche, de nouveau à gauche et à droite. Et il continua ainsi de suite, jusqu’à perdre ses propres repères. La gorge en feu, la vision rendue floue par sa course intensive, il avança jusqu’à déboucher sur un petit square abandonné et entouré d’habitations. Les herbes montaient jusqu’à la taille et les jeux pour enfants étaient à deux doigts de s’effondrer.

Le cœur au bord des lèvres, la paume si moite qu’il en avait du mal à se retenir au chambranle, Jeremy garda les yeux rivés vers la porte d’entrée, s’attendant à la voir s’ouvrir d’un instant à l’autre. Il n’y avait pas d’étage dans la maison, mais peut-être trouverait-il une cachette ailleurs. Néanmoins, les secondes s’écoulèrent sans que le moindre bruit ne surgisse. Un bruit surgit ? Je sais pas, ça me paraît bizarre.
— Hallelujah, murmura-t-il pour lui-même en s’autorisant un soupir de soulagement.
Il se laissa aller sur les genoux, les mains à plat devant lui, inspirant le plus profondément possible pour calmer son cœur furieux. Ses oreilles sifflaient encore et sa vue n’était pas tout à fait claire. Son dos était humide de sueur.
Alors qu’il allait se relever, il entendit quelques pas derrière lui. Une main s’abattit sur son épaule et une voix masculine amusée s’exclama :
Syurpriz !
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Comment ça j'essaie de dédramatiser avec des gifs ? :D
Ne pouvant s’empêcher de crier d’effroi, Jeremy se retourna vivement. Il n’eut le temps d’apercevoir qu’une masse de cheveux indisciplinés et une chemise blanche impeccable avant de recevoir un coup à la tempe. Il perdit connaissance avant de toucher le sol.
Pas mal pas mal… :D

J'aime beaucoup la manière dont tu traites les relations familiales et l'éducation des deux garçons. Je crois que c'est le premier truc qui m'a sauté aux yeux dans le premier chapitre, ce moment où je me suis dit "ah ouais, effectivement", notamment avec les réflexions de Maria et de Jim sur Maria. Ça rend tout de suite les personnages beaucoup plus réels que rien ne soit parfait, y compris leurs relations entre eux.

Au niveau de la narration, c'est un premier chapitre (ou du moins un début de roman), et donc beaucoup d'exposition… mais j'ai parfois trouvé qu'il y en avait un chouïa trop, suffisamment pour alourdir certains passages. Je pense surtout à la description de Sludge que fait Maria, ça aurait peut-être été plus intéressant de voir quelque chose sur le chemin du retour de l'école plutôt que de répéter que le quartier est gangréné et pourri jusqu'à la moelle. ^^

Pour l'action, le rythme du récit et de la narration en revanche, je n'ai rien à dire, c'est propre :) Les actions sont claires, ça s'enchaîne bien, c'est fluide et bien décrit… à quelques tournures un peu inhabituelles près, je dirais que c'est parfait. :mrgreen:

Voili-voilou, j'ai hâte d'avoir la suite et de voir qui est cet inconnu aux cheveux ébouriffés et à la chemise impeccable (je sais pas pourquoi, j'ai déjà envie de l'apprécier :lol: )
À bientôt !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit :
louji a écrit :

- Chapitre 1 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


La sonnerie qui retentit dans les couloirs annonça la fin de journée pour de nombreux collégiens. Comme bien souvent, Jeremy dut attendre son ami avant de sortir de classe. Il mettait un certain temps à ranger sa trousse et ses feuilles, sans compter qu’il allait parfois interroger les profs sur la leçon du jour. On dirait moi. :D :arrow: Pas très surprise :lol: D’après lui, c’était avant tout pour éviter les brutes qui les poussaient dès qu’ils franchissaient la porte. Sur ce point, Jeremy ne pouvait le contredire.

Thalia s’amusait à sautiller en évitant les cailloux qui jonchaient le sol. Jim l’observa faire un moment puis sourit. Il avait l’air plus triste qu’heureux en l’esquissant. Sa sœur s’amusait avec peu et ne se plaignait jamais. Elle était pourtant une fleur au milieu des herbes sauvages. Une pierre précieuse dans un tas de charbon. Une lueur dans le noir, une braise sous la cendre.
Un petit joyau de vie et de pureté au milieu de la misère et du désespoir de leur quartier. Et ça va pas durer longtemps, vu comment c'est amorcé… :cry: :arrow: Noon... :roll:


Maria hocha la tête en guise de réponse, se retenant de lui asséner le même discours angoissé que d’habitude. Le hangar, comme ils l’appelaient, était un morceau d’entrepôt désaffecté où les deux amis s’étaient construit un refuge au fil des ans. Couvertures élimées, coussins épuisés, réserves de crackers et bonbons, jeux de carte :arrow: cartes ;) :arrow: Merci ! et vieux livres écornés les attendaient là-bas.

Alors que Ryusuke et Jeremy s’apprêtaient à sortir, ce dernier jeta un coup d’œil à Maria. Elle discutait à table avec Thalia, l’air serein, mais le regard distant. Mère et fille avaient les yeux verts, mais, tandis que ceux de la fillette étaient brillants, de la couleur de l’herbe tendre, ceux de la femme prenaient souvent la nuance des aiguilles de pin, plus terne. Jeremy savait que sa mère gardait enfouis de nombreux poids, qui la rongeaient de l’intérieur depuis des années. Comme elle savait se confectionner un masque de bonne humeur, les inconnus voyaient en elle une mère de famille battante et joyeuse, prête à se sacrifier pour le bonheur de ses enfants.
Mais son fils était beaucoup moins dupe. Il l’entendait étouffer ses sanglots tard le soir dans son oreiller, maudissant prénom après prénom, dont parfois ceux des fruits de ses entrailles – même si cela n’était arrivé qu’une seule fois, Jim en avait encore des frissons. Ouch. :shock: :arrow: Bonne ambiance 8-) Elle se perdait parfois dans ses pensées et paraissait soudainement plus fatiguée que ses trente-sept années. Thalia n’en avait aucun souvenir, car elle n’était qu’un bébé lorsque c’était arrivé, mais l’incendie qui avait brûlé aussi bien leur maison que leur foyer se rappelait parfois impitoyablement à Jeremy et sa mère. Chez lui, des bribes de stress post-traumatique faisaient surface, lui coupant le souffle et le plongeant dans une angoisse absurde dont il lui était quasiment impossible de s’en sortir sans aide – humaine ou médicamenteuse. Pour sa mère, c’était une soudaine humeur maussade et colérique. Elle n’avait la patience ou la volonté pour plus rien, à peine assez pour se lever de son lit.
C’était pour cela que Maria et Jeremy aimaient tant Thalia et s’efforçaient de l’entourer d’un cocon d’amour et de sécurité. Mère et fils faisaient involontairement écho de souffrances chez l’un et l’autre, tandis que la fillette ne leur apportait que sourires et promesses chaleureuses. Mmhm. Pourquoi je sens que ça ne va pas durer ? :arrow: Parce que c'est annoncé sans fard ? :cry: :lol:

Ryu s’était attaqué au tome douze de One Piece – le fameux manga – Les référeeeeeences x) :arrow: On reste accessibles 8-) ;) lorsqu’il sentit Jim s’enfoncer légèrement sur le côté de son matelas. Surpris, il dévisagea son ami en silence avant de sourire. Il s’était assoupi, la main encore plongée dans le paquet de bonbons posé sur son ventre. Avec des gestes précautionneux, Ryusuke lui dégagea le bras puis rangea les friandises dans une boîte en métal. Du coin de l’œil, il surveilla la respiration de Jim. Il faisait souvent des cauchemars, surtout en phase de sommeil léger. Et c’était toujours mieux s’il avait quelqu’un à ses côtés au moment de se réveiller.

La gorge nouée, Jim observa l’inconnu tandis qu’il jetait de nouveau la fillette au milieu d’un tas de cartons moisis. Elle tenta de s’extraire, mais dérapa sur un liquide poisseux qui couvrait le sol. Les garçons faillirent crier lorsque l’homme fit glisser son sac-à-dos de son épaule et en sortit un couteau. Ryusuke recula soudainement, plus pâle qu’une lune ronde, les lèvres pincées en une mince ligne. Ils ne devaient pas crier. Pas trembler. S’ils faisaient du bruit, ils étaient repérés.
Lentement, l’inconnu se rapprocha de la fillette, qui se mit à trembler si fort qu’elle en fit glisser les cartons autour d’elle. Un brusque rire rauque, mauvais, s’échappa des lèvres de l’homme. De sa main libre, il saisit sa victime par le bras et la jeta à ses pieds. Elle couina de terreur sous son bâillon et s’agita, mais l’agresseur s’agenouilla au-dessus d’elle pour la maintenir en place.
— Oh bordel, s’étrangla Jeremy avant de jeter un coup d’œil affolé à son ami. Ryu, faut qu’on fasse quelque chose.
Mais celui-ci resta muet comme une carpe, livide de peur, les poings serrés en étaux au bord de la plateforme. S’il se laissait tomber, il pourrait surprendre l’homme. S’ils agissaient à deux, ils pourraient le distraire et sauver la fillette. Oui, ils pourraient l’empêcher de se faire assassiner.
Ryusuke resta cloué sur place, les muscles tétanisés par l’effroi, la respiration coupée. Lentement, il tourna la tête vers Jim, qui observait la scène dans un silence atterré. Lui non plus ne bougeait pas. Pourtant, il fallait qu’ils interviennent, qu’ils réagissent. Qu’ils l’aident.
Au moment où Ryu tendait la main vers la fille dans un geste impuissant, l’homme enfonça son couteau dans son dos. Mmhm. Intéressant. :ugeek: :arrow: Oui, oui, tout à fait :ugeek:



Suite
louji a écrit :

- Chapitre 2 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Avec un sursaut de soulagement, il reconnut un bout de quartier qu’il connaissait bien – il y avait une supérette qui vendait les bonbons à petit prix – et qu’il savait alambiqué dans la disposition des rues. :arrow: Cette tournure est un peu bizarre ^^ :arrow: Tellement :( Je change :v Sans hésiter, Jim fonça droit vers l’avenue principale puis s’engouffra dans une ruelle. Puis il tourna à droite, à gauche, de nouveau à gauche et à droite. Et il continua ainsi de suite, jusqu’à perdre ses propres repères. La gorge en feu, la vision rendue floue par sa course intensive, il avança jusqu’à déboucher sur un petit square abandonné et entouré d’habitations. Les herbes montaient jusqu’à la taille et les jeux pour enfants étaient à deux doigts de s’effondrer.

Le cœur au bord des lèvres, la paume si moite qu’il en avait du mal à se retenir au chambranle, Jeremy garda les yeux rivés vers la porte d’entrée, s’attendant à la voir s’ouvrir d’un instant à l’autre. Il n’y avait pas d’étage dans la maison, mais peut-être trouverait-il une cachette ailleurs. Néanmoins, les secondes s’écoulèrent sans que le moindre bruit ne surgisse. Un bruit surgit ? Je sais pas, ça me paraît bizarre. :arrow: Anéfé :?
— Hallelujah, murmura-t-il pour lui-même en s’autorisant un soupir de soulagement.
Il se laissa aller sur les genoux, les mains à plat devant lui, inspirant le plus profondément possible pour calmer son cœur furieux. Ses oreilles sifflaient encore et sa vue n’était pas tout à fait claire. Son dos était humide de sueur.
Alors qu’il allait se relever, il entendit quelques pas derrière lui. Une main s’abattit sur son épaule et une voix masculine amusée s’exclama :
Syurpriz !
Image

Comment ça j'essaie de dédramatiser avec des gifs ? :D :arrow: No judgement 8-)
Ne pouvant s’empêcher de crier d’effroi, Jeremy se retourna vivement. Il n’eut le temps d’apercevoir qu’une masse de cheveux indisciplinés et une chemise blanche impeccable avant de recevoir un coup à la tempe. Il perdit connaissance avant de toucher le sol.
Pas mal pas mal… :D

J'aime beaucoup la manière dont tu traites les relations familiales et l'éducation des deux garçons. Je crois que c'est le premier truc qui m'a sauté aux yeux dans le premier chapitre, ce moment où je me suis dit "ah ouais, effectivement", notamment avec les réflexions de Maria et de Jim sur Maria. Ça rend tout de suite les personnages beaucoup plus réels que rien ne soit parfait, y compris leurs relations entre eux.

Au niveau de la narration, c'est un premier chapitre (ou du moins un début de roman), et donc beaucoup d'exposition… mais j'ai parfois trouvé qu'il y en avait un chouïa trop, suffisamment pour alourdir certains passages. Je pense surtout à la description de Sludge que fait Maria, ça aurait peut-être été plus intéressant de voir quelque chose sur le chemin du retour de l'école plutôt que de répéter que le quartier est gangréné et pourri jusqu'à la moelle. ^^

Pour l'action, le rythme du récit et de la narration en revanche, je n'ai rien à dire, c'est propre :) Les actions sont claires, ça s'enchaîne bien, c'est fluide et bien décrit… à quelques tournures un peu inhabituelles près, je dirais que c'est parfait. :mrgreen:

Voili-voilou, j'ai hâte d'avoir la suite et de voir qui est cet inconnu aux cheveux ébouriffés et à la chemise impeccable (je sais pas pourquoi, j'ai déjà envie de l'apprécier :lol: )
À bientôt !
Yes, c'est un peu particulier de relever ces éléments-là dès le chapitre d'intro, mais je l'ai fait intentionnellement... et comme tu le relèves après, ça fait du coup un peu lourd ! J'ai essayé de compenser avec de l'action brute qui arrive juste après, mais... Bref x')
Pour revenir à Jim et Maria (tellement bizarre d'écrire leurs noms ici alors qu'ils sont longtemps restés au chaud dans mon ordi :roll: :lol: ), je voulais qu'on perçoive assez rapidement l'affection et les tensions entre eux, notamment pour les ancrer directement dans le récit... et marquer leur relation complexe dès le début (car... arf, rdv dans quelques chapitres :lol: )

Effectivement, c'est ce que moi-même j'ai constaté à la fin de l'écriture du chap 1... J'ai voulu en dire beaucoup, beaucoup, dès le début (pour des raisons précises, ce n'est pas simplement par souci d'exposer la situation initiale...) pour assurer d'avoir la background nécessaire aux chapitres qui arrivent... Mais il y a des passages vraiment denses et lourds (et je vais essayer d'ajuster ça :? )

Merci beaucoup ! C'est tellement plus simple d'écrire SUI qu'Oneiris :cry: :lol: (ça doit se sentir d'ailleurs...). Après, pour SUI, j'avoue que j'ai l'inspiration et la motivation pimpantes, tandis qu'Oneiris est déjà vieux de... aie 3 ans et s'essouffle de temps à autre de manière irréfutable :?

Et je crois que tu devrais bien apprécier ce perso, effectivement ;) (je me projette pas trop non plus, on verra bien !)

Un grand merci pour ton retour, c'est très déstabilisant de présenter ce récit sur le fowfow, encore plus aux personnes comme toi qui me suivent depuis le début... C'est donc très encourageant d'avoir ton soutien et ton approbation, même si bien évidemment j'ai toujours de mauvaises petites voix pour me souffler de tout effacer ;) :lol:
À la revoyure !
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Et c'est parti pour le chapitre 3, qui introduit deux autres personnages assez importants :)
(Ce sont un peu des glaçons dans un premier temps, mais c'est normal... :roll: )




- Chapitre 3 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Jeremy avait eu le temps de compter le nombre de fissures, de toiles d’araignée et de taches d’humidité au plafond lorsque la porte s’ouvrit enfin. Nerveux, il tira sur les menottes qui retenaient ses poignets aux montants du lit dans lequel on l’avait allongé. On lui avait mis du scotch sur la bouche pour éviter qu’il crie.
L’homme qui venait d’ouvrir ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans. Il était vêtu d’un costume de salarié lambda dont la chemise impeccable fit grimacer Jim. Il se serait bien réjoui que ce ne soit pas le tueur si l’inconnu ne l’avait pas ligoté au lit.
— Réveillé ? lança ce dernier d’un ton ennuyé en s’avançant dans la chambre minuscule.
Le visage fermé, il attrapa la seule chaise de la pièce pour s’installer à côté du lit. Jeremy le toisa de l’air le plus revêche qu’il put afficher, toutefois conscient que sa position n’aidait pas beaucoup. Lorsque l’inconnu remarqua ses sourcils froncés, ses yeux luisant de colère et ses traits tirés en une grimace indignée, il sourit. Puis s’esclaffa.
— Petit, tu me fais pas peur. Je vais enlever le scotch, bouge pas. Et ne crie pas. Si tu cries, j’aurai pas trop de remords à t’en coller une.
Obéissant, Jim se laissa faire puis inspecta l’homme du regard, tentant de comprendre dans quel pétrin il s’était fourré. La tenue de l’individu l’identifiait comme étranger au quartier – sans compter que son accent était plutôt celui de la côte Est. Malgré ses cheveux châtain foncé indisciplinés, il avait bonne allure : vêtements de qualité, rasage propre, pas de signes de maladies ou d’addictions que l’on pouvait deviner chez certains pré-trentenaires de Sludge.
— Commençons par le commencement, annonça l’homme d’un ton moqueur en sortant un smartphone d’une poche intérieure de sa veste de costume. Comment tu t’appelles ?
Jeremy ne répondit rien, réfléchissant à toute allure. Vu l’état de dégradation de la maison, l’inconnu ne pouvait en être le locataire. Le propriétaire ? Il aurait appelé la police. Alors cet homme faisait-il partie de la police ?
Un flot d’angoisse envahit Jeremy, dont le visage s’affaissa soudainement. Comment sa mère allait-elle réagir en apprenant que son fils était entré par effraction dans une maison ? Il pourrait lui expliquer qu’il fuyait alors un tueur…
Ryusuke !
À la pensée de son ami, dont il avait perdu la trace durant la fuite, il s’agita soudainement. L’homme claqua la langue d’agacement et se pencha en avant. Jim arrêta de bouger sous l’intensité de ses yeux de fauve.
— Ton prénom ?
Paniqué, Jim ouvrit la bouche puis bredouilla :
No… no entiendo inglés.
Il insuffla à sa voix les accentuations particulières qu’il avait entendues chez les Latinos de son voisinage. Ryu avait toujours dit qu’il était doué pour imiter des accents et modifier sa voix. Il espérait vivement que ça fonctionne en ce moment-même.
Pourtant, le regard de l’homme perdit toute trace d’amusement tandis que son sourire se dissipait lentement en rictus irrité. Sans douceur, il tendit le bras pour agripper le col de Jeremy et le soulever légèrement de sa couchette.
— Te fous pas de ma gueule, gamin. À ton âge, on s’éloigne pas trop de chez soi. T’es donc du quartier, tu vas à l’école dans le coin. Or, pour suivre les cours, tu dois parler et comprendre l’anglais.
Perturbé par l’assurance mordante de l’inconnu, Jim s’efforça de ne rien montrer. Avec un soupir, son interlocuteur se cala contre le dossier de sa chaise et passa une jambe par-dessus l’autre. Il adressa un sourire narquois à l’adolescent avant de souffler :
— Bien, reprenons. Ton prénom ?
— Jim, murmura celui-ci à contre-cœur.
— Diminutif de James ? embraya l’homme en pianotant sur ton téléphone.
Comme Jeremy ne répondait pas, guère impatient d’en révéler long sur son identité, l’inconnu plissa les yeux puis donna un petit coup de pied dans le sommier du lit.
— Diminutif de James ?
— Jim, insista simplement l’adolescent en sentant la peur ramper lentement de son ventre vers sa gorge.
— Bon, Jim, soupira l’homme d’une voix lasse, très bien. Ton nom de famille ?
— Pierce.
Il avait sorti le premier qui lui était venu à la tête. Il ne vit pas venir la claque. Elle lui fit douloureusement tourner la tête d’un côté. Sa joue ne tarda pas à chauffer. Un mélange d’humiliation, de colère et de peur comprima la poitrine de Jeremy. De quel droit cet homme se permettait-il de lever la main sur lui ?
— Un policier a pas le droit de frapper des mineurs !
Un sourire mordant déchira le visage de l’inconnu, qui rit tout bas avant de déclarer :
— Je ne suis pas un policier. Et puisqu’on parle de mineurs, tu as quel âge ? (Avant que Jim ne puisse répondre, il leva un index et susurra : ) Ne t’avise pas de mentir comme pour ton prénom et ton nom de famille.
— T-Treize ans, bredouilla Jeremy, que la claque avait remis dans le droit chemin.
— Bien ! Et tu vois que tu sais parler anglais.
À ces propos, Jim s’empourpra puis serra les dents. Combien de temps l’inconnu comptait-il l’interroger ? S’il n’était pas de la police, qui était-il ?
— Je veux partir, souffla Jeremy en tirant sur ses menottes. Vous avez pas le droit de me retenir.
— J’ai tous les droits, morveux, gronda l’homme en se dressant dangereusement au-dessus de lui. Et comme un récidiviste de meurtres et viols d’enfants était à tes trousses, je me sens dans le droit de t’interroger.
Un étau glacé s’enroula autour de la gorge de Jim, qui retint son souffle. Comment pouvait-il être au courant de cette histoire ? Que savait-il exactement ? Soupçonnait-il Jim d’une manière ou d’une autre ?
— Vous avez dit que vous étiez pas un policier, murmura Jeremy en fronçant les sourcils d’incompréhension.
— Oui, c’est ce que j’ai dit, rétorqua l’inconnu avec un sourire désinvolte. Alors, dis-moi simplement : pourquoi est-ce que cet homme te poursuivait ?
Avant que Jim n’ait pu ouvrir la bouche, la porte d’entrée claqua. Surpris, l’adolescent tressaillit puis se figea, le cœur compressé par l’appréhension. Le tueur l’avait-il retrouvé ? L’inconnu en costume était-il armé et en mesure de le repousser ?
Quelques mots en russe traversèrent la cloison qui séparait la chambre du couloir d’entrée. L’interlocuteur de Jim poussa un grognement sans prendre la peine de répondre au nouveau venu. Des bruits de pas se firent entendre de l’autre côté du mur, jusqu’à ce que la voix reprenne, en anglais cette fois-ci :
— T’es où, bon sang ?
Un homme, en costume lui aussi, apparut sur le seuil de la chambre. Il se figea en apercevant les deux occupants et fronça des sourcils broussailleux. Une barbe noire et soigneusement taillée mangeait ses mâchoires puissantes. Ses yeux tout aussi sombres s’attardèrent sur Jeremy, qui se débattit en faisant cliqueter ses menottes.
— Relâchez-moi, s’il vous plaît, implora-t-il l’homme en lui jetant un regard désemparé.
Sans lui répondre, l’inconnu glissa les yeux vers l’interrogateur de Jim. Puis il souffla d’un air consterné :
— Alex, qu’est-ce que tu fous ?
Le dénommé Alex haussa les épaules avec désinvolture puis désigna Jim du menton.
— J’ai chopé ce gamin en train de fuir Kurt Dert. J’ai pensé qu’il aurait des infos à nous filer.
À ces mots, le nouveau venu fonça les sourcils et s’avança vers son coéquipier sans quitter Jeremy du regard. Il le toisait avec un intérêt nouveau et calculateur. Un frisson désagréable remonta l’échine de Jim, qui grimaça en tirant sur ses liens.
— Si tu l’as chopé en train de fuir Kurt Dert, pourquoi t’as pas couru après l’homme ? maugréa l’inconnu en jetant un regard agacé à Alex.
Ce dernier soupira en laissant tomber les pieds de la chaise sur laquelle il s’était mis à se balancer.
— Quand j’ai chopé le morveux, Kurt Dert avait déjà déserté le square. Comme j’avais le gamin sous la main, je me suis fit qu’il pourrait nous renseigner.
L’inconnu marmonna quelque chose en russe avant de baisser les yeux sur Jim.
— Tu connais Kurt Dert ? demanda-t-il sans préambule, les bras croisés sur sa poitrine musclée.
— Non. C’est la première fois que je le voyais, aujourd’hui.
— Tu pourrais nous en dire plus ? Pourquoi est-ce qu’il te poursuivait ?
La gorge de l’adolescent se serra au souvenir du poignard, de la petite fille et du sang. Il ferma brièvement les yeux pour en chasser les images répugnantes puis se décida à avouer. Il expliqua tout aux deux hommes, détaillant du mieux possible, jusqu’à sa capture par le fameux Alex. L’intéressé ne montra aucun signe d’éventuels remords.
Les deux inconnus sortirent quelques secondes de la chambre, conversant trop bas pour que Jim puisse les entendre. Après quelques minutes, le dénommé Alex retourna près de lui en brandissant une clé. Il défit les menottes du garçon, ce qui arracha un soupir de soulagement à Jim. Dès qu’il eut les mains libres, Jeremy bondit hors du lit. Les deux adultes le toisèrent sans rien dire, profitant de leur taille pour l’intimider silencieusement.
Conscient que s’attarder ne lui apporterait rien de bon, Jim baissa le nez et se dirigea rapidement vers la sortie. Avant d’avoir pu atteindre le couloir, Alex lui agrippa le bras et se pencha vers lui. D’aussi près, Jeremy nota que son haleine sentait la menthe – et un peu le tabac.
— Gamin, tu sais où nous trouver. Si jamais tu as des infos sur Kurt Dert, si tu le vois, si tu penses avoir découvert l’une de ses cachettes, préviens-nous. Cette pourriture garde des enfants prisonniers, on a plusieurs avis de disparition dans le quartier.
— Oui, oui, bredouilla Jeremy en reculant, plus qu’impatient d’enfin quitter les deux hommes.
Alors qu’Alex le relâchait, l’adolescent remarqua un petit symbole blanc sur son nœud de cravate. D’un coup d’œil, il vérifia que l’autre inconnu avait le même. Deux papillons, avec un crâne à l’intérieur.
A.A, chuchota aussitôt une voix à son esprit, faisant surgir de vieux souvenirs à moitié effacés.
Le sang afflua au visage de Jim alors qu’il reculait, les yeux toujours fixés sur le symbole. À Modros, tout le monde le connaissait. Ou connaissait au moins l’entreprise qu’il représentait. La A.A, acronyme d’Acherontia Atropos, la société la plus puissante de la ville. Dans les années 70, le crime avait explosé à Modros, ville secondaire de la Vallée Centrale. Pour endiguer les gangs et la prolifération des marchés noirs, l’État avait fait appel à divers particuliers pour fonder une entreprise paramilitaire de protection et de défense des civils. En 1980, la A.A avait vu le jour et s’était fait connaître du grand public en envoyant sur le terrain ses premières unités. Depuis, ces dernières étaient plus connues sous le nom de S.U.I, Special Units of Intervention. La A.A s’était quant à elle spécialisée dans les renseignements et les enquêtes criminelles, laissant à S.U.I des fonctions d’intervention militaire et de contrôle des délits.
Une boule se logea dans la gorge de Jeremy alors qu’il continuait de reculer, son instinct lui hurlant de déguerpir au plus vite. À Seludage, les unités de S.U.I étaient souvent repoussées par la violence des petits gangs et les forces de l’ordre se retrouvaient impuissantes. Quant à la A.A… il était de notoriété publique que l’organisation prenait soin de laisser Sludge s’enfoncer toujours plus profondément dans la boue, tant que les autres quartiers de Modros se portaient bien.
Alors que faisaient ces deux hommes ici ? Le cas de Kurt Dert était-il assez important pour que la A.A s’en occupe elle-même ? Étaient-ils vraiment agents de la fameuse société ou Jeremy s’était-il fourvoyé ?
Fuis ! lui rappela soudainement son instinct alors qu’Alex et son partenaire le dévisageaient en silence, indéchiffrables et distants comme des statues de marbre.
Sans plus réfléchir, Jeremy tourna les talons, ouvrit la porte à la volée et se dirigea à pas rapides vers la ruelle d’où il avait déboulé de longues minutes plus tôt.

À l’intérieur de la maison abandonnée, transformée en point d’observation par les deux agents de la A.A, Dimitri soupira.
— J’ai cru que le pauvre petit allait se pisser dessus. Tu n’y es pas allé de main morte, Alex.
Celui-ci retint un bâillement puis esquissa un sourire narquois.
— Il faut y aller à la dure avec les gamins de ce quartier. Même si je dois avouer que celui-ci correspond pas tout à fait aux critères classiques de Seludage.
— D’ailleurs, tu le laisses filer ? s’étonna son partenaire en haussant des sourcils interrogateurs.
À ces mots, Alex détendit sa nuque puis s’avança vers la porte que Jim avait laissée ouverte en partant précipitamment. L’homme observa l’adolescent au loin puis esquissa un sourire félin.
— Bien sûr que non, je sais qu’il nous cache quelque chose.
Sans plus attendre, Alex adressa un signe de la main à son coéquipier, ferma la porte puis s’engagea derrière sa cible, prenant soin de rester à une certaine distance.



Suite
Dernière modification par louji le lun. 19 juil., 2021 9:11 pm, modifié 4 fois.
vampiredelivres

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par vampiredelivres »

louji a écrit :
louji a écrit :
- Chapitre 1 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


La sonnerie qui retentit dans les couloirs annonça la fin de journée pour de nombreux collégiens. Comme bien souvent, Jeremy dut attendre son ami avant de sortir de classe. Il mettait un certain temps à ranger sa trousse et ses feuilles, sans compter qu’il allait parfois interroger les profs sur la leçon du jour. On dirait moi. :D :arrow: Pas très surprise :lol: Rhooooh, tout de suite… :roll: D’après lui, c’était avant tout pour éviter les brutes qui les poussaient dès qu’ils franchissaient la porte. Sur ce point, Jeremy ne pouvait le contredire.

Thalia s’amusait à sautiller en évitant les cailloux qui jonchaient le sol. Jim l’observa faire un moment puis sourit. Il avait l’air plus triste qu’heureux en l’esquissant. Sa sœur s’amusait avec peu et ne se plaignait jamais. Elle était pourtant une fleur au milieu des herbes sauvages. Une pierre précieuse dans un tas de charbon. Une lueur dans le noir, une braise sous la cendre.
Un petit joyau de vie et de pureté au milieu de la misère et du désespoir de leur quartier. Et ça va pas durer longtemps, vu comment c'est amorcé… :cry: :arrow: Noon... :roll: Bizarrement j'ai pas confiance. :geek:

C’était pour cela que Maria et Jeremy aimaient tant Thalia et s’efforçaient de l’entourer d’un cocon d’amour et de sécurité. Mère et fils faisaient involontairement écho de souffrances chez l’un et l’autre, tandis que la fillette ne leur apportait que sourires et promesses chaleureuses. Mmhm. Pourquoi je sens que ça ne va pas durer ? :arrow: Parce que c'est annoncé sans fard ? :cry: :lol: Ouais, il semblerait que ce soit ça x)
Yes, c'est un peu particulier de relever ces éléments-là dès le chapitre d'intro, mais je l'ai fait intentionnellement... et comme tu le relèves après, ça fait du coup un peu lourd ! J'ai essayé de compenser avec de l'action brute qui arrive juste après, mais... Bref x')
Pour revenir à Jim et Maria (tellement bizarre d'écrire leurs noms ici alors qu'ils sont longtemps restés au chaud dans mon ordi :roll: :lol: ), je voulais qu'on perçoive assez rapidement l'affection et les tensions entre eux, notamment pour les ancrer directement dans le récit... et marquer leur relation complexe dès le début (car... arf, rdv dans quelques chapitres :lol: )

Effectivement, c'est ce que moi-même j'ai constaté à la fin de l'écriture du chap 1... J'ai voulu en dire beaucoup, beaucoup, dès le début (pour des raisons précises, ce n'est pas simplement par souci d'exposer la situation initiale...) pour assurer d'avoir la background nécessaire aux chapitres qui arrivent... Mais il y a des passages vraiment denses et lourds (et je vais essayer d'ajuster ça :? )

Merci beaucoup ! C'est tellement plus simple d'écrire SUI qu'Oneiris :cry: :lol: (ça doit se sentir d'ailleurs...). Après, pour SUI, j'avoue que j'ai l'inspiration et la motivation pimpantes, tandis qu'Oneiris est déjà vieux de... aie 3 ans et s'essouffle de temps à autre de manière irréfutable :?

Et je crois que tu devrais bien apprécier ce perso, effectivement ;) (je me projette pas trop non plus, on verra bien !)

Un grand merci pour ton retour, c'est très déstabilisant de présenter ce récit sur le fowfow, encore plus aux personnes comme toi qui me suivent depuis le début... C'est donc très encourageant d'avoir ton soutien et ton approbation, même si bien évidemment j'ai toujours de mauvaises petites voix pour me souffler de tout effacer ;) :lol:
À la revoyure !
Effectivement, je vois ce que tu voulais faire, mais du coup, ça fait pas mal d'un coup, et l'action ne compense pas nécessairement parce qu'elle arrive en fin de chapitre… Avoir un bon cadre pour tes personnages est important, mais bon, équilibre un peu ^^
Hoooo, ce genre de teasing… x) J'ai à la fois très hâte et très peur :D

En même temps, SUI, c'est normal, elle te hante et tu viens de te relancer dedans, la motivation est toujours là dans ces débuts. Et toute série s'essouffle, il faut juste trouver un moyen de garder le cap dans les moments difficiles.

De ce que je viens de voir, il a l'air plutôt cool :mrgreen:

Mais avec grand plaisir ! Il faut étouffer ces petites voix, elles ne savent pas de quoi elles parlent x)
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

vampiredelivres a écrit : Effectivement, je vois ce que tu voulais faire, mais du coup, ça fait pas mal d'un coup, et l'action ne compense pas nécessairement parce qu'elle arrive en fin de chapitre… Avoir un bon cadre pour tes personnages est important, mais bon, équilibre un peu ^^
Hoooo, ce genre de teasing… x) J'ai à la fois très hâte et très peur :D

En même temps, SUI, c'est normal, elle te hante et tu viens de te relancer dedans, la motivation est toujours là dans ces débuts. Et toute série s'essouffle, il faut juste trouver un moyen de garder le cap dans les moments difficiles.

De ce que je viens de voir, il a l'air plutôt cool :mrgreen:

Mais avec grand plaisir ! Il faut étouffer ces petites voix, elles ne savent pas de quoi elles parlent x)
J'ai changé de place des infos dans le chap 1 dans l'espoir d'équilibrer un peu... Ça reste dense, mais j'ai allégé quelques paragraphes quoi... x)

Yes, faut être persévérant et patient... :roll:

Tchuss !
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Bonzoir~

ALORS.

Je te préviens, ça part sur un "BLEUARGH CÉTROKOOL".

Numéro 1. BORDEL QUE JE SUIS CONTENTE QUE TU PUBLIES S.U.I.
Quand j'ai vu l'annonce sur Oneiris, j'étais excitée comme une puce. J'avais de vagues souvenirs (merci pour les détails d'ailleurs mdrrrr), et purée, la claque que je me suis prise en lisant les chapitres (que du positif bien sûr)...
Ça m'a rappelé les premiers, que tu m'envoyais sur Skype (damn) aaaaaaah, la nostalgie *^*
Et ton blabla (ça va être ta marque déposée) <3 Merci d'avoir partagé tout le chemin que tu as fait avec S.U.I.

Numéro 2. NON MAIS TU VEUX ME TUER??? Je te jure, j'en peux plus, j'ai bouffé les trois chapitres en deux deux, j'en peux plus, c'est tellement bien aaaaaaaaaAAAAAAAAAAAHHHHHHH.
Franchement, l'écriture est d'une qualité incroyable.

Numéro 3. Les chapitres.

Chapitre 1
Alors Jeremy, j'avais paumé son nom, je me souvenais pas du tout qu'il s'appelait comme ça, bichette :lol:
Mais wow, Ryusuke, lui, par contre, il a tout fait remonter. Ça me rappelle plein de trucs aaaaaah ;^; <3 Ryu quoi (déso Jim :? )
La fluidité du récit est... fabuleuse? Fantastique? Incroyable? Elle est oui. L'immersion dans l'univers est complète, les détails aaaaaaaaAAAH. L'attention que tu portes aux personnages et leurs relations ;^; Daym (à lire avec un accent du paysan Texan du fin fond de la broussaille).
Et la mélancolie qui s'en dégage ;^; oui
Le premier chapitre fait l'effet d'un coup de pied au cul qui nous projette dans l'univers en disant "vas-y, avance, on va voir si tu survis :D"
Goddamn.

Chapitre 2
En effet, tu n'as pas menti sur le contenu de S.U.I. C'est glaçant as fuck. J'avoue que c'est pas ma tasse de thé (je redoute un peu l'humiliation publique, j'ai du mal avec ça :? ), mais tu avais prévenu. Malgré ma non-tasse-de-thé, tout ça, c'est Modros. C'est S.U.I.
"Syurpriz" MDRRRRR ça m'a tuée (et le gif de Lokinette purée :lol: )
Bordel, je sais pas s'il était plus court que le premier ou s'il a simplement un rythme effréné mais aled je l'ai bouffé en deux deux. J'AIME AAAAAAH.
Je peux pas attendre, je vais lire (bouffer) le troisième.

Chapitre 3
Aleeeeex *^* Dimitriiiiiii *^* Ouiiiiiiiiii *^*
Non mais la fluidité des dialogues, merde. C'EST STYLEY. Ça me aaah. Oui.
(Mdrrr le petit smiley qui s'est glissé dans le texte, ça coupe un peu la scène tendue du slip :lol: déso Alex, t'as plus de street credibility)
Acherontia Atropos ;^; *^* <3 (y a tout ça qui s'est passé dans mon p'tit cœur là) Tu peux pas imaginer le bonheur que je ressens *^*

Bon.
Hystérie mise à part, je suis vraiment super heureuse que tu publies S.U.I.
Le projet initial est incroyable (je ne savais pas que tu avais écrit autant! Bravo! (Même si tu penses que c'était pas quali, tu l'as quand même écrit, et c'est pas rien)), et de voir à quel point il a évolué, c'est... magique. Je suis impressionnée par ton travail. On sent que tu es dans ton élément, c'est fluide, autant au niveau de la narration, que de son rythme ou des personnages. Me gusta very beaucoup.
Tu peux être super fière de S.U.I., des deux versions ;)
Alors bravo! 0/
Et puis ça me rappelle pleeeiiiin de chose, je suis toute émue, c'est vraiment trop cool *^*

J'ai hâte d'être vendredi prochaiiiiiinnnnnn *^*

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Bonzoir~

ALORS.

Je te préviens, ça part sur un "BLEUARGH CÉTROKOOL".

Numéro 1. BORDEL QUE JE SUIS CONTENTE QUE TU PUBLIES S.U.I.
Quand j'ai vu l'annonce sur Oneiris, j'étais excitée comme une puce. J'avais de vagues souvenirs (merci pour les détails d'ailleurs mdrrrr), et purée, la claque que je me suis prise en lisant les chapitres (que du positif bien sûr)...
Ça m'a rappelé les premiers, que tu m'envoyais sur Skype (damn) aaaaaaah, la nostalgie *^*
Et ton blabla (ça va être ta marque déposée) <3 Merci d'avoir partagé tout le chemin que tu as fait avec S.U.I.

Numéro 2. NON MAIS TU VEUX ME TUER??? Je te jure, j'en peux plus, j'ai bouffé les trois chapitres en deux deux, j'en peux plus, c'est tellement bien aaaaaaaaaAAAAAAAAAAAHHHHHHH.
Franchement, l'écriture est d'une qualité incroyable.

Numéro 3. Les chapitres.

Chapitre 1
Alors Jeremy, j'avais paumé son nom, je me souvenais pas du tout qu'il s'appelait comme ça, bichette :lol:
Mais wow, Ryusuke, lui, par contre, il a tout fait remonter. Ça me rappelle plein de trucs aaaaaah ;^; <3 Ryu quoi (déso Jim :? )
La fluidité du récit est... fabuleuse? Fantastique? Incroyable? Elle est oui. L'immersion dans l'univers est complète, les détails aaaaaaaaAAAH. L'attention que tu portes aux personnages et leurs relations ;^; Daym (à lire avec un accent du paysan Texan du fin fond de la broussaille).
Et la mélancolie qui s'en dégage ;^; oui
Le premier chapitre fait l'effet d'un coup de pied au cul qui nous projette dans l'univers en disant "vas-y, avance, on va voir si tu survis :D"
Goddamn.

Chapitre 2
En effet, tu n'as pas menti sur le contenu de S.U.I. C'est glaçant as fuck. J'avoue que c'est pas ma tasse de thé (je redoute un peu l'humiliation publique, j'ai du mal avec ça :? ), mais tu avais prévenu. Malgré ma non-tasse-de-thé, tout ça, c'est Modros. C'est S.U.I.
"Syurpriz" MDRRRRR ça m'a tuée (et le gif de Lokinette purée :lol: )
Bordel, je sais pas s'il était plus court que le premier ou s'il a simplement un rythme effréné mais aled je l'ai bouffé en deux deux. J'AIME AAAAAAH.
Je peux pas attendre, je vais lire (bouffer) le troisième.

Chapitre 3
Aleeeeex *^* Dimitriiiiiii *^* Ouiiiiiiiiii *^*
Non mais la fluidité des dialogues, merde. C'EST STYLEY. Ça me aaah. Oui.
(Mdrrr le petit smiley qui s'est glissé dans le texte, ça coupe un peu la scène tendue du slip :lol: déso Alex, t'as plus de street credibility)
Acherontia Atropos ;^; *^* <3 (y a tout ça qui s'est passé dans mon p'tit cœur là) Tu peux pas imaginer le bonheur que je ressens *^*

Bon.
Hystérie mise à part, je suis vraiment super heureuse que tu publies S.U.I.
Le projet initial est incroyable (je ne savais pas que tu avais écrit autant! Bravo! (Même si tu penses que c'était pas quali, tu l'as quand même écrit, et c'est pas rien)), et de voir à quel point il a évolué, c'est... magique. Je suis impressionnée par ton travail. On sent que tu es dans ton élément, c'est fluide, autant au niveau de la narration, que de son rythme ou des personnages. Me gusta very beaucoup.
Tu peux être super fière de S.U.I., des deux versions ;)
Alors bravo! 0/
Et puis ça me rappelle pleeeiiiin de chose, je suis toute émue, c'est vraiment trop cool *^*

J'ai hâte d'être vendredi prochaiiiiiinnnnnn *^*

La bise~
Aaaaaaaah (on s'y met à 2) j'ai souri comme une débile avec ton com esh :cry: :lol: Je suis bien évidemment contente de partager S.U.I auprès de lecteurs qui ne connaissaient pas, mais c'est un peu différent pour toi, qui avait déjà lu... En un sens, ça me fait encore plus plaisir d'avoir ton retour :D

Numéro 1 : Ouais ça remonte à 2014 l'époque où je te faisais lire, donc tu m'étonnes que ce soit diffus :roll:
Skype bordel :lol: Ça me fait penser à MSN et nos combats Bleach à coups de *il penssa dans sa tète* et de smileys dégueux :lol: (ça rajeunit pas :? )
Ah le blabla... Je trouve que ça fait quand même moins impersonnel que de jeter le chapitre 1 directos ! ^-^

Numéro 2 : :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
Merci T-T Ça me fait sincèrement réfléchir d'ailleurs, car jusqu'ici j'ai eu plutôt du positif sur la forme de S.U.I et pourtant quand j'écris, j'ai l'impression de faire beaucoup moins d'efforts de recherche de style que pour Oneiris. Sur Oneiris je m'efforce d'avoir un langage moins "courant", de chercher le détail... Sur S.U.I, j'avoue que je me laisse beaucoup guider par les dialogues et les scènes... Après il y a évidemment l'inspiration qui rend les mots beaucoup plus faciles à sortir pour S.U.I qu'Oneiris :ugeek:

Noumebeurre fris :

Chapteure ouane : MDR c'est mérité :lol: Il était tellement imbuvable que ça m'étonne pas que ton esprit l'ait vite effacé :lol:
Ryu, ouais, c'est... le rayon de soleil de l'histoire, clairement (avec Thalia) :lol:
Wow merci géplore. C'est tellement important la fluidité et ça fait plaisir de constater qu'elle est là sur S.U.I (pour l'instant du moins x') )
L'accent texan :lol: (c'est bien visé, d'ailleurs, car dans la version précédente, c'était au Texas :roll: ). Mais ouais, pas mal d'infos sur les persos dès le chap 1, pour des raisons particulières et pas gratuitement, et j'espère surtout que ça rend pas les choses trop denses, comme on disait avec Sarah :?

Chapteure toux : Ouais. J'avoue que je fais brutal dès le début :? Mais c'est dans la volonté de casser l'éventuel côté trop "jeunesse" et de garder une certaine gravité sous-jacente. Quant à l'humiliation publique... pour l'instant, c'est pas vraiment au programme, je l'avais mis ocazou, mais... je suis pas non plus dans le kiff d'exposer ça gratuitement :? Si jamais ça a lieu, je ferais en sorte de l'écrire d'une certaine façon... Mon but n'est pas non plus de foutre tout le monde mal à l'aise :(
On va dire qu'Alex aime bien détendre l'ambiance :roll: :lol:
Oui il était bien plus court, t'as pas rêvé ! :D

Chapteure tfrii : They're back :D :lol: Ils ont pas trop trop changé par rapport à la version 1, mais un peu quand même (pour les rendre plus réalistes). J'espère qu'Alex te plaira toujours autant, il me semble que tu l'aimais bien ;) (il risque un peu de se comporter comme un bâtard de glaçon en revanche :roll: )
Merci T-T Mais ça donne tellement de motiv d'avoir des retours comme ça, c'est dingue x)
MDR NAN :lol: Mais je prévisualise tous mes chapitres à chaque fois pour vérifier que y'en a pas, il m'a échappé :( Merci !
Ze papaillon :lol: Souvenirs, souvenirs... :D

Merci beaucoup... :'c Moi aussi, ça me fait plaisir, même si j'ai peur d'être de moins en moins confiante au fil des pages... on va y croire x')
Ouais, c'était beaucoup beaucoup de mots... Pas mal de vent, beaucoup de redites... Je suis contente de l'avoir écrit autrement, c'est certain ! Déjà parce que j'ai compris qu'un roman s'achevait à coup de persévérance et de périodes assez solitaires pas forcément faciles à passer, puis que c'est toujours quelque chose de boucler un premier tome x')
Et oui, l'avantage de cette réécriture, c'est que je connais bien les persos (au bout de 6 ans il est temps :lol: ), je sais où je vais, ce que je dois éviter... Donc j'espère prendre surtout plus de satisfaction perso et d'écrivaine dedans !
(De là à être fière de la première version... Je me rappelle que tu m'avais corrigé retardataire car je l'écrivais "retard-à-terre" :cry: :cry: :lol: :lol: J'avais pas le correcteur Word ni un sens développé de l'orthographe à l'époque... :? :cry: )
Moi aussi j'suis émue (de te voir émue :lol: ). Ça me fait tellement plaisir de te soumettre de nouveau cet univers, ces personnages... et de voir ce que tu vas en penser !

ENCORE UN GRAND MERCI ♥

A bientôt ! 0/
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : Aaaaaaaah (on s'y met à 2) j'ai souri comme une débile avec ton com esh :cry: :lol: Je suis bien évidemment contente de partager S.U.I auprès de lecteurs qui ne connaissaient pas, mais c'est un peu différent pour toi, qui avait déjà lu... En un sens, ça me fait encore plus plaisir d'avoir ton retour :D
AAAAH inception de sourires alors esh :cry: :D
Mhooooo ♡
louji a écrit : Numéro 1 : Ouais ça remonte à 2014 l'époque où je te faisais lire, donc tu m'étonnes que ce soit diffus :roll:
Skype bordel :lol: Ça me fait penser à MSN et nos combats Bleach à coups de *il penssa dans sa tète* et de smileys dégueux :lol: (ça rajeunit pas :? )
Ah le blabla... Je trouve que ça fait quand même moins impersonnel que de jeter le chapitre 1 directos ! ^-^
Oh purée, 2014???
Omg les combats Bleah :lol: :lol: C'était quelque chose! Ouiiiii les vieux smileys pourris :lol: (Non :lol: :cry:)
Le blabla, me gusta (ça rime en plus ;) )! Et bien sûr, c'est toujours sympa d'avoir l'histoire de l'histoire (inception d'hist- okay j'arrête)!
louji a écrit : Numéro 2 : :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
Merci T-T Ça me fait sincèrement réfléchir d'ailleurs, car jusqu'ici j'ai eu plutôt du positif sur la forme de S.U.I et pourtant quand j'écris, j'ai l'impression de faire beaucoup moins d'efforts de recherche de style que pour Oneiris. Sur Oneiris je m'efforce d'avoir un langage moins "courant", de chercher le détail... Sur S.U.I, j'avoue que je me laisse beaucoup guider par les dialogues et les scènes... Après il y a évidemment l'inspiration qui rend les mots beaucoup plus faciles à sortir pour S.U.I qu'Oneiris :ugeek:
Ah bon? :o Oui, le style d'Oneiris est plus recherché (mais en même temps : subjonctif imparfait (ou alors je me trompe :lol: )), mais c'est l'effet voulu. Dans S.U.I., le moins fait le plus, ça rend l'ensemble encore plus fluide!
louji a écrit : Noumebeurre fris :[/ quote]
Clairement, tu te dépasses :lol: j'adore
louji a écrit : Chapteure ouane : MDR c'est mérité :lol: Il était tellement imbuvable que ça m'étonne pas que ton esprit l'ait vite effacé :lol:
Ryu, ouais, c'est... le rayon de soleil de l'histoire, clairement (avec Thalia) :lol:
Wow merci géplore. C'est tellement important la fluidité et ça fait plaisir de constater qu'elle est là sur S.U.I (pour l'instant du moins x') )
L'accent texan :lol: (c'est bien visé, d'ailleurs, car dans la version précédente, c'était au Texas :roll: ). Mais ouais, pas mal d'infos sur les persos dès le chap 1, pour des raisons particulières et pas gratuitement, et j'espère surtout que ça rend pas les choses trop denses, comme on disait avec Sarah :?
MDR le clash du perso! (Je me souvienais plus rien de lui... peuchère, il s'est fait souiller.)
Ryu et Thalia ♡♡
BIEN SÛR QU'ELLE L'EST, REPRÉSENTE LA FAMILLE SI SI.
(MDRRRR j'ai tellement pas fait exprès :lol: )
Je suis totalement d'accord avec vous! Ça ne rend pas les choses denses, je trouve au contraire que ça situe bien l'histoire et vers quoi on se dirige.
louji a écrit : Chapteure toux : Ouais. J'avoue que je fais brutal dès le début :? Mais c'est dans la volonté de casser l'éventuel côté trop "jeunesse" et de garder une certaine gravité sous-jacente. Quant à l'humiliation publique... pour l'instant, c'est pas vraiment au programme, je l'avais mis ocazou, mais... je suis pas non plus dans le kiff d'exposer ça gratuitement :? Si jamais ça a lieu, je ferais en sorte de l'écrire d'une certaine façon... Mon but n'est pas non plus de foutre tout le monde mal à l'aise :(
On va dire qu'Alex aime bien détendre l'ambiance :roll: :lol:
Oui il était bien plus court, t'as pas rêvé ! :D

Oui, bien sûr! Et c'est bien tourné!
Pour l'humiliation, c'est sûr, on sent bien que ton objectif n'est pas de mettre tout le monde mal à l'aise!
louji a écrit : Chapteure tfrii : They're back :D :lol: Ils ont pas trop trop changé par rapport à la version 1, mais un peu quand même (pour les rendre plus réalistes). J'espère qu'Alex te plaira toujours autant, il me semble que tu l'aimais bien ;) (il risque un peu de se comporter comme un bâtard de glaçon en revanche :roll: )
Merci T-T Mais ça donne tellement de motiv d'avoir des retours comme ça, c'est dingue x)
MDR NAN :lol: Mais je prévisualise tous mes chapitres à chaque fois pour vérifier que y'en a pas, il m'a échappé :( Merci !
Ze papaillon :lol: Souvenirs, souvenirs... :D
Chapteur tfrii. Magique.
Yeaaah, they are C: Ooooh je me fais pas trop de soucis, je les aime déjà :lol: (Coline, tu sais que j'aime bien les bâtards de glaçon #Byakuya4ever)
Pas de soucis, il m'a fait bien rire!
Ouiiiii, ze litteul beutterflaïz. (Ouch) :D
louji a écrit : Merci beaucoup... :'c Moi aussi, ça me fait plaisir, même si j'ai peur d'être de moins en moins confiante au fil des pages... on va y croire x')
T'inquiète, je ferai la pompom girl derrière toi pour t'encourager! Continue comme ça!
louji a écrit : Ouais, c'était beaucoup beaucoup de mots... Pas mal de vent, beaucoup de redites... Je suis contente de l'avoir écrit autrement, c'est certain ! Déjà parce que j'ai compris qu'un roman s'achevait à coup de persévérance et de périodes assez solitaires pas forcément faciles à passer, puis que c'est toujours quelque chose de boucler un premier tome x')
Et oui, l'avantage de cette réécriture, c'est que je connais bien les persos (au bout de 6 ans il est temps :lol: ), je sais où je vais, ce que je dois éviter... Donc j'espère prendre surtout plus de satisfaction perso et d'écrivaine dedans !
(De là à être fière de la première version... Je me rappelle que tu m'avais corrigé retardataire car je l'écrivais "retard-à-terre" :cry: :cry: :lol: :lol: J'avais pas le correcteur Word ni un sens développé de l'orthographe à l'époque... :? :cry: )
Voilà! Ça apporte plein de choses *^* (gahd, un Jim de 13 ans (bien sûr il a évolué) dans ta tête pendant 6 ans)
J'espère que tu prendras beaucoup de plaisir!
(MDRRRR ALED je me souviens, maintenant que tu les dis :cry: :lol: )
louji a écrit : Moi aussi j'suis émue (de te voir émue :lol: ). Ça me fait tellement plaisir de te soumettre de nouveau cet univers, ces personnages... et de voir ce que tu vas en penser !

ENCORE UN GRAND MERCI ♥
A bientôt ! 0/
ÉMUCEPT- j'avais dit que j'arrêtais.
Mhooooo ♡♡♡ c'est toujours un plaisir de lire tes écrits!!
J'ai hâte *^* ☆

Merci à toi!! ♡

La bise~
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :[
Oh purée, 2014???
Omg les combats Bleah :lol: :lol: C'était quelque chose! Ouiiiii les vieux smileys pourris :lol: (Non :lol: :cry:)
Le blabla, me gusta (ça rime en plus ;) )! Et bien sûr, c'est toujours sympa d'avoir l'histoire de l'histoire (inception d'hist- okay j'arrête)!

Ah bon? :o Oui, le style d'Oneiris est plus recherché (mais en même temps : subjonctif imparfait (ou alors je me trompe :lol: )), mais c'est l'effet voulu. Dans S.U.I., le moins fait le plus, ça rend l'ensemble encore plus fluide!

MDR le clash du perso! (Je me souvienais plus rien de lui... peuchère, il s'est fait souiller.)
Ryu et Thalia ♡♡
BIEN SÛR QU'ELLE L'EST, REPRÉSENTE LA FAMILLE SI SI.
(MDRRRR j'ai tellement pas fait exprès :lol: )
Je suis totalement d'accord avec vous! Ça ne rend pas les choses denses, je trouve au contraire que ça situe bien l'histoire et vers quoi on se dirige.

Chapteur tfrii. Magique.
Yeaaah, they are C: Ooooh je me fais pas trop de soucis, je les aime déjà :lol: (Coline, tu sais que j'aime bien les bâtards de glaçon #Byakuya4ever)
Pas de soucis, il m'a fait bien rire!
Ouiiiii, ze litteul beutterflaïz. (Ouch) :D

Voilà! Ça apporte plein de choses *^* (gahd, un Jim de 13 ans (bien sûr il a évolué) dans ta tête pendant 6 ans)
J'espère que tu prendras beaucoup de plaisir!
(MDRRRR ALED je me souviens, maintenant que tu les dis :cry: :lol: )

ÉMUCEPT- j'avais dit que j'arrêtais.
Mhooooo ♡♡♡ c'est toujours un plaisir de lire tes écrits!!
J'ai hâte *^* ☆

Merci à toi!! ♡

La bise~
- Ouais, 2014... :roll:
T'as revu Inception y'a pas longtemps pour l'avoir en tête comme ça ? :lol:

- T'as tout résumé ! :D (et ui c'est le subjonctif imparfait :( )

- Ben t'y es pour rien, c'est le perso qui était nul :lol: (j'espère qu'il sera un peu plus mémorable cette fois-ci :roll: )

- Ouais, c'est vrai, j'oublie pas :lol:

- (Je te rassure, il avait pas 13 ans dans ma tête depuis 6 ans... L'horreur autrement :lol: )
(La honte que j'avais eu :roll: :lol: )

Tchuss
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : - Ouais, 2014... :roll:
T'as revu Inception y'a pas longtemps pour l'avoir en tête comme ça ? :lol:

- T'as tout résumé ! :D (et ui c'est le subjonctif imparfait :( )

- Ben t'y es pour rien, c'est le perso qui était nul :lol: (j'espère qu'il sera un peu plus mémorable cette fois-ci :roll: )

- Ouais, c'est vrai, j'oublie pas :lol:

- (Je te rassure, il avait pas 13 ans dans ma tête depuis 6 ans... L'horreur autrement :lol: )
(La honte que j'avais eu :roll: :lol: )

Tchuss
- Ça pique :lol:
Même pas! ;^;

- (YES! Courage! ;^;)

- MDR, t'inquiète pas, je suis sûre qu'il sera plus mémorable!

- (Gahd, j'ose même pas imaginer, aled :lol: )
(C'est pas grave! )
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Bonzoir !
La suite de la suite de la suite (non je ferais pas ça à chaque fois :( ).
Je crois que la vraie m*rde commence ici :roll: :lol:
Bonne lecture !




- Chapitre 4 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Tout en retraçant le chemin qu’il avait pris pour fuir Kurt Dert, Jim s’assurait que ce dernier ne le suivait pas. Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’homme surgir droit devant lui, brandissant le poignard qui avait tué la pauvre fillette quelques heures plus tôt. Au souvenir de celle-ci, Jeremy se sentit pris de nausée et dut s’arrêter quelques secondes, la gorge brûlante. Même si le crime était plutôt habituel à Seludage, c’était la première fois de sa vie qu’il en avait été témoin d’aussi près.
Sans compter sur les deux mystérieux inconnus. Qui étaient-ils réellement ? Des agents de la A.A, comme Jim le soupçonnait ? Si oui, à quel point Kurt Dert était-il dangereux pour qu’ils interviennent ? L’interrogatoire forcé qu’avait subi Jim n’aidait pas à calmer ses nerfs ou son cœur. Son souffle restait rapide tandis qu’il marchait d’un pas pressé vers les pâtés de maisons qu’il connaissait mieux. Il avait hâte de retrouver Ryusuke. En toute logique, son ami devait être rentré chez lui. Ou attendait-il Jim avec Maria et Thalia ?
Avec un soupir agacé, Jeremy décida d’inspecter le logement de Ryu avant de se rendre chez lui. Et si son ami n’y était pas, il irait directement à son propre appartement. En priant pour que Ryusuke y soit.

Une vingtaine de minutes plus tard, il sonna enfin chez Ryu. Il habitait la quatrième étage d’un énième immeuble de logements sociaux aux façades décrépies et aux fenêtres ternes. Une odeur d’ordures et de renfermé avait envahi la cage d’escalier et Jim plaqua sa manche contre son nez en patientant. Pas un bruit ne provenait de l’appartement.
— Ryu ! lança-t-il d’une voix forte en toquant de nouveau contre la porte. M. Kimura ?
Ni son ami ni son oncle ne répondirent. De plus en plus angoissé, Jeremy jura tout bas. Akira et son neveu avaient-ils quitté les lieux dans l’espoir de retrouver Jim ? Ou s’étaient-ils rendus chez lui avec l’idée que Jeremy se soit réfugié là-bas ?
— Bordel, si on se court les uns après les autres… gronda-t-il à voix basse en se laissant aller contre la porte, exténué.
Lorsque Jim se sentit partir en arrière, il se retint in extremis au chambranle, son cœur battant à toute allure. Stupéfait, il fixa sans comprendre la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir sous son poids. Avec hésitation, l’adolescent frappa quelques coups avant de demander :
— Excusez-moi ? Ryu ? M. Kimura ? La porte était ouverte, alors…
Il laissa sa phrase en suspens lorsque l’odeur de renfermé et d’ordure se fit plus forte. Avec un sursaut au cœur, il comprit que les relents provenaient du logement. Sourcils froncés, il s’avança prudemment dans l’appartement, notant avec surprise la pile de courrier déposée sur la console d’entrée et les magazines abandonnés au sol. Cela ne ressemblait ni à Ryu ni à son oncle. Le cœur compressé par l’appréhension, Jim poussa la porte qui donnait sur le salon et s’arrêta. La pièce était plongée dans le noir. L’odeur de renfermé mêlée à celle plus âcre des ordures provenait d’ici.
— Ryu ? lança de nouveau Jim dans un vain espoir.
Un silence assourdissant d’incompréhension et de peur lui répondit. L’appartement semblait inhabité. Si Ryusuke avait déménagé, il l’aurait dit à Jeremy. Alors pourquoi les lieux étaient-ils comme abandonnés ?
La poitrine écrasée par le poids de l’inquiétude, il retourna dans le hall d’entrée, où l’on avait accès à la chambre de Ryu. Il en poussa timidement la porte et se redressa de surprise. La pièce ne comportant pas de fenêtre, elle était tout aussi sombre, mais elle était rangée comme dans le souvenir de Jim. Malgré quelques vêtements jetés sur le lit ou roulés en boule, la chambre était propre et ne sentait rien de particulier. C’était donc que Ryu l’occupait encore.
Sentant monter l’appréhension en flèche, Jim retourna sur ses pas et entreprit de fouiller la pile de courriers. Il se sentit honteux de son geste, mais poursuivit. Il y avait peut-être des indices au milieu des factures, publicités et autres enveloppes. Après avoir écarté les notes d’électricité, de chauffage et d’eau, il récupéra une lettre dont l’expéditeur, une clinique privée domiciliée dans le quartier, lui était inconnu. L’enveloppe était déjà ouverte, mais le contenu avait été laissé à l’intérieur. Une boule dans la gorge, Jeremy déplia la feuille et la lut.
C’était un acte de décès. Au nom d’Akira Kimura.

Jeremy posa une main sur la console pour se retenir du vertige qui l’avait brutalement saisi. Son autre bras se mit à trembler si fort que les mots sur l’acte en devinrent flous. Un goût de bile emplit sa bouche et il lâcha la feuille pour plaquer une main sur ses lèvres.
Oh merde, oh merde, merde, merde.
Son corps entier fut pris de tremblements. Inquiet à l’idée de s’effondrer sur place, il préféra se laisser choir sur les fesses. Mains plantées dans le tapis devant lui, il s’efforça à prendre de grandes goulées d’air pour éviter la crise de panique.
Akira est mort. L’oncle de Ryu est mort.
Les mots avaient à la fois trop de sens et pas assez. Ils exprimaient un fait, sans en exprimer les conséquences. Et celles-ci déferlaient sur Jeremy avec la violence d’un torrent gelé.
— Oh bordel, chuchota l’adolescent d’un ton rauque, plaintif, en récupérant la feuille.
La vision encore un peu trouble, il chercha la date d’expédition. Elle datait de fin août, presque deux semaines plus tôt. Une nouvelle vague de nausée, mêlée d’une douleur étouffante, s’empara de Jeremy. Deux semaines. Deux longues semaines durant lesquelles Ryusuke avait masqué sa souffrance, caché ses larmes, protégé son cœur à vif. Il avait menti, pour une raison qui échappait encore à Jim et avait porté seul un tel fardeau.
L’admiration et l’amour fraternel que Jeremy portait à Ryu explosèrent. Avec un geignement, il repoussa l’acte de décès et se prit le visage entre les mains. Il ne savait pas s’il voulait vomir ou pleurer. Jurer ou crier.
— Ça va, gamin ?
Un frisson glacé parcourut l’adolescent de la tête aux pieds. Cette voix…
Avec un cri de colère, Jim récupéra le couteau suisse enfoncé dans sa poche de jeans, déplia habilement la petite scie – il répétait ce geste depuis des années maintenant – et se jeta sur l’homme. L’agent qui l’avait assommé une heure plus tôt haussa des sourcils surpris en reculant avec souplesse. Sa taille n’aidait pas Jeremy, qui donnait des coups furieux dans sa direction, espérant au moins entailler son beau costume.
Alex le laissa faire quelques secondes puis profita d’un élan de l’adolescent pour le contourner, agripper sa main en pliant son coude dans le sens opposé à son articulation et l’immobilier. Le désarmer ne présenta aucune difficulté. Une vague de peur et de colère s’accrocha au cœur de Jeremy, qui remonta vivement le genou dans l’entrejambe de l’agent. Celui-ci se plia en geignant avant de lâcher le poignet du garçon.
— Sale enfoiré, s’exclama Jim en récupérant son couteau suisse tombé au sol. Mais vous me voulez quoi ? Pourquoi vous me suivez ?
Le visage légèrement rougi par la douleur, Alex redressa la tête. Ses traits s’étaient crispés et ses yeux noisette luisaient d’irritation. Constatant que Jeremy tenait son arme en tremblant, il esquissa un sourire de loup.
— Effrayé, gamin ?
Jim eut envie de lui cracher aux pieds. Évidemment qu’il avait la trouille. Il avait fui un tueur en série quelques heures plus tôt pour se retrouver ligoté dans un lit et interrogé par un mystérieux non-policer. Après quoi, il apprenait que son meilleur ami portait le décès de son oncle en silence depuis deux semaines.
Trop. C’était trop.
Cette prise de conscience arracha un gémissement à Jim, qui baissa les bras en même temps que la tête. Il savait parfaitement que l’homme en face de lui n’aurait aucun mal à le neutraliser ; il ne servait à rien de s’opposer à lui. Sans un mot, abattu, il rangea son arme de fortune, la glissa dans sa poche puis rentra de nouveau dans l’appartement.
Alex, étonné, se redressa puis le suivit. Mais avant qu’il ait pu franchir la porte d’entrée, Jeremy lui jeta un regard mordant de ses iris dépareillés. Il avait l’œil gauche d’une étonnante couleur ambrée et le droit d’un vert d’herbe tendre.
— Tout doux, souffla Alex en levant les mains en signe de paix. Dis-moi ce qui t’arrive. Tu habites ici ?
Les lèvres plissées en une mince ligne au milieu d’un visage plus pâle que le reste de son corps, Jim ne répondit rien. Puis, face au regard insistant d’Alex, il soupira avant de déclarer :
— C’est mon ami qui vit ici. On a fui ensemble le tueur, mais on a été séparés. Je pensais qu’il serait venu ici pour se mettre à l’abri, le temps que ça aille mieux. (Jim haussa les épaules d’impuissance, retenant visiblement ses larmes.) Mais il est pas là. Et il y a…
Il laissa sa phrase en suspens pour ramasser une feuille qui traînait par terre. Inquisiteur, Alex franchit de ses longues jambes les quelques mètres qui les séparaient puis lui prit la lettre des mains. Lorsqu’il l’abaissa de nouveau, il avait les sourcils froncés.
— Akira Kimura ? Le père de ton ami ?
— Son oncle, le corrigea Jeremy d’une voix rauque. Ryu est orphelin, il a perdu ses parents quand il était petit.
Une grimace étira les traits d’Alex, qui reposa la lettre d’un air désolé. Il avait sincèrement pitié du petit qui avait perdu sa dernière famille, même s’il ne pouvait pas se permettre de s’y attarder.
— Ils vivaient que tous les deux, reprit Jim en observant l’extérieur par la fenêtre. Ryu est tout seul maintenant.
Son air lointain et malheureux donna l’impression à Alex de l’avoir déjà vu, sans qu’il soit capable de dire où. Frustré, il resta planté dans l’entrée tandis que l’adolescent continuait à vider son sac d’une voix enrouée :
— Je sais pas ce qu’il va faire. Ryu m’a caché tout ça. Je sais même pas où il est passé. (Jeremy se tut un moment avant de darder des yeux méfiants vers Alex.) Et vous, vous voulez quoi ? Vous m’avez suivi, hein ? Je croyais que vous alliez me laisser tranquille.
Alex s’étonna de nouveau du drôle d’accent de l’adolescent, aux consonnances européennes et britanniques, avant de répondre sans fard :
— Je t’ai suivi, oui, car j’étais persuadé que tu nous cachais quelque chose.
— Je vous cache rien. Je veux juste retrouver Ryu et rentrer chez moi.
— Je vois, murmura Alex d’une voix blanche en plissant les yeux.
L’adolescent n’avait donc aucune autre information à lui apporter ? Il avait pourtant semblé à Alex déceler une lueur de réalisation, d’appréhension, dans les yeux vairons du garçon juste avant qu’il ne parte. Comme si quelque chose lui était revenu en tête, mais qu’il avait préféré le garder pour lui.
— Encore une fois, souffla l’agent en posant une main sur l’épaule de Jim, si tu as des infos à me confier, n’hésite pas.
Comme l’adolescent le toisait d’un air suspicieux, le nez légèrement retroussé, Alex soupira.
— On est pas les méchants, dans l’histoire. Nous, on veut juste la peau de Kurt Dert. Cet enfoiré a au moins cinq meurtres d’enfants au compteur et le triple de viols. À cause du manque de rigueur des forces de police locales et de l’absence globale de télésurveillance du quartier, on a du mal à trouver ses planques. On veut absolument les dénicher à temps, avant que cette ordure fasse plus de mal.
Le dégoût réel qui suintait de la voix d’Alex dérida quelque peu l’adolescent. Il se méfiait de l’homme, car son attitude nonchalante lui tapait sur les nerfs et que son interrogatoire avait eu lieu dans des circonstances à la légalité suspicieuse. Pour autant…
— OK, finit par acquiescer l’adolescent en se laissant aller contre la console. Si jamais je revois ce fils de chien, je… (Il adressa un regard désemparé à l’agent, ce qui le fit soudainement rajeunir.) Comment je fais pour vous contacter ?
Un sourire léger aux lèvres, Alex farfouilla dans la poche de son pantalon pour en extirper un portefeuille, duquel il tira une carte de visite. Noire et blanche, sobre et élégante, elle indiquait son identité, son matricule d’agent ainsi que son numéro de portable professionnel.
— Appelle ce numéro, lui indiqua Alex en tapotant la papier cartonné.
Jim se contenta de toiser la carte entre ses mains comme s’il s’agissait d’une bombe prête à exploser au moindre mouvement. Il releva des yeux craintifs vers l’homme avant de susurrer :
— Vous êtes bien de la A.A.
— C’est marqué dessus, oui, le railla Alex avec un sourire narquois.
Silencieux, Jim retourna la carte, pour ne voir qu’une icône de papillon noir avec une tête de mort simplifiée en son centre, blanche quant à elle. Le même symbole sur le nœud de cravate de l’homme. Le même symbole que dans ses souvenirs brumeux.
— Alexander Maas, déclara l’adolescent en tournant la carte du côté des coordonnées. Agent de la A.A, unité traque et neutralisation de cibles prioritaires. Rien que ça.
— Tu as fini ton inspection ? maugréa Alex en croisant les bras avec impatience. D’ailleurs, puisque tu as mon identité, tu pourrais me confier la tienne, non ? Un échange équivalent, quoi.
L’adolescent le dévisagea en silence un instant, avant de ranger la carte de visite dans sa poche. Alex s’attendit à ce lui révèle tout, mais Jim se contenta de lui tourner le dos pour regagner la cade d’escalier.
— Eh ! lança Alexander en se précipitant à sa suite. Ton nom, gamin ?
Jeremy esquissa une grimace puis lui adressa un doigt d’honneur.
— Je vous l’ai dit, c’est Jim !
Et, sans attendre plus longtemps, il se mit à dévaler les escaliers.
— Je déteste les mômes.
Alex inspecta la maison livrée à la poussière et l’amoncellement d’ordures, reposa l’acte de décès sur la console puis claqua la porte d’entrée. D’un pas rapide, il sortit de l’immeuble et s’arrêta au pied de celui-ci, le temps d’allumer une cigarette. La silhouette renfrognée de Jim se tenait à l’angle d’une intersection, quelques mètres plus loin. Sourire en coin, l’agent tira une bouffée de nicotine avant de tourner la tête dans sa direction. Il prétendait fuir la présence d’Alex, mais le garçon devait être intrigué par son travail. Ce n’était pas tous les jours que la A.A mettait les pieds à Seludage.
— Eh, gamin. Tout à l’heure, quand tu as surpris Kurt Dert avec ton ami, vous étiez dans un endroit particulier. Tu as mentionné un hangar. Mais tu saurais me dire précisément où c’est ?
La silhouette de l’adolescent finit par sortir de l’angle. L’air penaud, il s’approcha d’Alex avant de hausser les épaules, le regard perdu au loin.
— On… Ryu et moi, on était dans un hangar où on va souvent. Il est abandonné.
— Oh. Donc tu saurais m’y emmener.
Les yeux de l’adolescent se plissèrent avant même qu’Alex finisse sa phrase. L’agent réprima un sourire moqueur : Jim semblait déjà calculer la décision qu’il allait prendre.
— Je peux vous y emmener, acquiesça-t-il d’un ton rauque. À une condition.
Dur en affaire, soupira Alex en formant un rond avec la fumée qui sortait de sa gorge.
— Je t’écoute, p’tit punk.
Si l’adolescent s’indigna de se faire traiter de punk, il n’en montra rien. Il faut dire qu’avec ses boucles d’oreille noires, la chaîne métallique reliée à deux passants de son jeans et son t-shirt à l’effigie de Green Day, il ne cachait pas ses goûts.
— Je veux que vous m’aidiez à retrouver Ryu, annonça l’adolescent en dressant le menton pour se donner plus de contenance. S’il est pas chez moi, je veux être sûr que vous allez m’aider.
Un rire incrédule chatouilla les lèvres d’Alexander. Le gamin n’avait vraiment pas froid aux yeux. Toutefois, il semblait avoir oublié face à qui il se tenait.
— Je crois que t’as pas trop compris à qui tu t’adressais, grinça Alex en se penchant vers Jim. Je suis un agent de la A.A. Pas un pote à qui tu peux demander de l’aide.
Un éclat d’appréhension étincela dans les iris dépareillés de l’adolescent qui déglutit péniblement, mais resta planté face à l’agent. Puis, avec une grimace narquoise, il siffla :
— Très bien, démerdez-vous pour trouver votre hangar.
Avant qu’il ne fasse demi-tour, Alex lui agrippa le bras, le replia sans douceur dans son dos afin de le coincer et se pencha à l’oreille de l’adolescent.
— En fait, je crois que t’as absolument rien compris, morveux. T’as vraiment pas le choix.
Sur ces mots, Jim blêmit en sentant un canon froid et dur s’enfoncer entre ses reins.



Suite
Dernière modification par louji le lun. 19 juil., 2021 9:16 pm, modifié 2 fois.
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Bonzoir~

La suite de la suite de la suite, c'est O U I.

Purée, même quand tu donnes le temps de respirer après les trois premiers chapitres, tu nous attends au tournant en disant "mdr non" :lol:
J'AIME BEAUCOUP, SA MAMAN. (Rip mon correcteur qui m'a proposé "Karim Benzema".)

Ça me fait tellement plaisir de tout redécouvrir ;^;
Et puis y a toujours des petits détails qui me font sourire comme une folle :lol:

Ta façon de retranscrire les émotions, non mais me gusta a lot sa maman ;^;
Et la tension aaaaaaah elle monte, elle monte, Alex la brise et la fait remonter en deux deux le saligot... Le rythme de la narration est tellement bon ;^; géploré

J'ai bien hâte de voir comment Alex et Jim vont évoluer ensemble...
Bichette Jim d'ailleurs, c'est une peuchère... Mais il perd pas le Nord, le coco :lol: Bon, Alex le calme direct (aled, il va se reprendre un coup dans les valseuses), mais quand même, chapô!

OSKUR COLINE, je ne me souviens de rien par rapport à Ryu ;A; jépeur pour lui ;A; PAS TOUCHE AU RAYON DE SOLEIL ;^;

C'est tellement un plaisir de lire S.U.I. *^* continue comme ça *^*
J'ai vraiment hâte de lire la suiiiiite aaaaaah (je te jure, je vais me mettre une alarme. Ou je ferai comme vendredi, je vérifie toute la journée :lol: )

Courage pour tout! :D

La bise~
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Bonzoir~

La suite de la suite de la suite, c'est O U I.

Purée, même quand tu donnes le temps de respirer après les trois premiers chapitres, tu nous attends au tournant en disant "mdr non" :lol:
J'AIME BEAUCOUP, SA MAMAN. (Rip mon correcteur qui m'a proposé "Karim Benzema".)

Ça me fait tellement plaisir de tout redécouvrir ;^;
Et puis y a toujours des petits détails qui me font sourire comme une folle :lol:

Ta façon de retranscrire les émotions, non mais me gusta a lot sa maman ;^;
Et la tension aaaaaaah elle monte, elle monte, Alex la brise et la fait remonter en deux deux le saligot... Le rythme de la narration est tellement bon ;^; géploré

J'ai bien hâte de voir comment Alex et Jim vont évoluer ensemble...
Bichette Jim d'ailleurs, c'est une peuchère... Mais il perd pas le Nord, le coco :lol: Bon, Alex le calme direct (aled, il va se reprendre un coup dans les valseuses), mais quand même, chapô!

OSKUR COLINE, je ne me souviens de rien par rapport à Ryu ;A; jépeur pour lui ;A; PAS TOUCHE AU RAYON DE SOLEIL ;^;

C'est tellement un plaisir de lire S.U.I. *^* continue comme ça *^*
J'ai vraiment hâte de lire la suiiiiite aaaaaah (je te jure, je vais me mettre une alarme. Ou je ferai comme vendredi, je vérifie toute la journée :lol: )

Courage pour tout! :D

La bise~
B'soir !

Ouais, nan, pas trop de répit... Le début est assez intense, désolée :roll: :lol:
(Je juge pas si t'aimes Karim Benzema :lol: )

Oui tu m'étonnes :D Hésite pas à me dire quels sont ces détails, qu'on rigole un peu ;)

Aaaaaah, merci :oops:
Merci :( J'avais peur que le rythme assez changeant soit dérangeant, mais si ça participe à entretenir la tension, tant mieux :D

(Ils évoluent de manière plus complexe que dans la 1ère version... Mais la 1ère version était bien trop gnan-gnan et pas réaliste question mentalité des personnages adultes (enfin je trouve), donc ils risquent d'être un poil moins lisses et "parfaits" dans cette version ^^)
Ouais, peuchère qui perd pas l'nord ça le décrit plutôt bien :lol: Mais faut quand même que je fasse gaffe sur ce point, j'ai tendance à le faire agir avec plus de maturité qu'il devrait en avoir vu son âge et son parcours... Dans la 1ère version, les persos étaient trop gamins et immatures, maintenant j'ai du mal à me rappeler comment on est à 13 ans et je réfléchis moins comme une ado vénère... Aled :lol:

Du côté de Ryu, le scénar s'éloigne pas trop de celui d'avant ;) En fait, globalement, il arrive les mêmes éléments du scénario, mais dans un ordre différent... (la partie 1 du T1 ressemble globalement à ce que tu avais pu lire dans la V1, c'est à partie de la partie 2 que ça devient tout nouveau :) )

Merciii ;-; Et moi ça me fait hyper plaisir de pouvoir en discuter de nouveau avec toi :mrgreen:
XD

Encore merci à toi !
TcmA

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : B'soir !

Ouais, nan, pas trop de répit... Le début est assez intense, désolée :roll: :lol:
(Je juge pas si t'aimes Karim Benzema :lol: )

Oui tu m'étonnes :D Hésite pas à me dire quels sont ces détails, qu'on rigole un peu ;)

Aaaaaah, merci :oops:
Merci :( J'avais peur que le rythme assez changeant soit dérangeant, mais si ça participe à entretenir la tension, tant mieux :D

(Ils évoluent de manière plus complexe que dans la 1ère version... Mais la 1ère version était bien trop gnan-gnan et pas réaliste question mentalité des personnages adultes (enfin je trouve), donc ils risquent d'être un poil moins lisses et "parfaits" dans cette version ^^)
Ouais, peuchère qui perd pas l'nord ça le décrit plutôt bien :lol: Mais faut quand même que je fasse gaffe sur ce point, j'ai tendance à le faire agir avec plus de maturité qu'il devrait en avoir vu son âge et son parcours... Dans la 1ère version, les persos étaient trop gamins et immatures, maintenant j'ai du mal à me rappeler comment on est à 13 ans et je réfléchis moins comme une ado vénère... Aled :lol:

Du côté de Ryu, le scénar s'éloigne pas trop de celui d'avant ;) En fait, globalement, il arrive les mêmes éléments du scénario, mais dans un ordre différent... (la partie 1 du T1 ressemble globalement à ce que tu avais pu lire dans la V1, c'est à partie de la partie 2 que ça devient tout nouveau :) )

Merciii ;-; Et moi ça me fait hyper plaisir de pouvoir en discuter de nouveau avec toi :mrgreen:
XD

Encore merci à toi !
Mais voyons, pourquoi tu t'excuses? :0 ME GUSTA L'INTENSE *^* (J'écris jamais Karim Benzema, j'ai pas compris :lol: )

Yeeees *^* carrément, c'est bien drôle x)

Mhooo, contente que tu sois rassurée! :3 Parce que c'est vraiment top ☆°•○

Oui, je vois ce que tu veux dire! MDRRR l'ado vénère :lol: Oui, la peuchère peut perdre le Nord! (Dis moi que quelqu'un lui fait un câlin ;^; )

Okay! J'ai quelques bribes de la V1 qui me reviennent parfois, on verra ce que ça donne *^*

Aaaw, ouiiiiii moi aussi! :mrgreen:

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit : Mais voyons, pourquoi tu t'excuses? :0 ME GUSTA L'INTENSE *^* (J'écris jamais Karim Benzema, j'ai pas compris :lol: )

Yeeees *^* carrément, c'est bien drôle x)

Mhooo, contente que tu sois rassurée! :3 Parce que c'est vraiment top ☆°•○

Oui, je vois ce que tu veux dire! MDRRR l'ado vénère :lol: Oui, la peuchère peut perdre le Nord! (Dis moi que quelqu'un lui fait un câlin ;^; )

Okay! J'ai quelques bribes de la V1 qui me reviennent parfois, on verra ce que ça donne *^*

Aaaw, ouiiiiii moi aussi! :mrgreen:

La bise~
Cédur de se rappeler comme on était à 13 ans :c (on avait Mr Kuma en maths ça j'm'en rappelle :x :lol: )
(Euh... le vent ? :roll: Nan bichette MDR Tu me connais, je maltraite pas trop mes persos. Et quand je les maltraite, y'a toujours le réconfort derrière 8-) )

:mrgreen:

Bizouz
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

louji a écrit : Cédur de se rappeler comme on était à 13 ans :c (on avait Mr Kuma en maths ça j'm'en rappelle :x :lol: )
(Euh... le vent ? :roll: Nan bichette MDR Tu me connais, je maltraite pas trop mes persos. Et quand je les maltraite, y'a toujours le réconfort derrière 8-) )

:mrgreen:

Bizouz
Aïe aïe aïe :lol: (Tu te rappelles, on lui avait demandé si le théorème de Thalès nous servirait vraiment dans la vie?? :lol: il était tout embêté, il arrivait pas à répondre, bichette)

(Rooooh.... Ouais, je sais ;) je te fais confiance!)
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :
Aïe aïe aïe :lol: (Tu te rappelles, on lui avait demandé si le théorème de Thalès nous servirait vraiment dans la vie?? :lol: il était tout embêté, il arrivait pas à répondre, bichette)

(Rooooh.... Ouais, je sais ;) je te fais confiance!)
RIP Mr Kuma (et mon chewing-gum dans sa sacoche, ça reste un trauma de ma vie de collégienne :cry: )
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

Hello !
Bon, les choses un peu plus intéressantes commencent, si j'ose dire :roll:
Bwonne lecture




- Chapitre 5 -



Lundi 7 septembre 2020, Seludage, Modros, Californie, États-Unis d’Amérique.


Alex garda son arme de service – un Glock 23 – enfoncée dans le dos de l’adolescent quelques secondes de plus pour s’assurer que le message était clair. Il n’était pas surpris de faire face à la témérité et à l’arrogance des jeunes de Seludage. Néanmoins, il voulait être certain de garder une position de force vis-à-vis de l’adolescent et d’avoir sa collaboration.
— Tu t’imagines peut-être que je ferais pas usage de mon arme en public, susurra Alex en enfonçant un peu plus le canon dans le dos de l’adolescent. Et… c’est vrai, je ne voudrais pas attirer l’attention des badauds sur nous.
Il retira son pistolet et le rangea tranquillement dans le holster caché sous sa veste de costume. Alors que Jim se tournait vers lui, aussi livide que le mur contre lequel il était plaqué, Alexander remonta son bras vers sa nuque, lui arrachant un glapissement de douleur.
— Mais t’imagines pas pour autant que je vais te laisser partir.
Le corps raidi de peur, Jeremy hocha brièvement la tête, la langue lourde comme du bois. L’agent s’était montré plutôt conciliant depuis qu’il l’avait surpris dans l’appartement de Ryu. Face à l’air provocateur de Jim, il était redevenu le froid calculateur qui avait interrogé un mineur en le menottant à un lit.
— Reprenons, souffla Alex en lâchant le poignet de l’adolescent. Alors, ce hangar, tu peux m’y emmener ?
Tout en massant son bras endolori, Jim grimaça puis hocha de nouveau le menton. L’idée de s‘opposer à l’homme s’était complètement envolée. Ne restait plus que la perspective de se faire déboîter l’épaule – ou pire. Malgré tout, Jim déglutit péniblement avant de demander à voix basse :
— Et pour mon ami ?
L’agent lui jeta un regard sévère avant de faire claquer sa langue d’agacement.
— Ton ami attendra qu’on ait trouvé le hangar.
Une expression revêche plissa les traits du garçon, arrachant un sourire en coin à l’homme.
— Te mets pas en colère, gamin. C’est juste qu’un meurtrier me semble plus important qu’un pauvre garçon que je ne connais même pas.
— Vous faites vraiment que ce que vous voulez. On peut bien crever, vous vous en foutez, rétorqua Jeremy d’une voix venimeuse.
Alexander soupira en agitant la main avec indifférence.
— Non, je fais mon boulot. Et ne pas te laisser crever en fait partie. Bon, tu m’emmènes à ce fameux hangar ?
Irrité, Jim pinça les lèvres en toisant l’homme d’un air renfrogné.
— Et votre partenaire ?
— Dimitri me rejoindra en temps et en heure.
Comprenant qu’il ne pourrait pas plus retarder le départ, Jim finit par se mettre en marche, les mains dans les poches et les épaules basses. Les pas et la respiration de l’agent derrière lui étaient un rappel constant de ce qu’il risquait de subir si jamais il tentait de s’enfuir ou de résister. Son bras gauche lui faisait encore mal et un froid désagréable avait envahi son dos, là où Alexander avait appuyé le canon de son pistolet.
Il ne leur fallut qu’une quinzaine de minutes à pieds pour rejoindre le hangar. La porte était encore grande ouverte. Paralysé par l’idée de tomber sur le corps ensanglanté de la fillette, Jeremy se figea, le cœur cognant fort contre ses côtes.
— C’est ici ? s’enquit l’homme en avançant de quelques pas vers l’entrepôt abandonné. Chouette coin.
— Le… le corps est dedans.
Il avait parlé si bas qu’il crut que l’agent ne l’avait pas entendu. Pourtant, celui-ci hocha lentement la tête avant de récupérer son portable. L’attention focalisée sur le hangar silencieux, Jim remarqua tout juste qu’Alex conversait à quelques mètres de lui – sûrement son coéquipier.
— Je peux partir ? lança Jeremy d’un ton incertain une fois que l’appel fut terminé.
L’agent de la A.A le considéra en silence avant d’approcher d’une démarche souple. Il se planta devant lui, les mains dans les poches de son pantalon noir.
— Rien d’autre à me dire, gamin ? Pas de petits secrets ? Pas d’informations sur Kurt Dert que tu aurais oublié de mentionner ?
Une vague d’appréhension bloqua le souffle de l’adolescent. Était-il soupçonné d’une quelconque façon ? Pourtant, il l’avait bien vu se faire poursuivre par le tueur.
— Euh… commença Jim en bredouillant. Dans… dans le hangar, il y a notre cachette.
— Une cachette ? répéta Alexander en haussant un sourcil inquisiteur.
— Un coin à nous, précisa Jeremy en se tordant les mains. On se retrouve là, avec Ryu, pour… passer le temps. On a à manger et des jeux.
L’homme lâcha un discret soupir avant de se tourner vers l’entrepôt, l’air pensif.
— On enlèvera vos affaires de la scène de crime. Il y a quelque chose que tu aimerais récupérer avant que ce soit saisi ?
Jim réfléchit brièvement, se décidant que ses bonbons et crackers n’étaient pas la priorité. Idem pour les vieux jeux de cartes rabougries et les faux jetons de poker.
— Les livres ! réalisa-t-il de vive voix. Ryu a des mangas et des romans là-haut. Y’en a qui appartiennent à la bibliothèque, mais les autres sont à lui. Ça coûte cher, alors si vous pouvez éviter de les jeter…
— Très bien, c’est noté, marmonna Alex avant d’observer les environs d’un œil acéré.
Le hangar était cerclé d’un mur et de bâtiments en mauvais état. Les fenêtres étant toutes fermées, ça ne devait pas être des habitations. Tant mieux, cela faciliterait la tâche à l’équipe scientifique.
Comme l’adolescent, à côté de lui, se trémoussait en passant d’un pied à l’autre, Alex grogna.
— C’est bon, gamin, tu peux filer. Mais garde en tête que tu es un témoin, qu’on t’a repéré, mon collègue et moi, et qu’on ne risque pas de t’oublier de sitôt.
Bouche légèrement entrouverte, Jeremy toisa l’agent sans savoir quoi dire. Qu’est-ce que ces mots signifiaient ? Qu’ils pouvaient le recontacter si besoin ? Ou s’agissait-il d’une surveillance plus étroite ?
— Adieu, oui, finit par susurrer l’adolescent d’un ton grinçant.
Sourire pendu aux lèvres, Alex le regarda s’éloigner du coin de l’œil.

Jeremy avait les jambes en coton lorsqu’il grimpa les deux étages qui le séparaient de chez lui. Le meurtre, la fuite, l’interrogation, le certificat de décès, l’absence de Ryu, le hangar… Il n’avait plus qu’une envie : se blottir dans son lit, écouter sa mère chantonner en italien et regarder Thalia gribouiller sur son carnet secret. Il voulait déguster les spaghettis de Maria, entendre le rire enfantin de sa sœur, respirer l’odeur douce de son foyer.
Cette fameuse senteur imprégnait l’air lorsqu’il parvint enfin au palier du deuxième étage. Sourcils froncés, il en chercha l’origine, avant de se rendre compte que la porte d’entrée de son appartement était entrouverte. Étonné, il s’en approcha. Est-ce que sa mère était allée rendre visite aux voisins et avait laissé ouvert pendant quelques minutes ?
Il n’y avait qu’un seul voisin au même pallier. La porte était close et pas un éclat de voix ne filtrait – pourtant, l’isolation de l’immeuble n’était pas très efficace. Ceux du dessous ou du dessus ? Maria s’entendait bien avec une jeune maman qui habitait l’appartement du rez-de-chaussée.
— Thalia ? lança Jim en poussant la porte. Maman est chez la voisine ?
Il se figea sur le seuil de son appartement, anticipant que sa sœur ne lui répondrait pas. Le porte-manteau était tombé, étalant au sol les vestes de trois gabarits différents. Une chaise de la cuisine était aussi renversée, tout comme un tableau dans le couloir, une partie des ustensiles et quelques bibelots. Un goût de bile dans la bouche, Jim s’avança vers l’arrière de l’appartement, où il trouva les deux chambres grandes ouvertes. Si celle de sa mère semblait intacte, la pièce qu’il partageait avec sa sœur était sens dessus-dessous. Les lits étaient défaits, les jouets de Thalia éparpillés, leurs cartables vidés.
— Thallie ? souffla Jeremy en gémissant, sentant l’effroi agripper ses tripes dans une serre glacée. Thalia ? Thalia ! (Il bondit hors de sa chambre et se précipita dans celle d’en face.) Maman ? Maman ! Mamma !
L’emploi de l’italien n’y changea rien : il n’y avait personne dans l’appartement. Un mélange d’incompréhension et d’effroi enfla dans la poitrine de Jim, qui alla ouvrir les tiroirs de la commode de sa mère. Les bijoux et la réserve d’une centaine de dollars étaient là. D’ailleurs, les armoires n’étaient pas non plus ouvertes.
Je comprends pas.
Il se dirigea à pas rapides vers le salon. La télévision, le téléphone et sa console de jeux étaient indemnes.
Je comprends pas.
Il fouilla les manteaux tombés au sol, tirant d’un imperméable de Maria son portefeuille. Sa carte de crédit et les quelques billets y étaient toujours.
— Je comprends pas, geignit Jeremy en lâchant le porte-monnaie pour se presser les poings contre les yeux.
Ryusuke n’était finalement pas chez lui. Pire : sa mère et Thalia non plus. Plus étrange : elles s’étaient débattues – les meubles et bibelots renversés en attestaient. Pourtant, les objets de valeur n’avaient pas disparu.
Le souffle coupé par la panique, Jim observa son appartement d’un regard vidé. Que s’était-il passé ? Pourquoi les intrus n’avaient-ils pas pris l’argent ou l’électroménager facile à revendre ? Ce ne serait pas la première fois qu’un cambriolage aurait lieu dans l’immeuble.
Mais ce n’était pas un cambriolage. Sa mère et sa sœur avaient été enlevées.



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Dernière modification par louji le lun. 19 juil., 2021 9:19 pm, modifié 4 fois.
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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par TcmA »

Hiello!

RAAAAH c'est vraiment de la balle *^*

Y a rien à faire, j'aime Alex :lol: Le switch de point de vue était sympa d'ailleurs ;)

Jim m'a un peu perturbée dans ce chapitre! Autant il a des réactions de son âge (à peu près), surtout au niveau de la peur, mais il a parfois des façons matures de s'exprimer (je pense notamment à ça : "Ce pauvre garçon vit seul en portant le deuil du dernier membre de sa famille depuis deux semaines"). Mais on en avait discuté ;)
Ma p'tite peuchère qui perd pas le Nord ;^; il fait tout fragile quand il a peur... Et quand il rentre chez lui, aïe, coup dur (pour le joueur italiano-américain?).

J'ai juste remarqué un petit truc : tu as marqué "blanc comme un sachet d'aspirine" -> cachet d'aspirine ? :0

Ça n'arrête pas de revenir de plus en plus intéressant *^*

C'est vraiment une redécouverte, me gusta so much *^*

J'ai hâte de lire la suite (demaiiiiiin)!

La bise~
louji

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Re: S.U.I - Tome 1 : Ghost & Butterfly [Action / Young Adult]

Message par louji »

TcmA a écrit :Hiello!

RAAAAH c'est vraiment de la balle *^*

Y a rien à faire, j'aime Alex :lol: Le switch de point de vue était sympa d'ailleurs ;)

Jim m'a un peu perturbée dans ce chapitre! Autant il a des réactions de son âge (à peu près), surtout au niveau de la peur, mais il a parfois des façons matures de s'exprimer (je pense notamment à ça : "Ce pauvre garçon vit seul en portant le deuil du dernier membre de sa famille depuis deux semaines"). Mais on en avait discuté ;)
Ma p'tite peuchère qui perd pas le Nord ;^; il fait tout fragile quand il a peur... Et quand il rentre chez lui, aïe, coup dur (pour le joueur italiano-américain?).

J'ai juste remarqué un petit truc : tu as marqué "blanc comme un sachet d'aspirine" -> cachet d'aspirine ? :0

Ça n'arrête pas de revenir de plus en plus intéressant *^*

C'est vraiment une redécouverte, me gusta so much *^*

J'ai hâte de lire la suite (demaiiiiiin)!

La bise~
Hi !

Han :oops: :mrgreen:

Tant mieux que tu l'aimes (je l'aime bien aussi :lol: )

Argh. Voilà. :lol: Je suis retournée lire quelques passages de la V1 pour savoir comment il s'exprimait. Donc soit il a 8 ans et demi d'âge mental, soit il en a 18 :cry: J'ai du mal à me replonger dans sa mentalité de teubé de 13 ans T-T MAIS je vais me repencher sur les dialogues pour démâturir ses tournures de phrase (comment ça le verbe n'existe pas ?).
C'est un fragile (pardon). (joueur italiano-anglo-greco-américain à vrai dire :lol: )

Elle existe pas cette expression ? :geek: AH
MDR
SACHET
OH CA VA ILS SONT A COTE SUR LE CLAVIER
(mauvaise foi)

Te gusta mucho ? Continue à me parler espaguoin (faut que je m'entraîne, ça devient grave), même si je case de l'espagnol dans mon japonais... :( (c'est à cause de Ny, elle traduisait tout ce qu'on disait en jap en espagnol sur Google trad pour le fun, ça m'a perturbée T-T)

Encore merci et à demain :D
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