☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

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Yumeko

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

Message par Yumeko »

Derya Aydin
Turque ǀ 17 ans ǀ 173 cm ǀ Fille de Thalassa ǀ Comme un poisson dans l'eau ǀ Viggo

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Aujourd'hui est une belle journée et je me suis réveillée de bonne humeur. Le soleil brille déjà à travers les fenêtres et il devrait faire assez chaud. Cela me donne envie d'aller à la plage ce matin. Même s'il est vrai, j'ai toujours envie d'y aller malgré le temps. Tous les jours, la mer m'attire à elle comme si je sentais son attraction. Le point positif en étant à la Colonie est de pouvoir en profiter quand je veux sauf la nuit. La nuit avec les harpies, je ne sors pas du bungalow. Si j'étais impressionnée avant par ses créatures ailées, j'en ai peur à présent. J'ai déjà peur de la plupart des oiseaux depuis l'attaque alors je n'ose même pas imaginer me retrouver nez à nez avec une harpie. J'en frissonne rien que d'y penser. Pensée que j'éloigne au loin pour la remplacer par d'autres bien plus agréables et heureuses comme la mer. Je pense aux odeurs d'embruns quand il y a du vent, du parfum du sable chaud grâce au soleil, de la couleur de l'eau qui n'est pas toujours la même selon l'intensité de la lumière du jour, de la température de l'eau toujours fraiche de ce côté du monde. Mais cela ne m'a jamais vraiment dérangé car j'aime trop nager pour refuser de m'y baigner même quand elle est froide. Je regrette une chose : les vagues en Australie. J'ai tellement aimé surfer quand j'étais là-bas et toutes les sensations ressenties quand la planche de surf glisse sur l'eau pour ne faire qu'un avec cet élément. Heureusement, l'hydrokinésie me permet de créer des vagues pour surfer même ici. Et je laisse également mon ami Kahau en profiter car il aime surfer tout autant que moi. Cela me permet de partager ma passion avec quelqu'un. En parlant de mon ami, j'espère le voir aujourd'hui... Du moins s'il est rentré à la Colonie. Des mois que je ne l'ai pas vu et je dois dire qu'il me manque. Je pourrais aussi croiser sur la plage Elias qui aime nager mais je me souviens qu'il fait partie des demi-dieux ayant la possibilité de s'entrainer avec Achille. Je ne pense pas qu'il rate cette opportunité le connaissant. Me battre ne m'a jamais attiré et je ne suis même pas curieuse de voir Achille à l'œuvre. Je n'apprécie pas la violence quelque soit sa forme et combattre en est une forme. Je préfère profiter de la Colonie d'autres façons et le plus souvent au bord de la mer. Même si j'apprécie d'autres activités comme les veillées à l'Amphithéâtre. C'est festif et on y passe de bons moments en compagnie de personnes qu'on apprécie. Hier soir, j'ai pu discuter avec Mickaël et j'ai beaucoup apprécié surtout de pouvoir converser en turc. Parler ma langue natale me manque. Ici, je ne parle qu'anglais et cela me demande plus de concentration car je cherche parfois mes mots. Ce n'est pas aussi fluide qu'en turc. Et malgré les années loin de mon pays natal, j'ai conservé mon accent. Je ne souhaite pas le perdre un jour, il fait partie de mes racines, de mes origines, de mon histoire.
Après avoir enfilé un maillot de bain deux pièces, un tee-shirt et un short par dessus, je démêle mes cheveux et je file au pavillon-réfectoire afin de prendre un petit-déjeuner sans oublier de faire une offrande au passage. Je mange à la table pleine à craquer de demi-dieux discutant avec ma voisine de table, récupérant un journal distribué par Gloria au passage avant la prise de parole de Chiron. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant d'événements en seulement quelques minutes. La tenue d'un conseil de chef de bungalow en urgence... Il nous dit de ne pas nous inquiéter néanmoins. Mon regard dévie vers Verne qui revient avec un gros objet qui se révèle être l'Egide, un artefact très important de l'antiquité grecque et l'arrivée de Cassiena. Je suis plutôt curieuse de ces deux arrivées mais quelque chose ou plutôt quelqu'un attire bientôt mon attention. Rachel levée et entourée de vapeur verte prononce une prophétie dont j'écoute chaque mot avec attention. Plus personne ne dit rien pendant quelques secondes et même moi, je ne sais quoi dire, ni quoi en penser. En tout cas, cela ne me fait pas vraiment sourire. Chiron est le seul à reprendre la parole sur la matinée à passer. Pour moi, elle est libre. Et je compte toujours la passer au bord de la mer. Les discussions reprennent et les pensionnaires commencent à sortir les uns après les autres. Au vu du Conseil, je ne verrai pas Kahau de la matinée même si je peux me tromper. Je l'aperçois seulement quitter le pavillon-réfectoire. Impossible de lui faire un signe car il ne le verrait pas. Je me lève à mon tour en m'emparant du journal, je compte le feuilleter sur le chemin. Cela semble bien plus léger que la prophétie annoncée quelques minutes plus tôt. Plongée dans mes pensées, je manque de rentrer dans Viggo. Je m'arrête juste avant la collision et je souris à mon ami.
- Salut Viggo, je suis contente de te voir. J'ai l'intention d'aller jusqu'à la plage, ça te dit de m'accompagner ? Je pourrais même te faire un résumé de tout ce que tu as loupé.
Je ne pense pas me tromper à ce sujet car il vient en direction du pavillon-réfectoire tandis que j'y sors.
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

Message par naji2807 »

Coram
Satyre, Fils d’Hélia, 28 ans, 1m67, PNJ
Courageux, Imprudent, Enjoué, Avec Hash au Pavillon-Réfectoire

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Eh bien quelle journée ! Elle commence sur les chapeaux de roue, mais ça me fait plaisir. J'adore l'été pour ça, parce qu'il y a de l'action et qu'on ne s'ennuie pas, pas même un seul jour. C'est plus lent le reste de l'année, certains demi-dieux rentrent chez eux, d'autres partent carrément, il y a moins d'activités, et à moins qu'on nous envoie à la rescousse des demi-dieux perdus dans le monde, on reste ici à s'ennuyer... En fait, même quand j'étais en quête d'Oswald, et pendant tout le temps passé à essayer de me convaincre, c'était vraiment chouette. J'étais sous couverture, et puis je savais que des monstres pouvaient apparaître à tout moment, donc c'était vraiment l'aventure. En plus de ça, le monde humain regorge vraiment de truc sympa qu'on trouve beaucoup plus difficilement ici. Le nombre de bds qu'on peut trouver là-bas par exemple, ou bien les séries qu'on peut regarder... Ici à part chez les Apollons, c'est compliqué de trouver un écran... Des fois j'empruntes le baladeur de Lena, mais je dois tout le temps lui rendre... Je devrais peut-être voir si je peux m'en trouver un la prochaine fois que je sors de la Colonie !
Quand Chiron prend la parole, j'écoute avec attention, et je ne peux pas m'empêcher de taper un peu du sabot par terre, tant je suis excité. L'Egide ! C'est trop classe ! Et puis j'ai entendu dire que la fille de cette nuit semblait un peu particulière, un peu différente des demi-dieux ou des demi-déesse qui arrivent à cette période - bon déjà le fait qu'elle soit arrivée avec le bouclier d'Athéna, forcément, c'est quelque chose - ça veut dire qu'on va peut-être avoir de sacrées aventures cette année ! Et c'est définitivement acté quand Rachel prend la parole. J'écarquille un peu les yeux et écoute avec attention les vers, que je répète dans ma tête pour essayer d'en comprendre la signification. J'essaie de refréner un peu mon excitation en me souvenant que les prophéties ne se réalisent pas toutes très rapidement - la preuve avec la dernière grande prophétie - mais c'est quand même tellement génial d'en entendre une en vrai !
La plupart des gens commencent à se lever pour quitter le Pavillon-Réfectoire, mais je reste et pense à ce que Rachel vient de dire. C'est sûr que ce ne sont pas des choses réjouissantes qui sont annoncées, pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'avoir hâte de vivre cette aventure. J'imagine ce que tout cela signifie, ce que peuvent être ces portes d'Ebène, et puis ces mers voraces... et ces têtes...
Je suis si concentré que quand Hash me parle, je sursaute légèrement. Mais je lui souris aussitôt, ravi qu'il vienne me parler. Hash n'est vraiment pas un bavard, et souvent c'est moi qui viens le voir, pas trop l'inverse, alors je suis contente qu'il vienne vers moi cette fois, ça me donne la preuve qu'il doit apprécier ma compagnie.
- Bien sûr, assieds-toi je t'en prie ! je lui réponds en tirant la chaise à côté de moi.
En l'observant un peu plus, je me rends compte qu'il n'a pas vraiment l'air en forme. Hash n'est jamais excessivement joyeux, mais tout de même...
- Tout va bien ? je demande en fronçant les sourcils, perdant un peu mon sourire.
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Veillée

Message par naji2807 »

Nemo Milles
17 ans, Nés le 12 Février, 1m88, Fils de Zéphyr
Berger Allemand, Jumeau de Vaena, Protecteur, Dans le Bungalow 11 avec Rose

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Sart Of Something New

La nuit dernière était... incroyable. Zlayden... j'ai rêvé de lui ensuite, son souvenir m'a hanté, mais pas comme un fantôme terrifiant, plutôt comme un esprit agréable. J'ai envie de le revoir, de recommencer, de faire d'autres choses... C'était tellement intense, tellement fort... Je n'ai jamais ressenti ça avec personne, même les quelques fois où j'ai embrassé ou touché d'autres personnes ce n'était pas... comme ça. Il m'en a presque fait oublié Vaena. Non en fait, je l'ai oubliée, tant que j'étais avec lui, tant qu'il m'embrassait, me touchait, me caressait... Je l'ai oubliée. Je m'en veux un peu, je l'avoue. Je suis rentrée tard, alors que je savais qu'elle m'attendait. J'aurai même aimé rester dans les bras de Zlayden, où j'étais si bien... Mais la culpabilité m'a bien vite rattrapée, et je suis rentrée au bungalow avant le couvre-feu.
Bien sûr, Vaena m'en a voulu, elle était vexée, et j'ai eu beau m'excuser, elle a persisté à me faire la tête toute la soirée. Je sais que c'est dur pour elle, je sais qu'elle n'aime pas les gens, qu'elle en a peur surtout. Je devrais être plus indulgent avec elle... et puis je dois la protéger... Mais en même temps, je ne peux pas me restreindre toute ma vie... Goûté à ces plaisirs hier, ça m'a seulement donné envie de recommencer. Et puis voir tous ces gens, savoir que nous sommes en sécurité ici, que les monstres ne peuvent pas nous atteindre, ne pas avoir constamment peur pour Vaena... C'est tellement reposant. Je souhaite qu'elle se fasse des amis aussi, qu'elle parle à des gens... Mais elle ne veut pas. Je lui en veux un peu pour ça, mais chaque fois, je me retrouve entre deux sentiments. Je lui en veux et je m'en veux de lui en vouloir. Je sais qu'elle ne le fait pas exprès, qu'elle a vraiment peur des gens, qu'elle n'a vraiment confiance qu'en moi...
Ce matin, elle me faisait encore la tête, alors je suis parti après avoir insisté un moment pour qu'au moins elle me parle. Je me sens coupable, et en même temps, je sais que je ne l'abandonne pas, contrairement à ce qu'elle croit. Je reviendrai après le petit-déjeuner, et je compte même lui rapporter un fruit ou quelque chose à manger. Arrivée au réfectoire, je vois certaines personnes en train de feuilleté quelque chose et intrigué, je trouve un exemplaire pour le regarder. La lecture est amusante mais aussi un peu déroutante. Je ne sais pas qui a écrit cela, mais ça donne beaucoup de renseignement sur de nombreuses personnes de la Colonie... des renseignements qui sont à mon avis très subjectifs. Quand je découvre un paragraphe évoquant ma nuit avec Zlayden, je ne peux m'empêcher de rougir et de regarder autour de moi. Qui a bien pu écrire ça ? Et comment cette personne a eu ces informations ? Je ne savais pas que Zlayden était le fils du Directeur de la Colonie... enfin quoi que maintenant que je remets les choses dans l'ordre... Voir ma vie privée exposée ainsi a quelque chose de très déroutant... mais après tout, je ne suis pas le seul à être exposé entres ces pages, alors peut-être que ce n'est pas si grave... peut-être que c'est de coutume ici et que je devrais m'y faire.
Je délaisse ma lecture pour écouter les annonces, et sans savoir exactement de quoi il est question, je sens qu'il se passe quelque chose de sérieux. Quand une fille se lève soudain et crache de la fumée verte, je ne peux m'empêcher de me tendre, entre inquiétude et peur, troublé par sa voix étrange et les mots qu'elle prononce. Est-ce que les choses se passent comme ça tous les jours ? A en croire les réactions de tout le monde, j'en déduis que non... Je ne sais pas quoi en penser, mais puisqu'on ne me demande pas mon avis de toute façon, je décide de garder ça dans un coin de ma tête, en attendant d'avoir plus d'information à ce sujet. En voyant Zlayden partir - sûrement pour la réunion qui vient d'être annoncée - je me dis que je pourrais peut-être aller lui poser des questions un peu plus tard... ce serait un bon prétexte pour lui reparler.
En attendant, il vaut mieux que je retourne auprès de Vaena, elle sera peut-être de meilleur humeur si je lui rapporte quelque chose de bon à manger. J'embarque donc une pêche avec moi et rejoins le Bungalow 11 sans me tromper. Mais une fois arrivée, pas de Vaena... L'inquiétude me gagne, mais avant de partir vivement à sa recherche, j'avise un garçon et m'approche de lui. Il me semble vaguement familier, sans que je n'arrive à dire pourquoi...
- Bonjour, excuse-moi de te déranger, tu n'aurais pas vu une fille, plutôt grande, brune, les cheveux bouclés, qui me ressemble un peu ? Elle s'appelle Vaena.
Je ne sais pas si ça va l'aider, mais j'aimerai savoir depuis combien de temps elle est partie...
Amnesia-x

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

Message par Amnesia-x »

Salut à tous les rpgistes ! ^^
Wow quel super event comme toujours bien détaillé et alors je dois avouer que j'ai bien ri avec les facéties du journal de notre Miss Gloria :lol:

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Hier soir je me suis bien marré à la veillée. Je dois quand même avouer que certains étaient plutôt doués. Il devrait y avoir plus souvent des soirées de ce genre même si il est hors de question pour moi de me donner en spectacle devant tout le monde. Je préfère me foutre de la gueule des autres que l'inverse. C'était quand même une belle veillée et j'ai pu apercevoir les nouveaux et les épier dans mon coin.
Ce matin avant de rejoindre le pavillon réfectoire, mes soeurs parlent du journal de Gloria et l'une d'elle me raille, suivie des gloussements de nos soeurs.
- On parle de toi, Levy !!
Je hausse un sourcil et les regarde intrigué.
- Ah ouais ? Et qu'est ce qu'elle raconte Gloria, que je suis le plus beau mâle du camp ?
Son regard se fait plus pétillant, mes soeurs sont exaltées. Il faut dire qu'elles adorent ce foutu journal, c'est comme une Bible pour elles.
- Pas tout à fait ! Et ça parle de Calypso également ...
Leurs regards sont braqués sur moi. Les meufs quand elles ont un truc dans l'crâne ça fiche presque la trouille. En temps normal je les aurais royalement ignoré et les aurais laissé vaquer à leurs petites occupations mais elles ont cité un prénom que je ne peux ignorer.... Calypso...
- Et alors quoi Calypso ?
- Je suis sûre que tu ne voudrais pas savoir...
Son regard se fait plus mesquin. C'est ça le problème chez nous, moi et mes frères et soeurs. On a la discorde dans le sang. On aime foutre la merde et là je sens la merde pointer. Le ton de ma voix se fait tranchant.
- Bordel accouche !
- Hmmm.... Ben on dirait que Calypso trouve un gars à son goût et je dois dire que je la comprends...
- OHHHH Ouiiiii il est trop canon !!
Mes soeurs se joignent à l'unisson pour clamer la beauté d'un mec qui, s'il n'était pas lié au prénom de Calypso, ne m'aurait pas touché, mais là ça aiguise mes sens et pas les meilleurs.
- Et c'est qui ce mec ?
Je tente de garder mon calme mais bout à l'intérieur et je sais qu'elles en ont conscience et qu'elles en jouent, ce qui a le don de me foutre plus en rogne.
- Léon Rivière !
- Ah ouais ? Elle a des gouts de chiotte alors !
Sur ses mots je presse le pas et décide de ne plus répondre à leurs provocations mais mon sang pulse dans mes veines. Léon ? Vraiment ? C'est ce qu'on va voir ouais !
Une fois arrivé au pavillon réfectoire et après avoir jeté mon offrande, je m'installe à ma table de telle sorte à ne pas me retrouver avec les mêmes soeurs. Chiron prend la parole pour nous rappeler les exploits de nos valeureux champions qui ont participé à la chasse. Il nous demande de les applaudir et je ricane. Ben voyons comme si j'avais que ça à faire ! Qu'est ce que j'en ai à foutre de cette putain de chasse ? Ils y vont juste pour péter plus haut que leur cul et se pavaner comme des Princes ! Rien à battre de leurs conneries !
Des exclamations d'excitation et surtout de curiosité planent à notre tablée. Chiron a glissé le fait que les chefs des bungalows sont convoqués d'urgence. On le découvre rapidement. Une nouvelle meuf Cassiena vient de débarquer et avec elle un artefact. Et soudain Rachel nous fait son show, ça ferait presque flipper son truc ! Mais wow c'est fascinant.
Après ça on sent un certain malaise, Chiron finit son discours pour nous annoncer que les chefs de bungalows doivent le rejoindre après avoir déjeuné, que les vaniteux peuvent aller s'entraîner avec le grand Achille et que les "autres", c'est à dire les sous-fifres, ont genre quartier libre, et devinez quoi ? Ben j'en suis l'heureux élu !
Je me fous bien de leurs conneries. Malgré moi après le repas, je jette un regard vers ceux qui partent fièrement rejoindre Achille, un léger pincement au coeur. Pourquoi ? Je ne suis qu'une raclure de toute façon ! Ma place n'est pas avec les meilleurs !
Je m'éloigne du pavillon réfectoire à la recherche d'une distraction....
Shinato

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

Message par Shinato »

Karen Walker

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Fille d'Harmonie / 15 ans / 1m65 / avec Valentin

Après nos retrouvailles, Nathan m'a raccompagné à mon bungalow pour que je puisse me reposer tranquillement avant que tous les autres demi-dieux ne viennent se coucher. Il aurait plus qu'aimé m'emmener dans le bungalow de Zeus mais la règle c'est la règle et il préfère ne pas la transgresser. Complètement épuisée, je n'ai pas tardé à m'endormir mais, alors même que j'étais totalement prise dans les bras de Morphée, j'ai continué de sentir la douce chaleur de la main de Nathan dans la mienne. A mon réveil, le bungalow dormait encore et j'ai préféré sortir me dégourdir un peu les jambes. La nuit m'avait fait un bien fou et je me sentais prête à commencer cette nouvelle journée. Sans grande surprise, Nathan était déjà réveillé et je me suis empressée de le rejoindre. Il semblait pensif et lorsqu'il m'annonça qu'un enfant de Poséidon fut reconnu hier soir après qu'il m'ait laissé, je restai muette. Il y avait bel et bien matière à réfléchir. Dorénavant, il y aurait un enfant des Trois Grands au sein de la Colonie et je ne savais pas vraiment ce que cela présageait. Nous eûmes notre réponse dès le petit déjeuner avec l'annonce d'une prophétie par Rachel. Tout le monde semblait sur le qui-vive et je sus que les jours suivant seraient assez mouvementés.

Le petit déjeuner terminé, chaque chefs de bungalow s'apprêtent à aller au conseil organisé par Chiron et j'en profite pour aller voir Valentin. Je sais qu'il ne voulait pas que je parle de notre entraînement à Nadya. Je vois donc en l'absence de cette dernière l'occasion d'aller s'entraîner avec lui.
Je m'approche de mon ami et l'interpelle avec un certain enthousiasme.

-"Salut Valentin, ça te dit d'aller sur la plage pour entraîner mon petit corps frêle?" je lui demande en réutilisant ses termes.
Amnesia-x

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

Message par Amnesia-x »

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La veillée d'hier soir fût un moment magique presque irréel. Les chants s'élevant au coeur de l'amphithéâtre étaient surréalistes et tellement remplis d'émotions. J'en ai eu plus d'une fois le frisson. Cette cérémonie m'a émerveillé. J'ai pu faire la connaissance de quelques pensionnaires, tous très agréables et m'apprenant certaines coutumes liées au campement. J'ai fortement pensé à mes soeurs, Clervie et Ailla auraient sûrement voulu rejoindre la scène accompagnée de la petite Rayana. Elles s'en seraient données à coeur joie pour se donner en spectacle et j'aurais adoré les voir sur scène parmi les autres. La veillée s'était éteinte en douceur et nous avions rejoint nos bungalows respectifs.
Une autre journée s'annonce et comme la veille, après nous être préparés nous rejoignons le pavillon réfectoire. Bien que ceux qui partagent le bungalow qu'on m'a attribué soient de nature bienveillante et m'encouragent à m'y sentir à l'aise, il m'est difficile de ne pas éprouver une gêne quant à me retrouver parmi des personnes que je ne connaissais pas encore hier matin. Je sais que c'est une question de temps et que ce dernier m'apportera sérénité en son heure. Je rejoins donc le réfectoire avec mes camarades et les imite en jetant une partie de mon repas en offrande aux Dieux puis m'installe avec eux à notre table.
Chiron, l'homme cheval, nous invite à applaudir à nouveau les valeureux combattants qui sont partis à la chasse de créatures toutes plus incroyables et effrayantes les unes que les autres bien que les récits qui m'ont été rapportés m'ont impressionné. Je me joins aux autres pour les applaudir et féliciter leur courage et vaillance. Puis l'euphorie retombe doucement pour faire place à des murmures suivants les paroles de l'homme cheval. On dirait qu'un problème semble être sous-entendu mais je ne saurais dire quoi car je n'ai pas encore l'habitude de tous ces mythes. Je comprends néanmoins en écoutant mes camarades de table que si les chefs des bungalows sont convoqués d'urgence ce n'est pas très bon signe. Chiron semble vouloir calmer l'assemblée et nous demande de ne pas nous inquiéter. Je prefère le prendre ainsi. Il nous présente ensuite une fille, nouvelle pensionnaire, Cassienna. Apparemment on ne connait pas les origines de cette jeune fille mais elle a rapporté avec elle un magnifique Bouclier qui serait un artefact précieux venant de l'Antiquité grecque et qu'on citerait comme l'Egide. Je ne connais absolument rien à tout cela mais ça me fascine. Mais avant qu'on puisse réagir à cette annonce, une jeune femme rousse se met à parler, elle semble en transe, une vapeur verte émane d'elle. Ses paroles ne me sont pas compréhensibles. Je veux dire, c'est comme si elle citait un poème de façon étrange. Tout le monde semble fasciné, personne ne l'interrompt. Mes camarades boivent presque ses propos. Je ne sais quoi en penser. Tout ceci est nouveau pour moi, je ne comprends pas ce qui se passe, ni ce que veulent dire ces paroles. Je me sens un peu perdu mais bientôt l'homme cheval reprend la parole pour annoncer la marche à suivre de la matinée. Les valeureux participants à la chasse iront rejoindre Achille pour s'entrainer dans l'arène, les chefs de bungalows iront à la Grande Maison, là encore je ne sais pas ce que cet endroit représente, et nous autres nous avons la matinée libre pour faire ce qu'on veut. Je jette un coup d'oeil vers la jeune femme qui s'est effondrée après avoir parlé, espérant qu'elle aille bien. Je me penche vers mes camarades de table pour leur poser quelques questions et ceux ci m'assurent déjà que la fille rousse, Rachel, ira vite mieux, que c'est l'oracle de Delphes. Visiblement c'est normal qu'elle fasse des prophéties mais ça ne m'aide pas à mieux comprendre. Notre conversation se base un peu sur les paroles de Rachel, tout le monde essaie de l'interpréter puis les conversations s'en éloignent et reprennent sur ce que chacun fera après le petit-déjeuner. Mon regard se pose sur ma voisine de gauche qui est en train de lire un journal et subitement j'y vois une photo de moi. Cela me surprend et la curiosité l'emportant, j'y jette un coup d'oeil plus appronfondi. C'est étrange, elle apparaît sous un titre qui ne me correspond pas du tout "la catégorie des superbeaugosses". C'est tellement invraisemblable que je me mets à lire les lignes qui suivent et tombe sur le petit article sur moi. Dans un premier temps je suis soufflé par ce que je lis puis m'en amuse en pensant à mes soeurs qui, quand elles étaient fâchées après moi, n'hésitaient pas à claironner haut et fort que j'étais moche et qu'aucune fille ne voudrait se marier avec moi. Si elles lisaient cet article, elles trouveraient surement à redire quelque chose et clameraient que j'ai payé quelqu'un pour qu'on l'écrive. En pensant à mes soeurs, un sourire amusé étire mes lèvres. Elles vont vraiment me manquer ces fripouilles. Après le repas, je quitte la table comme ceux de ma table et décide de rejoindre le bungalow afin de me renseigner sur les cultures qui s'y trouvent.
Amnesia-x

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

Message par Amnesia-x »

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Depuis que mes soeurs sont réveillées, elles n'arrêtent pas de reparler de la veillée, de leur impression, des chants, des gars du campement, Kyle, Felix, Rose, Adèle etc. Toutes les conversations se mélangent mais c'est le quotidien du rituel de notre bungalow. Je n'ai toujours pas adressé la parole à Nadya et quand nos regards se croisent elle détourne la tête de suite et je l'ignore à mon tour. Je ne sais pas combien de temps cela va durer mais si à la fin de la journée, elle m'ignore toujours, j'irai lui dire deux mots !
Je sors de notre bungalow avant elle et accompagne certaines de mes soeurs pour me rendre au pavillon réfectoire et après avoir fait nos offrandes comme il est de coutume, nous nous installons à notre tablée. Alek n'était pas à la veillée hier soir, il a voulu s'isoler après notre défaite, pour lui être 4è est un échec cuisant. Je ne l'ai pas revu de la soirée, j'imagine qu'il a été s'entraîner dans la forêt avec acharnement jusqu'à tard dans la nuit. En jetant un coup d'oeil à sa table, je ne le vois pas. Il n'est pas encore arrivé, d'ailleurs mon petit frère n'est pas encore là non plus.
J'entends mes soeurs parler de Nadya, elles murmurent entre elles comme des cachotières mais je comprends de quoi elles parlent, que Nadya aurait un crush sur quelqu'un mais qui ? Je n'arrive pas à saisir la suite et elles se taisent quand elles la voient arriver. Nadya s'installe à notre table mais se met à l'opposé de là où je suis assis. D'habitude on est en face, on plaisante, on se taquine. Je n'aime pas cette situation. Je déteste le fait qu'elle me fasse la tête. Et pourquoi le ferait elle ? Parce qu'un mec lui plaît ? Sérieusement ? Il lui faut vraiment un mec dans sa vie ?
J'entame mon repas quand Chiron vient nous annoncer qu'aujourd'hui ceux qui sont arrivés victorieux de la chasse organisée hier pourront profiter de leur tout premier entraînement avec Achille, un immense honneur pour nous demi-dieux de s'entraîner avec un Héro connu pour ses nombreuses prouesses. Un sentiment d'amertume me submerge car nous n'avons pas été assez bons pour participer à cet entraînement et je sais déjà qu'Alek sera de mauvaise humeur aujourd'hui et qu'il ne faudra pas trop le titiller. J'applaudis néanmois le courage et le succès des autres équipes. Puis Chiron indique qu'il a une bonne et mauvaise nouvelle et je l'écoute avec beaucoup d'attention me demandant ce qu'il veut dire par là. Quand mon nom et celui d'Alek tombent pour nous annoncer qu'on pourra assister à l'entraînement avec Achille, une immense fierté s'insinue en moi et un sourire étire mes lèvres, mes soeurs me félicitent. Je jette un coup d'oeil à Nadya qui semble perturbée par les propos de Chiron bien qu'il nous dise de ne pas nous inquiéter. Je me demande moi aussi pour quelle raison ils sont convoqués. Puis je jette un coup d'oeil à la table d'Hermès et observe Alek. Son expression ne me montre pas qu'il soit satisfait de la bonne nouvelle. Je sais déjà ce qu'il doit penser, il se dit qu'on a été "repéché" vu que les chefs de bungalows sont conviés pour un conseil et en soit il n'a pas tort.
Chiron nous présente ensuite une nouvelle pensionnaire se prénommant Cassiena, elle serait arrivée cette nuit mais visiblement on en sait pas beaucoup sur elle, si ce n'est qu'elle était détentrice d'un précieux artefact, l'Egide, un bouclier provenant de l'Antiquité grecque. Je me demande comment cette fille pouvait avoir en sa possession un tel artefact, qui est-elle ? Mais mes pensées sont subitement arretées par l'intervention de Rachel qui entre en transe et nous dévoile une prophétie. Cela est perturbant, ça n'annonce rien de bon. Un mauvais présage ? Mais quoi ? De multiples questions fusionnent à notre tablée. Chiron reprend la parole pour calmer le jeu et nous annonce que les chefs de bungalows seront conviés à la Grande Maison après le petit-déjeuner, que les breteurs pourront assister à l'entrainement avec Achille et que les autres auront quartier libre.
Le repas se termine ainsi, je vois les chefs des bungalows se rassembler, Nadya quitte la table pour les rejoindre. Tout le monde s'éloigne peu à peu. Je m'apprête à retrouver Alek que je ne vois plus à sa tablée. Il doit déjà être parti en direction de l'arène quand une douce voix m'interpelle, celle de Karen. Je lui souris et j'allais lui répondre que je pensais aller m'entraîner avec les autres mais son sourire, son enthousiasme et le fait qu'elle me rappelle cette promesse que je lui avais faite utilisant même mes propres mots me font changer d'avis. Après tout je sens qu'Alek ne sera pas d'humeur et je pourrai bien aller les rejoindre un peu plus tard dans la matinée. Un sourire taquin étire mes lèvres et je lui réponds.
- Salut Karen, j'accepte seulement si tu enfiles ton plus beau bikini !
Evidemment Karen sait que je la taquine, j'aime notre complicité. Bien sûr je ne vais pas mentir, si j'avais l'occasion de la voir en bikini, je pense que j'apprécierais le spectacle mais je ne suis pas sûr que cela soit compatible avec un entraînement.
Amnesia-x

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

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Une nouvelle journée commence et j'espère qu'on ne va pas encore nous demander d'aller chasser des monstres dans la forêt. Je suis à la bourre pour me rendre au pavillon réfectoire, j'aime traîner sur le matin et puis il faut attendre pour les douches alors pas la peine de se presser ou de se lever tôt si c'est pour attendre pour pouvoir se préparer. Alek est rentré tard cette nuit, il n'était pas à la veillée. Comme il semble de mauvaise humeur depuis hier, je n'ose pas aller lui parler. C'est accompagné de quelques uns des pensionnaires que je me rends au réfectoire. Après avoir fait mon offrande, je m'installe à notre table et observe du côté de la table de mon frère pour le voir en pleine conversation avec des filles de son bungalow. Nos regards se croisent à un moment et il me sourit, je lui fais un petit signe et reporte mon attention sur mon petit-déjeuner.
Chiron prend la parole pour nous dire que les vainqueurs de la chasse d'hier pourront aller s'entraîner avec Achille. Il y a des exclamations de contentement. Pour ma part j'aurais un peu peur de m'entraîner avec lui, je le trouve intimidant. Mon frère et Alek sont cités en remplacement des chefs de bungalows qui vont devoir se rassembler pour participer à un conseil. Je jette un coup d'oeil vers Valentin et constate que ça lui fait plaisir. Je suis content pour lui, je sais qu'il aime ce genre de démonstration d'honneur, ça le rend fier. Il va encore briller aux yeux de papa... Mais bon je m'en fous, je n'aurais pas envie d'y aller pour ma part. Par contre je me demande ce qui se passe. Pourquoi les chefs doivent se réunir ? C'est quand même bizarre même si Chiron nous dit qu'il ne faut pas s'inquiéter...
Une nouvelle pensionnaire, une fille genre garçon manqué qui s'appelle Cassiena nous est présenté. On ne sait pas d'où elle vient mais elle a rapporté avec elle un objet des plus rares, un artefact très ancien et très précieux. J'aimerais trop lui poser des questions et lui demander comment elle a fait pour avoir un bouclier comme celui-ci ! Elle doit être spéciale cette fille, je la détaille bien mais soudain Rachel se lève et une brume verte l'entoure, ses yeux se révulsent, elle nous cite une prophétie. Je sens la tension monter autour de moi, tout le monde l'écoute avec beaucoup d'attention, il n'y a plus un bruit. Le bouclier est cité dans sa prophétie mais je ne comprends pas ce que ça veut dire. Six têtes ? Et si six personnes allaient mourir ? Et si Cassiena était maudite ? Et si elle allait apporter le chaos à notre campement ? Je dois avouer que tout ça me fait peur. J'aimerais trop parler à Urielle ou encore à Nathan, à Alek mais il a l'air trop fâché à cause de la chasse hier car ils ne sont arrivés que 4è avec son groupe. Je ne peux pas parler à mon frère car il va encore me parler comme à un bébé en me disant que je ne dois pas m'inquiéter. Avec lui c'est toujours pareil, on ne peut pas parler. Il me prend toujours pour un bébé.
Quand Rachel a terminé, Chiron nous rappelle ce que tout le monde doit faire ce matin. Je fais partie de ceux qui ne feront rien. Je sais déjà ce que je vais faire. Une fois le repas terminé, je me lève pour rejoindre mon bungalow, faisant bien attention d'esquiver mon frère que je vois discuter avec Karen. Une fois arrivé là bas, je récupère mon skate et pars me détendre dans le campement.
Shinato

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Karen Walker

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Fille d'Harmonie / 15 ans / 1m65 / avec Valentin

Avec Nadya et Kyle, Valentin est l'une des premières personnes avec qui j'ai sympathisé et, bien que je ne le connaisse que depuis peu, j'aime son côté séducteur et taquin. Je ne pense pas qu'il ait de profonds sentiments pour moi et j'imagine qu'il doit agir ainsi avec toute la gente féminine mais je trouve que notre complicité est assez unique en son genre.
Sa remarque me fait sourire et je lui tape gentiment le torse.

-"T'es bête voyons." je lui réponds amusée.

Surtout que je suis loin d'être la fille la plus sexy de la Colonie. En même temps, en comparaison avec les filles d'Aphrodite, je fais plutôt pâle figure. Néanmoins, maintenant qu'il le dit, je n'ai pas pris de maillot de bain en partant de chez moi et si l'entraînement qu'il m'a concocté en nécessite un, je me vois mal me baigner en sous-vêtements. Valentin a beau être un ami proche, je ne voudrais le gêner.

-"Mais s'il m'en faut un pour l'entraînement est-ce que tu penses que l'une de tes soeurs pourraient m'en prêter un?" je demande.
Yumeko

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Freya Attenborought
Anglaise ǀ 17 ans ǀ 168 cm ǀ Fille d'Eole ǀ Humeur changeante ǀ Cathal
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Shadow of the day

Ce matin, je me réveille tôt à cause du décalage horaire mais je ne me sens pas reposée lorsque j'ouvre les yeux. Je me sens fatiguée, une impression de lourdeur dans mon corps, une sensation de brouillard dans la tête. Hier soir, lorsque je suis revenue au bungalow, je n'ai pas veillé longtemps. J'étais trop fatiguée pour garder les yeux ouverts malgré mes pensées. J'ai revu le garçon grossier et peu agréable. Celui souffrant d'un problème aux testicules et rencontré dans la forêt. Il s'est installé à côté de ma couchette. Il semblait agacé. Je l'ai ignoré et je me suis retournée pour ne plus le voir. Je n'avais pas envie de lui adresser la parole si l'idée lui en avait pris. J'ai fermé les yeux et je me suis endormie. Pour une fois, même le brouhaha ambiant n'a eu aucune prise sur moi. Je ne me lève pas encore même si j'entends certains le faire malgré l'heure matinale. Ils ne sont pas nombreux, pas encore. J'émerge doucement même si je connais une façon plus radicale de le faire. Prendre une douche. Ici, elle sera au mieux tiède, au pire froide sauf si j'y vais maintenant. Je n'ai pas envie de prendre une douche froide. Mais à cette heure-ci, les probabilités seront plus grandes d'une douche chaude. Plus tard, il sera trop tard. Je m'en suis vite rendue compte lors de mon arrivée à la Colonie la première année. Je ne m'y suis jamais habituée. Même quand il fait très chaud, je n'apprécie pas des douches froides. Il y a des horaires mais ce matin, je n'ai pas envie de les respecter.
Je me frotte les yeux, je m'étire en baillant silencieusement puis je me redresse. Ma décision est prise, il vaut mieux une douche maintenant. Quant aux conséquences éventuelles, je m'en moque. Je ne m'intéresse pas aux opinions des autres même si elles me concernent. Elles ne m'atteignent pas. Je me glisse hors du lit et je prends mes affaires. Silencieuse et pieds nus, je ne fais pas beaucoup de bruit. Les ronflements de certains sont plus bruyants. D'autres parlent, des propos qui n'ont pas beaucoup de sens. Beaucoup dorment et rêvent. Si j'ai rêvé cette nuit, je ne m'en rappelle pas. Je n'aime pas non plus me rappeler certains rêves se terminant en cauchemar. J'arrive dans la salle de bain déserte et emprunte l'une des douches et je me lave rapidement. Entorse au règlement effectuée. Qu'importe. Je me sèche et m'habille enfilant un débardeur monochrome, une culotte et un short. Je mets ma sempiternelle paire de Converse dont un oiseau est dessiné sur la chaussure gauche. Je ressors de la salle de bain sans faire beaucoup plus de bruit embarquant mon vieux sac en bandoulière contenant du matériel à dessin. Je sors du bungalow, il est encore tôt mais ce n'est pas l'heure du petit-déjeuner. En attendant, je vais au pavillon-réfectoire et m'installe au bout de la table du bungalow 11. A cet endroit, je n'aurai qu'un voisin de table dont je devrai subir la présence tout à l'heure. Deux si on compte celui en face. Je commence à griffonner dans mon carnet jusqu'au début du petit-déjeuner. Cela tombe bien, j'ai faim.
Si j'ai envie de manger, je n'ai pas envie de parler, ni d'écouter le brouhaha ambiant ou les discussions autour de moi. Je préférerai manger à une autre table, je me retiens de le faire même si la tentation est grande. Un journal est distribué et cela semble intéresser de nombreuses personnes mais ce n'est pas mon cas. Je mange en silence, laissant juste assez dans l'assiette pour en faire une offrande. Je n'en ai jamais vu l'intérêt mais par habitude, je le fais. Je ne vénère aucun dieu, je ne leur rends pas grâce et encore moins Eole. Je n'espère rien de lui, il ne m'a jamais rien apporté et je ne lui dois rien. Sa reconnaissance n'a jamais rien changé à ma vie. Elle n'est pas différente, elle n'est ni mieux, ni pire. A la fin Chiron prend la parole mais cela ne me concerne pas. Je ne suis pas cheffe de bungalow et je ne le souhaite pas le moins du monde. Seul un idiot aurait l'idée de me le proposer. Je ne suis pas conviée à l'entrainement à l'arène mais je ne m'y serais pas rendue. Je ne m'entraine pas souvent car j'ai rarement envie de le faire. L'annonce d'une nouvelle arrivante et de l'artefact ne provoquent aucun émotion en moi. Elle est vite éclipsée par Rachel. Sans la quitter des yeux, je prends une feuille et un crayon, esquissant le plus rapidement possible cette vision. Je ne prête pas beaucoup d'attention aux mots sortant de sa bouche. Je ne porte aucun intérêt à la prophétie, je ne m'en inquiète pas. Je suis plus intéressée par la scène se déroulant devant mes yeux, la couchant sur papier. J'ai juste le temps d'en esquisser les contours, le reste se fera de mémoire. Je fourre mes affaires dans mon sac et je me lève avant tout le monde. Chiron a à peine fini de parler. Je quitte la pavillon-réfectoire m'éloignant des dizaines de demi-dieux. J'évite le monde, j'évite les gens. Je marche à grand pas sans but précis en dehors de ce besoin d'éloignement. Au bout de quelques minutes, je me retrouve devant une étendue d'eau. Il s'agit du lac. J'avance jusqu'au ponton où se trouve plusieurs canoës et plusieurs kayaks attachés. Je m'assois au bout, les jambes en tailleur. Je ressors un crayon, le carnet et je reprends mon croquis, dessinant de mémoire la scène.
Springbloom

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DEMI-DIEU | 12 ANS | GALLOIS | DIONYSOS | MANIAKINÉSISTE | ASPERGER | THÉÂTRE | DANS SA BULLE
Dans la Forge | Dans l'entrée | Seul pour le moment
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Heureusement que je n'ai pas été appelé à passer devant tout le monde à la Veillée. Cet exercice d'improvisation là ne m'intéresse vraiment pas, je n'ai aucune idée de ce que j'aurai fait. Et puis, avec la perspective de pouvoir tôt ou tard rejoindre la Forge et les frères et soeurs de Maman, les enfants Héphaïstos... Je n'avais vraiment pas envie de rester dans l'Amphithéâtre. La seule personne qui m'y retenait, c'était Urielle, parce qu'elle pourrait me servir de guide et de modèle : elle avait clairement l'air de connaître les coutumes de la Colonie et il était hors de question que je reproduise avec les Héphaïstos les mêmes erreurs qu'avec Nimue... Qui s'est d'ailleurs fait drôlement remarqué à la fin de la Veillée. Je n'ai pas tout compris de pourquoi une fourchette lui flottait au-dessus de la tête, ni de pourquoi tout le monde la regardait ainsi, mais avec le grabuge qu'elle a fait, il a été décidé d'appliquer le couvre-feu immédiatement après la Veillée. Donc pas de Forge pour moi. Dépité est un faible mot pour décrire l'état dans lequel j'étais en quittant Urielle pour le bungalow 12. Le sommeil est venu tout seul.

Heureusement, parce que je sais qu'une grande journée m'attend. Aujourd'hui, Urielle ou pas, j'irai à la Forge ! J'ai passé la nuit à en rêver dans un demi-sommeil, ce ne peut pas être pour rien. Durant tout le petit-déjeuner, mes pensées ne veulent pas se concentrer sur autre chose. L'automate que Maman m'y a laissé, comment fonctionne-t-il ? Quelle est sa spécialité ? Est-ce un de ses plus anciens, à la technique encore brut et indélicate, ou un de ces derniers, parmi les plus perfectionnés ? Je l'ignore, mais, dans les deux cas, je veux pouvoir observer l'enchaînement de chacune des pièces. Et si c'était un automate spécialisé dans le théâtre ? Elle l'aurait offert à Papa pour les représentations à l'Amphithéâtre, et il pourrait gérer tout ce qui a attrait à la machinerie : lever de rideau, changement de décor, ouverture des trappes. J'imagine parfaitement ma mère assise devant son établis, dessinant ses plans, cherchant à prendre en compte tous les paramètres nécessaires à ce que les spectacles se déroulent sans accro...Avant d'être choisi pour monter sur les planches, j'ai eu la chance de pouvoir connaître en partie la lourde tâche qui incombe au machiniste : c'est un homme de l'ombre, mais un orfèvre sur qui repose le bon déroulé des pièces, dans certains cas parfois même plus que les comédiens en eux-mêmes. Je n'ai aucun doute que c'est typiquement le genre de création que ma mère aurait adoré réaliser.

Le raclement de gorge de Chiron seul parvient à me sortir de mes réflexions. Ce qu'il raconte ne m'évoque rien, la Colonie et la mythologie grecque, hors les pièces de Sophocle et Racine, je ne connais que très peu. Je ressens tout de même l'étrange énergie qui se dégage du bouclier "égide" que soulève un des pensionnaires, une énergie que, enfant, j'aurai probablement qualifiée de magique. Du moins toujours moins magique que de se faire posséder par de la fumée verte comme c'est le cas pour la fille rousse assise en bout de table d'honneur. Est-ce que ce genre de chose arrive souvent à la Colonie ? D'un côté, tout le monde a l'air surpris, d'un autre, cette surprise a plutôt l'air de venir des vers qu'elle prononce que de sa soudaine métamorphose. Très joli poème d'ailleurs, je me demande ce qu'il donnerait sur scène...il faudrait probablement mieux d'abord que j'en perce le mystère. Enfin, on verra plus tard pour monter une nouvelle pièce, la Forge avant tout !

C'est d'un pas guilleret, mi trottinant mi sautillant, que je m'en vais vers le bâtiment adjacent à la rivière. Même à cette heure matinale, de la fumée s'échappe de ses cheminées, on sent la chaleur qui s'échappe des briques du bâtiment. Pas étonnant qu'il ait été construit au bord d'une rivière. Ce n'est pas seulement en cas d'incendie de par les feux qui s'y trouvent, c'est également pour que les forgerons n'y brûlent pas sur place.

-He ho !, appelé-je en passant le seuil. Il y a quelqu'un ?

Ma voix me revient en écho tant les lieux sont grands, bien plus qu'ils n'y paraissent de l'extérieur. Je m'attendais à un équivalent de l'atelier de Maman, simplement avec plus d'établis et d'âtre. Mais la Forge semble bien mieux agencée et plus ergonomique, comme si des générations et des générations de demi-dieux avaient pensé et repensé les lieux pour trouver le meilleur emplacement pour les outils, la bonne largeur pour les allées. Tout semble si bien rangé que je n'ose à peine pénétré plus loin.


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ChapelierFou

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive [1 place]

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George Hatis
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Fille d’Éris ❦ Troublemaker ❦ Bungalow 11 ❦ A l'entraînement ❦ Avec Oswald


J'aimerai pouvoir dire que je suis super enthousiaste à l'idée de m'entraîner avec Achille. Le plus grand héros de Troie, revenu pour nous entraîner, et je fais parti des heureux élus, wow ! Mais non. J'ai conscience de ma chance, bien sûr, mais aucun de frisson d’excitation ne parcours mon échine, je ne déborde pas de gratitude. Je devrais sans doute éprouver au moins un peu de joie, mais je ne peux me permettre de baisser ma garde. Je ne connais pas Achille, et je ne lui fait pas confiance. J'ai conscience que je pourrais me faire blesser gravement, peut-être même tuer, si je m'y prend vraiment comme un manche. Ou pire encore: je pourrais ne pas faire de progrès, être incapable d'intégrer les leçons du défunt, faisant perdre leur temps à tout le monde et prenant la place que quelqu'un qui l'aurait vraiment méritée. J'imagine que la chose logique à faire dans ce cas là et de me concentrer sur le présent, faire de mon mieux, avoir une attitude de héro. Mais je ne peux m'empêcher de répondre à Oswald. Je ne l'aime pas spécialement. On a été dans la même équipe, mais ça ne veut rien dire. On est pas amis, et on étaient à peine coéquipiers. Et honnêtement, son aura me donne la nausée, et je me concentre sur mon mal de ventre pour ignorer la charge émotionnelle qui vient avec sa présence. Je lui parle sans doute uniquement parce que je l'entends râler, et honnêtement, il est juste à côté de moi. J'imagine que taper la discute avec un mec déprimant et la meilleure façon d'affronter mes sentiments compliquée quand à cet entraînement, ou encore, ce qui se trame à la Colonie. Peut-être que je m'imagine que râler au lieu de faire les choses sérieusement est ma façon de gérer mes émotions. Ouais. Je vais faire un sacré héro, tout à fait apte à protéger sa famille. Non. Je dois me concentrer. Je me fous que soit disant j'ai des troubles de l'attention. Je dois être à la hauteur, pour eux, et si je n'en suis pas capable, je suis vraiment juste l'ordure que je laisse les autres voir.
Ma main parcourt les armes, à la recherches d'une qui m’inspirerai particulièrement. Je dois jouer le jeu d'Achille. Donner une chance aux inconnus, blablabla... Donc pas de xiphos, je dois trouver quelque chose qui change de mon épée moyenne. Contrairement à beaucoup de gens du camp, je n'ai pas d'arme "signature", ou de jolie cadeaux de Papa Maman. Je suis arrivée ici, j'ai pris l'épée la plus normale qu'on m'ai proposée, et j'ai tenté de l'utiliser correctement depuis. Tout en observant les armes devant moi, j'écoute la réponse de mon voisin, que mes blagues n'ont pas l'air d'amuser spécialement, et il continue de râler, ce que je peux comprendre. Je ne peux m'empêcher de laisser percer une moue amusée, les yeux toujours fixés sur les armes de bois
-Honnêtement, si tu ragequit l'entraînement d'Achille parce qu'il te parle de violence, respect. Je laisse passer un silence, avant d'ajouter. Franchement, si quand je croise des monstres je pouvais les convaincre de s'entre-déchirer comme des collégiens jaloux, je le ferai. Mais... on ne nous laisse pas le choix.
C'est injuste. C'est pµt@!n d'injuste. Personne à la Colonie n'a demandé ça. La peur, l'angoisse... la perte. On est des enfants poussés dans un monde violent, et la seule réponse des adultes magiques qui doivent nous protéger, c'est un gars mort avec des épées en bois. Peut-être qu'en tant que progéniture d’Éris, je devrais penser autrement, je sais pas. Je ne vais pas mentir, les gens qui se disputes, créer la zizanie, ça me plaît, sincèrement, et plus que ce que je voudrais admettre. Mais je met une limite au meurtre d'enfants, étrangement.
Quand j'essaye d'être un peu sympa et de lui faire un compliment, il se renfrogne. Décidément, je ne suis pas douée pour ça. En vrai, ce qu'il dit me fait un peu mal pour lui, même si je ne veux pas m'attarder là dessus. Cependant, je ne peux me retenir de lui jeter un regard en biais, ce qui est la chose la plus proche que j'ai fait de le regarder en face depuis le début de notre conversation. Puis je repose mes yeux sur les armes.
-Alors, déjà, Yu Ra m'a gonflé pendant toute la quête, en annonçant clairement que ça la gênerai pas si on se faisait dégommer et en nous donnant ses petits ordres de roquet, et ensuite, c'est une grande fille, elle est pas morte. Et dernièrement, on a eu la plume, et tu as participé, donc on a le droit au cookie de victoire qu'est cet entraînement.
Je ne sais pas si je le gronde pour insinuer que je doit dire quoi que ce soit à Yu Ra, ou si j'essaye de l'aider à remonter son estime de lui-même, et j'imagine que c'est à lui d’interpréter mes paroles.
Tout en lui parlant, je finis par faire mon choix. Une machaira, un peu plus courte que la moyenne et que mon xiphos habituel, sans pour autant être une dague. La forme et adaptée aussi bien pour les coup d'estoc et de taille, et elle est moins répandue que le xiphos, si bien que bien utilisée, elle peut sûrement amener un effet de surprise, et sa forme complexe permet sans doute plus de type de mouvements que mon épée habituelle. Je la prend dans ma main. Elle est plus légère que ce à quoi je suis habituée, mais pas assez pour me déséquilibrer réellement, et puis je préfère ça à l'inverse, ma masse musculaire ne m'autorisant pas encore à m'entraîner avec des armes inutilement lourdes.
Springbloom

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Message par Springbloom »

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SATYRE | 26 ANS | MAURITANIEN | PSAMATHÉE | TIDINIT | DE SABLE ET D'EAU | EN QUÊTE DE SA FAMILLE
Au Pavillon-Réfectoire | Avec Coram (Naji2807)


En cet instant précis, je comprends que je n'aurais pas dû venir déranger Coram. Tout va bien ? Evidemment que tout ne va pas bien. Mon père est probablement mort depuis des années, noyé dans le sable. Ma mère est portée disparue en son propre royaume sans que cela n'ait l'air d'inquiéter personne d'autre qu'une tortue et un satyre qui a peur de l'eau. Je n'ai plus vu mon pays d'origine depuis cinq ans, ni même autre chose que les collines du Camp des Sang-Mêlé. Ma propre espèce me rejette de par les actions de mon paternel. Et je suis le seul esprit de la nature a être terrifié par les arbres. On ne peut pas décemment dire que tout va bien.

Coram y peut-il quoi que ce soit ? Non. Il est certes un des satyres les plus sympathiques que compte la Colonie, notamment parce qu'il n'est pas de ceux qui me détestent sans plus de justification que les opinions de Gharib Khashab, mais ce n'est pas pour autant que je dois lui faire part de mes troubles intérieurs. J'ignore d'abord complètement s'il pourra m'aider ou me conseiller, nous ne connaissons que très peu - je dois avouer que je ne sais même pas quel âge il peut bien avoir. Et puis, ensuite...Coram est connu pour être quelqu'un de très enjoué et de bienveillant, que ce soit avec les pensionnaires ou ses congénères, toujours volontaire pour aider ou prendre part à une aventure. Même là, à peine éveillé, il semble déjà tout excité : je me vois mal lui plomber le moral avec mes histoires qui ne concernent que moi.

Je peux néanmoins décemment pas répondre positivement à sa question. Au vu de son ton, il se doute que je suis préoccupé, mais je peux toujours mentir sur les raisons de ma venue, maintenant que j'ai commis l'erreur de lancer la conversation. Pourquoi est-ce que je réfléchis toujours après coup, porté par mes émotions ?

- C'est juste la prophétie de l'Oracle de Delphes, mentis-je tout en prenant place sur le siège qu'il me tend, ça annonce quelque chose de grave, non ?

Je ne sais pas vraiment si c'est vrai. En-dehors des rares fois où le Conseil des Sabots Fendus m'a obligé à prendre part à la vie de la Colonie, par ma quête avec Victoire ou en allant chercher des pensionnaires, je ne m'intéresse pas à ce qui peut bien rythmer la vie du camp. Je me sais cependant assez observateur pour faire confiance aux réactions des gens à la transformation de Rachel en Oracle de Delphes : ils n'étaient pas tous aussi sereins que Coram.


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naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

Message par naji2807 »

Oswald Gatling
15 ans, 10 Septembre, 1m77, Fils d’Erebe, Cocker
Solitaire, Pessimiste, Mélancolique, A l'entraînement avec George

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Je ne sais pas ce que je fais là, au milieu de tous ces gens... Bon d'accord, nous ne sommes pas si nombreux que ça, pas plus nombreux que dans les classes où j'étais au collège, mais déjà là-bas, je ne me sentais pas à ma place. Les gens ne voulaient pas m'approcher, ils se sentaient mal à l'aise en ma présence, et je n'ai jamais voulu ça. Ici les gens sont un peu différents, c'est vrai, mais c'est trop tard. J'aurai eu besoin de ça bien plus tôt. Où était Coram quand j'étais plus jeune et que je me cherchais, que je voulais comprendre qui j'étais et pourquoi les gens ne m'aimaient pas ? Il s'amusait bien ici, avec ses amis à deux sabots... Et moi je subissais les regards mauvais et les remarques désagréables. Maintenant c'est trop tard. J'aurai presque préféré qu'il me laisse dans mon coin, et c'est seulement à cause du Monstre que j'ai accepté de le suivre. Je suis trop lâche pour pouvoir rester dans le monde normal et risquer de me faire attaquer par un Monstre.
Mais je suis également trop lâche pour apprendre à m'entraîner. Je n'ai pas envie de me battre, mais je ne suis pas un pacifiste pour autant... Je suis juste un lâche, mais évidemment, je suis également trop lâche pour le dire, alors je fais passer la violence pour une mauvaise. Je suppose pourtant que si j'étais un peu plus fort, plus musclé, ou que je savais simplement me battre, je n'aurai pas beaucoup de scrupule à utiliser la violence. George semble y croire un peu, ou alors elle se moque de moi - son expression me fait un peu pencher vers cette idée - puisqu'elle me répond à ce propos.
- Je suis trop lâche pour ça... je me contente de répondre en soupirant.
La suite de son discours me fait froncer les sourcils. Pousser les monstres à s'entretuer ? Ils sont violent, mais pas entre eux je crois, c'est plutôt nous qu'ils veulent détruire...
- Qui pourrait faire un truc pareil de toute façon ? Les Monstres nous en veulent à nous non ? Pourquoi d'ailleurs, je comprends pas...
Qu'est-ce qu'on leur a fait sérieux ? Et ne me faites pas croire qu'ils sont juste méchants parce que ce sont des Monstres... c'est tellement dénué de profondeur. Et en même temps, je ne sais pas bien pourquoi je cherche plus loin. Me voilà maintenant psy des Monstres tiens... apparemment ils sont plus simples à comprendre que les humains, du moins à mes yeux.
Prenons Yu Ra par exemple, je ne la comprends pas du tout. Elle me dit des choses étranges, et puis ensuite elle affirme que ça ne fait ni chaud ni froid si on meurt... pour finalement se sacrifier pour que le Serpent ne m'embroche pas. George a l'air d'avoir une idée plus arrêtée sur la fille d'Athéna, mais je ne juge pas.
- Tu ne l'aimes pas beaucoup on dirait ? Franchement, j'aurai préféré un cookie, je souffle en continuant à chercher une arme.
Il faut que je me dépêche, et puis George semble déjà en avoir trouvé une de son côté... Je soupire intérieurement et soulève une énième épée en bois. Mais bon sang, on dirait qu'elle se ressemble toutes ! Je soupire à nouveau et la repose, avant d'en attraper une plus petite. Elle ressemble un peu à celle que m'a donné la fille de la forge hier, même si bien sûr, ce n'est pas du tout la même matière, et pas le même poids... Mais je vais devoir m'en contenter, de toute façon, je ne me vois pas rester là à fouiller pendant des heures.
naji2807

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

Message par naji2807 »

Coram
Satyre, Fils d’Hélia, 28 ans, 1m67, PNJ
Courageux, Imprudent, Enjoué, Avec Hash au Pavillon-Réfectoire

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Hash n'est pas un satyre très commun, déjà parce qu'il n'est pas très apprécié par nos congénères. Moi je me moque de ce qu'on peut raconter sur lui, je ne suis pas fan des rumeurs ou des racontars, j'ai toujours préféré me faire ma propre opinion des gens, et Hash ne m'a jamais rien fait de mal. En fait c'est plutôt l'inverse, j'ai plutôt les vieux satyres dans le pif - pas au point de les avoir pris en grippe bien sûr - parce qu'ils ont eu tendance à réfréner un peu mes envies d'aventures quand j'étais plus jeune. Hash de son côté, ne m'a jamais jugé trop enjoué ou pas assez réfléchi... du moins du peu que j'en ai entendu. Peut-être que c'est ce qu'il pense en son for intérieur, mais il n'est jamais venu me le dire en face et pour le coup, je n'ai jamais entendu de rumeur à ce sujet non plus. Et puis, à l'instant, c'est bien lui qui est venu s'asseoir à coté de moi, preuve qu'il m'apprécie certainement, non ?
Il n'a pas l'air dans son assiette... Ce vrai que ce n'est pas un bout-en-train, mais aujourd'hui, il a l'air particulièrement... Je ne sais pas trop, un peu comme si Oswald avait déteint sur lui, pourtant je n'ai pas beaucoup vu le demi-dieu aujourd'hui, et je mets ma main à couper que son aura - aussi désagréable puisse-t-elle être pour certains - n'est pas contagieuse... Sinon cela ferait longtemps que je tirerai la tronche moi aussi.
Hash s'installe près de moi, et répond à mon interrogation en parlant de ce qui vient de se dérouler dans le Réfectoire. C'est vrai que vu d'un autre point de vue que le mien, ça augure peut-être plutôt de mauvaise chose... Je ne crois pas qu'Hash soit un féru d'aventure, même si je n'ai jamais eu trop de discussions avec lui sur le sujet.
- Je ne sais pas, peut-être... Mais peut-être que ça annonce juste une quête épique et pleine de rebondissement, tu ne crois pas ? je lui demande avec un grand sourire.
Parfois, je me dis que si je souris suffisamment - aux gens qui n'ont pas l'air dans leur assiette - il va y avoir un effet de mimétisme et tout le monde va se mettre à sourire. Bon pour le moment, ça n'a pas tout à fait fonctionné avec le fils d'Erèbe... mais ça ne veut pas dire que ça ne marchera avec personne !
- Tu ne t'ennuies pas un peu ? je reprends en projetant mes propres sentiments sur lui. Tu n'as pas envie de participer à un grand projet, d'accompagner les demi-dieux pour vivre une sacrée aventure ?
Peut-être même d'être le héro de cette aventure ! Oui je sais, on est rarement les héros là-dedans... c'est bien une des rares choses qui me font grimacer... Pourquoi les satyres ont toujours les seconds rôles ? Et si pour une fois c'était nous qui sauvions le monde !
ChapelierFou

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Re: Nour

Message par ChapelierFou »

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Nour Zabat
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Fils de Sérapis ⌾ 16 ans ⌾ Gréco-Égyptien ⌾ Déicide ⌾ Dans les tribunes de l'Arène ⌾ Avec Iliana

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Beaucoup d’événements se sont déroulés ce matin. La fille, le bouclier, la prophétie. Je sens que la colonie est électrique. Il faut dire qu'ils ont des raisons de s'inquiéter, et même si je pris les dieux que la prophétie ne s'accomplisse pas maintenant, le destin est scellé. Je me demande si, si jamais il doit y avoir des quêtes, je pourrais être choisi. Je ne veux pas la gloire, et je ne sais si je serai jamais digne aux yeux des dieux, et je ne suis pas sûre de vouloir l'être, mais j'ai conscience d'être l'un des guerriers les plus expérimenté ici, et je serai capable d'affronter ce que le destin placera sur ma route. Je veux que le monde vive, et je veux le protéger, même si rien n'excusera jamais le fait que je lui ai pris un dieu... Je me demande si l'annonce d'une grande prophétie a quelque chose à voir avec la mort de mon père. Est-ce que l'univers peut garder l'équilibre après la mort d'un dieu? Il était rejeté, ignoré et méconnu, mais il était. Pendant un temps, il était la lueur qui a maintenue toute une culture en place, il était le dieu de la vie et de la mort, bon sang! Ça ne veut rien dire pour eux? Je sens la colère monter en moi. En réalité, je la sens qui couve sous mon esprit, sans cesse, comme un prédateur, prêt à me dévorer. Mais je ne suis pas là pour ressentir des émotions. Je ne suis pas là pour être une personne. J'ai arpenté ce monde dans un but, et j'ai échoué, pathétiquement et complètement. J'avais de la valeur parce que j'avais un but. Il m'a été arraché, et le seul coupable, c'est moi. Mais la colère aveuglerai mon jugement,, j'étais une arme, mais mon épéiste n'est plus. Tout ce que je peux faire, c'est limiter les dégâts. Mais une arme a besoin d'être affutée. J'aime le combat, de toutes langues que je parle, c'est celle dans laquelle je suis le plus fluent. Mon esprit est clair, je sais ce que je fais, et je peux me fier à mon instinct, même si ici, je dois me brider quand j'affronte un véritable humain, car je pourrais le blesser, et je l'ai déjà fait. A défaut de pouvoir aider avec la prophétie, je me dirige assez naturellement vers l'Arène. Je sais que là, se trouve Achille. Je n'ai pas le droit de m'entraîner avec lui, car je n'ai même pas participé à la Chasse au Monstre, et je l'ai encore moins gagnée. Mais Achille est sans doute le plus grand guerrier qui ai jamais vécu. Je ne suis pas un intellectuel, je ne comprend pas la poésie comme d'autre, mais je sais que voir cet homme bouger, tout ce que raconte son corps, la moindre tension, le moindre changement d'appuis, ça vaudra pour moi plus que ce toute la poésie du monde peut valoir pour une personne plus éduquée.
Quand j'arrive sur place, les participants à l'entraînement sont déjà en train de choisir leur armes, en bois, mais rien n'a réellement commencé. La différence dans les apparences me marque. Certains ont l'air de guerriers aguerris, d'autre pourraient être arrivés à la Colonie hier, sans aucune formation, et je me demande à quel talent, moins évident que des muscles, ils dissimulent. Tandis que mes yeux sondent leur environnement, notant le plus de détails possibles, de la jambe d'appuis favorite des jeunes recrues à la répartition du sable dans l'arène, mes yeux tombent sur une enfant, non loin de moi. Je n'interagis pas beaucoup avec des gens plus jeunes que moi, si bien qu'il m'est difficile d'estimer son âge, mais elle ne doit pas avoir plus de 13 ans, ni moins de 9 ans. Mais elle n'est pas la première enfant que je vois ici. En revanche, je vois dans sa posture, la façon dont elle gère son centre de gravité, bien qu'elle soit immobile, ou encore aux muscles fins mais clairement dessinés de ses épaules qu'elle s'imagine également aisément dans l'Arène. Et puis ses yeux ne trompent pas, vifs, alertes, concentrés, un regard sans doute semblable au mien. Elle aussi, s'entraîne depuis un jeune âge, même si j'ignore avec qui ou pourquoi. Si j'étais en situation de danger, je l'aurais probablement cataloguée comme une menace potentielle, même si son expérience manque sans doute encore un peu.
-Tu es une guerrière.
C'est plus une remarque qu'une question. Je ne suis pas bavard, et elle n'a pas à me répondre si elle n'en a pas envie, mais je ne peux m'empêcher d'avoir envie de faire sa connaissance, si elle le veut bien.
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Une arrivée plus que tardive

Message par Amnesia-x »

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La réaction de Karen étire davantage mon sourire. Elle semble si naïve, je pourrais aisément en profiter pour lui solliciter le port du bikini obligatoire et je suis sûr qu'elle en porterait un pensant juste qu'il est nécessaire à un entraînement sur la plage. Je pourrais le faire uniquement pour le plaisir des yeux mais Karen a de la chance, je ne suis pas un profiteur. Pourtant il serait facile d'aller en demander un à l'une de mes soeurs qui s'arrangeraient sûrement, les connaissant, pour lui filer le plus sexy qu'elles pourraient trouver. Quant à Nadya, je me demande ce qu'elle en penserait. Elle protégerait sûrement Karen en lui filant le plus sage qu'elle puisse se procurer. Je lui ébouriffe les cheveux et d'un léger rire je lui réponds.
- Pour satisfaire mon côté "mâle" légèrement voyeur, je te dirais d'aller vite enfiler un maillot mais comme tu as devant toi un gars respectable, je te dirais que tu es parfaite comme ça. Allez ne me fais pas regretter ce choix bienveillant, filons avant que je ne change d'avis !
Je lui glisse un clin d'oeil complice. J'adore Karen. J'adore son caractère naïf et doux. Karen est la douceur incarnée. Si elle n'était pas avec Nathan, je crois que je tenterais ma chance avec elle. Mais Karen a Nathan dans le sang et je dois avouer que Nadya me pose quelques soucis intérieurs. Si je trouvais une fille comme Karen, est ce que je pourrais justement me sortir de tout ça ?
Nous marchons côte à côte en direction de la plage, s'éloignant du pavillon réfectoire. Je glisse un regard vers Karen.
- Ça va toi ? Tu n'es pas trop inquiète au sujet de ce qui vient de se passer avec Chiron ?
Karen est du genre soucieuse et j'espère que tout ceci ne l'a pas trop perturbée. Nathan fait partie de ceux qui sont actuellement en réunion, tout comme Nadya.
Springbloom

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Verne - Part I.

Message par Springbloom »

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A mon maître Jedi, qui maîtrise si bien la Force qu'elle connaissait Verne par cœur avant même qu'il ne soit breton




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WE WILL CALL THIS PLACE OUR HOME,
THE DIRT IN WHICH OUR ROOTS MAY GROW
THOUGH THE STORMS WILL PUSH AND PULL
WE WILL CALL THIS PLACE OUR HOME

WE'LL TELL OUR STORIES ON THESE WALLS
EVERY YEAR, MEASURE HOW TALL
AND JUST LIKE A WORK OF ART,
WE'LL TELL OUR STORIES ON THESE WALLS

LET THE YEARS WE'RE HERE BE KIND, BE KIND
LET OUR HEARTS, LIKE DOORS, OPEN WIDE, OPEN WIDE
SETTLE OUR BONES LIKE WOOD OVER TIME, OVER TIME
GIVE US BREAD, GIVE US SALT, GIVE US WINE

A LITTLE BROKEN, A LITTLE NEW
WE ARE THE IMPACT AND THE GLUE
CAPABLE OF MORE THAN WE KNOW
WE CALL THIS FIXER UPPER HOME

WITH EACH YEAR, OUR COLOR FADES
SLOWLY, OUR PAINT CHIPS AWAY
BUT WE WILL FIND THE STRENGTH
AND THE NERVE IT TAKES
TO REPAINT AND REPAINT AND REPAINT EVERY DAY

LET THE YEARS WE'RE HERE BE KIND, BE KIND
LET OUR HEARTS, LIKE DOORS, OPEN WIDE, OPEN WIDE
SETTLE OUR BONES LIKE WOOD OVER TIME, OVER TIME
GIVE US BREAD, GIVE US SALT, GIVE US WINE

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SMALLER THAN DUST ON THIS MAP
LIES THE GREATEST THING WE HAVE:
THE DIRT IN WHICH OUR ROOTS MAY GROW
AND THE RIGHT TO CALL IT HOME

~ North, Sleeping At Last ~

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Partie I

❝ 𝓤𝓷𝓮 𝓶𝓪𝓲𝓼𝓸𝓷 𝓻𝓸𝓾𝓵𝓪𝓷𝓽𝓮 ! 𝓈'𝑒𝒸𝓇𝒾𝒶𝒾𝓉-𝓉'𝒾𝓁, 𝓾𝓷𝓮 𝓶𝓪𝓲𝓼𝓸𝓷 𝓺𝓾𝓲 𝓮𝓼𝓽 𝓪 𝓵𝓪 𝓯𝓸𝓲𝓼 𝓾𝓷𝓮 𝓿𝓸𝓲𝓽𝓾𝓻𝓮 𝓮𝓽 𝓾𝓷 𝓫𝓪𝓽𝓮𝓪𝓾 𝓪 𝓶𝓸𝓽𝓮𝓾𝓻 ! 𝓘𝓵 𝓷𝓮 𝓵𝓾𝓲 𝓶𝓪𝓷𝓺𝓾𝓮 𝓹𝓵𝓾𝓼 𝓺𝓾𝓮 𝓭𝓮𝓼 𝓪𝓲𝓵𝓮𝓼 𝓹𝓸𝓾𝓻 𝓼𝓮 𝓽𝓻𝓪𝓷𝓼𝓯𝓸𝓻𝓶𝓮𝓻 𝓮𝓷 𝓪𝓹𝓹𝓪𝓻𝓮𝓲𝓵 𝓿𝓸𝓵𝓪𝓷𝓽 𝓮𝓽 𝓯𝓻𝓪𝓷𝓬𝓱𝓲𝓻 𝓵'𝓮𝓼𝓹𝓪𝓬𝓮 ! ❞

La maison de Madame Le Goff était de ses vieilles masures dont on ignorait comment le temps n’avait pu les détruire. Où que l’on se trouva en ses murs, même après avoir ouvert les fenêtres des heures durant, il régnait une forte odeur de bois ancien, parfois mêlée à celle hivernale d’un feu de cheminée. C’était probablement pour cette raison que Erell Le Goff l’avait choisie : elle lui donnait l’impression d’être pourvue d’une sagesse que ses voisines n’avaient pas. Et peu importait que le plancher du grenier menaçât de s’effondrer, que les tuiles se détachaient du toit et que les murs de la cuisine suintaient avec l’humidité de la Loire proche : elle avait fait son choix, et personne ne pourrait la faire changer d’avis. Loin de la Bretagne natale, vivant seule et comptant bien le rester, Erell avait besoin d’un lieu unique, avec sa propre personnalité ; en d’autres termes, vivant. L’agente immobilière n’en revenait pas d’enfin se débarrasser de la propriété ; les négociations du prix furent rapides et Erell trouva un nouveau chez elle.

Les lieux n’étaient pas bien grands en réalité. Il y avait la cuisine, sa gazinière avec la vaisselle des anciens propriétaires, qui devait bien avoir dans les cent ans. Par endroit, le carrelage s’était fissuré, recueillant la poussière tombée des murs. Passé la porte en bois blanc, c’était le salon. Nul besoin d’une quelconque télévision pour diffuser des émissions faussement intéressantes, la cheminée et les trois étagères débordantes de livres suffisaient amplement à la propriétaire pour occuper ses soirées. De l’autre côté du vestibule, Erell avait aménagée un atelier pour ses journées de congés. Elle ne comptait pas réellement en prendre, mais l’Etat ne lui laissant pas le choix, elle préférait s’assurer qu’elle aurait de quoi s’occuper quand le chantier du château serait fermé. Qui sait, peut-être même que ses compétences s’avéraient utiles aux besoins de ses voisins : elle aimait la tranquillité, pour sûr, mais rien ne la réjouissait plus que de donner un coup de main.

En journée, la maison respirait silencieusement, comme si elle était encore déserte. On entendait le parquet craquer délicatement, l’aération faire chanter la tuyauterie de l’étage. Erell l’avait tant et si bien gardé dans son état premier que, au hasard d’une promenade, le flâneur se disait que la demeure était encore à vendre. Le soir, la maison reprenait vie, sortant de son sommeil diurne. Nul besoin de musique bruyante pour ne plus voir qu’elle, il suffisait d’observer la fumée s’échapper de la cheminée, d’écouter les échos d’outils se répercuter entre les murs, d’humer l’air saturé par l’effort et la chaleur.

Passé neuf heures, Erell travaillait dans son atelier, nul ne savait vraiment sur quoi. De nombreuses rumeurs circulaient dans le village sur la nouvelle arrivante, étrange personnage solitaire que l’on ne voyait pratiquement jamais si ce n’est pour proposer son aide. On lui trouvait un accent, un comportement, des manières, un vocabulaire, une difformité, à peu près tout ce qui pouvait permettre de se dire qu’elle, ce n’était pas eux. En même temps, elle ne ressemblait pas vraiment aux autres femmes, ni vraiment aux autres ruraux. Erell, c’était un cas à part, une étrange énergumène aux longs cheveux châtains, au front suant par le travail, au regard noisette passionné, aux cernes marqués par la fatigue, au sourire malicieux, aux épaules carrées, à la poitrine généreuse et aux bras saillants. On avait tantôt envie de l’embrasser, de caresser sa peau laiteuse, tantôt envie de savoir à quel point elle performerait dans un concours d’haltérophilie. Et, encore, ce doute ne se maintenait que lorsque l’on apercevait dans le lointain. Dès lors qu’elle se mettait à parler, elle mêlait un langage familier, brut et sans tact, à la poésie mélodieuse des romans du XIXe siècle qu’elle lisait dans sa jeunesse. Dans sa Bretagne natale, on aimait à dire que c’était là ce qui faisait tout son charme, mais, dans son petit bourg de campagne, les avis divergeaient.

Être au goût de tout le monde ne lui importait guère, de toute façon. Elle préférait sa solitude, ses livres et son atelier à la foule bruyante qui pouvait se rassembler lors des festivités locales. Elle se savait non conventionnelle au diktat du regard des autres et avaient décidé de l’ignorer dès son plus jeune âge : elle préférait occuper son esprit à d’autres questions plus importantes pour elle que la couleur qui irait le mieux à son teint. Quant à avoir du charme auquel serait réceptif autrui…Elle préférait sa vie seule. Pas besoin de s’essayer au couple ou autre arrangement amoureux, elle savait que ce n’était pas fait pour elle. Tout ce qui pouvait représenter une contrainte, elle le mettait de côté, et cette situation lui convenait pleinement.

Avec un caractère pareil, il n’était pas étonnant que peu de gens aient accepté lorsqu’elle proposait son aide au village. Ça l’attristait un peu, évidement, mais elle avait déjà bien assez de quoi faire dans son atelier. Elle allait, nouait ses cheveux en haut chignon qui lui donnait des airs bien plus âgés qu’en réalité, et s’asseyait, pensive. Comme un peintre devant sa toile, comme un violoniste avec son instrument, comme le sculpteur face à la pierre encore intacte, elle créait, inventait, imaginait. Et faisait des merveilles. Des merveilles condamnées à rester entreposée dans les différentes pièces de la maison où elle les déposait, personne n’osant s’approcher de la maison à vapeur.

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Jusqu’au beau jour où quelqu’un vint. On aurait pu croire qu’Erell, après tant de temps passé sans ne jamais recevoir aucun des habitants du village, ne saurait plus être une bonne hôte, ou bien même qu’elle aurait pris le geste comme une farce. Mais ça aurait été oublié que, tant qu’on ne cherche pas à s’en prendre à ses libertés, Erell est la femme la plus douce qui soit. Son mystérieux visiteur était venu sans prévenir, à la recherche d’une quelconque personne qui serait en mesure de réparer une vieille montre à gousset usée sans avoir à monter jusqu’en ville. Erell n’avait pas hésité une seconde avant d’accepter de lui donner un coup de main. Et, quand bien même cela bousculait complètement les plans de sa journée, elle s’était immédiatement mise à la tâche.

Lorsqu’elle vivait encore en Bretagne, dans son pays natal, il n’était pas rare que ses voisins de porte viennent chez elle pour demander de l’aide à son père, mécanicien de père en fils depuis moultes générations. Ils déposaient leurs objets ou trouvailles, partaient et ne revenaient que lorsque mon père leur disait que tout était prêt. Erell pensait que ce serait pareil ici. Mais Marc tenait à rester observer le travail d’orfèvre qu’elle allait réaliser, ainsi qu’il le décrivait. A sa manière, Erell était touchée d’apprendre que l’on s’intéressait à son talent, même si l’horlogerie n'était ni son domaine d’expertise, ni réellement le meilleur des spectacles de par la taille des pièces.

Il était environ cinq heures de l’après-midi. En pleine période estivale, les rayons du soleil brillaient encore suffisamment pour permettre à Erell de bénéficier de la lumière naturelle. Assise dans son petit atelier, armée de deux loupes, elle scrutait le mécanisme ancien que cachait la montre. En retrait derrière elle se tenait Marc, observateur silencieux juché sur un trépied de fortune qu’Erell n’avait pas encore eu le temps de consolider. Elle lui avait pourtant dit qu’il risquait de chuter tôt ou tard, il n’avait pas voulu prendre en compte ses mégardes. Ça ne tenait qu’à lui : s’il la déconcentrait en tombant, elle pourrait complètement détruire certaines pièces du mécanisme, sans aucune certitude qu’elles pourraient les retrouver par ailleurs.

Quelle que soit la personne qui avait fabriqué cette montre, il s’agissait là d’un véritable travail d’orfèvrerie. Les engrenages, dorés à la feuille d’or, étaient décorés de minuscules rubis rouges pour dissimuler les vis. Les dents ne semblaient pas abimées, s’emboîtant avec délicatesse dans celles voisines. Et, pourtant, lorsque l’on tournait la couronne, rien ne bougeait. Les deux pignons se mettaient bel et bien à tourner, mais dans un vide complet. C’était au niveau du ressort de barillet que le mécanisme coinçait : l’arbre de barillet s’était désaxé du tambour principal. Quelques coups de tournevis plus tard, Erell remettait en place la pièce défectueuse. Et les aiguilles s’animèrent enfin en un léger cliquetis métallique. Pour la jeune femme, cela représentait un bonheur infini que de pouvoir contempler des rouages bien huilés s’entraîner désormais d’eux-mêmes.

Marc n’avait pas fait un seul bruit de toute la séance, tant et si bien qu’Erell en aurait presque oublié sa présence. Quand elle lui tendit la montre à gousset remise à neuf, il semblait tout autant admiratif qu’heureux de pouvoir enfin la voir fonctionner. « Mon grand-père aurait tenu à vous remercier d’avoir réparer sa montre préférée ». Erell à l’instar de son père, ne demandait pas de paiements : à ses yeux, venir en aide à autrui en réparant leurs objets cassés ne s’apparentait pas à un travail, elle n’avait donc pas à être payée. Il lui paraissait naturel de faire profiter de sa passion à ceux qui en avaient besoin. Mais Marc se montrait insistant, et, quitte à ce qu’elle refuse la moindre pièce, il lui proposa de profiter de la raison même pour laquelle il avait besoin que sa montre soit réparée : l’accompagner dans son baptême de l’air en montgolfière.

Erell avait toutes les raisons de refuser. Après tout, elle le faisait déjà poliment depuis une dizaine de minutes tout en raccompagnant le jeune homme jusqu’à sa porte. Mais elle avait grandi avec des rêves, bercée par les lectures de science-fiction de sa jeunesse. Dans sa région natale, le vent était puissant, les risques d’un déchirement du ballon ou d’un naufrage en mer étaient trop élevés alors personne ne se risquait à décoller. Ici, en revanche, à proximité de la Loire, les vents se montraient cléments, propice aux balades aériennes. C’était l’occasion rêvée pour réaliser ce souhait secret de son enfance. Alors Erell accepta.



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Partie II

❝ 𝓘𝓵 𝓷'𝔂 𝓪𝓾𝓻𝓪 𝓹𝓮𝓾𝓽-𝓮𝓽𝓻𝓮 𝓹𝓪𝓼 𝓽𝓸𝓾𝓳𝓸𝓾𝓻𝓼 𝓭𝓮𝓼 𝓼𝓪𝓿𝓪𝓷𝓽𝓼, 𝓲𝓵 𝔂 𝓪𝓾𝓻𝓪 𝓽𝓸𝓾𝓳𝓸𝓾𝓻𝓼 𝓭𝓮𝓼 𝓹𝓸𝓮𝓽𝓮𝓼 ❞

Deux jours plus tard, Erell retrouva Marc au beau milieu d’une prairie. Le temps était clair et chaud. La météo avait mentionné un léger vent remontant du sud et Marc avait conclu que ce serait le moment le plus propice pour tenter de s’envoler. Des deux, il était difficile de dire lequel était le plus excité à l’idée de rejoindre les cieux : ils étaient tous les deux arrivés bien en avance sur l’heure originellement prévue. Amusés par cette coïncidence, ils avaient rapidement conclu qu’il valait mieux profiter de ce temps supplémentaire dans les airs plutôt que de se tourner les pouces en attendant l’aube.

La lueur de l’aurore suffisait pour décharger le pick-up de Marc. Les premiers rayons solaires faisaient rougeoyer l’enveloppe alors qu’ils la dépliaient sur l’herbe encore humide de rosée. Le simple fait d’apercevoir le tissu entouré de son filet avait suffit à redoubler les battements de cœur d’Erell. Elle n’avait presque pas pu fermer l’œil en attendant le jour où Marc lui annoncerait qu’il était temps. Ignorant tout de la navigation en pratique, elle s’était replongée dans des ouvrages qu’elle avait déjà lus cent fois lorsqu’elle était plus jeune, tentant de mémoriser le nom de chaque pièce, le fonctionnement du brûleur et quoi faire en cas d’intempéries. Malgré tout ce savoir théorique qu’elle avait accumulé, elle brûlait d’envie de questionner Marc sur le sujet. Chaque fois qu’une question menaçait de franchir ses lèvres, elle la retenait : elle craignait de l’importuner de si bonne heure. Même s’il s’agissait là de la remercier, elle ne voulait pas être un poids dans l’expédition. La vérité qu’elle se refusait à avouer, c’est qu’elle ne voulait pas passer pour ignorante auprès de Marc après qu’il l’avait vu réparer sa montre lors même que ce n’était pas son domaine. Alors Erell se taisait, profitait de l’euphorie et observait son partenaire pour ce qui relevait de la technique.

Quand l’aube arriva, ils commençaient à nouer le filet à la nacelle. La pression retomba un peu pour la jeune femme : les nœuds, elle connaissait bien. Elle en avait fait toute sa vie, que ce soit pour les poulies ou pour le port et les navires de pêche de son village armoricain. Cela se ressentait à ses gestes, qui retournaient au brusque et à la rapidité habituels. Dès lors qu’elle maîtrisait un sujet, Erell se débarrassait de la délicatesse qui la chargeait : elle savait que le matériel de Marc ne craignait rien. Il ne manqua pas de relever son soudain changement de comportement avec un sourire.

Ils ne communiquaient que lorsque cela était nécessaire, aucun des deux n’était homme à paroles. Erell le nota elle aussi quelque part dans sa tête. Mise à part avec son propre père lorsqu’elle apprenait les rudiments du bricolage et de la rénovation, les autres se montraient toujours trop bavard à son goût. Se comprendre sans se parler après seulement quelques heures passées ensemble lui paraissait surprenant, mais beaucoup trop agréable pour qu’elle n’en informe Marc.

Le soleil était déjà bien levé lorsqu’ils achevèrent l’installation. Marc fut le premier à monter dans la nacelle encore allongée sur le sol, démarrant le brûleur. Avec émerveillement, Erell contemplait le ballon s’emplir d’air chaud, enfler, enfler, prendre de l’ampleur, s’arrondir, se redresser lentement à la verticale pour révéler à tous les curieux de la plaine les couleurs flamboyantes de son enveloppe. Les mots qu’avaient dévorés Erell dans son enfance ne suffisaient pas à décrire son enchantement à l’idée de pouvoir assister à ce décollage. Elle s’était tant de fois imaginée prenant part au premier voyage des frères Montgolfier ou à la place d’Elizabeth Tible. Non pas pour marquer l’histoire de son empreinte, Erell ne s’intéressait pas vraiment au possible impact qu’elle pouvait avoir sur les autres. Simplement pour l’adrénaline, la découverte d’une nouvelle expérience et des émotions qui l’accompagne.

La jeune femme se retenait ainsi de sautiller sur place lorsque Marc l’invita à pénétrer dans la nacelle. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, tant et si bien qu’elle était persuadée que ses battements étaient audibles par son camarade de voyage. Observant le ballon se détacher du sol, s’élever, elle se cramponnait au bastingage pour s’empêcher d’applaudir. Elle craignait qu’en passant pour enfantine, Marc ne revienne sur sa décision et lui demande de descendre. Et pourtant, elle n’avait que cette envie, faire ressortir son enfant intérieure qui bouillonnait de joie de réaliser son rêve.

Le brûleur redoublait d’énergie. Le sol s’éloignait et, loin au-dessus du ballon, les cieux s’approchaient. Erell ne savait où donner de la tête, ciel ou terre. Discrètement, tout en veillant à contrôler la flamme, Marc s’amusait de ses allers-retours incessants. Bientôt, la montgolfière franchit le premier nuage. Elle ne résista pas à la tentation de tendre la main dans sa direction : était-il cotonneux comme dans les légendes ? La seule réponse qu’elle reçut fut une soudaine humidité sur ses doigts.



Le firmament est plein de la vaste clarté ;
Tout est joie, innocence, espoir, bonheur, bonté.
Le beau lac brille au fond du vallon qui le mure ;
Le champ sera fécond, la vigne sera mûre ;
Tout regorge de sève et de vie et de bruit,
De rameaux verts, d'azur frissonnant, d'eau qui luit,
Et de petits oiseaux qui se cherchent querelle.


Marc ne répondit pas, se contentant d’observer la jeune femme d’un œil curieux. Erell se tut dès lors que son poème fut achevé, avec le brûleur seul pour troubler le silence de l’ascension. Tourbillonnant, porté par les vents et la chaleur, le ballon continuait de monter. La barrière des nuages se faisait plus dense, plus brumeuse. Les vents s’intensifiaient, ballotant leur léger véhicule.

Ses deux passagers ne parlaient plus, contemplant le paysage. Depuis qu’elle avait tut le silence avec son poème, Erell désirait encore moins parler, sentant le malaise de son compagnon de voyage. Elle croyait avoir trouvé en lui un alter-ego, un homme qui, comme elle, avait été bercé par les mêmes contes de l’époque romantique. Elle pensait que ses silences étaient tels les siens, simplement présents parce que le bon mot, la belle harmonie de syllabes, ne devait pas encore être prononcés. Elle semblait s’être trompée. Marc était bien plus habile pour les machines que pour parler. Quelque part, elle ressentait comme un pincement au cœur de ne point pouvoir partager à haute voix avec lui tous les rêves qu’avaient éveillés en elle ses histoires d’enfance, espérant y trouver d’autres points communs. Dommage.



En ces vastes espaces bleutés
J’aime à croire en la beauté,
De la survie de l’oubliée,
L’indomptable « liberté »


La prononciation était peu assurée, le ton peu confiant. Erell y devinait qu’il avait cherché du mieux qu’il pouvait à associer les rimes et les mélodies des pieds entre eux. Le poème n’était en soit pas très beau, ce qui ne l’empêchait pas d’apprécier l’effort qu’avait fourni Marc pour parvenir à le déclamer par-dessus le vent, d’autant plus que son malaise était apparent. Il aurait paru déplacé d’applaudir, il ne s’agissait pas d’un enfant tentant une quelconque prouesse sous ses yeux, mais d’un homme visiblement peu à l’aise dans les relations sociales. Elle se contenta d’un sourire franc, chaleureux, comme elle seule savait les faire.

Le poème avait eu pour mérite de briser la glace entre les deux êtres. La maladresse des deux passagers de la montgolfière, manifeste, apparaissait sous des traits différents. Lors que le feu continuait de faire s’élever la montgolfière par-delà la première barrière de nuages, Marc apprenait à Erell à contrôler la machine qui avait fait ses rêves d’enfance. Entre deux explications dont la pédagogie n’était pas toujours présente, Erell apprenait à connaître son compagnon de voyage.

Il leur avait fallu vingt-quatre minutes d’ascension avant d’échanger leurs premiers mots. Et puis il n’y avait plus eu un seul silence, uniquement la curiosité pour l’autre. Autour des deux futurs amis, le vent soufflait, faisant virevolter leurs mots dans les cieux. La découverte de l’opposé, de la contradiction et de la proximité entre leurs deux voix rassembler par un heureux et étrange hasard. Un instant perdu dans le temps, qu’aucun ne désirerait prolonger par crainte de briser ce qui en avait fait son authenticité.


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Partie III

❝ 𝓛𝓮𝓼 𝓻𝓮𝓿𝓮𝓼 𝓬'𝓮𝓼𝓽 𝓫𝓲𝓮𝓷 𝓺𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓸𝓷 𝓭𝓸𝓻𝓽, 𝓷𝓸𝓷 𝓺𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓸𝓷 𝓿𝓮𝓲𝓵𝓵𝓮 ❞

Erell n’était pas femme à s’attacher à autrui, c’était un fait. Et peu importe à quel point elle avait apprécié la compagnie de Marc, et réciproquement, leur chemin s’était ainsi séparé. Elle pensait garder de lui uniquement les souvenirs de ce voyage en ballon. L’ironie en a fait autrement : elle qui ne désirait rien moins que d’être enchaîné à un autre être, les nausées lui apprirent bien vite qu’elle était enceinte. Être mère, elle ne l’avait jamais envisagée. Au simple fait d’y penser, elle avait pleinement conscience d’à quel point son quotidien en serait complètement bouleversé. Il lui faudrait toujours penser à cet enfant avant elle-même, toujours veiller sur lui d’autant plus qu’elle serait seule à l’élever.

Alors qu’elle attendait les résultats de son test, Erell pesait le pour et le contre. Elle ne serait plus jamais tranquille dans son atelier et, en même temps, elle était souvent bien trop tranquille chez elle. Et puis, qui s’occuperait de lui lorsqu’elle était au travail ? Ses journées s’éternisaient souvent, à des kilomètres de là. La maison était isolée du reste du village, et elle n’était même pas certaine qu’on ait envie de garder son bambin. Quant à l’emmener avec elle…un chantier n’était pas des lieux où les enfants, encore moins les bébés, avaient leur place. A mesurer les arguments, il lui apparaissait clair que ce n’était pas une bonne idée de le garder, aussi bien pour elle que pour lui.

Au bout de quelques minutes, la barre bleue était apparue dans l’espace vierge. Puis la seconde. Il n’y avait plus de doute sur sa condition. Mère. Voilà ce qu’elle serait dans quelques mois si elle n’agissait pas prochainement. Sauf qu’elle ne désirait plus agir.

Était-ce la soudaine certitude qui l’avait convaincue ? Probablement. L’espace d’un instant, son seul et unique désir était sa tranquillité, qu’elle ne percevait que dans sa solitude, et une barre bleue lui avait murmuré que la compagnie d’un enfant ne serait jamais comparable à celle d’un autre adulte. Elle ou lui ne pourrait jamais chercher à la contraindre, à la ramener à son statut de femme, si dégradant dans une société patriarcale, si elle lui apprenait. Elle pouvait façonner un autre être humain à son image, qui partagerait ses valeurs et potentiellement ses passions. C’était une occasion inattendue qui ne se reproduirait très probablement jamais : elle n'avait en soit rien à perdre.

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Le bambin endormi dans sa poussette semblait plus attirer les regards que l’atelier des tailleurs de pierre à quelques pas. Les visiteurs s’amusaient de sa tête ronde penchée sur le côté, du filet de bave qui coulait le long de ses lèvres entr’ouvertes, de ses chaussettes dépareillées dont la rouge rayée bleue était la plus visible, la chaussure ayant décidé de tomber à terre. Même ceux qui feignaient ne pas s’y intéresser passaient le long du chemin en le pointant du doigt, sourire aux lèvres.

Quelques mètres plus loin, dans la zone qui était réservée aux artisans, Erell observait ce manège du coin de l’œil, amusée. C’était loin d’être la première fois que Verne intriguait plus la foule qu’elle avec son burin et son marteau. Leur emplacement sur le site de Guédelon les amenait souvent à être un des derniers ateliers visités, isolé et sous le soleil, alors la fatigue des touristes se faisaient autant ressentir que celle de Verne.

Difficile de lui reprocher sa soudaine sieste. En été, il pouvait parfois faire très lourd sur le chantier du château fort, Erell aussi se surprenait plusieurs fois à devoir reprendre une tasse de café pour se maintenir éveillée. Verne, comme souvent, avait passé sa matinée aux différents ateliers. A peine avait-il pu marcher qu’il s’était mis en tête de déambuler chaque matin dans les allées du site. Il vagabondait, se promenait, tentait de se hisser par-dessus les comptoirs pour regarder les artisans travailler bois, fer, argile, pierre. Les ouvriers s’étaient vite habitués à la présence de ce petit curieux qui posait beaucoup de questions sur leur travail, sans même parfois attendre les réponses pour enchaîner avec la suivante. Il restait cinq, dix, parfois trente minutes à un atelier, jamais les mêmes, toujours imprévisible. Ses frêles jambes d’enfant de quatre ans se fatiguaient vite, et il n’était pas rare de voir surgir un employé de Guédelon à l’atelier des tailleurs de pierre, un gamin sur les épaules.

Ce n’était pas facile, au début, de faire accepter la présence d’un enfant sur ce qui était certes un site touristique, mais surtout un chantier dangereux. Entre la présence de chevaux et animaux de basse-cour, le transport permanent de pierre via des poulies dans le château même, tous les outils utilisés par les artisans, Guédelon n’était pas une garderie. La direction ne s’était pas montrée très partante la première fois qu’Erell Le Goff était venue avec le petit Verne, tout comme ses collègues qui craignaient de le voir traîner dans leurs pattes.

Mais Verne, tout comme sa mère, était différent, loin des autres enfants de son âge. Alors qu’il apprenait juste à parler et marcher, Erell savait d’ores et déjà qu’il lui serait impossible de confier son fils à une autre femme durant ses longues journées de travail. Elle tenait à l’avoir auprès d’elle, à lui apprendre tout ce qu’elle savait, d’une manière ou d’une autre, et le terrain lui semblait la plus propice. De ses vagues souvenirs de cette époque, la maternelle ressemblait plus à une prison pour enfant, pour leur apprendre à tenir un crayon et une paire de ciseaux. Certes, il y avait les premières relations sociales avec d’autres enfants du même âge, mais Verne semblait très bien se débrouiller avec les adultes des différents ateliers.

Guédelon, c’était son école maternelle à lui. On ne lui enseignait pas à couper droits avec des ciseaux, mais il apprenait à se servir d’un ciseau pour travailler le bois. Il ne jouait pas à chat avec ses autres camarades de classe, mais avec les oies de la basse-cour, sous l’œil attentif de sa mère durant sa pause déjeuner. C’était un enfant sage, curieux, attentif dans ses meilleurs jours, et qui retenait vite ce qu’on lui disait. Erell s’émerveillait jour après jour de le voir découvrir autant de métiers et s’intéresser autant au travail des maçons que des forgerons, des cordiers que des tuiliers. Qu’aurait-il fait s’il avait rejoint l’école du village à ses trois ans, comme les autres bambins ? Intelligent comme il était, il se serait probablement ennuyé à mourir d’avoir pour passe-temps dinette et ballon en mousse. Encore plus que pour elle, qui avait souffert socialement dès son plus jeune âge, l’école aurait représenté une prison journalière, de celle où l’on tourne en rond en comptant les secondes en espérant qu’une distraction apparaisse soudainement sur un des murs de la cellule.

Elle savait, tôt ou tard, il faudrait que son fils rejoigne cette captivité obligatoire. En attendant l’avènement de ses six ans, elle s’investissait corps-et-âme pour qu’il profite au maximum de sa liberté, qu’il s’agisse d’apprendre avec les artisans qui le passionnaient tant ou de profiter de la nature verdoyante de l’Yonne et des bords de Loire. Quitte à ce que le gamin aux bouclettes châtain clair ne somnole bruyamment pour amuser les passants.


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Partie IV

❝ 𝓒'𝓮𝓼𝓽 𝓵𝓪 𝓹𝓻𝓮𝓶𝓲𝓮𝓻𝓮 𝓯𝓵𝓮𝓾𝓻 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓽𝓮𝓻𝓻𝓮, 𝓵𝓪 𝓹𝓻𝓮𝓶𝓲𝓮𝓻𝓮 𝓯𝓵𝓮𝓾𝓻 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓶𝓮𝓻, 𝓶𝓪𝓲𝓼 𝓬𝓮𝓼 𝓯𝓵𝓮𝓾𝓻𝓼 𝓼𝓮 𝓯𝓪𝓷𝓮𝓷𝓽 𝓿𝓲𝓽𝓮 𝓪𝓾 𝓼𝓸𝓾𝓯𝓯𝓵𝓮 𝓭𝓮𝓼 𝓻𝓪𝓯𝓪𝓵𝓮𝓼 ❞

Le printemps venait de débuter. Avec lui, la forêt reprenait peu à peu vie, et le mercure grimpait dans les thermomètres. Au collège Albert Camus de Briare, la fin de l’hiver se faisait déjà ressentir dans toutes les classes. Au moindre rayon de soleil, les élèves tournaient leur tête vers les fenêtres des classes, dans une synchronisation presque totale. Il était évident qu’ils ne rêvaient tous qu’à une chose : courir dehors, profiter de ces premières chaleurs, et pourquoi pas se lier plus que d’amitié avec leurs camarades… Difficile dans cette situation de parvenir à leur inculquer les bienfaits de l’aquarelle.

De tous, c’était probablement Verne qui s’estimait le plus heureux de pouvoir retrouver le bonheur d’une balade dans la forêt sans ses sempiternels gants qui l’empêchaient de parfaitement ressentir la richesse des matériaux sous ses doigts. Sans son toucher, altéré par l’épaisseur du tissu ou les couches de gels sur la pulpe de ses doigts, le travail du bois, de la pierre et du métal devenaient plus ardu. Il avait comme l’impression d’avancer à l’aveugle. Depuis que sa mère lui avait appris, il passait ainsi la plupart de ses hivers à lire. C’était une épreuve pour lui de rester concentré sur les petits caractères, aussi bien parce que ceux-ci se mélangeaient que parce que ses voisins de table se moquaient du temps qu’ils mettaient à descendre en bas de chaque paragraphe. Pour lui plus que pour tous les autres, la fin du mois de mars était une délivrance.

Lorsque sonna la fin des cours pour la classe de cinquième, les élèves coururent remplir le premier car, priant qu’il regagne leur village assez vite pour leur mettre de flâner sur les bords de Loire. Erell ne rentrerait pas encore avant un moment, la destination de Verne était déjà toute trouvée : ce serait la forêt qui jouxtait le village. Caché dans son sac à l’insu de sa mère, il avait récupéré un ciseau, la plus petite de ses haches et de la ficelle. Il avait fait de son mieux pour dissimuler tout cet arsenal à ses enseignants, mais il avait négligé Victor et ses yeux qui rodaient toujours partout pour lui jouer un mauvais coup. Lui et ses amis n’avaient heureusement pas l’air d’avoir dit quoi que ce soit à ce sujet, ce qu’il ne trouvait pas vraiment rassurant.

Dans les bois, il se sentait au moins tranquille, serein. Loin de l’agitation scolaire, des moqueries sur ses bégaiements de lecture, des murmures sur son « retard social » ou autres expressions qu’aimaient employer les autres dans son dos. A force de s’y promener, il commençait à savoir parfaitement s’y repérer, à la mousse, aux racines, au sens du vent et du soleil. Et, surtout, aux cabanes. Il n’était pas le seul à venir dans la forêt pour y réaliser ses petites constructions, il lui arrivait souvent de croiser d’autres enfants du village, les bras chargés de branches et de brindilles, qui cherchaient tant bien que mal à les empiler pour former un tipi ou un semblant de chose que l’on pourrait qualifier d’habitable.

Pas Verne. La première fois que sa mère l’avait emmené dans la forêt, lui aussi avait voulu s’inventer sa première cabane. Et, déjà, il convoquait tout ce qu’il avait pu découvrir sur le chantier où travaillait sa mère. Quel bois était le plus propice aux fondations, lequel au toit. Comment choisir le terrain le plus à même de solidifier les bases de la cabane, tout en étant assez malléable pour que les premières branches puissent s’enfoncer. Comme d’autres, ils rajoutaient des brindilles et branches encore feuillues sur le dessus. Eux le faisaient pour décorer, ou donner l’illusion du chaume. Lui, avec un peu de glaise et d’argile, essayer d’isoler la structure. Ses créations résistaient bien mieux aux intempéries que celles de ses camarades, mais Verne n’était jamais pleinement satisfait : elles finissaient toujours tôt ou tard par s’effondrer…

« Regardez qui voilà…l’idiot du village, siffla Victor derrière lui. Ben’, rappelle-moi, dans ton jeu, on lui fait quoi à l’idiot du village ? »

…ou être détruites par les autres enfants du village. Victor et sa bande étaient loin d’être les seuls à aimer casser ses belles constructions. Il ne comprenait pas pourquoi. Un jour, sous ses yeux, Mia avait tapé dans la grosse branche qui soutenait l’entrée du porche, ce qui avait fait tomber comme des quilles le reste des murs, la terre n’ayant pas encore pris. Sa seule justification pour le chaos qu’elle avait semée sous ses yeux ? « Tu prends le meilleur bois pour toi », suivi d’une énième injure, auxquelles il ne s’habituait toujours pas. Depuis la première fois qu’il avait retrouvé une de ses cabanes détruite, il avait décidé qu’il ne laisserait plus jamais aucun de ses mini-chantiers en pause, mais surtout qu’il s’enfoncerait toujours plus loin dans les bois, afin que les autres ne parviennent pas à le retrouver. Plus d’une fois, Erell s’était inquiétée de le voir rentrer si tardivement à la maison ; Verne s’en voulait terriblement de la retrouver dans cet état. C’était le dur compromis : voir son travail détruit ou les yeux humides de sa mère. Plus il grandissait, plus il arrivait à la conclusion que la santé de sa mère passait avant le reste.

« Il est trop idiot pour être considéré comme coupable, expliqua Benjamin. Alors plutôt que de le tuer, le village décide de le laisser vivre en l’empêchant de voter. Trop bête pour mourir, trop bête pour dire des choses intelligentes.
La description colle plutôt bien…Dis-moi, qu’est-ce que tu comptais faire avec ton bordel au collège ? »

Le ton était plutôt menaçant, plus dans la provocation que dans la recherche d’une réponse. Verne n’en avait de toute façon pas à fournir. Avec Victor et Benjamin, aucune réponse n’était jamais satisfaisante, et leur donnait simplement plus d’argument pour justifier leurs moqueries et poings. Aujourd’hui n’échapperait pas la règle, d’autant plus que personne ne semblait se trouver aux alentours. Ils étaient seuls, tous les trois. Verne ne se savait pas de taille pour leur faire face, à deux contre un. Il savait également que Benjamin était le meilleur élève de leur classe en course, loin devant lui. Il était dans une impasse, sans possibilité d’effet de surprise ou de retranchement quelconque.

Alors Verne se laissa faire. Il espérait que, quelque part, si Victor et Benjamin n’avaient pas l’adrénaline de la course-poursuite, ils cesseraient plus rapidement de le ruer de coup. Cela faisait longtemps qu’il était à terre lorsqu’il sentit le sang chaud couler de son nez. Sa tête bourdonnait. C’est à peine s’il sentit que ses deux agresseurs le soulevaient, le traînant par ses bras endoloris jusqu’au tronc d’arbre le plus proche. Il voyait flou, mais sa peau en feu devina quand même le contact rugueux de la corde. Ficelé à un arbre. Exposé. Du sang séché sur les joues.

Ce triste spectacle, personne n’y assista. Quand bien même il y aurait eu des spectateurs, Verne n’était pas convaincu sur leur intervention. La seule chose qui lui importait, c’était qu’ils l’avaient moins rué de coups que ce qu’il craignait. Malins comme ils étaient, ils devaient probablement croire que son nez le faisait affreusement souffrir de par le sang qui s’en échappait. Douloureux ou pas, il lui fallait tout de même nettoyer les dégâts : hors de question que sa mère le retrouve comme cela.

Victor et Benjamin avaient investi autant de neurones dans leur cours de biologie que dans ceux de nœuds marins. Verne défit ses liens sans trop de difficultés sans même avoir à se contorsionner pour récupérer le couteau-suisse qu’il transportait toujours dans la poche avant-gauche de son jean. La hache avait disparu du sac. Pas le ciseau, probablement parce qu’ils ne connaissaient pas l’outil.

Il y avait un ruisseau non loin, où il prit le temps de se nettoyer et, surtout, d’oublier ce qu’il s’était passé. Il n’avait jamais compris pourquoi les autres enfants n’avaient jamais semblé l’aimer, ou, du moins, ne parvenaient pas à ne pas le haïr. Verne suivait les sages conseils maternels. Comme elle, il aimait aider, rendre service, bricoler, recoller. Réparer les morceaux, quels qu’ils soient. Peut-être que les gamins du village faisaient de même ? A l’instar de leurs parents qui n’appréciaient pas la bienveillance d’Erell, ils ne pouvaient supporter ses propres tentatives d’aide. Ses bégaiements permanents lorsqu’il lisait n’aidaient probablement pas beaucoup plus à ce qu’il soit perçu comme autre chose qu’un idiot. Ce n’était pas faute d’avoir longuement travaillé sur ce handicap avec sa mère, mais il n’y avait rien à faire.

Peut-être y avait-il cependant un moyen de changer sa situation. Depuis toujours, il se contentait de proposer de prêter main-forte dès que quelqu’un semblait en avoir besoin, et se prenait majoritairement des refus. Il n’avait jamais eu l’occasion de réellement prouver aux autres tout ce qu’il pouvait faire. Ne restait plus qu’à trouver comment exactement il parviendrait à réparer les affaires d’autrui si personne ne voulait de ses services.


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Partie V

❝ 𝓔𝓽 𝓬𝓮𝓽𝓽𝓮 𝓯𝓵𝓪𝓶𝓶𝓮 𝓷𝓮 𝓼𝓮𝓻𝓪𝓲𝓽-𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓹𝓪𝓼 𝓪𝓹𝓮𝓻𝓬𝓾𝓮 𝓭𝓾 𝓫𝓪𝓽𝓲𝓶𝓮𝓷𝓽, 𝓺𝓾𝓲, 𝓷𝓮 𝓯𝓾𝓽-𝓲𝓵 𝓹𝓵𝓾𝓼 𝓺𝓾'𝓪 𝓾𝓷 𝓶𝓲𝓵𝓵𝓮 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓬𝓸𝓽𝓮, 𝓪𝓾𝓻𝓪𝓲𝓽 𝓹𝓮𝓾𝓽-𝓮𝓽𝓻𝓮 𝓮𝓷𝓬𝓸𝓻𝓮 𝓵𝓮 𝓽𝓮𝓶𝓹𝓼 𝓭𝓮 𝓵𝓪 𝓹𝓪𝓻𝓮𝓻 ? ❞

Comme dans de nombreuses communes de la France rurale, il y avait, en bordure de la ville de Bonny-sur-Loire, une déchetterie. Les éboueurs n’y passaient qu’une fois par semaine, et les déchets avaient parfois tendance à s’y accumuler, tant et si bien que les lieux étaient considérés par certains plus comme une décharge. On y retrouvait toute sorte d’appareils, usés par le temps, dégradés, inutilisables d’après leurs propriétaires, qui préféraient les abandonner là plutôt que de débourser quelques euros auprès des encombrants. Au fil des années, la municipalité avait fini par délaisser la zone, augmentant ainsi encore plus les abandons.

Verne y avait vu sa chance. Depuis bientôt un an, il venait chaque semaine, avant le passage des éboueurs, fouiller le dépotoir. Il s’était mis en tête qu’avec un peu de volonté et travail, il pourrait de nouveau rendre la zone viable. Accompagné de son chariot, c’était un peu comme s’il faisait ses courses. A travers les débris, il faisait le tri entre ce qui était réparable, possédait encore des pièces détachées utilisables ou était bon à jeter. Les deux premières catégories partaient pour la maison Le Goff, et Verne fourrait les autres au fond d’un sac poubelle afin de débarrasser la zone.

L’objectif était simple. D’ici à la mi-juin, il espérait que tout serait propre. Les objets vraiment à jeter serait envoyés là où était leur place. Les autres, il les remettrait à neuf, les rendrait encore plus efficaces et plus beaux esthétiquement qu’auparavant. Il comptait profiter de la brocante du mois de juin, la plus grosse annuelle, pour redonner aux anciens propriétaires leurs biens. A ce jour, la remise était devenue le lieu de stockage de deux machines à laver, un grille-pain, un vélo électrique, une batterie de voiture, deux smartphones, un four et même d’un réfrigérateur.

Il y avait cependant un bien qu’il désirait plus que tout garder : la moto qu’il y avait trouvée en avril. Verne ignorait complètement à qui elle avait pu appartenir, mais il était tombé sous le charme. De tous les objets qu’il avait pu récupérer, c’était clairement elle qui avait la plus sa place à la déchetterie. Il n’aurait su expliquer pourquoi exactement son cœur avait flanché en la voyant sous sa bâche, prêt à débourser toutes ses économies en pièces détachées. L’engin était devenu son projet personnel, celui dans lequel il investissait son temps de loisirs – Verne considérait la réparation des autres appareils comme un devoir envers sa communauté. Erell le soutenait pleinement dans sa démarche et avait insisté pour l’aider à payer les pièces qui lui manquaient.

Pour le moment, cependant, la vieille Harley n’était pas encore fonctionnelle, c’était donc à vélo que Verne partait pour la déchetterie. Il espérait y trouver une nouvelle perle rare, voire même une machine sur laquelle il ne s’était jamais exercé : il aimait le challenge.

Il ne trouva ni l’une, ni l’autre. Sur le chemin menant à la déchetterie, une femme lui barrait la route. Verne aurait pu lui demander pourquoi elle se tenait ainsi sur la voie, risquant de se faire écraser. Il aurait pu lui demander d’où elle venait, car il était certain qu’elle ne venait pas du village. Il aurait même pu lui demander pourquoi elle semblait l’attendre, lui, bras croisés, alors qu’il ne la connaissait pas.

Sauf que Verne ne parvenait pas à réfléchir. Depuis que son regard s’était posé sur sa chevelure noire et crépue, il fut comme happé. Elle dégageait un charme, plus qu’un charme, une emprise totale sur lui. Verne ne s’était jamais senti attiré par personne de toute sa vie, homme comme femme. En cet instant précis, il aurait cependant tout donné pour que l’inconnue qui se tenait devant lui ne détourne jamais le regard, qu’il puisse toujours se plonger dans ses deux iris orangées.

« Verne, je t’attendais. Approche. »

Sa voix était si douce, si suave. Comment lui résister ? A quoi bon chercher à résister ? Les signaux que lui envoyaient son corps lui étaient complètement inconnus, mais il voulait approcher. Il voulait la toucher, lui effleurer le visage, la joue, les lèvres. Il voulait la sentir contre son corps, son corps fin contre son torse. Il y avait quelque chose d’hypnotique chez elle, d’irrésistible. Jamais encore il n'avait ressenti pareille attirance pour autrui. Il se sentait transporté par des forces qui le dépassaient.

« Hé toi ! Dégage de mon territoire ! »

Alors qu’il ne se tenait plus qu’à un mètre d’elle, où elle semblait encore plus belle qu’auparavant, le charme fut rompu. Un caillou lui atterrit en plein sur la tempe, l’assommant pendant quelques secondes…mais celles-ci suffirent pour que la Brume disparaisse.

« Désolée mon demi-dieu protecteur, je contrôle encore mal ma fronde ! s’excusa son agresseuse qui venait de surgir de derrière sa cachette pour se placer entre Verne et l’inconnue. Il est hors de question qu’une individue de ton espèce ne s’en prenne à mon demi-dieu protecteur ! »

Verne aurait pu se demander quel charabia elle racontait là sachant qu’il ne la connaissait pas plus que l’autre femme, mais sa tête était trop occupée à lui envoyer des signaux d’alerte. Se remettant doucement du soudain choc latéral, il ne parvenait pas à croire en ses yeux. Où était passé la splendide jeune femme qui se tenait devant lui quelques instants plus tôt ? Il n’y avait plus désormais qu’une créature à la peau livide, cadavérique, une jambe avec un sabot, des crocs et une chevelure littéralement flamboyante. Rien, là-dedans, n’avait de sens.

« Tu as de la chance que je n’aime pas ton genre, vous avez bien trop mauvais goût, pesta le cadavre en sifflant entre ses dents. Quelques coups de griffes ne te feraient pas de mal…ton visage ne me plait pas.
Si tu t’approches, je n’hésiterai pas à m’en servir ! menaça-t-elle maladroitement en bandant sa fronde.
Pour que tu t’attaques une fois de plus à lui ? Mais je t’en prie, fais, je n’aurai pas besoin de chasser…
Retourne au Tartare, empousai ! »

La seconde pierre toucha sa cible en plein dans le ventre. Plus que de la mettre hors d’état de nuire, l’agacement céda sa place à la colère. Le peu de sang que devait contenir le corps de l’empousai lui monta aux joues lorsqu’elle se tourna définitivement vers sa nouvelle proie. Verne était trop sonné pour pouvoir réagir autrement que les bras ballants à la course-poursuite qui s’ensuivit. Avec sa jambe d’âne, l’empousai se faisait vite distancer, claudiquant entre les débris de la décharge, mais son adversaire devait se baisser pour récupérer des munitions. Si aucun des deux camps ne semblait prendre le dessus, la frondeuse menait très clairement le cadavre vivant dans une direction précise. Faisant voler ses griffes, elle ne semblait pas s’en rendre compte.

Après deux minutes de ce petit manège, Verne les avait perdues de vue. Il ne bougeait toujours pas, paralysé. Les cris résonnaient dans le lointain, et son esprit cartésien refusait de croire en ses sens. Ses yeux s’étaient trompés sur la personne, cette femme, et encore moins ce cadavre, ne pouvaient pas exister. Le caillou qu’il avait reçu sur la tempe, était-il seulement réel ? Et cette mélodie qu’il entendait, ne l’inventait-il pas lui aussi ? A trop rester dans des décombres, peut-être qu’un produit toxique avait fini par bousiller ses neurones…

« Demi-dieu, réveille-toi, fis une voix fluette juste devant lui, celle de la frondeuse. Je l’ai paralysée pour un temps, mais il faut que l’on s’enfuît.
Que…je…rêve, c’est ça ? fut tout ce que parvint à bégayer Verne lorsqu’il commença à sortir de sa léthargie.
Malheureusement non, demi-dieu protecteur. Prend ton vélo et va vers la Loire, je t’expliquerai. »

Sans savoir pourquoi il le faisait, Verne obéit. Il enfourcha se bicyclette et la jeune frondeuse se glissa derrière lui. Le trajet jusqu’à la Loire était certes en descente, mais il n’aurait jamais cru pouvoir le faire aussi vite de toute sa vie. Portée par l’adrénaline, il filait entre les véhicules jusqu’à l’embarcadère.

Derrière lui, la jeune fille tentait tant bien que mal de lui apprendre que son père, dont il ne s’était jamais préoccupé durant sa vie, était en réalité un dieu et que, en tant que descendant de celui-ci, sa vie était menacée. Maintenant que les monstres l’avaient trouvé, ils ne cesseraient jamais de le traquer pour le dévorer, comme avait cherché à faire l’empousai de la déchetterie. Verne hochait la tête par moment, mais il n’était pas certain de suivre et pouvoir croire à autre chose qu’un mensonge. Par moment, il posait des vagues questions, mais une plus que toutes les autres lui brûlait les lèvres.

« Est-ce que ma mère est en danger à cause de ça ?
Elle peut. Certains monstres peuvent s’en prendre au parent mortel pour avoir leur proie.
Et tu dis qu’il existe un moyen de les vaincre ?
Il faut que tu apprennes à combattre. On m’a parlé d’un endroit, de l’autre côté de l’océan. On y aide les gens comme toi. Trouve le phare et tu le trouveras. C’est ce que l’on m’a dit.
Et si je refuse de partir ?
Tu ne serai pas le premier demi-dieu que j’ai connu à faire demi-tour et mourir. Mais sauve-toi, demi-dieu protecteur, toi qui m’as redonné de la force.
Comment cela ?
Tes efforts pour réparer les erreurs de tes semblables ont guéri ma source d’eau et redonné espoir. Tu as sauvé la naïade que je suis. Tu as sauvé la source de Zoira. Merci. »

Verne n’aurait jamais cru que nettoyer la décharge pourrait sauver qui que ce soit. Mais il restait tellement à faire ! S’il partait maintenant, personne ne reprendrait le flambeau, les habitants continueraient à polluer la zone et empoisonner Zoira et sa source. Désormais que quelqu’un avait besoin de son aide, il se devait de rester, malgré le danger qu’il courrait. Il n’aimait cependant pas l’idée que sa mère puisse en pâtir...sauf qu’elle souffrirait aussi de son départ. Où qu’il était supposé aller, il n’avait que quatorze ans…

« Demi-dieu, cesse d’hésiter et dépêche-toi de fuir, ton pays n’est plus sûr ! le poussa Zoira alors qu’il cherchait encore à trouver un compromis sur l’embarcadère.
Et toi ? Qu’est-ce que tu feras contre les monstres ? Contre l’empousai ?
Ne crains pas pour moi ou ta mère. Je me suis toujours débrouillée quelle que soit l’époque. Mes sœurs et moi sommes malignes, mais nous ne sommes surtout pas les cibles des monstres. Mais cesse de parler et hâte toi, le charme ne durera plus longtemps.
Ma mère, je dois la prévenir !
Pas le temps ! Descends le fleuve et dis-lui quand tu seras à Nantes, dans un lieu sûr. Prend cette pièce avec toi. Le moment venu, jette là dans un arc-en-ciel et dis son nom. Fais bon voyage et veille bien sur toi, demi-dieu protecteur. »

Verne s’embarqua sur un des bateaux à moteur qui remontait la Loire. Vers où partait-il et reviendrait-il seulement un jour chez lui, il l’ignorait. Il n’était certain que d’une chose : quoi qu’il se soit passé aujourd’hui, sa vie en serait changée à jamais.


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Springbloom

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Re: ☼ Percy Jackson ☼ I - Verne - Part. II

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Partie VI

❝ 𝓒𝓮𝓹𝓮𝓷𝓭𝓪𝓷𝓽, 𝓹𝓪𝓻 𝓬𝓮𝓵𝓪 𝓶𝓮𝓶𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓵𝓪 𝓶𝓮𝓻 𝓮𝓼𝓽 𝓭𝓮𝓼𝓮𝓻𝓽𝓮, 𝓲𝓵 𝓷𝓮 𝓯𝓪𝓾𝓽 𝓹𝓪𝓼 𝓻𝓮𝓷𝓸𝓷𝓬𝓮𝓻 𝓪 𝓵'𝓸𝓫𝓼𝓮𝓻𝓿𝓮𝓻 𝓳𝓾𝓼𝓺𝓾'𝓪𝓾𝔁 𝓭𝓮𝓻𝓷𝓲𝓮𝓻𝓮𝓼 𝓵𝓲𝓶𝓲𝓽𝓮𝓼 𝓭𝓮 𝓵'𝓱𝓸𝓻𝓲𝔃𝓸𝓷. 𝓢𝓲 𝓶𝓸𝓷𝓸𝓽𝓸𝓷𝓮 𝓺𝓾'𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓹𝓾𝓲𝓼𝓼𝓮 𝓹𝓪𝓻𝓪𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓪𝓾𝔁 𝓮𝓼𝓹𝓻𝓲𝓽𝓼 𝓲𝓷𝓪𝓽𝓽𝓮𝓷𝓽𝓲𝓯𝓼, 𝓮𝓵𝓵𝓮 𝓷'𝓮𝓷 𝓮𝓼𝓽 𝓹𝓪𝓼 𝓶𝓸𝓲𝓷𝓼 𝓲𝓷𝓯𝓲𝓷𝓮𝓶𝓮𝓷𝓽 𝓿𝓪𝓻𝓲𝓮𝓮 𝓹𝓸𝓾𝓻 𝓺𝓾𝓲 𝓼𝓪𝓲𝓽 𝓵𝓪 𝓬𝓸𝓶𝓹𝓻𝓮𝓷𝓭𝓻𝓮. 𝓢𝓮𝓼 𝓹𝓵𝓾𝓼 𝓲𝓷𝓼𝓪𝓲𝓼𝓲𝓼𝓼𝓪𝓫𝓵𝓮𝓼 𝓬𝓱𝓪𝓷𝓰𝓮𝓶𝓮𝓷𝓽𝓼 𝓬𝓱𝓪𝓻𝓶𝓮𝓷𝓽 𝓵𝓮𝓼 𝓲𝓶𝓪𝓰𝓲𝓷𝓪𝓽𝓲𝓸𝓷𝓼 𝓺𝓾𝓲 𝓸𝓷𝓽 𝓵𝓮 𝓼𝓮𝓷𝓼 𝓭𝓮𝓼 𝓹𝓸𝓮𝓼𝓲𝓮𝓼 𝓭𝓮 l'𝓞𝓬𝓮𝓪𝓷 ❞

Maman,

Je commence à de mieux en mieux connaître cette autre réalité qui est la mienne. J’espère que tu ne m’en veux pas d’être parti du jour au lendemain, c’était pour ton propre bien d’après Zoira. Aujourd’hui, je sais qu’elle avait raison. Tant que je n’aurais pas appris à combattre et être certain de pouvoir te défendre face aux monstres, je resterai à la Colonie.
Fais attention à toi,

Verne


PS : comment avancent tes économies pour t’acheter le ballon ?



La correspondance épistolaire demandait un effort important à Verne. Il aurait été bien plus facile de requérir aux appels-Iris, comme les autres pensionnaires de la Colonie des Sang-Mêlé, surtout que qu’il n’avait plus vu le visage de sa mère depuis plusieurs mois. Il prétendait auprès de ses colocataires que c’était pour travailler sur son trouble de l’intention et sa dyslexie, mais, la vérité, c’était qu’il ne cessait de perdre la moindre de ses drachmes dans des paris et jeux avec les Hermès et les Tychè. S’ils n’avaient pas eu que l’appât du gain en tête, peut-être ce seraient-ils rendu compte qu’il perdait volontairement.

Verne, reconnu fils d’Héphaïstos dès ses premiers pas à la Colonie, s’était en effet vite habitué à la vie au camp. Alors que d’autres pensionnaires prenaient plusieurs mois, voire des années, pour assimiler l’information, Verne avait pleinement accepté sa condition de demi-dieu le jour où il était arrivé sur la plage du Camp des Sang-mêlé. Certes, tout cela sortait de l’ordinaire et n’aurait clairement dû exister que dans les livres que sa mère avait passé son temps à lui lire quand il était enfant. Sauf que, à peine avait-il franchi les dunes et vu le camp, auréolé de la lumière orangée du marteau qui flottait au-dessus de sa tête, qu’il s’y était senti à sa place.

Il n’y avait personne au monde à qui Verne tenait plus que sa mère. Il avait grandi ensemble, seuls tous les deux, isolés du reste de la communauté. Elle lui avait partagé toutes ses passions, les yeux émerveillés, sans jamais un seul instant se dire que son jeune âge représentait un frein à sa compréhension. Quand on lui demandait de s’imaginer à quoi ressemblait son paradis à lui, il se le figurait toujours comme un fauteuil au coin d’un feu de cheminée, enveloppé dans un plaid, écoutant sa mère lui conter une grande aventure, sa voix bercée par le crépitement des flammes et le chant lointain des derniers volatiles quittant les forêts pour les douces chaleurs méridionales. Sa mère et sa maison de campagne était un havre de paix, un lieu où il se sentirait toujours comme chez lui et en sécurité. Un petit cocon hors du temps, à l’abri des dangers et des tristesses du reste du monde.

La Colonie des Sang-Mêlé, nonobstant, c’était tout ce qu’il avait pu apprendre à connaitre par les livres maternels. L’aventure, la vraie, aussi bien dangereuse que merveilleuse. Dans les bois, il s’était imaginé des aventures, tantôt capitaine Achab d’un navire fait d’un tronc d’arbre, tantôt Robinson Crusoé dans sa cabane dans les arbres, survivant aux dangers de l’ile des anthropophages. A quelques modifications près, il vivait les récits qu’il connaissait déjà, maintes fois entendus des lèvres de sa mère. Ici, rien n’était écrit. Les péripéties étaient réelles. Les découvertes, merveilleuses. Les périls, mortels. N’importe qui d’autres auraient voulu fuir ce monde où chaque faux pas pouvait être le dernier. Verne ne cessait de trouver cela follement excitant.

La raison de cette joie permanente, c’était surtout qu’il avait pour la première fois le sentiment d’être compris et accepté par ses pairs. Il n’avait eu aucun mal à considérer les pensionnaires du bungalow 9 comme ses adelphes, même s’il n’avait jamais grandi avec eux. Bien que la majorité d’entre eux n’ait jamais rencontré leur père, le dieu des métaux et des forges, il était indéniable qu’il avait laissé son empreinte dans les centres d’intérêts de sa descendance. Grâce à leur passion pour la création d’artéfacts en tout genre, Verne avait rapidement fait partie de la…eh bien de sa véritable famille. Il avait rapidement endossé son rôle de frère, qu’il s’agisse d’être le complice de Jake Mason, le confident de Fay Jones ou le grand-frère protecteur de Lemony Sugar.

En-dehors même de son bungalow, Verne s’était rapidement fait connaître par ses œuvres. Dès lors qu’il avait appris l’existence des quêtes, il s’était mis en tête de tôt ou tard diriger la sienne, écrire sa propre aventure qu’il pourrait conter lui aussi, plus tard, à des enfants aux regards émerveillés. En attendant de se sentir prêt à pouvoir partir, il s’était dévoué à construire outils et machines pour faciliter le travail des autres demi-dieux assez courageux pour tenter l’aventure. Rien que sa première année, l’une de ses créations avaient permis de sauver la vie de deux pensionnaires. C’était un simple détecteur, mais à multiple fonctions : identification des métaux, reconnaissance vocale, baguette de sourcier…il leur avait permis de se repérer plus vite dans la tanière d’un cyclope, d’échapper à ses ruses et voler leur trésor. Observer de loin leur triomphe lorsqu’ils étaient revenus à la Colonie en vainqueurs, écouter leur récit et comprendre qu’ils n'y seraient jamais parvenus sans lui, cela en aurait gonflé l’orgueil de plus d’un. Verne n’avait que faire de la gloire ou de son ego. Il s’estimait juste heureux de se savoir utile, épanoui. Lorsqu’il traversait les allées de la Colonie, saluait les autres pensionnaires, flânait au bord de l’Eurok, combattait à l’Arène, fondait le métal aux Forges, il était là où il devait être depuis toujours.

« Mes chers frères et sœurs, j’ai une annonce importante à vous faire ! déclara Jake lorsque Verne revint après avoir posté sa lettre, debout sur la table centrale du bungalow 9. Votre conseiller en chef préféré a été accepté au MIT ! »

L’annonce fut suivie d’une vague d’applaudissements bruyants dans l’ensemble du bungalow. Rejoindre le MIT, c’était un peu le rêve d’enfance de tous les enfants d’Héphaïstos. Les forges de la Colonie offrait déjà un arsenal magistral pour l’artisanat, mais les outils technologiques les plus performants ne se trouvaient eux que dans les laboratoires des plus prestigieuses universités. Verne, du haut de ses quinze ans, ne réfléchissait pas encore vraiment à ce qu’il ferait après – il préférait savourer son présent – mais il devait avouer que c’était tentant.

« Comme vous vous en doutez, je ne reviendrai pas à la Colonie, ce mois d’août est donc le dernier que nous partageons ensemble. Je sais, je sais, tout cela plombe un peu l’ambiance, essaya-t-il de calmer les esprits de ceux qui, à l’instar de Verne, le considérait depuis toujours comme leur guide à la Colonie, mais je tenais à pouvoir voir qui serait mon successeur et l’aider à le former.
Tu veux dire que tu ne le nommeras pas toi-même ? demanda une des plus jeunes sœurs de Verne. Je croyais que tout le monde faisait comme ça.
Eh bien pas moi. Je ne vois pas pourquoi je serai le seul à décider pour vous tous alors que je suis le premier que ça ne concernera pas. Que tout le monde prenne une feuille et y inscrive le nom de celui qu’il veut voir conseiller en chef ! »

L'idée était louable, mais Verne craignait qu’avec de nombreux pensionnaires encore très jeunes, ne pas nommer de candidats risquait fort de finir en une égalité parfaite… à une voix pour chaque candidat. A la réflexion, il ne comptait pas voter pour lui-même, donc l’égalité ne serait pas si parfaite que cela. Ce qui signifiait que son vote pourrait potentiellement décider de qui serait leur futur représentant et il n’aimait pas vraiment l’idée d’avoir ce genre de pouvoir. Peu importe quel nom il inscrirait sur son papier, il ne devait pas le faire à la légère.

Une dizaine de minutes plus tard, Jake Mason dépouillait les douze bulletins. Verne avait vu juste : à quelques rares exceptions, la plupart des plus jeunes pensionnaires avaient voté pour eux-mêmes. Quant aux exceptions, qu’elles aillent vers Fay n’était pas étonnant. Sa sœur était une des plus anciennes pensionnaires, respectée par l’ensemble de la Colonie et une des plus fines forgeronnes qu’ait connue le camp. Il ne s’attendait pas, en revanche, à récolter trois voix…soit autant que sa sœur cadette.
Un second tour fut organisé. Cinq voix contre cinq voix. Jake Mason s’était amusé à voter blanc à en croire son sourire narquois, et le petit Harley avait continué de voter pour lui-même. Verne se sentait touché par l’attention qu’il retenait auprès de ses frères et sœurs, que, contrairement à lui-même, eux se voyaient lui confier des responsabilités. Néanmoins, même s’il était parmi les plus âgés de leur bungalow, cela ne faisait que quatorze mois qu’il se trouvait à la Colonie, Fay était bien plus légitime que lui.

« Ça devrait être toi, murmura Verne à sa sœur une fois qu’ils furent à part des autres pour prendre la décision finale. Tu as plus d’expérience à la Colonie, tu connais mieux la mythologie. Ils n'ont probablement voté que pour moi parce que je suis le plus vieux de nous deux.
Ils ont voté pour toi car tu es plus humain que je ne le serai jamais, répondit-elle après un grand silence, le ton neutre.
Ne dis pas des choses pareilles. Rester à la Forge, améliorer ton talent, c’est justement ce qui fait de toi la parfaite candidate pour les représenter. Ils ont besoin de quelqu’un qui maîtrise son art, qui sache les guider.
Je sais forger, je ne sais pas leur parler.
J’ai confiance en toi pour trouver le moyen, Après tout, quelque part, c’est aussi forger, simplement des relations. Et puis,…Verne prit une inspiration. Il s’en voulait un peu de pousser ainsi Fay à accepter, mais il savait qu’elle serait la personne idéale pour le job, je ne resterai pas toujours à la Colonie. D’ici la Toussaint, j’espère pouvoir rentrer en France. Ce serait plus logique si c’était un permanent qui prenait la charge. Un autre silence s’installa, Verne réfléchissait. Il n’aimait pas non plus l’idée de faire tout peser sur les épaules de sa sœur. On peut faire un compromis : je serai ton vice-conseiller, et, quand je serai là, je t’aiderai, ça t’irait ? »

Fay avait acquiescé puis était partie pour la Forge, comme toujours. Verne avait fini par comprendre que c’était sa destination lorsqu’elle avait besoin de réfléchir ou d’être seule. Lui aussi aurait aimé avoir son lieu pour réfléchir à ce qu’il venait de se passer, mais sa maison était bien loin de là, outre-Atlantique. D’un inconnu total au monde olympien, il avait obtenu une charge auprès de sa famille divine à peine un an plus tard. Il devait avouer qu’il craignait un peu de ne pas être à la hauteur.


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Partie VII


❝ 𝓛'𝓪𝓮𝓻𝓸𝓼𝓽𝓪𝓽 𝓿𝓲𝓫𝓻𝓪𝓲𝓽 𝓭𝓪𝓷𝓼 𝓵'𝓪𝓽𝓶𝓸𝓼𝓹𝓱𝓮𝓻𝓮. 𝓛𝓮 𝓶𝓸𝓲𝓷𝓭𝓻𝓮 𝓫𝓻𝓾𝓲𝓽 𝓯𝓪𝓲𝓼𝓪𝓲𝓽 𝓮𝓬𝓵𝓪𝓽𝓮𝓻 𝓵𝓮𝓼 𝓿𝓸𝓾𝓽𝓮𝓼 𝓬𝓮𝓵𝓮𝓼𝓽𝓮𝓼 ❞


Comme tant d’autres enfants et adolescents, Verne avait toujours rêvé de voler. Qu’il s’agisse de planer avec ou sans ailes, il s’était de nombreuses fois demandé ce qu’il ressentirait, là-haut, à flotter de nuages en nuages. Depuis un moment, il savait que ceux-ci n’étaient malheureusement composé que d’eau, mais il aimait continuer de penser qu’il y avait quelque chose de cotonneux là-dedans. En grandissant, ce rêve impossible s’était transformé en envie de devenir pilote, de voyager de par le monde en fendant les cieux jour après jour.

Aujourd’hui, cette ambition était loin derrière lui. Ses doigts s’enfonçaient d’eux-mêmes dans les accoudoirs de son siège. Il n’avait jamais eu le vertige, jamais craint le vide, grimpant avec aisance aussi bien aux arbres qu’au mur d’escalade du Camp. L’occasion de monter dans un avion ne s’était jamais présentée avant cet instant, et les conditions n’étaient clairement pas les optimales pour qu’il parvienne à garder l’esprit serein.

Verne avait toujours su qu’il rentrerait tôt ou tard à la maison. Après un an de cours manqués, il était évident qu’il fallait qu’il rattrape son retard. Pour faire la surprise de son grand retour après tant de mois d’absence, il avait tenu à arriver en secret à la fin du mois d’août, lorsque la saison estivale serait terminée à la Colonie. Comme la grande majorité des pensionnaires, il aurait repris le cours normal de sa vie, à ceci près qu’il transporterait toujours une arme en bronze céleste dans ses bagages. Le plan était simple, clair, et il se voyait déjà compter les jours qui le séparait de ses retrouvailles avec sa mère, l’odeur du pain grillé de la cuisine et sa vieille moto qui attendait toujours d’être réparée.

Mais sa vie ne pourrait plus être normale, désormais. La fin du mois d’août, il ne la connaîtrait qu’outre-Atlantique. A son grand regret, Verne avait dû quitter précipitamment la Colonie, ses adelphes et sa sœur qu’il avait pourtant promis de soutenir dans ses futures responsabilités. Il s’en voulait terriblement de laisser Fay dans cette situation, mais elle n’était pas la seule qui avait besoin de son aide…et cela faisait bien trop longtemps que sa mère avait besoin de lui, même s’il ne voulait pas se l’avouer.

Après les récents événements, il aurait grandement préféré pouvoir franchir l’océan à bord de n’importe quel autre transport qu’un volant. Les pieds sur terre, ou même sur l’océan, loin du royaume de Zeus, tout lui semblait plus sûr que de sentir les vibrations de l’engin tout autour de lui. Rien n’était néanmoins plus rapide que l’avion pour rallier la France. Il n’avait pas le choix, pour sa mère, pour Erell, il se devait de prendre son courage à demain, de prendre exemple sur elle, qui s’était toujours montrée si brave. Jusqu’à sa perte.

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La saison estivale était de celle qui divisait les populations. On l’aimait tantôt pour ses températures douces, son grand soleil et son ciel azuré si pur que toutes les couleurs du monde en semblaient plus ravissantes, on la détestait tantôt pour son tempérament capricieux, sa capacité à jongler entre chaleurs étouffantes et violentes tempêtes destructrices. Portées par les vents contraires, les masses d’air chaudes et froides naviguaient de par le monde, et, parfois, se rencontraient, se percutaient. Se déchiraient entre elles.

Ce mardi, veille du départ de Verne, le ciel clair promis par la météo se devinait dès les premières lueurs du jour. Matinale comme elle l’était, Erell n’avait pas hésité un seul instant à en profiter pour étrenner son ballon. La pression atmosphérique était optimale, les vents, tranquilles et, surtout, d’est : l’idéal pour une première promenade. Aucune menace potentielle n’avait été annoncé par son poste radio. Elle ne tarda pas à retrouver le champ d’où elle s’était envolée, il y a bientôt seize ans de cela. L’emplacement parfait pour ce second baptême qu’elle attendait avec impatience.

Les quelques cours qu’elle avait pris pour garder ses savoirs se montraient efficaces. Le ballon fut monté en un rien de temps. Bientôt, la flamme flamboya et Erell s’envola. Peu puissants, quelques vents engouffrés dans la vallée du Rhône tentaient de la mener vers le Nord, mais elle parvenait à maintenir le cap. Une fois atteint son altitude de croisière, elle remontait la Loire. L’avantage estival pour les montgolfières : l’anticyclone açorien inversait le sens des vents latéraux. Erell profitait de la vue sur la plaine fluviale, prenant par moment quelques photographies pour son fils, lorsqu’il reviendrait enfin. Même s’il était trop grand pour cela maintenant, elle lui inventerait une histoire qu’elle pourrait illustrer.Elle s'en réjouissait d'avance.

La Terre avait néanmoins ses caprices inexplicables. Les vents méridionaux s’étaient réchauffés, et Erell fut emportée par ceux-ci loin de son point de départ. A l’approche des territoires océaniques, le ciel se couvrait, bien trop vite à son goût. A en croire le taux d’humidité et la pression qui chutait, l’orage pointait. Sous ses pieds, il n’y avait que des forêts et la Loire, nul espace où un atterrissage d’urgence était possible. Il lui fallait pourtant descendre en altitude, et vite, où la foudre n’hésiterait pas.

Elle entendit le tonnerre avant de discerner les premiers éclairs dans le lointain. Le simple son manqua de faire vaciller la flamme du brûleur. La toile du ballon tremblait à mesure que les courants la rapprochaient du danger. Prise par une panique soudaine, Erell ne parvenir plus à réfléchir clairement. Ses gestes pour maintenir le cap, réduire les flammes, tenir debout, tout était imprécis. Tout comme le ballon, elle se soumettait au bon vouloir météorologique, brinqueballée de-ci, de-là. Au cœur de la tempête, il lui était impossible de se maintenir debout. Recroquevillée contre un des rebords de la nacelle, elle se mit à prier. Qui prier ? elle ne savait pas, mais elle ne voulait pas mourir maintenant, pas sans avoir revu son fils encore une fois, pas sans lui avoir dit à quel point elle l’aimait et était fière de ce qu’il accomplissait. Tout sauf laisser seul son Verne, son artiste en herbe au cœur bien trop débordant d’amour pour son propre bien. Elle le voyait déjà s’imaginer que c’était de sa faute, qu’elle serait morte dans sa tempête par sa faute parce qu’il n’avait pas été là pour elle. Il ne cesserait de culpabiliser si elle mourrait.

Impossible pour Erell de le laisser se ronger avec ces pensées. Elle devait se battre, défier la tempête. Pour son fils, son petit Verne. Si elle parvenait à atterrir dans un des arbres, le ballon serait détruit, mais elle pourrait peut-être survivre. Elle se devait de tenter sa chance.

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« Demi-dieu protecteur, tu es revenu ! », s’exclama Zoira sitôt qu’elle l’aperçut à l’entrée de la décharge.

Celle-ci semblait si propre, si rangée. Quelques plantes à fleurs avaient remplacé les anciens détritus, donnant un peu de couleur aux lieux. La naïade, elle aussi, semblait avoir repris encore plus de vie que lorsque Verne l’avait rencontrée. Ses taches de son cernaient désormais un sourire radieux, d’autant plus visible que les dents blanches contrastaient avec les boucles brunes.
Verne était loin de pouvoir en dire autant pour lui. Entre le jetlag et le stress, il n’avait pas vraiment trouvé de temps pour dormir ces derniers jours. Tout son temps était dévoué à sa mère, alors il ne devait pas être très beau à voir. Il avait tenu à retourner voir Zoira dès que l’occasion se présenterait, mais il ne savait même plus désormais s’il avait pris ne serait-ce qu’une douche avant de se présenter à elle.

« Demi-dieu protecteur, tu n’as pas l’air bien, que t’arrive-t-il ? s’inquiéta-t-elle. Je peux t’offrir de l’eau de ma source, maintenant qu’elle est pure, elle peut t’aider à gué…
Ne t’en fais pas, Zoira, je vais bien. Je m’inquiète simplement pour ma mère.
Oh, j’ai veillé sur elle ! Aucun monstre ne s’est jamais approché de ta maison, demi-dieu protecteur, sache-le !
Ce ne sont pas des monstres, juste…elle a eu un accident. »

Aussitôt après l’avoir avoué, Verne s’en voulut. L’enthousiasme de Zoira était perceptible à des lieues à la ronde, presque contagieux. Maintenant, il craignait qu’elle aussi ne se mette à culpabiliser sur la situation, tout comme lui ne faisait que cultiver les pensées négatives depuis deux semaines. Il s’en voulait déjà d’avance, mais tout ce qu’il parvint à faire, c’était de se mordre la lèvre de sa bêtise. Il voulait juste revoir Zoira pour la remercier de tout ce qu’elle avait pour lui et sa mère.

« Justement ! Amène là ici, les eaux des naïades accélèrent les guérisons ! Qui plus est, grâce à toi, d’autres de mes sœurs sont revenues dans la région et ont décidé d’agir pour leur propre source, tu n’imagines à quel point tu as eu une influence positive sur les Esprits de la nature de la région, demi-dieu protecteur !
Si jamais je peux faire quoi que ce soit pour vous aider…
N’essaie pas de changer de sujet, je te vois venir ! Amène ta mère ici demain, j’accélèrerai la guérison de sa maladie, aussi facile que ça, sourit-t-elle une fois de plus.
Le problème c’est que…sa gorge se nouait, toute la charge mentale qu’il faisait pesait sur ses épaules s’apprêtait à être en partie transférée à quelqu’un qui n’en avait pas besoin et avait bien d’autre chose pour la préoccuper...et, en même temps, il avait besoin d’en parler, de parler à quelqu’un de ce qu’il ressentait, ce n’est pas guérissable. Elle s’est écrasée en montgolfière. Paralysie totale des jambes. Elle ne pourra plus jamais remarcher, peu importe les vertus de ton eau.
Oh, je vois, répondit-elle après un léger silence, la voix déjà bien moins enjouée. Tu penses qu’on pourrait faire quelque chose, moi et mes sœurs ?
Tu m’as déjà sauvé la vie, ce n’est pas suffisant ?
Tu es bien loin d’imaginer à quoi ressemble la vie d’une nymphe, demi-dieu protecteur, réplica-t-elle, les mortels nous ignorent et nous marchent dessus. Tu es le seul à avoir montré un tant soit peu de sympathie pour nous depuis des siècles, je tiens à faire quelque chose pour toi.
Je…c’était une pensée égoïste qui lui venait, et il n’aimait pas l’idée de prendre cette décision. Mais Zoira avait adopté un ton insistant, presque menaçant, et elle avait toujours tenue ses promesses pour le moment. S’il continuait de l’aider lui aussi, le marché serait plus équitable. Tu penses que tu pourrais veiller sur elle durant l’été ? Le reste de ma famille aura aussi besoin de moi de l’autre côté de l’Atlantique.
Evidemment ! Même le reste du temps, s’il le faut, acquiesça-t-elle avec un énième sourire. Il n’y a plus grand-chose à faire ici, tu as presque tout nettoyé, alors j’ai du temps. Qu’est-ce que je suis censée faire ?
Je m’occupe déjà d’adapter la maison à sa condition, de concevoir des outils pour l’aider, alors il y aura peut-être besoin d’entretien, il suffira que tu m’appelles et je te dirais quoi faire. Ça te convient ?
J’avoue que le bricolage a l’air tentant…Et puis je pourrais apprendre à mes sœurs, ce serait parfait ! Merci pour tout ce que tu fais demi-dieu protecteur ! »

Zoira lui sauta au bras et le serra contre elle. Verne n’était pas habitué à un tel contact avec qui que ce soit d’autre que sa mère. La sensation d’une étreinte soudaine, chaude et rassurante, parvint à calmer ses tourments. Avec la naïade à quelques pas de chez lui, il n’avait plus rien à craindre pour sa mère. Son amie, sa première amie, il le savait, ferait de son mieux pour prendre soin d’elle.


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Peu de gens ont réellement cherché à connaître Erell Le Goff à Bonny-sur-Loire, mais il est certain que, s'ils l'avaient fait, ils n'auraient aucun doute sur l'ascendance de Verne. A l'instar de sa mère, bercé par des ouvrages de science-fiction et de fantasy que lui contait Erell, il a développé une imagination très créative. Durant sa petite enfance, souvent laissé seul par sa mère qui travaillait, il s'imaginait mille et une aventure dans les bois de Guédelon ou ceux jouxtant sa maison. Il a toujours été épris d'aventures et de libertés, comme beaucoup d'autres enfants. Il rêve de parcourir le monde, rencontrer d'autres civilisations et même, quelque part, de pouvoir lui aussi faire ses propres découvertes, chose difficile dans le monde actuel. Comme sa mère, il aurait aimé vivre au XIXe siècle et faire partie de ces derniers grands explorateurs, de Alexander Von Humboldt à Alexandra David-Néel. Mais, comme sa mère, il savait qu'il y avait des avantages non négligeable à ce que cette époque soit révolue.

En toute façon, s'il avait vécu à l'époque de l'idole maternel qui lui avait valu son nom, Verne n'aurait probablement jamais eu le courage de participer à aucune expédition. Il aurait été de ceux qui s'inscrivent sur les listes, que l'on voit trépigner sur les quais mais qui ne mettent jamais un pied sur les planches, avant de recommencer à l'annonce de l'expédition suivante. N'ayant jamais été soutenu par personne d'autre que sa propre mère, Verne s'est toujours senti comme à part des autres élèves, imposteur dès qu'il réussissait. Dans le milieu scolaire, il était en effet très bon. Curieux, il s'intéressait à tout, sciences naturelles comme sociales, et il retenait ce qu'il apprenait, le peu de temps où il parvenait à rester concentré. Mais ses faiblesses en littérature et même en simple lecture lui ont toujours pesé et fait penser que ce n'était qu'un hasard s'il excellait par ailleurs. Avoir rencontré les autres demi-dieux et compris d'où venait ses troubles de l'intention a beaucoup aidé à ce qu'il progresse sur le plan de la confiance en soi, il n'en reste que Verne est un personnage relativement timide et peu confiant aussi bien société que sur ses capacités.

Eut-il été confiant, il n'aurait pas pu partir. Un cœur courageux peut se trouver partout, dès lors que l'on décide d'accomplir quelque chose que l'on pensait impossible, pour soit ou pour les autres. Le courage doit venir de soi-même. Un cœur bienveillant et généreux comme celui de Verne est lui chose rare. Comment partir lorsque l'on pense à tout ce qu'on laisse derrière soit ? Lorsque Verne s'attache à autrui, c'est pour la vie. Les besoins d'autrui, quels qu'ils soient, passeront toujours avant les siens, car rien ne le ravit plus que d'aider les autres. Il aime à croire que ses capacités à fabriquer toute sortes d'objets pourront un jour permettre à faciliter le quotidien de toute personne vivant sur terre. Certains y verront là de l'ambition ou une utopie humaniste délirante, il considère là qu'il s'agit purement de son devoir. Ne soyez donc pas surpris de le voir vous observer, un carnet à la main, griffonnant parfois dedans : il cherche à comprendre avant vous-même ce qui pourrait vous être utile.

Peut-être que c'est sa générosité et son envie de bien faire qui ont tant déplu dans sa campagne natale. Sa mère n'avait pas été accepté par ses pairs, lui ne le serait pas plus malgré toutes ses bonnes volontés. Le voisinage n'aimait pas l'idée qu'une famille d'inconnus puissent mieux les comprendre qu'eux se comprenaient eux-mêmes. Comme leurs parents qui se montraient violent envers Erell en l'excluant complètement de la vie communautaire, les enfants firent de même pour Verne, en y ajoutant quelques coups supplémentaires. Il avait fini par se convaincre qu'il avait effectivement commis une erreur, un affront quelconque et il s'est exclu de lui-même du reste du groupe.

Cette exclusion forcée, il ne l'avait pas si mal vécue. Certes, l'idée de ne pas être utile à autrui lui déplaisait fortement, mais, mise à part les coups de poings de Victor et Benjamin, il n'avait pas à se plaindre de sa vie. Verne a toujours apprécié la vie tranquille que menait sa mère, le petit cocon qu'elle était parvenue à construire de ses mains à des kilomètres de chez elle. Le côté si authentique de sa maison, la vaisselle vieillotte avec ses motifs des années 1920, la douceur du feu de cheminée, l'absence d'activités autres que celles que l'on se crée nous-mêmes ...Toutes ces choses se sont imprégnées en lui au fil des années et ont fini par faire de lui, indirectement, une sorte de vieux papi qui raconte des histoires aux autres enfants. Jake Mason, après avoir fait sa connaissance, ne fut ainsi guère surpris de voir qu'il prenait le rôle de grand frère avec ses adelphes, mais l'ensemble des pensionnaires en réalité. Dévoué, prévenant, à l'écoute. Il avait toujours eu cela dans le sang.


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Comme une grande majorité d'enfants d'Héphaïstos, Verne ne possède pas de réels pouvoirs. Il a bien évidemment hérité de son sang divin la capacité à pouvoir lire le grec ancien avec aisance, ainsi qu'un TDAH fort utile lors de ses entraînements. Il existe cependant un domaine où on pourrait considérer que Verne a un "don". Dès lors qu'il s'agit de fabriquer quelque chose, ses neurones habituellement en ébullition sa taisent pour ne laisser place qu'à la tâche qu'il se confie. Fabriquer lui permet ainsi de faire le ménage dans sa tête, trier les pensées qui l'assaillent par moment. Depuis son plus jeune âge, il a toujours créer des petites machines, plus ou moins utiles, mais toujours très précises, comme s'il avait été conçu avec tout l'apprentissage de l'humanité sur les métaux. De plus, ce silence soudain dans sa tête lui permet également de réaliser plusieurs travaux en même temps, ce qui donne extérieurement l'impression que son hyperactivité est plus forte que jamais.

Verne tient à aider les autres pensionnaires dans leur vie de tous les jours, y compris à l'extérieur de la barrière protectrice de la Colonie, mais il n'aime pas spécialement le travail des lames. Il sait pertinemment que d'autres de ses frères et sœurs préfèrent les forger et réaliseront un travail d'orfèvre. Lui préfèrent faire travailler son imagination et les notes gribouillées pour trouver l'outil le plus adapté, auquel personne d'autre n'aurait pensé. A défaut d'instrument mortel, il aime forger les équipements de défense et, surtout, son pêché mignon : construire des pièges.

Pour autant, il lui arrive de travailler sur des armes avec ses adelphes. Il a notamment participé à la conception de sa propre arme de défense, une masse en bronze céleste, avec sa soeur Fay. Il ne voyait pas meilleur artisan pour concevoir l'arme avec laquelle il se battrait probablement toute sa vie. A eux deux, ils lui ont ajouté quelques fonctionnalités, notamment le fait qu'elle puisse servir de lampe torche en s'éclairant d'une simple pression, ou même, tout simplement et bien plus pratique, qu'elle soit rétractable, de telle sorte qu'elle puisse être transportée partout sans éveiller les soupçons.


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Au fil des années passées à travailler aussi bien dans l'atelier maternel que dans les forges de la Colonie, le garçon chétif et minuscule qu'était Verne a fini par prendre en musculature. Verne n'a cependant jamais vraiment beaucoup grandi, à peine de quoi parvenir à dépasser sa mère une fois sa puberté achevée : il ne mesure qu'un mètre soixante-sept.

A défaut d'avoir offert une poussée de croissance vertigineuse, la puberté de Verne lui a offert une pilosité faciale abondante, qu'il a mis un certain temps à dompter. Les gens le pensent ainsi toujours plus vieux qu'il ne l'est réellement, et il n'est pas sûr de savoir quoi en penser.


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Point langue : Verne est bilingue français-anglais. Il a pris allemand en LV2, mais les résultats ne sont pas très probants. Parfois, lorsqu'il est fatigué ou en colère, son accent français pointe le bout de son nez, ce qui amuse beaucoup les plus jeunes de son bungalow. C'est d'autant plus drôle au début des saisons estivales, quand il oublie qu'il a traversé l'océan et se met à parler français comme si de rien était.

Il n'est pas de personne au monde à laquelle Verne tienne plus que sa mère. L'accident qu'elle a vécu l'a quelque peu traumatisé et ramené à la raison sur le fait qu'il ne pourrait pas rester éternellement à la Colonie profiter. Il s'est tant dévoué à faire comme si de rien était, à reconstruire un environnement semblable à celui d'avant l'accident qu'Erell se demande parfois si sa maison n'est pas mieux maintenant. Cela lui peine bien sûr de ne pas pouvoir partir se promener en forêt avec son fils comme avant. Mais rien ne la rend plus heureuse que, grâce à ses innovations sur sa voiture, elle peut toujours continuer d'aller travailler sur son chantier. Perdre son travail de tailleuse de pierres, ça aurait été perdre la tête.

Depuis l'incident, il ne rejoint la Colonie plus qu'en bateau. Le voyage est plus long, ce qui explique ses retards de début de saison, mais il peut grâce à cela parfois emmener sa moto avec lui.


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(Rom, Kahau, Verne, Fay, Anthea, Lemony)

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Springbloom

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DEMI-DEESSE | 11 ANS | MEXICAINE | NON-RECONNUE | HEMATOKINESISTE | COUTEAU-PAPILLON | GRINCHEUSE IMPULSIVE
Aux Arènes | Dans les tribunes | Avec Nour (ChapelierFou)

Des entraînements, j'en ai connus. Plein. Trop, même, au goût de certains. Ceux qui ont eu le malheur de me défier en pensant qu'ils vaincraient. Parce que je suis petite. Parce que je n'ai que onze ans. Ils avaient mérité ces quelques coups bien placés. Voire même plus, mais je sais parfois me montrer miséricordieuse. Le nez en sang, quelques ecchymoses, de quoi mal dormir, ça suffit comme leçon. Je pourrais tellement plus les blesser, les immobiliser. M'assurer qu'ils n'aient plus jamais envie de critiquer mon genre et sa soi-disant faiblesse. Mais ma mère dit que la véritable force réside dans la capacité à retenir ses coups. Même sans pouvoir leur faire pleinement confiance, on a besoin d'allié.

Peut-être que c'est ici, justement, que je trouverais lesdits alliés. Un entraînement avec le prétendu meilleur épéiste de son époque. Sauf que, pour le moment, les élèves n'ont pas l'air d'être au niveau. Dissipés. Déconcentrés. Ailleurs. Ils ne prennent rien de cet échauffement au sérieux. N'ont ils jamais été confrontés aux monstres comme j'ai pu l'être ? Avant même d'être demi-déesse, j'ai appris à me battre contre des hommes. Les monstres ne rivalisent pas toujours avec eux, mais ils sont une menace certaine, et surtout, mal connue. Ce n'est pas en restant à se faire des messes basses qu'ils sauront survivre dehors. Parfois, vivre requiert une certaine discipline.

De mon piédestal, je jauge les différents participants. En-dehors même de leur comportement, qui témoigne d'un net désintérêt pour l'heure, la plupart n'ont pas la tête de guerrier. Tous ou presque sont sveltes, aux muscles trop fin pour être que la force soit leur atout, et trop raides pour qu'ils jouent de souplesse. Je suis certaine que je pourrais vaincre même les plus âgés parmi eux. Ils manquent tous cruellement d'un véritable exercice au combat.

Ce serait presque frustrant si Achille ne semblait pas être un si mauvais enseignant. On peut tout à fait exceller dans son domaine et être piètre pédagogue. Il me semble que ce soit son cas. Pour le moment, il laisse faire ses élèves. Il ne cherche pas à les remettre à leur place, à imposer son autorité. Ca faisait partie des choses qui m'avaient immédiatement plus chez Diego. Être rappelée à l'ordre quand je me perdais dans mes pensées. Retrouver le fil de ce que j'étais censé faire pour mieux laisser libre-court à mes pensées par la suite. La liberté et le temps libre n'ont de sens que si l'on contraint par ailleurs. S'il ne fait rien pour, Achille risque de fort de perdre le contrôle.

- Tu es un guerrière.

Ce n'est pas une question, c'est un affirmation. De but en blanc. Etrange entrée en la matière, mais assez flatteuse. Il ne me considère pas comme une petite chose. Si on omet le fait que je ne me considère moi-même pas encore comme combattante accomplie. Je suis loin du talent atteint par ma mère. Encore prévisible, par beaucoup d'aspects, parce que trop brute dans mes gestes. J'y travaille.

A bien le regarder, lui, je me demande s'il s'agissait là de réellement m'aborder ou de retourner la phrase. Nul doute sur ses connaissances en matière de combat. L'ensemble de son corps en témoigne. Le tracé de ses muscles sous ses vêtements. Son regard vif, analyseur, calculateur. Son cou, tendu et droit, comme son dos. Si la moindre menace venait à apparaître, il se saisirait de la première arme qu'il trouverait et aussitôt serait sur la défensive. C'est à se demander comment on était choisi les participants de l'entraînement. J'ai cru comprendre que c'était au mérite, mais on dirait qu'ils ont plutôt pris parmi ceux qui avaient le plus besoin d'apprendre à encaisser.

- Toi aussi, affirmé-je à mon tour après l'avoir jaugé du regard. Nous voilà bien avancé.

Après Tarquin, Kahau et Vaast, l'idée de communiquer avec autrui m'épuise d'avance. Plutôt que de combattre, ils semblent tous les deux préférer investir leur hyperactivité dans un bavardage incessant. Maintenant que je suis enfin arrivée au bout du voyage, à défaut de trouver la Colonie sympathique, j'aimerais être tranquille. La solitude m'a manquée, elle et l'apaisement qu'elle m'apporte. Combattre seule, surtout, sans avoir quelqu'un pour me reprendre sur ma posture. Je ne suis pas certaine d'avoir envie de faire connaissance, ou de feindre celle-ci, avec mon interlocuteur. Trop d'effort. Même si, d'un autre côté, il semble l'adversaire le plus expérimenté que j'ai croisé depuis mon arrivée. Je n'ai peut-être pas grand chose à perdre, finalement.

- Quelle est ton arme ?

Il ne voudra probablement pas me répondre. Pas tant que nous ne sommes pas sûrs d'être dans le même camp. Il est trop avantageux de connaître le point fort de son adversaire mais de le laisser ignorer le sien. Je peux toujours deviner. Plus taillé pour le combat rapproché, pas assez svelte pour la distance. Je peux éliminer fronde et archerie. Un bras plus épais que l'autre. Pas d'arme à deux mains. On peut éliminer les masses et autres épées lourdes. Quant à savoir s'il préfère les lames ou les lances, mes connaissances en armes blanches antiques sont trop faibles. Je n'ai plus qu'à espérer un indice quelconque.



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Springbloom

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SATYRE | 26 ANS | MAURITANIEN | PSAMATHÉE | TIDINIT | DE SABLE ET D'EAU | EN QUÊTE DE SA FAMILLE
Au Pavillon-Réfectoire | Avec Coram (Naji2807)


Quel satyre suis-je devenu pour être autant adepte du mensonge ? Mon père et ma mère m'ont appris à être honnête, depuis toujours. Que la vérité finissait toujours tôt ou tard par ressortir au grand jour, et que les mensonges n'apportaient alors rien de bon pour les deux partis. J'ai accepté l'idée sans sourciller. Il valait mieux être franc, tout le temps, en toutes circonstances. Il est vrai que, mise à part mon père, je n'ai jamais eu énormément d'interlocuteur durant mon enfance, mais j'aurai tout de même eu des occasions de mentir, j'en suis sûr. Pourquoi je l'aurai fait ? Même Papa n'hésitait pas à dire aux bédouins qui nous acceptaient dans leurs caravanes que nous partions en quête de Pan. Ils riaient, le plus souvent, ou ne comprenaient pas vraiment qui nous pouvions bien chercher en mesure de survivre aux aléas du désert. Lorsqu'ils voyaient l'argent, ils laissaient faire. Mentir n'avait aucune utilité lorsque même la vérité pouvait passer pour un mensonge.

Alors comment se fait-il que je sois devenu si excellent menteur ? A peine arrivé à la colonie, au Conseil des Sabots fendus, que j'ai décidé de cacher mes véritables intentions à mes supérieurs. Je m'en souviens m'en être voulu pendant des jours, de m'être senti coupable, et d'avoir sans cesse craint qu'un satyre quelconque qui connaissait Gharib Khashab ne sache la vérité sur sa disparition. Au moindre bruit suspect autour de moi, je sursautais, craignais la punition. Mentir pour protéger m'avait paru juste alors. Ce fut le mensonge un. Puis il y en eut un deuxième, un troisième...toujours pour me protéger moi ou ma famille, sans pour autant m'empêcher de culpabiliser sur ce que j'avais pu faire. C'était certain, mes parents me reprocheront mon comportement lorsqu'ils l'apprendront. Je tenais à me souvenir de toutes les fois où j'avais pu mentir pour justifier de mes actions...mais j'ai fini par perdre le compte. Et j'en ai honte.

J'ai encore plus honte quand je vois que Coram n'hésite pas à un seul instant à y croire. Comme si j'étais devenu maître de la perfidie la plus infâme. Je pourrais en blâmer la Colonie, mais il n'y a pas de doute que le vrai coupable de ce changement, c'est mon incapacité à gérer mes émotions en l'absence de mes parents. Sans mon père, ma mère ou Alfiruz, je n'ai personne à qui me confier, personne ici en qui j'ai assez confiance pour lui confier mes émotions. Aussi bien pour m'épauler que pour être en mesure d'encaisser et ne pas s'inquiéter. Je me refuse d'infliger ça à Hadley, pas plus à Coram. Il est beaucoup trop plein d'entrain pour que j'accepte de le voir perdre son sourire à cause de moi. Que j'apprécie ou non son trop d'énergie, il est des pensionnaires qui améliore grandement le bon-vivre du camp. Je n'ai pas le droit de ternir son aura avec mes problèmes personnels.

Je n'ai plus qu'à me prêter au jeu, désormais. Plonger plus loin dans la tromperie. Arriverai-je un jour à moi-même démêler et comprendre ce que je ressens ?

- Je ne suis juste pas convaincu par l'idée, réfléchis-je tout haut tout en cherchant à me souvenir ce que m'avait dit exactement mon père sur la dernière Grande Prophétie qui s'était réalisée. Il me semble que la dernière a entraînée beaucoup de blessés, et même de morts, dans son sillage.

Un immense sourire fend son visage, et je sens mon cœur se pincer plus fort. Est-ce que je suis vraiment si peu doué que cela pour les relations sociales ? Nous sommes aux antipodes, lui parlant de liberté, de festivités, et moi ramenant tout aux catastrophes avec un ton morose. Je n'ai pas le coeur à ça, mais je devrais peut-être essayer de sourire pour répondre au sien. Un léger, fin sourire, un peu maladroit, plus haut d'un côté que de l'autre. Il faut dire que je n'ai plus vraiment l'habitude d'en faire. Si exprimer mes émotions n'est déjà pas mon fort, c'est encore pire lorsqu'il s'agit de joie.

- Je ne pense pas que nous aurons un jour une seule autre mission que celle d'aller chercher les demi-dieux lorsqu'ils ne parviennent pas à se sauver eux-mêmes,ironisé-je, bien conscient que nous ne sommes pas grand chose aux yeux des Olympiens ou des Parques, alors se voir confier une mission...Après, je ne suis pas nécessairement contre l'idée de les accompagner, ça pourrait être intéressant...

Notamment s'il apparait clairement que la quête mènera les sang-mêlé au désert. De nous tous, je suis probablement le seul à l'avoir arpenté, ce serait une chance inouïe de pouvoir justifier mon départ auprès du Conseil des Sabots Fendus. Une opportunité qui ne s'est jamais présentée avant. Enfin pouvoir retrouver la trace de mon père, peut-être...l'idée a été plantée et germe désormais, il n'y a plus moyen de l'arrêter. Les interrogations défilent dans ma tête, et j'essaie tant bien que mal de me souvenir des vers prononcés quelques instants plus tôt par l'Oracle, y cherchant un rapport quelconque avec le sable sur lequel j'ai grandi.



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Springbloom

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DEMI-DIEU | 18 ANS | BRETON | HÉPHAÏSTOS | MULTI-TÂCHE ET HABILETE | MASSE D'ARMES | BIENVEILLANCE DÉSINTÉRESSÉE
Sur le chemin de la Forge | Avec Akane (Nialii)


Le fil casse entre mes doigts, et les perles roulent sur le plancher du bungalow 9. J'ai les yeux humides. A la fatigue du décalage horaire s'ajoute celle de la nuit. Après avoir laissé le corps inconscient de Cassiena à l'infirmerie, Chiron a insisté pour que je lui répète plusieurs fois ce qu'il s'était passé dehors. Je l'avais rarement vu dans un état pareil, presque...surexcité, en fait. A la découverte de l'Egide, ses pupilles s'étaient contractées, ses traits étirés, son corps tendu. La vision du bouclier avait suffi à le rajeunir de cent ans physiquement, et encore plus psychiquement : dans sa manière de poser ses questions, il y avait quelque chose qui relevait du petit enfant.

Peut-être que c'est pour cela qu'il a tenu à ce que ce soit moi qui apporte l'écu au Pavillon-Réfectoire ce matin. Lui-même l'aurait fait avec trop d'enthousiasme pour le centaure que nous connaissons tous. Monsieur D. avec trop peu, comme toujours. Et Hope, la seule autre pensionnaire elle aussi dans la confidence, était occupée avec les blessés de l'infirmerie. Je la remercie tout de même d'avoir accepté que puisse dormir sur place après ce long interrogatoire forcé, aussi bien parce que je m'effondrais sur place que pour éviter une rencontre malencontreuse avec les harpies sur le trajet jusqu'au 9.

Ainsi, le temps que je m'éveille et traverse la Colonie, le 9 est déjà presque vide. C'est dans la nature des Héphaïstos de se lever tôt, encore plus que leurs confrères sang-mêlé. A peine l'aube se lève-t-elle que tous nos sens de création sont déjà en ébullition. Probablement pour cela que la Forge est ouverte aussi tôt en saison estivale, et également pour cela que ne croise personne d'autre en-dehors des plus jeunes une fois de retour chez moi. Je saluerais Fay et Lemony pendant le petit-déjeuner, tant pis.

Et voilà comment je me retrouve, seul, à courir après des perles qui filent sur le plancher. Etrangement, lors même qu'il s'agit de celui des ouvriers les plus expérimentés, le bungalow d'Héphaïstos laisse à désirer en termes esthétique. Le plancher et si vieux que certaines lattes en ressortent et bloquent la trajectoire de mes amis billes, tandis que d'autres sont si espacées qu'elles manquent de les faire tomber au sous-sol. L'esthétique, ce n'est bon que pour ceux à qui nous rendons service, dans notre bungalow, on privilégie le pratique à l'agréable. Qu'il s'agisse de nos lits rétractables dans les murs ou de mettre en place des étagères pour faciliter l'accès à nos outils, refaire le sol est le cadet de nos soucis. Il l'est d'autant plus qu'il impliquerait qu'on ne puisse pas utiliser notre atelier souterrain pendant un moment, alors on s'en passe.

Les quatre perles en terre cuite sont néanmoins très vite récupérées, plus difficile il est de s'assurer que le nœud tienne lorsque je dois le boucler derrière ma nuque juste au toucher. Un instant, debout devant le seul miroir du bungalow, je me demande comment font les demi-dieux qui n'ont pas mon père comme ascendant dès lors qu'il s'agit d'activités manuelles. Peut-être que c'est pour cela qu'ils viennent aussi souvent à la Forge pour des réparations faites en quelques secondes et qui font pousser de long soupirs à Fay.

Le nœud fait, je regarde le résultat dans le miroir. Quatre perles avec leur symbole, bientôt cinq. Jamais plus. Cette année sera probablement ma dernière à la Colonie, j'ignore si je pourrais revenir ici une fois mes études commencées. Paris m'attend, ce qui signifie que je ne verrais plus ma mère au quotidien hors saison estivale. Il y a de fortes chances pour que le T-shirt orange qui m'accompagne depuis cinq étés ne finissent en boule dans ma colocation Crous - en espérant que le colocataire ne me posera pas de question sur ce qu'il y a écrit dessus. L'idée qu'il s'agisse de la dernière fois où je porte cet orange criard m'attriste quelque peu. Espérons que je pourrais profiter de cette saison pour enfin diriger ma propre quête, l'occasion ne se présentera plus par la suite.

Le Pavillon-Réfectoire est agité ce matin, comme si les nouvelles de la nuit avaient déjà fait leur bout de chemin, sans surprise dès lors que Gloria est là. Sur mon dos, emballée sur du papier kraft, la légèreté de l'Egide me parait surréelle. Pas si surprenant, lorsque l'on connait l'origine divine de l'artéfact. Un tel objet défensif s'adapte probablement à son porteur, or, en l'occurrence, ma force doit aller dans le maniement de la masse, les boucliers, quel qu'ils soient, ne sont pas adaptés à mon style de combat. L'Egide doit considérer qu'elle n'est qu'un accessoire.

Chiron finit par m'appeler sur la scène pour ses grandes annonces. Dans ces moments, il prend pleinement le rôle du sempiternel mentor des scénarii d'aventure, à la différence que lui ne peut pas mourir. Et qu'il n'y a pas qu'un seul héros élu, mais des dizaines qui, tous émerveillés, regardent le légendaire écu d'Athéna. L'espace d'un instant, seulement, car leur concentration s'en va bien vite ailleurs, sans qu'il ne semble s'agir de leur trouble de l'attention.

Quelques minutes avant de rejoindre le déjeuner, je souhaitais pouvoir partir en quête. Un vieux rêve d'enfant depuis mon arrivée à la Colonie. J'ai eu l'occasion de partir avec Vaast et Kahau il y a deux ans. Ce fut un moment incroyable et vraiment inoubliable, mais bien loin de l'idée que je me faisais d'une quête. Plus proche de l'image qu'on se faisait de vacances entre amis que d'une véritable aventure.

Maintenant, après avoir vu Rachel virer vert, le doute sur mes capacités à mener une quête à bien revient. Tout le monde le sait, la vérité se lit sur tous les visages : il s'agit d'une Grande Prophétie. Chiron ne cherche même pas à le cacher en invitant immédiatement les conseillers en chef à le rejoindre le repas fini. Je ne reverrais ma sœur qu'au déjeuner, après qu'elle ait eu à subir probablement l'un de ses pires conseil des chefs de bungalow. Parce qu'au vu du contenu de ladite prophétie, il n'y a pas grand chose de rassurant.

Le Pavillon se vide dans un long silence. Les autres pensionnaires sont probablement en train de se questionner sur le sens de la prophétie, comme en témoigne les flammes du foyer d'Hestia, moyennes et rougeâtres. Certains doivent être enchantés par la nouvelle, peut-être les plus jeunes, ou les plus aventureux qui ne craignent pas les monstres, ce qui explique leur hauteur.

Je n'imaginais pas vraiment que le début de mon dernier été à la Colonie serait aussi mouvementée. J'ai besoin de retrouver mes marques, un environnement habituel où je pourrais réfléchir paisiblement, et surtout retrouver mes adelphes. La Forge me semble le lieu optimal.

Sur le sentier, à quelques mètres devant moi, se trouve Akane. J'ai peu de doute sur sa destination future. Akane fait partie des pensionnaires qui viennent souvent à la Forge, mais pas pour travailler sur ses lames. En général, c'est moi qui m'occupe d'elle et de ses mannequins de combat qui, à la différence du pur travail du métal, me passionnent par leur sophistication et tout ce que j'ai dû apprendre sur la culture japonaise pour les fabriquer. Comme elle sait que je suis de retour, elle va probablement me demander de vérifier si elles sont encore en bon état, autant prendre les devants.

- Salut Akane ! lui souris-je en parvenant à sa hauteur. Besoin d'un coup de main sur tes marionnettes ?


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ChapelierFou

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George Hatis
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Fille d’Éris ❦ Troublemaker ❦ Bungalow 11 ❦ A l'entraînement ❦ Avec Oswald


Je n'aime pas Oswald. Pas au sens que je le déteste, sinon nous ne serions pas en train d'avoir cette conversation, mais je ne l'aime pas au sens que je ne ressent pas d'affection particulière pour lui. On est pas amis, et ce n'est pas étonnant, puisque que j'ai un nombre très restreint de connaissance que je peux appeler ainsi. Mais avec Oswald, il y a autre chose. Et je ne parle même pas de son aura, parce que ça, je n'ai clairement pas envie d'y penser. Il est comme moi. Je crois, parce que je ne le connais pas et que blablabla, faire des assomptions sur les gens c'est malpolie. Mais ce n'est pas la peine de s'appeler Sherlock pour le voir. Pâlichon, gringalet, peu d'amis... Sûrement le petit garçon solitaire à l'école, qui n'a jamais vraiment su comment faire pour être comme tout monde. Et quand il arrive ici, qu'on lui promet la Lune, les étoiles et surtout, un foyer, quelque part, malgré les gentils sourires compatissants du satyre, c'est pire. Parce que contrairement aux autres demi-dieux, on découvre qu'on a pas d'excuse. Le TDAH était pas une excuse, notre sang divin n'était pas une excuse, le fait d'être l'enfant d'un pµt@!n de dieu n'était pas une excuse. On était pas des petits gamins solitaires parce qu'on allait découvrir qu'on était simplement pas comme eux, et qu'on avait un destin grandiose. On arrive ici, et on est toujours aussi seuls, même si maintenant on est entouré de gens comme nous, parce que c'est ça, notre destinée grandiose à nous, c'est de pas être capable d'être avec les autres gens. La seule chose qui a changé, c'est que maintenant, on peut se défiler et blâmer les parents qui n'ont jamais été là. Mais je ne sais pas pour Oswald, mais moi, ça ne me suffit pas. J'ai toujours détesté ma mère, même avant de connaître son identité. Elle nous avait abandonné, sans plus jamais donner signe de vie. Et moi, j'ai été forcée d'être elle. Depuis ma naissance, je suis forcée d'enfiler le déguisement d'une femme que je hais, et de me demander ce qu'elle aurait fait si elle était autre, et qu'elle était restée. Qu'est-ce qu'elle aurait cuisiné le soir, qu'est-ce qu'elle aurait dit à mon père pour l'apaiser, comment elle aurait habillé Eliot et Ilona pour l'hiver, pour qu'ils ne tombent pas malade. Je suis le fantôme de quelqu'un qui n'a jamais existé, et je la déteste pour ça. Et maintenant, j'apprends que c'est la déesse de la Discorde. Que toute la colère qui brûle en moi, c'est elle, c'est à cause d'elle. Et je suis encore plus en colère. Je sais que je blesse les gens, même quand je ne le veux pas. je suis pas c@n, je le vois bien. Elle pourrait être mon excuse, je pourrais embrasser tout ça. Je le fait, parfois. Mais pas complètement ou pas intentionnellement . Je ne veux pas laisser une traînée de souffrance derrière moi, comme elle. Je me demande à quel point la personnalité d'Oswald lui vient de son père, s'il a l'impression de pouvoir être un peu lui-même, ou si comme moi, il a le sentiment de n'être que l'écho brûlant d'un être divin qu'il n'aimera jamais.
Il dit être trop lâche pour quitter l'entraînement d'Achille, me laissant entrevoir qu'il ne s'aime pas lui-même. Un autre point commun, super, je suis sûre que dans moins de 10 minutes on sera les meilleurs amis du monde ! J'aimerai pouvoir lui-faire un discours pour l'encourager ou je ne sais quoi, mais je ne crois pas en ce genre de truc. Il sait qu'il est lâche, c'est sa responsabilité de changer, s'il le souhaite personne ne va le faire pour lui. Et puis je ne suis pas son ami, ce n'est clairement pas ma place de me ramener sur mes grands chevaux pour lui donner des leçons de vie, les dieux savent à quel point je déteste quand les gens font ça.
Je fait mine de fouiller mes poches et lui dit, lui montrant mon butin
-Aller, je te donne 2 dollars, un bouchon de stylo et une petite peluche de laine si tu tente l'aventure!
Je ne fais pas ça pour lui, a- je sais qu'il ne le fera pas, b- si jamais il le fait, je me demande quelle sont les chances qu'Achille l'embroche sur un javelot en moins de deux secondes.
Puis il me demande si quelqu'un pourrai forcer les monstres à s'entre-tuer, semblant prendre ma proposition au sérieux. En vrai, ce serai un bon pouvoir, pouvoir retourner les gens les uns contre les autres. Je le fait parce que je suis futée, je sais qui déteste qui et pourquoi, rapidement, presque instinctivement, mais seulement avec des humains, généralement des adolescent. Je doute que les sentiments des monstres soient aussi facile à titiller.
Je répond, rangeant mes affaires dans ma poche
-Je sais pas, peut-être un gosse d'Eris dont les pouvoirs servirai vraiment à quelque chose? Ou un enfant de Dionysos, ou de quelqu'un lié aux Enfers?
J'enchaîne ensuite sur un ton pédagogue, le genre que je prends pour expliquer à Eliot pourquoi il a mal au ventre après avoir mangé trop de chocolat.
-Les Monstres sont l'incarnation du chaos et du barbarisme qui existe dans ce monde, c'est pas très différent de la façon dont les dieux sont l'incarnation de l'amour ou de la guerre. Mais j'imagine que pour une raison où une autre ils sont moins... évolués? Mais bref, ça explique pas pourquoi ils veulent taper sur nous spécifiquement.
En vrai, je sais que certains monstre sont eux-même des enfants de dieux, et je me demande s'ils sont... jaloux, ou quelque chose comme ça? La pensé que les monstres sont en réalité des enfants encore plus mal aimé que nous, créés par un monde cruel et dangereux et aussi terrifiant que tragique, si bien que je ne partage pas mon idée avec Oswald, et préfère la chasser aussi loin que possible de mon esprit.
On enchaîne ensuite sur Yu Ra, et je ne cache pas mon inimitié pour elle, ce que mon voisin relève.
-Non, je ne l'aime pas. Toi, si?
C'est une vrai question, je ne vais pas me mettre à détester Oswald parce qu'il apprécie plus quelqu'un que moi, sinon je détesterai encore plus de gens. Et puis elle lui as son doute sauver la vie, on ne peut pas lui enlever ça.
-Je suis sûre qu'Achille est toujours prêt à tendre des cookies tout chaud aux bons élèves, je lui répond avec ironie. En vrai je le comprends, je n'aurais pas été contre une pâtisserie en guise de trophée non plus.
Shinato

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Karen Walker

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Fille d'Harmonie / 15 ans / 1m65 / avec Valentin

Je n'en ai jamais discuté avec Nathan parce qu'on s'aime sans distinction mais je ne me trouve pas forcément belle. La beauté est un concept très subjectif mais, personnellement, je ne pense pas avoir un physique avantageux. Ce que j'aime chez moi ce sont mes yeux et mes cheveux. Pourquoi? Parce que ce sont les premières choses que Nathan a complimenté chez moi.
Alors quand Valentin se moque gentiment en m'intimant d'aller enfiler un maillot de bain pour satisfaire son côté mâle, j'essaye de poser comme une mannequin le ferait et lui adresse un clin d'oeil se voulant séducteur.

-"Oh!, Une simple fille d'Harmonie saurait-elle comblée le beau fils d'Aphrodite?" je lui rétorque complice.

Mes cheveux toujours ébouriffés et ma pose approximative, je dois sûrement paraître ridicule mais le regard de Valentin me fait rire. Il est vraiment l'un de mes meilleurs amis de la Colonie et je dirais même en général. Avec lui, je ne me sens pas gênée de paraître faible ou idiote, je peux simplement être moi-même et c'est ce que j'aime dans notre amitié.
Je me presse alors de lui emboîter le pas en direction de la plage. Alors que nous marchons, Valentin me demande si tout va bien, si l'annonce de Chiron ne m'inquiète pas trop.

-"Eh bien, je ne pense pas que m'inquiéter aidera d'une quelconque façon donc j'essaye de garder la tête froide. D'autant plus que la plupart des chefs de bungalows sont expérimentés et ils sauront sûrement comment arranger la situation. dis-je sans adresser un regard à Valentin.

Je relève alors la tête vers lui et poursuis.

-"N'est-ce pas?" je demande pour confirmer ma pensée.
ChapelierFou

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Je suis pas sur le bon oridinateur pour mettre les barres de présentations de Lemony, désolée :(

Lemony Sugar
Fils d’Héphaïstos | 17ans| amnésie antérograde | piège | A la forge avec Colin

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Je travail depuis tôt ce matin, je le sais parce que je sens que mes muscles sont tendues et que je commence à avoir les jointures des doigts un peu irritées. Mon cerveau oublie, mais pas mon corps. Il faut juste que je fasse un petit effort pour l'écouter, si j'ai faim, soif, besoin d'aller au petit coin. Je ne suis pas le meilleur pour ça, parce que quand j'ai la tête plongé dans le travail, je n'écoute rien d'autre que le bourdonnement de mon cerveau, qui frétille comme la braise, toujours excité de passer à l'idée suivante, à l'idée du brasier qui s'annonce. Pour gérer ça, notamment la soif, à laquelle je dois faire particulièrement attention à la forge, je remarque que j'ai une bouteille d'eau, déjà à moitié vidée, posée devant moi. Enfin, difficile de dire si c'est moi où un de mes frère et sœur bien attentionnés qui l'ai lis là. Ça me fait penser que j'ai la bouche particulièrement desséchée. Soif. Je prend donc une large rasade d'eau, en me concentrant pour ne pas boire trop vite, je crois que ça hydrate mieux comme ça, j'ai dû voir ça à l'école il y a très longtemps, ou alors on me l'a beaucoup beaucoup répété ici. Parfois, il y a des informations dans ma tête dont j'ignore les origines, mais je fais avec. Je sais que je suis handicapé, ma situation est évidement handicapante, et si j'étais dehors, je ne pourrais pas aller à l'école et avoir un métier. Je sais que ça devrait peut-être me rendre triste? Ou pas? Je sais que je ne suis pas triste en tout cas. J'ai pleins de raison de ne pas être triste. Déjà, aller à l'école, j'aimais bien ça, mais je n'étais pas très bon. Je suis plus heureux à la forge, de loin. J'aime le travail manuel, et j'aime être créatif, et j'aime quand la chaleur du feu me lèche les joues. Et puis déjà avant, j'étais dans le moment, toujours. Là, c'est tout ce qu'il me reste, et j'avoue que ça, c'est peut-être un peu triste, parce que j'aimerai bien avoir quelque souvenirs à créer avec ma mère et mes frères et sœurs, mais en vrai, je sais qu'ils seront là, que je m'en souvienne ou pas. Je vois le genre de personne qui essaye d'attraper le temps et de le retenir, comme on essayerai d'attraper du feu, mais ça n'a aucun sens. Le temps, comme le feu, et fait pour s'étendre et s'étaler, sans jamais se perdre. Chaque seconde est unique, et ça me va très bien comme ça.
Perdu dans mes pensés, je remarque que je suis arrivé au bout de ma bouteille d'eau. Je fait une petite moue attristée. Ça veut dire que je vais devoir aller en chercher, c'est la chose la plus prudente à faire. Mais je n'ai pas envie d'être prudent, j'ai envie de travailler sur... je jette un regard sur mon plan de travail, ma mémoire commençant à se troubler quand à mon invention géniale du moment. Ah! Selon ce que je vois, et avec mes plans au dessus, c'est un prototype d’armure à explosion! C'est délicat, parce qu'il faut protéger le porteur, mais l'armure doit pouvoir faire des petite explosions, certaines faite pour blesser, d'autre pour aveugler ou assourdir, et j'ai même prévu une toile qui s'ouvre pour recevoir la chaleur et permettre au porteur de s'élever un peu dans les airs, et l'armure doit pouvoir recycler toute la chaleur possible: soleil, énergie perdue des déflagrations, chaleur du porteur, elle est quasiment autonome! Oh! Est-ce qu'elle tire des feux d'artifices? Tout vêtement digne de ce nom doit pouvoir tirer des feux d'artifice! Je gribouille " feu d'artifice" dans un coin du plan. Puis je remarque la bouteille vide dans ma main. Ah mince, je n'ai plus d'eau... Je griffonne sur un post-it "Lemony, tu dois aller remplir ta bouteille, ne revient pas tant que ta bouteille est vide !!! >:( " Je n'aime pas l'idée de quitter mon travail, c'est dur de s'en arracher, et je suis plutôt tenté de décider que la soif sera un problème pour plus tard, mais je sais que "plus tard" finit toujours par devenir "maintenant", et que si je remplis ma bouteille tout de suite, je serai débarrassé, et je pourrais travailler sans interruptions après. Je me mordille un instant la lèvre, toujours hésitant. Si je vais chercher de l'eau et que je me fait distraire, je risque de ne pas revenir à mon œuvre avant un bon moment, même si j'écris dans mon carnet de retourner à la forge après, je risque de ne pas le regarder, pareil si je l'écrit sur ma main. Mais allez, c'est juste un aller-retour jusqu'au lavabo, je ne dois même pas sortir de la forge, même moi je n'ai pas une attention aussi instable tout de même! J'écris tout de même sur le dos de ma main "revenir à la forge pour continuer mon armure :D" et me dirige vers mon objectif. Mais à mi-chemin, j'entends une voix vers l'entrée, qui demande s'il y a quelqu'un. Oh, je me demande qui ça peut bien être! Je me dirige donc vers l'origine du son, et arrive devant l'inconnue en faisant un dérapage contrôlé sur le sol.
-Il y a moi! Salut, je m'appelle Lemony! Je suis atteins d'amnésie antérograde donc si ça se trouve en fait on se connaît déjà! On est frères? Tu as besoin de quelque chose? Tu veux quelque chose qui explose?
En vrai, il est peut-être un peu maigrichon pour avoir le même papa que moi, mais peut-être pas, qui sait? J'ai hâte de découvrir ce qu'il veut!
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Sacha Yeraz Jensen
Fils d’Hypnos | 15 ans | 1m80 | Rêveur | Avec Lena sur la plage



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Un bruit me fait ouvrir les yeux. Tiens, quand se sont-ils fermés ? Je redresse ma tête. Tiens, quand s’est-elle posée sur la table ? Je baille en balançant mes bras vers l’arrière pour m’étirer. Mes yeux se mouillent légèrement et je cligne des paupières pour en chasser l’humidité. Le réfectoire est presque vide… Quand est-ce que je suis arrivé là ? Mes yeux se posent sur un muffin posé juste à côté de moi. Quelqu’un à la table l’a-t-il oublié ? Une nymphe a-t-elle deviné que j’aurais un petit creux en me réveillant ? Est-ce l’une d’elles qui a fait du bruit ? Peu importe ! Je prends le muffin et mhm c’est bon, il est aux pépites de chocolat, j’adore le chocolat. Je me lève en baillant à nouveau avant de finir le petit gâteau. Je me demande ce que je vais pouvoir faire aujourd’hui ! Je ne vois personne de connu autour de moi… Et si j’allais faire une sieste ? Excellente idée ! Je me mets en marche d’un pas traînant, et je commence à croiser des gens, certains me saluent, alors je fais de même. J’aime bien les matins à la Colonie – on est bien le matin ? Je lève le nez et regarde le soleil, oui oui, on est le matin – les gens bougent dans tous les sens, et moi je passe au milieu. Ça m’amuse. Mes pieds me conduisent à la plage, tiens, c’est amusant ça aussi. Pourquoi la plage et pas mon bungalow ? Bah, le sable c’est très bien aussi, c’est confortable et doux, et ça prend la forme qu’on veut ! J’adore faire des châteaux de sable, j’adore les voir grandir et pouvoir rentrer dedans, et ensuite je décide quelle pièce sera réservée à quelle fonction, et ensuite je peux y vivre ! J’ai construit de nombreux châteaux, j’imagine donc que je suis un architecte hors pair quand il s’agit de faire des constructions de sable ! Bon, il est vrai, parfois un crabe vient s’inviter dans mon château, mais c’est mignon les crabes, je les aime bien, même si parfois ils détruisent l’un de mes murs pour rentrer, ce n’est pas très grave, il me suffit de le reconstruire ensuite ! En plus ! J’adore les balades à dos de crabe ! J’adore leur drôle de manière de marcher, et j’adore leur manière de parler aussi ! Tout est sur le côté, comme des mots-chassés, c’est rigolo.
J’ouvre les yeux quand mon pied rencontre un autre pied. Tiens, ce n’est pas le mien ? Je baisse les yeux sur le pied inconnu. Oh il bouge ! Il est accroché à une jambe ! À une taille ! À un ventre ! Oh je vois la tête !
— Bonjour Lena !
Je me laisse tomber à côté d’elle, sur le sable, et m’assois en tailleur. J’aime bien Lena, mais je sais avec certitude que parfois je l’embête. Elle me l’a dit très clairement. Quand j’étais conscient. Elle râle toujours quand je la rencontre conscient, mais j’ai compris comment faire en sorte qu’elle râle moins. Après elle est plus ou moins contente. Je le vois. J’aime bien ce que je vois, c’est toujours très intéressant. Même si en vrai c’est intéressant avec tout le monde ! Je baille à m’en décrocher la mâchoire puis pose ma tête sur le sable. Je croyais que j’étais assis… ça n’a pas dû durer… Mais tiens, Lena ne ronchonne pas… c’est bizarre…
— Est-ce que je suis conscient ?
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Vincent Riviera
Progéniture de Déimos | 18 ans | 1m85 | Angoisse, peur et terreur | Orée des bois avec Madeleine



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Encore des cauchemars. Je me lève tôt. Les autres dorment. Je ne fais aucun bruit. Je quitte le bungalow. Je sors. Je vais courir. Je suis trop tendu. J’ai envie de frapper quelqu’un. J’ai envie de ne pas retenir mes coups. J’ai envie de frapper pour faire mal. Frapper pour gagner. Frapper pour tuer. J’ai envie de me lâcher. Mais je ne peux pas. Pas ici. Pas comme ça. Pas après tout ce temps. Je ne me bats pas contre les autres résidents. Jamais. Je ne m’entraîne pas avec eux. J’en suis incapable. Je ne sais pas me maîtriser en combat. Je ne sais pas retenir mes coups. Je ne sais pas m’arrêter. Mais cette nuit j’en ai rêvé. Cauchemardé. J’étais de retour dans la cave. Avec un garçon. Un autre. Je ne me souviens plus de son visage. Je sais juste que je l’ai défoncé. Il n’avait plus de visage. Juste du sang. De la chair. Des os. Des larmes. Des gémissements. Un bruit affreux qui ne veut pas me quitter. Je me souviens de la haine. De la rage. Je me souviens de Tom. Je me souviens de la ceinture. Je me souviens d’avoir attrapé cette ceinture. Je me souviens de son visage. Du changement. Ce n’était plus lui. Et pourtant ça l’était… Je me force à me concentrer sur la course. Les foulées. Respirer. Je ne dois pas penser à mon rêve. Ce n’est qu’un parmi tant d’autres. Je connais le sentiment. Je connais l’angoisse. Je connais la peur. Je connais la rage. Je sais que je dois évacuer. Au moins un peu. J’ai besoin de me contrôler. Je force l’allure. Je ne dois pas réfléchir. Mais il y a un moyen tellement plus simple… Pas maintenant. Pas encore. Ce n’était qu’un cauchemar. La drogue est un filet de sécurité. Au cas où. Si je sens que je ne suis plus capable de me contrôler. Si la peur devient trop grande. Si ça devient trop insupportable. Pas encore. Je continue à courir. Ça va passer. Il faut juste que je cours plus longtemps. C’est tout.
Quand je m’arrête le soleil a bien monté. Je regarde le pin de Thalia. Je regarde l’entrée. La sortie. Deux mètres nous séparent. Je suis arrivé hier pourtant. Je ne peux pas déjà repartir. Sinon je ne serais pas revenu. Je suis majeur. J’aurais pu ne pas revenir. Je sais que ce sont sans doute mes derniers mois ici. Quand je retournerai en France je ne reviendrai pas. Je ne sais pas si je resterai en France. Je ne sais pas si je reviendrai aux États-Unis. Je sais juste que je ne reviendrai pas ici. Dans cette Colonie. Je ne vois pas pourquoi je reviendrai. Enfin si. Leo et Fay. Elles sont les raisons pour lesquelles je suis encore là. Les raisons pour lesquelles je pourrais revenir. Mais ce n’est pas une obligation. Je pourrais toujours les voir plus tard. Si je suis toujours vivant. Je pourrais toujours m’assurer qu’elles vont à peu près bien. À leur manière. Tout en restant éloigné. Cette Colonie m’apporte un toit et de la nourriture. Une protection. Mais je saurai vivre sans. Je n’ai pas besoin de cette protection. Je ne la recherche pas. Et je peux me débrouiller pour le reste. Je ne reviendrai sûrement pas. Mais j’ai accepté de rester encore un peu. Je l’ai dit à Fay. Je ne reviendrai pas sur ma décision. Je délaisse l’entrée pour marcher jusqu’aux douches. Je ne croise pas beaucoup de monde. Ils doivent tous être au réfectoire à cette heure.
Quand je sors je remarque l’agitation. Peut-être qu’il s’est passé quelque chose durant ce petit déjeuné. Ce n’est pas mon problème. Les voir grouiller me tend légèrement. J’ai réussi à faire partir le plus gros des émotions de cette nuit. Il en reste tout de même. Alors je préfère m’isoler. Là où je ne capterai pas leurs voix. Là où je ne les verrai pas s’agiter.
Je trouve un coin tranquille sous un arbre. Il est à l’orée des bois. Mais je me tourne face à eux justement. Posant mon dos contre le tronc. Je m’assois là pour sortir une cigarette. Je l’allume. Et rien que ce geste suffit à me détendre très légèrement. Un geste habituel. Réconfortant. Quelque part. Je tire une taffe. C’est mieux.
J’entends un bruit. Je me tends. Je tourne la tête. Madeleine. Je me détends. Je l’apprécie. Elle n’est pas chiante. Elle est même d’agréable compagnie. Même si je ne vois pas ce qu’elle trouve d’agréable à mon contact. Je la regarde s’asseoir en tirant une nouvelle taffe. Je tourne la tête pour exhaler. Le vent emporte la fumée là où Madeleine ne se trouve pas. Elle a choisi le bon côté. Mes yeux reviennent à elle lorsqu’elle parle.
— Salut vous deux.
Serge me salue d’un battement d’ailes. Il doit être le seul oiseau que j’apprécie. Pas que je déteste les autres. Ils m’indiffèrent.
La question de Madeleine ne me surprend pas. Il s’est bien passé quelque chose au réfectoire. D’où l’agitation.
— Non. Il s’est passé quoi ?
J’imagine qu’elle doit savoir. Mais peut-être pas. Elle pose la question. Sauf que Madeleine pose souvent des questions. Pour clarifier des situations. Ou des émotions. Donc ça peut être l’un ou l’autre.
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Veillée [Ouvert : 7 places]

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Rione Cogadhádh
Engendrée par Tyché | 16 ans | 1m67 avec des talons de 10 cm | Butée, réfléchie et sociable | Avec Vaena aux écuries



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Il s’est passé beaucoup trop de choses. Habituellement les premières heures sont assez calmes en comparaison ! Que je récapitule : hier soir une gamine a été revendiquée enfant de Poséidon – ce qui n’est pas rien tout de même ! Une enfant de l’un des trois grands, j’imagine qu’elle va gagner en puissance avec l’âge – et ensuite, durant cette même soirée, alors que je voulais simplement aller me reposer, j’ai à peine ouvert la porte de mon bungalow qu’une odeur de sexe m’a titillé les narines… ce n’est pas si compliqué d’ouvrir la fenêtre ! Combien de fois ils ont fait ça pour que je le sente ? Le fait que j’ai un bon odorat joue aussi sûrement, mais je ne suis pas un chien tout de même ! Qu’on soit clair : j’ai l’habitude de Felix et ses conquêtes, mais le premier soir, après une journée de transports, non. Désolée mais non, j’avais besoin de dormir convenablement. Qu’importe, heureusement, Nadya a consenti à m’accueillir dans son lit. C’était l’occasion de la retrouver, et malgré la fatigue nous avons parlé un bon moment avant de nous endormir. Au réfectoire, de nouvelles surprises sont arrivées : une fille, l’Égide, une prophétie. Certains termes m’ont tout de suite parlé – je ne suis pas fille d’une professeure en mythologie pour rien – mais je n’ai pas eu le temps d’en discuter avec mon frère puisque mon autre frère – Felix – n’était pas là ! Ce qui aurait pu ne pas être dérangeant s’il n’avait pas dû aller à une réunion des chefs de bungalow ! Non mais quel empoté ! J’ai dû envoyer quelqu’un le chercher, mais monsieur n’a pas daigné se lever, donc j’y suis allée moi-même ! Et il s’est permis de ronchonner en plus ! Évidemment, il était avec Viggo – j’ai pu en avoir la confirmation en direct – et il était prêt à faire durer le plaisir… Sauf que non, ça ne marche pas comme ça. Pas quand une prophétie qui parle de mort nous tombe dessus un beau matin ! Quel chef de bungalow… J’étais trop agacée pour lui répéter la prophétie mais je suis sûre que quelqu’un se chargera de jouer les perroquets là-bas. Quel empoté vraiment ! Mais ce n’est plus de mon ressort pour le moment, donc je vais aller me détendre ailleurs. Oui, la prophétie est angoissante, oui, j’ai besoin d’y réfléchir, oui, je dois en parler avec Cathal, oui, je devrais réfléchir activement, m’entraîner, être utile, mais non, je ne peux rien faire tant que la réunion est en cours. Ce n’est pas ma responsabilité, les chefs de bungalow, Chiron, Monsieur D ainsi que la mystérieuse arrivante doivent être en train d’en discuter, donc tant qu’on n'aura pas de compte-rendu de ce qui s’est dit lors de cette réunion, je peux faire autre chose.
Je prends le chemin des écuries, décidant que je ne vais pas chercher mon frère dès maintenant, le connaissant il doit être parti courir, ayant trop d’énergie à dépenser et puisque les Arènes sont occupées. Je vais plutôt aller rendre visite aux pégases, ils me manquent tout de même. J’adore les animaux, et j’adore voler sur un pégase ! Mais j’aime aussi en prendre soin, les nourrir, m’assurer qu’ils sont en bonne santé, etc. Ils me rappellent les chevaux qu’on a à la maison, sauf qu’eux sont pourvus d’ailes. Parfois je me dis que j’aimerais bien être comme les enfants de Poséidon, j’aimerais pouvoir leur parler. Mais je ne suis pas de cette ascendance, tant pis, de toute façon c’est bien aussi comme ça, j’aime venir ici parce que c’est apaisant, ça tient mon esprit et mon corps occupés.
Quand j’entre je remarque d’autres demi-dieux déjà présents, mais ils ne sont que deux ou trois et discutent entre eux tout en s’occupant d’un pégase. Je commence à avancer pour aller les saluer mais j’ai la surprise de trouver un visage inconnu sur mon chemin. Peut-être une nouvelle... Bon, après, je ne suis pas venue depuis une dizaine de mois, donc cette personne n’est peut-être pas si nouvelle que cela. Je l’observe un instant, mais elle ne bouge pas, sa main est hésitante, elle la lève pour toucher un pégase, mais elle s’arrête en chemin.
— Tu peux le toucher, tu sais ? Il n’est pas méchant et est habitué aux gens.
Je m’approche tout en parlant et caresse l’encolure du pégase, comme pour lui confirmer mon propos.
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Re: ☼ Percy Jackson ☼ Veillée

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Viggo Skaebne
Rejeton de Moros | 17 ans | 1m79 | Bon vivant | Près du réfectoire avec Derya



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Je ris quand Rione apparaît devant le lit pour en sortir Felix. Je pourrais être déçu, on avait déjà commencé à se caresser, mais je suis trop amusé pour ça. Rione ne repart pas immédiatement, elle attend d’être sûre que Felix s’habille et qu’il le fasse vite… Enfin, suffisamment vite, en tout cas. Je n’en perds pas une miette, observant chacun de ses gestes, regardant le tissu recouvrir peu à peu son corps, glisser sur sa peau, et des souvenirs très précis de la soirée me reviennent en tête. J’ai caressé cette peau, je l’ai léchée, je l’ai mordue… Et j’ai déjà hâte de recommencer. Mais puisque Felix part je ne vais pas prendre racine ici. À la place, je me lève et quitte le bungalow, allant chercher des vêtements propres au 11 avant d’aller prendre une douche. Je me demande quand même pourquoi il y a une réunion des chefs de bungalow… Il a dû se passer quelque chose, elles ne se passent pas sans raison, mais je me demande quoi. Un mauvais pressentiment me gagne et un frisson remonte le long de mon échine. Rione n’est pas restée suffisamment longtemps pour que je lui demande de quoi il retournait, peut-être que je devrais aller demander à Gloria, elle devrait être au courant… D’un autre côté, est-ce que j’ai envie de m’inquiéter ? Est-ce que j’ai de quoi m’inquiéter ? Je n’ai eu qu’un pressentiment, un pressentiment infondé. Et quand bien même, ma tête est déjà pleine d’images angoissantes, alors je n’ai pas besoin de m’inquiéter en plus du reste. La mort fait partie du jeu, et elle ne m’inquiète pas, plus en tout cas, et je sais comment ceux qui m’entourent vont mourir, et pour certains ils ont un visage plus âgé… mais pas tous. D’autres ont un visage si jeune… Un visage qui ressemble effroyablement à celui qu’ils possèdent actuellement… Mais c’est ainsi, c’est la vie. Tout le monde doit mourir un jour, les Moires ont fait leur choix, je n’y peux rien, donc inutile de m’inquiéter. Je sais que le pire arrivera à un moment donné. Mais au vu de certains visages… Je ne peux m’empêcher de me demander si nous n’allons pas subir une attaque… Ce serait une bonne raison pour une réunion… Sauf que personne ne semble en état d’alerte maximale… Donc j’en sais rien. Et je ne vais pas me creuser la tête avec des hypothèses inutiles. En plus, bien que certains meurent avec des visages très jeunes, ils sont plusieurs à mourir de manières très différentes avec des décors très différents… Donc pas au même endroit… Mais d’autres… Bref, pas maintenant. Je coupe l’eau froide et me sèche rapidement avant de me rhabiller. Je ne veux pas me plomber le moral avec ces histoires, pas alors que je n’ai pas la moindre idée de ce qui se passe. Peut-être n’est-ce pas si important, peut-être que si, de toute façon l’issue ne dépend pas de moi donc ce serait gâcher mon énergie que d’y penser si activement et gâcher ma journée que de penser à des morts au lieu de profiter d’une autre journée où je suis vivant.
Je repasse par le bungalow d’Hermès avant de me diriger vers le réfectoire. Je n’ai toujours pas mangé et mine de rien je commence à avoir faim, et surtout soif… Ce qui se comprend vu la nuit dernière… le corps de Felix envahit une nouvelle fois mes pensées tandis qu’un petit sourire me vient… et je manque de percuter Derya. Heureusement, nous nous arrêtons tous les deux à temps, juste avant que la collision ne se produise. Je lui rends son sourire, content de la croiser. Normalement je la croise le matin au moins, ou le soir – ce qui donne lieu à de longues discussions – puisque nos lits sont superposés, mais comme j’ai déserté le mien cette nuit, je n’ai pas eu le plaisir de lui parler au réveil.
— Bonjour Derya, je le suis tout autant. Avec grand plaisir, et ce résumé m’intéresse énormément, mais si tu permets je vais récupérer un truc à grignoter avant sinon ton récit risque d’être interrompu par les gargouillements de mon ventre !
Je passe rapidement derrière elle pour aller fureter sur les tables et trouve une pomme, du raisin et de l’eau, parfait. Ça suffira pour le moment, je fais cadeau du raisin à mon géniteur et une odeur me monte immédiatement aux narines. Ce n’est décidemment pas quelque chose qu’apprécie mon odorat. Je n’ai jamais demandé aux autres demi-dieux ce qu’ils sentaient, je me demande si ça a un rapport direct au dieu ou à nos rapports avec lui… Je demanderai un jour. Je bois l’eau d’une traite, et reviens rapidement vers Derya en croquant dans la pomme.
— Je suis prêt, tu peux commencer ton récit !
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Cathal Cogadhádh
Engendré par Arès | 16 ans | 1m84 | Buté, impulsif et sociable | Au bord du lac, Freya



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Ce matin était excitant. Je m’fiche de la meuf, ouais je sais, c’est une humaine, bla bla bla, elle va peut-être mal, bla bla bla, mais je n’me fiche pas de l’Égide ! Genre l’Égide ! C’est trop cool de l’avoir ici ! Combien d’histoires notre mère nous a racontées là-dessus… et il est enfin là ! Sous mes yeux ! J’ai toujours trouvé cool de voir les histoires que nous racontait notre mère se réaliser, c’est pas l’cas pour tous les enfants, mais pour nous si. La mythologie a toujours fait partie de notre vie, même avant qu’on vienne à la Colo pour la première fois. Et comme si ça ne suffisait pas, on a droit à une prophétie. Les Portes d’ébène c’est plutôt évident, tout comme la déesse médusée, même les têtes ça m’cause, le bouclier bah ok on sait, les mers et les flammes semblent logiques si je garde ma ligne directrice, et un de chaque par déduction bah voilà… mais je préférerais en parler avec Rione pour être sûr qu’on a pigé la même chose. En revanche, l’histoire de vérité et de trésor j’sais pas du tout. Faut vraiment qu’je parle à ma sœur. Des souvenirs des bouquins d’ma mère me reviennent en tête, j’ai des descriptions d’Hésiode lues par la voix de ma mère tandis que j’me battais à l’épée contre Rione, ou des extraits d’Bibliothèque lus le soir avant d’dormir, alors qu’on était tout gamins. J’aimais bien, ça m’aidait à rester en place, le soir généralement je voulais jamais aller dormir, je voulais continuer à m’entrainer ou à jouer, mais écouter ma mère parler avait un côté apaisant, surtout quand elle parlait de sa passion. La mythologie a toujours été sa passion, c’est ce qu’elle répète à chaque fois, nous disant que si on le peut on doit trouver un métier qui nous permettra d’exercer notre passion. On verra, mais ma passion ce sont les armes. Et au vu d’cette prophétie, j’en aurai besoin… J’ai hâte. Ouais, j’sais, faut pas se réjouir des malheurs à venir, mais j’peux pas m’empêcher de m’réjouir à l’idée de défoncer la tronche à quelques monstres. Sauf qu’apparemment c’est pas pour tout d’suite, les chefs de bungalow doivent aller en réunion… Pff. J’suis bien content qu’Kyle soit chef et pas moi ! Rester assis dans ce truc pendant qu’tout le monde y va d’son hypothèse, non merci. Mais j’suis sûr que Rione n’est pas du même avis, je l’ai bien vue quitter le réfectoire quelque peu remontée, et j’ai pas eu d’mal à comprendre pourquoi : nulle trace de Felix. Rione a dû aller lui secouer les puces pour qu’il bouge son cul. Du coup j’décide d’aller courir, faut trop que j’me bouge, je tiens pas en place. J’aurais bien voulu aller à l’Arène, mais y a un entraînement et j’suis pas convié. Et franchement, j’ai aucune envie de regarder des mecs s’entraîner avec Achille, je supporte mal de rester assis pendant que d’autres se défoulent. J’espère en tout cas avoir un jour l’occasion d’me battre contre le fantôme, avec tout ce que j’ai entendu sur lui, tout ce que j’ai appris sur lui, il a intérêt à être aussi intéressant et coriace que ce que les mythes racontent. Si j’en crois ma mère, c’est à double-tranchant : soit il a été diminué soit il a été exagéré, mais les mythes racontent rarement l’exacte vérité. J’espère que dans l'pire des cas il a été diminué, j’espère vraiment, ce serait trop ouf de l’combattre et d’apprendre de lui. Mais en attendant je cours, faut que j’évacue un peu d’énergie. Je décide de passer par les bois, parce que je préfère quand le terrain n’est pas plat, parce que c’est plus intéressant d’esquiver les arbres, de prendre garde aux racines et tout ce qui jonche le sol, aux branches, aux nymphes que j’croise… J’préfère.
Je termine ma course près du lac, avec l’envie d’trouver une naïade… mais à la place j’aperçois Freya. J’y vais, j’y vais pas. Au pire si elle me gonfle j’la pousse dans le lac. Et puis elle me gonfle pas toujours, en fait, on parle à peine. Mais là j’ai toujours trop d’énergie et puisqu’elle est là, autant tenter le coup. J’essuie la sueur de mon visage avec le bas de mon tee-shirt tout en marchant vers la demi-déesse.
— Hey, c’est Rachel que tu dessines ? Pas son meilleur profil.
J’observe le dessin par-dessus son épaule, elle a décidé de représenter Rachel pendant qu’elle a eu sa crise prophétique… c’est vraiment pas le moment qui la mettait à son avantage.
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