Gloria Muñoz
Fille de Pheme | 13 ans | 1m49 | Pipelette bavarde hyperactive | Bungalow 11 avec Lizzie
Je vois bien à la tête de Lizzie que je ne suis pas parvenue à la convaincre. Ce n’est pas si grave, elle va peut-être s’habituer à la vie ici, peut-être qu’elle va se rendre compte que ce n’est pas si horrible, que ce n’est pas si bizarre. Je sais que ce n’est pas facile d’accepter un univers totalement différent… Enfin j’imagine. Pour ma part je l’ai accepté assez vite, j’étais ravie de découvrir tout un monde qui m’avait été caché depuis ma naissance, je trouve la mythologie fascinante et j’essaie de toujours en apprendre davantage dessus. Je parle avec certains enfants d’Athéna, ceux qui aiment particulièrement dispenser leur savoir comme des leçons. Si certains n’apprécient pas mes questions, d’autres adorent transmettre ce qu’ils savent. Mais je ne m’appuie pas que sur eux, je fais des recherches de mon côté également. C’est tellement intéressant tout ce qui a pu se passer entre les dieux, avec des nymphes… toutes ces histoires de trahisons, d’adultère, de vengeance, de métamorphoses… J’adore ! Ma mère doit être au paradis avec tous ces ragots.
Pour en revenir à Lizzie, elle est toujours aussi sceptique. Je me demande si Chiron ne devrait pas tenir les Hypnos éloignés des nouveaux pensionnaires… Ou bien juste Sacha. Parce que là il n’a pas du tout facilité l’intégration de Lizzie !
- Je sais l’effet que ça fait, dis-je avec un petit sourire solidaire,
j’ai aussi essayé de lui parler au début.
Et ça a été assez comique je dois dire, parce qu’il a commencé à me parler de quelque chose et je l’ai pris au sérieux et je lui ai déblatéré tout une réponse… pour rien. Puisqu’il a enchaîné sur autre chose qui n’avait rien à voir. Au début j’ai tenté de suivre mais ensuite j’ai préféré aller dans son sens, je n’avais pas la moindre idée de ce que je racontais, ça n’avait pas de sens, mais c’était drôle ! C’était tout le contraire de réfléchir… Ou plutôt si, parce qu’il fallait que je réfléchisse pour m’empêcher de réfléchir rationnellement… Bref, c’était compliqué au début mais très amusant à la fin.
Lizzie qui m’interroge sur la drogue… Lizzie qui est nouvelle… Lizzie que je ne dois pas agresser… Bon je ne vais pas l’effrayer et lui sortir toutes les rumeurs que je connais sur ceux qui se droguent… Mais je fais un effort là ! Tenir ma langue n’est pas dans mes attributions. Sauf qu’elle ne connaît personne donc je la perdrais davantage… Bon aller, juste je réponds simplement, comme le ferait une personne dite « normale ».
- Pas si courant que ça, et pour la plupart de ceux qui se droguent c’est occasionnel.
Wow comment je suis trop forte ! Là on devrait m’acclamer ! Une phrase ! Alors que j’aurais pu lui faire un topo sur les enfants de Dionysos et leurs fêtent, alors certes ils penchent plus vers l’alcool mais vu comme ils finissent… Et puis on sait qu’il y a des fumeurs qui viennent, des fumeurs pas que de tabac, et parfois il y a plus… J’ai entendu qu’un enfant d’Hécate avait fini totalement défoncé et avait jeté un sort à une fils d’Arès. Apparemment le demi-dieu s’est retrouvé à danser comme une ballerine au milieu de tout le monde… J’aurais tellement voulu voir ça ! Surtout qu’après il y a eu une petite bataille, parce qu’enfant d’Arès l’oblige… Mais bref, non, stop, on se concentre sur Lizzie ! Ce que ça peut être frustrant tout de même de devoir se retenir de parler !
On en vient à parler de nos parents divins et je lui révèle que ma mère m’a envoyé une lettre, ce qui n’est pas énorme du point de vue « mortel » ou « humain » mais pour un dieu c’est énorme. Je suis très heureuse d’avoir une mère comme Pheme d’ailleurs, je sais que certains en veulent à leur parent divin ou bien y sont indifférents, et parfois c’est à raison, mais ce n’est pas du tout mon cas.
- Non, je ne l’ai jamais vue, ce n’est pas si courant de voir son parent divin, lui dis-je avec un petit sourire qui se veut réconfortant.
Il ne faut pas qu’elle espère trop. Après Apollon pourrait lui apparaître, il n’est pas connu pour sa discrétion, mais il ne faut pas non plus qu’elle espère trop, il reste un dieu.
Oh enfin un sourire ! Lizzie sourit en parlant de son instrument de musique et encore davantage quand je lui parle des autres musiciens. Je la trouve, eh bien, lumineuse, maintenant qu’elle sourit. Je ne vais pas le lui faire remarquer, même si ça me démange, mais si je suis une pipelette je suis également une observatrice, et je sais quand une remarque serait déplacée… du moins la plupart du temps. Ici en l’occurrence je sais que si je lui dis que c’est un indice de plus révélateur de son ascendance je sais que son sourire va se faner, alors je reste sur notre conversation, mettant mes remarques de côté.
- Donc de la harpe aussi ? J’aime regarder les gens en jouer, ça fait… majestueux, dis-je avec un sourire éclatant, l’image bien en tête.
Oh oui bien sûr ! Tu auras le droit de jouer de ce que tu veux, j’ajoute avec un autre sourire.