Chapitre deux
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Le directeur se radoucit en voyant une femme à la quarantaine d'années faire son apparition sur le seuil de la porte.
- Bonjour Madame Hunt...
La femme s'avança vers sa petite fille sans lancer de regard au directeur.
- Watson. Mon mari est mort et j'ai repris mon nom de jeune fille. rectifia-t-elle sans pour autant se retourner.
Hélène Watson, une femme de taille moyenne, aux cheveux noir foncé et aux yeux verts s'accroupit et s'approcha de sa petite fille. Un long moment suivit. Les deux femmes se regardaient dans les yeux.
- Mon dieu ! s'écria-t-elle après avoir inspecté la jeune fille.
Etania se massait douloureusement le ventre et était toute pâle.
Cette fois, Hélène Watson se retourna vers le directeur, se leva et se dirigea vers lui. Celui-ci lui tendit la main qu'elle prit avec énergie et dit :
- Beternut Petirond, directeur de cet établissement.
- Hélène Watson, grand-mère de cette magnifique mais très pâle jeune fille.
- Vous... Vous êtes sa grand-mère ?
- Et oui. C'est pour cela que je ne m'appelle plus Hunt. Car mon fils est parfaitement en vie.
En tout cas plus que vous. pensa-t-elle.
- Pourquoi m'avez-vous appelée ? demanda-t-elle.
- C'est évident non ? lui répondit le directeur.
- Non pas vraiment. rétorqua Hélène Watson d'un ton sec mais sûr d'elle.
- Vous n'avez pas une petite idée de ce qui vient de se passer ?
- Non aucune. avoua Hélène.
En vérité, à l’expression de sa petite fille, Hélène Watson avait tout de suite compris ce qui s’était passé. Mais sachant que le directeur n'était pas toujours juste, elle préférait écouter ce qu'il avait à dire.
Beternut Petirond prit une grande inspiration et se lança :
- Votre petite fille a frappé un de ses "camarades", c'est pour cela qu'elle est ici et que vous aussi.
- Je pense que si ma petite fille - qui a un très joli prénom - a frappé quelqu'un, il y avait une raison. répondit Hélène de plus en plus énervée.
Le directeur la regarda éberlué.
- Alors... vous... Vous n'êtes pas fâchée contre votre... (il se reprit, il allait de nouveau dire "votre petite fille") heu.. contre Etania ?
- Non ! Mais si c'est pour ça que vous m'avez fait venir, pour voir ma réaction quand vous alliez m'annoncer qu'Etania a frappé quelqu'un. Eh bien je vais devoir voir décevoir ! Et si c'est tout, je vais devoir vous laisser, parce que moi, j'ai une famille à nourrir et des animaux avec qui on doit jouer, et bien d'autres choses encore...
Sur ces mots, elle se leva voulant prendre congé. Mais le directeur relata vivement les événements de la matinée. Évidemment sans tous les détails car il ne les connaissait de loin pas tous. Il faisait passer Etania pour une jeune fille qui ne sait pas se comporter ni se tenir, tout le contraire de ce qu'elle était véritablement.
Et quand il eut terminé, il jeta un coup d'oeil à Etania qui le regardait avec un tel dédain qu'il préféra se retourner aussitôt.
- Votre petite fille (il venait de le re-dire !) devra s'abstenir de venir au Château pendant environ deux jours. Que ça lui serve de leçon.
Le Château exigeait que ses « élèves » soient au moins trois jours sur cinq en cours. Autrement ils n’étaient pas obligés de venir. Mais on était vendredi alors Etania ne reviendrait sûrement que la semaine suivante et cela dépendrait encore de ce que le directeur déciderait.
- Eh bien je crois qu’elle s’abstiendra parfaitement car elle ne restera sûrement pas longtemps ici ! Cette phrase était sur le point de sortir de la bouche d'Hélène, mais elle se retint à temps. Il fallait encore y réfléchir. Il fallait qu'elle en parle à Idalina et Ethan ses enfants ainsi qu'à Julia sa belle-fille. Car si Etania perdait la sécurité du Château et que cela recommençait, il faudrait être prudent.
***
J'espère que ce chapitre deux vous auras plu ! Dites moi si vous le trouvez trop long et si c'est assez clair...
Chapitre 3