Harper Hill
Elite d'Evaya ǀ 22 ans ǀ 171 cm ǀ Mannequin ǀ Espoir toujours ǀ Pâris
Somebody to love
Le monde dans lequel je vis est loin d’être parfait et en toute honnêteté, je ne me sens pas heureuse ici. Je ne sais même pas si j’ai déjà été heureuse dans ma vie. Bien sûr, il y a des moments où je vais me mettre à sourire, parfois à rire spontanément mais ces moments là sont rares, ils n’arrivent pas souvent. Je n’ai pas l’impression de pouvoir être moi-même, telle que je suis réellement. Je ne fais que jouer un rôle depuis ma naissance et il en sera toujours de même. Je n’ai pas le choix car si j’étais naturelle, spontanée, cette société m’écraserait. Elle m’écrase déjà, je sens cette pression dans chacun de mes souffles, dans chacune de mes respirations, à chaque fois que je me lève le matin et me couche le soir. Cette pression est constante et elle ne disparaitra pas à moins qu’Evaya disparaisse à son tour. Ici, c’est mon monde et je dois accepter les règles sinon je sais où tout cela me conduira. De l’autre côté du mur. Je finirai à Errydor et je ne sais même pas si je pourrai y survivre. Personne ne parle jamais de cet endroit même s’il se situe tout prêt et quand on en parle, c’est pour nous faire peur. Après tout, Errydor c’est un peu comme l’enfer sur terre. Et quand je me remémore ces images, cette impression reste la même. Cet endroit ne fait pas bon vivre, bien au contraire. Là-bas, ça serait survivre. Alors, c’est encore pire qu’ici. Parce qu’ici, je n’ai pas vraiment de raison de me plaindre, non ? Je mange plus que correctement, j’ai de l’argent, je vis dans un bel appartement spacieux et lumineux. J’ai des vêtements, des chaussures, des bijoux… à ne plus savoir qu’en faire. Je ne manque de rien niveau matériel, je suis même une privilégiée vivant parmi l’Elite d’Evaya. Je ne peux dire le contraire car ce serait mentir. Et quand je repense aux images, je me dis que je profite d’Errydor, de la population car si j’ai tout cela, c’est en partie grâce à eux, non ? Si je mange tout ce qui me fait plaisir, c’est parce que ses habitants travaillent sans doute nuit et jour pour pourvoir à mes besoins. Cette réalité me laisse un goût amer dans la bouche. Le problème, c’est que je ne suis pas mieux que les autres, je ne suis pas meilleure. Oui, ça ne me laisse pas indifférente, une partie de moi est même dégoûtée par tout cela et l’autre attristée, choquée d’avoir été témoin de telles images. C’est horrible de vivre comme ils le font. Mais que puis-je faire ? Je ne peux pas changer les choses. Toute seule, c’est même impossible. Je me sens impuissante à faire quoi que ce soit. Cela me rend-t-il égoïste ? Cela me rend-t-il lâche ? Si je ne fais rien, c’est bien que je le suis, non ? Je ne me suis jamais sentie courageuse, ni généreuse. Je suis loin d’être parfaite même si je le fais croire à tous car c’est ce qu’il faut faire ici pour garder sa position. Non, je ne suis pas mieux que tous ces gens. Pourtant, je ne me sens pas capable d’oublier ce que j’ai vu. Cela restera dans un coin de ma tête… Mais cela me rongera-t-il ? Je m’interroge. Je ne suis pas dénuée de sentiments, je ne suis pas froide comme mes parents. Je ressens, je suis plus sensible qu’eux même si ce n’est pas très difficile.
Je ne sais pas quoi vraiment répondre à la question de Pâris parce que je n’en ai aucune idée et dire tout ce que je pense ne serait-il pas dangereux ? Après tout, à qui puis-je réellement faire confiance hormis à moi-même ? Je ne connais pas beaucoup Pâris ? et hormis quelques discussions et échangés quelques baisers lors de l’une de ses soirées, nous ne sommes pas proches. Après avoir répondu plus ou moins à sa question, je l’interroge à mon tour. Ma question en amène d’autres de sa part. Il ne répond pas vraiment à la mienne, non plus.
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Ce que je crois a-t-il une réelle importance ? demandé-je curieuse.
Nous le sommes tous… Et je ne me sens pas mieux que les autres.
Seul… Impossible de voir un soulèvement comme il l’appelle mais si la population est nombreuse, serait-ce possible ?
Autumn Mckenzie
32 ans ǀ 178 cm ǀ Errydienne ǀ Réparatrice ǀ Libre et Indépendante ǀ Kayn
That's life
J’ai beau ne pas faire d’humour, un très léger sourire apparait sur le visage de Kayn. Ce mec ne sourit quasiment jamais, et limite, il faut le voir pour le croire. Et pour le faire sourire, il faut y aller. Il n’est pas drôle, presque jamais et niveau humour on repassera. Ce n’est pas un comique sinon ça se saurait. Si je veux m’amuser dans le sens de rire, ce n’est pas lui qu’il me faut aller voir. Je ne ris presque jamais avec lui. Non, je râle et je me prends la tête dans 90 % des cas, dans 9 % je m’envoie en l’air avec lui et dans 1 %, on peut discuter sérieusement sans nous prendre la tête. Autant dire là, on est plutôt dans les 1 % restant et mon petit doigt me dit que ça ne va pas durer longtemps. Avec lui, ça ne dure jamais longtemps. Sinon ça voudrait dire qu’un truc cloche entre nous. Et à voir ce sourire, je ne préfère pas m’appesantir dessus. Kayn est ce que l’on peut appeler un beau mec malgré son âge. Je ne dis pas qu’il est vieux mais ici personne ne fait de vieux os. Je ne sais pas quelle est l’espérance de vie moyenne mais ce n’est pas quatre-vingt ans, soyons clair. Et je ne suis pas loin derrière lui. Mais voilà, il reste encore bien conservé à tout niveau. Et quand il sourit, il a un petit truc en plus qui pourrait faire fondre n’importe quel cœur. Raison pour laquelle je préfère oublier les sourires qu’il me montre. C’est clairement mieux comme ça. Rien de bon n’en sortirait de toute façon. Je crois que je n’obtiendrai pas mieux qu’un sourire de sa part car il ne s’excuse jamais même quand il a tort. Et là, on sait tous les deux que j’ai raison. Il a merdé et il a décidé de se faire pardonner à sa façon. De toute façon, il n’en connait pas d’autres. Je ne peux pas me contenter d’autre chose, il n’y en aura pas. A la place, il décide de grogner comme si le sujet était clos. Je me retiens de lever les yeux au ciel. Quel rabat-joie ce type !
Enfin, je vais pas me plaindre car je l’ai mis dans de bonnes dispositions involontaires pour accepter de bosser dans son atelier. J’ai l’intelligence de fermer ma bouche et de ne pas lui balancer une vacherie qui ne serait que la stricte vérité. Mais je ne vais pas me mettre une balle dans le pied, je ne suis pas c*nne non plus. Oui, je sais la fermer quand ça en vaut la peine. Là, c’est le cas. Après ma petite surprise par sa question, je prends le temps de réfléchir à ce dont j’ai besoin et à me rhabiller par la même occasion même si je reste pieds nus pour le moment. Ce n’est pas la meilleure idée du siècle vu ce qui traine ici mais bon j’ai bien posé la moitié de mon corps nu sur une table sale… Enfin là n’est pas le sujet. Le sujet, c’est qu’il accepte de me faire un peu de place pour bosser. Et il va clairement devoir ranger parce que c’est le bordel et il y en a partout. Je ne sais pas comment il fait pour bosser sans un minimum d’organisation et de rangement même si ce n’est pas mon problème mais le sien. Et quand je vois tout ça, je vais essayer de me débrouiller pour emmener le plus de matériel possible ici sinon je ne vois pas comment je vais pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Même si le plus chiant si je comprends bien, ça va être l’électricité. Clairement, si ça saute souvent, ça va m’énerver. Je me demande presque si je ne devrais pas me trouver un autre endroit au final… Et vu comment il répond à ma question, j’ai presque envie de l’étriper. A la place, je remets mes chaussures en l’écoutant pour essayer de me calmer. Il est c*n ou quoi ? Ma question, c’est combien ? Il ne m’a sorti aucun chiffre là ! Autumn reste calme… Ça va être dur. J’ai déjà envie de lui dire d’aller se faire f*utre. Je finis par rétorquer en gardant mon calme.
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Je ne compte pas sur toi pour grand-chose, fis-je en me relevant.
Je me débrouillerai pour la bouffe et le matériel. Par contre, ça ne me dit pas combien ça va me coûter pour l’électricité. Tu ne peux pas me donner un chiffre ?