Bonjour à tous !
Voici le chapitre 2 !
Juste une petite note : j'étais en train d'écrire le chapitre 6 et en faisant mes recherches, et j'avais des problèmes liés au lieu, ça ne m'allait pas trop dooonc j'ai repris mes recherches et je suis littéralement tombée amoureuse d'un endroit ! Donc petite délocalisation de l'histoire ce n'est plus à l'océan Atlantique mais à la mer Méditerranée ! Et pour ceux qui connaissent ou que ça intéresse, l'endroit où se situe l'histoire est la Presqu'île de Giens, allez-voir c'est magnifique là-bas !
Bref, j'ai déjà modifié le chapitre 1, mais pour le moment, ne vous inquiétez pas, ça ne change rien à l'histoire
Sur ce, bonne lecture !
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Chapitre 2 : Runnin'
S'enfuir
♪ :
https://www.youtube.com/watch?v=JX90jH7 ... Hh&index=2
Je me retourne en sursautant, m'enfonçant par la même occasion dans l'eau jusqu'à ce qu'elle m'arrive au menton. Adrien est debout, juste à côté de ma robe, les mains dans les poches. Mes mains se mettent à trembler.
— Je … je n'ai vu nulle part ce qui l'interdisait, dis-je d'une voix que je tentais d'être assurée.
— Mmh. Tu n'as pas totalement tort mais en général, un portail fermé veut dire interdit.
Je hausse des épaules, l'air de rien, alors qu'à l'intérieur, je meurs d'envie de plonger la tête sous l'eau. Il s'approche de la piscine et s'assoit au bord, laissant ses jambes dans l'eau. J'ai le réflexe de m'éloigner en plaquant mes bras sur ma poitrine.
— Mais ça tombe bien, je souhaitais m'excuser. C'était déplacé et je suis désolé si je t'ai mise mal à l'aise. J'espère que tu viendras quand même au cours demain.
La sincérité dans sa voix me frappe en plein cœur. Alors, j'acquiesce doucement.
— Je viendrai.
Il hoche la tête et regarde ses mains posées sur ses cuisses. Le silence nous enveloppe et on peut ainsi entendre le bruit de la fête sur la plage.
— Je n'ai jamais vu quelqu'un rester à côté d'une piscine par quarante degrés sans y mettre un pied avant d'y aller lorsque c'est interdit.
— Quoi ?
— Je t'ai vue cet après-midi. Tu es restée là-bas, dit-il en désignant la table où j'étais assise. Tu ne te baignais pas et maintenant, je te retrouve dans la piscine alors que c'est interdit. En général les gens font plutôt l'inverse.
— Et crois-tu que les gens s'amusent aussi à épier les autres ? lui lancé-je d'un ton tranchant.
Je m'attendais à tout sauf à ce qu'il éclate de rire. Je suis tellement prise au dépourvue que tout ce que je peux faire c'est l'observer avec des yeux ronds tandis qu'il renverse la tête en arrière. Pour la première fois, je le regarde réellement. Ses cheveux, bruns, sont coupés courts. Il est mince, sans être très musclé.
Il s'arrête de rire et me regarde en souriant. Ses yeux, verts clairs, expriment un amusement sincère. Pas de moquerie, non, juste d'amusement.
— C'est vrai que ce n'est pas commun. On doit juste être deux êtres d'exception.
Je ne peux m'empêcher de sourire. Un petit sourire timide, certes, mais je souris quand même.
— Bon, je déteste devoir interrompre quelqu'un qui s'amuse, mais tu ne vas pas pouvoir rester ici. Je vais te chercher une serviette.
Il se lève et s'éloigne vers le restaurant à côté de la piscine. Plus loin, se trouve l'accueil du club, sûrement où il va chercher ma serviette. Mais je ne compte pas rester ici à l'attendre.
Je profite de son absence pour sortir rapidement de la piscine. J'enfile ma robe sur mon maillot de bain et elle se colle immédiatement à ma peau mouillée. Je prends mes chaussures à la main et me précipite par le portail. Sans un bruit, je repars en direction des pins.
Lorsque je rentre dans notre logement, il est presque vingt-deux heures. Je me débarrasse de ma robe trempée et l'échange contre une chemise de nuit douillette et légère. Daphné et Mathieu ne sont pas encore rentrés, et ils ne reviendront probablement pas avant minuit. J'entre dans ma chambre et me laisse tomber sur mon lit, après avoir ouvert en grand ma fenêtre, juste en face.
Je peux entendre les bruits de la fête et l'odeur salée de la mer me monte aux narines. Je prends de grandes inspirations et m'autorise à repenser à ce qui vient de se passer. Je n'ai plus bien le choix d'aller au cours de tir à l'arc à présent. Puis, il faut voir le bon côté des choses : au moins, Daphné cessera d'être inquiète ou triste pour moi et je leur laisserai un peu d'espace.
Bercée par la musique qui résonne au loin et la brise légère qui s'engouffre par la fenêtre, je finis par m'endormir.
~
À quinze heures, je retourne au stand de tir à l'arc. Sur le chemin, je repense au déroulement de la journée qui se profile à l'horizon. Daphné était surexcitée à l'idée d'aller faire de la plongée avec Mathieu mais aussi à l'idée que je m'extériorise, comme elle aime me le dire.
Je vois déjà Adrien, sous la tente, en train d'écrire sur la petite table. J'envisage de faire demi-tour mais il lève la tête, me voit et me fait de grands signes. Plus le choix.
Je m'approche de lui, à contrecœur.
— Salut.
— Salut ! me dit-il avec un grand sourire. Alors, prête pour ta première leçon de tir à l'arc ?
Ce n'est pas possible, comment fait-il pour avoir l'air tout le temps super heureux ? Je suis tout de même soulagée qu'il ne reparle pas de la soirée d'hier, ni de ma fuite non-préméditée. Bon, peut-être un peu préméditée.
— Oui, dis-je sans entrain.
Il ne se laisse pas décourager et attrape l'arc qui était posé derrière lui. Je passe alors l'heure la plus longue de toute mon existence. Adrien tente absolument tout pour me détendre, mais sans succès. Il ne se décourage pas une seule fois et garde un sourire plaqué sur les lèvres chaque minute de la leçon. À la fin, je réussis à toucher la cible – miracle.
Il est en train de ranger le matériel et je m'apprête à repartir lorsqu'il m'attrape par le bras. Je me crispe aussitôt et il doit le sentir puisqu'il me relâche immédiatement.
— Je …
Pour la première fois de la journée, il semble avoir peu d'assurance. Je lève un sourcil, surprise.
— Oui ?
— Je voulais t'inviter. Ce soir. Il y a soirée karaoké à la piscine, donc je pensais qu'on aurait pu se promener sur la plage.
Pendant un instant, je suis touchée. Il a compris que je n'aimais pas me mêler aux activités et aux autres. Cette attention me touche. Mais ce n'est pas pour autant que je baisse ma garde.
— Je ne sais pas …
— Tu verras, c'est super apaisant quand il n'y a personne et que tu as toute la plage pour toi. Ça va être amusant.
Je ne sais pas ce qui me pousse à accepter. Son sourire, ma sœur, l'ancienne moi …
— D'accord.
— Super ! Je viens te chercher à vingt heures, devant chez toi, ça te va ?
— C'est parfait. Je suis au logement 208.
— Parfait, répète-t-il après moi avec un grand sourire.
Je tourne les talons et m'éloigne. Je mets quelques minutes à atteindre le terrain de tennis. Daphné et Mathieu sont là, en train de s'échanger des balles. J'en profite pour les observer quelques instants. Puis, Daphné me repère et laisse tomber sa raquette pour courir vers moi. Son enthousiasme me fera toujours autant rire.
— Aloooors, comment c'était ?
— C'était … cool. C'était cool.
— Tu veux jouer avec nous ?
— Arg, non, il fait trop chaud, vous êtes vraiment fou pour vous infliger ça.
Elle éclate de rire en se passant le dos de sa main sur son front dégoulinant de sueur.
— Bon, je vais aller lire un peu. On se retrouve pour dîner ? lui demandé-je.
— Ouaip ! On mange à la maison, pizza party ce soir.
— Super ! A tout à l'heure.
Je m'éloigne en lui faisant un petit signe de la main. Finalement, je reste plongée dans mon roman tout le reste de l'après-midi. Vers dix-huit heures trente, Mathieu et Daphné rentrent. Puis, à dix-neuf heures, nous nous réunissons autour de la table devant la maison. Mathieu et Daphné papotent de leurs activités de demain. Je n'ai jamais vu des gens aussi polyvalents. Je mange tranquillement ma pizza au fromage de chèvre lorsque Daphné me lance :
— On va à la soirée karaoké. Tu viens avec nous ?
À son regard, je comprends qu'elle s'attende à ce que j'accepte vu qu'hier j'avais déjà refusé leur sortie. Mes yeux passent d'elle à Mathieu. Ils attendent une réponse. Une réponse positive. Je déglutis.
— En fait, j'ai déjà quelque chose de prévu.
— Quoi ? me demande-t-elle surprise.
— J'ai … je vais sur la plage, avec Adrien. Il m'a invité.
Elle manque de s'étouffer avec la pizza qu'elle mangeait.
— C'est qui ?
— Celui qui m'apprend le tir à l'arc. On a sympathisé, mens-je en haussant les épaules.
Le regard que ma sœur échange avec son petit ami me fait grincer des dents. Ils sont surpris que j'aie accepté de sortir avec un garçon. Et pour être honnête je suis aussi surprise qu'eux.
Je sais qu'ils pensent tout deux à ce qu'il s'est passé la dernière fois que je suis sortie avec un garçon. Ma dépression qui a suivie. Ma phobie, mon obligation de suivre les cours à domicile
Mais on avait dit changement, pas vrai ? Alors pourquoi pas ? Après tout c'est à ça que servent ces vacances. Me faire penser à autre chose alors que mon retour en présentiel en cours s'approche à grands pas. Je me racle la gorge et repousse mon assiette, l'appétit coupé.
Je m'étais jurée de changer avant l'université. De supprimer définitivement cette personne qui avait dû passer par tout ça. Même si mon opinion sur l'amour ne changera jamais, ça ne m'empêche pas de devenir amie avec Adrien.
Daphné tend la main par-dessus la table pour attraper la mienne. Elle semble heureuse pour moi, sincèrement.
— Je suis vraiment contente, me dit-elle avec un sourire.
Je souris à mon tour et j'ai l'impression d'avoir un poids en moins sur la poitrine.
— Moi aussi, je suis contente.
Et bizarrement, sur le coup, je le pense sincèrement. Cette sortie – entre amis, j'insiste – est la première étape vers le changement. Vers la nouvelle moi qui va mener sa vie différemment. Qui va peut-être pouvoir s'intégrer à l'université.
L'appréhension me noue l'estomac. Daphné et Mathieu sont déjà partis à leur soirée. Je ne cesse de regarder l'écran de mon téléphone pour regarder l'heure. Dans deux minutes il sera vingt heures. Mon cœur s'affole dans ma poitrine. Je me bats mentalement pour éloigner les souvenirs tandis que j'attends Adrien. Daphné m'a aidée à choisir ma tenue. Malgré que j'aie insisté plusieurs fois que c'était un rendez-vous entre amis, elle m'a finalement choisie une robe au buste blanc et à la jupe rouge fleurie. Elle m'a aussi coiffée. Heureusement, elle est restée simple avec un chignon relâché. Je repousse une mèche de cheveux qui me tombe devant les yeux.
Puis, je le vois arriver entre les arbres. Je lâche un petit rire en voyant qu'il a toujours son sourire plaqué sur le visage. Il porte un short et un tee-shirt blanc immaculé.
— Prête ?
J'acquiesce et lui emboîte le pas. Nous ne parlons pas, seul le bruit de nos pas sur le tapis d'épines de pin casse le silence.
— Athéna … dit-il en réfléchissant. Je n'avais jamais rencontré personne avec ce prénom.
— Ma mère était persuadée que j'allais être une véritable guerrière, dis-je en haussant les épaules.
— Et elle a raison ?
Non, elle s'est totalement trompée.
— J'en sais rien. Mais tout le monde m'appelle Ana. Je le préfère à Athéna.
— Pourquoi ?
C'est quoi son problème avec les questions ?
— Parce que je trouve ça bizarre d'avoir le même prénom qu'une déesse grecque, mens-je.
— D'accord.
Ana.
Je lui rends son sourire. Nous arrivons à la plage. Je retire mes chaussures avant de marcher sur le sable chaud. Nous franchissons quelques mètres, grimpons sur une petite dune avant de faire face à la mer. Nous sommes à la pointe de la presqu'ile de Giens. L'endroit est magnifique, l'eau est limpide et nous sommes entourés par des falaises et de la végétation luxuriante.
De la dune où nous sommes, nous pouvons voir le soleil enflammer l'eau.
— C'est magnifique, murmuré-je.
— J'étais sûr que ça allait te plaire.
Nous descendons la petite dune et marchons le long de l'eau. Adrien anime la majorité de la discussion, j'ai l'impression d'avoir perdu l'habilité à mener une conversation depuis des années. Il me raconte la leçon qu'il a eu avec le petit garçon, qui a failli lui embrocher l'œil. Je l'écoute et ponctue son récit de petits rires.
Puis, finalement, nous nous asseyons à côté de l'eau. Les douces vagues viennent se jeter à quelques centimètres de mes pieds.
Adrien cesse de parler et nous admirons la mer méditerranée pendant quelques secondes.
— Tu étais déjà venue dans les environs, avant ?
— Une fois, j'étais allée à Toulon.
— Tu avais aimé cette ville ?
Je me remémore ce week-end. Encore une fois, c'était ma sœur qui m'avait emmenée avec elle et Mathieu.
— Moyen. Quand je suis rentrée chez moi, mon père avait fait ses valises et était déjà parti.
J'aimerais aussitôt retourner en arrière et retirer ce que je viens de dire. Je me suis livrée à lui, j'ai laissé les mots m'échapper, alors que je ne le connais pas.
— Désolée, je casse l'ambiance. Oublie ce que je viens de dire.
— Ne t'excuse pas, c'est moi et mes questions qui n'en finissent plus, dit-il en posant sa main sur la mienne.
Je la fixe quelques instants avec l'envie de pleurer. Mais je ne le fais pas. Fini la fillette faible. Je retire ma main et il recule la sienne en se raclant la gorge, embarrassé.
— Désolé, me dit-il.
Je tourne la tête vers lui pour remarquer qu'il me regarde et je n'aime pas du tout ce que je peux lire dans ses yeux. Au début, j'envisage de me lever et partir, mais je n'ai pas envie de fuir. Pour une fois.
— Adrien … qu'est-ce que tu attends de moi, au juste ? demandé-je doucement.
— Euh …
Pris au dépourvu, il ne semble pas quoi répondre mais il finit par me dire :
— J'aimerais qu'on soit amis.
— Juste amis ?
Il lâche un petit rire gêné.
— Hum … je ne sais pas. On ne se connait pas plus que ça, mais tu me plais, oui, si c'est ça ta question.
J'ai l'impression de recevoir un électrochoc. Et j'entends un rire dans ma tête. Le rire d'un souvenir refoulé. Un rire qui me répulse.
— Écoute, Adrien, ça ne va pas être possible.
Ma gorge se serre et les larmes me montent aux yeux. Il semble remarquer ma détresse puisqu'il affiche une mine inquiète. Et je me déteste en cet instant de me montrer si faible.
— Pourquoi ?
—Parce que je ne crois pas en l'amour. Et je ne crois pas en la confiance en l'autre non plus. Puis, quand bien même ces deux choses existeraient, je trouve que ça nous rend faible.
— En quoi crois-tu alors ?
Sa question me prend au dépourvue. Je viens de dire que j'étais comme un robot, sans sentiments et il ne semble pas choqué.
— Je … je n'en sais rien.
— Dans ce cas, laisse-moi te proposer quelque chose. On ne va pas être amis, mais juste … partenaires d'amusement. Ou coéquipiers.
— Je ne suis pas sûre de te suivre.
— On traîne ensemble, on s'amuse, on va au cinéma, faire de la plongée, ce que tu veux. Mais on reste non-ami. Juste, on s'amuse. On passe de bonnes vacances. Juste des non-amis.
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire à son terme "non-ami".
— Non-ami ? Ça n'a aucun sens.
— Ce n'est pas grave, ce n'est pas le plus important. Ce que je veux dire, c'est que j'aimerais passer du temps avec toi. Je te connais à peine, mais je t'aime bien. Tu m'as l'air d'une personne bien. Alors, voudrais-tu, chère Ana, être ma non-amie ? me demande-t-il en me tendant la main, un immense sourire aux lèvres.
Je regarde sa main tendue, avec un petit sourire.
Le changement, me répété-je.
Le changement.
Je glisse ma main dans la sienne pour la serrer.
— D'accord.
==> Suite avec le chapitre 3 ici <==