La saison des oranges
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La saison des oranges
A la saison des oranges se taisent les silences
tandis qu'explose le chant antique et cristallin
des anges qui éclosent,
des anges aux voix d'or pur
et bleues comme les yeux du ciel d'azur
vers lequel tous s'élèvent en un cortège étrange
accrochés aux flancs blancs des lévriers fous du vent
qui souffle sur le monde et les fixe aux nuages,
les grands vaisseaux du ciel.
Étrange orange de nos chants éternels.
Étrange orange de nos désirs de chair.
À la saison des oranges, les anges à la dérive,
fixés aux voiles de coton blanc,
sillonnent parfois le monde, traversent des océans de miel
au déclin du soleil
et se laissent choir enfin
en ces endroits singuliers
où les désirs des hommes sont morts.
Étrange orange de ces coups du sort,
j'héritais d'un ange à moitié mort.
Elle est jolie, murmure le coeur de l'ange
à mon oreille tendue vers lui,
elle est jolie... et belle
comme le lit blond d'une rivière
où des poissons d'argent dansent entre des pierres,
des pierres si polies, si lisses,
les miroirs écarlates de mon coeur déchiré.
Étrange orange de ta peau que la sueur et le sel
habille de nacre étincelante.
Elle est jolie et belle, dit l'ange divaguant sur l'amour,
elle est jolie... belle
comme une volée de lierre flamboyant sur un mur d'ambre tiède
où les yeux roux du soir ont coulé des oeillades amoureuses.
Étrange orange dans tes cheveux
que les anges et les dieux
ont baignés de lumière et de miel.
À la saison des oranges,
épuisé par ses désirs humains,
est mort mon ami, mon ange
en arrachant son coeur qu'il me confia
disant qu'un jour j'aurais à m'en servir,
et il partit avec ce sourire étrange
qu'ont les anges lorsqu'ils meurent sur la Terre.
J'ai pleuré mon ange et remisé son coeur
pour des jours meilleurs qui ne vinrent jamais
et les jours ont passé plus vite qu'un jour d'été
et je fus vieux soudain sans m'en apercevoir.
Elle est jolie, chante le choeur des anges,
elle est jolie... et belle
comme la foudre mortelle d'une épée éclatante
dans les mains vaillantes du plus grand des guerriers
qui s'agenouille à sa voix
et pleure comme un enfant.
Étrange orange de ta voix fatale.
Étrange orange de la terre sacrée
où tu es née.
Elle est jolie, disent les anges,
elle est jolie, si jolie et si belle
comme le grand dais pourpre d'un ciel au crépuscule
où les mains douces du soir ont gravé d'éternels mots d'amour.
Comme un rite de toujours, au déclin de mon soleil,
je traversais l'immense océan de miel
pour la vallée des oranges, le berceau de mon ange.
Une tombe en plein soleil exhalait des parfums d'orangers.
Je pris le coeur de mon ange
pour le mettre à l'abri dans la tombe
et je compris alors que ce coeur était le mien,
je vis l'immense trou fait dans ma poitrine,
il y avait si longtemps,
si longtemps.
Poussé par cet étrange destin,
J'enterrais mon coeur tout à côté du tien.
J'étais mort, mais près de ton corps, enfin !
Étrange orange de nos terreurs nues.
Étrange orange de nos vies si ténues.
À la saison des oranges meurent aussi les hommes
et au sombre endroit de leurs coeurs arrachés
naissent d'étranges oranges
dont se nourrit l'armée des anges
qui éclosent et montent vers le soleil
en chantant d'une voix d'or pur.
Étrange orange d'un amour qui dure.
Étrange orange d'un amour qui nous tue.
Tu es jolie... et belle
comme le lit blond d'une rivière
où des poissons d'argent glissent entre des pierres,
des pierres si polies, si lisses,
le miroir éclaté de mon âme déchirée.
tandis qu'explose le chant antique et cristallin
des anges qui éclosent,
des anges aux voix d'or pur
et bleues comme les yeux du ciel d'azur
vers lequel tous s'élèvent en un cortège étrange
accrochés aux flancs blancs des lévriers fous du vent
qui souffle sur le monde et les fixe aux nuages,
les grands vaisseaux du ciel.
Étrange orange de nos chants éternels.
Étrange orange de nos désirs de chair.
À la saison des oranges, les anges à la dérive,
fixés aux voiles de coton blanc,
sillonnent parfois le monde, traversent des océans de miel
au déclin du soleil
et se laissent choir enfin
en ces endroits singuliers
où les désirs des hommes sont morts.
Étrange orange de ces coups du sort,
j'héritais d'un ange à moitié mort.
Elle est jolie, murmure le coeur de l'ange
à mon oreille tendue vers lui,
elle est jolie... et belle
comme le lit blond d'une rivière
où des poissons d'argent dansent entre des pierres,
des pierres si polies, si lisses,
les miroirs écarlates de mon coeur déchiré.
Étrange orange de ta peau que la sueur et le sel
habille de nacre étincelante.
Elle est jolie et belle, dit l'ange divaguant sur l'amour,
elle est jolie... belle
comme une volée de lierre flamboyant sur un mur d'ambre tiède
où les yeux roux du soir ont coulé des oeillades amoureuses.
Étrange orange dans tes cheveux
que les anges et les dieux
ont baignés de lumière et de miel.
À la saison des oranges,
épuisé par ses désirs humains,
est mort mon ami, mon ange
en arrachant son coeur qu'il me confia
disant qu'un jour j'aurais à m'en servir,
et il partit avec ce sourire étrange
qu'ont les anges lorsqu'ils meurent sur la Terre.
J'ai pleuré mon ange et remisé son coeur
pour des jours meilleurs qui ne vinrent jamais
et les jours ont passé plus vite qu'un jour d'été
et je fus vieux soudain sans m'en apercevoir.
Elle est jolie, chante le choeur des anges,
elle est jolie... et belle
comme la foudre mortelle d'une épée éclatante
dans les mains vaillantes du plus grand des guerriers
qui s'agenouille à sa voix
et pleure comme un enfant.
Étrange orange de ta voix fatale.
Étrange orange de la terre sacrée
où tu es née.
Elle est jolie, disent les anges,
elle est jolie, si jolie et si belle
comme le grand dais pourpre d'un ciel au crépuscule
où les mains douces du soir ont gravé d'éternels mots d'amour.
Comme un rite de toujours, au déclin de mon soleil,
je traversais l'immense océan de miel
pour la vallée des oranges, le berceau de mon ange.
Une tombe en plein soleil exhalait des parfums d'orangers.
Je pris le coeur de mon ange
pour le mettre à l'abri dans la tombe
et je compris alors que ce coeur était le mien,
je vis l'immense trou fait dans ma poitrine,
il y avait si longtemps,
si longtemps.
Poussé par cet étrange destin,
J'enterrais mon coeur tout à côté du tien.
J'étais mort, mais près de ton corps, enfin !
Étrange orange de nos terreurs nues.
Étrange orange de nos vies si ténues.
À la saison des oranges meurent aussi les hommes
et au sombre endroit de leurs coeurs arrachés
naissent d'étranges oranges
dont se nourrit l'armée des anges
qui éclosent et montent vers le soleil
en chantant d'une voix d'or pur.
Étrange orange d'un amour qui dure.
Étrange orange d'un amour qui nous tue.
Tu es jolie... et belle
comme le lit blond d'une rivière
où des poissons d'argent glissent entre des pierres,
des pierres si polies, si lisses,
le miroir éclaté de mon âme déchirée.
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- Messages : 5
- Inscription : dim. 24 févr., 2019 4:48 pm
Re: La saison des oranges
j'aime beaucouuup
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- Messages : 32
- Inscription : mer. 13 oct., 2021 12:52 pm
Re: La saison des oranges
Il y a là quelque chose de lumineux, de cristallin... C'est beau ! Bravo !
Continue !
Continue !
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- Messages : 32
- Inscription : mer. 13 oct., 2021 12:52 pm
Re: La saison des oranges
Il y a là quelque chose de lumineux, de cristallin... C'est beau ! Bravo !
Continue !
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- Messages : 545
- Inscription : mer. 29 sept., 2021 1:29 pm
Re: La saison des oranges
Bravo, votre poème m'a rappelé le Cantique des Cantiques, et c'est une grâce de s'approcher de cette beauté. Un grand plaisir de lecture...
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- Messages : 1836
- Inscription : mer. 04 mai, 2022 7:58 pm
- Localisation : Belgique
Re: La saison des oranges
Très bon poème !
Ta manière d'écrire me plait beaucoup !
Ta manière d'écrire me plait beaucoup !