Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Terminé)

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 9)

Message par Chlawee »

Pendergast a écrit : ven. 14 mai, 2021 2:14 pm Bonjour, excellent, et qu'importe s'il est plus long, c'est même mieux, on a ainsi plus de temps pour s'imprégner de l'histoire et des sentiments des uns et des autres. C'est bien retranscrit et toujours aussi passionnant ! Bonne journée
Hey ! :D Merci beaucoup !
C'est vrai que c'est mieux quand c'est un peu plus long ! :D Certains chapitres seront assez courts, du coup j'en mettrai peut-être deux à la fois !
Merci encore ! Bonne journée !
lacrystal a écrit : ven. 14 mai, 2021 6:30 pm Je pense que tu sais ce que je vais dire, puisque je le dis à chaque chapitre xD Mais je le redis : Ce chapitre était génial !

Bon tout d'abord, Dean et Lyn sont juste trop trop trop chou, mon coeur fond !
Ensuite, le clan est vraiment adorable je suis fan *-* Par contre Lyn elle me fait trop de la peine, être restée enfermées avec de véritables monstres lui a laissé des séquelles :( :(
Mais heureusement Dean est là pour elle ;)
Par contre le coup du presque-baiser, j'ai moyennement apprécié :( Je voulais qu'ils s'embrasse moi !!! :lol: :lol: :lol:
Et encore une fois tu finis ton chapitre sur un suspens qui va probablement me tuer d'ici la semaine pro :lol: :lol: :lol:

Un super chapitre en tout cas *-*

J'ai hâte de lire la suite !
Oui mais j'aime que tu le dises. 8-) Merci ! *-*
T'as vu ça. 8-)
Mais oui. :( Des fois je m'en veux trop de lui avoir fait subir ça ! :lol: Et puis ce ressenti part très vite... Je rigole !
Je sais. :mrgreen: Je savais que ça allait te frustrer. :twisted: Héhéhéhé !
Merci beaucoup ! :oops:
Yumeko a écrit : dim. 16 mai, 2021 1:01 pm J'ai beaucoup aimé la transformation de Lyn en loup et je dois dire que je suis comme Dean, c'est assez drôle de découvrir ses réactions. Il y a de quoi rire et en même temps, c'est la rend vraiment mignonne.
Et ce dernier chapitre avec la rencontre des membres de la meute, c'est intéressant d'en découvrir plus à leur sujet. J'ai hâte de la voir interagir davantage avec ces nouveaux perso et de la voir tisser des liens, les uns avec les autres. Mais tu nous laisses trop sur notre fin ! Vivement la suite pour découvrir ce personnage mystère.
Merci ! :lol:
Je suis contente que les autres vous aient convaincu ! :D J'ai hâte que vous en sachiez plus sur eux !
Encore merci !
MGT_ a écrit : lun. 17 mai, 2021 8:55 am Ah ! J'aime les chapitres un peu long parce qu'ils permettent de se plonger carrément dans l'histoire.
Et celui-ci est particulièrement intéressant. De part la transformation de Lyv maisbaussi de cette rencontre avec le clan et de sa manière d'agir à chaque besoin.
J'espère qu'elle aura une conversation avec Swan (si je ne me trompe pas de prénom).
Bref, vivement vendredi pour la suite !
Merci ! :D Je suis contente d'avoir bien réussi à retranscrire ce qu'elle ressent par rapport à ces séquelles, alors !
Oui c'est bien Swann ! :) Avec un N en plus !
Merci !
melaivy a écrit : mar. 18 mai, 2021 2:58 pm un bon chapitre, l'histoire et les personnages s'installent un peu plus.

la galère de lyn et la façon dont le clan la met à l'aise, les interactions, le personnage de Swan, les petits métamorphes malicieux, j'ai tout aimé.

le nouveau suspense qui s'annonce... c'est qui, mais c'est qui ?
Merci beaucoup ! :D
Ah ah ! 8-) Mystère !
lucybarasson a écrit : jeu. 20 mai, 2021 9:04 pm bonjour,
je viens juste de voir ton message (dsl je n'ai pas l'habitude de consulter les messages!) et je viens donc de découvrir ton histoire. j'ai vraiment bcp aimé et ai eu de la chance d'avoir 9 chapitres d'un coup mais maintenant j'attends la suite avec impatience!
Hello ! Bienvenue ! :D
Merci beaucoup ! ça me touche ! Je suis trop contente que t'aies lu les 9 d'un coup ! :o Encore merci !
MGT_

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 9)

Message par MGT_ »

Oooh la fin du chapitre est tellement belle ! Je craque !
Bon, j'ai adoré ce chapitre une nouvelle fois et on découvre encore plus la Lyn d'avant. J'ai hâte de découvrir l'évolution avec tous ces personnages et notamment avec Dean et Ash. Ils doivent formerbun beau trio. Mais aussi rien qu'avec Dean !

Vite ! Vivement la suite !
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 9)

Message par lacrystal »

Hello !

Alors, tout d'abord, Ash. Mais Ash, ça va être mon deuxième perso masculin préféré ! Après Dean, of course, cela va de soi. Dean est mon chouchou <3
Il est tellement attentionné envers Lyn, je l'adore *-*
Bref, je m'égare :lol:

Bon sinon, vraiment ça m'a trop fait de la peine la discussion entre Ash et Lyn :( ça se voit qu'il tenait à elle, genre énormément mais qu'il avait abandonné tout espoir de la retrouver en vie ... ça m'a brisé le coeur

Par contre après, ils étaient trop chou à se bagarrer, ça m'a bien fait rire :lol: :lol: :lol: Je sens que leur amitié ne sera pas longue avant de redevenir exactement comme elle était *-*

Et cette dernière phrase là : "Je ferais tout pour toi, Lyn." *-* *-*
Je pensais que c'était impossible que je sois encore plus fan de Dean. Je me suis trompée. Je suis TEEEEEEEEELLEMENT FAN DE LUI LA.
Je l'aime trop. Ils sont trop chou.
Vraiment, là, je suis comme un dingue devant mon écran :lol: :lol: :lol: Vivement qu'il y ait un rapprochement entre eux *-*

Un super chapitre et j'adore toujours autant ta plume !!

A bientôt :*
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 9)

Message par Pendergast »

Bonsoir, j'ai beaucoup aimé la relation entre Ash et Lyn, il y a beaucoup d'émotions entre les 2, quelle tristesse que Lyn ne se souvienne de rien... Un chapitre tendre et nostalgique, et la fin avec les mots de Dean, trop choupinou !! Bonne soirée
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 9)

Message par Chlawee »

MGT_ a écrit : ven. 21 mai, 2021 6:34 pm Oooh la fin du chapitre est tellement belle ! Je craque !
Bon, j'ai adoré ce chapitre une nouvelle fois et on découvre encore plus la Lyn d'avant. J'ai hâte de découvrir l'évolution avec tous ces personnages et notamment avec Dean et Ash. Ils doivent formerbun beau trio. Mais aussi rien qu'avec Dean !

Vite ! Vivement la suite !
Merci beaucoup ! :D La suite demain !
lacrystal a écrit : ven. 21 mai, 2021 7:25 pm Hello !

Alors, tout d'abord, Ash. Mais Ash, ça va être mon deuxième perso masculin préféré ! Après Dean, of course, cela va de soi. Dean est mon chouchou <3
Il est tellement attentionné envers Lyn, je l'adore *-*
Bref, je m'égare :lol:

Bon sinon, vraiment ça m'a trop fait de la peine la discussion entre Ash et Lyn :( ça se voit qu'il tenait à elle, genre énormément mais qu'il avait abandonné tout espoir de la retrouver en vie ... ça m'a brisé le coeur

Par contre après, ils étaient trop chou à se bagarrer, ça m'a bien fait rire :lol: :lol: :lol: Je sens que leur amitié ne sera pas longue avant de redevenir exactement comme elle était *-*

Et cette dernière phrase là : "Je ferais tout pour toi, Lyn." *-* *-*
Je pensais que c'était impossible que je sois encore plus fan de Dean. Je me suis trompée. Je suis TEEEEEEEEELLEMENT FAN DE LUI LA.
Je l'aime trop. Ils sont trop chou.
Vraiment, là, je suis comme un dingue devant mon écran :lol: :lol: :lol: Vivement qu'il y ait un rapprochement entre eux *-*

Un super chapitre et j'adore toujours autant ta plume !!

A bientôt :*
Hey ! :D
Alors Dean te remercie. 8-) Ash est un peu jaloux mais il s'y fera. :mrgreen:
Tu peux t'égarer, y a pas de problème ! :lol:
Ah cool ! ça veut dire que c'est réussi ! :D Mais oui les pitchounes là... :cry: Je me demande trop ce que j'aurais fait à leur place. :lol:
En même temps, qui peut résister à Ash ? :P
Dean : 8-) 8-)
Ash : Arrête de te la péter.

Merci beaucoup !! <3
Pendergast a écrit : ven. 21 mai, 2021 8:34 pm Bonsoir, j'ai beaucoup aimé la relation entre Ash et Lyn, il y a beaucoup d'émotions entre les 2, quelle tristesse que Lyn ne se souvienne de rien... Un chapitre tendre et nostalgique, et la fin avec les mots de Dean, trop choupinou !! Bonne soirée
Hey ! Je suis ravie que ça te plaise ! :D
Merci beaucoup ! :D Bonne soirée !
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 11)

Message par Chlawee »

Bonjour ! :D Voici le chapitre 11, j'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture !
Si vous trouvez qu'il était trop court, dîtes-le moi et la prochaine fois, s'il y a deux chapitres courts à la suite, je pourrai les mettre en même temps ! :D

Chapitre 11

Les jours qui suivirent ma rencontre avec Ashyrel furent plus légers. Le voir m’avait fait du bien. Il avait fait ce qu’il pouvait pour que nous puissions nous voir plusieurs fois. Dean et lui paraissaient toujours gênés, en présence de l’autre. Même si la discussion était souvent joyeuse – et je faisais tout pour –, je sentais la tension qu’il y avait entre eux. Le loup avait parfois un regard lourd de reproches envers le corbeau, et ce dernier avait du mal à masquer sa culpabilité.

Mais je voyais qu’ils faisaient de leur mieux pour essayer de dépasser ça. Au moins pour moi. Même si cette nouvelle amitié paraissait prématurée, Dean savait qu’Ash était important à mes yeux, ou du moins, l’avait été par le passé, et inversement. Pour ma part, même si je passais de bons moments avec le corbeau, je n’étais pas encore tout à fait à l’aise, ce qui était normal, puisque je le connaissais depuis peu.

Enfourchant mon vélo généreusement donné par Griffin, dont il ne se servait jamais, je me mis en route pour mon lieu de travail. J’avais commencé quelques jours plus tôt, et je commençais à m’adapter au poste de serveuse, malgré quelques maladresses encore présentes. Je prenais doucement le pli, au grand soulagement de la vaisselle qui avait failli être détruite plusieurs fois.
La première fois que j’étais allée travailler, j’avais bien vu que Dean était inquiet à l’idée de me laisser partir. Il prenait sur lui mais je savais qu’il avait cette crainte – et l’aurait probablement toujours – que je disparaisse à nouveau, de ne plus me revoir. Que ce cauchemar recommence. Et lorsque j’étais revenue, j’avais perçu son soulagement.
Je devais avouer que j’étais anxieuse également. Mais je savais que je ne devais pas m’arrêter de vivre et, de plus, même si ce boulot avait son lot de tâches pénibles, j’aimais me sentir utile, faire quelque chose de mes journées.

Je parvins au restaurant – le Turner’s Diner – et attachai mon vélo, en chantonnant. Cela me mettait de bonne humeur. J’avais passé plusieurs jours à regrouper des musiques que j’appréciais, et que j’écoutais peut-être même déjà, des années plus tôt, ainsi que des nouveautés. La musique m’avait donné l’impression que je pouvais souffler à nouveau. Je n’avais pas droit à cela, pendant mes années d’emprisonnement. Parfois, un air que je n’avais même pas entendu m’échappait, sans que je ne sache d’où ce souvenir venait. Mais c’était tout.

Alors que je me redressais, je lâchai un petit cri de surprise et de frayeur, en voyant quelqu’un devant moi. Je pensais être seule, d’ordinaire, il n’y avait personne dans le coin à cette heure-ci.
L’homme me fit un petit sourire.

— Navré de t’avoir fait peur, s’excusa-t-il.

Mon cœur se mit à battre plus vite. Nous étions seuls, dans une ruelle, derrière le restaurant. Je ne pouvais que le regarder avec des yeux écarquillés.

— Tu as fait tomber ça, déclara-t-il.

Lentement, mon regard finit par descendre sur sa main qui était tendue dans ma direction. Elle tenait mes clés, qui s’entrechoquaient à cause du mouvement de son bras. La poche avant de mon sac ne devait pas être bien fermée.
Je mis une main sur ma poitrine et repris mon souffle. J’eus un rire gêné en me rendant compte que je paniquais pour rien. Néanmoins, il était familier avec moi alors que je ne le connaissais pas du tout. Et nous n’avions pas le même âge : il devait approcher les cinquante ans.

— Merci, soufflai-je.
— Pas de quoi, beauté, répondit-il avec un clin d’œil.

Ce surnom me fit tiquer. Je me raidis et mon sourire se fit crispé. Je décidai de ne rien dire et lui adressai un dernier hochement de tête, avant de me diriger à grands pas vers l’entrée du restaurant. Du coin de l’œil, je le vis s’éloigner à son tour. Je soupirai de soulagement.
Bon. Ce devait juste être un mec un peu lourd. Rien de bien méchant, même si je n’aimais pas ça.

Je saluai deux de mes collègues qui étaient déjà arrivés, puis me dépêchai d’aller me changer. Le restaurant représentait les années cinquante, avec les banquettes d’un rouge pétant, les tableaux montrant des vieilles célébrités et des écrans diffusant en continu des cartoons, des extraits de films ou bien des clips musicaux. J’aimais cette ambiance. Et le fait de bien m’entendre avec les autres était un vrai plus. Mais en sachant que c’était Griffin à la tête de cet établissement, cela ne m’étonnait pas.
Bien vite, des habitués entrèrent pour prendre un petit-déjeuner. Il n’y avait pas beaucoup de monde encore, alors le service était plutôt rapide. Cela commença à se corser plus tard dans la journée. Je comprenais pourquoi les autres étaient débordés avec une serveuse en moins dans l’équipe.

Et on aurait dit que les clients prenaient un malin plaisir à salir au-delà du possible. Nous étions en plein rush pour le déjeuner et je devais nettoyer les tables, installer les clients à l’une d’elles, prendre leurs commandes, les apporter, et recommencer. Mais il y avait trop de monde et les tables vides étaient encore sales. Avec ma collègue Sydney, nous faisions de notre mieux pour gérer, en salle, et faire au plus vite. Seulement, une crasse qu’un client avait fait semblait indestructible. Cela faisait cinq bonnes minutes que je m’acharnais dessus avec mes torchons.

Lorsque j’en vins enfin à bout, je me détournai de cette maudite table afin d’aller à la rencontre des clients, mais j’eus un moment d’arrêt quand mon regard se porta sur l’autre bout de la rue, à travers la vitre.
L’homme de ce matin était adossé au mur, en face. La route et des voitures défilant nous séparaient, et il ne faisait rien de spécial, mais une vague inquiétude me saisit. Surtout qu’il avait les yeux rivés dans ma direction.

Je déglutis. Soudain, je le vis tourner la tête et discuter avec quelqu’un. J’expirai un bon coup. Il était peut-être souvent dans le coin, mais je n’avais pas fait attention.
Je secouai la tête et me remis en marche sous les regards curieux des clients qui se demandaient sûrement pourquoi je m’étais figée.

~


Nous pouvions enfin souffler un peu. Le rush était terminé. Même si des clients continuaient de venir, il y en avait peu. J’échangeai un regard empli de soulagement avec Sydney. Elle leva ses pouces en signe de victoire quand elle termina de laver la dernière table qui avait besoin d’un bon coup de chiffon, tandis que de mon côté, je m’attaquais au comptoir du bar.
Alors que j’étais dos à la porte, j’entendis celle-ci s’ouvrir. Tout de suite, les claquements des talons de ma collègue parvinrent à mes oreilles. Elle allait s’occuper des nouveaux venus pendant que je terminais mon nettoyage.
Je n’avais pas encore fini, quand elle se rapprocha de moi pour me chuchoter :

— Lyna, un client veut que ça soit toi qui t’occupes de lui, m’annonça-t-elle avec un air perplexe.

Je fronçai les sourcils en la regardant, puis le dirigeai vers la salle.
La vague inquiétude que j’avais éprouvé tout à l’heure commença à s’intensifier. Le cinquantenaire qui semblait décidément ne plus me lâcher était assis à une table, attendant que je daigne venir. Il me fixait et, quand il vit que je l’observais, il m’adressa un sourire que je trouvai malsain.

— Tu le connais ? me questionna-t-elle.
— Je ne lui ai parlé qu’une fois, brièvement.
Elle me donna un coup de coude dans les côtes et prit un air malicieux, en veillant à rester discrète.
— Tu lui as tapé dans l’œil, plaisanta-t-elle.
La grimace que je fis parlais pour moi. Elle retrouva son sérieux.
— S’il t’embête, appelle-moi, me dit-elle avant de saisir mon chiffon afin de prendre le relais sur le comptoir.

J’opinai puis me forçai à marcher vers lui. Je plaquai un rictus factice sur mes lèvres, que nous devions toujours avoir avec la clientèle.

— Pendant un instant j'ai cru que tu allais t'enfuir, se moqua-t-il.
Ça démarrait bien. Mon sourire dentifrice commençait à s’effriter.
— Bonjour. Vous avez fait votre choix ? l'interrogeai-je mécaniquement comme je l'avais fait pour les autres clients, toute la matinée.
J'évitai son regard en me concentrant sur la pointe de mon stylo, prête à écrire dans mon carnet.
— Que me conseilles-tu... (Il y eut une petite pause et je relevai les yeux pour le voir tenter de décrypter mon badge.) Lyna ?
Cela me faisait déjà bizarre d’entendre ce nom, ça l’était encore plus quand ça venait de lui.
— Le sandwich le plus cher, répondis-je du tac-au-tac.

Si un de mes collègues m'avait entendue, j’aurais sûrement des problèmes. Mais ça m’avait échappé. Cet homme jouait avec mes nerfs.
Heureusement, il lâcha un petit rire.

— Taquine, hein ? (Je me mordis sévèrement la lèvre pour ne rien répliquer de déplacé.) Je vais prendre un burger au poulet, un grand coca et un milkshake au chocolat, se décida-t-il finalement.
À défaut d’être agréable, il serait rentable.
— Et peut-être ton numéro, s'il te plaît, ajouta-t-il sur un ton mielleux.
J’étais sûre qu’il pensait que son sourire était à tomber. Il semblait ne douter de rien.
— Pardon ? ne pus-je m’empêcher de m’esclaffer, nerveuse.

Il pensait vraiment que ça marcherait ? Sérieusement ?
Mes yeux devinrent deux petites fentes le fusillant. Il n'en parut que plus amusé. Je secouai la tête et allai passer la commande avant qu’il ne réponde. Est-ce que je pouvais demander à ne plus le servir ? Je travaillais ici depuis trop peu de temps ! Mais il me mettait vraiment mal à l’aise.
Peut-être que je pourrais cracher dans son soda pour me consoler un peu ?

Après réflexion, je me répétai que le mieux était encore d’ignorer ses avances. Il finirait bien par se lasser. Je ne voulais pas perdre mon job pour un con.
Quelques instants plus tard, je lui amenai sa commande.

— Bon appétit, dis-je poliment, mais sur un ton sec.

En toutes circonstances, la politesse. Même quand les clients étaient horribles avec vous. Malheureusement. Je tentai de me consoler en me disant qu’il ne m’importunerait sûrement plus en voyant que je n’étais pas intéressée, et même carrément hostile envers lui. Pas de pourboire pour moi, mais j’allais m’en passer.

Je rejoignis Sydney, qui semblait avoir assisté de loin à notre échange. Elle ne devait pas avoir tout entendu, car elle m’interrogea du regard. Pour toute réponse, je levai les yeux au ciel. Elle me fit un sourire désolé.

— Il y a de sacrés enfoirés, parfois, soupira-t-elle.

Je compris à son ton qu’elle devait avoir l’habitude d’en voir passer, dans le restaurant.

~


Je devais me retenir de grogner contre la femme dans l’écran. Certes, je n’arrivais pas totalement à grogner comme un loup, mais j’y étais presque.

J’étais épuisée de ma journée de travail et encore un peu de mauvaise humeur après l’épisode du client lourd, et je m’imposais une séance de sport tardive. J’avais décidé de me remettre en forme. Je mangeais plus et j’avais dans l’idée de prendre un peu de muscles. Je n’en pouvais plus de voir ma silhouette trop maigre, qui me rappelait ma privation de nourriture et les mauvais souvenirs qui allaient avec.

— Et on fait une nouvelle série de trente abdos pour terminer, s’enthousiasma la coach sportive provenant d’une vidéo sur YouTube.

Je grommelai quelque chose d’incompréhensible mais me mis tout de même en place pour m’exécuter. Après tout, je n’avais qu’à couper, si j’en avais marre. Je devais partir du principe que c’était moi qui m’infligeais ça, et que la dame n’y était absolument pour rien.
Pourtant, mon ventre et mes cuisses hurlaient depuis une heure que tout le monde était coupable de leur malheur et que ça devait cesser. J’allais avoir de sacrées courbatures.

Je fis mon exercice en me retenant d’abandonner avant la fin, puis m’étalai sur le sol, les bras écartés.
Je l’ai fait.
Je rêvais d’une bonne douche. Il fallait juste que je trouve le courage de me relever. Peut-être demain.
La porte d’entrée s’ouvrit. Dean entra et s’arrêta lorsqu’il me vit allongée sur le sol du salon, transpirante.

— Dure journée ? fit-il, la malice perçant sa voix.
— J’ai été malmenée, répondis-je, grognon.

Je pointai l’ordinateur du doigt. La coach me conseillait de bien m’étirer et me souhaita une bonne soirée. Je faillis même la remercier.
Il secoua la tête, amusé, puis se dirigea vers la cuisine. J’eus le temps d’apercevoir ses épaules se relâcher, en voyant que j’étais bien rentrée et que j’allais bien.
Des bruits de pas précipités se firent entendre dans le couloir.

— Salut Ez’, hélai-je l’intrus sans même regarder si c’était bien lui, les yeux toujours rivés sur le plafond.

Il avait l’habitude de débarquer presque tous les soirs pour nous piquer des friandises. Il s’était rapproché de moi, depuis que je lui avais fait passer des bonbons en douce alors que Griffin lui avait dit non. Je n’avais pas pu résister à sa moue contrite et à ses grands yeux bleus suppliants.
Eden, quant à elle, était encore distante, ce que je comprenais parfaitement. Il lui faudrait du temps pour être tout à fait elle-même avec moi.

— Chalut ! s’exclama-t-il, et je compris qu’il avait déjà un gâteau dans la bouche.
— Tu sais que je vais finir par te faire payer les courses, si ça continue ? lança Dean avec un ton faussement exaspéré.
— Cool ! Che pourrais acheter pleins de chucreries !

Quelque chose me disait que ce n’était pas la réaction espérée.
Je vis le visage du lionceau apparaître dans mon champ de vision, au-dessus de ma tête. Il avait des miettes sur les joues. Je souris.

— Qu’ech-que tu fais par terre ? s’enquit-il, dubitatif.
— J’écoute les vibrations du sol, improvisai-je.
Curieux, il termina de manger son morceau de brownie et s’allongea à côté de moi, collant son oreille au parquet.
— J’entends rien, commenta-t-il, déçu.
Je ris puis lui ébouriffai les cheveux. Il tenta d’y remettre de l’ordre.
— Ne change jamais, le priai-je avant de trouver la force de me relever.

J’époussetai mon bas de jogging puis remarquai deux autres présences dans la pièce. Deux chats blancs étaient assis et me toisaient avec intérêt, suivant mes moindres gestes. Je reconnus les parfums des jumeaux. Je m’accroupis devant eux.

— Comment vous allez ? les interrogeai-je par réflexe, tout en sachant qu’ils ne pourraient pas répondre.

Sans pouvoir m’en empêcher, je mis mes mains sur leurs petites têtes, afin de les caresser. Ils étaient adorables.
Sadie secoua la tête et recula, refusant d’adopter ce comportement de félin. Elle sauta sur la table de la salle à manger et nous fixa d’un regard hautain. Là, pourtant, elle imitait bien le chat dans toute sa fierté. Cela m’amusa. Sage, lui, se mit à ronronner et se frotta contre ma paume.

— Comment ça se fait que vous ne soyez pas sous forme humaine ? demandai-je pour moi-même, un peu troublée.

J’avais l’impression de les voir plus souvent en chat, même lorsqu’il n’y avait pas de raison de se transformer. Peut-être étaient-ils plus à l’aise ainsi ?

— Ils sont déviants, m’annonça Ezekiel, qui venait de se relever et qui m’avait entendu.
Je fronçai les sourcils tout en me redressant, le chat blanc dans mes bras.
— Déviants ? relevai-je.
— Ça leur fait mal d’être trop humains.

Je ne trouvai rien à répondre, alors que j’avais pleins de questions. Comment ça, ça leur faisait mal ?
Dean, qui était allé se préparer un café, apparût dans la pièce.

— Ils ont besoin de se transformer plus souvent que les autres métamorphes, expliqua-t-il. Parfois, ils ne le contrôlent pas, et en sont dépendants.

Oh… Cela devait être difficile à vivre. Je continuai de caresser le doux pelage du jumeau, comme pour le réconforter.
Sage agita sa petite tête comme pour marquer son accord avec cette description de ce qu’on appelait les « déviants ». Sadie, elle, sauta de la table pour s’approcher. Sans que je ne le voie venir, elle étira ses pattes avant pour les accrocher à mon bas de jogging.

— Aïe ! me plaignis-je.
Elle n’avait pas de mal avec le fait de faire ses griffes, en tout cas !
— Est-ce que tu peux éviter de faire des trous dans…

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase, qu’elle se rua sur mes chaussures laissées dans l’entrée, afin de s’en prendre à mes lacets, roulant sur le dos pour jouer avec. Au moins, mon jogging serait épargné, et ma peau avec.
Je fus attendrie en la voyant faire. Nos instincts étaient vraiment forts, lorsque nous étions transformés. Et quelque chose me disait que c’était encore plus puissant, pour eux.

Je reposai Sage qui commençait à se débattre, sur le sol, puis allai me chercher un verre d’eau dans la cuisine. Je m’adossai ensuite au mur séparant cette pièce du salon, et observai tout ce petit monde, dans le salon. Une bouffée de chaleur me saisit. Je me rendis compte que j’étais à l’aise. J’étais encore assez timide envers certains membres du clan et n’osais pas m’imposer, mais j’aimais être entourée de si bonnes compagnies. Comme si, quelque part, j’étais enfin à ma place.

Je jetai un œil à Dean, discrètement, tandis qu’il taquinait Ez, qui mangeait encore comme un ogre toute nourriture possédant un minimum de sucre qui avait le malheur de se trouver sur son chemin. L’Alpha avait l’esquisse d’un sourire tendre sur son visage. Je me surpris à avoir la même expression. Son visage, reflétant souvent de l’inquiétude ou de la fermeté, était adouci. J’avais l’impression qu’il l’était plus que quelques semaines avant, avec eux, même s’il l’était déjà avec le lionceau, qui parvenait à le rendre joyeux. Depuis quelques temps, comme s’il m’imitait, il paraissait s’adapter, lui aussi. Mais pourquoi avait-il à le faire, puisqu’il était à la tête du clan depuis un moment, et que les différents membres étaient ses amis ?

Je dus m’empêcher de rougir, tandis que je le regardais toujours. Depuis que nous avions failli nous embrasser, des jours plus tôt, une certaine tension avait pris place entre nous. Pas désagréable, mais aucun de nous deux n’osait franchir le pas, tenter quelque chose. Par manque de courage ? Par égard pour l’autre ? Je savais que je craignais de me laisser aller, pour qu’il finisse par en souffrir, de ne pas retrouver l’autre Lyn. J’ignorais ce qu’il en était pour lui. Peut-être avait-il la même peur, et désirait me ménager.
Mais j’y pensais tous les jours. Ce souvenir me hantait. Je me demandais ce qui se serait passé si Griffin n’était pas arrivé.
J’étais certaine, en tout cas, que nous finirions par en parler. Je le ferai, si je voyais que nous étions toujours bloqués. Soit nous nous lancerions, soit nous nous mettrions d’accord sur le fait que nous ne serions pas plus que des amis. Il fallait que je sache à quoi m’en tenir.

Même si cette dernière possibilité me faisait mal, je l’accepterais, si c’était son souhait. Si cela lui permettait de ne pas être blessé et de se reconstruire.

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Chapitre 10
Chapitre 12
Dernière modification par Chlawee le sam. 05 juin, 2021 10:21 am, modifié 1 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 11)

Message par lacrystal »

Chloe38200 a écrit : ven. 28 mai, 2021 10:58 am Bonjour ! :D Voici le chapitre 11, j'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture !
Si vous trouvez qu'il était trop court, dîtes-le moi et la prochaine fois, s'il y a deux chapitres courts à la suite, je pourrai les mettre en même temps ! :D
Moi, je dis si ça permet d'avoir 2x plus de Dean et Lyn, à chaque fois je te dirai que les chapitres sont trop courts :lol: :lol: Nan en vrai, ça dérange pas du tout qu'il soit court ! Puis, il est pas si court que ça :lol:
— Pas de quoi, beauté, répondit-il avec un clin d’œil.
— Et peut-être ton numéro, s'il te plaît, ajouta-t-il sur un ton mielleux.
J’étais sûre qu’il pensait que son sourire était à tomber. Il semblait ne douter de rien.
— Pardon ? ne pus-je m’empêcher de m’esclaffer, nerveuse.
EH OH TU TE CALMES MON PETIT, ELLE N'EST PAS LIBRE. Puis, même si elle l'était, t'es trop lourd, alors tu vas te calmer direct, sinon je vais chercher la poêle et crois-moi, tu ne veux pas y goûter.

— Dure journée ? fit-il, la malice perçant sa voix.
— J’ai été malmenée, répondis-je, grognon.
J'aurais plus appelé ça de la torture, mais d'accord


— Qu’ech-que tu fais par terre ? s’enquit-il, dubitatif.
— J’écoute les vibrations du sol, improvisai-je.
Curieux, il termina de manger son morceau de brownie et s’allongea à côté de moi, collant son oreille au parquet.
— J’entends rien, commenta-t-il, déçu.
Je ris puis lui ébouriffai les cheveux. Il tenta d’y remettre de l’ordre.
— Ne change jamais, le priai-je avant de trouver la force de me relever.
:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: J'adore ce petit, Lyn a raison, ne change jamais !
— Ils sont déviants, m’annonça Ezekiel, qui venait de se relever et qui m’avait entendu.
Je fronçai les sourcils tout en me redressant, le chat blanc dans mes bras.
— Déviants ? relevai-je.
— Ça leur fait mal d’être trop humains.
:o :o :o
Les pauvres ... ça doit être super dur !
Soit nous nous lancerions, soit nous nous mettrions d’accord sur le fait que nous ne serions pas plus que des amis. Il fallait que je sache à quoi m’en tenir.

Même si cette dernière possibilité me faisait mal, je l’accepterais, si c’était son souhait. Si cela lui permettait de ne pas être blessé et de se reconstruire.
NON je proteste. On va arrêter la phrase à "Nous nous lancerions" Et après je rajoute "et ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants"
Je ne veux même pas envisagé l'autre possibilité.


Alors ! Du coup je le répète, ce chapitre je ne l'ai pas spécialement trouvé court :lol: (Bon après moi je suis habituée à écrire des chapitres à 2500 mots, je sais que toi c'est plus ... beaucoup plus xDDDD)
Donc. Tout d'abord, j'ai très peur du gars lourd là, je sens il va revenir ;-; Parce que je sais que les auteurs aiment torturer leurs personnages :lol:
Bon, sinon, la fin du chapitre m'a mis en PLS. Il n'y a pas d'autres possibilités, là, je veux Dean et Lyn ensemble ils sont fait l'un pour l'autre !!! Tu nous fais pas ça, hein ? Dis moi qu'ils vont finir ensemble :(
Par contre, il est vraiment trop chou Ez' <3 Quand il se met au sol pour écouter les vibrations, ça m'a fait trop rire :lol: :lol: :lol:
J'espère que dans le prochain chapitre, on aura peut-être un bisous entre Lyn et Dean ? Pleeeeeaaaaaaasssssseeee
Et promis je serai gentille avec Ana et Adrien :roll: :lol: :lol: :lol: :lol:

Enfin, un super chapitre encore une fois, j'adore ta plume toujours autant !

A bientôt :*
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 11)

Message par melaivy »

J'espère que c'est juste un potentiel harceleur et pas un chasseur qui aurait retrouvé la trace de Lyn... (ou comment choisir entre la peste et la famine...)
Le petit Ez est trop mignon :)
Pauvres Sadie et Sage... ça doit être dur de vivre ce traumatisme.
Prochaine fournée vivement attendue, Chloé.
.
CordeLivre

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 11)

Message par CordeLivre »

Hellow ! Mon dieu j'ai enfin trouvé 'e temps de lire cette histoire (bon okay il est 5heure du matin quand j'écris ce message, oups). Que dire ... Wow ! J'avoue que les premiers chapitres étaient angoissant pour les personnages mais ils nous mettaient dans le bain direct et ça c'est trop bien ! Ensuite, la rencontre avec Dean je la sentais venir, je sentais la petite histoire de connaissances ++ ;) Je suis heureuse pour Lyn car elle a pu retrouver d'anciennes connaissances même si elle s'en souvient pas. J'avoue que le passage avec le mec lourd au restaurant n'est pas rassurant mais je ne m'inquiète pas tu sauras trouver une explication logique à tout ça :D
J'ai hâte de lire les prochains chapitres hihi
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 11)

Message par Pendergast »

Bonjour, encore un excellent chapitre, avec un soupçon d'angoisse, j'espère que le lourdingue est bien un lourdingue et pas autre chose ! :shock: Bon dimanche
MGT_

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 11)

Message par MGT_ »

Hello ! Un chapitre que j'ai l'impression transitoire entre le début et l'intrigue générale de l'histoire. J'ai hâte de savoir la suite avec cet homme étrange qui a l'air de connaitre Lyn mine de rien.
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par Chlawee »

Bonjour ! Désolée du retard mais j'ai eu une journée très chargée hier et je n'ai pas eu le temps de poster le chapitre... Mais le voici ! :D Bonne lecture !

Chapitre 12


Je me rendis chez la famille Khedekar en grimaçant. Chacun de mes pas me provoquait un élan de douleur. La faute à mes courbatures dues à mes sessions de sport qui s’intensifiaient chaque jour un peu plus, ainsi qu’à ma transformation de la veille. J’y étais allée un peu à reculons, en me convainquant qu’il fallait bien, de toute façon, que je m’y colle. Que je m’y habitue. Dean m’avait conseillé de le faire, avec son aide, tout en me rappelant du début à la fin que je pouvais changer d’avis à tout moment, sachant que cela m’était encore douloureux. Alors que je m’apprêtais à me mettre à l’écart afin d’ôter mes habits, j’avais lâchement annoncé que je ne voulais pas. Le loup m’avait assuré qu’il comprenait, et que je me lancerais quand j’étais prête. Mais alors que j’avais opéré un demi-tour, je m’étais brusquement stoppée, j’avais serré les poings, et j’avais décidé sur un coup de tête de courir vers ma cachette en commençant à enlever mon manteau, indiquant ce que j’allais faire.

— Je peux le faire ! avais-je crié pour m’encourager, ma détermination étant si forte que j’en paraissais agressive.

Je m’étais précipitée comme une fusée derrière un arbre et quelques instants plus tard, en suivant les conseils que m’avait donné Dean, ma transformation avait commencé à s’opérer.
Encore une fois, il était resté à mes côtés. La douleur était toujours intense, mais elle avait été plus courte que la première fois. Le changement était plus rapide.

J’atteignis la maison d’Anjali et Nabarun, qui habitaient à quelques maisons du chalet. Les autres appartenaient au reste du clan. Cela avait quelque chose de rassurant, de savoir que nous étions très près les uns des autres, en cas de problème. Cela me paraissait également plus convivial. Les bâtiments étaient proches, et en même temps, il y avait de l’espace autour, afin de préserver l’intimité. Et la présence de la grande forêt était un vrai bonus.

Je frappai à la porte. Quelques secondes plus tard, un homme qui me dominait par sa grande taille, ouvrit. Je souris en reconnaissant Nabarun et lui adressai un signe de la main. Son regard se mit à briller d’une lueur chaleureuse.

— Salut !
— Salut ! Anjali m’a demandé de passer.
Il se mit de côté pour me laisser entrer. Je le remerciai.
— Elle doit être dans sa chambre, annonça-t-il. Premier étage, deuxième porte à gauche. Bonne chance pour la trouver au milieu de tout son bordel.

Je haussai les sourcils en entendant ses paroles et en percevant un ricanement de sa part, tandis qu’il s’éloignait.
Je suivis ses instructions et arrivai jusqu’à la chambre du lynx. La porte était entrebâillée et de la musique s’échappait de la pièce. Je souris en entendant l’indienne l’accompagner de sa voix. Je restai fascinée pendant quelques secondes. Elle chantait incroyablement bien.
Je finis par toquer.

— Entre ! m’enjoignit-elle.

Je poussai la porte.
Waouh.

Nabarun n’avait pas exagéré. C’était un vrai capharnaüm. Je ne voyais même pas Anjali. Il y avait des tas de vêtements par terre, des papiers, ainsi que des feuilles blanches volant un peu partout, parfois recouvertes de dessins terminés ou à peine entamés. Sur le grand lit, je distinguais à peine la couverture.
D’un coup, une tête brune dépassa d’une pile de cahiers et elle apparût dans mon champ de vision. Un grand sourire révélant ses fossettes étira ses lèvres. Elle poussa la porte de son placard – dans lequel elle s’était engouffrée juste avant – qui se ferma en claquant.

— Désolée, je cherchais un truc ! s’excusa-t-elle en recoiffant des mèches qui partaient dans tous les sens.

Je vis un long collier fantaisiste orange pendre à son cou. Elle portait un pull d’un vert criard et un pantalon turquoise. Je souris en voyant le mélange. Elle aimait décidément beau-coup les couleurs vives.

— Aucun problème. Comment tu vas ?

Je n’osais même pas faire quelques pas dans la pièce. J’avais trop peur de marcher sur quelque chose. Elle, habituée à son bazar, progressait dans la chambre avec grâce et sans bouger un seul objet sur son passage.

— Très bien ! J’avais de l’inspiration pour faire un dessin, mais pas moyen de retrouver mon crayon, expliqua-t-elle à toute vitesse. Mais j’ai mis la main dessus.
Elle le brandit avec fierté. Je me demandais comment il avait pu se retrouver dans son placard.
— Et toi ? s’enquit-elle en le posant sur son bureau enseveli, lui aussi, sous diverses choses.
— Super, répondis-je. Tu voulais me dire quelque chose ?
Elle tapa dans ses mains avec un enthousiasme flagrant.
— Oui ! s’exclama-t-elle. Je t’emmène faire du shopping.

J’eus un instant d’hésitation. L’idée de passer du temps avec elle ne me dérangeait absolument pas, mais je ne savais pas si j’étais prête à être entourée par la foule. Au restaurant, je pouvais le gérer, mais dans les rues, et surtout dans les magasins…

— Je ne sais pas si…
— Je te promets qu’on va s’amuser, assura-t-elle. Tu ne sors pas beaucoup et tu as besoin de te faire un peu plaisir sans penser au reste.
Elle s’approcha de moi et mis une main sur mon épaule. Son sourire se voulait rassurant.
— Il n’arrivera rien. Et je ne te lâcherai pas d’une semelle.

Je ne pus m’empêcher de sourire avec elle. Elle comprenait mes réticences sans que je n’aie besoin de les exprimer.
Petit à petit, une vague d’excitation me prit et elle vit que j’étais à deux doigts d’accepter.

— Et je connais un restaurant qui fait les meilleurs steaks que tu n’as jamais mangé, ajouta-t-elle.
— Vendu, cédai-je, à peine sa phrase terminée.

~


Anjali ne m’avait pas menti : les steaks étaient délicieux. Et nous faisions à peine attention aux clients qui écarquillaient les yeux en voyant nos grosses commandes. La serveuse avait cru mal entendre, d’ailleurs. Elle avait eu un air perplexe et amusé à la fois.
Des sacs remplis de vêtements, de maquillage et d’éléments de décoration étaient à nos pieds. La matinée avait déjà été bien chargée. Je ne savais pas d’où ça m’était venu, mais je m’étais retrouvée en pleine frénésie d’achats. Et ça m’avait fait un bien fou. Peut-être que c’était une activité que j’appréciais déjà avant ? En tout cas, ce dont j’étais sûre, c’était que j’aimais beaucoup ça, là, maintenant.

Au début, j’avais eu un peu de mal avec les incessants flots de personnes autour de nous, mais Anjali avait réussi à me changer les idées et à me faire les oublier.

Depuis un moment, elle me racontait des anecdotes à propos des membres du clan, et sur elle-même. Nos discussions étaient rythmées par ma curiosité, mes questions, et nos fou-rire. Avec elle, j’oubliais tout le reste. Je me sentais bien. Elle m’avait écouté aussi, mais je n’avais pas énormément de choses à dire sur moi. J’avais brodé avec ce que j’avais appris de moi-même ces derniers temps, mais c’était allé plutôt vite.

En revanche, il m’était difficile d’en savoir vraiment plus sur son passé. Même si elle répondait à mes questions, je trouvais qu’elle restait parfois plutôt vague, et qu’elle esquivait certains sujets. Mais je n’insistais pas. Si elle voulait m’en parler un jour, quand elle serait prête, je l’écouterais.
Son téléphone vibra une nouvelle fois, sur la table. Cela faisait un moment que je voyais l’écran s’allumer régulièrement. Au départ, elle répondait, mais elle avait fini par arrêter et par jeter des regards agacés sur son appareil.

— Qu’est-ce qui se passe ? finis-je par demander en désignant le portable du menton.
Elle soupira longuement.
— Mon petit-ami qui commence à être lourd, grommela-t-elle.
Je haussai les sourcils. Elle m’avait un peu parlé de lui, plus tôt.
— Lourd ?
— Ouais. Il veut savoir quand je rentre chez moi et ce que je fais.
Je grimaçai, retroussant mon nez. Je n’aimais pas beaucoup ça.
— C’est pour ça qu’il te harcèle ? m’étonnai-je.
Elle eut un petit rire nerveux.
— Apparemment…
Elle finit par taper une réponse à un message, rapidement, avant de ranger son mobile. Je continuai à l’observer.
— Il est du genre protecteur, précisa-t-elle.

Protecteur, mon cul !
Je savais qu’elle sortait avec lui depuis environ un mois. Et vu son expression inquiète et déçue, elle ne pensait sûrement pas qu’il serait comme ça avec elle.

— Anjali…
— Tu peux m’appeler « Anj », me coupa-t-elle.
— Anj, repris-je, il sait que tu es libre, au moins ?
Elle se raidit. Merde. J’eus peur de l’avoir vexé.
— Écoute… Désolée, je sais que ça ne me regarde pas, tentai-je de me rattraper. Mais je vois bien que ça t’embête.
Elle se tritura les doigts.
— Oui… Je ne m’imaginais pas qu’il agirait de la sorte, avoua-t-elle.
Elle se mordit la lèvre.
— Il m’a demandé de rentrer. Je lui ai dit non.
— Il n’est pas protecteur, là. Il est possessif, m’énervai-je.
— Je sais. Tu as raison. Surtout que je… déteste ça. Jamais je ne serais sortie avec lui si je l’avais su. Mais là, je ne sais pas comment m’en dépêtrer. Il…
Je craignais le pire.
— Quoi ? l’encourageai-je à poursuivre.
— Il va très mal le prendre, si je le quitte.
Je serrai les poings sous la table.
— Anj, je ne sais quasiment rien de lui, mais du peu que tu m’en parles, il a l’air d’être un sacré con. Et si jamais il ose…

La sonnerie de son téléphone me fit taire. Elle tourna la tête vers son sac, la mine chiffonnée. Lentement, elle l’ouvrit et en saisit son appareil. Elle blêmit en voyant le nom sur l’écran. Il était facile de deviner de qui il s’agissait.
Elle répondit.

— Quoi ? fit-elle sèchement.

Le son était assez bas, mais avec mes sens décuplés, je parvins à saisir quelques bribes. J’aurais voulu lui laisser son intimité, mais je n’arrivais pas à en faire abstraction. Il faudrait que je m’entraîne à ne plus entendre certaines choses pour me focaliser sur d’autres.

Le ton de la voix de son copain ne me plaisait guère. Il exigeait de la voir tout de suite et ne la croyait pas quand elle disait qu’elle était avec moi. La crainte commençait à laisser la place à une grande colère, chez Anjali. Et ce fut encore pire lorsqu’il se mit à l’insulter. Si je l’avais eu en face de moi, il se serait retrouvé par terre. J’étais furieuse.

— Je ne t’appartiens pas, tu m’entends ?! explosa-t-elle, sifflant entre ses dents. Je ne suis pas à tes ordres et tu commences sérieusement à me gonfler ! Tu me laisses tranquille maintenant, ok ? Tu peux m’oublier.

Sur ce, elle raccrocha. Le silence nous entoura. Certaines têtes s’étaient retournées vers nous, mais je leur fis comprendre d’un regard qu’il n’y avait rien à voir.
Elle fulminait. Moi aussi. Elle jetait des regards furieux sur son portable. J’avais peur qu’elle ne le jette par terre. Mais elle n’en fit rien.
Puis, d’un seul coup, elle relâcha la pression et se mit à rire. Un rire nerveux, mais libérateur. Le mien suivit.

— Putain, ce que ça fait du bien ! sourit-elle. Je me sens beaucoup mieux.
Je mis ma main sur la sienne.
— Je suis fière de toi, fis-je avec sincérité. C’était une ordure.

Nous levâmes nos verres de vin et les fîmes s’entrechoquer. Ils furent vidés en un rien de temps. Les suivants aussi.

~


Tchic. Tchic.

Mon cœur se serrait à chaque passage du ciseau sur mes cheveux. Je devais me mordre les joues pour éviter de grimacer. Plus loin, sur le côté, Anjali me lançait des sourires encourageants depuis un siège, attendant que j’aie terminé.

En passant devant le salon de coiffure, je l’avais entraînée avec moi sur un coup de tête. À chaque fois que je me voyais dans le miroir, mes cheveux retenaient mon attention. Même si j’étais en meilleure santé, à chaque fois, je croyais revoir la masse abîmée de ma tignasse, que j’avais négligée chez les chasseurs. J’avais eu besoin de changement. De reprendre le contrôle dessus. De repartir du bon pieds avec eux.
Mais maintenant que j’y étais, cela me faisait quelque chose de perdre toute cette longueur. Et en même temps, cela me soulageait.

Je ne sentais plus le poids de ma chevelure sur mes épaules, et je percevais l’air dans mon cou. La coiffeuse, qui était adorable et qui comprenait que je puisse me sentir bizarre, me parlait pour me faire penser à autre chose. Elle finit par arrêter de couper, et entreprit de me sécher les cheveux et de me coiffer.

— Prête ? me demanda-t-elle, quelques instants plus tard.

Je me mordis la lèvre mais hochai la tête.
Elle fit pivoter le fauteuil pour que je me retrouve face au miroir.
Mon reflet me fit un choc. Je mis une main devant ma bouche, puis la retirai après quelques secondes, pour observer mon visage sous toutes les coutures.

Mes cheveux formaient un carré plongeant, plus courts à l’arrière et laissant des mèches un peu plus longues sur le devant, qui encadraient joliment mes joues. De belles boucles d’un blond presque blanc étaient apparues. La coiffeuse les avait retravaillées pour leur donner plus de forme que celles que j’avais naturellement. J’avais l’impression que ma tignasse était plus douce, pleine de vitalité. J’en avais les larmes aux yeux.

— Cela fait ressortir vos yeux, me complimenta la coiffeuse.

En effet, leur argenté paraissait plus frappant.
Anjali s’approcha et me sourit, dans notre reflet.

— Tu es superbe, m’assura-t-elle.

Elle se pencha pour m’embrasser sur la joue.
J’étais vraiment heureuse d’avoir accepté de venir.

~


Le ronronnement du moteur de la voiture d’Anjali me berçait. Après cette journée bien remplie et toutes ces émotions, j’étais lessivée. Le fait d’avoir été entourée de nombreuses personnes durant des heures jouait beaucoup, aussi.

J’avais tout de même passé un moment agréable, avec elle. Et je sentais que j’avais raison de penser que les membres du clan étaient sympas. Avec toutes les anecdotes que le lynx m’avait raconté sur tout le monde et ce que j’avais vu, du positif en était ressorti.

— Je suis heureuse de voir que Dean est bien entouré, finis-je par lâcher, un petit sourire sur les lèvres. Vous semblez tous tenir les uns aux autres.
Anjali parût surprise que je dise ça, tout à coup. Elle finit par hocher la tête, mais je la vis baisser les yeux, un peu gênée.
— Ça n’a pas été facile…, soupira-t-elle.
Je tournai la tête vers elle, avec un regard interrogateur.
— Il nous a fallu du temps pour pouvoir percer sa coquille, expliqua-t-elle. Il ne voulait pas laisser qui que ce soit s’approcher de trop près. Il était renfermé.
— Cela se voit qu’il tient à vous, quand il m’en parle.
— Peut-être, mais il ne le montrait pas, en tout cas. Je pense qu’il essayait de se convaincre afin de se préserver au cas-où il arriverait quelque chose, dit-elle, la mine grave. Cela ne fait que depuis quelques mois qu’il commence à s’ouvrir à nous.
— Mais maintenant… quand je vous vois, avec lui, ça a l’air…
— Parce que tu es là. Qu’il a retrouvé sa raison de sourire.

Je me tus et regardai à nouveau devant moi. Mon cœur se mit à battre plus vite. Je me mordis la lèvre.
Au fond de moi, je savais que malgré mes craintes, j’allais finir par écouter mon instinct et lui dire ce que je ressentais. J’avais de plus en plus de mal à me taire. Je me sentais à la fois mal et bien de savoir tout ça. Bien, parce que j’étais la raison de son bien-être retrouvé, et mal, parce que j’avais peur de le faire souffrir. Et d’être blessée également.
La voiture s’engagea dans l’allée menant au chalet. Je revins à la réalité.

— Merci beaucoup pour cette journée, lui souris-je. C’était super.
Son air se fit le plus jovial possible.
— Plaisir partagé ! répondit-elle. On refait ça quand tu veux !

Je la saluai et sortis de la voiture. Je lui fis un dernier signe de la main avant de rentrer. J’entendis ses roues sur le gravier, tandis qu’elle repartait.

J’essayai tant bien que mal de chasser Dean de mes pensées, après ça. Je me mis à déballer mes achats. Je mis mes nouveaux vêtements à laver, rangeai mon maquillage dans un tiroir et plaçai des bibelots décoratifs dans ma chambre. Je pris un cadre aux bords noirs, avec de fines lignes dorées creusées à l’intérieur, et le regardai pendant un instant. Dans ce cadre-là, je voulais mettre une photo que je trouverais unique. Une photo qui marquerait ma nouvelle vie, qui me marquerait, moi, à l’instar de celles de Dean, qu’il avait dans son portefeuille.
D’ailleurs, il y avait de la place pour quelques clichés également, dans celui que je venais de m’offrir.

Je finis par m’arracher à sa contemplation, et posai l’objet sur mon bureau, à côté de mon nouvel ordinateur. J’avais fait des folies, mais heureusement, je travaillais, désormais. Dean m’avait aidé à ouvrir un compte et je possédais une carte bancaire. Je devais avouer que j’étais inquiète, puisque j’avais un faux nom, mais il paraissait confiant. Tout devait être sous contrôle.
Comme mes techniques pour me distraire ne marchaient pas, je finis par me rendre dans la cuisine et me mis à chercher des recettes de desserts, sur internet.

Quelques minutes plus tard, j’étais absorbée par la préparation d’une mousse au chocolat, avec de la musique en fond. Cela me permettait de me vider la tête, et je dansais en rythme, d’une manière approximative. Et puisque je devais laisser ce dessert au moins deux heures au réfrigérateur, je me mis à confectionner des crêpes.
La cuisine devenait petit à petit un champ de bataille mélangé à un karaoké. Une chanson entêtante sortit de mon portable : Crocodile Rock, de Elton John. Je commençais déjà à connaître une bonne partie des paroles.
Je fis sauter une crêpe dans la poêle, tout en chantant :

Well Crocodile rocking is something shocking, when your feet just can’t keep still!

Une fois la crêpe parfaitement réceptionnée, je la fis glisser sur le haut du tas qui commençait à se former dans une grande assiette, et en préparai une autre.

I never knew me a better time and I guess I never will… Oh! Lady mama, those Friday nights…

Je me rendis compte que je n’étais plus toute seule. Je faillis rater l’atterrissage de la crêpe en tournant vivement la tête.
À l’entrée de la cuisine, les bras croisés, Dean m’observait, les yeux rieurs, un sourire au coin des lèvres. Je me figeai et sentis mes joues prendre une teinte rosée.

— Je ne t’ai pas entendu entrer…, me défendis-je.
Il rit.
— Je n’aurais pas voulu te déranger, répondit-il avec malice, tandis qu’Elton poursuivait son chant.
— Ça fait longtemps que tu es là ? m’enquis-je, horriblement gênée.
Il secoua la tête.
— Je viens d’arriver, répondit-il.
Ses yeux se mirent à pétiller.
— Ça sent bon, commenta-t-il.
Je pris un air fier.
— Je sais !
Je jetai un œil au bazar sur le plan de travail.
— Je vais tout nettoyer, ne t’en fais pas, affirmai-je.

Il s’approcha de moi et me contempla un instant. Je rougis en me souvenant que j’avais changé de coupe de cheveux. Même si j’en étais contente, je ne pouvais m’empêcher de me demander si ça lui plaisait. Il fit glisser un doigt entre mes mèches, en souriant.

— Ça te va très bien, me complimenta-t-il.
Une bouffée de bonne humeur que je ne pus masquer, me saisit.
— Tu trouves ? Merci ! J’avais envie de changement, déclarai-je.

Je fis comme si je n’avais pas vu son regard se voiler, devenir plus sombre, comme s’il s’apprêtait à me dévorer. Je me raclai la gorge et fis mine de surveiller la cuisson d’une crêpe.
Il attrapa l’éponge et commença à débarrasser. Avant que je ne puisse protester, il leva un doigt pour me faire taire.

— Tu viens de passer du temps à cuisiner, je peux bien t’aider à ranger, rétorqua-t-il.

Alors tandis que je terminais de préparer les crêpes, il remit de l’ordre dans la cuisine. Plus tard, attablés, nous dégustâmes les desserts. Ils étaient réussis. Même si ça n’avait l’air de rien, comme ça, cela me rendit heureuse. J’étais à l’aise, dans ce domaine. Je m’y sentais bien. Leur goût avait quelque chose de très familier. Des sensations enfouies refirent surface, lorsque je les mangeai.
Le tout ne fit pas long feu, avec nos ventres affamés.

~


Tout mon corps était traversé de longs et délicieux frissons. Mes lèvres laissaient échapper de doux gémissements. Mes yeux étaient fermés, pour mieux apprécier ces sensations. Une de mes mains fourrageait dans des mèches soyeuses, les attrapant pour tirer doucement dessus.

Un son rauque s’écoula de la bouche de Dean en réponse, tandis qu’elle était dans mon cou, semant des baisers sur ma peau.
Nous étions dans une cuisine. J’étais allongée sur le plan de travail, peu soucieuse du fait qu’il était parsemé de farine suite à mes expériences culinaires.
Il se trouvait au-dessus de moi. Mon autre main se retrouva dans son dos, le griffant légèrement.

— Lyn…, murmura-t-il.

Il remonta jusqu’à mon visage pour joindre nos lèvres. Elles dansèrent ensemble sur une musique imaginaire endiablée, nous menant à un baiser passionné. Des sensations exquises prenaient vie dans le bas de mon ventre, tandis que nos corps venaient de se joindre pour n’en former plus qu’un. Des sensations que je ne me souvenais pas avoir connu, mais qui me revenaient, au fur et à mesure. Comment avais-je pu oublier ça ?
Soudain, des frissons me prirent, semblèrent parcourir ma peau. Mais ils étaient loin d’être agréables. Je dus rouvrir les yeux. Dean me scrutait avec inquiétude.

— Non… Reste avec moi, Lyn… Je ne pourrai pas continuer sans toi…

Je voulais lui dire que je ne partais pas, que je n’aurais voulu être nulle part ailleurs, mais les délicieuses vagues de chaleur que nous avions créées étaient remplacées par la douleur. Je tendis les mains vers lui, alors que je me sentais tomber dans le vide. La cuisine disparaissait progressivement pour laisser place au néant, qui m’aspirait. Il avait beau essayer de me retenir par les mains, je m’éloignais contre mon gré.

— Ne me laisse pas, m’implora-t-il.

Des larmes roulèrent sur ses joues. Je voulais hurler, mais je n’y arrivais pas.
Il disparût.
Non !
Je le cherchai du regard, encore et encore.
Non !
Je me sentais seule… Si seule…
Mon dos heurta une surface dure. Le choc me coupa le souffle. Puis, j’aperçus une silhouette. Je ne pouvais pas voir son visage.

— Lève-toi ! m’ordonna cette personne.
Elle m’aida à me relever.
— Ils vont nous tuer !

Derrière moi, j’entendis un coup de feu.



Je me redressai, haletante.
Mon cœur battait à toute vitesse et j’étais complètement perdue. Je sentais encore en moi l’excitation du début de mon rêve, mais la panique dû au cauchemar était plus forte. Le mélange des deux me rendait confuse et en proie à des émotions aux extrêmes opposées.

Je me forçai à prendre de grandes inspirations et à expirer lentement afin de me ressaisir. J’essuyai mes joues trempées de larmes du dos de la main. Malgré cela, c’était comme si mon esprit n’avait pas encore quitté mes songes. Je ressentais à la fois du désir, de la peur, et du désespoir.
Dean.

Même si j’avais conscience que ce n’était qu’un cauchemar, j’avais réellement cru le voir disparaître. Et ce que j’avais éprouvé par la suite…
Sans lui, tout m’avait parût vide. Horriblement désert.

Sans réfléchir, je me levai de mon lit et sortis. Je traversai le couloir sur la pointe des pieds et me postai devant sa chambre. Je ne parvins à me retenir de frapper à la porte que lorsque ma main fut à quelques millimètres du bois.
Je fermai les yeux et me concentrai. Derrière ce mur, je sentais la présence du loup. Il devait dormir profondément. Il allait bien. Il était bien là.
Il n’avait pas disparût.

Soulagée, je mis mon front contre la porte, le temps de me calmer. Je guettai des signes de réveil, mais heureusement, mes bruits ne l’avaient pas tiré du sommeil.

Discrètement, je finis par rejoindre ma chambre.

---


Chapitre 11
Chapitre 13
Dernière modification par Chlawee le sam. 12 juin, 2021 10:37 am, modifié 2 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par lacrystal »

Hello ! J'ai foncé dès que j'ai vu que tu avais posté un chapitre (bon d'accord, j'ai du attendre que ce traître d'ordinateur daigne s'allumer, mais j'ai quand même foncé !)
Chloe38200 a écrit : sam. 05 juin, 2021 10:21 am Nabarun n’avait pas exagéré. C’était un vrai capharnaüm. Je ne voyais même pas Anjali. Il y avait des tas de vêtements par terre, des papiers, ainsi que des feuilles blanches volant un peu partout, parfois recouvertes de dessins terminés ou à peine entamés. Sur le grand lit, je distinguais à peine la couverture.
D’un coup, une tête brune dépassa d’une pile de cahiers et elle apparût dans mon champ de vision. Un grand sourire révélant ses fossettes étira ses lèvres. Elle poussa la porte de son placard – dans lequel elle s’était engouffrée juste avant – qui se ferma en claquant.
Oh on dirait ma chambre xDD
— Qu’est-ce qui se passe ? finis-je par demander en désignant le portable du menton.
Elle soupira longuement.
— Mon petit-ami qui commence à être lourd, grommela-t-elle.
Je haussai les sourcils. Elle m’avait un peu parlé de lui, plus tôt.
— Lourd ?
— Ouais. Il veut savoir quand je rentre chez moi et ce que je fais.
Je grimaçai, retroussant mon nez. Je n’aimais pas beaucoup ça.
— C’est pour ça qu’il te harcèle ? m’étonnai-je.
Elle eut un petit rire nerveux.
— Apparemment…
Elle finit par taper une réponse à un message, rapidement, avant de ranger son mobile. Je continuai à l’observer.
— Il est du genre protecteur, précisa-t-elle.

Protecteur, mon cul !
J'aurais pas dit mieux.
— Je ne t’appartiens pas, tu m’entends ?! explosa-t-elle, sifflant entre ses dents. Je ne suis pas à tes ordres et tu commences sérieusement à me gonfler ! Tu me laisses tranquille maintenant, ok ? Tu peux m’oublier.
YEAH ! 8-) 8-)
— Je suis fière de toi, fis-je avec sincérité. C’était une ordure.
Je suis fière d'elle aussi <3



AH le coup du rêve qui n'est qu'un rêve :( :( :( :( C'est pas gentil :cry: :cry:

Donc mes demandes pour le prochain chapitre, (tu as de la chance, j'en ai qu'une) : que le rêve de Lyn devienne réalité
T'as vu, ça va en plus comme demande, non ? xDDDD

En vrai, c'était un super chapitre, comme d'habitude, j'ai juste trop trop hâte qu'il y ait un rapprochement amoureux entre Lyn et Dean, parce que je suis vraiment TROP FAN de ce couple

En bref, j'ai adoré *-* ça va être dur d'attendre la semaine pro, j'ai tellement envie de lire la suite !

A bientôt :*
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par Chlawee »

Ah oui, au fait ! :D Je suis désolée parce que je n'ai pas eu beaucoup de temps ces derniers jours, mais j'ai bien lu tous vos commentaires et même si je ne réponds pas aux comms un par un, sachez qu'ils me font très plaisir, et rire, aussi ! :D Je suis ravie que les chapitres vous plaisent ! <3
CordeLivre

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par CordeLivre »

Heloow ! J'ai beaucoup apprécié ce nouveau chapitre. Lyn se découvre de plus en plus ce qui est génial et maintenant des cauchemars de son passé refont surface et malgré tout ça annonce une action prochaine( je ne devrais pas forcément m'en rejouir oups). On se rend vite compte que la petite vie parfaite au sein du clan n'existe pas forcément vu le petit ami d'Anjali...
J'ai hâte de lire la suite :D
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par Pendergast »

Bonsoir, toujours aussi excellent, que dire de plus, à part: la suite!!! Bonne soirée
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par melaivy »

Salut^^

Ca avance très bien, tout ça.

Heureuse de voir Lyn reprendre du poil de la bête aux sens propre et figuré :)
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par Chlawee »

Bonjour ! Désolée pour le retard mais avec le travail et les loisirs, je n'ai pas eu le temps de poster en temps et en heure ! Mais voici le chapitre 13 ! :D J'espère qu'il vous plaira !


Chapitre 13

Mes pattes tambourinaient sur le sol tandis que je courais aussi vite que je le pouvais. Puisque la neige avait cessé de tomber depuis quelques jours, celle-ci était en train de fondre et laissait à peine entrevoir nos empreintes. Les arbres défilaient à tout vitesse, alors que j’essayais de rattraper Dean, qui avait pris beaucoup d’avance. Je discernais son pelage noir devant moi. Il avait même l’audace de s’arrêter, parfois, afin de voir où j’en étais. Il me narguait.

Il parvint à la rivière bien avant moi. Il s’assit, attendant que j’arrive. Haletante, je finis par être à son niveau. Une lueur malicieuse illuminait son regard et je grognai légèrement. Un son ressemblant à un ricanement provint de sa gorge.
En même temps, à quoi pouvais-je m’attendre ? Il était bien plus agile et rapide que moi, et il avait l’habitude. Mais une part de moi avait vainement espéré le battre à cette course.

Mon égo malmené, j’eus envie de me venger. Je bondis sur lui pour me battre, en imaginant que je pourrais peut-être le faire tomber dans l’eau. Seulement, il esquiva, voyant mon attaque venir à des kilomètres. Il me stoppa dans mon élan et me fit rouler sur le dos. Je me retrouvai les quatre fers en l’air, à me tortiller pour me débattre. Amusé, il se recula pour me laisser me redresser. Il semblait attendre ma prochaine tentative. Si seulement j’avais pu lui faire ravaler son air moqueur… J’eus de nouveaux grognements.

Je m’éloignai de lui de quelques pas, réfléchissant à une autre tactique. Mon esprit de compétition venait de se réveiller, et je savais que je n’abandonnerais pas, tant que je n’aurais pas eu au moins une petite victoire.
Puisque je ne pouvais pas le battre de cette façon, car il semblait savoir à l’avance ce que j’allais faire, je décidai d’adopter une méthode que je trouvais très peu loyale. Mais tant pis.

Je cessai soudainement de grogner et tournai vivement la tête sur le côté, les oreilles dressées, comme si j’avais repéré quelque chose. Du coin de l’œil, je vis Dean suivre mon regard, alarmé.
J’en profitai pour courir vers lui et lui sauter dessus.
Il ne tourna la tête vers moi qu’au dernier moment et fus trop surpris pour se défendre. Je le poussai et il chuta dans la rivière. Je fus si fière de moi, d’un coup, que je me mis à en rire, ce qui se traduisait par une série de râles et de couinements.

La tête de Dean perça la surface de l’eau et il me fusilla du regard. J’en aurais presque tiré la langue, comme les chiens, tant j’étais satisfaite.
Mais mon hilarité cessa lorsqu’il sauta sur le bord et me rejoignit en un éclair.
Oh, oh.

Je n’eus pas le temps d’esquiver son coup. À mon tour, je me retrouvai immergée. Je poussai un cri de surprise. C’était gelé !
Le loup m’attendait, avec une expression aussi joviale que la mienne, juste avant. Je retrouvai le sol et montrai les dents, même si au fond, j’étais amusée. Et puis je l’avais bien mérité.

Je m’ébrouai pour chasser les gouttelettes d’eau, et Dean fit de même. Il se rapprocha de moi, comme pour me tenir chaud. Il poussa ma tête de la sienne, en une caresse. Cela fit battre mon cœur un peu plus vite. Je lui rendis son geste, puis mordis doucement son oreille. D’instinct, je savais que cela paraissait affectueux. Lorsque je me reculai, je vis ses yeux dorés briller. J’ignorais à quel niveau de tendresse ce geste référait, mais il avait l’air touché.

Il fit de même avec moi, alors que je venais de baisser la tête. Je sentis les pointes de ses crocs sur mon oreille, sans qu’il me fasse mal. Il me mordillait tout juste. Un soupir m’échappa. Je ne pouvais pas être certaine de ce que cela voulait dire, si ce n’était qu’un jeu ou non, mais j’en fus émue. Sans pouvoir m’en empêcher, je rapprochai mon museau afin de toucher le sien du mien.
Il passa un bref coup de langue sur le mien, et je clignai des yeux, surprise. Qu’est-ce que cela voulait dire ?
Son regard tendre m’apporta la réponse. Du moins, c’était ce que je pensais. Peut-être qu’à trop espérer, je me faisais des films, mais j’avais bien l’impression qu’on s’était éloignés du simple jeu.

Avant que je ne puisse faire autre chose, il fit quelques pas sur le côté et je compris qu’il attendait que je le suive. Je trottinai pour rester à son niveau, tandis que nous reprenions le chemin du chalet. Malgré mes réflexes nouvellement acquis, de loup, j’étais tellement prise dans mes pensées que je manquai de me casser la figure ou de glisser, plusieurs fois.
Nous retrouvâmes le sentier et Dean récupéra ses vêtements, laissés à l’abri au sec, coincés entre des rochers. Il les prit dans sa gueule et s’éloigna afin d’aller se changer. J’avais laissé les miens à la maison, en sachant que je ne pourrais pas me retransformer aussi tôt que lui.

La maison…
Oui. Je m’y sentais réellement chez moi. Je souris intérieurement.

Il reparût quelques instants plus tard, habillé, tandis que je suivais les mouvements d’un écureuil du regard. Ces petites choses étaient décidément très amusantes ! Je lui avais même fait peur en me rapprochant et en levant une patte pour jouer avec lui.

— Tu sais qu’on n’attaque pas l’Alpha en toute impunité ? fit Dean en se plantant devant moi, avec un sourire en coin et une lueur dangereuse dans le regard.

Gloups.
Je masquai le fait que son expression me troublait bien plus qu’elle ne l’aurait dû, en me redressant, adoptant un air nonchalant. J’espérais être convaincante.
Tu m’as dit que les règles ne s’appliquaient pas à moi ! aurais-je voulu lui répondre.
Il s’accroupit pour me scruter droit dans les yeux.

— Sois très prudente. Je pourrais décider de me venger, me souffla-t-il, son rictus s’intensifiant.

Je déglutis. Si j’avais été sous forme humaine, j’aurais rougi. Ses paroles me firent me demander ce qu’il pourrait me faire subir…
Aussitôt, des images de mon rêve me revinrent. Un frisson me parcourut. Je crus sentir les poils de mon dos se hérisser. Je me giflai mentalement pour me ressaisir. Mon petit doigt me disait que je mettrais du temps à chasser ce songe de mon esprit. Il était si… intense, avant que cela ne vire au cauchemar.
Définitivement, j’étais heureuse d’être sous ma forme de louve.

Pour toute réponse, je lui tournai le dos et commençai à marcher en direction du chalet, avec l’air de me désintéresser complètement de ce qu’il disait. J’entendis son rire, derrière moi.
Peu de temps après, je vis apparaître notre foyer. Je me mis à courir pour l’atteindre au plus vite, mais freinai soudainement, les deux pattes en avant, en sentant une autre présence.
Corbeau !

Plus loin, Ashyrel marchait dans notre direction, le sourire aux lèvres, ses longs cheveux blancs flottant au gré du vent. Je m’assis, attendant qu’il arrive, ma queue frappant le sol. Un oiseau aussi, c’était amusant. Peut-être même autant qu’un écureuil.
Dean lui adressa un signe de tête, que mon ami lui rendit. Puis Ash darda ses yeux noirs sur moi.

— Salut, toi !
Je lâchai un couinement. J’aurais aimé varier un peu, mais je ne pouvais pas m’exprimer autrement.
— Tu es toujours aussi peu impressionnante, sous cette forme, se moqua-t-il.

Je lâchai un grognement qui n’était pas aussi flippant que je l’aurais voulu. Il eut un petit rire.
J’étais une louve assez grande, mais il était vrai que comparé à Dean, je paraissais nettement moins menaçante. Et je n’étais pas très épaisse. Mais s’il savait que j’avais balancé mon Alpha dans l’eau, il ferait peut-être moins le malin.
Je sortis mes crocs.

— Tu me ferais presque peur, renchérit-il.

Je plissai les yeux. Il allait voir…
Je tournai la tête vers Dean, avec une expression outrée. Les lèvres de ce dernier frémirent en voyant ma réaction, mais il toisa Ashyrel, menaçant.

— Crois-moi, elle peut être effrayante, quand elle veut, mentit-il.

Cool. Il jouait le jeu pour que je retrouve un peu de crédibilité.
Mais je fus dubitative. Il avait l’air très sérieux. Avais-je fais quelque chose, par le passé, pour lui faire dire que je pouvais être redoutable ? En étais-je toujours capable ?
Le corbeau eut un bref ricanement.

— Je le sais bien, répondit-il.

J’inclinai la tête sur le côté. Ils faisaient peut-être référence aux combats que j’avais déjà pu mener contre eux en jouant ? Apparemment, nous avions l’habitude de faire ça, le corbeau et moi.
Celui-ci attrapa un bout de bois qui traînait sur le sol. Aussitôt, mon attention fut piquée, malgré moi. Je suivis son mouvement du regard, alors qu’il basculait son bras en arrière pour prendre de l’élan.

— Ashyrel…, gronda doucement Dean. Ne fais pas…

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Ash jeta le bâton avec une force incroyable et celui-ci vola dans les airs. Je détalai instantanément afin d’aller l’attraper.

Dans mon cerveau, à ce moment-là, il n’y eut plus que de l’amusement. Il n’y avait plus d’humaine, seulement la louve. Mais je savais que j’allais le tuer en revenant, pour m’avoir fait me rabaisser à ça en comptant sur mes instincts pour me ridiculiser.
J’allai chercher le bout de bois et l’attrapai dans ma gueule, puis me remis à courir dans le sens inverse, afin de le ramener. Une fois devant eux, je lâchai le bâton.
Puis petit à petit, je me rendis compte de ce qui venait de se passer.

Je chargeai mes yeux d’éclairs et foudroyai Ashyrel. Cela n’eut pour effet que de renforcer son hilarité. Dean, en revanche, n’avait pas l’air amusé du tout. Comme moi, il fusillait mon ami du regard.
Je montrai les dents.

— Tu n’es définitivement pas menaçante, fit le corbeau, toujours en riant.

Que quelqu’un le fasse taire, pitié !
J’allais l’étrangler, quand je retrouverais mon apparence humaine.

Il recula de quelques pas, toujours en souriant, puis ferma les yeux. Je fus déconcertée en voyant sa silhouette rapetisser. Tellement que ses vêtements commencèrent à tomber et qu’ils étaient devenus assez grands pour le cacher. J’écarquillai les yeux. Je ne voyais plus qu’une forme bouger au milieu du tissu.

Puis le grand corbeau noir qu’il était apparût. Je fis quelques petits bonds, soudainement excitée, mon envie de jouer revenue.
Il déploya ses ailes et se mit à voler. Je me dressai sur mes pattes arrière et tendis celles de devant, comme pour l’attraper. En vain. Il opéra quelques cercles au-dessus de moi, puis s’éloigna d’un côté.
Aussitôt, je me mis à le pourchasser.

~


Je sortais tout juste de la douche, lorsque j’entendis d’autres voix que celles de Dean et d’Ashyrel, au rez-de-chaussée. Après ma transformation et une course-poursuite d’une bonne demi-heure entre le corbeau et moi – que j’avais gagné, bien sûr, même s’il s’obstinait à prétendre le contraire –, j’étais allée me laver et me changer.

Dean ne m’avait pas menti, quand il m’avait dit qu’il y avait pas mal de passages, dans le chalet. Il y avait au moins une personne qui venait pratiquement tous les jours. Mais cela ne m’embêtait pas, même si j’étais encore un peu timide. Ils étaient adorables, mais les membres du clan m’intimidaient. Ils paraissaient si sûrs d’eux, même Ezekiel, du haut de ses dix ans. Comme si peu de choses pouvaient les atteindre. Je savais que ce n’était pas le cas, mais c’était l’impression qu’ils donnaient, et ils devaient en jouer, pour ne pas se laisser faire par les autres clans, qui avaient apparemment tendance à les sous-estimer, à les regarder de haut, tout simplement parce qu’il y avait de la mixité dans les métamorphoses.

Je descendis les marches et entrai dans le salon avec un sourire. Griffin était en grande conversation avec Dean, à la table de la salle à manger. Celeste, elle, les écoutait et intervenait souvent.
De mon point de vue, Celeste avait tout d’un bras droit, et j’étais certaine que tout le monde le pensait également. Seulement, elle ne pouvait avoir le titre de « Bêta », car elle n’était pas un loup. Néanmoins, son avis comptait beaucoup et je voyais que les deux hommes recherchaient ses conseils. Dean prenait, de toute façon, la décision finale, mais il écoutait les avertissements et les opinions de tous les membres du clan, en prenait note, ce que j’appréciais.
Mis à part quand il était borné. Celeste lui rappelait parfois l’épisode où il était parti, seul, et avait fini par se faire avoir par les chasseurs. Ce fait était encore une source de discorde.

Swann et Nabarun étaient également assis à la table, à écouter, de plus loin. La femme singe semblait pourtant à moitié absorbée dans ses pensées, et son visage se crispa légèrement lorsqu’elle me vit. Je décidai de ne pas le prendre pour moi et lui fis un signe de tête. Nabarun, lui, gardait un œil sur sa sœur, en grande conversation avec Ashyrel, qui était enfoncée dans le coussin du fauteuil rouge. Le corbeau était accroupi sur le tapis blanc, en face d’elle. Je me demandais pourquoi le lynx avait l’air aussi… suspicieux ? Anjali ne faisait que discuter avec mon ami.
À moins qu’il ne se trame quelque chose ?

Sadie et Sage, sous leur forme humaine, jouaient aux cartes sur le sol, tout en prêtant une oreille attentive à ce qui se disait, autour d’eux. Ezekiel râlait devant des devoirs et Eden l’aidait à les faire, sur le grand canapé rond.
Je ne savais pas où me mettre.

Après un instant d’hésitation – et en voyant qu’Eden fuyait mon regard – je me rapprochai de mes deux amis. Anjali mis un instant avant de se rendre compte que j’étais là. Elle pa-raissait absorbée par sa conversation avec le corbeau. Elle semblait parfaitement à l’aise, en sa présence. Elle finit par me remarquer et m’adressa un grand sourire. Ash me fit signe de m’asseoir à côté de lui, ce que je fis.

— Qu’est-ce qui se passe ? m’enquis-je en désignant les métamorphes regroupés autour de la table.

Ils semblaient pris dans une discussion animée et même si je pouvais entendre ce qu’ils disaient, je ne comprenais pas de quoi il s’agissait.
La femme lynx grimaça.

— Il va y avoir une réunion de clans, m’expliqua-t-elle de son accent chantant.
Ashyrel soupira. Je fronçai les sourcils.
— Une réunion de clans ? relevai-je.
— Il y en a au moins une par an, précisa le corbeau. Voire deux. Officiellement, c’est pour échanger des informations cruciales et former des alliances, mais officieusement… c’est surtout pour garder un œil sur tout le monde et boire jusqu’à sombrer dans le coma.

J’ouvris la bouche pour répondre mais rien n’en sortit.
Eh ben, ça promet !

— Mais… ils ne veulent pas y aller, c’est ça ? demandai-je.
— Dean déteste ça, répondit Anjali. Il ne s’est présenté qu’à une seule de ces réunions, quand nous avons formé le clan. Il a détesté. Celeste et Griffin s’y sont présentés en tant que porte-parole de l’Alpha par la suite, même s’il leur disait que ce n’était pas la peine.

Je levai les yeux en direction de la salle à manger. Dean avait les bras croisés et donnait l’impression d’être exaspéré. Le cobra et le Bêta n’avaient pas l’air plus joyeux.

— Le problème, c’est que les autres clans ont tendance à nous rabaisser, alors si en plus on n’y va pas…, grommela la brune. Mais ils n’aiment pas ça plus que lui.
Ashyrel secoua la tête et étira ses bras avant de les croiser dans sa nuque.
— Ce qu’il faut, dans ces événements, c’est trouver les bonnes personnes avec qui faire la fête, intervint-il. Le temps finit par passer vite.
Je lui coulai un regard interrogateur.
— Parce que tu arrives à t’amuser au milieu de ces… intrigues politiques ? fis-je, dubitative.
— Il suffit juste d’oublier qu’il y a beaucoup de cons à la tête des clans et trouver ceux que tu apprécies, sourit-il.
Je ricanai.
— Charmant, commentai-je.
Je haussai les épaules.
— Ma foi… Si c’est important. Vous comptez y aller ? On pourrait s’amuser ensemble, proposai-je. Et ça paraîtrait moins barbant pour les autres si nous y sommes.
Anj eut soudainement l’air un peu gêné et Ash se passa une main dans les cheveux, nerveux.
— Quoi ? m’étonnai-je.
— En fait…, commença la lynx. S’ils ne veulent pas s’y rendre c’est parce que… la réunion aura surtout pour but de… voir ce que tu es devenue.

J’avais l’impression que le silence venait de s’abattre sur le chalet, alors même que les autres continuaient de parler. C’était comme si le reste était assourdi.

— Pardon ? soufflai-je.
— Ils… L’histoire de… ce qui s’est passé à fait beaucoup de bruit et… La rumeur que tu es revenue saine et sauve s’est répandue, poursuivit-elle, ses joues prenant une teinte rosée. Ils veulent voir si c’est vrai et savoir comment tu as fait pour t’enfuir et sauver Dean. Ils disent…
Elle se tut.
— Ils disent quoi ? l’encourageai-je, un peu trop sèchement.
— Ils disent qu’il est faible pour s’être fait avoir et que tu ne pourrais apporter que des ennuis. Que tu n’es qu’un poids mort après tout ça.
Elle serra les lèvres.
— Je les déteste, cracha-t-elle.

Ma gorge fut sèche. J’eus du mal à déglutir. Au final, était-ce si étonnant ? J’aurais dû me douter que tout cela prendrait de l’ampleur, mais j’avais cru naïvement que ça resterait entre nous.
Bien sûr que non.

Un Alpha avait été enlevé, et son ancienne compagne qu’on avait cru assassinée par des chasseurs l’avait libéré et avait fait son grand retour. Cela aurait forcément fini par se savoir, peu importe comment. Et bon nombre des métamorphes seraient méprisants.
Ashyrel mit une main sur mon épaule. Je hochai la tête, prise par un élan de détermination et je me levai.

— Je reviens dans un moment, annonçai-je.

Sans attendre leur réponse, je m’avançai en direction de la table de la salle à manger. Je tirai une chaise et m’y assis. Ils se turent tous, surpris de me voir débarquer avec cette expression.

— On va y aller, à cette réunion, déclarai-je sans préambule.
Ils gardèrent un silence stupéfait pendant quelques secondes.
— Quoi ? finit par s’exprimer Celeste, abasourdie.
Ils jetèrent tous un regard à Anjali et Ashyrel, qui détournèrent la tête. Ils savaient qu’elle m’avait expliqué.
— On va y aller, répétai-je. Ou en tout cas, j’irai avec la personne qui s’y présentera au nom de notre clan.

Je paraissais si sûre de moi que je me serais volontiers applaudit. À l’intérieur, j’étais morte de trouille. Mais je refusais de me cacher et attirer encore plus de médisance sur nous.
Dean se redressa et son corps se raidit.

— Ces réunions ne sont bonnes qu’à alimenter les rumeurs et les tensions, grogna-t-il.
— Ils le feront, qu’on y aille ou non, d’après ce que j’ai entendu dire, renchéris-je.
— Ils sont sournois, ajouta Griffin, prévenant. Ils seraient capables de te harceler pour avoir des réponses à leurs questions.
— Je peux me défendre face à ça, répliquai-je du tac-au-tac.
Rien n’était moins sûr.
— Tu n’as pas à subir ça, insista l’Alpha.

Je soutins son regard. Le sien se mit à luire d’une lueur inquiétante. Mais je savais que sa colère n’était pas dirigée contre moi. Il cherchait encore à me protéger des autres, dont il se méfiait déjà.

— Si je ne me montre pas, ils continueront de parler, argumentai-je. Cela pourrait prendre trop d’ampleur. Le mieux qu’on puisse faire est de nous y rendre, afin qu’ils voient qu’en effet, je suis bien là, et que c’est tout ce qu’il y a à savoir. S’il le faut, je répondrai à quelques questions mais ça sera tout. On ne peut pas juste les laisser nous rabaisser et je veux leur montrer que je peux leur tenir tête et que je ne suis pas seulement une victime fragilisée par ce qu’elle a vécu. Ils me voient comme un poids mort ? Je vais leur faire comprendre qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent. Et si les rumeurs se poursuivent après ça… Eh bien, qu’ils parlent ! Nous aurons essayé.
Je serrai les mâchoires. Mon Dieu… Mais qu’est-ce que je disais ? Je ne savais pas d’où je tirais cette confiance en moi.
— Et je refuse qu’ils prennent Dean pour un faible, conclus-je.

Les yeux de l’intéressé se mirent à briller. Ceux de Celeste étaient emplis de fierté. Griffin esquissait un sourire à peine perceptible et Swann regardait la table, comme si elle était fascinée par elle. Nabarun n’osait pas s’en mêler, restant en retrait.

— Si tu acceptes d’y aller, repris-je en regardant le loup noir, je serai là en soutien. Et avec toi je trouverai le courage de les affronter.

Je plongeai dans son regard, et nous nous fixâmes pendant une longue minute. Je vis une myriade d’émotions passer dans ses iris, dont l’inquiétude, la tendresse, la colère. Les miens devaient refléter les mêmes choses.

— D’accord, finit-il par chuchoter.

Je soupirai intérieurement de soulagement. Et pourtant, en même temps, un nœud sembla entourer ma gorge. Dans quoi est-ce que je m’embarquais ?
Mes épaules se détendirent et je me rendis compte que les autres, dans le salon, avaient cessé de discuter pour nous écouter. Ils reprirent petit à petit leurs conversations.
Celeste m’adressa un clin d’œil.

— On va bien s’amuser, alors, fit-elle avec un rictus machiavélique.

Je ne pus m’empêcher de rire jaune. Mais après tout, si nous appliquions les conseils d’Ashyrel, on pourrait passer un bon moment.

— Ça veut dire qu’on aura droit à l’éternel numéro d’Elizabeth, lâcha Swann avec cynisme.
— Elizabeth ? interrogeai-je.
— Betty.

La même que celle dont Anjali parlait, la dernière fois ? Celle qui avait l’air d’avoir un comportement douteux ?
J’entendis justement l’indienne râler à la mention de ce nom, de là où j’étais.

— Cette femme est comme une sangsue, intervint Nabarun. (Je tournai la tête vers lui.) Elle agit comme si elle était une reine et prend Dean pour un objet.

Je me figeai. Quoi ?
Dean lui fit les gros yeux.

— Elle refuse de le lâcher, c’est fou, continua le lynx en ignorant le regard de l’Alpha.
Comment ça, elle refusait de le lâcher ?
— Nab…, prévient le loup noir, sur un ton menaçant.
Nabarun leva les deux mains en signe d’innocence et se renfonça contre le dossier de sa chaise.
— Elle sera ravie de te voir à la réunion, Dean, ajouta Sage qui vint s’assoir à son tour, intéressé par la conversation et par le fait d’ajouter son grain de sel. Quand tu n’y es pas, elle donne l’impression que c’est la fin du monde.

Je serrai les poings sur mon jean. J’étais de plus en plus agacée. Bizarrement, j’avais encore moins envie d’y aller. Et pourquoi pas changer d’avis, finalement ? Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça.

— C’est bien pour ça qu’elle s’arrange pour le voir autrement, soupira Sadie. (Elle mit une main sur mon épaule.) Elle se croit tout permis parce qu’elle est la fille de l’Alpha d’un autre clan de loups, qui est assez important.

Super.
Un grognement s’éleva, quelque part autour de la table. La seconde d’après, je fis face à plusieurs regards incrédules.
Je me rendis compte que ce grognement venait de moi. J’en sentais les vibrations dans ma gorge.
Dès que je fis ce constat, je cessai de le faire, étonnée. Je ne savais pas comment j’avais réussi. Ma louve avait seulement répondu naturellement, comme s’il y avait une menace, ou qu’elle était énervée.

Ou… comme si elle voulait marquer son territoire ? Oh non. Ça ressemblait à ça.
Oubliant pourtant un instant la raison de mon agacement, j’écarquillai les yeux et m’exclamai :

— J’ai grogné !
Je ne pus m’empêcher d’avoir un air victorieux.
— J’ai grogné ! répétai-je.

Pour la première fois depuis un moment, je vis Eden m’adresser un grand sourire. Le visage de Dean s’adoucit. Ashyrel avait un rictus en coin, satisfait. Les autres étaient partagés entre l’exaspération et l’amusement.

— Ça y est ! rit le corbeau. Elle est un peu menaçante !
— Bientôt elle va nous annoncer qu’elle a appris à marcher, grommela Celeste.

---


Chapitre 12
Chapitre 14
Dernière modification par Chlawee le ven. 18 juin, 2021 3:20 pm, modifié 1 fois.
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 12)

Message par Chlawee »

lacrystal a écrit : sam. 05 juin, 2021 11:38 am Hello ! J'ai foncé dès que j'ai vu que tu avais posté un chapitre (bon d'accord, j'ai du attendre que ce traître d'ordinateur daigne s'allumer, mais j'ai quand même foncé !)
Chloe38200 a écrit : sam. 05 juin, 2021 10:21 am Nabarun n’avait pas exagéré. C’était un vrai capharnaüm. Je ne voyais même pas Anjali. Il y avait des tas de vêtements par terre, des papiers, ainsi que des feuilles blanches volant un peu partout, parfois recouvertes de dessins terminés ou à peine entamés. Sur le grand lit, je distinguais à peine la couverture.
D’un coup, une tête brune dépassa d’une pile de cahiers et elle apparût dans mon champ de vision. Un grand sourire révélant ses fossettes étira ses lèvres. Elle poussa la porte de son placard – dans lequel elle s’était engouffrée juste avant – qui se ferma en claquant.
Oh on dirait ma chambre xDD
— Qu’est-ce qui se passe ? finis-je par demander en désignant le portable du menton.
Elle soupira longuement.
— Mon petit-ami qui commence à être lourd, grommela-t-elle.
Je haussai les sourcils. Elle m’avait un peu parlé de lui, plus tôt.
— Lourd ?
— Ouais. Il veut savoir quand je rentre chez moi et ce que je fais.
Je grimaçai, retroussant mon nez. Je n’aimais pas beaucoup ça.
— C’est pour ça qu’il te harcèle ? m’étonnai-je.
Elle eut un petit rire nerveux.
— Apparemment…
Elle finit par taper une réponse à un message, rapidement, avant de ranger son mobile. Je continuai à l’observer.
— Il est du genre protecteur, précisa-t-elle.

Protecteur, mon cul !
J'aurais pas dit mieux.
— Je ne t’appartiens pas, tu m’entends ?! explosa-t-elle, sifflant entre ses dents. Je ne suis pas à tes ordres et tu commences sérieusement à me gonfler ! Tu me laisses tranquille maintenant, ok ? Tu peux m’oublier.
YEAH ! 8-) 8-)
— Je suis fière de toi, fis-je avec sincérité. C’était une ordure.
Je suis fière d'elle aussi <3



AH le coup du rêve qui n'est qu'un rêve :( :( :( :( C'est pas gentil :cry: :cry:

Donc mes demandes pour le prochain chapitre, (tu as de la chance, j'en ai qu'une) : que le rêve de Lyn devienne réalité
T'as vu, ça va en plus comme demande, non ? xDDDD

En vrai, c'était un super chapitre, comme d'habitude, j'ai juste trop trop hâte qu'il y ait un rapprochement amoureux entre Lyn et Dean, parce que je suis vraiment TROP FAN de ce couple

En bref, j'ai adoré *-* ça va être dur d'attendre la semaine pro, j'ai tellement envie de lire la suite !

A bientôt :*
Hello ! :D Merci !!
Ah, cet ordinateur ! :lol: :lol:
Si ta chambre ressemble à celle d'Anjali, je m'inquiète ! :lol:
Elle te remercie. <3
8-) 8-) Ah ben j'aime bien ne pas être gentille... :mrgreen:
Ouais, ça va ! xD Je pourrais peut-être envisager l'idée. 8-)
Merci beaucoup !! *-*
CordeLivre a écrit : sam. 05 juin, 2021 1:03 pm Heloow ! J'ai beaucoup apprécié ce nouveau chapitre. Lyn se découvre de plus en plus ce qui est génial et maintenant des cauchemars de son passé refont surface et malgré tout ça annonce une action prochaine( je ne devrais pas forcément m'en rejouir oups). On se rend vite compte que la petite vie parfaite au sein du clan n'existe pas forcément vu le petit ami d'Anjali...
J'ai hâte de lire la suite :D
Hey ! Merci beaucoup ! :D
:lol: Oh, on peut se réjouir des dramas... ça ajoute du piquant !
Pendergast a écrit : sam. 05 juin, 2021 8:54 pm Bonsoir, toujours aussi excellent, que dire de plus, à part: la suite!!! Bonne soirée
Merci beaucoup !! :D Bonne soirée !
melaivy a écrit : dim. 06 juin, 2021 5:48 pm Salut^^

Ca avance très bien, tout ça.

Heureuse de voir Lyn reprendre du poil de la bête aux sens propre et figuré :)
Salut ! :)
Merci ! :D
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par lacrystal »

Hello ! Me voilà pour commenter ce chapitre !

Alors, tout d'abord, je suis totalement, mais vraiment totalement fan mais genre vraiment vraiment vraiment de quand Lyn et Dean se transforment en loups. Je sais pas pourquoi, j'adore vraiment vraiment xDD Surtout Lyn, j'adore. Vraiment. Bon, j'arrête d'insister dessus, mais ça m'obsède vraiment j'aime trop xDDD

Bon ensuite, je ne sais pas pourquoi, mais je la sens pas du tout cette réunion, pas du tout du tout. Surtout cette Betty, je sens je vais pas l'aimer. Non parce que Dean il est à Lyn, à personne d'autre, d'accord ?
regarde tout le monde avec les yeux plissés pour être sûre que le message soit bien passé

Mais sinon, même si je sens que la réunion ça va partir en sucette à cause du retour de Lyn, j'ai hâte de la lire :lol: esprit de contradiction bonjour. Non parce que quand même voir plein de métamorphes ça peut être vraiment chouette *-*

Enfin, comme d'habitude c'était un super chapitre ! J'ai hâte de lire la suite !!

Bisous :*
MGT_

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par MGT_ »

Hello !
Bon alors je ne commente pas tout le temps parce que j'ai tendance à oublier mais je t'assure que je lis les chapitres le vendredi soir ou dans le week-end.

Les deux derniers étaient super. J'attends la suite avec impatience parce que cette réunion risque d'être mouvementée. Tu créais un suspens et j'ai l'impression que tout va exploser en un seul mouvement.

J'adore la relation entre lyn et Dean qui évolue au fur et à mesure du récit. La dessus aussi j'ai envie de savoir la suite avec impatience et de m'immiscer dans leur intimité. (En plus avec le rêve de Lyn, ça donne encore plus envie).
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par Pendergast »

Bonjour, j'ai adoré ce chapitre, il était un peu plus léger avec la séance de jeu au début, trop sympa ! Et après la réunion, effectivement je ne la sens pas ! Bonne journée
myosotis06

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par myosotis06 »

J'a-dore ! Ravie de voir que tu écrit toujours aussi bien ! ;)
Par contre la fin du chapitre après la déclaration de Lyn est juste un supplice, c'est tellement triste ! Son personnage est vraiment intrigant j'ai hâte de la voir évoluer ! J'espère que ce métamorphe va l'aider à partir loin de cet endroit de malheur et de l'autre psychopathe ! :evil:
Tu pourrais me prévenir lorsqu'un nouveau chapitre est publié ?
Merci d'avance :D
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par melaivy »

Super chapitre^^
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 13)

Message par Chlawee »

lacrystal a écrit : sam. 12 juin, 2021 12:40 pm Hello ! Me voilà pour commenter ce chapitre !

Alors, tout d'abord, je suis totalement, mais vraiment totalement fan mais genre vraiment vraiment vraiment de quand Lyn et Dean se transforment en loups. Je sais pas pourquoi, j'adore vraiment vraiment xDD Surtout Lyn, j'adore. Vraiment. Bon, j'arrête d'insister dessus, mais ça m'obsède vraiment j'aime trop xDDD

Bon ensuite, je ne sais pas pourquoi, mais je la sens pas du tout cette réunion, pas du tout du tout. Surtout cette Betty, je sens je vais pas l'aimer. Non parce que Dean il est à Lyn, à personne d'autre, d'accord ?
regarde tout le monde avec les yeux plissés pour être sûre que le message soit bien passé

Mais sinon, même si je sens que la réunion ça va partir en sucette à cause du retour de Lyn, j'ai hâte de la lire :lol: esprit de contradiction bonjour. Non parce que quand même voir plein de métamorphes ça peut être vraiment chouette *-*

Enfin, comme d'habitude c'était un super chapitre ! J'ai hâte de lire la suite !!

Bisous :*
Hello ! :)
xDDDDDDD Je crois que tu es vraiment fan, c'est ça ? Ou alors j'ai pas trop compris ?

:lol: Mais nooooon tu me connais ! Avec moi les réunions se passent toujours bien ! :roll: (J'ai trouvé l'équivalent de notre gif awkward en emote. :ugeek: )
Je crois que le message est passé, t'inquiète. 8-)

Ouais et puis on aime bien les dramas, hein ? *-* :lol:
Merci beaucoup, bisous ! <3
MGT_ a écrit : dim. 13 juin, 2021 6:53 pm Hello !
Bon alors je ne commente pas tout le temps parce que j'ai tendance à oublier mais je t'assure que je lis les chapitres le vendredi soir ou dans le week-end.

Les deux derniers étaient super. J'attends la suite avec impatience parce que cette réunion risque d'être mouvementée. Tu créais un suspens et j'ai l'impression que tout va exploser en un seul mouvement.

J'adore la relation entre lyn et Dean qui évolue au fur et à mesure du récit. La dessus aussi j'ai envie de savoir la suite avec impatience et de m'immiscer dans leur intimité. (En plus avec le rêve de Lyn, ça donne encore plus envie).
Hey !
Y a pas de problème ! :D

Mais non, je fais jamais exploser des dramas moi... :roll: :lol: ça ne me ressemble pas du tout, voyons.
Merci beaucoup ! :D
Pendergast a écrit : lun. 14 juin, 2021 12:45 pm Bonjour, j'ai adoré ce chapitre, il était un peu plus léger avec la séance de jeu au début, trop sympa ! Et après la réunion, effectivement je ne la sens pas ! Bonne journée
Hey ! :D Merci beaucoup !
Bonne journée !
myosotis06 a écrit : lun. 14 juin, 2021 11:16 pm J'a-dore ! Ravie de voir que tu écrit toujours aussi bien ! ;)
Par contre la fin du chapitre après la déclaration de Lyn est juste un supplice, c'est tellement triste ! Son personnage est vraiment intrigant j'ai hâte de la voir évoluer ! J'espère que ce métamorphe va l'aider à partir loin de cet endroit de malheur et de l'autre psychopathe ! :evil:
Tu pourrais me prévenir lorsqu'un nouveau chapitre est publié ?
Merci d'avance :D
Hello toi ! :D
Merci beaucoup ! :oops:
Ouep je t'ajoute à la liste des lecteurs avec plaisir ! :D Encore merci !
melaivy a écrit : mer. 16 juin, 2021 11:21 am Super chapitre^^
Merci ! :D
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 14)

Message par Chlawee »

Hey ! :D Cette fois je ne suis pas en retard ! :lol: Je crois qu'on peut fêter ça, non ?
Un peu plus sérieusement, je mets un Trigger Warning pour ce chapitre (ça spoile un peu mais vaut mieux vous prévenir quand même) ! :D

TW : Ce chapitre contient des scènes de sexe pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes. Je vais mettre des * colorés afin de prévenir quand cela commence, et quand c'est terminé.

Bonne lecture ! ;)


Chapitre 14


J’étouffai un cri en me réveillant en sursaut. Je mis un moment avant de me rappeler où je me trouvais. Des images d’un grand couloir sombre envahissaient mon esprit, mais je tentai de les repousser avec force. La solitude étreignait mon cœur avec une rare violence. Je n’avais encore jamais ressenti ça. Pas même dans mes pires moments.

Dean…
Je secouai la tête.
Je ne le verrai plus jamais…

Je mis mes mains sur mes tempes. Bien sûr que j’allais le revoir ! J’avais seulement fait un cauchemar. Un cauchemar dont je ne me souvenais pas, mais dont je ressentais encore les échos.
Mais, poussée par un instinct et ces émotions, je sortis du lit, encore haletante. Un coup d’œil au réveil m’apprit qu’il n’était qu’une heure du matin. Mes yeux me piquaient et je sentais des larmes couler sur mes joues. Des sanglots comprimaient ma gorge, luttant pour s’en échapper.

J’ouvris la porte et me retrouvai, encore une fois, devant celle de la chambre de Dean. Je ne savais absolument pas ce que je voulais lui dire ou faire, mais je frappai.
Pas de réponse.
Sous le coup de l’émotion, je n’avais pas utilisé mon odorat. Lorsque je le fis, je me rendis compte qu’il n’était pas là. Ma poitrine se serra, renforçant les impressions du cauchemar.

Du calme… C’est normal…

Il m’avait prévenue qu’il avait une urgence, au boulot, et que cela risquait de se terminer tard. Mais il m’avait aussi dit qu’en cas de problème, il serait joignable. Seulement, je n’allais pas l’appeler et le déranger pour ça.

Je ne pus m’empêcher d’ouvrir la porte. Je m’engouffrai dans la pièce et inspirai le parfum de Dean à pleins poumons. Ma respiration ne se calma pourtant pas, et j’étais toujours en train de pleurer. Je mis une main sur ma poitrine. Je me sentais si mal… J’avais la sensation que la seule personne capable de combler ce vide, c’était lui. La seule chose dont je me souvenais, c’était que dans ce cauchemar, je le cherchais, sans relâche, sans jamais le trouver. Et ça me tuait à petit feu.
Je ne perçus l’autre présence qu’à la dernière seconde.

— Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je sursautai et me retournai vivement.
Son ton était empreint de douceur, mais également de perplexité. Sa voix grave parvint à me faire frissonner.
Il était en face de moi. Il était rentré.

Aussitôt, un immense soulagement m’envahit et je me mis à pleurer de plus belle, tout en parvenant à rester silencieuse, comme si j’étais sous le choc. J’essuyai mes larmes du dos de la main.

— Je… désolée je…

Je n’avais aucune explication. Il me serait compliqué de justifier le fait que j’étais dans sa chambre, en pleurs, seulement vêtue de ma longue chemise de nuit d’un rose pâle.

Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il remarqua dans quel état j’étais. Il laissa tomber sa sacoche sur le sol et me rejoignis en deux grandes enjambées. Avant que je puisse réagir, ses bras se refermèrent dans mon dos et il m’attira contre lui. Je me laissai faire et enfouis mon visage dans son tee-shirt. Une de ses mains se mit à caresser tendrement mes cheveux, alors que j’étais prise de tremblements.

— Que se passe-t-il ? me murmura-t-il. Tu peux tout me dire…

Je ne répondis rien pendant un long moment. Je profitai simplement du fait qu’il était là, que je pouvais sentir son parfum réconfortant et familier. Même s’il y avait quelque chose de différent, cette fois…
J’allais enfin dire quelque chose, lorsque je m’aperçus qu’il s’agissait d’une odeur métallique.
Du sang.

Je me reculai et me mis à chercher du regard une blessure, sur lui. La panique commença à me gagner. D’où est-ce que ça venait ?
Je me mis à inspecter son visage du regard, puis ses mains, ses bras. Mais je vis une tache brune sur son tee-shirt, que j’aurais pu louper à cause de l’obscurité si ma vision n’avait pas été exacerbée.

Je relevai son haut. Un bandage fait dans l’urgence avait été placé sur un bout de peau. Un halo rougeâtre en maculait le centre. Ma respiration se bloqua.

— Ce n’est rien, ne t’en fais pas…, tenta-t-il de me rassurer.

Il prit mes mains dans les siennes pour que je lâche son vêtement, que je ne me préoccupe pas de la blessure. C’était mal me connaître. Je me libérai de son emprise et regardai à nouveau le pansement. Il soupira.

— Que s’est-il passé ? m’étranglai-je.
Pour le coup, j’avais totalement cessé de pleurer. L’inquiétude et la colère prenaient le dessus sur ma peine.
— Un homme armé d’un couteau et complètement bourré a commencé à être violent, à la boîte. Il m’a égratigné quand j’ai voulu l’arrêter, expliqua-t-il.

« Égratigné » ?!
Je vis rouge. J’avais envie de me rendre dans cette boîte de nuit pour trouver cet individu. J’étais si furieuse que je ne parvenais pas à me dire qu’il ne devait plus y être depuis un moment.
Cela dut se lire sur mon visage, car Dean le prit entre ses paumes.

— Je l’ai neutralisé et il est en garde à vue à l’heure qu’il est, lança-t-il.
Je grognai. J’étais hors de moi. Je ne pouvais pas accepter que quelqu’un s’en prenne à lui. Je secouai la tête et lui désignai le lit.
— Assieds-toi, ordonnai-je.

Il parût sur le point de protester et de me dire qu’il allait bien, mais mon regard lui fit changer d’avis. Tout Alpha qu’il était, je n’en avais rien à faire. Il obtempéra.

— Lyn, je t’assure que ça va.
— Non ça ne va pas, rétorquai-je entre mes dents en m’asseyant à côté de lui.
— Je vais guérir vite.
— C’est sûr, puisque je suis guérisseuse.

Alors que j’enlevais le bandage afin de voir l’ampleur des dégâts et pour pouvoir utiliser mon pouvoir, il saisit mes épaules pour m’arrêter.

— Non. Tu vas en souffrir, contra-t-il, l’air déterminé.
Je soutins son regard.
— Laisse-moi faire ça pour toi. Je ne peux pas supporter l’idée que tu sois blessé. Ça ira vite. Et il faut que j’apprenne à m’approprier mon don, argumentai-je.

Il s’apprêta à dire autre chose, mais je ne lui en laissai pas le temps. J’approchai ma paume de sa blessure, et l’appuyai doucement dessus. Même s’il se retenait de grimacer, je vis un muscle de sa mâchoire tressaillir. Je fermai les yeux et cherchai la puissance, en moi.

Rapidement, la douleur familière me transperça. J’eus la sensation que du feu se répandait en moi et s’échappait de mes mains. Je crispai les paupières et serrai les lèvres. Je n’avais qu’un objectif en tête : le soigner autant que je le pouvais. Peu importe ce que ça me faisait.
Une caresse dans mes cheveux m’aida à surmonter au moins un peu ces sensations.

— Arrête…, me chuchota-t-il.

Mon souffle se coupa, tandis que je sentais sa plaie se refermer sous ma main, sa peau retrouver sa douceur, comme si elle n’avait jamais été coupée.

— Lyn.
Il tenta de retirer ma main, mais je résistai. Mon expiration se fit hachée.
— Stop.

Cette fois, il ne me laissa pas le choix. Ma paume fut éloignée et les effets de mon don s’estompèrent. Je pus enfin reprendre ma respiration.

Je rouvris les yeux et ils croisèrent les siens. Il me caressa la joue et mis son front contre le mien. Mon souffle reprit petit à petit un rythme normal. Je baissai ensuite le regard. La plaie avait disparue.
J’avais réussi. Un sourire fatigué étira mes lèvres. Il n’y avait plus que les taches de sang comme seules preuves de sa blessure.

— Je ne veux pas que tu souffres pour moi, me chuchota Dean.
— Je refuse de te laisser ainsi, alors que je peux te guérir.
Il serra les lèvres. Je savais que je le rendais fou. Mais là-dessus, c’était plus fort que moi.
— Je ne veux pas non plus qu’ils… aient réussi à me faire avoir peur de moi-même, poursuivis-je. Je ne peux pas leur laisser ça. Et soigner sera toujours un réflexe, pour moi.

Je me levai et me dirigeai vers la salle de bain. J’allai ouvrir le robinet du lavabo, afin de nettoyer ma main et effacer ces traces de sang. Une fois fait, un poids s’envola de mes épaules. Je pris un torchon que j’humidifiai.
Je retournai dans la chambre. Dean n’avait pas bougé et me regarda m’approcher de lui. Je repris ma place initiale.

— J’ai l’impression que ça a bien marché, fis-je, satisfaite.

J’appliquai le tissu sur sa peau pour ôter les tâches rouges sur son ventre. Son souffle se coupa un instant. Avait-il toujours mal ? Ou… était-ce autre chose ?

— Je ne sens plus rien, avoua-t-il.
Alors il était vraiment guéri. C’était mon geste, qui avait produit cette réaction.
— Je suis contente… Je préfère avoir le contrôle là-dessus, décider quand je le fais.

Il se recula un peu pour mieux me regarder. Je posai le chiffon sur la table de nuit.
Un silence s’installa, le temps de quelques secondes.

— Ils te forçaient à te servir de la guérison ? fit-il, d’un ton tranchant.
Je hochai la tête. Je le vis se raidir, pourtant, sa paume, soudainement sur ma joue, était d’une infinie douceur.
— Ils voulaient mesurer ma puissance, expliquai-je. Tester mes limites.
Son autre main se ferma en un poing. Je l’entourai des miennes pour le calmer.
— Ils voulaient que je sois l’esclave parfaite en se montrant violents. Ils ne se sont pas rendus compte que dans mon état, s’ils s’étaient montrés aimants, au moins un minimum, sans tomber dans la cruauté, j’aurais tout fait pour eux. Et avec joie.
Je déglutis et mes yeux se mirent à me piquer à nouveau.
— À l’époque, j’aurais pu me raccrocher à n’importe quoi. Mais finalement, je préfère que cela se soit passé ainsi.
Dean se crispa. Il dut penser qu’il n’avait pas bien entendu.
— Quoi ?
— Au moins, j’ai vu leur vrai visage et je n’ai pas hésité à te délivrer.

Un ange passa. Le doré de ses yeux était éclatant de colère et d’une autre émotion, plus tendre, profonde.

— Au-delà du fait que tu m’étais familier, je ne pouvais pas te laisser subir ça, poursuivis-je.
Son poing se desserra et il finit par entrelacer nos doigts. Ce contact me fit du bien.
— Si tu n’étais pas venue me libérer, j’aurais fini par venir te chercher moi-même, déclara-t-il. (Je haussai les sourcils.) Maintenant que tu sais tout, tu penses vraiment que j’aurais sagement attendu ? Ou que je t’aurais laissé là-bas ?
Évidemment que non. J’esquissai un sourire triste.
— Quand je t’ai vu, j’ai cru que j’hallucinais. C’est d’ailleurs ce que je me suis dit en me réveillant, mais je voulais m’attacher à ça. J’avais l’impression de sentir encore ton odeur. J’étais en train de fomenter un plan pour qu’on s’échappe, quand tu as débarqué.
J’eus un rire nerveux.
— Je ne savais même pas ce que je faisais, soupirai-je. J’avais le début d’un plan, mais j’improvisais, pour le reste. Tout pouvait tomber à l’eau à tout moment.
Je serrai un peu plus ses doigts entre les miens.
— Si c’était toi qui étais venu… J’aurais probablement flippé encore plus, admis-je.
— Je le sais bien, répliqua-t-il en répondant à mon geste. Mais je m’étais dit que je t’expliquerais tout plus tard.
— Je t’aurais suivi quoiqu’il arrive, j’en suis sûre. Même en ayant peur. Je l’ai bien fait une fois.
Il eut un rictus en coin, se donnant un air malicieux même si je voyais qu’il était touché.
— Je te faisais autant peur que ça ? s’enquit-il.
— Oh oui.
— Et maintenant ?

Il porta ma main à ses lèvres, pour embrasser mes doigts délicatement. Je me sentis rougir. Je ne savais même pas s’il pouvait le voir.

— Tu m’effraies toujours…, soufflai-je. Mais pas pour les mêmes raisons.

Ma lèvre inférieure se mit à trembloter, sans que je ne puisse l’empêcher. L’émotion me prit à la gorge et je sentis les larmes monter, encore une fois. Je me serais giflée, pour être aussi faible.

— Dis-moi… Est-ce que ça a un rapport avec le fait que tu pleurais, tout à l’heure ? fit-il d’une voix douce.
Mon estomac se noua. Il fallait bien que je le dise un jour.
— J’ai rêvé qu’on t’arrachait à moi et j’ai… Tu me manquais, bredouillai-je. Terriblement. Je ne peux plus le cacher.
Son regard s’éclaira. Il me transperça.
— J’ai très peur, moi aussi…, murmura-t-il.
Mon cœur rata un battement.
— De ce que je peux ressentir, poursuivit-il. À l’idée que tu disparaisses à nouveau.
— Je ne te laisserai plus jamais, assurai-je.

Je ne pouvais pas savoir de quoi l’avenir serait fait, mais j’avais besoin de croire en ce que je disais.
Il prit mon visage dans ses mains et se pencha en avant. Mes paupières s’abaissèrent et je m’approchai à mon tour. Ses lèvres furent sur les miennes. Ce fut comme un électrochoc. Un éclair parcourut ma colonne vertébrale et j’en oubliai de respirer.
Son baiser était doux, léger, pour me laisser tout le loisir d’y échapper, mais je sentais la force qu’il contenait, derrière. Cela me provoqua un déclic et je mis mes mains dans sa nuque pour nous rapprocher encore. Il parût soulagé et ses lèvres qui étaient d’une douceur que je n’aurais pas imaginée, se mirent à bouger contre les miennes. Je suivis leur rythme en m’abandonnant à toutes ces sensations qui m’étaient à la fois inconnues et familières. Mon corps commençait à réagir d’une drôle de manière.
Cela me rappela le rêve que j’avais fait, où Dean et moi étions sur la table de la cuisine. C’était cela, que j’avais ressenti. Mais la réalité était beaucoup plus intense.

Mon gémissement fut étouffé par sa bouche et ses bras se retrouvèrent autour de ma taille. Il me souleva pour que je me retrouve sur ses genoux, face à lui, sans rompre une seule fois le contact. Très vite, le baiser s’intensifia pour devenir passionné. J’en avais le tournis. Je ne pouvais plus le lâcher et cette constatation remua une puissante émotion en moi. Je sentais tout son désespoir, ses craintes, l’intensité de ses sentiments, dans notre échange. Il agrippait mon tee-shirt comme si l’idée que je puisse m’éloigner était inconcevable.

Cette force balaya mes doutes concernant ce que je voulais, mais ouvrit la porte à d’autres incertitudes, d’autres peurs. Une de mes mains alla se perdre dans ses longs cheveux noirs, tandis que des larmes se remirent à rouler sur mes joues. Qu’est-ce que je ferais s’il me lâchait ? Est-ce que je pourrais seulement le supporter ? Il fallait que je lui fasse part de mes inquiétudes, mais j’avais peur de ses réponses. Je voulais retarder le moment le plus possible.

Mes mains se mirent à trembler, mais je n’en avais presque pas conscience. Seul Dean comptait, ainsi que ses lèvres contre les miennes.

Mais il finit par se reculer légèrement, rompant le contact. Je laissai échapper un gémissement de protestation. Il s’était rendu compte de ce qui se passait. Une goutte d’eau salée devait avoir coulé dans sa bouche.

Il eut l’air horrifié en me voyant pleurer, encore une fois. Il se mit à essuyer mes larmes de ses pouces, tendrement. J’osais à peine le regarder.

— Je suis désolé… C’était trop tôt. Je n’aurais pas dû…
Je relevai les yeux. Il arborait un air coupable, honteux, même. Je secouai vivement la tête.
— Non, le coupai-je. Ce n’est pas ça. C’est ce que je veux aussi.

Il allait falloir que j’arrive à trouver les mots pour expliquer pourquoi j’étais dans cet état, parce qu’il devait être totalement perdu.
J’avais toujours une main dans ses cheveux et une autre dans sa nuque. Je ne parvenais pas à le lâcher. Il garda les siennes sur mes joues, attendant patiemment que je poursuive, sans me presser, compréhensif.

— J’ai juste… (Je déglutis et ravalai un sanglot.) Je veux juste être sûre que c’est bien moi que tu embrasses…
Au début, il parût confus, puis il finit par saisir le sens de mes paroles. Il me regarda avec sérieux.
— C’est bien toi, que j’embrasse, Lyn…, m’assura-t-il.
Je me mordis la lèvre.
— Je ne veux pas être l’écho d’un souvenir, pour toi. Même si j’avais déjà une sorte d’instinct te concernant, il a fallu que je réapprenne à t’aimer, mais sans mes souvenirs, c’était sûrement plus simple que pour toi.
Ma voix s’étrangla sur la fin.
— Toi… il faut que tu parviennes à me vouloir, moi, tout en ayant en mémoire celle que j’étais avant mais que je ne suis plus aujourd’hui. Parce que je ne suis plus la même et que je ne retrouverai peut-être jamais ma mémoire… Je souhaite que tu m’embrasses en ayant conscience de tout ça…

Je parvins à soutenir son regard, qui brillait d’émotion. Il ne répondit rien pendant une longue minute, et à chaque seconde qui s’égrenait, ma poitrine se serrait un peu plus. Un nœud se forma dans ma gorge. Afin de me préserver un minimum face à ce silence, je détachai mes bras de lui et me préparai mentalement à m’éloigner. Je n’eus pas le temps d’esquisser un geste de plus, qu’il rattrapa mes mains des siennes, comprenant mon intention.

— C’est toi que j’embrasse, répéta-t-il, sa voix ne cillant pas.

Je fermai les paupières, le soulagement menaçant de me terrasser.
Il mit un doigt sous mon menton.

— Ouvre les yeux…, murmura-t-il.
Je le fis, lentement. Mon cœur se mit à battre plus vite devant l’intensité de son regard.
— Tu as l’impression que tu es scindée en deux parties, commença-t-il, mais c’est faux. Moi, je vois qui tu es et comment tu es. Tu es à la fois celle que tu appelles « l’ancienne Lyn », et la nouvelle. Pour moi, tu n’es pas l’une ou l’autre, ni même les deux, tu es juste toi. Toi. Et tu es incroyable. Un miracle.

Le timbre grave de sa voix ressortait encore plus lorsqu’il parlait aussi doucement. Et avec ces paroles, les sensations de caresse qu’il me procurait étaient décuplées.

— Je vois comment tu es au quotidien et tu es la même. Oui, tu as aussi changé sur certains points, mais je l’accepte. J’accepte tout, parce que tu ne cesses de me surprendre et que chaque nouvelle facette de toi me rend encore un peu plus fou de toi. Je ne cesse de retomber amoureux de toi, tous les jours. Et comme je te l’ai dit, avec ou sans tes souvenirs, ça ne change rien. Si tu ne te souviens pas, tu te créeras de nouveaux souvenirs. On se créera de nouveaux souvenirs.

Un sanglot s’échappa de mes lèvres, mais ce fut comme si un énorme poids venait de s’ôter de mes épaules.
Je lui faisais confiance. Peut-être que j’aurais encore des moments de doute, parfois, mais tout, chez lui, me laissait penser qu’il était sincère. Son air déterminé, son ton, son langage corporel.

Il m’embrassa les joues, recueillant mes larmes pour les faire disparaître, et mes mains se retrouvèrent dans son dos. Je pris les devants et ma bouche finit par retrouver la sienne et, cette fois, notre baiser n’avait plus rien de retenu. Il passa un bras autour de mes hanches et me serra contre lui, même si j’avais la sensation que nous étions encore trop loin l’un de l’autre.

***

La pointe de sa langue vint lécher ma lèvre inférieure, me provoquant un frisson délicieux, afin que je lui ouvre le passage. Je cédai à sa demande et notre baiser se fit plus intense. Nos langues se rencontrèrent et se caressèrent. Mes mains se mirent à serrer son tee-shirt, puis l’une d’elle remonta jusqu’à ses cheveux, se fermant en poing sur une mèche. Je tirai légèrement dessus, lui arrachant un gémissement ressemblant à un grognement. Je souris contre ses lèvres, et il y répondit de la même manière, sans que nous ne cessions de nous embrasser. C’étaient de véritables assauts, une lutte qui semblait ne pas avoir de fin.

Dean bascula en arrière et m’entraîna avec lui, puis il nous fit rouler de sorte à se retrouver au-dessus de moi, mon dos entrant en contact avec le matelas moelleux. Je tendis les bras pour l’entourer à nouveau et sa bouche fondit à nouveau sur la mienne, comme s’il ne pouvait supporter qu’elles ne soient plus en contact l’espace de quelques secondes. Une de ses jambes s’insinua entre les miennes, et je les écartai en réponse. Mes cuisses vinrent entourer sa taille. Je savais que j’avais déjà fait cela avant, car même si je n’en avais plus aucun souvenir, mes gestes me paraissaient naturels, même s’ils devaient être maladroits.
Ma respiration se fit haletante, mais je n’en avais cure. J’aurais très bien pu ne jamais reprendre mon souffle, simplement pour ressentir cela.

Ses lèvres quittèrent les miennes et déposèrent une nuée de baisers dans mon cou. Mon dos se cambra et je me mordis la lèvre, fermant les yeux. Ma main passa sous son haut afin d’être en contact avec sa peau. Aussitôt, il se fit plus langoureux, sa langue laissant une ligne de feu sur ma chair. Dean écarta le col de ma chemise de nuit pour semer des baisers sur mes clavicules. Ses doigts se promenèrent sur mon seul vêtement, passant sur ma taille, avant de se faufiler en dessous. La chaleur de ses paumes et la douceur de ses caresses me donnèrent la chair de poule. J’avais l’impression qu’il me connaissait par cœur, qu’il connaissait mon corps, par cœur. Chacun de ses gestes me provoquait une réaction et je nageais en plein délice. Des sensations qui étaient beaucoup plus vives que dans mon rêve m’assaillaient, réveillant une chaleur dont je ne soupçonnais pas l’existence, dans mon corps.

Il suspendit soudainement ses gestes et mes paupières se soulevèrent. Pourquoi cessait-il ? J’étais à deux doigts de geindre pour qu’il continue.

— Tu es sûre que c’est ce que tu veux… ? s’enquit-il, son timbre si grave qu’il me faisait de l’effet, comme à chaque fois que je l’entendais.
Je hochai la tête.
— Certaine, répondis-je d’une voix hachée.
Je serrai un peu plus ses cheveux dans ma main, lorsqu’il se mit à m’embrasser l’épaule.
— Arrête-moi si je vais trop loin…, me demanda-t-il.

J’acceptai, mais je savais que je ne l’arrêterais pas. J’en avais envie. Je voulais aller plus loin parce qu’à ce moment-là, pour moi, rien d’autre ne comptait.

Sa barbe de trois jours laissait des picotements sur ma peau et ses cheveux tombant dans mon cou me chatouillaient. Le tout contribuait à affoler mes sens. Son parfum entourait mon être et je ne pouvais plus avoir conscience d’autre chose que de sa présence au-dessus de moi et de ce qu’il me faisait.

Sa langue vint retrouver la mienne le temps d’une danse passionnée, puis se mit à tracer un sillon le long de ma gorge, jusqu’à la naissance de mes seins. Sa main effleura une de mes jambes, puis son contact se fit plus affirmé, lorsqu’il poursuivit jusqu’à ma cuisse, me maintenant contre sa hanche.
Désirant être encore plus proche de lui, j’attrapai le bas de son tee-shirt et le soulevai. Il se redressa brièvement, pour m’aider à le lui ôter, puis ses mains et sa bouche reprirent leur place sur moi.

Sentir sa peau sous mes paumes alimenta mon envie et exacerba la sensation désagréable d’être toujours habillée. Je lâchai un grognement malgré moi et je me tortillai afin de pouvoir faire remonter ma chemise de nuit, un peu maladroitement. Dean émit un léger gloussement en me voyant si pressée, mais je vis à la lueur dangereuse dans ses yeux qu’il en était ravi. Ses mains écartèrent doucement les miennes pour prendre le relais. Elles se saisirent du tissu, qu’elles firent remonter le long de mes cuisses, puis je les sentis sur mes fesses. Un long frisson parcourût ma colonne vertébrale. Ma chemise finit par se retrouver à hauteur de ma poitrine, la dévoilant petit à petit.

Je fus gênée, pendant quelques secondes, de ma nudité. Je n’étais pas particulièrement fière de mon corps, même si j’avais repris du poil de la bête, ces dernières semaines. Mais le regard affamé et émerveillé de l’Alpha me fit comprendre que cela n’avait pas d’importance. À travers son regard, je me sentais jolie. Belle. Désirable.

Sa bouche se referma autour d’un téton. Un petit cri de surprise et de plaisir s’échappa de ma gorge. C’était semblable à une décharge électrique. Son contact, à cet endroit-là, envoyait directement des signaux dans le bas de mon ventre. Sa langue se mit à tournoyer autour de l’aréole et mon corps se contracta pour se délecter de chaque sensation. La chaleur qui s’était installée en moi devint un véritable brasier. Il asséna la même sentence délicieuse à mon autre sein, mordillant, suçotant, puis léchant, avant de recommencer.

— Dean…, suppliai-je dans un murmure.

J’ignorais même ce que je voulais lui demander. Il leva les yeux vers moi un instant, afin d’être sûr que je voulais continuer, se méprenant sur le but de mon appel. Je lui fis comprendre d’un regard que je ne voulais pas que cela cesse.

Il poursuivit son manège pendant un moment encore, puis il s’arrêta pour faire passer ma chemise de nuit par-dessus ma tête. J’en profitai pour l’embrasser dans le cou, sentant des vibrations dans sa gorge. Un grondement. Mais en voyant son expression, je sus que je parvenais à le mettre dans tous ses états, dans le bon sens du terme, également. Satisfaite, je laissai mes lèvres se promener sur chaque parcelle de sa peau que je pouvais atteindre, en passant par ses épaules et le haut de son torse. Il mit fin à ma lente torture en plaquant sa bouche sur la mienne. Il se mit à mordiller ma lèvre inférieure, avant de l’apaiser d’un coup de langue.

Sa main traça un nouveau passage sur mon corps, en passant sur mon ventre, puis mon nombril. Je retins mon souffle quand je sentis qu’elle s’aventurait plus loin. Mon regard s’embrasa, et je le rivai dans le sien. Il comprit. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais je désirais plus que tout le découvrir.

Un nouveau gémissement de ma part se fit entendre lorsque je sentis ses doigts sur ma féminité. J’étais à fleur de peau, la moindre parcelle de ma chair brûlait et était devenue très sensible. Ses caresses, qui furent tout d’abord légères comme des plumes, devinrent plus confiantes, plus intenses. Mes cris furent étouffés par ses lèvres sur les miennes et mon excitation était à son comble. J’avais terriblement chaud, mais je n’aurais voulu pour rien au monde qu’il ne s’éloigne.

Il prit son temps, afin de me laisser ressentir pleinement tout le plaisir que ses gestes me prodiguaient. Il me caressait sur toute la longueur de mon intimité, et taquinait de son pouce mon bouton de rose, en imprimant des cercles tantôt légers tantôt appuyés, dessus, à travers ma culotte. En réponse, je n’étais plus que gémissements et je suivais le rythme de nos baisers en y mettant plus de fougue.

Il m’ôta mon sous-vêtements, et son glissement sur ma peau renforça les flammes dans mes veines. Doucement, il fit glisser un doigt en moi, son passage facilité par mon excitation. Je me cambrai à nouveau et il plaça son autre main sur le dessus de ma tête, pour serrer mes longs cheveux dans son poing, comme je l’avais fait avec lui. Les miennes étaient désormais dans son dos et je le griffai sans pouvoir me retenir, sous le coup des vagues de plaisir. Il ne semblait pas être dérangé le moins du monde par mon geste.

Le va-et-vient de son doigt et les caresses sur mon clitoris me poussèrent au bord du précipice. Je chutai dans un cri que Dean me laissa exprimer, l’œil illuminé par le désir et le ravissement de me voir dans cet état, avant qu’il ne m’embrasse à nouveau, cueillant mes derniers soubresauts sur sa paume, m’accompagnant jusqu’à ce que la tempête se calme.

Mes mains quittèrent son dos pour aller trouver le bouton de son pantalon. Je mourais d’envie de le sentir en moi, mais autrement que de cette façon, même si elle avait été exquise. Je mis un temps fou à parvenir à ouvrir son vêtement, tant j’étais prise de frissons. Il me vint en aide et retira son jean ainsi que son boxer, avant de se replacer entre mes jambes. Il entortilla une mèche de mes cheveux autour de ses doigts.

— Lyn…, chuchota-t-il, et je sentis son souffle contre mon cou.

Je faillis ne pas reconnaître mon propre prénom. J’étais bien trop occupée à l’admirer, les yeux à demi fermés et à essayer de dompter les flammes dans mon bas-ventre, ce qui était impossible.

— Dis-moi ce que tu veux…, poursuivit-il.

Il s’en doutait, mais il voulait que je le confirme. Il voulait que je sois sûre de moi, me laisser le temps de réfléchir.
Je soulevai le haut de mon corps pour aller trouver ses lèvres. Mes mains serrèrent ses épaules.

— Toi, répondis-je. Je te veux toi.

Mon dos se souleva pour aller à sa rencontre, qu’il comprenne ce que je voulais dire par-là.
Il se redressa un instant et sans me lâcher des yeux, il fouilla dans le tiroir de sa table de chevet. Il en sortit un petit paquet entouré d’aluminium et l’ouvrit. Mes yeux descendirent sur son ventre, puis plus bas. Pendant un instant, je fus fascinée par ce que je voyais et en même temps, légèrement inquiète. Je n’avais aucune expérience. Du moins, pas que je me souvienne. Je craignais un peu de ne pas faire les choses correctement et surtout, je trouvais son membre assez imposant.

Je me giflai mentalement pour chasser tous ces doutes de mon esprit. Mais, alors qu’il venait de dérouler le préservatif sur lui, il vit la lueur d’hésitation dans mes yeux. Il se pencha vers moi et déposa un baiser sur mon front.

— Je te promets d’être doux, m’assura-t-il. Et tu peux m’arrêter n’importe quand. Un seul mot de ta part et je cesserai.
J’opinai. Mon trac était mêlé à mon désir, offrant un mélange explosif. Même si j’étais inquiète, je ne pouvais plus attendre.
— On n’est pas obligés de le faire maintenant, ajouta-t-il. Si c’est ce que tu souhaites, je peux attendre…

Je le fis taire en prenant son visage entre mes paumes et en l’embrassant. J’étais sûre de moi, malgré tout. Et mon cœur fondait de le voir aussi prévenant.

Il se réinstalla entre mes cuisses et les enserra de ses mains, nous rapprochant un peu plus. Je soulevai mon bassin pour aller à la rencontre du sien. Il nous inclina à l’angle parfait et, la seconde d’après, je le sentis me pénétrer, lentement, avec douceur. Je cessai de respirer et ma bouche s’entrouvrit sur un cri qui ne sortit pas. Je ressentais une pointe de douleur mêlée à une intense chaleur. Encore une fois, je fus projetée dans mon rêve, qui était, définitivement, bien terne comparé à la réalité. Je n’aurais jamais pu imaginer cela.

Ses lèvres recouvrirent les miennes et il s’immobilisa, le temps que je m’adapte à son contact. Une fois la douleur passée, je bougeai mes hanches, timidement, et il se glissa un peu plus en moi, m’arrachant des gémissements de plaisir, jusqu’à y être entièrement. Il imprima un mouvement sur mon bassin, du sien, et je suivis. Je répondais à ses va-et-vient lents, qui ravivèrent le plaisir que j’avais ressenti, plus tôt. Mais cette fois, c’était plus puissant.

Notre rythme garda cette cadence exquise mais qui était une torture, et nos lèvres et nos mains furent partout à la fois. Elles ne pouvaient pas avoir de point d’ancrage. Ce ne fut que lorsque nous nous mîmes à bouger plus rapidement, qu’une de mes mains se mit à serrer le drap du lit de toutes ses forces. Chaque coup de rein de Dean me mettait au supplice. Il paraissait s’aventurer à chaque fois plus profondément et à nouveau, je m’approchais du vide libérateur. Je voulais l’atteindre, et en même temps, je voulais retarder ce moment le plus longtemps possible. Je ne voulais pas que ça cesse un jour. Jamais.

— Ne… t’arrête pas…, le priai-je, sanglotant presque sous le coup du plaisir.

Il plongea son regard doré dans le mien et son expression faillit avoir raison de moi. Personne ne m’avait jamais regardé ainsi et je n’aurais pas pensé que cela arriverait un jour.

— Pour rien au monde…, répondit-il.

Sa bouche fut dans mon cou, puis sur ma poitrine, avant de revenir à mes épaules puis réclamer mes lèvres, imprimant le même rythme à ses baisers que celui de nos bassins. Ma féminité s’étirait pour accepter la présence de son membre à chaque mouvement et se contractait de plus en plus autour de lui. Dean laissa échapper des gémissements rauques à son tour et sa fougue prit le dessus. J’y répondis avec plaisir.

Il prit ma main qui serrait le drap dans la sienne, et la deuxième également. Il les ramena sur les côtés de ma tête et nos doigts s’entrelacèrent, tandis que je n’étais même plus capable de penser. Des vagues de brûlure me traversaient, les flammes dans mes veines couraient sous ma peau. Une intense sensation de bien-être se propageait dans mon bas-ventre. Des milliers de picotements de plaisir secouaient tout mon corps et j’en arrivai à un point où je me mis à trembler, incapable de contrôler mes réactions et de gérer tout cela.

Mes cris furent de plus en plus rapprochés, et le précipice m’appelait, tentateur. Nos langues se cherchèrent à nouveau et nos lèvres furent scellées pendant notre plongeon dans l’abîme. Je basculai la première, et j’eus l’impression que mon orgasme dura une éternité. Je n’avais plus conscience de rien, mis à part le fait que je tombais dans l’extase. Je n’étais plus sur terre, j’étais quelque part au-dessus de l'univers.

Je serrai Dean aussi fort que je le pouvais, tandis qu’il me rejoignait dans cet endroit que nous seuls pouvions atteindre. Je le sentis trembler lui aussi, et à son tour, il parût être loin de tout.

***

Le silence de la chambre était entrecoupé par nos respirations haletantes. Il nous fallut du temps pour revenir à la réalité, mais nous y parvînmes finalement. Je l’embrassai tendrement et il répondit à mon baiser avec une douceur qui me fit fondre.
Il ôta le préservatif et le jeta, puis s’empressa de venir me retrouver. Il s’allongea sur le côté et m’attira contre lui, une main derrière ma tête et une autre dans mon dos. Mon bras entoura sa taille.

Mes yeux se rivèrent aux siens et nous n’eûmes pas besoin de parler pour nous comprendre. Un sourire béat et exténué étira mes lèvres, et le sien fut tout aussi révélateur.
Je finis par enfouir mon visage contre son torse et je fermai les yeux. Si on m’avait éloignée de lui, le mien se serait brisé instantanément. Je me demandais si je pourrais seulement quitter ce lit un jour.

La fatigue me rattrapant et ayant le dessus sur mes questionnements, je finis par m’endormir, bercée par la présence du loup, son parfum, ainsi que les battements de son cœur.

---


Chapitre 13
Chapitre 15
Dernière modification par Chlawee le ven. 25 juin, 2021 9:22 am, modifié 1 fois.
lacrystal

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 14)

Message par lacrystal »

Hello !
Me voilà pour commenter !
Chloe38200 a écrit : ven. 18 juin, 2021 3:20 pm Hey ! :D Cette fois je ne suis pas en retard ! :lol: Je crois qu'on peut fêter ça, non ?
Yay ! Champagne !!!! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Donc du coup, c'est bon, je peux mourir en paix maintenant que j'ai lu ce chapitre :lol: :lol:
Plus sérieusement, ils sont vraiment trop trop chou tous les deux, je suis tellement fan *-* Dean est vraiment adorable avec Lyn, c'est tellement touchant, je trouve ça beau <3

Tu as trop bien décrit la scène intime, je suis tellement contente qu'ils soient enfin ensemble ! J'ai envie de sauter de partout :lol: :lol: :lol:

Du coup, là on sent qu'on a fait un grand saut en avant, on a franchi un nouveau cap dans l'histoire et j'ai encore PLUS hâte de lire la suite !

Par contre c'est vraiment déchirant quand Lyn reparle de son passé, surtout quand elle dit "Ils voulaient que je sois l’esclave parfaite en se montrant violents. Ils ne se sont pas rendus compte que dans mon état, s’ils s’étaient montrés aimants, au moins un minimum, sans tomber dans la cruauté, j’aurais tout fait pour eux. Et avec joie." C'est vraiment trop triste on sent toute la détresse qu'elle a ressenti quand elle était là-bas :cry:

MAIS bon, maintenant elle a Dean donc tout ira bien <3 (bien sûr, on y croit, te connaissant ils ont pas fini d'avoir des problème D: xDDD)

A bientôt :*
melaivy

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 14)

Message par melaivy »

oooooohhhh ... sans commentaires ;)
Pendergast

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 14)

Message par Pendergast »

Hello ! Chaud, chaud, chaud, devant !! :D Écrire une scène d'amour sans verser dans le sordide et le glauque est un exercice difficile et tu t'en es sortie haut la main! C'est tendre et romantique, parfait !
Chlawee

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Re: Métamorphes, Tome 1 : La mémoire du loup [Fantastique, romance] (Chapitre 14)

Message par Chlawee »

lacrystal a écrit : ven. 18 juin, 2021 3:46 pm Hello !
Me voilà pour commenter !
Chloe38200 a écrit : ven. 18 juin, 2021 3:20 pm Hey ! :D Cette fois je ne suis pas en retard ! :lol: Je crois qu'on peut fêter ça, non ?
Yay ! Champagne !!!! :lol: :lol: :lol: :lol: :lol:

Donc du coup, c'est bon, je peux mourir en paix maintenant que j'ai lu ce chapitre :lol: :lol:
Plus sérieusement, ils sont vraiment trop trop chou tous les deux, je suis tellement fan *-* Dean est vraiment adorable avec Lyn, c'est tellement touchant, je trouve ça beau <3

Tu as trop bien décrit la scène intime, je suis tellement contente qu'ils soient enfin ensemble ! J'ai envie de sauter de partout :lol: :lol: :lol:

Du coup, là on sent qu'on a fait un grand saut en avant, on a franchi un nouveau cap dans l'histoire et j'ai encore PLUS hâte de lire la suite !

Par contre c'est vraiment déchirant quand Lyn reparle de son passé, surtout quand elle dit "Ils voulaient que je sois l’esclave parfaite en se montrant violents. Ils ne se sont pas rendus compte que dans mon état, s’ils s’étaient montrés aimants, au moins un minimum, sans tomber dans la cruauté, j’aurais tout fait pour eux. Et avec joie." C'est vraiment trop triste on sent toute la détresse qu'elle a ressenti quand elle était là-bas :cry:

MAIS bon, maintenant elle a Dean donc tout ira bien <3 (bien sûr, on y croit, te connaissant ils ont pas fini d'avoir des problème D: xDDD)

A bientôt :*
Ouiiii te voilà ! :D
Mais carrément ! xD Faut sortir le champagne !
:lol: :lol: Ah ouais ! ça t'a fait de l'effet, ce rapprochement ! :lol: :lol:
Merci beaucoup je suis trop contente d'avoir bien écrit cette scène ! :oops: (Tu peux sauter partout. :mrgreen: )
Oui... :(
Ils peuvent avoir des problèmes tout en étant ensemble. 8-) Je peux faire des concessions. :ugeek: :lol:
Merci pour ton commentaire ! <3
melaivy a écrit : ven. 18 juin, 2021 4:56 pm oooooohhhh ... sans commentaires ;)
:lol: Merci ! :D
Pendergast a écrit : sam. 19 juin, 2021 6:37 pm Hello ! Chaud, chaud, chaud, devant !! :D Écrire une scène d'amour sans verser dans le sordide et le glauque est un exercice difficile et tu t'en es sortie haut la main! C'est tendre et romantique, parfait !
Hehe ! 8-)
Merci beaucoup ! :oops: ça me touche !
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