TOURNOI
Bonjour,
Je viens valider la consigne suivante :
4 - Tout comme elle est la couleur de la première place pour les médailles dans des concours, l'or est la couleur de la victoire ! De ce fait : Lire un livre avec une couverture dorée (quelques éléments de couleur dorée sur la couverture suffisent).
"Guerres & Sortilèges, Tome 1 : La Guerre de Lonen" de Jeffe Kennedy
Un univers fascinant et extrêmement complexe constitué d’une part, d’un peuple dont les fondements de la société sont régis par la magie, les Báran, et d’autre part, d’un peuple dépourvu de pouvoirs magiques, les Destrye.
Nous suivons Lonen, le troisième fils du roi Archimago, qui dirige une des légions des Destrye prenant d’assaut la cité fortifiée de Bára alors que la princesse Oria, la fille unique du roi Tavlor, vit quasi recluse en haut de sa tour. L'histoire est racontée de deux points de vue opposés. Cela nous permet de comprendre ces deux royaumes avec leurs croyances, leurs valeurs et leur structure politique.
À travers nos deux héros, nous assistons au choc de deux cultures aux antipodes.
Dès les premières pages, nous sommes projetés au cœur de cette guerre.
Grâce aux qualités de fin stratège de Lonen pour anéantir la puissance destructrice de la magie (boules de feu, tremblements de terre, tempêtes, golems…), les défenses de la cité tombent très rapidement comme un château de cartes et le peuple est décidé. La princesse Oria, dernière représentante de la famille royale en état de régner, va tout mettre en œuvre pour arrêter le massacre en négociant, en sa qualité de dirigeante provisoire de Bára, la capitation de son peuple.
Pour Oria, les Destrye ne sont que des barbares sanguinaires, ce sont eux les agresseurs, les responsables de ce carnage.
Extraits :
– […] Les Destrye sont un peuple barbare avide de sang qui vit de destruction. Il est envisageable qu’ils refusent de se retirer tant qu’ils ne nous auront pas tués jusqu’au dernier.
– […] Je sais que nos peuples n’en sont pas à leur première querelle, mais la paix tenait depuis plusieurs siècles. Les Destrye vivent loin d’ici. C’est vous qui êtes venus à Bára. Nous n’avons fait que nous défendre.
C’est curieux comme le terme "barbare" est toujours utilisé pour désigner les peuples n’appartenant pas à sa propre civilisation. Il est clair que les actes parlent d’eux-mêmes. Les ensorceleurs de Bára ont commis les pires atrocités, ce sont eux qui devraient être qualifiés de "barbares". Ils n’ont pas hésité à envoyer
des golems armés de griffes et de crocs pour voler toute l’eau de Dru avec la mission de tuer toute créature qui se placerait en travers de leur route : mères, enfants, bétail.
Les Destrye ont traqué les golems jusqu’à la cité de Bára pour sauver leur peuple. Ils veulent en finir pour de bon avec leurs ennemis et ce quel qu’en soit le prix. Cet assaut de la cité fortifiée sert à faire diversion pour permettre aux femmes, aux enfants et aux vieillards de s’échapper vers de nouvelles terres, vers un lieu sûr où ils pourront vivre en paix.
Oria offre l’image d’une jeune fille fragile. Elle doit à tout prix atteindre le
"hwil" (l’art de la quiétude forcée), un état d’esprit serein lui permettant de contenir les énergies de ses émotions. Elle obtiendrait alors son masque d’or liss de, sans nul orifice pour les yeux, dissimulant son visage et prouvant ainsi sa capacité à voir par d’autres biais. Le Temple a instauré des lois modernes sur l’usage de la magie. Pour éviter que le savoir d’enchanteur ne tombe entre les mains de personnes instables, seuls les pourvus de hwil sont aptes à recevoir l’enseignement du Temple.
Mais détrompez-vous, Oria ne ressemble en rien à cette pauvre petite princesse sans défense contrainte de rester cloîtrée dans sa tour pour son propre bien !
Oria a une force intérieure incroyable. Elle ne se laisse pas manipuler. Elle est déterminée, obstinée, courageuse. Au fil du récit, on va la voir évoluer, se révéler… À chaque épreuve surmontée, elle devient plus forte et gagne en assurance… Pour le bien de son peuple, elle est prête à tous les sacrifices.
La sensibilité d’Oria… à la fois sa bénédiction et sa malédiction.
Mention spéciale pour
Chuffta, l’Apprivois d’Oria, un lézard volant aux écailles d’ivoire
("derkesthai"). J’ai craqué pour ce petit dragon plein d’esprit et à l’intelligence affûtée. Chuffta est plus un compagnon et un conseiller qu’un animal de compagnie. Au fil de l’histoire, il devient un personnage à part entière. La complicité entre Oria et Chuffta est tout simplement magnifique... Leurs interactions nous offrent des moments "magiques".
J’ai trouvé le personnage du prince Lonen des Destrye terriblement attachant. C’est un guerrier à part entière. Il est valeureux, protecteur et féroce. Il n’est pas à la recherche de gloire sur le champ de bataille ou de richesses. Son père, le roi Archimago, ses trois frères et lui-même ont mené leurs guerriers à Bára en étant certains qu’ils y trouveraient la mort en essayant de combattre les ensorceleurs. Leur objectif ultime est d’emporter le plus grand nombre de leurs ennemis dans la tombe pour que son peuple ait une chance de vivre. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’était de croiser la route d’Oria, une femme qui sème le trouble en lui.
Bien que la bataille soit sanglante et dévastatrice tant pour les Báran que pour les Destrye, le lien entre Lonen et Oria est évident dès leur premier regard. Oria va très vite réaliser que la cause de Lonen est juste. J'ai adoré le fait que, bien qu’étant ennemis, ils ressentent tous deux une certaine confiance l’un envers l’autre lorsqu’ils fixent les termes d’une paix fragile.
Peu à peu l’univers créé par Jeffe Kennedy prend forme dans notre esprit. J’ai eu l’impression d’accompagner Lonen et Oria tout au long de cet apprentissage. Tous deux sont en quelque sorte novices (et nous aussi).
La guerre se décline sous différentes formes et reste au centre de l’histoire : guerre entre deux peuples, luttes de pouvoir (politique, religieux), "guerres" de succession, combats intérieurs (Lonen & Oria)… Les secrets occupent également le devant de la scène.
La magie est étroitement liée à la politique et à la religion. Oria ne peut pas simplement prendre le pouvoir pour sauver son peuple et celui des Destrye, elle doit apaiser le Temple et traiter avec les membres ambitieux de sa propre famille qui veulent la couronne pour eux-mêmes.
Une fin qui nous laisse sur des charbons ardents… Pitié
Le Combat des Ténèbres