Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Dans ce forum retrouvez tous les concours organisés sur Booknode.com.
Ecriture et imagination sont à l'honneur ici.
Répondre
Roxane10th

Profil sur Booknode

Messages : 38
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : lun. 04 févr., 2019 7:10 pm

Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Roxane10th »

HELLOOOO ET BONNE ANNEEEEEEEEEE !!!
Meilleur vœux à tout le monde, que chacun et chacune puisse trouve son petit bonheur cette année, ou tout simplement en profiter, réaliser tout vos projet, ou faites simplement de votre mieux et soyez juste là, ce sera largement suffisant <3

Alors pour le thème de cette nouvelle année ce sera : Un Renouveau

Et bien je pense ne pas avoir d'autres chose à vous dire alors, mes amis : A vos plumes !

♦ Tous les types de textes sont acceptés (fiction, histoire vraie, nouvelle, essai, en vers, en prose) du moment qu'ils collent au thème !
♦ Il n'y a pas de limites minimum de caractères. En terme de taille, le format d'une nouvelle de 15 000 signes (environ 7 pages) est le maximum qui sera accepté.
♦ Faites attention à votre expression et à votre orthographe, il est toujours plus agréable de lire des textes écrits dans un français correct ;)
♦ Les textes écrits avant le concours ne seront pas acceptés. Vos textes doivent avoir été écrits spécifiquement dans le cadre du concours.
♦ Attention : Seuls les membres de Booknode dont le profit sera un minimum complété (quelques livres en biblio et infos sur le profil) pourront participer, peu importe votre date d'inscription. Vous pouvez très bien vous être inscrits la veille, il n'y a aucun soucis, tant qu'il est clair que vous ne vous êtes pas inscrits sur le site juste pour participer et ne jamais y revenir ;)
Micum

Profil sur Booknode

Messages : 187
Inscription : lun. 05 août, 2019 7:19 pm

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Micum »

Voici ma participation de ce mois !

D’aucuns voient l’enchaînement des temps comme une boucle sans fin. Je le vois plutôt à la manière d’un dictionnaire. Oui, un dictionnaire dont chaque mot est la découverte d’une époque. Car ce sont les découvertes, les « avancées » de tous genres confondus, qui décident du temps et de son appellation. Pourquoi apprendre les saisons dans le sens suivant « printemps-été-automne-hiver » ? Comme si le printemps était le renouveau et l’hiver la fin, la terminaison. Comme si le printemps était synonyme de naissance et hiver de mort. Ce sont des idées si abstraites qu’on ne pourrait qu’en parler avec légion de « si ».
Pourquoi faut-il absolument un début et une fin ? Si le temps est abstrait, pourquoi parlons-nous de langues mortes ou d’archaïsmes ? Pourquoi distinguons-nous passé, présent et futur ? Vivre dans le présent serait-ce renier le passé et attendre impatiemment le futur ? Et pourrais-je attendre le passé ? Le passé est-il une encyclopédie des choses que l’Homme a bien voulu retenir ? Retenir pour ne pas les oublier mais trop hautain pour les utiliser ou les manifester. Les invoquer. Finalement, peut-être appelle-t-on par « passé » toutes les choses que nous ignorons, dont nous avons honte. Dont nous ne voulons plus. Ainsi, encore faut-il que nous ne voulions plus de guerres, plus de famine et tous ces maux. Peut-être alors appelle-t-on passé les choses belles, bonnes et vraies. Peut-être alors appelle-t-on passé les vérités d’autrefois qu’on nomme aujourd’hui croyances. Et que nos vérités d’aujourd’hui ne seront plus que les croyances de demain.

Je ne suis pas d’accord, plus les âges avancent plus la responsabilité pèse sur nos épaules, car ne pas faire vivre les morts, cela revient à les tuer une seconde fois et à les oublier. Sciemment. C’est peut-être même les mépriser, penser que le présent est davantage important. Le futur n’appartient-il pas à celui qui a la plus longue mémoire ?
Mais le pire est que nous ne les comprenons pas. Nous ne comprenons plus les bons mots, les écritures, les pensées anciennes. Et parce que nous ne les comprenons pas, nous les pensons fausses ou futiles. Qui juge ne connaît pas, qui connaît ne juge pas.

Et maintenant, faisons une expérience.
Un haitié avoté pourpensait, dedans les néblées quelqu’anel, anoyant. Telle fût sa plaisance. Le maléage kaït dessus le maleuré. Anable, huiseux, maudoute et mauclerc. L’hére ne treuva nulenois l’heroiez, saintime ou brisca.

Quelle ancombre de ne pas ou peu comprendre ! Et pourtant, c’est notre langue…
Larme_Fatale

Profil sur Booknode

Messages : 256
Inscription : ven. 19 févr., 2021 3:52 am

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Larme_Fatale »

Mon texte s'est copié deux fois. J'en supprime la version non totalement aboutie.
Il est à lire ci-dessous.
Dernière modification par Larme_Fatale le dim. 16 avr., 2023 8:49 am, modifié 5 fois.
Larme_Fatale

Profil sur Booknode

Messages : 256
Inscription : ven. 19 févr., 2021 3:52 am

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Larme_Fatale »

Bonjour!
Voici ma contribution.

LA SAISON

- Vous, c’est à droite. La file de droite !!
L’homme hurlait.
Vêtu d’une combinaison caoutchoutée, couleur noir sale, la tête dissimulée sous une énorme cagoule sombre et rigide, armé d’une matraque, il lui indiquait furieusement où se placer. Nina obéit à cet homme menaçant, sans discuter.
Une silhouette chétive et maigre, noyée dans l’épais brouillard des flocons blancs neigeux tombant serrés et figeant chacun dans le froid, était la dernière personne de cette file interminable. Nina devait se placer derrière celui ou celle qu’elle avait du mal à deviner. Appuyé sur un bâton de bois, l’individu montrait des signes de grande faiblesse. Elle le voyait s’affaisser minute après minute et l’effroi parcourait son propre corps gelé. Ses pensées se bousculaient, elle paniquait. Allait-elle aussi s’écrouler? Plus aucune réflexion posée n'était possible dans son esprit, juste la peur qui rôdait.
La longue file d’attente silencieuse piétinait sur place, dans une immobilité de plomb. Le rideau blanc de flocons glacés empêchait chacun de distinguer son voisin. Ils ne se voyaient pas, de sorte qu'ils étaient des centaines en même temps qu’ils n’étaient qu’un. Ils se sentaient seuls dans ce désert gris et brumeux.
Ils patientaient tous en luttant contre cette énième tempête leurtrière.
Debout, tentant désespérément de repousser ce froid de loup, ils résistaient depuis des heures dans l’espoir d’atteindre la porte de ce bunker-refuge, bâti en forme de spirale, pour y trouver la tiède chaleur d’un feu de cheminée.
La sécurité intérieure en avait équipé tout le pays en cas de catastrophe climatique, la dégradation des conditions de vie devenant de plus en plus dévastatrice dans un monde qui ne stoppait en rien sa sur consommation effrénée. On était resté sourd à ce que les médias martelaient pourtant depuis des décennies et la catastrophe inévitable s'était finalement produite.

*
Deux mois déjà que les sirènes avaient retenti. D'abord la bombe avait explosé dans un champignon de flammes aveuglant et visible de tous les points de la planète. La puissance de la déflagration avait été impossible à mesurer, la taille du nuage incandescent avait atteint des kilomètres au-dessus de la terre. Une brume épaisse de fumée et de cendres grises avait transformé toute plaine, montagne, plateau ou vallée en un désert lugubre. Des rescapés contaminés y erraient, complètement désorientés. Lorsqu’ils croisaient les vigiles noirs des brigades de sécurité, emmitouflés dans leurs combinaisons caoutchoutées de nettoyeurs, ils n’avaient aucune chance de poursuivre leur chemin.
Le coup de feu claquait, net et bref, le nettoyeur avait abattu un contaminé de plus. Au sol, une étendue sans limite de ces corps dangereusement radio actifs recouvrait les cendres grises d'une terre dévastée.
Tout de suite après l’explosion, le temps brutalement avait changé. La banquise déjà très fragilisée, complètement détruite par la bombe, avait soudain dévalé vers le sud dans un flot continu et violent, transformant les océans en étendues agitées et hostiles. Plus d’émerveillement devant ces horizons bleutés à perte de vue. Il restait juste la grande peur de ce désert aquatique.
Le flot qui envahissait les espaces marins avait refroidi considérablement les courants qui tempéraient la mer, et plus rien ne pouvait désormais arrêter les attaques en série de tempêtes de neige et de glace meurtrières. Malgré les annonces alarmistes de toutes les radios et télévisions du monde, intimant à chacun l’ordre de rester chez soi en calfeutrant toutes les issues, la plupart des rescapés de l’explosion tentaient de fuir le gigantesque vortex sans aucune chance d’y échapper.
La panique avait pris le dessus et rien ne pouvait arrêter cet exode de terrifiés..
Nina aussi avait choisi la fuite. Elle avait revêtu à la hâte une épaisse canadienne, étanche aux froids les plus rudes, et s’était enfuie de son appartement quand le vortex avait givré et figé sur place les immeubles de la ville à une vitesse fulgurante. Elle avait sauvé sa peau sans savoir comment, poussée par un souffle de survie qui avait décuplé ses forces.
Après des jours de marche haletante, épuisée elle arrivait à destination et se trouvait à proximité du bunker-refuge qu’elle avait recherché sur Internet lorsque le réseau fonctionnait encore faiblement.
Maintenant le garde autoritaire lui indiquait qu’elle devait prendre sa place là, derrière cette silhouette qui s’écroulait lentement.
Elle se rangea comme on le lui ordonnait et entra en attente sans plus aucune conscience du temps qui passait. Seules les minutes qui résonnaient à ses oreilles dans un bruit cadencé et obsédant lui rappelaient que le temps avançait. Le tic tac remontait de sa montre et rendait ce temps qui s’écoulait insupportable à écouter. Elle allait sûrement devenir folle.
Les minutes, les heures, deux journées passèrent pourtant, sans qu’elle cède. Gelée, affamée, assoiffée, à bout de forces et complètement sidérée, elle arrivait enfin devant la porte du bunker. Une porte massive en fonte épaisse, devant laquelle un garde brutal campait; il la stoppa net dans son élan. D’un geste muet il lui indiqua l’accès à un sas d’entrée et l’y poussa sans précaution. Elle atterrit au sol, ressentant la douleur de sa chute violente dans tout le corps.
Sans une seconde de répit pour maîtriser sa souffrance, elle dut se concentrer tout de suite sur sa respiration pour ne pas suffoquer au centre d'une étrange fumée blanche projetée sur elle avec une puissance inouïe. "C’est sûrement un produit décontaminant" se dit-elle. Il l'enveloppait dans un nuage de sécurité, avant qu’elle puisse pénétrer dans le bunker.
Lorsqu’elle y arriva, elle découvrit une foule d’êtres gris et décharnés. Il lui semblait que leurs regards ne fixaient que les flammes vives et chaudes d’innombrables cheminées présentes partout. On ne la vit même pas, elle était juste une de plus, noyée dans cette masse humaine dont on ne pouvait plus compter les membres.
Enfin elle était en sécurité..
*
Dans une tiédeur réconfortante, les heures, les jours, les semaines, peut-être les mois ou les années passèrent en un cycle répétitif des mêmes rituels. Mêmes repas frugaux, mêmes jeux de société, mêmes moments de lecture, mêmes heures de coucher et de lever, mêmes tenues imposées.
Le temps rythmait la survie de cette communauté de rescapés chanceux, dans l’une de ces prisons de béton gris et de fonte lourde qui abritaient les plus résistants dans tout le pays. Ceux qui avaient atteint les refuges survivaient. Et après?..
Ce soir là, Nina s’endormit très vite sans cette question lancinante, sans les angoisses qui l’assaillaient depuis des jours et des jours. Savoir ce qui se passerait "après" la hantait depuis son arrivée au bunker et écourtait ses nuits, plombées par des ruminations usantes.
Soudain Nina perçut que dehors la tempête redoublait de violence et que le bunker ne la stoppait plus. Elle comprit l’imminence d'une apocalypse. Elle tremblait d’effroi et sentait le courant d’air froid passer sous les portes et arriver petit à petit jusqu’à son lit.
Dans les chambres voisines, certains colocataires criaient comme s’ils ne pouvaient plus s’échapper de leur enveloppe glacée.
Soudain on frappa faiblement à sa porte qui s’ouvrit dans un grincement lent et lourd. C’était la Directrice du bunker. Ses yeux effrayés la fixaient comme pour lui dire de fuir ou de brûler tout ce qu’elle pourrait brûler autour d’elle pour ne pas geler sur place. Mais elle n’eut pas le temps de parler. Elle s’écroula dans un fracas de meubles renversés au sol et ferma les yeux sur cette pièce déjà glacée.
Nina se dit que c’était fini mais elle ne le voulait pas. Elle se débattait furieusement, elle se blottissait sous des couches de couvertures et de couettes qu’elle superposait pour se protéger mais rien n’y faisait. Dans ses efforts de résistance féroce, elle transpirait à grosses gouttes, alors que la température atteignait moins 60 degrés hors du lit. La terreur la submergeait, elle appelait au secours, se griffait le visage jusqu'au sang, arrachait des boules de ses cheveux givrés, frottait ses pieds insensibles l’un sur l’autre, comme si de ce mouvement fiévreux allait jaillir de la chaleur.
Mais rien n’y faisait. Cette fois c'était la fin.
Elle approchait, sans rien pouvoir y faire, du bord de son lit, dans un mouvement de résistance convulsif. Comme on approche dangereusement du bord d’un précipice noir en essayant désespérément de se retenir.
Elle allait y tomber et se faire absorber par ce gouffre glacial. Rien ne pourrait la sauver cette fois.
Elle ferma les yeux pour ne pas se voir chuter en abîme et son corps bascula soudain, accompagné par le cri strident qu’elle poussa.
*
.....
Elle ouvrit les yeux.
Elle était sûrement morte, pensa-t-elle.
Mais curieusement une douce chaleur l’envahit, caressa son corps dans un souffle tiède et lui procura une sensation de bien être rarement éprouvée.
Elle était dans son lit moelleux et ouaté, elle se sentait bien comme jamais.
"Mais alors ça ne collait pas. Bon sang, où pouvait- elle bien se trouver après cette chute vertigineuse? Ou bien d'où revenait-elle?" Elle demeura là, ahurie et interdite.
La lumière du soleil de sa grasse matinée oisive traversait les rideaux fins et transparents de la haute fenêtre de sa chambre. Elle Inonda le tapis, aux motifs géométriques sur fond ivoire, d’un éclairage chatoyant et apaisant.
À son oreille droite, une voix fluide, dans le réveil-radio, annonçait les nouvelles du jour :
- Bonjour à tous, chers auditeurs ! Nous sommes le 21 mars 2040. Aujourd’hui c’est le printemps. La température à 10 heures est de 20 degrés et toute la France est ensoleillée. Pas un brin de vent, pas un nuage, mes amis!!.
Chers auditeurs, je vous souhaite une merveilleuse première journée de printemps, c’est la saison du renouveau. Alors profitez-en!!
Nina s’extirpa lentement de sa couette dans une incompréhension totale de ce qui se passait. Elle s’approcha de la fenêtre et ouvrit grands les yeux sur l’extérieur. La couleur vert tendre de la saison dominait dans le parc de sa résidence.
Les cendres grises de sa nuit de terreur s’étaient donc dissipées sans qu’elle sache où ni comprenne pourquoi.
.....
C’était peut-être cela le mystère du renouveau?..
Micum

Profil sur Booknode

Messages : 187
Inscription : lun. 05 août, 2019 7:19 pm

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Micum »

Bonsoir !
@Larme_Fatale ! Je lis ton texte ce week-end et je t'en donne mon ressenti !

Quid de février ?
Peut-on proposer un thème ?
Micum

Profil sur Booknode

Messages : 187
Inscription : lun. 05 août, 2019 7:19 pm

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Micum »

@Larme_Fatale
ton texte est agréable, au début on ne sait pas à quoi s'attendre (à prendre positivement :D)
C'est le genre de récit pour lequel on attend une suite... ou un préquel... :(
Que j'aime le froid :twisted:
Larme_Fatale

Profil sur Booknode

Messages : 256
Inscription : ven. 19 févr., 2021 3:52 am

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Larme_Fatale »

Merci Micum.
Une suite.. peut-être
Larme_Fatale

Profil sur Booknode

Messages : 256
Inscription : ven. 19 févr., 2021 3:52 am

Re: Thème d'écriture - Janvier 2022 - Un Renouveau

Message par Larme_Fatale »

Micum j'ai bien apprécié ton texte. Une réflexion fine d'un esprit profond et éclairé.
Il faut lire plus d'une fois pour en saisir le sens global et on le fait.
c'est, entre autres, une invitation à la réflexion sur ce temps cyclique qui un jour prend fin pour tous.
Je n'avais pas vraiment perçu les choses ainsi sur le renouveau.
De quoi penser..
Répondre

Revenir à « Concours »