Bonjour, je valide une nouvelle consigne plus tôt que prévu
2/ NieR : Automata → Lisez un livre dans lequel les protagonistes se battent pour un idéal OU Lisez un livre présentant un univers composé de peuples différents.
Zone est - Marin Ledun
Dans un monde ravagé par un virus, les humains doivent remplacer les parties détruites de leur corps par des implants, notamment leurs yeux. Un groupe de rebelles soupçonne la corporation au pouvoir, qui produit ces implants, de manipuler la population via cette technologie. Ils luttent contre ce complot dans l'espoir de retrouver une vie où ils pourront vivre libres et sans implants.
C'est un livre avec pas mal de points positifs, à commencer par un rythme qui se lit très bien, avec de l'action non stop - à l'exception des préparatifs juste avant le grand final, qui traînent un peu en longueur. Si la base du scénario est somme toute classique pour un roman d'anticipation, l'auteur se veut créatif ; certains éléments d'intrigue instaurent un mystère difficile de comprendre avant les révélations finales et couplé à tout ce qu'il se passe, cela crée un suspense particulièrement captivant pour une fin bien trouvée.
J'ai aussi apprécié les personnages, qui sont vraiment nuancés. Thomas est un personnage agréable à suivre, suffisamment détaché pour garder la tête sur les épaules mais capable d'humanité. Il est parfois un peu agaçant avec son aveuglement volontaire, sa mauvaise foi et son indifférence mais n'hésite pas à agir et foncer dans le tas pour les personnes qu'il aime. Avec Sylia, ils forment un duo attachant, celle-ci étant vraiment badass, autant dans ses capacités de combattante que dans son attitude et ses paroles. Bien qu'elle soit parfois un peu trop colérique et injuste avec Thomas au début, cela change peu à peu et j'ai aimé voir leur relation évoluer.
Malgré ces qualités, je n'ai pas été vraiment emballée par l'histoire. Déjà, l'écriture est correcte quoique assez froide (ce qui est normal pour le sujet mais a rendu difficile l'immersion en ce qui me concerne) parsemée de fautes et coquilles - pas au point de me dégoûter de la lecture mais suffisamment pour me faire grincer des dents régulièrement. De plus, à être constamment dans l'action, certains aspects manquent de développement à mon goût : la psychologie des personnages, leur passé, auraient pu être davantage approfondis.
Idem pour l'univers, qui n'était pas très détaillé ; j'ai eu du mal à me le représenter visuellement, il m'a fallu du temps pour comprendre que ça se passait sous terre. Certaines choses ne sont pas du tout expliquées, par exemple la question de la nourriture : sans faune et flore, comment les gens se nourrissent-ils ? comment peuvent-ils commander des pizzas ? il est juste dit que la question de l'alimentation a été réglée facilement, pas de détail supplémentaire.
Enfin, il y a souvent des passages un peu techniques qui m'ont fait décrocher de ma lecture. Si ça n'a pas gêné ma compréhension globale de l'histoire, en revanche, je n'ai absolument rien compris au délire du gel et de l'homme-tortue. Peut-être que j'aurais dû être plus concentrée pendant ce passage, il n'empêche je pense sincèrement que même en le relisant je n'y pigerais toujours rien. Quoi qu'il en soit, ce roman est objectivement loin d'être mauvais et plairait sûrement à des amateurs d'anticipation mais je me rends compte que j'ai de plus en plus de mal avec ce genre, qui n'est sans doute pas fait pour moi.
Les Dames du Lac, Tome 1 - Marion Zimmer Bradley
Peuples magiques - entre autres Fées et Gnomes - et humains : de nombreux peuples bretons (Pictes, Gallois, Orcadiens...) en guerre contre les Saxons. En toile de fond il y a également Elfes, Farfadets, Romains et Maures.
C'est une réécriture originale de la légende du roi Arthur, contée du point de vue des trois femmes les plus proches de celui-ci : sa mère Ygerne, sa demi-sœur Morgane et sa femme Guenièvre. L'autrice a clairement effectué un travail de recherche monumental pour se rapprocher au plus près de la légende d'origine. De plus, elle livre cette histoire sur une tonalité qui sied parfaitement à un récit chevaleresque, avec une plume travaillée tout en restant fluide et en retranscrivant avec justesse la psychologie de ses héroïnes qui sont toutes très nuancées, loin d'être parfaites mais malgré tout admirables.
Il m'a fallu un petit peu de temps pour me détacher des personnages de Kaamelott (et j'avoue en avoir gardé jusqu'à la fin certains représentations) mais ça n'a pas été trop compliqué car l'histoire commence à travers les yeux d'une Ygerne très jeune, très loin de la vieille acariâtre que j'avais en tête. Je n'ai eu aucun mal à m'attacher à elle, à comprendre sa colère, sa frustration, son désespoir et ses sentiments. Le récit change ensuite judicieusement de narratrice, au moment où la mère du futur roi commence à devenir un peu peu plus détestable.
La partie mettant à l'honneur Morgane a été ma préférée ; j'ai adoré suivre son apprentissage à Avalon et je n'ai eu aucun mal à m'identifier à elle, à comprendre sa dualité, son partage entre le respect des volontés de la Déesse et son désir d'émancipation individuelle. C'est également son histoire qui illustre le mieux le changement progressif dans l'atmosphère du récit, qui s'assombrit peu à peu jusqu'à devenir pesant, dégager presque une sensation d'angoisse, de catastrophe imminente.
Ce mouvement amorcé avec Morgane devient particulièrement flagrante lorsque le récit est centré sur Guenièvre mais j'ai un peu décroché de l'histoire à ce moment-là. En cause : le personnage de Guenièvre, tout simplement, auquel je n'ai pas du tout adhéré. Au début elle m'a agacée à être une jeune demoiselle fragile et apeurée pour un rien, puis ensuite j'ai détesté son intolérance extrême qui la pousse à être cruelle, égoïste, capricieuse et manipulatrice. Franchement, je lui aurais bien donné des baffes. Lancelot m'a touchée mais aussi énervée dans sa dévotion aveugle envers une femme qui ne se gêne pas pour rabaisser ses origines. C'est davantage Arthur, qui m'a émue lorsqu'il fait un discours à sa femme lui accordant une permission fondamentale.
J'ai été soulagée de ne plus devoir supporter exclusivement le point de vue de Guenièvre à la fin et entre les intrigues avec Avalon et celles avec l'héritier, j'ai bien envie de lire la suite (ça tombe bien, je l'ai déjà).
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