Je n'ai jamais eu de parents. Enfin, de manière biologique, j'en ai eu puisque j'ai, un jour, vu le jour. Mais impossible pour moi d'appeler « parents » deux êtres m'ayant abandonné dans la rue alors que je n'étais âgée que d'à peine quelques mois. C'est un vieil homme et sa femme qui m'ont trouvé, enroulé dans un tissu au beau milieu de la rue. Alors, qu'ils auraient pu passer leur chemin et n'apporter aucun secours aux pleurs incessants du nourrisson que j'étais, ils se sont arrêtés, m'ont regardé l'espace de quelques instants avant que Maria, cette vieille femme me pris dans ses bras et me berça tout doucement contre sa poitrine. A partir de cet instant-là, elle devint celle que j'allais appeler durant plusieurs années « maman ».
Je n'ai aucun souvenir des quelques mois que j'ai passé avec mes parents biologiques avant que ces derniers ne m'abandonnent dans la rue et que Maria et Paul, son mari, me trouvent dans ladite rue dans laquelle j'avais été abandonnée. Très tôt, j'ai su que Maria et Paul n'étaient pas mes vrais parents; ne souhaitant pas me cacher la vérité sur mes origines, ils m'avaient expliqué m'avoir trouvé dans la rue dès que j'avais été en âge de comprendre toutes ses choses-là. En même temps, ils m'avaient expliqués comment fonctionner la vie ici, en plein cœur du district 12.
Comme la plupart des autres habitants de mon district, nous vivions dans la pauvreté avec mes parents, peux être bien plus que d'autres familles; mon père n'ayant plus l'âge de travailler à la mine sans risquait de se briser tous les membres, la plupart des revenus que nous avions venaient de Colin et de Sam, les deux enfants de Maria et Paul. Sam était le plus âgé et il avait eu la chance d'échapper au tirage au sort de toutes ses Moissons, il pouvait alors travailler à la mine de façon à pouvoir assurer un maigre revenu à notre famille. Le reste de ce qu'il nous fallait été complété par Colin, pour le plus grand désespoir de notre famille... Colin avait un grand cœur et il rêvait de pouvoir apporter une vie meilleure à notre famille et s'est malheureusement ce qu'il fit, au détriment de sa propre vie... Étant lui encore en âge d'être Moissonnée, il pouvait prétendre à prendre des Tesserae's, ce qu'il fit pendant deux années, de manière à nous offrir une vie meilleure. N'étant à peine âgée que de 7 ans, je ne comprenais pas encore le danger que courait Colin à chaque fois qu'il inscrivait une nouvelle fois son nom dans le bocal des Tributs garçons de manière à nous assurée certaines fois des repas corrects... Si je l'avais compris plus tôt, peux être aurais-je pu l'empêcher de continuer avant qu'il ne soit trop tard...
J'avais 8 ans quand Colin a fini par être moissonné pour les Jeux... Lui, en avait 13. Toute cette période est plutôt floue dans ma tête et même aujourd'hui, je n'arrive pas à me rappeler de tout ce qui s'est passé... J'ai simplement quelques bribes de souvenirs qui reviennent hantées mon esprit par moments....
Je me souviens de la Moisson, particulièrement de ce que j'ai ressenti en entendant le nom de Colin être appelé... Je me souviens être tombé à terre en larmes, et je me souviens des cris venant de mes parents et de Sam. La dernière image que j'ai de lui hante toujours mon esprit, se sourire qu'il nous avait adressés avant de monter dans le train. Ce sourire m'a bien fait comprendre une chose, à ce moment-là, avant même de rentrée de ce train, il savait. Il savait qu'il ne reviendrait pas...
J'aurais aimé avoir mal compris son regard, j'aurais préféré croire qu'il souriait pour nous dire qu'il allait revenir... Mais ça n'a pas été le cas... Colin n'est jamais revenu... Il ne reviendra jamais...
Pendant des années, le moment de sa mort m'a constamment hantée. C'est encore le cas aujourd'hui, bien que je m'efforce tant bien que mal de ne plus y penser...
Je revois encore son visage et son corps se décomposaient au moment de sa mort... Je me souviens qu'à ce moment-là, je n'ai détourné les yeux que trop tard de l'écran. Ce que j'y ai vu m'a profondément traumatisé... Contrairement à d'autres, Colin n'a pas eu la chance de mourir d'une mort rapide et sans douleur... Je l'ai vu s'effondrer sous les coups répétait du Tribut du 1. J'ai vu le corps de mon frère se tordre de douleur à mesure qu'il prenait tous les coups de son adversaire. Il n'a pas pu se défendre, il ne pouvait que crier sous les coups et sous la douleur qu'il ressentait...
Ma mère m'a cachée les yeux juste à tant pour que je ne puisse pas voir le corps de Colin... Je ne me souviens que des bruits et des phrases qui avaient été prononcé lorsque son corps est apparue à l'écran... Je me souviens de la peur et de la haine que j'ai vue dans les yeux de ma famille face à la barbarie dont avait fait preuve le district 1. Je l'ai immédiatement haï aussi pour m'avoir retiré mon frère. Mais au fond de moi, j'ai commencé à éprouver une certaine colère envers quelqu'un d'autre, moi.
Ce n'est pas arrivée immédiatement, mais d'une certaine manière j'ai fini par me sentir coupable de la mort de Colin, parce que j'étais arrivée dans cette famille et qu'ils s'étaient retrouvé à devoir nourrir une bouche en plus. Et être une famille relativement nombreuse dans le 12, ça n'est que rarement une bonne chose.
J'ai gardé cette culpabilité en moi pendant plusieurs mois, à la laisser me ronger de l'intérieur. La mort de Colin avait affecté toute notre famille. Les voir souffrir comme ça, m'a amené à me convaincre moi-même d'une chose; j'avais brisé cette famille alors mieux valait que je la quitte... À cette époque, j'ai pensé que j'avais assez fait souffrir par ma simple présence et quitté ma famille m'a semblé être la meilleure solution. Bien évidemment que j'avais tort de faire ça, mais à l'âge de 8 ans je ne pouvais pas encore me rendre compte de tout ça.... Je ne l'ai découvert que bien plus tard... Peux être même trop tard...
C'est comme ça que je me suis retrouvée à vivre dans la rue, à peine âgée de 8 ans. Des enfants des rues, autant dire qu'il y en a des tas dans le 12. Certains essayaient d'aider les autres, un particulièrement le faisait beaucoup. Il s'appelait Alan et si je suis encore là aujourd'hui, c'est bien grâce à lui... C'est lui qui m'a trouvé lorsque j'en avais le plus besoin. Pendant quelques mois, j'ai réussi à me débrouiller toute seule, en volant des choses par-ci par là. J'avais à peine de quoi mangé une fois par jour et encore; par moments, je devais me résoudre à ne pas manger durant quelques jours. La faim allait finir par avoir raison de moi lorsque Alan m'a vu, allongé au beau milieu d'une rue. Il m'a donné à manger, m'a pris sous son aile et m'a présenté à sa petite sœur, Sienna.
Rencontrer Alan et Sienna à ce moment-là, ça a été comme un rayon de soleil au beau milieu d'une tempête. On c'était trouvé tous les trois, avec notre passé mouvementé. Tout comme moi, Alan et Sienna avaient été abandonné par leur parent. De ce qu'ils m'avaient raconté, Sienna était née muette et leur parent n'arrivant pas à gagner assez pour nourrir 4 bouches, avait décidé d'abandonner celle qui ne leur servait à rien pour gagner de l'argent. Alors quand Sienna a été mise à la porte par ses parents, Alan n'a pas hésité un seul instant à quitter sa maison pour protéger sa sœur.
Nous avons vécu dans la rue comme ça tous les 3 pendants un temps. On a dû voler pour pouvoir s'en sortir un minimum. C'était ça notre quotidien, voler pour avoir l'espoir d'avoir ne serait-ce qu'un morceau de pain à nous partager entre nous. Alan et moi étions ceux qui volions le plus, de manière à ce que Sienna ne se retrouve pas à le faire. Notre but à Alan et moi était le même, protéger Sienna. Étant plus jeune que nous deux, elle était beaucoup plus faible, d'autant plus parce que nous ne pouvions pas manger à notre faim. Alan et moi tenions plus, parce que nous étions plus âgés et un peu plus fort que Sienna. La vie dans la rue c'était se battre avec d'autres pour pouvoir survivre. Il nous est arrivée plusieurs fois de nous battre avec Alan, pour pouvoir récupérer un petit morceau de pain, car nous n'étions pas les seuls à vouloir survivre. On a vécu longtemps comme ça; tué, ou être tué. Mais à une plus petite échelle.
Mais j'ai été celle qui a, un jour, fait une erreur; j'ai volé quelqu'un que je n'aurais pas dû voler. C'était un homme que j'avais aperçu plusieurs fois autour de la rue où nous nous étions installé avec Alan et Sienna. Je l'avais suivi une fois, assez pour voir la maison où il vivait. Je m'étais dit que j'aurais pu lui prendre un peu de nourriture, ça ne lui aurait pas manqué lui qui travaille à la mine.
Alors un jour, je suis retourné chez lui en plein après-midi. J'ai pensé qu'il serait sûrement parti travailler alors je suis rentrée chez lui en silence et me suis dirigée dans la cuisine, simplement pour prendre un peu de pain, rien de plus. Voulant aller le plus vite possible, je n'ai pas pensée à vérifier si la maison était vide. Il m'a surpris en train d'ouvrir son placard et de prendre du pain et m'a foncé dessus, hurlant qu'il allait m'apprendre les bonnes manières.
La suite a été l'un des pires moments de ma vie... J'ai cru que ce jour-là j'allais finir comme Colin, morte sous les coups d'un monstre. Je n'ai rien pu faire, ni me défendre, ni même bouger pour m'enfuir. Même durant mes nombreuses bagarres, jamais je n'avais aussi craint pour ma vie....
Je le voyais, au-dessus de moi, me rouer de coups, me frappant à la tête, me donnant des coups de pied dans le ventre, dans les cotes et dans la poitrine. J'avais du mal à respirer et il m'était impossible de crier à l'aide. J'avais mal partout, ayant l'impression que mes os allait bientôt se briser sous l'impact de ses coups. Ça a duré comme ça quelques instants avant que je ne tombe dans les pommes. Je ne pensais pas que j'allais me réveiller, que c'était fini.
Mais je me suis réveillé, je ne sais combien de temps après... J'avais mal partout et je n'arrivais pas à bouger. J'avais froid, très froid. Ce n'est que quelques instants après que j'ai compris pourquoi j'avais tant froid... J'avais été déplacé dans une autre pièce, dans ce qui semblait être une chambre. Mais surtout, j'avais été déshabillée, complètement même. Je n'ai pas mis longtemps à comprendre ce qu'il m'était arrivé, ce qu'il m'avait fait... J'ai pleuré en comprenant tout ça, me sentant sali par cet homme. Je voulais m'enfuir le plus loin possible de cette maison, m'enfuir pou retrouver Alan et Sienna.... Mais j'étais tétanisé par la peur, la peur de croiser cet homme en me levant du lit. Je n'ai pas eu le temps de pleurer longtemps... Il est revenu dans cette chambre et m'a vu réveillé. J'ai vu son regard pervers se poser sur mon corps et le détaillé de tout son long. Son regard pervers et son sourire carnassier m'ont fait me tétaniser encore plus. Je savais ce qu'il allait faire, ce qu'il voulait me faire. Lorsque je l'ai vu s'allonger sur moi et que j'ai senti ce qu'il me faisait, je n'ai pas réfléchi et aie attrapé la première chose qui me passait sous la main et j'ai l'est frappé de toutes mes forces....
Je n'ai pas cherché à savoir s'il était en vie, au fond, j'ai espéré que ce monstre soit mort. J'ai couru le plus vite possible jusqu'à notre abri et y ait trouvé Alan et Sienna en train de m'appeler... J'ai couru me réfugier dans leurs bras avant de fondre en larmes....
Nous n'avons parlé qu'une seule fois de ce qu'il m'était arrivée. J'avais 10 ans, aujourd'hui j'en ai 18, et je n'en parle toujours pas, encore trop traumatisée par ce qu'il s'est passé ce jour-là.
J'ai repris le cours de ma vie tant bien que mal, après avoir demandé à Alan d'aller vérifier s'il était en vie. Il ne l'était plus et je n'ai jamais regretté de l'avoir tué... C'était un monstre méritant de mourir. J'avais tué, mais cela ne m'a fait ni chaud ni froid d'apprendre ça.
Notre quotidien de bagarre à moi et Alan a repris son cour normal. Je faisais tout pour ne pas penser à ce qu'il m'était arrivé. Mais la douleur était trop grande pour que je puisse l'oublier comme ça. Ne parlant pas de ce que je ressentais, je me suis laissé consumer par la souffrance. Mon passé de misère m'ayant déjà bien fait mal, ce viol a été le goute de trop pour moi, si bien que l'idée de quitter cette terre m'a paru être ce qu'il y avait de mieux à faire... J'avais fait souffrir ma famille en leur retirant Colin, et j'avais de plus en plus l'impression d'être un poids pour Sienna et Alan. Dans ma tête, je n'allais manquer à personne, des suicides dans le 12, ça n'étonnerait pas grand monde, je n'allais pas être la première ni même la dernière à penser à cette fatalité....
J'ai tenu 2 ans avant de décider d'en finir... Je n'arrivais plus à tenir, bien trop rongé par la souffrance. Alors un soir, j'ai quitté notre abri, prétextant vouloir marcher un peu. Mais la chose que Sienna et Alan n'avaient pas vue, c'est la petite lame que j'avais emportée avec moi. J'ai marché, longtemps, jusqu'à trouver un coin calme et vide, et j'ai retourné cette lame contre mes bras. Je sentais le sang coulé sur mes bras et se répandre au sol mais je ne me suis pas arrêté. Je voulais en finir et rien ne m'en aurait empêché si Sienna ne m'avait pas suivi et m'avait trouvé. Tant bien que mal, elle a essayait de me consoler tandis que je me suis effondré en pleurs dans ses bras.
Parce que je lui avais demandé, Sienna n'a pas parlée de ce qu'il s'était passé à Alan et en échange, je lui est promis d'essayer de m'en sortir. C'était notre marché, tant que j'essayais de m'en sortir, elle n’avertirait pas Alan de ma tentative de suicide. J'ai accepté et me suis mise en quête de trouver la chose qui allait me permettre de donner un sens à ma vie. Et cette chose, je l'ai trouvée dans le travail.
À partir de nos 13 ans, Alan et moi avons commencé à travailler dans les mines de notre district. Nous n'en pouvions plus tous les trois de vivre dans la rue et notre seul moyen pour nous en sortir était de travailler corps et âme pour pouvoir espérer avoir une maison. C'est ce que nous avons réussi à obtenir, après plus d'une année de travail acharné durant lequel Alan et moi nous sommes crevé à la tâche afin de pouvoir nous offrir une petite maison. Nous vivions avec très peu, mais nous étions habituées à ça après nos nombreuses années passées dans la rue.
La rue nous avait tous trois forgés mais aussi changés, nous n'étions plus que l'ombre de ce que nous étions avant de la rejoindre, amaigris, la peau presque sur les os, des corps sales et blessés par les nombreuses bagarres que nous avions faites. Et surtout, nous avions tous grandi, notre corps et notre comportement avaient drastiquement changé, et c'est sûrement pour ça que l'on ne s'est pas reconnu de suite...
Le travail à la mine nous avais beaucoup changé Alan et moi. Lui avait grandi et il était devenue bien plus fort, physiquement et mentalement. Moi, le travail m'a aussi rendu plus forte mais malheureusement pas assez pour que je sois capable de beaucoup aidé. Étant presque un squelette lorsque je suis arrivée, je n'étais pas en capacité de faire les plus gros travaux. La force est venue avec le temps, à force d'acharnement et d'aide. L'aide en question, je ne pensais pas la recevoir de la personne qui me l'a offerte, tout simplement parce que je ne pensais jamais pouvoir le revoir... Non seulement la mine m'avait changé, mais elle m'avait aussi permis d'avoir des retrouvailles avec une personne que je ne pensais jamais revoir... Mon frère Sam...
J'avais 15 ans lorsque j'ai retrouvé Sam. Sans que l'on s'en soit rendu compte directement, nous étions dans la même mine pour travailler. Ce n'est que lorsque nous avons travaillé ensemble pour la première fois que je l'ai reconnu. Quoiqu'il ait beaucoup changé, son regard et son visage étaient restés les mêmes et ce qui m'a permis de le reconnaitre. On s'est serré un long moment dans nos bras, sans être capable de se lâcher car on a pleuré beaucoup trop tous les deux pour y arriver.
Le revoir a fait remonter en moi une vague de nostalgie et de douleur que je pensais avoir enfouis au fond de moi depuis longtemps, manifestement, j'avais eu tort.
On a parlé tous les deux pendants très longtemps, se racontant l'un l'autre ce qu'il nous est arrivé. Parler de tout ce que j'avais vécu fut une étape très douloureuse et dure à passer, mais elle le fit moins que ce qu'il m'apprit.... Il y a environ 1 an, notre père Paul est tombé malade et il ne lui restait peux être que quelques semaines à vivre... Je fus anéanti en apprenant ça et supplia Sam de me laisser aller le voir... Même si j'avais quitté cette famille, je voulais avoir l'occasion de le revoir au moins une seule petite fois... Sam accepta sans une once d'hésitation et j’allai les voir la journée même.
Lorsque j'arrivai chez eux, revoir Maria et Paul me fit d'autant plus mal et c'est ce jour-là que je compris que j'avais fait une immense erreur en les quittant....
Je passai toute la soirée avec eux, essayant tant bien que mal de rattraper le temps que j'avais perdu avec eux, particulièrement Paul... Voir leur sourire sur leur visage m'a permis d'apaiser ma souffrance ce jour-là, surtout voir se sourire sur le visage de mes deux parents.
Paul est mort la nuit même, comme si la seule chose qu'il avait attendue avant de mourir avait été de me revoir. On l'a tous trois trouvé le matin, comme endormi dans son lit... En voyant son visage, nous savions qu'il était mort sans souffrir, et qu'il était apaisé maintenant...
On l'a enterré le lendemain, et le même jour je présentais Sienna et Alan à ma mère et mon frère.
On a passé la journée à parler de nos vies, essayant aussi de nous rappeler nos moments avec Paul... On parlait de ce qui avait été beau, comme ce qui ne l'avait pas été. Et lorsque Alan a commencé à évoquer notre vie dans la rue, les souvenirs et la douleur me sont revenu en tête... Les combats, la famine, mon viol... Et c'est sorti tout seul... « On m'a violée quand j'avais 10 ans »...
Cette simple phrase a fait passer la salle entière des sourires et des rires à des larmes... Tous, même Alan et Sienna, parce que c'était la première fois que j'avais osé en reparler depuis mes 10 ans... Alors, j'ai parlé... De ce qui m'avait poussé à quitter la maison, de la vie que j'avais vécue avec Alan et Sienna et à quel point les 2 m'avaient sauvé la vie... Alan quand il m'avait offert de la nourriture et un endroit où survivre et Sienna, le soir où elle avait empêché mon suicide....
Tous, sauf Sienna furent dévaster par cette dernière information... Et pour la seule fois de ma vie, je leur demandais leur aide, parce que je gardais en moi le sentiment que je risquais de m'effondrer à nouveau un jour... Ce que je ne savais pas à cette époque, c'est à quel point j'avais raison à ce sujet-là...
C'est ma mère, qui a été la première à nous proposé de venir vivre ici avec Alan et Sienna, ce que nous avons accepté. Même si nous avions notre maison, il était encore difficile pour nous de vivre correctement, et vivre tous ensemble allait être probablement plus facile pour nous tous. Alors c'est ce que nous avons fait, nous avons laissé notre maison et sommes venu vivre ici. Grâce à notre travail dans la mine à Alan, Sam et moi, nous pouvions vivre relativement bien, même si le terme "bien" ne veut rien dire dans le district 12. Nous pouvions au moins avoir la chance de manger chaque jour plusieurs repas et avions un toit sur la tête, ce qui n'était pas le cas de nombreuse personne.
Nous avons donc vécu un temps comme ça, tous les 5. Surtout pour Alan, Sienna et moi, ce fut une période bien tranquille comparée à tout ce que nous avions vécu. Fini la famine, les bagarres et les nuits dans le froid. Et même si nous ne mangions toujours pas à notre faim, le fait de pouvoir travailler et d'avoir une maison était bien plus agréable pour nous. C'est dans cet environnement que j'ai pu commencer à en apprendre plus sur Sienna. Même si nous avions vécu ensemble dans la rue, je ne passais pas tant de temps que ça avec elle, pour le simple fait que je passais la plupart de mes journées à rechercher de la nourriture. Mais chez ma mère, nous dormions toutes les deux au même endroit, si bien que j'ai pu me rapprocher d'elle. C'est comme ça qu'elle m'a appris la langue des signes, le soir avant que nous n'allions dormir elle m'apprenait souvent cette langue, de façon à ce que je puisse la comprendre, autrement que grâce Alan, qui me traduisait souvent ce que Sienna disait.
J'ai appris à la connaitre, ce qu'elle aimait faire, ses rêves et ses peurs. La voir s'ouvrir comme ça a quelqu'un me faisait chaud au cœur, elle qui semblait souvent si réservée. C'est peut être ce qui m'a fait comprendre que je semblais bien plus tenir à Sienna que comme une simple amie ou comme une sorte de sœur. Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais éprouvé ça pour une fille, et ça doit peut être expliqué le fait que je ne me sois pas rendu compte avant du fait que je semblais être amoureuse de Sienna depuis déjà quelque temps....
Par peur de briser l'amitié que nous avions, j'ai préféré me taire, et ne pas lui avouer ce que je ressentais, pas par peur d'être rejeté, mais par peur de briser notre amitié et le peu de paix que nous avions dans notre vie à ce moment-là. Alors, je n'ai rien dit à Sienna et mon but aurait été de ne jamais lui dire, mais le destin en a décidé autrement...
J'avais 16 ans lorsque Sienna a été choisi pour aller aux Hunger Games et elle, avait 15 ans. Lorsque son nom est sorti du bocal des filles, je suis tombée à terre en hurlant et en pleurant... je n'ai pas été la seule à avoir cette réaction, ma famille et Alan l'ont aussi eu, suppliant que quelqu'un se porte volontaire... Mais personne ne l'a fait, des volontaires au district 12, autant dire qu'il n'y en a presque aucun, voir même aucun... J'ai voulu crier que je me portais volontaire à sa place, que j'irais au Jeux à sa place, mais aucun son n'est sorti de ma gorge... Je n'ai rien pu faire d'autre que pleurer, comme lorsque Colin avait lui aussi été choisi pour les Jeux... C'est ce jour-là que ma haine pour ce système s'est multipliée; il m'avait retiré mon frère et maintenant Sienna risquait elle aussi de m'être enlevé... J'ai hais ce système ce jour-là, et est espérée que Sienna puisse revenir... Je l'espérais tant, peux être avait-elle une petite chance de pouvoir revenir...
Le moment de nos adieux a été déchirant et atroce pour nous tous. Alan n'a presque pas été capable de lever les yeux vers sa sœur, trop bouleversé par ce qu'il venait de ce passé... Avant que l'on ne doive quitter la pièce, Alan l'a pris dans ses bras sans pouvoir s'arrêter de pleurer... Ne voulant pas la lâcher, c'est Sam qui a dû le tirer en arrière pour sortir, autrement les pacificateurs s'en serait sûrement mêlée...
Moi, je n'arrivais pas à parler, ni même à bouger... J'étais recroquevillé dans un coin, sans être capable de m'arrêter de pleurer... J'aurais tant voulu prendre sa place dans cette Arène et me battre à sa place... Mais ce n'était plus possible, je n'avais pas pu lui sauver la vie comme elle l'avait fait pour moi... Alors, lorsque nous avons dû la laisser partir, j'ai été la dernière à quitter la pièce, la prenant dans mes bras et lui conseillant de s'enfuir, qu'elle savait survivre et qu'elle aurait une chance de gagner comme ça... Avant de la laisser partir, j'ai voulu lui dire ce que je ressentais, que ça allait peut-être être la dernière fois que j'allais pouvoir lui dire... Alors simplement, je lui ai dit que je l'aimais... Et elle m'a dit qu'elle m'aimait aussi...
On s'est embrassé, pendant un court instant avant qu'elle ne doive partir... Je l'ai suivi du regard, incapable de détacher mes yeux d'elle... Et lorsqu'elle a quitté mon champ de vision, je me suis effondrée...
Sienna n'est finalement pas rentré des Jeux, comme Colin avant elle. Elle a survécu un ou deux jours avant de mourir de la main des districts des Carrières, c'est souvent eux qui tuent le plus de gens de toute façon... Sa mort nous à tous détruit, Alan encore plus... Il s'en voulait surtout énormément, de n'avoir pas pu la sauver ni la protéger de tout ça. Moi aussi je me suis senti coupable de n'avoir pas été capable de la protéger en m'en suit voulu beaucoup de ne pas m'être porté volontaire... Si je l'avais fait, elle aurait été encore là aujourd'hui. Ce jour-là, je me suis promis de faire payer au Capitole ce qu'il m'avait fait. Alan était lui aussi empli de haine, à tel point que nous nous sommes juré tous les deux que si nous avions un jour l'occasion d'aller aux Jeux, ça serait pour les anéantir de l'intérieur.
Alors, on a commencé à s'entrainer tous les deux à notre manière. On a continué à beaucoup travaillait à la mine, ce qui nous a permis de gagner en force physique, j'ai appris à me battre avec des bâtons, de façon à savoir me défendre autrement qu'au corps-à-corps. On s'est entrainé pendant deux ans sans cesse, dans le but d'atteindre notre objectif.
Mais j'étais celle qui avait les idées les plus extrêmes. A la différence d'Alan qui voulait mettre en place son plan seulement s'il était tirée au sort, moi j'ai fait le choix que l'année de mes 18 ans, j'irais au Jeux en me portant volontaire. Mes idées allaient jusqu'à ma propre mort si elle devait être nécessaire pour heurter les esprits. Alors, de façon à m'assurer ma place dans l'Arène, j'ai commencé à faire la même chose que Colin, prendre des Tesserae's. J'ai commencé par en prendre peu, puis est multiplié le nombre que j'en prenais, au point d'en arriver à en prendre des centaines. Je me suis souvent fait la réflexion que j'allais peut-être trop loin, mais mon désir de vengeance était bien trop encré en moi, alors je ne me suis pas arrêté.
J'ai commencé à essayer d'aider un peu certaines personnes trop pauvres de mon district. Prenant énormément de Tesserae's, j'offrais les portions dont nous n'avions pas l'utilité avec ma famille, de façon à pouvoir aider des personnes qui vivent dans la rue. Je suis d'accord que ce n'est pas grand-chose, mais c'est tout ce dont je suis capable de faire à mon échelle. Alors, même si la Moisson approche, je continue d'aider les autres et mes entrainements. Parce que cette fois je le sais, cette année je participerais aux Hunger Games, comme je l'ai décidé il y a 2 ans.
Une chose est sûre, c'est que Ash à bien été abimé par la vie et elle s'efforce de garder le sourire pour ne pas inquiété les autres, mais ces simples sourires sont des combats permanents pour Ash, qu'elle peine à réussir. Au fond d'elle, Ash a été brisée par son passé, et vivre dans la misère du district 12 ne fait que compliqué d'autant plus son quotidien. D'un naturel altruiste, elle tente du mieux que possible d'aider les gens autour d'elle, malgré qu'elle reste une personne solitaire, qui souhaite ne pas s'attacher aux autres du mieux qu'elle peu.
Mais malgré qu'elle montre un visage plutôt souriant et aidant, Ash est empli de douleur et de colère; douleur d'avoir perdu la personne qu'elle aimait et une immense colère envers le monde qui l'entoure. Sa haine est d'autant plus grande en se qui concerne le Capitole, puisque c'est eux qui sont à l’origine des Jeux de la Faim. Ayant perdue la plupart des gens auquel elle tenait, Ash n'a plus qu'une chose en tête; tuer les Hunger Games.
Une autre chose à savoir, c'est qu'Ash est une fille déterminée à réalisée son objectif. Pour elle, tout les moyens sont bon pour y parvenir, y compris son propre sacrifice. Mais au fond d'elle, malgré qu'elle souhaite du plus profond de son être tué les Hunger Games, elle ne doute pas du fait que dans l'arène, elle aura du mal à tuée des personnes ne le méritant pas.
Force : 7
Ash à passée son enfance à se battre pour survivre, et lorsqu'elle a pu arrêter ses bagarres, c'est pour débuter son travail dans les mines. Malgré que la rue l'ai affaibli et amaigri, la mine lui a permis de se musclé, bien qu'elle manque encore de force, Ash ne se nourrissant toujours pas assez pour être en pleine forme physique. Mais à défaut d'être rusé et de savoir tendre des pièges, elle sait néanmoins frappé fort lorsqu'il s'agit de sa survie ou de celle des autres.
Vitesse pure : 6
Ash a toujours eu de plutôt bon réflexe mais aussi des réflexe rapide et c'est une chose que son quotidien lui a aussi appris à développer pour s'en sortir.
Vitesse de traitement de l’information : 4
Une chose qui aide Ash, c'est qu'elle arrive à analyser des situations rapidement, mais là ou elle a plus de difficulté, c'est lorsqu'elle doit prendre des décisions rapide pour des décisions importante.
Agilité : 2
L'agilité d'Ash est clairement l'un de ses points faibles; même si elle a appris à grimper avec Alan et Sienna, elle n'est pas quelqu'un de très souple et n'est pas en capacité de ce faufiler partout et c'est une chose à laquelle elle devra particulièrement faire attention dans l'Arène.
Ruse : 2
Bien qu'elle soit plutôt intelligente, Ash n'est pas du genre à être capable de tendre des pièges aux autres puisque son quotidien de combat l'a plus habituée à frapper fort ou courir pour s'en sortir à la place d'utiliser sa ruse. Elle ignore donc comment tendre des pièges et ne brille pas non plus quand il s'agit de tromper des gens, excepté lorsqu'il s'agit de caché ses sentiments aux autres.
Résistance : 5
S'il y a bien une chose qui est sûre en voyant la vie qu'elle a mené, c'est que Ash est une survivante. Ayant passé presque 7 ans dans la rue, Ash résiste très bien lorsqu'il s'agit du froid, de la faim ou de la douleur grâce aux nombreux coups qu'elle à pris. Mais là ou elle résiste mal, c'est quand il s'agit de ses émotions, Ash étant pratiquement entièrement brisé depuis son enfance.
Maîtrise d’une arme - bâton de combat : 4
Dans le but de mettre un terme aux Jeux, Ash à passé une longue partie de son entrainement à apprendre à se battre et à se défendre. Après de longues réflexion sur l'arme à utiliser, elle a opté pour des épées. Malheureusement pour elle, les armes étant introuvables dans les districts, elle s'est entrainé à maîtriser des bâtons de combat, bien qu'elle devra faire face au changement d'arme durant les entrainements.
Maria Stephen
65 ans | mère adoptive de Ash | mère biologique de Sam | veuve de Paul Stephen
Sam Stephen
28 ans | frère ainé de Ash et Colin | travailleur à la mine
Alan Balmar
18 ans | frère ainé de Sienna | travailleur à la mine | amoureux de Ash