Une lecture de quelques hauts et beaucoup de bas – une lecture yoyo, quoi. Il m’a bien fallu les 100 premières pages pour enfin m’intéresser à l’intrigue et comprendre où ce bouquin voulait nous faire aller, mais vraiment, il y avait beaucoup de digressions longues (les discussions entre Sakti et Muna, le périple à Malacca…) et qui n’amènent pas grand-chose dans ce monde qu’on comprend à peine (mind you, rien n’indiquait dans mon édition que c’était un deuxième tome… peut-être le monde était-il mieux planté et décrit dans le premier, mais ce tome peut être lu de manière autonome, donc, la faute à l’auteure qui n’a pas vraiment – même maintenant que je tourne la dernière page – réussi à rendre son monde attrayant). Par contre, une fois que cela se met en place, que l’on voit Muna tant bien que mal réussir sans magie à l’école tout en continuant à essayer de retrouver sa sœur, cela commence à prendre. L’intrigue avance et devient confuse, jusqu’à être hasardeuse – on dirait que les événements n’ont rien d’organiques, ils arrivent parce qu’il faut bien faire avancer l’histoire. Avant la moitié du livre, on comprend ce qu’il en retourne, le twist est évident. Eh bien, malgré que ce soit écrit noir sur blanc, que notre protagoniste a toutes les infos en main, nope, il lui faudra encore une centaine de pages pour réaliser l’évidence. Le début est lent et ennuyeux, le milieu nous rend impatient et un peu confus dans l’engrenage des événements, mais alors la fin est juste mauvaise… Qu’ai-je le plus détesté ? Le fait que notre héroïne ne se confie pas à tous les gens qui auraient pu l’aider plus rapidement (des personnes plus capables et plus au courant des faits qu’elle – et qui ont l’air plus intéressants : j’ai appris par après que le tome I était justement sur le couple Wythe – mais je ne sais pas si j’oserais jamais le lire) ? Le fait qu’elle décide de jeter un sort qu’elle sait dangereux
car elle pense convoquer la Reine des Fées qui veut sa mort
et qui accepte dans un même temps une invitation à un bal ? Elle ne voit pas ce qui peut déraper, là, non ?
La même Reine des Fées qui dévorent ses ennemis et qui déteste justement tous les anglais… Elle l’invoque en plein milieu d’un bal pour l’avènement en société de la petite sœur de son amie…
Je ne sais pas si c’est de la stupidité ou de l’indifférence à ce point-là. Mais ce n’est pas le seul moment qu’elle agit comme la petite égoïste stupide qu’elle est, cette amie, elle l’a met carrément en danger
de se faire dévorer par la Reine bien plus tôt, en aidant un dragon à les kidnapper. Elle l'a pousse presque à de l'autosacrifice.
Tout ça pour arriver jusqu’au palais, où elle pense qu’est sa sœur… à quoi bon, t’y retrouver si c’est pour mourir dans la minute de ton arrivée… ? Mais bien évidemment, notre protagoniste en tant que telle est immunisée de tout réel danger.
Le pire arrive de manière très étrange et inattendue. J’aime bien habituellement les romances quand elles sont amenées naturellement et que ce n'est pas le centre de l’histoire. Mais dans ce livre, la romance
lesbienne
est forcée comme jamais :
Muna rencontre à l’école Henrietta, gentille et jolie professeure de magie. Il y a un rapport de force inégal, même si elles ont presque le même âge. On nous dit également qu’Henrietta est amoureuse de Mr. Wythe, amour impossible puisque sa meilleure amie Prunella est mariée à celui-ci. Au fil de leur aventure (où Muna sans beaucoup de considération met Henrietta en danger, c'est l'amie dont je parlais plus haut), une amitié se crée, mais il y a toujours l’idée que Muna est protégée par sa professeure. Mais dans les 30 dernières pages, de petits indices bizarres émergent, alors que rien ne laissait présager de l’intérêt auparavant… et on veut nous faire croire qu’elles s’aiment mutuellement depuis le début… Erk ! Elles avaient une relation professeure-étudiante !
Très peu pour moi.
Je crois que je suis encore plus déçue parce qu’il y a vraiment eu un moment où l’histoire commençait à me plaire, mais ce fut assez bref et puis frustrant. J’ai encore deux griefs contre ce livre : l’écriture rigide sans âme pour imiter un phrasé de régence anglaise et la comparaison non cachée avec Jane Austen en quatrième de couverture – as if… "Jane Austen rencontre Tolkien", disent-ils : laissez-moi rire. Ce n’est pas en reprenant l’époque anglaise sous la Régence et quelques personnages de fantasy que cela en fait quelque chose de comparable ou de potable… Ces deux auteurs ne se réduisent pas à si peu. Je suis tombée dans le panneau, mais on ne m’y reprendra plus.