Yllianna [I & II] [Post-Apocalyptique / Science-Fiction / Dystopie]

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par elohane »

Wa j'aime beaucoup ce chapitre ! J'aime beaucoup la référence à Chopin, j'écoute justement sa nocturne en si bémol mineur xD
Le lien si ça vous intéresse ;D

https://www.youtube.com/watch?v=UYN3uOtYMhc

Voilà voilà bravo j'ai hâte pour la suite, comme toujours ! J'aime beaucoup Trai, le cousin d'Yllia. Je sens que ces deux là sont proches.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

elohane a écrit : dim. 17 juil., 2022 2:07 pm Wa j'aime beaucoup ce chapitre ! J'aime beaucoup la référence à Chopin, j'écoute justement sa nocturne en si bémol mineur xD
Le lien si ça vous intéresse ;D

https://www.youtube.com/watch?v=UYN3uOtYMhc

Voilà voilà bravo j'ai hâte pour la suite, comme toujours ! J'aime beaucoup Trai, le cousin d'Yllia. Je sens que ces deux là sont proches.
Merci !!! J’adore Chopin, et mon frère était justement en train de jouer cette nocturne au piano toute à l’heure :lol: Je savais pas que tu aimais ! Ça nous fait encore un point commun 8-)
Oui, ils sont très proches effectivement. Comme un frère et une sœur (enfin… c’est ce qu’on dit, je suis pas comme ça avec mes frères, moi :roll: :lol:). Bref, hâte d’être demain pour poster le chapitre suivant et avoir ton avis !!
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

Yellow mes chers lecteurs !
Je tenais à m’excuser pour ce grand retard… Je n’ai pas posté depuis plus d’un mois… Pour m’expliquer, je ne peux que vous dire que j’étais à l’hôpital du 3 au 10 août, le 14 était mon anniversaire, et je suis encore en train de me remettre de l’opération que j’ai eu le 4/08. Je n’ai pas eu beaucoup de temps libre depuis le premier août, entre le stress de l’opération, l’opération, et tout ce qui la suis… J’ai eu aussi pas mal de travail ces derniers temps (maths, physique), et j’essaie maintenant de profiter un peu du peu de temps de vacances qu’il me reste. Alors aujourd’hui, je vais poster pas mal de chapitres. Vous lisez quand vous pouvez, ce que vous pouvez. Je ne vais pas exiger des avis ou des commentaires réguliers de votre part sachant que moi-même je ne le suis pas. C’est pour ça que je poste plusieurs chapitres aujourd’hui (peut-être même jusqu’à la fin du premier tome). Comme ça, chacun lis à son rythme, et je n’aurais pas à vous faire attendre pendant plus d’un mois !
Excusez-moi pour cette longue introduction, mais je la pense nécessaire.
Bonne lecture ;)



CHAPITRE IX


La lumière du soleil me fait ouvrir les yeux sur mon bras, glissé à moitié sous mon oreiller. La nuit que je viens de passer chez mes cousins était mouvementée. Au dehors, un orage extrêmement violent s’est glissé à Olname durant toute la nuit. J’ai eu du mal à m’endormir, pensant que Krust allait me trouver. Mais au bout d’un certain temps, mon sommeil a pris le dessus sur la peur. Quelqu’un frappe à ma porte doucement. Il faut vraiment tendre l’oreille pour l’entendre…
-C’est moi, Traï.
Je remet ma couverture en place et glisse une grande partie de mes cheveux derrière mon cou.
-Tu peux entrer.
La porte grince un peu, tout comme le parquet lorsque mon cousin avance vers moi. Il a un plateau entre les mains.
-Je me suis dit que ça te ferait plaisir de prendre un petit-déjeuner au lit ! Dit-il, enjoué.
-Merci.
Il s’assoit sur le bord et pose le plateau à côté de moi. Je le prends et le mets sur mes jambes. Il m’a préparé un chocolat chaud, avec un pain au chocolat. Traï sait ce qui me fait plaisir. Il l’a toujours su.
-Je suis désolé pour hier. Prononce-t-il en observant le sol. J’ai été imprudent… je n’aurais pas dû t’amener là-bas. Excuse-moi Yllia’.
Je repose le plateau à côté de moi et prend mon cousin dans mes bras.
-Ce n’est rien. Dis-je, ma tête posée sur son épaule.
-Si ! Tu aurais pu mourir. J’ai été inconscient. Vraiment.
-Je l’ai été aussi, tu sais ? Nous sommes tous les deux fautifs.
-Mmm… Murmure-t-il, peu convaincu.
-Passons à autre chose. Tu veux bien ?
Je sens son menton sur mes cheveux. Il vient d’affirmer. Je m’éloigne un peu, puis je le regarde dans les yeux.
-Tu as bien dormi ? Demande-t-il.
-Oui, très bien.
Il se lève sans bruit et sort dans le couloir, me laissant seule avec mon festin.

Une fois que j’ai fini de manger, je m’habille et coiffe mes cheveux en une simple queue de cheval, puis descends dans la cuisine. Ici, une odeur de pâtisserie règne et rentre dans mes narines lorsque j’inspire. Je m’assoie sur l’une des six chaises qui entourent la table rectangulaire, au centre de la pièce. J’entends les escaliers grincer, puis vois arriver ma cousine, en pyjama. Elle s’installe en face de moi, apparemment encore endormie.
-Ça va ? Lui demandais-je.
-Ho, oui. Oui, ça va. Et toi, tu as bien dormi ? Dit-elle, désorientée.
-Oui, merci.
-Tu veux que je t’apporte quelque chose ?
-Traï m’a déjà fait le petit-déjeuner ! Je réponds avec un sourire.
-D’accord. En tout cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, demande-moi.
Elle se lève et se dirige vers le frigo, pour en sortir une brique de lait qu’elle pose sur le comptoir, juste derrière moi. Ici, elle prépare son chocolat chaud. Elle et moi avons les mêmes goûts pratiquement pour tout. Pendant que son bol chauffe, elle vient à côté de moi, les jambes croisées.
-Alors, tu l’as vu ?
-Hum… de qui est-ce que tu parles exactement ? Demandais-je, incrédule.
-De… d’Estyr.
-Oui, je l’ai vu. Mais pas longtemps.
-Et ? C’est tout ce que tu me dis ?
Je vois que Styn est un peu plus réveillée, elle retrouve vite son caractère.
-Ne me dis pas qu’avec tous les risques que vous avez pris et tout le temps que vous avez passés là-bas tu n’as rien d’autre à me dire qu’un « oui, je l’ai vu » !
-Il y a quelque chose… quelque chose dont je n’ai pas parlé à Traï. En observant ma mère adolescente, j’ai fermé les yeux un instant et j’ai aperçu… comme un très bref souvenir d’elle. J’étais nourrisson, c’était avant qu’elle parte combattre Krust. Mon père la prévenait de faire attention et d’être forte. Mais je ne me suis souvenue d’absolument rien de plus.
-Bon, je vais t’aider à t’en souvenir si tu veux.
-Je ne suis pas certaine de le souhaiter. En fait, j’ai cru voir le présent ou le passé de quelqu’un d’autre. Comme si, ce n’était pas moi, l’enfant dans ses bras, comme si ce n’était pas mes parents.
-Mais au fond de toi, tu sais que si. Dit Styn en posant sa main sur mon bras, comme pour me rassurer.
-J’ai besoin de réfléchir.

Je suis confortablement assise sur le lit, en tailleur, attendant les résultats de mes tests. Si je suis retenue, je suivrai un entraînement qui me permettra d’améliorer mes compétences de soldat, ainsi que d’augmenter la puissance de mes pouvoirs. En revanche, si je ne suis pas prise, je ne sais pas ce que je ferai… La conviction que j’ai et qui me pousse à aller tuer Krust est immense, je veux venger ma mère. Mais maintenant qu’il m’a enlevé mon père et que je suis encore plus vulnérable qu’avant, je ne sais plus ce que je ferais si la communauté me rejette. Avant, j’aurais sûrement fini par y aller, même si les règles m’en empêchent et j’aurais sûrement créé mon armée personnelle afin de combattre en parallèle des Lumst. Mais maintenant, je ne m’en sens pas capable, je n’ai plus les pensées claires. Soudain, j’entends une voiture s’arrêter juste devant la maison. Je me lève et regarde par la fenêtre. Un homme mystérieux ouvre le portillon, puis frappe à la porte. Ma cousine mettant du temps à l’entendre, il regarde autour de lui, puis arrête son regard sur la fenêtre derrière laquelle je suis. La moitié du rideau que je tiens dans ma main droite se rabat sur la vitre, me cachant de cet inconnu. Ses yeux étaient d’un vert sans pareil, profond et clair, tirant au bleu, un peu caché par quelques mèches de ses cheveux bruns tombant en dessous de ses oreilles. J’entends des pas dans la maison, puis le vois s’y engouffrer. Je sors de la chambre, inquiète. On ne sait pas qu’il est et on le fait quand même entrer ici ? Je trouve que ma cousine fait un peu trop confiance à n’importe qui et en peu de temps… Du haut des escaliers, je ne vois rien, mais entends tout de même sa voix chaude et grave s’élever.
-Je suis Ælwuil Yuast, j’ai été envoyé ici par ma collègue, Zrake Dism. Elle n’a malheureusement pas pu faire le déplacement. Je dois parler à Yllianna Hunt.
-Elle est en haut, je vous accompagne.
À l’entente des pas qui se rapprochent, je rentre dans ma chambre, ferme doucement la porte, ne faisant aucun bruit, et me rassoie sur le lit en regardant par la fenêtre. Les pas s’arrêtent, puis la poignée de la porte grince et la porte s’ouvre.
-Yllianna, m’interpelle Styn, il y a quelqu’un qui doit te parler.
-Tu peux le faire entrer. Dis-je d’une voix peu assurée.
L’homme rentre et ma cousine referme la porte derrière lui. Je ne le regarde pas, j’attends qu’il parle en premier.
-Je suis Ælwuil, un collègue de mademoiselle Dism, que vous avez rencontré hier. Je suis ici pour vous remettre vos résultats.
Je me tourne vers lui. Il est encore plus grand que je ne le pensais. Il tient ses mains de manière officielle, dans son dos.
-Mes résultats… Je répète, pensive.
-Elle n’a malheureusement pas pu se déplacer mais elle m’a demandé de vous dire qu’elle espère vous revoir très vite. Mais bien sûr, pour cela, il faut savoir ce que contient cette enveloppe. Ajoute-t-il en me la tendant.
-Merci.
Je suis stressée à l’idée de ne pas être retenue parmi les Lumst. Mais je repousse ce sentiment, ma main tremble trop. Je ferme les yeux tout en ouvrant le battant et en sortant la petite feuille qu’elle contient. Lorsque je les rouvrent, je vois écrit en pleines lettres « FÉLICITATIONS, VOUS FAITES PARTIE DES DIX PREMIERS SOLDATS ! VOICI LA LISTE DE VOS COÉQUIPIERS :
-1er : Roll Dusty
-2ème : Åste Britœ
-3ème : Joota Wirst
-4ème : Yllianna Hunt
-5ème : Strawen Ülwo
-6ème : Plysten Straks
-7ème : Wende Naxikoff
-8ème : Arkösht Nalson
-9ème : Hopp Jev
-10ème : Rewop Sregor
RENDEZ-VOUS AUX ENTRAÎNEMENT DÈS LE LENDEMAIN OÙ VOUS RECEVEZ CE COURRIER ! »
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

Partie II : L’entraînement


| † | † |



CHAPITRE X


La feuille reste dans mes mains, je ne sais pas quoi faire. A l’intérieur de moi, je saute de joie, mais à l’extérieur, j’ai l'air d’être déçue. Je souris, et viens serrer conventionnellement la main qu’Ælwuil me tend.
-Félicitation mademoiselle Hunt ! Dit-il en me regardant droit dans les yeux.
Je hoche la tête, heureuse. Je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait si je n’avais pas été retenue.
-Puis-je annoncer la nouvelle à mes cousins ? Demandais-je poliment.
-Bien sûr.
Il me lâche la main, puis m’ouvre la porte, comme l'aurait fait un majordome. Je descends les escaliers et trouve Kneeler et Styn en train de discuter dans la cuisine.
-Alors ? Demande mon cousin.
-Je fais partie des Lumst ! Dis-je en le serrant dans mes bras.
-C’est splendide… Souffle ma cousine en me prenant la main.
-Où est Traï ? Je demande en regardant autour de moi.
-Sûrement dans sa chambre.
-Je vais le voir, je reviens.
Après avoir prononcé cette phrase, je remonte l’escalier rapidement. Dans ma précipitation, je bouscule Ælwuil qui était en train de descendre.
-Excusez-moi, je suis vraiment navrée ! Dis-je en l’aidant à se relever.
-Aucun souci, je sais que l’excitation est au rendez-vous quand on apprend une nouvelle comme celle-ci.
Il m’adresse un faible sourire, puis je vois une lueur de douceur dans ses yeux.
-À très vite. Dit-il en détournant le regard.
Il continue de descendre, puis adresse un « au-revoir » à tout le monde et s’en va. Je monte les dernières marches et frappe à la porte de mon cousin. Après un instant de silence, il vient m’ouvrir. Je le prends dans mes bras.
-J’ai été retenue… Lui chuchotais-je à l’oreille.
-C’est une excellente nouvelle ! Je suis très heureux pour toi Yllia’.
Il m’entoure de ses bras, enfouissant son visage dans mes cheveux. Je sens une larme couler sur mon épaule. Je me redresse un peu et l’observe.
-Qu’y a-t-il ? Je demande, inquiète.
-Je suis désolé pour tous les dangers que je t’ai fait prendre inutilement. Sincèrement.
-Ce n’est rien…

Après avoir mangé avec mes cousins, je suis passée chez moi pour récupérer quelques affaires. Lorsque j’arrive dans le hall de Neiklot, l’air frais me fait du bien. Je respire un grand coup avant de m’avancer vers le même comptoir que j’avais vu lors de ma première venue ici. La même femme est assise derrière, la tête plongée dans des dossiers.
-Bonjour, dis-je pour m’annoncer, je viens pour les premiers entraînements.
Elle lève ses yeux vers moi, les plisse et prend un crayon.
-Mademoiselle Hunt ?
-C’est moi.
-Veuillez signer cette feuille s’il vous plaît.
Elle me tend un papier où est rédigé la charte de confidentialité. Je prends le stylo qu’elle me donne et signe, en bas du document.
-Attendez devant l’ascenseur avec les autres recrues. Votre entraîneur viendra vous chercher.
Je me dirige vers l’ascenseur qu’elle m’a indiqué de son doigt, dans le couloir à côté des escaliers. Ici, je m’adosse à un mur et observe tous mes coéquipiers.
-J’ai vu ton nom sur la liste ! Dit une voix à ma droite.
Je me retourne précipitamment et découvre Joota, une main appuyée à l’angle du mur. Il n’était pas là il y a quelques secondes à peine.
-Je savais que tu réussirais l’intégralité des tests. Ajoute-t-il avec un clin d’œil taquin.
-Merci. Mais comment pouvais-tu en être certain ? Je demande d’une voix ferme.
-Quand on s’est rencontré, j’ai sentie qu’une guerrière se cachait au fond de toi. J’ai vu cette lueur de vengeance dans tes yeux et je me suis dit que tu ferais tout pour les réussir.
-Tu avais raison.
Son regard est insistant. La couleur magnifique de ses yeux me donne l’impression de plonger dans un océan calme et doux. Soudain, une vague plus forte que les autres me gifle le visage… Je décide de détourner le regard et d’attendre dans le silence. Les deux portes en acier de l’ascenseur s’ouvrent mais toutes les recrues s’affolent devant et je ne peux pas voir qui est notre entraîneur. Joota, un peu plus grand que moi, me dit que c’est Ælwuil mais qu’il n'est pas seul.
-Bonjour à tous et félicitation pour vos prestations ! Dit-il. Aujourd’hui, c’est le jour de votre premier entraînement. Nous allons vous accompagner dans la salle adéquate et je vous expliquerai tout par la suite.
Il fait entrer trois personnes dans l’ascenseur et appuie sur un bouton. Les portes se referment et un silence s’installe immédiatement jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent de nouveau. Là, il fait entrer cinq autres recrues. Lorsque l’ascenseur s’offre enfin à moi, je peux voir à quel point il est étroit. À l’intérieur, tout est en acier : les murs, le plafond, le sol.
-Venez avec moi. Dit-il en nous regardant, Joota et moi.
J’avance dans l’ascenseur et m’arrête dans l’angle à gauche. Joota, lui, se met à droite, et Ælwuil se place au centre. Les portes se referment, nous ensevelissant sous la terre.

Ce qui s’ouvre devant moi n’est autre qu’un royaume de combat rempli de salles, de milliers de portes-armes, d’ateliers divers et de multiples panneaux affichés un peu partout.
-Bienvenue chez vous ! Annonce Ælwuil en ouvrant ses bras.
Nous sortons tous les trois pour enfin poser les pieds à quelques mètres en dessous du sol. Toutes les recrues sont là, debout. Ils observent la grandeur de ce lieu…
-Venez ici ! Dit une voix que je connais.
J’avance, comme les autres, suivant Ælwuil. Lorsqu’il se place à côté de Zrake, je comprends que c’est elle qui nous a appelé. Nous les encerclons tous les deux. Parmi les huit recrues que je ne connais pas, je vois des personnes de mon âge, ou plus âgées, les âges variant de 15 à 30 ans à première vue.
-Bonjour à tous, je suis ravie de vous accueillir aujourd’hui ! Si vous êtes ici, c’est que vous êtes les meilleurs, que vous nous avez surpris lors de vos différents tests. Chacun d’entre vous est assez solitaire comme nous avons pu le voir dans vos dossiers. Mais si nous vous avons recruté, c’est pour faire de vous une équipe. Vous avez tous acquis des pouvoirs depuis que vous faites partie de ce monde. Personne ici n’a le même qu’un autre. Ainsi, vous serez bien plus redoutables en unissant vos forces ! Et ce n’est pas tout… Même si nous savons que vous seuls savez contrôler vos pouvoirs, nous vous aiderons à les rendre plus puissants. Mais nous vous entraîneront également sur le combat « au norme » : sans utiliser vos pouvoirs. Pour cela, vous allez vous entraîner en binôme, l’un contre l’autre. Ceci se faisant par rapport à votre classement : le premier s’entraînera avec le second, le troisième avec le quatrième, etc. Voilà par quoi nous allons commencer dans un premier temps !
Pendant son discours, Ælwuil nous a distribué un sachet transparent, dans lequel je peux voir du textile. Est-ce une tenue attitrée ? Un coup de coude me sort de mes pensées. C’est Joota.
-On va s’entraîner ensemble. Chuchote-t-il
-Je sais.
-C’est quoi ton pouvoir ?
-Je suis océanos, ventrière, feu-follet et je peux contrôler la terre.
-Les quatre…
-Éléments. Finis-je avant qu’il en ai le temps. Oui, c’est ça.
-C’est… épatant ! Moi je peux arrêter le temps, c’est tout.
-Mais il s’agit d’un pouvoir très utile pour notre mission ! Lui rappelais-je.
-Si tu le dis…
Il me fait un clin d’œil, puis tourne sa tête vers nos entraîneurs. Mes yeux retournent là où ils étaient avant que Joota m’interrompe dans mes interrogations.
-Comme vous pouvez le voir, poursuit Ælwuil, j’ai distribué à chacun d’entre-vous un sachet contenant des vêtements. Ils sont bien plus adéquats que ceux que vous portez en général. Je vous invite à aller vous changer dans les cabines, au fond de la salle à droite. Une fois prêts, on se retrouve ici !
Sans réfléchir une seconde de plus, nous nous dirigeons tous au fond de la pièce pour nous changer.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XI


Une fois dans la cabine, j’ouvre le sachet, y découvrant un t-shirt noir avec des liserés vert turquoise au niveau des manches courtes et un pantalon de la même couleur, avec des liserés de la même couleur sur le côté. Je me vêtis de ces habits, laissant les miens sur un banc. N’ayant encore entendu aucun bruit de porte, je considère que personne n’a encore fini de se changer. Je prend donc le temps de remplacer ma queue de cheval par une tresse que je laisse tomber sur mon épaule. Ainsi, je serai plus à l'aise. Je m’apprête à sortir quand je me rends compte que j’ai toujours les mêmes chaussures qu’avant. Je regarde à nouveau dans le sac et vois une paire de basket de running verte turquoise elles aussi. Je les lace et tire la porte pour rejoindre nos entraîneurs. Au même moment, Joota, qui était dans la cabine d’à côté, sort.
-Je vois que la rapidité est un de tes atouts ! Dit-il.
-Aussi un des tiens apparemment. Dis-je d’un ton sec.
Je ne sais pas pourquoi Joota s’obstine à vouloir me parler. Depuis que nous nous sommes vu lors de ses premiers tests, il a tout de suite voulu m’adresser la parole. Mais je ne comprends pas pourquoi. J’ai toujours été seul, sans amis, et cela me correspond parfaitement. Même si nous allons former une équipe solide dans un mois, je préfère rester seul pour le moment. J’avance vers Ælwuil et Zrake d’un pas assuré, suivie de près par Joota et les autres recrues. Une fois en place aux côtés de nos mentors, je remarque un carré sur la manche gauche de tous mes coéquipiers. Et dans chacun d’eux se trouvent des lettres différentes. Je regarde ma manche et y vois les lettres « YH » brodées dessus. J’observe celle de Joota et vois inscrit dessus « JW ». Je comprends alors qu’il s’agit de nos initiales…
-Quand je prononcerai votre prénom et votre nom, ainsi que la salle où vous vous entraînerez, vous vous mettrez par groupe. Annonce Zrake. Roll Dusty et Åste Britœ dans la salle numéro 12 ! Joota Wirst et Yllianna Hunt dans la salle numéro 17 ! Strawen Ülwo et Plysten Straks dans la salle numéro 26 ! Wende Naxikoff et Arkösht Nalson dans la salle numéro 5 ! Hopp Jev et Rewop Sregor dans la salle numéro 14 !

Cet appel rapide m’a permis de mettre des visages sur les noms que j’avais entendu et vu sur la liste des dix combattants. Aujourd’hui, je n’ai pas retenu le nom qui va avec la personne de tout le monde mais au moins de Strawen Ülwo et de Plysten Straks. Strawen est plus petit que moi, brun et il a des yeux noisette. Quant à Plysten, il est plus grand que moi, ses cheveux courts sont châtains clairs, presque blonds et il a des yeux foncés. Je crois qu’il sont bleus mais je ne suis pas certaine. Pour le moment, je ne connais le pouvoir de personne d’autre que Joota.
-Vous pouvez tous aller dans les salles que nous vous avons attitrées ! Ælwuil ou moi-même viendrons vous donner les instructions par la suite.
Joota me regarde et nous commençons à avancer en même temps. Une fois devant la pièce numéro 17, je fais descendre la poignée et entre. Une fraîcheur apaisante me gagne aussitôt. Le décors est semblable à celui que nous venons de quitter, mais en miniature. Deux porte-armes sont dressés au coin de la salle. Dessus repose une tige assez épaisse en métal.
-On ne risque pas de se faire mal ! Dit Joota d’un air amusé en en prenant une.
-Je reposerai cette arme si j’étais toi. Prononce une voix derrière moi.
Je me retourne rapidement, découvrant Alsmë Lowin, la porte entre ses mains. Elle observe la salle qui nous entoure, puis ses yeux nous scrutent, Joota et moi.
-Alsmë Lowin ! Annonce-t-elle à mon coéquipier en lui tendant sa main droite. Et toi, qui es-tu ?
-Je m’appelle Joota Wirst, j’ai dix-sept ans et mon pouvoir est d’arrêter le temps. Énonce-t-il d’une traite.
-Attendez de recevoir vos instructions de la part de Zrake, ou d’Ælwuil. Ensuite vous pourrez prendre les armes.
Elle se retourne et ferme la porte derrière elle. Son départ laisse une atmosphère tendue dans la pièce. Personne n’ose parler. Nous nous asseyons sur un banc étroit, mes coudes sur mes genoux et mes mains emboîtées sous mon cou. Je ferme les yeux et pense à la chance que j’ai d’être ici. Je pense que quoi qu’il en soit, je me serais battue pour faire partie des Lumst. Même si ma mère n’avait pas été tuée par Krust et même si mon père n’avait pas été enlevé par le foudroyeur.
-Je peux ? Demande Ælwuil de l’autre côté de la porte.
-Bien sûr ! Répond Joota en ouvrant la porte.
Notre entraîneur referme la porte derrière lui et vient se placer juste devant nous. Je me lève immédiatement et Joota suit mon mouvement.
-Aujourd’hui, vous allez vous battre avec ces armes. Dit notre mentor en montrant les tiges de son doigt. Ce sera donc un combat à la loyal ! Pas de pouvoir, seulement ces armes. Vous vous affronterez pendant une dizaine de minutes, vous entraînerez et acquerrez des techniques de combat. Plus vous vous affronterez et plus vous vous améliorerez ! Prenez le temps, et observez bien les gestes de votre adversaire. Une fois votre entraînement conclu, vous nous rejoindrez dans la pièce principale. À tout à l’heure !
Il nous fait ensuite un salut de la tête puis s’en va. Je me dirige vers un des deux porte-armes et empoigne la tige qu’elle soutient. Elle est extrêmement légère, faite d’un métal que je ne connais pas.
-On commence ? Demande Joota en faisant tourner la tige sur elle-même entre ses doigts longs et fins.
-Je n’attends que ça ! Dis-je avec un sourire.
Je n’ai jamais eu l’occasion de me battre normalement, à la loyal. Quand je me défends, je n’ai que mes pouvoirs. Jamais je ne sors avec une arme, mes dons me servent bien assez. Normalement, je ne devrais pas m’en servir dans les rues. C’est strictement interdit. Mais quand je n’ai que ça, je suis bien obligée d’enfreindre les lois !

Joota et moi sommes l’un face à l’autre, nos armes dans nos mains. Il me regarde, attendant certainement que j’engage le combat. Mais je ne fais rien… Nous nous jaugeons du regard pendant une minute entière, puis, voyant que je ne bouge pas, il s’engage dans le combat. Il m’attaque par la droite, mais je le contre directement. Notre combat est sans répit. Je l’attaque, il me contre. Il m’attaque, je le contre. Et cela dure jusqu’à ce que je me positionne en attaquant et que j’enchaîne les avancées, les coups de tige, puis, enfin, mon arme en position horizontale, prête à s’enfoncer dans la peau de mon coéquipier.
-La victoire pour Yllianna ! Dit Ælwuil en rentrant dans la pièce.
-Tu t’es bien battue. Me dit Joota en se reculant.
Je lui fait un signe de tête, puis enfonce l’arme sur le sol, en position verticale. Le combat est terminé.
-C’est fini pour aujourd’hui. Venez avec moi.
Nous déposons les tiges sur les portes-armes et suivons notre entraîneur dans le gymnase. Tous les conscrits sont réunis au milieu de la salle, sur des bancs de repos. Ils sont tous en sueur. Je m'assois sur un banc, tout derrière. Ici, je suis certaine d’être dérangée par personne.
-Vous avez tout accompli votre premier entraînement avec brio ! Prononce Zrake. Vous avez terminé pour aujourd’hui. Vous pouvez rentrer chez vous. Mais attention ! Ne parler à personne, pas même à votre famille, de ce que vous avez vu ici, ou de tout ce qu’il y a dans ce bâtiment, ce que l’on vous entraîne à faire, ou à devenir. Même si vous avez la plus grande confiance en eux : gardez tout ce secret pour vous. C’est extrêmement confidentiel.
-Nous vous attendons demain pour un nouvel entraînement ! Ajoute Ælwuil. Allez vous changer, et avant de rentrer chez vous, pensez à vous rendre dans le hall, où un médecin fera le scanner de vos yeux. Ainsi, quand vous reviendrez, vous n’aurez qu’à dire votre nom, puis passer un scanner rétinien avant de pouvoir descendre. L’accès ne sera pas autorisé en cas contraire.
-A demain ! Conclue Alsmë.
Tout le monde se lève comme un seul homme. Je me rend dans ma cabine, où je remet les vêtements de l’entraînement dans le sachet plastique et me rhabille. En sortant de la cabine, je heurte Joota, qui m’attend juste devant.
-Tu n’es pas déjà parti ?
-Je t’attendais ! M’explique-t-il.
Je commence à avancer et ne m’arrête que lorsque j’arrive devant les portes de l’ascenseur. Joota me devance et appuie sur le bouton.
-C’était un bel entraînement. Prononce doucement Joota, à côté de moi.
-On aurait pu faire mieux. Je réplique, sèchement.
-Comme on aurait pu faire bien pire !
Je me tourne vers lui et découvre un sourire sincère. Ses fossettes apparaissent petit-à-petit, créant un creux dans chacune de ses joues. Un son retentit et me sort de mes pensées. Les portes de l’ascenseur s'ouvrent et Joota rentre.
-Tu viens ? Me demande-t-il.
J’avance d’un pas ou deux et me fait engloutir dans la boîte sombre qui nous sert de transport avec les niveaux supérieurs.

Tout le monde s’affaire devant nous quand le hall nous ouvre ses bras. Je sors immédiatement de l’ascenseur et rejoint un médecin en blouse blanche qui me fait signe de venir vers lui.
-Nom ?
-Hunt.
-Prénom ?
-Yllianna.
-Age ?
-Seize ans.
-Code ?
-Je vous demande pardon ? Dis-je, perplexe.
-Votre code !
-Quel code ? Je n’ai pas de code. Personne ici n’a de code. Qu’est-ce que c’est ? À… à quoi sert-il ?
-Ce code est un code d’identification. Sans lui, vous ne pouvez pas faire le scanner de vos yeux aujourd’hui, et par conséquent, vous ne pouvez pas suivre les prochains entraînements.
-Personne ne m’a donné de code ! Je réplique, un peu énervée.
-Pourtant, il vous en faut un.
Je tourne ma tête dans tous les sens, essayant tant bien que mal de repérer Joota dans le hall. Je l’aperçois, assis sur une chaise, en train de passer au scanner. Je cours vers lui et lui bouscule un peu le bras.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Me demande-t-il.
-Tu as un code, toi ?
-Bien sûr : 14-09-07-18. Énonce-t-il.
-Quand est-ce qu’il t’a été donné ?
-Quand j’ai reçu mon admission à la communauté. Pourquoi ?
-Je n’en ai pas reçu. Et sans ces codes maudits, je ne peux pas me faire scanner les yeux et je ne peux donc plus jamais revenir ici pour poursuivre les entraînements !
-Je vais t’aider.
Il se lève péniblement, et cligne plusieurs fois des yeux, apparemment aveuglé par la lumière du scanner. Nous nous dirigeons directement vers le comptoir de l’accueil.
-Vous souhaitez sûrement que je vous renseigne sur quelque chose ? Demande la femme, plongée dans ses dossiers.
-Je voudrais recevoir mon code.
-Votre ? Demande-t-elle en s’approchant un peu.
-Mon code ! Je répète en articulant.
-Il va falloir que j’appelle monsieur Yuast pour cela. J’aurais donc besoin de votre prénom, nom, et âge s’il vous plaît.
-Yllianna Hunt, seize ans.
-Je l’appelle tout de suite. Veuillez patienter sur les bancs s’il vous plaît. Je vous appellerais quand j’aurais raccroché.

Joota et moi sommes assis sur ce banc depuis une vingtaine de minutes. Je n’ai toujours pas reçu mon code. Personne ne m’a jamais tenu informé de son existence ! Dans le cas contraire, j’aurais gagné beaucoup de temps.
-Mademoiselle Hunt ! Crie une voix derrière le comptoir. J’ai réussi à avoir vos codes !
Je me lève rapidement et la rejoins.
-Monsieur Yuast m’a répondu, il était très occupé, mais a tout de même pu me donner vos codes. Il est sincèrement navré pour l’oubli sur votre convocation. Donc, retenez bien votre code par cœur.
-Je ne l’oublierai pas. Dis-je.
-Votre code est le 17-06-30-11.
-Merci.
Je m’éloigne et rejoins Joota, toujours assis sur le banc.
-Alors ?
-C’est bon. J’ai mon code : 17-06-30-11.
-Parfait ! Maintenant, va passer les scanners. Me dit-il avec un clin d’œil.
Je le remercie et commence à avancer vers le médecin.
-Tu veux que je t’attende où tu rentres seule ? Me demande Joota derrière moi.
-Tu peux rentrer. Je ne voudrais pas trop te faire patienter !
Une fois arrivé devant le médecin, je lui donne mon nom, mon prénom, mon âge.
-Alors, finalement, ce code ? Demande-t-il.
-17-06-30-11.
-Parfait ! Asseyez-vous sur cette chaise. Voilà. Maintenant, ouvrez les yeux bien grand et fixez un point. Quand je vous le direz, ne bougez plus.
Je fais tout ce qu’il me dit en suivant ses indications à la lettre. Je fixe un point, tout au fond du hall.
-Ne bougez plus !
Je vois une ligne rouge passer devant mes yeux au ralenti. C’est donc cela, un scanne rétinien ? Je comprends pourquoi Joota avait tant l’air aveuglé, tout à l'heure. Des milliers de couleurs essayent de se frayer un chemin dans le noir de mes paupières. J’ouvre les yeux brutalement.
-C’est normal si vous êtes un peu déboussolé la première fois. Ça arrive souvent. Vous pouvez partir !
Je me lève et sors du bâtiment qui va me former à devenir quelqu’un d’autre. Quelqu’un de plus fort que moi. Désormais, je ne suis plus reconnue comme étant Yllianna Hunt. Je suis identifiée à Yllianna Hunt 17-06-30-11.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XII


Je suis assise en tailleur sur un fauteuil, dans le salon de mes cousins. Depuis que je suis rentrée, ils me posent pleins de questions sur mon entraînement, comment est-ce que nous nous organisons, etcetera. J’ai bien retenu ce que nous a dit Zrake et je ne leur ai rien dévoilé.
-Comment ça fonctionne, demande Styn, excitée sur son fauteuil, vous vous entraînez avec vos pouvoirs ? Vous faites ça tous ensembles ? En binôme ? En trinôme ? Tout seul ? Ou alors vous faites ça avec des armes existantes ?
-Je ne peux pas te répondre, Styn. Je suis désolée, sincèrement. Mais c’est extrêmement confidentiel. Je dois garder tout ça pour moi.
-Et c’est tout à fait normal. Dit Traï, en face de moi. Tu respectes les consignes qu’ils t’ont données, comme nous l’aurions tous fait ici !
Mon cousin regarde son frère qui acquiesce en silence. Ma cousine, en revanche, a l’air contrariée, ne comprenant sûrement pas que je ne puisse pas leur dire, à eux, ma famille. Mais il en est ainsi. Et jusqu’à ce que notre projet soit mis à la lumière du grand jour, je ne dois pas en dire un mot. Il faut que je laisse le temps faire son travail. Après tout, nous ne sommes qu’une infime partie de la population à avoir acquis des pouvoirs au cours de notre enfance. Une grande majorité des citoyens de Conspersa ne sont pas encore prêts à avaler toute cette histoire.
-Je ne sais pas vous, mais moi, je meurs de faim ! Annonce ma cousine en se levant d’un bon.
-Mais il n’est que seize heures ! Réplique Kneeler.
-Justement ! Vous vous souvenez de cette période où maman nous faisait des crêpes tous les dimanches, pour le goûter ? Demande-t-elle du pas de la porte de la cuisine. Et bien, c’est le moment de reprendre l’âme d’un chef et de faire renaître les anciennes habitudes !
Je me lève et la rejoins. Là, je sors du frigo des œufs et du lait, prend dans le placard un récipient et de la farine.
-Tu peux… commence ma cousine. Ah, tu as déjà tout sorti ! Parfait. Les garçons ! Venez nous aider !
Par la verrière qui sépare la cuisine du salon, je vois Traï et Kneeler se lever avec une mine déconfite et venir nous rejoindre.
-Traï, tu peux me donner un fouet ? Je demande.
Mon cousin ouvre un tiroir, puis deux, puis trois, avant de trouver enfin l’instrument demandé et de me le donner. Pendant que ma cousine casse les œufs, je mets la farine dans le doseur puis dans le récipient et fait la même chose avec le lait. Une fois les jaunes et les blancs rajoutés, Kneeler mélange le tout avec vivacité.
-On la laisse reposer ? Demande-t-il une fois qu’il a terminé.
-Exactement !
Nous mettons la pâte à crêpe dans le frigo et patientons une dizaine de minutes avant de commencer à faire chauffer la plaque de cuisson, une poêle posée dessus. Je ne suis pas une experte, je sais que mes cousins en ont fait bien plus que moi. Quand Traï verse une partie de la pâte dans la poêle, le crépitement et l’odeur agréable qui s’en dégage me ramène en enfance. Après une dizaine de minutes de préparation, les crêpes sont enfin faites. Nous nous asseyons à la table centrale de la cuisine.
-Alors, ce sera trois crêpes chacun ! Dit Styn, heureuse. S’il y a un gourmand parmi vous, il y en aura peut-être une de plus.
-Deux. Rectifie-je. Je n’en mangerais jamais autant !
Nous rions et mangeons avec appétit les excellentes crêpes que nous venons de faire.

La soirée est passée extrêmement rapidement. Nous avons tellement mangé au goûter que nous n’avons rien avalé ce soir. Pour ma part, c’était bien suffisant. Je suis allée me coucher en premier pour être en forme demain, à l’entraînement. Je ne sais pas ce que nous réservent nos mentors, mais j’imagine qu’ils vont nous demander de plus en plus d’efforts au fur et à mesure que nous avancerons. Je repense à la journée que je viens de passer, entre le rêve et le cauchemar… Quelque part, c’est un rêve, parce que j’ai toujours voulu faire partie de cette communauté, j’ai toujours souhaité pouvoir défendre ma mère et que mon peuple soit enfin vainqueur, que celui de Krust n’existe plus. Mais c’est aussi un cauchemar. Parce que finalement, en entrant chez les Lumst, j’ai perdu mon père, je suis obligée d’être sans cesse avec des secrets dont je ne peux parler qu’aux autres membres recrutés. J’ai peur de l’affrontement que nous devrons faire, dans un mois. J’ai peur parce que je pensais être forte, courageuse, avoir tellement de haine que je pourrais faire n’importe quoi pour arriver aux fins du foudroyeur. Mais finalement, je me rends compte que je dois me battre pour y arriver. Et faire partie d’une équipe. Je comprends que je ne suis pas seule à en vouloir à Krust pour tout ce qu’il m’a fait. Parce que, ce qu’il a fait à ma famille, il l’a fait à tant d’autres. Finalement, si j’ai la chance d’avoir un combat contre lui, je ne me vengerais pas seulement pour tout ce qu’il m’a fait, à moi. Non, je me vengerais aussi pour tous ceux qui ne peuvent pas le faire, tous ceux qui ont le cœur ensanglanté, ouvert depuis tant d’années. Je le ferais pour eux en priorité. Mon destin passera après.

J’ouvre les yeux brutalement. Je vois le soleil, déjà haut dans le ciel. Combien de temps ai-je dormi ? Je ne me suis même pas rendue compte que je m’étais endormie. Je me lève péniblement, assaillie par les nombreuses courbatures que l’entraînement de la veille m’a donné. Je m’habille avec les mêmes vêtements que la veille, sachant pertinemment que je vais devoir me changer dans quelques temps. Quand je sors de la maison, elle est déserte. Je la laisse derrière moi et me rend directement à Neiklot. Là-bas, je repère Joota. Il est debout, regarde autour de lui. Quand je m’approche de lui, un sourire se dessine sur son visage.
-Tu vas bien ? Me demande-t-il.
-Un peu mal ! Lui dis-je en riant. Et toi ?
-Quelques courbatures… Tu es prête, on peut descendre ?
Je prends une grande inspiration et souffle longtemps.
-Oui. Je suis prête.
Nous avançons vers la partie gauche du hall, puis repérons une petite plaque rectangulaire de couleur noire.
-Tu penses que c’est…
-Un scanner rétinien. Finit-il à ma place. Oui, c’en est un.
Il n’a pas besoin de baisser ou de redresser la tête, la plaque est à son niveau d'œil. Il les ouvre bien grand et je vois un trait fin et rouge passer de haut en bas, puis de bas en haut. Il y a un déclic, une lumière verte, et une porte, jusque-là inexistante, s’ouvre juste devant lui. J’imite son geste, en me mettant à peine sur la pointe des pieds. J’entends de nouveau un déclic puis vois une lumière verte au-dessus de la plaque. La porte qui s’offre à moi se trouve sur la droite. A l’opposé de celle de Joota.
-On se retrouve de l’autre côté ? Lui dis-je.
-A tout de suite !
Après ces mots, Joota s’engouffre dans le creux du mur et disparaît. Le mur redevient lisse, sans aucune fissure. Je rentre dans le gouffre de pénombre qui se présente devant moi. Soudain, une lumière s’allume, et je découvre Joota, à ma gauche, regardant droit devant lui. Nous sommes séparés par une vitre immense, occupant tout l’espace de la pièce. Quand il remarque ma présence, il se tourne vers moi.
-C’est… extraordinaire. Souffle-t-il.
Je reçois sa voix déformée par les micros, placés de chaque côté de la glace. Nous nous regardons un instant, ne comprenant pas où nous sommes. Soudain, je vois une porte coulisser juste en face de moi. Le silence qui envahissait la pièce dans laquelle je me trouve quelques secondes plus tôt est désormais gouverné par des acclamations, des applaudissements, des cris de joie. Je m’approche de la porte et vois, de l’autre côté, un mur circulaire de tribunes et, plus bas, un cercle de sable. C’est une arène.
-Éteignez les bruits de fond et faites venir les recrues !
Soudain, une petite plateforme, circulaire elle aussi, sort du sol sur lequel je suis et un rayon lumineux de couleur turquoise se dessine sur ses contours.
-Soldats ! Veuillez monter sur vos transporteurs !
Je pose mes pieds sur le cercle en suspension, peu rassurée. Je vois Joota en faire de même à ma gauche. Lorsque je me place au centre, des barrières se dressent tout autour de moi. Puis, sans prévenir, le transporteur entame une descente à toute vitesse vers le sol de l’amphithéâtre. Je m’accroche aux rambardes, mon cœur faisant un bon dans mon corps. Je ne m’attendais absolument pas à ça… Je ressens une secousse, puis plus rien. La plateforme s’est enfin posée au sol. Les barrières disparaissent et j’avance sur le sable jusqu’à mes mentors, debout.
-Bienvenus, chers soldats ! Dit Ælwuil. Comme vous pouvez le voir, aujourd’hui, vous n’allez pas vous entraîner dans la même pièce qu’hier. Non, vous allez le faire en plein air, dans cette arène. C’est un lieu mythique dans lequel les meilleurs des Lumst se sont entraînés !
-Si vous vous demandez quand vous allez pouvoir vous changer, poursuit Zrake, ne vous en faites pas. Ælwuil possède plusieurs pouvoirs. Parmi-eux se trouve celui dont il va se servir maintenant…
Alors que nous sommes tous tournés vers notre mentor, attendant de voir quelque chose jaillir de ses mains, un sifflement apparaît. Lorsqu’il disparaît, nous sommes dans les vêtements que nous devons toujours porter pour les entraînements. Comment cela est-il possible ?
-Surpris ? Nous demande Alsmë. Je l’étais aussi la première fois. Mais, je vous rassure, on s’y fait vite. Désormais, place à l’entraînement ! Aujourd’hui, vous allez travailler seul. Vous choisirez avec quelle arme vous souhaitez avoir plus de performance. Si vous choisissez l’arc, vous irez devant les cibles et tirerez le plus de flèches possible dans le mille ! Puis vous vous éloignerez de plus en plus. Si vous choisissez l’épée, vous irez devant les hologrammes et vous entraînerez à les battre ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous les poser, nous sommes là pour vous aider à devenir plus fort, ne l’oubliez jamais !

Nous sommes tous les uns derrière les autres, formant deux rangées de cinq personnes devant Zrake et Alsmë. Quand mon tour arrive, Alsmë me demande avec quelle arme je souhaite m'entrainer.
-L’arc. Dis-je, sûre de moi.
Elle s’en va et lorsqu’elle revient, elle me tend un carquois qui doit contenir une vingtaine, voir une trentaine de flèches et un arc, très semblable à celui qu’il y avait dans la salle sur attente.
-Bonne chance ! Dit-elle.
Sur le chemin pour aller à la cible qui m’attend, j’accroche le carquois autour de ma taille et prend l’arc bien en main. J’aperçois Joota, au loin, empoignant l’épée légère que lui donne Zrake. Les hologrammes vers lesquels il se dirige sont à l'opposé des cibles. De l’autre côté de l’arène. Je me place devant la première cible que je croise, à une cinquantaine de mètres. Je prend une flèche à ma ceinture et l’encoche sur la corde de mon arc. Je lève mon bras gauche en position horizontale, tend la corde, vise, et tire. Mais au lieu de se planter dans la cible, elle atteint quelque chose. Quelque chose qui se met directement à crier. Je m’empresse d’aller voir. C’est un autre soldat, qui est passé devant la cible sans vraiment voir que j’y étais. Je m’accroupis à ses côtés, m’excusant mille fois et versant des larmes sincères qui coulent sur mes joues. Mais rien ne peut me sortir de ce cauchemar. Les cris cessent et ses yeux restent grands ouverts sur moi. Tout le monde accourt, mais c’est trop tard. Je viens de tuer un de mes acolytes…
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XIII



Je n’entends plus rien, je ne vois plus rien d’autre que le corps inerte devant moi. Soudain, je sens une main sur mon épaule gauche. Je redresse mon visage et vois, à travers les larmes qui couvrent mes yeux d’un fin rideau, Joota. Mais je ne bouge pas. Pas avant que les gardes viennent me prendre et m’enlever à l’arène et qu’ils m’emmènent loin de là. Quand j’ouvre les yeux, je ne vois que du blanc. Les murs sont blancs, le sol est blanc, le plafond est blanc, et les meubles sont blancs. J’entends des bruits de pas devant moi, presque imperceptibles. Pourtant, je n’aperçois absolument rien… Je me lève un peu, mais n’arrive pas à bouger. Je suis attachée sur un lit, couvert de blanc lui aussi. Les pas se rapprochent de plus en plus. Alors que je m’apprête à croire que j’ai perdue la vue, un rectangle noir s’offre à moi dans le clair de la pièce.
-Yllianna ! Dit une voix qui m’est familière. Yllianna, c’est moi, Joota !
-Vous ne pouvez pas entrer. Prononce une autre voix. Veuillez retourner à votre entraînement je vous pris.
La pièce redevient blanche mais je ne suis plus seule dans la pièce. Zrake s’approche de moi. Son visage est fermé, je ne vois aucune trace de larme sur ses joues. Elle est en colère contre moi.
-Tu ne pouvais pas attendre que tout le monde soit placé pour commencer ? Et puis, tu ne pouvais pas vérifier si personne ne venait ? Pourquoi est-ce que tu as tiré cette flèche, Yllianna ? Pourquoi ? Si j’avais été dans les parages, j’aurais pu arrêter la flèche avec mes pouvoirs et il n’y aurait pas eu de mort ! Maintenant, il va falloir expliquer tout ça à Sir Gwandol et s’il le veut, tu seras exclu de notre communauté. Et je pense que c’est précisément ce qu’il fera. Ensuite, il va falloir prévenir la famille du défunt, lui expliquer la situation, et tu risques d’avoir de très graves ennuis. Et enfin, nous allons devoir non seulement trouver quelqu’un pour remplacer Hopp Jev, mais aussi pour te remplacer toi ! Et tu risques vraiment gros. Je pense que si ce n’est pas la prison qui t’attend pour crime, ce sera une surveillance continue à longueur de journée, et tu ne pourras pas sortir de chez toi, pas voir qui tu souhaites, rien. Tu ne pourras rien faire.
J’entends tout ce qu’elle me dit, mais je reste focalisée sur le nom de celui que j’ai tué… Je sais que je vais être exclue des Lumst.
-Qui t’as mis ces menottes ? Demande-t-elle.
-Sûrement les gardes. Vous avez le droit de me les enlever ?
-Je regrette… Mais après ce qui vient de se passer, je ne peux pas. Tu vas devoir rester ici jusqu’à ce que je revienne, dans une heure ou deux, avec l’avis favorable ou non de Sir Gwandol. Pendant ce temps, tu vas rester sous la surveillance continue des caméras.
Sans un mot de plus, elle se retire et je me retrouve de nouveau seule dans cette pièce trop lumineuse.

Je reste allongée, les yeux clos, depuis ce qui me paraît une éternité. J’entends un bruit de clé dans une serrure, puis des pas qui deviennent de moins en moins sourds. J’ouvre les yeux brusquement quand je sens une main sur mon bras droit que je retire immédiatement. A mon grand soulagement, c’est Joota. Il est debout à côté du lit, un air doux sur son visage.
-Ne dis rien. Je prononce, la gorge sèche, pleine de honte.
-Je n’allais rien dire Yllianna.
-Tu ne devrais pas être ici. Pourquoi es-tu venu ?
-Tu as raison, je n’ai pas le droit d’être à tes côtés en cet instant. Mais pour tout le monde, je suis encore dans l’arène, même pour les gardes.
-Co… comment ? Demandais-je, complètement incrédule.
-Heureusement que j’ai un pouvoir ! Dit-il avec un sourire.
-Joota ! Tu l’as vraiment utilisé ? Mais… tu ne devrais pas prendre des risques pareilles. S’ils se rendent compte de quelque chose, ils risquent de débarquer ici et de te renvoyer toi aussi !
-Ne t’en fais pas pour moi. Tout va bien. D’accord ? Le plus inquiétant, c’est toi… Tout le monde te critique, en bas. Ils pensent sérieusement que tu l’as fait exprès. Qu’ils sont bêtes ! A croire que ça ne leur arrive jamais d’avoir des accidents…
-C’est un accident très grave, Joota ! Pas n’importe quel accident !
-Je sais. Mais en tout cas, ils ne voudront plus jamais combattre à tes côtés, ou même juste te voir à mon avis. Ils auront trop peur ou alors, ils voudront se venger !
-Une guerre au sein même de la communauté ? Tu crois vraiment qu’ils en seraient capables ?
-Ils n’ont pas recruté que des gens comme nous, Yllianna. Ils ont aussi amené ici des personnes qui ont une soif de combat ! Il faut créer notre propre clan si jamais nous nous faisons éliminer des Lumst. Bon, maintenant, je dois y aller… Mais réfléchis à cette proposition !
Je n’ai même pas le temps de cligner des yeux qu’il a déjà disparu. Attendant la sentence qui me sera donnée, je ferme de nouveau les yeux.

J’entends mon prénom plusieurs fois, à travers une voix que je connais : celle de ma cousine. J’ouvre mes paupières brusquement. La première chose que je vois est le visage en gros plan et en colère de Styn. C’est seulement quelques minutes après que je peux voir, assis sur une chaise, une personne que je n’ai jamais vu, que je ne connais pas.
-Mais voyons, réponds-moi Yllia’ ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi es-tu menottée ici ? Pourquoi est-ce qu’ils m’ont appelé ? C’est grave ? Tu as été exclue ? Dis-moi tout !
-C’est…
-Quelque chose de confidentiel. Dit l’homme sur la chaise. Mais si vous pouvez rester le plus discrète possible, alors nous pourrons vous le dire.
-Qui êtes-vous ? Lui demande ma cousine en détachant bien toutes les syllabes.
-Oh, pardonnez-moi, j’ai omis de me présenter ! Je suis Sir Gwandol, le président-directeur des Lumst.
-Enchantée. Dit Styn en lui serrant la main. Vous pouvez me faire confiance, je ne dirais rien à personne. Que s’est-il passé ?
-Et bien, mademoiselle Hunt a malencontreusement, si j’ai bien compris la situation, tué l’un de ses alliés.
-Quoi ? Crie ma cousine avec des yeux ronds grands ouverts. Comment ? Mais… Yllia’…
-Nous devions nous entraîner avec l’arc, j’étais en place, je pensais que tout le monde l’était, mais il est arrivé si vite ! Je ne l’ai pas vu avant que la flèche l’atteigne…
Des larmes commencent à monter au bas de mes yeux, puis je respire un grand coup pour rapidement les chasser. Si l’homme qui parle est Sir Gwandol, cela signifie que je vais définitivement être exclue de la communauté… J’en suis certaine.
-Maintenant que nous avons parlé des faits, poursuit ce dernier, parlons des conséquences. Si vous aviez commis une « échappée d’informations secrètes » comme je l’appelle, vous auriez été mise sous surveillance mais vous seriez restée parmi-nous. Si vous aviez fait un « pacte avec l’ennemi », vous auriez été torturée et envoyée chez eux en tant que citoyenne d’Olname, vous nous auriez donc servi d’appât. En revanche, si, comme c’est le cas ici, vous avez commis un crime, qu’il soit volontaire ou non, vous êtes non seulement renvoyée des Lumst, mais en plus, vous avez le droit à une surveillance continue, le droit de ne voir strictement personne – et celui ou celle qui viendrait vous voir serait soumis à un sort bien pire que le votre – et vous aurez un champ de force tout autour de chez vous qui ne vous permettra pas de vous échapper.
-Elle vit avec nous. Dit directement Styn.
-Et bien, il sera autour de chez vous dans ce cas ! Rien ne change. De toute façon, elle est devenue dangereuse pour nous, nous ne pouvons pas la garder ici. J’accepterai tout de fois de la voir pour certains événements qui auront lieu dans peu de temps. Vous comprendrez tout cela très vite ! En revanche, nous allons devoir chercher deux personnes pour vous remplacer, Yllianna, et pour remplacer Hopp Jev, le jeune homme que tu as assassiné.
« Assassiné » ? Ce mot me reste en travers de la gorge. Jamais je n’aurais voulu le tuer ! Pourquoi aurais-je programmé cette mort de manière préméditée ? Je ne comprends plus…
-Avez-vous des pouvoirs ? Demande-t-il à ma cousine.
-Oui. Mais je ne suis pas très douée.
-C’est dommage… je vous aurais bien pris sous nos ailes ! Connaissez-vous quelqu’un qui en a ?
-Mes frères. L’un d’eux peut lire dans les pensées, l’autre peut… comment dire… remonter le temps.
-Remonter le temps ? Vous êtes sûre ? C’est un don exceptionnel ! Jamais je n’en ai entendu parler…
-A vrai dire, il a acquis ce pouvoir il y a très peu de temps… Mais il est très performant !
-Ce serait un atout formidable ! Je suis preneur… Des deux ! Et de vous, aussi, même si je ne sais pas encore ce que vous pouvez faire.
-Je vous assure que ça ne servira à rien pour la mission que vous devez accomplir. Je préfère rester ici et garder un œil sur ma cousine.
-Vous faites bien ! Je serais ravi de rencontrer vos frères. D’ici-là, rentrez chez vous avec votre cousine et n’oubliez pas tout ce que je vous ai dit.
Je me lève péniblement, les jambes et les bras engourdis à force de rester allongée. Au tintement du métal quand je desserre mes poings, je me rappelle que j’ai des menottes.
-Ah ! Il faut vous enlever cela, sans quoi vous ne pourrez jamais partir d’ici… Annonce Sir Gwandol en riant fort. J’appelle immédiatement les gardes.
Je le vois taper rapidement de ses différents doigts sur la montre qu’il porte au poignet gauche. Quelques minutes passent et un homme rentre, vêtu d’un pantalon bleu marine, d’une veste de la même couleur et d’un gilet pare-balles noir par dessus. L’arme qu’il porte à sa ceinture bouge de droite à gauche lorsqu’il fait le salut militaire.
-Vous avez fait appel à moi ? Dit-il d’une voix forte.
-En effet ! Pouvez-vous détacher cette jeune femme ?
Il s’avance vers moi, un trousseau de clé à la main. Je lui tend mes poignets afin de lui rendre la tâche plus facile, puis il insère une clé minuscule dans la petite serrure des menottes.
-Voilà monsieur. C’est fait.
Et il sort de la pièce comme un éclair.

Nous sommes en chemin vers la maison depuis une dizaine de minutes. Styn a le visage fermé, elle ne me regarde pas et ne me parle pas. Ce n’est que devant chez mes cousins qu’elle croise mon regard. Elle avance vers la porte close sans aucun souci. Lorsque vient mon tour, je me frappe la tête contre quelque chose de complètement invisible. Ce doit être le champ de force… Le choc est si violent que je suis par terre, abasourdie.
-Votre nom et votre code, je vous pris. Annonce une voix enregistrée.
Je me redresse sur les coudes, observe les alentours et me relève péniblement.
-Yllianna Hunt 17-06-30-11.
-Vous pouvez passer.
Je tente de nouveau et cette fois-ci, mes pieds se posent bien sur l’herbe dans le jardin de la maison, sans aucune difficulté. Dans la maison, il n’y a pas de bruit.
-Où sont Kneeler et Traï ? Je demande.
-Partis voir des amis. Ils devraient revenir d’ici ce soir.
En attendant leur retour, je m'assois sur l’un des fauteuils du salon et soupire un grand coup, laissant les larmes couler.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XIV



J’ouvre les yeux doucement, aveuglée par la lumière puissante du soleil qui rentre à travers les fenêtres. Je suis toujours assise sur le fauteuil, une couverture sur moi et un oreiller sous mon visage.
- Tu es réveillée ? Demande Styn. J'espère que tu t’es bien reposée, tu as dormi pendant deux jours ! Ah, et au fait, il y a un courrier dans ta chambre, nous l’avons reçu tout à l’heure. Je ne sais pas ce que c’est, mais ça a l’air d’être des Lumst, il y a leur symbole dessus. Si tu veux aller voir…
Je n’attends pas que ma cousine ait terminé sa phrase pour monter les escaliers précipitamment, me diriger directement dans ma chambre et ouvrir l’enveloppe qui se trouve sur mon lit. C’est une invitation…

« RENDEZ-VOUS DANS L’ARÈNE ! UNE SURPRISE VOUS ATTEND… »
L’invitation reste longtemps entre mes mains, je l’observe pensivement, ne pensant à rien d’autre qu’à ma conviction pour tuer Krust. Cette arène, c’est l’endroit où je me suis entraînée pour y arriver. Mais c’est aussi cet endroit où j’ai tué pour la première fois quelqu’un... qui ne le méritait absolument pas. C’est à partir de ce moment tragique que tout le monde, ou presque, m’a tourné le dos ; à partir de ce moment que je n’ai accordé ma confiance à personne d’autre qu’à Joota. Et c’est à partir d’aujourd’hui que je vais enfin pouvoir montrer que je ne suis pas une moins que rien, que j’ai le droit, comme tant d’autres, de défendre mon passé. Je me lève après avoir pris mon ultime décision et descend les escaliers en trombe. Styn est dans la cuisine en train de déjeuner et mes cousins sont encore en train de dormir. Je sors discrètement de la maison, puis, seulement maintenant, pense au champ de force. Je respire un grand coup et annonce mon nom et mon code, craignant que cela ne fonctionne pas. Contre toute attente, lorsque je m’avance, je passe sans aucun problème. Je longe les ruelles ancestrales, offrant mon visage au soleil et à la pluie qui se joint à lui. L’arc en ciel qui s’offre à moi n’est autre que l’arche vers laquelle je marche, l’arche qui ne me permettra pas de revenir en arrière, mais seulement d’avancer... Lorsque j’arrive près d’une immense porte en fer forgé, je m’arrête un instant, essayant de voir ce qu’il y a derrière les barreaux. Mais même sur la pointe des pieds, je ne vois rien, il y a trop de citoyens qui attendent le verdict. Je décide alors de contourner la foule par la droite, creusant ainsi un étroit chemin entre les badauds s’écartant et se rapprochant à mon passage. Ça y est, je suis enfin à l’entrée de l’arène. À l’orée de l’amphithéâtre, deux gardes sont postés, regardant droit devant. Juste derrière eux se trouvent trois civils, des feuilles à la main et les tendants à toutes les personnes qui entrent. Je marche un peu, appréhendant leur réaction quand ils me reconnaîtront. Si je passe cette porte, je suis sûre d’être huée. Mais tant pis, je veux y aller, j’ai été retenue par la communauté, je ne l’abandonnerai pas comme cela. J’ai encore le pouvoir d’aller dans cette enceinte si je le souhaite. Une main m’arrête, me tendant à moi aussi une feuille. « Le programme et les règles à respecter ! » me dit le jeune homme. Je la prends et la fourre dans ma poche. Je lirais ça plus tard. J’essaye tant bien que mal de me frayer un passage dans les gradins pour m'asseoir, mais à chaque coup d’œil que je reçois d’un soldat, il met sa main à côté de lui, pour dire que la place est déjà prise. Ils pensent donc tous que je suis une criminelle ? Et eux, ne le sont-ils pas également ? S’ils ont suivi un entraînement, c’est bien pour aller tuer toute l’armée de Krust. Alors ils sont tous, autant que moi, des criminels.
Je lève la tête vers le ciel clair, soupirant et lui offrant mon désespoir. Mais du coin de mon œil gauche, je vois une main s’agiter, comme pour me dire de venir vers elle. Je regarde, fronçant les sourcils et plissant les yeux afin de voir la personne qui fait ce geste. Même ainsi, je ne perçois personne que je connaisse... Je monte les escaliers pour arriver jusqu’à mon imperceptible interlocuteur. D’ici, le soleil se reflète pleinement sur ses cheveux blonds et illumine parfaitement ses yeux saphirs. Aucun doute, il s’agit de Joota.
-Tu viens ? Me demande-t-il.
J’avance vers le seul être qui me donne une seconde chance, le seul qui ne m’a pas rejeté. Je m’assoie à sa droite, serrant officiellement la main qu’il me tend. Son sourire taquin est toujours là, ses fossettes font une brève apparition avant de s’éloigner un peu, puis de disparaître. Je me rappelle alors de la première fois où je l’ai vu, lors de son premier test. Il avait été retenu, comme moi, parmi les dix premiers de la liste. Mais lui n’a pas eu d’accident rédhibitoire... Mes yeux se portent à ses doigts, croisés et froissant un papier identique à celui qui vient de m’être donné.
-Tu as lu le programme ? Demandais-je, surprise.
-Atrocement... Mais oui, je l’ai lu. Et toi ?
-Je n’ai même pas osé le regarder une seule seconde. Qu’y a-t-il écrit dedans ?
-Que les soldats entraînés par les Lumst vaincront notre ennemi commun afin de ramener la paix au sein de notre vie. Ou quelque chose comme ça... Souffle-t-il.
Apparemment, lui aussi n’a aucunement envie d’entendre le discours du président nous faisant des éloges, ou bien nous montrant du doigt pour certaines choses à ne pas faire.
-Et tu as réfléchi à la proposition que je t’ai faite ? Me demande-t-il.
-Un peu… En fait, j’y avais déjà pensé avant. J’étais prête à former mon armée pour combattre en parallèle des Lumst. Mais maintenant, je ne sais plus quoi penser, quoi faire.
-Je pense que c’est ce qu’il faut faire. Tu penses vraiment que la communauté nous fait faire cette mission en nous valorisant, en nous disant par la suite que notre ennemi a été vaincu grâce à nous ? Il nous font aller là-bas parce qu’ils ne veulent pas perdre leurs hommes. Si notre mission échoue, ils n’enverrons personne pour nous aider. Crois-moi. Il laisse un silence pendant lequel il observe les alentours. Il y a un flache, puis plus rien. Maintenant, nous pouvons parler en toute sécurité !
Je le regarde, perplexe.
- Je viens d'arrêter le temps… Précise-t-il. Donc, où en étions-nous ? Ah, je m’en souviens. J’ai discuté avec Strawen et Plysten, ils sont d’accord pour venir avec nous. Enfin… si tu acceptes, évidemment !
- Je suis des vôtres. Mais nous ne serons que quatre, ce n’est pas suffisant. Il faut trouver d’autres personnes pour constituer notre armée. Tout en restant secret.
- Je ne connais personne, malheuresement…
- Moi non-plus. A moins que… Il faut que je demande à mes cousins s’ils souhaitent se joindre à nous ! Dans ce cas, nous ne serons plus quatre, mais sept, ce qui est déjà bien mieux.
- Tu peux toujours essayer.
Il y a de nouveau un flache, puis nous retrouvons les bruits que nous avions abandonnés quelques minutes plus tôt.

Autour de nous, la foule se délecte d’avoir ma présence alors que quelques jours auparavant, on m’avait interdit d’être ici. Ils ont l’air surpris mais je sais qu’ils parlent tous à voix basse sur ce que j’ai malheureusement fait. Le silence, puis des applaudissements par milliers auxquels je ne participe pas. Voilà ce qui suit l’arrivée du président de la communauté : Sir Gwandol.
-Chers citoyens, chères citoyennes ! Aujourd’hui, comme vous le savez tous, est un grand jour. Autant pour moi que pour vous, d’ailleurs... Mais là n’est pas l’intérêt de mon discours. En cette merveilleuse journée, vous tous, devenus soldats depuis peu de temps et grâce à notre magnifique communauté secrète des Lumst, allez partir à la recherche de notre ennemi. Je suis convaincu qu’avec toute la persévérance que vous avez, vous le vaincrez. Votre mission a été gardée secrète aux yeux de tous les citoyens non conviés à ce périple. Mais aujourd’hui, c’est le moment. C’est le moment de leur dire ce que vous allez faire à Trilm, ce que vous devez faire. Alors je vais laisser la parole à la commandante de votre armée, mademoiselle Lowin ! Applaudissez-la je vous pris, elle le mérite pleinement.
Il s’écarte, laissant la place à Alsmë Lowin, notre chef. Elle remet en place l’oreillette et le microphone qu’elle met à la droite de sa bouche.
-Comme l’a dit notre cher président, aujourd’hui est un grand jour. Vous allez suivre un dernier entraînement avant de partir dans l’hovercraft en destination de Trilm. Vous êtes près. Alors, ne pensez pas que vous allez échouer. Ce ne sera pas le cas. Quand nous arriverons à destination, vous ne penserez qu’à l’objectif. Vous êtes entraînés et quelque soit le terrain, vous retrouverez rapidement vos marques de combat. Elle se tourne de l’autre côté de l’arène, vers les civils « non-combattants ». Citoyens de Conspersa ! Je ne m’adresse pas à vous en tant que chef de combat, comme l’indique mon titre. Non, je m’adresse à vous comme citoyenne... C’est une mission très spéciale qui va avoir lieu dans les jours qui suivent. Vous le savez, depuis des années, notre ennemi est le foudroyeur : Krust, et toute son armée. Nous avons suffisamment souffert par leur faute. Durant les jours sombres, ils nous ont tout pris : nos proches, nos forces, nos récoltes, nos munitions, nos enfants, tout. Alors si je vous parle aujourd’hui, c’est parce que l’heure de la vengeance a sonné ! Nous allons enfin pouvoir leur montrer qui nous sommes, leur montrer que nous ne nous laissons jamais faire, leur montrer que nous sommes plus forts qu’eux, leur montrer que la haine est plus forte que la puissance. Vous n’avez pas à être pour ou contre notre combat car nous avons tous été pillés par son armée ! Je sais que vous avez de la haine, enfouie tout au fond de votre âme, je sais que vous voulez vous battre à nos côtés. Même si vous n’êtes pas munis de pouvoirs, que vous ne pouvez donc pas participer à cette mission, vous le faites. Savez-vous comment ? En nous donnant toute votre force, toute votre haine ! Tous ces jeunes gens réunis devant vous sont là pour vous aider, pour mettre fin à cette puissance qui nous a tout pris. Alors je vous annonce solennellement que nous allons le tuer et l’ensevelir à jamais dans un autre monde !
Elle recule, jusqu’à ce qu’elle devienne complètement invisible. Une hésitation générale, puis les applaudissements des citoyens qui resteront à Olname suivent sa sortie. Je tourne la tête vers Joota, lui tend la main qu’il sert conventionnellement.
-L’heure de la vengeance a sonné ! Dis-je, mes yeux plantés dans les siens.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XV



Tous les citoyens sont sortis de l’arène et sont rentrés chez eux, nous laissant dans un silence de mort. Sur les bancs autour de nous, il n’y a presque plus personne, les autres soldats ont déjà rejoint le centre de l'amphithéâtre, attendant le dernier entraînement. Joota est toujours à côté de moi, regardant mon visage en souriant.
-Tu devrais y aller. Lui fis-je remarquer
-C’est ce qu’ils attendent, n’est-ce pas ? Alors je n’irai pas. Je reste avec toi.
-Joota ! Tu ne peux pas. Tu dois poursuivre ton entraînement, leur faire croire que tu es encore des leurs. Si tu viens avec moi, tu seras immédiatement renvoyé !
-Je sais. Et je suis prêt à en assumer toutes les conséquences !
-Ne fais pas ça… S’il te plaît. Je marque une pause et plante mes yeux dans les siens. Je te propose de me rejoindre ici demain matin, à l’aube.
-D’accord, j’y serais Yllianna…
-Alors, à demain !
Il s'éloigne et descend les marches qui mènent au centre de l’arène. Je le vois saluer tout le monde, puis se rapprocher de Strawen et de Plysten pour leur faire part de ma décision. Je descends par une sortie plus discrète et lance un dernier regard sur les recrues des Lumst. Je vois Joota tourner son visage dans ma direction, comme s’il arrivait à me voir de là où il est… Lorsque je passe la porte de derrière, je me fais soudainement arrêter par un bras venant de la gauche.
-Je savais que vous viendriez, mademoiselle Hunt !
Après ces mots, Sir Gwandol sort de l’ombre et vient se poster juste devant moi. Comment a-t-il su que je sortirais par cette porte ?
-Vous ne vous êtes pas demandé pourquoi le champ de force vous a laissé passer ce matin ? C’est tout simplement parce que j’en avais donné l’ordre ! J’espère que vous avez bien profité de cette sortie car il s’agit de la dernière que vous faites avant que les soldats recrutés ne reviennent du combat.
-Que me voulez-vous ? Lui demandais-je calmement.
-J’ai besoin de rendre une petite visite à votre cousine et ses frères… Ils vous remplaceront ! Seulement, je ne sais pas où vous habitez et je vous ai donc attendu pour que vous puissiez me guider. Vous voulez bien ?
-Ais-je vraiment le choix ?
-J’ai bien peur que non… Répond-il, le sourire aux lèvres.

Nous marchons sans bruit depuis une dizaine de minutes, puis arrivons devant l' humble demeure de mes cousins. Ici, le président de la communauté tape sur les touches qui viennent d'apparaître sur sa montre et me fait signe d’avancer. Je tends mon bras, ne voulant pas me faire projeter par le champ de force. Mais mes doigts ne touchent rien, le champ de force a disparu… J’avance sereinement jusqu’à la porte de la maison. Là, il me fait signe d’attendre, puis frappe trois grands coups à la porte, qui s’ouvre presque instantanément.
-Où étais-tu passée ? Nous t’avons cherché pendant toute la matinée ! Dit Styn sans nous regarder.
-N’étiez-vous pas au courant que nous organisions une petite "conférence" dans l’arène du centre-ville ? Lance mon accompagnateur en avançant dans le salon.
Ma cousine se retourne brusquement, surprise d’entendre, puis de voir, l’homme qui m’a renvoyé. Elle vient le saluer avec un sourire radieux, faisant comme si de rien n’était.
-Sir Gwandol ! Quel honneur de vous voir ici ! Elle se tourne vers moi. Yllianna ? Tu veux bien fermer la porte et dire à Traï et Kneeler de venir ?
J'approuve d’un signe de tête et exécute les gestes qui correspondent aux actions demandées. Je monte ensuite les escaliers pour prévenir mes cousins et rejoint finalement le salon, où le président et ma cousine sont déjà assis. Nous arrivons au milieu d’une discussion.
-Vous devrez suivre un ou deux entraînements avant de partir avec les autres dans l’hovercraft qui vous conduira à Trilm.
-Malheureusement, je ne pourrais pas me joindre à votre combat… Annonce ma cousine.
-C’est bien dommage. Mais ce n’est pas grave, si vos frères acceptent !
-Bonjour monsieur. Dit Traï en avançant vers lui.
Sir Gwandol se lève et sert conventionnellement la main de mes cousins.
-Il paraît que vous avez des pouvoirs utiles pour notre mission !
-Qui vous en a parlé ? Demande Kneeler avec perplexité.
-C’est moi. Répond Styn directement. Asseyez-vous, je vous en prie !
Nous nous installons sur les fauteuils, Styn et le président étant déjà assis sur le canapé.
-Lequel d’entre-vous peut lire dans les pensées ? Demande ce dernier.
-C’est moi. Dit Kneeler, en face de lui.
-Donc, c’est vous qui pouvez… comment, déjà… “voyager dans le temps” ? Demande Sir Gwandol en se tournant vers Traï.
-C'est cela. Jusque-là, je n’avais pas de pouvoir mais j’ai acquis celui-ci il y a peu de temps.

Je regarde mes cousins faire part de leurs pouvoirs sans aucun souci. Ils ne se doutent pas une seule seconde que cette communauté est un piège… À vrai dire, je ne m’en doutais pas non plus, jusqu’à ce que je rentre dans cette antichambre, où j’ai rencontré Alsmë Lowin. Dans cette pièce, il y avait un plan de Neiklot, un plan dessiné par ma mère, la fondatrice des Lumst. Quand j’ai vu que personne ne savait qui elle était, j’ai su qu’il s’agissait d’un piège. Et ensuite, Joota me l'a confirmé. C’est pour cette raison que j’ai accepté sans hésitation de former une armée avec lui. Une armée dans laquelle mes cousins feront partie aussi.
-Tous les jeunes gens que nous avons recrutés prendront un hovercraft en vol pour Trilm en fin d’après-midi. D’ici-là, ils vont suivre un dernier entraînement. Comme je l’ai dit à votre cousine, j’aimerais que vous fassiez, vous aussi, partie de notre communauté. Malheureusement, vous n’avez pas suivi un entraînement intensif, contrairement à eux… C’est pourquoi j’ai longuement discuté avec mademoiselle Dism et monsieur Yuast hier soir. Et figurez-vous qu’ils ont accepté que vous rejoignez les troupes ! Les mentors vous expliquerons tout ce qu’il vous faut savoir avant de partir.
-Nous ne suivrons qu’un seul entraînement ? Demande Kneeler, perplexe.
-Oui. Mais ne vous en faites pas, les autres vous apprendront des techniques qu’ils auront acquises, et puis, nous ne vous mettrons pas en première ligne ! Si cela peut vous rassurer… Ajoute-t-il avec un faible sourire. Je vous invite donc à nous rejoindre vers seize heures pour entamer l’entraînement.
-Vous pouvez compter sur nous. Dirent mes cousins d’une même voix.
-Bien ! Je ne veux pas vous déranger davantage… Je m’en vais de ce pas ! A tout à l’heure.
Il se lève rapidement, puis vient nous serrer la main avant de se diriger vers la porte. Ma cousine le rejoint presque instantanément et la lui ouvre.
-Au fait, vous ne m’avez toujours pas parlé de votre pouvoir, mademoiselle !
Styn tourne sa tête vers moi et je lui lance un regard qui signifie qu’il ne faut rien lui dire.
-Oh ! Je vous assure, il ne s’agit de rien de bien important, monsieur. Cela n’aurait vraiment aucun intérêt dans la mission que vous menez.
-Si vous le dites… Ce fut un plaisir de vous rencontrer, mademoiselle. Surveillez bien votre cousine, il ne faut pas qu’elle sorte d’ici. Chuchote-t-il. Au revoir !

Depuis que Sir Gwandol est parti, mes cousins s'entraînent en faisant des duels dans le sous-sol. Je dois absolument parler à Styn pour lui annoncer mon plan. Je ne la trouve pas dans le salon, ou dans le sous-sol. Quand je monte à l'étage, elle est assise sur son lit, son téléphone entre les mains. Normalement, je ne pourrais pas le voir puisque tous les téléphones sont transparents mais puisqu’il est allumé, je sais qu’elle est en train de regarder les actualités. Je m’assois à côté d’elle.
-On parle de toi partout ! Dit-elle en levant les sourcils. Regardes.
Je pose mes yeux sur l’écran et y vois pleins de titres parlant de l’acte que j’ai fait.

“UNE COMMUNAUTÉ SECRÈTE FORME DES CIVILS CONTRE NOUS !”

“UNE JEUNE FILLE DANGEREUSE RODE A OLNAME ! ATTENTION A VOUS ! ELLE A DÉJÀ ASSASSINÉ QUELQU’UN…”

“VOUS N'ÊTES PLUS EN SÉCURITÉ CHEZ VOUS !”

“IL N’Y A PLUS SEULEMENT KRUST COMME ENNEMI, IL Y A AUSSI CEUX QUI SONT FORMÉS CONTRE LUI !”

-Alors ? Demande Styn en éteignant son portable. Tu avais quelque chose à me dire ?
-Euh… oui. Ne le prend pas mal s’il te plait, mais il ne faut pas que Traï et Kneeler rejoignent les Lumst.
-Mais pourquoi, voyons ? Yllianna, c’est toi qui dis ça ? Toi qui as toujours voulu en faire partie, qui t’es battue pour l'intégrer, toi qui a été renvoyé et toi qui me dis maintenant que tu ne veux pas qu’on rejoigne cette communauté ?
-Oui, je sais. Mais c’est très sérieux, Styn. Il faut que je te dise que cette communauté est un piège. Ils nous forment contre le foudroyeur, mais tu verras que dès que le combat aura commencé, même si nous avons besoin de plus de soldats, ou juste d’aide, ils n’enverront personne à Trilm.
-Qu’est-ce-que tu veux dire ?
-Ce serait bien trop long à expliquer… Mais fais-moi confiance. Pour une fois.
Ma cousine regarde tout autour d’elle, hésitante. Elle réfléchit, je le vois. Elle voit toutes les possibilités, toutes les issues. Et je vois bien que tout ce qu’elle voit n’a rien de bon pour nous. Alors, après quelques minutes, elle se retourne vers moi.
-C’est d’accord. J’ai visualisé ce qui se passerait là-bas si nous allions tuer Krust avec les Lumst. Il vaut mieux que je te suive. Que l’on te suive. Je vais en parler à Kneeler et Traï, ils comprendront.
Styn sort de la chambre et descend les escaliers pour aller voir ses frères. Ma cousine n’a pas parlé de ses pouvoirs à Sir Gwandol parce qu’elle soupçonnait quelque chose. Et parce que je l’en ai empêché. Elle lui a dit qu’ils n’avaient aucun intérêt pour cette mission, mais en réalité, elle a des pouvoirs très utiles. Par exemple, elle peut voir toutes les possibilités ou issues qu'une situation peut amener, ou encore, elle peut créer des leurres. C’est à dire qu’elle prend l’apparence d’une personne qu’elle voit, modifie son âme afin qu’elle ne soit plus qu’un outil, tout en aillant une attitude normale. Ainsi, elle pourra faire croire sans aucun souci à tout le monde que mes cousins se sont rendus dans l’arène, alors qu’en réalité, ils seront avec nous.

Après avoir fait part de mon plan à mes cousins, je suis allée me coucher. Il faut que je sois en forme demain pour enfin mettre notre projet à exécution. Je suis allongée dans mon lit et observe le plafond à travers l'unique lumière de la lune. Les ombres des branches des arbres au-dessus de moi me font penser à un combat épique. Pour moi, il s’agit du combat que nous allons commencer demain, à l’aube.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

Partie III : Le combat


| † | † |



CHAPITRE XVI


Le soleil se lève doucement sur les bâtiments qui dominent la ville. Je suis au milieu de l’arène, un arc à la main et un carquois à ma ceinture. Nous nous sommes levés tôt pour être ici les premiers. Styn est tout en haut des tribunes, et mes cousins font le tour de l’arène pour voir si quelqu’un vient. Si c’est le cas, ma cousine l’endormira pendant une petite heure avec une balle de son pistolet. J’observe les alentours tout en encochant une flèche et en tendant la corde entre mes doigts.
-Quelqu’un arrive. Prononce la voix déformée de Kneeler à travers mon oreillette.
-Description ? Je demande.
-Garçon d’environ notre âge, blond. Il arrive en courant et…
-Et quoi ?
-Il a un poignard à sa ceinture. Mais il n’est pas seul ! Derrière lui, il y en a deux autres, l’un ayant une trentaine d’années, l’autre une quinzaine. Tous les deux sont bruns. Et… il y a autre chose… Mais qui est imperceptible en revanche.
-Laissez-les passer. C’est notre armée au complet ! Dis-je en baissant mon arme, jusque-là pointée sur l’entrée.
Je sais que Joota va arriver, accompagné de Strawen et Plysten, et apparemment, il a réussi à convaincre Alsmë de venir. Je vois Joota passer la porte tout en surveillant ses arrières. Il vient vers moi.
-Tu n’es pas venu seule ! Dit-il.
-Toi non plus… Répliquai-je en lui serrant la main. Laissez-moi vous présenter à mes cousins. Voilà Joota, Plysten, Strawen et…
-Alsmë. Dit-elle en apparaissant devant moi.
-Merci d’être venue avec nous.
-C’est tout à fait normal, Yllianna… Je savais que les Lumst nous mentaient. Seulement, je ne pouvais pas faire ma petite révolte toute seule ! Je n’attendais que vous pour ça. Et je n’étais pas la seule…
Je vois Zrake voler au-dessus de nous puis se poser au sol. Elle aussi est donc contre la communauté ? Tous les doutes que j’avais sur elle auparavant viennent de disparaître. Si elle se joint à nous aujourd’hui, comme tous ceux qui se trouvent face à moi, cela veut dire que je peux leur faire confiance.
-Comment est-ce que vous avez fait pour que tout le monde pense que vous êtes actuellement en route pour Trilm ?
-J’en ai parlé à Ælwuil et il a tout fait pour nous aider. Il voulait venir avec nous mais n’a malheureusement pas pu, il fallait qu’il aide les autres recrues. Explique Zrake. Ah, et pour passer le plus inaperçu possible, j’ai pensé à vous prendre les tenues qu’il faut pour le combat. Les soldats de la communauté ont les mêmes, avec un petit détail en plus.
-Lequel ? Demande Joota.
-Ils ont un traceur sur eux. C’est comme ça que Sir Gwandol, ou plutôt, ceux qui sont à son service, arrivent à les contrôler. Mais ils ne pourront pas le faire sur nous. Nous serons libres de combattre quand bon nous semblera ! Et mieux encore, à notre manière.

Nous avons mis les tenues que Zrake nous a donné. C’est une sorte de combinaison par-balles de couleur noir. En plus de la tenue, nous avons des gants de la même couleur et des sortes de baskets renforcées. Sur nos armes, nous avons installé un système qui permet son utilisation seulement par son propriétaire. C’est à dire qu’en mettant nos gants, nous les dotons de nos empreintes et c’est grâce à ces empreintes que l’arme peut être utilisée. Sans cela, les ennemis auront beau appuyer sur la détente ou tendre la corde d’un arc, soit la balle ne partira pas, soit, dans l’autre cas, la flèche restera accrochée à la corde. Et Alsmë a créé un système pour avoir des munitions à l’infini. Sur nos manches, du côté gauche, se trouve un bracelet blanc avec un cercle transparent au milieu. Une fois que tout le monde s’est changé, nous nous réunissons en cercle sur le sable de l’arène.
-Autre chose que nous avons et que les autres n’ont pas. Annonce Zrake. Ces bracelets de téléportation ! J’ai mis du temps à les mettre au point, mais après de très nombreux essais, je peux vous dire qu’ils fonctionnent merveilleusement bien. Mais pour en être certaine et surtout pour que vous vous y habituiez, je vous conseille d’essayer tout d’abord ici. Notez les coordonnées de l’endroit où vous souhaitez aller puis soyez près pour une sensation étrange ! Une sensation… de chute. Si vous ne connaissez pas les coordonnées du lieu, le bracelet vous indiquera toujours ceux des endroits qui seront les plus proches de vous. Maintenant, essayez avec les coordonnées de lieux qui se trouvent non loin de cette arène.
Je glisse mon doigt sur l'écran du bracelet et vois plusieurs coordonnées s’afficher, accompagnées d’une image représentant le lieu. Je décide de cliquer sur le troisième, qui mène tout en haut de l'amphithéâtre. Tout à coup, j’ai l’impression de tomber, puis je me réceptionne sur mes deux pieds, un peu déboussolée. Je regarde autour de moi. Je suis à côté de Styn, qui n’a pas quitté son poste, tout en haut de l'arène. Zrake a inventé un outil vraiment impressionnant ! Et extrêmement utile pour notre mission. Je visualise les coordonnées qui apparaissent désormais en trois dimensions au-dessus du bracelet et appuie sur celle qui correspond au centre de l'arène. La chute n’est vraiment pas une sensation que j'apprécie, mais il va falloir que je m’y fasse…

Nous sommes tous en cercle sur le sable, essayant de nous remettre des deux chutes que nous venons de faire. Zrake est au centre et nous distribue des oreillettes pour que nous puissions communiquer entre-nous tout le temps. Je jette un coup d'œil à Joota, à quelques mètres de moi. Lorsqu’il croise mon regard, il me sourit a pleine dent.
-Maintenant que vous êtes équipés, je vais pouvoir vous donner les coordonnées d’une base non loin de Trilm. C’est dans cette base que nous allons finir de nous préparer, puis nous partirons en mission lorsque le crépuscule tombera. Nous commencerons à attaquer la nuit, lorsqu’ils ne s’y attendront pas… Sur le clavier que vous trouvez, tapez les coordonnées suivantes : “18°52'36S, 24°28'7E”. Attendez mon signal pour cliquer dessus !
Je regarde autour de moi. Nous avons tous notre bras en position horizontale, l’index et le majeur tendus au-dessus des inscriptions en volume, les autres doigts repliés. Soudain, alors que j’observe pour la dernière fois les paysages de Olname, un casque se referme sur ma tête et celles de tous mes autres coéquipiers. Je reçois un signal à travers mon oreillette :
-En place ! Appuyez !
Lorsque mes doigts touchent la surface holographique des coordonnées, je ferme les yeux. Mon cœur fait un bon dans ma cage thoracique quand je commence à tomber. Je respire fortement puis ouvre de nouveau les yeux en me réceptionnant sur le sol poussiéreux.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XVII


Je lève la tête dans un lieu sombre et poussiéreux. J’ai une main sur le sol et les jambes un peu repliées. Nous sommes arrivés directement dans une sorte de bunker. Ce doit être la base dont Zrake nous a parlé.
-Ça va ? Me demande Joota à ma droite.
-Un peu… déboussolée, mais oui.
-C’est la chute qui crée cette sensation. Prononce Zrake en se relevant. Je vous présente notre base ! Ici, nous serons en sécurité tout le temps, nous pourrons rester là toutes les nuits, la journée. J’ai créé ce lieu dans une deuxième réalité. Ainsi, même si des ennemis approchent, nous serons en lieu sûr. Ils ne verront rien d’autre qu’une plaine. Grâce à cette superposition de réalités, nous pourrons les attaquer quand nous voudrons, les surprendre, les vaincre.
Je me redresse et marche à travers la pièce dont les murs sont presque imperceptibles. Joota suit mes pas et me ratrappe. Il est maintenant à côté de moi, à l'écart des autres, qui sortent leurs affaires et qui chargent leurs armes.
-Je pense qu’on a bien fait de créer notre propre armée. Dit-il en fixant le sol. Par contre, j’ai peur que les autres se doutent de quelque chose…
-Joota, nous sommes avec les plus forts, ici. Même s’ils s’en doutent, ce n’est pas grave, ce n’est plus notre équipe. S’ils tentent de nous arrêter, nous devrons les tenir à l'écart de Krust. C’est à nous de le détruire.
-Je crois que si nous partons cette nuit au combat, nous partons trop tôt. Je pense qu’il faut encore attendre un peu.
-Attendre encore combien de temps, Joota ! Nous avons déjà trop attendu… Et puis, il faut engager le combat avant les Lumst. Il faut que nous soyons les premiers. Ils n'hésiteront pas à rendre une petite visite à notre ennemi dès demain. C'est certain. Et rappelle-toi que l'heure de la vengeance a sonné. Ajoutais-je avec un petit sourire.
-C’est vrai. En tout cas, je crois que je vais prendre plusieurs armes pour cette bataille. Ce sera utile.
-Oui, moi aussi. Tu penses aux quelles ? Je lui demande.
-Épée, poignard, et pistolet. Et toi ?
-Arc, poignard, pistolet. L’arc est une très bonne arme de loin, mais je dois aussi prendre un poignard pour un combat au corps à corps. Et le pistolet, c’est s’ils ont des armes à feu. On ne sait jamais…
-Je devrais prendre une arme de loin, moi aussi. Peut-être à la place du poignard. Comme… un sniper. L’épée fera l’affaire pour un combat au corps à corps. Il faut que j’aille demander à notre chef de combat si elle y a pensé !
-Notre “chef de combat” ? Je demande.
-Oui, c’est le titre d’Alsmë Lowin ! Dit-il en s'éloignant pour rejoindre le centre de la pièce.
Il parle à Alsmë et elle cherche quelque chose dans un placard situé dans l’ombre, comme tout le reste. Elle en sort ensuite une arme que je reconnais instantanément : un sniper.

Adossée à la parois d’un mur depuis une heure et demie, j’observe la pièce sombre et mes acolytes qui se préparent. La plupart d’entres-eux se parlent pour éviter de penser au combat que nous allons mener, mais moi, je préfère rester seule. Je croise les bras et ferme les yeux. J’ai un carquois dans mon dos et une ceinture qui supporte un poignard et deux pistolets, de chaque côté de mes hanches. Toutes mes armes, ainsi que ma ceinture, sont noires, pour se camoufler avec notre tenue. Nous allons attaquer la nuit et avec notre tenue, même s’il y a des éclaireurs ennemis, nous serons en sécurité.
-Prête ? Demande ma cousine en venant vers moi.
-Je pense, oui.
-Moi aussi. Allez, notre jour de gloire est proche, Yllianna. Ce jour dont nous avons tant rêvé étant enfants. On va enfin pouvoir mettre a profit tout ce que l’on a appris durant toutes ces années ! Nous allons leur montrer qui nous sommes vraiment.
-Nous venger. Ajoutais-je.
-Et ensevelir le foudroyeur. Dit Joota en revenant. Ainsi que le peuple qui le suit !
-Ses soldats sont des civils impuissants sous son commandement depuis des années. Je réplique. Ils ne se rendent compte de rien. Ou en tout cas, s’ils sont conscients, ils ne peuvent pas contrôler ce qu’ils font. Krust les manipule depuis qu’il les a enlevés.
-Comment a-t-il fait pour que sa manipulation fonctionne sur tous ceux qu’il enlevait ? Demande Styn, perplexe.
-Peut-être… commence Joota. Peut-être qu’il leur a injecté une sorte de produit qui lui permet de les contrôler à distance.
-C’est en effet l’hypothèse que nous avons estimé être la bonne ! Certifie Zrake. En revanche, nous ne savons pas de quoi il s’agit donc nous n’avons aucun antidote pour les ramener de notre côté… Nous savons que Krust leur donne une mission à accomplir et qu’ils s’y rendent, mènent leur objectif à bien et retournent dans la forteresse du foudroyeur. Pour ceux qui échouent, qui se font blesser par exemple, il a le moyen de les tuer à distance.
-Il tue ses propres hommes ? Dit Styn, éberluée.
-Il en a tellement qu’il peut se le permettre. Annonce Zrake. Et il ne faut pas l’oublier, il n’a pas de sentiments. Aucun remord. Rien d’autre que la soif perpétuelle de pouvoir et de puissance.
-Vous pensez qu’il peut avoir fait ça sur… mon père ? Je demande, inquiète.
-C’est possible. En fait, il le fait sur tous ceux qu’il recrute. Mais s’il n’a pas fait de ton père un tueur, alors il reste encore de l’espoir. M’explique Zrake.
-A moins qu’il ne l’ait déjà…
Je m’arrête au milieu de ma phrase. Je ne veux pas penser que mon père est mort, que le foudroyeur l’a tué.
Tout le monde autour de moi me regarde, attendant la fin de ma phrase restée en suspens. Enfin, presque tout le monde. Joota, lui, a compris et attend que les autres en fassent autant. Il lance un regard discret vers moi puis il s’éloigne. Je le suis jusqu’au centre de la pièce, à côté de Strawen et de Plysten, désormais inséparables.
-Quel équipement ? Demande Joota à Strawen.
-Épée et mon pouvoir. Ça devrait largement suffir.
-Et quel est ton pouvoir ? Je demande, surprise qu’il ne prenne qu'une seule arme.
-La vitesse. Je vais tellement vite que personne ne peut me voir. Et si Joota arrête le temps en plus, alors nous serons plusieurs contre-eux mais ils n’en auront même pas conscience. Et ils ne pourront pas bouger.
-Ça nous donne un très bon avantage. Et toi, quel est ton pouvoir ? Dis-je en me tournant vers Plysten.
-Je peux voler, ce qui pourra nous être utile pour voir leur stratégie de combat par exemple.
-Parfait ! Annonce Joota d’une voix forte. Et quel sera ton équipement ?
-Je pense prendre un poignard ou des dagues et un pistolet.
-Aucune arme de loin ? Je demande.
Soudain, Alsmë nous appelle à la rejoindre au centre de la salle, ce que tout le monde fait directement.
-En tant que chef des armées, je souhaite que vous vous connaissiez comme si vous aviez toujours combattu ensemble. Si nous voulons vaincre le foudroyeur, nous devons être unis et savoir les atouts que l’un ou l’autre peut nous apporter. C’est pourquoi je vais vous présenter avec votre prénom, âge et pouvoir. Donc je commence. Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis Alsmë, chef des armées. J’ai vingt-trois ans et mon pouvoir est l’invisibilité. Je disparais instantanément si je le souhaite. Votre mentor, Zrake, trente-six ans et son pouvoir est de déplacer les objets, mais elle peut aussi créer des réalités. Maintenant, au tour de Joota, dix-sept ans. Son pouvoir est d’arrêter le temps. Son acolyte, Yllianna, sans qui cette petite armée n’aurait jamais existé. Elle a seize ans et contrôle les quatre éléments : l’air, l’eau, la terre, et le feu. Maintenant, je vous présente ses cousins qui nous ont rejoints aujourd’hui : Traï, dix-huit ans, qui peut nous faire voyager dans le temps ; Kneeler, vingt-deux ans, qui lit dans les pensées et Styn, vingt-cinq ans, qui est capable de créer des leurres ou de voir tout ce qui va arriver. Et c’est au tour de Strawen, quinze ans, qui a le pouvoir de courir extrêmement rapidement. En une fraction de seconde, il peut se retrouver à l’autre bout du pays. Et enfin, Plysten, trente ans, qui a le pouvoir de voler.
-Même si nous avons beaucoup d'atouts, il ne faut jamais oublier que nos ennemis en ont aussi. Ajoute Zrake. Quand nous partirons au combat, Krust sera dans sa forteresse bien gardée. Rien qu’en posant un pied sur Trilm, nous sommes sûrs d’être repérés par ses espions, soldats, gardes, ou chasseurs d’ennemis. Le foudroyeur enverra ses espions en premier sur le champ de bataille. Ils serviront d’éclaireurs, pour lui. Il faut que vous sachiez que ses gardes seront plus que simples à vaincre. Il n’y aura qu’une chose à faire : les déprogrammer. Je pense même que nous pourrons arriver à les faire passer de notre côté. Et dans ce cas, j’aurais une stratégie pour arriver jusqu’à sa forteresse. Pendant que certains d’entre-nous affronterons ses soldats et chasseurs d’ennemis, d’autres feront croire d’être prisonniers des gardes, qui vous conduiront jusqu’à la forteresse de Krust. Ainsi, nous arriverons à vaincre le foudroyeur ! En revanche, si nous n’arrivons pas à faire passer de notre côté les gardes, nous serons contraints de les déprogrammer complètement et de nous battre ensemble, jusqu’au bout, contre son armée. Nous ne pourrons pas tuer Krust sur le champ de bataille parce qu’il ne se présentera pas devant nous. Il restera seul, à l’écart, à attendre le dénouement. Mais nous serons là pour l’accueillir !

Après le discours de Zrake, nous avons fait une dernière mise au point et nous allons faire un dernier entraînement avec les armes que nous avons choisies. Ainsi, je me rends dans une pièce aux parois de verre. La salle est dans la pénombre mais j’aperçois une petite table qui sort du sol, éclairée par l’écran ancré en elle. Je m’approche un peu et lis des instructions. Je lance un programme d’entraînement de cinq minutes. Soudain, alors que je prend mon arc en main, la table disparaît sous mes pieds, et la lumière s’élève pour dominer la pièce. Des hologrammes représentant des silhouettes se forment au plafond, aux murs, au milieu de la pièce. J’encoche les flèches le plus rapidement possible et détruit, une à une, les cibles qui m’entourent. Une fois qu’il n’en reste aucune, je m’assoie par terre et respire un grand coup. Ça y est, je suis prête à faire ce que j’ai toujours voulu : venger ma mère.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XVIII


La brise légère du vent nocturne me fouette doucement le visage. Nous sommes tous sortis du bunker pour nous mettre en ligne à l'orée de Trilm. Alsmë et Zrake dirigent le combat et nous donneront le signal pour l'engager. Joota est à ma droite, son épée bien en main. Il ne fixe rien d’autre que l’horizon. Lorsque nous ferons un pas en avant, nous ne pourrons plus jamais revenir en arrière. L’avenir est entre nos mains. Je respire un grand bol d’air, essayant de faire le vide dans ma tête. Je vais enfin pouvoir combattre celui qui m’a anéanti, celui qui a détruit tant de vies. Je sers mon arc entre mes doigts et y encoche une flèche, déjà prête à tirer sur ce qui nous attaquera dans quelques instants.
-A mon signal ! Crie Alsmë à travers les oreillettes. Avancez !
Nous faisons tous un pas en avant en nous attendant à ce qu’une horde d’espions vienne nous repérer, puis donner l’alerte à leur chef. Mais nous avançons sans que rien ne se passe pendant une dizaine de minutes.
-Vos casques sont équipés d’une vision thermique ! Nous annonce Zrake. Il vous suffit d’appuyer sur le côté de votre tempe droite pour l’activer.
Je passe mon arc dans ma main gauche et monte mon bras vers ma tempe. Lorsque mes doigts frôlent la surface lisse de mon casque, la visière intégrée devant mes yeux se transforme en un rectangle multicolore.
-Dites « activé » quand c’est bon.
D’une seule et même voix, tout le monde annonce « activé ». Nous courons à travers Trilm en surveillant sans cesse les alentours. Nous passons par des champs, se faisant fouetter par le blé, ou perdant l’équilibre à cause de la boue. Au bout d’une bonne demie-heure, nous arrivons sur une plaine, en haut d’une colline. Grâce à nos visions thermiques, nous voyons du mouvement devant nous.
-Ce sont des espions. Dit Zrake. Ils ne savent pas que nous sommes ici.
-Qu’est-ce que l’on fait ? On les attaque ? Demande Plysten.
-Je dirais qu’ils ne sont pas plus de dix. Si nous nous occupons chacun d’un espion, alors nous irons ensuite vers les gardes, pour mettre en place notre stratégie. Pour le moment, servez-vous de vos armes. Pas de vos pouvoirs.
Alsmë et Zrake se mettent à avancer au même moment. Nous les suivons, toujours sur nos gardes. Plus je marche, et plus les silhouettes thermiques se rapprochent. J’empoigne mon arc et lorsque notre chef de combat nous dit d’attaquer, j’envoie une flèche directement. Grâce à la vision thermique, je peux voir qu’elle a atteint sa cible. Un espion, au centre, vient de s’écrouler au sol. Joota et les autres continuent à courir vers l’objectif, sortant leurs poignards, dagues, ou autres armes de près. Je mets mon arc dans mon dos et prend mon poignard de ma ceinture.
-Désactivez la vision thermique ! Ordonne Zrake. Et enlevez vos casques en appuyant à un endroit de la visière. C’est un casque qui ne vous protégera pas des coups de balles, ou des lames. Et encore moins des pouvoirs, quels qu’ils soient. Ils ne sont utiles que pour la vision thermique et pour la téléportation.
Je lève le bras et frôle ma tempe droite, puis je glisse mes doigts sur la visière. Il me faut un peu de temps pour arriver à m’habituer de nouveau à la nuit. Soudain, quelque chose siffle juste à ma droite. Comme si une arme venait de passer à quelques centimètres de mon visage. Je fais volte-face et découvre Joota, au sol. Je me précipite vers lui immédiatement.
-Je vais bien. Dit-il quand je l’aide à se relever. Une lance a faillit me frôler, mais je suis tombé au sol avant qu’elle ne m’atteigne.
-Ils savent que nous sommes ici…
Alors que Joota récupère son épée tombée au sol, une silhouette sombre et aux yeux rouge sang nous fonce dessus, une dague à chaque main. Joota étant vulnérable, je me jette entre eux, mon poignard rencontrant une des deux lames de notre ennemi. Mais il envoie son autre dague vers Joota, qui, par réflexe, a placé son épée devant son visage, et d’un geste brusque, a envoyé la dague bien plus loin. Elle s’est finalement écrasée sur le sol poussiéreux, hors de portée de l’ennemi. Je m’engage alors dans une lutte contre l’espion qui me fait face. Il me contre, mais une fois que j’ai bien étudié sa manière de combattre, j’arrive à l’affaiblir en lui blessant les deux jambes d’un coup, puis, ne tenant plus debout, il s’effondre au sol. Joota arrive alors et plante son épée dans le cœur de notre ennemi.
-Deux de moins. J’annonce dans l’oreillette.
-Bien. Répond Zrake. Nous allons nous séparer. Plysten, Traï, Kneeler et moi, nous allons tuer tous les espions restants. Quant à Alsmë, Yllianna, Joota, Strawen et Styn, vous allez partir à la recherche des gardes. On entend des bruits de lames qui se rencontrent, puis de sang qui gicle, et d’un poids tombant au sol. Quand vous les aurez trouvés, poursuit-elle comme si de rien n’était, essayez de les déprogrammer et de les faire passer de notre côté. Styn sera la plus utile pour ça. Elle s’en occupera donc. Ensuite, Joota et Yllianna, vous ferez les « prisonniers » des gardes de Krust. Ainsi, vous vous rendrez tous les deux dans sa citadelle pour le tuer. Strawen, Styn et Alsmë surveilleront vos arrières en prenant la place des gardes. Elle marque une pause. Bonne chance.
Puis la transmission se coupe. Elle n’a plus aucune instruction à nous donner. Je passe mon poignard à ma ceinture et attends que Styn, Strawen et Alsmë se joignent à nous. Autour de nous, le chaos règne, accompagné de la haine. Mais ce qui se dégage majoritairement de notre combat, c’est l’odeur nauséabonde du sang frais qui coule à flot sur la terre.
-Yllianna ? M’interroge Joota pour que je me retourne. Je voulais te dire merci. Tu viens de me sauver la vie. Je ne pourrai jamais assez te remercier pour ça.
-J’ai seulement suivi mon instinct.
-Tu es complètement différente sur un champ de bataille. Tu es plus… toi.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
Il n’a pas le temps de me répondre. Un homme au capuchon noir nous fonce dessus par la droite. Je me baisse et Joota brandit son épée pour le tuer. Son geste est si violent qu’il a un peu de sang sur sa joue, et que son épée en est complètement imprégnée.
-Tu es faite pour te battre, Yllianna. Dit-il en remettant de l’ordre dans ses cheveux.
J’ignore son compliment qui me met mal à l’aise. Jamais personne n’a fait réellement attention à moi, ne m’a parlé comme à quelqu’un d’important. Mon cœur se sert à cette idée. Suis-je importante pour lui ? C’est impossible… Après une immense respiration, je m’approche de lui, et, d’un geste de mon pouce, chasse le sang qu’il a sur sa joue. Quand mes doigts entrent en contact avec sa chère, mon cœur se met à battre la chamade. Je retire ma main et essuie le sang sur ma cuisse. Il me regarde d’un air perplexe, comme si j’avais enfreint une loi.
-Tu avais du sang. Dis-je, pour me justifier.
-J’ai eu pire que ça ! Annonce-t-il, son éternel sourire en coin sur les lèvres.
-On a tous nos secrets. Dis-je avant de lui sourire à mon tour.
Alsmë, Strawen, et ma cousine arrivent enfin, leurs armes immaculées de sang. Nous nous mettons à courir le long de la muraille qui protège la forteresse du foudroyeur. Alsmë est devant nous, en tant que chef de combat. La terre se soulève à chaque pas que nous faisons, effaçant nos pas sur le sol. Les Elmny n’ont plus de traces de notre passage, hormis les corps inertes des espions gisant sur le sol. D’un geste de la main, Alsmë nous dit de nous arrêter.
-J’ai un visuel sur les gardes. Dit-elle. Approchez-vous doucement.
Nous avançons à pas feutré vers notre chef. Le mur se conclut à quelques mètres à peine, laissant la place à un immense portail en fer forgé rouillé. Devant cette porte imposante se trouvent deux gardes immobiles. Comme me l'avait assuré Zrake, il s’agit de droïdes.
-Comment Styn va pouvoir les déprogrammer ? Demande Strawen. Ce sont peut-être des droïdes, mais ils sont, à coup sûr, programmés pour tuer !
-C’est exact. Confirme Alsmë. C’est pourquoi nous allons utiliser nos pouvoirs. Je peux me rendre invisible, Joota peut arrêter le temps, Yllianna contrôle à la perfection les quatre éléments, Styn peut créer des leurres, et toi, Strawen, tu es extrêmement rapide. Alors, voilà ce que nous allons faire. Je vais me rendre invisible pendant que toi, Joota, tu vas utiliser ton pouvoir. Pendant ce temps, Styn va créer des leurres de nous, afin de les distraire un peu. Lorsque ce sera fait, Yllianna s’occupera de leur envoyer tout ce qu’elle peut, et Strawen, grâce à ton pouvoir, tu emmèneras Styn derrière les droïdes. Ainsi, pendant que Joota, Yllianna et moi, nous utiliserons nos pouvoirs sur eux, Styn les déprogrammera, et les ramènera de notre côté !
-Compris.
Soudain, Alsmë disparaît, et un flash me fait cligner des yeux. Joota vient d’arrêter le temps. Je vois Styn créer des boules de lumière aveuglantes semblables au soleil qu’elle jette ensuite devant les gardes. Une fois brisées sur le sol, les étincelles qui les constituent s’éparpillent et s’élèvent pour nous représenter. Les droïdes brandissent leurs armes et se battent contre les leurres. Voyant qu’au bout de quelques minutes à peine, ils ont détruit les leurres qui représentaient Alsmë, Strawen, et Styn, je leur envoie des boules de feu, puis d’eau pour atteindre les files électriques qui leurs permettent de fonctionner. Mais rien ne marche. Heureusement pour moi, Strawen et Styn sont déjà derrière eux pour essayer de les déprogrammer. Quand les gardes m’attaquent, je les soulève un peu de la terre. Joota arrête le temps à ce moment afin de les laisser immobiles, ce qui permet à Styn d’arriver à les déprogrammer. Les droïdes tombent à terre dans un fracas assourdissant. J’essaye d’avancer vers eux, mais je tombe à terre avant, me blessant la jambe sur un fragment de verre créé par les leurres. Je pousse un cri avant de fermer les yeux et de prendre sur moi. Utiliser mes pouvoirs n’est pas anodin ! Je les ai utilisés avec tellement de puissance qu’ils ont puisé dans ma propre énergie. Ils m’ont affaiblie. Et il faut en plus que je me blesse… Joota court vers moi.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Demande-t-il.
-Ça va passer. Dis-je faiblement. C’est mes pouvoirs. J’ai dû les utiliser avec un peu trop d’intensité. Et… je me suis plantée un gros bout de verre dans la jambe.
-Je vois. Il te faut des soins immédiatement. Il ne faut pas que la plaie s’infecte.
Il arrache alors une bonne partie de sa manche et place le tissu sur ma cuisse, là où le fragment est placé.
-Bon, respire un grand coup. Je vais extraire le verre.
Je me mords la lèvre inférieure et ferme les yeux fortement, ne voulant pas voir la blessure. Je sens Joota poser l'une de ses mains sur la mienne, posée au sol.
-A trois. Un. Deux. Trois.
Je ressens le verre qui sort de ma chaire douloureusement, puis le tissu que bande Joota autour de la coupure conséquente, contenant le cri qui me brûle la gorge. Lorsque j’ouvre les yeux, je n’ose pas regarder le bandage, qui doit déjà être imbibé de sang.
-Tu es sûre de pouvoir affronter Krust ? Demande Joota.
-Il le faut. Et je le ferai. Avec ton aide.
Il acquiesce d’un signe de tête puis m’aide à me relever. Il place son bras gauche derrière mon dos afin de m’aider à tenir debout, et je passe mon bras droit autour de sa taille. Il me regarde et m’aide à aller jusqu’à ma cousine. Elle est en train de débrancher des fils, d’en couper. Elle branche une console sur les ports hdmi des plastrons des droïdes gisant sur le sol, modifie quelques lignes de codes pour désamorcer les attributs normalisés de l'ennemi grâce à une tablette intégrée à sa tenue. Elle tape à une vitesse impressionnante sur le clavier, puis elle isole et reboot chacun des systèmes d'exploitation en introduisant des clefs binaires d'exécution.
-Je désactive le contrôle que Krust a sur eux. Nous explique-t-elle. Ainsi, nous allons pouvoir les programmer afin qu’ils soient de notre côté. Elle marque une longue pause durant laquelle elle manipule des choses. Ça y est. Ils sont désormais sous notre contrôle !
Les droïdes se redressent un peu difficilement, et ma cousine en fait de même. Nous sommes en cercle autour des gardes, qui ne bougent pas. Nous attendons tous de voir si la manipulation de Styn a fonctionné. Ma cousine les regarde attentivement puis tape de nouveau sur son clavier. Je m’approche un peu d’elle pour voir ce qu’elle écrit. Mais je ne comprends rien…
-Je leur demande qu’elle est leur mission. Du tout va bien, si je les ai complètement rebootés, ils devraient me transmettre le programme que j’ai mis dans la console. Elle marque une pause puis sourit, en signe de victoire. Elle a réussi. Je les ai programmé pour vous conduire jusqu’au foudroyeur, dans sa forteresse. Une fois là-bas, ils ne pourront pas vous aider. Krust croira qu’ils sont de son côté et qu’ils vous auront trouvé en train d’essayer de vaincre les espions, ou les soldats. Les droïdes lui diront -parce que, oui, ils peuvent parler- que votre armée est morte et qu’il ne reste plus que vous deux.
-Krust enverra forcément les chasseurs d’ennemis sur le terrain pour vérifier. Et inutile de vous cacher, ils vous trouveront. Dit Joota. Nous ne sommes pas les seuls à avoir une vision thermique sur nos casques ! Et ils sont bien plus forts que nous. Ils ont eu bien plus d’entraînement. Jamais nous ne reviendrions d’ici vivant.
-Zrake pourra créer une autre réalité avant qu’ils n’arrivent ! Suggère Alsmë. Ainsi, ils ne sauront pas que nous sommes ici. Strawen ?
Ce dernier acquiesce d’un signe de tête et court vers le champ de bataille. Nous ne l'avons presque pas vu partir.
-Il est allé le dire à Zrake. Quand le moment sera venu, pensez à tout ce que le foudroyeur nous a fait subir, à nous, et à tant d’autres. Et tuez-le.
-C’est promis. Assure Joota.
Puis il tourne son visage vers moi.
-Nous allons y arriver. Dit-il en me prenant la main.
Un frisson parcourt mon échine. Ses yeux me transpercent, comme à chaque fois. Mais cette fois-ci, je vois une lueur de vengeance dans le bleu magnifique de ses prunelles.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XIX


La main de Joota quitte la mienne lorsque les gardes viennent nous chercher. Le garde qui s’occupe de Joota passe devant et ouvre péniblement le portail qui nous fait entrer dans la forteresse immense du foudroyeur, à peine visible du seuil. Nous avançons ainsi, l’un derrière l’autre, à travers le jardin majestueux et sombre qui nous entoure. Nous traversons une allée encadrée par des ormes millénaires, puis un bosquet infini, et enfin, au bout d’une dizaine de minutes, nous découvrons une cour avec un vaste bassin central. Face à nous se dresse un château d’une hauteur indéchiffrable. La porte à double battants qui se trouve devant nous est faite de bois sombre, éclairé à certains endroits par des filets de couleur bleu électrique. Ce doit être pour rappeler la foudre de Krust. Joota me lance un regard et un sourire, comme pour dire que tout va bien se passer. Mais je sais qu’une fois dans ce château mystérieux, plus personne d’autre que nous deux ne pourra tuer le foudroyeur. Si nous échouons aujourd’hui, tout le monde échoue avec nous. Les Lumst ne seront pas assez nombreux pour y arriver. Lorsque les gardes se placent devant la porte, elle s’ouvre vers l’intérieur, comme si quelqu’un nous avait vus à travers le bois. Mais quand les battants se referment, je ne vois personne. Personne qui aurait pu ouvrir ou fermer cette porte. C’est de la magie. Nous avançons doucement sur les dalles glacées de l’entrée. Tout, dans cette forteresse, est sombre. Nous ne voyons presque rien. Dans le hall se dessinent une dizaine de statues, toutes faites d’une pierre noire et éclairées par des filets bleus électriques, qui rejoignent les murs, le sol, et le plafond. Soudain, alors que les gardes s’arrêtent, un hologramme apparaît entre Joota, désormais à ma droite, et moi. Nous reculons tous les deux d’un seul coup.
-Bonjour et bienvenue dans la forteresse !
-Nous devons voir le foudroyeur. Annonce la voix mécanique du garde qui tient Joota.
-Je vais le prévenir de votre venue. Attendez ici !
L’hologramme disparaît, nous laissant de nouveau dans le noir presque complet. Lorsqu’il resurgit, il est devant l’escalier de marbre.
-Il vous attend ! Montez ces marches, la porte de son bureau est ouverte. Vous le trouverez facilement.
Une fois que l’hologramme a définitivement disparu, les gardes nous emmènent jusqu’à l’étage, nos pas résonnant dans l’immense forteresse. La seule lumière est celle que l’on peut voir à travers l’unique porte entrouverte de l’étage. Les gardes nous poussent un peu plus vers notre objectif.
-Monsieur ? Dit la voix d’un des gardes pour attirer son attention.
-Entrez, je vous pris.
Les droïdes poussent la porte, nous faisant pénétrer dans une immense pièce éclairée par des milliers de petits filets bleu électrique. Au centre de la pièce trône un bureau de chêne. De l’autre côté du bois se trouve notre ennemi. Il a le nez plongé dans des dossiers, tournant des feuilles, annotant, parfois. Ce n’est que lorsque Joota se débat avec le garde qui le tient, qu’il redresse la tête. Il a un visage lisse, et des cheveux bruns tombant sur ses yeux d’un bleu extrêmement clair.
-Nous les avons trouvés en train de combattre vos espions. Ils n’ont plus d’armée, la vôtre l’a détruite. Il ne reste plus qu’eux deux.
-Merci de les avoir amenés jusqu’ici. Vous pouvez nous laisser.
Les droïdes se retirent et ferment la porte derrière eux. Heureusement pour nous, le foudroyeur n’a pas remarqué que nous avions encore nos armes avec nous. Krust se lève et avance vers nous, puis s’arrête à un ou deux mètres de moi et de Joota.
-Vous êtes donc les deux seuls survivants… Après ces mots, il approche son poignet de sa bouche. Chasseurs d’ennemis, en place ! Assurez-vous qu’il n’y ait aucun étranger à Trilm.
Il se tourne vers la fenêtre qui se trouve juste derrière son bureau, sûrement pour voir les chasseurs d’ennemis partir en mission. Joota me regarde en prenant son épée bien en main. Je prends mon poignard à ma ceinture, et nous avançons doucement vers lui, toujours immobile. Mais lorsque Joota s’approche encore, le foudroyeur se retourne vivement. Il nous regarde, un sourire malicieux sur son visage.
-Vous croyez vraiment que vous pouvez me tuer ?
-Vos gardes ne nous ont pas pris nos armes. Cela ne vous semble pas étrange ? Dit Joota.
-Pour tout vous dire, je sais que vous les avez déprogrammés. Alors… c’est tout à fait normal que vous soyez armés en ce moment précis. D’ailleurs, votre cousine est très douée ! Je ne m’attendais pas à ce qu'elle y arrive. Dit-il en se tournant vers moi. Et je sais qui vous êtes, et quels sont vos pouvoirs. Alors, le fait que vous ayez des armes ne me rend pas vulnérable, vous savez ? Il se tourne vers Joota. Je vais commencer par toi. Tu es Joota Wirst, tu as… 17 ans, et ton pouvoir est d’arrêter le temps. Tu as été abandonné par tes parents quand tu avais 7 ans…
-Vous vous trompez. Dit mon ami d’un ton sec. Mes parents ne m’ont pas abandonné. Ils se sont fait enlever par votre armée. Vous avez fait d’eux des espions, puis, vous avez vu qu’ils se battaient trop bien pour de simples éclaireurs. C’est pourquoi vous avez ensuite fait d’eux vos soldats, et maintenant, ils sont à votre service en tant que chasseurs d’ennemis.
Je me tourne vers Joota. C’est peut-être moi qui lui ai dit que nous avions tous nos secrets, mais il ne m’a jamais parlé de ses parents. Comme je ne lui ai jamais parlé des miens non plus… Je me rappelle maintenant que ce n’est pas non plus la raison qu’il a donné à Monsieur Strumk lors des premiers tests. Quand il lui avait demandé pourquoi il voulait faire partie des Lumst, il avait répondu qu’il voulait simplement défendre Olname. Mais je comprends aujourd’hui que, comme moi, c’est pour venger ses parents.
-C'est juste. Mais vous n’avez pas l’air d’être au courant d’une chose. Si vous me tuez, toute mon armée mourra. Et par conséquent, tes parents, Joota. Maintenant, Yllianna Hunt, 16 ans. Dit le foudroyeur en se tournant vers moi. Tu contrôles, apparemment à la perfection, les quatre éléments ! J’ai fait enlever ton père il y a peu, avant ton affectation parmi les Lumst. Quant à ta mère… J'ai de vagues souvenirs du moment où elle a quitté Trilm. Elle n’était encore qu’une adolescente ! Elle était plus jeune que toi. Elle avait 13 ans…
-Pourquoi l’avez-vous tué ? Dis-je, essayant de garder mon sang froid tant bien que mal.
-Elle m’a trahie. Ton père ne t’a donc jamais raconté le passé d’Estyr ?
-Vous connaissez son nom ? Pour les parents de Joota, qui sont toujours en vie, vous ne vous rappelez même pas de ce que vous leur avez fait, mais en revanche, pour ma mère, vous connaissez même son nom ?
-C'est ma fille ! Crie-t-il. Il me semble normal que je connaisse son prénom ! C’est moi qui lui ai donné !
Je tombe au sol, anéantie. La douleur provoquée par la chute sur ma blessure revient jusqu’au cœur, mais je décide de ne pas y penser. Je vois Joota se précipiter vers moi, mais je ferme les yeux. Les hypothèses de mes cousins tenaient donc la route. Ma mère a fui Trilm parce qu’elle était la descendante du foudroyeur.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE XX


Comment Krust a-t-il pu ôter la vie de sa propre fille ? C’est la question qui résonne dans ma tête en boucle et en boucle, infiniment. J’ouvre les yeux péniblement, mais ne vois rien. Au lieu de sentir le sol dur de la forteresse du foudroyeur, je sens un sol moelleux. Comme si j’étais sur un matelas.
-Yllianna. Souffle Joota, assis à côté de moi.
Il me prend la main entre ses deux paumes, et enfonce sa tête entre mon épaule et ma tête en pleurant.
-Je suis tellement désolé. Dit-il entre deux sanglots.
Je me redresse un peu et je le regarde. Il lève ses yeux vers moi, des dizaines de larmes sur ses joues.
-Où est Krust ? Où sommes-nous ? Je demande, perplexe.
-Nous sommes dans le bunker. Quant au foudroyeur… une fois que tu t’es évanouie, il a commencé à m’attaquer. J’ai combattu longtemps, puis j’ai fait un appel à l’aide. Kneeler est monté pour m’aider à tuer Krust, il l’a retenu et m’a dit de t'emmener loin de lui, de te soigner. Je t’ai porté jusqu’ici, mais juste avant de sortir de la forteresse, j’ai entendu un cri perçant.
-Tu penses que… Krust l’a…
-Je ne suis pas sûr. Peut-être qu’il l’a seulement blessé ! Mais même dans ce cas, la blessure doit être grave. Très grave. Je suis tellement désolé, Yllianna. J’aurais dû l’aider plus longtemps, j’aurais dû… Sa voix se brise en un sanglot.
Je le sers dans mes bras, ne lui cachant pas les larmes qui coulent à flot sur mes propres joues.
-Tu n’y es pour rien. Peut-être que nous serions morts tous les trois si tu ne m’avais pas emmené ici.
-Si ton cousin est… mort par ma faute… je m’en voudrais toute ma vie.
Je ne sais pas quoi répondre. Si c’est le cas, rien ne sera plus jamais comme avant. Mais je retiendrai une chose, c’est qu’il aura donné sa vie pour nous sauver tous les deux, Joota et moi. Joota se redresse un peu et plante ses yeux dans les miens. Il a l’air anéanti.
-Je suis désolé pour autre chose. Dit-il en chassant la larme qui coule sur ma joue. J’aurais dû te dire ce qu’il avait fait à mes parents. Je n’ai jamais eu le courage d’en parler. A qui que ce soit. J’aurais préféré te l’annoncer moi-même, plutôt que ce soit le foudroyeur qui te l’apprenne.
-Je t’avais dit que nous avions tous nos secrets. C’est pareil pour moi. Ma mère est la fondatrice des Lumst. Mais personne, au sein de la communauté, ne savait qui elle était ! Quant à mon père, il a été enlevé par Krust pendant la procédure des tests.
-Tu sais, quand je t’ai dit que j’avais connu pire, pour le sang sur ma joue… C’est parce que, quand j’ai su qui était celui qui avait enlevé mes parents, j’ai essayé de le retrouver. J’avais 12 ans. Et au lieu de… combattre avec une équipe, j’y suis allé avec ma petite sœur de 8 ans. J’ai été idiot de l’emmener avec moi ! Quand nous sommes arrivés à Trilm, nous n’avons rien vu d’autre que les chasseurs d’ennemis qui volaient au-dessus de nous. Ma sœur et moi avons combattu les espions, les soldats. Mais quand les chasseurs sont arrivés… Il ferme les yeux et sert les dents. Ils l’ont tué. Et c’était mes parents. Je le sais. A l’époque, ils n’avaient pas d’armure comme aujourd’hui. Ils n’avaient pas de casques. Quand ils ont vu le corps inerte de ma sœur sur la terre, ils n’ont pas bougé. J’ai croisé leur regard. Je ne sais pas s’ils m’ont reconnu, mais ils m’ont épargné. Et je suis rentré à Olname tout seul… Ma tante m’a pris sous son aile. Et depuis, je me suis fait la promesse de sauver mes parents de l’emprise du foudroyeur. Il redresse son visage et plante de nouveau ses yeux dans les miens. Et si les sauver signifie tuer Krust, et par conséquent, eux, je le ferai. C'est pour ça que je connais vaguement la technique que Krust utilise pour les contrôler. Mais si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour nous venger. Alors nous allons le tuer. Le faire souffrir, pour tout ce qu’il nous a fait subir.
J’acquiesce d’un signe de tête. Malgré moi, je regarde ma jambe.
-Je t’ai mis un bandage, un vrai cette fois, et j’ai complètement désinfecté la plaie. Quand nous rentrerons chez nous, il faudra aller voir Ælwuil.
-Pourquoi ? Je demande, perplexe.
-C’est un guérisseur. Rien qu’en posant sa main sur une plaie ouverte, il reconstruit la peau. Il marque une pause. Tu es prête ?
-Allons-y. Allons ensevelir le foudroyeur.
Il me prend la main, son épée dans l’autre, et m’aide à me mettre debout. La douleur est insupportable, mais il faut que j’en fasse complètement abstraction pour accomplir notre mission. Je sors mon poignard de ma ceinture, et nous avançons jusqu’à l’extérieur, bien décidé à changer le cours des choses.

Nous marchons pour rejoindre Zrake, Plysten, Traï, Alsmë, Strawen, et Styn. Ils sont en train de combattre les soldats et les chasseurs d’ennemis. Joota et moi nous mettons dos-à-dos, attendant que l’on nous attaque. Quatre soldats nous sautent dessus. Joota s’occupe de deux, et je fais de même. Nous combattons, esquivant les coups des adversaires, jaugeant leurs points faibles, et les poussant au sol pour ensuite les tuer. Joota se bat encore avec l’un des soldats. Alors que je commence à l'aider, un chasseur vole au-dessus de nous avec son jet-pack. J’empoigne mon arc et encoche une flèche à une vitesse machinale. Quand il se présente dans mon angle de tir, je lâche la corde. A ce moment précis, Joota plante son épée dans le torse de son adversaire, qui tombe raide au sol. Puis je regarde le chasseur qui tombe sur la terre. J’ai tiré dans le réacteur de son jet-pack. Rien de plus. Soudain, il s’approche et met ses bras en position horizontale. Je n’ai pas le temps de réaliser qu’il tient un blaster dans ses mains. Joota court vers moi, prend rapidement un pistolet de ma ceinture et tire sur l’ennemi qui nous fait face. Ce dernier tombe à terre en un millième de seconde.
-J’ai étudié leurs techniques de combat. M’explique-t-il en me rendant mon arme. Et si tu te demandes comment j’ai pu utiliser ton arme, c’est parce que Styn a déprogrammé le système des empreintes.
-Il faudrait peut-être le remettre. Dis-je, étonnée. Si des ennemis arrivent à nous faire tomber, et qu’ils récupèrent nos armes, ils pourront s’en servir sans aucun souci. Nous sommes vulnérables.
-Pas faux. Mais ça n’arrivera pas. Annonce la voix de ma cousine dans mon oreillette.
-Tu es au courant pour Kneeler ? Je demande en remettant mon pistolet à ma ceinture.
-On m’a expliqué…
-Pas le temps pour ça ! Dit Zrake. Vous êtes sur un champ de bataille, pas autour d’une table en train de boire un jus de fruit ! Elle marque une pause. Alsmë, tu vois la même chose que moi ?
-Krust sort de son château. Annonce notre chef de combat. Étonnant !
Je tourne la tête vers la forteresse du foudroyeur et le vois, debout, devant le portail imposant en fer forgé. Mais il n’est pas seul. Il traîne par le bras une silhouette affaiblie. Ce doit être Kneeler. Soudain, il vole vers nous et se pose à quelques mètres à peine. La silhouette se tient derrière lui, immobile. Le foudroyeur se tourne vers lui et pose l’une de ses mains sur le bras de l’autre homme. Et c’est alors que leurs yeux scintilles d’un bleu électrique et des éclairs aveuglants commencent à apparaître dans le creux de leurs paumes, entre leurs doigts. Joota arrête le temps à ce moment précis, et Krust reste immobile, Kneeler en faisant de même. Le sort de mon ami n’a fonctionné que sur le foudroyeur et mon cousin, le temps que nous puissions établir un plan.
-Je vais visualiser ce que nous devons faire pour le tuer. Annonce ma cousine.
Ses yeux deviennent dorés. Au bout de quelques instants, ils redeviennent comme avant, et elle se tourne vers nous.
-Alors, si je vous dis que nous avons une chance sur huit millions de le tuer, ne vous découragez pas. Il se pourrait que ce soit la bonne.
-Une chance sur huit millions ? Répète Zrake, incrédule.
-C’est bien cela.
-Alors, voilà ce que nous allons faire. Commence Alsmë. Yllianna, tu utiliseras tes pouvoirs au fur et à mesure, les uns après les autres. Tu peux commencer par n’importe lequel, de toute manière, ça ne fera que le ralentir. Joota, tu arrêteras le temps quand je te le dirai. Strawen, tu useras de ta vitesse pour le faire aller un peu partout. Plysten, tu le combattras du ciel. Styn, tu nous diras, selon le déroulement du combat, si nous sommes sur la bonne voie. Sinon, tu nous orienteras. Traï, tu resteras à l’écart. Tu protégeras ta sœur. Tes pouvoirs ne pourront rien faire contre lui. Zrake… tu sais ce que tu dois faire. Quant à moi, je m’approcherai le plus possible, puis disparaîtrai. Je le blesserai petit à petit. C’est la seule chose à faire.
Nous nous regardons, nos armes bien en mains. Il y a un flash, puis le foudroyeur se remet en mouvement. Comme si nous avions mis un film sur « pause » et qu’il reprenait. Je vois qu’il commence à envoyer des éclairs un peu partout dans le ciel. Alors, sans réfléchir plus longtemps, mes yeux deviennent étincelants et je lui envoie des boules vertes électriques dessus. Il les contre par des éclairs, et j’enchaîne immédiatement avec des boules de feu. Mes yeux sont étincelants. Zrake est un peu au-dessus du sol, et soulève tout autour d’elle. Ses yeux rouges nous éclairent. A mon tour, je soulève la terre et au même moment, nous envoyons tout dans sa direction. Le foudroyeur esquive les pierres qui volent vers lui. Il s’approche un peu plus de nous. Alors, Alsmë court vers lui, et quand il veut lui envoyer des éclairs dessus, elle disparaît, puis réapparaît derrière lui, en même temps que Strawen, qui, quelques secondes avant, était derrière nous. Krust contre chaque coups d’Alsmë, qui, muni d’une épée, essaye de le blesser, tant bien que mal.
-Un foudroyeur ne peut mourir qu’en étant assassiné par quelqu’un portant le même sang ! Crie Krust en mettant Alsmë et Strawen à terre. Vous ne pourrez jamais me tuer !
Plysten vole vers lui et essaie de le blesser, mais il est lui aussi envoyé au sol. Je tourne la tête vers ma cousine. Mais elle est prisonnière entre les bras de Kneeler, qui essaie de lui couper le souffle, de l'étrangler. Je me précipite vers eux du mieux que je peux, perdant l’équilibre à cause de ma blessure à plusieurs reprises. Mon cousin a les yeux qui scintillent exactement de la même manière que Krust. Je regarde ma cousine, ne sachant quoi faire. Je ne peux pas le tuer. Je n’y arriverai jamais. Et je ne peux pas le laisser tuer ma cousine en allant tuer le foudroyeur parce que je risque de les perdre tous les deux. Traï surgit alors de nul part, un poignard à la main. Il enlève le bras de son frère du coup de Styn, et se lance dans un affrontement contre lui. Ma cousine reprend son souffle avec peine, mais tout à l’air de se passer comme elle l’avait vu. Krust a dit qu’il ne pouvait mourir qu’en étant tué par quelqu’un ayant le même sang. Je suis une de ses descendantes. J’ai forcément une partie de son sang dans mes veines. Alors, à ce moment, Styn me fait signe d’y aller. Je lance un regard à Joota, qui arrête le temps pour le foudroyeur. Je cours à toute vitesse vers Krust, et brandis mon poignard. Mais à ce moment-là, je vois ses yeux bouger. Il se remet en mouvement et foudroie Joota qui se retrouve cloué au sol. Plus que jamais remplie de haine, je plante alors mon poignard dans sa chair, en sortant son cœur encore battant. Je lève mon bras vers le ciel, offrant l’âme de mon ennemi au soleil qui réapparaît dans les nuages noirs, et, de ses rayons chauds, foudroie le cœur qui se brise en mille morceaux. J’observe Krust partir en fumée, un dernier regard se portant sur ce qui lui permettait de vivre il y a quelques instants encore. Il ne reste plus que de la cendre sur la terre affaiblie par notre combat. Tous les corps inertes, où même ceux encore vivants de son armée partent en fumée dans un seul et même mouvement : celui du vent que je crée. La malédiction vient d’être levée, tout redevient enfin comme avant. Plus personne ne se mettra en travers de mon chemin. Jamais plus je ne laisserais quelqu’un m’enlever tous ceux qui me sont chers.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

Hello tout le monde !

Et voilà, tous les chapitres du tome 1 d’Yllianna sont publiés ! J’espère que ce roman vous plaira ;) je vais poster le tome 2 sous peu.

Bonne lecture et n’hésitez pas à laisser un commentaire !

Jane
elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par elohane »

:(
Mais c'est trop triste
L'histoire de Joota et... Kneeler comment lui ???
Enfin bref ça m'a bouleversé ce premier tome est une réussite, bravo Jane ! Ton talent est énorme.
Je trouve qu'Yllianna prend en maturité et devient de plus en plus forte. Je l'aime bien mais mon chouchou c'est Joota 8-)
Je te l'ai déjà dit mais je le redis, les prénoms des personnages sont juste géniaux !
Re-bravo, c'est hyper addictif de te lire :lol:
Hâte de lire la suite.
Je t'aime ❤️
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

elohane a écrit : dim. 25 déc., 2022 5:10 pm :(
Mais c'est trop triste
L'histoire de Joota et... Kneeler comment lui ???
Enfin bref ça m'a bouleversé ce premier tome est une réussite, bravo Jane ! Ton talent est énorme.
Je trouve qu'Yllianna prend en maturité et devient de plus en plus forte. Je l'aime bien mais mon chouchou c'est Joota 8-)
Je te l'ai déjà dit mais je le redis, les prénoms des personnages sont juste géniaux !
Re-bravo, c'est hyper addictif de te lire :lol:
Hâte de lire la suite.
Je t'aime ❤️
Merci beaucoup pour ton avis !
Oui, je sais… mais c’était fait exprès que ce soit triste, alors si j’ai réussi, ça me va, même si moi aussi ça m’a blessé de l’écrire.
Merci beaucoup ma best, c’est trop gentil !! Wow, je pleure maintenant à cause de toi :cry: (tu peux te féliciter pour ça, hein :lol:)
Ouiiii ! Moi aussi Joota est mon chouchou, je l’ai.e vraiment beaucoup. Surtout dans le deuxième tome, enfin, tu verras vu que je vais le poster aujourd’hui !
Oh merci ! J’ai eu peur que vous vous perdiez un peu avec les prénoms… A vrai dire, je n’ai pas utiliser des prénoms qui existent parce que j’ai toujours le visage de quelqu’un associé, et pas le visage du personnage que j’ai créé, et ça me perturbe.
Oh merci ! C’est hyper addictif de te lire aussi, j’adore ce que tu écris <3
Je poste ça maintenant 8-)
Je t’aime aussi ❤️
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I & II] [Dystopie/Action/Post-Apocalyptique/Science-Fiction]

Message par JaneSerpentard »

YLLIANNA

| † | † |

Tome 2 : L’espoir

| † | † |

Jane Parker Barnes


◊~◊~◊

 « Entre le combat et la défaite, l’espoir survit toujours »

◊~◊~◊


Hello tout le monde ! J’espère que vous allez bien ;)

Voilà le tome 2 d’Yllianna. J’espère qu’il vous plaira autant que le premier, voire même plus ! J'ai adoré l’écrire et il ne me reste environ que deux chapitres à faire pour que ce second tome soit fini ! J’hésite vraiment à faire une tome 3 sachant que je ne sais pas si j’aurais assez d’inspiration et de temps, même si j’ai déjà un peu l’histoire en tête… mais bon, tout ça dépendra évidemment de la fin de ce second tome ;)

Alors pour ce tome, il n’y a pas encore de résumé, parce que je n’arrive pas à en faire, et parce que je les fais souvent à la fin.

Je tiens juste à préciser qu’il s’agit de la suite directe du tome 1, donc je vous conseille de relire la fin du premier pour enchaîner directement avec le premier chapitre du second tome.



Un petit rappel rapide : toute reproduction, même partielle, est strictement interdite conformément au Code de la Propriété Intellectuelle. Vous n’êtes donc pas habilité à reproduire, représenter ou commercialiser ces contenus. En toute hypothèse, vous ne pouvez réaliser aucune utilisation secondaire des contenus du site à titre onéreux ou gratuit. Tous les lieux, personnages et actions présentés sont la propriété de l'écrivain. En aucun cas, ils ne doivent influencer d'autres récits. Copyright 2022 ©


Sommaire

| † | † |


Partie I : Le retour

| † | † |

-Chapitre 1
-Chapitre 2
-Chapitre 3
-Chapitre 4
-Chapitre 5
-Chapitre 6
-Chapitre 7
-Chapitre 8


Liste des prévenus

| † | † |


-elohane
-KatnissEverllark
-missblizz
-Rousseau2238
-JoshEverllark
-Tifennjh
-Shawneenat
-Elwasen
Dernière modification par JaneSerpentard le sam. 14 janv., 2023 12:05 pm, modifié 9 fois.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I & II] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

Partie I : Le retour


| † | † |



CHAPITRE I


J’entends des cris de joie qui me parviennent à travers le vent frais qui chasse nos ennemis. Mon poignard toujours en main, je pose mes genoux à terre, affaiblie et anéantie par le combat que nous venons de mener. Je tourne le visage vers mes alliés, qui se redressent difficilement. Traï et Styn se prennent dans les bras l’un de l’autre, pleurant le départ de Kneeler. Alsmë et Zrake se félicitent mutuellement, Strawen et Plysten s’entraident. Mes yeux s’arrêtent soudain sur un corps inerte, toujours au sol. Joota… Il ne bouge plus. Je me lève et cours tant bien que mal dans sa direction. Ma jambe meurtrie me lance des décharges dans tout le corps, mais je poursuis mon chemin. Lorsque je vois mon ami immobile, les yeux clos, et le visage blessé, je m’écroule à côté de lui. Je pleure longuement, mon front reposant sur l’un de ses bras. Mes larmes m’étouffent presque… J’essaie de me ressaisir et respire un grand coup. Je m’assoie au sol et pose mes doigts sur son avant-bras afin d’obtenir son pouls. Mais je ne sens rien sous ma peau. Je place alors mes doigts dans son cou. Après quelques secondes, je sens son sang circuler sous mes doigts. Je me sens soudain soulagée. Ses paupières s’ouvrent doucement, me laissant apercevoir petit à petit le bleu magnifique de ses yeux. Il sourit faiblement, ses fossettes se dessinant imperceptiblement sur ses joues ternes.
-Tu l’as tué ? Demande-t-il dans un filet de voix.
-Oui… Nous avons réussi, Joota.
Il se redresse un peu, en position assise, ses jambes encore tendues sur la poussière.
-Tout le monde est en vie ?
-Presque… Dis-je doucement. Il manque Kneeler.
Mon ami ferme les yeux et une larme coule sur sa joue.
-Je suis tellement désolé, Yllianna. J’aurais dû essayer de le sauver de l’emprise du foudroyeur, j’aurais…
Je le serre dans mes bras avant qu’il termine sa phrase. Il est anéanti par la mort de mon cousin. Je pleure en silence, ma tête reposant sur son épaule. Notre objectif était de tuer le foudroyeur, et nous l’avons fait. Mais comme dans tout combat, il y a des conséquences. Je me souviens alors de ce que Joota m’a dit dans le bunker. Il m’a confié qu’il voulait sauver ses parents de l’emprise de Krust, et si les sauver signifiait leur ôter la vie en même temps que celle du foudroyeur, alors il le ferait.
-Tu sais, dis-je en le regardant dans les yeux. quelque part, nous l’avons sauvé.
Il acquiesce en silence avant de reposer sa tête au sol. Alsmë vient vers nous.
-Les Lumst ne devraient pas tarder à arriver sur les lieux… Nous devons partir d’ici le plus rapidement possible. Dit-elle.
-Où allons-nous aller ? Je demande. Nous allons rentrer à Olname grâce aux bracelets de téléportation ?
-C'est ce qu’il faudrait faire. Mais je ne suis pas certaine que nous aurons un accueil chaleureux une fois que Sir Gwandol saura ce que nous avons fait. Joota, tu peux te lever ? Demande-t-elle après un instant de silence.
-Je ne pense pas.
-Nous allons t’emmener jusqu’au bunker. Ensuite, Zrake créera une autre réalité. Ainsi, quand les Lumst arriveront, ils ne sauront pas que nous sommes ici.
-Mais ils sauront que le foudroyeur n’existe plus… Et ils nous chercheront. Dis-je doucement.
-Nous profiterons du moment où ils nous chercheront pour partir. Nous serons dans le bunker -qu’ils ne verront jamais- et nous nous servirons de nos bracelets de téléportation pour rejoindre notre pays. Une fois là-bas… il faudra être discret. Dit Alsmë.
J'acquiesce d’un signe bref de la tête et nous aidons Joota à se mettre sur ses jambes. C’est à mon tour de l’aider. Il passe ses bras derrière nos cous mais je sens bien qu’il est faible. Il ne pourra pas marcher jusqu’au bunker. Je regarde mon bracelet de téléportation et les coordonnées des lieux les plus proches y apparaissent. Et il y a les coordonnées du bunker. Joota tombe à terre avant que je ne clique dessus. Je me précipite vers lui en même temps qu’Alsmë.
-Je vais chercher des renforts. Annonce cette dernière en courant rejoindre Zrake.
-Comment va ta jambe ? Demande Joota.
-Ça n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est que tu sois en sécurité lorsque les Lumst viendront.
Un long silence s’installe durant lequel je regarde Styn et Traï pleurer dans les bras l’un de l’autre. Puis il me prend la main et plante ses yeux dans les miens.
-Merci. Souffle-t-il. Merci de toujours être là pour moi.
Je le regarde, hésitante. Puis, avant que je ne change d’avis, je dépose un bref baiser sur sa joue lisse et le sers dans mes bras.
-Je serais toujours là pour toi, Joota. Chuchotais-je. Je te le promets…
Lorsque j’entends des bruits de pas, je m’assoie sur mes genoux. Zrake et Alsmë arrivent avec une planche.
-Nous l’avons trouvée dans le bunker. Explique Zrake. Cela devrait faire l’affaire…
Elles déposent la planche sur la terre et Joota se soulève un peu pour se mettre dessus.
-Je vais chercher Traï pour nous aider à te transporter à l'abri. Annonce Zrake.
-Nous pouvons utiliser les bracelets de téléportation. Dis-je doucement. Nous y serions plus rapidement.
Notre chef de combat approuve et tape les coordonnées. Je prend le poignet de Joota entre mes mains et fait défiler les dizaines de coordonnées qui s’affichent.
-Quand tu te sens près, appuie. Je le ferai en même temps que toi. Lui dis-je.
Strawen, Plysten, Styn et Traï nous rejoignent. Quand mon ami pose ses doigts sur son poignet, tout le monde imite son geste et tout disparaît autour de nous. Le soleil qui régnait s’évanouit pour laisser la place au noir complet. J’ai l’impression de tomber durant de longues heures avant de reprendre contact avec le sol. Je me réceptionne comme la première fois. Je regarde autour de moi et découvre Joota sur le même matelas que celui où j’étais allongée avant de repartir au combat. Comment a-t-il pu être ici aussi vite ? Je m’approche un peu plus. Ma cousine, assise sur une chaise, me regarde avec un air perplexe.
-Où étais-tu ? Demande-t-elle.
-Je viens d’arriver… depuis quand êtes-vous là ?
-Depuis au moins une heure. Me répond Traï. Ton bracelet doit être dysfonctionnel.
-C’est un problème pour revenir à Olname. Me fait remarquer Zrake. Mais j’ai pris des bracelets de rechange.
J'enlève celui que j’ai au poignet et met l’autre, qu’elle me tend.
-Quand allons-nous partir ? Demande Traï.
-Quand les Lumst seront ici. C'est-à-dire, dans peu de temps.
Soudain, nous entendons un bruit sourd en dehors du bunker. Ce doit être l’hovercraft des Lumst qui se pose sur le sol.
-C’est le moment. Annonce Alsmë.
Plysten et Strawen acquiesce et appuient sur leur bracelet en même temps. Styn et Traï ne tardent pas à le faire également. Zrake me fait signe de la tête. Je m’approche de Joota et appuie sur son poignet en même temps que sur le miens. Nous chutons ensemble vers notre pays.

elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par elohane »

JE SUIS TROP HEUREUSE
elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par elohane »

ok maintenant que j'ai postée ça je peux lire :D
elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par elohane »

Ok c'est juste trop bien, j'adore. Inutile de le répéter mais Joota marrie toi à moi ? Je veux dire, Yllianna et lui sont juste trop mim's. J'adore tout les personnages, mais je dois te demander : POURQUOI
pourquoi Kneeler ? Jane... tueuse va. ;(
Hâte de la suiiite
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

elohane a écrit : sam. 31 déc., 2022 1:35 pm JE SUIS TROP HEUREUSE
:lol: Je t’aime <3
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

elohane a écrit : sam. 31 déc., 2022 1:35 pm ok maintenant que j'ai postée ça je peux lire :D
Ouiiii !
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

elohane a écrit : sam. 31 déc., 2022 1:40 pm Ok c'est juste trop bien, j'adore. Inutile de le répéter mais Joota marrie toi à moi ? Je veux dire, Yllianna et lui sont juste trop mim's. J'adore tout les personnages, mais je dois te demander : POURQUOI
pourquoi Kneeler ? Jane... tueuse va. ;(
Hâte de la suiiite
Merci ! :lol: Joota… je l’aime tellement. Pas possible, il est déjà marié avec sa créatrice (moi :twisted: :lol:)
:oops: je suis sincèrement désolée pour Kneeler… j’ai pleuré en écrivant ça, mais c’était nécessaire. Malheureusement, tu n’es pas au bout de tes peines :roll:
Je la poste tout de suiiiite !
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I & II] [Post-Apocalyptique / Science-Fiction / Dystopie]

Message par JaneSerpentard »

CHAPITRE II


Quand mes pieds touchent le sol, j’ai du mal à respirer. Je redresse la tête et découvre la cité d’Olname dans le brouillard. Nous venons d’arriver dans l’arène, le dernier endroit que nous avons vu de la cité. Maintenant que je vois ce lieu, le moment où je m’y tenais la dernière fois me paraît bien lointain. J’ai quitté cette ville pour combattre le foudroyeur il y a quelques jours à peine mais j’ai l’impression que je suis partie de la cité il y a près de plusieurs années entières. Il s’est passé tellement de choses en si peu de temps… Je regarde autour de moi mais ne vois rien. Il fait nuit et Olname est plongée dans la fumée. Zrake et Alsmë apparaissent juste devant moi.
-Est-ce que tout le monde est là ? Demande notre chef de combat.
Styn et Traï avancent vers nous, et Plysten et Strawen en font de même. Nous sommes tous revenus chez nous. Je regarde Joota, au sol. Je vois qu’il essaye de nous cacher sa douleur, mais il est gravement blessé. Il faut à tout prix l’emmener à l’hôpital.
-Maintenant que nous sommes ici, il va falloir assumer les conséquences de nos actes. Dit Zrake. Nous avons défié les Lumst en partant en mission. La sanction ne sera pas minime… Mais avant toute chose, tant que Ælwuil reste à Trilm avec son armée, nous serons en sécurité. Il faut que nous passions inaperçus, que nous soyons extrêmement discrets. Mais il faut avant tout que nous emmenions Joota à l’hôpital. Et Yllianna aussi.
-Comment allons-nous faire ? Demande ma cousine. Nous sommes recherchés, c’est sûr. Et si nous rentrons tous dans l’hôpital, et que le personnel en parle au directeur des Lumst…
-Rien de tout cela ne se passera. La coupe Alsmë. L’hôpital est dirigé par mon frère, Enüd. Il nous protégera.
Une alarme assourdissante retentit alors. Les hauts-parleurs situés dans tous les coins de rue, y compris devant l’arène, se mettent à grésiller.
« Mesdames et messieurs, nous sommes navrés de vous réveiller en pleine nuit, mais nous avons une annonce des plus importante à vous faire. Sachez que certaines recrues des Lumst ont disparu ! Notre armée n’est plus constituée que de très peu de soldats… Nous n’avons pas encore eu de retour sur la mission qu’ils mènent à Trilm, pour tuer le foudroyeur. Les forces de l’ordre vont partir dès maintenant à la recherche des soldats qui ont fui notre communauté ! Nous allons mettre, partout dans la ville, des affiches avec leurs noms, prénoms, et leurs visages. Si vous les croisez dans la rue, appeler directement ce numéro : 1209. Vous jouez désormais un rôle crucial. Aidez-nous à les retrouver et vous serez grandement récompensés ! »
Après ces mots, nous nous regardons tous, oubliant presque notre état de santé. La panique me gagne quand tous les lampadaires s’allument et que j’entends le bruit des caméras qui tournent. Il faut absolument se cacher…
-Traï et Plysten, portez Joota et suivez-nous. Annonce Zrake.
Je respire un grand bol d’air pour me calmer un peu. Mon rythme cardiaque ralentit petit-à-petit. Nous sortons de l’arène doucement, sans faire de bruit.
-Faites glisser vos doigts dans vos cous. Il y a une capuche dissimulée.
Je porte ma main dans ma nuque et je sens alors du tissu entre mes doigts. Je relève la capuche sur ma tête en même temps que tout le monde. Nous avançons dans les rues, contournant les caméras et les lumières.
-L’hôpital se trouve à quelques kilomètres. Annonce Alsmë. Nous devons encore marcher durant une bonne vingtaine de minutes. Elle se tourne vers Traï et Plysten. Vous tiendrez jusque-là ?
Ils acquiescent en silence et nous continuons à avancer. Nous évitons les grands axes où l’on entend déjà le peuple qui grouille pour nous chercher. Soudain, Zrake et Alsmë s’arrêtent net et nous en faisons de même.
-Qu’y a-t-il ? Je demande.
-Une troupe des forces de l’ordre ne va pas tarder à passer au-dessus de nous. M’explique Zrake. Abritons-nous sous ces arcades.
Je m’avance vers l’arcade de pierre qui se trouve à quelques mètres de moi. Il y en a assez pour nous tous. Nous nous collons au mur. Des lumières venues du ciel éclairent la ruelle dans laquelle nous sommes. Ce doit être des hovercrafts qui survolent la ville pour nous trouver… Strawen, qui est dans une arcade en face de moi, ferme les yeux et retient sa respiration. Quand le bruit assourdissant disparaît enfin, je me détends un peu. Je sais que nous allons avoir du mal à nous cacher tout le temps. Alsmë nous fait signe d’avancer. Je sors de ma cachette et regarde tout de même les alentours. Mon cœur bat la chamade et mes mains tremblent fortement. Je respire un grand coup et attend que Plysten et Traï arrivent à mon niveau pour m’assurer que Joota tient bon. Il a les yeux clos. Je lui prends la main pour lui dire que je suis là, mais elle est gelée.
-Il faut se dépêcher. Dis-je à Zrake. Il ne tiendra pas longtemps sans soins.
Elle acquiesce et se remet en route. Je lance un regard inquiet sur Joota puis rejoins ma cousine. Elle me lance un regard en coin avant de détourner la tête. Nous avançons sans mot dire à travers les ruelles de la cité. Une lampe grésille soudain dans la rue perpendiculaire à celle dans laquelle nous sommes. Je prends instinctivement mon poignard. Alsmë s’arrête et nous fait signe de la main pour que nous en fassions de même.
-Ce n’est rien. Nous sommes arrivés à destination ! Il va falloir faire très attention. Il y a des caméras dans tous les angles de l’hôpital. On avancera deux par deux, quand les caméras seront tournées à l’opposé de nous.
-Sinon, je peux créer un vent violent pour détruire les caméras. Je suggère.
-Tu peux toujours essayer… mais il ne faut surtout pas être repéré.
Je ferme les yeux et remet mon poignard à ma ceinture. Je place mes mains l’une au-dessus de l’autre, formant une sphère. Je sens de l’air passer entre mes doigts et mes paumes. J’écarte mes mains afin d’agrandir le vent et envoie de toutes mes forces la boule que je viens de créer vers l’hôpital. On entend alors des bruits de verre qui se brisent. Puis, les lumières rouge, qui indiquent que les caméras sont en marche, s’éteignent.
-Bien, allons-y maintenant. Dit Zrake.
Je reprend mon poignard en main et avance, toujours sur mes gardes, vers la porte de l’hôpital. Alsmë l’ouvre doucement. Elle entre, Zrake à ses côtés, puis je les suis. Une fois que tout le monde est rentré, Zrake ferme la porte. A l’intérieur, quelques lumières grésillent dans le hall. Il fait froid… Tout est blanc, à l’exception des portes qui doivent donner sur des chambres. Elles sont noires.
-Alsmë ? Dit une voix dans la pénombre. Qu’est-ce que tu fais ici ?
Notre chef de combat s’approche de la silhouette, une dague en main.
-Enüd… Souffle-t-elle en le prenant dans ses bras.
Nous assistons à la scène mais ne disons rien. Il se déroule quelques minutes durant lesquels elle lui explique la situation.
-Bien. Suivez-moi. Dit-il.
Ma cousine avance et je la suis. Le frère d’Alsmë est un homme plus âgé qu’elle et plus grand. En revanche, il a les cheveux aussi roux que sa sœur. Sa blouse blanche se fond au décor à chacun de ses pas. Il nous guide jusqu’à un étage, où il s’arrête enfin.
-Qui à besoin de soin en urgence ? Demande-t-il à sa sœur.
-Joota. Répond-elle en le lui montrant.
Le médecin s’approche de mon ami et lui prend directement le pouls. Puis il demande à Plysten et Traï de l’emmener dans la chambre juste derrière moi. Quand Joota passe la porte, mon cœur se sert. Il est faible et nous sommes en danger… je n’aime pas ça. Enüd ferme la porte et nous attendons tous d’entendre son diagnostic. Des chaises trônent dans le couloir. Je m’assoie sur l’une d’elle, épuisée et anéantie. Les minutes me paraissent interminables. Chaque seconde qui passe me paraît être un siècle entier. Je respire longuement, pour éviter de montrer à quel point je suis inquiète. Ma cousine s’assoit en face de moi, à un mètre à peine. Elle me regarde mais je fixe mes pieds. Si je lève les yeux, je sais que des larmes vont couler. Et je ne veux pas me montrer vulnérable. Même devant ma cousine. Avant, je savais que je pouvais tout lui confier. Mais aujourd’hui, elle n’est plus la même. Elle a changée, je le vois. Enüd sort de la chambre et ferme la porte derrière lui. Il vient me voir directement.
-Yllianna ? Demande-t-il.
-Oui, c’est moi.
-Il faut que quelqu’un reste avec votre ami et il a demandé à ce que ça soit vous. Vous voulez bien y aller ?
-Oui, bien sûr. Dis-je, une larme coulant sur ma joue au rythme des battements de mon cœur.
-Bien. Je vais vous laisser. J’imagine que vous avez besoin de repos, vous aussi.
-Merci.
Il s’en va parler à Zrake et Alsmë pour leur expliquer la situation.
Je rentre dans la chambre et ferme la porte derrière moi. Joota est allongé dans le lit d’hôpital et respire calmement. Il a un cathéter dans le bras gauche, posé sur la couverture. Un électrocardiogramme est positionné au-dessus d’un ordinateur, à côté du lit. Je m’approche de lui et m’assoie sur la chaise libre, que je place à quelques centimètres à peine du lit. Je prend sa main droite entre mes deux paumes et il ouvre les yeux péniblement. Il tourne son visage vers moi et sourit doucement, faisant apparaître ses fossettes.
-Yllianna… Souffle-t-il.
Il caresse mes doigts de sa main et ferme les yeux. Ce n’est que maintenant que je laisse le torrent de larmes couler sur mes joues.
-Merci d’être là. Dit-il en essuyant les perles transparentes qui mouille mon visage.
-C’est normal, Joota. Je sais que tu ferais la même chose pour moi.
Il cligne plusieurs fois des yeux, comme si ce que je lui avais dit l'affectait. Je change la chaise de position et pose ma tête sur le matelas, un peu au-dessus de sa tête.
-Pourquoi est-ce que tu voulais que ça soit moi ? Je murmure.
Il se racle la gorge avant de laisser rouler une larme le long de son nez.
-Tu es la seule personne qui compte pour moi.
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I & II] [Post-Apocalyptique / Science-Fiction / Dystopie]

Message par JaneSerpentard »

BONNE ANNÉE 2023 À TOUS !!!
elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par elohane »

JaneSerpentard a écrit : sam. 31 déc., 2022 5:08 pm
elohane a écrit : sam. 31 déc., 2022 1:40 pm Ok c'est juste trop bien, j'adore. Inutile de le répéter mais Joota marrie toi à moi ? Je veux dire, Yllianna et lui sont juste trop mim's. J'adore tout les personnages, mais je dois te demander : POURQUOI
pourquoi Kneeler ? Jane... tueuse va. ;(
Hâte de la suiiite
Merci ! :lol: Joota… je l’aime tellement. Pas possible, il est déjà marié avec sa créatrice (moi :twisted: :lol:)
:oops: je suis sincèrement désolée pour Kneeler… j’ai pleuré en écrivant ça, mais c’était nécessaire. Malheureusement, tu n’es pas au bout de tes peines :roll:
Je la poste tout de suiiiite !
MEUH NON il est pas marié à toi si ??? Mais non ! Pas possible ! Bon alors... je vais trouver un moyen qu'il y ait le divorce :twisted:
Comment ça pas au bout de mes peines ??? Mais un peu de compassion pour les lecteurs oui !
Hâte de lire !
elohane

Profil sur Booknode

Messages : 3060
Inscription : ven. 27 mars, 2020 3:16 pm

Re: Yllianna [I & II] [Post-Apocalyptique / Science-Fiction / Dystopie]

Message par elohane »

LE BISOU !!!! LE BISOU !!!! LE BISOU !!!!!! LE BISOU !!!!!!
allez quoooooi joota kesketufou ! embrasse là ! je sais qu'habituellement tu es à moi... mais tu peux faire une exception !
Oh et Alsmë je l'adore quoi... Ils sont tous stylés... Par contre dis moi ça devient de plus en plus triste là ! Yllianna qui pleure en allant voir Joota ! Mais les gars un peu de soleil dans la vie oui... En plus t'as des pouvoirs Ylli', c'est trop bien. Moi aussi je veux.
Bref encore super chapitre. Tu devrais te faire éditer tiens :lol: Bravo !
Bisous ! ;)
JaneSerpentard

Profil sur Booknode

Messages : 2311
Inscription : mar. 04 févr., 2020 9:35 am

Re: Yllianna [I] [Dystopie/Action]

Message par JaneSerpentard »

elohane a écrit : dim. 01 janv., 2023 6:35 pm MEUH NON il est pas marié à toi si ??? Mais non ! Pas possible ! Bon alors... je vais trouver un moyen qu'il y ait le divorce :twisted:
Comment ça pas au bout de mes peines ??? Mais un peu de compassion pour les lecteurs oui !
Hâte de lire !
Baaaah… non, mais alors logiquement je suis sa mère :lol: (non je rigole :lol:) JAMAIS :twisted:
Un peu de compassion… laisse-moi réfléchir. Non ? :twisted: Bon ok, si tu veux on passe de mort a souffrance. C’est bon, ça te va mieux ? :lol:
Répondre

Revenir à « Essais et créations en plusieurs parties »