THEÂTRE - Scènes diverses -

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Asoline

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THEÂTRE - Scènes diverses -

Message par Asoline »

Bonjour,
Je me présente rapidement. Je m'appelle Zoé je suis inscrite ici depuis 2013, j'ai commencé par poster des poèmes, quand j'ai commencé à écrire, sur lequel je ne suis plus très active mais que vous pouvez retrouver sur le forum Poésie, sujet "Peine Ombre".
Depuis je suis allée en licence de Lettres et j'ai fait un Cycle à Orientation Professionnel Théâtre, dans lequel je me suis spécialisée en écriture dramatique et mise en scène. J'ai d'ailleurs écrit et mis en scène mon premier spectacle en juin pour mon examen qui s'appelle "Je voudrais être un livre".
Retrouvez le teaser :
https://www.youtube.com/watch?v=LcxqVvL7AdM

Ce sujet vous présente des scènes seules que j'ai écrit en exercice ou essai. Il y a de tous les styles et toutes les formes.
Je précise que, ces textes sont soumis à des droits d'auteurs. Vous ne pouvez pas les copier ou les utiliser sans mon autorisation.
Pour toute information : anonymartiste@gmail.com


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Dernière modification par Asoline le sam. 08 oct., 2022 12:44 pm, modifié 3 fois.
Asoline

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Là où s'arrête la Terre...

Message par Asoline »

Là où s'arrête la Terre, la mer tombe


Sur scène, Letizia et son petit frère Matéo.
Au milieu de la scène, une grande douche de lumière jaune dessine une île. Le reste de la scène est
plongée dans une faible lumière bleue. Les enfants sont sur l'île, chacun à un bord, ils ne de
regardent pas, leurs yeux sont plongés dans l'horizon. Au milieu d'eux, quelques affaires, dont des
couvertures, sont regroupées.


MATEO : Le dernier oiseau a quitté l'île.
LETIZIA : J'ai faim.
MATEO : Tu entends ce que je te dis ?
LETIZIA : Oui. Temps. Non.
MATEO : Le dernier oiseau a quitté l'île.
LETIZIA : Oui, j'ai compris, et je suis en colère. On aurait du l'attraper et le manger.
MATEO : Non. On l'aurait gardé en vie.
LETIZIA : Je l'aurais tué et mangé toute seule alors.
MATEO : Je t'aurais empêchée.
LETIZIA : Tu n'aurais rien fait du tout. Temps. Toi aussi tu as faim.
MATEO : Je peux manger autre chose.
LETIZIA : Le dernier oiseau est parti ! Il n'y a plus rien.

Temps.

MATEO : Si l'oiseau est parti, ça veut dire que la nuit va tomber.
LETIZIA : Ça veut dire aussi qu'il est allé chercher à manger ailleurs et qu'il ne reviendra pas.
Jamais.
MATEO : Pourquoi tu t'énerves ?
LETIZIA : Parce que tout le monde part, tout fout le camp.
MATEO : Sauf la mer. L'eau a encore monté.

Matéo frissonne, Letizia tourne la tête pour le regarder.

LETIZIA : Tu as froid, allons nous réchauffer.

La lumière de la douche diminue et se fait plus froide. Les enfants sont installés au milieu sous une
couverture. Letizia frotte le dos de son frère pour le réchauffer.


LETIZIA : Je n'aime pas me coucher le ventre vide.
MATEO : Toi, tu ne penses qu'à manger et à dormir.
LETIZIA : À quoi d'autre veux-tu que je pense ? Temps. À quoi tu penses, toi ?
MATEO : Je regarde et je pense après. Je regarde la mer et je pense : "Combien y a-til de poissons
dans la mer ?". Et alors j'imagine des tas d'espèces de poissons différentes. J'imagine des discus
rouge et bleu, des barbus rosés, ces sortes de mini poissons rouges, des tetras de toutes les couleurs,
avec les écailles qui brillent dans les rayons du soleil. Il y a aussi de plus gros poissons qui nagent
au milieu des bancs de petits poissons, c'est un tableau, il y a un équilibre.

Il tourne la tête vers Letizia et se rend compte qu'elle s'est endormie. Il se blottie contre elle et
ferme les yeux. On entend des bruits de vagues qui semblent les bercer. Une vague claque plus fort
que les autres. Matéo ouvre brusquement les yeux.


MATEO : Leti... Silence. Leti. Puis plus fort. Le-ti.

Letizia se réveille.

LETIZIA : Avec toi on ne peut ni manger ni dormir.
MATEO : Je crois voir quelque chose là-bas.
LETIZIA : Tu rêves encore. Dors.
MATEO : Il y a quelque chose, là-bas.
LETIZIA : Il n'y a rien là-bas, que veux-tu qu'il y ait ?
MATEO : On dirait un poisson-chat qui luit sous la lune.
LETIZIA : Il n'y a rien, rien que l'eau.

Temps.

LA SIRENE : Je suis là les enfants.
LETIZIA : Qui est là ? Qui a parlé ? Tu as entendu ?
MATEO : Non.
LETIZIA : Ne te moques pas de moi. C'est pas drôle !
MATEO : Je n'ai rien fait.
LETIZIA : Tu essaies de me faire peur.
LA SIRENE : Les enfants, je suis là. Je suis revenue.
LETIZIA : Maman ? C'est toi Maman ?
LA SIRENE : Ma chérie, c'est moi. Je suis revenue. Je suis revenue vous chercher.
LETIZIA : Tu entends Matéo ? C'est Maman !
MATEO : Non.
LETIZIA : Si, écoute. Elle est là. Tu la vois?
MATEO : Non. Ce n'est pas elle.
LA SIRENE : Venez. Venez les enfants, partons.

Letizia se lève, Matéo la retient.

MATEO : Non. Arrête ! Leti, ce n'est pas elle, n'y va pas !
LETIZIA : Je la vois.

Elle a les yeux fixés sur l'horizon.

MATEO : Écoute-moi. Leti ! Regarde-moi pour une fois. Je t'en prie arrête.

Letizia disparaît laissant Matéo seul.

MATEO : Leti, la mer est encore montée, les oiseaux ne reviendront pas, Leti, revient me dire
combien tu as vu de poissons.


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Dernière modification par Asoline le sam. 08 oct., 2022 12:18 pm, modifié 3 fois.
Asoline

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Pizza quatre saisons

Message par Asoline »

Pizza quatre saisons



Elle - Simon a dû remplir un certain nombre de critères pour que j'accepte un premier rendez-vous.
Le premier de ces critères, c'est l'apparence générale. Je suis du genre à dire que qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture, mais, on ne va pas se mentir, la couverture est un assez bon indice pour savoir si on a dans les mains le futur prix Apollinaire, ou plutôt un énième roman pour femme célibataire de 40 ans qui lit exclusivement sur la plage, la première semaine d'août.

Lui - Alice m'a tout de suite plu.

Elle - Disons que, d'un point de vue global, il m'a fait bonne impression.
Le look "premier de la classe", OK. Ça ne vaut pas l'anneau à l'oreille et le perfecto en cuir, mais il fait propre sur lui, petit point bonus pour la paire de lunettes, ça lui donne un air littéraire.
Je le regarde lire le menu et se concentrer pour choisir.
Oui.
Ça lui va bien ces lunettes. J'arrive à l'imaginer m'écrire de longues lettres d'amour enflammées au stylo Bic dans son vingt mètres carrés.

Lui - Quand je l'ai vu pour la première fois, elle était nonchalamment adossée à un mur, les bras croisés. J'ai trouvé qu'elle avait de belles jambes, et un bon sens de l'humour. Elle m'a tout de suite plu. Je ne sais pas, ça ne s'explique pas. Je crois que si les coups de foudre existent, ça doit ressembler à ça.

Elle - Quand nous avons appris à nous connaître, principalement parce que nous faisons partie du même cercle d'amis, j'ai commencé à cocher les cases de ma liste mentale qui détermine si un homme pourrait potentiellement m'intéresser ou non.

Lui - Je pense que je vais prendre la pizza quatre saisons.

Elle - Il ne mange pas de viande, ou très peu, il aime les animaux, il fait attention aux autres, preuve d'une empathie supérieure à la moyenne, et donc d'une bonne sensibilité. Là-dessus, il a marqué un certain nombre de points.
Pareil.

Lui - Elle me regarde intensément. C'est la première fois que nous nous retrouvons seulement tous les deux, et c'est la première fois que je vois si bien ses yeux. Ils ont quelque chose de pétillant, ils sont profonds, on dirait qu'ils essaient de me sonder.
Je n'ose pas soutenir son regard trop longtemps, je regarde ses cheveux, qui sont détachés. Je crois que je ne l'ai jamais vu les cheveux attachés. Puis je descends jusqu'à son chemisier, il est légèrement transparent, c'est joli.

Elle - Simon ne fume pas. Avant lui j'avais commencé à fréquenter Mohammed, le courant passait super bien entre nous. Puis j'ai découvert qu'il fumait, et qu'il ne voulait pas porter le préservatif, alors je lui ai dit que ça ne servait à rien d'aller plus loin, que je ne voulais pas lui faire de faux espoirs et que ça ne pourrait pas coller entre nous. J'espère que Simon n'a pas de problème avec le fait de mettre un préservatif. Je crois qu'il regarde mes seins, pile au moment où je me pose cette question.
Je suis allée fouiller sa page Facebook pour voir s'il y avait des traces de ses relations passées. J'ai cru comprendre qu'il avait eu deux relations officielles depuis 2012. Yasmine et Ophélie. J'ai noté trois points communs entre elles. Elles viennent toutes les deux de la campagne, ont les cheveux bouclés et ont visiblement une poitrine généreuse. J'espère que ce n'est pas un de ses critères essentiels...

Lui - Ce qui m'attire avant tout chez une femme, c'est la façon dont elle rit. Alice rit souvent, d'un rire franc, sincère et plutôt bruyant. Je ne sais pas pourquoi, ça me plaît. Ça me plaît les filles qui n'ont pas peur de rire.
C'est ça qui est bien chez Alice, on a l'impression qu'elle vit tout à fond, il faut être allé au moins une fois au cinéma avec elle pour comprendre ce que je veux dire.

Elle - Là où il a aussi marqué des points, c'est qu'il a une bonne culture générale. Je me suis rassurée sur le fait qu'il s'intéressait à peu près aux mêmes choses que moi. La littérature, le cinéma et la musique, notamment. Il a visiblement une très grande culture musicale. Je suis donc allée au fin fond de mes playlists pour trouver un groupe qu'il ne connaissait pas et tenter de l'impressionner un peu.
Tu as écouté la chanson que je t'ai envoyée ?

Lui – "Body" du groupe Mother Mother.
"Prends mes yeux, prends mon visage, mes bras, mes jambes, et prends mes mains, elles comprendront. Prends mon cœur et déchire-le, et prends mon cerveau, ou ce qu'il en reste. Prends ma langue et amuse-toi avec, car je suis fatiguée de ce corps."
Oui, j'ai même pris le temps de traduire les paroles. C'est Paul qui m'a dit de faire ça. Il dit que quand une fille nous fait écouter une chanson, c'est une sorte de message codé. Si sa théorie se révèle exacte, je pense que c'est plutôt bon signe pour moi.
Oui, j'ai trouvé ça chouette.

Elle - J'aime bien le fait qu'il utilise des mots et expressions comme "chouette", "sapristi", ou "miséricorde". Il finit toujours ses messages par "prends soin de toi", "rentre bien" , "fais attention à toi" ou "je suis là, si tu as besoin", ce qui nous amène à un autre critère qui lui a fait marquer des points, et qui m'a fait accepter ce premier rendez-vous, Simon est tendre et attentionné.

Lui - Elle écrit de jolis SMS. J'aime bien le fait qu'elle aime la poésie. Elle est attachée aux mots. Elle a donc sûrement pensé au fait que j'allais écouter les paroles de la chanson. Je m'autorise donc à regarder rapidement au travers de son chemisier.

Elle - Les premières fois, on fera l'amour dans le noir parce que j'aurai trop peur qu'il me compare à Yasmine, Ophélie et les potentielles autres filles avec qui il aura couché avant moi. Puis un jour, il demandera à allumer la lumière, parce qu'il aura envie de me voir. J'accepterai, surtout pour lui faire plaisir, et après quelques fois à découvert, ça ira mieux. Il me dira que, s'il savait peindre, il ferait mon portrait, je me sentirais belle et j'oublierai la poitrine généreuse de Yasmine et celle d'Ophélie.

Lui - Je prends confiance et je trouve un sujet de conversation qui nous met à l'aise tous les deux : la fois où ma vieille voiture a pris soudainement feu sur la rocade. Ça la fait rire. Nous nous racontons ces petites anecdotes de la vie qui font sourire. Comme la fois, en classe de quatrième, où je me suis retrouvé enfermé en caleçon dans le couloir du bateau pour aller en Angleterre.

Elle - Pour mon anniversaire il m'emmènera en week-end à Londres, parce que je lui aurais dit que je n'avais jamais pu y aller, même pas au collège en voyage scolaire.
J'achèverai de l'aimer complètement.

Lui - Ou la fois où je suis tombé dans le lavoir en voulant faire le malin devant les autres enfants du village, et que je n'arrivais pas à remonter.

Elle - Ensuite, nous emménagerons ensemble. Je ferai la cuisine, il fera la vaisselle, je prendrai l'habitude de m'asseoir les jambes repliées sur lui dans le canapé. On chantera sur les routes de campagne en allant chez ses grand parents, je lui caresserai les cheveux pendant qu'il conduira.

Lui - J'essaie de m'imaginer toutes les anecdotes qu'on aura à raconter dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans. Des anecdotes à nous. La fois où on aura quitté le restaurant en oubliant de payer, ou de celle où son lit clic-clac aura basculé pendant une nuit un peu trop mouvementée.
J'arrive facilement à me projeter sur le long terme avec Alice. C'est bête d'envisager la possible fin d'une relation qui n'a officiellement pas réellement commencé. Mais à cet instant, je la regarde, et je me dis qu'il n'y aura pas de fin, que...

Elle - J'écrirai. Il m'inspirera. J'écrirai que j'ai les cœur archi-chaud, qui brûle d'amour pour lui. Et lors d'un repas dans ma famille, pendant que je serai aux toilettes, ma tante lui dira que si un jour il partait, je ne m'en remettrais pas. Naïvement, il répondra :

Lui - ...ça n'arrivera pas.

Elle - Puis un jour il se lassera de moi, de mes sautes d'humeur, de mon envie d'être toujours collée à lui, de mon éternelle insatisfaction. Il se rappellera de ce que ma tante lui aura dit, il aura trop peur de me quitter, il me trompera, je le découvrirai.
Et tu partiras.

Lui - Pardon ?

Elle - Non, rien, j'étais dans ma tête. Tu disais ?


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Asoline

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L'Ecole des filles

Message par Asoline »

L’Ecole des filles


Charlie :
Soit on est un garçon, soit on est une fille et il ne faut pas mélanger. Les garçons vont à l’école des
garçons, et nous, les filles, on va à l’école des filles.

Mina :
A l’école de filles, on apprend rien sur les garçons. Juste que c’est un peu interdit. Et nous, les filles,
on a beau être des filles, on aime quand même bien les trucs interdits.

Lilou :
On croise les garçons dans la rue ou le matin en allant à l’école, ils sont sur l’autre trottoir. On a très
envie de se regarder.

Mina :
On a très envie de se parler.

Lilou :
Ils n’osent pas trop alors on fait tout pour attirer leur attention. « Salut les mecs ! Ça va ? »

Mina :
Et ils ne répondent pas, ils font semblant de ne pas entendre ou ils deviennent tout rouge et nous
tournent le dos.

Charlie :
Les garçons n’ont a priori, rien de particulier.

Mina :
Si, ils ont des cheveux, des cheveux qu’on voudrait caresser.

Charlie :
Les garçons n’ont rien de particulier, ils ont des cheveux comme les filles ont des cheveux.

Mina :
Ils ont des yeux faits pour nous regarder, même s’ils font comme s’ils ne voulaient pas le faire.

Charlie :
Les garçons ont des yeux pour regarder comme on a des yeux pour se regarder. Ils ont des bras, des
jambes, ils nous ressemblent beaucoup. Si bien que je me dis que je pourrais très bien être un
garçon.

Mina :
Si tu étais un garçon je t’embrasserais.

Charlie :
Qu’est-ce que ça changerait avec maintenant ?

Mina :
Puisque tu n’en aies pas un…

Charlie :
Pourquoi tu le ferais si j’en étais un et tu ne le fais pas maintenant ?

Mina :
Parce que c’est trop facile.

Lilou :
Parce que les garçons sont faits pour êtres embrassés, les lèvres des garçons sont faites pour être
mouillées.

Charlie :
Et pas celles des filles.

Lilou :
Celles des filles, c’est trop facile.

Charlie :
Pourquoi toujours penser à ce qu’ils sont faits pour être touchés ou pour vous regarder ? Ils sont
dans leur école et nous dans la nôtre, ça n’avait jamais posé problème jusqu’ici, je ne vois pas en
quoi c’est devenu essentiel.

Mina :
Parce que tu ne les regardes pas.

Lilou :
Oui, on t’a vu, tu ne les regardes pas, pas comme nous.

Mina :
Tu ne les regardes pas en voulant passer la main dans leurs cheveux, tu ne vois.

Lilou :
Tu ne vois pas leurs yeux qui sont faits pour te regarder, pour brûler ta peau, pile là où leur regard se
pose. Dans ta nuque, sur ta hanche, entre tes cuisses.

Mina :
Tu ne sens pas l’aimant, quand tu les vois, les vibrations tout en bas de ton ventre, dans ta culotte
qui te tire jusqu’aux mains des garçons, jusqu’à leurs doigts.

Lilou :
Tu ne les regardes pas en ordonnant, dans ta tête, à leurs yeux de descendre et de glisser entre tes
seins et sur tes fesses.

Charlie :
Non, je ne les regarde pas comme ça. Jamais. Je ne ressens pas ça non plus.

Mina :
Tu as peur.

Lilou :
Ou peut-être que tu es malade.

Charlie :
Non, je pense que c’est vous qui êtes malades.

Mina :
Toutes les filles sont comme nous. C’est pour ça qu’ils nous mettent dans d’autres écoles. Parce qu’ils
n’arrivent pas à nous contrôler sinon.

Lilou :
Parce que l’envie de plaire est trop forte. Le besoin de sentir leur haleine dans notre cou et leur
salive sur nos cuisses.

Charlie :
Vous êtes des animaux.

Lilou :
Nous sommes tous des animaux, c’est l’instinct. Mais toi…

Charlie :
Moi je ne suis pas un animal.

Mina :
Une erreur de la nature.

Charlie :
Je ne vois pas les garçons comme ça, et les filles non plus.

Lilou :
Tu as surement un problème.

Charlie :
Je vais très bien, c’est vous, avec toutes ces histoires de garçons et de salive, et de culotte qui palpite,
c’est vous qui me faites me sentir mal. J’aimerais mieux qu’on en parle plus, qu’on en parle plus
jamais. Vous ne parlez plus que de ça.
danielpages

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Re: THEÂTRE - Scènes diverses -

Message par danielpages »

Hello ! merci Zoé pour le lien. J'avoue que, pour moi, c'est assez nouveau de lire du théâtre. Même si j'ai des vieux souvenirs des grands classiques, et d'Anouilh et Claudel, au lycée, c'est un peu différent.
J'aime beaucoup tes textes, toujours très sensibles. C'est pas forcément simple, mais en lisant, j'essaye de les imaginer joués...
Tiens bon, continue. Et donne des nouvelles de ton projet ! ;)
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