Je vous présente le prologue premier tome de ma série. N’hésitez pas à me dire franchement ce que vous en pensez, à me faire des remarques sur ce qui pourrait être amélioré. Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que ça vous plaira
************
Prologue
Dix ans plus tôt
Je courais à en perdre haleine dans l’obscurité de la nuit sans lune. Je slalomai entre les arbres, mon cœur battait tellement fort qu’il menaçait de sortir de ma poitrine. L’adrénaline me fouettait le sang. J’avais les poumons en feu et un lancinant point de côté de m’élançait le flanc droit. Je le sentais sur mes talons, son aura glaciale me frôlait le dos. Il allait me rattraper, ce n’était qu’une question de temps. Je tentai de forcer l’allure, j’étais comme une biche pourchassée par un prédateur, folle de terreur. Soudain sortie de nulle part, une épaisse racine jaillit de terre et me fit trébucher m’envoyant valser quelques mètres plus loin. L’impact violent de la chute me coupa la respiration. Avant que je puisse essayer de me relever, je fus empoignée par le col et soulevée avec force du sol. Mon agresseur me tourna vers lui, un sourire de triomphe et de plaisir malsain étirait ses lèvres fines sur son visage fin aux traits délicats. Ses yeux noirs comme le charbon, révélaient à présent toute la noirceur de son âme. Il n’avait plus rien du gentil et inoffensif garçon non voyant qui m’avait charmée quelques heures plus tôt au café d’une terrasse. Il m’avait dupée sur toute la ligne. Lorsqu’il avait révélé son vrai visage, c’était trop tard. Je me figeai un instant, paralysée, avant de me débattre avec le peu de force qui me restait. Mon poing droit rata son visage de plusieurs centimètres mais je réussi à lui envoyer mon genou dans les parties sensibles. Sa réaction me terrifia davantage, au lieu de crier, il se mit à rire, un son aigu et perché semblable au cri de la hyène. Je continuais à le marteler de mes poings et le bourrer de coups de pieds.
__ Pauvre petite fille crédule, tu aurais dû écouter le couple d’idiots qui te sert de parents. Ne t’as-t-on jamais dit de ne pas parler aux étrangers ? Tu ne connais donc pas l’histoire du vilain Croque-mitaine qui mange les enfants comme le font les simples mortels ? Sache qu’il n’est qu’un enfant de chœur à côté de moi, le sort que je te réserve est bien pire, susurra-t-il.
Puis sans prévenir il plaqua ses lèvres contre les miennes. Une douleur terrible me poignarda au ventre, la douleur était ignoble, insoutenable. Je hurlai à m’en briser la voix et tentai désespérément de me soustraire à son atroce baiser. Il n’en avait malheureusement pas encore fini avec moi, il resserra sa prise de plus belle. L’air commença à manquer, mon rythme cardiaque faiblit considérablement. Mes muscles retombèrent mollement, inertes. Des tâches jaunes dansèrent devant mes yeux. Puis tout s’arrêta, je perdis connaissance.
Des voix me réveillèrent, elles chuchotaient mais je parvins à entendre des bribes de leur conversation. «…deviez la surveiller…embuscade…arrivés trop tard…vulnérable…une proie facile…devez la protéger…pas sûr qu’elle s’en sorte…pouvoirs perdus… ». Je n’arrivai pas à déterminer si elles m’étaient familières ou non. Mon cerveau nageait dans un brouillard opaque. Mes pensées…étaient…si…lentes…si difficiles…me…demandait…un…effort…sur…humain. Conjuguer…était…un…luxe…besoin de…dormir. Le sommeil s’empara à nouveau de moi et je m’y abandonnai avec soulagement.
Quelques mois plus tard
J’étais plongée dans l’obscurité de ma chambre, seul un faible rayon de lumière du jour perçait à travers les épais volets en bois, me servant de repère global dans le temps. Allongée à plat sur mon lit médicalisé, je fixai le plafond, la seule chose que je pouvais faire sans me rendre malade. Depuis le baiser de mon agresseur, celui qu’ils appelaient le Voleur d’Energie, je ne vivais plus, je survivais. Ma vie tout entière était devenue un effort, lever simplement le bras, parler, tenir ma fourchette ou encore ma brosse à dents. La liste était tellement longue, qu’il n’y aurait probablement pas assez de papier pour l’écrire. Au début j’avais essayé de forcer, incapable de me faire une raison. J’étais terrifiée à l’idée que cela puisse durer et j’étais tellement frustrée de ne plus pouvoir rien faire. Je ne parvenais plus à lire, écrire, ni regarder d’écran. Je n’étais plus en état de marcher et c’ était à peine si j’arrivais à m’asseoir dans mon lit. J’avais l’impression d’être punie de la plus cruelle des manières. Personne ne devrait endurer ça. Quoiqu’il en soit mes efforts désespérés n’avaient eu pour résultat que d’aggraver considérablement ma situation. Mon corps n’était pas une monture que je pouvais pousser à bout sous prétexte qu’il m’appartenait. Cette folie je l avais payée très rapidement. Depuis trois mois, Je ne supportais plus la lumière qu’elle soit naturelle ou artificielle, cela me déclenchait des migraines terribles accompagnées de vomissements et de troubles visuels. J’avais également perdu la capacité de digérer et de m’hydrater. Chaque jour j’avais un aperçu de ce que c’était de ne pas manger à sa faim, voir pas du tout. La nuit j’étais torturée par mon cerveau qui m’envoyait des rêves de banquet à profusion, de cascades et fontaines coulant à flot, le plus terrible étant la soif. La seule chose qui me maintenait en vie c’était la perfusion de glucose que je recevais toutes les nuits. Quand on me l’avait proposée, j’en avais presque pleuré de soulagement. Je pensais que je pourrais me reposer dessus. Malheureusement ça n’avait pas duré longtemps, au bout de quelques semaines, j’avais commencé à la supporter très difficilement. Au bout d’une heure ou deux, une douleur aiguë et lancinante m’envahissait. Je finissais inévitablement par craquer et devoir l’arrêter bien avant la fin de la poche. Je culpabilisais de ne pas finir le glucose mais cela faisait tellement mal et j’étais si fatiguée…Puis mon corps lui même rejeta le contenu de la perfusion. J’en vins à comprendre qu’aujourd’hui était venu le temps de faire un choix : vivre ou mourir. J’étais jeune, j’avais beaucoup de rêves, de projets…Ma vie avait volé en éclat avant même de commencer. Je ne voulais pas que ça se termine. Je désirai prendre ma revanche sur l’ordure infâme qui m’avait fait ça, lui montrer que je m’en étais sortie et l’empêcher de briser d autres vies. Je devais absolument gagner cette bataille même si j’étais épuisée. Abandonner n’était pas une option , mes proches comptaient sur moi. Aujourd’hui marqua un nouveau départ. Ma vie m’attendait et j’allais reprendre les rênes.
******************
Mettre un tiret bas (_du 8) à la place du tiret cadratin (— ) et de l'espace insécable qui va avec, quand on ne sait pas faire, c'est une excellente idée vu qu'on peut le modifier d'un coup sous Word sur tout le bouquin par Rechercher/Remplacer.