Theyoubot a écrit :Dans le sujet de discussion qui a mystérieusement disparu, j'expliquais que je cherchais un roman avec une intrigue habillée bien écrite, agrémenté d'une dizaine de pages de scènes MM explicites et détaillées. Ce ratio 95 % non érotique / 5 % érotique conférant aux protagonistes des scènes une bonne épaisseur psychologique. Un concours de circonstances réaliste permettait aux quelques expériences homosexuelles du héros de s'intégrer dans son chemin de vie de jeune homme hétérosexuel. Comme 95 % des hommes sont hétéros, un héros hétéro est plus réaliste, donc plus érotique quand il couche avec un autre mec.
À vif (2015)
De Alexis Hall, né début 1980, en Angleterre.
Il ne s'agit pas d'une découverte de l'homosexualité à proprement parlé. Davantage une découverte du SM, ou peut-être même d'une redécouverte de l'un et de l'autre.
Un jeune, Toby, a testé les choses, ne faisant, tout au mieux, que les survoler. Comme un coup d'un soir au titre d'un enseignement. Il découvre ainsi l'intensité, ce que vibrer de l'intérieur signifie, aux côtés de Laurie, cet autre qu'il veut soumettre. Cet homme qui affiche tout ce qu'il n'a pas, l'assurance, la maîtrise, l'expérience.
Laurie, un traumatologue urgentiste, revenu de tout. Un amour trahi, un boulot dans lequel il se noie, et une déviance qui perd de sa substance.
Traumatismes divers pour les deux protagonistes, qui donnent une profondeur aux personnages par l'introspection.
L'écriture permet une approche du BDSM intéressante en y mêlant un besoin dévorant de sentiments. Toby et Laurie entretiennent ce penchant pour toutes sortes de raisons qui nous offrent la possibilité de comprendre ce choix ou cette nécessité.

Scènes MM explicites et détaillées

5% érotique, au moins ça

La dimension d'une découverte sexuelle

Épaisseur psychologique
En ce qui concerne l'intrigue habillée, je sors mon joker. Je ne sais pas trop. C'est plus un cheminement à mes yeux. J'ai occulté ce détail en pensant à ce livre... oups

J'en garde le souvenir d'une romance complexe avec des tenants et des aboutissants, il se peut qu'une intrigue bien ficelée s'y cache. L'implication des amis et de la famille nourrit la trame et étoffe encore un peu plus nos braves handicapés du sentiment
The Washington Post a écrit :
"Un regard poignant et complexe sur l'amour moderne, la solitude et l'identité sexuelle. L'une des meilleures romances de l'année."
Un extrait explicite et détaillé :
Alors que ma bouche touchait sa voûte plantaire, il fut parcouru d'un frisson et je l'entendis retenir son souffle.
- Je suis désolé, chuchotai-je. Tellement désolé.
- La vache.
Sous mes lèvres, je sentis chacune des arrêtes de ses métatarses, lisses et saillant sous sa peau. Les pieds ne m'avaient jamais préoccupé, mais c'était ceux de Toby ; à mon contact, il réagissait très tendrement, me comblant de murmures et de soupirs et, à un moment, d'un "oh mon Dieu, ça n'a pas le droit d'être aussi bon", suivi d'un "ne t'arrête pas", parce que j'avais dû étouffer mon rire contre ses orteils, consumé par la joie soudaine de simplement me trouver là. Je léchai les espaces entre tous ces os fragiles -cunéiforme intermédiaire, scaphoïde, astragale-, jusqu'au point où ce qui avait commencé comme une vague fantaisie d'humiliation devint plus que cela. Quelque chose que je croyais depuis longtemps perdu et oublié.
******
- Tu te retournes ? demandai-je.
Il s'immobilisa un instant.
- Heu, oui. Je suppose.
Il y procéda avec précaution, pivotant lentement près de moi afin que je n'aie pas à le chercher de nouveau, et je passai mes lèvres comme des plumes sur l'arrière de ses cuisses, déposant des baisers qui n'en étaient pas vraiment. J'appris les textures de sa peau -les zones douces et fraîches derrière ses genoux, celles plus rugueuses et pointillées de poils au-dessus, et enfin la plus lisse de toutes, tout en haut de ses jambes, où débutait la courbe de son cul. Et je m'aperçus que je n'avais pas besoin de mes yeux pour savoir qu'il était beau. Ni, aux bruits qu'il faisait, pour savoir que je lui donnais du plaisir. Je fis remonter ma langue le long de la ligne qui séparait ses cuisses, et il bondit.
- Seigneur. C'est indécent. Recommence.
Je m'exécutai, m'engouffrant autant que ma position me le permettait dans les endroits tendres et souples de sa chair, les rendant chauds et glissants. Il écarta les jambes dans un gémissement, et se projeta contre moi. Bon Dieu, les choses que j'aurais pu lui faire si seulement j'avais eu mes mains.
- Toby ?
- Ouais ? (Il suffoqua plus qu'il ne répondit.)
- Peux-tu... Est-ce que... tu veux bien m'aider ?
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
- Est-ce que tu pourrais... te maintenir ouvert pour moi ? Pour que je puisse... que je puisse...
Il poussa un véritable glapissement.
- Putain, non. Je ne peux pas faire ça.
J'introduisis ma langue dans le pli de ses fesses, et cette fois, il émit ce qui était vraiment loin d'un glapissement. Il se tortillait désespérément contre moi, son corps suppliant quasiment d'en avoir plus, et durant un terrible instant, je crus que j'allais me couvrir de honte en jouissant. Je m'écartai en tremblant et il fit de même.
- Seigneur, marmonna-t-il. Je ne peux pas. Je n'ai jamais... Je ne peux pas, c'est tout.
J'ajustai ma position, encore un peu secoué, et bien trop conscient du fluide qui s'accumulait au bout de ma queue puis s'écoulait ironiquement sur toute sa longueur. J'avais été avec des gens qui aimaient me donner des ordres auxquels je ne pouvais obéir, simplement pour avoir une excuse pour m'humilier et me punir, et je ne m'étais jamais particulièrement opposé à de tels jeux. Mais cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé aussi près de perdre le contrôle de moi-même.
- Tu n'as pas à faire des choses dont tu n'as pas envie avec moi, lui dis-je.
- Oh, mais j'en ai envie. C'est juste... bizarre. Et gênant.
- Je ne te mettrai jamais mal à l'aise, Toby. C'est toujours à toi de décider.
- Mais si jamais je suis poilu ? Ou que j'ai un goût dégueulasse ?
- Tu n'es pas poilu. Je t'ai vu, souviens-toi. Et... l'idée de te goûter m'a presque fait jouir à l'instant, donc je ne pense pas que tu aies à t'inquiéter.
- Sérieux ?
Je déposais un baiser plutôt espiègle sur sa délicate petite fesse.
- Sérieux.
- Mec, même si c'est flatteur, je serai super fâché que tu jouisses.
- Je sais. Ça n'arrivera pas. Je ne te laisserai pas tomber.
Je m'appuyai contre lui, éreinté, en manque de lui et merveilleusement dénué de honte d'être ainsi.
- Mais s'il te plaît, repris-je, laisse-moi... te faire du bien. De la façon que tu veux.
Il répondit par un gémissement et trembla sous ma bouche. Je l'embrassai de nouveau, et le titillai avec ma langue, conquérant lentement, un pouce après l'autre, la ligne de chair réticente au centre de son cul, jusqu'à ce qu'il se penche en avant et cambre ses hanches pour me permettre d'aller plus loin.
- Et merde, miaula-t-il. Je le fais.
Je ressentis son hésitation tandis qu'il passait ses mains derrière, mais soudain il fut ouvert pour moi, et je plongeai dans cette douce chaleur dissimulée. Son corps tout entier était pétrifié d'angoisse.
- Il y a intérêt à ce que ce soit extra, putain.
Avant qu'il n'est le temps de protester ou de changer d'avis, j'engouffrai ma langue en lui, pénétrant cet anneau étroit de muscle en une poussée humide et impitoyable. Il hurla dans une violente convulsion, un mouvement frénétique parcourant toute sa colonne vertébrale.
- Oh bon Dieu c'est vraiment extra.
...