Amy ward

Postez ici tous vos écrits qui se découpent en plusieurs parties !
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Louve1369

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Amy ward

Message par Louve1369 »

Chapitre 1:
-Bonjour ! Je souhaiterais vous acheter ces trois ouvrages... Quelle est leur valeur ? La jolie jeune femme pivote vers moi, récupère les volumineux romans et les tourne pour observer leurs prix sur les étiquettes. Elle est vraiment ravissante : ses cheveux sont noirs, coupés aux niveau du menton et l'une de ses courtes mèches est teinte en mauve. Elle a des yeux couleur miel assez  incomparables et son nez droit et fin remonte en trompette. Ses lèvres charnues sont rouges et ses dents blanches sont parfaitement alignées. Elle me tend les livres avec un sourire et dit :

-Cela vous fera quarante neuf euros cinquante-trois ! Je lui tends l'argent, la salue et passe la porte vitrée de la librairie. Une fois dehors, je suis à nouveau frappée par la chaleur torride. Les livres sous le bras, je marche à vive allure sur le sinueux sentier. Je traverse un grand champ fleuri comportant toutes les senteurs les plus exquises et cours à travers la forêt jusqu'à la plage de sable fin que je préfère. Je finis par arriver devant un grand palmier atteignant environ seize mètres de hauteur. Je sors de mon sac ma serviette et l'étale à l'ombre de l'arbre. Puis je m'y allonge et commence à lire le livre qui m'a le plus donné envie. C'est l'histoire d'une fille triste, calme et douce qui rencontre un homme qui est tout l'inverse. Je suis interrompue dans ma lecture par un groupe de jeunes d'à-peu-près dix-neuf ans allants bruyamment vers la mer. Il y a quatre jeunes femmes absolument magnifique : L'une à des cheveux blonds et raides descendant jusqu'au fesses et ses yeux sont aussi bleus que la mer, elle a des pommettes hautes et des lèvres roses. Sa peau est bronzé et ses cils sont très longs. La seconde est toute aussi belle : ses cheveux sont bouclés et d'un noir de jais et ses pointes sont rouges-bordeaux. Elle à des yeux de la même couleur que la première Et des lèvres rouges-sang. La troisième est rousse et a une touffe très volumineuse. Ses yeux sont de la même couleur que les deux autres et elle a aussi une peau hâlée. Et la dernière a aussi des cheveux blonds et des yeux azur. Elles sont toutes assez différentes physiquement mais il y'a quelque chose qui fait qu'elles se ressemble toutes. Derrière elle, cinq garçons courent dans le sable en riant. L'un d'eux se tourne vers moi et mes yeux accrochent son regard vert. Il est plutôt séduisant et sa tête me dit quelque chose. Ses cheveux noirs descendent en cascade sur ses épaules musclés, il a une mâchoire carré, de grands cils épais, une musculature divine... Encore subjuguée, je lui souris et me replonge (à moitié) dans mon roman. En réalité je continue à observer ce groupes de personnes trop belles pour être vraies s'amuser à s'éclabousser comme de jeunes enfants. Un quart d'heure plus tard je commence à vraiment mourir de chaud. Je retire ma robe me retrouvant en bikini noir contrastant avec ma peau très pâle. Je reprends distraitement ma lecture... Soudain :
-Driiiiiiing ! Mon téléphone sonne. Je décroche, ce sont mes parents :
-Maman ?
-Chérie, écoute attentivement ce que je te dis ! Tu ne vas plus me revoir ! Tu comprendras dans quelques temps ! Tu vas dire aux autres personnes que nous sommes décédés ! Tu iras à notre enterrement, mais tu ne devras pas oublier que nous ne le sommes pas sinon... Nous serons perdue ! Ce soir, tu vas rentrer à la maison ! Tu auras un appel des Urgences et tu arriveras là bas. Fais attention à toi mon cœur ! Nous t'aimons très fort Amy !
-Maman que se passe-t-il ? Je ne comprends pas... Je veux savoir ! Je t'aime !
-Tu comprendras chérie ! Adieu !
Et elle raccroche. Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Moi qui avait toujours voulu vivre une vie simple et sans peurs ! Maintenant cela me paraît puéril ! Je laisse échapper des larmes qui roulent tel des billes sur mes joues blêmes. Quand je lève la tête je croise un regard émeraude. Je les sèche du revers de la main. Puis je ramasse mes affaires et m'en vais sans un regard en arrière. Dans ma chambre, je commence à stresser... Mes parents et moi sommes très proches si il leur arrivait quoi-que-ce-soit... Je vais à la salle de bain, me regarde dans la glace et constate que je ne suis pas au meilleur de ma forme : De larges cernes soulignent mes yeux noisettes déjà bouffis par les larmes, un pli d'inquiétude barre mon front et mes cheveux roux et touffus sont tout emmêlés. Du haut de mes dix-neuf ans, je n'ai jamais été aussi inquiète. Je détourne le regard et vais dans la minuscule cuisine de mon appartement, j'ai besoin de manger... Je prends une baguette de pain, me coupe une tranche. Puis je me dirige vers le petit réfrigérateur et en sors du fromage et du jambon. Je réalise directement que je devrais retourner faire des courses dans les jour. Je me fait un sandwiche et quand mon téléphone portable sonne je suis sur des charbons ardents. Je décroche et une voix masculine me parvient :
-Bonjour... Vous êtes bien Mlle Amy Wolvheart ?
-Oui ! Pourquoi ? Comment avez-vous eu mon numéro ?
-Vos parents sortent d'un accident de voiture ! Il y a peu de chances qu'ils s'en sortent ! Ils avaient dans leur portefeuille votre numéro et votre nom.
-Que s'est il passé ? Où dois-je me rendre ? Il me donne l'adresse sans répondre et raccroche directement. Je suis encore sous le choc ! J'avoue avoir espéré que mes parents avaient plaisantés. Je prends une veste sors mes clefs de voiture et descends en courant les escaliers de mon appartement. J'arrive devant ma petite voiture noire, ouvre la porte et démarre. J'allume directement mes phares et commence à rouler plus vite qu'autorisé. Dire que j'avais prévu de passer des vacances tranquille chez moi avant la rentrée... J'accélère encore de peur d'arriver trop tard pour... Je finis par arriver devant un hôpital. Mes parents ayant toujours détestés ce genre d'endroit, je trouve étrange le fait qu'ils y soient aujourd'hui. Si ils savaient le souci que je me fais pour eux... A l'accueil, je demande le numéro et l'étage de la chambre puis j'avance jusqu'à un escalier. Je commence à monter mais au premier étage je me rends compte qu'il est impossible de passer par là. Les marches s'arrêtent subitement devant la cage d'ascenseur. J'inspire un grand coup puis appuie sur le bouton... Les portes s'ouvrent et je rentre. Je pousse la touche du 4ème. Je suis claustrophobe et les ascenseurs sont pour moi un cauchemar... J'inspire et expire lentement. Celui-ci est plutôt grand... Il pourrait laisser passer deux fauteuils roulant et deux personnes si ils se serraient. Rien que d'y penser, ça me donne la nausée. Heureusement, les portes s'ouvrent déjà. Je sors et cours en comptant les numéros. Je m'arrête devant le 17 puis effrayée, je tourne la poignée. Mes parents sont tout deux alités de chaque côtés de la pièce. Ils sont dans un piteux état... Je m'approche de ma mère.... une grosse balafre rouge et fraîchement cousue longe sa joue d'une pâleur fantomatique, son œil gauche est violet et très enflé et son nez d'ordinaire si droit est cassé. Et elle est branchée à tout un tas de machines. Rien que de la voir comme ça je suis en souffrance. L'infirmière qui est à ses côtés s'affaire. Ma mère reçoit une perfusion de sang et quand l'aiguille s'enfonce dans son bras, je laisse échapper un sanglot. Elle sort légèrement des vapes et prends ma main dans la sienne en grimaçant de douleur. Elle demande muettement à l'infirmière de nous laisser toutes les deux seules. Celle ci hésite un instant puis sort de la pièce en soupirant. Ma mère pose sa main pleine de coupures et de croûtes sur ma joue puis dans un effort surhumain elle dit :

-S'il te plaît Amy, souviens toi... Souviens toi de ce que je t'ai dit au téléphone... Retrouve-le ! Retrouve Alex ! Avec lui tu seras en sécurité ! Et n'oublie jamais que je ne suis pas morte ! Je t'aime ! Je t'aime plus que tout ! Fais bien attention à toi chérie !

-Maman... S'il te plaît, reste avec moi... Sans toi je suis perdue...

-Je ne mourrais pas Amy ! Pas tant que l'étincelle de ta vie restera ! Survis ! Fais le pour moi et plus important encore, fais le pour toi !

Elle ferme les yeux et sa main retombe mollement. J'appelle l'infirmière en suppliant le ciel et toutes les divinités que je connais pour qu'elle survive... Mais ce que dit la médecin met fin à tout espoir :

-Elle est... Décédée !

-Non ! Je m'écrie, ce n'est pas possible ! J'ai l'impression que mon cœur se déchire. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Je pleure et je verse plus de larmes que je n'en ai versé dans toute mon existence. Je ne peux supporter une telle perte... Je vais voir mon père mais lui aussi s'est éteint. Je n'ai même pas pu lui dire que je l'aimais. Je sors de la chambre et cours dans le couloir je descends par l'ascenseur et sors de l'hôpital en courant. Je cours pendant longtemps, tout mes muscles sont endoloris et ma respiration est haletante... Je ne sais plus où je suis, qui je suis... Mes poumons me brûlent atrocement et ma vision est floue. Pourquoi ? Pourquoi moi ?
Dernière modification par Louve1369 le sam. 10 juin, 2023 10:13 am, modifié 1 fois.
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Re: Amy, louve.

Message par Louve1369 »

Chapitre 2 :
Je pleure pendant des heures entières, seule dans une sombre et inconnue forêt. Perdue... Ma vie se résume maintenant à un tas de poussière, un minuscule tas de poussières grises. J'ai l'impression que la douleur va faire exploser ma tête. Quand soudain un souvenir germe dans mon esprit. J'ai sept ans et suis sur les genoux de ma mère... Elle est en train de m'expliquer qu'après un échec il faut avancer, voir le futur sans faire attention au passé. Ne pas réfléchir si mon cœur me dit de foncer... Tant de choses qu'elle m'a répété durant toute mon enfance... Je décide d'essayer de rendre hommage à sa mémoire. Je me lève, sens que ça ne va pas être facile mais j'avance, un pas après l'autre. Pas parce que je le veux mais parce qu'il le faut, que sans l'espoir la vie n'est rien. Je décide alors de rentrer, je marche jusqu'à ma voiture, j'en suis loin mais je m'en moque parce que ce soir, j'ai découvert quelque chose qui m'a fait avancer. Même si le chemin va être long et rude, j'y arriverai ! Quand  j'arrive à ma voiture, Le soleil commence déjà à se lever. Je l'ouvre, démarre et commence à rentrer. Sur la route, je vois une nuée de papillons rouges s'envolant devant moi. Je sais qu'il est l'animal qui signifie la renaissance. J'ai beaucoup étudié sur ces sujets...  Et aujourd'hui, je suis presque incollable. Je pense travailler dans l'énergétique. Je fais aussi des massages pour me faire un peu d'argent et je suis aussi serveuse... Il faut bien que je finance mes études. Me tirant de mes réflexions, un klaxon me fait sursauter. Je me rends compte que je m'étais un peu (hum... hum...) assoupie. Heureusement que ce bruit m'a réveillée sinon je serais peut-être encastrée dans un pare-brise à l'heure qu'il est. Je m'arrête sur le bas-côté et allonge mon siège... Et je repars dans un sommeil rempli de songes. Quand je me réveille, deux heures plus tard, je suis en sueur. Le soleil tape sur les vitres de ma voiture avec un effet de four. J'ouvre grand les fenêtres et me remet en route. Je ne suis pas bien loin, pas plus qu'une demi heure de route mais avec la fatigue accumulée, je vais si lentement que j'ai l'impression que je n'y serais jamais... Sérieusement... 

Une grosse demie heure plus tard, je suis enfin arrivée... Je vais devoir beaucoup travailler, avant, quand j'en avais besoin, mes parents étaient là pour... Non... Non ! NON !!! Je me remet à sangloter.  Quand un poème écrit par ma mère refait surface. Il s'appelait 

"Émotions déchaînées"

Si je me souviens bien, il commençait comme ça :


Des larmes roulent 

Sur mes joues blêmes

Tandis que coulent

Tout mes problèmes


Sanglante haine

Qui est la mienne

Triste infinie

Ou règne l'ennui


Colère déchaîné

Qui sans arrêts

Amène mes pleurs

A la rancœur


Peurs insensées

Tristes idées

Haineux rejets 

Mauvaises pensées


En me rappelant ces mots, je fonds en larmes. Je sais que ma mère serait brisée en 

me voyant comme ça mais je n'arrive pas à me maîtriser. Je suis dévastée par une si grosse perte... Je vais chercher ce Alex pour lui demander des informations et j'improviserai plus tard... En attendant il faut que je sois forte. Même si je n'y parviens pas tous à fait.
Louve1369

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Re: Amy, louve.

Message par Louve1369 »

Chapitre 3:
Je reste agenouillée sur le carrelage de ma minuscule cuisine durant trois heures entières, à verser toutes les larmes de mon corps... Puis je les essuies du revers de la main et me concentre sur le peu d'informations dont je dispose : 

1) Mes parents ont su qu'ils allaient mourir

2) Ils m'ont dit de retrouver un certain "Alex"

3) Ils m'ont dit de garder espoir

et 4) Il s'est passé beaucoup trop de choses en si peu de temps.

Je me lève quand un mot surgit dans mon esprit amenant aussitôt une phrase : uorag-puol. ça ne veut rien dire mais j'ai déjà lu ce mot et il me fait penser à cette phrase dite par mon père ; Nous  ne mourrons jamais ! À cette époque je n'y croyais pas or aujourd'hui, cette phrase vient déposer l'espoir infime d'un retour dans mon cœur. J'envoie une prière infinie au ciel puis je reviens au monde réelle, celui de ma vie, de mon histoire. La vie d'Amy Wolvheart désormais orpheline. Ma mère, un jour m'avait dit que mon nom n'était pas Wolvheart mais que j'aurais besoin de ce mot pour comprendre. Pour comprendre la signification de quelque chose. Sans le vouloir, je me sens entraînée dans quelque chose qui dépasse l'entendement. Et qui dépasse sans doute toutes mes plus grandes craintes. Je veux en avoir le cœur net ! Mais il me faut d'abord faire mon deuil. Pour cela, j'ai besoin d'écrire... Ecrire pour eux. Je sais aussi qu'il faudra organiser leurs funérailles. Je sais que si ils avaient eu le choix, ils auraient aimé être incinéré sur un bûcher et non enterrés, mais là, je n'ai pas vraiment le choix... Je ferais ce que je peux pour les aider à rejoindre nos ancêtres. Et après, ma vie devra reprendre un cours "normal". Même si je n'y arrive  pas, je dois essayer ! Pour eux ! Pour leur montrer mon amour ! Je veux qu'ils soient fiers de moi et qu'ils m'aident à avancer dans la vie. Je veux qu'ils restent à mes côtés... Bon... Il faut que j'arrive à m'accrocher à cette minuscule étincelle d'espoir et que je garde cet appel dans ma mémoire. Après tout, ne sait-on jamais... Mes jambes vacillent et un voile d'amertume enrobe mon cœur tandis que je lève la tête et, regarde par le velux les étoiles. Si ils les ont rejoints, je leur souhaite un bon voyage vers l'au-delà. Pourquoi ne m'ont ils pas donné plus d'informations ? Alex... Il en existe des milliers... Peut être que j'en saurai davantage en fouillant dans leur bureau demain. Il est vrai qu'ils ne me parlaient pas souvent de leur travail. Et encore moins depuis que j'avais emménagé dans mon appartement. J'essaie de dormir mais chaque fois, j'ai l'image de ma mère qui me revient et ça me donne envie de pleurer. Ils ne méritaient vraiment pas ça. Pourquoi les personnes bien meurent toujours en premiers ? À cinq heures à peine, je suis prête. Je remonte dans ma voiture et démarre pour aller voir mes parents au pompes funèbres où ils ont déjà été emmené. J'embrasse leurs fronts glacés et commence les préparatifs pour leur enterrement. Je porte ce masque de calme toute la journée mais quand je rentre chez moi, je m'écroule de nouveau. Il n'y a pas grand monde qui les connaissaient mais une quinzaine de personnes que je n'avais jamais, ou très rarement vu  se sont présentées devant moi pour me dire qu'ils viendraient et, mon meilleur ami Tristan me dit aussi qu'il veut venir pour me soutenir dans cette rude épreuve. Je lui en suis grandement reconnaissante.

Quelques jours plus tard nous sommes tous réunis pour les funérailles et je n'arrive pas à retenir mes larmes lorsque je me prononce. Mon discours est rapide, efficace et tout le monde se met à pleurer. Avoir peu d'amis de valeur est mieux que d'avoir plein d'amis dont on ne sait rien. Deux couples se prennent dans les bras et, Tristan essuie mes larmes de son pousse rêche. Après, nous les enterrons dans le caveau familial où mes grands parents sont enterrés et nous déposons tous une fleur sur la pierre tombale. Je suis vraiment secouée et mes sanglots reviennent encore plus violents. Tristan m'enlasse alors et pause sa joue contre le sommet de mon crâne.
-Je serai toujours là ! Murmure-t-il dans le creux de mon oreille. Je le remercie et nous rejoignons les autres à la buvette.
Louve1369

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Re: Amy, louve.

Message par Louve1369 »

Chapitre 4:
Je passe la fin de la journée avec Tristan et il me ramène chez moi.
-Tu veux manger ici ? Je propose.
-Si tu veux que je  reste, oui mais je ne veux pas te déranger et je comprends que tu doives faire ton deuil. J'aimerais tellement pouvoir t'aider et te soutenir plus... Je me sens tellement impuissant... Il porte une main à sa bouche comme s'il regrettait sa dernière phrase. Je m'approche de lui et le prends dans mes bras.
-Merci de tout ce que tu fais pour moi ! Tu es une belle personne. Merci d'être toi. Je ne sais si je me l'imagine mais il semble rougir et il détourne le regard.
-C'est normal ! Tout le monde aurait fait la même chose. Mais, de rien...
-Tu es vraiment mon meilleur ami ! Un éclat quasiment imperceptible de contrariété mêlé à de la culpabilité traverse son visage mais il le cache par un grand sourire. Je décide de ne pas l'interroger à ce sujet.
-Que veux tu manger ?
-C'est égal. Tu veux de l'aide ?
-Oui ! Si tu pouvais mettre la table ce serait super !
-Aucun problème ! Nous nous affairons à nos tâches respectives en silence puis nous nous attablons, ensemble. Le repas doit être bon car aucun de nous n'engage la discussion. Ou alors, est-ce parce que nous sommes tous deux pris dans nos pensées ? Moi je me remémore ces derniers jours abominables, et lui ?
-À quoi penses-tu ?
-Écoute Amy... Je ne sais pas si c'est bien le moment mais il faut que je te dise quelque chose...
Je  commence à m'inquiéter :
-Quoi, qu'est ce qu'il y a ? C'est grave ?
-Promets-moi de ne pas t'énerver... Je sais que j'aurai dû t'en parler avant mais j'ai donné ma parole à tes parents...
-De quoi tu parles ? Allez, dis-moi s'il-te-plaît !
-Je... Enfin, tu... On a le gène "Garulf".
-Qu'est ce que c'est ?
-C'est un gène qui, s'il entre en contact avec une énergie d'activation peut exercer une métamorphose rapide mais douloureuse d'un humain en lycanthrope.
-Je ne comprends toujours pas.
-On possède un gène par nos parents et il permet de nous "transformer" par une simple morsure venimeuse d'un lycanthrope. Je pense saisir mais je ne crois aucunement Tristan. Je regarde tour à tour la date de péremption des aliments que j'ai utilisés pour le repas mais aucune n'est dépassée.
-Arrête de faire ça ! Je ne suis pas fou... Écoute moi.
-Tu sais, c'est gentil d'essayer de me remonter le moral mais la blague est de très mauvais goût !
-Ok alors... Tu n'aurais pas déjà entendu parler de Alex Wolvheart ? Par pur hasard ? Demande-t-il, un sourire craquant sur les lèvres. Les pièces s'emboîtent enfin dans ma tête.
-Tu sais où je peux le trouver ? Son regard devient haineux et légèrement jaloux durant une fraction de seconde.
-Oui, mais non.
-Quoi ? Pourquoi ?
-C'est l'alpha de la meute. Je vais être transformé le jour de notre anniversaire. Et normalement, toi aussi. L'unique ennui c'est qu'il est...
-Il est quoi ?
-... Bon... Ce n'est pas tout ça mais il faut que je rentre.
-Tu crois que je vais réussir à dormir après ça ? Pas que j'y crois hein... Mais dis moi juste pourquoi je ne peux pas le voir ?
-Amy... Tu sais... Ça me casse la tête mais c'est trop compliqué à expliquer.
-Non Tristan, dis-je en le prenant par les épaules. Parle moi ! Dis-moi ce qui te dérange.
-Laisse tomber et oublie ! Mais si tu veux que je reste avec toi, aucun problème. Il finit sa phrase avec un sourire rassurant qui ne trompe personne.
-Mais on se dit tout ! Depuis toujours ! Pourquoi tu ne souhaites pas m'en parler ?
-Si tu m'apprécie vraiment, oublie ça.
-C'est quoi ce chantage ! Ok comme tu voudras mais je ne te dirai plus rien non plus.
-Je pars et... Repense à ce que je t'ai dit !
-Je vais surtout repenser à ce que tu ne m'as pas dit ! Je m'exclame, frustrée. Il me fait un bisou sur le haut du crâne et part sans se retourner. Qu'est ce qu'il lui arrive ? Depuis quelques temps déjà il est tout le temps gêné avec moi ce qui est étrange après seize années d'amitié. Cette nuit là, je rêve de mes parents, m'expliquant que Tristan ne mentait pas et, bizarrement, à mon réveil je commence à croire qu'il a raison.
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