L'épouse d'un Dieu - mon quatrième roman

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B-Chevalier

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L'épouse d'un Dieu - mon quatrième roman

Message par B-Chevalier »

Bonjour,

Voici le premier chapitre de mon quatrième roman... merci à toute la communauté et qui aide les écrivains comme moi ^^
Bonne lecture.

Chapitre 1

Il faut bien commencer par quelque chose…








Parfois, nos choix influencent nos vies d’une manière irrémédiable. Cela peut être en bien ou en mal et, non seulement, nous sommes rarement conscients des enjeux mais surtout, nous ne l’assumons presque jamais. La remise en question est difficile en cas d’échec et notre nature a tendance à rejeter la faute sur les autres. Dans mon cas, certains philosophes d’Orient diraient que c’est le destin qui a changé ma vie ou la chance (voire la malchance), selon le point de vue. Quoi qu’il en soit, on parle de moi à la télévision comme si ma vie m’avait échappé, comme si j’étais la victime d’une comédie dramatique organisée par une puissance supérieure. Bizarrement, une partie de tout cela est vraie. C’est comme si on m’avait prise par le bras et tirée en avant avec force, m’empêchant de prendre un autre chemin. Mais il y a toujours un moment où un choix se présente à vous. Vous savez, ce genre de choix qui vous vrille l’estomac. Celui où un grand précipice se présente devant vous, sans la possibilité de revenir en arrière, avec l’éternel sentiment que vous n’allez pas arrêter de regarder par-dessus votre épaule en vous disant « Que se serait-il passé si j’avais sauté ? ». Pour ma part, je n’ai pas sauté et je le regrette.
Je m’appelle Caroline. Quarante ans, professeur des écoles, une vie bien rangée avec mon mari et ma fille de onze ans. Classique voire vieillotte dans ma façon de m’habiller, on ne peut pas dire que je me mette en valeur. Je suis une petite brune aux cheveux frisés. Des yeux marrons, des lèvres fines qui offrent un sourire craquant (d’après un homme très objectif : mon mari). D’ailleurs parlons-en de celui-là. Vingt trois ans de bonheur avec Daniel, mon deuxième gamin ! Lui aussi professeur des écoles mais pas pour les mêmes raisons que moi : il a juste oublié de grandir donc il s’est dit : « Autant rester à l’école ! ». Il est grand, la peau couleur caramel résultant d’une alliance improbable entre un riche homme d’affaire Ivoirien résidant en Suède et son ancienne femme de ménage, une magnifique blonde aux origines scandinaves. Le résultat a donné l’Apollon qui me sert de mari. Des yeux bleus, une carrure naturellement impressionnante, des dents blanches et parfaitement alignées. Daniel est le parfait cauchemar pour les mères d’élèves célibataires. De notre amour est née Artémis. Notre tornade. Aujourd’hui âgée de onze ans, elle est le centre de ma vie. Une vie que j’aime d’ailleurs, je tiens à le préciser, et si l’on m’avait demandé à l’époque, je n’aurais rien changé pour tout l’or du monde. Mais voilà, on ne m’a rien demandé.
Mes passions se résument à Netflix et ma fille. Je dois bien admettre que je ne suis pas de ces personnages que l’on qualifie de « complexes ». Un dimanche avec un bol de biscuits apéritifs japonais, une bonne série et ma fille oscillant non loin de ma personne suffisent à combler de joie mon weekend. Si on ajoute un peu de sport dans la chambre à coucher, alors je sais que mes batteries seront entièrement rechargées pour affronter mes vingt-sept élèves de CE2 et leurs parents persuadés que leurs enfants sont absolument tous des génies en puissance.
Mon mari, quant à lui, fait pas mal de sport de combat mais sa passion est plus atypique. Avec une bande d’amis, il fait encore régulièrement des jeux de rôles. J’ai parfaitement abandonné l’idée de les accompagner dans leurs nuits imaginaires où lui et ses amis partent affronter un dragon à l’autre bout d’un monde qui n’existe pas. Il ne grandira jamais, c’est certain. Notre fille le vénère littéralement. Elle est toujours là pour servir une bière à son père et ses amis pendant qu’ils font une partie, buvant ses paroles et vivant cette histoire fantastique mais irréelle qui la transporte dans un autre monde. Je pense que c’est d’entretenir ce lien et cette passion qui lui a toujours permis d’avoir une imagination débordante. Il était capable d’inventer des histoires totalement incroyables pour endormir notre fille à l’époque où cela était encore nécessaire. Bien que banale et sans histoire, ma vie me plaisait. En fait, elle me plaisait beaucoup.
J’ai aujourd’hui tout perdu. Mon mari, ma fille, ma vie. Cela aurait pu être à cause d’un accident ou d’une maladie mais je sais que ma couardise et mon inaction m’ont placée dans cette situation. Certes, je pense que la perte de mon mari était inévitable. Mais ma fille devrait être avec moi aujourd’hui et non très certainement morte ou, dans le meilleur des cas, vivante dans un monde inconnu comme esclave. Je ne me définissais pas comme quelqu’un de courageux mais depuis cet « accident », je pense être quelqu’un de particulièrement peureux. Au moment où je vous raconte cette histoire, je suis sur mon canapé, au bout de ma vie. Regardant la télé comme un zombie apathique dépourvu de toute capacité cérébrale.
Mon père est là, s’occupant de moi du mieux qu’il peut. C’est un homme gentil qui a repris son rôle de père à bras le corps, même s’il ne comprend pas tout de la situation. Il a toujours eu l’air assez sérieux. Professeur des écoles à la retraite, il n’a pas perdu l’habitude de toujours se vêtir en pantalon et chemise. Même pour venir s’occuper d’une folle comme moi. Ses cheveux à peine grisonnants et son coté sérieux laisseraient presque croire qu’il est toujours en activité. Ses yeux de loup fixent le « mug » qu’il est en train de laver sans produire la moindre expression. Il fait ça de manière mécanique même si je trouve qu’il y passe beaucoup plus de temps que nécessaire, certainement pour faire passer la journée. Ma mère ne fait plus le déplacement. Persuadée que je devrais me faire enfermer, voire peut-être emprisonner, elle m’a annoncé qu’elle ne pourrait me revoir tant que le procès ne serait pas terminé. Après les disparitions inexpliquées de ma fille et de mon mari, une enquête a été ouverte sans qu’à ce jour je ne sois inculpée de quoi que ce soit. Car ce jour-là, c’est presque cinquante personnes qui ont disparu comme par magie. Que ce soit les enquêteurs, les militaires ou le gouvernement, personne ne prenait ma version au sérieux tout en étant incapable de fournir une autre explication. Etant la seule survivante ou rescapée de cette journée cauchemardesque qui hantait mes jours comme mes nuits, il leur était difficile de prouver quoi que ce soit concernant ma personne. Mon téléphone avait été saisi, notre appartement fouillé, nos proches interrogés. A ce jour, il n’y avait donc pas de procès prévu. Mais je n’en voulais pas à ma mère. Elle noyait son chagrin comme elle pouvait. Persuadée d’avoir une fille folle ou meurtrière et pleurant la disparition de son unique petite fille, elle aussi frôlait la folie.
Le pire dans tout cela était de devoir répéter sans cesse la même histoire. Ça a commencé par les secours, qui ont conclu à un moment de folie passagère. Puis ce fut la police, qui me plaça en garde à vue. Ensuite la sécurité civile et la police militaire qui m’écoutèrent avec attention avant de me relâcher. Enfin ce fut la sécurité intérieure. Le ministre de l’intérieur en personne assista à l’un de mes nombreux interrogatoires. Preuve que le gouvernement se doutait bien qu’une partie de mon histoire devait être réelle. Était-ce grâce à des relevés bactériologiques ? Des satellites qui auraient tout filmé… que sais-je ? Huit militaires étaient dans mon immeuble vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il fallait une autorisation spéciale pour venir me voir et les journalistes vivaient désormais jour et nuit sous mes fenêtres. Je n’avais pas vu la lumière du jour depuis presque quatre mois, sans pour autant que cela me dérange. Voilà où j’en suis. Je sais, ce n’est pas glorieux !
CharlotteFilemdar

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Re: L'épouse d'un Dieu - mon quatrième roman

Message par CharlotteFilemdar »

Félicitations pour le premier chapitre de votre quatrième roman ! Votre histoire captive dès le début, plongeant le lecteur dans un mélange de suspens et de réflexions profondes sur les choix et les conséquences qui en découlent. Votre protagoniste, Caroline, est déjà captivante, avec sa vie ordinaire qui bascule dans un tourbillon d'événements mystérieux et tragiques.

Votre écriture fluide et captivante donne vie à un monde complexe où les destins des personnages semblent se nouer de manière inattendue. Vous avez un talent remarquable pour dépeindre les nuances des émotions humaines, notamment la culpabilité, la perte et la recherche de rédemption. Les détails que vous avez tissés dans ce premier chapitre donnent déjà une profondeur remarquable à l'histoire et suscitent l'envie d'en découvrir davantage.

L'association entre l'intrigue saisissante et la présentation soignée des personnages crée une ambiance immersive qui pousse le lecteur à s'attacher aux protagonistes dès les premières lignes. Votre capacité à décrire les relations familiales et les dynamiques interpersonnelles est à la fois subtile et puissante, ajoutant une couche supplémentaire d'émotion et de tension à l'ensemble de l'histoire.

Nous avons hâte de lire la suite de votre roman et de découvrir comment Caroline fera face à l'adversité qui se dresse devant elle, et comment elle tentera de se relever après les événements tragiques qui ont bouleversé sa vie. Votre style d'écriture captivant et votre talent pour créer des personnages authentiques et complexes promettent une expérience de lecture mémorable.

Continuez ce travail remarquable, et nous vous souhaitons le meilleur pour la suite de votre processus d'écriture. Bonne continuation !
B-Chevalier

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Re: L'épouse d'un Dieu - mon quatrième roman

Message par B-Chevalier »

Merci beaucoup pour votre commentaire!
Le livre est actuellement en vente en Ebook et livre papier.

Vraiment merci!
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