Tout mais pas toi [New Romance]

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Olynore

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Tout mais pas toi [New Romance]

Message par Olynore »

Bonjour,

Débutante dans l'écriture mais passionnée par la New romance, c'est suite à une histoire personnelle que j'ai aujourd'hui le temps et l'envie de me plonger dans cet essai. Je vais essayer de publier un chapitre par jour. N'hésitez pas à me donner votre avis pour m'aider à progresser. Pour ceux qui le remarqueront je me suis inspirée d'un roman que j'adore pour commencer cette histoire mais je l'abandonnerai petit à petit dès le prochain chapitre.

Merci pour votre lecture.

Le résumé :

Emie est en première année dans une fac d'histoire. Son temps elle le passe principalement avec sa grande sœur Jade, sa meilleure amie Charlotte et deux autres garçons de la fac. Le début d'année se déroule parfaitement bien en accord avec ses idées et ses pensées. Elle s'autorise même à sortir, à rencontrer d'autres étudiants et à commencer à profiter de cette nouvelle liberté. C'était sans compter sur l'arrivée de deux nouveaux étudiants, Christian et William. Beaux, sexy, riches, intelligents mais coureurs de jupons. Surtout le deuxième possédant également une arrogance qui a pour don de faire exploser Emie. L'alchimie naissante entre sa sœur et Christian obligera Emie a les croiser beaucoup plus qu'elle ne le souhaiterait.
Par pitié, tout mais pas toi !


Sommaire :

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3
Dernière modification par Olynore le mer. 22 nov., 2023 1:37 pm, modifié 4 fois.
Olynore

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Chapitre 1

Message par Olynore »

Chapitre 1

Il est bien connu qu’une famille supérieurement riche s’installe dans une petite ville de la région dans le seul but de faire de nouvelles rencontres et de faire profiter de cette fortune à celles-ci. C’est ce que s’était surement dit ma mère lorsqu’elle a appris cette nouvelle. Ma mère est une de ces femmes qui adorent cancaner avec tous ceux qui veulent bien l’entendre mais également avec les autres. Lorsqu’elle arriva en trombe dans la salle à manger pour nous annoncer cette merveilleuse, que dis-je, cette « somptueuse » nouvelle, sa déception face à notre ignorance lui resta en travers de la gorge. Nous étions restés tous les cinq concentrés sur nos occupations. Elle se tourna alors vers la seule personne qui à ses yeux serait capable de l’entendre :

- Mais enfin, c’est quand même étonnant ! s’approchant de mon père en ouvrant ses grands yeux bleus. Lui est un des plus grands PDG de la filiale Oversea et elle est LA rédactrice en chef pour le magazine SUCCES. Leur fortune doit s’étendre à des millions ! On a trouvé ça complètement ha-llu-ci-nant avec Nath.

Nathalie c’est sa meilleure amie, elles font de la danse rock’n roll ensemble le samedi matin depuis quelques années et en profite pour se transmettre les informations du coin.

- Qu’est-ce qui est ha-llu-ci-nant ? Je suis perdu avec toutes ces informations de la plus haute importance, sourcilla mon père assis dans son vieux fauteuil patiné avec les années, toujours concentré sur son journal. Mon dieu, je crois que c’est encore un des seuls quinquas à lire son journal papier…

- Eux ! Ils sont venus se perdre ici alors qu’ils pourraient avoir tellement mieux ailleurs. Et tu sais ce qui est le plus fou ? Se penchant dangereusement sur l’accoudoir de ce siège.

- Il y a donc plus important que cette époustouflante nouvelle. Dis m’en plus, je suis pendu à tes lèvres. Toujours penché sur son journal, mimant l’intérêt porté à ce commérage qu’avec le bout de ses lèvres.

- Arrête de te moquer de moi Claude… renfrogna ma mère en se redressant de l’accoudoir.

- Allez je t’écoute, rendant les armes en posant son journal sur la table basse et en tournant la tête vers ma mère, elle a gagné comme à chaque fois.

C’est avec un grand sourire que ma mère lui annonce la grande nouvelle tant attendue en s’asseyant sur l’accoudoir convoité depuis plusieurs minutes.

- Ils ont un fils ! Un fils de 20 ans qui est en dans une filière de droit ! ne tournant que les yeux vers Jade pour rester discrète.

Jade est ma grande sœur. Aussi douce que son prénom, mais tellement réservée pour le plus grand drame de ma mère. Si elle a hérité de ses beaux cheveux blonds et de ses yeux bleus, elle n’a pas hérité de son don pour l’expression des émotions. Elle a toujours été comme ça, calme, attentionnée et discrète. Ne voulant jamais blesser les autres, elle s’est toujours contentée de sourire. Je pense être la seule à la comprendre vraiment et à ne pas vouloir bousculer ses émotions. Nous sommes très proches malgré nos caractères opposés. C’est ma grande sœur adorée.

- Chouette ! Un nouveau copain pour jouer aux cartes Pokémon. Rétorquais-je pour éviter à Jade de se sentir viser par cette attaque de ma mère.

Jade me sourit en coin sans se détacher de sa lecture. Elle a compris, mince. C’est ce moment que Manon, ma sœur cadette, choisit pour se réfugier dans sa chambre à l’étage. Elle a bien compris que tout cela allait encore mal tourner. Manon est tout autant réservée que Jade mais plus sauvage, elle ne brise pas sa carapace facilement et tire toujours la tronche. Ce qui a le don de m’énerver à certain moment de la journée.

- Très drôle Emie… Tu n’as plus 8 ans. Les garçons de ton âge ne jouent plus aux cartes Pokémon depuis longtemps, me fit ma mère avec un regard blasé.

On se regarde avec mon père et on sourit. Je n’ai pas oublié qu’il a toujours mes carnets de collection de cartes que l’on faisait il y a encore 10 ans de ça. Et je sais pertinemment qu’il n’a pas arrêté de son côté, je sais ce qu’il essaie de trouver le dimanche matin sur les brocantes. Elle rajouta tout en me regardant

- Ce n’est plus ça qui devrait t’intéresser maintenant.

- Parce qu’en plus il a fait un sans faute sur la route arc-en-ciel ? Rétorquais-je.

J'eus comme seul soutient mon père et Jade avec leurs sourires à peine esquissés. Ma mère me regarda d’un air navré et sans aucun espoir pour sa fille, c’est à cet instant que Candice, ma deuxième plus jeune sœur, de 17 ans tout récemment, demanda non innocemment à ma mère :

- Parce qu’il est beau ? Je vous laisse imaginer les étoiles dans ses yeux.

Si ses trois premières filles n’avaient en rien hérité de son caractère, elle se rattrapa avec les deux dernières. Candice et Louise étaient tout ce que ma mère avait désiré. Elles étaient belles, ambitieuses et adoraient par-dessus tout caqueter. Elles tenaient à leurs apparences et passaient des heures interminables dans la seule salle de bain de l’étage. Nous avions d’ailleurs décidé avec Jade de nous installer un petit coin « retouche du minimum » dans notre chambre afin de nous éviter de devoir se lever aux aurores pour accéder à cette pièce.

- Beau ? Je ne sais pas, nous n’en avons pas parlé. Mais il est riche, très riche. Il doit sûrement être beau.

- Et bien parfait, c’est tout ce que j’attends pour mes filles. Un homme qui soit suffisamment riche pour être beau et qui en plus a terminé la route arc-en-ciel. S’il pouvait également avoir le « Pikachu Illustrator » de 1998 cela comblerait mes attentes.

- Je vois de qui Emie a tiré ses traits d’humour.

- Je croyais qu’il y avait eu deux nouvelles inscriptions, à la même adresse, pour le retour des vacances. Ajouta Jade car elle fait aussi partie de la corporation de sa fac, elle est parfaite ma sœur.

- Effectivement. Nath m’a aussi parlé d’un autre garçon du même âge. Mais ce ne serait pas leur fils, juste un autre gamin qu’ils auraient en charge.

- Celui-ci n’a pas l’air d’être assez riche pour être considéré comme beau ? objectais-je en plissant les yeux.

- Bon, c’est bon on va arrêter d’en parler, vous me mettez tous sur les nerfs. Il n’y a que Candice et Louise qui me comprennent dans cette maison. Ma mère se leva de son perchoir pour aller piailler en solo dans la cuisine.

Nous nous regardons avec mon père. Il me sourit, avait-il prévu comme d’habitude le contre coup d’une matinée de ragots ?

- Ooooh Claude, tu as pris des poke bowl pour ce midi. Ma mère revient dans le salon en embrassant mon père tendrement sur le front. Allez les filles, ce midi c’est poke bowl et …

- Un film ! criais-je en harmonie avec mes sœurs.

C'est notre petit rituel du samedi midi, fastfood et un bon film. Et connaissant mon père, pour qu’il prenne des poke bowl, le repas préféré du moment de ma mère, c’est qu’il était sûrement déjà au courant de l’arrivée du nouveau centre d’intérêt. Nous avions choisi un film d’action « Kingsman », un de mes préférés. Quelle classe ce Colin first en agent secret britannique.
La journée passa tellement vite qu’il fallut déjà commencer à ranger, vérifier nos sacs de cours et faire notre valise pour la reprise lundi. Jade est en deuxième année de fac de droit la classe cette grand sœur et moi en fac d’histoire. Nous habitons ensemble dans un petit 2 pièces non loin des facs. C'est le retour des vacances d’octobre et de la longue période des partiels, des dossiers à rendre et des journées à se les geler.
Dernière modification par Olynore le ven. 17 nov., 2023 12:01 pm, modifié 1 fois.
Olynore

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chapitre 2

Message par Olynore »

Chapitre 2

Je sors la première de ce CM d’Histoire contemporaine, trop d’informations dans ma tête. Je pense avoir pris assez de notes mais le prof parle tellement vite, sans aucune pause, que j’ai du mal à suivre durant les trois heures. Heureusement j’ai Matt et Raph avec moi. Je les ai rencontrés au début du semestre, ils sont cool et ne se prennent pas la tête. En général on se fait des après-midis à la B.U pour mettre nos notes au propre et ingérer un maximum d’informations avant de pouvoir se détendre avec des soirées pizzas et jeux de société. Matt me rattrape :

- Hey Emie ! Tu pars trop vite. T’as envie de pisser ou quoi ?
- Charmant… J’ai juste envie de prendre l’air. M. Faustet est sympa mais déblatère beaucoup trop vite à mon goût. J’ai juste besoin de respirer un peu là.
- Je comprends. J’ai réussi à prendre les ¾ du CM mais je crois que j’ai lâché sur les 20 dernières minutes.

Raph débarque en dernier, après ce genre de filles qui papotent et qui prennent leur temps de ranger tous leurs affaires proprement dans leur sac à main tellement pratique… comme si elles avaient apporté tout ce qu’il y a sur leur bureau, par exemple ce magnifique dégradé de fluos. Depuis quand on a le temps de choisir la couleur et de surligner pendant le cours de M. Faustet ?

- Matt ! Crie Raph en levant sa main pour l’interpeller.

Monsieur prend son temps pour monter les marches de l’amphi afin de reluquer le derrière de ces demoiselles. Elles le regardent en coin puis continuent leur chemin en minaudant et pouffant en toute discrétion. C’est vrai que Raphaël est beau, avec ses cheveux châtains, ses yeux verts et son teint légèrement hâlé. Ça a beau être un première année, il a tout pour les faire tomber durant l’intégralité de son cursus universitaire. Si elles savaient que c’est aussi un parfait connard, oui parce que monsieur est « strictement sélectif » et il me l’a dit clairement en début d’année. Je ne suis apparemment pas du tout son genre et il ne me regarde que comme « la parfaite meilleure amie des années fac ». Ça a boosté à fond mon égo en ce début d’année. Heureusement son copain Matt m’a rassurée en expliquant qu’il était tellement difficile qu’il aura assurément beaucoup de « meilleures amies » sur le campus. Matt aussi est pas mal, il a de longs cheveux bruns attachés en mignon, des yeux noirs en amande qui pourraient en faire fondre plus d’une. Enfin plus d’un car il m’a confié que ce n’était pas les « nichons » qui l’intéressaient. Et ça tombe bien car on a exactement les mêmes goûts en gente masculine. Cela fait à peine deux mois que je les connais et c’est comme si j’avais passé des années avec eux.

- Excusez-moi j’étais perdu dans mes pensées, nous dit Raph avec un grand sourire jusqu’aux oreilles.
- Des pensées bien rebondies apparemment.
- Pas tant que ça finalement … Comme quoi on peut être déçu même par ses propres pensées.
- T’es vraiment con quand tu veux. Dis voir avec Emie on n’a pas réussi à choper la fin du CM, t’as réussi toi ?
- J’ai les gars ! Mais ça se payera en …. Il laissa un long silence tout en laissant apparaître un sourire pervers sur un coin de ses lèvres.
- En pizza hawaïenne ? Dis-je en interrompant ce silence faussement malsain.
- T’es pas drôle Emie, lâche Raph, mais c’est si gentiment proposé. J’accepte ton deal, mes notes contre tes ananas. Toujours ce sourire en coin.
- Moi aussi je peux te passer mes ananas contre tes notes, enchérit Matt.

Ce qui apparemment n’a pas convaincu Raph puisqu’il effaça son mince sourire rapidement.

- Même si je trouve ça tellement dégelasse, renchérit Matt, sérieusement ça a été créé par des gens qui ont voulu mettre fin à la gastronomie italienne. Même au niveau esthétique c’est à chier.
- Laisse tomber Emie, dit Raph en posant son bras sur mon épaule, petit moment de chaleur traversant ma poitrine et mes joues, Ce gars n’a aucun goût.
- Pas de palais… pas de palais !
- Meilleure référence de l’année princesse, en m’embrassant sur la joue.

Raph est tellement tactile que ça en est gênant. Et puis nous quittons tous les trois le bâtiment en rigolant.

- On se fait une soirée pizza ce soir du coup ? Interrogea Raph.
- Pas de soucis pour moi mec.
- Pour moi ce ne sera pas possible ce soir les gars. Je dois aller voir Charlotte pour lui passer mes notes. J’espère qu’elle n’est pas trop HS.

Charlotte c’est ma vraie meilleure amie, dans le sens où nous nous connaissons depuis l’époque des biberons. Nous avons fait toute notre scolarité ensemble, je la connais sur le bout des doigts, et quand elle m’écrit à 2h du matin pour me dire qu’elle a vomi toute la nuit et qu’elle ne pourra pas venir assister au CM du matin je la crois sur parole. Le souci c’est qu’elle est boursière et il faut absolument qu’elle ait un justificatif d’absence pour ne pas être pénalisée. Heureusement elle a une super copine qui connait la triche, je suis allée signer à sa place ce matin et j’imite à la perfection sa signature ! M. Faustet ne regarde pas les cartes étudiantes et nous fait strictement confiance, une chance pour nous.

- Il faudrait peut-être la laisser tranquille non ? Histoire qu’elle ne te refile pas ses microbes. Imagine c’est super contagieux ! S’inquiéta Matt.
- Mince je n’avais pas pensé à ça… Effectivement peut-être que je devrais lui envoyer par mail, ce sera plus simple.
- Du coup t’es disponible pour une soirée pizza ananas ? Me fit Raph avec un regard en coin.
- Et bien je crois que finalement oui, acquiesçais-je avec un sourire. On en reparle plus tard, je dois vous laisser les gars il faut que j’aille manger avec ma sœur.
- Tu lui feras des gros bisous de notre part, enfin de la mienne surtout. Me répondit Raph avec un léger clin d’œil.

J’ai bien compris que ma sœur était totalement son genre. C’est le genre de tout le monde… Je leur fais de gros aurevoirs avec les deux mains tout en m’éloignant à reculons, emmitouflée dans ma grande écharpe à carreaux, puis je me retourne en me dépêchant un peu. Jade doit avoir fini et je ne veux pas qu’elle attende trop. Il commence à faire tellement froid que mes doigts sont glacés, je les enfonce au fond de mes poches pour tenter de les maintenir au chaud. Je vais investir dans des petites chaufferettes, début novembre et je suis déjà en souffrance. Après quelques minutes à affronter le vent, j’arrive enfin devant le bâtiment de la fac de droit. Si le nôtre est vieillot, celui-ci bat les records. Il est encore plus morose mais a la chance d’être à côté d’une cafète peu fréquentée et pas cher. Dehors, devant l’entrée principale, prône une grande statue représentant la déesse de la justice. On n’a même pas de jolie statue devant la nôtre, à part de simples arbrisseaux taillés en boules, youhou… la classe !

Jade sort enfin et descend les marches doucement. Elle ne me regarde pas car elle semble en grande conversation avec deux gars, au temps pour moi j’avais mal observé, deux putains de beaux gars. Le premier avec qui parle timidement Jade fait de grands gestes, il semble totalement absorbé par leur conversation. Il est blond avec une mâchoire légèrement carrée, une barbe de quelques jours et des fossettes à tomber à chaque fois qu’il lui sourit. Une version de Jude Law à 20 ans mama mia. Le deuxième est derrière eux et est d’un tout autre genre. Il semble plus grand, des cheveux plus longs et châtains, ébouriffés comme s’il sortait du lit. Le visage est carré et son regard semble plus sombre à la Ian Somerhalder il faut vraiment que j’arrête de regarder des séries. Mon dieu ses lèvres, je me demande quel goût elles ont Pourquoi je pense à ça ? Je suis envoutée, est-ce que s’ils enlèvent leur gros pull on peut voir des tablettes se dessiner ? Qui a inventé l’hiver ? C’est décidé je préfère largement l’été et la chaleur. D’ailleurs c’est exactement ce que je ressens à ce moment précis. Une vague de chaleur envahie ma poitrine et mes joues. Plus forte que celle de tout à l’heure. Quand soudain ma sœur m’arrache à ma contemplation en m’appelant. J’approche doucement en essayant d’enfouir mon visage rouge et brulant dans cette écharpe. Finalement heureusement qu’il fait froid, ce morceau de laine à carreaux ne me trahira pas.

- Je te présente Christian, en me montrant le beau blond, et William, en tournant la tête vers le mystérieux châtain. Les garçons je vous présente ma petite sœur Emie.
- En….enchanté, balbutiais-je dans mon écharpe.
Beau gosse me sourit et me rend mon bonjour tandis que l’autre me transperce d’un regard insaisissable puis finit ma ravaler un rire. Attends je rêve où il se fout de moi?
- Tu sais Emie ce sont nos nouveaux voisins, ceux qui viennent d’emménager au bout de la rue des parents. Je bien vois les gros yeux que me fait Jade pour que je reste discrète.
- Ah oui, je vois. Je vois très bien même, me remémorant la scène de maman.
- Ils sont un peu perdus et viennent d’arriver. Je leur ai fait visiter la fac ce matin et je pensais qu’ils pouvaient manger avec nous ce midi, pour leur montrer les quelques endroits importants sur le campus. Si ça ne te dérange pas bien sûr.
- Non non, c’est ok pour moi. Essayant de ne pas trahir mon état.
- Tu m’étonnes, souffla Monsieur l’arrogant en ravalant un second rire.

Oh il ne va pas beaucoup me plaire celui-là. Au temps celui qui est actuellement en train de baver pendant que ma sœur lui parle me semble sympathique mais le deuxième je sens que ça ne va pas le faire. Mon visage s’est refroidit et j’en profite pour le sortir de mon écharpe et lancer un regard incrédule mais sombre, enfin j’essaie, à notre nouveau voisin. Ce dernier n’en a rien à faire et détourne son regarde en souriant. Mais quel connard…
Allons manger à la cafète avec Monsieur Perfect et l’autre con.
Olynore

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Chapitre 3

Message par Olynore »

Chapitre 3

- Et donc voilà la cafète Proust. Elle est plus petite que l’autre et un peu plus loin mais au moins on est plus au calme et surtout on attend moins longtemps. Si vous allez sur l’autre cafeteria vous aurez plus de choix mais il y a en général vingt minutes d’attente comme on finit toujours après les autres étudiants.

Ma sœur continue la visite en s’avançant vers la vitrine où sont disposés plusieurs sandwichs, salades et autres « mets » à des prix dérisoires. Ses deux candides la suivent comme des petits chiens et écoutent son discours, enfin surtout un.

- Il y a même des micro-ondes si vous voulez réchauffer votre lunchbox. Je ne sais pas comment vous faisiez sur votre ancien campus.
- Et bien pour tout t’avouer c’était le Chef qui préparait notre repas pour la semaine. On avait plus qu’à réchauffer sur place. Mais on mangeait de temps en temps à la cafète.

Mince, je sens que Jade s’est sentie gênée lorsque Beau Gosse oui j’ai décidé que ce serait son surnom a parlé de « chef ». Mon dieu un chef cuisinier rien que pour eux… On ne vient vraiment pas du même monde. Allez Emie, enchaine pour combler ce long silence.

- Et bien super, au moins vous savez où se trouve le seul micro-onde pour vos lunchbox de luxe. Emie, tais-toi…
- En fait quand je parle du Chef, je parle de mon grand-père. Me répond Beau Gosse en passant sa main derrière sa tête. C’était un chef hors pair, et il ne voulait pas que l’on parte les valises vides à la fin de la semaine. Les vieux et leurs Tupp’ quoi…

Et voilà, première bourde… Génial. J’émets un petit rire nerveux tandis que l’autre oui j’ai également décidé que celui-ci n’aurait pas le droit à son surnom me regarde de travers et souffle de dépit. C’est bon pas la peine de me faire la morale avec ce regard, j’ai bien remarqué mon manque de délicatesse. Sauve-moi Jade !

- J’ai faim, on va se servir ?

Jade pose la question de manière enthousiaste ce qui décide l’ensemble du groupe à se retourner vers la vitrine. Nous choisissons chacun notre repas puis Jade trouva rapidement une table disponible pour s’assoir. Beau Gosse s’installe en face de ma sœur bien évidemment, comme si je n’avais pas remarqué son petit jeu, il est trop transparent. Tout en enlevant mon manteau et mon écharpe pour m’asseoir, je les écoute bavarder sur leurs cours de ce matin. Je souris à cette simple illusion de les voir fricoter ensemble, même si Jade ne laisse absolument rien transparaître, quand je remarque que M. Arrogant tout compte fait celui-là lui ira comme un gant s’installe devant moi et me menace de son regard sombre, indéchiffrable. Qu’est-ce que j’ai fait cette fois ? Je sens encore cette onde de chaleur parcourir l’ensemble de mon corps. Son simple regard me fait réagir des orteils aux bouts des ongles. Je m’imagine caresser ses cheveux ébouriffés et y planter mes ongles quand l’atmosphère se réchauffe. Il enlève son manteau tout en maintenant son regard brûlant dans le mien. Mince, c’est mon bas ventre qui réagit maintenant pourquoi des images salaces me viennent soudainement en tête. Il redresse quelques mèches de cheveux derrière son oreille avec ses grands doigts. Je rêve à l’instant qu’il caresse, avec ces mêmes doigts, ma joue - et pas que - avec autant de fermeté que de tendresse. Je suis perdue dans mon admiration quand je ressens une douleur vive sur ma lèvre inférieure, ma canine s'est plantée dedans pour atténuer cette fournaise qui démarre en moi.

- Pff trop facile, souffla discrètement M Arrogant avec un sourire au bout des lèvres. Il baisse son regard sur son repas pour commencer à manger.

Mais… quel… connard ! Il se fout encore de ma gueule. Je déchante tout de suite lorsque je comprends qu’il a très bien compris mes envies et me les renvoies en pleine face. C’en est trop, je ne pourrai pas tenir tout le repas comme ça. Je me lève brusquement, ce qui interroge l’ensemble des convives.

- Je suis désolée mais je vais devoir vous laisser, j’ai complètement oublié que je devais faire quelque chose, dis-je en leur montrant mon téléphone, comme une preuve ça n’a aucun sens.

Je prends mon manteau, mon écharpe, mon sac et mon sandwich au poulet puis évite le regard de ma sœur. Je l’imagine rempli de questionnements et qui pourraient signifier « Pourquoi tu me fait ça ? Ne me laisse pas avec eux, pas toute seule ».

- J’espère que ce n’est pas trop grave Emie, s’inquiète ma sœur.
- Non, j’ai juste des notes à revoir avec Raph et Matt.
Ce qui n’est pas totalement faux, ça ne compte pas comme un mensonge !
- D’accord …. A ce soir alors.

Cette fois-ci je me tourne vers elle pour lui faire un petit bisou sur le front Désolée ma sœur, je t’aime fort mais là je ne supporte plus.

- Je risque de rentrer tard ce soir, je resterai un peu chez Raph.
- Belle journée à toi alors. Ma deuxième maman me sourit.
- Belle journée à toi Emie, me lançe Beau Gosse.

Je lui réponds par un sourire puis tourne les talons pour éviter le regard de braise de son voisin de table. Je commence à partir en m’emmitouflant dans mon tissu à carreaux quand soudain je l’entends me crier :

- Bonne journée à toi Alice, tu peux lâcher l’écharpe la température s’est légèrement réchauffée.

J’entends Beau Gosse lui faire une réflexion que je n’ai pas pu entendre. Je trace mon chemin en faisant mine de n’avoir rien entendu. Je crois ne pas l’avoir assez dit : c’est un parfait connard ! Enfoiré ou salaud, je ne sais quel adjectif pourrait lui sied. Je sors de la cafétéria et me dirige vers la BU. Tant pis je déjeunerai dehors, dans le froid, mais je n’aurai pas à subir cette ambiance de chaud-froid exténuante.

Une fois arrivée en face de cette immense bâtisse vitrée, je m’installe sur un banc mon dieu même le banc est glacé. Je me recroqueville et cherche un peu de chaleur dans mon manteau. Je me retrouve seule sur ce banc à manger mon sandwich au poulet, quelle nulle. Si j’avais cette capacité à contrôler mes émotions j’aurais pu continuer d’éviter l’autre oui, M Arrogant était beaucoup trop aimable finalement et rester au chaud. Je finis mon sandwich et décide de rentrer dans la BU. Notre coin « surcharge cognitive », comme nous le surnommant affectueusement, est disponible. C’est parfait, le destin me laisse une seconde chance pour cette journée. Ce coin est « THE place to be » pour réviser. Il est assez loin de l’entrée pour être au calme tout en ayant une vue sur celle-ci. Ce qui est très pratique pour les pauses ragots je commence à ressembler beaucoup trop à maman ces temps-ci. Il est accolé à une énorme fenêtre, ce qui est parfait pour la luminosité et la source de vitamine D journalière, enfin surtout pour le moral. Le distributeur de café et de thé se trouve à quelques pas, et je rajoute un détail important, surtout pour aujourd’hui, il est doté d’une source de chaleur fonctionnelle : un grand radiateur en dessous de la fenêtre. C’est, selon moi, l’élément vital pour une parfaite ambiance de bachotage. Je m’installe dans ce nid studieux puis branche mon téléphone à la prise de recharge positionnée au centre de la table quand je remarque un SMS de Jade.

[Jade]
J’espère que ça va, tu m’as fait peur en partant aussi vite <3

[Emie]
Oui oui ne t’inquiète pas tout va bien, c’est juste que j’avais complétement oublié cette histoire de notes à reprendre.
Un petit mensonge ça ne fait pas de mal. Je n’ose pas lui raconter l’impression que m’a faite son nouveau camarade.

[Jade]
En tout cas les garçons t’ont vraiment apprécié. Ils ont posé des questions après que tu sois parti.

[Emie]
Ah bon ??! On s’est à peine parlé. Tu as eu le droit à quel genre de questions ?
J’imagine que c’est surtout Beau Gosse qui a trouvé un sujet de discussion avec Jade.

[Jade]
Je ne m’en souviens plus mais c’était surtout à propos de tes études et de ta nouvelle vie d’étudiante. William a même demandé si Raph était ton petit copain.
La blague !! Il se moque littéralement de moi pour ensuite se renseigner sur ma vie amoureuse. Il n’est pas un peu - beaucoup – tordu ?

[Emie]


[Jade]
Ne t’inquiète pas je lui ai répondu que je ne savais pas, mais que tu restais beaucoup chez lui en ce moment et que ta vie amoureuse ne me regardait absolument pas.
J’ai la meilleure sœur. Attends … Pourquoi elle ne lui a simplement pas dit la vérité ?

[Jade]
Je trouve qu’il est froid et pas très net ce type. Alors TA vie amoureuse ne le regarde pas non plus. J’espère que ça ne te déplait pas ce que j’ai répondu.

[Emie]
Jade… Je t’aime ! <3 <3

[Jade]
Moi aussi frangine. Mais je ne suis pas sûre que ce sentiment va perdurer.

[Emie]
?

[Jade]
Et bien on a bien parlé avec Christian et il voudrait que l’on regarde ensemble les notes des différents UE que l’on a eu en début d’année…

[Emie]
Je ne vois pas en quoi mon amour pour ma sœur serait impacté ?

[Jade]
Et bien disons que je l’ai invité à l’appart’ ce soir pour que l’on commence à regarder tout ça.
Jade qui invité un gars à l’appart’…. Elle a pris plusieurs level sur une seule journée en matière de « relation avec le sexe opposé ».

[Emie]
OOooh et bien Jade ! Tu m’épates !

[Jade]
Le problème c’est qu’il ne sera pas vraiment seul …
Oh non je n’aime pas ces trois petits points... Je crois que je commence à comprendre…

[Jade]
Et que je ne suis pas sûre d’être à l’aise à la maison avec deux garçons…

[Emie]
J’ai une soirée ce soir ! On en reparle en fin d’après-midi ! Bisous
Je coupe vite cours à cette conversation dont je devine rapidement l’issue.

[Jade]
S’il te plait Emie…

Je laisse ma sœur sans réponse. Je ne suis pas d’humeur à lui répondre dans l’immédiat, j’ai peur d’être beaucoup trop directe, et Jade ne mérite pas ça. Allez coupe le téléphone et souffle un coup Emie.
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