LES TOURS - Échec et mat

[evan_jmt]

LES TOURS

Elles étaient deux,
Elles étaient loin,
Elles s'aimaient bien,
Mais se voyaient peu.
D'un dur quotidien,
Vain et dangereux,
Jour et nuit, il pleut.
 Se reverra-t-on demain ?
 Ou rejoindras-tu les Cieux ?
Guerre pour du pain...
Vivre pour ta main.
Les ennemis... — Feu !

  Oh ! voilà qu'ils attaquent déjà !
  Voilà que je dois te laisser là,
  Pour protéger les gens et leurs toits.
  Toutefois, souviens-toi qu'ici-bas
  Mon cœur déchiré ne croit qu'en toi ;
  Et des larmes coulent çà et là
  Noyant le sang qui sèche déjà.
  Et elles ne purent même pas,
  Las ! se prendre, une dernière fois,
  Dans les bras. Maintenant. Avant ça.

  Avant ce dernier adieu pieux,
  Combattante tremblante avança.
  Un homme s'approcha. (Mais vous le
  Savez ; un homme n'est très bon qu'à
  Tuer.) Mais il n'y préféra pas.
  Devant cette veuve et sous ses yeux,
Il la viola,
Puis il la tua.
  Et la deuxième Tour s'effondra,

Souillée par la peine :
  Puisque, là où demeure la haine,
L'amour n'y est pas.

[Carambole-de-mai]

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[J0305]

J’ai bien aimé ce poème et je suis d’accord avec le commentaire du haut: la plume est très passionnelle!