Concours Jour 13 - Le 14 Mai 2011

Règles du forum
Vous ne pouvez plus poster des nouvelles, la phase de participation est finie.

Lily est notre grande gagnante sur ce concours
Répondre
Virgile

Profil sur Booknode

Messages : 2491
http://tworzymyatmosfere.pl/poszewki-jedwabne-na-poduszki/
Inscription : sam. 11 oct., 2008 6:49 am

Concours Jour 13 - Le 14 Mai 2011

Message par Virgile »

Voici les textes du treizième jour du concours "Correspondance avec un inconnu"

Vous pouvez d'ors et déjà poster des nouvelles, vous recevrez un email vous indiquant si votre nouvelle a été acceptée ou non pour participer au concours.

Pour rappel pour que la nouvelle soit acceptée elle doit être correctement écrite en français et correspondre au thème 'Correspondance avec un inconnu".

Pour pouvoir poster sur ce forum pour participer au concours allez avant à la page du concours pour valider votre participation.
Chrislogan

Profil sur Booknode

Messages : 271
Inscription : mar. 31 août, 2010 1:00 pm

Re: Concours Jour 13 - Le 14 Mai 2011

Message par Chrislogan »

PROLOGUE :

Quelques rayons de soleil passant à travers la fenêtre suffirent à réveiller la jeune femme qui dormait dans ces lieux. Elle s’appelait Audrey, 19 ans et n’avait pas eue une enfance facile. Orpheline depuis sa plus tendre jeunesse, elle avait été élevée par sa grand-mère. Désormais adulte, elle était partie vivre dans un appartement en ville pour poursuivre ses études de Psychologie. Ce matin-là était un jour ordinaire, où tout du moins le pensait-elle. On était un jour de week-end comme les autres et pourtant celui-ci allait marquer à jamais la vie de la jeune femme…


1ère PARTIE : Hallucination ou Prise de Contact ?

Après avoir pris un bon petit déjeuner, Audrey s’était dirigée dans la salle de bain pour prendre une douche. Elle prit tout son temps, profitant de l’eau chaude qui ruisselait sur son visage et sur sa longue chevelure brune. Elle pensait au planning de sa journée. Tout d’abord, elle irait rendre visite à sa grand-mère qui se trouvait désormais dans une maison de retraite. À ses yeux, elle était comme sa propre mère et c’était devenu une habitude dominicale d’aller lui rendre visite pour discuter de la semaine qui venait de s’écouler. Elle lui raconterait certainement le béguin qu’elle avait eu pour un garçon de sa classe ou encore de la disparition mystérieuse de toute une famille en milieu de semaine. Puis en soirée, elle rendrait visite à sa meilleure amie, Angélique, pour parler de choses plus intimes qu’elle ne pouvait aborder avec son aïeule.

Elle arrêta donc le robinet avant d’attraper une serviette pour l’enrouler autour de son buste et d’en prendre une autre qu’elle enroula autour de sa tête. Elle se dirigea ensuite vers le miroir se trouvant au-dessus du lavabo lorsqu’elle resta pétrifiée sur place. Devant elle, se trouvait alors quelque chose d’inattendu. Elle pouvait distinguer sur la glace embuée un message qu’on avait certainement écrit avec le bout du doigt : « AUDREY ». Prit d’un vent de panique, elle regarda autour d’elle, mais il n’y avait personne dans cette petite pièce. Plus étrange encore, en se dirigeant vers la porte, elle constata que celle-ci était bien verrouillée. Intriguée, elle finit par laisser parler son esprit logique. Elle se dit qu’Angélique avait voulu lui faire une mauvaise blague. Elle repensa à la soirée de la veille où elle était venue chez elle et elle aurait pu marquer son prénom sur la vitre qui se serait révélé qu’avec la présence de buée. Non elle ne se ferait pas avoir une nouvelle fois et elle effaça le message sur la glace afin de finir de se préparer.

Deux heures plus tard, Audrey arriva à la maison de retraite et commença à discuter avec sa grand-mère maternelle qui s’appelait Anne. Parlant de la pluie et du beau temps tout en se promenant dans le petit parc jouxtant la grande résidence. Ensuite, elles passèrent le déjeuner ensemble à la cafétéria de l’établissement. Puis elles retournèrent à l’intérieur, dans un immense salon où se retrouvaient de nombreux retraités et les rares visiteurs qu’ils avaient. Il était désormais temps de faire une partie de Scrabble, autre tradition qu’elles avaient l’habitude de faire ce fameux dimanche. La partie se déroulait normalement, la jeune femme se faisant facilement dominée aux points. C’était aussi une manière pour elle de valoriser la seule personne de sa famille qui lui restait. Puis, un employé s’approcha d’elles en arrivant dans le dos de la jeune femme.

Audrey sursauta lorsqu’il s’adressa à elles et en fit tomber le sachet de lettres sur le sol, un grand nombre de lettres se répandant ainsi sur le carrelage. Le jeune homme s’excusa aussitôt et leur proposa de ramasser le fruit de sa maladresse. Confuse, Audrey se pencha pour l’aider dans sa tâche. Elle ne chercha rien de particulier, mais son regard s’arrêta, totalement troublé. Devant elle, au milieu de toutes ses lettres tombées dans un ordre aléatoire, elle pouvait nettement distinguer deux mots qui avaient une réelle signification à ses yeux : « ASK HER » Elle ignorait alors si elle délirait complètement ou si cela était un message de l’au-delà, mais cela la décida à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis si longtemps.

Une fois toutes les lettres remises dans leur petit sachet, le jeune homme donna des médicaments à sa grand-mère avant de partir vers une autre retraitée. Audrey avait attendu qu’il s’éloigne suffisamment pour attraper les mains de son aïeule tout en la regardant dans les yeux. Après avoir déglutit, elle s’élança : « Mamie, je sais que tu m’as toujours caché des choses sur mes parents. Je ne t’en veux pas car je sais que c’était pour me protéger, mais désormais j’estime que je suis assez grande pour connaître la vérité. ».

Anne la regarda tout aussi intensément et ne put retenir une larme, sans doute triste de voir à quel point sa petite fille avait vite grandit. Elle déglutit à son tour, prête à lui dire tout ce qu’elle savait.


2ème PARTIE : Un Passé Oublié

« Je ne sais pas par où commencer » lui annonça Anne.
« Dis-moi déjà comment ils étaient entre eux. Est-ce qu’ils s’aimaient ? » La question paraissait anodine, mais avait toute son importance aux yeux d’Audrey. Elle aurait aimé être le fruit d’un amour infini entre deux êtres qui avaient été tragiquement séparés par la force du destin mais, en voyant le regard de sa grand-mère, elle devinait que son souhait le plus cher ne serait pas exaucé. Sinon pourquoi ces cachotteries pendant toutes ces années.
« Ils se sont aimés… » Avança-t-elle comme pour amortir la douleur de ses prochains mots « mais il faut déjà que tu saches une chose, c’est que ton père battait ta mère… » Laissant sa phrase en suspend alors que la jeune femme s’avachit sur sa chaise, baissant le regard en même temps. Une longue minute de silence s’installa autour d’elles…

« Ce que je peux t’avouer également… » Cette phrase attira de nouveau l’attention de la jeune femme qui regarda sa grand-mère qui s’assurait que personne n’écoutait leur conversation.
« C’est que la mort de ton père n’était pas vraiment un accident… »
« Comment ça ? » répliqua aussitôt Audrey, éberluée par l’aveu de son aïeule, laissant ainsi sous-entendre des choses horribles.
« Ne t’inquiète pas, c’était de la légitime défense » Chuchota-t-elle à son attention pour l’inciter à ne pas éveiller la curiosité des autres occupants. « Je vais te raconter ce que ta mère m’a avoué par la suite, mais on ferait mieux de sortir de nouveau dans le parc pour être plus tranquille. »

C’est ainsi que les deux femmes passèrent l’heure qui suivie à parler de son passé. Anne lui avait raconté tout ce que sa fille lui avait avoué en commençant par le meurtre de son époux qu’elle avait finalement fait passer pour un accident. Cela s’était produit alors qu’il avait recommencé à la battre. Par la force de l’habitude, elle assumait cela, mais ce jour-ci fut différent. Différent dans le sens où il avait également frappé leur petite fille dans son berceau. Et cela, sa mère ne pouvait le concevoir. Après une bagarre entre les deux adultes, Isabelle, c’était le prénom de sa mère, avait fini par pousser Marc, son père donc, dans les escaliers. Dans la chute, celui-ci s’était brisé la nuque. Cette révélation avait fini par ébranler la jeune femme qui s’arrêta quelques instants sur un banc en compagnie de son ainée.

« Et c’est pour ça qu’elle s’est tuée dans cet accident par la suite ? » La curiosité d’Audrey la poussait à désormais en savoir davantage sur la disparition de sa mère. Elle envisageait que le remord l’avait poussée à jeter sa voiture dans un ravin alors qu’elle avait à peine trois mois.
« Je ne sais pas… Je suppose… » Avoua Anne qui avait toujours du mal à comprendre le geste de sa fille. En réalité elle était convaincue qu’Isabelle n’avait pas pu mettre fin à ces jours comme cela. Depuis cet accident tragique, elle respirait la joie de vivre et était merveilleuse avec Audrey. Elle ne vivait plus que pour elle et jamais elle n’aurait pu choisir de l’abandonner comme ça… Mais comment expliquer cela à une jeune femme de 19 ans ? Il était sans doute préférable qu’elle ignore les doutes de sa grand-mère.

« Je t’aime Mamie » Les deux jeunes femmes avaient encore passer deux heures à discuter et Audrey s’apprêtait désormais à repartir.
« Moi aussi ma chérie » Lui rétorqua son aïeule.
« A la semaine prochaine » Dirent-elles en chœur.

Anne en profita pour la regarder s’éloigner tout en pensant qu’elle était désormais devenue le portrait de sa mère. Elle était si fière d’elle et Isabelle l’aurait été tout autant si elle avait été encore de ce monde. Une fois sur le trajet pour se rendre chez sa meilleure amie, Audrey pouvait entendre la chanson de Bryan Adams « Please Forgive Me » et elle se laissa emporter par la mélodie en chantant à tue-tête.


3ème PARTIE : Superstition et Invocation

« Salut Dada » C’était Angélique qui sauta dans les bras de sa meilleure amie lorsqu’elle l’aperçut. N’allez pas lui demander pourquoi elle la surnommait comme cela, c’était venu tout seul il y a de longues années.
« Mince, ça n’a pas l’air d’être la grande forme » Se reprit-elle en voyant la mine déconfite d’Audrey. Elles se firent la bise et montèrent aussitôt dans la chambre d’Angélique qui vivait encore chez ses parents. Ceux-ci étant absents permettant ainsi aux jeunes filles de discuter sans crainte d’être entendus.

Audrey commença alors par lui raconter les révélations que lui avait faites sa grand-mère dans l’après-midi. Angélique prenant alors le même air déconfit qu’avait eu sa meilleure amie quelques heures plus tôt. Puis, se remémorant l’étrange phénomène dans la salle de bains, lui annonça qu’elle n’était pas tombée dans sa mauvaise blague.

« Hein ? » S’exclama Angélique « Non, je te jure que ce n’est pas moi ! »
« Allez, arrête de me faire marcher » En rigola même Audrey avant de s’en rendre compte que son amie était sincère. À cet instant, une peur incontrôlée prit possession de son corps. Que devait-elle en déduire ?
« Tu ne blagues pas non plus ? Ce n’est pas des conneries que tu me racontes ? » Répliqua Angélique voyant la mine inquiète d’Audrey. Celle-ci secoua la tête pour dire qu’elle ne plaisantait pas.
« C’est peut-être un fantôme alors… » Avança Angélique pour dire à voix haute ce que son amie imaginait tout bas sans croire à toutes ses choses insensées. Puis elle repensa aux lettres qui étaient tombées du sac de Scrabble et l’avait poussé à poser la question à sa grand-mère sur son passé. Au fond d’elle, un espoir impossible commençait à naître…

Après avoir évoqué tout un tas de possibilités, les deux jeunes filles en étaient arrivées à la conclusion que la mère d’Audrey cherchait à entrer en contact avec elle. Elle avait voulu montrer sa présence ce matin afin que l’esprit cartésien de sa fille puisse croire en de telles choses. Puis elle avait fait en sorte qu’elle pose les bonnes questions à sa grand-mère pour découvrir ce qui s’était passé. Peut être qu’elle avait fait en sorte que la chanson passe pendant qu’elle était sur la route afin de lui dire qu’elle était désolée et lui demandait pardon d’être partie sans avoir eu le temps de la connaître… Jusqu’où pouvait-on pousser la croyance ? Quelle était la limite entre le possible et le hasard ? Et surtout, comment répondre à son appel ?

Audrey n’était pas au bout de ses surprises. Elle apprit que sa meilleure amie lui avait caché l’une de ces activités extrascolaires. Elle s’intéressait à tout ce qui était paranormal, spiritisme, théurgie et même un peu de magie de temps en temps. En gros, elle était aujourd’hui ce qu’on appelait autrefois une sorcière. Et donc elle avait une solution pour qu’Audrey puisse enfin entrer en contact avec sa mère. Bien qu’encore crédule, Audrey accepta estimant qu’elle n’avait rien à perdre à essayer.

Les deux jeunes filles étaient donc montées au grenier de la maison. Un espace clos serait parfait pour réaliser une invocation. Audrey remarqua un pentacle de gravé sur le plancher alors qu’Angélique allumait une bougie à chacune de ses extrémités. Elle apprit que chaque pointe correspondait à l’un des quatre éléments. Oui et la cinquième alors ? Me direz-vous. Ce fut exactement la même interrogation qu’Audrey posa à son amie et celle-ci lui révéla que la cinquième pointe correspondait à l’esprit.

« Est-ce que tu as un objet qui lui a appartenu ? » Demanda Angélique alors qu’elle venait de placer un réchaud plat au centre du pentacle avant de venir y déposer un petit chaudron dessus. Audrey réfléchit un instant avant de retirer le médaillon qu’elle tenait autour de son cou. C’était l’une des rares choses qui lui restaient de sa mère, cela et quelques photos. Elle eut un pic au cœur de s’en séparer ne serais-ce qu’un instant. Elle le remit à son amie qui le plongea dans le chaudron qu’elle avait rempli d’un liquide bleuâtre. Elle demanda alors ce que c’était mais Angélique lui répondit qu’elle lui expliquerait plus tard et qu’il était désormais temps de commencer la cérémonie.

Les deux filles se placèrent en tailleur à chacune des extrémités et fermèrent les yeux pour se concentrer. Alors qu’Audrey devait penser le plus fort possible à son enfance, Angélique récitait des incantations pour faire fonctionner le tout. Partagé entre un sentiment de scepticisme et d’excitation extrême, Audrey se concentra sur la seule image qu’elle avait, une photo de ses deux parents ensemble avant qu’elle n’arrive sur cette terre… Dans quelques instants, elle pourrait enfin revoir sa mère…


4ème PARTIE : Une Rencontre Tellement Attendue…

Les incantations duraient depuis deux minutes, lorsqu’une forte chaleur se fit ressentir. Audrey ouvrit alors les yeux et constata que les flammes des différentes bougies avaient grandis pour prendre une taille bien supérieure à celle de leurs bases. Celles-ci dégageaient également des fumées blanches intenses qui se regroupaient vers le centre du pentacle pour former une grosse masse ressemblant à un nuage. Puis elle eut un mouvement de recul en voyant une forme se constituer pour avancer vers elle. Un sentiment de bien être remplaça rapidement sa peur lorsqu’elle reconnut le visage de sa mère qui lui ressemblait fortement.

« Maman ? » Hasarda-t-elle alors que son amie était en état de transe et continuait de réciter des incantations qui n’avaient aucun sens à ses yeux, mais qui avait permis de réaliser l’inimaginable.
« Oh ma chérie… » Lui répondit l’épais nuage à l’apparence de sa mère. « Tu es devenue si magnifique… »

Des larmes coulèrent alors des joues d’Audrey qui ne savait quoi dire pour ces retrouvailles. Elle en avait rêvée toute sa vie et pourtant rien ne voulait sortir de ses lèvres. Elle essaya alors de tendre sa main pour venir toucher la masse nuageuse et sa mère en fit autant afin que leurs mains puissent se rencontrer pour la première fois depuis 18 ans. Le cœur de la jeune fille battait de plus en plus fort au rythme de l’écart qui se réduisait. Il ne restait plus que 10 centimètres, 5, 3, 2, 1…

Lorsque les doigts se rencontrèrent enfin, le souffle d’une explosion la propulsa en arrière. En relevant les yeux, le visage de sa mère avait disparu et la fumée se dispersa dans toute la pièce avant qu’une ombre noire apparaisse en son sein. Celle-ci devient ensuite plus nette au fur et à mesure qu’elle se rapprochait d’elle. Puis elle aperçut son visage et ne put s’empêcher de crier en reconnaissant le visage de son père qui ricanait en voyant la peur qu’il lui évoquait.

« Papa ? Qu’est-ce que tu veux ? Où est Maman ? » Tant de questions la submergeait désormais. Elle aurait voulu comprendre, mais elle n’eut que la poursuite de ses ricanements comme réponse.
« Angélique ? » Cherchant sa meilleure amie du regard, inquiète de la tournure que prenaient les événements.
« Tu peux toujours l’appeler… Tu n’as donc pas compris que j’ai pris possession de son corps… Cette inconsciente n’a pas mesuré les risques qu’elle prenait en agissant ainsi… Cela ne durera qu’un moment mais j’aurais tout de même le temps de faire ce que j’attends depuis si longtemps… » Lui répondit son père qui continuait d’avancer vers elle. Le voyant avancer, Audrey se reculait en même temps jusqu’à arriver à la porte du grenier. Elle tourna la poignée, mais la porte était verrouillée. Elle était prise au piège.
« Qu’est-ce que tu veux ? » Répéta-t-elle en essayant de comprendre ce qu’il attendait.

« Tu lui ressembles tellement… » Dit-il amèrement avant de poursuivre. « Je suis venu me faire justice… Je vais te tuer comme j’ai tué ta mère autrefois… Le plus drôle c’est que tout le monde a cru à un suicide alors que j’avais simplement bloqué son accélérateur. Ce jour-là, j’ai retrouvé le goût de justice. Mais chaque année qui suivirent, au fur et à mesure que tu lui ressemblais davantage, ma soif de vengeance revenait d’entre les morts… » Finissant ses aveux sur un ricanement visiblement satisfait de sa dernière réplique. Il s’était arrêté d’avancer. Audrey l’avait écouté sans l’interrompre comprenant ainsi ce qui était arrivé autrefois à sa mère. Elle avait désormais une haine envers son paternel, mais elle essaya de la contenir pour éviter d’envenimer la situation encore davantage.

« S’il te plaît… Je n’ai rien fait… Papa… » S’adressant à lui gentiment en essayant de le prendre par les sentiments. Mais ce fut sa plus grosse erreur et elle le comprit rapidement en voyant les traits de son visage se durcirent aussitôt avant qu’il ne se jette sur elle et l’attrape au niveau de la gorge pour la soulever du sol.
« Ne m’appelles pas comme ça !!! » Hurla-t-il à son attention.
« Pou…Pour… pourquoi ? » Essaya-t-elle de comprendre en tentant tant bien que mal à respirer.
« Je ne suis pas ton père !!! » Lui lâcha-t-il sans ménagement avant de poursuivre « Ta salope de mère avait un amant et tu es le fruit de leur trahison… Tu n’es qu’une bâtarde et tu vas crever !!! »

Il resserra alors encore davantage son étreinte pour accompagner sa fureur. Plus aucun souffle d’air n’arrivait au cœur d’Audrey qui se débattait tant bien que mal en donnant des coups de pied et en griffant son agresseur. Mais rien n’y faisait, c’était comme s’il ne ressentait aucune douleur. Alors, c’est ainsi que tout devait finir ? Sa vision commençait à se troubler alors que son rythme cardiaque faiblissait. Elle ne voyait que le visage remplit de haine de l’homme qui était en train de la tuer et elle ne voulait pas rester sur cette image. Sentant que la fin était toute proche, elle ferma les yeux et repensa au visage de sa mère, c’était à elle qu’irait sa toute dernière pensée…


EPILOGUE :

Dans un sursaut, Audrey rouvrit les yeux et porta ses bras autour de sa gorge. Elle sentait de nouveau de l’air dans ses poumons et son cœur battait à tout rompre. Elle se trouvait assise dans son lit, le visage ruisselant de sueur. Elle avait rêvé… tout ceci n’avait été qu’un rêve. Elle ressentit alors un immense soulagement naître dans le bas fond de son ventre. Un sourire naturel apparaissant sur son visage. Elle était en vie. Elle regarda l’heure sur son réveil, il était 8H30. Peu importait que l’on soit dimanche, elle devait appeler sa meilleure amie pour lui raconter son rêve étrange, ou plutôt son cauchemar. Elle prit alors son portable et composa le numéro d’Angélique. Tout en attendant que la jeune femme décroche, elle s’était dirigée vers la salle de bains pour se rafraîchir.

« Oui Allo… » Après trois sonneries, elle reconnue aussitôt la voix de son amie.
« Oui Angie c’est moi, tu ne croiras ja… »
« Désolé je ne suis pas disponible pour le moment. Laissez-moi un message après le BIP et je vous rappellerais »

Audrey avait été coupée par ce satané répondeur, pestant intérieurement contre celui-ci. Ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait, mais pourtant, elle tombait dans le piège à chaque fois. Elle attendait la fin du message alors qu’elle se regardait dans le miroir de la salle de bain. C’est à cet instant que la porte claqua violemment derrière elle. Cela suffit à la faire sursauter en lui faisant lâcher son portable. Celui-ci tomba sur le sol au moment même où le BIP résonna. Regardant dans la glace, elle reconnut un visage familier qui lui glaça la peau. Terrorisée, la jeune femme se retourna, mais il n’y avait plus personne. Aussitôt après, un souffle froid se répandit dans la pièce. Et la même voix grave qui avait hanté ses rêves s’adressa à elle : « MEURS !!! »

Un énorme cri de détresse sortit alors d’entres ses lèvres…
Iliane

Profil sur Booknode

Messages : 832
Inscription : sam. 14 mai, 2011 5:45 pm

Re: Concours Jour 13 - Le 14 Mai 2011

Message par Iliane »

Vous, l’inconnu du métro,


Silhouettes passagères, personnages secondaires dans ce décor urbain, vous et moi sommes étrangers l’un à l’autre. Et pourtant, j’ai l’impression de vous connaître par cœur. Chaque trait de votre visage, chaque pli de vos vêtements, chaque geste, chaque posture… Tout chez vous m’est familier. A tel point que j’ai pensé vous connaître mais vous avoir oublié avec le temps.

Mais comment pourrais-je seulement vous oublier ?

Vous êtes cet homme que j’ai rencontré par hasard, un jour de semaine, en me rendant à mon travail. Ce jour-là, vous vous étiez assis en face de moi. Et, alors que le métro commençait sa course folle de station en station, vous fixiez votre reflet d’un air triste et absent. Et moi, je ne pouvais pas m’empêcher de vous observer. Mes yeux étaient inexplicablement attirés par vous. Nos regards s’étaient croisés un bref instant avant que vous ne vous leviez pour descendre. Ce jour-là, quelque chose a changé en moi. Ce jour-là, je suis restée assise, dans une bulle projetée hors du monde réel. Ce jour-là, j’ai raté ma station et continué ma route sans savoir où j’allais, l’esprit ailleurs, vous suivant certainement.

Vous êtes cet homme toujours tiré à quatre épingles dont l’élégance tranche avec l’insalubrité des lieux. Votre manteau noir étincelle d’obscurité. C’est un noir éblouissant, comme vous. Une couleur qui vous va si bien. Une couleur, qui déborde d’assurance, de fermeté, de prestance. Une couleur mystérieuse, profonde et tendre à la fois, qui nous attire dans ses tréfonds. Une couleur qui m’aspire un peu plus jour après jour. Une couleur rassurante, généreuse, protectrice. Une couleur qui me fascine sans raison. Une couleur qui luit jusqu’à moi malgré le fossé entre nous.

Vous êtes cet homme que je voudrais aborder. J’aimerais avoir assez de courage pour vous approcher. Je souhaiterais pouvoir vous parler. Je désirerais simplement vous dire combien je vous aime. Même si c’est complètement irrationnel, même si ça peut paraître complètement fou, même si vous ne me croyez pas ou si vous me rejetez, j’espère chaque instant être près de vous ! J’attends tous les jours à la même heure dans cette rame si déserte sans vous. Je vous attends, vous ! Et chaque fois, j’espère ardemment que nos regards se croiseront de nouveau. Votre regard si triste. Votre âme en peine. J’ose croire qu’un jour je pourrai les toucher comme ils l’ont fait en moi. Malgré le fait que je ne sois qu’une inconnue ; que je ne représente rien pour vous ; que ces quelques mots, qui défient toute raison, ne veulent rien dire après tout : je vous aime.

Je vous aime sans vous connaître. Je vous aime même si ce n’est que d’un « paraître ». Je vous aime simplement pour ce que vous êtes. Je vous aime tellement que j’en ai perdu la tête.

Je voudrais juste apprendre à vous connaître…


Moi, l’inconnue du métro.
Fee_fil_o_main_e

Profil sur Booknode

Messages : 5
Inscription : jeu. 03 févr., 2011 3:39 pm

Re: Concours Jour 13 - Le 14 Mai 2011

Message par Fee_fil_o_main_e »

Un message, une bouteille à la mer qui sonne avec un S.O.S...

Assise dans le sable, le regard dans le vague, je me rappelle la vie que j'ai vécue. Cette vie est loin de la perfection.
Aujourd'hui, si je t'écris inconnu c'est pour me libérer de ma haine que j'ai envers moi et aussi de ma détresse. J'ai fait la pire chose que tu puisses imaginer. Je viens de tuer ma famille.
S'il te plaît ne t'arrête pas maintenant de lire, car je sais que beaucoup ne comprendront pas mon geste si cruel. On dira de moi que je n'avais pas de cœur, ou même que je suis dérangée psychologiquement. Alors je souhaite qu'une personne sache la vérité et cette personne, c'est toi inconnu.

Oui je suis une dérangée du cerveau, une de ces personnes, car je ne suis pas la seule dans notre société à faire des choses très mal vues ou que personne n'arrive à comprendre. Depuis que je suis entrée dans la phase de l'adolescence j'entends des voix, je vois des choses. J'ai toujours cette impression que l'on me surveille et me regarde.  Ma vie un enfer; je ne dors plus, je ne fais plus les magasins, hé oui je sais bien qu'on nous regarde derrière les miroirs des cabines d'essayage. Quand je sors de chez moi j'évite au maximum les endroits fréquentés. Quant à ma vie de  famille, mes parents ont toujours essayé de me rassurer un maximum, mais le vrai problème sont mes frères et sœurs. Ils ont commencé à me voir différemment, à avoir peur de rester avec " la folle" et c'est comme cela qu'ils m'appellent entre eux.
Tu dois surement penser pareil, normal.  Je fais peur à tout le monde quand j'entre en crise de paranoïa, je me fais même peur à moi-même. Mais je te rassure il m'arrive parfois comme en ce moment d'être tout à fait " NORMALE".

Tout cela pour en revenir à aujourd'hui et au massacre que j'ai commis.  A l'heure qu'il est je suis certes recherchée par la police mais surtout consciente de mon acte.
Tout à commencé, ce matin lors de mon réveil, à peine levée que déjà ma mère décide de me crier dessus pour une chose que je n'ai pas faite.  M'emmène ensuite de force  au lycée, qui représente l'une de mes pires craintes et où mon cerveau voit le plus de choses incohérentes et surtout invraisemblables. C'est cela qui à déclenché ma crise de paranoïa, enfin surtout le professeur de maths, que je vois comme un agent infiltré du FBI à ma recherche. Et donc ce matin à la fin du cours, il s'est approché de moi et m'a dit " mademoiselle je vois très bien à quoi vous jouez.", et là les voix me disent " voilà il t'a retrouvée!".
Je veux rentrer chez moi, prendre mes affaires et partir, partir loin de cette vie, de ces voix et ces hallucinations. Mon accès de démence n'a fait qu'augmenter. Arrivée chez moi, je ne me contrôlais deja plus.
Je ne veux qu'une chose m'enfuir, contre l'avis, tu t'en doutes,  de mes parents ; si tu as des enfants tu dois certainement les comprendre. Ils me demandent de les écouter ce que je suis incapable de faire dans un moment pareil. Mes frères et sœurs rentrent à leurs tours et commencent à s'en mêler, à dire que je ne suis qu'une folle, qui doit être enfermée dans un asile et oubliée. Ma rage monte, je m'empare d'un couteau et les poignarde un à un. Ce ne fût pas si simple. Je me suis déchainée sur leurs corps pour voir leur sang les fuir eux ainsi que leur vie. Je vois encore ma mère me supplier mais  les voix  me disent que c'est de sa faute si je suis ainsi, je la regarde pleurer et je l'achève. Oui je sais, je suis cruelle.
Revenue de mon état second, je me rends compte de ce que j'ai fait, je me jette sur leurs corps en pleurant toutes les larmes de mon corps, mais il est trop tard. J'appelle la police et fuis, pour arriver sur cette plage où je décide de t'envoyer cette bouteille à la mer.

Lorsque tu liras ceci inconnu, sache que tu m'auras permis de dire ce que j'ai sur le cœur et je serais déjà loin.
Assise sur cette plage, les yeux dans le vague, je ne pense qu'à une chose: aller rejoindre ma famille. Parce que je tiens à te le dire à toi, cher inconnu,  j'aime et je les aimerais toujours.

Adieu monde des mortels.
Yiwien

Profil sur Booknode

Messages : 6
Inscription : ven. 06 mai, 2011 12:42 am

Re: Concours Jour 13 - Le 14 Mai 2011

Message par Yiwien »

Cher inconnu,

J’ai tellement de choses à te dire, si tu savais. Par quoi commencer ? Tu ne peux même pas imaginer à quel point j’ai eu mal. Est-ce que tu t’en rappelles ? Est-ce que tu repenses à cet instant chaque jour ? J’aimerais bien savoir, qu’est-ce que sa t’a fais ? Moi je me rappelle de tout, jusqu’au choc. Je me rappelle de chaque seconde le précédant. Je marchais dans la rue pour me rendre au lycée, comme tous les jours, le même chemin, le ipod sur les oreilles, je pourrais même te dire la chanson qui passait. C’est étonnant à quel point on se rappelle de détails futiles parfois. Je marchais donc, cette route que je connaissais par cœur, et soudain, le choc, le trou noir. Je me réveille, le bruit, la foule, les lumières, qu’est-ce qu’il se passe ? J’entends qu’on essaye de me parler « Ne bouge pas », « Tu m’entends? Sers ma main si tu m’entends. ». J’ai mal, mal au crâne, mal aux jambes, aux bras, partout, je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Après je ne me rappelle plus. Je me réveille de nouveau, plus tard, dans un lit, les murs sont blancs. Un autre lit à côté du mien, je jette un coup d’œil et je vois un garçon de mon âge, un bandage lui entourant la tête, la jambe et le bras plâtrés, il dort. J’essaye de me mettre assise, impossible. Mes jambes ne veulent plus bouger. Et puis j’ai mal à la tête, encore. Je crie, je veux que quelqu’un m’explique. Une infirmière accourt, elle me demande ce qui se passe. Je lui demande de me raconter. J’ai été renversée par une voiture ce matin, sur le chemin du lycée. Celui qui m’a renversé roulait trop vite, il n’a pas eu le temps de freiner. J’ai le bras cassé, un traumatisme crânien. L’infirmière s’arrête quelques instants, elle me lance un regard compatissant. Je n’aime pas la compassion. Elle ajoute finalement « Ta colonne vertébrale a été touchée, tu ne marcheras plus, je suis désolée ». Quoi ? Plus … marcher … ? Plus jamais ? Non, non, je ne veux pas. Je crie, je pleure, je ne suis pas d’accord, ce n’est pas possible. L’infirmière essaie de me calmer, je veux qu’elle parte. Je lui demande quand même qui est le connard qui est responsable. Elle me dit qu’il ne s’est pas arrêté, qu’il est parti. Tu te rends compte, quelqu’un qui renverse une jeune fille et qui ne prend même pas la peine de s’arrêter, comme s’il avait, je ne sais pas, percuté un oiseau. Aha, j’en rirais presque. Mais je n’ai plus de jambes, comment est-ce que je pourrais rire ? Explique-moi alors, pourquoi il ne s’est pas arrêté ? Pourquoi tu ne t’es pas arrêté ? Hein ? Tu avais peur ? Espèce d’idiot. Je te hais. Oui je te hais. J’espère que tu y penses, j’espère que tu te repasses la scène à chaque minute de ton existence. Je veux que tu te demandes si je suis morte. Je veux que tu culpabilises, que tu n’arrives plus à vivre avec ce poids. Je veux que tu meures. A cause de toi, je ne peux plus marcher. Tu m’as pris ma vie. Je te hais. Je te hais. Je te hais. Un jour, cher inconnu, un jour je te retrouverais…

Ta victime, en fauteuil roulant, qui a perdu une partie de sa vie aujourd'hui.
Répondre

Revenir à « Correspondance avec un inconnu »