Clara des tempêtes, roman - Chapitres 1 à 5

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DanielPagés

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Clara des tempêtes, roman - Chapitres 1 à 5

Message par DanielPagés »

Je vous livre les cinq premiers chapitre de mon roman Clara des tempêtes.

Les cinq chapitres sont sur la page 1. Merci de votre lecture et de vos commentaires !
couverture Clara des tempêtes
couverture Clara des tempêtes
SCAN_1_DE_COUV_CLARA2_72_5cm.jpg (28.49 Kio) Consulté 3729 fois
Ce livre est paru en 2010, puis en poche en 2015 et il est toujours disponible en librairie ou sur le site de mon éditeur : http://www.boutique.yucca-editions.fr/y ... 40031.html
Il est aussi disponible sur toutes les plateformes de téléchargement numériques (kindle, kobo, ibookstore d'Apple, etc.)


Chapitre 1

Le mois de mai se terminait. Depuis quelques jours, l’été s’était installé pour de bon. La chaleur brûlante du soleil réchauffait le Golfe du Lion et commençait à jaunir les dernières herbes du printemps. Bientôt, seules les vignes qui partaient à l’assaut de la montagne apporteraient une touche verte de fraîcheur dans le paysage méditerranéen écrasé de lumière.

La tramontane avait déchaîné la mer en début de semaine, puis s’était calmée, laissant juste un souffle qui revenait avec la nuit.
Laura venait de s’asseoir sur la roche tiède et admirait les reflets rouges du soleil couchant. Derrière la tour Madeloc, le ciel était en feu. Le phare du cap Béar n’allait pas tarder à s’allumer et à promener son pinceau sur la terre et sur les flots.
Elle aimait les soirs d’été, à l’heure où la nuit n’est encore qu’une promesse, quand la fraîcheur qui tombe des premières étoiles et la tiédeur du sol se marient pour vous faire frissonner la peau.

La jeune fille avait enfourché son vélo comme elle le faisait souvent et s’était éloignée du village. La route grimpait en virages serrés à flanc de montagne, puis redescendait avant de remonter aussitôt, comme partout au long de la Côte Vermeille.
Arrivée sur le plat, au fond de la baie, elle avait bifurqué sur la gauche, empruntant le chemin rocailleux qu’utilisaient autrefois les douaniers, du temps où ils avaient encore des jambes, plaisantait Joseph Vila, son père, qui venait juste de prendre sa retraite de cette administration.
Au bout d’un sentier qui dégringolait au milieu des chênes-lièges, cachée entre les roches derrière une petite pointe, se nichait une minuscule plage de sable gris.

C’était son domaine, sa crique personnelle, sa cala, disait sa mère en catalan. Un endroit qu’elle ne partageait pas volontiers. Seul son complice Alex était autorisé à l’y rejoindre. Il arrivait avec son scooter, dès qu’il réussissait à s’éclipser de son travail à la cuisine du restaurant familial, après le repas du soir.
Là, les deux amis d’enfance se racontaient leur journée en jouant dans l’eau claire, puis une fois rafraîchis, s’installaient sur une dalle de schiste encore chaude et se laissaient sécher.
Laura montrait au garçon les croquis qu’elle avait faits depuis leur dernière rencontre, et lui, qui avait une imagination débordante, lui donnait des idées pour les dessins à venir, parfois de vrais scénarios de bande dessinée. Cela se terminait souvent par un fou rire sonore que l’on devait entendre de l’autre côté de la baie.

Elle repensa à ces soirées d’été, du temps de leurs dix ans, où, pendant que leurs parents profitaient de la douceur du crépuscule sur la plage voisine, ils vivaient là de folles aventures.
Ils avaient construit une cabane sous les chênes-lièges avec vue sur toute la baie. Charpente de bois flotté et couverture de branchages aux feuilles vernies. Chaque soir, ils reprenaient l’histoire où ils l’avaient arrêtée la veille. Leur imaginaire n’avait pas de limites quand ils étaient sur leur île à eux.

Lors de son neuvième anniversaire, Laura avait reçu en cadeau de ses parents Le Robinson suisse . Ce livre relatait la vie d’une famille nombreuse qui faisait naufrage à proximité d’une terre déserte et s’organisait pour y survivre. Ce vieux roman l’avait touchée et lui avait révélé combien le monde était vaste au-delà de l’horizon de son pays catalan.
Elle en avait parlé à Alex avec tellement d’enthousiasme que le garçon, qui n’avait pourtant pas, jusque-là, montré de goût pour la lecture, l’avait emporté et dévoré en quelques jours. À partir de ce moment, et pendant plusieurs saisons, ils avaient vécu de fabuleuses aventures sur l’île lointaine où la tempête les avait jetés.

Mais ce soir, la jeune fille resterait seule. Alexandre se trouvait encore à Toulouse en train de passer ses examens. Sa première année d’école d’ingénieur agronome ne finissait que le lendemain. Dès le jour suivant, il prendrait ses quartiers d’été en pays catalan, comme tous les ans.
À son programme, des vacances, bien sûr, mais aussi un stage de deux mois chez un vigneron de Banyuls, du Quinze-Août à la rentrée, et un peu d’aide au restaurant de ses parents pour le coup de feu de chaque soirée.

***

Le premier pied qu’elle trempa dans l’eau eut un mouvement de recul. Le second aussi !
–– Ouaouu… qu’elle est froide ! souffla-t-elle en serrant ses poings.
Encore une fois, le journal, qui annonçait vingt degrés, avait dû enregistrer ses relevés de température dans le bouillon de l’étang de Canet !
La mer était effectivement bien fraîche, mais Laura ne se découragea pas. Elle se mit à nager énergiquement vers la pointe. Un léger frisson lui parcourait déjà la colonne vertébrale lorsqu’elle grimpa sur la roche en surplomb d’où elle voulait plonger. Elle décida de rentrer le plus vite possible pour se sécher.
Le froid la saisit à nouveau quand son corps s’enfonça dans les profondeurs. Elle se hâta de remonter en surface où elle trouva une couche d’eau nettement plus chaude.
Très haut, sur le promontoire, les premiers éclats lumineux du phare, dont le faisceau rebondissait sur la tour blanche du sémaphore , attirèrent son regard. La nuit n’allait pas tarder à effacer les dernières traces roses qui illuminaient le ciel.

Le bateau était arrivé sans qu’elle ne le remarque. Quand elle se préparait à plonger, la baie était déserte. Le temps de sauter et de ressortir la tête de l’eau, il était là, comme par enchantement ! Elle nagea un instant sur place en observant le nouvel arrivant.
Une jolie goélette élancée, à la coque blanche presque lumineuse, avec deux mâts de bois vernis, les voiles ferlées, se balançait mollement à l’abri du cap. Elle devait être ancienne, mais elle portait un gréement aurique qui avait l’air très bien entretenu. Trop tard ! Il faudra que je revienne demain matin très tôt pour la dessiner, se dit-elle, elle est vraiment trop belle !

La jeune fille, pressée de se réchauffer, laissa là cette soudaine apparition et reprit à longues brasses la direction de la plage. Après tout, c’était un mouillage très fréquenté, parfaitement sûr et bien abrité du vent du nord. Chaque nuit d’été, il n’était pas rare d’y compter plusieurs dizaines de navires de plaisance à l’ancre.
Une fois sèche, Laura s’étendit sur la douceur tiède du sable gris pour se reposer un moment. Elle regarda le bleu du ciel s’assombrir et les étoiles apparaître une à une. Quand elles furent toutes installées à leur place, elle songea qu’il était grand temps de regagner la maison.
Lorsqu’elle se redressa et s’assit sur sa serviette, elle constata que le beau bateau blanc avait disparu aussi discrètement et aussi vite qu’il était arrivé. Évaporé, dommage, il était là parfaitement à sa place ! pensa-t-elle. Peut-être avait-il tout simplement passé le cap de toute la puissance de ses moteurs pour entrer au port ?
Elle irait y jeter un coup d’œil avant d’aller dormir, cela ne lui faisait pas un long détour. Un navire de cette taille devait être facile à trouver, amarré au bout du quai du commerce, comme toutes les grosses unités.

Remonter le sentier dans la pénombre ne lui posa pas problème. Elle nota seulement qu’elle devrait penser, un jour prochain, à prendre son couteau pour couper quelques pointes de ronces qui avaient beaucoup poussé au printemps. Elles s’intéressaient de trop près à ses chevilles, en ce début de saison et n’allaient pas en rester là.
Laura récupéra son vélo et au bas du chemin, retrouva la route nationale, presque déserte à cette heure-là.

À l’entrée du village, elle descendit directement sur le port, longea le terminal fruitier, qu’elle appelait les hangars à bananes, et posa pied à terre pour examiner les quais. De là où elle se trouvait, elle avait une bonne vue sur l’ensemble des bassins.
Trois petits marins asiatiques, qui fumaient à la poupe d’un cargo dégoulinant de rouille, lui firent un signe de la main.
Port d’attache Monrovia. Encore un navire poubelle, sous pavillon de complaisance. Le personnel malais ou indonésien payé au tarif de là-bas, vivait à bord dans des conditions de sécurité et de confort minimales.
L’administrateur des Affaires Maritimes leur avait expliqué, au collège, les difficultés qu’avait son administration à faire respecter le minimum de normes exigées lors des escales en France. Les armateurs se cachaient derrière des sociétés-écrans et étaient insaisissables. Les pauvres marins envoyaient la centaine de dollars mensuels qu’ils gagnaient à leur famille et faute de moyens, ne descendaient même pas boire un verre le soir sur le port.
Elle leur répondit avec un geste amical et un grand sourire, puis enfourcha sa bicyclette.

Rien qui ressemblât au grand voilier qu’elle avait aperçu, n’était amarré cette nuit-là à Port-Vendres.

La jeune fille déposa le vélo dans le garage et monta sans un bruit. Elle envoya en passant un baiser à son père et sa mère qui regardaient la télévision, et fila dans sa chambre.

Lorsque, beaucoup plus tard, le sommeil l’emporta, elle avait réussi à dessiner, avec un maximum de détails, la magnifique goélette blanche qui avait fait une si brève apparition dans la baie de Paulilles, ce soir-là.
La nuit fut calme. La fatigue de son année universitaire et de sa semaine d’examens pesait encore de tout son poids.
Le bain dans l’eau fraîche l’avait détendue, et aucun voilier fantôme ne vint la déranger dans ses rêves.


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Dernière modification par DanielPagés le jeu. 02 août, 2018 2:01 pm, modifié 8 fois.
manonmiss10

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1

Message par manonmiss10 »

Ce qui est sûr, c'est que je ne ferais pas un si long commentaire car il n'y a pas grand chose à dire à part....c'est génial.
Tu mènes très bien les ficelles de ton histoire, les décors sont magnifiquement détaillés, je suis restée bouche-bée devant certaines de tes phrases tellement celles-ci étaient riches de vocabulaire et en même temps très explicites.
Laura, j'apprécie son caractère, ce qu'elle fait, comment elle pense,...
C'est super que pour une fois dans une histoire ce ne soit pas tout direct, que tu prennes le temps de tout expliqer, mais vraiment tout. La plupart des personnes je crois n'auraient pas pu faire ça.
J'adore et j'adhère à ton style d'écriture, varié et facile à comprendre.
Ce n'est pas pour faire lèche-botte que je dis tout ça mais franchement je ne sais pas quoi dire.
J'espère en tout cas qu'il va se passer quelque chose avec Alexandre car je ne le cerne pas encore.
Ils ont l'air d'être assez déterminés dans ce qu'ils font, aventuriers.
Enfin bref j'ai hâte de lire la suite dépêches-toi de la publier surtout !! :)

Ps: le titre colle bien avec l'histoire je trouve !! :)
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1

Message par DanielPagés »

Merci mademoiselle, c'est un grand bonheur !
oui, je dévoilerai la suite, juste un ou deux chapitres, hein ! et on va découvrir Alex ! Mais que va-t-il se passer... je te laisse le temps d'imaginer !! :D
manonmiss10

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1

Message par manonmiss10 »

Et, pas trop de temps quand même, disons, un jour?? :D
Non je rigole hein :)
cap_73

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1

Message par cap_73 »

Je n'est plus grand chose a dire maintenant ( car les 2 autres l'ont dis avant moi :P ) a part que ton histoire est vraiment très très bien!!
J'ai vraiment hâte de lire la suite :D

Bon courage, et a bientôt! :)
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1

Message par DanielPagés »

Cadeau du dimanche matin, un chapitre de plus :D



Chapitre 2



En milieu de matinée, l’appel d’Alex la réveilla et c’est d’une voix rauque qu’elle lui répondit. Il annonçait son retour pour le lendemain et comptait bien profiter de la soirée avec elle. Elle lui assura qu’elle en serait heureuse. Le garçon lui donna ensuite les dernières nouvelles et raconta les oraux qu’il venait de passer.

Elle descendit déjeuner avec un sourire épanoui. Émilia, sa mère, ne travaillait qu’en début d’après-midi, et elle était affairée à préparer le repas sur la table de la cuisine.
–– Bonjour maman !
–– Ça y est, tu as réussi à ouvrir les yeux, ma fille ? J’ai cru que je n’arriverais pas à te tirer du lit pour le téléphone, tout à l’heure.
–– J’ai trop bossé toute l’année, maintenant il faut bien que je récupère, affirma Laura avec son sourire le plus innocent.
–– Tu t’es surtout couchée trop tard, j’ai vu la lumière quand je suis montée, à minuit passé.
La jeune fille mordit dans sa première tartine sans répondre.
–– Au fait, j’ai remarqué le dessin sur ton bureau, en venant te réveiller. Il est très beau, ce voilier. Tu vas bientôt pouvoir exposer à Collioure, mon artiste chérie !

Comme toujours, sa mère exagérait. Le nom de Collioure était lié à des peintres comme Matisse, Derain et bien d’autres. Ses dessins à elle, même si elle en était fière, étaient nettement plus modestes !
Laura, qui était toujours gênée par les compliments sur son coup de crayon, mit le nez dans son bol puis évita le sujet. !
–– Oui, c’est un bateau que j’ai aperçu hier soir, au milieu de la baie. Il est arrivé tout d’un coup. Un peu comme s’il était tombé du ciel, et il a disparu aussi vite. Il était vraiment très beau, esthétiquement parfait.

Sa mère n’y vit pas une anomalie. Pour elle, dont le père avait vécu en mer pour son travail et y avait péri, tous les plaisanciers qui naviguaient pour leur plaisir étaient un peu dérangés. Il ne fallait pas attendre de leur part des comportements cohérents.
Elle lança la conversation sur les examens d’Alex, dont elle savait déjà presque tout, puisqu’ils avaient discuté cinq bonnes minutes avant que la petite, comme elle l’appelait encore souvent, ne prenne la communication.
Laura lava son bol et sa cuillère, les rangea et fila dans sa chambre pour jeter un coup d’œil au dessin de la veille que sa mère venait de lui remettre en mémoire.

Elle accrocha la feuille au mur, alluma sa chaîne sur une compilation de ses chansons préférées, et s’installa en face sur son lit.
–– Bravo, c’était tout à fait ça ! Tu as fait des progrès cette année, se félicita-t-elle à mi-voix.
La parfaite harmonie des lignes de la coque, le gréement élancé, les plis dans les voiles parfaitement ombrés et le mouvement de l’eau, tout y était.
Oui, mais il manquait quelque chose sur ce bateau, un détail qui agaçait son esprit, mais que la jeune fille n’arrivait pas à saisir. Elle avait la réponse tout près, elle la sentait à fleur de conscience, mais ne parvenait pas à la toucher.
Elle repassa dans sa tête toutes les images qui lui restaient de la goélette blanche, puis renonça. N’y pense plus, ça viendra tout seul, songea-t-elle en se levant.

Par la fenêtre, elle adressa un signe à son père qui attachait les plants de tomates à leur tuteur, au fond du jardin. Déjà, les premiers fruits jaunissaient et Laura comptait bien croquer le premier d’ici une dizaine de jours.
Son regard tomba sur le désordre de sa bibliothèque et elle redressa machinalement les livres.
Sa main s’arrêta sur un album de photos de grands voiliers. Libertad, le navire-école de la marine argentine, pavoisé en grand, faisait la première de couverture.
L’image de l’équipage dans la mâture du vaisseau blanc fit immédiatement surgir de sa mémoire le détail qui clochait. Durant tout le temps où elle avait observé la goélette, elle n’avait aperçu personne à bord.

***

Marie vint la prendre vers quatorze heures avec sa Twingo. Les filles avaient quelques vêtements à acheter pour la saison chaude.
–– Tu ne vas quand même pas passer tout l’été avec tes t-shirts qui datent du siècle dernier ! Tu as vu le petit haut que je portais mercredi ? Je t’emmène à la boutique où je l’ai trouvé. Ils vendent plein de fringues sympas et pas chères…
Laura ne voyait pas pourquoi elle ne mettrait pas encore les t-shirts qu’elle adorait, mais elle s’était laissée convaincre. Son amie avait raison, elle avait bien quelques achats à faire pour l’été.
Elle choisit deux minuscules débardeurs à fines bretelles, un nouveau maillot de bain, un short et une robe claire très légère. Le prix était abordable et compatible avec son budget serré d’étudiante.
À l’inverse de Marie, la jeune fille n’accordait pas trop d’importance à ses vêtements. Simple et discrète, elle se faisait plutôt remarquer par son sourire et ses yeux verts. Et ça lui convenait tout à fait.

Une fois leurs courses terminées, toutes les deux tombèrent d’accord pour rentrer par la corniche. Elles s’arrêtèrent au plus près de la mer, se baignèrent sur une plage déserte, et s’étendirent sur le sable. La peau claire de Marie, qui exigeait une couche de crème à chaque exposition aux rayons solaires, tourna vite au rouge. Il était temps d’aller se mettre à l’ombre.
Une demi-heure plus tard, Laura avait tartiné son amie de Biafine et elles se réhydrataient à l’eau glacée sous la véranda du jardin.

***

Au coucher du soleil, utilisant son couteau de poche comme une machette en pleine jungle, elle taillait les jeunes pousses de ronces qui envahissaient l’abrupt sentier de sa cala préférée. Elle dégringola jusqu’au sable, se débarrassa de ses vêtements et s’enfonça dans la mer. Plus chaude qu’hier, songea-t-elle, mais c’est peut-être moi qui m’habitue !

Un pêcheur, qui venait de caler ses filets, disparut derrière le cap, traînant un sillage d’écume blanche. Une série de vagues courtes clapota contre la roche, puis le silence retomba. La baie était déserte, normal pour un jeudi soir en cette saison.
Elle plongea trois fois de son rocher habituel et regretta ne n’avoir pas emporté son masque et un morceau de pain. Les oblades nageaient autour d’elle dans les profondeurs. Elle adorait voir ces poissons voraces qui lançaient des éclairs d’argent se disputer les miettes qu’elle leur jetait, à quelques dizaines de centimètres de son visage immergé.

Mais le froid de l’eau commençait à la pénétrer et elle mit le cap sur la plage. Elle se redressa dès qu’elle eut pied et tourna la tête vers le large. Le foyer du phare venait de s’allumer à l’extrémité de Béar. Et à quelques encablures de la falaise grise, la goélette blanche était de retour.
Laura enfonça rapidement ses pieds dans ses chaussures, ramassa la serviette qu’elle jeta sur ses épaules et grimpa sur les rochers pour jouir d’une meilleure vue sur le bateau.
On apercevait une grande barre à roue sur l’arrière. Les cuivres étincelaient à chaque passage du faisceau lumineux. Les cordages étaient parfaitement lovés et accrochés en pied de mât. À la poupe, un panneau d’écoutille était ouvert, et un pavillon sans couleur pendait mollement sur sa hampe. Le tableau arrière n’était pas visible et elle ne put lire son nom.
Aucune lumière n’y brillait malgré la nuit qui tombait lentement. Aucun signe de vie à bord ne permettait de penser que le navire abritait un équipage.
La jeune fille redescendit en vitesse jusqu’à son sac récupérer le carnet à croquis qu’elle avait oublié. Quand elle se releva, le vaisseau avait à nouveau disparu sans laisser de trace.


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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par manonmiss10 »

Je viens seulement de voir que tu avais publié le chapitre 2 :O Je lis ça de suite :)
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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par manonmiss10 »

Je ne pensais pas que ça pouvait être possible mais ce chapitre est encore meilleur que le premier. En gros, c'est génial, j'apprécie vraiment tout et si je pouvais trouver ce livre pour avoir la suite ce serait super :)
J'ai rien à dire à part....BRAVO !!
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par DanielPagés »

heuu... Je veux pas faire trop de pub ici, mais on peut me le commander (dédicacé) en passant par mon blog.

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par DanielPagés »

Et le troisième chapitre de Clara des tempêtes, comme promis !


Chapitre 3



Alex arriva vers dix-huit heures avec sa Peugeot chargée à bloc. Même son siège passager avant était occupé. Il y avait sanglé, avec la ceinture de sécurité, l’unité centrale de son ordinateur. Toute sa vie d’étudiant tenait dans la 104 qu’il avait garée un peu en travers devant la porte.
–– Le temps de décharger tout ça et on se retrouve là bas ? demanda-t-il à la jeune fille après un gros bisou affectueux.
–– Je prends quelque chose à manger pour tous les deux, répondit Laura.
–– D’accord, j’apporte des cerises du jardin, cria le garçon qui filait déjà vers sa voiture.
Avec Alex, tout semblait simple. Ce grand gaillard de vingt et un ans possédait un excellent caractère et une bonne humeur permanente. Les deux jeunes gens se connaissaient depuis toujours.
Ses parents avaient habité très longtemps à deux pas de la maison de Laura. Ils avaient joué ensemble dès qu’ils avaient su marcher, puis fréquenté les mêmes établissements, tout au long de leur scolarité.

Depuis quelques années, ils étaient séparés, lui à Toulouse et elle à la fac de Montpellier où elle préparait son concours pour entrer à l’IUFM et devenir institutrice. Mais leurs relations toutes fraternelles étaient tellement solides que cette distance n’avait rien changé.
À tel point que la mère de la jeune fille se demandait s’ils finiraient un jour par s’aimer pour de bon, se marier et lui donner des petits-enfants, ce qu’elle avait toujours espéré.

***

Laura avait chargé son sac à dos de fromage et de charcuterie, pris une bouteille d’eau et fait un détour par la boulangerie pour récupérer une baguette.
Elle savait bien que le garçon n’arriverait pas les mains vides et aurait pillé cuisines et bar du restaurant de ses parents pour agrémenter le pique-nique. Mais elle connaissait l’appétit d’ogre de son ami. Il valait mieux prévoir large !
Elle appuyait son vélo contre un chêne-liège, quand le rugissement du scooter se fit entendre en contrebas. Alexandre avait dû laisser la voiture chargée à Banyuls, trop pressé d’aller se tremper dans l’eau fraîche.
–– Viens, j’ai eu trop chaud à rouler aujourd’hui ! Faudrait qu’un jour ils pensent à planter des platanes aussi au bord de l’autoroute…
Il s’était jeté à l’eau après avoir dispersé ses vêtements tout au long de sa course, puis surpris par la fraîcheur de la mer, s’était redressé et attendait la jeune fille.
Ils avancèrent d’abord lentement, puis se défièrent dans une compétition effrénée vers leur plongeoir de la pointe.

Alex, qui était arrivé bon premier, tendit la main à Laura et ils s’assirent épaule contre épaule sur la roche plate.
–– J’ai une surprise pour toi, dit-il avec un sourire malicieux.
–– Moi aussi, enfin… peut-être, lui répondit la jeune fille en fouillant la mer des yeux.
–– La mienne est dans mon sac, ajouta-t-il un peu surpris par le regard songeur que son amie promenait sur la baie.
–– La mienne, peut arriver d’un moment à l’autre… mais plutôt à la tombée de la nuit, je crois, hésita-t-elle.
–– Alors, allons tout de suite découvrir la première, je meurs de faim. Quel est le menu ?
Laura énuméra les victuailles qu’elle avait emportées en comptant sur les doigts comme un enfant, pour ne rien oublier. Alexandre approuva bruyamment et applaudit.
–– Le premier qui touche la plage met le couvert, hurla-t-il en se relevant et plongeant brusquement.
–– Sale tricheur ! cria-t-elle tout sourire, en le suivant de près.

Quand elle atteignit le sable, Alex avait déjà déballé la nourriture sur les galets en secouant le sac de Laura.
–– C’est ça que tu appelles mettre le couvert ?
–– Tu as fait des progrès depuis l’an dernier, tu nages presque aussi vite que moi et je n’ai pas eu le temps de finir, protesta-t-il en lui jetant sa serviette de bain. Sèche-toi et ferme les yeux jusqu’à ce que je t’invite à passer à table. Elle lui tourna le dos et entreprit de tordre ses longs cheveux bruns.

Sur un rocher plat, le garçon avait disposé deux larges galets en guise d’assiettes. Il les avait garnis d’une tomate coupée en deux et de quelques tranches de la saucisse sèche fine qu’on appelle ici fouet. Le fromage et la boîte pleine de cerises blanches étaient un peu en retrait.
Le couteau de poche de Laura était posé entre les deux et devant chaque convive, étincelait une coupe de cristal.

–– C’est bon, tu peux venir, dit le garçon en ouvrant d’un coup de poignet la bouteille embuée qu’il tenait dans ses mains.
Le plop du bouchon la fit sursauter.
–– Waouu ! du champagne frais ! Et qu’est-ce qu’on va fêter ce soir ?
Alexandre la regarda avec un sourire énigmatique.
–– Devine !
–– Le début de l’été, nos retrouvailles, ton passage en deuxième année, le mien en troisième… c’est déjà suffisant !
–– Oui, aussi, mais non, autre chose, un anniversaire.
Laura ne voyait vraiment pas, mais saisit la coupe que lui tendait son ami. Elle fixa les petites bulles qui s’échappaient du liquide doré.
–– Je peux donner ma langue au chat ?
–– Non, allez, un indice : ça s’est passé sur une plage et nous étions tous les deux…
–– Allez ! vas-y, raconte… insista Laura de plus en plus perplexe, le champagne se réchauffe !
–– Il y a vingt ans…

La jeune fille comprit tout de suite, mais le laissa continuer son histoire.
–– M’an Émilia t’avait emmenée pour la première fois à la plage un dimanche matin. Moi, j’étais là avec mes jouets, à patouiller au bord de la mer. Et toi, tu ressemblais encore à une petite larve rose gigotant à l’ombre du parasol.
Alors, pendant que nos mères discutaient, comme toujours, à toute vitesse en catalan, je suis arrivé avec mon seau plein d’eau et je te l’ai vidé dessus ! Tu t’es mise à hurler comme si on t’égorgeait et elles se sont précipitées… C’est là que j’ai pris ma première fessée, paraît-il.
–– Ben ça alors, un vrai sauvage !
–– Maman me l’a raconté la semaine dernière, tu ne savais pas ?
–– Non, non, je ne connaissais pas cette histoire ! Tu étais déjà bien dangereux à l’époque ! Alors, on fête ta première fessée ? demanda Laura.
–– T’es trop bête ! C’est les vingt ans de notre première rencontre, rugit Alex en faisant tinter sa coupe contre celle de la fille. Salud ! lança-t-il en cherchant ses yeux !
–– Heureusement, nos relations se sont un peu arrangées depuis ! Salud amic ! dit-elle en déposant un bisou tendre sur son épaule, et merci pour ces vingt ans.

La bouteille de champagne accompagna tout le pique-nique. Les deux amis évoquèrent toutes les anecdotes de leur enfance heureuse en riant de bon cœur.
Un concours du meilleur cracheur de noyau clôtura le repas. Laura gagna à la fois l’épreuve de distance et celle de précision. Les deux dernières cerises firent office de médaille et elle eut le droit de les accrocher à la bretelle de son nouveau maillot.

Mais soudain un détail revint à l’esprit du garçon.
–– Et ta surprise à toi ? Tu as dit à la tombée de la nuit ?
–– J’ai dit aussi peut-être… Regarde la baie, observe-la bien. Mémorise !
–– On joue à un de tes jeux ?
Elle fit non de la tête.
–– Oui, je note : la mer est calme, le phare s’allumera bientôt, pas de bateau en vue… Je dois voir quelque chose de particulier ?
–– Pas pour le moment. Un peu de patience ! On attend le premier éclat du phare et je t’expliquerai après.
Alex resta perplexe, mais comme son amie commençait à ranger les restes dans son sac, il lui fit passer ce qui se trouvait à sa portée.

–– On revient faire un petit plouf ? lança Laura qui avait son idée.
Elle lui prit la main et l’entraîna vers la mer. La température de l’air avait bien baissé depuis la disparition du soleil et l’eau paraissait nettement plus chaude.
Ils nagèrent tranquillement jusqu’à leur plongeoir et se posèrent un instant. Le pinceau de lumière les balaya tout à coup. La jeune fille leva la tête. Le bateau était là.
–– Regarde, regarde, là ! Elle pointa son doigt vers le voilier immobile au centre de la baie.

Alexandre, qui ne connaissait pas le début de l’histoire ne vit qu’une goélette blanche qui mouillait à l’abri pour la nuit.
–– Quelle classe, il est très beau ! dit le garçon. Ça ressemble à ces voiliers anciens qui courent des régates sur la Côte d'Azur à l’automne. Je les avais remarqués à Thalassa l’an dernier.
–– Viens, on y va, je veux savoir son nom !
Elle plongea vers le large sans l’attendre.

Trois ou quatre cents mètres à la nage ne leur faisaient pas peur et ils se trouvèrent bientôt à bonne distance du tableau arrière du navire.
–– Vanillia, Portsmouth… déchiffra Alex, un Anglais, certainement. Mais son pavillon est complètement décoloré par le soleil et le sel. Il y a un drôle de petit serpent, ou un dragon, là, tu le vois ?
Laura avait déjà tout enregistré.
–– Tu veux qu’on fasse le tour ? reprit-il.
–– Non, non, la prochaine fois. On rentre, je commence à avoir froid, dit-elle en frissonnant.
Ils tournèrent le dos au voilier et nagèrent vigoureusement vers leur plage.

Le garçon, qui avait pris quelques mètres d’avance, s’arrêta pour l’attendre et se retourna vers elle. Il poussa soudain un cri strident.
–– Oh ! regarde, il a disparu ! Impossible ! Il était là il y a une minute !
Et il parcourut des yeux l’horizon, incrédule. Aucune trace de la goélette sur la mer !
Laura continua à avancer et accrocha sa main au passage, l’arrachant à sa stupeur.
–– C’était ça, ma surprise. Viens au sec ! Je vais t’expliquer.


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Tic-Tac_Tu-Crak

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par Tic-Tac_Tu-Crak »

Et voilà ! Comme promis, je suis là pour te donner mon avis sur tes écrits :) Mais franchement, qu'est ce qu'on dit à un écrivain ? Ton livre a déjà été publié ! Il n'y a pas de mauvaises choses ! Mais bon... ^^ J'ai trouvé que l'écriture était fluide. Contrairement à bon nombre des histoires sur ce forum, on peut se situer géographiquement. Il y a comme ue certaine ambiance quand on lit. Je ne dirai pas qu'on est transporté, par encore car l'histoire débute à peine, mais il y a un petit quelque chose qui fait qu'on se sent proche des personnages. J'ai trouvé que Clara et Alexandre était ne faisaient pas vraiment leur âge ! Ou du moins, qu'ils ont gardé une façon de penser plutôt enfantine. On verra bien la suite ! :D Et puis un autre bon point, ça commence doucement et non à toute vitesse. Les deux styles sont bien, mais celui-ci est plus reposant, on a le temps de s'habituer aux personnages.
Voilà... Je pense pas que ça a du t'aider ^^" Mais en tout cas, j'attends la suite !
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par DanielPagés »

Merci, Mlle ! Tu sais, j'ai déjà reçu une cinquantaine d'avis de gens qui ont lu le livre... Mais là-dedans, il y en a un seul d'une fille de 15ans. Les autres viennent d'adultes qui ont adoré...
Or, à l'origine, j'ai écrit Clara des tempêtes pour les ados ! Et donc ça m'intéresse beaucoup d'en avoir la perception de mon bouquin. Autre chose que Woouuuu ! c'est génial ! j'adore...que j'ai lu souvent (et qui fait quand même plaisir !!).

Je ne crois pas que Laura et Alex aient une façon de penser enfantine... Ce sont des amis d'enfance avec des tas de souvenirs en commun. Ils sont peut-être là entrain de passer à une relation différente... Ils jouent dans la tendresse. Crois-tu qu'à vingt ans on est vraiment sérieux ? Toujours sérieux ? :) Que tu te sente proche ne veut pas dire qu'ils soient restés enfants, plutôt que c'est toi qui tends à devenir "grande", non ? et à t'identifier à eux...

J'adore discuter de "Clara"... C'est vraiment un livre que j'aime (même s'il n'a pas que des qualités) et que je suis heureux d'avoir écrit !! ;)
Alicia.Pajaro

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par Alicia.Pajaro »

Je vois que Daniel vous a montré le bout du nez de son "bébé" préféré !
Ce que j'aime dans son livre que j'ai lu il y a un an et relu depuis chapitre par chapitre à mes filles, c'est qu'ils nous embarque dans une aventure que chacun de nous aimerions vivre. Je suis fatiguée des livres que lisent nos ados (je suis prof, mais pas de lettres) et j'ai trouvé dans Clara une douceur de vivre, une humanité... je comprends que mes filles adorent ce livre parce qu'il fait rêver. Alex et Laura sont des héros à la portée de tous. Ils sont ce que chacun aimerait être... Ils vivent ce que tous nous aimerions vivre. Et ces deux histoires d'amour "qui se croisent dans les couloirs du temps" comme l'a dit une critique, nous touchent profondément...
Bon, j'arrête là, sinon je vais avoir l'air plus bavarde que lui... :oops:
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par DanielPagés »

Merci Alicia de ton soutien !! J'ai bien fait de te dire que je parlais de Clara ici !
Les ados ne lisent pas que Twilight... il y a quand même beaucoup d'autres livres sympa et riches (ceux de Bottero par ex !)...
:)
Tic-Tac_Tu-Crak

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par Tic-Tac_Tu-Crak »

OUi, ça c'est sûre que les "Waouh" les "C'est génial!" sont toujours superbes à entendre ! =) AH... Eh bien peut-être ^^ Mais je voulais savoir, tu comptes poster un d'autre chapitre ou pas ? Parce que comme il est en vente, ça risquerait pas être très rentable pour toi x) Enfin, je sais pas trop ! Et sinon, je suis tout à fait d'accord, les livres de P.Bottero sont superbes :D
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 3

Message par DanielPagés »

Ben malgré l'envie que j'en ai, je posterai pas tout le livre ! mais un chapitre ou deux de plus, qui sait... si on me le demande gentiment !
Bien sûr ça me plairait que tout le monde achète le livre...^^ je l'aime ce bouquin et j'ai envie de le partager !! :)
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par DanielPagés »

Allez, voilà pour Leah, Manon, et toutes celles/tous ceux qui ont pris le temps de me lire et de commenter, un nouveau chapitre !


Chapitre 4



Laura eut un peu de mal à se réchauffer. Le garçon l’aida à se sécher et attendit patiemment qu’elle soit prête à raconter son histoire. Puis, quand elle arrêta de trembler et qu’ils furent tous deux assis sur le sable encore chaud, elle lui conta les évènements des soirées précédentes.

–– J’avais remarqué que chaque fois, le bateau apparaissait subitement au premier éclat du phare… Tu me diras que deux soirs, c’est un peu léger pour faire des statistiques ! Ça aurait pu être seulement une coïncidence, termina la jeune fille.
–– Là, ça fait trois à la suite ! On y retourne demain pour vérifier.
–– Oui, mais demain, c’est samedi et vu le beau temps qu’annonce la météo, la baie va être pleine de plaisanciers… et toi tu travailles tard, non ?
–– Alors, tu y passes juste jeter un coup d’œil à l’heure dite, en venant à Banyuls, on mangera ensemble, OK ? Puis on revient dimanche soir, mais ce coup-là, on grimpe sur les rochers du cap, on verra peut-être sur le voilier quelque chose qui nous a échappé. En tout cas, on ne le quitte pas des yeux. Ça semble trop bizarre, il doit y avoir une explication.

Il la raccompagna jusqu’à la porte de la maison, puis fila à toute vitesse. Il avait encore sa voiture à vider.

***

Laura rencontra son père à la cuisine et eut soudain une idée.
–– Dis, papa, si je te donne un nom de bateau et son port d’attache, tu pourrais me trouver des renseignements par tes copains de la douane ?
–– Bah ! Certainement, il suffit de taper dans l’ordinateur.
–– Même s’il est ancien et s’il est anglais ?
–– Dans ce cas, j’en parlerai à Pierre Buannic, le barreur de la vedette. Tu sais comme il est passionné par les vieilles coques et les voiliers en particulier ! Il a un correspondant à Londres qui va souvent se balader dans les archives du Lloyd’s. Ces Anglais ont une base de données extraordinaire qui répertorie tous les navires construits depuis plusieurs siècles. Rien que des informations générales, évidemment. Pour tout ce qui est confidentiel, il faut tout un tas d’autorisations spéciales.
–– C’est juste qu’avec Alex, hier soir, on a revu le très beau voilier que j’ai dessiné. Il est certainement très ancien et j’aimerais en savoir plus. Rien de secret, bien sûr. Je te marquerai le nom, le port d’attache et quelques détails si tu veux. Il traîne dans le coin ces temps-ci.
Voilà ce qu’on appelle lancer un ballon de sonde, songea-t-elle. Si la douane avait quelque chose de particulier sur la goélette blanche, elle le saurait demain rien qu’aux réactions de son père. À suivre, se dit-elle.

Elle se releva à une heure du matin avec la gorge sèche. Le souvenir de la soirée tournait dans sa tête et elle n’avait plus sommeil. En revenant de la salle de bain, sa bouteille pleine à la main, elle s’arrêta devant le dessin toujours accroché au mur, l’observa un moment, puis prit une feuille vierge et ses crayons et esquissa une vue de l’arrière.
À présent, la goélette blanche avait un nom, Vanillia, un beau nom qui sentait bon les mers du Sud et les îles nacrées. Elle eut une vision fugitive du voilier se balançant dans un lagon devant une plage blanche bordée de cocotiers délicatement penchés vers le sable.
Le petit dragon et sa langue de feu, dans le haut à droite, lui disaient quelque chose. Ce devait être le logo du constructeur. Il faudrait qu’elle fasse une recherche sur internet.

Une heure plus tard, le croquis du bateau vu de son angle arrière bâbord était fixé à côté du précédent. Laura s’était couchée, mais avait toujours du mal à trouver le sommeil.

Elle avait passé en revue toutes les explications rationnelles à l’apparition et la disparition rapide et sans traces d’un tel navire, mais n’avait rien imaginé de convaincant. Pourtant, elle ne pouvait pas l’avoir rêvé, et ce soir ils étaient deux à en avoir été témoins.

Alors, une question fit lentement surface dans son esprit : les bateaux fantômes existent-ils vraiment ?

***

L’ancien douanier était parti en fin de matinée voir son collègue, de service sur la vedette grise, avec le papier de sa fille.
Elle avait croqué en quelques coups de crayon le profil, puis le tableau arrière de la goélette qui contenait à lui seul tous les renseignements qu’elle possédait.
Son père n’avait pas fait de remarque, mais il avait gardé soigneusement la demi-feuille de Canson à la main et elle rejoindrait sans aucun doute la pile de croquis qu’elle lui avait déjà donnés. Je serai riche quand tu seras devenue célèbre, lui avait-il dit un jour en riant. Elle avait fait la grimace et il avait pensé que la vraie richesse, il la possédait déjà avec le bonheur que lui donnaient ses enfants.
Incroyable comment cette gamine était capable, en quelques traits, de recréer l’âme d’un bateau, d’un paysage ou d’un être vivant.
Et les cours de dessin qu’elle prenait parallèlement à ses études à Montpellier lui apportaient techniques et outils. Elle progressait constamment. Qui sait si elle n’en fera pas un jour son métier ? se demandait-il souvent.
Quand je vois comment je suis incapable de dessiner une maison autrement qu’un enfant de cinq ans et que sa mère ne fait guère mieux, je me demande vraiment de qui elle tient ce don !

Pierrot Buannic était assis dans le carré de la vedette de la douane, à quai, près de la halle à marée. Avec deux de ses collègues de permanence, il prenait l’apéritif avant de manger à bord, prêt à toute intervention.
Dans l’esprit de ses camarades, Joseph Vila faisait toujours partie de la maison. Il n’eut qu’à s’installer pour qu’apparaisse un verre avec sa dose de liquide anisé et une carafe d’eau fraîche.

Les nouvelles de la famille, que tout le monde connaissait, puis son début de retraite firent l’objet des premières questions. Quand on eut épuisé le sujet, il fit circuler le croquis de sa fille.
–– Joli coup de crayon, dit le barreur.
Les autres approuvèrent en chœur.
–– C’est ta petite qui l’a fait ?
Pour lui aussi, qui fréquentait les Vila depuis de longues années, elle était restée la petite. Même si elle mesurait son mètre soixante-dix et avait fêté ses vingt ans au début du printemps.
–– Oui, c’est elle. Elle a dû le repérer ces jours-ci, et elle l’a trouvé tellement beau qu’elle l’a dessiné sous tous les angles. Tu verrais le dessin qu’elle a accroché au mur de sa chambre !
–– Elle est vraiment douée, ta gamine, affirma un autre collègue. Sûr qu’elle pourrait gagner sa vie à faire des portraits à Collioure l’été.
–– En fait, raconta l’heureux retraité, elle cherche des renseignements sur ce navire. Elle m’a dit qu’il traînait par ici. Alors, elle m’a griffonné un petit croquis vite fait !
–– Imagine si elle s’applique ! lança le meccano.
Toute la tablée se mit à rire. Pierre le Breton prit la parole.
–– Vanillia, Portsmouth, une goélette ? On n’a rien vu qui y ressemble ces temps-ci.
Son regard fit le tour de la table. Les autres approuvèrent. C’était le genre de voilier qu’on remarquait et il n’y avait pas grand monde sur l’eau, en ce moment.
–– Je jetterai un œil à ce que j’ai dans mes cartons et j’interrogerai le Lloyd’s, ils ont presque tout.
–– Attends, regarde le drôle de serpent vers le tableau arrière, on croirait qu’il crache une flamme ! dit le mécano. Un dragon, peut-être…
–– Oui, justement, ça ressemble fort à la marque des Fife, une célèbre famille d’architectes écossais. Ils s’appelaient tous William, de père en fils ! Tu sais, ce sont eux qui ont construit, au début du siècle, le bateau qui est devenu par la suite le premier Pen Duick de Tabarly. Et des tas de voiliers de course après. De très beaux navires, très fins et très rapides. Il en reste encore pas mal sur les mers, à ce jour. Je ferais bien de commencer à chercher dans cette direction. Rien qu’à voir la silhouette de ce canot, j’aurais pensé à eux.
Puis la conversation repartit sur les dernières petites histoires de la douane, les mutations et transferts. Et surtout les nouvelles missions et les compétences qui devaient aller avec, maintenant qu’il n’y avait plus de frontières à surveiller dans la plupart des pays du continent européen. Les gabelous du vingtième siècle étaient morts…
Joseph Vila les quitta après le deuxième apéritif, sa femme et sa fille l’attendaient pour manger, et en bon état de préférence !

***

Laura finissait de mettre le couvert quand son père franchit la porte de la cuisine, sa demi-feuille de papier épais toujours à la main. Elle lui sourit, mais réfréna son impatience et continua sans poser de question.
Sa mère cria à table ! Ils se retrouvèrent bientôt devant une énorme salade catalane, avec des anchois marinés, des poivrons pelés cuits à l’huile d’olive et de la sucrine, la première laitue du jardin.
–– Loulou a appelé, tout à l’heure, dit Émilia à son mari. Ils vont descendre la semaine du Quatorze-Juillet seulement. En août, ils partent je ne sais où, dans les îles…
–– À La Réunion, précisa la jeune fille.
Son grand frère lui avait déjà parlé de son projet pour l’été. Un de ses collègues avait été muté là-bas au printemps et l’avait invité à venir y passer deux semaines au mois d’août avec sa famille.
–– Tu reverras tes petits enfants à la Toussaint et à Noël. De toute façon ici, en août, c’est invivable, ajouta son père.
–– Je sais bien, on n’a plus la place de tremper ses pieds, et c’est de pire en pire chaque année ! Même à Paulilles, on ne peut plus trouver un coin pour poser sa serviette.
Émilia avala un demi-verre d’eau et prit un air désespéré.
–– J’avais pensé que tout le secteur resterait sauvage, quand le Conservatoire du littoral l’a acheté, mais c’est raté ! J’ai entendu dire qu’on allait y rajouter un grand parking. Ça va être la ruée !
–– Et on ne parle plus du projet de parc naturel terrestre et maritime qui devait s’étendre de Béar jusqu’à Creus, ajouta Laura. Je sais que les pêcheurs étaient contre…
–– Bernardini, le gars de la criée, m’a raconté que son frère, qui vit à Calvi, va passer un mois à la montagne, chaque été. Il loue sa maison au bord de la mer à des vacanciers. Le loyer qui rentre lui paye son logement au calme dans le Massif central et le ski aux vacances de février ! On devrait faire pareil…
Joseph Vila soupira et se leva pour aller chercher le fromage.
–– Au fait, papa, tu as vu Pierre ce matin ? lança Laura juste avant le dessert.
–– Oui, tout à l’heure, à l’apéro sur la vedette. Le mécano nous a fait remarquer le dragon, et Pierrot le Breton pense que c’est un plan Fife, tu sais, comme le premier Pen Duick de Tabarly. Celui-là, tu dois le trouver dans le livre des vieux gréements.
Il a dit qu’il allait commencer à chercher par là. Mais personne ne l’a aperçue naviguer dans le secteur, ta goélette. C’est le type de voilier dont on se souvient, surtout en cette saison ! Remarque, elle pouvait venir d’Espagne, il n’y a qu’une ou deux heures de mer.
–– C’est bien possible, confirma la petite en se resservant de salade. Trop bon, maman ! Tu es la reine des cuisinières ! Marie voudrait ta recette pour les anchois marinés. Elle passera dans la semaine, tu pourrais me la copier sur un morceau de papier ?
Sa mère la remercia pour le compliment et promit la recette pour le lendemain.
La conversation s’éloigna ainsi du sujet sensible et elle se garda d’y revenir. Elle attendrait le résultat des recherches dans les archives du Lloyd’s.

***

Laura arriva ce soir-là à la nuit tombée, sur le bord de mer de Banyuls. Les touristes n’étaient pas encore vraiment là en masse, malgré le beau temps, et les terrasses étaient aux trois quarts vides.
Alex lui avait préparé une table avec un joli bouquet, et quand il l’aperçut, il vint l’installer et s’assit avec elle.
–– Laisse bosser mes parents, ils passeront prendre le dessert avec nous, dès qu’ils auront fini. Les derniers clients en sont au café.
–– Oui, chef ! Et quel est le menu, ce soir ? Je suis affamée à cette heure-ci !
–– Poisson grillé et clafoutis aux cerises. Un gros pageot comme tu l’aimes ! Et c’est moi qui ai fait le gâteau, rien que pour nous. Ça ira ?
–– Miam miam !
–– On commence par un petit Banyuls rouge bien fruité et tout ce qui va avec ?
Elle le fixa avec un sourire admiratif.
–– Comme tu me connais bien !
Elle adorait l’apéritif du pays, mais surtout ce qui allait avec ! Et le pageot grillé à la manière du chef était un vrai régal !
Le garçon posa la bouteille de vin sur la table et la serveuse apporta les tapas.
Dès qu’elle se fut éloignée, Alex regarda Laura au fond des yeux et elle lui raconta en détail sa journée. Elle savait bien ce qu’attendait particulièrement son ami, mais le laissa, avec délectation, mariner un moment dans son impatience.
Elle lui expliqua ensuite ce que son père avait tiré de l’équipage de la vedette, puis ce qu’elle avait pu observer à Paulilles après le coucher du soleil.
–– Dix-sept voiliers et quatre bateaux à moteur, serrés à l’abri du cap. On annonce de la tramontane forte pour demain en fin de journée, et ils ont eu peur de descendre en Espagne. Ils reprendront la mer tôt dans la matinée !
Il n’y avait pas la place pour une goélette de trente ou trente-cinq mètres à l’endroit habituel ! Et effectivement, elle n’est pas venue.
–– Tu sais, si ça se trouve, on ne la reverra plus jamais…
La jeune fille accusa le coup. Elle n’avait jamais envisagé cette éventualité. Elle s’était attachée à l’image du voilier blanc mouillé au milieu de la baie et avait bien pensé le retrouver chaque soir, au moins jusqu’à avoir résolu l’énigme de ses apparitions et disparitions subites.


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Eltie

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par Eltie »

come promis je te donnes mon avis: ce livre est génial! je rêverais d'avoirton style d'écriture. Pourtant desfois j'y arrive puis j'ai un mal fou a suivre...C'est comme si ça me fillait entre les doigts en un imple instant, mais plus je te lie, plus je me is queje finirai par y arriver et même faire quelque chose de meileur! laura/Alex...il y ara forcément quelque choe entre cesdeux là, c'est suven comm ça (ex: toi et moi à jamas d'Ann Brashare), sinon l'apparition de ce bâteau semble très étrange et j'ai déjà quelques idées. Mon imaginaion c'est eballé dès que tu as éri qu'il disparaissait subitement. C'est comme si "il" rfusait qu'oon sache son identité, pourtant je suis comme Laura j'ai envie d'en avoir plus...J'ai hâte de connaîte la suite! :D
manonmiss10

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par manonmiss10 »

Voilà, j'ai lu. Je VEUX savoir la suite. Je VEUX savoir ce que cache ce bateau. J'aime bien le suspens mais là, c'est trop. J'aime bien la relation qu'ils ont entre eux, j'espère qu'elle va aller plus loin :D. Quand à Laura, j'adore toujours son caractère, son côté doux, attentif et aussi à la fin quand on dit qu'elle le laisse s'impatienter sur le sujet. J'aimerais encore en savoir plus sur Alexandre. Dans ma tête pour le moment je le vois comme le gars: Beau, aventurier, attendrissant, protecteur. Enfin voilà quoi, j'ai pas grand-chose à dire :) Et c'est super d'avoir publié ces chapitres, je te remercie ! :)
Tic-Tac_Tu-Crak

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par Tic-Tac_Tu-Crak »

J'ai pas grand chose à rajouter à ce que qu'ont dit les filles. Mais merci d'avoir publié ce chapitre ! Tu me mets l'eau à la bouche !! ^^ Franchement, j'aimerai bien savoir écrire comme toi. Simple et fluide. Ca coule tout seul quand on lit ! Enfin voilà ! :D J'espère bien que tu nous mettras un autre chapitre... (Sait-t-on jamais...)
cap_73

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par cap_73 »

J'avais pas vu le chapitre 3!!
Donc j'ai pu le lire avec le chapitre 4 aussi :D

Franchement, je trouve que ton histoire est vraiment géniale! :) en même temps, que dire a un écrivain qui a déjà publié plusieurs romans, a part que son histoire est plus que super? :P
Je trouve aussi que ton histoire nous amène en quelques sortes dans un monde imaginaire, car l'apparition et la disparition subite de la geolette et vraiment très troublante! :) elle est vraiment géniale, on a pas du tout envie de s'arrêter de lire, on est plonger dans ton univers! :)
On a envie, tout comme Laura et Alex, dans savoir plus, de partir a sa recherche et de mener un petite enquête! :P

En plus, on peut facilement s'identifier a tes deux personnages au niveau de leur caractere, de leurs reactions! Même des adolescents le peuvent, malgré la différence d'age!
En plus, ton écriture est vraiment très fluide, on peut très facilement comprendre l'histoire, et je n'ai pas remarquer de fautes d'orthographe je crois (ce qui est normal ^^)

Enfin, je crois que j'ai fais a peu pres le tour!
Je pense que je vais acheter ton livre, afin de savoir ce qu'il va se passer au final ^^

Bon bah voilà! :)
Gros bisous, et bon courage pour la suite :D
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par DanielPagés »

Merci Leah, Manon, Eltie et Cap ! Promis, vendredi je mets le cinquième chapitre, mais ça sera le dernier ! (ok, je sais je suis cruel :cry: )

Je suis vraiment heureux que ça vous plaise ! parlez-en et envoyez vos amies lire et commenter !
loliiipop

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par loliiipop »

Vraiment bien, j'adore, le livre est sortis?
Parce que la je le prend =)
Fais attention a la rupture de stock ;)
:D
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par DanielPagés »

Le livre peut être acheté directement sur mon site. http://www.danielpages.fr c'est le plus facile pour l'avoir. Dans ce cas, je l'envoie dédicacé avec un marque page !! Il n'est pas dans beaucoup de librairies pour le moment, je ne suis pas assez célèbre !! :D .
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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par takiko »

Je suis vraiment, totalement sous le charme! J'adore le style, on a l'impression de vivre ce que vit Laura! Ce bateau m'intrigue! C'est vraiment fluide et superbement bien écrit! Bravo :D
loliiipop

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par loliiipop »

Si tu veux je vais parler de ton livre a mon collège
:) :D
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par DanielPagés »

Quand tu écris un livre que tu aime, ton plus cher désir c'est de le partager avec le monde entier...
Sur les quatre livres publiés jusque là c'est vraiment celui-là que j'adore ! alors n'hésite pas à en parler au collège, à le réclamer à la bibliothèque, à en parler à tes amies... :)
morgane.j

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par morgane.j »

j'aime bien, l'histoire du bateau est intrigante. Bravo ! :D
DanielPagés

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Re: Clara des tempêtes, Chapitre 1 à 5

Message par DanielPagés »

Comme promis, le cinquième chapitre... ce sera le dernier malgré l'envie que j'ai de vous les coller un par un jusqu'au 25e ! :D


5




Alex était passé chercher son amie avec son scooter et un casque supplémentaire en fin d’après-midi, ce dimanche. Le vélo était resté à Banyuls la veille, quand le garçon l’avait ramenée fort tard en voiture.
Ils avaient mangé chez la jeune fille puis avaient fait quelques recherches sur internet. On y trouvait beaucoup de pages traitant des constructions du chantier Fife. Pas mal de photos de voiliers aussi, avec un air de famille certain.
Par contre, le mot Vanillia ne donnait rien qui pût se rapporter à une quelconque goélette.
Ils s’étaient intéressés ensuite aux bateaux fantômes. Quelques articles sur le fameux Hollandais volant. Beaucoup de récits de rencontres insolites avec apparition puis disparition subite. Un équipage entier de la marine américaine avait témoigné d’un évènement de ce genre.
Un bateau de feu apparaissait à date précise en certains lieux du Québec, sur le Saint-Laurent.
Mais rien, rien du tout, sur un navire blanc en Méditerranée.

Ils prirent le chemin du phare puis abandonnèrent leur engin et descendirent prendre position sur les cailloux en contrebas, à l’abri du vent.
La tramontane avait un peu molli, comme d’habitude avec l’arrivée de la nuit. La baie s’assombrissait, à nouveau déserte et livrée aux cris des oiseaux. Les marins du dimanche avaient regagné, tôt le matin, leur place au calme dans les ports de la région.

Le garçon s’allongea à demi, le dos collé au rocher qu’il avait choisi. Laura l’accusa aussitôt de lui avoir volé son siège, mais après avoir cherché du regard un coin pour s’installer, elle écarta les jambes d’Alex, s’assit au milieu et se laissa aller contre sa poitrine.
–– Je retire ce que j’ai dit, tu n’es pas un sale égoïste, tu es le fauteuil le plus confortable du cap !
Les bras puissants du jeune homme se refermèrent sur elle. Elle abandonna sa tête sur son épaule et se décontracta.
Mais ce moment de tendresse ne dura pas. Sous leurs yeux stupéfaits, surgissant de nulle part, apparut la goélette blanche illuminée un instant par le premier éclat du phare.
–– Oh ! souffla Laura.
Elle s’appuya brusquement sur les genoux de son compagnon pour se relever.
–– Viens, on y va, je voudrais essayer de la toucher.
–– Tes doigts passeront sûrement à travers quand tu les poseras sur la coque, plaisanta le garçon avec un petit sourire. Mais il prenait de plus en plus au sérieux ces histoires de bateau fantôme.
Elle lui tendit la main et tira fort pour l’aider à se redresser.
–– La chaîne… Alexandre montra la proue de la goélette. Il n’a pas mouillé son ancre, mais reste immobile malgré le vent fort ! Tu trouves ça normal, toi ?
–– J’y vais, dit-elle en se débarrassant de ses vêtements. Tu m’accompagnes ?

Ils plongèrent d’une roche à ras de l’eau et s’approchèrent du voilier dont ils firent le tour. Le bordé paraissait en parfait état. Les bossoirs, en place à l’extérieur, comme si l’on venait juste de mettre à l’eau un canot de service.
–– Aucun bruit à bord, seulement le chant de la tramontane dans les haubans ! fit remarquer la jeune fille.
–– Allez, on touche ?
Les deux amis nagèrent jusqu’à frôler la coque blanche puis hésitèrent un instant. Ils se regardèrent brièvement.
Curieusement, l’esprit scientifique du garçon ne l’empêchait pas de se montrer parfois superstitieux et irrationnel, et il avait du mal, ce soir à passer à l’acte.
Laura, elle, était attirée par le voilier comme par un aimant. Le mystère qui l’enveloppait occupait ses pensées depuis la première soirée où elle l’avait aperçu. Et elle était bien décidée à découvrir la clef de ce mystère.

Sa main se posa la première sur la coque blanche. La peinture était lisse et tiède. Elle la caressa. Une sensation agréable toute en douceur. Du bon vieux chêne ! pensa-t-elle, soulagée. Elle chercha les yeux d’Alexandre.
–– C’est du dur, du vrai bois, confirma-t-il, un peu rassuré, en tapant de ses doigts repliés comme on frappe à une porte.
–– Mais alors… si ce n’est pas qu’une ombre, une illusion, comment peut-il apparaître et s’en aller comme ça ?
Alex haussa les épaules.

Ils longèrent à nouveau la coque. Rien de particulier. Les palans pendaient sous les bossoirs débordés à tribord, attendant le retour d’une annexe. Une échelle de corde à barreaux de bois sombre descendait dans l’eau, juste à côté. Une véritable invitation à embarquer.
La tentation était forte. La main d’Alex retint Laura qui avait saisi l’escalette dans l’évidente intention de grimper sur le bateau. Leurs yeux s’affrontèrent un court instant, puis la jeune fille se tourna vers le navire et cria de toute sa voix.
–– Ohé, Vanillia, y a-t-il quelqu’un à bord ? Peut-on vous rendre visite ?
Le minimum de politesse avant de s’inviter.
Elle répéta son appel en anglais, puis en espagnol. Aucune réponse, aucun mouvement.

Elle se hissa de trois échelons, accrocha ses bras au-dessus du pavois et interrogea à nouveau le voilier vide. Pas davantage de réaction. Alors, sans attendre ni consulter le garçon, elle prit souplement pied sur le pont. Alex hésita une seconde. Une inquiétude diffuse. Puis il grimpa à son tour.

Au sol, les lattes de bois couraient, propres comme si une armée de matelots les avait récemment passées au sable fin. Les vernis semblaient neufs. Les cordages parfaitement lovés et prêts à être utilisés.
Une grande barre à roue de chêne sculpté dominait la poupe, derrière un compas à demi masqué par un capot de cuivre poli. Navigation à l’ancienne. Aucun répétiteur d’équipement électronique ou cadran électrique n’était visible à proximité du poste du timonier.

Les deux explorateurs se dirigeaient à pas de loup vers l’avant quand un premier frémissement, une longue vibration, parcourut le navire. La surprise les immobilisa un instant. Alex, tout à coup paniqué, saisit vivement le poignet de son amie et l’entraîna vers le pavois. Elle ne se fit pas prier pour le suivre.
Le voilier blanc frissonna une deuxième fois et, sans échanger un mot ni se lâcher la main, les deux jeunes plongèrent par-dessus bord.

Quand ils émergèrent de longues secondes plus tard à bonne distance, la goélette avait disparu. Ils reprirent leur souffle en nageant sur place un moment. Rien à l’horizon. Plus de traces. Aucun mouvement ne semblait même avoir troublé la surface, à l’endroit où elle se balançait cinq secondes auparavant.



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Dernière modification par DanielPagés le lun. 20 juin, 2011 9:13 pm, modifié 1 fois.
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