En espérant que ça vous plaise encore
Chapitre 2
Un reflet argenté sur la table de nuit en bois, dans la grande chambre parentale. La petite fille aux cheveux clairs s’avance doucement vers cet éclat gris.
Il était froid le pendentif. Elle épousseta la neige qui était resté autour. Le saisi de sa petite main chaude.
Le relâcher.
Oh non ! Il est vraiment trop froid.
Ici, ça sent Maman, et puis Papa, et une autre odeur qu’elle ne connait pas. Une odeur de sucre et de lait, de pain d’épice et de thé.
A l’autre bout de la pièce quelque chose tombe sur le sol, ça fait cling. C’est métallique. L’objet est tout petit, la petite fille ne le voit pas d’ici, mais le bruit résonne encore dans ses oreilles. Ça fait un peu mal à la tête.
Elle essaye alors de se rapprocher. Il faut faire cesser ce bruit. Sinon Papa et Maman vont savoir qu’elle traine encore dans la chambre, et c’est interdit. Elle l’a dit « Non ! Zoélie ! Non ! Ici c’est la chambre de Papa et de Maman ! C’est interdit ! »
L’objet est trop loin, ses petites jambes restent collées au sol. Pourtant elle veut faire cesser le bruit, elle veut regarder l’objet.
Tiens il neige de nouveau dans la chambre.
Ce n’est pas la faute de Zoélie.
D’ailleurs dans sa petite chemise de nuit bleue elle a froid.
La neige était devenue folle, elle se colla à elle, la couvrant de cette glace humide, de ses cristaux de pluie gelée.
C’était fini maintenant.
Il fallait se réveiller...
Réveille-toi.
REVEILLE-TOI !
Il était encore tôt. C’était le deuxième cauchemar qu’elle faisait depuis longtemps. Elle se leva, passa de l’eau sur son visage
Devant les miroirs de la salle de bain elle leva les yeux. Elle avait très peu dormie. Ses yeux étaient cernés de rouge, et ses doigts tremblaient.
Elle pouvait encore essayer de dormir une heure mes ses yeux s’arrêtèrent sur le médaillon qu’elle avait laissé sur le bord de la table. Hypnotisée elle posa la paume de sa mains sur le dessus. Il était resté toujours aussi froid. Pourtant, elle garda longtemps la main dessus, comme un défi. Mais très vite le froid brula sa paume. Elle retira sa main doucement, observant toujours le merveilleux pendentif.
Pourquoi Aaron avait il dit ne jamais l’avoir vue ? Selon les fantasmes de Pete c’était parce que il était secrètement amoureux d’elle et ne voulais pas que ses amis le sache, le médaillon était alors une sorte de cadeau, de déclaration d’amour.
Selon Mélody, qui avait plus les pieds sur terre, c’était simplement qu’il ne voulait pas qu’on sache qu’il avait un médaillon tel que celui-ci et qu’il reviendrait le chercher dès que ses amis seraient un peu plus loin.
Mélody était une fille magnifique, une princesse parmi le commun des mortels, elle était grande, mince, mais avait malgré tous des formes généreuses. Son visage était celui d’une enfant, mais ses yeux reflétaient une maturité hors du commun, ainsi qu’un brin de malice que les hommes repéraient toujours. Elle était le genre de fille qui pouvait plaire à Aaron et sa bande, si elle avait été intéressée. En effet, loin de n’avoir aucun intérêt pour la gente masculine, elle préférait les jeunes hommes discrets, intelligents et aux mœurs sures. Cela faisait maintenant quelques années qu’elle sortait avec un jeune homme que ses amis n’avaient presque jamais vue, c’était un passionné d’informatique et de jeux vidéo, qui sortait rarement de sa chambre d’étudiant. Mais Mélody, s’en contentait, elle était amoureuse. N’est-ce pas tout ce qui compte ?
Pete lui avait un physique beaucoup plus commun, c’était un homme de taille moyenne, de corpulence moyenne, de beauté moyenne. Il n’excellait dans aucune matière mais réussissait toujours aux examens. Pourtant dans cette carapace de banalité, vivait l’homme le plus gentil et le plus drôle qui existait au monde. Il était toujours là pour ses amis, pour sa famille ou pour n’importe qui d’un tant soit peu proche de son monde. Il n’aimait pas les filles, mais n’aimait pas les garçons. Loin d’être perdu dans les méandres des sentiments, il y trouvait son compte. Il pouvait aussi bien s’extasier sur les formes parfaite d’Aaron mais trouvais aussi bien à son gout, la jolie fille du professeur de linguistique.
Zoélie vivait avec eux, se sentant en sécurité avec ses deux amis.
Il fallait qu’elle aille en cours. Elle fixa le médaillon un instant avant de l’enfoncer dans la poche de son jean.
Elle marcha longtemps, le vent frais dans ses cheveux lui procura un sentiment d’évasion, il l’emmenait loin de tout, loin d’ici, de la réalité du monde.
Elle s’échappait un peu, ses pieds ne touchant plus le sol.
Sa tête lui tournait, mais c’était agréable, comme dans une demi-transe.
Son corps semblait léger, presque impalpable.
Elle ne voyait pas les gens en face d’elle. Rattrapant la nuit presque blanche qu’elle avait passé, elle rêvait debout.
Ses doigts emplis de lumière caressaient les courbes du vent.
Ses cheveux suivaient la douce musique de l’air.
Et son pouls battait au rythme des rafales.
Elle ne faisait qu’un avec l’univers.
Elle s’envolait vers le ciel, ne perdant pas trace de la route devant elle.
Ici…
Puis La…
Au deux endroits en même temps.
C’était magique.
De là-haut, elle voyait ses amis l’attendre au pied du métro comme tous les matins.
Elle voulut leur faire signe. Mais quelque chose l’en empêcher, une lourdeur qui l’entrainait inexorablement vers le sol.
Elle sombrait.
Se débattant avec un démon invisible, sa fatigue l’emporta.
Elle sentit les moindres parties de son corps frapper le sol.
C’était noir, c’était blanc. C’était irréel et perdu dans un espace ignoré de sa tête.
Elle c’était endormie, elle était tombée… Etait-elle morte ?
Petit à petit, son corps repris conscience de son existence et de sa force, ses doigts remuait doucement, son ouïe s’aiguisa.
-Elle est vivant ? Résonna une voix d’homme dans sa tête.
-On dirait, répondit une autre, plus féminine.
Ses voix… Elle les connaissait.
-Il faut qu’elle reparte, dit la femme. Avant qu’elle ouvre les yeux.
Un remous ménage autour d’elle.
Il n’était pas que deux. Des chuchotements épiloguaient sur son sort. La femme pris la parole.
-Fait la partir ! Débrouille-toi ! Elle ne doit pas nous voir ici. Fait quelque chose !
Elle senti quelqu’un passer ses bras autour de son corps, elle voulut se libérer.
Il l’a lâcha.
Elle ouvrit les yeux.
-Zoélie ? Ça va ? demanda Pete inquiet.
-Qu…Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Répondu Zoélie à demi endormie.
-Tu arrivais vers nous, expliqua Mélody, et tu es soudain tombé. Tu t’es cogné la tête. Il faut mieux que tu ailles à l’infirmerie !
- Pourquoi vouliez-vous que je parte. S’exclama-t-elle
- On n’a jamais voulu que tu partes, dit Pete. Tu dois avoir rêvé. Viens ! Je t’emmène à l’infirmerie. Tu peux marcher ?
C’est bras dessus bras dessous que Mélody, Pete et Zoélie arrivèrent devant l’infirmière.